Apostrophes

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Apostrophes

Genre Magazine littéraire
Périodicité Hebdomadaire
Création Bernard Pivot
Réalisation François Châtel, Roger Kahane, Jean Cazenave, Jean-Luc Leridon
Présentation Bernard Pivot (avec, à ses débuts, Gilles Lapouge)
Thème du générique Concerto pour piano nº 1 de Rachmaninov
Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Nombre d’émissions 724
Production
Format d’image 4/3 couleur
Format audio Mono
Diffusion
Diffusion Antenne 2
Date de première diffusion
Date de dernière diffusion
Statut Arrêtée
Public conseillé Tout public
Chronologie

Apostrophes est une émission de télévision littéraire française produite et animée par Bernard Pivot, diffusée en direct sur Antenne 2 entre le et le [1], chaque vendredi soir à 21 h 40.

Définie par Bernard Pivot comme un « magazine d'idées à partir des livres »[2], l'émission devient progressivement un magazine culturel consacré à l'actualité éditoriale, sinon à la littérature prise dans son acception la plus large[3].

L'émission proposait des discussions ouvertes entre quatre ou cinq auteurs autour d’un sujet commun, mais également des entrevues individuelles (appelés « Grands entretiens ») avec un seul auteur lorsque celui-ci avait acquis une place importante dans le champ académique ou littéraire.

En février 1975, Bernard Pivot déclare au sujet d'Apostrophes : « L'idée m'en a été donnée par Françoise Giroud (alors Secrétaire d'État à la Condition féminine). C'était au cours d'une émission consacrée aux femmes en octobre dernier. Un certain moment elle s'était plainte, elle avait dit « mais monsieur, vous m'avez apostrophé ! ». Ho, mais j'ai dit c'est merveilleux, apostrophe c'est un terme d'imprimerie, donc nous restons dans les livres, et puis apostrophe, eh bien c'est un échange d'idées, parfois vif, à quoi je convie les écrivains que j'invite. Apostrophe n'est pas à proprement dire un magazine littéraire, je dirai plutôt que c'est un magazine d'idées. À savoir qu'il puise sa substance dans les livres qui viennent de paraître. J'ai envie que les intellectuels, les écrivains, les professeurs, les journalistes, enfin tous ceux qui véhiculent la parole aujourd'hui puissent échanger, et parfois d'une manière très vive »[4]. Bernard Pivot faisait peut-être allusion à Lettres ouvertes, auquel Françoise Giroud était l'invitée, et animée par Michel Bassi et Alain Duhamel pour le premier numéro de cette nouvelle émission, diffusée en direct le 2 octobre 1974 sur l'ORTF[5],[6].

En quinze ans d’existence, Apostrophes est devenue l'émission littéraire emblématique de la télévision française à cette période, presque à rebours du projet initial. Elle le doit à une conjonction de facteurs favorables : une programmation avantageuse à une heure de grande écoute, un soutien continu des directeurs de la chaîne Antenne 2[7] et un paysage audiovisuel français quasi-neuf à la création du programme[8].

La personnalité de son présentateur, le choix initial de la formule de l'émission (débat autour d'un thème qui change chaque semaine), l'hétérogénéité de ses intervenants jouent en outre un rôle prépondérant dans la reconnaissance d'Apostrophes auprès du grand public, des professionnels du livre mais aussi du « tout-Paris » littéraire.

L'aura de l'émission éclipse quelque peu ses devancières (Lectures pour tous) ou celles qui lui succéderont (La Grande Librairie), autant qu'elle a estompé les critiques qui lui ont été adressées quant à son emprise sur la production éditoriale, voire au caractère factice des polémiques alimentées par Bernard Pivot au cours de l'émission.

Historique[modifier | modifier le code]

Concept[modifier | modifier le code]

Durant les premiers numéros d’Apostrophes, le présentateur Bernard Pivot a à ses côtés Gilles Lapouge, un ancien chroniqueur de l'émission Ouvrez les guillemets ; à partir du 24 octobre 1975, Pivot présente seul, ce qui en soi rompt avec la tradition établie des émissions littéraires où le producteur est entouré de chroniqueurs[9].

L'émission, d'une durée d'une heure dix, est consacrée à un thème choisi selon l'actualité éditoriale pour les émission en plateau, ou bien sur un auteur reconnu faisant alors l'objet d'un entretien diffusé en différé. Le format varie en effet entre des discussions ouvertes entre quatre ou cinq auteurs[10],[11] ou des entrevues individuelles avec un seul auteur[10].

