Serge Gainsbourg

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Serge Gainsbourg
Serge Gainsbourg en 1981.
Biographie
Naissance
Décès
(à 62 ans)
Paris 7e, France
Sépulture
Nom de naissance
Lucien Ginsburg
Surnoms
Gainsbarre, Julien Gris, Julien Grix, L'homme à tête de chouVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Père
Joseph Ginsburg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Olga Ginsburg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Liliane Gainsbourg (d) (jumelle)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Lise Levitzky (de à )
Bambou (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Taille
1,79 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Instrument
Label
Partenaire
Genre artistique
Site web
Distinction
Discographie
Prononciation
Sépulture de Serge Gainsbourg et ses parents au cimetière du Montparnasse (section 1).

Serge Gainsbourg, de son vrai nom Lucien Ginsburg[1],[2], né et mort à Paris ( - ), est un auteur-compositeur-interprète, et accessoirement, poète, pianiste, artiste peintre, scénariste, metteur en scène, écrivain, acteur et cinéaste français[3]. Il accède à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux. Il s'essaie également au cinéma et à la littérature, réalise plusieurs films et vidéo-clips et compose plus de quarante musiques de films. Au milieu des années 1950, il utilise les pseudonymes Julien Gris puis Julien Grix avant de choisir Serge Gainsbourg comme nom d'artiste. Dans les années 1980, il s'invente aussi un alter ego appelé Gainsbarre.

Ses débuts sur scène sont difficiles en raison de son physique. Toute sa vie, Serge Gainsbourg souffre d'un sentiment de rejet et de l'image que lui renvoie le miroir : celle d'un homme que l'on qualifie de laid. Au fil des années, il se crée une image de poète maudit et provocateur, mais pas pour autant en marge du système : « J'ai retourné ma veste quand je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison » déclare-t-il à Denise Glaser à propos de sa conversion dans les années 1960 d'une musique variété / jazz de facture classique à la pop musique alors en plein essor[4]. Les textes de ses chansons jouent souvent sur le double sens, et illustrent son goût pour la provocation (Nazi Rock, Aux armes et cætera, Lemon Incest) et l'érotisme (Les Sucettes, Je t'aime… moi non plus, Love on the Beat), voire la scatologie[5] (Vu de l'extérieur, La poupée qui fait, Des vents des pets des poums, Evguénie Sokolov), ce qui lui vaut nombre de polémiques. Serge Gainsbourg aime également jouer avec les références littéraires, comme Verlaine (Je suis venu te dire que je m'en vais), et recycler des thèmes de musique classique (Initials B.B., Lemon Incest). Cependant, il considère la chanson, et en particulier les paroles de chanson, comme un « art mineur[3] », puisque ne nécessitant, contrairement à la peinture par exemple, aucune initiation pour être apprécié[6]. Il travaille cependant, parfois jusqu'à l'obsession, la forme poétique de ses textes, les parsemant de rimes sophistiquées, de jeux de mots, d'allitérations et autres figures de style peu communes dans la musique populaire.

Auteur prolifique de chansons pour d'autres artistes, en particulier des femmes, Gainsbourg traverse la vie de chanteuses et actrices renommées, dont Brigitte Bardot, avec qui il a une brève liaison, et Jane Birkin[3], qui est sa compagne pendant plus de douze ans (restant sa principale muse même après leur séparation) et avec qui il a son troisième enfant, Charlotte Gainsbourg. Durant les années 1980 il fréquente Caroline von Paulus dite « Bambou »[7], qui lui donne son quatrième et dernier enfant, Lucien Gainsbourg, dit « Lulu ».

Il influencera considérablement des artistes français comme le groupe Taxi Girl, Renaud ou encore Étienne Daho[8], mais aussi des artistes non francophones tels que Beck Hansen, Mike Patton[9], le groupe Portishead ou le compositeur David Holmes.

Si sa notoriété à l'extérieur du monde francophone se limite aux professionnels de la musique, il réussit à classer deux de ses albums dans les meilleures ventes de disques aux États-Unis : Bonnie and Clyde[10] (avec Brigitte Bardot) se classe 12e au Billboard 200 au cours de l'année 1968, et Jane Birkin / Serge Gainsbourg[11] se classe 196e au cours de l'année 1970. Sa chanson Je t'aime… moi non plus se classe 58e au Billboard Hot 100[12], malgré des diffusions à la radio limitées en raison de la censure[13], mais rencontre un plus grand succès encore au Royaume-Uni où elle se classe numéro 1 des ventes[14]. Avec celles de la chanteuse belge Sœur Sourire[15] et les albums francophones de Céline Dion, ces performances sont inégalées pour des chansons en langue française aux États-Unis.

Biographie

Jeunesse

Enfance dans les années 1930

Fils d'immigrants russes juifs[16],[17],[18], il veut être artiste peintre. Mais il accède à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux. Il s'essaiera également au cinéma et à la littérature. Son père, Joseph Ginsburg, né à Constantinople (Turquie) [réf. nécessaire] le (décédé le 22 avril 1971), d'abord intéressé par la peinture, entre au Conservatoire de Petrograd, puis à celui de Moscou pour étudier la musique : il choisit le piano. Puis, en Crimée, il rencontre Brucha Goda Besman (1894-1985), surnommée Olia ou Olga, chanteuse mezzo-soprano qui devient son épouse le 18 juin 1918[19]. C'est en 1919 que Joseph et Olga, fuyant la guerre et la dictature bolchévique, quittent Odessa (Ukraine), s'exilent en Géorgie, puis à Istanbul, avant de débarquer le 25 mars 1921 à Marseille puis s'installer à Paris, où ils retrouvent le frère d'Olga qui travaille pour la banque Louis-Dreyfus[20](p11). Joseph est alors pianiste de bar et de cabaret, tandis qu'Olga chante au conservatoire russe. Ils vivent au 35 rue de la Chine dans le 20e arrondissement. Ils ont en 1922 un premier fils, Marcel, qui meurt à seize mois d'une pneumonie ; puis en 1926, une fille, Jacqueline ; enfin, en 1928, des faux jumeaux, Liliane et Lucien (dont Olga voulut avorter sans y parvenir[21]), nés à la maternité de l'Hôtel-Dieu de Paris dans l'île de la Cité. La famille Ginsburg obtient la nationalité française le [22].

Dans son enfance, le petit Lucien vit dans les quartiers populaires de Paris, d'abord le 20e arrondissement, puis au 11 bis rue Chaptal dans le 9e arrondissement. Son père tente de lui apprendre le piano classique et le pousse vers le monde de la peinture. Sous l'occupation, il doit porter l'étoile jaune (« Une étoile de shérif », dira-t-il plus tard par dérision, ou « Je suis né sous une bonne étoile... jaune »)[23].

Sous l'occupation

Au début de l'été 1941, il vient se réfugier avec ses parents dans la Sarthe à Courgenard, au lieu-dit « La Bassetière », chez Baptiste et Irma Dumur[24].

Les métiers artistiques étant interdits aux Juifs, plus personne ne veut engager son père comme pianiste. Ce dernier doit par conséquent passer en zone libre en 1942 pour retrouver du travail et échapper à la misère. Les contrôles de police sont de plus en plus nombreux dans la capitale et toute la famille finit par le rejoindre en janvier 1944 dans la région de Limoges avec de faux papiers. Ils se réfugient au Petit Vedeix dans la Haute-Vienne sous le nom de Guimbard. Les filles sont cachées dans une institution religieuse et Lucien dans un collège jésuite, à Saint-Léonard-de-Noblat. Il y est pensionnaire sous sa fausse identité. Un soir, la Gestapo fait une descente dans l'établissement pour vérifier qu'aucun enfant juif ne s'y abrite. Les responsables du pensionnat l'envoient se cacher seul dans la forêt, où il passe la nuit entière avec la peur d'être pris et tué. Il vivra par la suite avec le sentiment d'être un rescapé[25].

Durant ces années de guerre, la famille Ginsburg se voit retirer entièrement la nationalité française par une commission spéciale mise en place par Vichy, qui les considère comme « israélites sans intérêt national ». Sur l'un des rapports de la commission, retrouvé en 2010[26], on peut lire, à propos de Joseph, le père de Serge : « Exerçant la profession de pianiste, le nommé Ginsburg qui se déplace fréquemment réside actuellement à Lyon. […] Son fils Lucien est inscrit au collège Du Guesclin. […] Il ressort néanmoins que l’intéressé a quitté la capitale en 1941 pour la zone libre pour s’éviter des ennuis en raison de sa confession. » La commission tranche : « retrait général ». Serge Gainsbourg n'a jamais rien su de cette dénaturalisation.

De la peinture à la musique

Le Martyre de saint Sébastien d'Andrea Mantegna au Musée du Louvre. La toile la plus belle que Serge Gainsbourg ait vue de sa vie, découverte quand il avait environ quatorze ans. Il était tombé en admiration devant cette figure de supplicié extatique.

