Seurre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 26 mars 2020 à 22:33 et modifiée en dernier par Thierry46 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Seurre
Seurre
Commune de Seurre le long de la Saône.
Blason de Seurre
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Côte-d'Or
Arrondissement Beaune
Intercommunalité Rives de Saône
Maire
Mandat
Alain Becquet
2014-2020
Code postal 21250
Code commune 21607
Démographie
Population
municipale
2 314 hab. (2021 en diminution de 3,9 % par rapport à 2015)
Densité 257 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 59′ 57″ nord, 5° 08′ 51″ est
Altitude Min. 176 m
Max. 192 m
Superficie 8,99 km2
Élections
Départementales Brazey-en-Plaine
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Seurre
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Seurre
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or
Voir sur la carte topographique de la Côte-d'Or
Seurre
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Voir sur la carte administrative de Bourgogne-Franche-Comté
Seurre
Liens
Site web http://www.seurre.fr

Seurre est une commune française située dans le canton de Brazey-en-Plaine du département de la Côte-d'Or en région Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie

Seurre - les quais de la Saône.

Située dans la vallée de la Saône, au confluent de deux bras de la rivière navigable, la petite ville est un lieu de passage de la rivière au sud du département de la Côte-d'Or. À 40 km de Dijon et 22 de Beaune, Seurre est le chef-lieu d'un canton essentiellement agricole : il assure le transport des céréales du secteur par péniche ou par train et reste un lieu de commerce attractif pour les villages environnants.

Communes limitrophes

Étymologie

Son nom aurait pour origine un mot bas-latin saburra, à rapprocher de sable, gravier[1].

Histoire

C'est la ville d'origine de la famille de Bossuet, dont la maison est devenue l'Office de Tourisme de la petite ville qui comporte aussi une église du XIVe siècle avec un important carillon (47 cloches) et un hôpital du XVIIe siècle encore en fonctionnement pour l'accueil des malades très âgés.

En 1496, on joua la pièce, "Le mystère de Saint Martin" d'Andrieu de la Vigne.

En 1619, Louis XIII créé le titre de duc de Bellegarde à partir du marquisat de Seurre au profit de Roger II de Saint-Lary.

En novembre 1754, Mandrin libère les prisonniers détenus à l'Hôtel de Ville.

Le 13 août 1698, un arrêt du parlement de Dijon condamna maître Philibert Robert, curé de la ville de Seurre, accusé de quiétisme à être brûlé vif, son corps réduit en cendres et icelles jetées au vent. Heureusement ce prêtre avait à temps pris la fuite, et l'arrêt porte que, pour son absence, l'exécution sera faite par figure[2].

En avril 1789, une émeute est dispersée pacifiquement par un détachement du régiment de La Fère commandé par le lieutenant Bonaparte.

Seurre est la ville natale du peintre Louis Carbonnel (1858-1938).

Après la perte de l'Alsace-Lorraine en 1871, la plantation du houblon couvrira 30 ha.

La gare ferroviaire de Seurre est mise en service le par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM)[3].

Un faubourg du sud de Seurre, Saint-Georges, abritait un château disparu, fief de l'illustre Maison de Vienne, par exemple Guillaume (vers 1361/1362-1434/1437, inhumé dans l'église des Augustins de St-Georges de Seurre).

Héraldique

Blason Blasonnement :
« D'azur semé de rose d'argent, au lion couronné d'or brochant sur le tout. »

Jumelages

Politique et administration

Tendances politiques et résultats

Liste des maires

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1962 1971 Roger Guillien    
1971 1973 Fernand Bonnin    
1973 1977 Raymond Paraire    
1977 1997 Jacques Toulouse    
1997 mars 2001 André Ernstberger    
mars 2001 mars 2008 Jean-Noël Couzon DVD Conseiller général
mars 2008 mars 2014 Roland Bonnaire PCF  
mars 2014 En cours Alain Becquet PS Responsable Clients Entreprises à la Poste

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[4]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[5].