Le rituel de l'émission est bien rodé[12]. Il exige que les personnes invitées se plient à la lecture préalable des ouvrages rédigés par les autres invités, afin de pouvoir en discuter sur le plateau[13],[14].

Générique[modifier | modifier le code]

L'indicatif musical du générique de l'émission est tiré du concerto pour piano no 1 de Rachmaninov, interprété au piano par Byron Janis[réf. souhaitée].

Personnalités invitées[modifier | modifier le code]

Parmi les auteurs notables qui sont apparus dans l'émission, on peut citer : Vladimir Nabokov, Norman Mailer, Alexandre Soljenitsyne, Marguerite Yourcenar, Susan Sontag, Neil Sheehan, Milan Kundera, Georges Simenon, William Styron[15], John Le Carré, Tom Wolfe[11], Umberto Eco ou Marguerite Duras.

L'apparition de Charles Bukowski dans l'émission du est restée célèbre car l'écrivain, visiblement ivre, insulta le présentateur avant de partir au milieu de l'émission[16].

L'émission a également eu comme invités des personnalités politiques (tels Valéry Giscard d’Estaing, le Dalai Lama, Robert Badinter ou François Mitterrand), des intellectuels, historiens, sociologues et linguistes (par exemple Pierre Bourdieu, Claude Lévi-Strauss ou Claude Hagège), des acteurs et réalisateurs (comme Marcello Mastroianni, Roman Polanski, François Truffaut ou Jean-Luc Godard) mais aussi des auteurs-compositeurs-interprètes (à l'image de Georges Brassens, Serge Gainsbourg, Guy Béart, Pierre Perret ou encore Renaud) pour discuter de leurs livres et de la littérature en général.

Accueil et influence[modifier | modifier le code]

La personnalité du présentateur d'Apostrophes, Bernard Pivot, ainsi que la variété des personnages présents ont fait de l'émission l'un des programmes culturels les plus regardés à la télévision française (avec une moyenne de trois à cinq millions de téléspectateurs[17] et des pointes à six millions[11]).

On parle ainsi de l'« effet Pivot »[18] qui se définit par une audience supérieure aux émissions littéraires télévisées de la même époque (Ex-Libris, Boite aux lettres, Océaniques), une augmentation rapide des ventes de certains ouvrages présentés durant l'émission et une renommée internationale de l'émission, vendue et diffusée dans l'espace nord-américain notamment[19]. Loin d'être uniforme et automatique, cet effet est fluctuant.

Meneur de jeu, Bernard Pivot a exercé un grand ascendant sur la production éditoriale de son temps (on trouve ainsi des « rayons Apostrophes »[20] dans les librairies et FNAC où les ouvrages des invités sont présentés). Cet ascendant sur la vie culturelle française reste cependant inégal et sujet à controverses (voir ci-après). Il s'appuie également sur la création la même année qu’Apostrophes de la revue Lire, qui propose des extraits d'ouvrages et des aides à la lecture. Lire, dirigé également par Bernard Pivot, permet un premier tri des ouvrages susceptibles d'être présentés à Apostrophes[21].

En même temps, il y avait un phénomène curieux que toutes les personnes liées (ou qui voulaient se rapporter) à la culture devaient suivre l'émission pour parler de ce qui, dans les jours suivants, serait le thème littéraire à la mode. Aussi, les auteurs durent aller dans l'émission s'ils voulaient obtenir la reconnaissance du grand public littéraire[17]. L'« effet Pivot » ne bénéficiait pas à tous et le bénéfice n'était pas nécessairement renouvelable pour ceux qui revenaient dans l’émission, s'adressant principalement aux auteurs novices et/ou à leur premier passages dans l'émission.

D'autre part, Bernard Pivot a toujours montré qu'il n'admettait aucune forme de censure de la part de la télévision publique française, ce qui lui donnait une grande crédibilité auprès du public[réf. souhaitée].

Ce magistère ainsi exercé par Bernard Pivot n'allait pas sans remises en question ou simple interrogation.