De retour à Paris après la libération, la famille s'installe au 55 avenue Bugeaud dans le 16e arrondissement. Lucien est en échec scolaire et abandonne peu avant le bac au lycée Condorcet. Il s'inscrit alors aux Beaux-Arts, et fréquente l'Académie de Montmartre où ses professeurs de peinture sont André Lhote[27] et Fernand Léger[28], sans poursuivre jusqu'au bout cette première vocation trop peu rémunératrice[29]. Le à l'Académie de Montmartre, il rencontre sa future compagne, Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes qui a des accointances avec les surréalistes, en particulier Georges Hugnet dont elle était la secrétaire[30]. Il l'épouse le [31].

Durant sa jeunesse, Serge Gainsbourg accompagne son père en tournée dans plusieurs lieux de villégiature anglais de France, comme note Jane Birkin : Le Touquet, Cabourg, Trouville, Dinard ou encore Arcachon[21].

L'année 1948 est une année importante pour Lucien. Il fait son service militaire à Courbevoie au sein du 93e régiment d'infanterie, où il est envoyé régulièrement au trou pour insoumission. Privé de permission, il s'enivre au vin avec ses camarades de régiment – débutant ainsi sa longue « idylle » avec la consolation éthylique. C'est également durant cette période qu'il apprend à jouer de la guitare.

Jusqu'à trente ans, Serge Gainsbourg vit de petits métiers. Il est, entre autres, professeur de dessin, de chant, surveillant, mais son activité principale est la peinture. Il aurait aimé être un génie de la peinture comme Francis Bacon ou Fernand Léger, dont il fut l'élève[32]. En 1952, il emménage avec Élisabeth Levitsky dans une chambre à la Schola Cantorum de Paris, meublée d'un piano en piteux état, que Serge répare pour pouvoir en jouer. Un jour, en rangeant leurs vêtements, Serge et Elizabeth découvrent au fond d'un placard une porte donnant sur la salle de concert, où des groupes de jazz américains viennent enregistrer leurs disques. De ce point de vue providentiel, Serge observe, fasciné, prend des notes et délaisse petit à petit, la peinture[33]. En 1954, il abandonne la bohème pour devenir crooner de piano-bar dans les casinos de villes côtières comme Le Touquet Paris-Plage (où il joue au Club de la Forêt du restaurant Flavio), ou Deauville, ou encore dans des cabarets parisiens comme chez Madame Arthur, un cabaret transformiste pour lequel il compose des musiques de revues[20] ainsi que des chansons restées inédites de son vivant, et où il remplace parfois le pianiste qui n'est autre que son père Joseph Ginsburg[34]. Dès 1954, Lucien Ginsburg dépose ses titres à la SACEM, d'abord sous son nom[20], puis sous le pseudonyme de Julien Gris[35], évoluant en Julien Grix[20], puis, à partir d'avril 1957, sous son pseudonyme définitif de Serge Gainsbourg. Il expliquera que le prénom de Serge évoque la Russie et que les voyelles « A » et « O » ajoutées à son nom sont une réponse aux enseignants qui écorchaient son patronyme pour lui rappeler ses origines judéo-russes[20]. Selon Jane Birkin, il a plus spécifiquement choisi ce nom en référence au peintre anglais Gainsborough, qu'il admirait[36].

Premières années en musique

Un déclic avec Boris Vian

Il a une révélation en voyant Boris Vian au cabaret Milord l'Arsouille, qui écrit et interprète des textes provocateurs, drôles, cyniques, loin du répertoire des vedettes du moment, comme Dario Moreno ou Annie Cordy. Bientôt, engagé comme pianiste d'ambiance par Francis Claude, directeur artistique du cabaret, Serge Gainsbourg accompagne à la guitare la chanteuse Michèle Arnaud[37]. En 1957, par hasard, Michèle et Francis découvrent avec stupéfaction les compositions de Gainsbourg en allant chez lui voir ses toiles. Le lendemain, Francis Claude pousse Serge sur scène. Mort de trac, il interprète son propre répertoire, dont Le Poinçonneur des Lilas[38]. Claude le présente dans son émission sur les ondes de Paris-Inter, le 5 janvier 1958 ; puis il le présente à Jacques Canetti, alors directeur du Théâtre des Trois Baudets et directeur artistique des Disques Philips. Pour Canetti, la ressemblance entre Boris Vian et Serge Gainsbourg est troublante : le même trac, la même élégance, une vision cynique de l'époque. Jacques Canetti prend en main la carrière naissante de Serge Gainsbourg, lui proposant de chanter aux Trois Baudets et dans ses tournées, celles qu’il organise avec Jacques Brel, Guy Béart ou Raymond Devos. C’est Denis Bourgeois, l’adjoint de Canetti chez Philips, qui déploie une patience d’araignée pour l’aider à percer dans le disque. Michèle Arnaud sera d'ailleurs la première interprète de Serge (et sera suivie plus tard, en 1966, par son fils Dominique Walter)[37]. Elle enregistre, dès 1958, les titres La recette de l'amour fou, Douze belles dans la peau, Jeunes femmes et vieux messieurs et La femme des uns sous le corps des autres[39]. C'est là que Gainsbourg fait ses premières armes, composant de nombreuses chansons et même une revue musicale. Il décide alors d'abandonner la peinture pour se consacrer à la composition musicale et détruit la quasi-totalité de ses toiles, au grand dam de son épouse qui ne lui pardonnera jamais cet « autodafé ». Il se lance aussi dans une cour effrénée auprès des femmes, qu'il séduit en grand nombre, ce qui l'éloigne d'Élisabeth ; ils divorcent en , six ans après leur mariage[31].

Premiers albums avec Alain Goraguer

En studio, il commence sa fructueuse collaboration avec Alain Goraguer, déjà arrangeur musical de Boris Vian[37]. Son premier album, Du chant à la une ! qui contient Le Poinçonneur des Lilas, son premier succès en 1958, détonne, mais c'est un échec commercial. Il est remarqué par Marcel Aymé, qui dit que ses chansons « ont la dureté d'un constat ». Boris Vian, avant de mourir en 1959, le compare à Cole Porter. Toutefois, il rencontre son premier succès commercial en 1960, avec le simple L'eau à la bouche (chanson-titre du film du même nom), vendu à 100 000 exemplaires[40],[41].

Lorsque l'époque des yéyés arrive, il a 32 ans et n'est pas très à l'aise : passant en première partie de Brel ou de Gréco, il est la risée du public et des critiques, qui se moquent de ses grandes oreilles et de son nez proéminent. Débute, avec Gréco, une collaboration qui dure toute cette période « Rive Gauche », dont le point d'orgue sera La Javanaise à l'automne 1962[37].

Pour Philippe Clay, auquel il ressemble de façon troublante, il écrit en 1962 Chanson pour tézigue et en 1965 Lily taches de rousseur[42]. En 1964, ils apparaissent dans l'émission télévisée Demandez le programme pour deux duos (L'Accordéon[43] et L'Assassinat de Franz Lehár[44])[42].

Il rencontre Elek Bacsik et Michel Gaudry et leur propose de collaborer avec lui pour Gainsbourg Confidentiel, album empreint du jazz d'avant-garde qui plait tant à Gainsbourg, mais qui, il le sait, ne lui permettra jamais d'accéder au succès. Ce disque ne se vend qu'à 1 500 exemplaires. Dès la sortie du studio il déclare : « Je vais me lancer dans l'alimentaire et m'acheter une Rolls ». Son album suivant, Gainsbourg Percussions, inspiré (parfois directement – et sans se soucier des droits d'auteur[45]) des rythmes et des mélodies de Miriam Makeba et de Babatunde Olatunji, se démarque pourtant à nouveau de la vague yéyé.

L'Eurovision pour France Gall

Serge Gainsbourg et France Gall recevant le Grand Prix du Concours eurovision de la chanson 1965 gagné avec Poupée de cire, poupée de son.

En écrivant pour Juliette Gréco (Accordéon, La Javanaise) et Petula Clark (La Gadoue) il rencontre ses premiers succès, mais c'est avec Françoise Hardy (Comment te dire adieu) et surtout avec France Gall qu'il va réussir à séduire un public jeune. Après avoir chanté quelques titres à succès (N'écoute pas les idoles, Laisse tomber les filles), France Gall remporte, le 20 mars 1965, le grand Prix du Concours Eurovision de la chanson, avec le titre Poupée de cire, poupée de son, écrit par Gainsbourg à l'instigation de Maritie et Gilbert Carpentier, choisi parmi les dix qu'on lui proposait.[pas clair] La chanson lauréate devient un tube international que France Gall enregistre même en japonais[46]. Gainsbourg écrit aussi pour France Gall, en 1966, Baby Pop et Les Sucettes – dont le double sens évoquant la fellation provoque un premier scandale.

En avril 1966, il figure sur la « photo du siècle » regroupant 46 vedettes françaises du mouvement yéyé (dont France Gall).

Gainsbourg, en tant qu'interprète, entre à part entière chez les « yéyés » avec Qui est "in" qui est "out", souvent passée dans l'émission Salut les copains.

