Turenne (Corrèze)
Turenne | |||||
![]() Vue générale. | |||||
![]() Blason |
|||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | ![]() |
||||
Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Corrèze | ||||
Arrondissement | Brive-la-Gaillarde | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Bassin de Brive | ||||
Maire Mandat |
Yves Gary 2020-2026 |
||||
Code postal | 19500 | ||||
Code commune | 19273 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Viscomtins ou Turennois | ||||
Population municipale |
825 hab. (2018 ![]() |
||||
Densité | 29 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 03′ 15″ nord, 1° 34′ 57″ est | ||||
Altitude | Min. 140 m Max. 408 m |
||||
Superficie | 28,03 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Brive-la-Gaillarde (commune de la couronne) |
||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Pantaléon-de-Larche | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : Corrèze
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
| |||||
modifier ![]() |
Turenne (Torèna en occitan) est une commune française située dans le département de la Corrèze en région Nouvelle-Aquitaine.
Les habitants s'appellent les Viscomtins, en souvenir de la vicomté de Turenne, ou Turennois.
Géographie[modifier | modifier le code]
Le village, perché sur une butte du Jurassique, se situe aux confins de la Corrèze au nord, à quelques kilomètres de la Dordogne à l'ouest (région Nouvelle-Aquitaine), à 3 km du Lot (région Occitanie) au sud.
La butte est entourée d'une vaste dépression, bordée à l'est par la faille de Meyssac (la fin du Massif Central). Durant la 2e ère géologique, le territoire était recouvert par la mer, quelques témoins nous restent de cette période, un cimetière de fossiles de coquilles Saint-Jacques au pied du village et de coquillages au pied du château.
Il semblerait que la 1re implantation du château se trouvait à quelques centaines de mètres à l'est, sur le Puy de Gondres.
La butte domine la vallée de la Tourmente et contrôlait l'ancienne voie Limoges-Brive-Cahors-Toulouse.
La commune est bordée au nord-est par la Loyre.
Communes limitrophes[modifier | modifier le code]
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Selon la terminologie définie par l'Insee et le zonage publié en 2020, Turenne est une commune rurale, car elle n'appartient à aucune unité urbaine[Note 1],[1],[2].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brive-la-Gaillarde, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 80 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[3],[4].
Histoire[modifier | modifier le code]
C'est au IXe siècle (823) qu'apparaissent les premiers seigneurs de Turenne[5]. Devenue un véritable État féodal à la suite des croisades, puis un des plus grands fiefs de France au XIVe siècle, le comté de Quercy puis la vicomté de Turenne jouit du Moyen Âge au XVIIIe siècle d'une autonomie complète.
Jusqu'en 1738, les vicomtes, tenus à un simple hommage d'honneur envers le roi et exempts d'impôts à son égard, agissent en véritables souverains : ils réunissent des États généraux, lèvent les impôts, battent monnaie, anoblissent.
La vicomté forme un état dans l'État. Ainsi, lorsque le roi interdit dans le royaume la culture du tabac, introduite en Aquitaine en 1560, cette mesure ne s'applique pas à la vicomté, où, au contraire, elle s'intensifie.
La seigneurie de Turenne occupe un territoire limité par trois provinces et trois évêchés. Jouxtant le Périgord noir, elle prend appui dès l'origine sur le Bas Limousin et le Quercy.
Elle contrôle notamment les transhumances de bétail entre les plateaux du Limousin et ceux du Quercy.
Dans sa plus grande extension, au XVe siècle, elle s'étire des environs de Meymac ou de Lapleau (Corrèze), au nord-est, à ceux de Terrasson (Dordogne), à l'ouest, et de Gramat (Lot), au sud.
À cette époque, les principales villes fortifiées de la vicomté sont Argentat, Servières, Beaulieu, Gagnac, Martel, Saint-Céré et Turenne ; les remparts entourent également les bastides de Bretenoux et Puybrun, les cités de Carennac, Vayrac, Curemonte, Meyssac et Collonges. On dénombre alors environ 100 000 habitants, répartis en 18 500 feux, 111 paroisses, 1 200 villages et bon nombre d'abbayes.

par Girolamo di Benvenuto
fresque de l’Ospedale Santa Maria della Scala à Sienne.
Turenne a vu se succéder quatre familles de vicomtes.
Du IXe siècle au XIIIe siècle, les Comborn, originaires de la vallée de la Vézère, qui participent activement aux croisades et aux guerres franco-anglaises, obtiennent des privilèges exorbitants des rois de France.
Puis, durant la première moitié du XIVe siècle.
la vicomté est reprise par les comtes de Comminges, grands féodaux pyrénéens, avant d'être cédée, pendant 94 ans, aux Roger de Beaufort, dont sont issus deux papes d'Avignon, Clément VI et Grégoire XI. Cette famille donna deux vicomtes : Guillaume III Roger de Beaufort, Raymond de Turenne, huitième du nom et deux vicomtesses Antoinette de Turenne et Éléonore de Beaujeu.
Ensuite, de 1444 à 1738, la vicomté devient la possession de la famille des La Tour d'Auvergne[6]. À leur apogée, Henri de La Tour d'Auvergne, coreligionnaire et compagnon d'armes du roi Henri IV, devient duc de Bouillon et prince de Sedan. Son fils Henri, maréchal de France, reçoit le surnom de «grand Turenne».
Sous les La Tour d'Auvergne, la vicomté passe à la Réforme. Le calvinisme, propagé par les bateliers de la Dordogne, se diffuse dans la région. En 1575, après la Saint-Barthélemy, Henri de La Tour s'engage aux côtés d'Henri de Navarre ; Turenne devient un haut lieu des guerres de religion puis des troubles de la Fronde.
