Aiguèze
Aiguèze | |||||
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![]() Blason |
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Occitanie | ||||
Département | Gard | ||||
Arrondissement | Nîmes | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Gard Rhodanien | ||||
Maire Mandat |
Charles Bascle 2020-2026 |
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Code postal | 30760 | ||||
Code commune | 30005 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Aiguezois | ||||
Population municipale |
214 hab. (2018 ![]() |
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Densité | 11 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 44° 18′ 15″ nord, 4° 33′ 23″ est | ||||
Altitude | Min. 40 m Max. 405 m |
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Superficie | 20,03 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Pont-Saint-Esprit (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Pont-Saint-Esprit | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
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Liens | |||||
Site web | aigueze.fr | ||||
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Aiguèze est une commune française située dans le département du Gard en région Occitanie.

Géographie[modifier | modifier le code]
Localisation[modifier | modifier le code]
Au Sud des Gorges de l’Ardèche face à Saint-Martin-d'Ardèche nous trouvons la commune d'Aiguèze. Elle est limitrophe avec Le Garn, Laval-Saint-Roman, Saint-Christol-de-Rodières, Salazac et Saint-Julien-de-Peyrolas dans le Gard. Au nord elle partage sa limite, L'Ardèche, avec Saint-Remèze et Bidon dans le département voisin.
Géologie et relief[modifier | modifier le code]
Depuis la Révolution, qui lui fit perdre les terroirs des communes actuelles de Laval-Saint-Roman dans le Gard et de Saint-Martin-d'Ardèche en Ardèche, la commune est en grande partie constituée de bois et de garrigues en bordure du vaste plateau urgonien (altitude moyenne 300 à 400 m) que trouent les gorges de l'Ardèche : toute la moitié sud du canyon est sur son territoire. Le village qui, vu de l'Ardèche côté nord, est en raide surplomb sur la rivière, se trouve en fait dans une légère combe, sur une faille propice aux sources ou résurgences - d'où son nom qui rappelle l'eau, aigo. Une étroite paroi calcaire verticale exhausse le bord de la falaise et a permis l'installation précoce d'une forteresse (restes de donjon et de tour des XIe et XIIe siècles dominant au sud le village, au nord toute la perspective de fin de l'Ardèche jusqu'au Rhône et au mont Ventoux). Le reste du terroir est composé d'alluvions anciennes, souvent caillouteux, propice au vignoble et à l'olivier, avec le vallonnement du ruisseau ou vallat d'Aiguèze au lit partiellement asséché (moulin ancestral de la Roquette).[réf. nécessaire]
Hydrographie[modifier | modifier le code]
La région est soumise à des épisodes méditerranéens ; ainsi le 9 août 2018, lors d'une crue du Valat d'Aiguèze, ce dernier est devenu un « torrent de quinze mètres de large[1]. »
Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Selon la terminologie définie par l'Insee et le zonage publié en 2020, Aiguèze est une commune rurale, car elle n'appartient à aucune unité urbaine[Note 1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pont-Saint-Esprit, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 5 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].