Un an après son passage à Apostrophes, Annie Ernaux s'interroge sur la nature de l'« effet Pivot » :

« Le public suppose qu’une sélection des meilleurs livres a été opérée, et l’écrivain est conscient de cette attitude qui ressent son absence de passage à Apostrophes comme une injustice et une indignité : il n’a pas été élu. Le spectateur est aussi persuadé de choisir lui-même sans intermédiaire. Un certain langage est apparu dans les milieux littéraires, on parle de “carrière” à la place de l’œuvre, de “public” de préférence à “lecteurs” […] Il y a comme un renoncement progressif et quasi généraliste aux questions que la littérature s’est toujours plus ou moins posée sur son rôle, sa finalité, son rapport au réel, à la société, fût-ce pour le nier. L’écrivain, catégorie à définir, ne devrait-il pas se “situer” dans tous les domaines — social, économique, linguistique et artistique — et pas seulement dans la liste des meilleures ventes de L’Express ? Enfin, est-il possible que, par un étrange sens des limites latent sous la dérision ambiante, la littérature renonce à des pouvoirs autres que ceux de plaisir et de distraction[22]. »

En 1982-1983, une controverse surgit entre Bernard Pivot et Régis Debray, alors conseiller de François Mitterrand, président de la République française ; Debray dénonce l’ascendant pris par Apostrophes sur la vie intellectuelle en France, parlant de « l'arbitraire d'un seul homme »[17]. Pivot, qui songeait alors à arrêter l’émission après quelques signes de lassitude, contre-attaque et décide de poursuivre l’aventure[17]. L'année 1983 correspondra à l’apogée d’Apostrophes en termes d’audience (avec des parts de marché dépassant les 12 % de téléspectateurs dans son créneau horaire), mais aussi à celle d’Antenne 2, devenue cette année-là la chaîne de télévision la plus regardée de France devant TF1[23].

Remplacement et longévité[modifier | modifier le code]

L’émission dura 724 numéros jusqu'en  ; en quinze ans d'existence, elle établit à l'époque un record de longévité pour une émission culturelle en France[24].

Elle fut remplacée par l’émission Caractères produite par Bernard Rapp et diffusée à partir de septembre 1990 sur Antenne 2[25] puis par Bouillon de culture, produite et également présentée par Bernard Pivot et diffusée du au [26].

En , l’émission Ce soir (ou jamais !) égalise et bat le record d’Apostrophes après neuf années d’existence, devenant l'émission avec la plus grande longévité de la télévision française. Celle-ci était cependant diffusée quotidiennement au cours de ses cinq premières années, à la différence de l'émission de Bernard Pivot qui l'était de façon hebdomadaire[24].

Quelques moments forts de l'émission[modifier | modifier le code]

Années 1970[modifier | modifier le code]

