Renaud
Surnom |
Le Phénix Mister Renard La Chetron sauvage Le Chanteur énervant |
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Nom de naissance | Renaud Pierre Manuel Séchan |
Naissance |
Paris 15e (France) |
Activité principale | Auteur-compositeur-interprète |
Activités annexes |
Acteur Écrivain |
Genre musical | Chanson française, pop rock, folk |
Instruments | Chant, guitare, accordéon, harmonica |
Années actives |
Depuis 1975 (discographie) 1968-2017 (scène) |
Labels |
Polydor (1975-1983) Virgin Warner / Parlophone Ceci-Cela (2015-) Couci Couça[1] |
Site officiel | renaud-lesite.fr |
Renaud Séchan, dit Renaud, né le à Paris, est un auteur-compositeur-interprète français.
Avec vingt-six albums commercialisés, totalisant près de vingt millions d'exemplaires vendus, il est l'un des chanteurs les plus populaires de France. Ses œuvres, aux textes volontiers émaillés d'argot, abordent des thèmes aussi bien légers que graves, faisant alterner humour, émotion et critique sociale.
Il a également joué dans plusieurs films, dont une adaptation de Germinal par Claude Berri en 1993.
Alors que ses prises de position suscitent des polémiques, il s'est lui-même surnommé « le chanteur énervant » en raison de ses multiples engagements pour des causes comme les droits de l'homme, l'écologisme ou l'antimilitarisme qui transparaissent fréquemment dans ses chansons.
Biographie
Origines et jeunesse
Naissance et origines familiales (1952)
Renaud Pierre Manuel Séchan naît le [2] à 3 h 30, dans le 15e arrondissement de Paris, dix minutes après son frère David. Sa mère a choisi le prénom Renaud[3], parce que sa grand-mère et sa mère lui chantaient La complainte du Roi Renaud, et elle trouvait cela tellement triste qu'elle pleurait à chaque fois[4].
Son père, Olivier (1911-2006), professeur d'allemand et de néerlandais, traducteur et auteur de romans policiers et de livres pour enfants, est originaire d'une famille protestante des Cévennes[5]. Il a reçu le prix des Deux Magots en 1942 pour Les corps ont soif et a travaillé pendant la Seconde Guerre mondiale à Radio-Paris (radio collaboratrice) comme traducteur[n 1]. Il a donné à Renaud le goût de l'écriture, l'amour de la vérité et une éducation protestante puritaine[7].
Sa mère, Solange Mériaux (1922-2019), née dans une famille de mineurs du Nord, était ouvrière dans une usine de Saint-Étienne avant de devenir femme au foyer lorsqu'elle se marie à vingt ans. Au démarrage de la vie artistique de Renaud, elle travaille alors comme secrétaire chez Leica à Rueil-Malmaison. Elle lui a apporté chaleur, simplicité des rapports et l'amour de la rue[7].
Renaud est le septième des huit enfants qu'a eus son père. Il a deux frères : David, un faux jumeau et l'écrivain Thierry Séchan (1949-2019), ainsi que deux sœurs : Nelly (1947-2021) et Sophie (née en 1956) ; il a aussi deux demi-sœurs, Christine, (née en 1941) et Catherine (décédée en 1939), ainsi qu'un demi-frère, Nicolas (né en 1935), enfants de son père Olivier et de sa première épouse, Renée Vincent, née en 1913 et décédée avec Nicolas dans un bombardement américain, lors du Débarquement de Normandie, le à Falaise. C'est à 12 ans, en 1964, que Renaud découvre que sa sœur Christine est en fait sa demi-sœur et à 64 ans, en 2016, lorsqu'il veut voir la tombe de son demi-frère Nicolas et de Renée Vincent, qu'il découvre qu'il avait une autre demi-sœur, Catherine, décédée le d'une maladie infantile[8],[9],[10].
Son grand-père paternel, Louis Séchan, était un helléniste français renommé, professeur à la faculté des lettres de Paris[n 2], auteur de divers ouvrages et dont l'épouse, Isabelle Bost, était, par son père, la petite-fille d'Ami Bost[12] et la nièce de John Bost et, par sa mère, la nièce de Louisa Siefert (arrière-grand-tante de Renaud), qui connut Arthur Rimbaud[11].
Son grand-père maternel, Oscar Mériaux, mineur après avoir quitté l'école à l'âge de 13 ans, fut d'abord membre du Parti communiste, puis le quitta en 1937, déçu après un voyage en Union soviétique en 1932[réf. nécessaire]. Il rejoignit ensuite le Parti populaire français, parti fondé par Jacques Doriot, et fit un an de prison à la Libération pour faits de collaboration[n 3].
Jean Séchan (23/07/1808-????) | ||||||||||||||||
Joseph Séchan (17/03/1844-08/10/1888) lieutenant au 29e régiment d'infanterie en garnison à Autun (Saône et Loire) puis capitaine au 92e régiment d'infanterie en garnison à Clermont-Ferrand | ||||||||||||||||
Mariane Maupu (1818-18/03/1856) ménagère | ||||||||||||||||
Étienne Jean Joseph Louis Séchan (06/04/1882-20/10/1968) helléniste, professeur à faculté des lettres de Paris | ||||||||||||||||
Etienne Merault Bonnecaze (23/02/1821-02/09/1894) avoué | ||||||||||||||||
Marie-Louise Bonnecaze (21/06/1855-?) | ||||||||||||||||
Marie-Aminthe Decressac-Villagrand (12/10/1832) | ||||||||||||||||
Olivier Séchan (14/01/1911-07/07/2006) professeur d'allemand et de néerlandais, traducteur et auteur de romans policiers et de livres pour enfants | ||||||||||||||||
Paul Ami Isaac David Bost (10/06/1790-24/12/1874) pasteur protestant, instituteur | ||||||||||||||||
Élisée Henri Bost (04/06/1836-15/02/1920) ministre protestant | ||||||||||||||||
« Jenny » Jeanne Françoise Pattey (10/03/1795-23/08/1874) | ||||||||||||||||
Isabelle Georgette Christine Bost (26/11/1885-1974) | ||||||||||||||||
Henry Siefert négociant, chevalier de l'ordre du Christ | ||||||||||||||||
« Clémy » Émilie Clémentine Siefert (28/01/1847-28/01/1903) (nièce de la poétesse Louisa Siefert) | ||||||||||||||||
Adèle Adrienne Beltz | ||||||||||||||||
Renaud Pierre Manuel Séchan (11/05/1952) chanteur | ||||||||||||||||
Pierre Joseph Mériaux (01/01/1868-????) mineur, mécanicien | ||||||||||||||||
Oscar Mériaux (22/06/1899-20/01/1974) mineur | ||||||||||||||||
Félicie Trognon (14/11/1873-04/03/1953) | ||||||||||||||||
Solange Mériaux (22/02/1922-25/01/2019) ouvrière | ||||||||||||||||
Gustave Lucien Cardon (09/06/1878-???) | ||||||||||||||||
Solange Lucie Marie Cardon (08/02/1902-06/02/1996) | ||||||||||||||||
Louis Henri Calippe (1860-????) | ||||||||||||||||
Marie Louise Victorine Calippe (18/01/1885-10/12/1960) | ||||||||||||||||
Marie Antoinette Quignon (1862-????) | ||||||||||||||||
Sources : Lexilogos.com[13].
À ce double héritage culturel s'ajoutent également deux tendances musicales : sa mère écoute de la chanson populaire allant de Fréhel à Maurice Chevalier ou Édith Piaf, alors que son père est amateur de musique classique et de chanson française à textes, notamment Georges Brassens[14].
Enfance et adolescence (1952-1968)
Renaud emménage dans le 14e arrondissement de Paris, rue Monticelli, chez ses grands-parents paternels, Louis et Isabelle, dans un immeuble de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), réservé aux enseignants. Ils sont alors sept à se partager les deux pièces. Puis, son père étant professeur et son grand-père, un illustre universitaire, la famille obtient assez rapidement un grand appartement dans le même carré d'immeuble de la RIVP, au cinquième étage du 6 avenue Paul-Appell[15]. Son école maternelle se trouve rue Sarrette et son école élémentaire, rue Prisse-D'Avennes[16].
Entre dix et douze ans, il écrit des romans sur la machine à écrire de son père[7], découvre la vague yéyé et les Beatles. Plus tard, il écoute le chant de révolte de Hugues Aufray, qui devient sa première idole, Bob Dylan puis Joan Baez, Leonard Cohen, Donovan ou encore Art Sullivan. En 1966, il découvre Antoine dont les thèmes le touchent et commence à jouer de la guitare. Mais il copie plutôt le style vestimentaire d'un autre chanteur : Ronnie Bird[17].
Malgré certaines aptitudes, notamment en français, Renaud manifeste très peu d'intérêt pour les études, avec un dégoût particulier pour les cours de gymnastique dont le côté militaire l'énerve déjà[17]. En 1963, Renaud et son frère entrent en sixième au lycée Gabriel-Fauré dans le 13e arrondissement où leur père enseigne l'allemand. À partir de là, les résultats de Renaud commencent à baisser, notamment en mathématiques ; il préfère s'intéresser aux boums, aux filles et aux mobylettes[18][source insuffisante]. Il commence à sécher les cours, préfère aller écrire des poèmes devant les statues du jardin du Luxembourg[17]. En 1965, il échoue au BEPC et doit redoubler sa troisième mais le lycée Gabriel-Fauré refuse de le garder malgré l'influence de son père. Il intègre ainsi le lycée Montaigne à la rentrée 1967 sans amélioration de ses résultats.
Plutôt que par les études, Renaud se sent bien plus attiré par la politique. Dès 1962, il s'intéresse aux réactions et manifestations pacifistes métropolitaines durant la guerre d'Algérie auxquelles ses parents ont participé et est profondément choqué par les évènements du métro Charonne, ainsi que par l'explosion de deux bombes de l'OAS près des appartements de la famille Séchan[19]. En 1966, il fait ses premiers pas de militant en rejoignant le MCAA (Mouvement contre l'arme atomique), animé par Jean Rostand[20]. Dans son nouveau lycée, à l'atmosphère plus politisée, il se lie à d'autres camarades du même bord politique et avec qui il part provoquer les étudiants de la faculté de droit d'Assas toute proche[18] et ses militants d'extrême droite. Par l'intermédiaire de ses amis, il s'approche des milieux maoïstes et trotskistes[17]. Cette rébellion lui vaut quelques heurts avec son père. Il crée un comité Viêt Nam dans son lycée pour protester contre la guerre du Viêt Nam, en 1967 et fréquente assidûment les « Amitiés franco-chinoises ».
En mai 1968, avec son frère Thierry, Renaud vit pendant trois semaines dans la Sorbonne occupée, participant aux manifestations et barricades.
Débuts
Débuts sur scène et premières chansons (1968-1970)
Pendant , il participe à la création du groupe Gavroche révolutionnaire qui ne fait guère d'émules[18]. Il récite aussi des sketchs de Guy Bedos, ce sont ses premiers pas sur scène[19]. C'est par ailleurs dans l'un des amphithéâtres de la Sorbonne que Renaud croise Évariste, chanteur passé des studios à l'autoproduction, qui chante en s'accompagnant de sa guitare une chanson écrite par lui-même. Il découvre alors l'écriture de chansons et rédige sa première : Crève salope qui a un franc succès auprès des autres étudiants[n 4]. Deux autres chansons, C.A.L. en Bourse et Ravachol, suivent rapidement, encore inédites à ce jour.
En , suivant le Zeitgeist qui souffle sur l'Europe et les États-Unis, il fonde avec quelques amis une communauté anarchiste sur le mont Lozère, dans les Cévennes, rapidement délogée par la gendarmerie. Ses parents l'inscrivent alors dans une classe de seconde artistique du lycée Claude Bernard, au milieu du quartier de la porte d'Auteuil, dont l'environnement, bourgeois comme celui de sa famille, mais auquel manque la distanciation de celle-ci, l'exaspère[n 5]. Il retrouve ses amis de Montaigne au « Bréa », bistrot proche de son ancien lycée qu'il continua de fréquenter par la suite.
En , il arrête ses études, s'installe dans une chambre de bonne et entre dans la vie active comme magasinier puis vendeur à la Librairie 73 au boulevard Saint-Michel durant deux ans. Il profite de ses temps libres pour lire autre chose que ce que lui a imposé l'école : Vian, Prévert, Maupassant, Zola, Bruant, Céline… À cette époque, il chante encore, mais uniquement pour amuser ses amis ou draguer[17], des compositions personnelles, mais aussi des reprises d'Hugues Aufray ou de Bob Dylan. Au bout de quelques mois il peut s'acheter une première moto avec laquelle il rencontre ses premiers amis « loubards » et fréquente les bandes d'Argenteuil, de République et de Bastille. Ils l'influencent davantage que par le port du cuir et Renaud reconnaît avoir alors failli mal tourner. Avec eux il connaît les bagarres, qu'il préfère tout de même éviter, et va jusqu'à se laisser entraîner dans quelques larcins mais, songeant à ce qu'en penserait sa mère, refuse d'aller plus loin[18].
Expériences du métier de comédien (1971-1974)
En 1971, en vacances à Belle-Île-en-Mer, il rencontre Patrick Dewaere dans une soirée[21] qui le fait entrer comme comédien au Café de la Gare (à Paris) pour remplacer un acteur au physique similaire parti aux États-Unis. Pendant quelques mois, tout en restant libraire la journée, il joue avec Coluche, Miou-Miou, Romain Bouteille, Henri Guybet, Sotha et, bien sûr, Patrick Dewaere, notamment dans Robin des quoi ? de Romain Bouteille[n 6]. Il rend finalement sa place à l'acteur à son retour, plus tard remplacé par Gérard Depardieu. Renaud pense alors avoir trouvé sa vocation : comédien[17].
Il est exempté du service militaire[pourquoi ?]. En 1972, licencié de la Librairie 73 à cause de ses retards successifs, Renaud quitte Paris pour s'installer à Avignon. Il en revient au bout de cinq mois, face au peu d'avenir que lui offre la ville dans les carrières artistiques qu'il envisage et après avoir effectué de multiples petits boulots allant de plongeur à représentant en ouvrages pornos[18].
En 1973-1974, dans sa période dandy où il fréquente les hauts lieux de Montparnasse, il continue les petits boulots, prend des cours d'art dramatique, et joue quelques petits rôles dans des séries télévisées ou des petits films. N'ayant pas été retenu lors d'une audition sur scène pour jouer de la musique au Don Camilo, il commence à chanter dans les rues et les cours d'immeubles du côté de la porte d'Orléans, rejoignant un copain accordéoniste, Michel Pons, fils du patron de son bistrot favori le « Bréa ». Il y chante le Paris populaire qu'il affectionne à travers les chansons de Bruant principalement ou de simples bals musette. Son répertoire s'élargit avec ce qu'il écrit et compose lui-même. L'idée est de faire revivre la tradition des accordéonistes qu'il avait vus faire la manche dans son enfance. La recette obtient un certain succès : « jusqu'au jour où, en 1973-1974, j'ai franchi le pas j'ai rencontré un copain qui jouait de l'accordéon. Je le considérais a priori comme un ringard, avec son instrument, et le voilà qui commence à jouer devant moi et qui entame quelques notes derrière mes mélodies, à chanter, à grattouiller sur ma guitare. J'ai eu envie de faire la manche avec lui. J'ai trouvé sa démarche originale, différente de celle des gratteux qui jouaient les « Dylan » aux terrasses des cafés. Je lui ai proposé de chanter dans les cours d'immeubles de la périphérie, du côté de la porte d'Orléans, où, enfant, j'avais vu des gitans, des montreurs d'ours, des violonistes, des accordéonistes qui venaient faire la manche. J'ai voulu faire revivre cette tradition[22]. »
Rencontres déterminantes et premier album (1974-1976)
En 1974, alors que Coluche donne son premier spectacle au nouveau Café de la Gare rue du Temple, Renaud, Michel et leur guitariste Bénédicte Coutler décident de jouer dans la cour pour les cinq-cents personnes de la file d'attente. Ils se font remarquer par Paul Lederman, le producteur de Coluche, qui leur propose de venir jouer au Caf'conc' de Paris, en première partie du spectacle de Coluche[21]. Leur groupe est appelé les P'tits Loulous. Engagé pour trois mois, le groupe ne dure que trois semaines car Michel doit partir effectuer son service militaire. Encouragé par Paul Lederman, Renaud continue seul en chantant ses propres chansons (Hexagone, Camarade bourgeois…) C'est là qu'un soir de 1975, deux producteurs, Jacqueline Herrenschmidt et François Bernheim l'entendent et lui proposent de faire un disque. Renaud, qui avait déjà refusé une proposition de Paul Lederman - il entend toujours faire acteur - est peu enthousiasmé par la proposition mais accepte tout de même[18]. Son premier 33 tours, Amoureux de Paname, sort en mars 1975. Jean-Louis Foulquier est le premier à l'inviter à son émission Studio de nuit[n 7]. Lors de son premier passage télévisé, à Midi Première chez Danièle Gilbert, il joue Camarade Bourgeois. Avec 2 200 exemplaires vendus, Amoureux de Paname lui vaut un succès d'estime qui lui permet de chanter dans des MJC et de faire quelques dates, faiblement rémunérées, en France et en Belgique[18]. La chanson Hexagone, qui brocarde la France d'alors (qu'il accuse de fascisme en le comparant à la « gangrène » qui sévit « à Santiago comme à Paris », allusion au régime de Pinochet), est interdite d'antenne sur France Inter pendant la visite du pape en France[18].