Un hymne pour réconforter les troupes durant la guerre des Six Jours

En 1967, l'artiste écrit Le Sable et le Soldat[47] en soutien à Tsahal[48] pendant la guerre des Six Jours. Ce travail est réalisé à la demande de l’attaché culturel de l’ambassade d'Israël, qui souhaite envoyer une marche militaire nouvelle pour remonter le moral des troupes israéliennes à la veille pressentie de violents combats[47]. Le compositeur entretient une relation particulière avec l'État hébreu[47] du fait de ses origines. La maquette du texte est écrite en français : elle est enregistrée en direct en moins de 2 minutes, avec un accompagnement mélodique d'orgue électrique[47] le 6 juin 1967. La traduction en hébreu ne sera pas enregistrée. Confiée à la navette diplomatique de l'ambassade, la bande magnétique du morceau prend l'avion pour Tel-Aviv[47]. Après ce conflit armé éclair, l'enregistrement reste dans les archives de la radio Kol Israël. Vingt-cinq années plus tard, le collectionneur Jean-Gabriel Le Nouvel, qui en connait l'existence, effectue des recherches très approfondies pour localiser la précieuse bande et l'exhume des archives[47]. La version initiale restaurée a fait l'objet d'une radiodiffusion en exclusivité par les studios de la RCJ en 2002.

Les paroles de cette chanson étonneront beaucoup de monde lors de cette diffusion et le magazine Tribune juive, écrira dans son article : « … Et pourtant, Gainsbourg n'était pas attaché à Israël. D'ailleurs, il n'y a jamais mis les pieds. Et lorsqu'il parlait de ses racines, il préférait évoquer la Russie de ses parents. Peut-être avoue-t-il dans cette chanson ce qu'il n'a jamais osé dire ? » … « Personne ne se doutait que Gainsbourg, même s'il ne s'est jamais caché d'être juif (« Je suis né sous une bonne étoile... jaune », disait-il), aurait écrit une chanson si engagée pour le jeune État d'Israël à l'issue de la guerre des 6 jours et de la libération de Jérusalem… »

Interviewé par Patrick Bouchitey en 1981 sur Carbone 14, il répond, à propos de cette chanson, avoir failli, de façon instinctive, aller en Israël pour se faire tuer.

Le label Kol Record est chargé, trente ans plus tard, par Jean-Gabriel Le Nouvel d'assurer la production et l'enregistrement de l'adaptation musicalement inédite en hébreu Al Holot Israel. Elle est interprétée par la Leakat Tsvait (La Chorale) de Tsahal : La Leakat Magav[49].

Muses et nouvelles passions amoureuses

À la fin de 1967, il vit une passion, courte mais intense, avec Brigitte Bardot, à qui il dédie la chanson Initials B.B., après lui avoir écrit plusieurs titres emblématiques : Harley Davidson, Bonnie and Clyde, Je t'aime... moi non plus. Ce dernier titre, d'abord enregistré avec elle en duo en 1967 en version symphonique, sera rendu célèbre l'année suivante par Jane Birkin. La version originale, gardée secrète par Serge Gainsbourg à la demande de Brigitte Bardot (qui était alors mariée à Gunther Sachs), ne sortira qu'en 1986.

Sur le tournage du film Slogan, en 1968, il rencontre Jane Birkin, récemment séparée du compositeur John Barry dont elle vient d'avoir une fille, Kate Barry. Il lui fait chanter Je t'aime... moi non plus et 69 année érotique, devenus d'immenses succès[3]. Ils deviendront pendant dix ans un couple très médiatique, régulièrement à la une des médias, chacun enchaînant disque et tournage, concerts et apparitions photographiques. Gainsbourg dédie également à sa nouvelle compagne le titre Jane B, au thème musical largement inspiré par le prélude en mi mineur Opus 28 no 4, de Frédéric Chopin[50]. (Gainsbourg a d'ailleurs fait tout au long de sa carrière de nombreux emprunts à la musique classique, généralement non crédités – voir ci-dessous à la section « Emprunts et plagiats ». Il sera à son tour fréquemment échantillonné sur des morceaux de rap – par exemple MC Solaar pour Nouveau Western.)

Les années 1970 : décennie majeure

Le temps des album-concepts

Les années 1970 sont marquées par l'écriture et la composition de quatre albums importants[3] : Histoire de Melody Nelson en 1971, Vu de l'extérieur (et son tube Je suis venu te dire que je m'en vais) en 1973, Rock around the bunker en 1975, et L'Homme à tête de chou (avec ses sulfureuses Variations sur Marilou) en 1976. Si ces albums rencontrent peu de succès commercial, les radios étant réticentes à diffuser ce chanteur réputé « difficile » car en porte-à-faux avec l'air du temps, ils le hissent à l'avant-garde de la chanson française[51]. Histoire de Melody Nelson est accueilli par la presse comme « le premier vrai poème symphonique de l'âge pop[52] ». Cet album-concept, produit et arrangé par Jean-Claude Vannier, influencé par la scène rock anglaise (plus particulièrement la mouvance progressive rock alors en plein essor) avec ses subtiles orchestrations de guitares, de cordes et de chœurs, raconte l'histoire tragique d’une idylle entre un homme mûr et une lolita. L'histoire fait écho au roman Lolita de Vladimir Nabokov dont Gainsbourg est un admirateur inconditionnel et qu'il évoquera souvent par la suite (notamment à travers le personnage de Samantha sur You're Under Arrest). Cet album aura une influence considérable sur des artistes comme le groupe Air, David Holmes, Jarvis Cocker, Beck et Dan the Automator.

En mai 1973, Serge Gainsbourg, victime d’une crise cardiaque, la transforme en coup promotionnel provocateur : il annonce à la presse, depuis son lit d’hôpital, qu'il va réagir « en augmentant sa consommation d'alcool et de cigarettes ». Il continue de fait à boire et à fumer, fidèle au personnage décadent qu’il est en train de se façonner avec complaisance. En 1975 sort l'album Rock Around the Bunker, dans lequel Gainsbourg pousse la provocation à son comble, en tournant en dérision l’esthétique nazie. L’album, enregistré à Londres, est boudé par les programmateurs de radio qui ne voient dans cette farce qu'une provocation avec des titres comme Nazi rock, SS si bon ou Tata teutonne.[réf. nécessaire] Il compose également des tubes plus légers comme L'Ami Caouette. L'année suivante, il publie le nouvel album-concept, L'homme à tête de chou, où il raconte à nouveau une histoire d'amour tragique, cette fois entre un homme travaillant dans un journal et une coiffeuse. En 1978, Gainsbourg fait une incursion dans le disco alors en vogue avec le simple Sea, Sex and Sun, enregistré pour le film Les Bronzés, qui rencontre un grand succès. En 1979, il rejoint le groupe rock Bijou sur scène et verse une larme[précision nécessaire] : le jeune public rock lui fait une ovation.

Marseillaise reggae

Il cultive son aura d'artiste culte en participant à de nombreux films dits d'auteur. Mais, s'il est considéré par la critique comme un acteur de talent, il ne tourne pratiquement que dans des films au succès confidentiel, et n'accède pas dans ce domaine à la reconnaissance du grand public[53]. En 1976 il se lance pour la première fois dans la réalisation cinématographique. Son film Je t'aime moi non plus obtient très vite une réputation sulfureuse, avec un scénario audacieux touchant aux tabous de l'homosexualité et de la sodomie. Il réalise trois autres films qui obtiennent peu de succès, les sujets abordés étant souvent provocateurs, que ce soit l'inceste (Charlotte for Ever en 1986) ou l'exhibitionnisme (Stan the Flasher en 1990).

En 1979, son nouvel album Aux armes et cætera, enregistré à Kingston avec Sly and Robbie et les I Threes (choristes de Bob Marley), devient disque de platine en quelques mois. La Marseillaise (reggae) choque[3] le journaliste du Figaro Michel Droit, qui écrit un article virulent selon lequel, en matière d'antisémitisme, « il y a aussi des rabatteurs ». Serge Gainsbourg lui répondra par voie de presse dans un article intitulé « On n'a pas le con d'être aussi Droit »[54]. (Un double CD réunissant nouveaux mixages, enregistrements inédits, versions dub et reprises d'artistes jamaïcains, paraîtra en 2003.)

Pour répondre aux polémiques dont il devient peu à peu l'objet et qui le touchent profondément dans son estime, le 13 décembre 1981, Gainsbourg riposte en achetant le manuscrit original de la Marseillaise (135 000 F, soit 20 580 euros), vendu aux enchères à Versailles[3]. Peu de temps après, lors d'un concert, cet évènement médiatisé par les journaux télévisés permettra cette fois à Serge Gainsbourg d'avoir les parachutistes de son côté[Information douteuse], faisant ainsi définitivement taire les rumeurs malveillantes[3] au sujet de son manque de patriotisme.

