Silure
Silurus
Pour les articles homonymes, voir Silure (homonymie).
Les silures (Silurus) forment un genre de poissons d'eau douce de la famille des Siluridae. On compte aujourd'hui seize espèces identifiées de silures, dont la plus connue est le silure glane.
Description[modifier | modifier le code]
Le silure est un poisson sans écaille avec une peau vert-brun très glissante car recouverte de mucus. Son ventre est assez clair, de couleur jaune ou blanc et il existe également des spécimens albinos de couleur jaune, jaune-orangé. La tête du silure est massive et plate avec une grosse bouche dotée de lignes de dents très petites et nombreuses orientées vers l’arrière de sa gueule. Il possède six barbillons : deux longs sur la mâchoire supérieure et quatre courts sur la partie inférieure de sa tête. On compte quatre nageoires : une anale, une dorsale munie d’un aiguillon et des pelviennes de chaque côté également munies d’un dard.
Les silures mesurent environ 1,5 m de long en moyenne et les poissons de plus de 2 m sont de plus en plus communs, pour un poids allant de 50 à 150 kg. Les plus gros silures atteignent des tailles allant de 2,65 à 2,85 m[1],[2], le record dans les eaux françaises étant de 2,74 m[3],[4],[5].
Éthologie[modifier | modifier le code]
Le silure est un poisson omnivore solitaire, lucifuge (qui évite la lumière), vivant d'ordinaire dans les zones les plus profondes de son habitat. Ce comportement peut cependant évoluer exceptionnellement, comme mis en évidence par une étude sur des silures du Tarn chassant en pleine journée des pigeons venus s'abreuver sur les rives de la rivière[6],[7] en se projetant hors de l'eau. Ils sont également très nombreux dans la Seine, à Paris en particulier.
Ils vivent en moyenne vingt ans. La période des amours se situe de mai à juillet dans des eaux à 20 °C ; la femelle peut pondre jusqu'à 500 œufs.
Risques sanitaires, écotoxicologie[modifier | modifier le code]
Parce que s'alimentant volontiers au niveau du sédiment et étant susceptible de vivre longtemps, dans une eau polluée, le silure fait partie des poissons reconnus bioaccumulateurs. En raison de sa propension à bioconcentrer les métaux lourds, certains métalloïdes ou des polluants peu biodégradables tels que les PCB, furanes ou dioxines, le silure peut dans certains milieux aquatiques pollués être durablement ou provisoirement interdit de pêche, de détention et de toute commercialisation en France[8].
Espèces[modifier | modifier le code]
Selon BioLib (25 juin 2023)[9] :
- Silurus aristotelis Garman, 1890
- Silurus asotus Linnaeus, 1758
- Silurus biwaensis (Tomoda, 1961)
- Silurus caobangensis Nguyen, Vu & Nguyen, 2015
- Silurus dakrongensis Nguyen, Vu & Nguyen, 2015
- Silurus duanensis Hu, Lan and Zhang, 2004
- Silurus glanis Linnaeus, 1758 — Silure glane
- Silurus grahami Regan, 1907
- Silurus ichneumon Hermann, 1804 inq.
- Silurus karmouth Siniu, 1799 inq.
- Silurus langsonensis Nguyen, Vu & Nguyen, 2015
- Silurus lanzhouensis Chen, 1977
- Silurus lithophilus (Tomoda, 1961)
- Silurus longibarbatus Li, Li, Zhang & He, 2019
- Silurus mento Regan, 1904
- Silurus meridionalis Chen, 1977
- Silurus microdorsalis (Mori, 1936)
- Silurus sinensis Lacépède, 1803
- Silurus soldatovi Nikolskii & Soin, 1948
- Silurus tomodai Hibino & Tabata, 2018
- Silurus triostegus Heckel, 1843
- Silurus undecimalis Linnaeus, 1758
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Silure record du monde : l'énorme top 20 de gros spécimens! », sur 1max2peche, (consulté le ).
- Nicolas Bensussan, « Nouveau record du monde silure : un poisson de 285 cm pêché en Italie ! », La pêche et les poissons, (lire en ligne)
- Eric Berger, « Le record du monde du plus gros silure battu dans le Tarn avec une prise de 2,74 mètres ! », La Dépêche du Midi, (lire en ligne, consulté le ).
- « Il sort d’une rivière un silure de 130 kilos! », sur lunion (consulté le )
- « Un monstre de 2m73 et 130 kg sorti de l’eau : nouveau record du monde ! », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
- « Article Blog Passeur de Sciences : Dans le Tarn, d’étonnants poissons se mettent à chasser… le pigeon », sur [Le Monde], (consulté le )
- (en) « “Freshwater Killer Whales”: Beaching Behavior of an Alien Fish to Hunt Land Birds », sur PLOS ONE, (consulté le )
- ARS (Agence régionale de santé Nord- Pas- de- Calais)Arrêté interpréfectoral portant interdiction de consommation, de commercialisation, et de détention de certaines espèces de poissons pêchés dans les cours d'eau des départements du Nord et du Pas-de-Calais. Arrêté n° 2014202-0003 signé par Dominique BUR - Préfet du Nord Denis ROBIN, Préfet du Pas- de- Calais - le 21 juillet 2014.]
- BioLib, consulté le 25 juin 2023
Annexes[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Références taxinomiques[modifier | modifier le code]
- (en) Référence Fauna Europaea : Silurus Linnaeus, 1758 (consulté le )
- (en) Référence BioLib : Silurus Linnaeus, 1758
- (en) Référence Catalogue of Life : Silurus (consulté le )
- (en) Référence FishBase :
- (fr + en) Référence ITIS : Silurus Linnaeus, 1758
- (en) Référence Animal Diversity Web : Silurus
- (en) Référence WoRMS : Silurus Linnaeus, 1758 (+ liste espèces)
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Frédéric Santoul, Le Géant d'eau Douce À la Recherche du Silure Glane., Quae, (1re éd. 2021), 64 p. (ISBN 978-2-7592-3304-5 et 2-7592-3304-9, lire en ligne)
- Olivier Schlumberger, Pierre Élie et Jean-Pierre Proteau, Le silure glane : biologie, écologie, élevage, Éditions Quæ, , 1re éd., 224 p. (ISBN 978-2-7592-0069-6, 2-7592-0305-0 et 978-2-7592-1523-2, OCLC 470639296, lire en ligne)
- Le retour du silure / Bertrand Lenclos, réal.. - Paris : Nokill [éd., distrib.], 2014. - . - 1 DVD vidéo monoface simple couche toutes zones (52 min) : 16/9, coul. (PAL), stéréo.
- Guillaume, Mathieu, Démographie et régime alimentaire du silure glane (thèse), Université Paul Sabatier, Toulouse 3, (lire en ligne)
