Auneuil

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Auneuil
Auneuil
Le musée de la céramique, côté Grande-Rue.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Oise
Arrondissement Beauvais
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Beauvaisis
Maire
Mandat
Robert Christiaens
2017-2020
Code postal 60390
Code commune 60029
Démographie
Gentilé Auneuillois, Auneuilloises
Population
municipale
2 959 hab. (2015)
Densité 108 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 22′ 15″ nord, 1° 59′ 52″ est
Altitude Min. 87 m
Max. 236 m
Superficie 27,33 km2
Élections
Départementales Beauvais-2
Localisation
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Auneuil

Auneuil est une commune française située dans le département de l'Oise en région Hauts-de-France.

De statut administratif commune nouvelle, elle est née le du rattachement de la commune de Troussures à l'ancienne commune d'Auneuil qui a pris alors le statut de commune déléguée[1].

Géographie

Auneuil est située dans le pays de Bray au pied du pays de Thelle à 13 km de Beauvais, à 17 km de Noailles, à 18 km de Chaumont-en-Vexin, à 22 km de Gisors, à 26 km de Gournay-en-Bray et à 27 km de Marines.

Du sud au nord, on rencontre les champs ouverts sur le plateau du Thelle qui culmine à 234 m à la Neuville-sur-Auneuil, puis un coteau boisé et sinueux orienté au nord, enfin la vallée du Bray, qui possède partiellement des prairies bocagères et où s'écoulent plusieurs ruisseaux en direction du nord-est, dont le Ru d'Auneuil, affluent de l'Avelon. Le point le plus bas de la commune est situé au bord du Ruisseau de Friancourt entre les bois de Beaufays et de Saint-Léger, à une altidude de 87 m.

L'habitat groupé domine. Des usines se répartissent dans l'axe constitué par la D 981 et l'emprise de l'ancienne voie ferrée, qui est coupée transversalement par la D 2, rue principale du centre-ville et en limite de commune par la N 31, rocade Sud de Beauvais[2].

Toponymie

Auneuil

La plus ancienne forme connue du nom est « Aneolium », attestée en 1020 ; dérivée de « Alnoialum », qui est composé du latin « alnus » (aulne, aune[3]) et du gaulois « ialo- » (clairière), Auneuil signifiait donc « clairière aux aulnes »[4],[5].

Latinisé en « ialum », le gaulois « ialo- » est fréquent après un nom d'arbre, et on le retrouve en gallois où « tir ial » signifie « terrain découvert ». Combiné à la voyelle « -o » du mot précédent, il a donné la terminaison « -euil » comme dans le nom des communes proches Auteuil et Berneuil-en-Bray[4],[6].

Villages et hameaux

Bocteau

Bocquetaux sur la carte de Cassini[7]. De boqueteau « bosquet »[8].

Friancourt

Fredincurta en 1064, Friencurt en 1097[8]. Nom d'homme germanique suivi par le latin cōrtem « domaine » (dérivé de cohors)[4].

Grumesnil

Gruen-Mainil en 1097, Greumenillum en 1292[7]. Mainil / mesnil, provient du latin mansionile « maison de paysan, habitation avec portion de terre »[4].

La Neuville-sur-Auneuil

Contraction de la Neuve-ville « le nouveau village », du bas latin nova « neuve » et villa « ferme → village »[5].

Le Marché Godard

Marche Godart sur la carte de Cassini[2]. Ferme fondée vers le XVe siècle[8]. Godard / Godart est un nom de baptême d'origine germanique, de god- «dieu» et hard- «dur, fort»[9].

Sinancourt

Saisnencourt en 1097, Sesnencourt en 1239[8]. Nom d'homme germanique suivi par le latin cōrtem « domaine » (dérivé de cohors)[4].

Tiersfontaine

Iterfontana en 1097[8]. Bas latin fontana « source », du latin fons « source »[5].

Troussures

Troussures est attesté sous la forme Trussurius en 1078, puis Trossures en 1118. Plusieurs hypothèses ont été émises pour l'expliquer par l'ancien français :

  • De torseüre « ce qui est troussé », en fagot, ce qui évoquerait un défrichement.
  • De torsure « repli de terrain ».
  • De trosseure, troussure « charge, paquet, objet volumineux », en rapport avec un entrepôt, un point de chargement[10].