La salle de concert de Strasbourg où il doit se produire est investie par des membres d'une association d'anciens parachutistes militaires, qui désapprouvent sa version de La Marseillaise, mais Gainsbourg garde tout son sang-froid. Il prend les paras au dépourvu en chantant a cappella, et le poing tendu, la version originale de l'hymne français : après un moment de flottement, les paras se sentent de ce fait obligés de se mettre au garde à vous, comme en témoignent les bandes d'actualités de l'événement. « J'ai mis les paras au pas ! », s'amusera-t-il dans l'émission Droit de réponse de Michel Polac ; et de fait, les paras, estimant avoir obtenu réparation, se retirent. Gainsbourg poursuit une tournée triomphale, de nouveau accompagné de Sly and Robbie et des I Threes[55]. Un double CD, Gainsbourg et cætera réunissant de nouveaux mixages de l'intégrale d'un concert au théâtre Le Palace de Paris, restitue ce qui reste parfois considéré son meilleur enregistrement en public avec les concerts au Casino de Paris qui suivront quelques années plus tard.[réf. nécessaire]

Années 1980 : « Gainsbarre »

La naissance de Gainsbarre

Maison de Serge Gainsbourg au 5bis de la rue de Verneuil à Saint-Germain-des-Prés conservée en l'état par Charlotte Gainsbourg après le décès de son père.

Offensé par les propos calomnieux à son encontre dans les articles de presse, notamment au sujet de La Marseillaise, et se sentant artiste incompris, il se réfugie dans la vie des milieux noctambules et interlopes, consommant encore plus d'alcool et de tabac et délaissant la vie de famille.

C'est le temps des boîtes de nuit, des beuveries, du noctambulisme, de la décrépitude physique... De plus en plus, « Gainsbarre » succède à Gainsbourg, avec une multitude d'apparitions télévisées plus ou moins alcoolisées[3]. Le « personnage de Gainsbarre », Serge Gainsbourg l'évoque pour la première fois en 1981 avec la chanson Ecce Homo (titre phare de l'album Mauvaises nouvelles des étoiles)[56]. Avec ce double créé de toutes pièces, qui désormais va lui « coller à la peau » et dont il jouera en multipliant les provocations, il fortifie sa légende de poète maudit, mal rasé et ivre[57], apparaissant souvent en jean élimé, le visage bouffi caché par des lunettes noires et une gitane à la bouche, ce qui lui vaut tantôt l'admiration, tantôt le dégoût. En septembre 1980, après plus de dix ans de vie commune, Jane Birkin n'en peut plus et le quitte. Elle admet lors d'une émission télévisée réalisée après sa mort : « J'avais beaucoup aimé Gainsbourg, mais j'avais peur de Gainsbarre ». À partir de cette période, il devient un phénomène de télévision de par son comportement provocateur qui déclenchera plusieurs scandales. Renaud s'inspirera plus de vingt années plus tard de l'ambivalence « Gainsbourg / Gainsbarre » pour sa chanson Docteur Renaud, Mister Renard, de l'album Boucan d'enfer, qui évoque une « descente aux enfers », présentant bien des similitudes[58].

En 1980 Serge rencontre une nouvelle égérie, Bambou, pour laquelle, une fois de plus, il ne peut s'empêcher de composer. Il lui fait chanter quelques titres, qui ne rencontrent pas les faveurs du public (Made in China, 1989). Il continue cependant d'écrire pour Jane Birkin, en particulier les albums Baby alone in Babylone et Amour des feintes.

Gainsbourg enregistre son nouvel album reggae à Nassau aux Bahamas, avec le même groupe que le précédent. On peut y entendre les paroles très personnelles de Ecce homo :

Eh ouais c'est moi Gainsbarre
On me trouve au hasard
Des night-clubs et des bars
Américains c'est bonnard
(...) Il est reggae hilare
Le cœur percé de part en part.

Au lieu de mettre en scène la naissance de « Gainsbarre », la version alternative de ce morceau évoque la mort de Gainsbourg. Intitulée Ecce Homo et cætera, elle n'a été publiée qu'en 2003 sur un double CD réunissant nouveaux mixages, enregistrements inédits, versions dub et d'artistes jamaïcains. Selon Bambou, présente à Nassau, le fait que ce morceau ne fît surface qu'après sa mort était « intentionnel ».

L'apogée de la provocation

Le , en direct dans l'émission très suivie 7 sur 7 présentée par Jean-Louis Burgat sur TF1, Gainsbourg brûle avec son briquet les trois-quarts d'un billet de 500 francs[59], filmé en gros plan, tandis qu'il commente son geste, sans se soucier de son caractère illégal rappelé par le présentateur. Il prétend ainsi dénoncer le « racket fiscal » qui le taxe à 74 %, argent « dépensé non pas pour les pauvres mais pour le nucléaire et toutes les… » (il ne termine pas sa phrase). Cette séquence restera culte dans l'histoire de l'émission, près de 13 ans avant sa fin (émission arrêtée en 1997), mais aussi plus généralement dans l'histoire de la télévision française. Le lendemain, lundi , tous les médias nationaux commenteront ce geste, qui choque particulièrement le public français en ces années de crise économique, de précarité et chômage. Cette provocation symboliquement forte ne fera que renforcer, dans les mois et les années suivantes, la présence dans les médias, notamment dans les émissions de télévision, de « Gainsbarre » au détriment de Gainsbourg.

Fichier:Balavoine & Gainsbourg.jpg
Daniel Balavoine et Serge Gainsbourg

En avril 1986, dans l'émission du samedi soir Champs-Élysées présentée par Michel Drucker sur Antenne 2, également très suivie et à destination d'un public familial, où la chanteuse américaine Whitney Houston est présente, Gainsbourg n'hésite pas à indiquer, en anglais et le micro ouvert : « I want to fuck her » (« je veux la baiser »)[60]. La Diva est outrée et stupéfiée[60] par de tels propos. Elle lui répond par des « What ? » suraigus et hoquetés, et demande s'il est ivre (« He must be drunk »[60]) ; à quoi Michel Drucker répond, très embarrassé (il a dans un premier temps tenté d'édulcorer les propos émis d'abord en français : « He says you are great... ») : « Non c'est son état normal, alors vous imaginez quand il est ivre ! »

Durant sa période « Gainsbarre », malgré sa volonté de donner une image de lui provocante, sa sensibilité à fleur de peau s'est manifestée à plusieurs reprises dans d'autres passages télévisés. Notamment, lors de l'émission Sébastien, c'est fou, en 1988, quand Patrick Sébastien a organisé avec la chorale d'enfants des Petits chanteurs d'Asnières, déguisés en petits « Gainsbarres » pour l'occasion, une reprise de sa chanson Je suis venu te dire que je m'en vais, On est venus te dire, l'incitant à ne pas se laisser aller ; ou lors de l'émission Sacrée Soirée qui lui était consacrée en mars 1990, quand le présentateur Jean-Pierre Foucault lui remet un double disque d'or, puis encore, lorsqu'il lui montre des images de la ville où ses parents se sont rencontrés en ex-URSS, Théodosie, qu'il n'avait jamais vues. Ces passages télévisés, aux yeux du grand public, alors plus habitué à ses excès et à ses frasques, ont contribué à fissurer le masque de provocateur qu'il voulait montrer, en dévoilant sa vraie nature.

Dernières années

En 1989, son œuvre quasi-intégrale sort en coffret de neuf CD sous le titre De Gainsbourg à Gainsbarre. Celui-ci contient de nombreux titres introuvables que les collectionneurs s'arrachaient jusque là à prix d'or ; toutefois, les chansons écrites pour ses interprètes ne sont pas incluses, ni un certain nombre d'inédits, ni les concerts (d'autres coffrets plus complets sortiront à titre posthume). Il part ensuite à New York où il enregistre ses deux derniers albums, Love on the Beat en 1984 et You're Under Arrest en 1987. Après le reggae, il se frotte au hip-hop et au funk. En 1985 il se produit pendant plusieurs semaines en concert au Casino de Paris[61]. Un album live en est tiré.

Serge Gainsbourg écrit pour Joëlle Ursull la chanson White and Black Blues, représentant la France à l'Eurovision 1990 ; celle-ci se classe en deuxième position[62].

En 1990, Serge Gainsbourg écrit les paroles du 2e album de Vanessa Paradis, Variations sur le même t'aime, sur des musiques de Franck Langolff, dont les tubes Tandem et Dis lui, toi, que je t'aime. Sorti le , l'opus s'écoule à 400 000 exemplaires et sera le dernier témoignage artistique de Serge Gainsbourg, qui disparaîtra neuf mois après la sortie du disque.

Les six derniers mois de sa vie, il les passe à Saint-Père-sous-Vézelay dans le département de l'Yonne, appréciant le gîte et le couvert du chef étoilé Marc Meneau[63].

Décès et obsèques

Tombe d'Olga et Joseph Ginsburg ainsi que de Serge Gainsbourg.

Serge Gainsbourg meurt le au 5 bis rue de Verneuil dans le 7e arrondissement[3] à la suite de sa cinquième crise cardiaque, survenue dans sa chambre où il est retrouvé gisant à même le sol, nu[64]. Il avait composé un album de blues avant sa mort et avait prévu de partir l'enregistrer à La Nouvelle-Orléans quelques jours plus tard.[réf. nécessaire]

Il est enterré avec ses parents au cimetière du Montparnasse (1re section) à Paris, où sa tombe est l'une des plus visitées avec celle de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir ainsi que celle de Charles Baudelaire qu'il mit en musique (« Le serpent qui danse » pour le morceau Baudelaire, album Serge Gainsbourg no 4, 1962). La tombe porte le nom de Serge Gainsbourg et de ses parents, Olga (1894-1985) et Joseph (1896-1971) Ginsburg.