Lucien Gibara, directeur d'un café-théâtre appelé la Pizza du Marais (futur théâtre des Blancs-Manteaux et où se sont déjà produits les chanteurs Bernard Lavilliers et Maxime Le Forestier), écoute l'album Amoureux de Paname et souhaite programmer Renaud dans son fief pour partager l'affiche avec un autre jeune chanteur qui aura une carrière plus discrète, Yvan Dautin. Renaud accepte la proposition, doublée d'un emploi de barman et de plongeur. Il trouve tout de même le temps de prendre l'inspiration auprès de petits loubards, tout en fréquentant « la zappi », comme les amis de la famille Séchan et ces derniers surnommaient ce lieu à l'époque. En juin 1975, il partage donc l'affiche avec Yvan Dautin à la Pizza du Marais devant un petit public comprenant les déjà célèbres Julien Clerc et Maxime Le Forestier[19]. Il y rencontre la même année Dominique, sa future épouse, à l'époque mariée avec Gérard Lanvin[n 8],[23]. Renaud se moque de celui-ci dans une première chanson intitulée Les Aventures de Gérard Lambert[n 9]. Peu après, le chanteur réussit à séduire Dominique et le divorce avec Lanvin est alors prononcé[24]. Il y fait aussi la connaissance de Bernard Lavilliers qui essaye de percer comme lui. Renaud, qui ne croit toujours pas à une quelconque carrière musicale, continue les petits rôles dans des feuilletons ou comme mécanicien dans un magasin de motos[18]. Début 1977, il joue même plusieurs soirs dans Le Secret de Zonga, pièce de Martin Lamotte au café-théâtre la Veuve Pichard.
Cette époque marque le renoncement à son image de titi parisien et le début de Renaud le loubard : pour son deuxième album, il troque sa casquette de marlou et les chemisettes pour des santiags et un Perfecto en cuir. S'ensuivent quelques concerts en province, où le chanteur est très demandé à la suite d'Amoureux de Paname, et où il rode certaines des chansons qui composeront l'album suivant.
Période loubard
Premiers succès (1977-1979)
Avec les mêmes producteurs qu’Amoureux de Paname (Jacqueline Herrenschmidt et François Bernheim), Renaud sort son deuxième album Laisse béton en 1977 où il abandonne son image de titi parisien (qu'il trouve trop folklorique[18]) pour celle du gentil loubard au blouson de cuir[n 10], image qu'il durcit jusqu’à l'album Marche à l'ombre. Renaud a plus de liberté pour cet album. Il impose ses musiciens, la pochette et la chanson Les Charognards que ses producteurs refusaient pour « apologie du gangstérisme » (il n'avait pas réussi à leur imposer une chanson contre Franco sur l'album précédent, qui fut transformée en Petite fille des sombres rues[n 11])[18]. Nettement plus soigné, Laisse béton se vend modestement mais la chanson-titre devient vite un tube dans les premiers mois de 1978 et le grand public découvre le chanteur Renaud.
Fin 1977, au cours de l'émission Studio de Nuit de Jean-Louis Foulquier, sur France Inter[n 12] Jacques Erwan (journaliste) et Alain Meilland (cofondateur avec Daniel Colling du Printemps de Bourges) vont lui proposer un premier passage à ce nouveau festival consacré à la chanson française[n 13]. Ce nouveau venu dans la chanson triomphe au Printemps de Bourges en avril 1978, accompagné par le groupe Oze. La chanson Hexagone fait partie du double album compilation et Renaud restera très attaché à ce festival qui le programmera souvent.
Son image de loubard amène aux concerts un public de voyous auquel il n'avait jusqu'alors pas été habitué[18]. Le 30 juin, Renaud remporte le premier prix au Festival de Spa, en Belgique, avec Chanson pour Pierrot. La vente du single Laisse béton atteint les 300 000 exemplaires et l'album se vend à 200 000 exemplaires. Cette soudaine célébrité l'amène à se poser des questions sur l'influence qu'il peut avoir[n 14]. Les médias commencent à lui coller l'étiquette de loubard alors qu'il refuse de se limiter à cet aspect. En effet, Renaud n'attribue pas à ses chansons de zonard un côté autobiographique mais une manière de faire connaître les problèmes de ces gens qu'il a connus[n 15]. Pour se « démystifier » aux yeux du public, il termine tous ses spectacles par Peau Aime qui se retrouve sur son album suivant. La boîte de production ayant fait faillite, Polydor rachète le contrat de Renaud, qui dispose d'un contrat moins léonin.
Troisième album de Renaud, Ma gonzesse sort en janvier 1979. Dans la lignée du précédent, Renaud se dévoile néanmoins plus sensible et adepte de l'autodérision. C'est mon dernier bal est interdite d'antenne. En mars, il affronte sa première grande salle parisienne : le Théâtre de la Ville, salle de huit cents places où il joue à guichets fermés cinq soirs de suite. Avec le succès croissant, arrivent les premières controverses. Maintenant que le chanteur a gagné beaucoup d'argent et qu'il se met à faire des chansons sentimentales, son image de loubard rebelle ne colle plus vraiment et certains, comme Rock & Folk, le voient déjà récupéré par la société de consommation. De plus, la famille d'intellectuels du côté de son père lui vaut d'être traité de bourgeois. Ces critiques énervent Renaud qui promet un prochain album « d'une violence noire[17] ».
Gérard Lambert et transition (1980-1981)
L'album suivant, Marche à l'ombre, sorti en janvier 1980, est dédié, entre autres, à Paul Toul (pseudonyme de Jacques Mesrine), criminel français des années 1970, tué par la police. Plus violent et plus sombre (Baston, La Teigne, Marche à l'ombre, Mimi l'ennui…) sans être dénué d'humour, l'album obtient un fort succès. Renaud a abandonné son groupe de scène pour une équipe de musiciens professionnels comme Jean-Philippe Goude[n 16]. Gérard Lambert, personnage central de la chanson Les Aventures de Gérard Lambert, créée pour railler le comédien Gérard Lanvin, devient un vrai phénomène. Plus préjudiciable, Où c'est qu'j'ai mis mon flingue ? s'en prend violemment à toutes les critiques qu'il a pu recevoir et lui attire les foudres du Parti communiste français. La même année, Renaud est applaudi par le public et par la presse à Bobino. Polydor sort le double album Renaud à Bobino enregistré lors de ces soirées. La première partie du spectacle, qui était, elle aussi, assurée par Renaud, sort en album sous le titre Le P'tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes. Renaud y chante de vieilles chansons du siècle précédent, accompagné par l'accordéoniste Joss Baselli.
En 1980, Renaud publie chez l'éditeur à réputation révolutionnaire Champ libre, un recueil des paroles de ses chansons intitulé Sans zikmu. La relation avec l'éditeur tournera court à la suite d'un échange de lettres où Gérard Lebovici reproche à Renaud sa complaisance avec des médias staliniens et le fait qu'il n'ait pas écrit de chanson sur Mesrine lorsqu'il était encore en vie[25].
Avec Le Retour de Gérard Lambert, enregistré fin 1981, Renaud commence à délaisser son blouson noir, transition entre Marche à l'ombre et Morgane de toi. Devenu père d'une petite Lolita le 9 août 1980, huit jours après son mariage avec Dominique[23], Renaud préfère s'éloigner de la violence[17]. Cependant, les ventes n'égalent pas celles de Marche à l'ombre malgré la présence de deux titres phares, Manu et La Blanche, et d'une chanson signée Coluche, Soleil immonde. En novembre 1981, sort Les Aventures de Gérard Lambert, une BD scénarisée par Renaud et dessinée par Jacques Armand. Fin 1982, Renaud fait, sans le savoir, ses adieux au loubard sur la scène de l'Olympia[17]. Un double album live intitulé Un Olympia pour moi tout seul est édité à l'occasion de ce concert.
Paternité et succès
Morgane de toi (1982-1983)
Inspiré par des amis et par la lecture des récits des voyages d'Antoine[26], aspirant à fuir un peu la surmédiatisation, Renaud découvre la mer et prend le large avec son bateau, le Makhnovchtchina. L'épopée avec son épouse et son enfant dure de septembre 1982 à mars 1983. Il en tire son tube Dès que le vent soufflera avec son fameux « tatatin » mais l'expérience se révèle finalement décevante, Dominique et Lolita étant sujettes au mal de mer par mauvais temps, aussi offre-t-il son bateau quelques années plus tard à son beau-frère qui le revendra[7]. Pour Morgane de toi, sorti en 1983, Renaud part pour Los Angeles et s'entoure de musiciens américains renommés, comme le guitariste Albert Lee. Cet investissement n'est pas vain car Morgane de toi se vend à plus d'un million d'exemplaires en quelques mois. Deux chansons y sont dédiées à sa fille, inaugurant une longue tradition qui se poursuit sur tous les albums suivants. Serge Gainsbourg réalise le premier clip de Renaud sur Morgane de toi. Renaud a définitivement cassé son image : moins agressif, plus écolo, un blouson en jean à la place du blouson de cuir[17]. Il conserve cependant les santiags et le bandana rouge.
En 1981, Renaud représente 45 % du chiffre d'affaires de Polydor[17]. Mais, ne se sentant pas soutenu par sa maison de disques, il ne renouvelle pas son contrat après Morgane de toi. Il signe chez Virgin pour 18 millions de francs, une somme record pour l'époque[27]. Il fonde alors son label, Ceci-Cela, ainsi qu'une maison d'éditions Mino Music et Encore merci qui s'occupe du merchandising. Il joue au Zénith de Paris, qui vient juste d'être inauguré, du 17 janvier au , puis effectue une tournée qui se termine au Printemps de Bourges. Entre le 10 et le 20 juillet, il part à la rencontre de son public québécois et réunit 40 000 personnes au cours de ses six concerts en Amérique du Nord. Le 8 septembre, malgré ses relations en froid avec le PCF, il chante en vedette à la Fête de l'Humanité, revenant ainsi sur ses prises de position passées pas plus tard qu'au début de l'année, afin de bien montrer qu'il s'oppose à la droite.
Popularité fatigante (1985)
L'année 1985 est une mouvementée pour Renaud. En février, la chanteuse Valérie Lagrange lui propose d'écrire une chanson pour l'Afrique. À l'époque, une sècheresse sans précédent sévit en Éthiopie depuis plusieurs années, faisant des milliers de victimes. Des musiciens africains et des artistes d'Amérique du Nord comme Michael Jackson (We Are the World), ou Bob Geldof (chanteur irlandais du groupe The Boomtown Rats et organisateur du Live Aid 1985) avaient déjà réalisé des disques de solidarité mais en France, rien n'avait été fait. Valérie Lagrange voit en Renaud le catalyseur idéal pouvant faire bouger les artistes[17]. Après quelques hésitations, il accepte, écrit une chanson (S.O.S. Éthiopie) sur une musique de Franck Langolff et réunit une trentaine d'artistes (Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Jacques Higelin, Coluche, Julien Clerc, Alain Souchon et autres). Le disque dépasse rapidement le million d'exemplaires (1 724 000 exactement, huitième single le plus vendu en France[28]) et rapporte plusieurs millions de francs à Médecins sans frontières, l'association bénéficiaire de l'opération. Le concert des Chanteurs sans frontières, organisé par la suite à la Courneuve, est bien moins réussi.[réf. nécessaire]
En août, contacté par le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, Renaud part donner une série de concerts à Moscou, en URSS. Séjour encadré mais globalement positif, Renaud se réjouissant d'affronter un public non francophone, jusqu’à l'incident du parc Gorki : devant dix mille personnes (triées sur le volet), Renaud entame sa chanson pacifiste Déserteur. Des projecteurs éclairent soudainement les gradins, trois mille spectateurs se lèvent en même temps et quittent la salle[27]. Incident prémédité, probablement par une faction dirigeante peu encline à cette ouverture vers l'Occident, dont Renaud, fils de communistes fervents, sort profondément blessé[17] et même furieux (« j'ai failli sortir dix fois de scène »). Ce séjour soviétique modifie sa vision du pays et lui inspire la chanson Fatigué (paru ensuite dans le futur album Mistral gagnant) qu'il avait ébauchée le jour même devant l'hôtel Ukraine[20]. Épuisé moralement et physiquement, il quitte l'URSS pour l'enregistrement de son album suivant à Los Angeles.
Arrivé en décembre et sorti au Québec le 20 janvier 1986, Mistral gagnant sent la désillusion (Fatigué), la désespérance (Morts les enfants, P'tite Conne — chanson dédiée à Pascale Ogier, la fille de l'actrice Bulle Ogier) —, la nostalgie de l'enfance (Mistral gagnant), traduisant ainsi les derniers mois difficiles durant lesquels Renaud écrivit les chansons de l'album. Le titre Miss Maggie — écrit après le drame du Heysel — se veut d'abord un hommage aux femmes, qu'il considère incapables d'être aussi violentes que les hommes, et se transforme en pamphlet contre Margaret Thatcher[29]. L'offensive contre le Premier ministre du Royaume-Uni déclenche une polémique en Angleterre[17]. L'accueil enthousiaste du public (plus d'un million d'exemplaires vendus) et de la critique favorable à ce disque « inquiet » redonne confiance à Renaud pour sa prochaine prestation pendant un mois au Zénith début 1986. 180 000 personnes y assistent. Le décor, un bateau, le Karaboudjan[n 17], Le Crabe aux pinces d'or. Sa tournée le Retour de la Chetron Sauvage est un franc succès. Par ailleurs, un recueil de ses chansons et dessins, préfacé par Frédéric Dard, lui vaut d'être invité par Bernard Pivot dans l'émission Apostrophes, reconnaissance officielle de ses talents d'écrivain[30].
Putain de camion (1986-1990)
Si sa vie d'artiste est comblée, ce n'est pas le cas de sa vie personnelle. Renaud s'enfonce doucement dans la déprime[17] : par la remise en question de ses engagements (qui a commencé depuis Morgane de toi), par le temps qui passe… et par les premiers deuils. Le , la mort brutale de son ami Coluche l'affecte gravement. En 1988, Renaud dédie son nouvel album Putain de camion à Marius et à Romain, les fils de Michel et Véronique Colucci. La chanson-titre de l'album est d'ailleurs un hommage à celui qui est le parrain de sa fille Lolita. L'album sort sans promotion, décision qui a un effet sensible sur les ventes : 800 000, soit deux fois moins que le précédent. L'album obtient malgré tout en 1989 plusieurs prix[n 18].
En 1989, Renaud organise un grand concert gratuit place de la Bastille à Paris, Ça suffat comme ci avec Johnny Clegg et Mano Negra, conçu par l'écrivain Gilles Perrault et la LCR en réponse au sommet du G7 à Paris. La même année sort un double album live, Visage pâle rencontrer public, Renaud tour 89 témoignage d'une tournée avec, pour décor, un arbre géant.
En 1990, le chanteur écrit six titres pour le deuxième album de Vanessa Paradis, sur des musiques de Franck Langolff. Mais, entre-temps, Vanessa Paradis rencontre Serge Gainsbourg qui tient absolument à écrire l'intégralité de Variations sur le même t'aime. Il s'entretient avec Renaud pour le supplier de se retirer du projet. Le chanteur se voit contraint de « mettre à la poubelle » les six maquettes déjà enregistrées pour Vanessa Paradis[31].
Activités dans les années 1990
Marchand de cailloux (1991-1993)
En 1991 arrive l'album Marchand de cailloux, enregistré au Studio Sarm West à Londres durant la guerre du Golfe contre laquelle Renaud a milité (on peut lire au dos du disque « enregistré pendant leur sale guerre »). Avec des chansons pacifistes, de pêche à la ligne (Tant qu'il y aura des ombres) ainsi que sur les dirigeants socialistes qui l'ont tant déçu (Tonton, Le tango des élus), l'album se vend un peu moins bien que Putain de camion (565 000 exemplaires)[32] mais obtient un Grand Prix de l'Académie du disque Charles Cros. Le clip de P’tit voleur est tourné avec Emmanuelle Béart.
En mai 1992, il chante cinq semaines durant au Casino de Paris, cette fois sans décor exorbitant. En juillet 1992, il fait partie de l'équipe qui relance Charlie Hebdo, et devient actionnaire du titre[33]. Il arrête sa chronique Renaud bille en tête en décembre 1993 pour se consacrer à l'enregistrement de À la Belle de Mai. Il recommence entre janvier 1995 et juillet 1996 avec Envoyé spécial chez moi.
Dans le Nord (1993-1994)
Il consacre le reste de l'année 1992 au tournage de Germinal où il joue le rôle d'Étienne Lantier aux côtés de Gérard Depardieu, Miou-Miou et Jean Carmet. En 1980, dans la loge de Bobino, le réalisateur Claude Berri lui avait en effet promis qu'un jour il lui trouverait un rôle au cinéma[17]. Même s'il aurait préféré un petit rôle, Renaud accepte en tant que petit-fils de mineur (Oscar, inspiration de la chanson éponyme dédiée à celui qui lui a donné son foulard rouge et sa fameuse gâpette)[17]. Il apprécie beaucoup Claude Berri et l'expérience de tournage, assez difficile, tout en déplorant que certaines scènes représentant des semaines de travail aient été coupées au montage. Claude Berri lui déclara qu'il aurait pu incarner François Villon, un biopic fut même envisagé[34],[35],[36]. Comme en prélude à la sortie du film, Renaud enregistre début 1993 Renaud cante el' Nord, album de reprises de chansons ch'ti. Au cours des six mois de tournage de Germinal, Renaud a pu découvrir le folklore des gens du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et, par amour de ces gens qu'il considère d'une grande générosité, a décidé de le chanter[37]. L'album lui vaut sa première Victoire de la musique en 1994 dans la catégorie « Album de musique traditionnelle » et se vend à 350 000 exemplaires, alors que Renaud pensait qu'il n'intéresserait que les gens du Nord. Toujours en 1994, il sort un conte pour enfants La Petite vague qui avait le mal de mer.
À la Belle de Mai et hommage à Brassens (1994-1995)
Suit en novembre 1994, À la Belle de Mai, un album dont la première chanson éponyme raconte l'arrivée d'un étranger parisien dans ce quartier marseillais. Le titre vise sans le nommer Bernard Tapie, qui offre le titre européen à l'OM, puis ses déboires lorsqu'il a voulu entrer en politique, et termine sur son retour vers la capitale[38].
