Gisèle Gonse-Boas
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Geneviève Gisèle Claire Gonse |
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Geneviève, Gisèle, Claire[1] Godlewski dite Gisèle Gons-Boas ou Gisèle Gonse ou Gisèle Godlewski née Gonse-Boas (, Talence, Gironde-, 15e arrondissement de Paris) est une résistante française, d'origine juive, qui réussit à échapper à la déportation. Elle est aidée par Jeanne Henri-Robert, l'ex-épouse du Premier ministre français Paul Reynaud, cette dernière reconnue comme Juste parmi les Nations.
Biographie
[modifier | modifier le code]Gisèle Gonse-Boas[2] naît le 1 à Talence, Gironde[3].
Son père est Emmanuel Gonse, architecte. Il est né le dans le 7e arrondissement de Paris et est mort le à Montmorency, Val-d'Oise, Île-de-France. Sa mère est Suzanne Emmanuelle Gonse-Boas, fondatrice en 1931 de la Nouvelle Étoile des Enfants de France - NEEF à Courbevoie (Hauts-de-Seine), premier centre de médecine préventive de France, dispensaire associatif laïque, qui accueille les pauvres et les indigents. Susanne Gonse-Boas est née le , dans le 9e arrondissement de Paris et est morte le , dans le 7e arrondissement de Paris. Les parents de Gisèle Gonse-Boas se marient le à Montmorency (Val-d'Oise)[4].
Son grand-père est Louis Gonse, rédacteur en chef de La Gazette des beaux-arts et spécialiste de l’art japonais.
Études
[modifier | modifier le code]Gisèle Gonse-Boas étudie à l’École des Arts décoratifs[5], rue Beethoven, dans le 16e arrondissement de Paris.
À l’approche de la Seconde Guerre mondiale, elle décide de mener des études d’assistante sociale infirmière et obtient un diplôme d’État de l’École pratique de service social.
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Sauvetage d'enfants juifs
[modifier | modifier le code]Gisèle Gonse-Boas cache des enfants juifs à La Nouvelle Étoile.
Elle a 24 ans en 1942. Ses parents et sa jeune sœur quittent Paris pour la zone libre. Elle décide de rester pour poursuivre ses études.
Elle envoie des enfants juifs en placement pour soins dans des dispensaires en province, pour qu'ils soient en sécurité[6].
Lors des grandes rafles de juillet 1942, elle est volontaire pour porter secours aux familles parquées dans le Vélodrome d'Hiver. Elle aide à l’accouchement d’une jeune mère et sauve le bébé. Plusieurs films montrent cet épisode où elle cache le nouveau-né sous sa cape d'infirmière, pour le sauver[7].
Arrêtée une première fois par la Wehrmacht, elle est relâchée car juive à 50 % seulement.
Elle organise alors un réseau clandestin avec André Baur de l’UGIF, et place des enfants en danger dans des familles d’accueil dans le Nord de la France.
Sa dernière adresse avant son arrestation est au 4 boulevard d'Andilly, à Montmorency (Val-d'Oise)[8].
Arrestation, évasion
[modifier | modifier le code]Dénoncée, Gisèle Gonse-Boas est arrêtée une deuxième fois, torturée et internée au camp de Drancy[6]. Là, elle participe à une tentative d’évasion par le creusement d’un tunnel mais qui échoue et elle se retrouve dans un train du camp de Drancy à destination d’Auschwitz, le convoi no 64, en date du . Elle parvient à sauter du train, échappe de justesse aux Allemands qui la poursuivent. Elle est encore en France et marche vers Paris.
Un cheminot accepte de lui donner asile pour une nuit puis l’emmène à la gare la plus proche. Dans le train, n’ayant aucun papier, elle demande de l’aide à un gendarme qui lui passe les menottes et la libère aussitôt arrivée à la gare de l'Est. Elle se rend d’abord chez une amie, rue de Miromesnil, puis change 17 fois de cache.
Cachée par Jeanne Henri-Robert
[modifier | modifier le code]Gisèle Gonse-Boas rencontre en Jeanne Henri-Robert (Jeanne Reynaud), l'ex-épouse du Président du conseil français Paul Reynaud. Celle-ci va la prendre en charge et la cacher à son domicile de la rue du Faubourg-Saint-Honoré dans le 8e arrondissement de Paris[9].
