Robert Manuel

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Robert Manuel
Description de cette image, également commentée ci-après
Robert Manuel en 1954 (Studio Harcourt).
Nom de naissance Robert Emmanuel Bloch
Naissance
Paris
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 79 ans)
Saint-Cloud, Hauts-de-Seine
Profession Acteur, metteur en scène
Films notables Du rififi chez les hommes

Robert Bloch, dit Robert Manuel, est un acteur et metteur en scène français, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, né le à Paris (17e)[1] et mort le à Saint-Cloud.

Biographie[modifier | modifier le code]

Frère du peintre Raymond-René Bloch[2], Robert Manuel est monté sur les planches en 1934 à l'âge de 19 ans, pour un rôle dans Fragonard, une comédie musicale de Gabriel Pierné et André Rivoire. Il entre en 1936 à la Comédie-Française, dont il deviendra sociétaire de 1948 à 1962, interprétant notamment le théâtre de Molière, avant de devenir sociétaire honoraire.

Ses débuts au cinéma datent de 1935 pour un petit rôle dans un film de Jean de Limur, La Petite Sauvage. Il tourne avec des réalisateurs connus, notamment Sacha Guitry, Julien Duvivier, Jean Meyer, Gilles Grangier ou Christian-Jaque mais la plupart du temps pour des rôles secondaires. Jules Dassin (Du rififi chez les hommes), Patrice Chéreau (Judith Therpauve), Alain Resnais (La vie est un roman) ont fait appel à ses services.

Pendant l'Occupation allemande, Robert Manuel est expulsé de la Comédie-Française comme étant d'origine juive ("J'étais catholique, baptisé, mais néanmoins étant donné que j'avais du sang juif dans les veines, je fus arrêté par les Allemands"[3]), puis interné au camp de Drancy et au camp Lévitan et participe en à la réalisation d'un tunnel destiné à permettre l'évasion de la totalité des internés du camp, entre l'appel du soir et l'appel du matin[4]. D'après ses mémoires, c'est par chance qu'il ne fait pas partie des déportés vers Auschwitz[3] (le par le convoi no 62, 19 déportés, parmi lesquels 12 font partie de ceux qui avaient creusé le tunnel, sautent du train en marche dans la côte de Lérouville (Meuse) après avoir arraché les lucarnes d'aération du 6e wagon.) À Noël 1944, il est chargé pour le nouvel ambassadeur Jefferson Caffery de l'animation de l'arbre de Noël de l'ambassade américaine à Paris (actualités françaises).[réf. souhaitée]

En 1956, il succède à Pierre Dux en tant que professeur au Conservatoire national d'art dramatique. Sa principale activité d'acteur est sur les scènes de théâtre, où il interprète surtout des comédies de Molière, de Courteline, de Feydeau ou de Marivaux. Il a à son actif plus de 400 mises en scène, autant de rôles. Il est une figure majeure de la vie théâtrale et artistique française. De 1965 à 1978, il dirige avec Elvire Popesco et Hubert de Malet le théâtre Marigny.

Il a participé en simple téléspectateur au jeu de Pierre Sabbagh L'Homme du XXe siècle. Les questions étant essentiellement culturelles, il parvient en finale et gagne[5] au terme d'une compétition ardue, sous le regard d'un petit buste de Molière qu'il avait apporté (son adversaire utilisait comme talisman son briquet). Il est, de 1966 à 1985, l'un des piliers de l'émission de télévision de Sabbagh, Au théâtre ce soir, où il intervient dans plus de cinquante pièces en exerçant avant tout la fonction de metteur en scène.

À la suite de la mort brutale de Dario Moreno le 1er décembre 1968, il accepte de reprendre au pied levé le rôle de Sancho Panza, à côté de Jacques Brel, dans la comédie musicale L'Homme de la Mancha. La première a lieu le 7 décembre, mais malgré une petite semaine de préparation, tout en gardant ses autres engagements, ils obtiennent un triomphe[3].

D'un premier mariage avec Léone Mail, danseuse à l'Opéra de Paris, il a deux filles, toutes deux sociétaires de la Comédie-Française : Catherine Salviat et Christine Murillo.

Il est en secondes noces l'époux de l'actrice Claudine Coster, également plus attirée par le théâtre que le cinéma. Il a deux autres enfants : Marie-Silvia Manuel, comédienne, auteure et metteur en scène, qui donne des cours de théâtre à Trappes ainsi que des cours en association à Plaisir, et Jean-Baptiste Manuel, professeur de français et auteur dramatique.

Il a été maire de Roquebrune-sur-Argens, dans le Var, d' à . À partir de 1985, Robert Manuel diminue considérablement ses activités de comédien, ne jouant plus que quelques petits rôles au cinéma, à la télévision, et au théâtre.

En 1985, il fait paraître "Merci Molière !", un livre consacré à son auteur de théâtre favori. Il dédie son livre à l'historienne Sylvie Chevallet, qu'il connaissait bien, et qui lui avait fait découvrir de nombreuses anecdotes à propos de Molière. Robert Manuel était un grand collectionneur de bustes et de figurines de cet auteur.

Il est inhumé au nouveau cimetière de Neuilly-sur-Seine (division 26)[6].

Hommages[modifier | modifier le code]

  • La ville de Plaisir, où il demeurait à la fin de sa vie, a donné son nom à un théâtre situé dans les communs du château.
  • La commune de Roquebrune-sur-Argens (Var) a une salle de théâtre et de concerts nommée "Espace Robert-Manuel".


Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Au théâtre ce soir[modifier | modifier le code]

Comédien[modifier | modifier le code]

Metteur en scène[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Comédien[modifier | modifier le code]

Comédie-Française[modifier | modifier le code]

Hors Comédie-Française[modifier | modifier le code]

Metteur en scène[modifier | modifier le code]

Décorations[7] et distinctions[modifier | modifier le code]

  • Premier Prix de Comédie du Conservatoire en 1936.

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Son acte de naissance (n°1057) dans les registres de naissances du 17e arrondissement de Paris pour l'année 1916.
  2. Françoise Woimant, Marie Cécile Miessner et Anne Moeglin-Delcroix: De Bonnard à Baselitz, Bibliothèque nationale, 1992, p. 257.
  3. a b et c MANUEL (Robert), Qu'allais-je faire dans cette galère ?, Paris, éditions Emile-Paul Frères, 1975, p. 94.
  4. Historique du camp de Drancy
  5. Olivier Barrot et Raymond Chirat, Noir et Blanc - 250 acteurs français du cinéma français 1930-1960, Paris, Flammarion, 2000, p. 361
  6. Cimetière de Neuilly-sur-Seine
  7. Who’s who in France XXe siècle. Paris, Jacques Lafitte, 2001

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]