L'album est enregistré à son domicile[n 19], entièrement acoustique. Renaud privilégie plus les coups de cœur que les coups de sang : il chante son admiration pour Che Guevara, Zapata ou Pancho Villa. Trois musiques sont signées par son ami Julien Clerc et les arrangements sont dirigés par l'accordéoniste Jean-Louis Roques dont l'influence musicale a pris de plus en plus d'importance depuis 1978[18]. L'album atteint les 585 000 exemplaires, porté par les titres C'est quand qu'on va où ?, La médaille, Mon amoureux, Lolito Lolita et À la Belle de Mai. Le concert ainsi que la tournée qui suivit sont enregistrés sur le double album live Paris-Provinces Aller/Retour et sur VHS. À partir du , peu avant l’élection présidentielle en France, Renaud se produit à la Mutualité, symbole des grands meetings de la gauche. Durant l'hiver 1995, il avait effectué une tournée en Bosnie avec Charlie Hebdo et Philippe Val. Cette même année, Renaud enregistre un album reprenant vingt-trois chansons de Georges Brassens : Renaud chante Brassens.
Mais pour Renaud (et surtout pour ses maisons de disques), cette année 1995 est aussi l'année des compilations. Polydor et Virgin, ses deux maisons de disques, sortent coup sur coup The meilleur of Renaud 1975-1985, The meilleur of Renaud 1985-1995 et une double compilation The Very Meilleur of Renaud (1975/1995), l'ensemble se vend à 800 000 exemplaires. Puis en novembre sort L'Intégrale Renaud (Coffret 18 CD : Renaud - Intégrale) contenant trois albums inédits (Renaud chante Brassens, Les Introuvables et Le Retour de la Chetron Sauvage).
Passage du « Renard » (1995-2002)
Renaud a toujours été nostalgique de son enfance et fataliste quant à l'avenir (J'ai la vie qui me pique les yeux, Mistral gagnant) et, dans les années 1980, la perte de plusieurs amis proches comme Coluche, Desproges et Gainsbourg l'affecte beaucoup. Au fil des années, et malgré un soutien constant de son épouse (qui, selon la famille Séchan, « portait Renaud à bout de bras »), Renaud cède à sa mélancolie pour se rapprocher de son côté sombre — qu'il surnomme lui-même « Renard » (par analogie avec Gainsbourg/Gainsbarre). Connaissant, depuis plusieurs années déjà, une tendance à la dépression en raison de la nostalgie du temps qui passe et de la perte de ses idéaux, il entame en 1995 une longue période de silence (qui ne se termine qu'en 2002) avec quelques apparitions sur scène et d'innombrables rechutes[17].
Pris dans l'alcoolisme, la solitude et le cynisme, Renaud y perd son grand amour, Dominique, qui le quitte en 1999 (après près de vingt-cinq ans de relation) en même temps que l'inspiration. Il emménage alors avec son frère Thierry au-dessus de la brasserie la Closerie des Lilas, qui devient son quartier général[17].
Devenu l'ombre de lui-même, ses quelques apparitions le montrent bouffi par l'alcool, les yeux cernés. Conscients de l'urgence, ses musiciens Alain Lanty et Jean-Pierre Bucolo l'embarquent dans une tournée thérapeutique Une guitare, un piano et Renaud, marathon de deux-cent-deux dates dans des petites salles de province entre octobre 1999 et mars 2001, qui lui fait réaliser l'amour que lui porte encore son public, malgré les performances vocales éraillées et parfois totalement catastrophiques du chanteur[17]. La tournée présente trois nouvelles chansons, Baltique, Boucan d'enfer et Elle a vu le loup mais Renaud n'arrive plus à écrire et ne sait même pas s'il arriverait à sortir un nouvel album[18]. Un premier déclic arrive grâce à son ami journaliste Pascal Fioretto. Alors en cure, Renaud craque et veut se resservir un verre. Fioretto le lui accorde, à la condition qu'il lui écrive une chanson. Une heure plus tard, Renaud termine Petit Pédé[39]. En 2001, il reçoit une Victoire de la musique pour l'ensemble de son œuvre, qu'il dit avoir considérée à l'époque comme un hommage posthume[17]. À cette occasion, il interprète Mistral gagnant. En regardant sa prestation, il se rend compte de l'urgence de se ressaisir[18]. Mais le véritable déclic provient de sa rencontre en 1999 à la Closerie des Lilas avec Romane Serda, une jeune chanteuse dont le groupe n'arrive pas à percer et dont il tombe très vite amoureux[40]. Un soir où il rentre ivre, Romane le prévient qu'elle le quittera s'il n'arrête pas de boire[40].
Renaud retourne en cure, recommence à écrire des chansons et sort son treizième album un an plus tard.
Renaissance
Retour avec un Boucan d'enfer (2002-2005)
En mai 2002 un nouvel album, Boucan d'enfer, illustré par Titouan Lamazou, apparaît donc dans les bacs, huit ans après le dernier enregistrement original du chanteur énervant. Mis en musique par ses amis Alain Lanty et Jean-Pierre Bucolo, l'album est à l'image des dernières années passées : noir et sans concession, avec des chansons comme Docteur Renaud, Mister Renard, Cœur perdu et Mal barrés qui reflètent le purgatoire passé. Le single Manhattan-Kaboul en duo avec Axelle Red connaît un énorme succès (523 000 exemplaires vendus) et l'album se vend à plus de deux millions d'exemplaires[32], un record pour le chanteur.
Après tant d'années, Renaud commence à prendre le dessus sur Renard, le nom qu'il donne à son côté sombre rongé par l'alcool. Pendant la Tournée d'enfer qui s'ensuit, dans un décor de fête de village, il connaît quelques rechutes, fait un delirium tremens[n 20], et la voix n'est pas toujours au rendez-vous[17], mais il remporte malgré tout un grand succès. Plus de cent-soixante-dix concerts sont donnés, la tournée s'arrêtant notamment plusieurs fois au Zénith de Paris et au festival des Vieilles Charrues. Aux côtés de Johnny Hallyday, Renaud joue dans le film Wanted de Brad Mirman. L'année est couronnée par trois Victoires de la Musique et deux NRJ Music Awards. Les apparitions de Renaud à cette cérémonie et dans d'autres émissions de variétés furent par la suite critiquées compte tenu des reproches très durs qu'il avait pu faire à ces médias. Un article au vitriol du journal Tant pis pour vous lui est notamment consacré en mars 2004. Renaud attaque le journal en justice demandant de lourds dommages et intérêts pour un journal économiquement fragile, ce qui lui est reproché par la presse[n 21]. Cela n’entache cependant pas son image. Il reste très populaire auprès de ses compatriotes et est régulièrement placé dans les dix personnes les plus appréciées par les Français[42].
En 2003, il emménage avec la chanteuse Romane Serda dans le 14e arrondissement de Paris et ils se marient le , à la mairie de Châteauneuf-de-Bordette (Drôme). La liaison entre Renaud et Romane Serda a pourtant engendré des polémiques du côté des fans[n 22]. Ayant retrouvé l'amour et s'étant remarié, il parvient enfin à sortir de l'alcoolisme et à sentir renaître son âme de militant. Depuis 2005, il lutte activement pour la libération d'Íngrid Betancourt et des autres otages des FARC en Colombie auxquels il consacre une chanson, Dans la jungle, traduite ensuite en espagnol et interprétée par Melingo, un chanteur argentin.
Rouge Sang : continuité de la renaissance (2006-2007)
Il organise le , à l'occasion des quatre ans de détention d'Íngrid Betancourt, un grand concert au Zénith de Rouen réunissant de nombreuses personnalités. Cette même année, il relance son combat contre la corrida et pour la réintroduction des ours dans les Pyrénées. Son deuxième enfant, Malone, naît le [n 23]. Le est inaugurée l'école Renaud-Séchan à Mirabel-aux-Baronnies (proche du village natal de Romane Serda), pour la construction de laquelle le chanteur avait donné une importante somme d'argent[43].
C'est le que sortent simultanément son douzième album intitulé Rouge Sang et une version collector de celui-ci. Les deux versions s'écoulent à plus de 170 000 exemplaires dès la première semaine (triple disque de platine, 700 000 exemplaires au total). Rouge Sang est vu par certains comme une sorte de renaissance, tant le Renaud de Boucan d'enfer était l'œuvre d'un autre personnage, cynique, désabusé, et plus consensuel. L'album est ainsi nettement plus engagé que le précédent opus (Leonard's Song dédié à Leonard Peltier, J'ai retrouvé mon flingue, Elle est facho, Rouge Sang). La critique sur l'album est mitigée : bien que l'ensemble de la presse célèbre le « retour à la forme » du chanteur après ses années noires, de nombreux journaux (dont Le Monde et Télérama) considèrent que sa plume s'est émoussée et déplorent les arrangements « très électriques » et datés de Jean-Pierre Bucolo.
Illustré par Killofer, jamais aucun album de Renaud n'avait encore contenu autant de chansons : vingt-quatre sur l'édition collector (y compris un titre écrit par un autre chanteur, Benoît Dorémus : Rien à te mettre). Durant la tournée médiatique, Renaud enregistre une publicité où, non sans humour, lui et Vincent Delerm (qu'il cite dans Les Bobos, premier single de l'album, vendu à 67 100 exemplaires en seize semaines) vantent leurs albums respectifs. Renaud écrit et produit Après la pluie, deuxième album de Romane Serda, qui sort le .
En février 2007, il annonce qu'il s'installe en Angleterre avec sa famille, tout en précisant qu'il paiera toujours ses impôts en France[44].
Il effectue au printemps et à l'été 2007 la tournée Rouge Sang tour. La voix y est souvent meilleure que pendant la tournée Boucan d'enfer[n 24], et le décor représente les toits de Paris, en référence à Robert Doisneau et au dernier concert des Beatles. Celle-ci s'arrête notamment quatre fois à Bercy et au centre de détention de Bapaume lors de la Fête de la musique. Il offre également un concert à L'Isle-sur-la-Sorgue, ville où il possède une résidence secondaire. Une tournée des festivals (Festival des Terres Neuvas, Festival d'été de Québec, Francofolies, Paléo, Fête de l'Humanité, Musilac) a lieu durant l'été 2007. Il termine sa tournée par un concert gratuit offert à ses fans le à la Cigale. Sur scène durant près de six heures, il revisite l'ensemble de son répertoire[n 25]. En novembre sort Tournée Rouge Sang, témoignage sur CD et DVD des concerts de Bercy. En septembre sort Jeunesse se passe, le premier album de Benoît Dorémus que produit Renaud (impressionné par son premier album, qui était auto-produit, il avait fait signer Dorémus sur son label Ceci-Cela en janvier 2006).
Molly Malone : fatigue d'un artiste (2008-2010)
À partir de 2008, Renaud se fait plus discret sur la scène médiatique. Son silence à la libération d'Íngrid Betancourt le , une cause pour laquelle il s'était pleinement investi, suscite des interrogations[47]. Pour faire taire la rumeur, il explique avoir préféré la rencontrer hors caméras[48].
Sa fille Lolita se marie avec le chanteur Renan Luce au cours de l'été 2009[49] et il quitte le XIVe arrondissement pour Meudon, en banlieue parisienne[6]. Le sort Molly Malone – Balade irlandaise, un album de reprises de chansons traditionnelles irlandaises, projet qu'il dit envisager depuis plus de vingt-cinq ans. Il comporte treize chansons qui sont toutes des adaptations du répertoire traditionnel de la musique celtique irlandaise, comme The Water is Wide devenue La Ballade Nord-Irlandaise, une chanson qu'il reprend dix-huit ans plus tard (elle figurait dans l'album Marchand de cailloux). L'album reçoit un accueil mitigé, beaucoup de critiques reprochant au chanteur d'avoir une voix de plus en plus fatiguée[50],[51].
Fin 2010, sort une intégrale vinyle et un nouveau florilège sur trois CD (Le Plein de super). La même année, il reprend Encore un rhum sur Very Intimes Poteaux, album hommage au groupe Soldat Louis. Il participe également au projet collectif Dr Tom - La liberté en cavale, qui reprend des chansons de Franck Langolff, décédé quatre ans plus tôt[52].
« Phénix » dans les années 2010
Rechute dans ses addictions (2010-2014)
Renaud se lance ensuite dans la préparation d'un album. Mais plusieurs entretiens ont lieu où il s'avoue en panne d'inspiration et dévoré par la nostalgie :
« Je ne sais plus faire, j'ai perdu la sève. Même mon fils de quatre ans qui devrait m'inspirer de belles chansons, pour parler de son avenir, de la société dans laquelle il va évoluer, eh bien, non, ça ne m'inspire pas. C'est épuisant de passer ses jours et ses nuits à repenser à son enfance et à son adolescence. Chaque année qui passe, la nostalgie se rapproche[6]. »
Il déclare être hanté par ses vieux démons depuis quatre ans et s'être remis à boire. Romane Serda et Renaud divorcent le . À sa sortie du tribunal, elle dira de Renaud : « Nous venons de divorcer mais je l'aime[53]. »
En octobre 2012 est publiée une nouvelle intégrale des albums studios, contenant une nouvelle édition de la compilation Les Introuvables avec des titres parus sur différents supports (compilations, albums hommage, etc.) En janvier 2013, il est nommé commandeur des Arts et Lettres[54].
En juin 2014 sort La Bande à Renaud, un album de reprises de chansons de Renaud par quinze artistes (Jean-Louis Aubert, Cœur de pirate, Bénabar, Disiz, Élodie Frégé, Raphael, Nicola Sirkis, Benjamin Biolay, Nolwenn Leroy, Hubert-Félix Thiéfaine, Carla Bruni-Sarkozy, Renan Luce, Alexis HK, Benoît Dorémus et Grand Corps Malade). À la suite du succès de La Bande à Renaud (200 000 exemplaires), un second volume sort le 27 octobre.
Le , une version française de Do They Know It's Christmas sort, sous le nom de Noël est là, pour soutenir la lutte contre l'épidémie d'Ebola. Renaud y chante et apparaît dans le clip musical aux côtés d'autres artistes français.
Relève temporaire (2015)
Le , un documentaire inédit Renaud, on t'a dans la peau est diffusé en soirée sur France 3, le jour de l'anniversaire du chanteur. Didier Varrod, réalisateur du documentaire (il avait déjà signé un documentaire sur Renaud en 2002), a pu rencontrer Renaud pour lui faire voir le film quelques jours avant sa diffusion à la télévision. D'après le réalisateur, Renaud aurait été particulièrement ému par le reportage. Le lendemain, Benoît Dorémus annonce, via les réseaux sociaux, que Renaud, encore touché par le documentaire sur lui, est parvenu à écrire une nouvelle chanson, information reprise par plusieurs sources comme la page Facebook « Soutenons Renaud Séchan ».
En , le frère de Renaud, Thierry Séchan, annonce que Renaud a écrit quatorze textes, et que le guitariste Michaël Ohayon et le chanteur Renan Luce ont composé les musiques du futur album. Renaud confirme l'information sur RTL, ajoutant que l'album pourrait sortir dès septembre et qu'il sera enregistré à Bruxelles. Toutefois, toujours d'après Thierry, il doit diminuer sa consommation d'alcool et de tabac pour pouvoir de nouveau chanter[55],[56]. L'album est finalement repoussé à Noël[55] et devrait comporter une douzaine de titres dont deux consacrés à l'attentat contre Charlie Hebdo de janvier 2015[55], puisque « ce qui l’a marqué le plus en 2015, c’est l’attentat contre Charlie Hebdo, d’autant qu’il était ami avec Charb, Cabu, Wolinski[55] », déclare son frère. L'album aurait pu se nommer Mulholland Drive[55], du titre d'une chanson présente sur l'album, racontant son voyage à Los Angeles[57].
En octobre, il écrit et chante le titre Ta Batterie sur l'album Il nous restera ça de Grand Corps Malade[56]. C'est durant sa collaboration avec Grand Corps Malade qu'il retrouve le goût d’écrire pour de nouvelles chansons, l’inspiration lui revenant à cette période. Au début de janvier 2016, Renaud déclare sur Facebook :
« Je ne bois plus une goutte d’alcool depuis cent-huit jours, je ne fume plus que maximum quinze cigarettes par jour au lieu de deux paquets et demi. Je pète la forme, j’ai fini mon disque, reste le mixage et le mastering, donc sortie prévue en mars[58]. »
Il déclare également sur l'antenne d'Europe 1 que c'est son plus bel album depuis Mistral gagnant[58]. Deux chansons sont « dédiées aux victimes des attentats et autres » : Hyper Cacher[58] (en référence à la prise d'otages du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes) et J'ai embrassé un flic[57] (en référence aux manifestations des 10 et 11 janvier 2015[57]). Toujours sur Facebook, il déclare qu'il compte reprendre la scène courant 2016[58].
Le , en mémoire aux victimes des attentats contre Charlie Hebdo disparues l'année précédente, il est présent place de la République à Paris, et chante Que Marianne était jolie soutenu par Christophe Alévêque, de Michel Delpech, mort quelques jours plus tôt[59].
Le à minuit, Renaud publie sur son site internet la première chanson Toujours debout, issue de son futur album (dont il n’a pas composé les musiques)[60],[61]. Le même jour, sur France Inter, il annonce la sortie son nouvel album : Renaud[62]. Le clip officiel de Toujours debout sort le [63].
Début 2016, il fait plusieurs apparitions sur scène avec I Muvrini[64]. Le 2 mars, il fait son retour comme chroniqueur dans l'hebdomadaire Charlie Hebdo avec un billet bimensuel[65]. Il tient aussi, à partir d'avril 2016, une chronique mensuelle dans le magazine Causette[66].
Toujours debout (2016-2017)
Son album Renaud sort le [67] et connaît un succès fulgurant, vendant plus de 500 000 albums en six semaines[68]. En janvier 2017, le SNEP révèle que Renaud a dominé les ventes en France avec plus de 730 000 albums vendus en 2016[69].
En mai 2016 sort sa première autobiographie, Comme un enfant perdu, dans laquelle il revient sur son parcours[70]. En juillet 2016, le groupe Tryo dévoile le clip de Souffler (extrait de l'album Vent debout), dans lequel apparaît Renaud[71].
Il entame le à Évry la tournée Phénix Tour[72], avec plus de cent-trente dates à travers la France mais aussi au Royaume-Uni, en Suisse et en Belgique[73],[74].
Il reçoit, dans la nuit du 10 au , la Victoire de l'artiste masculin de l'année aux 32e Victoires de la musique[75]. Après cela, il connait une nouvelle rechute.