  •  : François Mitterrand surprend son auditoire par sa veine littéraire[27].
  •  : l’auteur-compositeur-interprète Georges Brassens, au côté, entre autres, du général Bigeard, explique sa haine de la discipline et son antimilitarisme[27].
  •  : l'écrivain Alexandre Soljenitsyne reçoit Bernard Pivot pour un entretien dans sa propriété du Vermont. Dans cette émission qui lui est entièrement consacrée, Soljenitsyne y témoigne notamment de la genèse de son œuvre au goulag[27]. Selon Bernard Pivot, l’ambassade d’URSS tenta d’empêcher la diffusion de l’émission en demandant son annulation au président d’Antenne 2, Marcel Jullian[réf. nécessaire].
  •  : Bernard Pivot reçoit Vladimir Nabokov. Pour les besoins de cette émission spéciale, le décor est réaménagé. L’auteur apparaît assis à un bureau, derrière une ribambelle de livres épars. Vladimir Nabokov était en effet incapable de s'exprimer sans un support écrit. Aussi l'animateur avait-il accepté de lui fournir les questions à l'avance, afin que l'écrivain pût en préparer les réponses. Ses notes étaient dissimulées par l'amas de livres disposé sur la table[1],[27].
  •  : Bernard Pivot invite Gabriel Matzneff pour son livre Les moins de seize ans. Au cours de cette émission, une enseignante (professeur de lycée) qui venait de fonder une association pour la défense des droits de l’enfant, Jeanne Delais, tout en s’efforçant d'épargner l’amour-propre d’écrivain de Gabriel Matzneff, se met à contester fermement les thèses de son livre. Elle accuse Matzneff de ne pas respecter les enfants et les adolescents, d’attenter à leur dignité, en les utilisant à son profit. En novembre 1976, l'écrivain se plaint dans une tribune libre au Monde de n'avoir pas été soutenu [28], et y révèle l'affaire de Versailles en masquant les faits pédocriminels ayant causé trois ans détention préventive aux trois inculpés, qu'une pétition appelle ensuite à soutenir en janvier 1977, le mois où parait la "charte des enfants"[29], livre de trois animateurs d'une émission sur Europe1, Jean-Michel Desjeunes, Philippe Alfonsi et Bertrand Boulin, fils du ministre du travail Robert Boulin et très proche ami Gabriel Matzneff, avec qui il dîne fréquemment[30]. Le livre demande l'abrogation du délit de détournement de mineurs [31], tandis que Guy Hocquenghem appelle discrètement les philosophes à signer la pétition secrètement rédigée par son ami Matzneff[32]. Le même mois Jean-Luc Hennig commence à écrire dans Libération sur le corps érotique de l'enfant, même si "ça faisait un peu scandale dans la rédaction"[33], tout en prenant un charge une rubrique "courrier des lecteurs" désormais gratuite et progressivement ouverte aux contenus pédophiles[34].
  •  : un débat opposa Han Suyin à Lucien Bodard. Han Suyin dénonça la fascination « schizophrène » de Bodard pour l'ancienne Chine, alors qu'elle loua le modèle économique du Grand Bond en avant créé, selon elle, par de « vrais économistes » pour un pays sous développé. Ils s'opposèrent également sur la personnalité de Mao Zedong, celle de l'empereur Puyi, le communisme et ses méthodes, la dictature du prolétariat[35].
  • 1975 : violente empoignade entre Jean Daniel et Jean d'Ormesson à propos des goulags devant les yeux médusés d'Alexandre Soljenitsyne.
  • 1976 : échange tendu entre Mohamed Ali et le reste de l'auditoire, dont Jean Cau, à propos de son silence sur Israël dans son livre.
  • 1977 : l'écrivain Jacques Robert lance une diatribe contre quatre critiques littéraires : « depuis quatre siècles vous êtes les juges et, nous, nous écrivons les livres dont vous vivez ! »
  •  : Charles Bukowski, ivre mort, caresse le genou de Catherine Paysan et tient des propos incohérents, tandis que Cavanna tente vivement de le faire taire. Bukowski quitte ensuite le plateau en titubant et, hors caméra, sort un couteau et menace (« pour rire », selon lui), une personne chargée de la sécurité[27],[36].
  • 1977 : Bernard Henri-Lévy et André Glucksmann proclament la mort de Marx, ce à quoi François Aubral et Xavier Delcourt répondent que c'est la nouvelle philosophie qui est morte et traitent Maurice Clavel de « crétin »[37]. Cependant ils épargnent André Glucksmann en qui ils voient à la différence de Bernard-Henri Levy un esprit ouvert à la dicussion. En réponse celui-ci les met en garde contre les invectives et les chasse aux sorcières puis se tourne vers son ami pour lui dire : « toi aussi, Bernard-Henri Levy, tu en as un peu trop fait ». L'émission sera rediffusée dans les années 1980.
  •  : l'émission, centrée autour du livre Rue du prolétaire rouge, occasionne un scandale à l'intérieur du parti communiste français (PCF). Lors de l'émission, étaient présents le dissident soviétique Vladimir Boukovski, ainsi que Claude Frioux et Alexandre Adler, deux des cinq auteurs de L'URSS et nous, ouvrage collectif qui avait été salué par le bureau politique du PCF. Lors de l'émission, C. Frioux et A. Adler affirmaient deux principes : la réhabilitation du militant bolchevick Boukharine exécuté en 1936 (et non réhabilité par Khrouchtchev) et l'engagement à la fermeté sur la question des libertés dans leurs rapports avec leurs camarades du parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) — tout en se montrant assez critiques vis-à-vis du livre des Kéhayan —. De ce fait, l'ouvrage fit débat au sein du PCF et fut dénoncé en termes différents par L'Humanité et l'Agence Tass. Le livre connut un très grand succès de librairie.
  •  : Lucien Combelle et Henri Amouroux débattent sur Drieu la Rochelle.
  •  : l'écrivain et journaliste Guy Hocquenghem échoue à mobiliser contre l'article du journal Le Point ayant précédé l'assassinat d'Henri Curiel[38]
  •  : le président de la République Valéry Giscard d’Estaing se confie sur sa passion pour Guy de Maupassant. C’est la première fois qu’un président de la République française en activité se prête à un tel exercice.
  •  : Bernard Pivot reçoit Alain de Benoist à propos de la Nouvelle Droite[39].
  • 5 octobre 1979 : dès l'ouverture de l'émission, le journaliste du Figaro, Alfred Fabre-Luce, auteur de Pour en finir avec l'antisémitisme est accusé d'antisémitisme par André Harris et Alain Sedouy qui présentaient leur livre Juifs et Français. Ils expriment à ce titre leur lourd cas de conscience quant à leur participation à l'émission. Bernard Pivot leur répond qu'ils auraient pu attendre que l'auteur présente son livre pour le dire. Evoquant la seconde guerre mondiale Alfred Fabre-Luce expliquait que le régime de Vichy avait servi de tampon pour limiter l'extermination des juifs par les Allemands. A un moment il avance : "Sachez qu'à cette époque nul n'était innocent". Un des invités réplique : Oui je connais le truc qui consiste à mettre sur le même plan le gazé à Auschwitz et Adolf Hitler...