Le , Turenne est vendue à Louis XV, pour rembourser les dettes de jeu de Charles-Godefroy, le dernier des vicomtes de la famille La Tour d'Auvergne. Ainsi prend fin la quasi-indépendance du dernier fief français.
Les viscomtins, devenus sujets de Louis XV, sont alors contraints à l'impôt et le roi ordonne le démantèlement de la forteresse.
À la Révolution, Turenne n'est plus que le siège d'une prévôté royale.
Sous la Révolution française, pour suivre un décret de la Convention, la commune change de nom pour Mont-Franc.
De la tour César (tour du suzerain) on aperçoit le village de Jugeals Nazareth. La chapelle Notre-Dame-de-Nazareth est mentionnée dans un livre belge, du XIIIe siècle, des pèlerins de Saint-Jacques de-Compostelle comme un arrêt conseillé. Nazareth appartenait à Turenne jusqu'au XIXe siècle, date à laquelle le village fut rattaché à Jugeals.
Héraldique[modifier | modifier le code]
Armes de la commune : coticé d'or et de gueules de douze pièces (armes des Turenne). Le blason a été voté le .
Dicton corrèzien célèbre :
VENTADOUR vente,
POMPADOUR pompe,
TURENNE règne,
Et CHATEAUNEUF ne les craint pas d'un œuf,
Des CARS richesse (grandeur),
BONNEVAL noblesse.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Liste des maires[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[7]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[8].
En 2018, la commune comptait 825 habitants[Note 3], en augmentation de 2,23 % par rapport à 2013 (Corrèze : −0,08 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Économie[modifier | modifier le code]
Patrimoine[modifier | modifier le code]
Patrimoine civil[modifier | modifier le code]
- Maison Livet du XVe siècle inscrite aux monuments historiques[11].
- Maison Duché du XVIe siècle inscrite aux monuments historiques[12].
- Maison Cheyroux du XVe siècle inscrite aux monuments historiques[13].
- Château de Linoire du XVe siècle inscrit pour une partie et classé pour l'autre aux monuments historiques[14].
- La tour César (XIIe siècle) et la tour de l'horloge (XIIIe siècle), vestiges de l'ancienne forteresse classée aux monuments historiques[15].
- Au XIVe siècle un second donjon, la « tour du Trésor ou tour de l'Horloge » est juxtaposé à l'ancien. De plan quadrangulaire elle est munie de contreforts plats comme les vieux donjons romans.
- Le village descend en cascade du XIIIe siècle au XVIIe siècle .
- Quantité de maisons nobles.
Patrimoine religieux[modifier | modifier le code]
- La collégiale de Turenne, baptisée Notre-Dame-Saint-Pantaléon a été construite de 1660 à 1680 dans un style roman très élevé (voute à 13,20 m) et très sobre. Elle dispose d'un retable en bois doré à trois niveaux des frères Tournié de Gourdon (46). Sur les côtés du chœur, 18 stalles en bois permettaient aux chanoines du collège de Turenne d'apporter leurs chants et leur apparat à l'office. En bas du vitrail de saint Martial (créé en 1860), un médaillon décrit le château avant sa démolition après le rachat de 1738 par la couronne de France avec une précision étonnante : un levé topographique de 1998 fait ressortir les fondations des tours et gros murs, exactement comme sur le dessin. Une église Saint-Paul a existé à Turenne antérieurement, mais on n'en retrouve aucune trace. La collégiale et son retable sont classés aux monuments historiques. Un son et lumière très documenté (peut être trop !) est accessible au fond de la collégiale qui n'est ouverte que des Rameaux à Toussaint, pendant les vacances scolaires de la Corrèze et les dimanches après-midi.
- Ancienne chapelle des Capucins classée aux monuments historiques[16].
Selon les études récentes faites sur le patrimoine bâti roman en vicomté de Turenne par M. Paloumbas, il semblerait que la rue droite ait été doublée, rétrécissant ainsi cette voie principale qui monte directement au château.
Turenne est classée parmi les plus beaux villages de France.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Base des unités urbaines 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 8 novembre 2020)
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 8 novembre 2020)
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 8 novembre 2020)
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc, Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur https://www.insee.fr/, (consulté le 8 novembre 2020)
- Christian Remy, Gilles Séraphin, en collaboration avec Nicolas Faucherre - Le castrum vicomtal de Turenne - pp.381-410 dans Congrès archéologique de France - 163e session - Corrèze - 2005 - Société Française d'Archéologie - Paris - 2007
- Lettres patentes de Louis XI, Plessis-du-Parc-lèz-Tours, novembre 1476 (lire en ligne).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Maison Livet », notice no PA00099934, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Maison Duché », notice no PA00099933, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Maison Ceyroux », notice no PA00099935, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Château de Linoire », notice no PA00099931, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Vestiges du château », notice no PA00099930, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Ancienne chapelle des Capucins », notice no PA00099929, base Mérimée, ministère français de la Culture
Notes[modifier | modifier le code]
- Une commune rurale est une commune n'appartenant pas à une unité urbaine. Les autres communes sont dites urbaines.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Agnès Brahim-Giry, Dimitri Paloumbas, Turenne, Collonges-la-Rouge (Corrèze), Samogy éditions d'art (collection Parcours du patrimoine no 360), Paris, 2011 (ISBN 978-2-7572-0467-2) ; p. 96
- Christian Remy, Gilles Séraphin, Le castrum vicomtal de Turenne, p. 381-410, dans Congrès archéologique de France. 163e session. Monuments de la Corrèze. 2005, Société française d'archéologie, Paris, 2007
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Liste des communes de la Corrèze
- Anciennes communes de la Corrèze
- Liste des monuments historiques de la Corrèze
- Gare de Turenne