Baume-les-Messieurs

Baume-les-Messieurs | |
![]() Site de Baume-les-Messieurs. |
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![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Jura |
Arrondissement | Lons-le-Saunier |
Canton | Poligny |
Intercommunalité | Communauté de communes Bresse Haute Seille |
Maire Mandat |
Pascal Cardinal 2014-2020 |
Code postal | 39210 et 39570 |
Code commune | 39041 |
Démographie | |
Gentilé | Baumois |
Population municipale |
175 hab. (2015 ![]() |
Densité | 13 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 42′ 31″ nord, 5° 38′ 57″ est |
Altitude | Min. 277 m Max. 572 m |
Superficie | 13,09 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | baumelesmessieurs.fr |
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Baume-les-Messieurs est une commune française, située dans le département du Jura en région Bourgogne-Franche-Comté. C'est une Cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté labellisée par l'association Les plus beaux villages de France.
Sommaire
Géographie[modifier | modifier le code]
Baume-les-Messieurs se situe au fond d'un cirque, entouré par des falaises hautes d'une centaine de mètres entaillant le premier plateau jurassien : il s'agit d'une des reculées les plus célèbres du Jura.
Communes limitrophes[modifier | modifier le code]
Histoire[modifier | modifier le code]
Le site de Baume-les-Messieurs est occupé depuis la préhistoire : trace d'abris sous roche, mobilier protohistorique et gallo-romain.
Si les fouilles archéologiques menées dans l'abbaye durant l'hiver 2011-2012 laissent envisager des constructions antérieures, ce n'est qu'au IXe siècle que Baume-les-Messieurs entre dans l'Histoire.
En 888, le roi de Provence Rodolphe Ier fait don de la cella de Baume à Bernon, aristocrate bourguignon qui a fondé sur ses terres de Gigny sur Suran une abbaye dans laquelle il applique sa relecture de la règle de saint Benoit.
Bernon développe le monasterium de Baume et, selon la tradition, c'est de là qu'en 910, à la demande de Guillaume d'Aquitaine, il part, accompagné de six moines de Baume et six moines de Gigny, fonder l'abbaye de Cluny.
L'abbaye de Baume-les-Moines, tel est alors son nom, prospère : sa réputation est grande et, dans le contexte de la réforme grégorienne (XIe siècle) qui invite les laïcs à abandonner au profit de l’Église les biens religieux qu'ils possèdent, elle reçoit de fort nombreuses donations auxquelles s'ajoutent celles données pour sauver les âmes. Au XIIe siècle, elle accueille une quarantaine de moines, possède une centaine de dépendances (prieuré, églises) et de nombreuses terres : c'est une des plus puissantes abbayes du diocèse de Besançon.
Cependant Baume-les-Moines, tout en suivant la règle clunisienne,veut garder son indépendance alors que Cluny voudrait la réduire au rang de prieuré, ainsi qu'elle a fait pour Gigny. Les conflits se multiplient. L'empereur Frédéric Barberousse, comte de Bourgogne, opposé au Pape que soutient Cluny, va même jusqu'à lui décerner en 1157 le titre d'abbaye impériale, titre qu'elle ne garde cependant pas car, en 1177, Frédéric Barberousse se soumet à la papauté et Baume doit revenir dans le giron de Cluny. Néanmoins elle ne s'avoue pas vaincue et ce n'est qu'au XIIIe siècle qu'un compromis est enfin trouvé : elle garde son titre d'abbaye et ses abbés occupent la troisième place après ceux de Cluny et Moissac.
Au XVe siècle, l'abbaye passe en commende. Nombre d'abbés se contentent de toucher les revenus mais certains laissent leur nom dans l'histoire : Amé de Chalon, Guillaume de Poupet, pour l'importance des travaux, mais aussi Jean de Watteville, personnage haut en couleurs, connu pour son rôle lors du rattachement de la Franche-Comté à la France.
Mais comme dans d'autres abbayes la discipline se relâche, les moines, ayant obligatoirement seize quartiers de noblesse, abandonnent le dortoir pour des appartements plus confortables, vivent de leur prébende et, en 1759, l'abbaye est sécularisée, les moines prennent le titre de chanoines et Baume-les-Moines devient Baume-les-Messieurs.
À la veille de la Révolution, il ne reste que dix chanoines. En 1790, les bâtiments de l'abbaye, déclarés biens nationaux, sont vendus aux habitants du village qui obtiennent que l'église abbatiale devienne l'église paroissiale en lieu et place de l'église Saint Jean située à l'entrée du village et jugée trop petite.
Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom de Baume-le-Jura[1].
Économie[modifier | modifier le code]
Héraldique[modifier | modifier le code]
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D’azur aux deux clés d’or, les anneaux en losange pommeté en sautoir, celle en barre brochant sur celle en bande. |
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[3]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[4].
En 2015, la commune comptait 175 habitants[Note 1], en diminution de 7,89 % par rapport à 2010 (Jura : -0,36 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
Baume-les-Messieurs possède un riche patrimoine architectural qui lui permet de bénéficier des labels de Cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté et de Plus beaux villages de France.
Patrimoine religieux[modifier | modifier le code]
- Abbaye Saint-Pierre XIe siècle. Elle fait l'objet d'un classement partiel au titre des monuments historiques depuis 1862 et d'inscriptions depuis 1929 et 1933[6].
- Chapelle Notre-Dame.
- Chapelle Gindre XIXe siècle, située au lieu-dit Roche[7].
- Croix de La Peyrouse (cimetière) (XVe siècle). Site inscrit depuis 1964[8]
- Croix du Pré Saint-Jean (XVIe siècle), classée MH depuis 1907, avec la fontaine attenante[9].
