Sylvain Itkine
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Sylvain Itkine (né le à Paris et mort le [1] à Saint-Genis-Laval[2]) est un acteur, auteur, metteur en scène et directeur de troupe français. Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il a été tué par la Gestapo.
Biographie[modifier | modifier le code]
Son père, Daniel Itkine, juif originaire de Lituanie, exerce la profession d'ouvrier joaillier. À 14 ans, Sylvain Itkine quitte l'école et suit des cours du soir pour être comédien. Il milite dans des mouvements d'extrême-gauche[3].
Membre d'une compagnie amateur, il dirige L'Avare, où il joue le rôle d'Harpagon et entre ensuite au cours Simon. Au cinéma, il joue des seconds rôles dans plusieurs films de Jean Renoir dont Le Crime de Monsieur Lange (1935) et La Grande Illusion (1937). Il est également un ami de Paul Éluard et d'André Breton fréquentant le groupe des surréalistes et faisant partie du groupe Mars, proche du groupe Octobre de théâtre-ouvrier proche du parti communiste français.
Durant l'occupation il part pour Marseille. Là il crée avec amis et famille une société coopérative alimentaire, nommée « Le Fruit mordoré » (plus tard « Croque-Fruits »). Sylvain Itkine devient actif, sous le nom de « Maxime », dans le réseau de renseignement des Mouvements unis de la Résistance (MUR) où il est chargé de l'identification et de l'exécution d'agents allemands (réseau Kasanga). Dénoncé par un agent double infiltré, il est arrêté le 1er août à Lyon et interrogé sous la torture par la Gestapo ; il est fusillé le au fort de Côte-Lorette à Saint-Genis-Laval[2],[1].
Sylvain Itkine figure en tant que franc-maçon, membre de la loge « Thélème », sur le monument Aux victimes de la barbarie nazie et du régime pétainiste dans le hall du Grand Orient de France, rue Cadet à Paris.
Théâtre[modifier | modifier le code]
- En tant que comédien
- 1931 : Lanceurs de graines de Jean Giono
- 1931 : Le Viol de Lucrèce d'André Obey d'après William Shakespeare, théâtre du Vieux-Colombier
- 1934 : Le Coup de Trafalgar de Roger Vitrac, mise en scène de Marcel Herrand, Théâtre de l'Atelier à Paris[4] — Monsieur Peigne
- 1936 : Les Innocentes de Lillian Hellman
- 1937 : Rêves sans provision de Ronald Gow d'après Walter Greenwood, mise en scène Alice Cocéa, Comédie des Champs-Élysées
- 1939 : Baignoire B de Maurice Diamant-Berger, mise en scène Jean Wall, théâtre Marigny
- 1942 : Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare, mise en scène Marcel Lupovici
- Metteur en scène
- 1937 : Ubu enchaîné et L'Objet aimé d'Alfred Jarry, Théâtre de l'Exposition universelle de 1937
- 1938 : Le Misanthrope de Molière avec Jean-Louis Barrault, théâtre des Ambassadeurs
- 1938 : Le Coup de Trafalgar de Roger Vitrac, théâtre des Ambassadeurs
- 1938 : Pasiphaé de Henry de Montherlant, théâtre Pigalle
- 1939 : Poésie involontaire et poésie intentionnelle, spectacle de poésies et chansons, avec notamment Paul Éluard
Filmographie[modifier | modifier le code]
- 1926 : Le Roman de Renard, dessin animé de Ladislas Starevitch — le loup (voix)
- 1931 : La Chienne de Jean Renoir — l'avocat
- 1934 : C'est demain dimanche, court métrage de Jacques Lemare —
- 1934 : Un chien qui raccroche, moyen métrage de Santiago Ontario et R. Soriano —
- 1934 : Le Bonheur de Marcel L'Herbier — Un journaliste
- 1935 : Le Crime de Monsieur Lange de Jean Renoir — le cousin de Batala[5]
- 1936 : La vie est à nous de Jean Renoir — un comptable
- 1936 : Nuits de feu de Marcel L'Herbier —
- 1937 : La Dame de pique de Fédor Ozep —
- 1937 : La Grande Illusion de Jean Renoir — Demolder
- 1937 : Gueule d'amour de Jean Grémillon —
- 1937 : Un déjeuner de soleil de Marcel Cravenne — assistant réalisateur
- 1937 : J'accuse d'Abel Gance —
- 1937 : Éducation de prince d'Alexandre Esway — le professeur Méhara
- 1938 : Hercule d'Alexandre Esway et Carlo Rim — l'amateur de mots croisés
- 1938 : Je chante de Christian Stengel —
- 1939 : Le Père Lebonnard de Jean de Limur — le marquis de Roccaforte
- 1939 : Battement de cœur d'Henri Decoin — le premier voleur
- 1939 : Les Musiciens du ciel de Georges Lacombe —
- 1939 : De Mayerling à Sarajevo de Max Ophüls —
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Selon le site Les Gens du cinema, l'acte de décès de Sylvain Itkine a été établi le 1er août 1944 à Lyon.
- Frédéric Charpier, Histoire de l'extrême gauche trotskiste : De 1929 à nos jours, Éditions n°1, 2002 (ISBN 9782846123334).
- Danièle Giraudy, (dir.) Le Jeu de Marseille : Autour d'André Breton et des Surréalistes à Marseille en 1940-1941, éd. Alors hors du temps, Marseille, 2003, pp. 52-66.
- Le Coup de Trafalgar, éditions Gallimard, coll. « Le Manteau d'Arlequin », 1970, p. 6.
- Un inspecteur véreux « plus stupide que méchant » selon Jacques Prévert.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notices d'autorité :
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- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale
- Bibliothèque nationale d’Australie
- WorldCat Id
- WorldCat
- (en) Sylvain Itkine sur l’Internet Movie Database
- Sylvain Itkine : Diable écarlate et Croque-Fruits