En 2021, la commune comptait 2 314 habitants[Note 1], en diminution de 3,9 % par rapport à 2015 (Côte-d'Or : +0,44 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1836 1841 1846 1851 1856
2 7662 7633 1112 9753 7003 5123 0743 0792 884
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
2 8172 7872 5902 5212 5502 5172 4132 3292 286
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
2 2172 1611 9162 0562 0762 0792 1442 1912 396
1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013 2018
2 6832 8222 6942 7282 6662 5002 4462 4352 326
2021 - - - - - - - -
2 314--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[6] puis Insee à partir de 2006[7].)
Histogramme de l'évolution démographique

Environnement

En raison de ses efforts pour la qualité de son environnement nocturne, la commune a été labellisée « Village 1 étoile », en 2013[8]. Le label est décerné par l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes (ANPCEN) et compte 5 échelons. Un panneau, disposé aux entrées du village, indique cette distinction.

Lieux et monuments

Église Saint-Martin (XIVe siècle) et son orgue Julien Tribuot (1699)

L'église gothique Saint-Martin[9] fut construite à la fin du XIIIe siècle, début du XIVe siècle. Le portail à arc brisé et la rosace de 6 m de diamètre date de 1399. Le petit clocher campanile à horloge et le clocher pointu de cette époque furent ruinés vers 1730. Le clocher en dôme avec son lanternon datent de 1744. L'ancien chevet plat du chœur passe en 3 pans en 1691 et 3 superbes vitraux de Didron sont installés en 1881. À l'intérieur, plusieurs statues dont un Christ aux liens et une Vierge bourguignonne du XVIe siècle sont remarquables. La chaire à prêcher et les stalles sont de 1705. À voir, un bateau ex-voto de 1842 et le maître-autel en marbre de style Louis XV, offert par Napoléon Ier en 1805. L'orgue (classé monument historique en 1976) est l’œuvre de Julien Tribuot et date de 1699. Il est un vivant témoin de l'école versaillaise du siècle de Louis XIV. Chaque année, il est le centre d'un festival de musique ancienne depuis 1999.

Mairie (XVIe et XVIIIe siècles), place de l'Hôte- de-Ville

Ancienne place de l'Estaple ou les mercenaires avaient l'habitude de partager leur butin, le 17 novembre 1754, le fameux Mandrin libéra les prisonniers des geôles de l'hôtel de ville. Ruiné, à la suite des guerres de la Ligue et de la Fronde, l'architecte dijonnais Pierre-Joseph Antoine le reconstruit dans le style néo-classique à partir de 1771. Sur la gauche de la façade on peut voir une décoration qui servait à l'entrée de la cour de la maison du gouverneur située en face de la maison Bossuet. Entre le 1er avril et le 29 mai 1789, le jeune lieutenant Bonaparte, sous les ordres du capitaine Dumanoir du régiment d'artillerie de la Fère d'Auxonne vint à Seurre pour mater une révolte de la population affamée. Sur le perron de la mairie, accompagné du maire Pierre Millot, il déclara à la foule : « Que les honnêtes gens se retirent, je n'ai ordre de tirer que sur la canaille ». Les révolutionnaires de 1789 brûlèrent des papiers municipaux dont la charte de 1278. Dans la salle de l'actuel poste de police, se trouve l'un des deux canons achetés par la ville en 1784 pour la venue de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé et dernier gouverneur de Bourgogne.

Maisons du XVIe siècle au XIXe siècle

  • Maison Bossuet (XVIe siècle) : le trisaïeul de Jacques-Bénigne Bossuet , Étienne né vers 1450, fit construire la maison entre 1504 et 1507. Il fut échevin et maïeur de la ville entre 1513 et 1518. La famille donna des avocats au Parlement de Dijon. Charrons à l'origine, le petit bâtiment à côté de la maison d'habitation à 3 étages, servait d'atelier. Il est relié à celle-ci par un porche, créant ainsi une cour intérieure décorée d'une galerie à balustrade desservant le premier étage. Les décorations extérieures (escargot, coq, pigeon et statue de saint Martin) furent décapitées à la période révolutionnaire. Seul le lapin décorant l'entrée de la tour avec ses choux gothiques ont échappé aux dégradations. Le musée de la Saône et des gens de la Saône occupent les étages et l'Office de Tourisme, le rez-de-chaussée.
  • Couvent des Capucins (XVIIe et XVIIIe siècles) : l'ancienne chapelle se situe face à la rue des Capucins et le reste des bâtiments du couvent (vers 1630-1656) dans la rue des Lombards qui se trouvait hors des remparts au Moyen Âge. À la fin de la rue, sur la gauche, l'écurie et le logement des valets dans le logis de l'officier de la gabelle.

