Just Jaeckin

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Just Jaeckin
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean-Louis Just JaeckinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Œuvres principales

Just Jaeckin, né le à Vichy et mort le à Saint-Malo[1], est un cinéaste, photographe, peintre et sculpteur français.

Il est surtout connu pour avoir réalisé le film érotique Emmanuelle sorti en 1974, l'un des plus gros succès du cinéma français et l'un des longs métrages les plus longtemps projetés au cinéma.

Biographie[modifier | modifier le code]

Service militaire[modifier | modifier le code]

En 1958, à l'âge de 18 ans, Just Jaeckin est appelé à servir en Algérie, où il officie comme photographe de guerre. Au cours de son séjour de 28 mois, il photographie Ahmed Ben Bella et Mehdi Ben Barka, et rencontre notamment les jeunes Philippe Labro, Francis Veber et Jacques Séguela, appelés du contingent comme lui[2].

Activités artistiques[modifier | modifier le code]

Photographie[modifier | modifier le code]

Jaeckin devient un photographe de mode réputé dans les années 1960, pour les magazines Elle, Marie Claire et Vogue[3].

Il est alors l'auteur de photographies de stars et de personnalités comme Barbara, dont l'une sera reproduite sur l'affiche de l'exposition Barbara (2017-2018).

Emmanuelle[modifier | modifier le code]

Just Jaeckin se fait connaître du public en 1974, à la sortie de son premier long métrage comme réalisateur, Emmanuelle, d'après le roman d'Emmanuelle Arsan. Le rôle-titre est incarné par Sylvia Kristel et la chanson du générique est interprétée par Pierre Bachelet. Avec 8 millions d'entrées en France et environ 100 millions de dollars de recette dans le monde, ce film est l'un des plus grands succès du cinéma français à l'étranger. Le film reste par exemple à l’affiche dans une salle de l'Avenue des Champs-Élysées, à Paris, pendant plus de dix ans, avec des sous-titres en anglais[4]. Pour Clélia Cohen, dans le journal Libération, il a su sentir «l'air du temps», avec une «révolution sexuelle» qui gagne du terrain au cinéma, et un «exotisme de pacotille»[5]. Il a créé une imagerie érotique qui perdure, même si, toujours selon Clélia Cohen, « il avait une réticence vis-à-vis des scènes osées qu'il comblait par tout un tas de cache-sexes »[5]. Pour cette journaliste également réalisatrice, ses images, en révélant peu de choses et en incitant davantage à la rêverie, ont probablement renforcé le succès de ce long métrage[5]. Il serait un des rares, dans l'équipe du film, à avoir retenu une rémunération au pourcentage, les autres n'étant pas convaincus du succès. Ce choix lui a assuré des revenus importants et pérennes[5].

Just Jaeckin se voit alors proposer, pendant quelques années, des films dans le même registre érotique. Il réalise Histoire d’O, d'après le livre de Pauline Réage[6], puis Madame Claude[4],[5].

Les suites d'Emmanuelle (films et téléfilms), auxquelles Just Jaeckin ne participe pas, n'obtiennent pas, par contre le même accueil.

Salut champion[modifier | modifier le code]

Après avoir tourné quelques films pour la plupart érotiques, Just Jaeckin réalise deux des treize épisodes de la série télévisée Salut champion consacrée au sport et diffusée en première partie de soirée sur TF1 en 1981 avec notamment Jacques Charrier et Chantal Nobel.

Gwendoline[modifier | modifier le code]

Dix ans après Emmanuelle, Just Jaeckin réalise Gwendoline[4],[5], adapté de la bande dessinée Adventures of Sweet Gwendoline de John Willie, un film d'aventures avec Zabou et Bernadette Lafont. La création des costumes est confiée aux dessinateurs de bande dessinée Claude Renard et François Schuiten. Après 1984, il ne réalise quasiment plus de longs métrages de fiction[4], et se consacre surtout à ses activités de peintre et de sculpteur[5].

Apparition dans les médias[modifier | modifier le code]

Just Jaeckin a souvent témoigné dans des documentaires et émissions de télévision pour évoquer son film Emmanuelle : « Quoi que je fasse, je mourrai monsieur Emmanuelle ! », expliquait-il[5]. Il fait l'une de ses dernières apparitions dans le documentaire Emmanuelle, la plus longue caresse du cinéma français réalisé par Clélia Cohen en 2021[7].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Just Jaeckin et son épouse Anne sont les propriétaires d'une galerie d'art, rue Guénégaud à Paris, ouverte en 2001[4]. Ils y exposent des peintures et des sculptures, notamment les leurs (sa femme est également sculptrice)[4],[8].

Mort[modifier | modifier le code]

Just Jaeckin meurt le [9] à Saint-Briac-sur-Mer à l'âge de 82 ans, des suites d'une « longue maladie »[10]. Ses obsèques sont organisées le en l'église communale[11].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

  • 1981 : Salut champion (série télévisée)
    • épisode 3, « Moto story »
    • épisode 12, « La Formule 1 »

Acteur[13][modifier | modifier le code]

Clip[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Entretien[modifier | modifier le code]

Box-office[modifier | modifier le code]

Titre Année Nb. d'entrées Drapeau de la France France
Emmanuelle 1974 8 893 996
Histoire d'O 1975 3 512 531
Spermula 1976 N/A
Madame Claude 1977 1 142 455
Le Dernier Amant romantique 1978 111 323
Collections privées 1979 N/A
Girls 1980 557 062
L'Amant de Lady Chatterley 1981 1 134 750
Gwendoline 1984 944 892
The King of Ads 1991 N/A
The King of Ads, Part 2 1993 N/A

Publication[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Jean Louis Just Jaeckin », sur MatchID (consulté le )
  2. « Soir - Just Jaeckin, réalisateur d'"Emmanuelle", passe ses vacances en Bretagne », sur Le Telegramme (consulté le )
  3. « SYLVIE VARTAN ARRETS SUR IMAGES - Just Jaeckin », sur www.sylvissima.com (consulté le )
  4. a b c d e et f Harry Bellet et Jean-François Rauger, « La mort de Just Jaeckin, cinéaste de l’hédonisme des années 1970 », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. a b c d e f g et h Clélia Cohen, « Mort de Just Jaeckin : Monsieur Emmanuelle casse sa pipe », Libération,‎ (lire en ligne)
  6. Jean de Baroncelli, « "Histoire d'O", de Just Jaeckin », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. (en) « Emmanuelle, la plus longue caresse du cinéma français (2021 TV Movie). Full Cast & Crew », sur IMDb
  8. « Jaeckin - Le guide du Web ! », sur Jaeckin (consulté le ).
  9. « Décès de Just Jaeckin, le réalisateur d'"Emmanuelle", à l'âge de 82 ans », sur LaProvence.com, (consulté le )
  10. « Mort de Just Jaeckin, le réalisateur du film érotique « Emmanuelle » », sur lepoint.fr, (consulté le )
  11. « Bretagne. Le décès de Just Jaeckin, réalisateur d’« Emmanuelle », suscite l’émotion à Saint-Briac », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  12. « Just Jaeckin », sur aveleyman.com (consulté le ).
  13. (cs) « Just Jaeckin », sur csfd.cz (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]