Années 1980 et 1990[modifier | modifier le code]

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Littérature[modifier | modifier le code]

  • L’Assassin d’Apostrophes (1983) : roman-photo / texte de Gérard Guégan ; photogr. de Maya Sachweh ; avec Pierre Bourgeade (Raymond Dellebourre / Fernand) ; Edith Develeyne (Léa Simonet), Ruth Henry (Mme Dellebourre), Alain Massiot et Bernard Pivot (dans son propre rôle), publié dans Playboy[44].
  • Le roman La Cadillac blanche de Bernard Pivot d'Alain Beaulieu (2006) raconte l'histoire du complot de Bernard Pivot contre un personnage mystérieux.

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

  • L'émission Apostrophes est au centre de l’histoire d’un album de bande dessinée de Pétillon, Les disparus d’Apostrophes (1982), où le héros Jack Palmer enquête sur l’enlèvement des invités d’une émission sur Paul Claudel.

Humoristes[modifier | modifier le code]

  • En 1991, le groupe d'humoristes Les Inconnus parodie l'émission dans un sketch intitulé Apostrofes, censé se dérouler en 2033 et dans lequel ils mettent en scène le présentateur fictif Frank Pivot (joué par Bernard Campan), petit-fils de Bernard Pivot, qui reçoit l'académicien fictif Bob Toison (joué par Didier Bourdon) pour les cinquante ans de l'émission. Ce sketch d'anticipation parodie, entre autres, la réforme de l'orthographe de 1990[45],[46].

Divers[modifier | modifier le code]

  • Un panneau du décor de l'émission a été remonté à la Fnac de l'avenue des Ternes, Paris 17e, entre le 3e et le 4e étage. Une version du décor, signé Michel Millecamps et Philippe Starck, a été vendue aux enchères par Artcurial en 2017[47].
  • La peintre bretonne Marie-Renée Chevallier-Kervern réalise sur le vif devant la télévision de nombreux cahiers de dessins et croquis des participants de l'émission.

