Une société qui abolit toute aventure, fait de l'abolition de cette société la seule aventure possible

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Carte postale, Black Eye Press, Seattle, 1972.

Une société qui abolit toute aventure, fait de l’abolition de cette société la seule aventure possible ou Dans une société qui abolit toute aventure, la seule aventure possible c'est l'abolition de cette société sont des slogans de Mai 68[1],[2].

Origines[modifier | modifier le code]

La formule, reprise en graffiti[3] sur les murs de Paris, est de Raoul Vaneigem[4].

Elle passe l'Atlantique pour être reprise, en 1973, dans le livre-manifeste Do it de Jerry Rubin, un militant libertaire[5] et antimilitariste américain, cofondateur du mouvement Yippies.

Commentaire[modifier | modifier le code]

Pour l'historien Gérard Vincent : « Les adultes ont déçu parce que, souvent absorbés par leurs tâches quotidiennes, trop préoccupés de questions matérielles immédiates pour réfléchir et adapter leur jugement à l'évolution, ou, au contraire, devenus trop sceptiques pour inculquer la moindre règle de conduite à quiconque, ils ont laissé les enfants seuls face à des réalités peu enthousiasmantes. « Une société qui abolit toute aventure fait de l'abolition de cette société la seule aventure possible », écrit V. Vaneighem [sic]. Tout a été dit sur l'ennui sécrété par la société de consommation, au sein de laquelle la sécurité matérielle constitue l'objectif prioritaire. Il paraît évident que les jeunes, comme d'ailleurs les adultes, souffrent du manque d'imprévu caractéristique du monde contemporain. »[6]

Postérité[modifier | modifier le code]

  • Pour Jean-Paul Delevoye, en 2014 : « Un slogan anarchiste revoit le jour désormais dans nos métros ou sur nos murs une société qui abolit toute aventure fait de l'abolition de cette société la seule aventure possible »[7].

Carte postale[modifier | modifier le code]

Affiches[modifier | modifier le code]

  • Dans les années 1980-1990, le texte est repris sous forme d'affiche, à plusieurs reprises, par le mensuel belge Alternative libertaire[8],[9],[10].
  • Le texte est repris en affiche, sur fond rose, en 2012, dans la région de Besançon[11].

Citation libre[modifier | modifier le code]

  • Anne Lombard, Le Mouvement hippie aux États-Unis: une double aliénation, entre le rêve et la réalité, le salut et la perte, Casterman, 1972, page 18.

Bibliographie et sources[modifier | modifier le code]

  • Jean-Paul Delevoye, Forces et Fragilités de la société française, Conseil économique, social et environnemental, , page 37.
  • Guy Jalabert, Mémoires de Toulouse : ville d'hier, ville d'aujourd'hui, Presses universitaires du Mirail, 2009, page 94.
  • Groupe Incognito, "Slogans de " in Le Cabaret des utopies, 2008, page 7.
  • Richard Martel, INTER. 20 ans d’histoire, Inter : art actuel, n° 70, 1998, page 2.
  • Jean Brun, La nudité humaine, Fayard, 1973, page 164.
  • Jean-Philippe Legois, Les Slogans de 68, EDI8, 2010, extraits en ligne.
  • Julien Besançon, « Les murs ont la parole », journal mural, Mai 68, Tchou éditeur, 1968.
  • (en) Sarah Alyn-Stacey (dir.), May ’68 : Graffiti et slogans de mai ‘68 in SF ideas into politics, University of Dublin, Trinity College, Department of French, 2010-2011, page 72.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bureau of public secrets, « Graffiti de Mai 1968 », sur bopsecrets.org, .
  2. Lukas Stella, « Graffiti, slogans, détournements de pub pendant les événements de mai 1968 », sur Inventin, .
  3. Anne Archet, « Abolir la société », sur Lubricités, .
  4. Jean Berthaut, Parisquat : des squats politiques à Paris, 1995-2000, Atelier de création libertaire, 2008, page 5.
  5. Jean-Paul Laurens, Épistémologie, éthique et politique, n°14-15, Cahiers de l'Imaginaire, 1997, page 165.
  6. Gérard Vincent, Le peuple lycéen : enquête sur les élèves de l'enseignement secondaire, Gallimard, 1974, page 107.
  7. Rencontre, L'Avenir, Jeune Chambre économique française, n°157, page 19.
  8. Alternative libertaire, n°139, juin 1992, Fédération internationale des centres d'études et de documentation libertaires : voir en ligne.
  9. Centre International de Recherches sur l'Anarchisme (Lausanne) : « Une société qui abolit toute aventure, fait de l’abolition de cette société la seule aventure possible », Bruxelles (Belgique), ASBL 22 mars, 1982, voir en ligne.
  10. L'Éphéméride anarchiste : citation de Jerry Rubin.
  11. « Une société qui abolit toute aventure fait de l’abolition de cette société la seule aventure possible », sur fragmentdetags.net, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]