Toponymie[modifier | modifier le code]
Histoire[modifier | modifier le code]
Perché sur la falaise qui domine l'Ardèche à la fin de ses gorges, la forteresse d'Aiguèze (XIe-XIIe siècle) évoque les rivalités entre les barons d'Aiguèze, vassaux des comtes de Toulouse, et les comtes-évêques de Viviers. La concurrence entre ces deux grands seigneurs se termine lors de la croisade contre les Albigeois et la victoire du roi de France allié au Pape. Lors de la Guerre de Cent Ans, la région est régulièrement ravagée par les grandes compagnies (soldats déserteurs et bandits de grand chemin) : c'est la période des Jacqueries. Dans la région, les Tuchins s'emparent de plusieurs cités, dont celle d'Aiguèze[6] en enivrant la garnison. Le roi de France mobilise une véritable armée pour reprendre la forteresse qu'il détruit de fond en comble : en 1384, il reste neuf feux à Aiguèze, alors qu'aux temps de sa splendeur 500 hommes d'armes et plus d'un millier de personnes y vivaient. Aiguèze ne s'en remettra jamais. Dans la deuxième moitié du XVe siècle, la population est partiellement revenue. Un hôpital fortifié est construit. Au siècle suivant, l'église est agrandie (porche de 1552) et de nombreux bâtiments sont relevés. Dans bien des maisons, les rez-de-chaussées ont des voûtes romanes du XIe ou XIIe siècle, et les étages des fenêtres à meneaux Renaissance. Le XIXe siècle est celui d'une relative prospérité agricole en polyculture et petit élevage. Une filature de soie s'installera sur la Roque surplombant l'Ardèche. À la fin du siècle, la crise du phylloxéra anéantit le vignoble. Le début du XXe siècle a deux visages : Aiguèze paie un lourd tribut à la Grande Guerre : un tiers des hommes valides n'en reviennent pas. Mais grâce notamment au mécénat de Mgr Fuzet, archevêque de Rouen et enfant du pays, Aiguèze change tout en conservant son caractère médiéval : autour de 1915, plantation de platanes, aménagement du jeu de boules, rénovation de l'église (clocher octogonal devenu gothique, fresques néo-gothiques de la nef), restauration de l'Escalo, chemin qui descend du Castelas jusqu'à l'Ardèche où se dressent les ruines de Borian, un ancien hameau de pêcheurs. Depuis 1905, un pont suspendu au quartier de la Blanchisserie relie Aiguèze à Saint-Martin-d'Ardèche. Sous l'impulsion de Robert Fruton, lié par sa femme et son beau-père Edmond Bascou, à la famille Romanet dont est issu, Mgr Fuzet, l'église d'Aigueze a été restauré à la fin du XXème siècle (toiture, peintures intérieures, vitrail de la nativité).[réf. nécessaire]
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Administration municipale[modifier | modifier le code]
Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 100 et 499, le nombre de membres du conseil municipal est de 11[7].
Liste des maires[modifier | modifier le code]
Rattachements administratifs et électoraux[modifier | modifier le code]
Aiguèze fait partie de la communauté de communes de Valcèzard et de la communauté d'agglomération du Gard rhodanien.
Population et société[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
Les habitants s'appellent les Aiguezois[10]. Les habitants sont surnommés Rasclets par les habitants de Saint-Martin-d'Ardèche en bord de rivière, qu'eux-mêmes dénomment des Trempe-quieù. On se perd en conjectures sur le sens de ce surnom, lo rasclet étant en occitan, domaine provençal-rhodanien, un râle d'eau, oiselet présent localement[11]. S'agit-il d'une éponymie au titre qu'un Aiguézois serait râleur, ou d'une métathèse par péri-francisation du verbe rascla/râcler, suggérant une âpreté sinon au gain, du moins à la conservation avide de ce qui est en propre ? Même le conte provençal de la vielha cabrassa d'Igueso qui ne voulait pas passer l'Ardèche, faisant choir lo Tonin et sa frenno dins l'aigo ne donne pas d'éclaircissement convaincant (il ferait plus figure de témoignage de l'attachement communautaire véritablement profond liant les Aiguézois entre eux, cabras incluses).
Évolution démographique[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[13].
En 2018, la commune comptait 214 habitants[Note 3], en diminution de 0,93 % par rapport à 2013 (Gard : +1,67 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Pyramide des âges[modifier | modifier le code]
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est la suivante :
- 50 % d’hommes (0-14 ans = 13,6 %, 15 à 29 ans = 20,9 %, 30 à 44 ans = 16,4 %, 45 à 59 ans =25,5 %, plus de 60 ans =23,6 %)
- 50 % de femmes (0-19 ans = 17,3 %, 15 à 29 ans = 10,9 %, 30 à 44 ans = 19,1 %, 45 à 59 ans =25,5 %, plus de 60 ans =27,2 %).
Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est égale à la population féminine.
Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
Le village comporte plusieurs sites classés ou inscrits à l'inventaire des monuments historiques, à savoir :
- l'église Saint-Roch ;
- la grotte Chabot, qui renferme de nombreuses gravures pariétales solutréenes ;
- la grotte aux points ;
- le dolmen de Pié de Mounié.