Château

Le bâtiment à tourelles fut construit en 1625 par le duc Roger II de Saint-Larry de Bellegarde. De 1772 à 1776, Jacques Batailhe de Francès, qui a acheté l'emplacement de l'ancien château au comte de Lamarche, fait construire un pavillon dit « à l'italienne » d'où le surnom « la Francèze ».

Hôtel-Dieu (XVIIe siècle)

Initialement Hôtel-Dieu, aujourd'hui musée-hôpital, Grande Rue du Faubourg Saint-Georges

Couvent des Ursulines (XVIIIe siècle)

Ancien collège de jeunes filles géré par les Ursulines et dissout en 1790, il est propriété de la ville depuis 1835 qui y installe une école communale de garçons en 1858. Deux donateurs : P-L-P Dulac et H Boisseau en 1872-74 contribuèrent beaucoup à la réalisation du projet. Elle y demeurera jusqu'en 1960. Il en reste actuellement deux galeries du cloître de 1658 et la chapelle de 1776.

Pont de Saône (XVIIIe siècle)

Un premier pont, situé vers l'église et construit par le duc de Bellegarde, fonctionna de 1618 à 1709. Une percée effectuée dans l'ancien grenier à sel et dans l'alignement de la rue de la Saulnerie, permit la construction d'un nouveau pont de cinq arches de 1727 à 1730. Ce nouvel emplacement devint une véritable malédiction ! 1 arche s’effondre en 1731, 2 en 1741 et 2 en 1743. Reconstruit en 1773 par Pierre-Joseph Antoine, il tombe à l'eau en 1804 (sauf les piliers !). Relevé en 1812, il rechute en 1834. Idem de 1836 à 1867. Un pont de fer construit au Creusot en 1868, après un bombardement lors de la dernière guerre mondiale servira quand même jusqu'en 1965. Un emplacement différent fut choisi pour le pont actuel, réparé en 1994.

Le jacquemart, rue Sainte-Claire

Classé monument historique en 2004. Provenant sans doute du château de Montmain avant 1815, cet automate fut placé sur l'ancien collège vers 1850. Le personnage est habillé de tricolore et coiffé d'un chapeau chinois, il a perdu sa pipe. Constitué d'une âme de bois recouverte de plaques de zinc, il tient le marteau de ses deux mains et incline la tête à chaque coup sonné des heures et demi-heures. La cloche de 1731 est de provenance différente. Il rythme encore la vie des écoliers aujourd'hui.

Halle au blé (XIXe siècle), rue des Halles

De style néo-classique, elle fut édifiée par Claude Phal-Blando en 1857 sur l'emplacement d'un ancien abattoir de 1845. Seurre produisant 200 tonnes de blé par an, elle est devenue nécessaire à partir de 1861 et sert de marché les mardis, vendredis et samedis. Après 1871, les 30 ha de houblon cultivés sur le territoire, supplantent les grains et conduisent à l'instauration de 3 foires en juillet, août et septembre pour ce produit. Après la Seconde Guerre mondiale, elle devient salle des fêtes, à la suite de quelques aménagements.

Tourisme

Seurre est un centre de tourisme important du Val de Saône avec la maison de la famille Bossuet transformée en écomusée de la Saône et avec des monuments historiques comme l'église Saint-Martin du XIVe siècle ou les Hospices de Seurre, ancien Hôtel-Dieu du XVIIe siècle.

Un parcours patrimonial nommé "Parcours Jacquemart" a été inauguré en 2012. Ce parcours permet de découvrir les monuments incontournables de la ville et de découvrir son histoire.

Silure pêché à Seurre en juillet 2011 (près de 60 kg, 205 cm).