Histoire

Antiquité

La commune était traversée par une voie romaine venant de Beauvais. Au Bocteau, où l'on a découvert des tuiles d'un bâtiment antique, elle bifurquait : une voie menait à Gisors via Porcheux, l'autre par Loconville et Liancourt rejoignait la voie Paris - Rouen et est indiquée sur l'Itinéraire d'Antonin[11],[12].

Des traces d'une villa gallo-romaine ont été trouvées près d'une ferme isolée et des vestiges romains au lieu-dit Terre Nitot [12].

Moyen Âge

Au lieu-dit la Croix des Pères au nord de la gare, a été découvert un sarcophage avec des objets, datant du haut Moyen Âge[12].

Le prieuré d'Auneuil a été fondé en 1068 par Adélard ; il comprenait notamment un vivier à Friancourt[11].

En 1115, Dreu, seigneur d'Auneuil, tente de s'émanciper du pouvoir de l'évêque Pierre de Dammartin en refusant son service de casatus (vraisemblablement un stage de 40 jours) puis il cède car le Pape le menace d'excommunication[11].

Au XIIIe siècle, les moines du prieuré cessent de s'occuper du service religieux de la paroisse, dès lors un curé s'en charge[8].

La seigneurie

L'autorité des seigneurs d'Auneuil s'étend sur le territoire de La Houssoye, Troussures, Saint-Léger et Villotran. Ils résident dans leur château, dont il ne reste plus de vestige, près de l'actuelle église. Ils sont vassaux du comte puis du comte-évêque de Beauvais[8].

Dans la liste des seigneurs, l'astérisque indique la première date attestée de leur fonction.

seigneur date
Adélard 1068*
Drogon 1115*
Hugues Ier d'Auneuil 1132*
Hugues II d'Auneuil 1182*
Hugues III d'Auneuil 1190*
Mathieu de Heilly et Agnès d'Auneuil 1266*
Pierre de Heilly 1300*
Arnaud de Corbie 1373-1413
Arnaud II de Corbie 1413-1415
Jean de Corbie 1415-1435
Marguerite de Corbie 1435-1445
Blanche de Gamaches 1445-1474
Marguerite de Chatillon 1474-1519
Jean de Roncherolles 1537*-1550
Philippe de Roncherolles 1550-1564
Philibert Barjot 1564-1570
Marie Fernel 1570-1610
Jean Barjot 1610-1622
Louis Barjot 1622-1669
Nicolas Ier de Frémont 1669-1696
Nicolas II de Frémont 1696-1748
Nicolas III de Frémont, Robert de Frémont, Pierre de Frémont 1748-1757
Pierre de Frémont 1757-
Pierre-François de Frémont -1790

Époque contemporaine

En 1790, le seigneur d'Auneuil émigre. Le prieuré est vendu à un particulier en 1791[8].

Auneuil devient chef-lieu de canton en 1790, Frocourt s'y substitue de 1795 à 1802 puis Auneuil redevient chef-lieu[8] jusqu'en 2015, lorsque prend effet le nouveau découpage territorial.

Une école primaire pour les filles est fondée en 1832 par la sœur Rose Masson[8].

En 1848, la société Ledru emploie 280 salariés, dans le textile, c'est alors la sixième du département en nombre d'ouvriers[13]. Au XIXe siècle, la fabrique de céramiques Boulenger prospère, des usines s'étendent le long de la route nationale, puis la production s'arrête en 1982, année où ferment également des tuileries. Une scierie cesse son activité en 1991.

En 1870, un escadron de cavalerie prusienne occupe la ville[14]

La voie ferrée de Beauvais à Gisors mise en service en 1875 traverse Auneuil ; le trafic voyageurs cesse définitivement en 1942 et le trafic marchandises est abandonné en 2010.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande installe une kommandatur et un régiment d'infanterie. La libération par un régiment anglais entraine des morts dans chaque camp[14].

Dans les années 60, une zone industrielle est créée entre Auneuil et Sinancourt, traversée par la voie ferrée, et bordée par la D 981[14].