Les Mômes et les Enfants d'abord (2018-2019)
En , il est annoncé que Renaud est de retour en studio, pour un album destiné aux enfants. Certaines chansons sont composées par Renan Luce et Romane Serda, et c'est Michaël Ohayon qui réalise le disque[76],[77].
La SACEM lui décerne, le , un prix spécial pour l'ensemble de sa carrière. Il y apparaît affaibli et incapable de chanter (sortant d'une cure de désintoxication à la suite de plusieurs rechutes après sa tournée), mais toujours aussi engagé[78].
En , le journal La Provence annonce que Renaud produira le prochain album de Dave, après avoir écouté sa nouvelle chanson La Fille aux deux papas. Dave déclara : « Renaud a écouté cette chanson [...] et là, ça lui a plu donc il a dit :« Je vais écouter les autres » puis a fini : « Je produis ton album »[79],[80].
Le , il est hospitalisé à la suite d'une lourde chute à son domicile[81].
En , dans un entretien accordé au Parisien, il déclare que son prochain disque s'intitulera Les Mômes et les Enfants d'abord ! et sortira à l'automne 2019. Ce sera « plus un album sur l'enfance qu'un album pour enfants » de douze titres, qui va en « faire râler plus d'un » avec « plein de gros mots ». Il a été enregistré chez Renaud (à l'Isle-sur-la-Sorgue), Bruxelles et Paris[82],[83]. L'album sort finalement le , après la parution du single Les Animals[84]. Une semaine après sa sortie, l'album s'écoule à 70 000 exemplaires, plaçant Renaud numéro un des ventes en France[85]. Il est classé un mois plus tard par le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP), à la 17e place des albums les plus vendus en 2019[86].
Une timide poursuite discographique (depuis 2020)
Le , il met en ligne le titre Corona Song, qui se veut un hommage aux victimes de la pandémie de Covid-19 et aux soignants. Il s'y attaque à la Chine — qui « nous a envoyé ce virus » —, à Donald Trump — dont il évoque « [l]a connerie » —, aux gouvernants politiques — qui l'ont « bloqué chez lui deux mois sans possibilité d'aller au café voir ses potes » — et apporte son soutien au Pr Didier Raoult. L'accueil critique des médias et du public s'avère assez mitigé, notamment en raison de son interprétation, des paroles de la chanson et de l’apparence diminuée du chanteur[87],[88],[89].
En , Renaud annonce la préparation d'un album de reprises de classiques de la chanson française, prévu dans un premier temps pour . Pour la même occasion, il annonce avoir définitivement tiré un trait sur les tournées, se déclarant à la « retraite »[90]. Son album Métèque est finalement publié le , mois du 70e anniversaire du chanteur.
Prises de position
Tout au long de sa carrière, Renaud n'a cessé de militer pour de nombreuses causes, dont certaines étaient (ou sont encore) taboues. La plupart de ses chansons, quand elles ne sont pas franchement engagées, évoquent au moins au détour d'un couplet un sujet qui est cher au cœur de l'artiste.
Idées et relations politiques
Renaud est d’abord engagé à gauche. Il s'explique sur ce choix politique de deux manières : par les valeurs humanistes que défend ce bord et par l'héritage protestant et socialiste du côté paternel et l'héritage communiste du côté maternel. Les engagements de son grand-père paternel semblent néanmoins n'avoir apporté qu'un bagage culturel et non idéologique[91]. Non affilié à un courant idéologique défini, il se considère avant tout comme membre d'une grande famille de gauche[n 26]. Renaud n'hésitera pourtant pas à égratigner les partis de gauche dans ses chansons (Socialiste) ou dans ses concerts lorsqu'il le juge nécessaire.
Si plusieurs de ses chansons présentent clairement un message anarchiste, Renaud, ancien soixante-huitard, n'est pas pour autant un anarchiste convaincu. En effet même s'il trouve le principe magnifique, il ne pense pas les idées applicables dans la société actuelle[n 27]. Le côté anarchiste de Renaud se ressent notamment lorsque celui-ci raille les représentants de l'ordre dans ses chansons ; c'est notamment l'armée qui en fait le plus les frais, Renaud étant un ardent pacifiste (la Ballade Nord-Irlandaise, Manhattan-Kaboul) et antimilitariste (Déserteur, Trois matelots, La Médaille contre la radiodiffusion de laquelle l’Association de soutien à l'armée française porte plainte[92]). Il s'en prend de la même manière à la police[n 28] (Hexagone, Où c'est qu'j'ai mis mon flingue). Il privilégie la fraternité humaine et se dit opposé à l'idée de frontière. De là vient son engagement régionaliste[n 29], engagement qui se retrouve notamment dans les chansons Le Blues de la Porte d'Orléans ou Corsic’armes.
À droite, Renaud suscite des sentiments contrastés. Louis Pauwels l'associe à Coluche, dans son article dénonçant le « SIDA mental » dont serait atteinte la jeunesse manifestant contre la loi Devaquet[n 30]. Alors Premier ministre, Édouard Balladur déclare que Renaud était son chanteur préféré[n 31]. Dans les années 2000, Christine Albanel[95] ou Jean-Marie Le Pen[n 32] font des déclarations similaires.
L'extrême droite est définie comme un ennemi par Renaud. Antifasciste déclaré, il lutte contre l'antisémitisme et s’en prend vivement à la politique d'Israël au sujet du conflit israélo-palestinien. Les paroles de la chanson Miss Maggie où la répression de l'Intifada est comparée au génocide arménien et à la Shoah[n 33], déclenchent une polémique et lui valent des accusations d'antisémitisme. Renaud avoue la tournure maladroite, même si le but était bien de provoquer, et remanie la phrase en « Palestiniens, Juifs, Arméniens[96] ».
Une constante dans les engagements de Renaud est sa tendance à toujours se placer du côté des minorités et des personnes en position de faiblesse[97]. Il a longuement milité pour des associations humanitaires ou organisations non gouvernementales, tels que les Restos du cœur, Médecins sans frontières ou SOS Racisme[98], mais les problèmes de malversations auxquelles sont mêlées les associations humanitaires, et le sentiment de leur inefficacité, ont fini par le rendre plus méfiant et distant vis-à-vis de ces groupes[n 34] ; une lassitude qu'il décrit dans Tout arrêter.
Renaud est un chanteur impliqué et militant, d'ailleurs régulièrement interrogé sur l'actualité politique et sociale (notamment lors de son passage à l'émission 7 sur 7[précision nécessaire]). Mais il a, maintes fois, émis le souhait de se retirer des turbulences des engagements politiques, comme il l'exprime dans les chansons Fatigué ou Je vis caché. Il désire mener une vie simple, proche de la nature, à l'écart de la violence, des drogues (La blanche, P’tite conne, Zénobe), exprimant parfois un univers passéiste (Rouge gorge) et nostalgique de l'enfance (Mistral gagnant, Le sirop de la rue).
Renaud a toujours assumé l'affection et sa fascination pour le socialiste François Mitterrand, auquel il envoyait chacun de ses disques à sa sortie. Pourtant, après l'élection présidentielle française de 1981 où il avait voté au second tour pour Mitterrand[n 35], bien que se réjouissant de l'abolition de la peine de mort et de l'autorisation des radios libres, Renaud s'opposa rapidement aux positions économiques et géopolitiques des socialistes notamment après le tournant de la rigueur opéré par le gouvernement Mauroy en 1983[99]. La même année, il s'engage activement aux côtés de la Marche pour l'égalité et contre le racisme, comme il le fait plus tard pour la campagne Touche pas à mon pote de SOS Racisme[100]. En 1985, il se rend à l'Élysée pour exiger des explications à la suite de la mort d'Éloi Machoro, secrétaire général du FLNKS[n 36].
Le , Renaud signe une tribune, « Tonton laisse pas béton », sur toute la largeur d'une pleine page publiée dans le quotidien le Matin de Paris, pour convaincre Mitterrand de ne plus hésiter à se représenter à l'occasion des élections de 1988[n 37]. Cela n'empêche pas Renaud de voter Pierre Juquin au premier tour[101] et de poursuivre ses critiques sur le Parti socialiste durant le second septennat de Mitterrand. En 1988, à l'occasion de la visite officielle en France du président portugais, il signe dans Révolution une tribune demandant la libération d'Otelo Saraiva de Carvalho[n 38]. La même année, il organise un concert à l'Olympia afin de réunir des fonds pour financer un hôpital palestinien. Renaud se montre également actif à l'occasion des célébrations du bicentenaire de la Révolution française en 1989. Il critiquait le fait d'inviter les « maîtres du monde » pour le sommet du G7 à Paris alors que la période était censée rendre hommage à la Révolution et aux sans-culottes[n 39]. Organisateur d’un concert protestataire sur le thème « Dette, colonies, apartheid, ça suffat comme ci », réunissant plus de 100 000 personnes Place de la Bastille, Renaud força le Parti socialiste à prendre position sur l'abolition de la dette. En 1991 Renaud désapprouva fortement le choix de François Mitterrand de s'impliquer dans la guerre du Golfe aux côtés des Américains, celle-ci se résumant pour lui à une histoire d'argent que les Irakiens allaient devoir payer au prix fort. Il écrit diverses chroniques dans l'Idiot international de Jean-Edern Hallier[n 40]. Malgré ses divergences avec Mitterrand, Renaud nourrit toujours un grand respect pour celui qu'il identifiait sous certains aspects à un père[n 41]. Une chanson lui est d'ailleurs consacrée sur l'album Marchand de Cailloux (Tonton) et Baltique, du nom de son chien, sera un ultime hommage sur l'album Boucan d'enfer.
Aux élections européennes de 1994 en France, Renaud est avant-dernier sur la liste Régions et peuples solidaires, derrière Gilles Perrault, Jacques Higelin et Christian Laborde[102], marquant ainsi son engagement régionaliste (il soutient ainsi Jean-Philippe Casabonne et Peio Serbielle, donne des concerts de soutien, et un drapeau basque figure sur le décor de sa tournée Boucan d'enfer). Depuis le départ de Mitterrand, il s'avoue peu convaincu par Lionel Jospin et les autres dirigeants socialistes[n 42], mis à part Bertrand Delanoë et l'aile gauche du parti[n 43]. Renaud s'est orienté vers un écologisme de gauche, représenté par José Bové[n 44] ou les Verts[n 45], qu'il a soutenus lors des élections présidentielles de 1995, de 2002 et de 2007. En 1995, il vote pour Lionel Jospin au deuxième tour, afin d'éviter « le retour des bandits »[n 46]. En 1999, il signe un texte demandant l'arrêt des bombardements au Kosovo.
Au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, il vote pour l’écologiste Noël Mamère[n 47]. Renaud a aussi fait partie du Comité de soutien socialiste au Oui à la constitution européenne créé à l'initiative de Jack Lang lors du référendum de 2005. En 2007, après avoir soutenu Dominique Voynet, présente au premier concert de sa tournée, il apporte son soutien à Ségolène Royal en étant présent au meeting de Charléty pour s'opposer à Nicolas Sarkozy. Il déclare cependant qu'il a voté socialiste au deuxième tour des présidentielles 2007 mais qu'il aurait préféré voter à gauche[Quoi ?]. Il a aussi soutenu Yves Cochet lors des législatives de la même année dans le 14e arrondissement de Paris où il réside. À l'automne 2007 il s'engage contre la loi Hortefeux et les tests ADN[n 48], participant au meeting au Zénith et annonçant l'écriture d'une chanson sur le sujet[103]. En décembre 2007, il offre un de ses tableaux pour une vente aux enchères en faveur du journaliste Denis Robert[104]. Il devient membre du comité de soutien à Denis Baupin lors des municipales de 2008 à Paris[105]. Il prend également position en faveur de différents candidats de gauche (Razzy Hammadi à Orly, Dominique Voynet à Montreuil ou Martine Lignières-Cassou à Pau).
Il prend en 2004 la défense de Peio Serbielle, condamné, selon ses termes, pour « délit d'hospitalité ». En effet, le chanteur basque est placé durant 16 mois en détention provisoire pour avoir hébergé des indépendantistes[n 49], avant d'être condamné, en 2018, à cinq ans de prison dont quarante-deux mois avec sursis et 2 500 euros d’amende[107].
Début 2005, son engagement dans une campagne contre le téléchargement illégal lui vaut quelques réactions de la part de ses fans. Sa position sera contradictoire sur le sujet. À la fin de l'année, le chanteur revient sur sa décision, s'explique avoir été mal informé sur le peer to peer et « embobiné » par Virgin, et distribue gratuitement sa chanson militante Dans la jungle sur un forum Internet d'un site de fans sans la permission de sa maison de disques[108]. Il met d'ailleurs par la suite à disposition des enregistrements rares ou inédits sur ce même site. Cependant, en juin 2008 il s'engage, aux côtés de cinquante-et-un autres artistes, pour la loi Hadopi réprimant le téléchargement illégal[109].
À partir de 2005, il lutte activement pour la libération d'Íngrid Betancourt et des autres otages en Colombie détenus par les FARC[n 50] pour lesquels il compose une chanson Dans la jungle (traduite dans plusieurs langues). Le , à l'occasion des quatre ans de détention de l'otage, il organise entre autres un grand concert au Zénith de Rouen réunissant de nombreuses personnalités. Dix jours plus tôt, un concert similaire, Les Voix de l'Engagement, s'était tenu en Belgique, à Louvain-la-Neuve, en soutien également à Aung San Suu Kyi (Prix Nobel de la paix, qui fut assignée à résidence en Birmanie). Renaud y chante notamment en duo avec Hugues Aufray. Un autre meeting de soutien à Íngrid Betancourt est organisé au Zénith de Paris le dans l'espoir, déçu, d'une libération proche d'Íngrid Betancourt[110]. Lorsque cette dernière est libérée le , le Président de la République Nicolas Sarkozy salue son engagement lors de son intervention en direct. Il n'apparaît pas cependant aux diverses célébrations suivant sa libération, ne souhaitant pas s'exprimer publiquement[111].
En , il indique qu'il ne votera « plus jamais » socialiste[112]. À la même période, Renaud s'exprime sur RTL pour démentir des rumeurs selon lesquelles il soutiendrait la candidature de François Fillon ou d'Alain Juppé pour les primaires à droite en préparation de l'élection présidentielle de 2017[113]. Il avait initialement déclaré qu'il soutiendrait François Fillon s'il se trouvait au second tour de l'élection présidentielle face à Marine Le Pen, avant de se rétracter[114]. À la suite de l'affaire Fillon, il déclare ne plus soutenir François Fillon[115]. En , il déclare qu'« il se peut qu['il] vote pour » Jean-Luc Mélenchon[116]. Mais le mois suivant, il annonce qu'il va voter Emmanuel Macron car c'est « le seul qui me paraît intègre, le seul sans parti, le seul sans casserole au cul et la seule alternative aux Le Pen et aux Fillon »[117].
En avril 2022, il annonce voter pour Philippe Poutou au premier tour de l'élection présidentielle, puis voter pour faire barrage à Marine Le Pen au second[118].
Écologisme et défense des animaux
L'écologisme est un autre grand combat de Renaud. Auparavant plus intéressé par les droits de l'Homme et la politique, le déclic écologique est venu avec la naissance de sa fille en 1980 qui lui a fait prendre conscience que les générations futures « devaient continuer à profiter de ce que la nature a donné à l'homme[n 51]. » Et dès 1984, il s'engage à Greenpeace pour qui il organise un concert, et participe à quelques manifestations, notamment le en occupant les locaux de la Japan Airlines, pour protester contre la chasse à la baleine permise par le gouvernement japonais (cela lui vaut quatre heures de garde à vue). Mais, fatigué par les luttes de pouvoir à l'intérieur de l'organisation, et à la suite de l'affaire du Rainbow Warrior, il quitte Greenpeace avec d'autres amis partis fonder l'association Robin des Bois en 1985[n 52].
Il a lutté contre la construction du tunnel du Somport dans la Vallée d'Aspe[n 53] (finalement construit) et participe encore aujourd'hui à la réintroduction des ours dans les Pyrénées[n 54]. Pour les vingt ans de Tchernobyl, il offre une chanson (26 avril) à Greenpeace. Il milite activement pour l'abolition du Rallye Dakar (500 connards sur la ligne de départ). Il est attaché à une vie et un environnement simple et sain. Il est d'ailleurs un fervent pêcheur à la mouche, à l'instar de René Fallet dont il a hérité des cannes à pêche.
Attaché à la cause animale, Renaud est un militant anticorrida. Il a composé deux chansons contre la corrida (Olé[121] et Rouge Sang) et il est membre du Comité radicalement anti-corrida (CRAC) et de l'Alliance anticorrida. En juillet 2007, il assure la voix off d'un spot publicitaire de la Société protectrice des animaux (SPA) contre la corrida qui est censuré par le Bureau de vérification de la publicité (BVP). Renaud s'insurge contre cette décision et adresse une lettre ouverte au président Nicolas Sarkozy le 13 août, aux côtés d'autres personnalités[n 55].
Le , il adresse une lettre ouverte au président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) demandant le soutien dans la demande d'interdiction de l'accès aux arènes pour les mineurs de moins de 16 ans[123]. En septembre 2009, il apporte son soutien au livre promotionnel de la SPA, SOS SPA Tome 2 - Tauromachie, l'enfer du décor, bande dessinée de Geoffroy et Chardot dans laquelle il apparaît sur quelques planches.
En 2006, il lui a été reproché d'avoir offert un 4x4 à son épouse. Il assume cette position en contradiction avec ses opinions écologistes[n 56].
Soutien à Yvan Colonna
Renaud affiche depuis quelques années un soutien à Yvan Colonna[125], indépendantiste corse condamné pour activités terroristes, dont l'assassinat du préfet Claude Érignac[126],[127]. À plusieurs reprises en 2016, Renaud arbore un T-shirt sur lequel est inscrit « Yvan Colonna, otage de la raison d'État »[128], notamment lors de l'émission de télévision le Grand Journal, le [129].