La petite ville est fréquentée aussi pour ses spécialités gastronomiques comme la pôchouse seurroise (assemblage de quatre poissons cuits au vin blanc) et pour ses activités de loisir comme la navigation de plaisance, le camping, la natation dans une piscine découverte de 50 mètres, la pratique du ski nautique et la pêche. Ainsi le 30 juillet 2011, un adolescent de 15 ans, passionné de pêche, a capturé un silure de près de 60 kg et 205 cm dans une gravière en communication avec la Saône[10].

Personnalités liées à la commune

Seurre a vu naître au moins quatre artistes-peintres de talent.

  • Antoine Gadan, né le 23 février 1854 est tombé dans l'oubli car il passa la plus grande partie de sa vie en Algérie.
  • Auguste Morisot né le 12 avril 1857 à Seurre et mort en 1951 à Bruxelles. Après s'être inscrit aux Beaux Arts de Lyon en 1880, il accompagne en 1886 en tant que dessinateur l'explorateur Jean Chaffanjon pour son expédition sur l'Orénoque au Venezuela (Il inspirera d'ailleurs Jules Verne pour son roman "Le Superbe Orénoque"). De retour à Lyon en 1887 il exerce comme professeur de dessin à Vaise puis à la municipalité de Lyon et enfin aux Beaux Arts de Lyon en 1895 où il alternera profession et peinture mais aussi gravure, photographie, vitrail et Design. Son ami Adolphe Appian aura une influence certaine sur lui et l'amènera à découvrir le Valromey dans l'Ain où il peindra souvent en particulier à Charron et Condamine La Doye. On lui doit la restauration de l'Hôtel de Madame Neyron de Champollion à Lyon pour l'architecture et la décoration.
  • Louis Carbonnel, né le 1er mars 1858, qui fut également tenté par l'Afrique du Nord mais n'y resta que peu de temps, préférant les bords de Saône, son pays natal. À la fois décorateur et peintre, ce dernier a laissé de nombreux souvenirs dans la région. Une première exposition de ses œuvres eut lieu en 1973 à la Galerie Bossuet. Un legs, en 1999, décidait la mairie à organiser une nouvelle exposition et à rendre hommage au peintre en donnant son nom à une rue de la ville.
  • Eugène Blot, né à Seurre en 1883, fut l'élève de Louis Carbonnel dès 1896. Il reçut auprès de son maître une solide formation qui l'autorisa à ouvrir en 1925, à Reims, une École de peinture (l'École Blot), reconnue d'utilité publique en 1928, et bientôt de renommée nationale et internationale, qu'elle conserve encore de nos jours.

Seurre a vu naître un homme politique de talent.

  • Eugène Spuller, né le 8 décembre 1835 est considéré comme un des fondateurs de l'école laïque.

Seurre est également la ville natale de Robert Blot (1907-1983), chef d'orchestre à l'Opéra de Paris et aux concerts Musigrains et compositeur.

Seurre a vu naître:

  • Narcisse Trullard, né le 29 octobre 1738 et décédé le 12 décembre 1805 à Glanon, militaire et homme politique français.
  • Claude-François Michéa, né le 15 mars 1815, mort à Dijon le 18 juillet 1882, aliéniste français qui a fait toute sa carrière à Paris.

Notes et références

Notes

  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références

  1. « Étymologie des noms de famille "Sœur, Sœurs" », sur jeantosti.com (consulté le ).
  2. Encyclopédie des gens du monde: répertoire universel des sciences, des lettres et des arts, vol. 10, Paris, Treuttel et Würtz, , sur books.google.fr (lire en ligne), p. 625.
  3. Coffin (ingénieur en chef), « Chemin de fer de Dijon à Saint-Amour », Rapports et délibérations / Conseil général du Département de la Côte-d'Or,‎ , p. 22 (lire en ligne, consulté le ).
  4. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  5. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  6. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  7. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  8. Pluie d'étoiles sur la Côte d'Or article sur le site Le Bien public, 19 février 2014.
  9. Église Saint-Martin
  10. http://www.bienpublic.com/edition-de-beaune/2011/08/04/le-monstre-de-la-graviere et les amicales de pêcheurs organisent régulièrement des journées de pêche au silure, voir par ex. http://wilderness-fishing-team-france.blogspot.com/2011/06/concentration-de-peche-aux-silures.html

Liens externes