Politique et administration

Liste des communes déléguées
Nom Code
Insee
Intercommunalité Superficie
(km2)
Population
(dernière pop. légale)
Densité
(hab./km2)
Auneuil (commune déléguée)
(siège)
60029 CA du Beauvaisis 22,15 2 808 (2014) 127


Troussures 60649 CC du Vexin Thelle 5,18 184 (2014) 36

Liste des maires

Période Identité Étiquette Qualité
mars 1977 mars 2001 Jean Guludec DVG puis PSD Directeur d'école
Conseiller général du canton d'Auneuil (1970 → 2001)
mars 2001 En cours Robert Christiaens DVD Retraité
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

Économie

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Auneuil

  • Église Saint-Sébastien, près de la mairie d'Auneuil.
  • Chapelle Notre-Dame-de-la-Pitié, située au bord de la D 2 à côté du carrefour avec la D 981.
  • Le lavoir, classé, a donné son nom à l'école élémentaire « Le Vieux Lavoir »[1]
  • Musée de la céramique Boulenger : Il fait partie d'un ensemble conservé, avec le magasin d'expédition[15], qui témoigne de la richesse et de la diversité des mosaïques produites par l'usine Boulenger (ci-dessus). Situé dans le quartier de l'ancienne gare, il s'agit de la maison patronale que le dernier frère Boulenger a légué à la commune à sa mort en 1900, avec de nombreux ouvrages et pièces de collection. Celui-ci en avait déjà fait un musée à partir de 1885. Les façades de la maison sont a elle seule de véritables pièces de collection puisqu'on y retrouve des réalisations d'exception distinguées lors des expositions universelles. La villa est de style néo-classique, d'inspiration gréco-romaine. Elle est classée au Monuments historiques depuis 1991. Le musée est actuellement géré par le département de l'Oise.

Troussures

Le territoire de l'ancienne commune de Troussures contient deux objets classés à l'inventaire des monuments historiques et un lieu répertorié à l'inventaire général du patrimoine culturel[16] : le jardin d'agrément du château[17].

Modèle:Message galerie

Le château de Troussures en décembre 2015.
  • L'église Notre-Dame, détruite par la foudre, a été rebâtie au XVIe siècle. On y a retrouvé deux objets remarquables :
    • une statue en bois représentant la Vierge à l'Enfant (de hauteur 36,5 cm), classée depuis le 5 novembre 1912. Datée du XVe siècle, elle a été restaurée et conservée au musée départemental de l'Oise sous le numéro d'inventaire 75.77 ;
    • une seconde statue en bois représentant la Vierge à l'Enfant (de hauteur 101 cm), classée depuis le 15 avril 1966[18]. Datée du début du XVIe siècle, elle a été restaurée et déposée par la commune au musée départemental de l'Oise le 5 mars 1975. Elle porte le numéro d'inventaire 75.52.
  • L'ancien château de Troussures, détruit en 1874, a été rebâti par Ludovic Le Caron de Troussures (1829-1914) dans un style néo Louis XIII [19]. Il comportait à l'origine une aîle aménagée pour accueillir la bibliothèque de son commanditaire, à l'époque la plus importante bibliothèque privée du Beauvaisis. Cette bibliothèque fut dispersée en plusieurs ventes publiques, à partir de 1909. En même temps que le château, fut construite une chapelle, dont la crypte abrite les dépouilles entre autres de Marie-Ferdinand Le Caron de Troussures[20] zouave pontifical, puis Volontaire de l'Ouest, tué héroïquement à la bataille de Loigny le 2 décembre 1870, dont le vitrail central du chœur commémore le martyre[21], et des pères Bernard Taillefer et Paul Doncœur[22]. Une nouvelle chapelle[23] a été construite, à l'emplacement de l'ancienne bibliothèque du château, au début des années 2000 par l'architecte Michel Macary, l'un des architectes du Stade de France[24]. Après sa vente par la famille Le Caron de Troussures, le château est successivement occupé par les jésuites dont le P. Doncœur qui en fait à partir de 1938 une maison de formation et de retraites spirituelles, puis il abrite les équipes Notre-Dame du P. Caffarel qui le rebaptise en maison de prières. Le prieuré accueille depuis Pâques 1997[25] la communauté Saint-Jean avec des frères[26] qui y organisent des retraites et des sessions, et une communauté de sœurs contemplatives. La communauté occupe également l'ancienne ferme du château à l'entrée du village et a fait construire une annexe, la maison Montjoie. L'ensemble porte le nom de prieuré Notre-Dame-de-Cana.