Lors de son enterrement, le , vinrent notamment parmi la foule, outre sa famille, Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Françoise Hardy, Patrice Chéreau, Eddy Mitchell, Renaud, Johnny Hallyday, les ministres Jack Lang et Catherine Tasca, et les brigades de cuisiniers et serveurs du restaurant « L'Espérance » où il avait passé ses derniers jours. Catherine Deneuve lut devant la tombe le texte de la chanson Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve[65].

Vie privée et vie sentimentale

En 1951, Serge Gainsbourg se marie à Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes émigrés, avec qui il restera jusqu'en 1957[66].

Il rencontre ensuite Françoise-Antoinette Pancrazzi, née à Bône en Algérie, le , dite Béatrice (appelée princesse Galitzine, depuis son premier mariage avec le prince Georges Galitzine). Il l'épouse le . Leur fille Natacha est baptisée le . En , après un deuxième divorce, il s'installe à la Cité internationale des Arts, dans une chambre d'étudiant. Il se réconcilie avec Béatrice en 1967, et ils ont un fils, Paul, dit Vania, qui n'a jamais réellement connu son père[31],[67].

Fin 1967, il vit une idylle passionnée avec Brigitte Bardot, qui ne dure que trois mois (86 jours très précisément, faisait-il remarquer)[50]. Cette liaison attise l'intérêt des médias, français et internationaux, et devient très relayée par la presse, la radio et la télévision. Bardot est au faîte de sa gloire mondiale, Gainsbourg est un phénomène de la chanson en France, jouissant déjà d'une bonne renommée médiatique, même si dans l'ensemble ses ventes de disques sont encore assez faibles. Le fait que Gainsbourg compose pour son égérie (Harley Davidson notamment) renforce encore le sentiment que cette liaison est d'importance, d'autant que les chansons en question sont de gros succès. L'actrice participe également à des chansons interprétées par Gainsbourg (comme Comic Strip) ou enregistrées en duo (comme Bonnie and Clyde), et leur lien artistique, couronné de succès, se confond avec leur liaison, dont beaucoup sont surpris d'apprendre qu'elle fut finalement si brève. Leur enregistrement de Je t'aime moi non plus, qui précède la version avec Birkin, laquelle a été commercialisée en 1969 et a connu un immense succès, reste dans les tiroirs jusqu'en 1986, et beaucoup de gens en ignoraient l'existence. Gainsbourg gardera une affiche de Bardot sur ses murs toute sa vie.[réf. nécessaire]

En 1968, il rencontre l'actrice britannique Jane Birkin[50], sur le tournage du film Slogan. Elle aussi va participer à de nombreux enregistrements en tant que chanteuse, et Gainsbourg va lui composer plusieurs albums, dont de nombreuses chansons seront des succès commerciaux majeurs, que ce soit sur un mode léger (Sea, Sex and Sun, Ex-fan des sixties, Di doo dah) ou plus profond et mélancolique (Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve, Babe alone in Babylone, Les dessous chics, Quoi), et sont généralement des réussites artistiques saluées par la critique. Leurs duos sur disque sont souvent provocants (69, année érotique, ou La Décadanse, sorte de prolongation de Je t'aime moi non plus). Le couple, très affiché dans les médias, coutumier de rumeurs et de provocations sulfureuses, devient emblématique, et Birkin est considérée comme la muse essentielle de Gainsbourg. Leur fille Charlotte Gainsbourg[50] naît le à Londres. Ils se séparent en septembre 1980, mais Gainsbourg continuera de composer pour elle. Après sa mort, Jane Birkin reprend régulièrement ses chansons composées pour elle, de même que les chansons de son répertoire originellement interprétées par Gainsbourg lui-même, en tournées et sur disque.

À partir de 1981, il vit avec une jeune mannequin, Bambou, pour qui il composera en 1989 l'album Made in China, lequel sera un échec commercial. Bambou enregistrera les chœurs, ou plutôt les cris orgasmiques paroxystiques du titre Love on the Beat, pour son compagnon, dont elle a un fils, Lucien, dit Lulu Gainsbourg, né le . Lui aussi se lancera dans une carrière musicale.

En 1985, il rencontre une jeune fille de seize ans, Constance Meyer, qui lui avait écrit une longue lettre glissée sous la porte de son domicile. Le soir même, il l'invite à dîner et trois mois plus tard ils sont amants. Elle entretiendra une relation avec Serge jusqu'à sa mort[68] (il l'aurait fréquentée en semaine, tandis qu'il retrouvait Bambou le week-end[69]). Elle deviendra ultérieurement photographe professionnelle. La nature de cette relation est révélée et contée dans un récit autobiographique, publié en octobre 2010 par celle-ci[70],[71].

En 1986, parallèlement à sa relation avec Constance Meyer, il rencontre Aude Turpault, âgée de treize ans, avec laquelle il entretiendra une relation « filiale et amicale »[72]. Aude Turpault a également fait une apparition dans son film Stan the Flasher (1989), aux côtés d'Élodie Bouchez[73].

Œuvre musicale

De multiples références

Serge Gainsbourg marque fortement la musique française par l'audace et l'éclectisme de ses créations. Il n'hésite pas à métisser ses compositions avec des influences musicales très variées, contribuant à en populariser certaines en France :

Serge Gainsbourg imprime en outre durablement sa marque pour ce qui est de l'écriture des textes. Dans un style poétique très maîtrisé, il prend plaisir à produire des rimes complexes (Comment te dire adieu ?), des allitérations (La Javanaise). Friand de jeux de mots, il s'appuie fréquemment sur le double sens. Les allusions érotiques sont de plus en plus fréquentes tout au long de sa carrière. Certaines de ses chansons marquent les mémoires par leur caractère provocateur – ainsi les allusions appuyées à la fellation dans Les Sucettes, qui provoquent l'émoi dans la bouche d'une France Gall d'à peine dix-huit ans ; elle dira n'avoir compris le double sens du texte que des années plus tard[75]. Puis c'est Jane Birkin feignant l'orgasme dans Je t'aime… moi non plus, tube planétaire. Gainsbourg flirte avec le tabou de l'inceste en compagnie de sa fille, la frêle Charlotte Gainsbourg : dans les années 1980, elle accompagne son père dans le duo Lemon Incest, titre évocateur qui suscitera une levée de boucliers. Gainsbarre atteindra les sommets de la provocation érotique avec le tube Love on the Beat, véritable poème pornographique, dit par lui-même d'une voix monocorde et cassée ; le fond sonore est constitué des cris orgasmiques de Bambou (lesquels auraient été enregistrés lors de leurs ébats authentiques) ; l'orchestration baigne dans un funk froid et syncopé, tandis que des chœurs lancinants scandent le titre de la chanson de leurs voix androgynes et mouvantes.

Il choisit des sources d'inspiration inattendues et les développe à sa manière : textes de Franc-Nohain pour l'Ami Caouette[76], de Verlaine pour Je suis venu te dire que je m'en vais ; musiques de Chopin pour Lemon Incest et bien entendu de Rouget de Lisle pour Aux armes et cætera. En dépit de cela, il ne cessera de répéter au fil des entretiens qu'il considère la chanson comme « un genre mineur, puisque ne demandant pas d'initiation, à la différence de la peinture », irritant Guy Béart à ce sujet dans l'émission télévisée Apostrophes du 26 décembre 1986[77].

Emprunts et plagiats

Gainsbourg a régulièrement et largement puisé son inspiration dans les thèmes littéraires et musicaux, notamment dans la musique classique. Il ne s'agit cependant pas de plagiats au sens juridique du terme, puisque les œuvres tombées dans le domaine public sont par définition libres de droits. La raison d'être du domaine public est d'ailleurs de permettre les réutilisations des œuvres. Pour tous ses emprunts, Gainsbourg n'a à son actif que deux affaires de réels plagiats (reprise non autorisée de titres protégés), et pour lesquelles il a été condamné[78] :

  • Une première fois pour son album de 1964 (Gainsbourg Percussions). Il emprunte très ostensiblement, sans en citer la source, les thèmes des chansons Kiyakiya, Akiwowo et Jin-go-lo-ba à l'album Drums of Passion (1959) de l'artiste africain Babatunde Olatunji, pour des titres respectivement intitulés Joanna, New York U.S.A. et Marabout. Olatunji remportera un procès contre lui pour avoir copié les musiques de ces trois morceaux[42]. Sur le même album, le titre Pauvre Lola emprunte clairement l'air de Umqokozo de Miriam Makeba sur son album The Many Voices of Miriam Makeba (1962).
  • Gainsbourg sera poursuivi une seconde fois à la fin de sa carrière par les ayants droit d'Aram Khatchatourian, pour sa chanson Charlotte for ever de 1986. Elle reprenait en effet l'Andantino pour piano, toujours protégé puisque le compositeur est décédé en 1978.
  • Par ailleurs Gainsbourg a repris, réarrangée à sa manière, la chanson "Mon légionnaire" initialement chantée par Edith Piaf et d'autres chanteuses.
  • Pour ce qui est des œuvres du domaine public, Serge Gainsbourg s'est souvent inspiré de la musique classique, dont on retrouve des trames dans les morceaux suivants :