Il rend aussi visite aux proches du détenu à perpétuité, à Cargèse[130]. Il se fait tatouer une Corse accompagnée d'une tête-de-maure sur l'avant-bras droit[131]. Quand on lui pose la question sur une supposée innocence d'Yvan Colonna, il affirme : « Je ne peux pas me prononcer sur ce point précisément. La vérité, il n'y a que lui qui la connaît. Ce n'est pas moi, pinzutu, parisien, qui peux dire, oui c'est lui ou, non ce n'est pas lui, qui a tué »[131]. Dans Charlie Hebdo du , Renaud déclare qu'il « réclame l'amnistie générale pour tous les prisonniers politiques corses (dont Yvan) ».
Rapports avec les médias
Renaud et la presse n'ont pas toujours été en bons termes, notamment la presse de gauche de l'aveu de Renaud lui-même[n 57]. Le conflit le plus évident est celui qui oppose le chanteur avec Libération, notamment les pages culturelles qui ont émis de nombreuses critiques défavorables à son sujet[n 58] depuis le début de sa carrière[n 59] et à qui Renaud n'a cessé de lancer de petites « piques » à travers les paroles de plusieurs de ses chansons ou sur scène[n 60]. En 1989, un article en pleine page de Libération, au sujet de la maison achetée par Renaud à Outremont (Montréal), titre « Renaud passe du HLM à la cabane au Canada » et critique le fait que sa maison se situe dans un quartier aisé[n 61].
Renaud a également eu quelques démêlés avec l'Événement du jeudi notamment lorsque celui-ci révèle en 1993 que le chanteur a touché les Assedic pendant huit mois en 1980[n 62].
Pour son album Putain de camion, dédié à Coluche et sorti en 1988, Renaud décide de n'en faire absolument aucune publicité par le biais des médias traditionnels (presse, radio, télévision). Mistral gagnant l'album précédent avait en effet eu droit à une forte promotion et s'était vendu à plus d'un million d'exemplaires ; Renaud était désireux de couper les ponts avec les médias, fatigué des critiques sur ses origines ou son compte en banque. Mais la décision d'éviter toute promotion fait chuter les ventes de moitié par rapport à ses deux précédents albums (soit 750 000 exemplaires malgré tout). Finalement, Renaud se résigne et continue de passer par le système médiatique pour promouvoir ses albums, partagé entre le besoin de s'attirer un public plus large et le risque de s'exposer aux critiques en s'affichant dans ces médias qu'il décrie tant. Par exemple son apparition aux NRJ Music Awards lors de son retour en 2002 lui a attiré plusieurs critiques.
En 2002, pour la sortie de Boucan d'enfer, les critiques redeviennent élogieuses, célébrant le retour et la sortie de la période noire et jaune de Renaud. La réception est plus mitigée pour l'album Rouge Sang. Renaud s'en prend vivement à la presse parisienne[n 63] qui ne le soutiendrait pas contrairement à la presse de province[n 64] et il juge les procès d'intentions qui lui sont faits pour les chansons Les Bobos et Elle est facho (qui finit par … et elle vote Sarko) sans fondement. En 2007, dans un numéro spécial du mensuel d'extrême-droite le Choc du Mois consacré à la chanson française dont il figure d'ailleurs seul en couverture, Renaud accorde un entretien assez décomplexé dans lequel il s'affirme prêt à soutenir une demande de mise en liberté au profit des détenus politiques quelle que soit leur appartenance [réf. souhaitée].
Laïcité, religion et mort
Issu d'une famille protestante, portant la croix huguenote, il revendique son appartenance à cette communauté même s'il ne croit pas en Dieu[n 65].
En effet, Renaud est agnostique et ne le cache pas. Au contraire, il sermonne vertement les fanatiques religieux, les curés et les papes dans ses chansons. La religion, notamment le catholicisme, est toujours considérée dans les textes de Renaud comme un frein au développement intellectuel et à la liberté[n 66],[n 67].
Partisan d'un socialisme laïque, il déplore par exemple que François Mitterrand n'ait pas émis le désir de se faire enterrer civilement pour aller jusqu'au bout de son agnosticisme[134].
Renaud entretient un rapport particulier avec la mort, comme l'évoque sa chanson Mon bistrot préféré. En effet nombre de ses amis sont disparus prématurément, notamment Patrick Dewaere, Coluche (qui était le parrain de sa fille), Pierre Desproges, Serge Gainsbourg, Michel Roy (compositeur de la chanson Baston et sujet de la chanson La Blanche[135]), Franck Langolff, François Ovide (guitariste de Renaud et compositeur de la chanson Mon amoureux). La disparition de Georges Brassens, de François Mitterrand et de Frédéric Dard le marquent également beaucoup, tout comme le décès du jeune Lucas, à qui est dédiée la chanson Elsa, prénom de sa jeune sœur.
Durant l'été 2016, il se fait tatouer dans le dos le buste du Christ portant la couronne d'épines et cerclé du message : « Comme lui j'ai aimé », « Comme lui j'ai souffert »[136].
Alcool
Renaud sombre plusieurs fois dans l'alcoolisme, qu'il décrit dans Boucan d'enfer. Il affirme en avoir gardé une image d'alcoolique dont se servent certains de ses détracteurs[124].
En 1986, désireux de diversifier ses expériences professionnelles, il réalise une publicité pour Kanterbräu. Le spot, où il figure avec Jean-Louis Roques, est inspiré des paroles de la chanson Germaine. Il regretta ensuite d'avoir ainsi incité à la consommation d'alcool[n 68] et reversa les 900 000 francs gagnés au Muséum national d'histoire naturelle, pour la rénovation de la grande galerie de l'Évolution.
Au cours d'un entretien accordé au magazine Serge en 2010, Renaud se confie sur ses angoisses et ses rapports avec l'alcool : « Je bois parce que je ne suis pas bien dans ma peau, dans ma couenne. J’ai des psychoses, des angoisses, un mal de vivre, une nostalgie de mon enfance. Et cela empire avec tous ces amis qui meurent autour de moi. Cela me déprime, je suis tout seul dans mon bistrot. Alors plutôt que de ruminer mes pensées, eh bien je bois un petit verre et ça va un peu mieux » et ajoute « J’ai constamment le sentiment d’être persécuté, suivi, écouté, espionné sur mon mail comme sur mon portable par des gens qui me veulent du mal. J’ai des paranoïas bien précises… J’ai peur de mourir aussi, je ne sais pas d’où ça vient, c’est une maladie »[137].
Style artistique
Univers musical et littéraire
Renaud, dans la tradition de la chanson française, accorde avant tout une importance au texte. Il a d'ailleurs écrit la quasi-totalité de ceux-là (La chanson du loubard, Soleil immonde et Rien à te mettre figurent parmi les rares exceptions). Il subit les influences de Bruant, de François Béranger et d'autres chanteurs réalistes, du folk song d'Hugues Aufray (sa première idole et celui qui lui a donné l'envie de chanter) et d'Antoine, et du protest song de Bob Dylan. Une bonne partie de ses textes utilisent l'argot, un langage populaire que Renaud a appris enfant puis en fréquentant la rue alors qu'il vivait de petits boulots[138], et comprennent de nombreux calembours. Outre les chansons engagées, Renaud écrit également sur des sujets plus personnels, souvent biographiques, comme la famille, le divorce ou l'enfance. À partir de Morgane de toi par exemple, dans chacun de ses albums studio, au moins une chanson sera dédiée à sa fille[n 69]. Renaud glisse fréquemment quelques touches humoristiques dans ses chansons en se servant du jeu de mots, de la parodie ou de la satire pour mieux faire passer ses messages ou simplement faire rire. Renaud est connu pour recourir fréquemment au portrait dans ses textes[139]. Certains de ses personnages sont biographiques (Miss Maggie, L'Entarté, Tonton), d'autres sont des caricatures de groupes sociaux (Deuxième génération, Dans mon HLM, Petit pédé), d'autres enfin représentent une partie de sa propre personnalité (Manu, La teigne, Cent ans). Certains reviennent sur deux chansons (Gérard Lambert, La Pépette, Germaine).
L'aspect musical passe plutôt au deuxième plan[n 70]. Il a néanmoins composé de nombreuses mélodies, dont celles de Mistral gagnant et d’Hexagone, mais n'en a fait que cinq sur Rouge Sang et qu'une sur Boucan d'enfer. Son accompagnement musical a souvent varié au gré des arrangeurs : assez épuré au départ, java et accordéon dans la période titi parisien, parfois FM avec synthétiseur comme pour Marchand de cailloux, acoustique avec À la Belle de Mai ou avec une utilisation importante de guitare électrique dans Rouge Sang. Renaud n'ayant jamais pris de cours de chant[17], sa voix éraillée ne fait pas non plus l'unanimité, d'autant plus que l'alcool et la cigarette ont accentué son côté rauque[n 71] ; elle est en tous cas un signe distinctif du chanteur[n 72]. Il est à noter que le chanteur a beaucoup travaillé avec des musiciens et collaborateurs du groupe Magma : Muriel Huster (photographe), Klaus Blasquiz (chœurs), Gérald Bikialo, Randy Brecker, Bernard Paganotti (basse), Dominique Bertram (basse), Jean-Michel Kajdan (guitares), Teddy Lasry et Claude Salmiéri (batterie) ont tous à un moment ou un autre travaillé pour Magma et Renaud.
Encore plus que Léo Ferré, Jacques Brel, Boby Lapointe ou Boris Vian, les deux artistes qu'il admire le plus sont Charles Trenet et surtout Georges Brassens qui lui a donné l'envie d'écrire des chansons et dont il revendique la filiation[n 73]. Il ne l'a rencontré que deux fois : une fois enfant, une autre fois sur un plateau de télévision. Brassens lui avait alors indiqué qu'il trouvait ses chansons « merveilleusement bien construites ». Dix ans après sa mort, Renaud avoua qu'après un tel compliment venant d'une telle personne, tous les hommages lui paraîtraient bien fades[142]. En 1996 sort l'album-hommage Renaud chante Brassens où Renaud reprend 23 chansons du répertoire de son idole, encouragé par deux proches de Brassens, Pierre Onténiente et André Tillieu, qui l'accompagnent dans sa promotion[143].
Son chanteur vivant préféré est Bruce Springsteen auquel il a offert une guitare Telecaster 59 rouge et qu'il a rencontré lors d'un concert au Zénith de Paris. Il a également interprété sa chanson No surrender sur scène au Zénith en 1986 et a traduit les chansons Factory, My hometown et Working on the Highway en 1984. Cette version restera dans les tiroirs[20]. Il avoue également écouter Vivaldi, Mozart, Chopin, les Beatles et Bob Dylan. Son chanteur français préféré est Alain Souchon[n 74] à qui il adresse un hommage appuyé dans une chanson de l'album Ma gonzesse (« J'ai la vie qui m'pique les yeux ») et dans l'album Rouge sang (Sentimentale mon cul). Il est également amateur de la nouvelle scène française, écoutant Renan Luce, Benjamin Biolay, Vincent Delerm, Clarika, Aldebert ou Benoît Dorémus qu'il produit. Il se dit écœuré par les émissions de téléréalité musicales qu'il accuse de produire des chanteurs sans intérêt et inexpérimentés[n 75]. Il admet néanmoins apprécier Élodie Frégé qu'il cite dans les artistes qu'il affectionne[145]. Il apprécie également les chanteurs québécois comme Robert Charlebois ou les Cowboys fringants qui ont d'ailleurs déclaré être influencés par Renaud (En berne des Cowboys fringants est fortement inspiré d’Hexagone[n 76]) mais son chanteur québécois préféré reste Richard Desjardins, qu'il compare à Léo Ferré. Parmi les chanteurs suisses Sarclo, qui fera la première partie des concerts de sa tournée en 1996, qui est pour lui « la plus belle invention suisse romande depuis l'invention du trou de gruyère[n 77] » ainsi que Le bel Hubert et Michel Bühler. Il apprécie aussi le chanteur catalan Lluís Llach. Dans le cadre de l'émission Les Enfants du rock, il s'est rendu en Afrique du Sud pour interroger le chanteur Johnny Clegg pour qui il avait eu un coup de cœur. Ému par son combat contre l'Apartheid, il lui a dédié la chanson Jonathan et entretient toujours de très bons termes avec lui. En 2006, Renaud produit d'ailleurs son album One Life.
Parmi les auteurs littéraires il cite Maupassant, Boris Vian, Prévert, Jack Kerouac, René Fallet ; les polars (Le Masque), Le Feu follet de Pierre Drieu la Rochelle, La Mort à Venise de Thomas Mann et Au bonheur des mots de Claude Gagnière sont ses livres de chevet.
Influence
Les trente années de carrière de Renaud ont eu une certaine influence sur la chanson française. De nombreux groupes et artistes disent avoir été inspirés par Renaud comme Mano Solo, Tryo, Zebda, Mickey 3D, Têtes raides (qui ont repris Hexagone lors de leur tournée 2004), Renan Luce ou Bénabar[n 78]. Benoît Dorémus se dit également fortement influencé par Renaud qui l'a d'ailleurs produit. Cette influence s'étend même à l'ensemble du monde francophone avec des groupes comme les Québécois des Cowboys fringants. Plus récemment, un jeune Creusois devenu Parisien d'adoption, Gauvain Sers, est également très influencé par Renaud. Ce n'est pas pour rien que ce dernier l'a invité à faire ses premières parties lors de sa dernière tournée[146].
Plus éloigné de son univers musical, les paroles contestataires du chanteur ont trouvé écho auprès de la scène rap (notamment les chansons sur la banlieue, un thème que Renaud s'était approprié et qui fut plus tard repris par les rappeurs). Un album hommage lui est même consacré auquel ont participé des rappeurs comme Doc Gynéco, MC Jean Gab'1 et Disiz. Certains voient d'ailleurs en MC Jean Gab'1 l'une des influences les plus visibles, le rappeur appartenant à l'une des premières générations de rappeurs qui ont fait le lien entre les banlieusards comme ceux décrits par Renaud et ceux de l'époque contemporaine[147]. En 2010, le chanteur Raphael enregistre Le Patriote sur son album Pacific 231 où il chante « Mon pote Renaud tu nous manques tant, putain réveille-toi car la France c'est devenu salement déprimant depuis qu't'es parti en vacances », une chanson inspirée d'Hexagone. Renaud consacre également un slam, dans son album Renaud, le phénix, slam intitulé pour Karim, pour Fabien.
Renaud est aussi apprécié de Booba, qui a utilisé un sample de Mistral gagnant pour son morceau Pitbull dans son album Ouest Side sorti en 2006[148]. Le rappeur déclare qu'il a été bercé par ses chansons et le considère comme « le meilleur parolier français »[149],[150].
Discographie
Au total, Renaud a vendu plus de quinze millions de disques (dont trois millions de compilations diverses) et trois millions de 45 tours[151].
Parallèlement, Renaud a participé à différents projets tels que Chanteurs sans frontières ou les Enfoirés tout au long de sa carrière. Il a également composé quelques musiques de films (par exemple Marche à l'ombre) et produit les albums de quelques artistes, notamment Romane Serda et Benoît Dorémus. Il lui est aussi arrivé d'écrire des chansons pour d'autres artistes (Régine, Patricia Kaas…).
Albums studio
Année | Titre | Ventes françaises[32] | Morceaux représentatifs |
---|---|---|---|
1975 | Amoureux de Paname | 380 000 | Hexagone, Société tu m'auras pas, Camarade bourgeois |
1977 | Laisse Béton (ou Place de ma Mob) | 475 000 | Laisse béton, Adieu minette, La Boum |
1979 | Ma gonzesse | 505 000 | Ma gonzesse, Chanson pour Pierrot, C'est mon dernier bal, J'ai la vie qui m'pique les yeux |
1980 | Marche à l'ombre | 800 000 | Marche à l'ombre, Dans mon H.L.M., It is not because you are |
1981 | Le Retour de Gérard Lambert | 625 000 | Mon beauf', Manu |
1983 | Morgane de toi | 1 480 000 | Morgane de toi, Dès que le vent soufflera, Déserteur, En cloque, Ma chanson leur a pas plu, Doudou s'en fout |
1985 | Mistral gagnant | 1 315 000 | Baby-sitting blues, Miss Maggie, Mistral gagnant, Morts les enfants, La Pêche à la ligne, Le Retour de la Pépette, Trois matelots |
1988 | Putain de camion | 780 000 | Allongés sous les vagues, Il pleut, Jonathan, La Mère à Titi, Me jette pas, Rouge-gorge, Socialiste, Triviale Poursuite |
1991 | Marchand de cailloux | 565 000 | 500 connards sur la ligne de départ, L'Aquarium, Dans ton sac, La Ballade nord-irlandaise, Les Dimanches à la con, Marchand de cailloux, P'tit voleur, Tonton |
1993 | Renaud cante el' Nord | 350 000 | Tout in haut de ch’terri, Eun’goutt’ed’jus, El pinsonnée, M’lampiste - chansons traditionnelles du Nord chantées en ch'ti |
1994 | À la Belle de Mai | 585 000 | Adios Zapata, Devant les lavabos, Son bleu, Le Petit Chat est mort, Le Sirop de la rue, La Médaille, C'est quand qu'on va où ?, À la Belle de Mai |
1995 | Les Introuvables | Welcome Gorby, Touche pas à ma sœur - morceaux rares, qui furent tout d'abord uniquement disponible dans l'Intégrale | |
1996 | Renaud chante Brassens | 245 000 | Les Illusions perdues, Je suis un voyou, La Marine, Oiseaux de passage (pas dans l'album mais sur un CD séparé), L'Orage - reprises de chansons de Georges Brassens qui ne fut au départ disponible que dans l'« Intégrale ». |
2002 | Boucan d'enfer | 2 130 000 | Baltique, Cœur perdu, Docteur Renaud, Mister Renard, Elle a vu le loup, Manhattan-Kaboul, Petit Pédé, Mon bistrot préféré, Tout arrêter... |
2006 | Rouge Sang | 700 000 | À la téloche, Arrêter la clope, Les Bobos, Les Cinq Sens, Dans la jungle, Elle est facho, Elsa |
2009 | Molly Malone – Balade irlandaise | 205 000 | Vagabond, Incendie |
2016 | Renaud | 730 000[152] | Toujours debout, J'ai embrassé un flic, Les Mots, Héloïse |
2019 | Les Mômes et les Enfants d'abord ! | 70 438 (1re semaine)[153] | Les Animals, On va pas s'laisser pourrir |
2022 | Métèque (Album de reprises) | Si tu me payes un verre |
Albums en public
Année | Titre | Ventes françaises[32] |
---|---|---|
1980 | Renaud à Bobino | 280 000 |
1981 | Le P'tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes | 210 000 |
1982 | Un Olympia pour moi tout seul | 290 000 |
1986 | Le Retour de la Chetron Sauvage | Album uniquement disponible dans l'Intégrale de 1995 |
1989 | Visage pâle rencontrer public | 360 000 |
1996 | Paris-Provinces Aller/Retour | 190 000 |
2003 | Tournée d'enfer | 180 000 |
2007 | Tournée Rouge Sang | 100 000 |
2017 | Phénix Tour |
En concert
En concert, Renaud a l'habitude de beaucoup parler avec son public entre deux chansons, voire de le provoquer avec des gags et des jeux de scène ; il en profite aussi parfois pour donner son avis sur des sujets d'actualité.