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Bibliographie

  • L.-E. Deladreue, Auneuil : Notice historique et archéologique, dans les Mémoires de la Société académique d'Archéologie, Sciences & Arts du Département de l'Oise, Beauvais : Imprimerie D. Père, 1875, vol. 9, part. 2, pp. 389-480 [2]

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

Références

  1. « recueil des actes administratifs de l'Oise » (consulté le ).
  2. a et b « Géoportail », sur www.geoportail.gouv.fr (consulté le )
  3. « aulne », sur Wiktionnaire (consulté le )
  4. a b c d et e Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, , 738 p.
  5. a b et c Maurice Lebègue, Les noms des communes du département de l'Oise, Amiens, Société de Linguistique Picarde, , 234 p. (ISBN 978-2-9508260-0-8)
  6. Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise : description linguistique, commentaire d'inscriptions choisies, 17, Rue de l'Arsenal 75004 Paris, Errance, , 239 p. (ISBN 978-2-87772-089-2), p 37, p 39
  7. a et b « Géoportail »
  8. a b c d e f g h i et j Louis Eudore Deladreue, Auneuil : Notice historique et archéologique, vol. VIII, Beauvais, Mémoires de la Société académique d'archéologie, sciences et arts du département de l'Oise,, (lire en ligne), p. 389-480
  9. Albert Dauzat et Marie-Thérèse Morlet, Dictionnaire étymologique des noms de famille et des prénoms de France, Paris, Larousse,
  10. Maurice Lebègue, Les noms de communes du département de l'Oise., Amiens, Société de Linguistique Picarde, , 234 p., p. 208
  11. a b et c Robert Lemaire, Histoire du département de l'Oise. 1re partie des origines à 1180, Beauvais, Centre Départemental de Documentation Pédagogique de l'Oise, , 333 p. (ISBN 978-2-903729-65-3)
  12. a b et c Georges-Pierre Woimant, Carte archéologique de la Gaule. L'Oise., Paris, Fondation Maison des Sciences de l'Homme, , 570 p. (ISBN 978-2-87754-039-1), p 114
  13. Marcel Le clère, L'Oise, de la Préhistoire à nos jours, Saint-Jean-d'Angély, Bordessoules, , 450 p.
  14. a b et c « histoire », sur www.auneuil.fr (consulté le )
  15. Ce dernier abrite encore un four exploité de nos jours par un potier japonais Sur annuaire-mairie.fr
  16. « Troussures », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  17. « Jardin d'agrément du château de Troussures », notice no IA60001492, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  18. Portail des collections et des musées de France Joconde et Archives photographiques de la base Mémoire sur le site de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine lors de la restauration.
  19. Philippe Seydoux, Châteaux et Gentilhommières des Pays de l'Oise, tome 1, Paris, Editions de La Morande, , p. 26-27 & 273
  20. « Marie Ferdinand Le Caron de Troussures, chef de bataillon mort en 1870 », sur le site personnel de Jacques Seynaeve (consulté le ).
  21. Christian du Passage & Guy de Bodman, Essai sur la descendance collatérale de Louis du Passage, chevalier de Malte en 1646, Rouen, l'auteur, , 472 p., p. 353-355 & 423-424
  22. « Photo de la crypte », sur le site personnel de Jacques Seynaeve (consulté le ).
  23. « Photo de la nouvelle chapelle », sur le site de l'association « Enjeux de l’étude du christianisme des origines » (Eecho) (consulté le ).
  24. « Les réalisations de Michel Macary », sur le site de l'entreprise allemande Wilhelm Ernst & Sohn (consulté le ).
  25. Page du prieuré sur le site de la Communauté Saint-Jean
  26. « page d'accueil », sur le site de la communauté Saint-Jean de Troussures (consulté le ).
  27. Autorisation de construction de la chapelle de Troussures en l'an 1125.
  28. Voir et dérouler les liens de parenté à partir de Jean Le Caron de Troussures et dont Marie Ferdinand Le Caron de Troussures, mort au combat en Eure & Loir, a été inhumé en 1870 dans la crypte de la chapelle du château de Troussures.
  29. Voir respectivement les mentions dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, les « Lettres inédites de Bossuet, Fénelon, Bourdaloue et l'abbé de Rancé », la compilation de ressources historiques du Beauvaisis du XIIe au XVIIIe siècle de la collection Bucquet-Aux-Cousteaux[PDF] et les Lettres autographes de la collection de Troussures.