Il a également puisé dans le répertoire littéraire pour écrire certaines paroles :


Quand on l'interrogea pour savoir s'il fallait y voir hommage, simple citation ou provocation, il répondit[82] :

« On pourrait aller jusqu’à la profanation (rires). Hugo disait : “Il est interdit de déposer de la musique le long de mes vers.” Brahms n’aurait pas aimé que je dépose des paroles le long de sa musique. Mais je ne fais qu’emprunter. Mes essais — qui ne sont que des essais — s’effaceront d’eux-mêmes et Brahms sera restitué. Je l’ai à peine effleuré. »

Récompenses

Interprètes féminines

Serge Gainsbourg a écrit pour de nombreuses interprètes féminines, notamment Charlotte Gainsbourg (sa fille), Valérie Lagrange, Brigitte Bardot, Petula Clark, Jane Birkin, France Gall, Juliette Gréco, Isabelle Adjani, Marianne Faithfull, Catherine Deneuve, Vanessa Paradis, Françoise Hardy, Joëlle Ursull, Bambou, Anna Karina, Mireille Darc, Zizi Jeanmaire, Michèle Mercier, Régine, Dani, Dalida et Michèle Arnaud, seules ou le temps d'un duo à leur côté.

Interprètes masculins

Chansons et autres œuvres musicales

Discographie

La carrière discographique de Serge Gainsbourg s'est étalée sur 33 années, comprenant 17 albums studios, 4 albums live et plus d'une cinquantaine de 45 tours ou CD simples, sortis en grande partie par Philips, qui est resté le label du chanteur jusqu'à sa mort. Au cours de sa carrière, il a obtenu 12 disques d'or, 5 doubles disques d'or et 6 disques de platine[118], et a vendu plus de 6 millions de disques[119].

Filmographie

Acteur

Cinéma

Télévision

Réalisateur

Courts métrages et clips

Musiques de film

Ouvrages écrits par Gainsbourg ou en collaboration avec lui

Posthume
  • 1991 et 1994 : Mauvaises nouvelles des étoiles - Éditions Points (ISBN 202022688X) - paroles de ses chansons
  • 1994 : Dernières nouvelles des étoiles - Librairie Plon/Pocket (ISBN 2266067923) - paroles de ses chansons
  • 2006 : Pensées, provocs et autres volutes - Éditions de poche LGF (ISBN 2749104971) - recueil d'extraits d'interviews ou de paroles de chansons

Ventes aux enchères

En 2011

Le 9 novembre 2011, une vente aux enchères de manuscrits et d'objets ayant appartenu à Serge Gainsbourg est organisée à Paris. De véritables records sont battus[précision nécessaire]. Le montant total de la vente s'éleve à près de 260 000 .

Le manuscrit définitif de Sorry Angel (Love on the Beat) est vendu à 51 150 . Le brouillon de Love on the Beat trouve acheteur à 39 150 . Moins disputés mais vendus à des prix considérables : You're Under Arrest part pour 21 150 , No Comment à 24 750  et enfin, un billet de banque de 500 francs déchiré et signé par la main du maitre est vendu à 24 750 .

D'autres lots comme des photos, cartes postales, textes, poèmes, sont mis aux enchères. Par ailleurs, une photo est vendue 800  à un enfant de treize ans.[réf. nécessaire]

En 2012

Le 25 octobre 2012, une nouvelle vente aux enchères de manuscrits préparatoires, photos et documents ayant appartenu à Serge Gainsbourg s'est déroulée à l'Hôtel des Ventes Talma à Nantes. Suscitant toute la ferveur des inconditionnels de « l'homme à la tête de chou », c'est justement un manuscrit préparatoire pour la chanson du même nom qui s'envole à 18 500 .

D'autres objets plus anecdotiques mais ô combien intimes de la vie de l'artiste ont été présentés. Il s'agit notamment de certaines notes de courses à Elisa, sa femme de chambre, où Gainsbourg lui demande « d'acheter des Guinness, de l'huile d'olive » ou encore « tous les journaux sauf L'Aurore ». Ces petites fugacités de la vie quotidienne de l'artiste ont été adjugées à 8 600 .

Pour une dizaine d’objets mis en vente, le montant des adjudications s'est élevé à 62 350 .[réf. nécessaire]

Hommages et postérité

Jeux Vidéo

Dans The Witcher 3 (l'extension Blood and Wine, précisément), il est possible de trouver une tombe dans le cimetière de "la mère-Lachaise" rendant hommage à Gainsbourg sous le nom de Sergio Ginsburg[123].

Musique

Influences musicales

Gainsbourg demeure une présence influente et importante de la chanson française. Sa musique sera par la suite fréquemment échantillonnée et réutilisée par des artistes aussi bien français (ex : MC Solaar pour Nouveau Western) qu'internationaux (par exemple, Massive Attack dans Karmacoma (Portishead experience), Jennifer Charles d’Elysian Fields, qui reprend Les amours perdues, sur un album de reprises de Gainsbourg par des groupes de l'avant-garde new-yorkaise, sous l'égide du jazzman John Zorn, ou encore Beck dont le titre Paper Tiger sur l'album Sea Change revendique l'influence de Melody dans Histoire de Melody Nelson). Mick Harvey, le guitariste de Nick Cave, a enregistré deux albums de reprise, Intoxicated Man (1995) et Pink Elephants (1997). L'album Monsieur Gainsbourg Revisited, sorti en mars 2006, regroupe 14 adaptations anglaises réalisées par Boris Bergman et interprétées notamment par Franz Ferdinand, Portishead, Placebo, Jarvis Cocker, Kid Loco, Gonzales, Feist, Tricky...

Albums de reprises ou remix

Un film biographique

Le scénariste et dessinateur Joann Sfar a réalisé un film biographique sur Serge Gainsbourg, dont le rôle est interprété par Éric Elmosnino. Gainsbourg, vie héroïque est sorti en salle le [124]. Joann Sfar a indiqué[125] : « Ça va être une grande histoire qui commence pendant la Seconde Guerre mondiale et qui se termine dans les années 1980. [...] Il va s'agir d'un film très documenté qui court tout le long de la vie de Gainsbourg. Mais avant tout ça sera une fable. Elle contiendra autant de vérités que d'inventions. [...] C'est le pianiste Gonzales qui prêtera ses mains à Serge Gainsbourg. Les arrangements et compositions sont confiés au formidable Olivier Daviaud. [...] C'est David Marti et l'équipe de DDT qui s'occupera [sic ?] des effets spéciaux, [...] ce sont eux qui ont fait Le Labyrinthe de Pan et la plupart des films de Guillermo del Toro. »

Le film a été récompensé par trois César, notamment celui du meilleur acteur pour Éric Elmosnino.

Lieux et bâtiments

Pochoir de Serge Gainsbourg à Marseille.

Plusieurs villes possèdent une rue Serge-Gainsbourg : Toulouse, Clermont-Ferrand, Blagnac, Saint-Cyprien, Châteaubriant… La rue Serge-Gainsbourg de Clermont-Ferrand est inaugurée le [126],[127] en présence de Jane Birkin[128], à l'occasion des trois ans d'existence de la Coopérative de mai, la grande salle de musique de la ville, que jouxte cette rue.

À la porte des Lilas, rendue célèbre par Le Poinçonneur des Lilas, un parc de 15 000 m2, construit au-dessus du boulevard périphérique, est inauguré sous le nom de Jardin Serge-Gainsbourg, en juillet 2010, en présence de Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg. Une future station du métro parisien, la station Serge Gainsbourg de la ligne 11, pourrait aussi porter son nom.

Dans le film Le plus beau métier du monde en 1996, avec Gérard Depardieu dans le rôle principal, l'établissement scolaire au centre de l'intrigue s'appelle le « Collège Serge-Gainsbourg ».

Un buste en glaise de Serge Gainsbourg a été réalisé par le sculpteur Daniel Druet[129].

En novembre 2016, l'astéroïde de la ceinture principale (14600) Gainsbourg est nommé d'après lui[130].

En 2001, La poste française émet un timbre de 0,46  à l'effigie de Serge Gainsbourg[131].

