Ève Line Blum-Cherchevsky

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Ève Line Blum-Cherchevsky
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
BesançonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Ève Line Noémi Myriam CherchevskyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Genre artistique

Ève Line Blum-Cherchevsky, née le à Paris[1] et morte le à Besançon, est une essayiste et historienne autodidacte française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ève Line Blum-Cherchevsky est née le à Paris. Elle est la fille d'Abraham Cherchevsky, journaliste, et de Germaine Cherchevsky, née Germaine Ida Léa Bernard[2], traductrice[3],[4]. Elle est l'une des petites nièces de Bernard Lazare[5].

Abraham Lipa[6] Cherchevsky[7] est né le à Hébron en Palestine. La famille d'Abraham Cherchevsky est originaire de Vilnius. Il est naturalisé français en 1924.

Germaine Cherchevsky est née Bernard, le à Paris.

Abraham et Germaine Cherchevsky sont en 1942 cadres de l'Union générale des israélites de France (UGIF)[8]. Leur dernière adresse est au 6 rue Jules Voisembert à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine[9]).

En 1943, les Cherchevsky ont trois filles, Ève Line, 11 ans, Sylvie, 8 ans et Mireille, 5 ans. Depuis , Abraham Cherchevsky dirige le foyer d'enfants de Neuilly.

Le , les deux sœurs plus âgées sont placées à Levroux, près de Châteauroux, dans la famille de Clémentine Couagnon, qui travaillait autrefois pour le grand-père Edmond Bernard.

Germaine Cherchevsky fait partie des cinquante-deux employés victimes de la Rafle par la Gestapo, le , au siège du service d'assistance sociale de l'UGIF, rue de la Bienfaisance, dans le 8e arrondissement de Paris[8]. Elle est déportée par le convoi no 59, en date du , du camp de Drancy vers Auschwitz[9], où elle est assassinée.

Après l'arrestation de sa femme Germaine, Abraham Cherchevsky doit se cacher. Il survit dans la clandestinité, hébergé avec la plus jeune de ses filles, Mireille, par la couturière Marguerite Delouche sous les combles de l'immeuble du 1 rue du Mail, dans le 2e arrondissement de Paris[8]. Puis Mireille quitte Paris avec l'aide de Jeanette Zantner, une voisine, pour Saint-Germain-lès-Senailly, un village de Côte-d'Or. Là les Zantner la font passer pour leur nièce[8].

Arrêté le par des inspecteurs du Commissariat général aux questions juives voisin[8], Abraham Cherchevsky est déporté par le convoi no 73 en date du [10],[11],[12],[13],[14], depuis la gare de Bobigny, un des rares trains provenant de France comprenant uniquement des hommes. Ce convoi a eu pour destination finale non pas Auschwitz, mais Kaunas en Lituanie et Reval (aujourd'hui appelé Tallinn) en Estonie. Il est assassiné le [6].

En 1999, Clémentine Couagnon (1875-1969) et Victor Couagnon (1869-1959)[15], qui à Levroux ont accueilli et protégé Ève Line et Sylvie de à , seront à titre posthume nommés Justes parmi les Nations par Yad Vashem à Jérusalem en Israël.

En 2013, Marguerite Delouche (1890-1956)[16], qui a caché Abraham et sa fille Mireille à Paris, sera à titre posthume nommée Juste parmi les Nations par Yad Vashem à Jérusalem en Israël.

Ève Line Blum-Cherchevsky se marie à Paris en 1953 avec André Blum. De 1954 à 1970 ils auront ensemble six enfants (Patrick, Dominique, Véronique, Christophe, Nathalie et Gérald).

Mémoire de la Shoah[modifier | modifier le code]

Ève Line Blum-Cherchevsky a dirigé et effectué d'importants travaux sur les déportés et leurs familles. Elle a également traduit l'ouvrage Courage dans la tourmente en Lituanie 1941-1945 : mémoires du ghetto de Kovno d'Alex Faitelson sur le ghetto de Kovno[17] (Kaunas). Elle a notamment milité pour l'exactitude maximale des actes d'état civil des personnes mortes en déportation[18],[19],[20].

Mort[modifier | modifier le code]

Ève Line Blum-Cherchevsky décède à Besançon le à l'âge de 87 ans. Le , ses cendres sont dispersées au cimetière Saint-Claude à Besançon, rejoignant celles de son mari, André Blum.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Nous sommes 900 Français : à la mémoire des déportés du convoi no 73 ayant quitté Drancy le , Besançon, l'auteur, 7 vol., 1999-2006.
  • Il était une fois, l'association dédiée à la mémoire des déportés du convoi 73, Besançon, l'auteur, 2006.
  • Les victimes juives de Franche-Comté déportées ou exécutées pendant la Seconde Guerre mondiale : 1939/1945, Besançon, l'auteur, 2016

Ces ouvrages sont disponibles en version numérique (.pdf) sur le site personnel d'Eve Line Blum-Cherchevsky.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir Shershevsky
  2. Germaine Ida Léa Bernard sur Geni.com
  3. Traduction "Si" de Rudyard Kipling par Germaine Bernard-Cherchevsky, 1942
  4. Quelle traduction pour "If" de Rudyard Kipling ?
  5. Voir leurs biographies
  6. a et b JORF no 63 du 15 mars 1993 page 4107. Arrêté du 4 février 1993 portant apposition de la mention "Mort en déportation" sur les actes de décès.
  7. Abraham Cherchevsky. Convoi 73.
  8. a b c d et e Carole Sandrel née Mireille Cherchevsky. Biographie.
  9. a et b Voir Klarsfeld, 2012.
  10. Voir Béatrice et Patrick Reynier. L'absence pour mémoire. Film documentaire sur le convoi 73. Mars 2007
  11. Voir Association des Familles et Amis des Déportés du Convoi 73. Site Officiel.
  12. La stèle des Déportés du Convoi 73 au Père-Lachaise.
  13. Voir Laurent Greilsamer. Drancy, 15 mai 1944: la mémoire sauvée du convoi numéro 73. Le Monde, 11 novembre 1999.
  14. Voir Le Convoi 73
  15. Couagnon Victor - Couagnon Clémentine. Justes parmi les Nations. Comité Français pour Yad Vashem. 1999.
  16. Delouche Marguerite. Juste parmi les Nations. Comité Français pour Yad Vashem. 2013.
  17. Elle traduit le "Courage Dans La Tourmente En Lituanie (Mémoires du ghetto de Kovno 1941/1945) par Alex Faitelson, avec une préface de Simone Veil qui remercie Ève Line Blum-Cherchevsky d'avoir traduit cet ouvrage. Voir "Courage dans la tourmente en Lituanie. Mémoire du ghetto de Kovno." Alex Faitelson. L'Harmattan. Décembre 1999.
  18. Voir Les "oubliés de la déportation" par Ève Line Blum-Cherchevsky
  19. . Dominique Frischer. Les enfants du silence et de la reconstruction, 2008.
  20. (en) Martin Winstone. Les enfants du silence et de la reconstruction, 2010, p. 334.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]