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Apostrophes (talk show) » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b « Apostrophes », sur Toutelatele.com.
  2. « Les apostrophes de Bernard Pivot », Télérama, no 1358,‎ semaine du 17 au 23 janvier 1976, p. 16.
  3. Frédéric Delarue, « Les années 1970 en France au prisme de la médiation littéraire au petit écran », Enthymema,‎ (lire en ligne).
  4. Bernard Pivot à propos du titre de son émission "Apostrophes", émission Vive la télé. 23 février 1975. Institut national de l'audiovisuel
  5. Françoise Giroud à propos de sa participation au gouvernement, émission Lettres ouvertes, 2 octobre 1974. Institut national de l'audiovisuel
  6. Le principe de l'émission est de traiter des cas particuliers, Le Monde, 5 octobre 1974
  7. Robert Balmet, « Nous avons rencontré Bernard Pivot », Télé-Moustique,‎ semaine du 10 au 16 janvier 1976.
  8. Sophie Bachmann, « La suppression de l'ORTF en 1974 », Vingtième siècle revue d'histoire,‎ , p. 63-72 (lire en ligne).
  9. Frédéric Delarue, « L'émission littéraire a-t-elle vraiment existé ? », Acta Fabula,‎ (lire en ligne)
  10. a et b (en) « French TV Show on Books Is Ending », Reuters, The New York Times, 5 septembre 1989.
  11. a b et c (en) Rone Tempest, « Host Bows Out of French Literary Talk Show 'Apostrophes' », Los Angeles Times, 5 septembre 1989.
  12. Gisèle Gschwind-Holtzer, « "Je vais vous présenter mes invités..." ou Apostrophes et l'acte de présentation », SEMEN,‎ (lire en ligne)
  13. Claude Duneton, « Chronique de la langue parlée : Apostrophes 1/2 : Le compte à rebours », France Culture, 21 octobre 1984.
  14. Claude Duneton, « Chronique de la langue parlée : Apostrophes 2/2 : L'alternative de Maspero », France Culture, 28 octobre 1984.
    Cette source radiophonique offre plusieurs éclairages possibles : sur l'« effet Pivot » dont bénéficia Annie Ernaux après son passage à Apostrophes le et sur la solitude audiovisuelle qui fut celle de François Maspero à la même occasion ; sur les préparatifs des invités durant la semaine précédant l'émission ; sur les préparatifs de l'émission durant la dernière heure précédant le début du direct.
  15. (en) Roger Cohen, « The Media Business; Books Star on TV, but Only in France », The New York Times, 10 septembre 1990.
  16. (en) Howard Sounes (en), Charles Bukowski: Locked in the Arms of a Crazy Life, Grove Press, 1998, pp. 182-3. (ISBN 0-8021-3697-4)
  17. a b c et d Hervé de Saint Hilaire, « “Apostrophes” : la vie littéraire entre parenthèses », Le Figaro.fr, .
  18. Edouard Brasey, L'effet Pivot, Paris, Ramsay,
  19. Au Québec, Apostrophes était diffusée sur TVFQ 99 puis sur TV5 ; source : Annick Cojean, « T.V.F.Q 99 : Patchwork ou voix de la France ? », Le Monde,‎ , p. 7
  20. Patrick Saffray, « La presse fait-elle vendre le livre ? », Livres Hebdo,‎ , p. 103-107.
  21. Bernard Pivot, Le Métier de lire, Gallimard, , 616 p.,

    « Pierre Boncenne, alors rédacteur en chef de Lire, très au courant de tout ce qui se passait dans les maisons d’édition, était un informateur précieux auquel j’avais recours pour compléter un plateau ou pour recueillir rapidement un avis sur un livre qu’il avait déjà lu. »

  22. Annie Ernaux, « L'écrivain en terrain miné », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  23. Edouard Brasey, L'Effet Pivot, op. cit., Paris, Ramsay, , 364 p..
  24. a et b Benjamin Locoge, « Frédéric Taddeï : Ce soir plus que jamais », Paris Match.com, .
  25. Philippe Chevilley, « Bernard Rapp, une vie d'élégance », Les Echos, (consulté le ).
  26. « Bouillon de culture », sur toutelatele.com (consulté le ).
  27. a b c d e f g h et i « Les grands moments d’"Apostrophes" », Le Monde.fr, .
  28. « L'amour est-il un crime ? », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. La Charte des enfants, par Bertrand Boulin, Jean-Michel Desjeunes et Philippe Alfonsi. – Paris : Stock, 1977. – (Stock 2. Lutter)- (ISBN 9782234007666)
  30. "Bertrand Boulin au secours des « enfants perdus »", par Olivier Annichi, dans Off-investigation le 25 avril 2023 [1]
  31. Article de Catherine Arditu le 16 avril 1977 dans Le Monde [2]
  32. "Matzneff, Schérer, Hocquenghem, Boulin", par Olivier Annichi, dans Off-investigation le 18 avril 2023 [3]
  33. "Les années Libé", le 30 mars 1981 dans Le Monde[4]
  34. "Guy Hocquenghem : Hidalgo à côté de la plaque", par Olivier Annichi, dans Off-investigation le 19 juillet 2023 [5]
  35. « La Chine d'hier et d'aujourd'hui », INA.fr.
  36. (en) « Charles Bukowski invité de Bernard Pivot dans l’émission littéraire Apostrophes », sur charlesbukowski.free.fr (consulté le ).
  37. a et b Jérôme Garcin, « La fièvre du vendredi soir », Le Nouvel Observateur n°2562, semaine du 12 décembre 2013, page 118.
  38. 1979 : Jean Daniel, invité d'Apostrophes | Archive INA [6]
  39. « InaMédiaPro.com », sur inamediapro.com via Wikiwix (consulté le ).
  40. Inamediapro.com
  41. Frédéric Lecomte-Dieu, Marais & Cocteau, L’abécédaire, Éditions Jourdan, collection Les Mythiques, 2013, page 27 (ISBN 978-2-87466-272-0)
  42. (en) « Les droits de l’homme », sur video.aol.com (consulté le ).
  43. « Une romancière québécoise raconte le jour où elle a tenté dans "Apostrophes" de briser l'omerta face à l'écrivain Gabriel Matzneff », Francetvinfo.fr, 26 décembre 2019.
  44. Playboy France en , no 112 (vol. 12, no 3), p. 39-43.
  45. « Les Inconnus - Apostrofes » [vidéo], sur YouTube.com, chaîne officielle Vevo, .
  46. « Apostrofes [sic] - Les Inconnus (1991) », sur cavesdumajestic.canalblog.com (consulté le ).
  47. Bertrand Guyard, « Une page se tourne pour les décors d'Apostrophes vendus 16.900 euros », sur Le Figaro.fr, .