Expositions

Image rémanente d’une exposition.
  • 2005 (septembre à décembre) : Gainsbourg : Vu(es) de l'extérieur. 1re exposition sur Serge Gainsbourg. Médiathèque José Chabanis. Ville de Toulouse. En Partenariat avec l'Institut national de l'audiovisuel, VMA, la Cinémathèque de Toulouse, la Médiathèque associative « Les Musicophages ». Commissaires de l'exposition : Sylvette Peignon et Nicolas Clément. À travers de nombreuses vitrines thématiques : « Les influences », « Un grand parcours discographique » (période 1958 à 2005, Gainsbourg et interprètes), « Gainsbourg acteur », « Gainsbourg réalisateur », « Gainsbourg et la publicité »... Des conférences, des projections, des lectures, des rencontres musicales, cette exposition a eu pour ambition de soumettre au regard du public la complexité d'un personnage parfois bien éloigné de la figure médiatique « Gainsbarre ».
  • 20082009 : Le poinçonneur a 50 ans ![132] est une exposition très documentée sur les débuts de Serge Gainsbourg. À Lille (Maison folie de Moulins) du au - Commissaire d'exposition Sébastien Merlet avec la collaboration d'Olivier Julien.
  • 20082009 : la Cité de la musique a consacré une exposition à Serge Gainsbourg du au dont l'illustrateur sonore Frédéric Sanchez a été le commissaire d'exposition[133].
  • 2011 : Du 14 mars au , la médiathèque municipale de Bruay-la-Buissière propose l'exposition « Gainsbourg, black & white » ; 24 clichés plutôt rares datant d'entre 1958 et 1972, de divers photographes, y sont exposés. La volonté donnée est celle de « montrer un Gainsbourg, tendre, rigolo, comme on n'a pas l'habitude de (...) voir[134] ». Commissaire de l'exposition: Stéphane Kolodziejczak. D'autres évènements culturels[135],[136] rendent également hommage à Serge Gainsbourg dans la ville, au cours de ce mois de mars 2011.

Annexes

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Bibliographie

Ouvrages de référence

Biographies

Article connexe

Autres documents

Conférences

Autres sources

Liens externes

Notes et références

  1. « Serge Gainsbourg: biographie, actualités, photo et vidéos - Nostalgie.fr », sur Nostalgie.fr (consulté le )
  2. Dessin de Georges Pludermacher par Lucien Ginsburg, le futur Serge Gainsbourg.
  3. a b c d e f g h i et j Cf. biographie de Serge Gainsbourg sur le site larousse.fr. Consultation du 11 avril 2011.
  4. Voir sur meletout.net. Consulté le 29 septembre 2016.
  5. « Serge Gainsbourg - Couleur caca », sur Les Inrocks (consulté le )
  6. (de) Nicht nur der Film Gainsbourg war interessant.
  7. Judith Perrignon, « Article Plaies and rewind », sur Quotidien Libération, (consulté le )
  8. Benoît Laudier, Dictionnaire du rock, Robert Laffont, , p. 664
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  11. Allmusic.com : Jane Birkin-Serge Gainsbourg.
  12. Allmusic.com : Jane Birkin's discography.
  13. "Steinberg: Obscenity is Relative" Billboard. 7 novembre 1970. Consulté le 5 août 2010.
  14. Official Charts Company : 11th October 1969.
  15. Allmusic.com : Performances de Sœur Sourire « The Singing Nun » dans les classements américains.
  16. Vincent Sermet, Les musiques soul rock and roll et funk : La France qui groove des années 1960 à nos jours, L'Harmattan, 2008, p. 380.
  17. France and the Americas: culture, politics, and history : a multidisciplinary encycopledia. Auteurs : Bill Marshall, Cristina Johnston. Rédacteurs : Bill Marshall, Cristina Johnston, Will Kaufman. Collaborateur : Cristina Johnston. Édition illustrée. Éditeur ABC-CLIO, 2005. (ISBN 1-85109-411-3), 9781851094110. Longueur : 1297 pages, p. 498
  18. The Encyclopedia of Dead Rock Stars: Heroin, Handguns, and Ham Sandwiches. Auteur : Jeremy Simmonds. Édition révisée, illustrée. Éditeur Chicago Review Press, 2008. (ISBN 1-55652-754-3), 9781556527548. Longueur : 624 pages, p. 268
  19. Le Monde de la musique, novembre 2008, p. 57
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  23. Michel David, Serge Gainsbourg, Actes du Sud, , p. 52
  24. « Le Maine Libre, 2016 »
  25. Un jour, un destin, diffusé le 11 novembre 2011
  26. Le Nouvel Obs - 28 avril 2010 - « Quand Vichy dénaturalisait Gainsbourg »
  27. Mediatheque Cité Musique
  28. Mikaïloff, « Gainsbourg Confidentiel », sur books.google.fr, (consulté le )
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  33. La Schola Cantorum, Paris 5e
  34. Le doc Stupéfiant, La folle histoire des travestis, 2020, documentaire diffusé sur France 5
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  36. « Serge Gainsbourg Biography - life, family, parents, name, story, death, wife, school, young », sur www.notablebiographies.com (consulté le )
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  38. Robert Belleret, Léo Ferré une vie d'artiste, p. 196, Actes Sud ; Gilles Verlant, Gainsbourg, p. 132 à 134, Albin Michel.
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  40. https://www.mistergainsbarre.com/le-super-45-tours-romantique-60/
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  42. a b et c Loïc Picaud, Gilles Verlant, L'intégrale Gainsbourg, Fetjaine, (lire en ligne)
  43. « Vidéo les mettant en scène », sur INA.fr
  44. https://www.youtube.com/watch?v=ZwP2UjGBq_s
  45. Gilles Verlant, Gainsbourg, Albin Michel, 2000 : p. 261-262
  46. France Gall et Serge Gainsbourg reçoivent le Grand Prix Eurovision de la chanson à Naples, en 1965, Archive INA.
  47. a b c d e et f Cf. chanson Le Sable et le Soldat (Vidéo et historique de la version maquette). Consultation du 11 avril 2011.
  48. Dénomination officielle de l'armée israélienne (Quatrième Ordonnance du 28 mai 1948 – David Ben Gourion) et vocable utilisé dans la formule de cette annonce.
  49. Cf. Article Itinérance d’une chanson culte : "Le sable et le soldat" et écoute en [MP3]. Consultation du 11 avril 2011.
  50. a b c et d Serge et Jane s'étaient trouvés, sans se voir, lors de la mort d'Édith Piaf, sur un lieu commun, le 10 octobre 1963 alors que tout le monde s'agglutinait pour regarder la dépouille de la chanteuse : Jane, encore adolescente, vivait dans une famille française qui habitait le même immeuble que Piaf, Cf. article De Brigitte Bardot à Vanessa Paradis : les muses de Serge Gainsbourg avec de nombreuses photos d'époque. Consultation du 11 avril 2011.
  51. Gilles Verlant, Gainsbourg, Albin Michel, , p. 162
  52. Gilles Verlant, Gainsbourg, Albin Michel, , p. 145
  53. Voir "Filmographie".
  54. Gainsbourg métisse "La Marseillaise". Le Monde
  55. 31.08.06 Voir article du Monde du 31/08/06
  56. « Gainsbourg : de Lucien à Gainsbarre », sur www.cnews.fr (consulté le ).
  57. Alexandre Meyer, « « Ecce Homo », le chant du cygne méconnu de Serge Gainsbourg », sur Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la spiritualité et le lifestyle, Aleteiafr, (consulté le ).
  58. « Renaud, un retour d'enfer », sur ladepeche.fr (consulté le )
  59. Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Gainsbourg for ever - Archives vidéo et radio Ina.fr », sur Ina.fr (consulté le ).
  60. a b et c Rencontre Whitney Houston et Serge Gainsbourg, sur le site dailymotion.com
  61. « Serge Gainsbourg sans esbroufe », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  62. « Eurovision: Cinq chansons dont la France n'a pas à rougir », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  63. « Serge Gainsbourg a vécu ses derniers jours dans l'Yonne », sur www.francebleu.fr (consulté le )
  64. Alain-Guy Aknin, Philippe Crocq, Serge Vincendet, Le cinéma de Gainsbourg… affirmatif !, Rocher, , p. 202.
  65. L'Humanité du .
  66. Biographie de Serge Gainsbourg sur Closermag
  67. Françoise "Béatrice" Pancrazzi : La Deuxième épouse de Serge Gainsbourg
  68. Cf. Article de l'Hebdomadaire Gala : Gainsbourg et Constance Meyer : Constance Meyer révèle avoir fréquenté le chanteur pendant cinq ans. Consultation du 7 octobre 2010.
  69. « Exquis ex-kiss », sur Libération.fr, (consulté le )
  70. La Jeune Fille et Gainsbourg de Constance Meyer aux éditions de L’Archipel (2010).
  71. Rencontre avec Constance Meyer, la jeune fille de Gainsbourg, sur le site ’’Mediacult du 7 septembre 2011, Consulté le 2 février 2013.
  72. Aude Turpault a relaté cette relation dans un livre intitulé 5 bis aux éditions Florent Massot en 2002 (réédité en 2011 en version augmentée aux éditions Autour du Livre).
  73. « Constance Meyer. La dernière petite amoureuse de Serge Gainsbourg revient sur une relation marquante avec un homme doux et douloureux », sur le site next.liberation.fr du 11 octobre 2010
  74. Gainsbourg, génie du sample?
  75. Gainsbourg interroge Gall sur le sens des Sucettes, ORTF, 1967 (archives INA).
  76. Fabien Lecœuvre, 1001 histoires secrètes de chansons, Monaco, Éditions du Rocher, , 688 p. (ISBN 9782268098487)
  77. Grandeur et décadence de Serge Gainsbourg, sur le site lefigaro.fr du 18 février 2011
  78. Gainsbourg - genie du sample
  79. Le sonnet d'Arvers
  80. Jean-Marc Proust, « Avec l'Oulipo, les mots sont un jeu depuis 50 ans », Slate,‎ (lire en ligne, consulté le )
  81. Jacques Roubaud, Olivier Salon, « Sollicitude », n. c. (consulté le )
  82. Interview sur le site de Radio Classique.
  83. Citation :

