Gaby Wolff

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Gaby Wolff
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Gaby Ernestine Wolff
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinction

Gaby Ernestine[1] Wolff (parfois écrit Wolf), mieux connue comme Gaby Wolff (dite Nini), épouse Cohen ( à Strasbourg - à Paris 15e[2]) est une assistante sociale, jardinière d'enfants juive orthodoxe, résistante, qui aidera les enfants survivants du camp de Buchenwald et dont Elie Wiesel se souviendra avec affection.

Biographie[modifier | modifier le code]

Gaby Wolff est née le [3] à Strasbourg (Bas-Rhin) dans une famille juive orthodoxe[4]. Elle est la fille d'Edmond et Sophie Wolf. Son père est marchand de grains et farines à Saverne (Bas-Rhin). Elle a trois frères : Raymond, Lazare et Francis[5].

Elle grandit à Ingwiller (Saverne)[6].

En 1940, sa famille se replie à Gannat (Allier)[6].

Elle passe son baccalauréat en philosophie à Limoges en 1941, en même temps[4] que Marcel Mangel, le futur mime Marcel Marceau[7], elle réussit mais Marcel Mangel rate[6].

Elle rejoint les "éclaireuses aînées".

Gaby Wolff connaît l'existence des maisons d'enfants de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE)[8], mais Andrée Salomon, qu'elle rencontre sur un quai de gare, lui conseille d'acquérir une formation avant de s'engager.

Elle passe donc le diplôme de jardinière d'enfants, à l'école Montessori de mademoiselle Brandt, école de Strasbourg évacuée à Vichy. Elle fait ses premières armes avec tous les enfants du personnel politique vichyssois : le petit-fils de madame Pétain, les enfants du docteur Bernard Ménétrel (médecin personnel du maréchal Pétain) et le fils de Charles du Paty de Clam (dernier Commissaire au Commissariat général aux questions juives)[9].

Brout-Vernet[modifier | modifier le code]

En mai 1943, Jacques Cohn devient directeur pédagogique de la Maison d'enfants de Broût-Vernet au château de Morelles, à Broût-Vernet (Allier), maison d’enfants de stricte observance religieuse, fondée en 1940 par l’O.S.E.[10].

Il recrute Gaby Wolff, rencontrée à la boucherie cacher de Vichy[10].

En novembre 1943, la Gestapo arrête le directeur, le Dr Joseph Cogan, avec ses deux jeunes enfants. L’O.S.E. décide de fermer la maison et de disperser les enfants, en les plaçant sous une fausse identité, ou en les faisant passer en Suisse[10].

Les enfants survivants de Buchenwald[modifier | modifier le code]

Gaby Wolff s'occupe de l'accueil et de l'insertion des enfants survivants du camp de Buchenwald[11],[12]. Avec Judith Hemmendinger, elle aide, en particulier, Elie Wiesel, Naphtali Lau-Lavie, Israel Meir Lau et Menashe Klein.

Elie Wiesel et Gaby Wolf[modifier | modifier le code]

Elie Wiesel se souviendra avec affection d'elle[13] et elle de lui[14].

Voici ce qu'écrit Wiesel :

"Comment as-tu fait, Judith (Judith Hemmendinger) , comment avez-vous fait pour nous apprivoiser ? Niny (Gaby Wolf), cette jeune éducatrice si belle et si dévouée, comment a-t-elle-fait pour tenir tant de semaines parmi nous, avec nous ? (...) Rationnellement, Judith, nous étions condamnés à vivre cloîtrés, comme de l'autre côté de la muraille. Et pourtant, en peu de temps, nous réussîmes à nous retrouver du même côté. Ce miracle là, à qui le devons-nous? Comment l'expliquer ? À quoi l'attribuer ? À nos affinités religieuses ? Aux vôtres ? Le fait est que tous ces enfants auraient pu basculer dans la violence ou opter pour le nihilisme : vous avez su les diriger vers la confiance et la réconciliation." [4].