Les concerts de Renaud sont aussi connus pour leurs décors. Le premier grand concert de Renaud se déroule devant 6 000 personnes au Zénith qu'il inaugure pendant plus de trois semaines en 1984 et recevra en tout 75 000 spectateurs. En 1986, il réoccupe le Zénith pendant un mois, la campagne publicitaire de cette tournée, Le Retour de la Chetron Sauvage, le montre avec un bandana rouge en train de sucer son pouce après avoir été mordu par un hameçon. En pleine élections législatives, Renaud pose comme thème de campagne Les méchants c’est pas nous ! Le décor de ce concert représente un port avec un immense cargo au nom de Karaboudjan en référence à Tintin. Renaud revient au Zénith en 1988, avec en première partie le groupe Soldat Louis, l'unique décor est un arbre gigantesque où sont perchés les trois choristes. Pour la Tournée d'enfer, le décor représente une place de village un jour de 14 juillet. Pour la Tournée Rouge Sang, ce sont les toits de Paris qui sont reconstitués en hommage à Robert Doisneau et au dernier concert des Beatles sur le toit d'Apple Corp à Londres.
Plusieurs de ces concerts sont sortis en VHS et DVD, d'autres ont été enregistrés mais jamais commercialisés.
Autres activités
Acteur
Renaud ne fut pas le premier de sa famille à travailler dans le cinéma. Edmond Séchan, frère d'Olivier et oncle de Renaud, officiait déjà comme chef-opérateur et aurait beaucoup aidé Albert Lamorisse pour ses films[154]. Le nom de cet oncle est ainsi inscrit dans un certain nombre de films français comme Les Aventures d'Arsène Lupin, Mort en fraude, les Dragueurs, la Grande Frousse, les Tribulations d'un Chinois en Chine, la Boum…
Renaud commence sa carrière d'acteur très tôt. À trois ans, lui et son frère jumeau sont amenés par leur oncle sur le tournage du film Le Ballon rouge d'Albert Lamorisse pour servir de figurants. Le film obtiendra la Palme d'or du court-métrage au Festival de Cannes 1956 et l'Oscar du meilleur scénario original à Hollywood. Renaud définit cette expérience comme étant son premier souvenir.
Avant la chanson, la première vocation de Renaud est de devenir acteur. Dans les années 1970, il joue quelque temps au café de la Gare, où il devient très ami avec Miou-Miou et surtout avec Coluche, puis à la Veuve Pichard dans la pièce le Secret de Zonga de Martin Lamotte. Il réussit également à décrocher quelques petits rôles dans des téléfilms ou des séries. Le succès aidant, il se détourne de cette voie pour se consacrer entièrement à la musique. Par la suite, il reçoit plusieurs propositions de tournage mais aucune ne l'intéressera jusqu'en 1993.
En 1980, il compose la chanson du film Viens chez moi, j'habite chez une copine de Patrice Leconte et en 1984 celle de Marche à l'ombre de Michel Blanc (interprétée par Michel Blanc dans le film). En 1995, sur une musique de Khalil Chahine, il écrit les paroles de la bande originale de Fallait pas !... de Gérard Jugnot qui est une chanson critique sur les sectes et les religions.
Mais sa principale expérience au cinéma a lieu en 1993, avec l'adaptation de Germinal de Claude Berri où il joue Étienne Lantier, l'un des rôles principaux, aux côtés de Gérard Depardieu et Miou-Miou. L'histoire démarre en 1980, dans une loge après un concert à Bobino, Claude Berri avait promis à Renaud qu'un jour il lui trouverait un rôle au cinéma. Après deux ans de réflexion Renaud, qui aurait pourtant préféré un petit rôle, accepte en tant que petit-fils de mineur. Au cours des six mois de tournage de mi-août 1992 à fin février 1993, Renaud a pu découvrir le folklore des gens du Nord qui lui donneront envie de composer un album de chants traditionnels du Nord (Renaud cante el' Nord).
Il revient à l'écran en 2003 dans Wanted de Brad Mirman avec Johnny Hallyday, Gérard Depardieu et Richard Bohringer où il interprète un tueur à gages silencieux et taciturne qui parle de lui à la troisième personne. En pleine période noire, Renaud avait accepté de tourner dans le film de son ami à condition d'interpréter un petit rôle avec peu de texte[155]. En 2006, il intervient dans le film le Deal de Jean-Pierre Mocky, chantant la Chanson de Radius.
Filmographie
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données Allociné et IMDb.
- 1956 : Le Ballon rouge, moyen métrage d'Albert Lamorisse : le jumeau en rouge
- 1977 : Madame Ex, téléfilm de Michel Wyn : Léon
- 1977 : Au plaisir de Dieu, mini-série télévisée d'après Jean d'Ormesson : Alain
- 1977 : Un juge, un flic de Denys de La Patellière, première saison (1977), épisode : Le Crocodile empaillé
- 1978 : Brigade des mineurs, série télévisée dans l'épisode La Neige de Noël de Michel Wyn : Yves
- 1982 : Elle voit des nains partout ! de Jean-Claude Sussfeld : Tarzan (caméo)
- 1985 : La dame du désert, téléfilm de Serge Minkoff
- 1993 : Germinal de Claude Berri : Étienne Lantier
- 2003 : Wanted (Crime Spree) de Brad Mirman : Zéro
- 2006 : Renaud arrêter la clope, court métrage de Mathieu Naert : Renaud
- 2007 : Le Deal de Jean-Pierre Mocky : le chanteur des rues
- 2017 : Stars 80, la suite de Thomas Langmann : lui-même
Publicité
En 1986, Renaud a réalisé une publicité pour Kanterbräu, où il apparaît avec Jean-Louis Roques, publicité inspirée des paroles de la chanson Germaine. Il regretta ensuite cette publicité vantant un alcool[n 79] et donna les 900 000 francs gagnés au Muséum national d'histoire naturelle pour rénover la Grande galerie de l'Évolution[156].
Écrivain
À deux reprises, Renaud a écrit des chroniques dans Charlie Hebdo : en 1992-1993 et en 1995-1996. Il a également écrit quelques chroniques à l'Idiot international, avant de couper les ponts à la suite d'un éditorial antisémite de Jean-Edern Hallier.
Renaud a écrit divers ouvrages. La plupart ont trait à sa vie et à ses textes. Il a également entrepris l'écriture d'un récit de ses années d'alcoolique, intitulé le Jaune et le noir. Il ne l'a jamais terminé, mais l'a plutôt remodelé pour devenir son autobiographie : Comme un enfant perdu.
Il signe également deux contes pour enfants : La petite vague qui avait le mal de mer (1993) et Le Petit oiseau qui chantait faux (2005).
En mars 2016 Renaud reprend la plume pour écrire dans deux journaux papiers, Charlie Hebdo[157] — pour lequel il avait déjà écrit — et Causette[158] — un magazine féminin généraliste.
En mai de la même année, il publie son autobiographie : Comme un enfant perdu.
Recueils de chansons
Renaud est l'auteur de plusieurs recueils de ses chansons :
- Sans zikmu, éditions Champ Libre, 1980[159] ;
- Mistral gagnant : chansons et dessins, Paris, Le Seuil, [160] ;
- Le Temps des noyaux suivi de Mistral Gagnant, Le Seuil, 1988[161] ;
- Le Renaud illustré « Mes 40 chansons préférées de moi », Albin Michel, 1999[162] ;
- Les Manuscrits de Renaud, chansons lettres dessins et inédits, édition Textuel, 2006[163] ;
- Le Renaud, éditions Mango, 2006[164] ;
- Chansons complètes, éditeur Points, 2007[165].
Recueils de chroniques
Contes pour enfants
- La petite vague qui avait le mal de mer, dessins de Grill, Le Seuil, 1993[168].
- Le Petit oiseau qui chantait faux, dessins de Serge Bloch, animé par Gérard Lo Monaco, sur une musique d'Eduardo Makaroff et Paul Lazard, édition Naïve, 2005[169].
Collaboration
- Avec Jacques Erwan : Renaud, éditions Robert Laffont, 1982[170]
- Recueil de photos avec Claude Gassian : Renaud, Le Seuil, 1988[171]
- Recueil de photos avec Claude Dityvon : Mai 68, édition Carrère, 1988[172]
- Avec Régis Lefèvre : Renaud, Dès que le vent soufflera, éditions Favre, 1988[173]
- Avec David Kuhn : Putain de bouquin, édition Le Marque-Pages, 2006[174]
Renaud a préfacé ou postfacé plusieurs ouvrages, tels que Fonds de tiroirs de Pierre Desproges (1990)[175], Georges Brassens, histoire d'une vie de Thierry Séchan et Marc Robine (1991)[176], Droit dans mes Santiags… d'Hugues Aufray (2005)[177] et Cette chanson qui emmerde le Front national de Baptiste Vignol (2007)[178].
Bande dessinée
Renaud a scénarisé, en 1981, une BD éponyme à sa chanson Les Aventures de Gérard Lambert[179], d’autres de ses chansons ont été à plusieurs reprises illustrées, donnant naissance à plusieurs bandes dessinées dérivées. Dans les années 1980 sont également publiées les BD La Bande à Renaud (avec la participation de Frank Margerin) et Le Retour de la Bande à Renaud. Cet aspect de l'artiste est peu connu ; il a été mis en avant lors d'expositions célébrant plusieurs de ses illustrations.
Correspondance
Au début des années 1980, est publié l'échange de lettres entre Renaud et l'éditeur Gérard Lebovici qui venait de faire paraître aux éditions Champ Libre, maison réputée pour la radicalité des textes qu'elle édite (Guy Debord, Bakounine, Clausewitz, Hegel...), un recueil des paroles de ses quatre premiers albums assorti d'une présentation élogieuse[180]. Estimant qu'il s'est éloigné de cet esprit initial, il le lui fait savoir rudement, la réponse aussi peu cordiale de Renaud actant alors leur rupture définitive[181].
Autobiographie
En 2016, Renaud publie son autobiographie : Comme un enfant perdu[182].
Sculpteur
La plus connue de ses sculptures est la tête de Georges Brassens figurant sur la plaque commémorative de la maison qu'il occupa dans le 14e arrondissement de Paris.
Collectionneur
Renaud est un grand passionné de bandes dessinées dont il possède une collection de plus de trois mille pièces (dont plus de deux mille cinq cents ouvrages originaux), notamment de Franquin[184]. En , il vend aux enchères plus de deux cents lots issus de sa collection, parmi lesquels une planche originale de Tintin, vendue un peu plus d'un million d'euros[185] par François Tajan.
Œuvres dérivées
Outre les nombreuses reprises de ses chansons, plusieurs œuvres ont été dérivées de l’univers de Renaud et notamment de ses chansons : un jeu vidéo et plusieurs bandes dessinées.
Jeu vidéo
- 1987 : Renaud : Marche à l'ombre par Infogrames sorti sur Amstrad CPC, Atari ST, Commodore 64, Thomson TO8 et ZX Spectrum.
Bandes dessinées
Killofer a réalisé le livret de Rouge Sang en en faisant une mini BD. Différentes BD traitent de l’univers de Renaud. La bande dessinée La Bande à Renaud de 1986 a été rééditée et complétée en 2002 puis en 2016[186].
- 1983 : Les Aventures de Gérard Lambert : les choses au poing, texte et dessin Jacques Armand, B diffusion (rééditée en 1993).
- 1986 : La Bande à Renaud, collectif (Margerin, Dodo et Ben Radis, Yslaire, Laurence Harlé et Michel et Claudine Blanc-Dumont, Boucq, André Juillard, Ted Benoit, Thierry Cailleteau, Vatine, Laurent Vicomte, Walthery, Arno, Walter Minus, Dany, Geof Darrow et Chaland), Delcourt (ISBN 978-2-906187-01-6) (édition poche 1988).
- 1988 : Le Retour de la bande à Renaud, collectif (Uderzo, Cabanes, Geerts, Loisel et Miltidjan, Ptiluc, Michel Plessix et Dieter, Tronchet, Tome & Janry, Arno et José-Louis Bocquet, Jean-Claude Denis, Dominique David et Philippe Berthet, Lidwine, Jano, Tripp, Boucq, Ben Radis, Liberatore et Bob de Moor), Delcourt (ISBN 978-2-906187-15-3).
- 2002 : Renaud BD d'enfer, collectif (André Juillard, Boucq, Uderzo, Margerin, Dodo et Ben Radis, Yslaire, Laurence Harlé et Michel et Claudine Blanc-Dumont, Ted Benoit, Thierry Cailleteau, Vatine, Laurent Vicomte, Cabanes, Geerts, Loisel et Miltidjan, Ptiluc, Michel Plessix et Dieter, Tronchet, Tome & Janry, Arno et José-Louis Bocquet, Jean-Claude Denis, Dominique David et Philippe Berthet, Simon Léturgie, Rabaté et Chauvel & Lereculey), Delcourt (ISBN 978-2-84055-994-8)[n 80].
- 2009 : SOS SPA Tome 2 - Tauromachie, l'enfer du décor, Hubert Chardot et A. Geoffroy (apparition).
- 2016 : La Bande à Renaud, collectif (André Juillard, Boucq, Uderzo, Margerin, Dodo et Ben Radis, Yslaire, Laurence Harlé et Michel et Claudine Blanc-Dumont, Ted Benoit, Thierry Cailleteau, Vatine, Laurent Vicomte, Cabanes, Geerts, Loisel et Miltidjan, Ptiluc, Michel Plessix et Dieter, Tronchet, Tome & Janry, Arno et José-Louis Bocquet, Jean-Claude Denis, Dominique David et Philippe Berthet, Simon Léturgie, Guérineau, Terreur Graphique, Édith, Rabaté et Chauvel & Lereculey), Delcourt (ISBN 978-2756082233)[n 81].
Exposition
- Renaud, « Putain d'expo ! », Philharmonie de Paris, octobre 2020-novembre 2021[187],[188].
Distinctions
Décorations
- 2007 : Officier de l'ordre de la Couronne[189]
- 2013 : Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres[190] ; (officier en 2003)
- 2015 : Chevalier de l'ordre de la pléiade[191]
Récompenses
- 1978 : Premier prix du Festival de Spa pour Chanson pour Pierrot
- 1984 : Prix Raoul-Breton de la SACEM
- 1988 : Grand prix du disque de la Ville de Paris, Grand Prix National du Disque du Ministère de la Culture et prix de la SACEM pour l'album Putain de camion
- 1991 : Grand prix de l'Académie Charles-Cros pour l'album Marchand de cailloux
- 2004 : Grande médaille de la chanson française décernée par l'Académie française
- 2004 : Médaille de la Ville de Paris, échelon vermeil
- 2005 : 73e lors de l'émission le Plus Grand Français de tous les temps
- 2006 : Trophée La Poste de l’auteur favori des Français, Trophée des Nuits de la presse pour l’ensemble de son œuvre, Entrée dans le Petit Larousse
- 2016 : Album RTL de l'année 2016
- 2018 : Grand prix de la SACEM[192]
- 1994 : Victoire de l'album de musiques traditionnelles pour Renaud cante el' Nord
- 2001 : Victoire pour l'ensemble de sa carrière
- 2003 : Victoire de l'artiste interprète masculin, Victoire de l'album de chanson/variétés (Boucan d'enfer) et Victoire de la chanson originale pour Manhattan-Kaboul en duo avec Axelle Red
- 2017 : Artiste interprète masculin de l'année
- 2003 : Meilleure chanson francophone et Meilleur duo francophone pour Manhattan-Kaboul (avec Axelle Red)
Hommages et reprises
- 1993 : Rock à Renaud, chanson de Claude Nougaro sur son album Chansongs
- 1998 : Mistral gagnant, reprise par Vanessa Paradis et Maxime Le Forestier lors de la soirée des Enfoirés. Cette reprise fut très largement plébiscitée par les radios et le public. Fait unique dans l'histoire des Enfoirés : il s'agit du seul duo à avoir été commercialisé en CD single (hors collégiales)
- 1998 : Doc Gynéco, sur son album concept Liaisons dangereuses, revisite le thème d'Hexagone avec Hexagonal. Renaud participe au projet en reprenant des morceaux de la version originale.
