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Pierre Paoli

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Pierre Paoli
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Gestapo (à partir du )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Condamné pour
Condamnation

Pierre-Marie Paoli, né le à Aubigny-sur-Nère et mort fusillé le à Bourges, est un agent français de la Gestapo qui sévit dans le département du Cher.

Né le à Aubigny-sur-Nère dans une famille modeste, père herboriste originaire de la région parisienne (son arrière-grand-père Pascal Clément Paoli[1] était venu d'Italie et s'était installé dans la Manche dans les années 1860) et mère modiste, Pierre Paoli est scolarisé à l'école communale. Il est décrit par ses instituteurs comme un « bon enfant et bon élève, un peu sournois cependant et très renfermé ». Il obtient ainsi son certificat d'études primaires. Dans le même temps, il fréquente le patronage du village. Il aime commander et organiser, d'ailleurs dans les querelles d'enfants il avait toujours à cœur de régler le problème. En , il est placé à la perception d'Aubigny comme commis. Il se présente à un concours administratif et est reçu, ce qui lui permet, le , d'entrer comme commis auxiliaire du Trésor à la perception de Mehun-sur-Yèvre. Il a alors 17 ans et quitte sa famille pour la première fois.

Lorsque la guerre est déclarée en , il décide de changer de vie, retourne à Aubigny puis monte à Paris, et trouve de petits travaux. Il assure ainsi pendant quelques jours la fonction de « messager cycliste » pour le compte de l'Amirauté allemande. Paoli revient dans le Cher en où il reprend sa place à la perception. Anticommuniste et germanophone, il est engagé comme interprète à la Gestapo de Bourges le .

C'est le début d'une collaboration franche et totale. Les Allemands lui offrent une chambre dans le local de la Gestapo. Il s'occupe de la section 4A qui devait lutter contre les communistes. Mais en peu de temps, il acquiert la confiance des Allemands qui lui confient des missions de plus en plus importantes. Il bénéficie d'une liberté d'action totale et d'une grande autonomie.

Très vite, le zèle démontré par le jeune auxiliaire lui vaut de prendre du galon et des responsabilités. Devenu un agent de confiance du SD, il mène de nombreuses opérations contre la Résistance. Il porte l'uniforme allemand, obtient le grade de SS-Scharführer, et demande la nationalité allemande. On attribue plus de 300 arrestations, pour la plupart suivies de déportations, à ce personnage redouté pour son efficacité et sa cruauté, qui n'avait aucun scrupule à dépouiller ses victimes et à s'emparer de leurs biens de valeur. Tortionnaire impitoyable, il multiplie les supplices lors des interrogatoires qu'il effectue. La plus illustre victime de ses mauvais traitements est le sénateur Marcel Plaisant.

Seules quatre des vingt-trois personnes arrêtées par Paoli dans sa commune natale d'Aubigny revinrent des camps nazis.

On estime à plus de 300 le nombre de personnes arrêtées par Paoli en une année de « travail » au profit des Allemands. La plupart des gens qui passaient entre ses mains n'en ressortaient pas, c'était la mort ou le départ pour un camp de concentration.

Le gestapiste français est également un des principaux protagonistes de la « rafle de Beffes[2] » du , ainsi que de la rafle menée dans la nuit du 21 au contre les Juifs réfugiés à Saint-Amand-Montrond, où 71 personnes sont arrêtées. Au cours des jours suivants, il participe avec Erich Hasse des ordres venus du Hauptstrumführer Merdsche, Kommandeur de la Sipo-SD d'Orléans au massacre de 36 d'entre elles sur le site de la ferme abandonnée de Guerry, où leurs corps sont jetés dans trois puits[3]. Ces crimes monstrueux sont généralement attribués à la Milice française et en particulier à Joseph Lécussan, par ailleurs l’assassin de Victor Basch. L’exécution de Philippe Henriot exacerba l’antisémitisme virulent de Lécussan et de ses acolytes, tels Roger Thévenot, son collègue de Bourges chef départemental de la Milice pour le Cher-Nord, exécuté à Bourges, le 8 août 1944, sur l’ordre du commandant Colomb dit Arnaud de Vogüé, chef des FFI du Cher-Nord. Selon toute apparence, elle constitua le prétexte qui inspira à Lécussan[4].

Paoli suit les troupes allemandes qui évacuent Bourges le . Arrêté par les forces britanniques à Flensbourg près du Danemark le , il est remis aux autorités françaises en janvier 1946 et ramené à Bourges.

En mai 1946, la mise en jugement de ce traître emblématique, couramment surnommé « le monstre » ou encore « le sinistre Paoli », est un des grands procès de l'après-guerre. L'intéressé y assume ses actes en homme qui se sait perdu. L'indignation suscitée par l'exposition des atrocités auxquelles il a participé est accrue par la fanfaronnade qui lui fait déclarer : « Je ne suis pas Français, mais Allemand. » Condamné à mort, il est passé par les armes le au polygone de Bourges, lieu où avaient été exécutés pendant la guerre les otages et les captifs de la Gestapo.

Bibliographie

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Témoignage sur Paoli, dans le récit consacré au moine Aloïs Stanke, charitable geôlier allemand de la prison de Bourges
Puise aux sources des archives judiciaires du procès Paoli et restitue des témoignages inédits recueillis auprès de personnes ayant côtoyé ce gestapiste berrichon.Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Bernard Capo, Le Saint & l'Assassin. Le Franciscain de Bourges vs Paoli. Destins croisés.(bande dessinée, éditions BulleBerry 2017)
  • René Bruneau, Les gestapistes (Éditions CLD, 2011)
Roman historique qui retrace la vie de Pierre-Marie Paoli, et de Violette Morris.

Filmographie

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Série télévisée historique de 6x52 minutes retrace l'itinéraire sanglant de ce jeune provincial entré au service de la Gestapo. Un jeune homme à peine sorti de l'enfance et devenu l'un des tortionnaires les plus redoutés de la France collaborationniste.

Notes et références

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  1. Généalogie de Pierre Paoli.
  2. librherry.canalblog.com La rafle de Beffes.
  3. [PDF] La tragédie des puits de Guerry.
  4. « Puits de Guerry : Vrais faux coupables », sur hsco-asso.fr (consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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