    « J'ai composé pour elle parce que j'en étais amoureux, très amoureux, cette jeune femme me fascinait, il n'y avait pas un gramme de vulgarité en elle… On pourrait à son propos citer la phrase de Balzac : “En amour, il y en a toujours un qui souffre et l'autre qui s'ennuie.” Elle a été une des chances de ma vie, elle a eu l'intelligence de percevoir en moi un style nouveau. J'ai commencé à souffrir d'être laid vers treize ans. Pendant longtemps, j'ai envié ces beaux gars qui séduisent au premier degré, juste en apparaissant. Moi je plais aussi à certaines femmes, mais quand elles sont déjà un peu intelligentes, ce qui limite le nombre… Ou bien à des… torturées et cela c’est une autre paire de manches. C’est peut-être pourquoi je m'entendais bien avec mon ex-patronne, Michèle Arnaud, qui n’est pas exactement Greta Garbo. Elle me comprenait quand j'avais le cafard. Mais elle c'est un autre cas. Une femme, même laide, se débrouille toujours pour tirer parti de ce qui cloche. »

    — Propos recueillis en interview de Serge Gainsbourg (consultation du 10 mars 2010)

  84. Cf. Pochette Maxi 45 « Zon, Zon » Recto, et titrage : (consultation du 10 mars 2010).
  85. Cf. Sa discographie en EP.
  86. Cf. Pochette Maxi 45 « Marjolaine » Recto, et titrage : (consultation du 10 mars 2010).
  87. Cf. Pochette Maxi 45 « Dans la rue Quincampoix » Recto : (consultation du 10 mars 2010).
  88. Cf. Pochette Maxi 45 « Mortefontaine » Recto, et titrage : (consultation du 10 mars 2010).
  89. Cf. La discographie en EP et Singles de Pia Colombo (consultation du 11 mars 2010).
  90. Cf. Pochette Maxi 45 « La colombe » Recto, et titrage : (consultation du 11 mars 2010).
  91. Cf. Pochette single LP 33 « Michèle Arnaud » Verso et titrage et Pochette single LP 33 « Michèle Arnaud » Recto : (consultation du 10 mars 2010).
  92. Cf. Pochette single 45 « Le bleu de l’été » Recto et titrage : (consultation du 10 mars 2010).
  93. Cf. Informations concernant l'enregistrement du titre Strip-tease réenregistré ultérieurement par Juliette Gréco : (consultation du 30 mars 2010). À l'issue de la session d'enregistrement au Studio Blanqui, S.P.P. 6 and 8 rue Jenner, Paris XIII, en décembre 1962, Gainsbourg ne fut pas convaincu par son accent germanique et sa voix sombre, profonde… Il décida de la réenregistrer alors avec Gréco.
  94. Cf. Pochette single 45 « Il n’y a plus d’abonné au numéro que vous avez demandé » Recto, et titre A1 : (consultation du 10 mars 2010).
  95. Cf. Pochette single 45 « À force de prier » Recto et titrage : (consultation du 31 mars 2010).
  96. Cf. Nana Mouskouri (album de 1963). Consultation du 31 mars 2010.
  97. Cf. Pochette single 45 « Arc-en-ciel » Recto, et titre A1 : (consultation du 10 mars 2010).
  98. Cf. Pochette single 45 « Rue de la Gaité » Recto, et titres : (consultation du 10 mars 2010).
  99. Cf. Pochette single 45 « La Guérilla » Recto, et titres : (consultation du 19 mars 2010).
  100. Cf. La discographie 45 de Mireille Darc. Consulté le 11 mars 2010.
  101. Cf. Pochette single 45 « Libertad » Recto, et titres : (consultation du 10 mars 2010).
  102. a b et c Cf. Pochette Compilation « Compartiment 23 » Recto, verso, livret, paroles et titrage : (consultation du 11 mars 2010).
  103. N.B : Il existe aussi une version chantée en duo avec Serge Gainsbourg et ultérieurement une reprise par le groupe de rock français Bijou.
  104. Cf. Pochette Maxi 45 « Les Papillons noirs » Recto, et texte titre A1 : (consultation du 10 mars 2010).
  105. Cf. Pochette Maxi 45 « Ne dis rien » Recto, verso et titrage : (consultation du 10 mars 2010).
  106. Cf. La discographie de Minouche Barelli en Ep et Single. Consultation du 11 mars 2010.
  107. Titre représentant Monaco au Concours Eurovision de la chanson en 1967 et qui termina en cinquième position
  108. Cf. Pochette Maxi 45 « Boum badaboum » Recto, et titrage : (consultation du 11 mars 2010).
  109. Cf. Pochette single 45 « Hélicoptère » Recto et titrage : (consultation du 11 mars 2010).
  110. Cf. Hier Ou Demain (de la Comédie Musicale Anna + Pochette : (consultation du 1er juin 2010).
  111. Cf. Pochette Maxi 45 « Vive La France » Recto, verso et titrage : (consultation du 29 mars 2010).
  112. Cf. Pull Marine avec détail des auteurs. Consultation du 10 mars 2010.
  113. Cf. Pull marine. Consultation du 10 mars 2010.
  114. Cf. Single 45 « Pull marine » sur Discogs.com (consultation du 10 mars 2010).
  115. Cf. Single 45 « Beau Oui Comme Bowie » sur Discogs.com (consultation du 10 mars 2010).
  116. Cf. Vidéo Single 4 titres « Pull marine » sur Le Blog d'Isabelle Adjani : (consultation du 10 mars 2010).
  117. Cf. 1975 : Après sa participation à L'Amour en fuite, film de François Truffaut. Compte tenu de son « absence forcée » l'année précédente, le comité de l'Eurovision lui propose de revenir présenter la France. Gainsbourg lui écrit la chanson Comme un boomerang qui est jugée inappropriée pour le concours. Dani se retire de la compétition par fidélité à Gainsbourg. Dani fait alors les couvertures de Vogue, Elle, Rolling Stone, Lui. Andy Warhol réalise son portrait pour la couverture du magazine Interview. (Source : Universal Music : La bio de Dani consulté le 10 mars 2010.)
    Voir aussi Actes notables et incidents du Concours Eurovision de la chanson.
  118. Certifications
  119. France soir
  120. Le rire de « Marie-Mathématique » est celui de France Gall.
  121. a b et c Source : Gainsbourg, biographie par Gilles Verlant, Éditions Albin Michel, Paris, 2000 (ISBN 2226120602)
  122. AlloCine, « Serge Gainsbourg, c'était aussi du cinéma ! », sur AlloCiné (consulté le )
  123. « Référence », sur ibb (consulté le )
  124. D'abord annoncée pour 2009 (Serge Gainsbourg ressuscite sur toutlecine.com, 28 avril 2008 et Le Gainsbourg de Joann Sfarr sur lefigaro.fr, 28 avril 2008), la sortie est prévue en 2010 (Universal Pictures)
  125. Sur son blog, "Nouvelles du 17 mars 2008"
  126. Cf. article Une rue Serge-Gainsbourg à Clermont-Ferrand du quotidien Le Bien public paru le 10 mars 2003.
  127. Serge Gainsbourg sur le site de RFI.
  128. « Un jardin Serge-Gainsbourg à Paris » dans le Figaro. fr
  129. Bustes sculptés par Daniel Druet
  130. (en) « (14600) Gainsbourg = 1998 SG73 », sur le site du Centre des planètes mineures (consulté le )
  131. Notice philatélique de La Poste et fiche technique du timbre
  132. Site de Le poinçonneur a 50 ans !
  133. Conception par Frédéric Sanchez sur .cite-musique.fr/gainsbourg2008
  134. Cf. Interview de Stéphane Kolodziejczak dans la Voix du Nord du 15 mars 2011
  135. Présentation du spectacle des Gevrey-Chambertin sur le site de la ville de Bruay-la Buissière
  136. Hommage à Serge Gainsbourg à Bruay-la Buissière, l'Avenir de l'Artois, édition du 17 mars 2011
  137. Cf. 1 -L'Histoire de Melody Nelson sur Gainsbourg.net, 2 - D'Autres Nouvelles des E'toile, Vol. 2 et 3 - L'intégralité inédite du tournage Histoire de Melody Nelson en 1971 (consultations du 23 mars 2010).
  138. Cf.France Gall et Serge Gainsbourg reçoivent leur prix de l'Eurovision Consultation du 1er juin 2010.