Paulette Libermann

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Paulette Libermann
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Paulette Lucienne Libermann
Nationalité
Formation
Lycée Lamartine (jusqu'en )
École normale supérieure de jeunes filles (-)
Université de Strasbourg (d) (doctorat) (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Maîtres
Directeur de thèse
Œuvres principales
Symplectic Geometry and Analytical Mechanics (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Paulette Libermann (Paris, - Montrouge, [1]) est une mathématicienne française spécialisée dans la géométrie différentielle[2],[3],[4],[5]. Elle est la première ancienne élève de l'École normale de Sèvres à soutenir une thèse en mathématiques et à occuper une chaire dans l'enseignement supérieur[6].

Biographie[modifier | modifier le code]

Pauline Lucienne Libermann naît à Paris le , l'une des trois filles d'une famille juive française d’origine russe et ukrainienne, installée à Paris depuis la fin du XIXe siècle[7].

Paulette Libermann meurt le , dans une maison de retraite à Montrouge près de Paris.

Carrière[modifier | modifier le code]

Elle commença ses études au lycée Lamartine puis, en 1938, à l'École normale supérieure de jeunes filles à Sèvres[8], un collège pour la formation de femmes se destinant à l'enseignement, où elle fut l’élève d’Élie Cartan, André Lichnerowicz et Jacqueline Ferrand. En 1940, durant la guerre, l'école renvoya les élèves dans leur famille et Libermann retourna à Lyon quelques mois. Elle y passe les certificats de "calcul différentiel" et de "mécanique rationnelle"[6]. De retour à Sèvre, elle passe le certificat de physique générale et prépare son diplôme d'études supérieures. Elle fut empêchée de se présenter à l'agrégation de sciences et de devenir enseignante, à cause des lois anti-juives instituées par le gouvernement de Vichy. Au lieu de cela, elle commença à faire des recherches sous la supervision d'Élie Cartan. En 1942, elle et sa famille fuient encore une fois Paris pour Lyon, où ils se cachent des Nazis pendant deux ans sous une fausse identité. À la libération de Paris en 1944, Libermann retourne à Sèvres et rejoint la promotion 1941 pour passer l’agrégation 1944[6].

Reçue au concours, elle enseigne brièvement à Douai puis, après deux ans d'études avec J. H. C. Whitehead à l'Université d'Oxford, elle retourne à un poste d'enseignant à Strasbourg. Mais à l'encouragement de Cartan, elle poursuit ses recherches, publiant son premier livre en 1949, et quittant l'enseignement pour un poste de chercheur au Centre national de la recherche scientifique en 1951, et achevant sa thèse de doctorat en géométrie symplectique Sur le problème d'équivalence de certaines structures infinitésimale, en 1953, à l'université Louis-Pasteur de Strasbourg, sous la supervision de Charles Ehresmann[9]. Elle obtient un poste de professeur à l'Université de Rennes, puis à l'université de Paris en 1966. Lorsque l'université se divise en 1968, elle passe à l'université Paris-Diderot, dont elle prend sa retraite en 1986.

Ses travaux ont porté sur la théorie des jets et des connexions d'ordre supérieur, le presque parallélisme, ou encore le feuilletage de Libermann (feuilletage symplectiquement complet)[10].

Publications[modifier | modifier le code]

Paulette Libermann publie 2 livres et 69 articles dans des journaux spécialisés[11]. Elle a rédigé l'article de l'Encyclopedia Universalis sur la géométrie différentielle classique des courbes et surfaces[10].

Entre autres :

  • avec Charles-Michel Marle[12]: Géométrie symplectique. Bases théoriques de la mécanique. (Symplectic Geometry and Analytic Mechanics. Reidel, Boston 1987).

Hommages[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Larry Riddle, « Paulette Libermann », sur Biographies of Women Mathematicians, Agnes Scott College (consulté le ).
  3. Yvette Kosmann-Schwarzbach, « Women mathematicians in France in the mid-twentieth century », BSHM Bulletin: Journal of the British Society for the History of Mathematics,‎ (DOI 10.1080/17498430.2014.976804, arXiv 1502.07597).
  4. (en) John J. O'Connor et Edmund F. Robertson, « Paulette Libermann », sur MacTutor, université de St Andrews.
  5. Marc Chaperon, « Souvenirs de Paulette Libermann: Un portrait mathématique de Paulette Libermann (1919-2007) », CNRS, .
  6. a b et c Jacqueline Ferrand, Revue de l'Association des anciens élèves, élèves et amis de l’École normale supérieure. L'Archicube, Vie de l'association, Notices, vol. 3bis, Numéro spécial, Paris, Archicube, Jean-Claude Lehmaan, , 234 p. (ISSN 1959-6391), p. 123
  7. Les grands-parents maternels, Israël Mayer Apte (1851-1938) et Rachel Schoub (1852-1921) s’étaient mariés en 1875 dans le 4e arrondissement
  8. Recherche nominale, sur archicubes.ens.fr.
  9. (en) « Paulette Libermann », sur le site du Mathematics Genealogy Project
  10. a et b Yvette Kosmann-Schwarzbach, Revue de l'Association des anciens élèves, élèves et amis de l'Ecole normale supérieure. L'Archicube, Vie de l'Association Notices, vol. 3bis, numéro spécial, Paris, , 234 p. (ISSN 1959-6391), p. 127
  11. zbMATH
  12. mathématicien, lui-même élève de André Lichnérowicz
  13. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences. Vie Académique, 9 décembre 1968.

Liens externes[modifier | modifier le code]