- Croix du Pois (XVIe siècle et XIXe siècle), située au Pré Saint-Jean, et classée MH depuis 1907. Le site est également inscrit depuis 1964[10].
- Église Saint-Jean-Baptiste. Située à l'entrée de la commune, au lieu-dit La Peyrouse. Elle fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1998[11].
- Oratoire de la Toupe (XIXe siècle). Le site est inscrit depuis 1964[12].
- Oratoire du Champ du Bri (XIXe siècle). Le site est inscrit depuis 1964[13].
Patrimoine civil[modifier | modifier le code]
- Fermes du XVIe siècle au XVIIIe siècle. Le site est inscrit à l'IGPC depuis 1964[14].
- Manoir (XVe siècle). Le site est inscrit à l'IGPC depuis 1964[15].
- Pont de La Peyrouse, sur la Seille (XIXe siècle). Le site est inscrit à l'IGPC depuis 1964[16].
- Pont 1 de Favroz, sur la Seille (XIXe siècle). Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1929, et à l'IGPC depuis 1964[17].
- Pont 2 de Favroz, sur la Seille (XIXe siècle). Le site est inscrit à l'IGPC depuis 1964[18].
- Vieux pont sur la Seille (XIIIe siècle). Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1929[19].
Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]
- Cirque, classé *** et Natura2000[20] avec sa reculée, ses cascades des Tufs, et ses grottes.
Baume-les-Messieurs dans les arts et lettres[modifier | modifier le code]
Cinéma[modifier | modifier le code]
Certaines scènes des films suivants ont pour décor Baume-les-Messieurs :
- Les Misérables (1995), de Claude Lelouch ;
- Le Rouge et le noir (1998), de Jean-Daniel Verhaeghe ;
- Avril (2006), de Gérald Hustache-Mathieu ;
- Quelques scènes tournées par Jean-Pierre Mocky.
Chanson[modifier | modifier le code]
Le « village perdu au fond de la vallée » de la chanson Les Trois Cloches, écrite en 1939, par Jean Villard dit Gilles, et interprétée par Édith Piaf et les Compagnons de la chanson en 1945, désigne Baume-les-Messieurs, où se serait égaré l'auteur, en route pour Paris. Quant au protagoniste de la chanson, Jean-François Nicot, il est directement inspiré de François Nicot (1858-1929), de l'écart de Sermu, dont Gilles a vu la tombe dans le cimetière du village[Note 2].
Littérature[modifier | modifier le code]
Le village sert, avec celui de Château-Châlon, à quelques kilomètres, de cadre à une partie du roman christologique, "La Cinquième source", de Pierre Desjardins, paru en 2008 aux éditions Dorval[21]
Personnalités[modifier | modifier le code]
nées dans la commune[modifier | modifier le code]
- Sylvain Sauvage, de son vrai nom Félix Roy (1888-1948), illustrateur.
liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Carlo Rim (1905-1989), scénariste
- Josette Coras (1926-2008), peintre, graveur, sculpteur. Elle habita de très nombreuses années le logis abbatial devenu aujourd'hui lieu d'expositions et où l'on peut découvrir les différents aspects de son travail.
- Pierre Gascar (1916-1997), écrivain. Prix Goncourt 1953.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- R.Locatelli, P.Gresser, R.Fieter, G.Moyse,J.Courtieu, L'abbaye de Baume-les-Messieurs, ed. Marque-Maillard, 1978
- R.LocatelliSur les chemins de la perfection.Moines et chanoines du diocèse de Besançon, 1060-1220, publication de l'Université de Saint Etienne, 1992
- D.Riche L'ordre de Cluny à la fin du Moye-Age, publication de l'Université de Saint Etienne, 2001
- Léon A.Roy L'abbaye de Baume-les-Messieurs, Baume-les-Messieurs, 1928
- M.J. Roulière-Lambert et S.Roy-Lebreton coord., Baume-les-Messieurs, Mère de Clunycoll.Franche-Comté.Itinéraires jurassiens, Centre Jurassien du Patrimoine, 2009
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Baume-les-Messieurs sur le site de l’Institut géographique national
- Site officiel de la commune de Baume-les-Messieurs
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2018, millésimée 2015, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2017, date de référence statistique : 1er janvier 2015.
- Les trois cloches symbolisent les trois moments importants de la vie : la naissance (et le baptême), le mariage, la mort. Une tradition locale y voit aussi une allusion au tintement simultané des cloches de l'abbaye et de l'église Saint-Jean-Baptiste de Baume, ainsi que de l'église Saint-Antoine des Granges-sur-Baume, commune dominant la reculée.
Références[modifier | modifier le code]
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Préfecture du Jura, Liste des maires élus en 2008, consulté le 2 mai 2010
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015.
- « Abbaye », notice no PA00101814, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Chapelle Gindre », notice no IA00015398, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Croix du cimetière », notice no IA00015395, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Croix du Pré Saint-Jean », notice no PA00101815, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Croix du Pois », notice no IA00015403, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Eglise Saint-Jean-Baptiste », notice no IA00015394, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Oratoire de la Toupe », notice no IA00015391, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Oratoire du Champ du Bri », notice no IA00015402, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Fermes », notice no IA00015388, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Manoir », notice no IA00015390, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Pont de La Peyrouse », notice no IA00015397, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Pont de Favroz 1 », notice no IA00015400, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Pont de Favroz 2 », notice no IA00015401, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Vieux pont », notice no PA00101816, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Inventaire National du Patrimoine Naturel
- Site de l'auteur Pierre Desjardins