Fin , Jeanne Reynaud l’emmène en zone libre à Sainte-Maxime (Var), cachée dans un wagon lit. Mais Gisèle tombe gravement malade et Jeanne Reynaud la ramène dans une clinique parisienne en prenant encore de grands risques. Puis elle la reprend chez elle, à peine rétablie, et la cache jusqu’au . Ce jour-là Jeanne Reynaud, dont l'époux est lui-même incarcéré, est arrêtée à son tour tandis que Gisèle Gonse-Boas parvient à s’échapper de justesse par l’escalier de service. Elle a la vie sauve. Jeanne Reynaud est internée à Vittel.
Après la Guerre
[modifier | modifier le code]Après la guerre, Gisèle Gonse-Boas passe par une longue convalescence qui nécessite plusieurs opérations.
Elle ouvre une maison de couture, rue La Boétie dans le 8e arrondissement de Paris.
Elle devient présidente de La nouvelle étoile des enfants de France[10].
Elle est membre du conseil d'administration du Musée Guimet.
Famille
[modifier | modifier le code]Gisèle Gonse-Boas se marie en 1952 avec le médecin Guy Godlewski (1913-1983), enseignant, conférencier, historien du Consulat et de l'Empire, membre de l'Institut Napoléon et président du Souvenir napoléonien (1969-1983).
Ils ont une fille Florence mariée à Pierre Baretti[11].
Mort
[modifier | modifier le code]Gisèle Godlewski est morte le dans le 15e arrondissement de Paris. Une cérémonie religieuse a lieu le vendredi , en la cathédrale Saint-Louis des Invalides, suivie de l'inhumation au cimetière des Champeaux, à Montmorency (Val-d'Oise)[11],[7],[12].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Officier de la Légion d'honneur[11], décoration remise en 2006 par le général Jean-Pierre Kelche, grand chancelier de la Légion d'honneur, au titre de la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur, comme présidente d'une association d'accueil et de protection de l'enfance et de la famille[13] ; chevalier du [13] dont la décoration est remise par Maurice Schumann
- Médaille de la Résistance française (décret du 11 mars 1947)[14]
- Médaille des évadés au titre de la guerre 1939-1945, avec citation à l'ordre du régiment[15]
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978. Nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms. FFDJF (Fils et filles de déportés juifs de France), 2012.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Voir, JO no1 du 1er janvier 2006. Ordre de la Légion d'honneur.
- Henri-Robert Jeanne. Comité Français pour Yad Vashem.
- Voir, Klarsfeld, 2012.
- Gisèle Gonsde. Geneanet.
- Les Arts décoratifs, année 1927.
- « Portraits de décorés : Gisèle Godlewski », sur legiondhonneur.fr, Ordre de la Légion d'honneur.
- « Décès de Gisèle Godlowski (1918-2016) », Fondation Napoléon, .
- Klarsfeld, 2012.
- Jeanne Henri Robert et Gisèle Gonse-Boas, deux femmes de caractère. Paris. Justes parmi les nations.
- La Nouvelle Étoile pour la protection maternelle et infantile, 3, rue Cochin, 75005 Paris. nouvelle-etoile.org
- Avis de décès. Le Figaro, 15 novembre 2015.
- « Fichier Insee des décès - Gons Geneviève », sur deces.matchid.io (consulté le ).
- Geneviève, Gisèle, Claire Godlewski. JO no1 du 1er janvier 2006. Ordre de la Légion d'Honneur.
- Ordre de la Libération - base des médaillés de la Résistance française, « Fiche Gisèle Geneviève Claire Godlewski, née Gonse » (consulté le )
- Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°04 du 8 octobre 2005 (Arrêté du 18 juillet 2005 portant attribution de la médaille des évadés au titre de la guerre 1939-1945, page 129) [1]
- Naissance en juillet 1918
- Naissance à Talence
- Résistante française
- Élève de l'École nationale supérieure des arts décoratifs
- Présidente d'une association
- Assistant de service social
- Personne torturée pendant la Seconde Guerre mondiale
- Officier de la Légion d'honneur promu en 2006
- Titulaire de la médaille de la Résistance française
- Titulaire de la médaille des évadés
- Survivant de la Shoah en France
- Prisonnier au camp de Drancy
- Survivant français de la Shoah
- Décès en novembre 2016
- Décès à 98 ans
- Décès dans le 15e arrondissement de Paris