Lors de la célébration de son 80e anniversaire, Elie Wiesel mentionne Nini:

"De tous les événements qui dominent les festivités de mon 80e anniversaire, celui qui nous réunit ici à Taverny est le plus émouvant. J'y retrouve les amis du passé avec qui j'ai un lien très puissant même si je ne les vois pas très souvent. Je retrouve Nini (Gaby Cohen) et Judith Hemmendinger et, avec elles, une période de ma vie où j'avais tant besoin de leur présence, Je parle de tous ces gens dans mes mémoires."[15],[16],[1].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Interview de Gaby Wolf-Cohen, Zal, dite Nini, en judéo-alsacien, retraitée, s'est occupée d'Elie Wiesel à l'OSE à Taverny (Office de Secours aux Enfants (sic)), Paris, 29 mars 2009. entrevue en Yiddish/Allemand.
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. Kathy Hazan. Gaby COHEN Strasbourg 1923 Paris 2011. ose-fr,org Ici, Hazan écrit son nom :Wolff!, alors qu'ailleurs elle écrit Wolf!
  4. a b et c Kathy Hazan. OSE Quelques figures alsaciennes de l'OSE impliquées dans le sauvetage et l'éducation des enfants. Société d'Histoire des Israélites d'Alsace et de Lorraine, 14e-5e colloques 2002-2003. judaisme-sdv.fr. Gaby Wolf-Nini.
  5. Gaby WOLFF dite Niny. Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de 'Allier.
  6. a b et c Kathy Hazan. Gaby COHEN Strasbourg 1923 Paris 2011. ose-fr,org
  7. Gaby Wolf se souvient de l'enfant prodige, soixante après. Voir, Le pouvoir du geste. Avec un hommage au Mime Marcel Marceau.
  8. dossier enfance santé-OSE. Osmose, le journal de l'association OSE, No. 42, décembre 2017. Sa photo est en page couverture avec celles de Margot et Bô Cohn, Marc Schiffmann, Robert Job, Joseph Weill, Andrée Salomon et Georges Loinger. Son nom est orthographié avec un double "l": Wolff.
  9. Kathy Hazan. OSE Quelques figures alsaciennes de l'OSE impliquées dans le sauvetage et l'éducation des enfants. Société d'Histoire des Israélites d'Alsace et de Lorraine, 14e-5e colloques 2002-2003. judaisme-sdv.fr. Gaby Wolf-Nini. Il y a des erreurs sur des noms ou prénoms: docteur Menestrier au lieu de Ménétrel et Amédée du Paty de Clam au lieu de Charles du Paty de Clam...
  10. a b et c Margot Cohn et Georges Weill. Jacques COHN (Bô) Strasbourg, 1916 - Jérusalem 1974. Histoire de l’OSE - Les grandes figures. ose-france.org.
  11. (en) Zvi Jonathan Kaplan & Nadia Malinovich, The Jews of Modern France: Images and Identities, 2016, p. 186-187.
  12. Photo de Gaby Wolff. Hommage à Gaby Cohen, ancienne de l’OSE, décédée lundi 30 avril. mai 2012. ose-fr.org.
  13. (en)Françoise S. Ouzan. How Young Holocaust Survivors Rebuilt Their Lives: France, the United States, and Israel, 2018.
  14. (en) Steven Katz & Alan Rosen. Elie Wiesel: Jewish, Literary, and Moral Perspectives, 2013, p. 138.
  15. Le message d'Elie Wiesel à Taverny. 12 et 13 novembre 2008 48 heures avec Elie Wiesel. Osmose no. 18, juillet 2017. ose-org.ft.
  16. (en) Cynthia Ramsey. Friendships from depth of hell. Boys of Buchenwald show how survivors made new lives for themselves. Jewish Independent, January 10, 2003. Voir, Gaby Wolff et Judith Hemmendinger dans le documentaire de Audrey Mehler. Boys of Buchenwald.
  17. Voir, Judith Hemmendinger. L'Harmattan.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]