Annexes[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Édouard Brasey, L’Effet Pivot, Ramsay, Paris, 1987.
  • Aurélie Barrière, Le livre et la télévision. Les émissions littéraires à la télévision française (1953-2000), mémoire de maîtrise d’histoire sous la direction de Jean-Yves Mollier et Diana Cooper-Richet, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, 2001.
  • Tamara Chaplin-Matheson, Turning on the mind : french philosophers on television, Chicago, Chicago University Press, 2007.
  • Patrick Charaudeau (dir.), La Télévision. Les débats culturels « Apostrophes », Paris, Didier Erudition,  coll. « Langages, Discours, Sociétés », 1991, 389 p.
  • Sylvain Chavaribeyre, Le moment « Apostrophes », mémoire de DEA d’histoire de l’ Institut d’Etudes Politiques, sous  la direction de Jean-Noël Jeanneney, 2003.
  • Frédéric Delarue, « À la croisée des médiations : les émissions littéraires de la télévision française de 1968 à 1990 », thèse de doctorat d’histoire contemporaine sous la direction de Christian Delporte, 2010. (page visitée le 8 avril 2021).
  • Frédéric Delarue, « Les années 1970 en France au prisme de la médiation littéraire au petit écran », Enthymema, décembre 2012, p. 485-512 (page visitée le 8 avril 2021).
  • Jean-Noel Jeanneney, L’Écho du siècle. Dictionnaire de la radio-télévision, Hachette Littératures, Paris, 1999.
[Une bible de l’audiovisuel réalisée par un collectif de chercheurs sous l’égide de l’ancien président de la BNF, rapporteur du projet de loi sur le dépôt légal de l’image animée en 1992 et l’un des pionniers de l’histoire des médias en France. Se reporter, entre autres à la notice consacrée à Bernard Pivot et à la brève synthèse réalisée par Yannick Dehée sur les magazines littéraires à la télévision]
  • Noël Nel, À fleurets mouchetés. 25 ans de débats à la télévision française, Paris, Nathan, 1988, 243 p.
  • Priscilla Parkhurst Clark, La France, nation littéraire, Paris, Labor, 1990 (trad. fra).
  • Maria Pourchet, Face et envers des écrans de la littérature (1950-2007). Archéologie d’un Monde du discours : Images, acteurs et publics de télévision, thèse de doctorat de sciences de l’information et de la communication sous la direction de Jacques Walter, Université de Metz, 2007.
  • Rémy Rieffel, La tribu des clercs. Les intellectuels sous la Ve République, CNRS Éditions, Paris, 1993.
  • Michel Trebitsch, « Les Intellectuels au micro », Cahiers de l'IHTP, 21, novembre 1992
  • Patrick Tudoret, Vie et mort de l’émission littéraire, Paris, INA/Le Bord de l’eau, 2008.
  • Michel Winock, Jacques Julliard, Dictionnaire des intellectuels français, Le Seuil, Paris, 1998.
Parmi les nombreux articles, se reporter à celui rédigé par Jérôme Bourdon, intitulé : « Télévision : émissions littéraires ».

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]