Le four communal construit en 1885 dans le quartier de la Roquette construit pour les mineurs de phosphate et de potasse.
Un pont suspendu sur l'Ardèche relie Aiguèze à Saint-Martin-d'Ardèche (dans l'Ardèche). Il a été ouvert à la circulation en 1905[17].
Pont suspendu reliant Saint-Martin-d'Ardèche à Aiguèze.
Sur l'ancienne place de la ville fortifiée, une plaque murale commémore le séjour entre 1706 et 1777 d'Honoré Agrefoul, inventeur supposé de l'absinthe et personnage fictif né de l'imagination d'un plaisantin d'Arles qui inaugura l'inscription en 1985 déguisé en François Mitterrand[18],[19]. La plaque indique que, de nos jours, ce breuvage est appelé pastis, ce qui est une contre-vérité manifeste.
En 2005, Aiguèze est la première commune du Gard à adhérer à l'association propriétaire de la marque de certification Les Plus Beaux Villages de France. Le , l’événement a été marqué par une grande fête médiévale costumée.[réf. nécessaire]
Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]
Le Sentier de grande randonnée 4 (GR4) Méditerranée-Océan traverse le village vers la garrigue, les bois de Ronze (dolmens, avens) et Orgnac-l'Aven. Des chemins de randonnée sont balisés.
Les gorges de l'Ardèche sont situées, pour leur moitié sud, sur le territoire d'Aiguèze. Le site paléolithique de Castel Viel surplombe l'Ardèche au milieu des gorges.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Frédéric Fuzet (1839-1915), prêtre puis évêque et archevêque. Bienfaiteur du village dont sa mère était native.
Héraldique[modifier | modifier le code]
Les armes d'Aiguèze se blasonnent ainsi : D'azur au pal fuzelé d'argent et de sinople[20]
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Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Léon Alfred Jouen (chanoine), Aigueze: le village, le château, l'église, Imprimerie de la Vicomté, 1911
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- « Site Officiel de la mairie d'Aiguèze », sur Le site de la mairie d'Aiguèze. (consulté le 7 février 2015)
- « Insee - Chiffres clés : Aiguèze », sur www.insee.fr (consulté le 7 février 2015)
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Une commune rurale est une commune n'appartenant pas à une unité urbaine. Les autres communes sont dites urbaines.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- « Intempéries dans le Gard : un Allemand de 70 ans porté disparu », sur midilibre.fr (consulté le 5 mars 2020).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le 4 décembre 2020)
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le 4 décembre 2020)
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le 4 décembre 2020)
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le 4 décembre 2020)
- Vincent Challet, « La révolte des Tuchins : banditisme social ou sociabilité villageoise ? », Médiévales, vol. 17, no 34, , p. 101–112 à la page 109 (DOI 10.3406/medi.1998.1418, lire en ligne, consulté le 25 juillet 2020)
- art L. 2121-2 du code général des collectivités territoriales.
- « Élection du conseil municipal », sur le site du quotidien Midi libre, (consulté le 26 juillet 2020).
- « Syndicat des Gorges : Charles Bascle part à la retraite », sur le site du quotidien Le Dauphiné libéré, (consulté le 26 juillet 2020).
- habitants.fr, « Gard > Aiguèze (30760) » (consulté le 22 juillet 2012)
- Lou Pichot Tresor de Xavier de Fourvières, 1902, réédition Marcel Petit 1978
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « le site de l'Insee », sur www.recensement-2007.insee.fr (consulté le 7 février 2015)
- « Pont suspendu de Saint-Martin (Aiguèze/Saint-Martin-d'Ardèche, 1905) | Structurae », sur Structurae (consulté le 8 novembre 2016)
- Pierre-André Delachaux, « « Les années vertes ou la fée au fond du verre », sur doc.rero.ch (consulté le 7 février 2015) », Nouvelle revue neuchâteloise, 1997, no 54, p. 3.
- « The History of Absinthe, Revised », sur www.feeverte.net (consulté le 7 février 2015)
- Gallica, « Folio 127, Armorial Général de France de Charles D'Hozier » (consulté le 22 juillet 2012)