Aulas est une commune rurale qui compte 451 habitants en 2020, après avoir connu un pic de population de 1 000 habitants en 1846. Elle est dans l'agglomération de Vigan et fait partie de l'aire d'attraction du Vigan. Ses habitants sont appelés les Aulasiens ou Aulasiennes.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant[1].
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000
Moyenne annuelle de température : 12,7 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 3 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 12,2 j
Nombre de jours de précipitation en janvier : 8,8 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 4 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[4] complétée par des études régionales[5] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Le Vigan », sur la commune du Vigan, mise en service en 1965[6] et qui se trouve à 2 km à vol d'oiseau[7],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 13,5 °C et la hauteur de précipitations de 1 405,8 mm pour la période 1981-2010[8].
Sur la station météorologique historique la plus proche, « Millau », sur la commune de Millau, dans le département de l'Aveyron, mise en service en 1964 et à 42 km[9], la température moyenne annuelle évolue de 10,7 °C pour la période 1971-2000[10], à 10,9 °C pour 1981-2010[11], puis à 11,3 °C pour 1991-2020[12].
La commune fait partie de la zone de transition des Cévennes, un territoire d'une superficie de 116 032 ha reconnu réserve de biosphère par l'UNESCO en 1985 pour la mosaïque de milieux naturels qui la composent et qui abritent une biodiversité exceptionnelle, avec 2 400 espèces animales, 2 300 espèces de plantes à fleurs et de fougères, auxquelles s’ajoutent d’innombrables mousses, lichens, champignons[16],[17].
Carte de la ZNIEFF de type 2 localisée sur la commune.
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 2[Note 5] est recensée sur la commune[18] :
les « vallées amont de l'Hérault » (21 533 ha), couvrant 23 communes dont 22 dans le Gard et 1 dans l'Hérault[19].
Aulas est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[20],[I 1],[21].
Elle appartient à l'unité urbaine du Vigan, une agglomération intra-départementale regroupant 6 communes[I 2] et 7 102 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[I 3],[I 4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Vigan, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 20 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 5],[I 6].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (56,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (58,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (56,4 %), zones urbanisées (22,6 %), zones agricoles hétérogènes (13,9 %), prairies (7,1 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Coudoulous et le Souls. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1994 et 2011[25],[23].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Aulas.
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[26]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 45,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 305 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 270 sont en en aléa moyen ou fort, soit 89 %, à comparer aux 90 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[27],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[28].
On peut lire dans les chartes anciennes : Aulaz in pago Arisdendis (XIIe siècle), Aulatis dans une bulle pontificale de 1156, Aulatio (1239), puis Avolacium lors du dénombrement de la sénéchaussée en 1384.
Nom de domaine formé avec le suffixe -atis sur le nom de personne latin Aulus.
Ses habitants se nomment les Aulasiens, Aulasiennes.
La famille de Bermond d'Anduze et de Sauve gouverne en Cévennes un vaste territoire : la baronnie d'Hierle qui comprend 22 paroisses et 12 châteaux. Lors de la croisade contre les Albigeois, la baronnie est confisquée par le roi de France, les châteaux et forteresses sont démantelés. Elle n'est restituée aux Bermond que très diminuée. D'abord établi à Roquedur, le siège de la baronnie d'Hierle est transféré à Aulas en 1243. En 1275, le baron accorde de nombreux droits et franchises à la cité et à ses habitants. Par la suite, les Bermond cèdent la baronnie à Pons de Saint-Just, évêque de Béziers, lequel la transmet à la famille de Pierre de Pierrefort avant qu'une autre lignée, les Montfaucon, n'en fasse l'acquisition en 1541. Si Le Vigan est une terre ecclésiastique et royale, dans la vallée voisine, Aulas est une petite cité commerçante et active où demeure le baron d'Hierle, premier seigneur des Cévennes de l'Ouest après le roi.
Le Coudoulous, depuis la rive, à proximité du moulin. Des habitations qui longent la rivière sont distinguables.