- 1999 : Je m'en fous, reprise en arabe algérien d'Hexagone par Baaziz sur l'album Dorénavant. Cette chanson fut diffusée en ouverture de certains des concerts de la tournée Une guitare, un piano et Renaud et de la Tournée d'enfer de Renaud
- 2000 : Laisse tomber, gros, reprise de Laisse béton en patois lorrain par le groupe Les Amis d'ta femme. Mino music demande que la chanson soit enlevée des éditions suivantes
- 2001 : Hexagone 2001… rien n'a changé, album hommage par la scène rap
- 2001 : Philippe Geluck lui dédie sa bande dessinée L'affaire Le Chat
- 2004 : Cazoul reprend Manhattan-Kaboul sur Les Plus Beaux Hits par Armand Cazeneuve dit « Cazoul »
- 2004 : Le groupe Têtes raides reprend Hexagone sur son album live 28.05.04
- 2004 : Le groupe Arkol reprend Trivial Poursuite sur l'album Vue Imprenable
- 2005 : Fredo chante Renaud, album hommage de Fred Burguière (chanteur du groupe Les Ogres de Barback)
- 2005 : Machinchose et ses amis : pas connus, album de reprises de et/ou par Machinchose, dont Crève salope, chanson inédite de Renaud
- 2006 : Inauguration à Mirabel-aux-Baronnies de l'école Renaud Séchan, pour laquelle il fit un don de 150 000 euros
- 2006 : Trois de ses chansons ont été fidèlement traduites et chantées en italien par Alessio Lega, sur l'album Sotto il Pavé la Spiaggia : C'est quand qu'on va où ?, La médaille et Les Charognards, qui est titré Tolleranza zero (zéro tolérance)
- 2006 : Le morceau Pitbull du rappeur Booba contient un sample de Mistral gagnant
- 2006 : Lâche l'affaire est reprise en version moderne de Laisse béton, par R.wan, le chanteur du groupe Java, sur son album Radio Cortex
- 2006 : Une Chanson pour Renaud, de Olivier Daguerre sur l'album Ô désirs
- 2007 : Ben alors quoi ?, chanson de Marie Cherrier sur l'album Alors quoi ?, qui cite de nombreux éléments du répertoire de Renaud et s'en prend à sa nouvelle femme
- 2007 : Du côté des Mohicans (À Renaud), par Hugues Aufray, sur son album Hugh !
- 2007 : Gros dégueulasse, chanson des Wriggles sur l'album Tant pis ! Tant mieux !, est écrite dans un style qui fait référence à Renaud
- 2007 : La chanson à Renaud, chanson d'Alexandre Belliard sur l'album Demain… la peur
- 2007 : Cent ans est reprise par Vincent Delerm, Bénabar et Renaud dans l'album Vincent Delerm à la Cigale
- 2008 : Morts les enfants, reprise en version reggae par R.wan, le chanteur du groupe Java, sur l'album collectif Il est Cinq Heures 02 Kingston s'éveille… (divers artistes)
- 2008 : Marche à l'ombre est reprise par l'Opium Du Peuple
- 2008 : Oublie ça de Keith Kouna, adaptation québécoise de Laisse-béton
- 2009 : Le morceau Portrait chinois du rappeur Médine lui rend hommage : « Si j'étais rappeur mon frère, je serais Renaud »
- 2010 : Patriote, chanson de Raphael sur l'album Pacific 231, évoque Renaud : « Mon pote Renaud tu nous manques tant, putain, réveille-toi car la France c'est devenu salement déprimant depuis que tu es parti en vacances »
- 2010 : Trublion rappe Renaud, album de 6 titres de reprises, par Trublion[193]
- 2010 : Manu, reprise en version punk par le groupe de Pop punk Zephyr 21, sur son Album de reprises vol.1
- 2010 : Dans cherche l'amour, paru dans l'album étoile du sol, Dooz kawa emprunte quelques structures syntaxiques à la chanson Manu.
- 2012 : Hexagone est revisitée par Zebda et Karimouche à l'occasion d'une émission de Taratata
- 2014 : La Bande à Renaud Volume 1 (9 juin), volume 2 (27 octobre) : albums de reprises par différents artistes en hommage à Renaud.
- 2014 : Triviale poursuite est réinterprétée par Tryo dans leur album de reprises Né quelque part
- 2015 : les chanteurs Frédéric Bobin et François Gaillard accompagnés du comédien Laurent Boissery créent "Envoyés Specials chez Renaud", une vingtaine de chansons reprises à la guitare et à l'accordéon, et une demi douzaine de textes publiés dans Charlie Hebdo entre 1994 et 1996. Comédien en alternance Pierre-Louis Lanier. Production Samedi 14 Productions - Lyon.
- 2016 : Le morceau Pourquoi ? du groupe Les Fatals Picards lui rend hommage : « Au Panthéon de la chanson française, t'es comme Bernard Lavilliers mais en beaucoup plus balaise »
- 2017 : Ma Gueule de Saez dans l'album Le Manifeste - Lulu rappelle l'écriture de Renaud et de sa musique (chanson En Cloque)
Notes et références
Notes
- Pendant deux ans, il n'était qu'un obscur traducteur d'allemand à Radio Paris au cinquième sous-sol, où il ne traitait que des nouvelles d'informations générales et rien qui eût trait à la guerre. Tout ça m'a valu de me faire traiter de petit-fils et fils de SS[6].
- Et qui aurait enseigné à Georges Pompidou et Léopold Sédar Senghor[11].
- Cette histoire aurait longtemps été méconnue par Renaud[11].
- Aujourd'hui l'artiste la regrette car elle déplut à son père.
- Ce sentiment l'inspirera plus tard pour les chansons Camarade bourgeois et Adieu minette.
- « J'avais à l'époque une ressemblance physique avec Gégé (Gérard Lefèvre), un des membres de la troupe qui partait aux États-Unis. Ils m'ont proposé de le remplacer au pied levé, comme ça. À cette époque-là, au Café de la Gare, c'était la tradition, on n'engageait pas de comédiens, on engageait le type qui était là et qui avait envie de travailler. Comme je les avais fait marrer avec mes premières chansonnettes, ils ont trouvé que j'avais quand même une capacité d'interprète. J'ai joué deux mois avec eux. »[22]
- Qu'il fait alors en direct de chez « La Mère Catherine », un bistrot de la Butte-Montmartre, entre 3 et 5 heures du matin. En surprise à Renaud, Marcel Azzola l'accompagne à l'accordéon.
- Dominique était mariée depuis huit ans avec Gérard Lanvin, qui était l'un des membres de la troupe et dont Renaud s'est inspiré pour créer le personnage de Gérard Lambert en 1980, vers l'époque où fut prononcé le divorce entre Dominique et Gérard Lanvin.
- En 1981, Renaud consacrera à cet antihéros tout un album, intitulé Le retour de Gérard Lambert. Les chansons de Renaud transposent en couplets humoristiques le passé peu glorieux de Gérard Lanvin, qui avait été un petit voyou de banlieue.
- La Chanson du Loubard, paroles de Muriel Huster. Cette image lui collera à la peau un certain temps.
- Le Rouge et le noir, documentaire.
- Elle est consacrée à une rétrospective du Premier Printemps de Bourges (qui s'était déroulé quelques mois auparavant, en avril 1977), Jean Louis Foulquier, avait proposé à Renaud de venir au studio un soir, à l'issue de sa prestation quotidienne à la Pizza du Marais.
- Pour la seconde édition du Printemps de Bourges et 1978. Renaud chantera au grand théâtre de la Maison de la Culture entre Michel Sohier (humoriste local) et Ricet Barrier qui en sera la vedette.
- « Je ne sais pas comment ça s'est passé. Laisse béton qui est au hit-parade, je l'ai écrite en une demi-heure sur une table de restau. On l'a enregistrée très vite et très mal et la productrice n'y croyait pas. Ce n'est pas un boulot trop chiant ni trop tuant, le succès m'a incité à continuer. En me disant que si j'en ai marre, j'arrête et si ça marche très très bien, je ferais ce qu'a fait Dutronc. Entrer par la grande porte au cinoche. C'est ça ma vocation, le ciné, le café-théâtre, la télé », entretien avec Viviane Mahler, Actuel, 1977.
- « D'abord, parce que je chantais la zone, j'ai été catalogué comme un zonard, un loubard avec son blouson de cuir. Lorsque j'ai dit : « Halte-là, j'ai la prétention de chanter la zone non pas de façon autobiographique mais parce que je la connais, parce que les problèmes de ces gens me touchent »[22]
- L'équipe comprenait, entre autres, Gérard Prévost (basse), Amaury Blanchard (batterie) Jean-Philippe Goude (claviers), Alain Ranval (guitare), Klaus Blasquiz et Shitty (chœurs).
- Le nom Karaboudjan vient du cargo de l'album des Aventures de Tintin.
- Grand prix national du disque du ministère de la Culture, grand prix du disque de la ville de Paris, grand prix de la SACEM récompensant ses talents d'auteur-compositeur.
- L'enregistrement des voix se fait même dans les toilettes, comme le signale le livret de l'album.
- « Quand mon disque est sorti en mai dernier, j'ai dit que j'étais un homme nouveau, redevenu un triste buveur d'eau. Un mois et demi après, je faisais une crise de delirium tremens. J'avais replongé. »[41]
- La plainte est déclarée irrecevable, Renaud ayant attaqué le journaliste et non pas le directeur de publication. Voir Grégory Protche, Quelques pavés dans la gueule de Renaud, Tant pis pour vous, no 1, mars-avril 2004, p. 16-17.
- Il fut reproché à Romane de devoir sa carrière plus au nom de son époux qu'à son propre talent. Romane a sorti deux albums, dont le premier vendu à plus de 50 000 exemplaires.
- Ses deuxième et troisième prénoms sont Olivier, en hommage à son père, et Oscar, en hommage à son grand-père.
- « J'ai retrouvé ma voix un petit peu même si elle reste toujours aussi pourrie. »[45]
- Renaud a chanté ce soir là 68 chansons[46].
- « J'ai toujours eu le sentiment d'appartenir à une famille de gauche dans laquelle se retrouvent des anars, des trotskistes, des communistes, des socialistes. Je me suis engueulé avec des membres de cette famille, mais comme on s'engueule avec son père, sans jamais se fâcher définitivement. », entretien de Zoé Lin, Renaud : honte à celui qui n'a d'avis sur rien, sa vie doit être triste, L'Humanité, .
- « Est-ce que ça tient la route de défendre une théorie magnifique, mais par essence inapplicable dans nos sociétés ? L'anar qui paye son loyer, qui bosse pour un patron, ou même simplement qui consomme, n'est finalement pas beaucoup plus cohérent que celui qui va voter. », Renaud Séchan, Adieu la plage…, Charlie Hebdo, .
- « Je suis anti-flic à la manière Brassens. À part quelques faits divers où je trouve qu'ils ont une attitude un peu trop répressive, un peu trop haineuse, ils sont confrontés aussi parfois à des horreurs. Je suis anti-clérical de la même manière. Les flics, c'est le symbole de l'uniforme, de la répression mais je traverse toujours dans les clous pour ne pas avoir à parler avec un flic comme disait Brassens. C'est le meilleur moyen de vivre avec eux, vivre dans une espèce de semblant d'égalité. », entretien de Marc Thirion, Renaud de A à Z, OK, .
- « Je suis parisien mais aussi basque, corse, breton, occitan, catalan, ch'timi… citoyen d'une Europe des peuples pas des banquiers, des bétonneurs et des marchands, sympathisant de la première heure de toutes les luttes des peuples sans État, des peuples que l'on opprime, des langues, des cultures et des traditions que l'on nie, des paysages qu'on massacre, des folklores qu'on ridiculise et des militants qu'on criminalise.»[93]
- « Ces jeunes avaient entre 8 et 14 ans en 1981. Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats de Coluche et Renaud nourris de soupe infra idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de « Touche pas à mon pote », et, somme toute, les produits de la culture Lang… C'est une jeunesse atteinte d'un sida mental. », Louis Pauwels, Le monôme des Zombies, Le Figaro Magazine, .
- Interrogé sur un concert de Johnny Hallyday, il commenta : « Moi, je n'aime pas trop, commente-t-il, je préfère Renaud. »[94]
- « J'aime bien Renaud, bien que nous n'avons pas des opinions parallèles », émission les Grandes gueules, RMC, .
- « Palestiniens et Arméniens témoignent du fond de leur tombeau qu'un génocide c'est masculin comme un SS un torero », Renaud Séchan, chanson Miss Maggie, 1985.
- « C’est pas très gentil pour les Restos que je trouve indispensables et très efficaces. Mais j’en ai un peu ras-le-bol des combats humanitaires et des associations qui ont défrayé la chronique par des détournements, des malversations financières, etc. Même ça, on finit par en revenir. Les circonstances ont fait que je ne participe plus aux Restos depuis deux ans, mais s’ils me redemandent, je serai toujours présent. Avec cependant un certain recul, le sentiment que c’est un peu dérisoire, comme toute forme d’engagement des artistes », entretien de Dominique Simonnet, Le roman de Renaud, La Libre Belgique, .
- Il avait auparavant fortement soutenu la candidature de Coluche[22].
- « Au fait, c'est vrai que vous êtes allé demander des explications à l'Élysée, le lendemain de la mort d'Eloi Machoro ? - Absolument. L'assassinat politique, c'est pas vraiment l'idée que je me fais d'un régime de gauche. Moi, j'ai milité dans mes chansons, mes propos, pour qu'elle arrive, la gauche. Et j'estime que j'avais droit à des explications. »[27]. Éloi Machoro sera cité dans les chansons Jonathan et Triviale poursuite de l'album Putain de Camion.
- Cette tribune était revendiquée par le « Mouvement individuel, énervant et indépendant pour la réélection de François Mitterrand ». Le « Tonton laisse pas béton » a largement occulté l'autre slogan « Mitterrand ou jamais », lancé par Gérard Depardieu, le 22 décembre de la même année.
- Otelo de Saraiva de Carvalho est également cité dans la chanson Triviale Poursuite de l'album Marchand de Cailloux : « Vingt ans pour Otelo / Autant pour Mandela ».
- Il qualifia ces célébrations de « dernière insulte qu’un gouvernement de gauche pouvait faire aux opprimés ».
- Il s'en éloigne « après un article particulièrement nauséabond de Jean-Edern sur les juifs de Deauville ou/et du Sentier. »
- « Oui, j'aime ce bonhomme, je le revendique, je l'assume malgré les critiques de Bedos qui considère que c'est de l'Œdipe mal digéré. Et je dois reconnaître qu'il n'a pas tout à fait tort. Mitterrand a quelque chose de mon papa, dans la physionomie. »[22]
- « Le Parti socialiste est à la dérive et n'a plus beaucoup d'idées à proposer, même à ses propres électeurs. »[41]
- Le Parti socialiste est à la dérive et n'a plus beaucoup d'idées à proposer, même à ses propres électeurs. J'aime bien un homme comme Bertrand Delanoë, et peut-être les quelques pistes que propose l'aile gauche du PS[41].
- « J'aurais voté pour le représentant de la gauche altermondialiste, écolo, José Bové. En l'état, je voterai sans doute Dominique Voynet, même si je préfère Yves Cochet. », entretien avec Véronique Mortaigne, Renaud : Je n'ai jamais écrit Sarko égale facho, Le Monde, .
- (Au sujet des élections présidentielles françaises de 2002) « Hormis les Verts, ils étaient tous pour le productivisme à tout crin, la mondialisation douce, voire, pour certains, le retour de la dictature du prolétariat. Bref, comme disait l'autre, toutes des salopes sauf Mamère. »[93]
- « Oh, moi, je vais voter Jospin, bien sûr, sans grand enthousiasme, surtout pour faire barrage au retour des bandits », Renaud Séchan, propos tenus sur le plateau du journal télévisé de Bruno Masure, France 2. Voir Renaud Séchan, Los Bandidos, Qui prennent aux pauvres pour donner aux riches, Charlie Hebdo, .
- Malgré cela, il admet qu'il aurait voté pour ce dernier aux élections de 2002 s'il avait su que le Front national se serait retrouvé au second tour : « Je suis effondré et je me sens responsable, car si on m'avait dit que Jospin arriverait derrière Le Pen, j'aurais voté pour lui. Même si je trouve que Jospin manque de charisme et qu'il a mené une politique sans ambition. », Ouest-France, .
- « Quand la génétique entre en cause dans une loi sur l'immigration, c'est dégueulasse. On n'est pas loin de l'eugénisme et du fascisme », entretien de Karine Vouillamoz, Le Matin, .
- « Dans une lettre de soutien lue par le député-maire Noël Mamère (Verts), mardi, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, le chanteur Renaud a pris la défense du chanteur basque[, Peio Serbielle,] en détention provisoire depuis le 3 octobre 2004. »[106].
- « Le déclic a été le passage à la télé, il y a un an, de la fille d'Ingrid, Mélanie Delloye-Betancourt, vingt ans : Je l'ai vue si digne, si belle ; physiquement, elle me faisait penser à ma fille, et j'ai fait un transfert affectif, j'ai imaginé Lolita, qui a l'âge de Mélanie, privée de sa maman depuis plus de trois ans. Voilà, ce sont des raisons irrationnelles, affectives qui m'ont poussé à m'engager. », entretien de Dominique Simonnet, Un Renaud sachant renauder, La Libre Belgique, .
- « Le déclic est venu avec la naissance de ma fille qui m'a fait ouvrir les yeux sur des problèmes fondamentaux. Avant, je ne vivais pas que pour moi, mais disons que je m'attachais plus aux Droits de l'Homme ou à des thèmes purement politiques ou sociaux. »[119]
- « Puis tous les potes que j'avais à Greenpeace France se sont fait virer par d'autres membres pour d'obscures raisons de pouvoir, de luttes intestines. J'ai trouvé ça tellement nul, je me suis dit, allez hop, je milite dans mon coin, tout seul, Quelques semaines après, il y a eu l'affaire du bateau de Greenpeace, le Rainbow Warrior, coulé en 1985. […] Et le plus étonnant, c'est qu'au bout du compte, ça s'est retourné contre le mouvement Greenpeace, avec la fermeture du bureau français. Quand mes copains ont été « démissionnés », ils ont monté une association qui s'appelle Robin des Bois et je les ai suivis. »[119].
- Au sujet de l'affaire du tunnel de Somport : « Des années à protester dans différents médias contre ce bétonnage prévu dans un des plus beaux paysages du monde, concerts de soutien aux opposants, manifestations judiciaires (notamment pour soutenir Éric Petetin, incarcéré une quinzaine de fois pour son activisme anti-tunnel), et, finalement, une vallée splendide défigurée par une voie express, mille camions par jour, les bétonneurs et le lobby des transports et de la vitesse ont gagné. »[120].
- Il a par exemple parrainé l'ourse slovène Palouma[120].
- Parmi lesquelles Geneviève de Fontenay, Surya Bonaly, Jean-Claude Van Damme et Alexandra Paul[122].
- « Le plus grand des paradoxes, de la part de mes adversaires actuellement en ce qui me concerne, c'est d'être soi-disant écolo et de rouler en 4x4. Je peux leur citer mille exemples de contradictions chez les écolos ! Alors oui, je roule en 4x4 non pas parce que j'aime les grosses voitures mais parce que j'ai un gros chien, un bébé, une poussette avec des roulettes d'un côté et des nacelles de l'autre, plus une poussette canne, plus deux guitares et trois bagages. »[124]
- « J'ai des problèmes avec la presse de gauche, en général ! Avec vous, avec l'Événement du jeudi, avec Libé. »[22]
- « Si Renaud Séchan est si déplorable, ce n’est pas parce qu’il joue au rouge, ni parce qu’il est esthétiquement trois fois nul et non avenu (auteur compositeur interprète), c’est parce qu’il est faux comme les blés (qu’il ramasse) : de la pointe des cheveux à celle des santiags, en passant par l’accent. »[132]
- « Avec Libé, ce sont des rapports conflictuels depuis toujours. Du jour où j'ai commencé à vendre des disques et avoir une certaine popularité, ils m'ont traité par le mépris ou le silence, avant de m'allumer. C'est un peu trop systématique pour que je puisse ne pas y être sensible. »[22]
- Voir notamment la chanson l’Aquarium de l'album Marchand de cailloux « Énervé par ces gauchos - Dev’nus des patrons bien gros - J’ai balancé mon journal par la f’nêtre - Comme j’suis un garçon réglo - J'ai visé le caniveau - Sur d'y r’trouvé l’rédacteur en chef », le mot journal étant substitué par Libération sur l'enregistrement live Paris-Provinces Aller/Retour. Dans le programme de Visage pâle attaquer Zénith, Renaud définit Libé comme un « quotidien centre-mou dont les pages culturelles servent à emballer le poisson. »
- À ce sujet Renaud raconte l'anecdote : « Je leur envoie un fax un petit peu saignant parce que je n'ai pas à me coucher devant un patron de presse aussi puissant soit-il. Je lui dis que ce sont des manières dignes de Minute, et effectivement, trois jours après, cet article est repris quasiment mot pour mot par Minute. Je l'ai faxé à Libé en signant : La preuve ! »[22].
- « Dans L'Événement, je me suis d'abord fait allumer par Patrice Delbourg, puis par un fouille-merde qui est allé dans les archives des Assedic du spectacle pour trouver qu'en 1980, j'avais touché des Assedic pendant huit mois. Ça m'a valu une page entière, il y a quelques mois. »[22]
- « De Télérama au Monde, en passant par les Inrockuptibles, Libération, le Point et le Nouvel Obs, ils ont été dans le meilleur des cas méprisants, au pire diffamatoires, insultants. Les mêmes qui m'avaient tressé des louanges un peu excessives sur mon album précédent Boucan d'enfer, qui était un disque triste, peu engagé — et qui n'est pas mon meilleur album même si paradoxalement c'est le plus gros succès discographique de ma carrière — m'ont assassiné avec le même excès sur l'album Rouge sang. À croire que ces gens-là me préfèrent malheureux. »[133]
- « Toute la presse populaire m'encense et la presse de gauche bourgeoise bohème, ou plutôt bourgeoise-bourgeoise, dite de gauche parisienne qui ne va pas en province, qui ne touche pas le cœur des gens dans les banlieues ou les cités, me reproche à moi d'avoir perdu toute légitimité populaire. »[124]
- « Je suis l'arrière-petit-fils d'un pasteur dont le père et le grand-père étaient pasteurs également. Bien que non-croyant, je revendique mon appartenance à cette communauté de cœur et d'esprit dont le nom « Protestants » sonne comme une identité. » Pour aller à gauche c'est par où ?, Renaud Séchan, Charlie Hebdo no 47, .
- « Ce sont les hommes pas les curés/Qui font pousser les orangers », Renaud Séchan, chanson La Ballade nord-irlandaise, Marchand de cailloux, 1991 ; « Moins nombreux malgré leur poids/Lolito-Lolita/Viennent curés et prélats/Ils prieront pour toi/Ils te diront : Ferme-là, /Travaille, consomme et tais toi, /Et le ciel t'appartiendra », Renaud Séchan, chanson Lolito-Lolita, À la Belle de Mai, 1994.
- « L'essentiel à nous apprendre (…) C'est l’amour de ton prochain », Renaud Séchan, chanson C'est quand qu'on va où ?, À la Belle de Mai, 1994.
- « J'évite tout ce qui accélère la vie. Sauf le tabac, là, j'ai du mal. D'où ma grande honte quand j'ai fait ma pub pour Kanterbraü et que le professeur Got m'a reproché de pousser les jeunes à boire, à se tuer au volant et à tuer des gens. Ça m'a foutu une grande claque, parce que je n'y avais pas pensé. Pour me donner bonne conscience, je me disais que je les faisais juste boire de la Kanterbraü plutôt que de la Heineken. J'ai été nul ! Tout ça parce que je voulais tâter d'autres métiers, voir si j'étais capable d'écrire un spot de pub. Si jamais je refais une pub, ce sera contre l'alcool. De toute façon, je ne bois plus. »[27]
- En cloque, Morgane de toi, Mistral gagnant, Baby-sitting blues, Il pleut, C'est pas du pipeau, Mon amoureux, C'est quand qu'on va où ?, Elle a vu le loup et Adieu l'enfance.
- « J’ai toujours dit que la musique était le véhicule pour mettre en valeur le texte et les mots. J’essaye de faire ça le mieux possible. Alors, des fois c’est un peu rock, des fois c’est un peu folk, des fois c’est un peu country, mais dans l’absolu, peu importe… »[140].
- « Pour ce qui est de la voix, je l’ai un peu retrouvée par rapport à 2002 et à mon album Boucan d’enfer. De toute façon, je n’ai jamais bien chanté et les gens ne sont pas là pour ma voix, que j’avais effectivement perdue en me malmenant avec le tabac- que je continue — mais aussi avec l’alcool — que j’ai arrêté. »[141]
- Par exemple, dans le conte qu'à écrit Renaud, Le petit oiseau qui chantait faux, l'oiseau est une métaphore du chanteur comme il est stipulé dans le mot de l'éditeur.
- « Je me sens un peu comme un fils de Brassens, et je revendique cette filiation. C’est quand même grâce à lui que j’ai voulu chanter, écrire des chansons. », entretien d'André Navarro, L'Indépendant no 42, .
- À la question « quel est le chanteur français que tu admires le plus ? », Renaud répond : « Vivant ? Alain Souchon. Disparu : Brassens. Disparu, mais toujours vivant ! »[144]
- « Ça m'a choqué, écœuré. Autrefois, un chanteur mettait dix ans à s'imposer : dix ans de scènes, de galas, de galères… Maintenant, on prend une poignée d'ados branchés qu'on fout dans un loft, trois pas de danse, un micro, ils sont stars ! Ils n'ont rien à vendre, rien à dire, rien à faire. Hallucinant ! », Renaud à propos des émissions comme Popstars et Star Academy, entretien de Catherine Schwaab, Paris Match, .
- Citation de Karl Tremblay des Cowboys fringants (lors du spectacle Renaud et les Cowboys fringants à Québec, )
- Renaud Séchan, A quoi sert la presse musicale ?, Paroles & Musique no 28, avril 1990. On peut aussi noter que, contrairement à ce que Renaud pense, il n'y a pas de trous dans le gruyère mais dans l'emmental.
- Bénabar : « C’est devenu dur aujourd’hui de penser ses textes en français sans penser à Renaud. C’est quelqu’un dont a priori tu ne peux pas dire qu’il ne t’a pas influencé. Tout comme Higelin. »[140]
- « J'évite tout ce qui accélère la vie. Sauf le tabac, là, j'ai du mal. D'où ma grande honte quand j'ai fait ma pub pour Kanterbraü et que le professeur Got m'a reproché de pousser les jeunes à boire, à se tuer au volant et à tuer des gens. Ça m'a foutu une grande claque, parce que je n'y avais pas pensé. Pour me donner bonne conscience, je me disais que je les faisais juste boire de la Kanterbraü plutôt que de la Heineken. J'ai été nul ! Tout ça parce que je voulais tâter d'autres métiers, voir si j'étais capable d'écrire un spot de pub. Si jamais je refais une pub, ce sera contre l'alcool. De toute façon, je ne bois plus. »[27]
- Seules trois chansons illustrées sont inédites par rapport aux BD précédentes : celles de Simon Léturgie, Rabaté et Chauvel & Lereculey.
- Seules trois chansons illustrées sont inédites par rapport à Renaud BD d'enfer de 2002 : celles de Guérineau, Terreur Graphique et d'Édith.
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- Renaud, La petite vague qui avait le mal de mer, dessins de Grill, Le Seuil, 1993 ; réédition Naïve, 2006 (ISBN 978-2-35021-088-9).
- Renaud, Le Petit oiseau qui chantait faux, dessins de Serge Bloch, animé par Gérard Lo Monaco, sur une musique d'Eduardo Makaroff et Paul Lazard, édition Naïve, 2005 (ISBN 978-2-35021-024-7)..
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- Droit dans mes Santiags…, Hugues Aufray, Alain Wodrascka, Monique Monnet, préface de Renaud, 2005 (ISBN 978-2841672844).
- Baptiste Vignol, Cette chanson qui emmerde le Front national, Baptiste Vignol, préface de Renaud, édition Mascara, 2007 (ISBN 978-2-35144-047-6).
- Les Aventures de Gérard Lambert, scénarisée par Renaud et dessinée par Jacques Armand, B diffusion, 1981.
- Renaud, Sans Zikmu, Paris, Champ Libre, (ISBN 2-85184-113-0), "Renaud est le seul auteur de chanson... à exprimer la révolte de sa génération révoltée... à avoir conquis l'audience de la jeunesse sauvage "(4e de couverture).
- Renaud et Gérard Lebovici, Correspondance volume 2, éditions Champ libre, Paris, 1981, pages 83 à 86 (ISBN 978-2-85184-131-5).
- Renaud, Comme un enfant perdu, autobiographie, XO éditions, Paris, 2016 (ISBN 978-2-84563-265-3).
- Thierry Séchan, Le Roman de Renaud, Monaco, Éditions du Rocher, , 214 p. (ISBN 2 268 05715 1, lire en ligne).
- Thierry Coljon et Renaud, « Renaud boit de l'eau et nous du petit lait Enchanté... Docteur Renaud ou Mister Renard ?, Au calme, dans son bistrot préféré, Renaud nous parle de son Boucan d'enfer », Le Soir, (consulté le ).
- Mathilde Doiezie, « Une double planche de Tintin appartenant à Renaud vendue 1,05 million d'euros », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
- « Renaud : après le livre, la BD ! », sur Nostalgie.fr, (consulté le ).
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- « Renaud : une "Putain d'expo" prolongée à la Philharmonie de Paris », sur francemusique.fr, (consulté le ).
- Récompenses attribuées par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles
- Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres, janvier 2013
- Sud Ouest, 7 septembre 2015
- « Grand prix de la Sacem 2018 : Renaud fatigué sur scène, mais « toujours debout » », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Disponible sur le site Internet de Trublion
Annexes
Bibliographie
De nombreux ouvrages, thèses et travaux universitaires, sont consacrés à Renaud :
- Pierre Tesquet, Portrait de Renaud, 1982 ;
- Régis Lefèvre, Renaud, Dès que le vent soufflera, Robert Favre, 1985 ;
- Catherine Paris, Hyperstar Renaud : de la zone au Zénith, Édition Tout sur, 1986 ;
- Thierry Séchan, Le Roman de Renaud, Éditions Seghers, 1988 (ISBN 978-2-232-10080-2) ;
- Sébastien Inion, Sur le chemin de Renaud, 1995 (ISBN 979-8-718-37559-6) ;
- Thierry Séchan, Renaud le livre, 1999 ;
- Thierry Séchan, Renaud, Éditions Seghers, 2002 (ISBN 978-2-232-12219-4) ;
- Laurent Berthet, Renaud le Spartacus de la chanson française, Éditeur Christian Bertot, 2002 (ISBN 978-2-86808-180-3) ;
- Titouan Lamazou, Renaud, vu par Titouan Lamazou, Éditions Gallimard, 2002 (ISBN 978-2-7424-1146-7) ;
- Thierry Séchan, Renaud, sa vie et ses chansons, Éditions Seghers, 2002 ;
- Méziane Hammadi, Renaud, de A à Z, Groupe Express Éditions, Les Guides MusicBook, 2003 (ISBN 978-2-84343-176-0) ;
- Régis Lefèvre, Renaud, deux vies retour gagnant, Éditions Favre, 2003 (ISBN 978-2-8289-0718-1) ;
- Nicolas Traparic, Renaud au pays des Gavroches, Ste Écrivains Associes, 2003 (ISBN 978-2-7480-1184-5) ;
- Thierry Séchan, Renaud bouquin d'enfer, Éditions du Rocher, (ISBN 978-2-268-03871-1) ;
- Jean-Louis Crimon, Renaud, J'ai lu, Librio musique, 2004 (ISBN 978-2-290-33748-6) ;
- Fabien Lecœuvre, Renaud, Vade Retro, 2004 (ISBN 978-2-84763-018-3) ;
- Méziane Hammadi, Renard doux, Renaud féroce, Groupe Express Éditions, 2005 (ISBN 978-2-84343-303-0) ;
- Delphine Gaston, L'Intégrale Renaud : Tout Renaud de A à Z, City Éditions, 2006 (ISBN 978-2-915320-80-0) (Renaud a souligné de nombreuses erreurs sur ce livre qui est sorti à son insu) ;
- Sam Bernett, Renaud : J'ai pas dit mon dernier mot, Albin Michel, 2006 (ISBN 978-2-226-15215-2) ;
- Méziane Hammadi, Parlez-vous le Renaud, Le Bord de l'eau, 2006 (ISBN 978-2-915651-52-2) ;
- Thierry Séchan, préface de David Séchan, Le Roman de Renaud, 2006 (ISBN 978-2-268-05715-6) ;
- Thierry Séchan et Jean-Louis Crimon, Renaud raconté par sa tribu, L'Archipel (ISBN 978-2-84187-801-7) ;
- Baptiste Vignol, Tatatssin, parole de Renaud, Tournon, 2006 ;
- Régis Chevandier (préf. Pascal Ory), Renaud : foulard rouge, blouson de cuir, etc. : construction d'un personnage social : 1975-1996, Paris Budapest Kinshasa etc, L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-02481-6, lire en ligne) ;
- Olivier Bovenisty, préface de Renaud, Renaud, l'argus énervant, Éditions Didier Carpentier, 2007 (ISBN 978-2-84167-489-3) ;
- Marc Large et Nicolas Traparic, préfaces de Muriel Huster et Christian Laborde, Renaud des Gavroches, Éditions La Lauze, 2009 (ISBN 978-2-35249-036-4) ;
- Joanin Emmanuelle, Renaud, ma mère et moi (roman), 2010 (ISBN 978-2-304-02152-3) ;
- Alain Wodrascka, Renaud, et s'il n'en reste qu'un, 2011 (ISBN 978-2755608649) ;
- Claude Fléoutier (préface de Thierry Séchan), Renaud, Putain de vie, 2012 (ISBN 978-2354253929) ;
- Sophie Philip, Renaud, éternel enfant..., 2014 (ISBN 979-1091882071) ;
- Johanna Copans, Le Paysage des chansons de Renaud : une dynamique identitaire, L’Harmattan, 2014 ;
- Erwan L'Éléouet, Renaud : Paradis perdu, 2015 (ISBN 978-2213693880) ;
- Hubert Mordain, Renaud l'idole , 2015 (ISBN 9782332888587) ;
- Alain Wodrascka, Renaud, le Rimbaud des faubourgs, Éditions Carpentier, , 160 p. (ISBN 978-2-841-67941-6) ;
- Baptiste Vignol, Renaud, Chansons d'enfer, éditions Gründ, 2016 ;
- Stéphane Loisy et David Séchan, Renaud, tournée générale ! : Le Phénix Tour, 2016-2017, Éditions Gründ, , 256 p. (ISBN 978-2-3240-2084-1) ;
- Hubert Mordain, Renaud le Phénix , 2017 (ISBN 9782414037285) ;
- David Séchan, Dans l'intimité de Renaud, Best of Company, , 192 p. (ISBN 978-2373364934) ;
- Baptiste Vignol, Renaud l'intégrale - L'histoire de ses disques, E/P/A, , 224 p. (ISBN 978-2-376-712-534).
Films documentaires
En 2002, Renaud a fait l'objet d'un documentaire de deux heures intitulé Renaud, le Rouge et le Noir, écrit par Didier Varrod et réalisé par Éric Guéret. Diffusé sur France 3 le , le documentaire a réuni 5,35 millions de téléspectateurs. Un second documentaire est réalisé par Serge Khalfon, et présenté par Laurent Delahousse sur France 2 le : Un jour, un destin - « Renaud, les raisons de la colère ». Un troisième documentaire, réalisé par Alain Teulère, est diffusé sur TMC le dans la série Il était une fois... - « Renaud ». Un quatrième documentaire, intitulé Renaud, on t'a dans la peau, écrit par Didier Varrod et réalisé par Nicolas Maupied, est diffusé sur France 3, à l'occasion de ses 63 ans, le . Le documentaire Renaud, en plein cœur, écrit par Didier Varrod, est diffusé sur M6, le .
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à la bande dessinée :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Dossier « Renaud, morgane de toi », dans les archives de la Radio télévision suisse en ligne.
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- Famille Séchan
- Membre des Enfoirés
- Nom de scène
- Acteur français de cinéma
- Acteur français de télévision
- Producteur français de musique
- Chanson réaliste
- Musique et humour
- Mononyme
- Collaborateur de L'Idiot international
- Collaborateur de Charlie Hebdo
- Chevalier de l'ordre de la Pléiade
- Commandeur des Arts et des Lettres
- Décoré en Belgique pour mérite culturel
- Grande Médaille de la chanson française
- Officier de l'ordre de la Couronne
- Prix Raoul-Breton
- Personnalité liée à l'argot
- Personnalité opposée à la corrida
- Élève du lycée Montaigne (Paris)
- Naissance en mai 1952
- Naissance dans le 15e arrondissement de Paris
- Antimilitariste français