Au XVIe siècle, la population d'Aulas devient majoritairement protestante. Le baron d'Hierle, Fulcrand de Montfaucon s'oppose avec violence à l'installation de la Réforme et aux pasteurs envoyés prêcher celle-ci. À son château d'Aulas, il préfère séjourner dans sa forteresse de Vissec située en terres restées catholiques ou bien au château Lombard au Vigan, l'actuel Hôtel de Vissec.
Du Moyen Âge au XVIIIe siècle, Aulas est un centre lainier important des vallées viganaises grâce à ses manufactures de draps qui transforment la laine des brebis des Causses et emploient un grand nombre d'ouvriers. À partir de 1750, cette industrie est concurrencée par les fils de soie et de coton avec lesquels sont tricotés bas et collants. Ce dynamisme économique est complété par la diffusion des idées des Lumières portées et défendues par quelques familles locales : les Bérenger de Caladon à Clapices, les Quatrefages à la Capelle…
En 1789, Alexandre de la Tour du Pin est le dernier porteur des titres de baron d'Hierle et gouverneur de la ville d'Aulas. La Révolution entraîne la fin de la baronnie d'Hierle et Aulas perd son titre de ville et les franchises dont elle jouissait depuis 1275.
Les troubles et les guerres qui s'ensuivent désorganisent les ateliers et les filières d'exportation.
Il faut attendre la Restauration et la paix retrouvée pour que l'essor bonnetier permette à Aulas de connaître un nouvel âge d'or symbolisé par les vastes filatures édifiées dans la seconde moitié du XIXe siècle. L'économie textile et l'agriculture participèrent à l'essor du village jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[30].
En 2020, la commune comptait 451 habitants[Note 8], en diminution de 5,05 % par rapport à 2014 (Gard : +2,1 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 269 personnes, parmi lesquelles on compte 73,4 % d'actifs (61,6 % ayant un emploi et 11,8 % de chômeurs) et 26,6 % d'inactifs[Note 10],[I 9]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction du Vigan, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 3],[I 12]. Elle compte 70 emplois en 2018, contre 90 en 2013 et 98 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 172, soit un indicateur de concentration d'emploi de 40,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 51,7 %[I 13].
Sur ces 172 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 36 travaillent dans la commune, soit 21 % des habitants[I 14]. Pour se rendre au travail, 83,9 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,8 % les transports en commun, 8,9 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 5,4 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 15].
28 établissements[Note 11] sont implantés à Aulas au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 12],[I 16].
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 25 % du nombre total d'établissements de la commune (7 sur les 28 entreprises implantées à Aulas), contre 30 % au niveau départemental[I 17].
La poterne, entrée médiévale du village sur les rives du Coudoulous.
Anciens moulins et lavoirs.
La place où l'on peut admirer les façades médiévales et le griffe.
Château des barons d'Hierle.
Vieux pont médiéval.
Maison Teissier du Cros bâtie entre le XVIIIe et le XIXe siècle.
Filature de soie Pelon édifiée en 1852 par Hippolyte Pelon. Agrandie en 1866. Devient propriété des Teissier du Cros puis des Bresson. Elle devient bonneterie de nylon puis ferme ses portes dans les années 1970.
Porte de la Capelle.
Les traouquets, étroits passages entre les maisons permettant le passage des personnes et la ventilation des rues du vieux villages.
Château de la Capelle. Appartenant à la famille des Quatrefages avant de revenir aux Bousquet de Florian.
Monument des prédicants sur la D 48 érigé en 1929 faisant mémoire des prédicants Teissier, Bénézet et Roussel mis à mort à Montpellier au XVIIIe siècle.
Château de Clapices, résidence des Bérenger de Caladon.
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
↑La réglementation dans la zone périphérique du parc, dite zone d'adhésion, est plus souple, afin bénéficier d'investissements d'ordres économique, social et culturel afin de freiner l'exode rural et de développer l'équipement touristique de la région.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[34].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )