Aller au contenu

« Vin » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Jeanmonfils (discuter | contributions)
m LOL
m Révocation des modifications de Jeanmonfils (retour à la dernière version de Cantons-de-l'Est)
Ligne 1 : Ligne 1 :
Le '''vin''' est une [[boisson alcoolisée]] obtenue par la [[fermentation]] du [[raisin]], fruit des [[vigne]]s (dont ''[[Vitis vinifera]]''). En [[Europe]], selon la définition légale, le vin est le produit obtenu exclusivement par la [[fermentation alcoolique]], totale ou partielle, de [[raisin]]s frais, foulés ou non, ou de moûts de raisins<ref group="N">La définition légale (Source : Règlement du Conseil du {{date|17|mai|1999}} portant organisation commune du marché vitivinicole) remonte à la « loi Griffe » du 14 août 1889, complétée en 1924 et 1973 qui exclut toute adjonction à l'exception de l'ajout de résine pour le [[retsina]] et de sucres pour les vins de type champagne ([http://www.oenologie.fr/droit/legislation/definition-vin.php La définition légale du vin]).</ref>. La transformation du raisin en vin est appelée la [[vinification]]. L'étude du vin est l'[[œnologie]].

La grande variété de vins existant au monde s'explique par le grand nombre de [[terroirs]], de [[cépage]]s, de modes de [[vinification]] ou de types d'élevage. Ainsi ils peuvent donner des [[vins rouges]], [[vin rosé|rosés]] ou [[vin blanc|blancs]], mais aussi des vins secs ou [[vin doux|doux]], tranquilles ou [[Vin effervescent|effervescents]]. La viticulture a colonisé une vaste partie du monde et de très nombreux pays sont producteurs de vin.

[[Fichier:Copas-vino.jpg|thumb|Verres de vin]]

== Histoire ==

Le philosophe [[péripatéticien]] grec [[Théophraste]], auteur d'un ''Traité de l'ivresse'' au [[IIIe siècle av. J.-C.]], a parlé du vin, et comme le fera le [[médecin]] [[Catalogne|catalan]] [[Arnaud de Villeneuve (médecin)|Arnaud de Villeneuve]] plus tard, concocta toute une série de vins médicinaux : Chez les Grecs, on mêlait anciennement le vin tout autrement que de nos jours ; en effet, on ne versait pas l'eau sur le vin, mais le vin sur l'eau, afin d'user d'une boisson bien détrempée, de sorte qu'après en avoir bu, on fût moins avide de ce qui pouvait rester, et l'on en employait la plus grande partie au jeu du [[cottabe]].

=== Un tronc commun méditerranéen ===
Les noms du vin, définis tant dans l'espace méditerranéen et associé que dans le temps, procèdent d'un thème linguistique commun où se retrouvent le '''V''' (ou sa variante '''W''') et le '''N'''<ref>[http://www.etymonline.com/index.php?term=wine Online Etymology Dictionnary]</ref>. Seul fait exception dans cet espace linguistique le basque avec ''Ardo''<ref group="N">Et hors de celui-ci, ''alak'' en tagalog, ''şarap'' en turc, ''putaojiu'' 葡萄酒 en chinois, ''Nbet'' خمر en arabe, etc.</ref> et le hongrois avec ''Bor'' :
{| class="wikitable" width="100%"
|+ Tronc commun indo-européen
|- bgcolor="lightgrey"
! scope=col width="18%" | Racine<br />'''V''' ('''W''') - '''N'''
! scope=col | Hittite<br />cunéiforme
! scope=col | Hittite<br />hiéroglyphe
! scope=col | Sanskrit
! scope=col | Grec<br />archaïque
! scope=col | Grec<br />antique
! scope=col | Latin
|- align="center"
| Transcription
| ''WEE-AN''
| ''WE-ANAS''
| ''VENA''
| ''WOINOS''
| ''OINOS''
| ''VINUM''
|}
Ce qui a donné dans les langues des principaux pays producteurs de vin : ''vera'' (albanais), ''Wein'' (allemand), ''wine'' (anglais), ''bin'' (aragonais), ''գինի (guini)'' (arménien), ''gwin'' (breton), ''вино (vino)'' (bulgare et russe), ''vi'' (catalan), ''vino'' (croate, espagnol, italien et tchèque), ''vin'' (occitan, danois, français, islandais, roumain et suédois), ''vein'' (estonien), ''viini'' (finlandais), ''viño'' (galicien), ''κρασί / οίνος'' (grec moderne), ''wijn'' (néerlandais), ''xwînî'' ou ''wîn'' (kurde), ''vīns'' (letton), ''vynas'' (lituanien), ''wino'' (polonais), ''vinho'' (portugais) et ''vinu'' (sarde).

=== Découvertes archéologiques ===
{{Article détaillé|Histoire de la vigne et du vin}}

==== Proche-Orient ====
L'existence de la vinification depuis plusieurs millénaires a souvent été confirmée. En l'état actuel de nos connaissances, l'une des premières vinifications attestées a été découverte en [[Iran]], au nord des monts du [[Zagros]]<ref name="CNRS">[http://www2.cnrs.fr/presse/journal/2408.htm Journal du CNRS]</ref>. C'est André Tchernia, archéologue et l'un des meilleurs spécialistes des vins de l'Antiquité, qui rapporte :
{{Citation|Les restes d'un résidu jaunâtre déposés sur la paroi d'une jarre néolithique, vieille de {{formatnum:7000}} ans, trouvée au Hajji Firuz Tepe<ref>{{en}} [http://www.intowine.com/shop/1282-0excerpt.html Rod Phillips, ''Une courte histoire du vin'', 2001]</ref>, en Iran, se seraient révélés être un mélange d'acide tartrique et de résine. Il y aurait là, du même coup, le vin et le procédé de vinification les plus anciennement attestés<ref name="a">André Tchernia et Jean-Pierre Brun, {{opcit}}, {{p.|6}}.</ref>}}

Cette technique consistait à mêler de la résine de [[Pistachier térébinthe|thérébinthe]] au vin pour l'empêcher d'aigrir. Pour Philippe Marinval, chargé de recherche au Centre d'anthropologie de Toulouse<ref>Laboratoire CNRS / EHESS / universités Toulouse-II et III</ref>, la preuve est faite que les hommes du [[Néolithique]] buvaient du vin<ref name="CNRS"/>.
[[Fichier:Archeological sites - wine and oil.svg|thumb|upright=3|center|Sites néolithiques, chalcolithiques et du Bronze ancien où ont été pratiqués la viticulture ou l'oléiculture]]
[[Fichier:IK Drunken Noah woodcut 1539.jpg|thumb|left|Ivresse de Noé, bois gravé de 1539]]
Se fondant sur les plus récentes découvertes archéologiques, des auteurs comme Alexis Lichine situent en [[Arménie]] la « patrie du raisin »<ref name="AL715">Alexis Lichine, {{opcit}}, {{p.|715}}.</ref>, tandis que [[Hugh Johnson]] ne manque pas de souligner que ce lieu d'origine de la vigne cultivée<ref>Hugh Johnson, {{opcit}}, {{p.|15}}.</ref> est en même temps celui où le [[mont Ararat]] sert de frontière septentrionale entre la [[Turquie]] et l'[[Arménie orientale]], lieu où la légende biblique fait planter la vigne par le patriarche [[Noé (patriarche)|Noé]] à la fin du [[Déluge]]<ref>Hugh Johnson, {{opcit}}, {{p.|17}}.</ref>. Une récente découverte a encore repoussé la date d'apparition de la vigne et du vin. Au cours de l'année [[2007]], une équipe composée de vingt-six archéologues irlandais, américains et arméniens a fouillé un site proche de la rivière [[Arpa]], près de la communauté d’[[Areni]]. Dans une caverne composée de trois chambres, ils ont trouvé un crâne contenant encore son cerveau, des traces de cannibalisme ainsi que des vases emplis de pépins de raisin permettant de supposer qu'en ce lieu, il y a {{formatnum:6000}} ans, aurait eu lieu la plus ancienne vinification au monde<ref>{{lien web|url=http://www.armenews.com/article.php3?id_article=55782&var_recherche=vigne|titre=« Arménie : Des archéologues affirment avoir trouvé les restes du plus vieux cerveau humain »|site=Nouvelles d'Arménie Magazine|date=8 novembre 2009|consulté le=10 février 2010}}.</ref>.
[[File:Pathway to the Areni-1 cave.JPG|thumb|Entrée du site Areni-1]]
La découverte de pépins de raisin en 2007 dans le [[Vayots Dzor]], [[régions de l'Arménie|région arménienne]] au sud du pays, a incité la [[National Geographic Society]] à financer une nouvelle campagne au cours de l'année [[2010]]. Les fouilles archéologiques, faites sur le site Areni-1, ont mis au jour un complexe de vinification daté de 6100 avant notre ère, découverte qui permet d'établir avec certitude que le berceau de la vigne et du vin se situe actuellement en [[Région transcaspienne|Transcaspienne]].
Une équipe internationale d'archéologues a retrouvé les traces et les équipements d'une vinification sur un site de {{unité|700|mètres carrés}}. Ce complexe de vinification correspond à la période du [[chalcolithique]]<ref name="rfi">[http://www.rfi.fr/science/20110111-on-cultivait-le-vin-armenie-il-y-plus-6000-ans RFI.fr/science]</ref>. Ils ont identifié un fouloir et une cuve de fermentation en argile abrités dans une grotte. Ce sont les plus anciens connus à ce jour, a indiqué le {{date|11|janvier|2011}}, Gregory Areshian, de l'Institut d'Archéologie Cotsen à l'[[Université de Californie à Los Angeles|UCLA]], codirecteur des fouilles. Il considère aussi que c'est l'exemple le plus complet de production vinicole au cours de la préhistoire<ref name="BBC">[http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-12158341 BBC.co.uk]</ref>{{,}}<ref name="Figaro">[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/01/11/97001-20110111FILWWW00423-vin-une-unite-de-production-de-6100-ans.php Figaro avec AFP]</ref>.

Outre fouloir et cuve, ont été identifiés des pépins, des reliquats de grappes pressées, des sarments de vigne desséchés, des tessons de poterie, une tasse ouvragée dans une corne et un bol cylindrique servant à boire le vin<ref name="Figaro"/> {{,}}<ref name="armenews">[http://www.armenews.com/article.php3?id_article=66619 Nouvelles d'Arménie]</ref>. Le fouloir, un bassin d’argile d'un mètre carré et de {{unité|15|centimètres}} de profondeur, possédait un conduit pour permettre au jus de raisin de se déverser dans la cuve de fermentation. Profonde de {{unité|60|cm}} de profondeur, celle-ci pouvait contenir de 52 à {{unité|54|litres}} de vin<ref name="armenews"/>{{,}}<ref name="france2">[http://culture.france2.fr/patrimoine/actu/on-buvait-deja-du-vin-il-y-a-6000-ans-66769017.html France2.fr]</ref>.

Ce complexe a été découvert dans les montagnes du sud-est de l'Arménie<ref name="BBC"/>, dans une grotte dénommée Areni-1, du nom du village proche et toujours renommé pour sa production viticole<ref name="Figaro"/>. Cette grotte est située dans une gorge profonde de la région de Vayots Dzor. Ces premiers vignerons de l'humanité pourraient être les ancêtres des [[Culture kouro-araxe|peuples Kouro-Araxes]], une ancienne civilisation du Caucase<ref name="armenews"/>{{,}}<ref name="rfi"/>. Ce site de vinification était entouré de dizaines de tombes, faisant penser que le vin pourrait avoir joué un rôle cérémonial. L'idée que cette population ne devait pas boire du vin uniquement lors des inhumations mais aussi dans la vie courante a été avancée. Mais aucune trace de cette consommation à l’extérieur de la grotte n'a jusqu'à présent été prouvée<ref name="armenews"/>{{,}}<ref name="rfi"/>.

Par contre, il est sûr pour les paléo-botanistes que les pépins sont du type ''vitis vinifera sativa'', variété de vigne qui produit les plus grands vins de nos jours<ref name="BBC"/>{{,}}<ref name="armenews"/>. La vigne, à l'origine sauvage et identifiée comme ''vitis vinifera silvestri'', avait donc été domestiquée, passant de la lambrusque à l’état de raisin de cuve<ref name="france2"/>. {{Citation|De toute évidence, les raisins étaient écrasés avec les pieds comme cela a été fait très longtemps dans toutes les régions de production viticole}}, a précisé Gregory Areshian<ref name="rfi"/>{{,}}<ref name="armenews"/>.

De plus {{Citation|la présence sur le site de malvidine, pigment donnant la couleur rouge au vin, est un autre indice confirmant que ces installations servaient bien à la vinification}}, ont souligné les archéologues<ref name="rfi"/>{{,}}<ref name="armenews"/>. Cela prouve que la vigne avait déjà été domestiquée il y a six millénaires. Les plus anciens vestiges comparables à ceux découverts en Arménie avaient été identifiés à la fin des [[années 1980]], en [[Égypte]], dans la tombe du roi [[Scorpion Ier|Scorpion {{Ier}}]], et dataient de près de {{formatnum:5100}} ans<ref name="BBC"/>{{,}}<ref name="france2"/>{{,}}<ref name="armenews"/>. {{Citation|Des installations similaires à celles récemment découvertes en Arménie et destinées à presser les raisins ont été utilisées jusqu'au {{s-|XIX|e}} dans tout le bassin méditerranéen et le Caucase}}, a souligné Gregory Areshian<ref name="rfi"/>.

Les analyses au radio-carbone effectuées par l'Université de Californie ont pu confirmer la datation. Une nouvelle méthode scientifique<ref>H. Barnard et coll., ''[http://www.sciencedirect.com/science?_ob=ArticleURL&_udi=B6WH8-51KK98H-1&_user=10&_coverDate=11%2F30%2F2010&_rdoc=35&_fmt=high&_orig=browse&_origin=browse&_zone=rslt_list_item&_srch=doc-info(%23toc%236844%239999%23999999999%2399999%23FLA%23display%23Articles)&_cdi=6844&_sort=d&_docanchor=&_ct=56&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=4e8046a73ebecc583610ff41a2625f9b&searchtype=a Chemical evidence for wine production around {{formatnum:4000}} BCE in the Late Chalcolithic Near Eastern highlands]'', Journal of Archaeological Science, 2010</ref> a été utilisée pour déterminer avec précision que ce vin arménien datait de {{formatnum:4100}} ans avant notre ère<ref name="Figaro"/>.

Cette apparition des premiers vins sur le [[haut-plateau arménien]] et en [[Région transcaspienne|Transcaspienne]] a été aussi confortée par la découverte de pépins de raisin dans des couches datant des {{-mi2-|IV|e|III|e}}, tant en [[Géorgie (pays)|Géorgie]] que dans la plaine de [[Kharpout]]<ref name="Dédéyan 79">Gérard Dédéyan (dir.), ''Histoire du peuple arménien'', Privat, Toulouse, 2007 {{ISBN|978-2-7089-6874-5}}, {{p.|79}}.</ref>. À cette même période, d'autres fouilles ont mis en évidence en Arménie la présence de grandes réserves à vin près des habitations par la découverte de grandes jarres portant des traces de fermentation et des résidus de lie. Tout près, une aire pavée servait de fouloir<ref>Bibiane Bell et Alexandre Dorozynsky, {{opcit}}, {{pp.|18-19}}.</ref>.

==== Grèce ====
La mythologie grecque fait remonter l'invention du vin au berger [[Staphylos]] ; dans l'''[[Iliade]]'', les Grecs en sont approvisionnés entre autres depuis la petite île [[thrace]] de Lemnon<ref>{{HomIli}} : Chant VII (467-475)</ref>et dans l'[[Odyssée]], c'est avec du vin qu'[[Ulysse]] enivre le cyclope [[Polyphème]] avant de lui crever son unique œil <ref>le vin offert par un prêtre [[Cicones|cicone]] au chant IX, 195-196</ref>. L'historien [[Thucydide]] a affirmé : {{Citation|Les peuples méditerranéens commencèrent à sortir de la barbarie quand ils apprirent à cultiver l'olivier et la vigne<ref name="HJ35">Hugh Johnson, {{opcit}}, {{p.|35}}.</ref>}}. Ce fut une réussite puisque, six siècles plus tard, le poète [[Virgile]] écrivit qu'il {{Citation|serait plus facile de compter les grains de sable de la mer que d'énumérer tous les crus grecs}}<ref name="BBAD30">Bibiane Bell et Alexandre Dorozynsky, {{opcit}}, {{p.|30}}</ref>.
[[Fichier:Mycenaean gold goblet BM 820.jpg|thumb|Tasse à vin en or, héritière des poteries de [[Dikili Tash]]. Art mycénien, vers [[-1500]], contemporain des tombes à fosse de [[Mycènes]] (Helladique récent II)]]
Ce qu'ignorait Thucydide, et pour cause, c'est que les plus anciennes traces de vinification ont pu être datées de [[-6500]]. Cette découverte a été faite pat Tania Valamoti, du département d'archéologie de l'Université Aristote de [[Thessalonique]]. Sur le site néolithique de [[Dikili Tash]], situé dans la plaine de [[Drama (Grèce)|Drama]], en [[Macédoine-Orientale-et-Thrace]], à environ {{unité|1.5|km}} à l'est de la cité antique de [[Philippes]], l'archéologue et son équipe ont fouillé quatre maisons où ils ont découvert {{formatnum:2460}} pépins carbonisés et 300 peaux de raisin foulées. L'analyse de ces restes de vinification a mis en évidence que ces grains provenaient soit de [[lambrusque]]s, soit d'une [[cépage|variété]] très précoce. Les archéoloques grecs ont aussi mis au jour des tasses d'argile à deux anses et des pots suggérant le transvasement des liquides et sa consommation<ref name="Aristote">[http://archaeologynewsreport.blogspot.com/2007/03/ancient-wine-making-in-neolithic-greece.html Vinification en Grèce néolithique]</ref>.

La présence de [[figue]]s carbonisées, près des restes de [[raisin]], laisse supposer qu'elles ont servi d'[[chaptalisation|adjuvant sucré]] pour camoufler l'amertume du jus des [[vigne sauvage|vignes sauvages]]. Tania Valamoti a expliqué : {{Citation|Les figues, plus sucrées, ont pu être ajouté aux jus de raisins avant la fermentation, ou alors après l'achèvement du processus de fermentation}}. L'équipe de l'Université Aristote va faire analyser la poterie de Dikili Tash pour déterminer si de l'[[acide tartrique]] était présent dans les tasses<ref name="Aristote"/>.

==== Égypte ====
[[Fichier:Tomb of Nakht (13).jpg|thumb|Foulage du raisin dans un cuve monolithique, fresque de la tombe de Nakht]]
Dans l'[[Égypte antique|Égypte ancienne]], on sait que la viticulture était très organisée. Les fouilles archéologiques ont prouvé que {{formatnum:3500}} ans avant notre ère, la vigne était cultivée en [[Égypte antique|Égypte]], comme en témoignent les coupes dans lesquelles on offrait du vin aux dieux ainsi qu'un [[bas-relief]] découvert à [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] où sont représentés deux [[Esclavage|esclave]]s cueillant des grappes de raisin. D'autres [[Égypte antique|peintures égyptiennes]] attestent de l'importance des vignes poussant en hautains qui se trouvaient à l'ouest du [[delta du Nil]]. Compte tenu de ce mode de conduite et de l'absence de cuvaison, on pensait que ces vins étaient majoritairement blancs ou légèrement colorés<ref>[http://books.google.fr/books?id=eJ2zxoNO6xcC&pg=PA283&lpg=PA283&dq=vinification+%C3%A9gypte+Alain+Huetz+de+Lemps&source=web&ots=7CB-5649w_&sig=7AWgRmyrFAtGEcMR5rwvMdgm1FQ&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=2&ct=result ''Boissons et civilisations en Afrique'', par Alain Huetz de Lemps, {{pp.|283-284}}, 2001]</ref>. Seul Champollion avait affirmé avoir vu une fresque où du vin rouge était contenu dans des bouteilles blanches<ref>[http://books.google.fr/books?id=z3f4R7jpfSMC&pg=RA1-PA429&dq=vin+rouge+bouteille+champollion&lr=&as_brr=0 Champollion in ''Mélanges scientifiques et littéraires de Malte-Brun'']</ref>. Intrigués, Maria Rosa Guasch-Jané et ses collègues de l'[[Université de Barcelone]] ont d'abord dû obtenir auprès des [[British Museum]] de [[Londres]] et du [[musée égyptien du Caire]] des échantillons de résidus prélevés sur des jarres du [[tombeau de Toutankhamon]]<ref name="Égypte">[http://balancedes2terres.free.fr/article.php3?id_article=400 Le vin rouge de l'Égypte antique]</ref>. L'analyse a été surprenante et rendue publique en [[2004]] par Rosa Maria Lamuela-Raventos, professeur associée à l'[[Université de Barcelone]], qui a participé à l'étude. La présence d'une [[anthocyane]] changeait tout, le vin était rouge, car {{Citation|Le malvidine-3-[[glucoside]], membre de la famille des anthocyanidines, est un pigment que l'on retrouve dans les vins jeunes et certaines grappes de raisins, à qui il confère leur aspect rouge<ref name="Égypte"/>.}}. En [[-1327]], une partie au moins des vignes en hautains du onzième [[pharaon]] de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}} donnait des vins rouges.
{{Loupe|Hautain (vigne)}}

==== Gaule du sud ====
[[Fichier:Stèle provençale MAN.jpg|thumb|left|Stèle anthropomorphe de Cavaillon]]
C'est sur la commune de [[Courthézon]], dans le [[Vaucluse (département)|Vaucluse]] que le plus ancien site [[néolithique]] de France a été découvert en [[1971]] au « Mourre de Pradel » sur le site du ''Baratin''. Il a été daté du VI{{e}} millénaire avant notre ère et est situé en bordure ouest de la plaine de l'[[Ouvèze]], entre le massif collinaire de [[Châteauneuf-du-Pape]] à l'est où il constitue {{Citation|une zone en forme de doigt pénétrant le massif}} et les terrasses molassiques de [[Carpentras]] à l'ouest. Pour la première fois, ses habitants, qui ont quitté grottes et abris pour s'installer en plaine et construire des cabanes, pratiquent l’[[élevage]] et l’[[agriculture]]. Leurs poteries décorées avec un petit coquillage se rattachent à la « civilisation cardiale », leurs pratiques pastorales et agricoles aux chasséens, culture autochtone du Midi de la France. Ce groupe qui consommait de 30 à 40 % de viande de chasse, marque le passage de la civilisation cardiale à celle des Chasséens, agriculteurs à 90 %. Les premières fouilles sur ce site ont eu lieu de [[1970]] à [[1972]] sous la direction de [[Jean Courtin]]. Après une interruption de dix-neuf ans, elles ont été reprises en [[1991]] sous la direction d'Ingrid Sénépart<ref>[http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/prehistoire/d/nos-ancetres-du-midi-voyage-dans-le-temps_534/c3/221/p7/ Le plus ancien village agricole de France par Jean Courtin sur le site www.futura-sciences.com]</ref>.

En [[Provence]], entre -3000 et -2800, les stèles anthropomorphes, rattachées à la « civilisation de Lagozza », découvertes à [[Lauris]], [[Orgon]], [[Senas]], [[Trets]], [[Goult]], [[L'Isle-sur-la-Sorgue]], [[Cavaillon]] et [[Avignon]] sont la preuve que l’agriculture est devenue prédominante dans les basses vallées du [[Rhône]] et de la [[Durance]]<ref>Sylvain Gagnière et Jacky Granier, ''Les stèles anthropomorphes du Musée Calvet d'Avignon'', Gallia-Préhistoire, T. VI, 1963, ''Une nouvelle sculpture chalcolithique à Avignon : la stèle anthropomorphe du quartier de la Balance'', Mémoires de l'académie de Vaucluse,1965-1966, pp.35-51, ''Nouvelles stèles anthropomorphes chalcolithiques de la vallée de la Durance'', Bulletin de la Société Préhistorique Française, LXIV, n° 3, 1967, ''Catalogue raisonné des stèles anthropomorphes chalcolithiques du Musée Calvet d'Avignon'', Éd. Musée Calvet / Aubanel, 1976, ''Nouvelle stèle anthropomorphe néolithique trouvée près de Goult (Vaucluse)'', Mémoires de l'Académie de Vaucluse, T. X, 1977-1978.</ref>.

La culture de la vigne a été introduite sur les rives méditerranéennes de la [[Gaule]] par les [[Étrusques]]<ref>[http://www.pnas.org/content/early/2013/05/30/1216126110 Beginning of viniculture in France]</ref>{{,}}<ref>[http://www.lescienze.it/news/2013/06/04/news/vite_vino_francia_italia_etruschi_galli-1682704/ Un'origine etrusca per il vino francese]</ref>, un peuple qui vivait en [[Étrurie]] ([[Toscane]]) et au nord du [[Latium]], en [[Italie]]. Max Rives, chargé de mission à l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]], l'a vérifié sur place à [[Marseille|Massalia]], le premier comptoir phocéen édifié six siècle avant notre ère :
{{Citation|J'ai vu, au cours des fouilles du quartier de la Bourse, à Marseille, les pépins de marc de raisin provenant de leur vinification et jetés dans des [[amphore]]s, flotter dans l'arrière du Vieux-Port où ces amphores-poubelles servaient de fondations à une rue. Les Grecs avaient évidemment importé des variétés de leur pays, ignorant que la vigne spontanée les avait précédés de quelques dizaines de siècles<ref>Max Rives, {{opcit}}, {{p.|16}}.</ref>.}}
{{clr}}
<gallery>
Image:Amphore massaliète à panse en toupie-VIe siècle A.V.J.C..jpg|Amphore marseillaise à panse en toupie du {{-s-|VI|e}}
Image:Amphore marseillaise à lèvres à facettes (Ve avant J.C.).jpg|Amphore marseillaise à lèvres à facettes du {{-s-|V|e}}
Image:Amphore marseillaise III- IIe siècle avant J.C..jpg|Amphore marseillaise de la fin du {{-s-|III|e}} ou début du {{-s-|II|e}}
Image:Amphore marseillaise dite gauloise.jpg|Amphore marseillaise dite gauloise
</gallery>
Le commerce des vins grecs avec les tribus installées dans la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]] se fit à partir de comptoirs ou ''emporion''. Le plus célèbre d'entre eux se situait à [[Le Pègue]] et son [[oppidum]] protohistorique sur la [[Oppidum Saint-Marcel|colline Saint-Marcel]]. Les fouilles ont permis de mettre au jour de la [[céramique pseudo-ionienne]], provenant d'ateliers en relation avec [[Marseille|Massalia]]. Son importance permet de supposer sur place une consommation de vin entre le milieu du {{-s|VI|e}} et le {{-s|IV|e}}. Les productions d'[[œnochoé]]s et de vases à vin, en pâte claire micacée portant un décor peint avec un registre allant de la bande ocre au développement de formes figuratives, furent majoritaires. Ces récipients vinaires ont d'ailleurs gardé dans leurs formes de fortes influences gauloises (coupes carénées)<ref>C. Lagrand, La céramique pseudo-ionienne dans la moyenne vallée du Rhône, Cahiers Rhodaniens, X, 1963 </ref>.
<Gallery>
File:Oenoché à inscription grecque.JPG|[[Œnochoé]] du Pègue à inscription grecque
File:Vase à vin à double anse.JPG|Skyphos à décor pseudo-ionien de fabrication locale
File:Skyphos attique.JPG|[[Skyphos]] de type attique A
File:Oenoché à riche décor pseudo-ionien.JPG|Œnochoé à riche décor pseudo-ionien
</Gallery>

La première représentation connue de tonneaux se trouve sur un bas-relief découvert à [[Cabrières-d'Aigues]], au début du {{s|XIX|e}} par un [[agriculteur]], Toussaint Guérin. La scène montre le halage d'une barque sur la [[Durance]] par deux [[Esclavage|esclave]]s. Dans la barque, dirigée par un nautonier, se trouvent deux barriques cerclées et, positionnées au-dessus, quatre amphores à fond plat de type massaliote avec trois autres récipients ressemblant à des bonbonnes. Cette stèle a été érigée à la gloire d'un négociant spécialisé dans le transport des vins par voie d'eau et ayant vécu au début de la période augustéenne<ref>[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=12586963 R. Pernoud, ''Le bas-relief de Cabrières d'Aigues et l'art gaulois'', Gazette des Beaux-Arts de Paris, 1980, {{vol.|96}}, {{n°|1341}}, {{pp.|101-104}}]</ref>{{,}}<ref>[http://books.google.fr/books?id=2lhBmFMRPKsC&pg=PA299&lpg=PA299&dq=St%C3%A8le+Cabri%C3%A8res+Aigues&source=bl&ots=xngkYowiUY&sig=u8KEp2_rlFF7EiYDNhv7VDRboKc&hl=fr&ei=oujtS6WnEtPE-Qbb85DNCQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7&ved=0CCsQ6AEwBg#v=onepage&q&f=false Robert Bedon et Alain Malissard, ''La Loire et les fleuves de la Gaule romaine et des régions voisines'', Université de Limoges, Cæsarodunum, XXXIII, XXXIV, 2001]</ref>.
[[Fichier:Halage sur la Durance Amphores et tonneaux gallo-romains.jpg|thumb|center|upright=1.8|Bas-relief de Cabrières-d'Aigues avec la première représentation connue de tonneaux. Exposé au [[Musée Calvet]] d'[[Avignon]]]]
Les cuves vinaires rupestres sont parmi les toutes premières structures de [[vinification]] mises au point par l'homme. Ces cuves creusées indifféremment dans des roches granitiques, calcaires ou volcaniques se retrouvent en [[Palestine]] ([[Judée]]), en [[Toscane]] ([[Étrurie]]), dans les [[Abruzzes]]<ref>[http://www.pierreseche.com/AV_2010_micati_fr.htm Edoardo Micati, ''Les pressoirs en plein champ de la province de Pescara (Italie)'' in ''L'architecture vernaculaire'', {{t.|33}} (2010-2011)], consulté le 13 avril 2010.</ref>, au [[Portugal]] (région des [[Vinho verde|vinhos verdes]])<ref>Amândio Galhano, ''Une région délimitée, une appellation d'origine : le vinho verde'', Éd. Comissâo de viticultura da regiâo dos vinhos verdes, Porto, 1986.</ref>, dans le [[Pays basque]] ([[Provinces d'Espagne|province]] d'[[Alava]])<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.labastida-bastida.org/congreso_lagares_inicio.asp|titre=Congresso Lagares, pilas y lagaretas}} à [[Labastida]], [[Provinces d'Espagne|province]] d'[[Alava]]</ref> et en [[France]] tant en [[Auvergne]] qu'en [[Tricastin]]. Les plus nombreuses ont été identifiées dans le département du [[Vaucluse (département)|Vaucluse]], sur les terroirs d'appellation [[Ventoux (AOC)|Ventoux]] et [[Luberon (AOC)|Luberon]]<ref>Michel Bouvier, ''Cuves vinaires en Vaucluse'', Archéologie de la vigne et du vin, Actes du Colloque 1988, Paris, 1990, (''Cæsarodunum'' 24), {{pp.|57-70}}.</ref>.
<gallery>
File:Cuve vinaire rupestre Ménerbes 02.jpg|À [[Ménerbes]], au lieu-dit les Hauts Artèmes, la [[borie]] classée 01
File:Cuve vinaire rupestre Ménerbes 01.jpg|Intérieur de la borie 01 montrant le fouloir et la cuve de vinification
File:Cuve 26 01 Venasque (Carroufa).jpg|À [[Venasque]], dans le vallon de Carroufa, au lieu-dit la Lauze, la borie classée 26
File:Cuve 26 03 Venasque (Carroufa).jpg|Intérieur de la borie 26 montrant le fouloir et la cuve de vinification
</gallery>
{{Loupe|Cuve vinaire rupestre}}

==== Gaule narbonnaise ====
Le vin a évolué énormément durant les précédents [[millénaire]]s. Les [[Romains]] avaient des vins très épicés qu'ils allongeaient à l'eau de mer. Ils ne correspondraient pas du tout aux goûts actuels. Sous la colonisation romaine, le vignoble gaulois se développa autour des deux villes de [[Béziers]] et [[Narbonne]]. L'importance de cet apport a été mis en exergue dans la cave gallo-romaine du [[Mas des Tourelles]] à [[Beaucaire (Gard)|Beaucaire]]. Cette reconstitution archéologique, unique au monde, est due à une rencontre entre Hervé Durand, propriétaire du domaine et alors président du syndicat des vignerons des [[Costières-de-nîmes (AOC)|Costières]], et le professeur [[André Tchernia]], un des plus grands spécialistes des vins de l'Antiquité romaine. Le vigneron propose dans son caveau des vins réalisés selon les indications de Pline ou Columelle (''mulsum'', ''turriculæ'' et ''carenum''), la visite d'une cave gallo-romaine reconstituée à l'identique et celle du jardin romain et son ''lucus''<ref>[http://www.tourelles.com/spip.php?rubrique16 La cave gallo-romaine du Mas des Tourelles]</ref>.

== Typologie ==
Les vins sont qualifiés en général suivant plusieurs éléments : l'origine (ou [[Terroir viticole|terroir]]), pouvant aller du pays (ex. France) à un terroir précis (ex. [[Bordeaux]], [[Bourgogne]], etc.) ; le [[cépage]] principal (ex. [[merlot]] ou [[chardonnay (cépage)|chardonnay]]) ou l'assemblage de plusieurs cépages ([[syrah]], [[grenache]], [[Marsanne (cépage)|marsanne]], [[viognier]] etc.) ; la classification comme [[vin de pays]], [[vin de qualité supérieure|VDQS]], [[appellation d'origine contrôlée|AOC]] etc. ; le [[Distribution (management)|distributeur]] : il peut s'agir d'une simple marque de négociant (ex. ''Baron de Lestac''), du nom du vinificateur (ex. Louis Latour) ou du nom du récoltant (Éric Roche, La Rigodière à [[Saint-Julien (Rhône)]]) ou de la cave coopérative ; la couleur ([[vin blanc]], [[vin rouge|rouge]], [[vin rosé|rosé]]) ; le [[millésime]] (ou année de récolte des raisins) et bien d'autres critères.

=== Terroir ===
{{Loupe|Terroir viticole}}
Un [[terroir viticole]] est un groupe de parcelles agricoles. Elles doivent se situer dans la même région, correspondre à un même type de sol, tant au point de vue géologique qu'orographique, avoir des conditions climatiques identiques, et ses vignes être conduites avec les mêmes techniques viticoles. Ces conditions, qui définissent un terroir, contribuent à donner un caractère unique, une « typicité » aux raisins récoltés, puis au vin qui en sera issu.

La spécificité d'un terroir est tributaire de caractéristiques locales telles que la [[topographie]] (pente et exposition), la proximité d’une rivière ou d’un plan d’eau qui vont agir pour créer des micro-climats. La qualité du vin, liée au choix des cépages, en dépend. Toute variation du [[climat]] a des répercussions sur les caractéristiques du vin et est le fondement même des grands ou des petits millésimes<ref name="T°">[http://www.u-bourgogne.fr/chaireunesco-vinetculture/Actes%20clima/Actes/Article_Pdf/Quenol.pdf Variabilité des températures dans le vignoble de ''vinho verde'', Universités de Rennes et de Porto]</ref>.

=== Cépage ===
[[Image:Muscat blanc et Muscat noir by JM Rosier.jpg|thumb|upright|Muscat à petits grains blanc et noir portés par un même cep.]]
Le [[cépage]] est un [[plant]] de [[vigne]] caractérisé par la forme de ses [[feuille]]s et de ses [[grappe]]s. Au niveau [[botanique]], c'est un [[cultivar]], c'est-à-dire une variété de population composée d'individus [[génétique]]ment différents mais qui présentent des caractéristiques proches, plutôt qu'une [[variété (botanique)|variété]] de vigne au sens botanique. Le cépage ne peut être multiplié que par voie végétative ([[bouture]], [[marcottage]] ou [[greffe (botanique)|greffe]]). La vigne est une plante qui mute très facilement, il arrive qu'un même plant produise deux raisins différents. C'est ainsi, que le [[Pinot gris (cépage)|pinot gris]] et le [[pinot blanc]] sont des mutations du [[Pinot noir (cépage)|pinot noir]].

{|class="wikitable"
|+ Les dix cépages les plus cultivés dans le monde<ref name="Cépage">[http://www2.cnrs.fr/presse/journal/2407.htm#PhilippeTestard-Vaillant PhilippeTestard-Vaillant (CNRS) ''Les cépages les plus cultivés au monde'']</ref>
|-
! scope=col style="width: 12em" | Cépage
! scope=col | Pays
|-
! scope=row | [[Sultanine]] B
| Turquie, États-Unis, Iran, Grèce, Afghanistan, Chili, Australie
|-
! scope=row | [[Airen]] B
| Espagne
|-
! scope=row | [[Grenache]] N
| Espagne, France
|-
! scope=row | [[Merlot]] N
| France, Italie, Bulgarie, États-Unis
|-
! scope=row | [[Ugni blanc]] B
| France, Italie
|-
! scope=row | [[Cabernet sauvignon]] N
| France, Chili, Russie, Bulgarie, États-Unis
|-
! scope=row | [[Carignan N]]
| France
|-
! scope=row | [[Chardonnay (cépage)|Chardonnay]] B
| France, États-Unis, Australie
|-
! scope=row | [[Dattier de Beyrouth]] B
| Italie, Turquie, Grèce, Espagne, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie
|-
! scope=row | [[Sangiovese]] R
| Italie
|}
En un quart de siècle, la restructuration du vignoble et une politique d'arrachage encouragée par l'Europe a éliminé les cépages de cuve à gros rendement en France. Parmi les variétés qui ont le plus régressé arrive en tête l'[[aramon (cépage)|aramon]] (– 91 %), suivi par le [[grenache]] blanc (– 65 %), le [[carignan N|carignan noir]] (– 61 %), le [[cinsault]] (– 48 %), le [[sémillon]] (– 45 %). Par contre, des cépages plus qualitatifs ont le vent en poupe au niveau européen et mondial. Parmi les variétés les plus demandées se place en première position la [[syrah]] (+ 425 %), suivie par le [[sauvignon]] (+ 231 %), le [[chardonnay (cépage)|chardonnay]] (+ 213 %) et le [[merlot]] (+ 201 %)<ref name="Cépage"/>.

En dépit de la mode de ces grands cépages internationaux, tous originaires de la France, une constatation reste évidente : {{Citation|Tel cépage convient à tel sol, tel autre ne convient pas. Plantez dans le Bordelais le pinot noirien et le pinot blanc chardonnay, les deux cépages rois de Bourgogne, et vous obtiendrez des vins rouges et blancs fort quelconques. Venez en Bourgogne avec les grands cépages de Bordeaux, le résultat ne sera pas meilleur. La première leçon à retenir est donc celle qui s'exprime dans la correspondance d'un sol et d'un cépage<ref>Constant Bourquin, ''Connaissance du vin'', Éd. Marabout services, Verviers, 1976, {{p.|22}}.</ref>.}}
{{Loupe|Cépages par pays}}

=== Types de vins ===
==== Selon la robe ====
La coloration du vin ne répond pas à la définition du [[vin rouge]] ou du [[vin blanc]].

On distingue trois types de vin

'''le vin rouge''' obtenu par la fermentation du jus de raisin au contact avec la peau. En règle générale, le raisin noir est traité en vin rouge, mais les contre-exemples sont nombreux, comme en champagne où le pinot noir (raisin noir) est traité en vin blanc.

'''le vin blanc''' obtenu par la fermentation du jus de raisin après en avoir retiré les marcs après pressurage.
Un blanc de blanc est un vin blanc obtenu à partir de raisin blanc.

'''le vin rosé''' obtenu traditionnellement par le traitement en "vin blanc" de raisin noir. En raison de la récente modification de la législation européenne il pourrait être le résultat d'un mélange de vin de couleur rouge et de vin de couleur blanche.

<gallery>
Fichier:Lambrusco.jpg|'''[[vin rosé]]''' (Lambrusco)
Fichier:Galissonnière Muscadet 2007.jpg|'''[[vin blanc]]''' (Muscadet de Sèvres-et-Maine)
Fichier:Bottle & glass of red Bordeaux style blend.jpg|'''[[vin rouge]]''' (Californie)
</Gallery>

==== Selon la teneur en sucre naturel (vins tranquilles) ====
<center>
{| class="wikitable" style="font-size:90%;border:0px;text-align:center;"|
|+ [[vin tranquille|Vins tranquilles]]
|
! scope=col | [[vin sec]]
! scope=col | [[vin demi-sec]]
! scope=col | [[vin moelleux]]
! scope=col | [[vin liquoreux]]
! scope=col | [[vin doux naturel]]
|- style="background: #F5F5F5; color:#000000;font-size:90%;text-align:center;"|
! scope=row | '''teneur en sucre naturel<br />par litre de vin'''
| - de {{unité|2|g}}
| de {{unité|2|g}} à {{unité|30|g}}
| de {{unité|30|g}} à {{unité|50|g}}
| + de {{unité|50|g}}
| {{unité|110|g}} *
|- style="background: #F5F5F5; color:#000000;font-size:90%;text-align:center;"|
! scope=row | '''% de sucre'''
| - de 0,2
| de 0,2 à 3,0
| de 3,0 à 5,0
| + de 5,0
| 11
|-
| colspan="14" style="background: #F5F5F5; color:#000000;text-align:center;font-size:90%;"| * avec une richesse minimale en alcool acquis de 15 %
|}
</center>
==== Selon la teneur en sucre de la [[Liqueur de dosage|liqueur d'expédition]] (vins effervescents) ====
<center>
{| class="wikitable" style="font-size:90%;border:0px;text-align:center;"|
|+ [[vins effervescents]]
|
! scope=col | brut nature
! scope=col | extra-brut
! scope=col | brut
! scope=col | extra-sec
! scope=col | sec
! scope=col | demi-sec
|- style="background: #F5F5F5; color:#000000;font-size:90%;text-align:center;"|
! scope=row | '''sucre ajouté''' (g/l)
| 0
| 6
| 15
| de 12 à 20
| de 17 à 35
| de 33 à 50
|-
| colspan="14" style="background: #F5F5F5; color:#000000;text-align:center;font-size:90%;"| Source :
|}
</center>
{{Loupe|Dosage (vin)|Liqueur de dosage}}

==== Selon la pression des gaz dissous à saturation ====
Un [[vin tranquille]] n'a pas de présence de bulles, la quantité de dioxyde de carbone est inférieure à un gramme par litre de vin à {{unité|20|°C}}. La plupart des vins sont des vins tranquilles mais il arrive que le vinificateur bloque volontairement la fermentation malolactique sur des vins rosés ou blancs, d'où au débouchage la formation légère de bulles de gaz carbonique qui ajoute une fraîcheur supplémentaire à ces vins.
[[Fichier:Cuvée 2010 - vin en finition.JPG|thumb|upright|Millésime 2010, dégusté le 17 octobre<br />Le vin ne pourra être déclaré ''primeur'' que dans un mois]]
Le [[vin effervescent]] est caractérisé par la présence de bulles qui forment une mousse. On distingue dans cette catégorie le vin perlant qui contient plus d'un gramme de dioxyde de carbone par litre de vin, des bulles se forment à 20 ° lors de l'ouverture de la bouteille) ; le vin pétillant qui, à bouteille fermée et à 20 °, subit une surpression de 1 à 2,5 [[bar (unité)|bars]] par le dioxyde de carbone dissous et le vin mousseux qui, à bouteille fermée et à 20 °, subit une surpression supérieure à 3 bars. Le [[Vin de Champagne|champagne]] et les [[crémant]]s sont des vins mousseux.

==== Selon le vieillissement ====
Le [[vin primeur]] est un vin mis en vente presque immédiatement après la récolte, généralement deux mois, dès que la fermentation a eu lieu. On l'appelle aussi « vin nouveau », « vin jeune » ou « vin de l'année ». Il est tout à fait l'inverse de ce qu'est un [[vin de garde]]. De nombreux [[Viticulteur|vignerons]] utilisent pour l'obtention de leurs vins primeurs la méthode de la [[macération carbonique]], l'exemple le plus connu étant le [[Beaujolais nouveau]].
{{Loupe|Liste des vins primeurs}}

Un [[vin de garde]] est un vin qui peut vieillir plusieurs années en [[cave à vin|cave]] en se bonifiant. On distingue trois catégories de vins de garde : moyenne garde, pour un vin qui peut se conserver de 5 à 10 ans, longue garde, entre 10 et 20 ans, très longue garde, au-delà de 20 ans.

==== Selon d'autres critères ====
On trouve le [[vin de presse]], le [[vin de goutte]], le [[vin gris]], le [[vin jaune]], le [[vin de paille]], le [[vin de montagne]], le [[vin aromatisé]], le [[Mono-cépage|vin monocépage]], le [[vin sans alcool]], le [[vin de marque]] et le [[vin de chaudière]].

Le [[Vin de Groseille|vin de groseille]], le [[Vin jaune (Chine)|vin jaune chinois]], le [[Palmier à huile d'Afrique|vin de palme]] et le [[Vin cuit (Suisse)|vin cuit suisse]] n'ont du vin que le nom car ils ne sont pas obtenus à partir de la fermentation du moût de raisin.

=== Appellations d'origine ===
[[Fichier:Tokaj - Hegyalja-06.jpg|thumb|Vignoble du [[tokay]] à Hegyalja]]
[[Image:The culture of wine.png|thumb|Guide du vin recensant les différentes appellations]]
Les terroirs viti-vinicoles sont très souvent protégés par un système d'appellations qui fut d'abord établi en France par la loi du {{date|1er|août|1905}} et que les autres pays ont tenté d'imiter.

Depuis [[2008]], la Commission européenne s'est attaquée à l'organisation commune des marchés du vin dans un esprit de libéralisation. La seconde partie, concernant la politique d'étiquetage (les appellations) et certaines pratiques œnologiques, est entrée en application en {{date||août|2009}}, ce qui ne va pas sans déstabiliser le marché, par exemple avec la polémique qui s'est développée au premier semestre 2009 lorsque la Commission européenne a voulu autoriser l'utilisation du terme « vin rosé » pour des vins de coupage blancs et rouges.

Pour ce qui est du vin, l'Union européenne distinguait deux appellations :

* Les vins de table : vins conformes à la réglementation et propres à la consommation. Depuis août 2009, l'appellation « vin de table » doit disparaître et prendre le nom de « vin » tout court. La plupart des opérateurs feront suivre cette mention du nom du pays dans lequel ils sont produits (par exemple « vin d'Espagne»). Toutefois, il faut noter que tous les vins produits, par exemple en Espagne, peuvent indiquer « Vin d'Espagne » en plus des autres mentions (type AOC…).
* Les VQPRD : [[Vins de qualité produits dans des régions déterminées]]. Depuis août 2009, ils dépendent des « indications géographiques » (par exemple [[gros-plant-du-pays-nantais (AOVDQS)|gros-plant-du-pays-nantais]]) et doivent être plus contrôlés par une commission d'agrément.

Le [[Classement des vins français]] doit aussi évoluer. L'organisme responsable du contrôle des appellations est l'[[INAO]], sous tutelle du [[Ministère de l'agriculture et de la pêche]]. La classification française est la suivante :

* [[Vin de table|Vins de table]] :
** Vin de table des pays de l'Union Européenne : le moût d'origine est un mélange provenant de différents pays de l'Union ;
** Vin de table de France : les raisins proviennent de France exclusivement. Depuis août 2009, ils deviennent les « vins de France » ;
** [[Vin de pays|Vins de pays]] : sont dans la catégorie des vins de table. En France, ils sont un segment très dynamique et représentent environ 25 % de la production ; Depuis août 2009, ils peuvent utiliser l'« indication géographique » qui leur permet d'indiquer leur provenance, l'identité du terroir :
*** Vin de pays local ou « de zone », produit dans un territoire plus restreint que le département tel que le [[Vin de Cilaos (VDP)|vin de pays de Cilaos]]
*** Vin de pays départemental : produit dans un département, comme le vin de pays de l'Aude ;
*** Vin de pays régional : produit dans une « région » au sens non administratif, comme les vins de pays Portes de Méditerranée

* VQPRD :
** [[AOVDQS]] : Appellation d'Origine Vin Délimité de Qualité Supérieure. Souvent un tremplin vers l'AOC.
** [[AOC]] : Appellation d'Origine Contrôlée, provenant d'un territoire plus ou moins vaste :
*** AOC communale (comme les AOC chablis, margaux, l'étoile, cassis…)
*** AOC régionale (comme les AOC grignan-les-adhémar, côtes du forez, médoc…)
*** AOC générique (comme les AOC Bordeaux, Bourgogne, Alsace, Beaujolais…)

Il y a en plus, chez les AOC, un système interne qui distingue entre ''crus'', ''premiers crus'', ''grands crus'' ou autres désignations, mais il diffère selon la région. Les bourgognes connaissent par exemple des ''premiers crus'' et ensuite des ''grands crus''. Chez les bordeaux, la [[classification officielle des vins de Bordeaux de 1855]] a été conservée et une liste différente d'échelons et de catégories a été établie.

Pour être reconnue, une appellation doit remplir des critères et des restrictions : limitation de la production ou du territoire, identité régionale liée au climat, aux cépages ou au sol, limitation de la teneur en sucre arrivé à un certain degré alcoométrique etc. Le seul critère pour les vins de table est d'être aptes à la consommation. Quand elle remplit ces critères, une appellation qui a été demandée par les producteurs régionaux est alors établie par arrêté ou par décret par la réunion des comités régionaux de l'INAO. L'officialisation de l'appellation est alors publiée dans le ''[[Journal officiel de la République française]]''.
{{Loupe|Capsule CRD|Capsule-congé}}

=== Millésime ===
C'est l'année de récolte des raisins ayant servi à produire un vin. Le [[millésime]], qui exprime les conditions climatologiques de l'année, est un repère important pour apprécier la qualité d'un vin. Il est généralement indiqué sur l'étiquette apposée sur la bouteille, sauf pour les vins de qualité courante. Cependant, le champagne est le seul vin d'assemblage (assemblage de vins issus d'années différentes) autorisé en France et ne possédant pas de millésime ; si l'assemblage est obtenu à partir de vins de la même année de récolte, il s'agira alors d'un champagne millésimé, issu d'une année exceptionnelle<ref>[http://www.guidale.com/tableau_millesimes.htm Tableau de millésimes]</ref>.

Lors de certaines années médiocres, lorsque la qualité n'est pas jugée suffisante, certains producteurs de crus prestigieux déclassent partiellement ou complètement leur récolte. C'est le cas du [[Château d'Yquem]]. À contrario, les professionnels gardent en mémoire les millésime de légende de ce château.
<center>
{|class="wikitable" cellpadding="3px" style="margin: 0 0 1em 1em;border:1px solid #999; font-size:95%; background-color: #FFFFFF text-align:center;"|
|+ ''Millésimes du Château d'Yquem<ref>[http://www.yquem.fr/sitehtml/fr/histmill.html Château d'Yquem, ''Histoire de millésimes'']</ref>{{,}}<ref>[http://www.academiedesvinsanciens.org/archives/1356-Une-verticale-de-28-millesimes-dYquem-jusquen-1899.html Une verticale de 28 millésimes au château d'Yquem]</ref>
|- bgcolor="#D1D1ED"
! scope=row | Grands millésimes
| colspan=2 | [[1825]]
| colspan=2 | [[1847]]
| colspan=2 | [[1865]]
| colspan=2 | [[1870]]
| colspan=2 | [[1893]]
| colspan=2 | [[1904]]
| colspan=2 | [[1921]]
| colspan=2 | [[1937]]
| colspan=2 | [[1947]]
| bgcolor="#F7F7F7" colspan=2 | <font color=#F7F7F7>yapa</font>
| colspan=2 | [[1959]]
| colspan=2 | [[1967]]
| bgcolor="#F7F7F7" colspan=2 | <font color=#F7F7F7>yapa</font>
| colspan=2 | [[1983]]
| colspan=2 | [[1986]]
| colspan=2 | [[1988]]
| colspan=2 | [[1990]]
| colspan=2 | [[1997]]
| colspan=2 | [[2001]]
|-
! scope=row bgcolor="#EFEFEF" | Années sans millésime
| colspan=9 |
| colspan=2 | [[1900]]
| colspan=2 | [[1915]]
| colspan=2 | [[1930]]
| colspan=2 |
| colspan=2 | [[1951]]
| colspan=2 | [[1952]]
| colspan=2 | [[1964]]
| colspan=2 | [[1972]]
| colspan=2 | [[1974]]
| colspan=6 |
| colspan=2 | [[1992]]
| colspan=3 |
|- bgcolor="#EFEFEF"
|}
</center>
Depuis quelques années, le CENBG (Centre d'Étude Nucléaire de Bordeaux-Gradignan), laboratoire de physique nucléaire, collabore avec la répression de fraudes de Bordeaux afin de dater les vins. En effet, le CENBG utilise une méthode non-destructive permettant de savoir si les vins datent d'avant ou d'après la seconde guerre mondiale. Il s'agit de placer la bouteille dans un spectromètre de masse (à base de cristaux de germanium), et de regarder s'il y a ou non présence du césium 137, isotope radioactif produit par les bombes, qui n'est pas présent naturellement. De nombreuses fraudes ont été détectées par cette méthode, très fiable.

== Autres vins ==
=== Vins du Nouveau Monde ===
Les vins du [[Nouveau Monde]] sont trop variés et hétérogènes pour être classés dans une seule catégorie. La production de vin à base de raisin est une activité ancienne dans plusieurs anciennes colonies de pays occidentaux (Espagne, France, Empire britannique), comme le [[Viticulture au Mexique|Mexique]], les [[Viticulture aux États-Unis|États-Unis]], le [[Viticulture au Canada|Québec]], l'[[Viticulture en Argentine|Argentine]], l'[[Viticulture en Afrique du Sud|Afrique du Sud]] ou l'[[Viticulture en Australie|Australie]]. Les premières expériences viticoles et vinicoles remontent souvent à plus de deux-cents ans. Depuis les années 1950, d'énormes progrès ont été réalisés dans de nombreux domaines et entreprises du Nouveau Monde, notamment en Californie, au [[Viticulture au Chili|Chili]] et en Australie. Certains domaines se tournent vers la qualité, les faibles rendements, un usage plus important du potentiel de chaque terroir.

Les producteurs, négociants et agents commerciaux californiens donnent naissance entre les années 1950 et les années 1970 à la catégorie des « vins de cépage ». L'historien et sociologue Julien Lefour a étudié ce changement économique et culturel, les résultats ont été publiés dans un article universitaire<ref name="z">Julien Lefour, Comment les cépages de tradition française deviennent des vins californiens ?, Communications, {{n°|77}}, 2005, 16 {{pp.}}(Centre Edgar Morin - EHESS). Consultable et téléchargeable gratuitement sur http://www.persee.fr</ref>. D'autres spécialistes du vin comme le géographe Jean-Robert Pitte, la sociologue Marie-France Garcia-Parpet, les critiques et journalistes anglais [[Hugh Johnson]], allemand [[André Dominé]] ou américain [[Frank Schoonmaker]] étudient depuis longtemps ce changement et ses conséquences économiques, culturelles ou gustatives.

Ces vins paraissent nouveaux aux consommateurs français, dont le marché a tardé à s'ouvrir, mais ne le sont pas pour ceux du reste du monde. Les vins du Chili, d'Argentine et d'Afrique du Sud étaient consommés dans de nombreux pays du continent européen depuis très longtemps, notamment en Suisse ou au Royaume-Uni.

Autrefois en France, le vin acquérait en général sa personnalité des [[cépage]]s utilisés, des terroirs sur lesquels les vignes poussaient, des microclimats dont ils profitaient, du savoir-faire du vigneron qui le cultivait, le vinifiait et l'élevait, et même de la qualité de la cave ou celle des [[tonneau (récipient)|tonneaux]] de [[chêne]]. Entre le {{s|XVIII}} et le milieu du {{s|XX}}, le vin a été l'objet de nombreuses fraudes et trafics. Plus tardivement que la bière (1780-1880), il devint aussi une boisson industrielle, obéissant à des processus techniques, scientifiques et économiques rationalisés et contrôlés. Les volumes de production furent augmentés, notamment dans le Sud-Est de la France, en Espagne, en Italie et en Algérie, afin de satisfaire les besoins de la population européenne des années 1950 aux années 1970.

À partir des années 1980, des crises de surproduction se multiplient, mettant en danger la stabilité de la viticulture européenne, surtout française, mal organisée, mal adaptée, voire passéiste, par rapport aux viticultures dynamiques des nouveaux pays producteurs (Californie, Australie, Chili), tournés plutôt vers leurs marchés intérieurs (Californie, Argentine) ou plutôt vers l'exportation (Chili, Australie)<ref name="z"/>.

Aujourd'hui, le vin s'ouvre à de nouveaux territoires à travers le monde et conquiert de nouveaux consommateurs (Japon, Chine, Inde, Russie, Pologne, Brésil, Venezuela). Pour plaire et rassurer, une partie de ces nouveaux vins doivent être, quelle que soit la bouteille, assez identiques d'apparence et de goût, être reconnus et surtout ne pas créer de surprise aux consommateurs {{Référence nécessaire}}. Les vignerons qui suivent cette logique cherchent à obtenir un produit standardisé {{référence nécessaire}} dans lequel tous les composants se fondent dans un [[goût]] plaisant et neutre. La mode étant au goût de bois neuf, certains vont même jusqu'à rajouter des copeaux de chêne dans leur cuves. André Tchernia, en tant qu'historien du vin et des différentes façons dont il a été vinifié à travers les âges, souligne :
{{Citation_bloc|D'ailleurs, les vins actuels - quoiqu'on le dise rarement sous cette forme - sont pour la plupart aromatisés au bois de chêne grâce à leur séjour en tonneaux. Certains vignerons se sont même mis, depuis quelque temps à y faire tremper des copeaux de bois afin d'accélérer le processus et cette pratique trouve des défenseurs<ref name="a"/>.}}
De plus, tous les vins d'une même appellation sont vinifiés ensemble. Les caractères particuliers doivent être cassés et les différences abolies pour que le vin corresponde au goût défini à l'avance. On passe alors d'une identité de [[terroir]] à une identité collective et, pour simplifier le processus, le nouveau vin n'est souvent produit, dans un premier temps, qu'avec un seul [[cépage]]{{Référence nécessaire}}. Ceci n'empêche pas certains vins du monde d'être d'une excellente qualité, qui n'a fait que croître ces dernières années, et ils peuvent réellement refléter un terroir, comme les syrahs australiens de la Barossa Valley ou les malbecs argentins. Mais la plus importante réaction à cette uniformisation vient des États-Unis où d'importantes {{lang|en|''wineries''}} ont redécouvert l'importance du terroir et vinifient en assemblage [[syrah]], [[mourvèdre]], [[grenache]] et [[zinfandel]].

{{loupe|Rhone Rangers}}

=== Vin bio et vin naturel ===
{{Article détaillé|Vin issu de la viticulture biologique|Vin naturel}}
Ses promoteurs avancent deux avantages du vin « bio » (issu de l'[[agriculture biologique]]) en termes de goût. Premièrement, selon eux, {{Citation|La vigne bio est plus robuste, elle s'ancre profondément vers la [[roche]] mère, celle qui, précisément, donne son goût à tous les crus<ref name="e">Publicité pour une chaîne de distribution bio, in ''Libération'', 3 octobre 2008</ref>}}. Deuxièmement, le raisin est {{Citation|cueilli à maturité, souvent à la main et (ce) qui est la base indispensable d'une [[vinification]] la plus naturelle possible (respect des levures endogènes propres aux raisins, peu de [[soufre]], pas d'additifs<ref name="e"/>}}.

Le [[Vin issu de la viticulture biologique|vin « biologique »]] est certifié par un organisme indépendant. Mais jusqu'au [http://www.ecocert.com/vin-biologique-rce-2032012 RCE 203-2012], cette certification ne concernait pas la vinification<ref>Le Bihan, J. C., Cultiver sa treille bio, Mens : Terre Vivante Éditions, 2011, {{p.|4}}</ref>, durant laquelle divers [[intrant]]s peuvent être utilisés. Les vignerons produisant du [[vin naturel]] critiquent ce dernier aspect. Ils n'ajoutent aucun produit de la vigne à la vinification obtenant ainsi un vin sans aucun intrants exogène, le seul vin consommable par les allergiques au souffre ou au gluten<ref>http://www.stop-gluten.com/vin-bio-gluten/</ref>. Dans sa « Charte d'approche d'élaboration des vins « nature » »<ref name="charte">[http://www.lesvinsnaturels.org/IMG/pdf_63-2.pdf « Charte d'approche d'élaboration des vins « nature » »] publiée par l'Association des vins naturels début 2010.</ref>, l'Association des vins naturels recommande la certification « bio ».

== Secteur viticole ==
{{Loupe|Viticulture}}
Le secteur [[viticole]] se sépare en deux [[profession]]s : les [[viticulteur|vignerons]] indépendants (représentés en France par les [[Vignerons Indépendants de France]]) qui assurent la production de leur vin, du cep de vigne à la mise en bouteille, en passant par la [[vinification]] et qui constitue la branche [[artisan]]ale, et les [[viticulteur]]s coopérateurs qui n'effectuent pas la [[vinification]]. La majeure partie de la commercialisation en France passe par les « négociants » et « négociants manipulateurs » qui achètent du moût de raisin, voire du raisin frais et assurent la vinification eux-mêmes.

== Vendange ==
La [[vendange]] est la période cruciale de l’élaboration des vins et les conditions dans lesquelles elle se déroule un facteur primordial dans la qualité des vins. Un [[viticulteur|vigneron]] pour son domaine, un maître de chai pour sa cave orchestrent la planification des différentes parcelles de vignes à vendanger en fonction de la maturité du raisin<ref name="oedony">[http://www.oedony.fr/p-63-les-vendanges.php Les vendanges sur le site www.oedony.fr]</ref>.
{{Loupe|Ban des vendanges}}
Ce niveau d’exigence passe d'abord par la méthode de cueillette employée (récolte manuelle ou mécanique). Mais surtout par le rythme des apports vers le lieu de vinification. Une bonne vendange se doit de commencer au petit matin. {{Citation|La fraîcheur matinale permet de conserver tout le potentiel aromatique des raisins. Puis, il faut rapidement les acheminer au pressurage afin d’éviter les phénomènes d’oxydation causant des dommages irrémédiables<ref name="oedony"/>.}}
{{Loupe|Machine à vendanger}}
=== Variation décennale des dates ===
Très bien documentées, les dates des vendanges, en différents lieux, tant en France qu'en Europe changent avec les évolutions du [[climat]], avec, ces cinquante dernières années, en France, en plusieurs grands vignobles (Rhône, Bourgogne, Bordelais) un décalage de près de un mois plus tôt (début octobre dans les années 1950, début septembre dans la décennie 2000) avec en prime une augmentation du degré alcoolique<ref>[http://www.institut-rhodanien.com/cyril/pages/publications/pdf/rencontres6/Ganichot.PDF Évolution du temps des vendanges sur le site institut-rhodanien.com]</ref>.

=== Variation séculaire des dates ===
Il semble que ce soit l'historien [[Emmanuel Le Roy Ladurie]], dans son [[Histoire du Climat depuis l'An Mil]] (1967, mis à jour 1983) qui redonne une grande visibilité aux vendanges comme thermomètre indirect pour des périodes plus lointaines.
Bien évidemment, un soin méticuleux a été apporte aux bians éventuels, par exemple liés à des habitudes locales,
des coutumes, des effets de cépages… Ces résultats sont aussi corrélés aux dates de récoltes d'autres plantations,
notamment les céréales<ref>[http://www.arviclim.fr/Article/zonage%20evolution%20climat.pdf Joël Richard, J. R. Clément et A. Srhiyeri, ''Zonage et modification du climat : Évolution des dates de vendange'', ITV France, Pôle environnement]</ref>.

Il est à souligner, qu'en fonction du réchauffement climatique, la date de début des vendanges a avancé d'un mois en cinquante ans<ref>{{fr}} {{Lien web
|url=http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim/biblio/pigb16/00_grandes/09/05.htm
|titre=Évolution de la date de vendange à Châteauneuf-du-Pape de 1945 à 2003.
|auteur=Service technique Inter Rhône
|série=Climat
|éditeur=[[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]]
|consulté le=2008-07-30
}}</ref>. À la précocité des vendanges se sont ajoutés d'autres phénomènes. Les vignes produisent plus (certains disent trop), les vins sont plus alcoolisés (les mêmes ou d'autres disent trop). Ces éléments défavorables sont contrebalancés par une maturation des raisins qui se fait mieux et l'amélioration constante de la qualité des millésimes<ref name="BAN">[http://www.pointsdactu.org/article.php3?id_article=1429 Du temps et des vendanges]</ref>.
[[File:Vendanges-Chateauneuf-du-Pape.jpg|thumb|center|750px|<center>'''Évolution des dates de vendanges à Châteauneuf-du-Pape'''</center>]]

Cette hausse de la qualité n'est pas pourtant sans inquiétude : crainte de la baisse de la typicité des crus, déficit en acidité et le vieillissement prématuré des vins. Plus précisément l’augmentation des températures, jointe à celle de la teneur en CO² dans l'atmosphère, ont une influence certaine sur les flores microbiennes et mycologiques de la vigne. De plus le réchauffement climatique est responsable de la remontée vers le nord de certains parasites et maladies dans des vignobles qui en étaient jusqu'à présent exempts<ref name="BAN"/>.

Cette évolution du climat, composante importante d'un [[terroir viticole]], influence dès à présent {{Citation|le choix des cépages, le mode de conduite et les conditions de maturation}}. Des études ont permis de cerner les évolutions des dates de vendange actuelles. Elles complètent les travaux des historiens qui ont étudié la variabilité du ban de vendange au cours des cinq derniers siècles. La précocité observée depuis la fin des [[années 1980]] est de 10 à 20 jours comparativement au milieu du {{XXe}} siècle. Joël Richard indique que {{Citation|Un travail de modélisation des dates de vendange, en fonction des températures journalières moyenne ou maximale souligne une variation d'environ 10 jours pour un réchauffement de 1°C}}. Ce qui permet de cerner l'influence de cette évolution sur la viticulture en fonction des scénarios climatiques<ref>[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=21258292 Joël Richard, ''Évolution du cycle végétatif et des dates de récoltes'', Le Progrès agricole et viticole, 2009, vol. 126, {{numéro|5}}, {{p.|111-119}}]</ref>.

== Œnologie ==
L'[[œnologie]], qu'il faudrait prononcer "énologie" (la prononciation courante "eunologie" n'est pas correcte) est la science des vins. L'étymologie du mot provient des vocables grecs ''oînos'' (vin) et ''lógos'' (science, discours). Cette discipline forme des œnologues à la connaissance des vins, à leurs techniques d'élaboration ainsi qu'à la {{lien|lang=en|trad=Storage of wine|fr=conservation du vin}} et à son élevage<ref>[http://www.italiq-expos.com/dico-shopping/oenologie,129.html Définition de l'œnologie]</ref>.
{{Loupe|Œnologie}}

== Constitution et vinification ==
Le vin, tel qu'on l'entend généralement, est le produit d'un fruit, le raisin, issu essentiellement de la plante appelée ''Vitis vinifera'', qui compte de nombreux [[cultivar]]s, appelés [[cépage]]s. Les autres espèces du genre ''Vitis'' (''Vitis riparia'', ''Vitis rupestris'' ou ''Vitis berlandieri'') servent à produire le [[porte-greffe]] : la partie du pied de vigne qui se trouve dans le sol, le reste de la végétation étant alors issu du [[Greffe (botanique)|greffon]]. Le vin issu de ces ''vitis'' non greffés est désagréable, souvent [[wikt:foxé|foxé]] et sans intérêt organoleptique.

=== Constitution ===
Le vin est essentiellement une [[Solution (chimie)|solution]] d'alcool dans l'[[eau]] qui contient également un grand nombre de composés chimiques volatils ou non, en solution ou en suspension. La teneur en alcool est généralement comprise entre 10 % et 15 % en moyenne pour sa version non renforcée pour une teneur en eau de l'ordre de 85 %.

L'[[Alcool (chimie)|alcool]] est principalement de l'[[éthanol]] mais on y trouve aussi du [[glycérol]], du [[sorbitol]], du [[butane-2,3-diol|butylèneglycol]], du [[méthanol]].

Le vin contient aussi :
* des [[sucre]]s : [[glucose]], [[fructose]] dont le dosage varie de 0 à {{unité|2|g/L}} dans les vins secs et jusqu'à 50 à {{unité|60|g/L}} dans les [[vin doux|vins doux]] pour lesquels la fermentation alcoolique a été incomplète et également des sucres non fermentescibles (pentoses…) ;
* des [[acide]]s : [[acide tartrique|tartrique]], [[acide citrique|citrique]], [[acide acétique|acétique]], [[acide lactique|lactique]], [[acide malique|malique]], [[acide succinique|succinique]], [[acide oxalique|oxalique]], [[acide borique|borique]], [[acide phosphorique|phosphorique]], [[phénol (groupe)|phénolique]], sept [[acide benzoïque|acides benzoïques]], trois [[acide cinnamique|acides cinnamiques]]. Le [[Potentiel hydrogène|pH]] du vin se situe entre de 3 et 4 ;
* des composés [[Phénol (groupe)|phénoliques]] : [[tanin]]s, [[anthocyane]]s qui, dans le [[vin rouge]], sont des [[antioxydant]]s.

==== Les constituants du raisin de cuve ====
Tous les cépages ont une constante dans leur structure (interne ou externe) et dans les constituants qui les composent. Le tableau ci-joint résume ces éléments communs<ref>Jean-Pierre Chabanne, ''Le vin, une boisson hygiénique à mieux connaître'', Cépages Magazine {{n°|33}}, septembre 1991, {{p.|22}}.</ref>.
----
{|class="wikitable" cellpadding="3" cellspacing="0" border="1" style="font-size: 95%; border: gray solid 1px; border-collapse:collapse; text-align:center; width:100%; margin:0 auto;"
|+ '''Les constituants du raisin de cuve'''
|- bgcolor="#EEEEEE"
|
! scope=col | Proportion
! scope=col | Observation
! scope=col | Constituants
! scope=col | Rôle en vinification
|-
! scope=row | La<br />peau
| environ 10 %<br />du poids<br />du grain.
| Recouverte d'une fine poussière grisâtre :<br />c'est la '''pruine'''.<br />Elle est constituée d'une enveloppe extérieure :<br />c'est la '''cuticule'''.<br />Ses cellules internes contiennent les vitamines<br />B, C et P, des matières colorantes et odorantes :<br />c'est l''''hypoderme'''.
| eau, sucres, tanins,<br />cellulose, vitamines,<br />Matières minérales, azotées, acides, colorantes<br />et odorantes.
| Apport de ferments utiles :<br />coloration, fruité, vitamines.
|-
! scope=row | La<br />pulpe
| environ 85 %<br />du poids<br />du grain.
| C'est la partie la plus importante du grain.<br />Elle est généralement incolore<br />sauf pour les cépages teinturiers.<br />Au pressurage, le centre de la pulpe s'écoule en premier, puis vient ce qui se trouve sous la peau<br />et enfin la pulpe qui est autour des pépins.
| eau, sucres,<br />matières acides, minérales, azotées et pectiques.
| Solvant de fermentation<br />sous l'action des levures.
|-
! scope=row | Les<br />pépins
| environ 5 %<br />du poids<br />du grain.
| Ce sont les graines de la vigne<br />On en compte de 0 à 4 par grain<ref group="N">Les grains de raisins apyrènes ne contiennent aucun pépin.</ref>.
| eau, tanins, huile<ref group="N">L'huile de pépins de raisin peut être extraite et faire l'objet d'une industrie annexe.</ref>,<br />matières hydrocarbonées, acides, azotées et minérales.
| Au cours d'une fermentation en rouge, ils apportent tanins<br />et matières azotées.
|-
|}

==== Les constituants des moûts ====
Les moûts contiennent de l'eau, des sucres, des acides, des levures, ainsi que des matières azotées, pectiques, colorantes et odorantes. La durée de leur macération - qui peut varier de quelques jours à quelques semaines - permet d'obtenir toute la gamme des vins.
[[Fichier:Cuve de rouge avec drapeau by JM Rosier.jpg|thumb|Moût de vendange rouge dont la fermentation est thermorégulée<br />(présence d'un drapeau réfrigérant permettant une macération à basse température)]]

===== Eau =====
Le moût est composé de 70 % à 80 % d'eau dont le rôle, dans la macération, est de mettre en contact les différentes matières et de dissoudre certaines substances<ref name="Cépages Magazine">Jean-Pierre Chabanne, {{opcit}}, {{p.|22}}.</ref>.

===== Sucres =====
Ils sont présents avec un taux de 150 à {{Unité|250|g}}/l. Sous l'effet de la [[Photosynthèse|photosynthèse chlorophyllienne]] se forment à l'intérieur du grain deux sortes de substances : les [[sucre]]s infermentescibles et ceux fermentescibles. Dans la première catégorie entre toujours le [[saccharose]] et, en surmaturation de certaines grappes, le [[xylose]] et l'[[arabinose]]. Dans l'autre catégorie, les sucres réducteurs, comme le [[glucose]] et le [[fructose]], sont fermentescibles sous l'action des levures et produisent des molécules d'[[alcool]] et de [[gaz carbonique]]<ref name="Cépages Magazine"/>. Une partie du saccharose peut, sous l'effet d'enzymes présents dans le moût, se transformer en glucose et fructose en quantités égales. C'est ce qui explique que l'ajout de saccharose, plus ou moins accepté selon les vins, permette une augmentation du taux d'alcool.
[[Fichier:Calcaire 2 by JM Rosier.JPG|thumb|Dépôt de sels tartriques sur la porte d'une cuve de stockage]]

===== Acides =====
L'acidité d'un vin revêt une importance particulière car elle conditionne à la stabilité du vin. Elle participe à la conservation, conditionne la couleur et influe sur l'équilibre gustatif. Derrière le terme acidité on entend des notions différentes c'est la masse d'acide par litre. L'acidité d'un vin s'exprime en g d'H2 SO4 /L.

Un acide est une molécule qui est capable de libérer des ions en solution → H3 O+

L'acidité du moût est constituée essentiellement de l'acide tartrique, malique et citrique. Ce sont les trois acides principaux.

L'acide tartrique est un diacide. c'est l'acide le plus fort du raisin et sa teneur oscille entre 1 à {{unité|15|g}}/L. Il est spécifique au raisin, il a un rôle essentiel dans la saveur acide du vin. En présence de potassium ou de calcium, il forme du bitartrate de potassium ou du tartrate de calcium ( forme des cristaux dans le vin).

Ils se trouvent dans toutes les parties vertes de la vigne, soit à l'état libre, soit sous forme de [[sel (chimie)|sels]]. Les seconds, d'origine minérale, ne se rencontrent qu'à l'état de sels. Il s'agit de l'[[acide sulfurique]], de l'[[acide chlorhydrique]] et de l'[[acide phosphorique]]. L'ensemble de ces substances a une action antibiotique contre les ferments de maladie et permet au vin de se conserver. De plus, ces acides apportent corps et fraîcheur et avivent la couleur. Un vin sans acide est plat, un excès le rend dur<ref name="Cépages Magazine"/>.

===== Minéraux =====
Ces sels sont puisés essentiellement dans le sol par les racines de la vigne<ref group="N">Des traces, plus ou moins importantes, peuvent être le résultat soit des traitements de la vigne, soit du moût, soit du contact avec le récipient vinaire.</ref>. Leur présence est de 2 à {{Unité|4|g}}/l. Le [[potassium]] représente à lui seul la moitié de cette matière minérale. L'autre moitié est constituée par ordre décroissant de [[calcium]], [[sodium]], [[magnésium]], [[fer]], [[manganèse]], [[phosphore]], [[chlore]], [[soufre]], [[carbone]] et [[silice]]. À titre d'exemple, le sel (NaCl) ne représente en terrain sain que {{Unité|400|mg}}/l ; la règlementation n'autorise qu'un taux inférieur à {{Unité|1.5|g}}/l<ref name="Cépages Magazine"/>.

===== Matières azotées =====
Cette matière azotée est puisée par les racines de la vigne dans un sol qui contient peu ou prou de nitrates. Elle se retrouve dans le moût entre {{unité|100|mg}}/L à {{Unité|1|g}}/L. Elle a son utilité lors de la macération pour l'alimentation des levures viniques et disparaît presque totalement lors de la fermentation alcoolique. Sa présence plus importante dans des vendanges abîmées par des incidents climatiques (pourriture grise) doit être traitée afin d'éviter tout accident de conservation au vin<ref name="Cépages Magazine"/>.

===== Matières pectiques =====
La [[pectine]]<ref group="N">Pectine vient du grec ''pêktós'' qui signifie figé ou coagulé.</ref> est présente, entre 0,20 et {{Unité|7|g}}/l sous la forme de sucres complexes dans le grain du raisin. Si un excès rend la clarification du vin difficile, sa présence à un taux raisonnable participe au bouquet de celui-ci et lui apporte velouté et moelleux<ref name="Cépages Magazine"/>.

===== Matières colorantes =====
Elles se trouvent essentiellement sous la peau du grain de raisin<ref group="N">Les matières colorantes se rencontrent aussi dans les cépages teinturiers au niveau de la pulpe.</ref> et se classent en deux groupes : [[anthocyane]]s et [[flavones]]. Les anthocyanes colorent les végétaux en rouge ou violet selon la présence d'un milieu acide ou basique tandis que les flavones les colorent en jaune. Ces matières solubles dans l'eau le sont encore plus dans l'alcool. Elles participent à la coloration du vin<ref name="Cépages Magazine"/>.

===== Substances aromatiques =====
L'arôme du vin est composé par plusieurs types de substances :
- L'arôme variétal, spécifique au cépage (comme le Muscat, le Sauvignon blanc, le Gewurztraminer…)
- L'arôme fermentaire ou secondaire, lié à la fermentation d'esther et d'alcool supérieur par la levure
- L'arôme post-fermentaire ou d'élevage ou tertiaire, qui est un arôme de vieillissement du vin. Le développement du bouquet au cours du vieillissement résulte de phénomène oxydatif mais surtout de phénomène de réduction.

L'essentiel des arômes se trouve dans les parties solides de la baie (pellicule, pépins et parois des cellules de la pulpe), dont 50 % dans la pellicule.

Présentes entre la peau et la pulpe du grain sous forme de traces, elles donnent au moût puis au vin jeune son fruité et son bouquet. Lors du vieillissement, elles sont responsables de la complexité des arômes. À la dégustation, chaque cépage peut être déterminé par les caractères spécifiques de ceux-ci<ref name="Cépages Magazine"/>.

===== Tableau récapitulatif =====
{|class="wikitable" cellpadding="3" cellspacing="0" border="1" style="font-size: 95%; border: gray solid 1px; border-collapse: collapse; text-align:center;"
|+ '''Tableau récapitulatif des constituants'''<ref>Jean-Pierre Chabanne, {{opcit}}, {{p.|23}}</ref>
|- bgcolor="#EEEEEE"
! scope=col | Constituants
! scope=col | Provenance
! scope=col | Stockage dans la grappe
! scope=col | Importance quantitative
! scope=col | Caractères essentiels<br />Rôle et utilité
! scope=col | Effets néfastes pour le vin<br />s'il y a excès
|-
! scope=row | Sucres
| Photosynthèse chlorophylienne
| Pulpe
| 150 à {{Unité|250|g}}/l
| - '''Sucres fermentescibles''' :<br />glucose et fructose<br />''apport d'alcool''<br /> - '''Sucres infermentescibles''' :<br />saccarhose, xylose et arabinose<br />''apport de moelleux''
| déséquilibre :<br />1 - vin alcooleux<br />2 - vin sirupeux
|-
! scope=row | Acides
| Minéraux et organiques
| Toute la plante
| 3 à {{Unité|9|g}}/l
| - Sulfurique, chlorhydrique<br />et phosphorique :<br />''apportent corps et fraîcheur''<br />- Tartrique, malique<br />et citrique :<br />''avivent les couleurs et<br />s'opposent aux maladies''
| Vin dur
|-
! scope=row | Minéraux
| Sol
| Toute la plante
| 2 à {{Unité|4|g}}/l
| Vecteurs du caractère et<br />de la typicité du vin
| NaCl < {{Unité|1.5|g}}/l
|-
! scope=row | Matières azotées
| Sol
| Toute la plante
| 1 à {{Unité|2|g}}/l
| Utiles pour l'alimentation<br />des levures du vin
| Influence la conservation du vin
|-
! scope=row | Matières pectiques
| Origine organique
| Pulpe
| 0,20 à {{Unité|7|g}}/l
| Favorisent le moelleux et le velouté
| Clarification (vin louche)
|-
! scope=row | Matières colorantes
| Anthocyanes et flavones
| Peau
| Traces
| Couleur
| Robe plus ou moins prononcée
|-
! scope=row | Matières odorantes
| Origine organique
| Sous la peau
| Traces
| Arômes
| Vin plus ou moins aromatique
|-
|}

=== Vinification ===
C'est l'ensemble des opérations nécessaires à la transformation du [[moût]] (nom du jus de [[raisin]]) et à l'élaboration du vin. Certaines de ces opérations sont nécessaires, telle la [[fermentation alcoolique]], et d'autres permettent d'affiner le profil du vin, tant au niveau aromatique (olfactif) que gustatif (goûts).
{{Article détaillé|Vinification|Maîtrise des températures en œnologie}}

==== Vinification en rouge ====
La [[Vin rouge#Vinification|vinification en rouge]] consiste à faire un [[pressurage]] après que la [[fermentation]] a commencé. Pendant toute cette phase, le [[moût]] est en contact avec les matières solides de la [[vendange]]. Celles-ci sont très riches en [[tanin]]s, matières colorantes, odorantes, minérales et azotées. Ces substances vont alors se dissoudre plus ou moins dans le moût et se retrouver dans le vin<ref name="CN131">Colette Navarre, {{opcit}}, {{p.|131}}.</ref>.

C'est la [[cuvaison]] pendant laquelle les [[sucre]]s se transforment en [[alcool]] ([[fermentation alcoolique]]) et le jus se voit enrichi par les composants du moût. Plus la [[macération]] est longue, plus la coloration du vin sera intense<ref name="CN131"/>. Se disolvent également les tanins, leur taux sera aussi fonction du temps de la cuvaison. Plus elle sera longue, plus les vins seront aptes à vieillir. Durant cette phase, se produit une forte élévation de la température. Celle-ci est de plus en plus contrôlée par la technique de maîtrise des températures<ref>Colette Navarre, {{opcit}}, {{p.|132}}.</ref>.

==== Vinification en blanc ====
Dans la [[Vin blanc#Vinification|vinification en blanc]] la fermentation se déroule en dehors de tout contact avec les parties solides de la vendange ([[Pépin (graine)|pépins]], [[raisin|peaux du raisin]], [[rafle]]s). Ce qui explique que l'on peut faire indifféremment du blanc à partir de [[cépage]]s blancs et rouges. C'est le cas du [[Vin de Champagne|Champagne]]. Le but de cette vinification est de faire ressortir le maximum des [[arôme]]s contenus d'abord dans le raisin, ensuite en cours de fermentation, enfin lors du vieillisement<ref name="JLB76">Jean-Luc Berger, {{opcit}}, {{p.|76}}.</ref>.

L'extraction du jus et sa séparation des partie solides peuvent être précédés par un [[éraflage]], un [[foulage]] et un égouttage, pour passer ensuite au pressurage. Mais ces phases sont évités par nombre de vinificateurs pour éviter l'augmentation des [[bourbes]]<ref name="JLB76"/>. Le choix se porte sur une extraction progressive du jus puis un [[débourbage]] qui permet d'éliminer toutes particules en suspension. Là aussi, encore plus que pour une vinification en rouge, s'impose la maîtrise des températures lors de la fermentation alcoolique. Elle se déroule entre 18 et 20° et dure entre 8 et 30 jours selon le type de vin désiré<ref name="JLB77">Jean-Luc Berger, {{opcit}}, {{p.|77}}.</ref>.

==== Vinification en rosé ====
La [[Vin rosé#Méthodes d'obtention des jus|vinification en rosé]] se produit par macération, limitée dans le temps, de cépages à pellicule noire avec possible ajout de cépages blancs. Le [[vin rosé]] n'a pas de définition légale. Mais ses techniques de vinification sont très strictes et n'autorisent en rien en Europe le mélange de vin rouge et blanc. Deux principes différents sont utilisés :
* Le premier consiste à extraire par écoulement une partie du jus dès l'encuvage lors de la vinification en rouge ; c'est la [[Vin rosé#La saignée|saignée]]. C'est le jus qui s'égoutte sous le poids de la vendange - au maximum entre 20 à 25 % - et qui va macérer durant 3 à 24 heures. Cette méthode produit des vins rosés à la robe soutenue, et la quantité potentielle produite dépend de la concentration recherchée pour le vin rouge produit.
* Le second principe est le [[Vin rosé#Le pressurage direct|pressurage direct]], qui consiste à extraire le jus en plusieurs fois, au cours de la macération, qui dure quelques heures. Les jus successivements extraits sont progressivement plus chargés en tanins provenant des peaux, et peuvent ensuite être assemblés.Une vendange bien mûre pourra colorer le jus et sa vinification se fait en blanc<ref name="JLB77"/>.
La maîtrise des températures est une nécessité, un vin rosé a une robe qui s'apparente à celle d'un vin rouge très clair, plus le fruit et la fraîcheur des vins blancs<ref>Jean-Luc Berger, {{opcit}}, {{p.|78}}.</ref>.

==== Vinifications spéciales ====
La [[Vin effervescent#Méthodes de fabrication|vinification des vins effervescents]] ([[Champagne (vin)|champagne]], [[mousseux]], [[crémant]]) a pour but de permettre d'embouteiller un vin dont les [[sucre]]s et les [[levure]]s vont déclencher une seconde [[fermentation]] en bouteilles. Celle-ci et son bouchon doivent pouvoir résister au [[gaz carbonique]] qui se forme sous pression. C'est lui au débouchage qui provoquera la formation de mousse<ref name="CN149">Colette Navarre, {{opcit}}, {{p.|149}}.</ref>.

On utilise un vin tranquille auquel est ajouté une [[liqueur de tirage]], constituée de [[levure]]s, d'adjuvants de remuage (pour faciliter la récupération et l'éjection du dépôt au dégorgement) et de sucre (de 15 à {{unité|24|g/l}}) selon la pression désirée finalement. La bouteille est rebouchée hermétiquement et déposée sur des clayettes afin que les levures transforment le sucre en [[éthanol|alcool]] et en gaz carbonique<ref>Colette Navarre, {{opcit}}, {{p.|150}}.</ref>.
{{Loupe|Prise de mousse}}
La [[Vin doux naturel#Vinification|vinification des vins doux naturel]] et de tout [[vin muté]] ([[mistelle]] ou [[vin de liqueur]]) se fait à partir de {{Citation|moûts de raisins frais, crus ou cuits, partiellement concentrés ou non}} auxquels est rajouté de l'[[alcool]] soit avant, soit pendant, soit après la fermentation. C'est le [[mutage]]. Dans le premier cas, on obtient des mistelles, dans le second des vins doux naturels ou des vins de liqueur et dans le dernier des vins du type Madère sec. Avec cette façon de procéder, on obtient des vins d'une grande richesse alcoolique (15 ° acquis minimum) et d'un fort taux de sucre<ref>Colette Navarre, {{opcit}}, {{p.|153}}.</ref>.

La [[Vin liquoreux#Vinification|vinification des vins liquoreux]] et des [[Vin moelleux|vins moelleux]] est faite soit à partir de [[raisin]]s surmaturés ou passerillés, soit avec des raisins atteints par la [[pourriture noble]] (due au [[botrytis cinerea]]). La concentration en sucre de ces grains permet d'obtenir des vins titrant plus de {{unité|20|grammes}} de sucre par litre. On distingue les vins demi-secs (10 à {{unité|20|g/l}}), les vins doux (jusqu'à {{unité|30|g/l}}) - ce sont les moelleux - et les liquoreux (à partir de {{unité|40|g/l}})<ref name="CN154-155">Colette Navarre, {{opcit}}, {{pp.|154-155}}.</ref>.

Ces vins ont un aspect plus ou moins sirupeux et une saveur très agréable due à la présence de sucre, de [[glycérol]] et de matières pectiques<ref name="CN154-155"/>. Pour la vendange atteinte de pourriture noble, il est nécessaire de la muter à l'[[Dioxyde de soufre|anhydride sulfurique]]. Une première fois pour l'assainir avec une dose de SO<sub>2</sub> de 3 à {{unité|5|grammes}} par hectolitre, puis une seconde fois pour arrêter la fermentation avec 20 à {{unité|25|g/hl}} de SO<sub>2</sub><ref>Colette Navarre, {{opcit}}, {{p.|156}}.</ref>

La [[Vin de glace#Vinification|vinification des vins de glace]] impose des vendanges de nuit ou par temps très froid (température inférieure à {{unité|-7|°C}} au Québec) afin de conserver des raisins gelés et recouverts de cristaux de glace. Ceux-ci sont immédiatement placés dans un pressoir maintenu à basse température. Le but est de retenir les cristaux dans le pressoir pour que seule la pulpe du raisin produise un jus où sont alors concentrés arômes, sucres et acidité. La fermentation du moût reste toujours très aléatoire à cause de la haute teneur en sucre. Ces vins ne dépassent que rarement les 10 % d'alcool<ref>[http://www.vin-de-glace.com/vinification.vin.de.glace.php Vinification des vins de glace]</ref>.
<gallery>
File:Champagne Cattier demi.jpg|Champagne Cattier<br />Demi-bouteille
Fichier:Muscat de Beaumes-de-Venise AOC 2005 half.jpg|Vin doux naturel<br />([[Muscat de Beaumes-de-Venise (VDN)|Muscat de Beaumes-de-Venise]])
Fichier: Château Guiraud 1998 demi.jpg|Sauternes<br />Château Guiraud 1998
Fichier:Blaxsta Vidal Icewine 2005 bottle.jpg|Vin de glace suédois<br />Vidal Icewine 2005
</gallery>

== Marché mondial du vin ==
=== Données générales ===
En 2012, le premier marché mondial de consommation est les États-Unis (333 millions de caisses de 12 bouteilles), devant la France (303 millions).<br />
En consommation par habitant, les pays européens demeurent en tête : la consommation française (52 litres habitant/an soit une baisse de 6 litres depuis 2007), ou italienne (51 litres) ne peut être comparée à celle des États-Unis (13 litres) ou de la Chine (1,4 litre).<br />
Les vins les plus consommés sont dans l'ordre : les vins rouges (55 %), les vins blancs (34,7 %), les vins rosés (9,2%). <br />
Les pays majeurs de production en volume sont : La France (523 millions de caisses par an), L'Italie (502) et l'Espagne (447). Cependant ces productions devraient stagner ou reculer face aux producteurs émergents, notamment le Chili ({{7e}} producteur mondial) ou la Chine ({{8e}}).

=== Données détaillées ===
==== Consommation mondiale ====
{| width=100%
|valign="top" width=40%|

{| class="wikitable"
|+ '''Consommation de vin par personne en 2005'''<ref>[http://www.wineinstitute.org/files/PerCapitaWineConsumptionCountries.pdf Wine Institute: consommation de vin par habitant et par pays]</ref>
|-
! scope=col width=5% | Place
! scope=col width=15% | Pays
! scope=col width=15% | Consommation<br /><small>([[litre]]s/{{hab.}}/an)</small>
|-
! scope=row | 1
| {{VAT}}
| align="center" | 62,02<ref>Au {{s-|XIV|e}} à la Cour des papes d'Avignon, elle était de {{unité|750|litres}} par personne et par an ([[Jean-Pierre Saltarelli]], ''Les vins des papes d'Avignon'', Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, {{T.|127}}, 2007, {{p.|73}}).</ref>
|-
! scope=row | 2
| {{AND}}
| align="center" | 60,13
|-
! scope=row | 3
| {{FRA}}
| align="center" | 55,85
|-
! scope=row | 4
| {{LUX}}
| align="center" | 52,70
|-
! scope=row | 5
| {{ITA}}
| align="center" | 48,16
|-
! scope=row | 6
| {{POR}}
| align="center" | 46,67
|-
! scope=row | 7
| {{SLO}}
| align="center" | 43,77
|-
! scope=row | 8
| {{CRO}}
| align="center" | 42,27
|-
! scope=row | 9
| {{SUI}}
| align="center" | 39,87
|-
! scope=row | 10
| {{ESP}}
| align="center" | 34,66
|-
! scope=row | 11
| {{HUN}}
| align="center" | 33,06
|-
! scope=row | 12
| {{DEN}}
| align="center" | 31,37
|-
! scope=row | 13
| {{ARG}}
| align="center" | 28,81
|-
! scope=row | 14
| {{AUT}}
| align="center" | 28,81
|-
! scope=row | 15
| {{ROM}}
| align="center" | 26,90
|}

|valign="top" width=60%|

[[Image:Wine consumption world map.png|thumb|upright=2|Consommation annuelle de vin par habitant :
{{Légende|#eeeeee| moins de 1 litre/hab./an.}}
{{Légende|#eed4d3| de 1 à 7 litres/hab./an.}}
{{Légende|#dea2a0| de 7 à 15 litres/hab./an.}}
{{Légende|#ae6f6d| de 15 à 30 litres/hab./an.}}
{{Légende|#5f0400| Plus de 30 litres/hab./an.}}]]

Dans le passé, un [[cabaretier]] servait du vin au détail. Le vin peut s'acheter directement chez les producteurs, dans des commerces spécialisés, dans des enseignes généralistes ou sur des sites internet spécialisés. L'achat chez les producteurs peut être un objectif de l'[[œnotourisme]] mais ce n'est pas le seul.

Le consommateur européen est devenu au cours des années, plus exigeant, plus sélectif, plus regardant sur la qualité et curieux des vins d'autres contrées.

Le consommateur mondial désire des vins plus aromatiques et structurés comme le montre l'évolution au niveau mondial du [[degré d'alcool]] d'1,1° entre 1980 et 2007 (évolution donc pas simplement liée au [[changement climatique]]), cette volonté œnologique conduisant les grands exportateurs de vin à sous-estimer le degré alcoolique sur l'étiquette de leurs bouteilles afin de payer moins de taxes douanières<ref>{{Article|langue=en|nom1=American Association of Wine Economists (AAWE)|titre=Splendide Mendax : False label claims about high and rising alcohol content of wine|périodique=AAWE working paper|mois=mai|année=2011|pages=1 à 39|url texte=http://www.wine-economics.org/workingpapers/AAWE_WP82.pdf}}</ref>.

|}

==== Production mondiale ====
{{Article détaillé|Viticulture par pays}}

{| class="wikitable centre" style= "text-align:center;"
|+ '''Production de vin en tonnes. Chiffres 2004-2005'''
|-
! scope=col | Pays
! scope=col colspan=2 | 2004
! scope=col colspan=2 | 2005
|-
! scope=row | {{France}}
| {{formatnum:5903101}}
| 19 %
| {{formatnum:5329449}}
| 18 %
|-
! scope=row | {{Italie}}
| {{formatnum:5313517}}
| 17 %
| {{formatnum:5056648}}
| 17 %
|-
! scope=row | {{Espagne}}
| {{formatnum:5006230}}
| 16 %
| {{formatnum:3934140}}
| 14 %
|-
! scope=row | {{États-Unis}}
| {{formatnum:2232000}}
| 7 %
| {{formatnum:2232000}}
| 8 %
|-
! scope=row | {{Argentine}}
| {{formatnum:1564000}}
| 5 %
| {{formatnum:1564000}}
| 5 %
|-
! scope=row | {{Australie}}
| {{formatnum:1381064}}
| 4 %
| {{formatnum:1274000}}
| 4 %
|-
! scope=row | {{Chine}}
| {{formatnum:1300000}}
| 4 %
| {{formatnum:1300000}}
| 4 %
|-
! scope=row | {{Afrique du Sud}}
| {{formatnum:1015697}}
| 3 %
| {{formatnum:1157895}}
| 4 %
|-
! scope=row | {{Allemagne}}
| {{formatnum:1014700}}
| 3 %
| {{formatnum:1014700}}
| 3 %
|-
! scope=row | {{Chili}}
| {{formatnum:630073}}
| 2 %
| {{formatnum:788551}}
| 3 %
|-
! scope=row | {{Portugal}}
| {{formatnum:720300}}
| 2 %
| {{formatnum:576500}}
| 2 %
|-
! scope=row | {{Roumanie}}
| {{formatnum:616600}}
| 2 %
| {{formatnum:575000}}
| 2 %
|-
! scope=row | {{Russie}}
| {{formatnum:512000}}
| 2 %
| {{formatnum:512000}}
| 2 %
|-
! scope=row | {{Grèce}}
| {{formatnum:454051}}
| 1 %
| {{formatnum:437178}}
| 2 %
|-
! scope=row | {{Hongrie}}
| {{formatnum:527000}}
| 2 %
| {{formatnum:347000}}
| 1 %
|-
! scope=row | {{Brésil}}
| {{formatnum:320000}}
| 1 %
| {{formatnum:320000}}
| 1 %
|-
! scope=row | {{Suisse}}
| {{formatnum:146871}}
|
| {{formatnum:126865}}
|
|-
! scope=row | {{Canada}}
| {{formatnum:52220}}
|
| {{formatnum:50400}}
|
|-
! scope=row | Autres pays
| {{formatnum:2592253}}
| 8 %
| {{formatnum:2603474}}
| 9 %
|-
! scope=row | '''Total'''
| '''{{formatnum:31102586}}'''
| 100 %
| '''{{formatnum:29022536}}'''
| 100 %
|-
| colspan=5 | Source : données de FAOSTAT ([[Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]])<ref>[http://faostat.fao.org/DesktopDefault.aspx?PageID=567&lang=fr Base de données de la FAO, accès du 14 novembre 2006]</ref>
|}

En [[2003]], la production mondiale de vin s'était élevée à 269 millions d'hectolitres. Selon les prévisions, elle sera de 275 millions d'hectolitres en [[2008]], dont 30 millions ne trouveraient pas preneurs. Les quinze principaux producteurs de vin en [[2003]] étaient les suivants :

{| width=100%
|valign="top" width=50%|

{| class="wikitable" align="right" style= "text-align:center;"
|+ '''Production de vin par pays en 2003'''
|-
! scope=col | Place
! scope=col | Pays
! scope=col | Production<br /><small>million d'([[hectolitre]]s)</small>
|-
! scope=row | 1
| align="left" | {{France}}
| 47,3
|-
! scope=row | 2
| align="left" | {{Italie}}
| 46,8
|-
! scope=row | 3
| align="left" | {{Espagne}}
| 39,5
|-
! scope=row | 4
| align="left" | {{États-Unis}}
| 23,5
|-
! scope=row | 5
| align="left" | {{Australie}}
| 12,6
|-
! scope=row | 6
| align="left" | {{Argentine}}
| 12,2
|-
! scope=row | 7
| align="left" | {{CHN}}
| 10,8
|-
! scope=row | 8
| align="left" | {{Allemagne}}
| 10,2
|-
! scope=row | 9
| align="left" | {{Afrique du Sud}}
| 7,6
|-
! scope=row | 10
| align="left" | {{Portugal}}
| 6,8
|-
! scope=row | 11
| align="left" | {{Chili}}
| 5,8
|-
! scope=row | 12
| align="left" | {{Roumanie}}
| 5,5
|-
! scope=row | 13
| align="left" | {{Grèce}}
| 4,2
|-
! scope=row | 14
| align="left" | {{Russie}}
| 4,1
|-
! scope=row | 15
| align="left" | {{Hongrie}}
| 4,0
|-
| colspan=3 | Source : données de la FAO<ref name="FAOSTAT">[http://faostat.fao.org/site/636/DesktopDefault.aspx?PageID=636#ancor FAOSTAT] Statistiques de production</ref>
|}

|valign="top" width=50%|

{| class="wikitable" align="left" style= "text-align:center;"
|+'''Production de vin par pays en 2007'''
|-
! scope=col | Place
! scope=col | Pays
! scope=col | Production<br /><small>million d'([[hectolitre]]s)</small>

|-
! scope=row | 1
| align="left" | {{Italie}}
| 50,50
|-
! scope=row | 2
| align="left" | {{France}}
| 47,12
|-
! scope=row | 3
| align="left" | {{Espagne}}
| 36,45
|-
! scope=row | 4
| align="left" | {{États-Unis}}
| 23,00
|-
! scope=row | 5
| align="left" | {{Argentine}}
| 15,50
|-
! scope=row | 6
| align="left" | {{CHN}}
| 14,50
|-
! scope=row | 7
| align="left" | {{Afrique du Sud}}
| 10,50
|-
! scope=row | 8
| align="left" | {{Australie}}
| 9,62
|-
! scope=row | 9
| align="left" | {{DEU}}
| 8,33
|-
! scope=row | 10
| align="left" | {{CHI}}
| 8,28
|-
! scope=row | 11
| align="left" | {{Portugal}}
| 7,45
|-
! scope=row | 12
| align="left" | {{RUS}}
| 5,82
|-
! scope=row | 13
| align="left" | {{Grèce}}
| 4,00
|-
! scope=row | 14
| align="left" | {{Brésil}}
| 2,40
|-
! scope=row | 15
| align="left" | {{Autriche}}
| 2,26
|-
| colspan=3 | Source : données de la FAO<ref name="FAOSTAT"/>
|}

|}
{{clr}}
L'Italie et la France restent les principaux producteurs de vin mais, ces dernières décennies, leur production a beaucoup diminué<ref>[http://faostat.fao.org/site/636/DesktopDefault.aspx?PageID=636#ancor FAO stast]</ref> (-40 % entre 1990 et 2008). Pendant la même période, la production chinoise était multipliée par 5,9 (soit 490 % de croissance). La Chine vise plus la quantité que la qualité mais les choses pourraient changer.
Par ailleurs, ces dernières années, la production espagnole a considérablement crû, au point que pour l'année 2011, la production espagnole égalant quasiment celle de l'Italie (39,9 millions d'hectolitres pour l'Espagne contre 40 millions pour l'Italie)<ref name="Données de Vino in Cifre">[http://www.ismea.it/flex/cm/pages/ServeBLOB.php/L/IT/IDPagina/6827]</ref>. D'autres sources annonces, pour la même année, une plus forte production pour l'Espagne (40,3 millions d'hectolitres) que pour l'Italie (40,2 millions d'hectolitres)<ref name="Données de l'État espagnol">[http://www.vinoticias.es/2012/02/espana-supera-a-italia-estableciendose-como-segundo-productor-mundial-de-vino-tras-francia/]</ref>.

==== Pays exportateurs ====
{| width=100%
|valign="top" width=50%|

{| class="wikitable" width=80% align="right" style= "text-align:center;"
|+ '''Les dix principaux pays exportateurs en 2006'''<ref name="FAO535">[http://faostat.fao.org/site/535/DesktopDefault.aspx?PageID=535 FAO]</ref>
|-
! scope=col width=5% | Place
! scope=col width=15% | Pays
! scope=col width=15% | 1000 [[hectolitre]]s
|-
! scope=row | 1
| align="left" | {{Italie}}*
| {{formatnum:1793}}
|-
! scope=row | 2
| align="left" | {{France}}*
| {{formatnum:1462}}
|-
! scope=row | 3
| align="left" | {{Espagne}}*
| {{formatnum:1337}}
|-
! scope=row | 4
| align="left" | {{Australie}}
| 762
|-
! scope=row | 5
| align="left" | {{Chili}}*
| 472
|-
! scope=row | 6
| align="left" | {{États-Unis}}
| 369
|-
! scope=row | 7
| align="left" | {{Allemagne}}
| 316
|-
! scope=row | 8
| align="left" | {{Argentine}}
| 302
|-
! scope=row | 9
| align="left" | {{Portugal}}
| 286
|-
! scope=row | 10
| align="left" | {{Afrique du Sud}}
| 272
|-
! scope=row |
| align="left" | '''Monde'''**
| '''{{formatnum:8353}}'''
|-
| colspan=3 | <small><nowiki>*</nowiki> Données non officielles.<br /><nowiki>**</nowiki> Inclut les données officielles, semi-officielles et estimées.</small>
|}

|valign="top" width=50%|

{| class="wikitable" width=80% align="left" style= "text-align:center;"
|+ '''Parts de marché à l'exportation 2006'''<ref name="FAO535" />
! scope=col width=5% | Place
! scope=col width=15% | Pays
! scope=col width=15% | Part de marché<br /><small>(en valeur)</small>
|-
! scope=row | 1
| align="left" | {{Italie}}
| 34,9 %
|-
! scope=row | 2
| align="left" | {{France}}
| 18,0 %
|-
! scope=row | 3
| align="left" | {{Australie}}
| 9,3 %
|-
! scope=row | 4
| align="left" | {{Espagne}}
| 8,7 %
|-
! scope=row | 5
| align="left" | {{Chili}}
| 4,3 %
|-
! scope=row | 6
| align="left" | {{États-Unis}}
| 3,6 %
|-
! scope=row | 7
| align="left" | {{Allemagne}}
| 3,5 %
|-
! scope=row | 8
| align="left" | {{Portugal}}
| 3,0 %
|-
! scope=row | 9
| align="left" | {{Afrique du Sud}}
| 2,4 %
|-
! scope=row | 10
| align="left" | {{Nouvelle-Zélande}}
| 1,8 %
|-
! scope=row |
| align="left" | '''Part de marché de ces dix'''
| '''89,5 %'''
|}

|}
{{clr}}
Certains pays plantent de façon effrénée, ce qui à terme devrait amener sur le marché d'énormes quantités de nouveaux vins et faire chuter les prix. En 2008, les nouvelles plantations ont augmenté de 240 % en Nouvelle-Zélande, de 169 % en Australie et de 164 % en Chine. De son côté, la [[Commission européenne]] veut libéraliser complètement les droits de plantation en Europe d'ici 2018 au plus tard, ce qui sera une grande première.


{| width=100%
|valign="top" width=55%|

{| class="wikitable left" style= "text-align:center;"
|+ '''Chine : importation de vin en millions USD. Chiffres 2003-2008'''
|-
! scope=col width=20% | Origine
! scope=col width=5% | 2003
! scope=col width=5% | 2004
! scope=col width=5% | 2005
! scope=col width=5% | 2006
! scope=col width=5% | 2007
! scope=col width=5% | 2008
|-
! scope=row | {{Monde}} Monde
| 33
| 53
| 75
| 139
| 258
| 381
|-
! scope=row | {{France}}
| 8
| 14
| 22
| 39
| 98
| 150
|-
! scope=row | {{Australie}}
| 3
| 6
| 11
| 27
| 45
| 59
|-
! scope=row | {{Chili}}
| 16
| 20
| 13
| 21
| 47
| 57
|-
! scope=row | {{Italie}}
| 1
| 3
| 4
| 12
| 20
| 27
|-
! scope=row | {{États-Unis}}
| 2
| 4
| 4
| 11
| 19
| 76
|-
| colspan=7 | <small>Données provenant de l’[[USDA]] Foreign Agricultural Service (19 août 2009)<ref>{{en}} [http://www.globaltrade.net/f/market-research/pdf/China/Beverages-Wine-China-Wine-Market.html : USDA Foreign Agricultural Service : Le marché du vin en Chine, août 2009 ''publié sur Globaltrade.net'' ]</ref></small>
|}

|valign="top" width=45%|


Si la production chinoise a fortement augmenté ces dernières années, la croissance de la consommation (17 % annuel en volume de 2003 à 2008) a entraîné un boom des importations chinoises de vin. En 2008, elles représentaient 18 % en valeur de la consommation chinoise.

La France a été la grande bénéficiaire de ce mouvement. Sa part de marché en valeur est passée de 24 % en 2003 à 39 % en 2008. Cette forte progression s'explique par une montée en gamme des importations chinoises. Alors que le vin en vrac représentait 57 % des importations en 2003, ce pourcentage n'était plus que de 22 % en 2008. La part de marché du Chili a été la principale victime de ce mouvement : le vin en vrac représentait en 2008 encore plus de 60 % de ses exportations vers la Chine.
|}
{{clr}}

== Conditionnement ==
=== Bouteille ===
{| width=100%
|valign="top" width=40%|
La majorité des contenants en verre destinés au vin sont des multiples ou des divisions de volumes de {{unité|75|cl}} pour la plupart des appellations. L'origine de ce volume « singulier » est objet de discussions parmi les spécialistes de poids et mesures, surpris que la normalisation des mesures post-révolution française n'ait apparemment pas eu prise sur ce contenant (en réalité, des bouteilles d'un litre se vendaient encore fréquemment il y a quelques dizaines d'années pour des vins courants).

Par opposition, la mise en bouteilles (faite le plus souvent en dehors des domaines producteurs jusqu'au début du {{s-|XX|e}}) de vins « de qualité » utilisait des contenants proches de {{unité|75|cl}}. On pense aujourd'hui que ce volume a été choisi car il correspondait à une mesure couramment utilisée lors des échanges sur les marchés export (un [[Gallon|gallon impérial]] environ {{unité|4.5|l}}). L'achat d'une caisse de douze bouteilles d'un grand cru bordelais correspondait donc à l'achat de deux gallons impériaux du même vin, une [[barrique]] bordelaise de {{unité|225|litres}} à {{unité|50|gallons}} impériaux.

Lorsqu'une bouteille est vide, on l'appelle familièrement un « cadavre ».

Selon la tradition, beaucoup ont l'habitude de [[trinquer]] avant de boire leur verre. Cette habitude vient de la volonté de mélanger les contenus des verres avant de les boire. Ainsi si l'un contenait du poison, un peu de celui-ci retombait dans le second verre. Une manière de tranquilliser les esprits à une époque où les empoisonnements n'étaient pas rares.

|valign="top" width=30%|

{| class="wikitable" style="font-size: 95%; text-align:center;"
|+ '''Différentes bouteilles'''
|-
| colspan=3 | [[Fichier:4 Garrafões.jpg|centre|thumb]]
|-
! scope=col | Nom
! scope=col | Volume
! scope=col | Origine
|-
! scope=row | [[Mignonnette]]
| 5 cl
| -
|-
! scope=row | Demi-bouteille
| 35 cl
| Rhin
|-
! scope=row | [[Fillette (bouteille)|Fillette]]
| 37,5 cl
| Loire
|-
! scope=row | [[pot lyonnais|Pot]]
| 46 cl
| Lyon
|-
! scope=row | Désirée
| 50 cl
| Suisse
|-
! scope=row | [[Clavelin]]
| 62 cl
| Jura
|-
! scope=row | [[Bouteille]]
| 75 cl
|
|-
! scope=row | [[Flûte d'Alsace|Flûte]]
| 75 cl
| Moselle
|-
! scope=row | Namuroise
| 80 cl
| Namur
|-
! scope=row | Grosse panse<ref group="N">Liégeoise, dite à Huy ''lîdjwèse'' ou ''grossè ponse'', à l'origine 1,28 litre, ensuite de 75 à 80 cl, actuellement 75 cl</ref>
| 1,28 l
| Liège
|-
! scope=row | [[Fiasque]]
| 1,5 l
| Chianti
|-
! scope=row | [[Dame-jeanne]]
| 10 l
| Provence
|-
| colspan="3" | '''Sources'''<ref name="bouteilles">[http://www.musee-gourmandise.be/fr/articles-de-fond/77-articles-fond/137-le-vignoble-mosan Nicole Hanot et Norbert Théâtre, ''Petite histoire de la vigne et du vin'']</ref>
|}
{{Loupe|Bouteille de vin}}

|valign="top" width=30%|

{| class="wikitable" style="font-size: 95%; text-align:center;"
|+ '''Les « champenoises »'''
|-
| colspan=3 | [[Fichier:Bouteille nabuchodonosor.jpg|centre|thumb]]
|-
! scope=col | Nom
! scope=col | Volume
! scope=col | Équivalence
|-
! scope=row | [[Bouteille]]
| 75 cl
|
|-
! scope=row | [[Magnum (bouteille)|Magnum]]
| 1,5 l
| 2 bouteilles
|-
! scope=row | [[Jéroboam (bouteille)|Jéroboam]]
| 3 l
| 4 bouteilles
|-
! scope=row | [[Réhoboam (bouteille)|Réhoboam]]
| 4,5 l
| 6 bouteilles
|-
! scope=row | [[Mathusalem (bouteille)|Mathusalem]]
| 6 l
| 8 bouteilles
|-
! scope=row | [[Salmanazar (bouteille)|Salmanazar]]
| 9 l
| {{unité|12|bouteilles}}
|-
! scope=row | [[Balthazar (bouteille)|Balthazar]]
| 12 l
| {{unité|16|bouteilles}}
|-
! scope=row | [[Nabuchodonosor (bouteille)|Nabuchodonosor]]
| 15 l
| {{unité|20|bouteilles}}
|-
! scope=row | [[Melchior (bouteille)|Melchior / Salomon]]
| 18 l
| {{unité|24|bouteilles}}
|-
! scope=row | [[Souverain (bouteille)|Souverain]]
| 26,25 l
| {{unité|35|bouteilles}}
|-
! scope=row | [[Primat (bouteille)|Primat]]
| 27 l
| {{unité|36|bouteilles}}
|-
! scope=row | [[Melchizédec (bouteille)|Melchizédech]]
| 30 l
| {{unité|40|bouteilles}}
|-
| colspan="3" | '''Sources'''<ref name="bouteilles" />
|}

|}
{{clr}}

=== Étiquette ===
{{Loupe|Étiquette de vin}}
C'est la carte d'identité du vin. L'étiquette est un morceau de papier collé sur une [[bouteille de vin]] et sur lequel sont imprimées des informations à propos du vin, son contenu, son degré et son origine. Si le vin en bouteille ne peut être goûté, l'étiquette devient une bonne source d'information permettant au consommateur d'effectuer son choix. L'étiquette peut aussi être illustrée de dessins du domaine viticole, de reproduction d'œuvres d'art mais aussi jouer, par exemple, sur la [[typographie]] des différentes mentions<ref>[http://www.onivins.fr/Vin/Informations/Etiquette.asp Lire une étiquette sur le site de Viniflhor]</ref>.
[[Fichier:IMG Mercurey étiquette.JPG|thumb|Étiquette de Bourgogne faisant figurer toutes les indications d'origine]]
Selon ce règlement de l'[[INAO]], les mentions suivantes doivent apparaître sur l'étiquette :
* dénomination, par exemple « [[vin de pays]] », « [[Appellation d'origine contrôlée]] » ;
* nom et adresse du producteur, de l'embouteilleur ou du négociant ;
* nom du pays d'origine pour tous les vins destinés à l’exportation ;
* contenu (la quantité sans emballage, par exemple « 75 cl ») ;
* pourcentage du volume d'alcool, l’erreur tolérée étant de 0,5 % ;
* la présence de sulfites (conservateur du vin) depuis 2005 si le taux dépasse {{unité|10|mg/l}}.

Le producteur de vin peut ajouter des informations supplémentaires. Les plus courantes sont :
* une mention plus précise du type de vin : « brut », « demi sec » ;
* le millésime : il est obligatoire sur l’étiquette des vins « primeur » et « nouveaux » ;
* le type de [[cépage]], s'il est déterminant pour la compréhension du vin ; par exemple [[Chardonnay (cépage)|chardonnay]], [[merlot]], [[pinot blanc]] et [[syrah]] ;
* le nom de ceux qui sont impliqués dans la distribution, par exemple « sélectionné par… », « importé par… » ;
* médailles ou autres prix accordés au vin ;
* recommandations pour l'usage, par exemple « servir frais ».

L'ajout d'une contre-étiquette au dos de la bouteille permet de présenter le domaine, une brève description œnologique du breuvage, des conseils d'accord avec les mets, une citation, etc.

=== Bouchon ===
{{Loupe|Bouchon de bouteille}}
[[Fichier:Bouchon de Balma Vénitia.jpg|thumb|Bouchon en liège de la cave ''Balma Vénitia'' à [[Beaumes-de-Venise]]]]
Le bouchon est un accessoire fermant le volume de la [[bouteille]] pour éviter que le liquide contenu ne s'écoule ou s'évapore. À la fois poumon et filtre, le bouchon permet une circulation de [[gaz]] entre le vin et le milieu extérieur et assurerait, selon un mythe répandu, la micro-respiration du vin. Selon que cet échange est équilibré ou non, le vin vieillirait bien ou mal. Un bouchon court, poreux, permettrait des échanges faciles et activerait le vieillissement. Pour les grands vins que l'on veut conserver longtemps dans les meilleures conditions, on devrait employer des bouchons très longs, de première qualité. En réalité, le vin n’a pas besoin de cette micro-respiration par l'intermédiaire du bouchon pour bien évoluer par les processus d'[[oxydo-réduction]]. Les travaux de l’œnologue [[Émile Peynaud]] et du professeur Pascal Ribereau-Gayon ont montré dans les années 1960 que le vin évolue avec l’oxygène qu’il contient en lui (celui dissous dans l'alcool et celui contenu dans l'espace entre le haut du vin et le miroir du bouchon)<ref>{{ouvrage|auteur=|titre=Revue des œnologues et des techniques vitivinicoles et œnologiques|éditeur=Bourgogne-Publications|date=2004|passage=58|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.

Par contre, la souplesse est une qualité primordiale d'un bouchon. Ainsi, après avoir été comprimé lors du bouchage, il doit « regonfler » pour obturer le goulot de façon bien étanche. Les bouchons de [[Vins de Champagne|Champagne]] sont maintenus par un fils métallique appelé [[muselet]] et une [[Capsules de Champagne|capsule]] afin d'éviter que la pression interne de la bouteille ne les éjecte. Il en est de même pour la [[bière]], le [[cidre]], le vin mousseux<ref>{{ouvrage|auteur=Pascale Scheromm|titre=Quand le raisin se fait vin|éditeur=Éditions Quae|date=2011|passage=146|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.

Certaines bouteilles de vins de consommation plus immédiate peuvent être bouchées avec des bouchon de plastique, ou des bouchon en métal qui se vissent.
[[Fichier:Lådvin.JPG|thumb|Vin australien présenté en bag-in-box]]

=== Plastique et carton ===
* Le cubitainer de plusieurs litres pour une consommation ou un transfert immédiat.
* Le « BIB », acronyme de de la marque [[Bag-In-Box]], est une poche à vin à l'intérieur d'une boîte en carton, elle se rétracte au fur et à mesure qu'elle se vide sans que l'air y pénètre. Au Québec on l'appelle le « vinier ».
* Il existe des bouteilles en plastique et des contenants de type [[Tetra Brik]]. L’invention par cette entreprise suédoise du ''Tetra Pak'' repose sur l’optimisation de l’utilisation de l’espace que permet un emballage de forme parallélépipédique comparé à celui de forme cylindrique. Par exemple, {{nombre|20000|Tetra Pak}} de {{nombre|1|litre}} occupent moins d’espace que {{nombre|20000|bouteilles}} de {{nombre|1|litre}} et n’occupent pas plus de place qu’une citerne de {{nombre|20000|litres}}. Cette économie de place réduit les coûts de stockage tant du producteur que du distributeur et les coûts de transport<ref group="N">Dans le cas où la solution Tetra Pak économiserait 9 % d’espace (valeur théorique atteinte en comparaison avec un [[Alvéole_d'abeille#Pourquoi_un_hexagone_.3F|rangement hexagonal]]), on stockerait dans un même volume 10 % de plus de liquide en Tetra Pak qu’en bouteilles.</ref>.
* En 2000, Pascal Carvin, un ingénieur français, brevète le concept du verre prêt à boire. Il met également au point un procédé particulier pour le conditionnement du vin : la technologie OneGlassWine, également brevetée.
La société 1/4Vin propose plusieurs modèles de verres individuels pour le conditionnement du vin, sous la forme d'un verre à opercule, en verre ou en P.E.T.
* En [[2010]], un inventeur anglais, James Nash, développe son {{Citation|vin en verre}} : d'une contenance de 187,5 ml, il s'agit d'un verre « tulipe » en plastique, operculé et prêt à l’emploi. Il est déjà commercialisé par [[Marks & Spencer]]<ref>{{Lien web|url=http://www.gizmodo.fr/2010/06/26/le-vin-rouge-passe-au-verre.html|titre=Le vin rouge passe au verre|id=|série=|auteur=|lien auteur=|coauteurs=|date=|année=|mois=|site=|éditeur=|page=|citation=|en ligne le=26 juin 2010|consulté le=27 juin 2010}}</ref>.

=== Bois de chêne ===
Les [[Merranderie|merrains]] de plusieurs espèces de [[chêne]]s européens sont utilisés dans la fabrication des différents fûts, tonneaux et barriques où le vin est soumis à maturation. Ce sont surtout le chêne sessile (''[[Quercus petraea]]'') ou pédonculé (''[[Quercus robur]]'') qui sont recherchés pour la vinification. Les chênes nord-américains, chêne blanc (''[[Quercus alba]]'') et chêne rouge (''[[Quercus rubra]]'') - trop riche en tanins - ne sont pas utilisés pour l'élevage des grands vins mais pour les eaux-de-vie et alcools forts.
{{Loupe|Fût (récipient){{!}}Fût|Barrique|Tonneau (récipient)|merrain}}

{|class="wikitable centre" bgcolor="#eeeeee" style="text-align:center;"
|+ '''Les ''« volumes »'' les plus classiques'''
|-
! scope=col | [[Barrique]] de
! scope=col | Volume<br />(litres)
! scope=col | {{Nobr|Demi-queue}} de
! scope=col | Volume<br />(litres)
! scope=col | [[Muid]] de
! scope=col | Volume<br />(litres)
|-
| [[Hautes-Alpes]]
| 80
| bgcolor="#EBF5FF" | (volume traditionnel)
| bgcolor="#EBF5FF" | 108
| [[Missy (Calvados)|Missy]], [[Soupir (Aisne)|Soupir]], [[Beaurieux (Aisne)|Beaurieux]],<br />[[Craonnelle]], [[Jumigny]]
| 137
|-
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Champagne (province)|Champagne]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 200
| [[Villeneuve-d'Ascq]]
| 175
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Laon]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 145
|-
| [[Charente (département)|Charente]], [[Cognac (eau-de-vie)|Cognac]], [[Hermitage (AOC)|Hermitage]]
| 205
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Champagne (province)|Champagne]], [[Château-Thierry]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 183
| [[Bourguignon-sous-Montbavin]]
| 153
|-
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Fressies]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 208
| [[Charlieu]], [[Mâcon]], [[Montigny]],<br />[[Orléans]], [[Saint-Dizier]]
| 213
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Mons]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 182
|-
| [[Drôme (département)|Drôme]]
| 210
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Hermitage (AOC)|Hermitage]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 215
| [[Ermenonville]]
| 226
|-
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Languedoc]], [[Tarn (département)|Tarn]], [[Vivarais]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 214
| [[Garonne|Vallée de la Garonne]]
| 217
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Valenciennes]], [[Le Quesnoy]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 227
|-
| [[Rhône (département)|Rhône]]
| 220
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Cahors]], [[Gâtinais]], [[Lachaise]],<br />[[Les Riceys]], [[Sancerre]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 221
| [[Avesnes]], [[Hainaut (région transfrontalière)|sud Hainaut]]
| 228
|-
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Cahors]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 224
| [[Côte chalonnaise]], [[Gronard]]
| 224
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Aisne (département)|Aisne]], [[Île-de-France]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 250
|-
| [[Bordeaux]]
| 225
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Beaune]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 228
| [[Compiègne]], [[Eure (département)|Eure]]
| 266
|-
| bgcolor="#EBF5FF" | [[La Rochelle]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 226
| [[Sologne]]
| 232
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Paris]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 268
|-
| [[Beaune]], [[Dordogne (département)|Dordogne]], [[Frontignan]],<br />[[Gers (département)|Gers]], [[Lot (département)|Lot]],<br />[[Lot-et-Garonne]], [[Tarn-et-Garonne]]
| 228
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Blois]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 236
| [[Yonne (département)|Yonne]]
| 272
|-
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Tours]], [[Saumur]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 232
| [[Anjou]], [[Chinon]], [[Cher (département)|Cher]],<br />[[Montlouis]], [[Pays nantais]]
| 243
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Rhône (département)|Rhône]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 288
|-
| [[Vienne (département)|Vienne]]
| 252
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Condrieu]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 251
| [[Orléans]]
| 289
|-
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Cher (département)|Cher]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 259
| [[Vouvray (Indre-et-Loire)|Vouvray]]
| 255
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Cahors]], [[Bourgogne]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 297
|-
| [[Vignobles du Pays basque|Pays basque]]
| 270
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Auvergne]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 265
| très gros de [[Bourgogne]]
| 350
|-
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Deux-Sèvres]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 295
| [[Languedoc]]
| 274
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Saint-Gilles (Gard)|Saint-Gilles]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 380
|-
| [[Châtellerault]]
| 300
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Comtat Venaissin]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 275
| [[Languedoc]]
| 450
|-
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Chalosse]], [[Landes (département)|Landes]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 304
| [[Saint-Gilles (Gard)|Saint-Gilles]]
| 289
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Roussillon (géographie)|Roussillon]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 472
|-
| [[Paris]]
| 402
|
|
| [[Montpellier]]
| 510
|-
|
|
|
|
| bgcolor="#EBF5FF" | [[Hérault (département)|Hérault]]
| bgcolor="#EBF5FF" | 685
|}

Héritée des anciennes mesures médiévales, cette disparité jointe à un chevauchement des volumes sous des dénominations différentes ne fut pas abolie sous la [[Révolution française|Révolution]]. Elle perdura jusqu'au milieu du {{s|XIX}}. Les négociants en vin de Paris, par l'intermédiaire de leur [[hebdomadaire]] nouvellement créé ''Le Journal de Bercy et de l'Entrepôt. Le Moniteur Vinicole'' lancèrent à l'adresse de [[Napoléon III]] une pétition qui fut publiée le {{date|6|octobre|1856}}. Au nom des principaux propriétaires et négociants de France, elle demandait à l'empereur {{Citation|l'unité des mesures de jaugeage des vins}} et l'application du [[système métrique]] sur les contenants dont les volumes variaient {{Citation|d'une contrée viticole à l'autre et souvent dans un même département}}. Les pétitionnaires expliquaient qu'ils s'estimaient frustrés, chaque année, d'environ {{formatnum:1000000}} d'hectolitres et demandaient instamment l'application des textes de lois de [[1793]], [[1812]] et [[1837]]<ref>Achille Larive, ''Le Moniteur Vinicole. Journal de Bercy et de l'Entrepôt'', {{n°|7}}, mercredi 6 octobre 1856, {{pp.|1-2}}.</ref>.
{{Loupe|Tonneaux monstres}}

== Dégustation ==
=== Verre ===
[[Fichier:Verre de vin.jpg|thumb|Verre INAO, photo prise aux UV montrant les [[larmes de vin|jambes du vin]]]]
[[Fichier:Wine-tasting glass.jpg|thumb|left|Schéma d'un verre INAO]]
* Le ballon, 12,5 cl. (1 dl en Suisse)
* Le ''blida'', verre à dégustation des vignerons champenois<ref>[http://www.reims-champagne-actu.com/dotclear/index.php?reims-champagne Blida au paragraphe ''verres à dégustation'']</ref>{{,}}<ref>[http://hotel-restaurant.arcoroc.fr/Univers.aspx?IDSousUnivers=Verrerie&sendFriend=true&IDPays=FR&IDTypeCatalogue=1&IDMarque=T&motCle=&IDLigne=A67 Le Blida]</ref>
* La ''flûte à Champagne'', 12,5 cl. (parfois aussi appelée ''la tulipe''), souvent en [[cristal]]
* [[Œnologie#Verre INAO|Verre INAO]] (spécial dégustation)
* Verre INAO noir pour dégustation à l'aveugle<ref>[http://www.oxygenes.com/verre-noir.php Verre INAO noir]</ref>
* Impitoyable {{1ere}} génération de verre à dégustation pour professionnels<ref>[http://epicuria.free.fr/verywine/degustation.html Les Impitoyables]</ref>{{,}}<ref>[http://www.votrecave.com/boutique/liste_produits.cfm?type=183&code_lg=lg_fr&num=7&gclid=CLDAqveKyaECFVGX2AodwQcmew Gamme des verres Impitoyables]</ref>.
* Les grands nez du vin {{2e}} génération de verre à dégustation pour professionnels<ref>[http://www.susantomes.com/wine-glasses/ La découverte d'un Stradivarius, verre à dégustation, par Susan Tomes]</ref>. Ces verres a dégustation créés par Yves Meunier, concepteur de la gamme les Impitoyables, sont réalisés à la [[cristallerie]] La Rochère de [[Passavant-la-Rochère]]. Ils ont été présentés officiellement, en octobre [[1993]], dans le restaurant de [[Paul Bocuse]] à [[Collonges-au-Mont-d'Or]]. Surnommés les « Stradivarius des verres à dégustation », car le rocher intérieur dont ils sont munis permet de révéler les arômes les plus subtils en créant des « embruns odorants », ils sont adaptés aux dégustateurs professionnels comme aux amateurs éclairés. Une gamme de verre est dédiée aux vins blancs secs, les vins blancs fruités et les rosés, les rouges jeunes, les rouges de vieux millésimes, le champagne ou les mousseux. Elle est complétée par une tasse à vin munie d'une anse et réservée aux professionnels du vin<ref>Jean-Pierre Saltarelli, ''Cépages Magazine'', {{n°|46}}, novembre/décembre 1993. {{p.|2}}.</ref>.
* {{lien|lang=de|trad=Riedel Glas|fr=Verre Riedel}} : {{lien|lang=de|trad=Claus Josef Riedel|fr=Claus Josef RiedelRiedel}} développe dans les années 1970 les formes du verre (hauteur, volume) en fonction des caractéristiques de chaque vin<ref>[http://www.riedel.com/french/ chez Riedel]</ref>.

=== Dégustation d'agrément des vins ===
En France, tous les vins [[AOC]] sont soumis à un examen analytique et organoleptique<ref>[http://www.onivins.fr/EspacePro/Production/VinAOC.asp Condition de production des vins AOC]</ref>, les [[VDQS]] subissent eux aussi un contrôle organoleptique<ref>[http://www.onivins.fr/EspacePro/Production/VinAOVDQS.asp Condition de production des AO-VDQS]</ref>. Pour les [[Vin de pays|vins de pays]], une dégustation obligatoire d'agrément faite par des professionnels a également été mise en place. La dégustation est organisée dans chaque région sous le contrôle de l'[[Office national interprofessionnel des fruits, des légumes, des vins et de l'horticulture]] [[VINIFLHOR]]<ref>[http://www.onivins.fr/EspacePro/Production/VinPaysAgrement.asp Condition de production des vins de pays : procédure d'agrément]</ref>. Un des organismes agréés pour la formation des dégustateurs professionnels est l'[[Université du vin]] à [[Suze-la-Rousse]]<ref>[http://www.universite-du-vin.com/formation.asp?numform=3 Formation à la dégustation à l'Université du vin de Suze-la-Rousse]</ref>.

=== Concours des vins ===
[[Fichier:Concoursmondial-2010-2504-166.jpg|thumb|Concours mondial de Bruxelles]]
{{Loupe|Concours des vins}}
Les concours des vins sont des [[concours|événements]] qui reposent dans la [[Dégustation du vin|dégustation]] d'échantillons de vins dans le but d'en sélectionner et d'attribuer généralement, après dégustation anonyme, des médailles d'or, d'argent et de bronze, ou leurs équivalent, aux meilleurs d'entre eux.

Il existe à travers le monde des centaines de concours de vins qui se déclinent en trois principaux types : concours représentant les consommateurs, ceux représentant les professionnels du vin et ceux mixtes qui mêlent les deux.

{|class="wikitable center" border="1" cellpadding="2" cellspacing="0" style="text-align:center"
|+ ''Températures de dégustation préconisées par<br />l'Union internationale des œnologues pour les concours internationaux<ref>Giancarlo Bossi, ''La degustazione del vino'', Il Tematico, {{n°|17}}, octobre 1998, Trévise. {{p.|96}}.</ref>
|-
|
! scope=col style="background:#E0CECE" width=15% | Vin mousseux<br />(toute catégorie)
! scope=col style="background:#E0CECE" width=15% | Vin blanc / rosé sec
! scope=col style="background:#E0CECE" width=15% | Vin blanc / rosé<br />avec sucre résiduel
! scope=col style="background:#E0CECE" width=15% | Vin rouge<br />peu tannique
! scope=col style="background:#E0CECE" width=15% | Vin rouge<br />± tannique
! scope=col style="background:#E0CECE" width=15% | Vin rouge<br />tannique
|-
! scope=row | Température
| 7 à {{unité|9|°C}}
| 9 à {{unité|11|°C}}
| 11 à {{unité|13|°C}}
| 13 à {{unité|15|°C}}
| 15 à {{unité|17|°C}}
| 17 à {{unité|19|°C}}
|-
|}

=== Dégustation sur le lieu de vente ===
[[Fichier:Vino-atardecer.jpg|thumb|left|Dégustation dans des verres de qualité]]
[[File:Signalitique d'une cave à Châteauneuf-du-Pape.jpg|thumb|Cave proposant un accueil d'excellence à [[Châteauneuf-du-Pape]]]]
Des centaines de caveaux de dégustation existent dans chaque région d'appellation. En France, une charte de qualité a été mise en place dans la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]] pour l'ensemble des [[Vignoble de la vallée du Rhône|vignobles]] par [[Inter Rhône]]<ref name="IR">[http://www.vins-rhone.com/pages/page.asp?lng=fr&rub=4G10 Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône]</ref>. Elle propose trois catégories différentes d'accueil en fonction des prestations offertes par les caves<ref>[http://www.vins-rhone-tourisme.com/notre_charte_de_qualitee_terroirs_accueil.html Charte de qualité des caveaux de dégustation de la vallée du Rhône]</ref>.

La première - dite accueil de qualité - définit les conditions de cet accueil. Un panneau à l'entrée doit signaler que celui-ci est adhérent à la charte. Ce qui exige que ses abords soient en parfait état et entretenus et qu'il dispose d'un parking proche. L'intérieur du caveau doit disposer d'un sanitaire et d'un point d'eau, les visiteurs peuvent s'asseoir et ils ont de plus l'assurance que locaux et ensemble du matériel utilisé sont d'une propreté irréprochable (sols, table de dégustation, [[crachoir]]s, verres)<ref name="IR"/>.

L'achat de vin à l'issue de la dégustation n'est jamais obligatoire. Celle-ci s'est faite dans des verres de qualité (minimum INAO). Les vins ont été servis à température idéale et les enfants se sont vu proposer des jus de fruits ou des jus de raisin. Outre l'affichage de ses horaires et des permanences, le caveau dispose de fiches techniques sur les vins, affiche les prix et offre des brochures touristiques sur l'appellation<ref name="IR"/>.
{{clr}}

<gallery caption="Dégustation dans un caveau de la vallée du Rhône">
File:Dégustation - Mirer.JPG|Mirer<br />Sensations visuelles
File:Dégustation - Humer.JPG|Humer<br />Sensations olfactives
File:Dégustation lamper.JPG|Lamper<br />Sensations gustatives
</gallery>
La seconde - dite accueil de service - précise que le caveau est ouvert cinq jours sur sept toute l'année et six jours sur sept de juin à septembre. La dégustation se fait dans des verres cristallins voire en cristal. Accessible aux personnes à mobilité réduite, il est chauffé l'hiver et frais l'été, de plus il dispose d'un éclairage satisfaisant (néons interdits). Sa décoration est en relation avec la vigne et le vin, une carte de l'appellation est affichée. Il dispose d'un site internet et fournit à sa clientèle des informations sur la gastronomie et les produits agroalimentaires locaux, les lieux touristiques et les autres caveaux adhérant à la charte. Des plus les fiches techniques sur les vins proposés sont disponibles en anglais<ref>[http://www.vins-rhone.com/fr/4G20-Un%20accueil%20de%20service.html Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil de service]</ref>.

La troisième - dite accueil d'excellence - propose d'autres services dont la mise en relation avec d'autres caveaux, la réservation de restaurants ou d'hébergements. Le caveau assure l'expédition en France pour un minimum de vingt-quatre bouteilles. Il dispose d'un site Internet en version anglaise et le personnel d'accueil parle au moins l'anglais<ref>[http://www.vins-rhone.com/fr/4G30-Un%20accueil%20d'excellence.html Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil d'excellence]</ref>.
[[File:Œnothèque à Menfi Wine shops in Italy.jpg|thumb|Œnothèque à [[Menfi]]]]
Une [[œnothèque]] est un lieu consacré à la vente et à la [[dégustation du vin|dégustation des vins]] locaux ou régionaux. Ce concept a pris naissance en [[Italie]] puis s'est également étendu à d'autres pays<ref name="OCW Enoteca">J. Robinson, ''The Oxford Companion to Wine'', Oxford University Press 2006, {{p.|255}}, {{ISBN|0-19-860990-6}}</ref>. Elle s'adresse principalement aux visiteurs et aux [[tourisme|touristes]] en leur offrant la possibilité de déguster des vins à prix raisonnable et de les acheter. Elle est le plus souvent liée aux [[Viticulteur|producteurs]] ou à leur organisation ou à un [[office de tourisme]] de la région de production. Généralement, l'œnothèque ne dispose que de petites quantités de chaque vin, et la clientèle qui souhaite acheter plus est dirigée vers le producteur. Dans certains cas, elle commercialise également d'autres produits alimentaires locaux et sert de petites collations pour accompagner la dégustation<ref>Virbila, S. Irene. [http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=940DE4DD1130F93AA25755C0A96E948260&scp=1&sq=Enoteca+%22wine+library%22 ''Tasting the Fruit of the Italian Vine''], ''[[The New York Times]]'', 19 juin 1988.</ref>.

=== Œnotourisme ===
{{Loupe|Œnotourisme}}
Le tourisme vitivinicole est une forme de tourisme d'agrément qui repose sur la découverte des régions viticoles et leurs productions. L’œnotourisme recouvre de nombreuses activités de découverte : dégustations, apprentissage de l'[[œnologie]], de l’analyse sensorielle, de la [[sommelier|sommellerie]] ; rencontre avec les propriétaires, maîtres de chais, les vendangeurs ; connaissance des cépages, des [[terroir viticole|terroirs]], les classifications et appellations. L'éventail des découvertes des paysages culturels viticoles est large puisqu'il va de la visite de musées consacrés à la vigne et au vin, jusqu'à celle de sites inscrits au [[Patrimoine mondial de l'humanité]]<ref>[http://www.icomos.org/studies/viticoles.htm Les Paysages culturels viticoles]</ref>

Quatre sites sont inscrits par l'UNESCO au Patrimoine Mondial : [[Saint-Émilion|Saint-Émilion et sa judicature]], le [[paysage viticole de l'île du Pico]], le
[[vignoble de la vallée du Haut Douro]], tous deux au Portugal, et les [[Lavaux|terrasses viticoles de Lavaux]], en Suisse.
<gallery>
File:StEmilion32 Waigudd Clos Fourtet wn.jpg|Sur le terroir de Saint-Émilion, vignes de Clos Fourtet avec les rosiers plantés en bout de rang
File:Vineyard in Pico100.jpg|Les ''currais'' de l'île du Pico
File:Régua Douro 4.JPG|Vignobles de la vallée du Haut Douro
File:Lavaux Patrimoine mondial 2007 10 06.JPG|Les vignes en terrasses de Lavaux
</gallery>

=== Musées de la vigne et du vin ===
Les [[musée]]s consacrés à la [[vigne]] et au vin sont présents dans les cinq continents. Leur but est d'exposer les objets de la [[préhistoire]] ou de l'[[antiquité]] consacrés à l'élaboration des premiers vins ou des vins antiques. Depuis les [[années 1950]], ils se sont multipliés dans de nombreuses localités ayant eu une fonction viti-vinicole avant le [[phylloxéra]] ou qui ont réussi à la préserver. Ce sont des musées consacrés au matériel de vinification de l'époque, le plus souvent en y ajoutant des outils vignerons et les premiers appareils de traitement de la vigne. Ces expositions couvrent dans leur majorité une période entre le {{s|XVIII}} et le {{s|XX}}<ref name="MB135">Michel Bouvier, {{opcit}}, {{p.|135}}.</ref>.
{{loupe|Musée de la vigne et du vin}}

=== Confréries vineuses ou bachiques ===
[[Fichier:Dive Bouteille.jpg|thumb|Confrérie de la Dive Bouteille de Gaillac : L'épreuve de la dégustation]]
Les confréries bachiques sont des assemblées de professionnels et d’amateurs de vin, ayant pour objet la promotion des vins de la région qu’elles représentent. Les confréries actuelles datent toutes du {{s|XX}}, la plupart de sa seconde moitié, même si certaines peuvent justifier d'origines très anciennes. La première fut dénommée ''Antico Confrarie de Saint Andiu de la Galiniero'', fondée en [[1140]] elle a été remise à l'honneur en [[1968]] à [[Béziers]]. Les autres plus anciennes sont la ''Jurade de Saint-Émilion'', créée en [[1199]] et réactivée en [[1948]] par les vignerons de [[Saint-Émilion]]. Le {{s|XIV}} a vu la naissance du ''Consulat de la Vinée de Bergerac'' en [[1352]], confrérie refondée en [[1954]] par la profession à [[Bergerac (Dordogne)|Bergerac]] ainsi que celle de la ''Commande majeure du Roussillon'' créée en [[1374]] par [[Jean Ier d'Aragon|Jean {{Ier}} d'Aragon]] et à nouveau active à [[Perpignan]] depuis [[1964]]. La [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] vit apparaître, en [[1475]], la ''Confrérie Saint-Vincent'', dans l'[[Enclave des papes]], elle a été recréée en [[1978]] par les vignerons de [[Visan]], puis ce fut la naissance de la ''Confrérie de la Dive Bouteille'' fondée en [[1529]] et à nouveau active depuis [[1968]] à [[Gaillac]]. En [[Alsace]] ce fut tout d'abord la ''Confrérie Saint-Étienne'' datée de [[1561]] et remise en fonction en [[1947]] à [[Kientzheim]], puis la ''Confrérie de la Corne'' qui apparut en [[1586]] pour renaître en [[1963]] sous l'impulsion des professionnels d'[[Ottrott]]. Au cours de l'époque moderne furent constitués, en [[1685]], dans le [[Comtat Venaissin]], les ''Compagnons de Saint-Vincent'' qui a revu le jour en [[1985]] sous le nom de ''Confrérie des chevaliers du Gouste-Séguret'' grâce aux vignerons de [[Séguret]], en [[Provence]], la ''Confrérie de l’Ordre Illustre des chevaliers de la Méduse'' datée de [[1690]] et qui est à nouveau active depuis [[1951]] à [[Saint-Laurent-du-Var]], enfin en [[1735]], le chevalier de Posquières fut l'initiateur d'un ''Ordre de la Boisson de la Stricte Observance'' qui a été remis en activité en [[1968]] à [[Nîmes]] par les vignerons des Costières<ref>Jean-Paul Branlard, ''101 Confréries de France et autres associations gourmandes'' - Éditions Eska - 2002 {{ISBN|2747203522}}</ref>{{,}}<ref>Robert Bailly, ''Confréries vigneronnes et ordres bachiques en Provence'' - Édisud - 1988 {{ISBN|2857443439}}</ref>.
{{Loupe|Confrérie bachique|Commanderie des Costes du Rhône|Commanderie des Nobles Vins du Jura et du Comté|Confrérie des Baillis de Pouilly-sur-Loire|Confrérie des Chevaliers du Tastevin|Échansonnerie des papes}}

== Physiologie ==
=== Effets négatifs ===
Une consommation raisonnable de vin ne doit pas dépasser deux verres (soit 25 cl) par jour, moyenne fixée arbitrairement puisque cela est fonction du poids de la personne. Il a alors des effets bénéfiques<ref>[http://www.linternaute.com/sante/dependance-psychologie/interviews/michel-delorgeril-alcool-et-sante/michel-delorgeril-alcool-sante.shtml Docteur Michel de Logeril, Alcool et santé]</ref>. Au-delà, le vin peut présenter des effets nocifs possibles pour la [[santé]]<ref>{{en}} [http://templeofwine.com/content/negative-sides-wine-consumption Negative sides wine consumption, sur le site templeofwine.com]</ref>.

==== Effets dus aux adjuvants et en particulier le plomb ====
[[Fichier:Chaulage du vin.jpg|thumb|Chaulage du vin au sel de plomb pour édulcorer une vendange trop acide<br />Gravure anonyme du {{s-|XV|e}}]]
L'effet le plus nocif du vin date de l'Antiquité, il n'est en rien lié au produit mais à un adjuvant, le [[plomb]], ajouté sous la forme de [[sapa]] dans la [[Rome antique]]. Un historien du vin a analysé dans ''Les vins des papes d'Avignon et la colica pictunum du vicomte de Turenne''<ref>[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=20311437 Les vins des papes d'Avignon et la colica pictunum du vicomte de Turenne] sur le site [http://www.refdoc.fr/ Refdoc], consulté le 24 mai 2010.</ref>, les conséquences de cette adjonction dans le vin médiéval. Le plomb, qui était utilisé pour [[Vin aromatisé#Vins édulcorés|édulcorer]] et rendre marchand nombre de vins verts et acides, laissait de lourdes séquelles. Il provoquait un empoisonnement, qui fut d'abord décrit sous le nom de ''colica pictonum'' : c'est le [[saturnisme]]<ref name="Colica81">Jean-Pierre Saltarelli, {{opcit}}, {{p.|81}}.</ref>.
[[File:Tronchin Colica pictonum.jpg|thumb|left|Édition à Genève de ''De Colica Pictonum'' de T. Tronchin en [[1767]]]]
Il fut courant dès l'Antiquité et certains auteurs avancent que cet empoisonnement fut l'une des causes de la décadence de l'Empire romain<ref name="Colica81"/>{{,}}<ref>[http://lepetitmondedaudrey.alloforum.com/empire-romain-saturnisme-t2629-1.html L'Empire romain et le saturnisme]</ref>{{,}}<ref>« Le saturnisme a-t-il contribué de façon significative à la chute de l'Empire romain ? » in ''Pharmacy in History'', {{n°|27}}, 1985, {{p.|86}}, avec réponse positive de Jérome Nriagus et réponse négative de John Scarborough.</ref>. Selon les préceptes de [[Pline le Jeune]] et [[Columelle]], non seulement les vins étaient traités aux sels de plomb pour les adoucir<ref name="Colica80">Jean-Pierre Saltarelli, {{opcit}}, {{p.|80}}.</ref> mais en plus les canalisations d'adduction d'eau étaient en plomb<ref name="Colica81"/> et les contenants en terre cuite servant au transport étaient enduites de plomb sur leur face interne pour les rendre étanches.
Intoxication due au chaulage, puisqu'au cours du [[Moyen Âge]], la substance la plus utilisée fut la chaux de plomb, ou rouille blanche, dissoute dans du [[vinaigre]] puis, pendant la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]], la [[céruse]], dite sucre ou blanc de plomb, et la [[litharge]], oxyde de plomb ou [[minium]], furent plus le plus souvent utilisées<ref name="Colica80"/>.

Il fallut pourtant attendre [[1473]] pour dénoncer les dangers du « chaulage du vin ». Ce fut Nicolas Ellembourg, moine de l'[[Abbaye d'Ottobeuren|abbaye bénédictine d'Ottobeuren]] qui fit cette relation<ref name="Colica81"/>. Puis au siècle suivant, [[Jacques-Auguste de Thou]] décrivit pour la première fois les symptômes de l'empoisonnement : {{Citation|Dès qu'un homme est attaqué, son corps devient comme paralytique : il a le visage pâle, l'esprit inquiet, des maux de cœur, des vomissements, un hoquet continuel, une soif ardente, une difficulté d'uriner, une douleur violente dans l'estomac, les intestins, les hypochondres, les reins ; il y en a même dont les pieds, les jambes & les mains deviennent paralytiques, après avoir été attaqués de convultions épileptiques<ref>Jacques-Auguste de Thou, ''Histoire de mon temps'', {{T.|VI}}, 1572, {{p.|537}}.</ref>.}} Ce fut François Citois, originaire de Poitiers et médecin du [[cardinal de Richelieu]], qui lui donna le nom de ''colica pictonum'', dans son traité ''De novo et populari apud Pictones doloro colica bilioso diatriba''<ref name="Colica81"/>.

Le dernier élément contenant du plomb fut la capsule étain/plomb. Celle-ci fut définitivement interdite à partir du {{Date|1|janvier|1993}} pour éviter une migration de sels de plomb, toujours possible pour une bouteille couchée, à travers le liège du bouchon<ref>[http://www.colruyt.lu/colruytluxemburg/static/mil_thema_verwerking_f.shtml#plomb Collectage des capsules de plomb avant le {{1er}} janvier 1993]</ref>.
[[Fichier:Henri de Toulouse-Lautrec 001.jpg|thumb|Au restaurant ''À la Mie'', par [[Henri de Toulouse-Lautrec]]]]

==== Effets nocifs de l'éthanol ====
L'[[éthanol]] présent dans le vin, selon des taux variant de 10 à 18 %, entraîne plusieurs syndromes liés à une consommation excessive. Au niveau du [[cerveau]], il altère la survie neuronale et le maintien des connexions cérébrales ; au niveau du [[système digestif]], il augmente le risque de [[cancer]]s de la bouche et des voies aériennes supérieures, du [[cancer de l'œsophage]] et du [[cancer du colon]] ; il augmente aussi les risques de [[cancer du sein]], d'autres cancers et provoque la [[cirrhose]]<ref>[http://www.ama.lu/alcool_maladies.php Maladies liées à l'alcool sur le site ama.lu]</ref>.

Comme tout [[alcool]], le vin pris en excès a des effets néfastes sur la santé de personnes ayant un taux facilement élevé de [[triglycéride]] ([[Hypertriglycéridémie]]). Il leur est conseillé de se contenter de boire un à deux verres par jour<ref>[http://sante.planet.fr/maladies-l-exces-de-triglycerides-ou-hypertriglyceridemie.68763.5.html Escès de triglycéride ou hypertriglycéridémie sur le site sante.planet.fr]</ref>.

====Effets nocifs de l'alcool méthylique ====
On trouve également dans le vin de l'[[alcool méthylique]]. Ce dernier est un puissant [[neurotoxique]]. Il en existe toujours à des doses variant de 35, pour le vin blanc, à {{unité|350|mg}} par litre pour certains vins rouges. Il provient de l'[[hydrolyse]] des [[pectine]]s du [[raisin]] au cours de la [[fermentation]]. Certains cépages, plus que d'autres, ont tendance à produire de l'alcool méthylique. C'était le cas de tous les ''producteurs directs'', résultat de l'importation de vignes américaines hybridées. L'exemple le plus connu était le [[noah (cépage)|noah]], réputé produire un vin qui rendait fou, et donc la présence a été interdite dans les vignobles<ref>[http://books.google.com/books?id=23rY1K9AZogC&pg=PA198&dq=alcool+m%C3%A9thylique+neurotoxique+hydrolyse+des+pectines+du+raisin&hl=fr&ei=xintTeaDK4vesgaEyp3nCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CC4Q6AEwAA#v=onepage&q&f=false Pierre Charnay et Jules Tourneau, ''Le guide pratique de la dégustation'', Éd. Le Petit Futé]</ref>.

==== Effets négatifs dus à la propagande====
[[Image:Vin aux poilus.jpg|thumb|Réservez le vin pour nos poilus]]
Le vin fait partie des boissons alcoolisées et, de ce fait, peut conduire à l'[[alcoolisme]]. Facilement disponible, il a été employé comme coupe-faim et doté à tort d'une réputation de boisson aux vertus « viriles » : énergisante, dopante, excitante, etc. Les prises de positions officielles et publiques, en fonction des périodes, ont souvent utilisé une propagande frisant la désinformation. Il y eut, au cours de [[1916]], un concours des écoles en France pour soutenir les soldats au front. Le thème en était le vin, et l'affiche primée fut celle qui proclamait {{Citation|Réservez le vin pour nos poilus}}. La même année, le ministère de l'Agriculture finançait une campagne affirmant {{Citation|Le vin chaud de l'arrière à l'avant... Nous vaincrons en le buvant}}<ref name="NF">[http://chvv.fr/Documents/Article%20Norbert%20Latruffe%20le%20vin%20un%20breuvage%20hors%20du%20commun.pdf Norbert Latruffe, ''Le vin, un breuvage hors du commun'']</ref>.
{{Loupe|Pinard (vin)}}
À la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], fleurit la statistique suivante : {{Citation|Moyenne de vie humaine : 59 ans pour le buveur d'eau, plus de 65 ans pour le buveur de vin, 87 % des centenaires sont des buveurs de vin. Le vin, c'est le lait des vieillards}}<ref name="NF"/>.

Pourtant, comme l'affirmait Constant Bourquin : {{Citation|Je vois un certain avantage et même un avantage certain à n'aimer le vin que par gourmandise et, par conséquent, à n'être point du tout attiré (et c'est mon cas) par l'alcool. S'il était possible qu'un bon vin fût l'équivalent de ce qu'il est sans contenir de l'alcool, sans hésiter, je serais amateur de ce vin-là. Or le vin n'est vin qu'en raison de sa teneur naturelle en alcool. Alors, je m'incline et me fais une raison. Sentiment que je pourrais exprimer à la façon d'Anatole France : Hélas, volontiers}}<ref>Constant Bourquin, ''Connaissance du vin'', Éd. Marabout services, Verviers, 1976, {{p.|104}}.</ref>.

=== Effets positifs ===
==== Usages du vin de l'Antiquité à la Renaissance ====
[[Hippocrate]], père de la médecine moderne, considérait que {{Citation|Le vin est une chose merveilleusement appropriée à l'homme si, en santé comme en maladie, on l'administre avec à propos et juste mesure, suivant la constitution individuelle}}<ref name="Sommelier1">[http://www.sommelier-on-line.com/p146.html Les pouvoirs du vin depuis l'Antiquité] consulté le 24 juin 2010</ref>. [[Galien]], son digne successeur, dans une lettre datée du {{Date|4|janvier|175}}, adressée à [[Marc Aurèle]], lui rappelant qu'il avait soigné les gladiateurs dans sa jeunesse<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.asclepiades.com/extrait_romain.pdf|titre=Lettre de Galien à Marc Aurèle, Rome, 4 janvier 175, {{p.|13}}.}} consulté le 24 juin 2010</ref>, dont il désinfectait les plaies au vin rouge<ref>[http://books.google.fr/books?id=o8soOQJnmQcC&pg=PA62&lpg=PA62&dq=galien+vin+gladiateur&source=bl&ots=h8PJhNkAP6&sig=4vT4X1g1DoqtzzEQKgl7EIWC2AM&hl=fr&ei=bOcjTPbAJoi6jAfv-aFO&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CBkQ6AEwAQ#v=onepage&q&f=false Bruno Halioua, ''Histoire de la médecine'', Éd. Masson, Paris.] consulté le 24 juin 2010</ref> , lui prescrit {{Citation|Au moins bois un peu de vin avant de te coucher, cela fait dormir et pourrait te dispenser de la thériaque}}<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.asclepiades.com/extrait_romain.pdf|titre=Lettre de Galien à Marc Aurèle, Rome, 4 janvier 175, {{p.|16}}.}} consulté le 24 juin 2010</ref>, et se citant en exemple, lui indique {{Citation|J’irai me coucher, l’esprit en paix, le corps imbibé de vin d’Aquitaine, ma dernière trouvaille. Je te le conseille vivement, avec du miel et quelques épices. À coup sûr, c’est l'antidote contre nos soucis}}<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.asclepiades.com/extrait_romain.pdf|titre=Lettre de Galien à Marc Aurèle, Rome, 4 janvier 175, {{p.|18}}.}}consulté le 24 juin 2010</ref>.
[[Fichier:Nuremberg Chronicle f 224r 2.jpg|thumb|Portrait d'''Arnald[us] de villa noua'', gravure sur bois de la ''[[Chronique de Nuremberg]]'', 1493]]
[[Constantin l'Africain]] contribua à la réintroduction de la [[Médecine en Grèce antique|médecine de la Grèce antique]] dans l’[[Europe]] chrétienne. Ses traductions d’Hippocrate et de Galien furent les premières a donner au [[Civilisation occidentale|monde occidental]] une vue d’ensemble de la médecine antique<ref>[http://www.uh.edu/engines/epi2097.htm Constantine the African] consulté le 24 juin 2010</ref>. Prenant exemple sur ces grands maîtres, [[Arnaud de Villeneuve (médecin)|Arnaud de Villeneuve]], qui déclina le produit en vin cordial, à base de [[bourrache]], [[mélisse]] et [[épice]]s<ref name="av13">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|13}}.</ref> ; vin aux [[coing]]s, selon le recette de [[Dioscoride]]<ref name="av17">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|17}}.</ref> ; vin [[romarin]]é, dont {{Citation|les propriétés sont admirables}}<ref name="av19">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|19}}.</ref> ; vin sauvage, à base de [[chou rouge|choux rouges]] et d'[[ortie]] pour soigner les [[plaie]]s<ref name="av23">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|23}}.</ref> ; vin d'extintion d'or dans lequel une feuille d'or est plongée quarante fois<ref name="av25">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|25}}.</ref> ; vin râpeux, dans le [[moût]] duquel a été plongé du [[raifort]] et qui se prend en [[apéritif]]<ref name="av28">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|28}}.</ref> ; vin d'[[euphraise]], pour les yeux<ref name="av29">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|29}}.</ref> ; vin de [[campanule]]<ref name="av30">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|30}}.</ref>, vin de [[sauge]]<ref name="av31">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|31}}.</ref>, vin [[hysope|hysopique]]<ref name="av32">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|32}}.</ref>, vin de [[fenouil]]<ref name="av34">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|34}}.</ref>, vin [[Badiane chinoise|anisé]]<ref name="av35">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|35}}.</ref>, vin au [[chiendent]]<ref name="av40">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|40}}.</ref>, vin dyamon, valant pour la reproduction<ref name="av42">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|42}}.</ref> ; vin de [[chardon]]<ref name="av43">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|43}}.</ref>, et vin de [[girofle]]<ref name="av44">Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|44}}.</ref>.
{{Loupe|Vin aromatisé}}

Arnaud de Villeneuve se plut à constater que {{Citation|Le vin est merveilleux pour les mélancoliques, les colériques et les cardiaques, pour ceux qui ont des problèmes au niveau du foie, de la vessie, de la circulation et particulièrement des artères. Le vin guérit de la dépression, il apporte la joie en ramenant l'homme à la raison et calme le rythme cardiaque. Il soulage une brutale élévation de température et même une fièvre prolongée. À ceux qui en font usage, il donne une attitude raisonnable de l'âme et il les fait rajeunir par la volonté de Dieu}}<ref>Arnaud de Villeneuve, {{opcit}} {{p.|12}}.</ref>. En sa qualité de médecin, Arnaud de Villeneuve concocta toute une série de vins médicinaux : vin cordial, à base de [[bourrache]], [[mélisse]] et [[épice]]s<ref name="av13" />, vin aux [[coing]]s, selon le recette de [[Dioscoride]]<ref name="av17" />, vin [[romarin]]é, dont {{Citation|les propriétés sont admirables}}<ref name="av19" />, vin sauvage, à base de [[chou rouge|choux rouges]] et d'[[ortie]] pour soigner les [[plaie]]s<ref name="av23" />, vin d'extintion d'or dans lequel une feuille d'or est plongée quarante fois<ref name="av25" />, vin râpeux, dans le [[moût]] duquel a été plongé du [[raifort]] et qui se prend en [[apéritif]]<ref name="av28" />, vin d'[[euphraise]], pour les yeux<ref name="av29" />, vin de [[campanule]]<ref name="av30" />, vin de [[sauge]]<ref name="av31" />, vin [[hysope|hysopique]]<ref name="av32" />, vin de [[fenouil]]<ref name="av34" />, vin [[Badiane chinoise|anisé]]<ref name="av35" />, vin au [[chiendent]]<ref name="av40" />, vin dyamon, valant pour la reproduction<ref name="av42" />, vin de [[chardon]]<ref name="av43" /> et vin de [[girofle]]<ref name="av44" />.

{{Loupe|Vin aromatisé}}

Théophraste montre clairement que le thériclée utilisé pour consommer le vin est une calice, lorsqu'il parle du [[térébinthe]] dans ''[[Histoire des Plantes]]'', expliquant qu'on fait des calices appelés {{cita|thériclées}}, que l'on ne peut distinguer de ceux de terre. Selon Théophraste, c'est le potier de terre [[Corinthe|corinthien]] Thériclès, contemporain d'[[Aristophane]], qui imagina cette sorte de récipient.

[[François Rabelais]], reçu Docteur en la [[Université de Montpellier|Faculté de médecine de Montpellier]] venta les vertus thérapeutiques du vin en notant que {{Citation|Le jus de la vigne clarifie l'esprit et l'entendement, chasse tristesse, donne joie}}<ref name="Sommelier1"/>.

====La conception hygiéniste du vin====
[[Fichier:Vino sagrado.jpg|thumb|Le vin est divin ''Vin sacré, nourriture sainte, que vous faite à l'extérieur, on se les met dedans'']]
[[Louis Pasteur]] a été l'un des fondateurs d'une [[Hygiénisme|tradition hygiéniste]] en France avec la publication, en [[1866]], de ses ''Études sur le vin'' où il écrit {{Citation|le vin de France aliment, c'est-à-dire le vin naturel, peut être, à bon droit, considéré comme la plus saine, la plus hygiénique des boissons}}. Cette phrase, qui fait du vin un aliment, justifiait sa place dans la civilisation occidentale<ref name="ATC">[http://www.cepdivin.org/articles/tenaguillo01.html Amancio Tenaguillo y Cortázar, ''De Pasteur au "French Paradox" et à la loi Evin'']</ref>. Cette tradition puisait, en effet, ses racines dans l’originalité du [[christianisme]] et son concept de la [[transsubstantiation]] à travers le symbole {{Citation|Ceci est mon sang}}<ref name="numberwine">{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.numberwine.eu/le-vin-et-les-religions-du-livre.html|titre=Le vin et les religions du Livre}}</ref>.
[[Fichier:Flamme postale vin.jpg|thumb|left|''Le vin est un aliment''<br />Flamme postale des [[années 1930]]]]
Alors que le [[catholicisme]] avait abandonné la [[communion]] sous les deux espèces, le pain et le vin, sa remise à l'honneur liturgique fut l'une des raisons du succès du [[protestantisme]]. Mais les adeptes de la religion réformée ne militèrent jamais pour sa consommation laïque<ref name="numberwine"/>. Alors que ce ne fut le cas dans les pays hispanophones qui glorifièrent le vin avec la ''Oración del Borracho''<ref>[http://www.travel-leon.net/2010/07/tradiciones-la-oracin-del-borracho.html La Oración del borracho]</ref>.

L'idée que {{Citation|le vin, c'est la santé}} va s'imposer entre la première et la seconde guerre mondiale. Elle va s'ancrer dans la conscience collective surtout dans les [[années 1930]]. Des ouvrages, comme celui d'[[Édouard Barthe]] ''La réhabilitation du vin par la Faculté de Médecine. Ses qualités alimentaires et thérapeutiques'' lui donnèrent une base scientifique<ref name="ATC"/>.

Le gouvernement soutint cette initiative à travers ses flammes postales sur le courrier et par une commande faite, en [[1933]], par le ministère de l'agriculture à [[Leonetto Cappiello]], dans le cadre d'une campagne publicitaire pour les vins de France {{Citation|Buvez du vin et vivez joyeux}}. Cette affiche montre un couple heureux sur une carte de France débordante de raisins<ref name="ATC"/>.

====La découverte du resveratrol====
[[Fichier:Champagne color-corrected.jpg|thumb|left|Du champagne/foie gras…]]
[[File:Paradoxe français.jpg|thumb|… au ''french paradox'']]
L'importance du vin pour la santé a été relancée par la découverte qu'il contient des substances, comme les [[polyphénol]]s, qui ont un effet bénéfique. Parmi eux, le [[resveratrol]] a fait l'objet de nombreuses études démontrant que grâce à sa présence, le vin protégerait du [[cancer]], aurait un effet neuroprotecteur et ralentirait le vieillissement cellulaire. Enfin, il améliorerait la santé et la survie de souris suivant un régime riche en calories<ref name="NF"/>{{,}}<ref>[http://www.nature.com/nature/journal/v444/n7117/abs/nature05354.html Joseph A. Baur, Kevin J. Pearson, Nathan L. Price, Hamish A. Jamieson, Carles Lerin, Avash Kalra, Vinayakumar V. Prabhu, Joanne S. Allard, Guillermo Lopez-Lluch, Kaitlyn Lewis, Paul J. Pistell, Suresh Poosala, Kevin G. Becker, Olivier Boss, Dana Gwinn, Mingyi Wang, Sharan Ramaswamy, Kenneth W. Fishbein, Richard G. Spencer, Edward G. Lakatta, David Le Couteur, Reuben J. Shaw, Placido Navas, Pere Puigserver, Donald K. Ingram, Rafael de Cabo and David A. Sinclair. Resveratrol improves health and survival of mice on a high-calorie diet. Nature. 2006. 444;7117:243-400]</ref>.

Plusieurs groupes de recherches débattent encore de l'effet du [[resveratrol]] sur l'allongement de l'[[espérance de vie humaine|espérance de vie]] et certaines entreprises ont déjà commencé sa commercialisation<ref>[http://www.lef.org Life extension web site]</ref>{{,}}<ref>Pour revue : Baur et Sinclair, 2006 ''[[Nat. Rev. Drug Discov.]]'' 5, {{pp.|493-506}} (juin 2006)</ref>.

Des travaux scientifiques ont démontré que la mortalité par atteintes cardio-vasculaires était relativement plus faible chez les Français (premiers consommateurs de vin au monde) ainsi que dans d'autres pays méditerranéens par rapport aux autres pays industrialisés<ref name="NF"/>. Ce phénomène est une des composantes du [[paradoxe français]]<ref>[http://www.westonaprice.org/knowyourfats/frenchparadox.html Le ''French Paradox'', Maurice Legoy]</ref>. Les polyphénols se retrouvent également dans d'autres aliments où ils ne sont pas associés à l'alcool : jus de raisins rouges, fruits rouges, certains légumes, thé et cacao. Les méditerranéens sont, de fait, de gros consommateurs de fruits et de légumes. Des travaux plus récents sur le « régime crétois » vont dans ce sens<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://tpe-regimecretois.ifrance.com/secretdescretois.htm|titre=Le secret des Crétois}}</ref>.

Cependant, selon leurs détracteurs, l'effet bénéfique d'une consommation modérée de vin et plus généralement d'[[Boisson alcoolisée|alcool]], avancé par plusieurs études, pourrait provenir d'une erreur méthodologique consistant à ranger les anciens alcooliques devenus abstènes dans la catégorie des abstinents. Les études qui ne font pas cette erreur ne retrouvent pas d'effet positif d'une consommation modérée d'alcool, ni sur le cancer ni sur les maladies cardiovasculaires<ref>{{en}} [http://www.informaworld.com/smpp/content~content=a745984344 ''Moderate alcohol use and reduced mortality risk: Systematic error in prospective studies''], Kaye Middleton Fillmore, William C. Kerr, Tim Stockwell, Tanya Chikritzhs, Alan Bostrom, Addiction Research & Theory, {{Vol.|14}}, Issue 2 April 2006, {{pp.|101-132}}</ref>. Au contraire une consommation même modérée d'alcool serait un facteur de risque pour de nombreux cancers<ref>{{fr}} [http://www.e-cancer.fr/v1/index.php?option=com_redaction&task=voiritemfo&Itemid=348&id=1827&lang=1&vers=1 ''Communiqué du 11 décembre 2007 de l'Institut National du Cancer'']</ref>. Mais pour ce qui est du risque cancérigène sur la partie haute de l'appareil digestif, on peut comprendre que plus les boissons sont concentrées en [[éthanol]], plus le risque peut être important.

À ces allégations critiques, [[Louis Orizet]] avait répondu préventivement : {{Citation|La perfidie des allusions qui alimentent la campagne anti-vin rend suspecte la sincérité dans l'erreur, qu'en raisonnable buveur de vin, je serais généreusement tenté d'accorder aux œnophobes de toute obédience}}<ref>Louis Orizet, ''Les vins de France'', Presses Universitaires de France, 1964, {{p.|96}}.</ref>, et l'œnologue de conclure : {{Citation|Dans leur hantise, les hygiénistes s'obstinent à comparer l'alcool contenu dans le vin à l'alcool distillé. S'ils ont, l'un et l'autre, le même pouvoir calorifique, leur nocivité (au-delà d'une certaine dose) ne saurait être comparée<ref>Louis Orizet, ''Les vins de France'', Presses Universitaires de France, 1964, {{p.|97}}.</ref>.}}

== Vin et cuisine ==
[[Fichier:Lapinagile.jpg|thumb|Le lapin agile, symbole de vin et cuisine]]
Le mariage vin et cuisine remonte à l'Antiquité. Il va traverser le Moyen Âge, s'enrichir à la Renaissance et devenir un véritable classique de nos jours. On doit distinguer dans cette alliance la cuisine du vin et la cuisine au vin qui ont été et restent les deux façons d'utiliser les apports qualitatifs du vin en gastronomie.

=== Cuisine du vin ===
Dès l'Antiquité le [[conditum paradoxum]] et le [[defrutum]] sont des adjuvants culinaires essentiels dans la [[cuisine de la Rome antique|cuisine romaine]]<ref>Elena González-Blanco Garcia, ''El vino en la cocina. Historia, tradición
y originalidad'' [http://digitum.um.es/xmlui/bitstream/10201/5113/3/2295668.pdf.txt en ligne]</ref>. Leurs héritiers sont les confits et gelées de vin<ref name="SduM">[http://www.saveursdumonde.net/lexiques/termes-culinaires/mout/ Moût, saba, sapa, defrutum, caroenum, arrop, mosto cotto, raisiné, vino cotto, vin cuit]</ref>. On retrouve en Espagne, [[arrope]]<ref>[http://www.juvasa.com/conservas/2010/09/arrope/ Arrope]</ref> et [[arrop i talladetes]]<ref>[http://www.originalcv.es/recetas/recetaarrop.html Arrop i talladetes]</ref>, en Italie, [[sapa]]<ref name="SduM"/>, [[vinaigre balsamique]]<ref>{{en}}{{it}} [http://www.balsamico.it/home.html Site officiel du Consorzio Produttori de ''Aceto Balsamico Tradizionale di Modena'']</ref>, [[vincotto]]<ref>{{it}} [http://www.taccuinistorici.it/ita/news/antica/cvini---vitigni/Vincotto-dolce-nettare.html Vincotto, dolce nettare]</ref>{{,}}<ref>{{it}} [http://www.prodottitipici.com/prodotto/5544/vincotto.htm Vincotto, nome geografico abbinato]</ref> et [[vino cotto]]<ref name="SduM"/>, en Turquie, [[pekmez]]<ref>[http://www.spicyfolies.com/article-pekmezler-les-melasses-de-fruits-43641599.html Le pekmez]</ref>, en France, [[confit de vin]]<ref>[http://www.2travelandeat.com/france/France.scrap.mai2010/confit.de.vin.html Confit ou gelée de vin]</ref>, [[raisiné bourguignon]]<ref>[http://www.restoclub.fr/recettes-de-cuisine/desserts/raisine-bourguignon-160.html Raisiné bourguignon]</ref>{{,}}<ref>[http://www.cadole.eu/gastronomie-vin/desserts/raisine_bourguignon.htm Le raisiné bourguignon]</ref>, [[vin cuit (France)|vin cuit]]<ref>[http://gastronomiquementvotre.blogspot.com/2008/12/vin-cuit-de-noel-et-chaudron.html Vin cuit de Provence]</ref>.
[[Fichier:Chabrot 2.JPG|thumb|left|Le chabrot]]
Nombre de pratiques héritées du Moyen Âge et de la Renaissance ont perduré. La découverte des auteurs antiques vantant les « vins doux comme le miel », les fruits nouveaux rapportés des échelles du Levant puis des Amériques ont enrichi la gamme gustative des vins jusqu'à nos jours. Restent le [[garhiofilatum]]<ref>[http://www.wine-press.info/renaissance-d%E2%80%99un-vin-medieval-_110_922.html Garhiofilatum sur Wine-presse Info ]</ref> et l'[[hypocras]]<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.hypocras.com|titre=Hypocras}}</ref> pour la partie médiévale. Le [[marsala à l'œuf]]<ref>[http://www.mon-italie-en-ligne.com/PBSCProduct.asp?ItmID=7205601 Cremovo - Marsala à l'œuf]</ref>, le [[vin chaud]]<ref>[http://www.gralon.net/articles/gastronomie-et-alimentation/vin-et-alcools/article-le-vin-chaud---une-specialite-alsacienne-2071.htm Vin chaud]</ref>, le [[vin d'épines]]<ref>[http://www.linternaute.com/femmes/cuisine/recette/324695/1398993076/trouspinette-ou-vin-d-epines-noires.shtml Trouspinette ou vin d'épines noires]</ref> et le [[vin sucré]]<ref>{{ouvrage|titre=Les Côtes du Ventoux, origines et originalités d'un terroir de la vallée du Rhône|éditeur=A. Barthélemy, Avignon, 2000|date=2000|auteur=[[Jean-Pierre Saltarelli]]|isbn=2879230411}}</ref> qui en sont issus. Viennent ensuite la [[marquisette]]<ref>[http://www.marmiton.org/recettes/recette_marquisette_30348.aspx Marquisette]</ref>, la [[sangria]]<ref>[http://www.tertuliaandaluza.com/cultura/gastronomia/receta-sangria/lang/en/ Sangria sur le site Tertulia Andaluza]</ref> et le [[zurracapote]]<ref>[http://www.arecetas.com/receta/ZURRACAPOTE/8155/ Le zurracapote]</ref> qui font appel aux fruits. Le [[melon de Cavaillon au Beaumes-de-Venise]]<ref>[http://www.keldelice.com/guide/specialites/le-melon-de-cavaillon Chronique de Frédéric Zégierman]</ref> s'inscrit dans cette mouvance avec une origine sans doute médiévale. En sont très proches la [[soupe aux fruits rouges]]<ref>Michel Receveur, ''Provence des papes'', coll. ''Traditions culinaires des régions'', Éd. Saint-Honoré, Books & Cooks International, Paris, {{ISBN|2905245247}}</ref>, un dessert et la [[soupe champenoise]]<ref>[http://abc.cocktail.free.fr/recettes/soupe_champenoise.htm Soupe champenoise]</ref>, un apéritif, tous deux d'origine plus récente. Mais se distingue entre tous le [[chabrot]]<ref>[http://books.google.fr/books?id=YX52oE4DnZYC&pg=PA125&dq=Chabrot&hl=fr&ei=_stDTbjbJumg4QaZqd1N&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=10&ved=0CFkQ6AEwCQ#v=onepage&q=Chabrot&f=false Faire chabrot : description par François Mauriac]</ref>.

Les sauces constituent le dernier volet du vin cuisiné. On peut les subdiviser en trois. Celles où dominent la tomate comme la [[raïto]]<ref>[http://www.recettes-et-terroirs.com/recette_detail-22-2166.html La raïto]</ref>, la [[sauce bolognaise]]<ref>[http://www.saveursdumonde.net/recettes/sauce-bolognaise-alla-bolognese/ Sauce bolognaise]</ref>, la [[sauce chasseur]]<ref>[http://www.marmiton.org/recettes/recette_sauce-grand-veneur-ou-sauce-chasseur_19862.aspx Sauce chasseur ou sauce grand veneur]</ref> et la [[sauce « entre Sambre et Meuse »]]<ref>[http://users.skynet.be/la_cuisine_belge/sauce_sambre-et-meuse.htm Sauce « entre Sambre et Meuse »]</ref>. Viennent ensuite les sauces au vin et à l'échalote avec la [[sauce au porto]]<ref>[http://www.750g.com/fiche_de_cuisine.2.123.15073.htm Sauce au porto]</ref>, la [[sauce bordelaise]]<ref>[http://recettessimples.fr/news/sauce-bordelaise Sauce bordelaise]</ref>{{,}}<ref>[http://es.wikipedia.org/wiki/Salsa_bordalesa Salsa bordalesa]</ref>, la [[sauce bourguignonne]]<ref>[http://www.coqenligne.fr/SAUC_sauce+bourguignonne.php Sauce bourguignonne]</ref>, la [[sauce au vin rouge]]<ref>[http://www.cuisine-et-recette.fr/recettes-de-cuisine/recettes-pour-tous/en-amoureux/sauce-vin-rouge# Sauce au vin rouge]</ref> et la [[sauce au vin muscat]]<ref>[http://lacuisinedemimine.over-blog.com/article-sauce-au-muscat-de-rivesalte-58445685.html Sauce au vin muscat]</ref>. Autre méthode avec une liaison au beurre qui se retrouve dans la [[sauce beurre rouge]]<ref>[http://www.toquentete.net/sa_beurre_rouge.php Beurre rouge]</ref>, [[sauce lyonnaise]]<ref>[http://yves.huot-marchand.pagesperso-orange.fr/Sauces/recette223.htm Sauce lyonnaise]</ref>
, la [[sauce madère]]<ref>[http://books.google.fr/books?id=_5mTxgTBnNQC&pg=PA42&dq=Sauce+mad%C3%A8re&hl=fr&ei=VNQ2TbepKcus4QbswYWjAw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=9&ved=0CFgQ6AEwCA#v=onepage&q=Sauce%20mad%C3%A8re&f=false Sauce madère]</ref> et la [[sauce Robert]]<ref>[http://www.sauce-piquante.fr/sauce-robert.php Sauce Robert]</ref>. Fait bande à part avec de la gelée de groseille, des épices, des zestes d'agrumes et son porto, la [[sauce Cumberland]]<ref>Charles Hermann Senn, ''Book of Sauces'', 1915 [http://books.google.com/books?id=hp82Ay9c-wMC&pg=PA50&dq=sauce+cumberland&hl=fr&ei=HpBlTd-3ItHV4gb82ZyLBw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CC0Q6AEwAA#v=onepage&q=sauce%20cumberland&f=false en ligne]</ref>. Enfin arrive la [[marinade]] qui utilise tant le [[vin rouge]] que le [[vin blanc]], en association avec des légumes et des aromates<ref>[http://www.moncoindejardin.ca/marinade10.htm Marinade au vin rouge]</ref>{{,}}<ref>[http://www.delices-defrance.com/recette/o7645-marinade-au-vin-blanc.html Marinade au vin blanc]</ref>.

=== Cuisine au vin ===
L'utilisation du vin en cuisine couvre une gamme de mets importante. Elle se retrouve dans les soupes, entrées, poissons, coquillages, fruits de mer, volailles, viandes, abats, gibiers, légumes, farineux, champignons, fromages et desserts.

Pour les [[soupe]]s existent deux grands classiques : la [[marmite dieppoise]]<ref>[http://www.cuisine.tv/cid40056/marmite-dieppoise-de-laurent-mariotte.html Marmite dieppoise]</ref> et la [[soupe de poissons à la sétoise]]<ref>[http://www.cuisinefacile66.fr/soupe-poisson-setoise-mixer_TI.php Soupe de poissons à la sétoise]</ref>. Les [[Entrée (cuisine)|entrées]] sont plus diversifiées avec la [[mousse de foie de canard au porto]]<ref>[http://www.3pigs.com/pages/mousses-02.php Mousse de foie de canard au porto]</ref> ou la [[terrine de foie gras au sauternes]]<ref>[http://www.cuisineaz.com/recettes/terrine-de-foie-gras-au-sauterne-2927.aspx Terrine de foie gras au sauternes]</ref>, viennent ensuite les œufs à la façon bourguignonne avec les [[œufs en meurette]]<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.isaveurs.com/recette/recette_les_oeufs_en_meurette_de_bernard_loiseau.php|titre=Œufs en meurette de Bernard Loiseau}}</ref> ou champenoise avec son [[œuf poché au champagne]]<ref>Raymond Dumay, {{opcit}}, {{p.|342}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.champagnesdevignerons.com/conseils-et-recettes/35-entree/59-oeufs-poches-au-champagne.html?Itemid=109 Œufs pochés au champagne]</ref>, tous ces mets peuvent s'accompagner de [[pain au vin rouge]]<ref>[http://www.supertoinette.com/recette/1330/pain-vin-rouge-to.html Pain au vin rouge]</ref>.
[[Fichier:Moule à la provencale.JPG|thumb|left|Moules à la provençale]]
La liste des poissons cuisinés au vin est longue. On relève la [[bourride à la sétoise]]<ref>[http://ja6.free.fr/fichiers/f547.htm Bourride sétoise]</ref>, le [[catigot d'anguilles]]<ref>[http://www.keldelice.com/cuisine-du-terroir/recettes/catigot-danguilles-a-la-gardianne Catigot d'anguilles à la gardianne]</ref>, la [[matelote d'anguille]]<ref>[http://cuisine.notrefamille.com/recettes-cuisine/matelote-d-anguille-_2323-r.html Matelote d'anguille]</ref>, la [[lamproie à la bordelaise]]<ref>[http://www.francesudouest.com/decouvertes/gastronomie/lamproie.htm Lamproie à la bordelaise]</ref> et le [[maquereau au vin blanc]]<ref>[http://www.cuisinefacile66.fr/poisson%2Bmaquereau%2Bmarin%E9%2Btomate_TI.php Maquereau au vin blanc]</ref>, viennent ensuite les poissons de rivière avec la [[pauchouse]]<ref>[http://www.saveursdumonde.net/recettes/pauchouse/ Pauchouse]</ref> et la [[truite à la vauclusienne]]<ref>[http://recettes.guidegantie.com/traditionnelle.php?id=217&category=21&srch=OK Filets de truites à la vauclusienne]</ref>. Il en est de même avec les coquillages et fruits de mer dont beaucoup s'accommodent au [[vin blanc]]. Se sont fait une renommée le [[civet de langouste]]<ref>Raymond Dumay, {{opcit}}, {{p.|341}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.cadrescatalans.com/toulouse/article/cuina/civet_langouste_cotlliure.php Civet de langouste]</ref>, les [[coquilles Saint-Jacques à l'albariño]]<ref>{{es}} [http://www.cocinandoenmiislaamarilla.com/2010/02/vieiras-al-albarino.html Vieiras al albariño sur le site www.cocinando-en-mi-isla-amarilla.com]</ref>, l'[[écrevisse à la bordelaise]]<ref>[http://www.750g.com/fiche_de_cuisine.2.123.168.htm Écrevisses à la bordelaise]</ref>, le [[homard à l'américaine]]<ref>[http://www.cuisineaz.com/recettes/homard-a-l-americaine-1948.aspx Homard à l'américaine]</ref>, les [[huîtres chaudes au champagne]]<ref>[http://www.750g.com/fiche_de_cuisine.2.123.1902.htm Huîtres au champagne]</ref>, les [[moules marinières]]<ref>[http://recettes.1001delices.net/entrees-et-salades/entrees/entrees-chaudes/moules-marinieres_r229.html Moules marinières]</ref> et les [[moules à la provençale]]<ref>[http://www.recoin.fr/recette/moules+provencale.html Moules à la provençale]</ref>.

Nombre de viandes nécessitent d'être cuisinées au [[vin rouge]] généralement. Parmi les volailles, c'est le cas du [[Coq au vin]]<ref>[http://www.cuisine-recettes.com/pages/recette.php/coq_au_vin.html Coq au vin]</ref> qui se décline en [[coq au vin jaune]]<ref>[http://www.restoclub.fr/recettes-de-cuisine/plat-principal/poularde-aux-morilles-235.html Poularde au vin jaune et aux morilles]</ref>, [[coq au riesling]]<ref>[http://alsacuisine.over-blog.fr/article-27642726.html Recettes de coq au riesling]</ref> ou [[coq au vin de chanturgue]]<ref>[http://ja6.free.fr/fichiers/f2974.htm Coq au vin de chanturgue]</ref>, on remarque aussi le [[poulet à la cacciatore]]<ref name="PC">[http://www.cuisineaz.com/recettes/poulet-cacciatore-3547.aspx Poulet à la cacciatore]</ref>{{,}}<ref name="PCPC">[http://www.pauseamicale.com/t11156-poulet-cacciatore-poulet-chasseur Poulet à la cacciatore ou poulet chasseur]</ref> et le [[poulet au marsala]]<ref>[http://allrecipes.fr/recette/1793/poulet-marsala.aspx Poulet au marsala et aux champignons]</ref> en Italie, le [[Poulet Marengo]]<ref>[http://www.cuisinesretrouvees.com/recette.aspx?id=89 Recettes du poulet Marengo]</ref>, recette française concoctée au-delà des Alpes, mais aussi le [[poulet Gaston Gérard]]<ref>[http://www.creusot.net/creusot/gourmand/pouletgg.htm Poulet à la Gaston Gérard sur le site creusot.net]</ref> et le [[poulet sauce rouilleuse]]<ref>Élie Agrafeil, ''Les amis des côtes de Buzet'', {{n°|1}}, 1963.</ref>. Les abats ne sont pas en reste avec les [[diot]]s<ref>{{Lien web |url=http://cris23.free.fr/specialsavoyardes.htm |titre=La cuisine des Savoyards |site=cris23.free.fr |consulté le =11 novembre 2010.}}</ref>, le [[foie de veau à la bordelaise]]<ref>[http://yves.huot-marchand.pagesperso-orange.fr/Bordelais/recette119.htm Foie de veau à la bordelaise]</ref>, les [[pieds paquets]]<ref>[http://www.cuisine-et-mets.com/viandes-et-abats/agneau/pieds-paquets-provencale.html Pieds paquets à la provençale]</ref>, le [[pied de porc à la Sainte-Menehould]]<ref>[http://www.escapade-champenoise.fr/Le-pied-de-porc-de-Sainte Pieds de porc de Sainte-Menehould]</ref>, les [[manouls de La Canourgue]]<ref>[http://www.confrerie-pouteille.com/manouls.html Manouls de La Canourgue]</ref>, la [[pouteille]]<ref>[http://www.confrerie-pouteille.com/pout.html Pouteille]</ref>, le [[trenèl]]<ref>[http://www.vivreaupays.fr/patrimoine/productions/trenels.htm Les trenèls]</ref>, les [[tripoux]]<ref>[http://www.auvergne.chambagri.fr/pages/rubsav/fiches/traiteur/tripou.htm Le tripoux]</ref> et le [[tablier de sapeur]]<ref>[http://www.saveursdumonde.net/lexiques/termes-culinaires/tablier-sapeur/ Tablier de sapeur]</ref>.
[[Fichier:Boeuf Bourguignon.JPG|thumb|Bœuf bourguignon]]
Les viandes de bœuf se taillent une part importante avec l'[[agriade saint-gilloise]]<ref>[http://www.marmiton.org/recettes/recette_boeuf-a-la-saint-gilloise-gard_13881.aspx Agriade saint-gilloise]</ref>, les [[alouettes sans tête]]<ref>[http://www.zizoucuisine.com/article-36191519.html Alouettes sans tête]</ref>{{,}}<ref>[http://www.saveurscroisees.com/2010/09/alouettes-sans-tete/ Alouettes sans tête belge et provençale]</ref>, le [[bœuf bourguignon]]<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.isaveurs.com/recettes/recette_le_boeuf_bourguignon_de_bernard_loiseau.php|titre=Bœuf bourguignon de Bernard Loiseau}}</ref>, le [[braisé au barolo]]<ref>[http://cuisineitalienne.e-monsite.com/rubrique,boeuf-braise-au-barolo,425244.html Braisé au barolo]</ref>, les nombreuses daubes dont la [[daube avignonnaise]]<ref name="DA">[http://www.civ-viande.org/444-recette-.html Daube avignonnaise]</ref>, la [[daube comtadine]]<ref name="JR">[http://www.ptitchef.com/recettes/daube-dagneau-au-basilic-et-aux-olives-nicoises-selon-robuchon-et-michel-cliche-fid-144720 Daube d'agneau aux olives et au vin blanc par Joël Rebuchon]</ref>, la [[daube niçoise]]<ref name="DN">[http://www.fureurdesvivres.com/news/la-veritable-daube-nicoise-ou-la-doba-a-la-nissarda Daube niçoise]</ref>, la [[daube provençale]]<ref>[http://www.marmiton.org/recettes/recette_daube-provencale_11978.aspx Daube à la provençale]</ref> ou la [[gardianne]]<ref>[http://www.avignon-et-provence.com/recettes-provencales/gardiane-de-taureau.htm Gardianne de taureau]</ref>. Viennent ensuite les étouffées dont l'[[escaoudoun landais]]<ref>[http://books.google.fr/books?id=tTRNAAAAMAAJ&pg=PA43&dq=Escaoudoun&hl=fr&ei=bspBTfPyPIWa8QPDoZ3mDw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CCoQ6AEwAA#v=onepage&q=Escaoudoun&f=false Escaoudoun = bouillie de maïs]</ref>, l'[[estouffat catalan]]<ref>[http://vins-mets-accords-fous.blogspot.com/2008/10/recette-de-lestouffat-catalan.html Estouffat catalan]</ref>, l'[[osso buco]]<ref>[http://www.goosto.fr/recette-de-cuisine/osso-buco-10000698.htm Osso buco]</ref>, le [[stufato à la pavesane]]<ref>[http://www.confraternitapegaso.com/gastronomia/stufa.htm Stufato à la pavesane sur le site de la Confraternita del salame varzi]</ref> et la [[stufato de mouton]]<ref>[http://www.geosearch.it/s_62/ricette-di-cucina/Pecora-Stufata.php Pecora stufata]</ref>. Le Portugal cuisine un [[gigot d'agneau à la poêle]]<ref>[http://www.gastronomias.com/portugal/algarve114.html Gigot d'agneau à la poêle ou perna de carneiro no tacho]</ref> et la Californie un [[jambon à la californienne]]<ref>[http://www.recettespourtous.com/recettes/24563_recette-jambon-californien Jambon californien]</ref>. Le vin sert lui-même d'élément de cuisson dans la [[fondue au vin rouge]]<ref>[http://ja6.free.fr/fichiers/f3110.htm Fondue vigneronne au vin rouge]</ref> ou la [[fondue vigneronne]]<ref name="FV">[http://www.cuisineaz.com/recettes/fondue-vigneronne-au-vin-blanc-1891.aspx Fondue vigneronne au vin blanc]</ref>. Les gibiers ne sont pas en reste avec les [[civet]]s<ref>[http://www.cnrtl.fr/lexicographie/Civet Lexicographie du civet sur le site du centre national des ressources textuelles et lexicales CNRTL]</ref>, la [[compotée de lièvre]]<ref>[http://www.avignon-et-provence.com/gastronomie-provence/recettes-truffe/recette-base-truffe.htm Compotée de lièvre]</ref>, les [[ortolans à la provençale]]<ref>[http://www.dumaspere.com/pages/bibliotheque/chapitrecuisine.php?lid=c1&cid=549 Ortolans à la provençale d'Alexandre Dumas]</ref>, mets d'un autre âge, la [[perdrix aux palourdes]]<ref>[http://www.gastronomias.com/portugal/algarve093.html Perdiz com Amêijoas na Cataplana ou perdrix aux palourdes]</ref> ou le [[salmis de palombe]]<ref>[http://www.recettesduchef.fr/default.asp?Display=275 Salmis de palombe]</ref>.
[[Fichier:Sabayon au champagne.jpg|thumb|left|Sabayon au champagne]]
Légumes et féculents sont aussi susceptibles d'être cuisinés au vin, comme la [[Choucroute alsacienne|choucroute]]<ref>[http://cuisinez.free.fr/recettes/choucrou.php3 Choucroute]</ref>, le [[baeckeoffe]]<ref>[http://www.alsace-terroir.com/recette-plats_baeckeoffe-4.html Baeckeoffe]</ref>, la [[poêlée montagnarde]]<ref name="Savoie">[http://skivacances.free.fr/recettes.htm#pela Recettes savoyardes]</ref>, les [[haricots rouges à la vigneronne]]<ref>Raymond Dumay, {{opcit}}, {{p.|347}}.</ref>{{,}}<ref>[http://cnrtl.fr/definition/vigneronne Définition vigneronne]</ref>{{,}}<ref>[http://www.lagrainetiere.com/haricot-rouge/ Haricot rouge]</ref> et le [[risotto]]<ref>[http://www.aufeminin.com/cuisine-francaise-europeenne/risotto-f32684.html Risotto]</ref>. Il en est de même pour les champignons avec la [[croûte aux morilles]]<ref>[http://www.recettesdecuisine.tv/recette-r1863/croutes+aux+morilles/recette+croutes+aux+morilles.html Croûte aux morilles]</ref>, la [[daube de cèpes]]<ref>[http://www.vivelesrondes.com/forum/viewtopic_114208.htm Daube de cèpes]</ref> et le [[ragoût de truffes]]<ref>Raymond Dumay, {{opcit}}, {{p.|348}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.truffes-de-provence.com/fr/recettes_aux_truffes/recettes_aux_truffes.htm Ragoût de truffes]</ref>.

Les fromages eux-mêmes font un mariage gastronomique avec le vin. Ce sont des mets montagnards et pour la plupart alpins comme le [[Berthoud (mets)|berthoud]]<ref name="Savoie"/>, la [[croûte au fromage]]<ref name="Savoie"/>, la [[fondue au fromage]]<ref>[http://www.linternaute.com/femmes/cuisine/recette/333151/3199791993/fondue-au-fromage.shtml Fondue au fromage]</ref> ou le [[Mont d'Or chaud]]<ref>[http://www.cancoillotte.net/spip.php?article88 Boîte chaude ou fondue au Mont d'Or]</ref>. Les desserts ont fait à leur tour usage du vin à l'exemple de la [[compote madédonienne]]<ref>Madeleine Othonin-Girard, {{opcit}}, {{p.|306}}.</ref>, des [[croûtes au vin]]<ref>Madeleine Othonin-Girard, {{opcit}}, {{p.|302}}.</ref>, des [[pêches à la Capri]]<ref>Madeleine Othonin-Girard, {{opcit}}, {{p.|301}}.</ref>, du [[gâteau au vin blanc]]<ref>[http://www.linternaute.com/femmes/cuisine/recette/309560/1315577017/gateau-au-vin-blanc.shtml Gâteau au vin blanc]</ref> et du [[gâteau au vin rouge]], originaires d'Alsace<ref>[http://www.linternaute.com/femmes/cuisine/recette/305456/1153801809/gateau-au-vin-rouge.shtml Gâteau au vin rouge]</ref>, de la [[poire à la beaujolaise]]<ref>[http://www.cuisine-annie.com/recette-poires-au-vin-460.html Poires au vin]</ref>, du [[sabayon au champagne]]<ref>[http://yves.huot-marchand.pagesperso-orange.fr/Champagne/recette605.htm Sabayon au champagne]</ref>, de la [[tarte au vin]]<ref>[http://www.salome-online.com/tarte/ts017.html Tarte au vin]</ref>, du [[tiramisu]]<ref>[http://www.latablemonde.fr/Recette-de-cuisine/Desserts-mousses-et-cremes/Tiramisu-l-original-au-cafe-et-a-l-amaretto.html Tiramisu]</ref>, du [[toast Hawaï]]<ref>[http://www.bettybossi.ch/fr/schwerpunkt/2671_iwb_spkt_tdsu.aspx#40Anc Betty Bossi, ''Toast Hawaï'']</ref>, qui nous vient d'Allemagne, de la [[trifle]]<ref>{{en}} [http://www.whatstherecipetoday.com/rasberry-dream-trifle.html Trifle]</ref>, originaire de Grande-Bretagne, et de la [[zézette de Sète]]<ref>[http://www.gateaupassion.com/index.php/Petits-fours-et-biscuits-secs/Zezette-de-Sete.html Zézette de Sète]</ref>.
{{Loupe|Vin et cuisine}}
{{clr}}

=== Le vinaigre de vin ===
Le [[vinaigre]] est le nom que l'on donne au produit de la fermentation acide (ou acétique) que l'on fait subir au vin généralement rouge<ref name="vinaigre">''Dictionnaire des altérations et falsifications des substances alimentaires médicamenteuses et commerciales avec l'indication des moyens de les reconnaitre'', de Alphonse Chevallier et Jean Baptiste Alphonse Chevallier, publié par Béchet jeune, 1854, {{p.|519}}</ref>. Ce liquide contient de l'[[acide acétique]], obtenu par [[oxydation]] de l'[[éthanol]], l'alcool contenu dans le vin. Si le vinaigre de vin blanc a une couleur jaunâtre, celui de vin rouge garde une robe rouge. Outre l'acide acétique, le vinaigre conserve tous les principes fixes et les sels présents dans les vins<ref name="vinaigre" />.

Afin d'éponger une surproduction de vin en France au début du {{s|XX|e}}, il a été décrété que les vinaigres devaient avoir un taux d'alcool supérieur à {{unité|6|°}}, excepté en [[Alsace]]. Fin {{s|XX|e}}, cette obligation a été abrogée. Les vinaigres aigres-doux qui étaient très courants ont donc été longtemps interdits. Le vinaigre de vin contient de l'acétylméthylcarbinol ([[3-hydroxybutanone|acétoïne]] - CH<sub>3</sub>-CO-CHOH-CH<sub>3</sub>), formé au cours de la fermentation alcoolique. Il est présent dans les vins à des doses moyennes de {{Unité|10|mg}}/l et variant de 2 à {{Unité|18|mg}}/l. En fait, il provient de l’oxydation enzymatique du [[butane-2,3-diol]].

Autrefois, le vinaigre était utilisé pour ses propriétés [[antiseptique]]s ou dans la fabrication de « vinaigres médicinaux » et de « vinaigres distillés aromatiques ». Une légende veut qu’Antoine Maille, ancêtre du fondateur de la marque du même nom, ait enrayé la [[Peste de Marseille (1720)|peste de Marseille]], en [[1720]], avec son ''[[vinaigre des quatre voleurs]]'', qui était fabriqué à partir de vinaigre de vin<ref>{{ibid.}}, {{p.|521}}</ref>.

== Vin et religion ==
[[Fichier:Pompejanischer Maler um 80 v. Chr. 001.jpg|thumb|Initiation bachique à la Villa des Mystères de Pompéi]]
Le vin et la religion, depuis la plus haute antiquité, ont des rapports fort étroits. Plante revêtant un aspect très austère l'hiver, son [[wikt:débourrer|débourrage]] spectaculaire au printemps fait que la vigne a été très tôt associée à la renaissance de la vie après la mort, thème majeur de la mythologie dyonisiaque et chrétienne<ref>{{Ouvrage|titre=À la table des dieux|éditeur=Fayard|auteur=[[Jean-Robert Pitte]]|passage=252
|date=2009}}</ref>. Il a été et reste un élément important des pratiques rituelles et sacrificielles. En Grèce, il fut à la fois l'objet d'un culte et un symbole de la culture. Les Mystères célébrés en l'honneur de [[Dionysos]] donnèrent naissance au théâtre. Rome eut des rapports plus conflictuels avec Bacchus, dieu du vin, et les bacchanales. Cette cérémonie religieuse, qui tournait à l'orgie, fut un temps interdite.
La sacralisation du vin, sang de Dieu, n'intervint qu'à travers le [[christianisme]]. Et ce n'a point été le cas dans le [[judaïsme]] où il est objet de sacrifice et de bénédiction ni dans l'[[islam]] où il est à la fois objet d'interdiction et de répulsion mais aussi la récompense suprême au paradis<ref>Pierre Androuet, {{opcit}}, {{p.|137}}.</ref>. Le vin, breuvage d'exception, a suscité toute une symbolique. Elle est liée à la vigne qui, après avoir donné une abondante vendange, gage de félicité, semble mourir en hiver pour renaître au printemps. Symbole de résurrection et de vie éternelle, le vin qu'elle produit peut être à la fois bienfaisant bu à faible dose, et devenir redoutable bu avec excès<ref>Michel Bouvier, {{opcit}}, {{p.|95}}</ref>.
{{Loupe|Vin et religion}}

== Vin et culture ==
[[Fichier:Grützner Falstaff mit Kanne.jpg|thumb|[[Falstaff]], héros [[Shakespeare|shakespearien]] et grand amateur de [[Xérès (DO)|xérès]]]]
{{Loupe|Vin et culture}}
Le vin et la culture forment un couple indissociable. Depuis la plus haute Antiquité des artistes ont cherché et trouvé, dans ce breuvage considéré comme un don des dieux, leur inspiration et affirmé leur talent. Le vin a tenu et tient dans les arts plastiques une place importante tant dans la poterie, la peinture et la gravure, la sculpture que plus récemment dans la philatélie et la marcophilie. Il en est de même dans les arts descriptifs. Il est d'ailleurs en Europe occidentale, grâce à Dionysos et à ses Mystères, à l'origine du théâtre, la littérature lui a toujours rendu un hommage appuyé. Les plus grands compositeurs de musique classique et d'art lyrique l'ont intégré dans leurs œuvres. Il a servi de thème ou de sujet de prédilection dans le {{7e}} Art. Et bien sûr une multitude de chansons célèbrent ses vertus à tel point que la [[chanson à boire]] fournit depuis des siècles des refrains inoubliables<ref>Pierre Androuet, {{opcit}}, {{p.|140}}.</ref>.

Comme l'expliquait Michel Bouvier : {{Citation|L'homme a créé le vin, il y a bien longtemps, à partir du fruit de la vigne et il a été si fier de son invention qu'il en a fait non seulement une partie importante de son alimentation, mais qu'il l'a intégré dans sa religion, ses traditions, ses plaisirs et même sa culture}}<ref>Michel Bouvier, ''L'homme et le vin'', Éd. Le Léoprd d'Or, Paris, et Muséum d'Histoire naturelle, Lyon, 1994, {{p.|5}}. {{ISBN|2902913168}}</ref>.

== Vin dans la vie ==

=== Proverbes et dictons sur le vin ===
[[File:Le mari cocu met de l'eau dans son vin Gravure vers 1660.jpg|thumb|Gravure de Jacques Laignet, vers 1660]]
Chaque pays, chaque région, chaque [[terroir viticole|terroir]] a accumulé au fil du temps toute une série d'aphorismes en forme de courtes maximes ayant valeur de réflexion morale. Parmi les plus connus, se peuvent être cités :
* {{Citation|À bon vin, point d'enseigne}}<ref name="Champagne">[http://www.viticulture-oenologie-formation.fr/vitioenoformlycee/humour/proverbes/proverbes.htm Site technique et pédagogique du Lycée viticole de Champagne]</ref>
* {{Citation|Pour que le vin fasse du bien aux femmes, il faut que ce soit les hommes qui le boivent}}<ref>Michel Bouvier, {{opcit}}, {{p.|107}}.</ref>.
* {{Citation|Le vin est ce qu'il y a de plus civilisé au monde}}<ref name="Champagne"/>.
* {{Citation|Il y a deux choses qui gagnent à veillir, le bon vin et les amis}}<ref name="MB108">Michel Bouvier, {{opcit}}, {{p.|108}}.</ref>.
* {{Citation|Le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons}}<ref name="Champagne"/>.
* {{Citation|Il est bien sage, il met de l'eau dans son vin}}<ref>[http://mariage.uvic.ca/anth_doc.htm?id=il_est_bien_sage Le mariage, gravure vers 1660]</ref>.
* {{Citation|Mettre de l'eau dans son vin, c'est faire de la fausse monnaie}}<ref name="MB108"/>.
* {{Citation|Le vin, c'est plus qu'une œuvre d'art, c'est une œuvre d'amour}}<ref name="MB109">Michel Bouvier, {{opcit}}, {{p.|109}}.</ref>.
* {{Citation|Le vin donne du courage aux timides, du verbe aux taciturnes, de l'esprit à tous}}<ref name="MB109"/>.
* {{Citation|Le vin c'est le lait des vieillards}}<ref name="Champagne"/>.
* {{Citation|En vin est vertu cachée}}<ref>Michel Bouvier, {{opcit}}, {{p.|110}}.</ref>
* {{Citation|Le bon vin réjouit le cœur de l'homme (''Bonum vinum laetificat cor hominis'')}}<ref>[http://www.dicocitations.com/item-10300.html Dictionnaire des citations]</ref>.
{{Loupe|Proverbes vignerons}}

=== Vin dans la toponymie ===
[[File:Coulange-la-Vineuse carte Cassini.gif|thumb|left|Coulanges-la-Vineuse, carte Cassini]]
Les références au vin dans les noms de lieux sont rares mais significatives. C'est le cas de [[La Vineuse]], en [[Saône-et-Loire]], dont la forme la plus ancienne est ''Vinoza'', attestée en [[993]]-[[1143]]. Elle dérive du latin ''vinum'' (vin) auquel a été accolé le suffixe ''-osa''<ref>Albert Dauzat et Charles Rostaing, ''Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France'', Éd. Larousse, 1968, {{p.|1958}}.</ref>. On trouve aussi avec le qualificatif ''vineuse'', les communes de [[Coulanges-la-Vineuse]], dans l'[[Yonne (département)|Yonne]], [[Faye-la-Vineuse]], en [[Indre-et-Loire]], [[la Roche-Vineuse]], et à nouveau en [[Saône-et-Loire]]. [[Simon-la-Vineuse]] est une ancienne commune de [[Vendée (département)|Vendée]] qui a existé de [[1828]] à [[1971]]. Elle avait été créée par la fusion de [[La Vineuse (Vendée)|La Vineuse]] et [[Le Simon]]. Elle est maintenant rattachée à la commune de [[Sainte-Hermine]]<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.sainte-hermine.fr/index.php/fiche-didentite-de-la-commune.html|titre=Fusion de Simon-la-Vineuse et de Sainte-Hermine}}</ref>.

Le département de l'[[Isère (département)|Isère]] tient une place à part avec [[Vignieu]] (''Viniacus''), attesté dès le {{s|IX}}<ref>Albert Dauzat et Charles Rostaing, ''Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France'', Éd. Larousse, 1968, {{p.|1953}}.</ref>, [[Vinay (Isère)|Vinay]] (''Villa Vinaico'') et [[Saint-Martin-le-Vinoux]] (''S. Martini de Vinos''), répertoriés au {{s|XI}}<ref name="r">Albert Dauzat et Charles Rostaing, ''ibid'', {{p.|1957}}.</ref>{{,}}<ref>Albert Dauzat et Charles Rostaing, ''ibid'', {{p.|1915}}.</ref> ainsi que [[Charavines]] (''Charavinarium''), au {{s|XV}}<ref>Albert Dauzat et Charles Rostaing, ''ibid'', {{p.|1741}}.</ref>.

D'autres [[toponymie|toponymes]] sont liés soit à la vendange, soit à la conservation des vins en cave et plus rarement aux taxes perçues sur le vin. Dans l'[[Hérault (département)|Hérault]] se trouve [[Vendémian]] (''Vendemianum'', [[1171]]) et dans l'[[Aude (département)|Aude]], [[Vendémies]] (''Vendemiis'', [[1232]]), commune aujourd'hui rattachée à [[Limoux]], qui tirent leur origine d'un homme latin ''Vendemius'', le vendangeur<ref>Albert Dauzat et Charles Rostaing, ''Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France'', Éd. Larousse, 1968, {{p.|1949}}.</ref>. Toujours dans l'Aude, la commune de [[Vinassan]], dont les plus anciennes formes connues sont ''Viniacum'' ([[899]]) et ''Vinariacum'' ([[1195]]), indiquent que ce domaine fut celui du vigneron ''Vinacius'', variété de ''Vinatius''<ref name="r"/>.

[[Le Cellier]] (''Cellarium'', [[1050]]), en [[Loire-Atlantique]], [[Cellier-du-Luc]], en [[Ardèche (département)|Ardèche]] et [[Celliers]] (''de Cellaris'', [[1170]]), dans la [[Savoie (département)|Savoie]], aujourd'hui intégré à la commune de [[La Léchère (Savoie)|La Léchère]], sont tous trois issus de latin ''cellarium'', endroit où étaient entreposés vivres et amphores de vin<ref>Albert Dauzat et Charles Rostaing, {{ibid.}}, {{p.|1736}}.</ref>. Dans le [[Vaucluse (département)|Vaucluse]], sur la commune de [[Saint-Pierre-de-Vassols]], se trouvent deux hameaux dénommés ''Souquette'' et ''Souquetons''. C'était là que le décimateur se faisait verser le droit de souquet, impôt sur le vin<ref>Jean-Pierre Saltarelli, ''Les Côtes du Ventoux, origines et originalités d'un terroir de la vallée du Rhône'', A. Barthélemy, Avignon, 2000, {{p.|120}}.</ref>.

En [[Allemagne]], on peut découvrir plusieurs {{Lien|fr=Winzenheim|lang=de|trad=Winzenheim|texte=Winzenheim}} (approximativement : village de vignerons) ainsi que deux [[Wintzenheim]] en [[Alsace]], tandis qu'en [[Italie]], dans la [[province de Bolzano]], plusieurs noms de communes sont liées à la route du vin parmi lesquelles [[Caldaro sulla Strada del Vino]], [[Termeno sulla Strada del Vino]], [[Magrè sulla Strada del Vino]], [[Cortaccia sulla Strada del Vino]], [[Cortina sulla Strada del Vino]] et [[Appiano sulla Strada del Vino]]. En [[Espagne]], dans l'île de [[Ténérife]], la plus grande des [[îles Canaries]], il existe [[Icod de los Vinos]]<ref>{{fr}} [http://www.tenerife-icoddelosvinos.com/fr/history.aspx Histoire de Icod de los Vinos] consulté le 18 mai 2010.</ref> et au [[Portugal]], au nord de [[Lisbonne]], près de [[Pombal (Portugal)|Pombal]], ''Figuiero dos Vinhos''<ref>{{pt}} [http://www.cm-figueirodosvinhos.pt/ Site officiel de ''Figuiero dos Vinhos''] consulté le 18 mai 2010.</ref>.

Au [[Canada]], il existe les ''Vinemount Falls'', à [[Hamilton (Ontario)]]<ref>{{en}} [http://www.cityofwaterfalls.ca/ ''Hamilton, capitale mondiale des cascades''] consulté le 18 mai 2010.</ref>. Aux [[États-Unis]], ''South Vinemont'', est une petite ville de {{formatnum:2000}} habitants, dans le [[Comté de Cullman]], en [[Alabama]]<ref>{{fr}} [http://www.annuaire-mairie.fr/mairie-south-vinemont.html Site officiel de South Vinemont] consulté le 18 mai 2010.</ref>.

=== Vin dans les jeux ===
[[Image:Cottabos player Louvre CA1585.jpg|thumb|Joueur de cottabe, v.&nbsp;[[-510|510 av. J.-C.]], [[musée du Louvre]]]]
Le [[cottabe]] (en [[grec ancien]] {{grec ancien|κότταϐος}} / {{Lang|grc-Latn|''kóttabos''}}, [[étymologie]] obscure<ref name="Chan">{{DicChan}} à l'article {{grec ancien|κότταϐος}}.</ref>) est en [[Grèce antique]] un [[jeu]] pratiqué lors des banquets ou encore dans les établissements de bains. Réputé venir de [[Sicile]]<ref>[[Anacréon]] préservé par {{AthDei}} (427d).</ref>, il consiste en un détournement ludique de la [[libation]] effectuée au début de chaque banquet : dans une libation, on verse quelques gouttes de vin sur le sol en invoquant le nom d'une divinité, principalement [[Dionysos]]. À l'origine, pour le cottabe, on verse le reste de sa coupe de vin en invoquant la personne aimée. Par la suite, la pratique se transforme en jeu : l'objectif est alors de jeter le reste de vin ({{grec ancien|λάταξ}} / {{Lang|grc-Latn|''látax''}}) dans un bassin, posé par terre ou sur une table, toujours en prononçant le nom d'une personne aimée. Si les gouttes de liquide atteignent effectivement la coupe, c'est un heureux présage. Outre le présage, le gagnant au cottabe remporte souvent un petit lot : œuf, pomme, gâteau, coupe<ref>Athénée (666a-f, 667d et 668c-d).</ref>, voire un baiser<ref>Athénée (666d).</ref>. La [[céramique grecque antique|peinture sur vases]] montre que le jeu se pratique en tenant une anse du [[kylix (vase)|kylix]] (coupe plate) par un ou deux doigts, les autres doigts étant arrondis « à la manière des joueurs de flûte<ref>« {{grec ancien|ἀυλητικώς}} / {{Lang|grc-Latn|''aulêtikốs''}} » ; [[Antiphane]] préservé par Athénée 667a).</ref> ». Le poignet est plié<ref>« {{grec ancien|ἀπ’ ἀγκύλης}} / ''ap’ ankúlês'' » ; Antiphane préservé par Athénée (667c).</ref> ; le lancer se fait par rotation de ce dernier plutôt que par mouvement du bras entier, comme pour le [[lancer du javelot]]<ref>« {{grec ancien|ἀγκυλητός}} / {{Lang|grc-Latn|''ankulêtós''}} » ; Antiphane préservé par Athénée (667c).</ref>. L'adresse ne suffit pas : il est important de réussir un lancer souple<ref>« {{grec ancien|ὑγρῶς}} / {{Lang|grc-Latn|''hygrỗs''}} » ; Athénée (479{{e}}).</ref>, de bonne tenue<ref>« {{grec ancien|εὐσχημόνως}} / {{Lang|grc-Latn|''euskêmónôs''}} » ; [[scholie]] de [[Lucien de Samosate|Lucien]], ''Lexiphane'' (3).</ref>, pour tout dire beau<ref>« {{grec ancien|καλῶς}} / {{Lang|grc-Latn|''kalỗs''}} » ; Athénée (782c).</ref>.
[[Fichier:Jeu de l'outre.jpg|thumb|Jeu de l'outre, mosaïque romaine du musée de Berlin]]
Le Jeu de l'Outre a été pratiqué depuis la plus haute Antiquité dans le pourtour du bassin méditerranéen. Les Grecs s'y adonnaient durant les [[Dionysies]] rurales attiques, le second jour des fêtes de [[Dionysos]] que l’on appelait ''Ascolia'' ({{lang|grc|''askôlia''}}), l’''askôliasmos'', un concours dont le but était de rester le plus longtemps en équilibre sur une outre en peau de bouc emplie de vin et enduite de [[suif]]. En Italie, ce jeu était pratiqué lors des ''[[Consualia]]'', fête donnée en l'honneur de [[Consus]], divinité italique et [[Divinités grecques chtoniennes|chtonienne]], identifiée ensuite à [[Neptune (mythologie)|Neptune]]-[[Poséidon]]. [[Virgile]] mentionna ce jeu dans ses ''[[Géorgiques]]'' (II, 384). Les joueurs devaient faire trois sauts sur l'outre en frappant à chaque fois des mains<ref name="FB325">Fernand Benoit, ''La Provence et le Comtat Venaissin, arts et traditions populaires'', Éd. Aubanel, Avignon, 1992, {{ISBN|2700600614}}, {{p.|325}}.</ref>. C'est ce que montre une mosaïque provenant d'[[Ostie]] et conservée dans les collections du Berliner Museum. De jeunes athlètes nus sont observés par les femmes et les dieux. Un a déjà chuté, l'autre se prépare à sa tentative<ref>Michel Bouvier, {{opcit}}, {{p.|59}}.</ref>.

Il fut implanté en [[Provence]] lors de la colonisation romaine et resta populaire jusqu'à l'époque moderne. Connu sous le nom d'« ''ouire boudenfla'' » ou « saut du bouc », il est cité dans [[Mireio]] par [[Frédéric Mistral]] qui fait dérouler ce concours dans les [[Arènes de Nîmes]]. Il est attesté aussi à [[Velaux]], à [[Avignon]], lors de la Fête de la Paix qui se déroula le 17 brumaire, an IX, à [[Caderousse]], et à [[Auriol (Bouches-du-Rhône)|Auriol]] où il eut lieu lors des festivités de Saint-Pierre en [[1844]]. Le vainqueur gagnait l'outre pleine de vin<ref name="FB325"/>.
[[Image: Batalla del Vino - Haro - La Rioja.jpg|thumb|left|Participants arrosés à la ''Batalla de Vino'' à [[Haro (La Rioja)|Haro]]]]
Pour les festivités de saint [[Pierre (apôtre)|Pierre]], chaque [[29 juin]], se déroule à [[Haro (La Rioja)|Haro]], dans la région de [[La Rioja]], une [[Bataille du vin (Haro)|Bataille du Vin]]. Elle débute par un défilé qui réunit la population locale. Chacun a revêtu une tenue blanche et arbore un foulard rouge autour du cou. Sous la conduite du premier magistrat de la cité, tous se dirigent munis de gourdes et de bouteilles pleines de vin rouge vers les falaises de Bilibio, où un office est célébré à l'ermitage de saint Félix. Après cette messe, la bataille commence. Elle consiste à s'arroser copieusement de vin de la tête aux pieds, jusqu'aux douze coups de midi. Elle se termine alors par un [[encierro]] entre la place de la Paix et les arènes<ref>{{article |langue=en| url=http://www.telegraph.co.uk/travel/europe/spain/735093/Grapes--of-mirth.html | éditeur=Telegraph Media Group Limited | périodique=The Telegraph | titre=Grapes of mirth ou Les raisins de la joie| date=30 avril 2010}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.ma-design.net/spain/haro/haro_en.php Wine battle in Haro]</ref>. Cette bataille fait partie des ''[[Fiestas de Interés Turístico Nacional]]'' en Espagne.
La fête des [[Pailhasses]] de [[Cournonterral]], dans le département de l’[[Hérault (département)|Hérault]], se déroule chaque [[mercredi des Cendres]]. Seuls les habitants du village et quelques invités privilégiés peuvent y participer. Pour éviter tout malentendu, les forces de l’ordre interdisent même l’accès à Cournonterral l’après-midi. Durant trois heures, les Pailhasses donnent la chasse aux Blancs à travers les rues, en s’efforçant de les salir à coup de ''peilles'' (littéralement « serpillières ») imbibées de [[lie (œnologie)|lie]] de vin. Mais toute personne passant par là est considérée comme participant au jeu et peut être salie. À la fin de la période, les ex-Blancs attrapés sont carrément plongés dans des cuves remplies de lie. Les Blancs ont cependant l’initiative puisque ce sont eux qui provoquent en quelque sorte les Pailhasses qu’ils croisent sur leur chemin. À l’origine, les Pailhasses étaient les habitants de Cournonterral et les Blancs ceux d’[[Aumelas]], mais désormais chacun choisit le camp auquel il veut se joindre. Résurgence [[Moyen Âge|médiévale]] ou [[paganisme|païenne]], la fête des Pailhasses permet d’évacuer les frustrations éventuelles entre villageois et tout le monde peut ainsi entamer le Carême<ref>[http://www.pailhasses.com/histoire.html Les pailhasses de Cournonterral sur le site pailhasses.com]</ref>.
{{Loupe|Fête des vendanges}}

=== Vin et politique ===
{{…}}

== Bibliographie ==
* Yves Renouil (sous la direction), ''Dictionnaire du vin'', Éd. Féret et fils, Bordeaux, 1962
* [[Organisation internationale de la vigne et du vin]], ''Lexique de la vigne et du vin'', avec une préface du baron Pierre Leroy de Boiseaumarié, Éd. Ceuterick, Louvain, 1963.
* Le Bihan, J. C., Cultiver sa treille bio, Mens : Terre Vivante Éditions, 2011, 162 p.
* [[Raymond Dumay]], ''Guide du vin'', Éd. Stock, Paris, 1967.
* Pierre Androuet, ''Le vin dans la religion'' et ''Le vin dans l'art'', {{p.|137-143}}, in Charles Quittanson et François des Aulnoyes, ''L'élite des vins de France'', {{n°|2}}, Éd. Centre National de coordination, Paris, 1969.
* Bibiane Bell et Alexandre Dorozynsky, ''Le livre du vin. Tous les vins du monde'', sous la direction de [[Louis Orizet]], Éd. Les Deux Coqs d'Or, 29 rue de la Boétie, 75008, Paris, 1970.
* Alexis Lichine, ''Encyclopédie des vins et des alcools de tous les pays'', Éd. Robert Laffont-Bouquins, Paris, 1984, {{ISBN|2-221-50195-0}}.
* Max Rives, ''Les origines du vignoble'', in ''La vigne et le vin'', numéro hors série trimestriel de Science & Vie, {{n°|155}}, septembre 1986, {{pp.|12-19}}, {{ISSN|0151-0282}}
* Jean-Luc Berger, ''Les filières de la vinification'', in ''La vigne et le vin'', numéro hors série trimestriel de Science & Vie, {{n°|155}}, septembre 1986, {{p.|72-79}}, {{ISSN|0151-0282}}
* Colette Navarre, ''L'œnologie'', Éd. J. H. Baillière, (Technique et Documentation - Lavoisier), Paris, 1988, {{ISBN|2852064316}}
* Sopexa, ''Vins et spiritueux de France'', Éd. Le Carrousel, Paris, 1989, {{ISBN|2907504002}}
* Jean-François Gautier, ''Histoire du vin '', Presses Universitaires de France, collection ''Que sais-je?'', {{numéro|2676}}, 1996, {{ISBN|2-13-046145-X}}
* André Tchernia et Jean-Pierre Brun, ''Le vin romain antique'', Éd. Glénat, Grenoble, 1999, {{ISBN|2723427609}}
* Arnaud de Villeneuve, ''Tractarus de Vinis'', adapté par Yves Lainé et Danièle Blanc, traduit par Catherine Lonchabon, Éd. Conseil Général de Vaucluse, 1999.
* Léglise, M. (1999) Les méthodes biologiques appliquées à la vinification et à l'œnologie Éd. Le Courrier du livre, tome 1, 170 p.
* Léglise, M. (1995) Les méthodes biologiques appliquées à la vinification et à l'œnologie Éd. Le Courrier du livre, tome 2, 195 p.
* {{Ouvrage | auteur = [[Pierre Galet]] | titre = Dictionnaire encyclopédique des cépages | éditeur = Hachette Livre | année = 2000 | isbn = 2-0123633-18 }}
* [[André Dominé]] : ''Le Vin'', éditions Place des Victoires, Paris, 2000, 928 pages, {{ISBN|2844591086}}
* Jean-François Gautier, ''Idées reçues sur Le Vin'', éditions Le Cavalier Bleu, Paris, 2001, {{ISBN|2-84670-012-5}}
* [[Hugh Johnson]], ''Une histoire mondiale du vin'', Éd. Hachette Pratique, Paris, 2002, {{ISBN|2012367585}}
* [[Jean-François Gautier]], ''Le Vin, de la mythologie à l'œnologie'', éditions Féret, Bordeaux, 2003, {{ISBN|2-902416-84-9}}
* Julien Lefour, ''Comment les cépages de tradition française deviennent des vins californiens ?'', Communications, {{n°|77}}, 2005, 16 p. (Centre Edgar Morin - EHESS). Consultable et téléchargeable gratuitement sur [http://www.persee.fr le site Persée]
* Patrick E. McGovern, ''Ancient Wine: The Search for the Origins of Viniculture''. Oxford: Princeton University Press, 2007 {{ISBN|0-691-12784-0}}.
* [[Jean-Pierre Saltarelli]], ''Les vins des papes d'Avignon et le colica pictunum du vicomte de Turenne.'', Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, {{T.|127}}, 2007.
* [[Kilien Stengel]], ''Le Traité du vin en France : Traditions et Terroir'', Éditions [[Sang de la Terre]], 2013. {{ISBN|978-2869853102}}
* [[Kilien Stengel]], ''Œnologie et crus des vins'', Éditions Jérôme Villette, 2008. {{ISBN|2865470083}}
* Michel Bouvier, ''Le vin, c'est toute une histoire'', Jean-Paul Rocher Éditeur, Paris, 2009, {{ISBN|2917411230}}
* [http://marincazaou.pagesperso-orange.fr/CV.html Amancio Tenaguillo y Cortázar] (Dir.), ''Le vin dans ses œuvres'', CEPDIVIN Éditeur, Talence, 2006, {{ISBN| 978-2-9522695-1-3}} [http://www.cepdivin.org/VinOeuvres/vinoeuvres.html www.cepdivin.org/VinOeuvres/vinoeuvres.html]
* '' La Sicilia del Vino'', di S. Barresi, E. Iachello, E. Magnano di San Lio, A. Gabbrielli, S. Foti, P. Sessa. Fotografia Giò Martorana, Giuseppe Maimone Editore, Catania 2003

== Annexes ==

{{Autres projets|commons=Category:Wine
|wiktionary=vin
|wikisource=Catégorie:Vin
|wikiquote=vin}}

=== Articles connexes ===
* [[Fédération Internationale des Journalistes et Ecrivains du Vin]]
* [[Glossaire de la viticulture]]
* [[Liste de régions viticoles]]
* [[Vin blanc]]
* [[Vin rouge]]
* [[Vin rosé]]

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=N}}

=== Références ===
{{Références|colonnes=2}}


{{Palette|Viticulture|Boissons alcoolisées}}
{{Portail|Gastronomie|Vin}}

[[Catégorie:Vin| ]]
[[Catégorie:Vin| ]]
[[Catégorie:Boisson alcoolisée]]
[[Catégorie:Boisson alcoolisée]]


{{Lien AdQ|af}}
{{Lien BA|sr}}
{{Lien BA|sv}}
[[Catégorie:Wikipédia:Outil de retour des lecteurs]]
[[Catégorie:Wikipédia:Outil de retour des lecteurs]]

Version du 5 février 2014 à 21:57

Le vin est une boisson alcoolisée obtenue par la fermentation du raisin, fruit des vignes (dont Vitis vinifera). En Europe, selon la définition légale, le vin est le produit obtenu exclusivement par la fermentation alcoolique, totale ou partielle, de raisins frais, foulés ou non, ou de moûts de raisins[N 1]. La transformation du raisin en vin est appelée la vinification. L'étude du vin est l'œnologie.

La grande variété de vins existant au monde s'explique par le grand nombre de terroirs, de cépages, de modes de vinification ou de types d'élevage. Ainsi ils peuvent donner des vins rouges, rosés ou blancs, mais aussi des vins secs ou doux, tranquilles ou effervescents. La viticulture a colonisé une vaste partie du monde et de très nombreux pays sont producteurs de vin.

Fichier:Copas-vino.jpg
Verres de vin

Histoire

Le philosophe péripatéticien grec Théophraste, auteur d'un Traité de l'ivresse au IIIe siècle av. J.-C., a parlé du vin, et comme le fera le médecin catalan Arnaud de Villeneuve plus tard, concocta toute une série de vins médicinaux : Chez les Grecs, on mêlait anciennement le vin tout autrement que de nos jours ; en effet, on ne versait pas l'eau sur le vin, mais le vin sur l'eau, afin d'user d'une boisson bien détrempée, de sorte qu'après en avoir bu, on fût moins avide de ce qui pouvait rester, et l'on en employait la plus grande partie au jeu du cottabe.

Un tronc commun méditerranéen

Les noms du vin, définis tant dans l'espace méditerranéen et associé que dans le temps, procèdent d'un thème linguistique commun où se retrouvent le V (ou sa variante W) et le N[1]. Seul fait exception dans cet espace linguistique le basque avec Ardo[N 2] et le hongrois avec Bor :

Tronc commun indo-européen
Racine
V (W) - N
Hittite
cunéiforme
Hittite
hiéroglyphe
Sanskrit Grec
archaïque
Grec
antique
Latin
Transcription WEE-AN WE-ANAS VENA WOINOS OINOS VINUM

Ce qui a donné dans les langues des principaux pays producteurs de vin : vera (albanais), Wein (allemand), wine (anglais), bin (aragonais), գինի (guini) (arménien), gwin (breton), вино (vino) (bulgare et russe), vi (catalan), vino (croate, espagnol, italien et tchèque), vin (occitan, danois, français, islandais, roumain et suédois), vein (estonien), viini (finlandais), viño (galicien), κρασί / οίνος (grec moderne), wijn (néerlandais), xwînî ou wîn (kurde), vīns (letton), vynas (lituanien), wino (polonais), vinho (portugais) et vinu (sarde).

Découvertes archéologiques

Proche-Orient

L'existence de la vinification depuis plusieurs millénaires a souvent été confirmée. En l'état actuel de nos connaissances, l'une des premières vinifications attestées a été découverte en Iran, au nord des monts du Zagros[2]. C'est André Tchernia, archéologue et l'un des meilleurs spécialistes des vins de l'Antiquité, qui rapporte : « Les restes d'un résidu jaunâtre déposés sur la paroi d'une jarre néolithique, vieille de 7 000 ans, trouvée au Hajji Firuz Tepe[3], en Iran, se seraient révélés être un mélange d'acide tartrique et de résine. Il y aurait là, du même coup, le vin et le procédé de vinification les plus anciennement attestés[4] »

Cette technique consistait à mêler de la résine de thérébinthe au vin pour l'empêcher d'aigrir. Pour Philippe Marinval, chargé de recherche au Centre d'anthropologie de Toulouse[5], la preuve est faite que les hommes du Néolithique buvaient du vin[2].

Sites néolithiques, chalcolithiques et du Bronze ancien où ont été pratiqués la viticulture ou l'oléiculture
Ivresse de Noé, bois gravé de 1539

Se fondant sur les plus récentes découvertes archéologiques, des auteurs comme Alexis Lichine situent en Arménie la « patrie du raisin »[6], tandis que Hugh Johnson ne manque pas de souligner que ce lieu d'origine de la vigne cultivée[7] est en même temps celui où le mont Ararat sert de frontière septentrionale entre la Turquie et l'Arménie orientale, lieu où la légende biblique fait planter la vigne par le patriarche Noé à la fin du Déluge[8]. Une récente découverte a encore repoussé la date d'apparition de la vigne et du vin. Au cours de l'année 2007, une équipe composée de vingt-six archéologues irlandais, américains et arméniens a fouillé un site proche de la rivière Arpa, près de la communauté d’Areni. Dans une caverne composée de trois chambres, ils ont trouvé un crâne contenant encore son cerveau, des traces de cannibalisme ainsi que des vases emplis de pépins de raisin permettant de supposer qu'en ce lieu, il y a 6 000 ans, aurait eu lieu la plus ancienne vinification au monde[9].

Entrée du site Areni-1

La découverte de pépins de raisin en 2007 dans le Vayots Dzor, région arménienne au sud du pays, a incité la National Geographic Society à financer une nouvelle campagne au cours de l'année 2010. Les fouilles archéologiques, faites sur le site Areni-1, ont mis au jour un complexe de vinification daté de 6100 avant notre ère, découverte qui permet d'établir avec certitude que le berceau de la vigne et du vin se situe actuellement en Transcaspienne.

Une équipe internationale d'archéologues a retrouvé les traces et les équipements d'une vinification sur un site de 700 mètres carrés. Ce complexe de vinification correspond à la période du chalcolithique[10]. Ils ont identifié un fouloir et une cuve de fermentation en argile abrités dans une grotte. Ce sont les plus anciens connus à ce jour, a indiqué le , Gregory Areshian, de l'Institut d'Archéologie Cotsen à l'UCLA, codirecteur des fouilles. Il considère aussi que c'est l'exemple le plus complet de production vinicole au cours de la préhistoire[11],[12].

Outre fouloir et cuve, ont été identifiés des pépins, des reliquats de grappes pressées, des sarments de vigne desséchés, des tessons de poterie, une tasse ouvragée dans une corne et un bol cylindrique servant à boire le vin[12] ,[13]. Le fouloir, un bassin d’argile d'un mètre carré et de 15 centimètres de profondeur, possédait un conduit pour permettre au jus de raisin de se déverser dans la cuve de fermentation. Profonde de 60 cm de profondeur, celle-ci pouvait contenir de 52 à 54 litres de vin[13],[14].

Ce complexe a été découvert dans les montagnes du sud-est de l'Arménie[11], dans une grotte dénommée Areni-1, du nom du village proche et toujours renommé pour sa production viticole[12]. Cette grotte est située dans une gorge profonde de la région de Vayots Dzor. Ces premiers vignerons de l'humanité pourraient être les ancêtres des peuples Kouro-Araxes, une ancienne civilisation du Caucase[13],[10]. Ce site de vinification était entouré de dizaines de tombes, faisant penser que le vin pourrait avoir joué un rôle cérémonial. L'idée que cette population ne devait pas boire du vin uniquement lors des inhumations mais aussi dans la vie courante a été avancée. Mais aucune trace de cette consommation à l’extérieur de la grotte n'a jusqu'à présent été prouvée[13],[10].

Par contre, il est sûr pour les paléo-botanistes que les pépins sont du type vitis vinifera sativa, variété de vigne qui produit les plus grands vins de nos jours[11],[13]. La vigne, à l'origine sauvage et identifiée comme vitis vinifera silvestri, avait donc été domestiquée, passant de la lambrusque à l’état de raisin de cuve[14]. « De toute évidence, les raisins étaient écrasés avec les pieds comme cela a été fait très longtemps dans toutes les régions de production viticole », a précisé Gregory Areshian[10],[13].

De plus « la présence sur le site de malvidine, pigment donnant la couleur rouge au vin, est un autre indice confirmant que ces installations servaient bien à la vinification », ont souligné les archéologues[10],[13]. Cela prouve que la vigne avait déjà été domestiquée il y a six millénaires. Les plus anciens vestiges comparables à ceux découverts en Arménie avaient été identifiés à la fin des années 1980, en Égypte, dans la tombe du roi Scorpion Ier, et dataient de près de 5 100 ans[11],[14],[13]. « Des installations similaires à celles récemment découvertes en Arménie et destinées à presser les raisins ont été utilisées jusqu'au XIXe siècle dans tout le bassin méditerranéen et le Caucase », a souligné Gregory Areshian[10].

Les analyses au radio-carbone effectuées par l'Université de Californie ont pu confirmer la datation. Une nouvelle méthode scientifique[15] a été utilisée pour déterminer avec précision que ce vin arménien datait de 4 100 ans avant notre ère[12].

Cette apparition des premiers vins sur le haut-plateau arménien et en Transcaspienne a été aussi confortée par la découverte de pépins de raisin dans des couches datant des IVe et IIIe millénaires av. J.-C., tant en Géorgie que dans la plaine de Kharpout[16]. À cette même période, d'autres fouilles ont mis en évidence en Arménie la présence de grandes réserves à vin près des habitations par la découverte de grandes jarres portant des traces de fermentation et des résidus de lie. Tout près, une aire pavée servait de fouloir[17].

Grèce

La mythologie grecque fait remonter l'invention du vin au berger Staphylos ; dans l'Iliade, les Grecs en sont approvisionnés entre autres depuis la petite île thrace de Lemnon[18]et dans l'Odyssée, c'est avec du vin qu'Ulysse enivre le cyclope Polyphème avant de lui crever son unique œil [19]. L'historien Thucydide a affirmé : « Les peuples méditerranéens commencèrent à sortir de la barbarie quand ils apprirent à cultiver l'olivier et la vigne[20] ». Ce fut une réussite puisque, six siècles plus tard, le poète Virgile écrivit qu'il « serait plus facile de compter les grains de sable de la mer que d'énumérer tous les crus grecs »[21].

Tasse à vin en or, héritière des poteries de Dikili Tash. Art mycénien, vers -1500, contemporain des tombes à fosse de Mycènes (Helladique récent II)

Ce qu'ignorait Thucydide, et pour cause, c'est que les plus anciennes traces de vinification ont pu être datées de -6500. Cette découverte a été faite pat Tania Valamoti, du département d'archéologie de l'Université Aristote de Thessalonique. Sur le site néolithique de Dikili Tash, situé dans la plaine de Drama, en Macédoine-Orientale-et-Thrace, à environ 1,5 km à l'est de la cité antique de Philippes, l'archéologue et son équipe ont fouillé quatre maisons où ils ont découvert 2 460 pépins carbonisés et 300 peaux de raisin foulées. L'analyse de ces restes de vinification a mis en évidence que ces grains provenaient soit de lambrusques, soit d'une variété très précoce. Les archéoloques grecs ont aussi mis au jour des tasses d'argile à deux anses et des pots suggérant le transvasement des liquides et sa consommation[22].

La présence de figues carbonisées, près des restes de raisin, laisse supposer qu'elles ont servi d'adjuvant sucré pour camoufler l'amertume du jus des vignes sauvages. Tania Valamoti a expliqué : « Les figues, plus sucrées, ont pu être ajouté aux jus de raisins avant la fermentation, ou alors après l'achèvement du processus de fermentation ». L'équipe de l'Université Aristote va faire analyser la poterie de Dikili Tash pour déterminer si de l'acide tartrique était présent dans les tasses[22].

Égypte

Foulage du raisin dans un cuve monolithique, fresque de la tombe de Nakht

Dans l'Égypte ancienne, on sait que la viticulture était très organisée. Les fouilles archéologiques ont prouvé que 3 500 ans avant notre ère, la vigne était cultivée en Égypte, comme en témoignent les coupes dans lesquelles on offrait du vin aux dieux ainsi qu'un bas-relief découvert à Thèbes où sont représentés deux esclaves cueillant des grappes de raisin. D'autres peintures égyptiennes attestent de l'importance des vignes poussant en hautains qui se trouvaient à l'ouest du delta du Nil. Compte tenu de ce mode de conduite et de l'absence de cuvaison, on pensait que ces vins étaient majoritairement blancs ou légèrement colorés[23]. Seul Champollion avait affirmé avoir vu une fresque où du vin rouge était contenu dans des bouteilles blanches[24]. Intrigués, Maria Rosa Guasch-Jané et ses collègues de l'Université de Barcelone ont d'abord dû obtenir auprès des British Museum de Londres et du musée égyptien du Caire des échantillons de résidus prélevés sur des jarres du tombeau de Toutankhamon[25]. L'analyse a été surprenante et rendue publique en 2004 par Rosa Maria Lamuela-Raventos, professeur associée à l'Université de Barcelone, qui a participé à l'étude. La présence d'une anthocyane changeait tout, le vin était rouge, car « Le malvidine-3-glucoside, membre de la famille des anthocyanidines, est un pigment que l'on retrouve dans les vins jeunes et certaines grappes de raisins, à qui il confère leur aspect rouge[25]. ». En -1327, une partie au moins des vignes en hautains du onzième pharaon de la XVIIIe dynastie donnait des vins rouges.

Gaule du sud

Stèle anthropomorphe de Cavaillon

C'est sur la commune de Courthézon, dans le Vaucluse que le plus ancien site néolithique de France a été découvert en 1971 au « Mourre de Pradel » sur le site du Baratin. Il a été daté du VIe millénaire avant notre ère et est situé en bordure ouest de la plaine de l'Ouvèze, entre le massif collinaire de Châteauneuf-du-Pape à l'est où il constitue « une zone en forme de doigt pénétrant le massif » et les terrasses molassiques de Carpentras à l'ouest. Pour la première fois, ses habitants, qui ont quitté grottes et abris pour s'installer en plaine et construire des cabanes, pratiquent l’élevage et l’agriculture. Leurs poteries décorées avec un petit coquillage se rattachent à la « civilisation cardiale », leurs pratiques pastorales et agricoles aux chasséens, culture autochtone du Midi de la France. Ce groupe qui consommait de 30 à 40 % de viande de chasse, marque le passage de la civilisation cardiale à celle des Chasséens, agriculteurs à 90 %. Les premières fouilles sur ce site ont eu lieu de 1970 à 1972 sous la direction de Jean Courtin. Après une interruption de dix-neuf ans, elles ont été reprises en 1991 sous la direction d'Ingrid Sénépart[26].

En Provence, entre -3000 et -2800, les stèles anthropomorphes, rattachées à la « civilisation de Lagozza », découvertes à Lauris, Orgon, Senas, Trets, Goult, L'Isle-sur-la-Sorgue, Cavaillon et Avignon sont la preuve que l’agriculture est devenue prédominante dans les basses vallées du Rhône et de la Durance[27].

La culture de la vigne a été introduite sur les rives méditerranéennes de la Gaule par les Étrusques[28],[29], un peuple qui vivait en Étrurie (Toscane) et au nord du Latium, en Italie. Max Rives, chargé de mission à l'INRA, l'a vérifié sur place à Massalia, le premier comptoir phocéen édifié six siècle avant notre ère : « J'ai vu, au cours des fouilles du quartier de la Bourse, à Marseille, les pépins de marc de raisin provenant de leur vinification et jetés dans des amphores, flotter dans l'arrière du Vieux-Port où ces amphores-poubelles servaient de fondations à une rue. Les Grecs avaient évidemment importé des variétés de leur pays, ignorant que la vigne spontanée les avait précédés de quelques dizaines de siècles[30]. »

Le commerce des vins grecs avec les tribus installées dans la vallée du Rhône se fit à partir de comptoirs ou emporion. Le plus célèbre d'entre eux se situait à Le Pègue et son oppidum protohistorique sur la colline Saint-Marcel. Les fouilles ont permis de mettre au jour de la céramique pseudo-ionienne, provenant d'ateliers en relation avec Massalia. Son importance permet de supposer sur place une consommation de vin entre le milieu du VIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle av. J.-C.. Les productions d'œnochoés et de vases à vin, en pâte claire micacée portant un décor peint avec un registre allant de la bande ocre au développement de formes figuratives, furent majoritaires. Ces récipients vinaires ont d'ailleurs gardé dans leurs formes de fortes influences gauloises (coupes carénées)[31].

La première représentation connue de tonneaux se trouve sur un bas-relief découvert à Cabrières-d'Aigues, au début du XIXe siècle par un agriculteur, Toussaint Guérin. La scène montre le halage d'une barque sur la Durance par deux esclaves. Dans la barque, dirigée par un nautonier, se trouvent deux barriques cerclées et, positionnées au-dessus, quatre amphores à fond plat de type massaliote avec trois autres récipients ressemblant à des bonbonnes. Cette stèle a été érigée à la gloire d'un négociant spécialisé dans le transport des vins par voie d'eau et ayant vécu au début de la période augustéenne[32],[33].

Fichier:Halage sur la Durance Amphores et tonneaux gallo-romains.jpg
Bas-relief de Cabrières-d'Aigues avec la première représentation connue de tonneaux. Exposé au Musée Calvet d'Avignon

Les cuves vinaires rupestres sont parmi les toutes premières structures de vinification mises au point par l'homme. Ces cuves creusées indifféremment dans des roches granitiques, calcaires ou volcaniques se retrouvent en Palestine (Judée), en Toscane (Étrurie), dans les Abruzzes[34], au Portugal (région des vinhos verdes)[35], dans le Pays basque (province d'Alava)[36] et en France tant en Auvergne qu'en Tricastin. Les plus nombreuses ont été identifiées dans le département du Vaucluse, sur les terroirs d'appellation Ventoux et Luberon[37].

Gaule narbonnaise

Le vin a évolué énormément durant les précédents millénaires. Les Romains avaient des vins très épicés qu'ils allongeaient à l'eau de mer. Ils ne correspondraient pas du tout aux goûts actuels. Sous la colonisation romaine, le vignoble gaulois se développa autour des deux villes de Béziers et Narbonne. L'importance de cet apport a été mis en exergue dans la cave gallo-romaine du Mas des Tourelles à Beaucaire. Cette reconstitution archéologique, unique au monde, est due à une rencontre entre Hervé Durand, propriétaire du domaine et alors président du syndicat des vignerons des Costières, et le professeur André Tchernia, un des plus grands spécialistes des vins de l'Antiquité romaine. Le vigneron propose dans son caveau des vins réalisés selon les indications de Pline ou Columelle (mulsum, turriculæ et carenum), la visite d'une cave gallo-romaine reconstituée à l'identique et celle du jardin romain et son lucus[38].

Typologie

Les vins sont qualifiés en général suivant plusieurs éléments : l'origine (ou terroir), pouvant aller du pays (ex. France) à un terroir précis (ex. Bordeaux, Bourgogne, etc.) ; le cépage principal (ex. merlot ou chardonnay) ou l'assemblage de plusieurs cépages (syrah, grenache, marsanne, viognier etc.) ; la classification comme vin de pays, VDQS, AOC etc. ; le distributeur : il peut s'agir d'une simple marque de négociant (ex. Baron de Lestac), du nom du vinificateur (ex. Louis Latour) ou du nom du récoltant (Éric Roche, La Rigodière à Saint-Julien (Rhône)) ou de la cave coopérative ; la couleur (vin blanc, rouge, rosé) ; le millésime (ou année de récolte des raisins) et bien d'autres critères.

Terroir

Un terroir viticole est un groupe de parcelles agricoles. Elles doivent se situer dans la même région, correspondre à un même type de sol, tant au point de vue géologique qu'orographique, avoir des conditions climatiques identiques, et ses vignes être conduites avec les mêmes techniques viticoles. Ces conditions, qui définissent un terroir, contribuent à donner un caractère unique, une « typicité » aux raisins récoltés, puis au vin qui en sera issu.

La spécificité d'un terroir est tributaire de caractéristiques locales telles que la topographie (pente et exposition), la proximité d’une rivière ou d’un plan d’eau qui vont agir pour créer des micro-climats. La qualité du vin, liée au choix des cépages, en dépend. Toute variation du climat a des répercussions sur les caractéristiques du vin et est le fondement même des grands ou des petits millésimes[39].

Cépage

Muscat à petits grains blanc et noir portés par un même cep.

Le cépage est un plant de vigne caractérisé par la forme de ses feuilles et de ses grappes. Au niveau botanique, c'est un cultivar, c'est-à-dire une variété de population composée d'individus génétiquement différents mais qui présentent des caractéristiques proches, plutôt qu'une variété de vigne au sens botanique. Le cépage ne peut être multiplié que par voie végétative (bouture, marcottage ou greffe). La vigne est une plante qui mute très facilement, il arrive qu'un même plant produise deux raisins différents. C'est ainsi, que le pinot gris et le pinot blanc sont des mutations du pinot noir.

Les dix cépages les plus cultivés dans le monde[40]
Cépage Pays
Sultanine B Turquie, États-Unis, Iran, Grèce, Afghanistan, Chili, Australie
Airen B Espagne
Grenache N Espagne, France
Merlot N France, Italie, Bulgarie, États-Unis
Ugni blanc B France, Italie
Cabernet sauvignon N France, Chili, Russie, Bulgarie, États-Unis
Carignan N France
Chardonnay B France, États-Unis, Australie
Dattier de Beyrouth B Italie, Turquie, Grèce, Espagne, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie
Sangiovese R Italie

En un quart de siècle, la restructuration du vignoble et une politique d'arrachage encouragée par l'Europe a éliminé les cépages de cuve à gros rendement en France. Parmi les variétés qui ont le plus régressé arrive en tête l'aramon (– 91 %), suivi par le grenache blanc (– 65 %), le carignan noir (– 61 %), le cinsault (– 48 %), le sémillon (– 45 %). Par contre, des cépages plus qualitatifs ont le vent en poupe au niveau européen et mondial. Parmi les variétés les plus demandées se place en première position la syrah (+ 425 %), suivie par le sauvignon (+ 231 %), le chardonnay (+ 213 %) et le merlot (+ 201 %)[40].

En dépit de la mode de ces grands cépages internationaux, tous originaires de la France, une constatation reste évidente : « Tel cépage convient à tel sol, tel autre ne convient pas. Plantez dans le Bordelais le pinot noirien et le pinot blanc chardonnay, les deux cépages rois de Bourgogne, et vous obtiendrez des vins rouges et blancs fort quelconques. Venez en Bourgogne avec les grands cépages de Bordeaux, le résultat ne sera pas meilleur. La première leçon à retenir est donc celle qui s'exprime dans la correspondance d'un sol et d'un cépage[41]. »

Types de vins

Selon la robe

La coloration du vin ne répond pas à la définition du vin rouge ou du vin blanc.

On distingue trois types de vin

le vin rouge obtenu par la fermentation du jus de raisin au contact avec la peau. En règle générale, le raisin noir est traité en vin rouge, mais les contre-exemples sont nombreux, comme en champagne où le pinot noir (raisin noir) est traité en vin blanc.

le vin blanc obtenu par la fermentation du jus de raisin après en avoir retiré les marcs après pressurage. Un blanc de blanc est un vin blanc obtenu à partir de raisin blanc.

le vin rosé obtenu traditionnellement par le traitement en "vin blanc" de raisin noir. En raison de la récente modification de la législation européenne il pourrait être le résultat d'un mélange de vin de couleur rouge et de vin de couleur blanche.

Selon la teneur en sucre naturel (vins tranquilles)

Vins tranquilles
vin sec vin demi-sec vin moelleux vin liquoreux vin doux naturel
teneur en sucre naturel
par litre de vin
- de 2 g de 2 g à 30 g de 30 g à 50 g + de 50 g 110 g *
% de sucre - de 0,2 de 0,2 à 3,0 de 3,0 à 5,0 + de 5,0 11
* avec une richesse minimale en alcool acquis de 15 %

Selon la teneur en sucre de la liqueur d'expédition (vins effervescents)

vins effervescents
brut nature extra-brut brut extra-sec sec demi-sec
sucre ajouté (g/l) 0 6 15 de 12 à 20 de 17 à 35 de 33 à 50
Source :

Selon la pression des gaz dissous à saturation

Un vin tranquille n'a pas de présence de bulles, la quantité de dioxyde de carbone est inférieure à un gramme par litre de vin à 20 °C. La plupart des vins sont des vins tranquilles mais il arrive que le vinificateur bloque volontairement la fermentation malolactique sur des vins rosés ou blancs, d'où au débouchage la formation légère de bulles de gaz carbonique qui ajoute une fraîcheur supplémentaire à ces vins.

Millésime 2010, dégusté le 17 octobre
Le vin ne pourra être déclaré primeur que dans un mois

Le vin effervescent est caractérisé par la présence de bulles qui forment une mousse. On distingue dans cette catégorie le vin perlant qui contient plus d'un gramme de dioxyde de carbone par litre de vin, des bulles se forment à 20 ° lors de l'ouverture de la bouteille) ; le vin pétillant qui, à bouteille fermée et à 20 °, subit une surpression de 1 à 2,5 bars par le dioxyde de carbone dissous et le vin mousseux qui, à bouteille fermée et à 20 °, subit une surpression supérieure à 3 bars. Le champagne et les crémants sont des vins mousseux.

Selon le vieillissement

Le vin primeur est un vin mis en vente presque immédiatement après la récolte, généralement deux mois, dès que la fermentation a eu lieu. On l'appelle aussi « vin nouveau », « vin jeune » ou « vin de l'année ». Il est tout à fait l'inverse de ce qu'est un vin de garde. De nombreux vignerons utilisent pour l'obtention de leurs vins primeurs la méthode de la macération carbonique, l'exemple le plus connu étant le Beaujolais nouveau.

Un vin de garde est un vin qui peut vieillir plusieurs années en cave en se bonifiant. On distingue trois catégories de vins de garde : moyenne garde, pour un vin qui peut se conserver de 5 à 10 ans, longue garde, entre 10 et 20 ans, très longue garde, au-delà de 20 ans.

Selon d'autres critères

On trouve le vin de presse, le vin de goutte, le vin gris, le vin jaune, le vin de paille, le vin de montagne, le vin aromatisé, le vin monocépage, le vin sans alcool, le vin de marque et le vin de chaudière.

Le vin de groseille, le vin jaune chinois, le vin de palme et le vin cuit suisse n'ont du vin que le nom car ils ne sont pas obtenus à partir de la fermentation du moût de raisin.

Appellations d'origine

Vignoble du tokay à Hegyalja
Guide du vin recensant les différentes appellations

Les terroirs viti-vinicoles sont très souvent protégés par un système d'appellations qui fut d'abord établi en France par la loi du et que les autres pays ont tenté d'imiter.

Depuis 2008, la Commission européenne s'est attaquée à l'organisation commune des marchés du vin dans un esprit de libéralisation. La seconde partie, concernant la politique d'étiquetage (les appellations) et certaines pratiques œnologiques, est entrée en application en , ce qui ne va pas sans déstabiliser le marché, par exemple avec la polémique qui s'est développée au premier semestre 2009 lorsque la Commission européenne a voulu autoriser l'utilisation du terme « vin rosé » pour des vins de coupage blancs et rouges.

Pour ce qui est du vin, l'Union européenne distinguait deux appellations :

  • Les vins de table : vins conformes à la réglementation et propres à la consommation. Depuis août 2009, l'appellation « vin de table » doit disparaître et prendre le nom de « vin » tout court. La plupart des opérateurs feront suivre cette mention du nom du pays dans lequel ils sont produits (par exemple « vin d'Espagne»). Toutefois, il faut noter que tous les vins produits, par exemple en Espagne, peuvent indiquer « Vin d'Espagne » en plus des autres mentions (type AOC…).
  • Les VQPRD : Vins de qualité produits dans des régions déterminées. Depuis août 2009, ils dépendent des « indications géographiques » (par exemple gros-plant-du-pays-nantais) et doivent être plus contrôlés par une commission d'agrément.

Le Classement des vins français doit aussi évoluer. L'organisme responsable du contrôle des appellations est l'INAO, sous tutelle du Ministère de l'agriculture et de la pêche. La classification française est la suivante :

  • Vins de table :
    • Vin de table des pays de l'Union Européenne : le moût d'origine est un mélange provenant de différents pays de l'Union ;
    • Vin de table de France : les raisins proviennent de France exclusivement. Depuis août 2009, ils deviennent les « vins de France » ;
    • Vins de pays : sont dans la catégorie des vins de table. En France, ils sont un segment très dynamique et représentent environ 25 % de la production ; Depuis août 2009, ils peuvent utiliser l'« indication géographique » qui leur permet d'indiquer leur provenance, l'identité du terroir :
      • Vin de pays local ou « de zone », produit dans un territoire plus restreint que le département tel que le vin de pays de Cilaos
      • Vin de pays départemental : produit dans un département, comme le vin de pays de l'Aude ;
      • Vin de pays régional : produit dans une « région » au sens non administratif, comme les vins de pays Portes de Méditerranée
  • VQPRD :
    • AOVDQS : Appellation d'Origine Vin Délimité de Qualité Supérieure. Souvent un tremplin vers l'AOC.
    • AOC : Appellation d'Origine Contrôlée, provenant d'un territoire plus ou moins vaste :
      • AOC communale (comme les AOC chablis, margaux, l'étoile, cassis…)
      • AOC régionale (comme les AOC grignan-les-adhémar, côtes du forez, médoc…)
      • AOC générique (comme les AOC Bordeaux, Bourgogne, Alsace, Beaujolais…)

Il y a en plus, chez les AOC, un système interne qui distingue entre crus, premiers crus, grands crus ou autres désignations, mais il diffère selon la région. Les bourgognes connaissent par exemple des premiers crus et ensuite des grands crus. Chez les bordeaux, la classification officielle des vins de Bordeaux de 1855 a été conservée et une liste différente d'échelons et de catégories a été établie.

Pour être reconnue, une appellation doit remplir des critères et des restrictions : limitation de la production ou du territoire, identité régionale liée au climat, aux cépages ou au sol, limitation de la teneur en sucre arrivé à un certain degré alcoométrique etc. Le seul critère pour les vins de table est d'être aptes à la consommation. Quand elle remplit ces critères, une appellation qui a été demandée par les producteurs régionaux est alors établie par arrêté ou par décret par la réunion des comités régionaux de l'INAO. L'officialisation de l'appellation est alors publiée dans le Journal officiel de la République française.

Millésime

C'est l'année de récolte des raisins ayant servi à produire un vin. Le millésime, qui exprime les conditions climatologiques de l'année, est un repère important pour apprécier la qualité d'un vin. Il est généralement indiqué sur l'étiquette apposée sur la bouteille, sauf pour les vins de qualité courante. Cependant, le champagne est le seul vin d'assemblage (assemblage de vins issus d'années différentes) autorisé en France et ne possédant pas de millésime ; si l'assemblage est obtenu à partir de vins de la même année de récolte, il s'agira alors d'un champagne millésimé, issu d'une année exceptionnelle[42].

Lors de certaines années médiocres, lorsque la qualité n'est pas jugée suffisante, certains producteurs de crus prestigieux déclassent partiellement ou complètement leur récolte. C'est le cas du Château d'Yquem. À contrario, les professionnels gardent en mémoire les millésime de légende de ce château.

Millésimes du Château d'Yquem[43],[44]
Grands millésimes 1825 1847 1865 1870 1893 1904 1921 1937 1947 yapa 1959 1967 yapa 1983 1986 1988 1990 1997 2001
Années sans millésime 1900 1915 1930 1951 1952 1964 1972 1974 1992

Depuis quelques années, le CENBG (Centre d'Étude Nucléaire de Bordeaux-Gradignan), laboratoire de physique nucléaire, collabore avec la répression de fraudes de Bordeaux afin de dater les vins. En effet, le CENBG utilise une méthode non-destructive permettant de savoir si les vins datent d'avant ou d'après la seconde guerre mondiale. Il s'agit de placer la bouteille dans un spectromètre de masse (à base de cristaux de germanium), et de regarder s'il y a ou non présence du césium 137, isotope radioactif produit par les bombes, qui n'est pas présent naturellement. De nombreuses fraudes ont été détectées par cette méthode, très fiable.

Autres vins

Vins du Nouveau Monde

Les vins du Nouveau Monde sont trop variés et hétérogènes pour être classés dans une seule catégorie. La production de vin à base de raisin est une activité ancienne dans plusieurs anciennes colonies de pays occidentaux (Espagne, France, Empire britannique), comme le Mexique, les États-Unis, le Québec, l'Argentine, l'Afrique du Sud ou l'Australie. Les premières expériences viticoles et vinicoles remontent souvent à plus de deux-cents ans. Depuis les années 1950, d'énormes progrès ont été réalisés dans de nombreux domaines et entreprises du Nouveau Monde, notamment en Californie, au Chili et en Australie. Certains domaines se tournent vers la qualité, les faibles rendements, un usage plus important du potentiel de chaque terroir.

Les producteurs, négociants et agents commerciaux californiens donnent naissance entre les années 1950 et les années 1970 à la catégorie des « vins de cépage ». L'historien et sociologue Julien Lefour a étudié ce changement économique et culturel, les résultats ont été publiés dans un article universitaire[45]. D'autres spécialistes du vin comme le géographe Jean-Robert Pitte, la sociologue Marie-France Garcia-Parpet, les critiques et journalistes anglais Hugh Johnson, allemand André Dominé ou américain Frank Schoonmaker étudient depuis longtemps ce changement et ses conséquences économiques, culturelles ou gustatives.

Ces vins paraissent nouveaux aux consommateurs français, dont le marché a tardé à s'ouvrir, mais ne le sont pas pour ceux du reste du monde. Les vins du Chili, d'Argentine et d'Afrique du Sud étaient consommés dans de nombreux pays du continent européen depuis très longtemps, notamment en Suisse ou au Royaume-Uni.

Autrefois en France, le vin acquérait en général sa personnalité des cépages utilisés, des terroirs sur lesquels les vignes poussaient, des microclimats dont ils profitaient, du savoir-faire du vigneron qui le cultivait, le vinifiait et l'élevait, et même de la qualité de la cave ou celle des tonneaux de chêne. Entre le XVIIIe siècle et le milieu du XXe siècle, le vin a été l'objet de nombreuses fraudes et trafics. Plus tardivement que la bière (1780-1880), il devint aussi une boisson industrielle, obéissant à des processus techniques, scientifiques et économiques rationalisés et contrôlés. Les volumes de production furent augmentés, notamment dans le Sud-Est de la France, en Espagne, en Italie et en Algérie, afin de satisfaire les besoins de la population européenne des années 1950 aux années 1970.

À partir des années 1980, des crises de surproduction se multiplient, mettant en danger la stabilité de la viticulture européenne, surtout française, mal organisée, mal adaptée, voire passéiste, par rapport aux viticultures dynamiques des nouveaux pays producteurs (Californie, Australie, Chili), tournés plutôt vers leurs marchés intérieurs (Californie, Argentine) ou plutôt vers l'exportation (Chili, Australie)[45].

Aujourd'hui, le vin s'ouvre à de nouveaux territoires à travers le monde et conquiert de nouveaux consommateurs (Japon, Chine, Inde, Russie, Pologne, Brésil, Venezuela). Pour plaire et rassurer, une partie de ces nouveaux vins doivent être, quelle que soit la bouteille, assez identiques d'apparence et de goût, être reconnus et surtout ne pas créer de surprise aux consommateurs [réf. nécessaire]. Les vignerons qui suivent cette logique cherchent à obtenir un produit standardisé [réf. nécessaire] dans lequel tous les composants se fondent dans un goût plaisant et neutre. La mode étant au goût de bois neuf, certains vont même jusqu'à rajouter des copeaux de chêne dans leur cuves. André Tchernia, en tant qu'historien du vin et des différentes façons dont il a été vinifié à travers les âges, souligne :

« D'ailleurs, les vins actuels - quoiqu'on le dise rarement sous cette forme - sont pour la plupart aromatisés au bois de chêne grâce à leur séjour en tonneaux. Certains vignerons se sont même mis, depuis quelque temps à y faire tremper des copeaux de bois afin d'accélérer le processus et cette pratique trouve des défenseurs[4]. »

De plus, tous les vins d'une même appellation sont vinifiés ensemble. Les caractères particuliers doivent être cassés et les différences abolies pour que le vin corresponde au goût défini à l'avance. On passe alors d'une identité de terroir à une identité collective et, pour simplifier le processus, le nouveau vin n'est souvent produit, dans un premier temps, qu'avec un seul cépage[réf. nécessaire]. Ceci n'empêche pas certains vins du monde d'être d'une excellente qualité, qui n'a fait que croître ces dernières années, et ils peuvent réellement refléter un terroir, comme les syrahs australiens de la Barossa Valley ou les malbecs argentins. Mais la plus importante réaction à cette uniformisation vient des États-Unis où d'importantes wineries ont redécouvert l'importance du terroir et vinifient en assemblage syrah, mourvèdre, grenache et zinfandel.

Vin bio et vin naturel

Ses promoteurs avancent deux avantages du vin « bio » (issu de l'agriculture biologique) en termes de goût. Premièrement, selon eux, « La vigne bio est plus robuste, elle s'ancre profondément vers la roche mère, celle qui, précisément, donne son goût à tous les crus[46] ». Deuxièmement, le raisin est « cueilli à maturité, souvent à la main et (ce) qui est la base indispensable d'une vinification la plus naturelle possible (respect des levures endogènes propres aux raisins, peu de soufre, pas d'additifs[46] ».

Le vin « biologique » est certifié par un organisme indépendant. Mais jusqu'au RCE 203-2012, cette certification ne concernait pas la vinification[47], durant laquelle divers intrants peuvent être utilisés. Les vignerons produisant du vin naturel critiquent ce dernier aspect. Ils n'ajoutent aucun produit de la vigne à la vinification obtenant ainsi un vin sans aucun intrants exogène, le seul vin consommable par les allergiques au souffre ou au gluten[48]. Dans sa « Charte d'approche d'élaboration des vins « nature » »[49], l'Association des vins naturels recommande la certification « bio ».

Secteur viticole

Le secteur viticole se sépare en deux professions : les vignerons indépendants (représentés en France par les Vignerons Indépendants de France) qui assurent la production de leur vin, du cep de vigne à la mise en bouteille, en passant par la vinification et qui constitue la branche artisanale, et les viticulteurs coopérateurs qui n'effectuent pas la vinification. La majeure partie de la commercialisation en France passe par les « négociants » et « négociants manipulateurs » qui achètent du moût de raisin, voire du raisin frais et assurent la vinification eux-mêmes.

Vendange

La vendange est la période cruciale de l’élaboration des vins et les conditions dans lesquelles elle se déroule un facteur primordial dans la qualité des vins. Un vigneron pour son domaine, un maître de chai pour sa cave orchestrent la planification des différentes parcelles de vignes à vendanger en fonction de la maturité du raisin[50].

Ce niveau d’exigence passe d'abord par la méthode de cueillette employée (récolte manuelle ou mécanique). Mais surtout par le rythme des apports vers le lieu de vinification. Une bonne vendange se doit de commencer au petit matin. « La fraîcheur matinale permet de conserver tout le potentiel aromatique des raisins. Puis, il faut rapidement les acheminer au pressurage afin d’éviter les phénomènes d’oxydation causant des dommages irrémédiables[50]. »

Variation décennale des dates

Très bien documentées, les dates des vendanges, en différents lieux, tant en France qu'en Europe changent avec les évolutions du climat, avec, ces cinquante dernières années, en France, en plusieurs grands vignobles (Rhône, Bourgogne, Bordelais) un décalage de près de un mois plus tôt (début octobre dans les années 1950, début septembre dans la décennie 2000) avec en prime une augmentation du degré alcoolique[51].

Variation séculaire des dates

Il semble que ce soit l'historien Emmanuel Le Roy Ladurie, dans son Histoire du Climat depuis l'An Mil (1967, mis à jour 1983) qui redonne une grande visibilité aux vendanges comme thermomètre indirect pour des périodes plus lointaines. Bien évidemment, un soin méticuleux a été apporte aux bians éventuels, par exemple liés à des habitudes locales, des coutumes, des effets de cépages… Ces résultats sont aussi corrélés aux dates de récoltes d'autres plantations, notamment les céréales[52].

Il est à souligner, qu'en fonction du réchauffement climatique, la date de début des vendanges a avancé d'un mois en cinquante ans[53]. À la précocité des vendanges se sont ajoutés d'autres phénomènes. Les vignes produisent plus (certains disent trop), les vins sont plus alcoolisés (les mêmes ou d'autres disent trop). Ces éléments défavorables sont contrebalancés par une maturation des raisins qui se fait mieux et l'amélioration constante de la qualité des millésimes[54].

Évolution des dates de vendanges à Châteauneuf-du-Pape

Cette hausse de la qualité n'est pas pourtant sans inquiétude : crainte de la baisse de la typicité des crus, déficit en acidité et le vieillissement prématuré des vins. Plus précisément l’augmentation des températures, jointe à celle de la teneur en CO² dans l'atmosphère, ont une influence certaine sur les flores microbiennes et mycologiques de la vigne. De plus le réchauffement climatique est responsable de la remontée vers le nord de certains parasites et maladies dans des vignobles qui en étaient jusqu'à présent exempts[54].

Cette évolution du climat, composante importante d'un terroir viticole, influence dès à présent « le choix des cépages, le mode de conduite et les conditions de maturation ». Des études ont permis de cerner les évolutions des dates de vendange actuelles. Elles complètent les travaux des historiens qui ont étudié la variabilité du ban de vendange au cours des cinq derniers siècles. La précocité observée depuis la fin des années 1980 est de 10 à 20 jours comparativement au milieu du XXe siècle. Joël Richard indique que « Un travail de modélisation des dates de vendange, en fonction des températures journalières moyenne ou maximale souligne une variation d'environ 10 jours pour un réchauffement de 1°C ». Ce qui permet de cerner l'influence de cette évolution sur la viticulture en fonction des scénarios climatiques[55].

Œnologie

L'œnologie, qu'il faudrait prononcer "énologie" (la prononciation courante "eunologie" n'est pas correcte) est la science des vins. L'étymologie du mot provient des vocables grecs oînos (vin) et lógos (science, discours). Cette discipline forme des œnologues à la connaissance des vins, à leurs techniques d'élaboration ainsi qu'à la conservation du vin (en) et à son élevage[56].

Constitution et vinification

Le vin, tel qu'on l'entend généralement, est le produit d'un fruit, le raisin, issu essentiellement de la plante appelée Vitis vinifera, qui compte de nombreux cultivars, appelés cépages. Les autres espèces du genre Vitis (Vitis riparia, Vitis rupestris ou Vitis berlandieri) servent à produire le porte-greffe : la partie du pied de vigne qui se trouve dans le sol, le reste de la végétation étant alors issu du greffon. Le vin issu de ces vitis non greffés est désagréable, souvent foxé et sans intérêt organoleptique.

Constitution

Le vin est essentiellement une solution d'alcool dans l'eau qui contient également un grand nombre de composés chimiques volatils ou non, en solution ou en suspension. La teneur en alcool est généralement comprise entre 10 % et 15 % en moyenne pour sa version non renforcée pour une teneur en eau de l'ordre de 85 %.

L'alcool est principalement de l'éthanol mais on y trouve aussi du glycérol, du sorbitol, du butylèneglycol, du méthanol.

Le vin contient aussi :

Les constituants du raisin de cuve

Tous les cépages ont une constante dans leur structure (interne ou externe) et dans les constituants qui les composent. Le tableau ci-joint résume ces éléments communs[57].


Les constituants du raisin de cuve
Proportion Observation Constituants Rôle en vinification
La
peau
environ 10 %
du poids
du grain.
Recouverte d'une fine poussière grisâtre :
c'est la pruine.
Elle est constituée d'une enveloppe extérieure :
c'est la cuticule.
Ses cellules internes contiennent les vitamines
B, C et P, des matières colorantes et odorantes :
c'est l'hypoderme.
eau, sucres, tanins,
cellulose, vitamines,
Matières minérales, azotées, acides, colorantes
et odorantes.
Apport de ferments utiles :
coloration, fruité, vitamines.
La
pulpe
environ 85 %
du poids
du grain.
C'est la partie la plus importante du grain.
Elle est généralement incolore
sauf pour les cépages teinturiers.
Au pressurage, le centre de la pulpe s'écoule en premier, puis vient ce qui se trouve sous la peau
et enfin la pulpe qui est autour des pépins.
eau, sucres,
matières acides, minérales, azotées et pectiques.
Solvant de fermentation
sous l'action des levures.
Les
pépins
environ 5 %
du poids
du grain.
Ce sont les graines de la vigne
On en compte de 0 à 4 par grain[N 3].
eau, tanins, huile[N 4],
matières hydrocarbonées, acides, azotées et minérales.
Au cours d'une fermentation en rouge, ils apportent tanins
et matières azotées.

Les constituants des moûts

Les moûts contiennent de l'eau, des sucres, des acides, des levures, ainsi que des matières azotées, pectiques, colorantes et odorantes. La durée de leur macération - qui peut varier de quelques jours à quelques semaines - permet d'obtenir toute la gamme des vins.

Moût de vendange rouge dont la fermentation est thermorégulée
(présence d'un drapeau réfrigérant permettant une macération à basse température)
Eau

Le moût est composé de 70 % à 80 % d'eau dont le rôle, dans la macération, est de mettre en contact les différentes matières et de dissoudre certaines substances[58].

Sucres

Ils sont présents avec un taux de 150 à 250 g/l. Sous l'effet de la photosynthèse chlorophyllienne se forment à l'intérieur du grain deux sortes de substances : les sucres infermentescibles et ceux fermentescibles. Dans la première catégorie entre toujours le saccharose et, en surmaturation de certaines grappes, le xylose et l'arabinose. Dans l'autre catégorie, les sucres réducteurs, comme le glucose et le fructose, sont fermentescibles sous l'action des levures et produisent des molécules d'alcool et de gaz carbonique[58]. Une partie du saccharose peut, sous l'effet d'enzymes présents dans le moût, se transformer en glucose et fructose en quantités égales. C'est ce qui explique que l'ajout de saccharose, plus ou moins accepté selon les vins, permette une augmentation du taux d'alcool.

Dépôt de sels tartriques sur la porte d'une cuve de stockage
Acides

L'acidité d'un vin revêt une importance particulière car elle conditionne à la stabilité du vin. Elle participe à la conservation, conditionne la couleur et influe sur l'équilibre gustatif. Derrière le terme acidité on entend des notions différentes c'est la masse d'acide par litre. L'acidité d'un vin s'exprime en g d'H2 SO4 /L.

Un acide est une molécule qui est capable de libérer des ions en solution → H3 O+

L'acidité du moût est constituée essentiellement de l'acide tartrique, malique et citrique. Ce sont les trois acides principaux.

L'acide tartrique est un diacide. c'est l'acide le plus fort du raisin et sa teneur oscille entre 1 à 15 g/L. Il est spécifique au raisin, il a un rôle essentiel dans la saveur acide du vin. En présence de potassium ou de calcium, il forme du bitartrate de potassium ou du tartrate de calcium ( forme des cristaux dans le vin).

Ils se trouvent dans toutes les parties vertes de la vigne, soit à l'état libre, soit sous forme de sels. Les seconds, d'origine minérale, ne se rencontrent qu'à l'état de sels. Il s'agit de l'acide sulfurique, de l'acide chlorhydrique et de l'acide phosphorique. L'ensemble de ces substances a une action antibiotique contre les ferments de maladie et permet au vin de se conserver. De plus, ces acides apportent corps et fraîcheur et avivent la couleur. Un vin sans acide est plat, un excès le rend dur[58].

Minéraux

Ces sels sont puisés essentiellement dans le sol par les racines de la vigne[N 5]. Leur présence est de 2 à 4 g/l. Le potassium représente à lui seul la moitié de cette matière minérale. L'autre moitié est constituée par ordre décroissant de calcium, sodium, magnésium, fer, manganèse, phosphore, chlore, soufre, carbone et silice. À titre d'exemple, le sel (NaCl) ne représente en terrain sain que 400 mg/l ; la règlementation n'autorise qu'un taux inférieur à 1,5 g/l[58].

Matières azotées

Cette matière azotée est puisée par les racines de la vigne dans un sol qui contient peu ou prou de nitrates. Elle se retrouve dans le moût entre 100 mg/L à 1 g/L. Elle a son utilité lors de la macération pour l'alimentation des levures viniques et disparaît presque totalement lors de la fermentation alcoolique. Sa présence plus importante dans des vendanges abîmées par des incidents climatiques (pourriture grise) doit être traitée afin d'éviter tout accident de conservation au vin[58].

Matières pectiques

La pectine[N 6] est présente, entre 0,20 et 7 g/l sous la forme de sucres complexes dans le grain du raisin. Si un excès rend la clarification du vin difficile, sa présence à un taux raisonnable participe au bouquet de celui-ci et lui apporte velouté et moelleux[58].

Matières colorantes

Elles se trouvent essentiellement sous la peau du grain de raisin[N 7] et se classent en deux groupes : anthocyanes et flavones. Les anthocyanes colorent les végétaux en rouge ou violet selon la présence d'un milieu acide ou basique tandis que les flavones les colorent en jaune. Ces matières solubles dans l'eau le sont encore plus dans l'alcool. Elles participent à la coloration du vin[58].

Substances aromatiques

L'arôme du vin est composé par plusieurs types de substances : - L'arôme variétal, spécifique au cépage (comme le Muscat, le Sauvignon blanc, le Gewurztraminer…) - L'arôme fermentaire ou secondaire, lié à la fermentation d'esther et d'alcool supérieur par la levure - L'arôme post-fermentaire ou d'élevage ou tertiaire, qui est un arôme de vieillissement du vin. Le développement du bouquet au cours du vieillissement résulte de phénomène oxydatif mais surtout de phénomène de réduction.

L'essentiel des arômes se trouve dans les parties solides de la baie (pellicule, pépins et parois des cellules de la pulpe), dont 50 % dans la pellicule.

Présentes entre la peau et la pulpe du grain sous forme de traces, elles donnent au moût puis au vin jeune son fruité et son bouquet. Lors du vieillissement, elles sont responsables de la complexité des arômes. À la dégustation, chaque cépage peut être déterminé par les caractères spécifiques de ceux-ci[58].

Tableau récapitulatif
Tableau récapitulatif des constituants[59]
Constituants Provenance Stockage dans la grappe Importance quantitative Caractères essentiels
Rôle et utilité
Effets néfastes pour le vin
s'il y a excès
Sucres Photosynthèse chlorophylienne Pulpe 150 à 250 g/l - Sucres fermentescibles :
glucose et fructose
apport d'alcool
- Sucres infermentescibles :
saccarhose, xylose et arabinose
apport de moelleux
déséquilibre :
1 - vin alcooleux
2 - vin sirupeux
Acides Minéraux et organiques Toute la plante 3 à 9 g/l - Sulfurique, chlorhydrique
et phosphorique :
apportent corps et fraîcheur
- Tartrique, malique
et citrique :
avivent les couleurs et
s'opposent aux maladies
Vin dur
Minéraux Sol Toute la plante 2 à 4 g/l Vecteurs du caractère et
de la typicité du vin
NaCl < 1,5 g/l
Matières azotées Sol Toute la plante 1 à 2 g/l Utiles pour l'alimentation
des levures du vin
Influence la conservation du vin
Matières pectiques Origine organique Pulpe 0,20 à 7 g/l Favorisent le moelleux et le velouté Clarification (vin louche)
Matières colorantes Anthocyanes et flavones Peau Traces Couleur Robe plus ou moins prononcée
Matières odorantes Origine organique Sous la peau Traces Arômes Vin plus ou moins aromatique

Vinification

C'est l'ensemble des opérations nécessaires à la transformation du moût (nom du jus de raisin) et à l'élaboration du vin. Certaines de ces opérations sont nécessaires, telle la fermentation alcoolique, et d'autres permettent d'affiner le profil du vin, tant au niveau aromatique (olfactif) que gustatif (goûts).

Vinification en rouge

La vinification en rouge consiste à faire un pressurage après que la fermentation a commencé. Pendant toute cette phase, le moût est en contact avec les matières solides de la vendange. Celles-ci sont très riches en tanins, matières colorantes, odorantes, minérales et azotées. Ces substances vont alors se dissoudre plus ou moins dans le moût et se retrouver dans le vin[60].

C'est la cuvaison pendant laquelle les sucres se transforment en alcool (fermentation alcoolique) et le jus se voit enrichi par les composants du moût. Plus la macération est longue, plus la coloration du vin sera intense[60]. Se disolvent également les tanins, leur taux sera aussi fonction du temps de la cuvaison. Plus elle sera longue, plus les vins seront aptes à vieillir. Durant cette phase, se produit une forte élévation de la température. Celle-ci est de plus en plus contrôlée par la technique de maîtrise des températures[61].

Vinification en blanc

Dans la vinification en blanc la fermentation se déroule en dehors de tout contact avec les parties solides de la vendange (pépins, peaux du raisin, rafles). Ce qui explique que l'on peut faire indifféremment du blanc à partir de cépages blancs et rouges. C'est le cas du Champagne. Le but de cette vinification est de faire ressortir le maximum des arômes contenus d'abord dans le raisin, ensuite en cours de fermentation, enfin lors du vieillisement[62].

L'extraction du jus et sa séparation des partie solides peuvent être précédés par un éraflage, un foulage et un égouttage, pour passer ensuite au pressurage. Mais ces phases sont évités par nombre de vinificateurs pour éviter l'augmentation des bourbes[62]. Le choix se porte sur une extraction progressive du jus puis un débourbage qui permet d'éliminer toutes particules en suspension. Là aussi, encore plus que pour une vinification en rouge, s'impose la maîtrise des températures lors de la fermentation alcoolique. Elle se déroule entre 18 et 20° et dure entre 8 et 30 jours selon le type de vin désiré[63].

Vinification en rosé

La vinification en rosé se produit par macération, limitée dans le temps, de cépages à pellicule noire avec possible ajout de cépages blancs. Le vin rosé n'a pas de définition légale. Mais ses techniques de vinification sont très strictes et n'autorisent en rien en Europe le mélange de vin rouge et blanc. Deux principes différents sont utilisés :

  • Le premier consiste à extraire par écoulement une partie du jus dès l'encuvage lors de la vinification en rouge ; c'est la saignée. C'est le jus qui s'égoutte sous le poids de la vendange - au maximum entre 20 à 25 % - et qui va macérer durant 3 à 24 heures. Cette méthode produit des vins rosés à la robe soutenue, et la quantité potentielle produite dépend de la concentration recherchée pour le vin rouge produit.
  • Le second principe est le pressurage direct, qui consiste à extraire le jus en plusieurs fois, au cours de la macération, qui dure quelques heures. Les jus successivements extraits sont progressivement plus chargés en tanins provenant des peaux, et peuvent ensuite être assemblés.Une vendange bien mûre pourra colorer le jus et sa vinification se fait en blanc[63].

La maîtrise des températures est une nécessité, un vin rosé a une robe qui s'apparente à celle d'un vin rouge très clair, plus le fruit et la fraîcheur des vins blancs[64].

Vinifications spéciales

La vinification des vins effervescents (champagne, mousseux, crémant) a pour but de permettre d'embouteiller un vin dont les sucres et les levures vont déclencher une seconde fermentation en bouteilles. Celle-ci et son bouchon doivent pouvoir résister au gaz carbonique qui se forme sous pression. C'est lui au débouchage qui provoquera la formation de mousse[65].

On utilise un vin tranquille auquel est ajouté une liqueur de tirage, constituée de levures, d'adjuvants de remuage (pour faciliter la récupération et l'éjection du dépôt au dégorgement) et de sucre (de 15 à 24 g/l) selon la pression désirée finalement. La bouteille est rebouchée hermétiquement et déposée sur des clayettes afin que les levures transforment le sucre en alcool et en gaz carbonique[66].

La vinification des vins doux naturel et de tout vin muté (mistelle ou vin de liqueur) se fait à partir de « moûts de raisins frais, crus ou cuits, partiellement concentrés ou non » auxquels est rajouté de l'alcool soit avant, soit pendant, soit après la fermentation. C'est le mutage. Dans le premier cas, on obtient des mistelles, dans le second des vins doux naturels ou des vins de liqueur et dans le dernier des vins du type Madère sec. Avec cette façon de procéder, on obtient des vins d'une grande richesse alcoolique (15 ° acquis minimum) et d'un fort taux de sucre[67].

La vinification des vins liquoreux et des vins moelleux est faite soit à partir de raisins surmaturés ou passerillés, soit avec des raisins atteints par la pourriture noble (due au botrytis cinerea). La concentration en sucre de ces grains permet d'obtenir des vins titrant plus de 20 grammes de sucre par litre. On distingue les vins demi-secs (10 à 20 g/l), les vins doux (jusqu'à 30 g/l) - ce sont les moelleux - et les liquoreux (à partir de 40 g/l)[68].

Ces vins ont un aspect plus ou moins sirupeux et une saveur très agréable due à la présence de sucre, de glycérol et de matières pectiques[68]. Pour la vendange atteinte de pourriture noble, il est nécessaire de la muter à l'anhydride sulfurique. Une première fois pour l'assainir avec une dose de SO2 de 3 à 5 grammes par hectolitre, puis une seconde fois pour arrêter la fermentation avec 20 à 25 g/hl de SO2[69]

La vinification des vins de glace impose des vendanges de nuit ou par temps très froid (température inférieure à −7 °C au Québec) afin de conserver des raisins gelés et recouverts de cristaux de glace. Ceux-ci sont immédiatement placés dans un pressoir maintenu à basse température. Le but est de retenir les cristaux dans le pressoir pour que seule la pulpe du raisin produise un jus où sont alors concentrés arômes, sucres et acidité. La fermentation du moût reste toujours très aléatoire à cause de la haute teneur en sucre. Ces vins ne dépassent que rarement les 10 % d'alcool[70].

Marché mondial du vin

Données générales

En 2012, le premier marché mondial de consommation est les États-Unis (333 millions de caisses de 12 bouteilles), devant la France (303 millions).
En consommation par habitant, les pays européens demeurent en tête : la consommation française (52 litres habitant/an soit une baisse de 6 litres depuis 2007), ou italienne (51 litres) ne peut être comparée à celle des États-Unis (13 litres) ou de la Chine (1,4 litre).
Les vins les plus consommés sont dans l'ordre : les vins rouges (55 %), les vins blancs (34,7 %), les vins rosés (9,2%).
Les pays majeurs de production en volume sont : La France (523 millions de caisses par an), L'Italie (502) et l'Espagne (447). Cependant ces productions devraient stagner ou reculer face aux producteurs émergents, notamment le Chili (7e producteur mondial) ou la Chine (8e).

Données détaillées

Consommation mondiale

Consommation de vin par personne en 2005[71]
Place Pays Consommation
(litres/hab./an)
1 Drapeau du Vatican Vatican 62,02[72]
2 Drapeau d'Andorre Andorre 60,13
3 Drapeau de la France France 55,85
4 Drapeau du Luxembourg Luxembourg 52,70
5 Drapeau de l'Italie Italie 48,16
6 Drapeau du Portugal Portugal 46,67
7 Drapeau de la Slovénie Slovénie 43,77
8 Drapeau de la Croatie Croatie 42,27
9 Drapeau de la Suisse Suisse 39,87
10 Drapeau de l'Espagne Espagne 34,66
11 Drapeau de la Hongrie Hongrie 33,06
12 Drapeau du Danemark Danemark 31,37
13 Drapeau de l'Argentine Argentine 28,81
14 Drapeau de l'Autriche Autriche 28,81
15 Drapeau de la Roumanie Roumanie 26,90
Consommation annuelle de vin par habitant :
  • moins de 1 litre/hab./an.
  • de 1 à 7 litres/hab./an.
  • de 7 à 15 litres/hab./an.
  • de 15 à 30 litres/hab./an.
  • Plus de 30 litres/hab./an.
  • Dans le passé, un cabaretier servait du vin au détail. Le vin peut s'acheter directement chez les producteurs, dans des commerces spécialisés, dans des enseignes généralistes ou sur des sites internet spécialisés. L'achat chez les producteurs peut être un objectif de l'œnotourisme mais ce n'est pas le seul.

    Le consommateur européen est devenu au cours des années, plus exigeant, plus sélectif, plus regardant sur la qualité et curieux des vins d'autres contrées.

    Le consommateur mondial désire des vins plus aromatiques et structurés comme le montre l'évolution au niveau mondial du degré d'alcool d'1,1° entre 1980 et 2007 (évolution donc pas simplement liée au changement climatique), cette volonté œnologique conduisant les grands exportateurs de vin à sous-estimer le degré alcoolique sur l'étiquette de leurs bouteilles afin de payer moins de taxes douanières[73].

    Production mondiale

    Production de vin en tonnes. Chiffres 2004-2005
    Pays 2004 2005
    Drapeau de la France France 5 903 101 19 % 5 329 449 18 %
    Drapeau de l'Italie Italie 5 313 517 17 % 5 056 648 17 %
    Drapeau de l'Espagne Espagne 5 006 230 16 % 3 934 140 14 %
    Drapeau des États-Unis États-Unis 2 232 000 7 % 2 232 000 8 %
    Drapeau de l'Argentine Argentine 1 564 000 5 % 1 564 000 5 %
    Drapeau de l'Australie Australie 1 381 064 4 % 1 274 000 4 %
    Drapeau de la République populaire de Chine Chine 1 300 000 4 % 1 300 000 4 %
    Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud 1 015 697 3 % 1 157 895 4 %
    Drapeau de l'Allemagne Allemagne 1 014 700 3 % 1 014 700 3 %
    Drapeau du Chili Chili 630 073 2 % 788 551 3 %
    Drapeau du Portugal Portugal 720 300 2 % 576 500 2 %
    Drapeau de la Roumanie Roumanie 616 600 2 % 575 000 2 %
    Drapeau de la Russie Russie 512 000 2 % 512 000 2 %
    Drapeau de la Grèce Grèce 454 051 1 % 437 178 2 %
    Drapeau de la Hongrie Hongrie 527 000 2 % 347 000 1 %
    Drapeau du Brésil Brésil 320 000 1 % 320 000 1 %
    Drapeau de la Suisse Suisse 146 871 126 865
    Drapeau du Canada Canada 52 220 50 400
    Autres pays 2 592 253 8 % 2 603 474 9 %
    Total 31 102 586 100 % 29 022 536 100 %
    Source : données de FAOSTAT (FAO)[74]

    En 2003, la production mondiale de vin s'était élevée à 269 millions d'hectolitres. Selon les prévisions, elle sera de 275 millions d'hectolitres en 2008, dont 30 millions ne trouveraient pas preneurs. Les quinze principaux producteurs de vin en 2003 étaient les suivants :

    Production de vin par pays en 2003
    Place Pays Production
    million d'(hectolitres)
    1 Drapeau de la France France 47,3
    2 Drapeau de l'Italie Italie 46,8
    3 Drapeau de l'Espagne Espagne 39,5
    4 Drapeau des États-Unis États-Unis 23,5
    5 Drapeau de l'Australie Australie 12,6
    6 Drapeau de l'Argentine Argentine 12,2
    7 Drapeau de la République populaire de Chine Chine 10,8
    8 Drapeau de l'Allemagne Allemagne 10,2
    9 Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud 7,6
    10 Drapeau du Portugal Portugal 6,8
    11 Drapeau du Chili Chili 5,8
    12 Drapeau de la Roumanie Roumanie 5,5
    13 Drapeau de la Grèce Grèce 4,2
    14 Drapeau de la Russie Russie 4,1
    15 Drapeau de la Hongrie Hongrie 4,0
    Source : données de la FAO[75]
    Production de vin par pays en 2007
    Place Pays Production
    million d'(hectolitres)
    1 Drapeau de l'Italie Italie 50,50
    2 Drapeau de la France France 47,12
    3 Drapeau de l'Espagne Espagne 36,45
    4 Drapeau des États-Unis États-Unis 23,00
    5 Drapeau de l'Argentine Argentine 15,50
    6 Drapeau de la République populaire de Chine Chine 14,50
    7 Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud 10,50
    8 Drapeau de l'Australie Australie 9,62
    9 Drapeau de l'Allemagne Allemagne 8,33
    10 Drapeau du Chili Chili 8,28
    11 Drapeau du Portugal Portugal 7,45
    12 Drapeau de la Russie Russie 5,82
    13 Drapeau de la Grèce Grèce 4,00
    14 Drapeau du Brésil Brésil 2,40
    15 Drapeau de l'Autriche Autriche 2,26
    Source : données de la FAO[75]

    L'Italie et la France restent les principaux producteurs de vin mais, ces dernières décennies, leur production a beaucoup diminué[76] (-40 % entre 1990 et 2008). Pendant la même période, la production chinoise était multipliée par 5,9 (soit 490 % de croissance). La Chine vise plus la quantité que la qualité mais les choses pourraient changer. Par ailleurs, ces dernières années, la production espagnole a considérablement crû, au point que pour l'année 2011, la production espagnole égalant quasiment celle de l'Italie (39,9 millions d'hectolitres pour l'Espagne contre 40 millions pour l'Italie)[77]. D'autres sources annonces, pour la même année, une plus forte production pour l'Espagne (40,3 millions d'hectolitres) que pour l'Italie (40,2 millions d'hectolitres)[78].

    Pays exportateurs

    Les dix principaux pays exportateurs en 2006[79]
    Place Pays 1000 hectolitres
    1 Drapeau de l'Italie Italie* 1 793
    2 Drapeau de la France France* 1 462
    3 Drapeau de l'Espagne Espagne* 1 337
    4 Drapeau de l'Australie Australie 762
    5 Drapeau du Chili Chili* 472
    6 Drapeau des États-Unis États-Unis 369
    7 Drapeau de l'Allemagne Allemagne 316
    8 Drapeau de l'Argentine Argentine 302
    9 Drapeau du Portugal Portugal 286
    10 Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud 272
    Monde** 8 353
    * Données non officielles.
    ** Inclut les données officielles, semi-officielles et estimées.
    Parts de marché à l'exportation 2006[79]
    Place Pays Part de marché
    (en valeur)
    1 Drapeau de l'Italie Italie 34,9 %
    2 Drapeau de la France France 18,0 %
    3 Drapeau de l'Australie Australie 9,3 %
    4 Drapeau de l'Espagne Espagne 8,7 %
    5 Drapeau du Chili Chili 4,3 %
    6 Drapeau des États-Unis États-Unis 3,6 %
    7 Drapeau de l'Allemagne Allemagne 3,5 %
    8 Drapeau du Portugal Portugal 3,0 %
    9 Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud 2,4 %
    10 Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande 1,8 %
    Part de marché de ces dix 89,5 %

    Certains pays plantent de façon effrénée, ce qui à terme devrait amener sur le marché d'énormes quantités de nouveaux vins et faire chuter les prix. En 2008, les nouvelles plantations ont augmenté de 240 % en Nouvelle-Zélande, de 169 % en Australie et de 164 % en Chine. De son côté, la Commission européenne veut libéraliser complètement les droits de plantation en Europe d'ici 2018 au plus tard, ce qui sera une grande première.


    Chine : importation de vin en millions USD. Chiffres 2003-2008
    Origine 2003 2004 2005 2006 2007 2008
    Monde Monde 33 53 75 139 258 381
    Drapeau de la France France 8 14 22 39 98 150
    Drapeau de l'Australie Australie 3 6 11 27 45 59
    Drapeau du Chili Chili 16 20 13 21 47 57
    Drapeau de l'Italie Italie 1 3 4 12 20 27
    Drapeau des États-Unis États-Unis 2 4 4 11 19 76
    Données provenant de l’USDA Foreign Agricultural Service (19 août 2009)[80]


    Si la production chinoise a fortement augmenté ces dernières années, la croissance de la consommation (17 % annuel en volume de 2003 à 2008) a entraîné un boom des importations chinoises de vin. En 2008, elles représentaient 18 % en valeur de la consommation chinoise.

    La France a été la grande bénéficiaire de ce mouvement. Sa part de marché en valeur est passée de 24 % en 2003 à 39 % en 2008. Cette forte progression s'explique par une montée en gamme des importations chinoises. Alors que le vin en vrac représentait 57 % des importations en 2003, ce pourcentage n'était plus que de 22 % en 2008. La part de marché du Chili a été la principale victime de ce mouvement : le vin en vrac représentait en 2008 encore plus de 60 % de ses exportations vers la Chine.

    Conditionnement

    Bouteille

    La majorité des contenants en verre destinés au vin sont des multiples ou des divisions de volumes de 75 cl pour la plupart des appellations. L'origine de ce volume « singulier » est objet de discussions parmi les spécialistes de poids et mesures, surpris que la normalisation des mesures post-révolution française n'ait apparemment pas eu prise sur ce contenant (en réalité, des bouteilles d'un litre se vendaient encore fréquemment il y a quelques dizaines d'années pour des vins courants).

    Par opposition, la mise en bouteilles (faite le plus souvent en dehors des domaines producteurs jusqu'au début du XXe siècle) de vins « de qualité » utilisait des contenants proches de 75 cl. On pense aujourd'hui que ce volume a été choisi car il correspondait à une mesure couramment utilisée lors des échanges sur les marchés export (un gallon impérial environ 4,5 l). L'achat d'une caisse de douze bouteilles d'un grand cru bordelais correspondait donc à l'achat de deux gallons impériaux du même vin, une barrique bordelaise de 225 litres à 50 gallons impériaux.

    Lorsqu'une bouteille est vide, on l'appelle familièrement un « cadavre ».

    Selon la tradition, beaucoup ont l'habitude de trinquer avant de boire leur verre. Cette habitude vient de la volonté de mélanger les contenus des verres avant de les boire. Ainsi si l'un contenait du poison, un peu de celui-ci retombait dans le second verre. Une manière de tranquilliser les esprits à une époque où les empoisonnements n'étaient pas rares.

    Différentes bouteilles
    Nom Volume Origine
    Mignonnette 5 cl -
    Demi-bouteille 35 cl Rhin
    Fillette 37,5 cl Loire
    Pot 46 cl Lyon
    Désirée 50 cl Suisse
    Clavelin 62 cl Jura
    Bouteille 75 cl
    Flûte 75 cl Moselle
    Namuroise 80 cl Namur
    Grosse panse[N 8] 1,28 l Liège
    Fiasque 1,5 l Chianti
    Dame-jeanne 10 l Provence
    Sources[81]
    Les « champenoises »
    Nom Volume Équivalence
    Bouteille 75 cl
    Magnum 1,5 l 2 bouteilles
    Jéroboam 3 l 4 bouteilles
    Réhoboam 4,5 l 6 bouteilles
    Mathusalem 6 l 8 bouteilles
    Salmanazar 9 l 12 bouteilles
    Balthazar 12 l 16 bouteilles
    Nabuchodonosor 15 l 20 bouteilles
    Melchior / Salomon 18 l 24 bouteilles
    Souverain 26,25 l 35 bouteilles
    Primat 27 l 36 bouteilles
    Melchizédech 30 l 40 bouteilles
    Sources[81]

    Étiquette

    C'est la carte d'identité du vin. L'étiquette est un morceau de papier collé sur une bouteille de vin et sur lequel sont imprimées des informations à propos du vin, son contenu, son degré et son origine. Si le vin en bouteille ne peut être goûté, l'étiquette devient une bonne source d'information permettant au consommateur d'effectuer son choix. L'étiquette peut aussi être illustrée de dessins du domaine viticole, de reproduction d'œuvres d'art mais aussi jouer, par exemple, sur la typographie des différentes mentions[82].

    Étiquette de Bourgogne faisant figurer toutes les indications d'origine

    Selon ce règlement de l'INAO, les mentions suivantes doivent apparaître sur l'étiquette :

    • dénomination, par exemple « vin de pays », « Appellation d'origine contrôlée » ;
    • nom et adresse du producteur, de l'embouteilleur ou du négociant ;
    • nom du pays d'origine pour tous les vins destinés à l’exportation ;
    • contenu (la quantité sans emballage, par exemple « 75 cl ») ;
    • pourcentage du volume d'alcool, l’erreur tolérée étant de 0,5 % ;
    • la présence de sulfites (conservateur du vin) depuis 2005 si le taux dépasse 10 mg/l.

    Le producteur de vin peut ajouter des informations supplémentaires. Les plus courantes sont :

    • une mention plus précise du type de vin : « brut », « demi sec » ;
    • le millésime : il est obligatoire sur l’étiquette des vins « primeur » et « nouveaux » ;
    • le type de cépage, s'il est déterminant pour la compréhension du vin ; par exemple chardonnay, merlot, pinot blanc et syrah ;
    • le nom de ceux qui sont impliqués dans la distribution, par exemple « sélectionné par… », « importé par… » ;
    • médailles ou autres prix accordés au vin ;
    • recommandations pour l'usage, par exemple « servir frais ».

    L'ajout d'une contre-étiquette au dos de la bouteille permet de présenter le domaine, une brève description œnologique du breuvage, des conseils d'accord avec les mets, une citation, etc.

    Bouchon

    Bouchon en liège de la cave Balma Vénitia à Beaumes-de-Venise

    Le bouchon est un accessoire fermant le volume de la bouteille pour éviter que le liquide contenu ne s'écoule ou s'évapore. À la fois poumon et filtre, le bouchon permet une circulation de gaz entre le vin et le milieu extérieur et assurerait, selon un mythe répandu, la micro-respiration du vin. Selon que cet échange est équilibré ou non, le vin vieillirait bien ou mal. Un bouchon court, poreux, permettrait des échanges faciles et activerait le vieillissement. Pour les grands vins que l'on veut conserver longtemps dans les meilleures conditions, on devrait employer des bouchons très longs, de première qualité. En réalité, le vin n’a pas besoin de cette micro-respiration par l'intermédiaire du bouchon pour bien évoluer par les processus d'oxydo-réduction. Les travaux de l’œnologue Émile Peynaud et du professeur Pascal Ribereau-Gayon ont montré dans les années 1960 que le vin évolue avec l’oxygène qu’il contient en lui (celui dissous dans l'alcool et celui contenu dans l'espace entre le haut du vin et le miroir du bouchon)[83].

    Par contre, la souplesse est une qualité primordiale d'un bouchon. Ainsi, après avoir été comprimé lors du bouchage, il doit « regonfler » pour obturer le goulot de façon bien étanche. Les bouchons de Champagne sont maintenus par un fils métallique appelé muselet et une capsule afin d'éviter que la pression interne de la bouteille ne les éjecte. Il en est de même pour la bière, le cidre, le vin mousseux[84].

    Certaines bouteilles de vins de consommation plus immédiate peuvent être bouchées avec des bouchon de plastique, ou des bouchon en métal qui se vissent.

    Vin australien présenté en bag-in-box

    Plastique et carton

    • Le cubitainer de plusieurs litres pour une consommation ou un transfert immédiat.
    • Le « BIB », acronyme de de la marque Bag-In-Box, est une poche à vin à l'intérieur d'une boîte en carton, elle se rétracte au fur et à mesure qu'elle se vide sans que l'air y pénètre. Au Québec on l'appelle le « vinier ».
    • Il existe des bouteilles en plastique et des contenants de type Tetra Brik. L’invention par cette entreprise suédoise du Tetra Pak repose sur l’optimisation de l’utilisation de l’espace que permet un emballage de forme parallélépipédique comparé à celui de forme cylindrique. Par exemple, 20 000 Tetra Pak de 1 litre occupent moins d’espace que 20 000 bouteilles de 1 litre et n’occupent pas plus de place qu’une citerne de 20 000 litres. Cette économie de place réduit les coûts de stockage tant du producteur que du distributeur et les coûts de transport[N 9].
    • En 2000, Pascal Carvin, un ingénieur français, brevète le concept du verre prêt à boire. Il met également au point un procédé particulier pour le conditionnement du vin : la technologie OneGlassWine, également brevetée.

    La société 1/4Vin propose plusieurs modèles de verres individuels pour le conditionnement du vin, sous la forme d'un verre à opercule, en verre ou en P.E.T.

    • En 2010, un inventeur anglais, James Nash, développe son « vin en verre » : d'une contenance de 187,5 ml, il s'agit d'un verre « tulipe » en plastique, operculé et prêt à l’emploi. Il est déjà commercialisé par Marks & Spencer[85].

    Bois de chêne

    Les merrains de plusieurs espèces de chênes européens sont utilisés dans la fabrication des différents fûts, tonneaux et barriques où le vin est soumis à maturation. Ce sont surtout le chêne sessile (Quercus petraea) ou pédonculé (Quercus robur) qui sont recherchés pour la vinification. Les chênes nord-américains, chêne blanc (Quercus alba) et chêne rouge (Quercus rubra) - trop riche en tanins - ne sont pas utilisés pour l'élevage des grands vins mais pour les eaux-de-vie et alcools forts.

    Les « volumes » les plus classiques
    Barrique de Volume
    (litres)
    Demi-queue de Volume
    (litres)
    Muid de Volume
    (litres)
    Hautes-Alpes 80 (volume traditionnel) 108 Missy, Soupir, Beaurieux,
    Craonnelle, Jumigny
    137
    Champagne 200 Villeneuve-d'Ascq 175 Laon 145
    Charente, Cognac, Hermitage 205 Champagne, Château-Thierry 183 Bourguignon-sous-Montbavin 153
    Fressies 208 Charlieu, Mâcon, Montigny,
    Orléans, Saint-Dizier
    213 Mons 182
    Drôme 210 Hermitage 215 Ermenonville 226
    Languedoc, Tarn, Vivarais 214 Vallée de la Garonne 217 Valenciennes, Le Quesnoy 227
    Rhône 220 Cahors, Gâtinais, Lachaise,
    Les Riceys, Sancerre
    221 Avesnes, sud Hainaut 228
    Cahors 224 Côte chalonnaise, Gronard 224 Aisne, Île-de-France 250
    Bordeaux 225 Beaune 228 Compiègne, Eure 266
    La Rochelle 226 Sologne 232 Paris 268
    Beaune, Dordogne, Frontignan,
    Gers, Lot,
    Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne
    228 Blois 236 Yonne 272
    Tours, Saumur 232 Anjou, Chinon, Cher,
    Montlouis, Pays nantais
    243 Rhône 288
    Vienne 252 Condrieu 251 Orléans 289
    Cher 259 Vouvray 255 Cahors, Bourgogne 297
    Pays basque 270 Auvergne 265 très gros de Bourgogne 350
    Deux-Sèvres 295 Languedoc 274 Saint-Gilles 380
    Châtellerault 300 Comtat Venaissin 275 Languedoc 450
    Chalosse, Landes 304 Saint-Gilles 289 Roussillon 472
    Paris 402 Montpellier 510
    Hérault 685

    Héritée des anciennes mesures médiévales, cette disparité jointe à un chevauchement des volumes sous des dénominations différentes ne fut pas abolie sous la Révolution. Elle perdura jusqu'au milieu du XIXe siècle. Les négociants en vin de Paris, par l'intermédiaire de leur hebdomadaire nouvellement créé Le Journal de Bercy et de l'Entrepôt. Le Moniteur Vinicole lancèrent à l'adresse de Napoléon III une pétition qui fut publiée le . Au nom des principaux propriétaires et négociants de France, elle demandait à l'empereur « l'unité des mesures de jaugeage des vins » et l'application du système métrique sur les contenants dont les volumes variaient « d'une contrée viticole à l'autre et souvent dans un même département ». Les pétitionnaires expliquaient qu'ils s'estimaient frustrés, chaque année, d'environ 1 000 000 d'hectolitres et demandaient instamment l'application des textes de lois de 1793, 1812 et 1837[86].

    Dégustation

    Verre

    Verre INAO, photo prise aux UV montrant les jambes du vin
    Schéma d'un verre INAO
    • Le ballon, 12,5 cl. (1 dl en Suisse)
    • Le blida, verre à dégustation des vignerons champenois[87],[88]
    • La flûte à Champagne, 12,5 cl. (parfois aussi appelée la tulipe), souvent en cristal
    • Verre INAO (spécial dégustation)
    • Verre INAO noir pour dégustation à l'aveugle[89]
    • Impitoyable 1re génération de verre à dégustation pour professionnels[90],[91].
    • Les grands nez du vin 2e génération de verre à dégustation pour professionnels[92]. Ces verres a dégustation créés par Yves Meunier, concepteur de la gamme les Impitoyables, sont réalisés à la cristallerie La Rochère de Passavant-la-Rochère. Ils ont été présentés officiellement, en octobre 1993, dans le restaurant de Paul Bocuse à Collonges-au-Mont-d'Or. Surnommés les « Stradivarius des verres à dégustation », car le rocher intérieur dont ils sont munis permet de révéler les arômes les plus subtils en créant des « embruns odorants », ils sont adaptés aux dégustateurs professionnels comme aux amateurs éclairés. Une gamme de verre est dédiée aux vins blancs secs, les vins blancs fruités et les rosés, les rouges jeunes, les rouges de vieux millésimes, le champagne ou les mousseux. Elle est complétée par une tasse à vin munie d'une anse et réservée aux professionnels du vin[93].
    • Verre Riedel (de) : Claus Josef RiedelRiedel (de) développe dans les années 1970 les formes du verre (hauteur, volume) en fonction des caractéristiques de chaque vin[94].

    Dégustation d'agrément des vins

    En France, tous les vins AOC sont soumis à un examen analytique et organoleptique[95], les VDQS subissent eux aussi un contrôle organoleptique[96]. Pour les vins de pays, une dégustation obligatoire d'agrément faite par des professionnels a également été mise en place. La dégustation est organisée dans chaque région sous le contrôle de l'Office national interprofessionnel des fruits, des légumes, des vins et de l'horticulture VINIFLHOR[97]. Un des organismes agréés pour la formation des dégustateurs professionnels est l'Université du vin à Suze-la-Rousse[98].

    Concours des vins

    Concours mondial de Bruxelles

    Les concours des vins sont des événements qui reposent dans la dégustation d'échantillons de vins dans le but d'en sélectionner et d'attribuer généralement, après dégustation anonyme, des médailles d'or, d'argent et de bronze, ou leurs équivalent, aux meilleurs d'entre eux.

    Il existe à travers le monde des centaines de concours de vins qui se déclinent en trois principaux types : concours représentant les consommateurs, ceux représentant les professionnels du vin et ceux mixtes qui mêlent les deux.

    Températures de dégustation préconisées par
    l'Union internationale des œnologues pour les concours internationaux[99]
    Vin mousseux
    (toute catégorie)
    Vin blanc / rosé sec Vin blanc / rosé
    avec sucre résiduel
    Vin rouge
    peu tannique
    Vin rouge
    ± tannique
    Vin rouge
    tannique
    Température 7 à 9 °C 9 à 11 °C 11 à 13 °C 13 à 15 °C 15 à 17 °C 17 à 19 °C

    Dégustation sur le lieu de vente

    Dégustation dans des verres de qualité
    Cave proposant un accueil d'excellence à Châteauneuf-du-Pape

    Des centaines de caveaux de dégustation existent dans chaque région d'appellation. En France, une charte de qualité a été mise en place dans la vallée du Rhône pour l'ensemble des vignobles par Inter Rhône[100]. Elle propose trois catégories différentes d'accueil en fonction des prestations offertes par les caves[101].

    La première - dite accueil de qualité - définit les conditions de cet accueil. Un panneau à l'entrée doit signaler que celui-ci est adhérent à la charte. Ce qui exige que ses abords soient en parfait état et entretenus et qu'il dispose d'un parking proche. L'intérieur du caveau doit disposer d'un sanitaire et d'un point d'eau, les visiteurs peuvent s'asseoir et ils ont de plus l'assurance que locaux et ensemble du matériel utilisé sont d'une propreté irréprochable (sols, table de dégustation, crachoirs, verres)[100].

    L'achat de vin à l'issue de la dégustation n'est jamais obligatoire. Celle-ci s'est faite dans des verres de qualité (minimum INAO). Les vins ont été servis à température idéale et les enfants se sont vu proposer des jus de fruits ou des jus de raisin. Outre l'affichage de ses horaires et des permanences, le caveau dispose de fiches techniques sur les vins, affiche les prix et offre des brochures touristiques sur l'appellation[100].

    La seconde - dite accueil de service - précise que le caveau est ouvert cinq jours sur sept toute l'année et six jours sur sept de juin à septembre. La dégustation se fait dans des verres cristallins voire en cristal. Accessible aux personnes à mobilité réduite, il est chauffé l'hiver et frais l'été, de plus il dispose d'un éclairage satisfaisant (néons interdits). Sa décoration est en relation avec la vigne et le vin, une carte de l'appellation est affichée. Il dispose d'un site internet et fournit à sa clientèle des informations sur la gastronomie et les produits agroalimentaires locaux, les lieux touristiques et les autres caveaux adhérant à la charte. Des plus les fiches techniques sur les vins proposés sont disponibles en anglais[102].

    La troisième - dite accueil d'excellence - propose d'autres services dont la mise en relation avec d'autres caveaux, la réservation de restaurants ou d'hébergements. Le caveau assure l'expédition en France pour un minimum de vingt-quatre bouteilles. Il dispose d'un site Internet en version anglaise et le personnel d'accueil parle au moins l'anglais[103].

    Œnothèque à Menfi

    Une œnothèque est un lieu consacré à la vente et à la dégustation des vins locaux ou régionaux. Ce concept a pris naissance en Italie puis s'est également étendu à d'autres pays[104]. Elle s'adresse principalement aux visiteurs et aux touristes en leur offrant la possibilité de déguster des vins à prix raisonnable et de les acheter. Elle est le plus souvent liée aux producteurs ou à leur organisation ou à un office de tourisme de la région de production. Généralement, l'œnothèque ne dispose que de petites quantités de chaque vin, et la clientèle qui souhaite acheter plus est dirigée vers le producteur. Dans certains cas, elle commercialise également d'autres produits alimentaires locaux et sert de petites collations pour accompagner la dégustation[105].

    Œnotourisme

    Le tourisme vitivinicole est une forme de tourisme d'agrément qui repose sur la découverte des régions viticoles et leurs productions. L’œnotourisme recouvre de nombreuses activités de découverte : dégustations, apprentissage de l'œnologie, de l’analyse sensorielle, de la sommellerie ; rencontre avec les propriétaires, maîtres de chais, les vendangeurs ; connaissance des cépages, des terroirs, les classifications et appellations. L'éventail des découvertes des paysages culturels viticoles est large puisqu'il va de la visite de musées consacrés à la vigne et au vin, jusqu'à celle de sites inscrits au Patrimoine mondial de l'humanité[106]

    Quatre sites sont inscrits par l'UNESCO au Patrimoine Mondial : Saint-Émilion et sa judicature, le paysage viticole de l'île du Pico, le vignoble de la vallée du Haut Douro, tous deux au Portugal, et les terrasses viticoles de Lavaux, en Suisse.

    Musées de la vigne et du vin

    Les musées consacrés à la vigne et au vin sont présents dans les cinq continents. Leur but est d'exposer les objets de la préhistoire ou de l'antiquité consacrés à l'élaboration des premiers vins ou des vins antiques. Depuis les années 1950, ils se sont multipliés dans de nombreuses localités ayant eu une fonction viti-vinicole avant le phylloxéra ou qui ont réussi à la préserver. Ce sont des musées consacrés au matériel de vinification de l'époque, le plus souvent en y ajoutant des outils vignerons et les premiers appareils de traitement de la vigne. Ces expositions couvrent dans leur majorité une période entre le XVIIIe siècle et le XXe siècle[107].

    Confréries vineuses ou bachiques

    Confrérie de la Dive Bouteille de Gaillac : L'épreuve de la dégustation

    Les confréries bachiques sont des assemblées de professionnels et d’amateurs de vin, ayant pour objet la promotion des vins de la région qu’elles représentent. Les confréries actuelles datent toutes du XXe siècle, la plupart de sa seconde moitié, même si certaines peuvent justifier d'origines très anciennes. La première fut dénommée Antico Confrarie de Saint Andiu de la Galiniero, fondée en 1140 elle a été remise à l'honneur en 1968 à Béziers. Les autres plus anciennes sont la Jurade de Saint-Émilion, créée en 1199 et réactivée en 1948 par les vignerons de Saint-Émilion. Le XIVe siècle a vu la naissance du Consulat de la Vinée de Bergerac en 1352, confrérie refondée en 1954 par la profession à Bergerac ainsi que celle de la Commande majeure du Roussillon créée en 1374 par Jean Ier d'Aragon et à nouveau active à Perpignan depuis 1964. La Renaissance vit apparaître, en 1475, la Confrérie Saint-Vincent, dans l'Enclave des papes, elle a été recréée en 1978 par les vignerons de Visan, puis ce fut la naissance de la Confrérie de la Dive Bouteille fondée en 1529 et à nouveau active depuis 1968 à Gaillac. En Alsace ce fut tout d'abord la Confrérie Saint-Étienne datée de 1561 et remise en fonction en 1947 à Kientzheim, puis la Confrérie de la Corne qui apparut en 1586 pour renaître en 1963 sous l'impulsion des professionnels d'Ottrott. Au cours de l'époque moderne furent constitués, en 1685, dans le Comtat Venaissin, les Compagnons de Saint-Vincent qui a revu le jour en 1985 sous le nom de Confrérie des chevaliers du Gouste-Séguret grâce aux vignerons de Séguret, en Provence, la Confrérie de l’Ordre Illustre des chevaliers de la Méduse datée de 1690 et qui est à nouveau active depuis 1951 à Saint-Laurent-du-Var, enfin en 1735, le chevalier de Posquières fut l'initiateur d'un Ordre de la Boisson de la Stricte Observance qui a été remis en activité en 1968 à Nîmes par les vignerons des Costières[108],[109].

    Physiologie

    Effets négatifs

    Une consommation raisonnable de vin ne doit pas dépasser deux verres (soit 25 cl) par jour, moyenne fixée arbitrairement puisque cela est fonction du poids de la personne. Il a alors des effets bénéfiques[110]. Au-delà, le vin peut présenter des effets nocifs possibles pour la santé[111].

    Effets dus aux adjuvants et en particulier le plomb

    Chaulage du vin au sel de plomb pour édulcorer une vendange trop acide
    Gravure anonyme du XVe siècle

    L'effet le plus nocif du vin date de l'Antiquité, il n'est en rien lié au produit mais à un adjuvant, le plomb, ajouté sous la forme de sapa dans la Rome antique. Un historien du vin a analysé dans Les vins des papes d'Avignon et la colica pictunum du vicomte de Turenne[112], les conséquences de cette adjonction dans le vin médiéval. Le plomb, qui était utilisé pour édulcorer et rendre marchand nombre de vins verts et acides, laissait de lourdes séquelles. Il provoquait un empoisonnement, qui fut d'abord décrit sous le nom de colica pictonum : c'est le saturnisme[113].

    Édition à Genève de De Colica Pictonum de T. Tronchin en 1767

    Il fut courant dès l'Antiquité et certains auteurs avancent que cet empoisonnement fut l'une des causes de la décadence de l'Empire romain[113],[114],[115]. Selon les préceptes de Pline le Jeune et Columelle, non seulement les vins étaient traités aux sels de plomb pour les adoucir[116] mais en plus les canalisations d'adduction d'eau étaient en plomb[113] et les contenants en terre cuite servant au transport étaient enduites de plomb sur leur face interne pour les rendre étanches. Intoxication due au chaulage, puisqu'au cours du Moyen Âge, la substance la plus utilisée fut la chaux de plomb, ou rouille blanche, dissoute dans du vinaigre puis, pendant la Renaissance, la céruse, dite sucre ou blanc de plomb, et la litharge, oxyde de plomb ou minium, furent plus le plus souvent utilisées[116].

    Il fallut pourtant attendre 1473 pour dénoncer les dangers du « chaulage du vin ». Ce fut Nicolas Ellembourg, moine de l'abbaye bénédictine d'Ottobeuren qui fit cette relation[113]. Puis au siècle suivant, Jacques-Auguste de Thou décrivit pour la première fois les symptômes de l'empoisonnement : « Dès qu'un homme est attaqué, son corps devient comme paralytique : il a le visage pâle, l'esprit inquiet, des maux de cœur, des vomissements, un hoquet continuel, une soif ardente, une difficulté d'uriner, une douleur violente dans l'estomac, les intestins, les hypochondres, les reins ; il y en a même dont les pieds, les jambes & les mains deviennent paralytiques, après avoir été attaqués de convultions épileptiques[117]. » Ce fut François Citois, originaire de Poitiers et médecin du cardinal de Richelieu, qui lui donna le nom de colica pictonum, dans son traité De novo et populari apud Pictones doloro colica bilioso diatriba[113].

    Le dernier élément contenant du plomb fut la capsule étain/plomb. Celle-ci fut définitivement interdite à partir du pour éviter une migration de sels de plomb, toujours possible pour une bouteille couchée, à travers le liège du bouchon[118].

    Au restaurant À la Mie, par Henri de Toulouse-Lautrec

    Effets nocifs de l'éthanol

    L'éthanol présent dans le vin, selon des taux variant de 10 à 18 %, entraîne plusieurs syndromes liés à une consommation excessive. Au niveau du cerveau, il altère la survie neuronale et le maintien des connexions cérébrales ; au niveau du système digestif, il augmente le risque de cancers de la bouche et des voies aériennes supérieures, du cancer de l'œsophage et du cancer du colon ; il augmente aussi les risques de cancer du sein, d'autres cancers et provoque la cirrhose[119].

    Comme tout alcool, le vin pris en excès a des effets néfastes sur la santé de personnes ayant un taux facilement élevé de triglycéride (Hypertriglycéridémie). Il leur est conseillé de se contenter de boire un à deux verres par jour[120].

    Effets nocifs de l'alcool méthylique

    On trouve également dans le vin de l'alcool méthylique. Ce dernier est un puissant neurotoxique. Il en existe toujours à des doses variant de 35, pour le vin blanc, à 350 mg par litre pour certains vins rouges. Il provient de l'hydrolyse des pectines du raisin au cours de la fermentation. Certains cépages, plus que d'autres, ont tendance à produire de l'alcool méthylique. C'était le cas de tous les producteurs directs, résultat de l'importation de vignes américaines hybridées. L'exemple le plus connu était le noah, réputé produire un vin qui rendait fou, et donc la présence a été interdite dans les vignobles[121].

    Effets négatifs dus à la propagande

    Réservez le vin pour nos poilus

    Le vin fait partie des boissons alcoolisées et, de ce fait, peut conduire à l'alcoolisme. Facilement disponible, il a été employé comme coupe-faim et doté à tort d'une réputation de boisson aux vertus « viriles » : énergisante, dopante, excitante, etc. Les prises de positions officielles et publiques, en fonction des périodes, ont souvent utilisé une propagande frisant la désinformation. Il y eut, au cours de 1916, un concours des écoles en France pour soutenir les soldats au front. Le thème en était le vin, et l'affiche primée fut celle qui proclamait « Réservez le vin pour nos poilus ». La même année, le ministère de l'Agriculture finançait une campagne affirmant « Le vin chaud de l'arrière à l'avant... Nous vaincrons en le buvant »[122].

    À la fin de la Seconde Guerre mondiale, fleurit la statistique suivante : « Moyenne de vie humaine : 59 ans pour le buveur d'eau, plus de 65 ans pour le buveur de vin, 87 % des centenaires sont des buveurs de vin. Le vin, c'est le lait des vieillards »[122].

    Pourtant, comme l'affirmait Constant Bourquin : « Je vois un certain avantage et même un avantage certain à n'aimer le vin que par gourmandise et, par conséquent, à n'être point du tout attiré (et c'est mon cas) par l'alcool. S'il était possible qu'un bon vin fût l'équivalent de ce qu'il est sans contenir de l'alcool, sans hésiter, je serais amateur de ce vin-là. Or le vin n'est vin qu'en raison de sa teneur naturelle en alcool. Alors, je m'incline et me fais une raison. Sentiment que je pourrais exprimer à la façon d'Anatole France : Hélas, volontiers »[123].

    Effets positifs

    Usages du vin de l'Antiquité à la Renaissance

    Hippocrate, père de la médecine moderne, considérait que « Le vin est une chose merveilleusement appropriée à l'homme si, en santé comme en maladie, on l'administre avec à propos et juste mesure, suivant la constitution individuelle »[124]. Galien, son digne successeur, dans une lettre datée du , adressée à Marc Aurèle, lui rappelant qu'il avait soigné les gladiateurs dans sa jeunesse[125], dont il désinfectait les plaies au vin rouge[126] , lui prescrit « Au moins bois un peu de vin avant de te coucher, cela fait dormir et pourrait te dispenser de la thériaque »[127], et se citant en exemple, lui indique « J’irai me coucher, l’esprit en paix, le corps imbibé de vin d’Aquitaine, ma dernière trouvaille. Je te le conseille vivement, avec du miel et quelques épices. À coup sûr, c’est l'antidote contre nos soucis »[128].

    Portrait d'Arnald[us] de villa noua, gravure sur bois de la Chronique de Nuremberg, 1493

    Constantin l'Africain contribua à la réintroduction de la médecine de la Grèce antique dans l’Europe chrétienne. Ses traductions d’Hippocrate et de Galien furent les premières a donner au monde occidental une vue d’ensemble de la médecine antique[129]. Prenant exemple sur ces grands maîtres, Arnaud de Villeneuve, qui déclina le produit en vin cordial, à base de bourrache, mélisse et épices[130] ; vin aux coings, selon le recette de Dioscoride[131] ; vin romariné, dont « les propriétés sont admirables »[132] ; vin sauvage, à base de choux rouges et d'ortie pour soigner les plaies[133] ; vin d'extintion d'or dans lequel une feuille d'or est plongée quarante fois[134] ; vin râpeux, dans le moût duquel a été plongé du raifort et qui se prend en apéritif[135] ; vin d'euphraise, pour les yeux[136] ; vin de campanule[137], vin de sauge[138], vin hysopique[139], vin de fenouil[140], vin anisé[141], vin au chiendent[142], vin dyamon, valant pour la reproduction[143] ; vin de chardon[144], et vin de girofle[145].

    Arnaud de Villeneuve se plut à constater que « Le vin est merveilleux pour les mélancoliques, les colériques et les cardiaques, pour ceux qui ont des problèmes au niveau du foie, de la vessie, de la circulation et particulièrement des artères. Le vin guérit de la dépression, il apporte la joie en ramenant l'homme à la raison et calme le rythme cardiaque. Il soulage une brutale élévation de température et même une fièvre prolongée. À ceux qui en font usage, il donne une attitude raisonnable de l'âme et il les fait rajeunir par la volonté de Dieu »[146]. En sa qualité de médecin, Arnaud de Villeneuve concocta toute une série de vins médicinaux : vin cordial, à base de bourrache, mélisse et épices[130], vin aux coings, selon le recette de Dioscoride[131], vin romariné, dont « les propriétés sont admirables »[132], vin sauvage, à base de choux rouges et d'ortie pour soigner les plaies[133], vin d'extintion d'or dans lequel une feuille d'or est plongée quarante fois[134], vin râpeux, dans le moût duquel a été plongé du raifort et qui se prend en apéritif[135], vin d'euphraise, pour les yeux[136], vin de campanule[137], vin de sauge[138], vin hysopique[139], vin de fenouil[140], vin anisé[141], vin au chiendent[142], vin dyamon, valant pour la reproduction[143], vin de chardon[144] et vin de girofle[145].

    Théophraste montre clairement que le thériclée utilisé pour consommer le vin est une calice, lorsqu'il parle du térébinthe dans Histoire des Plantes, expliquant qu'on fait des calices appelés « thériclées », que l'on ne peut distinguer de ceux de terre. Selon Théophraste, c'est le potier de terre corinthien Thériclès, contemporain d'Aristophane, qui imagina cette sorte de récipient.

    François Rabelais, reçu Docteur en la Faculté de médecine de Montpellier venta les vertus thérapeutiques du vin en notant que « Le jus de la vigne clarifie l'esprit et l'entendement, chasse tristesse, donne joie »[124].

    La conception hygiéniste du vin

    Le vin est divin Vin sacré, nourriture sainte, que vous faite à l'extérieur, on se les met dedans

    Louis Pasteur a été l'un des fondateurs d'une tradition hygiéniste en France avec la publication, en 1866, de ses Études sur le vin où il écrit « le vin de France aliment, c'est-à-dire le vin naturel, peut être, à bon droit, considéré comme la plus saine, la plus hygiénique des boissons ». Cette phrase, qui fait du vin un aliment, justifiait sa place dans la civilisation occidentale[147]. Cette tradition puisait, en effet, ses racines dans l’originalité du christianisme et son concept de la transsubstantiation à travers le symbole « Ceci est mon sang »[148].

    Le vin est un aliment
    Flamme postale des années 1930

    Alors que le catholicisme avait abandonné la communion sous les deux espèces, le pain et le vin, sa remise à l'honneur liturgique fut l'une des raisons du succès du protestantisme. Mais les adeptes de la religion réformée ne militèrent jamais pour sa consommation laïque[148]. Alors que ce ne fut le cas dans les pays hispanophones qui glorifièrent le vin avec la Oración del Borracho[149].

    L'idée que « le vin, c'est la santé » va s'imposer entre la première et la seconde guerre mondiale. Elle va s'ancrer dans la conscience collective surtout dans les années 1930. Des ouvrages, comme celui d'Édouard Barthe La réhabilitation du vin par la Faculté de Médecine. Ses qualités alimentaires et thérapeutiques lui donnèrent une base scientifique[147].

    Le gouvernement soutint cette initiative à travers ses flammes postales sur le courrier et par une commande faite, en 1933, par le ministère de l'agriculture à Leonetto Cappiello, dans le cadre d'une campagne publicitaire pour les vins de France « Buvez du vin et vivez joyeux ». Cette affiche montre un couple heureux sur une carte de France débordante de raisins[147].

    La découverte du resveratrol

    Du champagne/foie gras…
    … au french paradox

    L'importance du vin pour la santé a été relancée par la découverte qu'il contient des substances, comme les polyphénols, qui ont un effet bénéfique. Parmi eux, le resveratrol a fait l'objet de nombreuses études démontrant que grâce à sa présence, le vin protégerait du cancer, aurait un effet neuroprotecteur et ralentirait le vieillissement cellulaire. Enfin, il améliorerait la santé et la survie de souris suivant un régime riche en calories[122],[150].

    Plusieurs groupes de recherches débattent encore de l'effet du resveratrol sur l'allongement de l'espérance de vie et certaines entreprises ont déjà commencé sa commercialisation[151],[152].

    Des travaux scientifiques ont démontré que la mortalité par atteintes cardio-vasculaires était relativement plus faible chez les Français (premiers consommateurs de vin au monde) ainsi que dans d'autres pays méditerranéens par rapport aux autres pays industrialisés[122]. Ce phénomène est une des composantes du paradoxe français[153]. Les polyphénols se retrouvent également dans d'autres aliments où ils ne sont pas associés à l'alcool : jus de raisins rouges, fruits rouges, certains légumes, thé et cacao. Les méditerranéens sont, de fait, de gros consommateurs de fruits et de légumes. Des travaux plus récents sur le « régime crétois » vont dans ce sens[154].

    Cependant, selon leurs détracteurs, l'effet bénéfique d'une consommation modérée de vin et plus généralement d'alcool, avancé par plusieurs études, pourrait provenir d'une erreur méthodologique consistant à ranger les anciens alcooliques devenus abstènes dans la catégorie des abstinents. Les études qui ne font pas cette erreur ne retrouvent pas d'effet positif d'une consommation modérée d'alcool, ni sur le cancer ni sur les maladies cardiovasculaires[155]. Au contraire une consommation même modérée d'alcool serait un facteur de risque pour de nombreux cancers[156]. Mais pour ce qui est du risque cancérigène sur la partie haute de l'appareil digestif, on peut comprendre que plus les boissons sont concentrées en éthanol, plus le risque peut être important.

    À ces allégations critiques, Louis Orizet avait répondu préventivement : « La perfidie des allusions qui alimentent la campagne anti-vin rend suspecte la sincérité dans l'erreur, qu'en raisonnable buveur de vin, je serais généreusement tenté d'accorder aux œnophobes de toute obédience »[157], et l'œnologue de conclure : « Dans leur hantise, les hygiénistes s'obstinent à comparer l'alcool contenu dans le vin à l'alcool distillé. S'ils ont, l'un et l'autre, le même pouvoir calorifique, leur nocivité (au-delà d'une certaine dose) ne saurait être comparée[158]. »

    Vin et cuisine

    Le lapin agile, symbole de vin et cuisine

    Le mariage vin et cuisine remonte à l'Antiquité. Il va traverser le Moyen Âge, s'enrichir à la Renaissance et devenir un véritable classique de nos jours. On doit distinguer dans cette alliance la cuisine du vin et la cuisine au vin qui ont été et restent les deux façons d'utiliser les apports qualitatifs du vin en gastronomie.

    Cuisine du vin

    Dès l'Antiquité le conditum paradoxum et le defrutum sont des adjuvants culinaires essentiels dans la cuisine romaine[159]. Leurs héritiers sont les confits et gelées de vin[160]. On retrouve en Espagne, arrope[161] et arrop i talladetes[162], en Italie, sapa[160], vinaigre balsamique[163], vincotto[164],[165] et vino cotto[160], en Turquie, pekmez[166], en France, confit de vin[167], raisiné bourguignon[168],[169], vin cuit[170].

    Le chabrot

    Nombre de pratiques héritées du Moyen Âge et de la Renaissance ont perduré. La découverte des auteurs antiques vantant les « vins doux comme le miel », les fruits nouveaux rapportés des échelles du Levant puis des Amériques ont enrichi la gamme gustative des vins jusqu'à nos jours. Restent le garhiofilatum[171] et l'hypocras[172] pour la partie médiévale. Le marsala à l'œuf[173], le vin chaud[174], le vin d'épines[175] et le vin sucré[176] qui en sont issus. Viennent ensuite la marquisette[177], la sangria[178] et le zurracapote[179] qui font appel aux fruits. Le melon de Cavaillon au Beaumes-de-Venise[180] s'inscrit dans cette mouvance avec une origine sans doute médiévale. En sont très proches la soupe aux fruits rouges[181], un dessert et la soupe champenoise[182], un apéritif, tous deux d'origine plus récente. Mais se distingue entre tous le chabrot[183].

    Les sauces constituent le dernier volet du vin cuisiné. On peut les subdiviser en trois. Celles où dominent la tomate comme la raïto[184], la sauce bolognaise[185], la sauce chasseur[186] et la sauce « entre Sambre et Meuse »[187]. Viennent ensuite les sauces au vin et à l'échalote avec la sauce au porto[188], la sauce bordelaise[189],[190], la sauce bourguignonne[191], la sauce au vin rouge[192] et la sauce au vin muscat[193]. Autre méthode avec une liaison au beurre qui se retrouve dans la sauce beurre rouge[194], sauce lyonnaise[195] , la sauce madère[196] et la sauce Robert[197]. Fait bande à part avec de la gelée de groseille, des épices, des zestes d'agrumes et son porto, la sauce Cumberland[198]. Enfin arrive la marinade qui utilise tant le vin rouge que le vin blanc, en association avec des légumes et des aromates[199],[200].

    Cuisine au vin

    L'utilisation du vin en cuisine couvre une gamme de mets importante. Elle se retrouve dans les soupes, entrées, poissons, coquillages, fruits de mer, volailles, viandes, abats, gibiers, légumes, farineux, champignons, fromages et desserts.

    Pour les soupes existent deux grands classiques : la marmite dieppoise[201] et la soupe de poissons à la sétoise[202]. Les entrées sont plus diversifiées avec la mousse de foie de canard au porto[203] ou la terrine de foie gras au sauternes[204], viennent ensuite les œufs à la façon bourguignonne avec les œufs en meurette[205] ou champenoise avec son œuf poché au champagne[206],[207], tous ces mets peuvent s'accompagner de pain au vin rouge[208].

    Moules à la provençale

    La liste des poissons cuisinés au vin est longue. On relève la bourride à la sétoise[209], le catigot d'anguilles[210], la matelote d'anguille[211], la lamproie à la bordelaise[212] et le maquereau au vin blanc[213], viennent ensuite les poissons de rivière avec la pauchouse[214] et la truite à la vauclusienne[215]. Il en est de même avec les coquillages et fruits de mer dont beaucoup s'accommodent au vin blanc. Se sont fait une renommée le civet de langouste[216],[217], les coquilles Saint-Jacques à l'albariño[218], l'écrevisse à la bordelaise[219], le homard à l'américaine[220], les huîtres chaudes au champagne[221], les moules marinières[222] et les moules à la provençale[223].

    Nombre de viandes nécessitent d'être cuisinées au vin rouge généralement. Parmi les volailles, c'est le cas du Coq au vin[224] qui se décline en coq au vin jaune[225], coq au riesling[226] ou coq au vin de chanturgue[227], on remarque aussi le poulet à la cacciatore[228],[229] et le poulet au marsala[230] en Italie, le Poulet Marengo[231], recette française concoctée au-delà des Alpes, mais aussi le poulet Gaston Gérard[232] et le poulet sauce rouilleuse[233]. Les abats ne sont pas en reste avec les diots[234], le foie de veau à la bordelaise[235], les pieds paquets[236], le pied de porc à la Sainte-Menehould[237], les manouls de La Canourgue[238], la pouteille[239], le trenèl[240], les tripoux[241] et le tablier de sapeur[242].

    Bœuf bourguignon

    Les viandes de bœuf se taillent une part importante avec l'agriade saint-gilloise[243], les alouettes sans tête[244],[245], le bœuf bourguignon[246], le braisé au barolo[247], les nombreuses daubes dont la daube avignonnaise[248], la daube comtadine[249], la daube niçoise[250], la daube provençale[251] ou la gardianne[252]. Viennent ensuite les étouffées dont l'escaoudoun landais[253], l'estouffat catalan[254], l'osso buco[255], le stufato à la pavesane[256] et la stufato de mouton[257]. Le Portugal cuisine un gigot d'agneau à la poêle[258] et la Californie un jambon à la californienne[259]. Le vin sert lui-même d'élément de cuisson dans la fondue au vin rouge[260] ou la fondue vigneronne[261]. Les gibiers ne sont pas en reste avec les civets[262], la compotée de lièvre[263], les ortolans à la provençale[264], mets d'un autre âge, la perdrix aux palourdes[265] ou le salmis de palombe[266].

    Sabayon au champagne

    Légumes et féculents sont aussi susceptibles d'être cuisinés au vin, comme la choucroute[267], le baeckeoffe[268], la poêlée montagnarde[269], les haricots rouges à la vigneronne[270],[271],[272] et le risotto[273]. Il en est de même pour les champignons avec la croûte aux morilles[274], la daube de cèpes[275] et le ragoût de truffes[276],[277].

    Les fromages eux-mêmes font un mariage gastronomique avec le vin. Ce sont des mets montagnards et pour la plupart alpins comme le berthoud[269], la croûte au fromage[269], la fondue au fromage[278] ou le Mont d'Or chaud[279]. Les desserts ont fait à leur tour usage du vin à l'exemple de la compote madédonienne[280], des croûtes au vin[281], des pêches à la Capri[282], du gâteau au vin blanc[283] et du gâteau au vin rouge, originaires d'Alsace[284], de la poire à la beaujolaise[285], du sabayon au champagne[286], de la tarte au vin[287], du tiramisu[288], du toast Hawaï[289], qui nous vient d'Allemagne, de la trifle[290], originaire de Grande-Bretagne, et de la zézette de Sète[291].

    Le vinaigre de vin

    Le vinaigre est le nom que l'on donne au produit de la fermentation acide (ou acétique) que l'on fait subir au vin généralement rouge[292]. Ce liquide contient de l'acide acétique, obtenu par oxydation de l'éthanol, l'alcool contenu dans le vin. Si le vinaigre de vin blanc a une couleur jaunâtre, celui de vin rouge garde une robe rouge. Outre l'acide acétique, le vinaigre conserve tous les principes fixes et les sels présents dans les vins[292].

    Afin d'éponger une surproduction de vin en France au début du XXe siècle, il a été décrété que les vinaigres devaient avoir un taux d'alcool supérieur à 6°, excepté en Alsace. Fin XXe siècle, cette obligation a été abrogée. Les vinaigres aigres-doux qui étaient très courants ont donc été longtemps interdits. Le vinaigre de vin contient de l'acétylméthylcarbinol (acétoïne - CH3-CO-CHOH-CH3), formé au cours de la fermentation alcoolique. Il est présent dans les vins à des doses moyennes de 10 mg/l et variant de 2 à 18 mg/l. En fait, il provient de l’oxydation enzymatique du butane-2,3-diol.

    Autrefois, le vinaigre était utilisé pour ses propriétés antiseptiques ou dans la fabrication de « vinaigres médicinaux » et de « vinaigres distillés aromatiques ». Une légende veut qu’Antoine Maille, ancêtre du fondateur de la marque du même nom, ait enrayé la peste de Marseille, en 1720, avec son vinaigre des quatre voleurs, qui était fabriqué à partir de vinaigre de vin[293].

    Vin et religion

    Initiation bachique à la Villa des Mystères de Pompéi

    Le vin et la religion, depuis la plus haute antiquité, ont des rapports fort étroits. Plante revêtant un aspect très austère l'hiver, son débourrage spectaculaire au printemps fait que la vigne a été très tôt associée à la renaissance de la vie après la mort, thème majeur de la mythologie dyonisiaque et chrétienne[294]. Il a été et reste un élément important des pratiques rituelles et sacrificielles. En Grèce, il fut à la fois l'objet d'un culte et un symbole de la culture. Les Mystères célébrés en l'honneur de Dionysos donnèrent naissance au théâtre. Rome eut des rapports plus conflictuels avec Bacchus, dieu du vin, et les bacchanales. Cette cérémonie religieuse, qui tournait à l'orgie, fut un temps interdite. La sacralisation du vin, sang de Dieu, n'intervint qu'à travers le christianisme. Et ce n'a point été le cas dans le judaïsme où il est objet de sacrifice et de bénédiction ni dans l'islam où il est à la fois objet d'interdiction et de répulsion mais aussi la récompense suprême au paradis[295]. Le vin, breuvage d'exception, a suscité toute une symbolique. Elle est liée à la vigne qui, après avoir donné une abondante vendange, gage de félicité, semble mourir en hiver pour renaître au printemps. Symbole de résurrection et de vie éternelle, le vin qu'elle produit peut être à la fois bienfaisant bu à faible dose, et devenir redoutable bu avec excès[296].

    Vin et culture

    Falstaff, héros shakespearien et grand amateur de xérès

    Le vin et la culture forment un couple indissociable. Depuis la plus haute Antiquité des artistes ont cherché et trouvé, dans ce breuvage considéré comme un don des dieux, leur inspiration et affirmé leur talent. Le vin a tenu et tient dans les arts plastiques une place importante tant dans la poterie, la peinture et la gravure, la sculpture que plus récemment dans la philatélie et la marcophilie. Il en est de même dans les arts descriptifs. Il est d'ailleurs en Europe occidentale, grâce à Dionysos et à ses Mystères, à l'origine du théâtre, la littérature lui a toujours rendu un hommage appuyé. Les plus grands compositeurs de musique classique et d'art lyrique l'ont intégré dans leurs œuvres. Il a servi de thème ou de sujet de prédilection dans le 7e Art. Et bien sûr une multitude de chansons célèbrent ses vertus à tel point que la chanson à boire fournit depuis des siècles des refrains inoubliables[297].

    Comme l'expliquait Michel Bouvier : « L'homme a créé le vin, il y a bien longtemps, à partir du fruit de la vigne et il a été si fier de son invention qu'il en a fait non seulement une partie importante de son alimentation, mais qu'il l'a intégré dans sa religion, ses traditions, ses plaisirs et même sa culture »[298].

    Vin dans la vie

    Proverbes et dictons sur le vin

    Gravure de Jacques Laignet, vers 1660

    Chaque pays, chaque région, chaque terroir a accumulé au fil du temps toute une série d'aphorismes en forme de courtes maximes ayant valeur de réflexion morale. Parmi les plus connus, se peuvent être cités :

    • « À bon vin, point d'enseigne »[299]
    • « Pour que le vin fasse du bien aux femmes, il faut que ce soit les hommes qui le boivent »[300].
    • « Le vin est ce qu'il y a de plus civilisé au monde »[299].
    • « Il y a deux choses qui gagnent à veillir, le bon vin et les amis »[301].
    • « Le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons »[299].
    • « Il est bien sage, il met de l'eau dans son vin »[302].
    • « Mettre de l'eau dans son vin, c'est faire de la fausse monnaie »[301].
    • « Le vin, c'est plus qu'une œuvre d'art, c'est une œuvre d'amour »[303].
    • « Le vin donne du courage aux timides, du verbe aux taciturnes, de l'esprit à tous »[303].
    • « Le vin c'est le lait des vieillards »[299].
    • « En vin est vertu cachée »[304]
    • « Le bon vin réjouit le cœur de l'homme (Bonum vinum laetificat cor hominis) »[305].

    Vin dans la toponymie

    Coulanges-la-Vineuse, carte Cassini

    Les références au vin dans les noms de lieux sont rares mais significatives. C'est le cas de La Vineuse, en Saône-et-Loire, dont la forme la plus ancienne est Vinoza, attestée en 993-1143. Elle dérive du latin vinum (vin) auquel a été accolé le suffixe -osa[306]. On trouve aussi avec le qualificatif vineuse, les communes de Coulanges-la-Vineuse, dans l'Yonne, Faye-la-Vineuse, en Indre-et-Loire, la Roche-Vineuse, et à nouveau en Saône-et-Loire. Simon-la-Vineuse est une ancienne commune de Vendée qui a existé de 1828 à 1971. Elle avait été créée par la fusion de La Vineuse et Le Simon. Elle est maintenant rattachée à la commune de Sainte-Hermine[307].

    Le département de l'Isère tient une place à part avec Vignieu (Viniacus), attesté dès le IXe siècle[308], Vinay (Villa Vinaico) et Saint-Martin-le-Vinoux (S. Martini de Vinos), répertoriés au XIe siècle[309],[310] ainsi que Charavines (Charavinarium), au XVe siècle[311].

    D'autres toponymes sont liés soit à la vendange, soit à la conservation des vins en cave et plus rarement aux taxes perçues sur le vin. Dans l'Hérault se trouve Vendémian (Vendemianum, 1171) et dans l'Aude, Vendémies (Vendemiis, 1232), commune aujourd'hui rattachée à Limoux, qui tirent leur origine d'un homme latin Vendemius, le vendangeur[312]. Toujours dans l'Aude, la commune de Vinassan, dont les plus anciennes formes connues sont Viniacum (899) et Vinariacum (1195), indiquent que ce domaine fut celui du vigneron Vinacius, variété de Vinatius[309].

    Le Cellier (Cellarium, 1050), en Loire-Atlantique, Cellier-du-Luc, en Ardèche et Celliers (de Cellaris, 1170), dans la Savoie, aujourd'hui intégré à la commune de La Léchère, sont tous trois issus de latin cellarium, endroit où étaient entreposés vivres et amphores de vin[313]. Dans le Vaucluse, sur la commune de Saint-Pierre-de-Vassols, se trouvent deux hameaux dénommés Souquette et Souquetons. C'était là que le décimateur se faisait verser le droit de souquet, impôt sur le vin[314].

    En Allemagne, on peut découvrir plusieurs Winzenheim (de) (approximativement : village de vignerons) ainsi que deux Wintzenheim en Alsace, tandis qu'en Italie, dans la province de Bolzano, plusieurs noms de communes sont liées à la route du vin parmi lesquelles Caldaro sulla Strada del Vino, Termeno sulla Strada del Vino, Magrè sulla Strada del Vino, Cortaccia sulla Strada del Vino, Cortina sulla Strada del Vino et Appiano sulla Strada del Vino. En Espagne, dans l'île de Ténérife, la plus grande des îles Canaries, il existe Icod de los Vinos[315] et au Portugal, au nord de Lisbonne, près de Pombal, Figuiero dos Vinhos[316].

    Au Canada, il existe les Vinemount Falls, à Hamilton (Ontario)[317]. Aux États-Unis, South Vinemont, est une petite ville de 2 000 habitants, dans le Comté de Cullman, en Alabama[318].

    Vin dans les jeux

    Joueur de cottabe, v. 510 av. J.-C., musée du Louvre

    Le cottabe (en grec ancien κότταϐος / kóttabos, étymologie obscure[319]) est en Grèce antique un jeu pratiqué lors des banquets ou encore dans les établissements de bains. Réputé venir de Sicile[320], il consiste en un détournement ludique de la libation effectuée au début de chaque banquet : dans une libation, on verse quelques gouttes de vin sur le sol en invoquant le nom d'une divinité, principalement Dionysos. À l'origine, pour le cottabe, on verse le reste de sa coupe de vin en invoquant la personne aimée. Par la suite, la pratique se transforme en jeu : l'objectif est alors de jeter le reste de vin (λάταξ / látax) dans un bassin, posé par terre ou sur une table, toujours en prononçant le nom d'une personne aimée. Si les gouttes de liquide atteignent effectivement la coupe, c'est un heureux présage. Outre le présage, le gagnant au cottabe remporte souvent un petit lot : œuf, pomme, gâteau, coupe[321], voire un baiser[322]. La peinture sur vases montre que le jeu se pratique en tenant une anse du kylix (coupe plate) par un ou deux doigts, les autres doigts étant arrondis « à la manière des joueurs de flûte[323] ». Le poignet est plié[324] ; le lancer se fait par rotation de ce dernier plutôt que par mouvement du bras entier, comme pour le lancer du javelot[325]. L'adresse ne suffit pas : il est important de réussir un lancer souple[326], de bonne tenue[327], pour tout dire beau[328].

    Jeu de l'outre, mosaïque romaine du musée de Berlin

    Le Jeu de l'Outre a été pratiqué depuis la plus haute Antiquité dans le pourtour du bassin méditerranéen. Les Grecs s'y adonnaient durant les Dionysies rurales attiques, le second jour des fêtes de Dionysos que l’on appelait Ascolia (askôlia), l’askôliasmos, un concours dont le but était de rester le plus longtemps en équilibre sur une outre en peau de bouc emplie de vin et enduite de suif. En Italie, ce jeu était pratiqué lors des Consualia, fête donnée en l'honneur de Consus, divinité italique et chtonienne, identifiée ensuite à Neptune-Poséidon. Virgile mentionna ce jeu dans ses Géorgiques (II, 384). Les joueurs devaient faire trois sauts sur l'outre en frappant à chaque fois des mains[329]. C'est ce que montre une mosaïque provenant d'Ostie et conservée dans les collections du Berliner Museum. De jeunes athlètes nus sont observés par les femmes et les dieux. Un a déjà chuté, l'autre se prépare à sa tentative[330].

    Il fut implanté en Provence lors de la colonisation romaine et resta populaire jusqu'à l'époque moderne. Connu sous le nom d'« ouire boudenfla » ou « saut du bouc », il est cité dans Mireio par Frédéric Mistral qui fait dérouler ce concours dans les Arènes de Nîmes. Il est attesté aussi à Velaux, à Avignon, lors de la Fête de la Paix qui se déroula le 17 brumaire, an IX, à Caderousse, et à Auriol où il eut lieu lors des festivités de Saint-Pierre en 1844. Le vainqueur gagnait l'outre pleine de vin[329].

    Participants arrosés à la Batalla de Vino à Haro

    Pour les festivités de saint Pierre, chaque 29 juin, se déroule à Haro, dans la région de La Rioja, une Bataille du Vin. Elle débute par un défilé qui réunit la population locale. Chacun a revêtu une tenue blanche et arbore un foulard rouge autour du cou. Sous la conduite du premier magistrat de la cité, tous se dirigent munis de gourdes et de bouteilles pleines de vin rouge vers les falaises de Bilibio, où un office est célébré à l'ermitage de saint Félix. Après cette messe, la bataille commence. Elle consiste à s'arroser copieusement de vin de la tête aux pieds, jusqu'aux douze coups de midi. Elle se termine alors par un encierro entre la place de la Paix et les arènes[331],[332]. Cette bataille fait partie des Fiestas de Interés Turístico Nacional en Espagne.

    La fête des Pailhasses de Cournonterral, dans le département de l’Hérault, se déroule chaque mercredi des Cendres. Seuls les habitants du village et quelques invités privilégiés peuvent y participer. Pour éviter tout malentendu, les forces de l’ordre interdisent même l’accès à Cournonterral l’après-midi. Durant trois heures, les Pailhasses donnent la chasse aux Blancs à travers les rues, en s’efforçant de les salir à coup de peilles (littéralement « serpillières ») imbibées de lie de vin. Mais toute personne passant par là est considérée comme participant au jeu et peut être salie. À la fin de la période, les ex-Blancs attrapés sont carrément plongés dans des cuves remplies de lie. Les Blancs ont cependant l’initiative puisque ce sont eux qui provoquent en quelque sorte les Pailhasses qu’ils croisent sur leur chemin. À l’origine, les Pailhasses étaient les habitants de Cournonterral et les Blancs ceux d’Aumelas, mais désormais chacun choisit le camp auquel il veut se joindre. Résurgence médiévale ou païenne, la fête des Pailhasses permet d’évacuer les frustrations éventuelles entre villageois et tout le monde peut ainsi entamer le Carême[333].

    Vin et politique

    Bibliographie

    • Yves Renouil (sous la direction), Dictionnaire du vin, Éd. Féret et fils, Bordeaux, 1962
    • Organisation internationale de la vigne et du vin, Lexique de la vigne et du vin, avec une préface du baron Pierre Leroy de Boiseaumarié, Éd. Ceuterick, Louvain, 1963.
    • Le Bihan, J. C., Cultiver sa treille bio, Mens : Terre Vivante Éditions, 2011, 162 p.
    • Raymond Dumay, Guide du vin, Éd. Stock, Paris, 1967.
    • Pierre Androuet, Le vin dans la religion et Le vin dans l'art, p. 137-143, in Charles Quittanson et François des Aulnoyes, L'élite des vins de France, no 2, Éd. Centre National de coordination, Paris, 1969.
    • Bibiane Bell et Alexandre Dorozynsky, Le livre du vin. Tous les vins du monde, sous la direction de Louis Orizet, Éd. Les Deux Coqs d'Or, 29 rue de la Boétie, 75008, Paris, 1970.
    • Alexis Lichine, Encyclopédie des vins et des alcools de tous les pays, Éd. Robert Laffont-Bouquins, Paris, 1984, (ISBN 2-221-50195-0).
    • Max Rives, Les origines du vignoble, in La vigne et le vin, numéro hors série trimestriel de Science & Vie, no 155, septembre 1986, pp. 12-19, (ISSN 0151-0282)
    • Jean-Luc Berger, Les filières de la vinification, in La vigne et le vin, numéro hors série trimestriel de Science & Vie, no 155, septembre 1986, p. 72-79, (ISSN 0151-0282)
    • Colette Navarre, L'œnologie, Éd. J. H. Baillière, (Technique et Documentation - Lavoisier), Paris, 1988, (ISBN 2852064316)
    • Sopexa, Vins et spiritueux de France, Éd. Le Carrousel, Paris, 1989, (ISBN 2907504002)
    • Jean-François Gautier, Histoire du vin , Presses Universitaires de France, collection Que sais-je?, no 2676, 1996, (ISBN 2-13-046145-X)
    • André Tchernia et Jean-Pierre Brun, Le vin romain antique, Éd. Glénat, Grenoble, 1999, (ISBN 2723427609)
    • Arnaud de Villeneuve, Tractarus de Vinis, adapté par Yves Lainé et Danièle Blanc, traduit par Catherine Lonchabon, Éd. Conseil Général de Vaucluse, 1999.
    • Léglise, M. (1999) Les méthodes biologiques appliquées à la vinification et à l'œnologie Éd. Le Courrier du livre, tome 1, 170 p.
    • Léglise, M. (1995) Les méthodes biologiques appliquées à la vinification et à l'œnologie Éd. Le Courrier du livre, tome 2, 195 p.
    • Pierre Galet, Dictionnaire encyclopédique des cépages, Hachette Livre, (ISBN 2-0123633-18)
    • André Dominé : Le Vin, éditions Place des Victoires, Paris, 2000, 928 pages, (ISBN 2844591086)
    • Jean-François Gautier, Idées reçues sur Le Vin, éditions Le Cavalier Bleu, Paris, 2001, (ISBN 2-84670-012-5)
    • Hugh Johnson, Une histoire mondiale du vin, Éd. Hachette Pratique, Paris, 2002, (ISBN 2012367585)
    • Jean-François Gautier, Le Vin, de la mythologie à l'œnologie, éditions Féret, Bordeaux, 2003, (ISBN 2-902416-84-9)
    • Julien Lefour, Comment les cépages de tradition française deviennent des vins californiens ?, Communications, no 77, 2005, 16 p. (Centre Edgar Morin - EHESS). Consultable et téléchargeable gratuitement sur le site Persée
    • Patrick E. McGovern, Ancient Wine: The Search for the Origins of Viniculture. Oxford: Princeton University Press, 2007 (ISBN 0-691-12784-0).
    • Jean-Pierre Saltarelli, Les vins des papes d'Avignon et le colica pictunum du vicomte de Turenne., Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, t. 127, 2007.
    • Kilien Stengel, Le Traité du vin en France : Traditions et Terroir, Éditions Sang de la Terre, 2013. (ISBN 978-2869853102)
    • Kilien Stengel, Œnologie et crus des vins, Éditions Jérôme Villette, 2008. (ISBN 2865470083)
    • Michel Bouvier, Le vin, c'est toute une histoire, Jean-Paul Rocher Éditeur, Paris, 2009, (ISBN 2917411230[à vérifier : ISBN invalide])
    • Amancio Tenaguillo y Cortázar (Dir.), Le vin dans ses œuvres, CEPDIVIN Éditeur, Talence, 2006, (ISBN 978-2-9522695-1-3) www.cepdivin.org/VinOeuvres/vinoeuvres.html
    • La Sicilia del Vino, di S. Barresi, E. Iachello, E. Magnano di San Lio, A. Gabbrielli, S. Foti, P. Sessa. Fotografia Giò Martorana, Giuseppe Maimone Editore, Catania 2003

    Annexes

    Sur les autres projets Wikimedia :

    Articles connexes

    Notes et références

    Notes

    1. La définition légale (Source : Règlement du Conseil du portant organisation commune du marché vitivinicole) remonte à la « loi Griffe » du 14 août 1889, complétée en 1924 et 1973 qui exclut toute adjonction à l'exception de l'ajout de résine pour le retsina et de sucres pour les vins de type champagne (La définition légale du vin).
    2. Et hors de celui-ci, alak en tagalog, şarap en turc, putaojiu 葡萄酒 en chinois, Nbet خمر en arabe, etc.
    3. Les grains de raisins apyrènes ne contiennent aucun pépin.
    4. L'huile de pépins de raisin peut être extraite et faire l'objet d'une industrie annexe.
    5. Des traces, plus ou moins importantes, peuvent être le résultat soit des traitements de la vigne, soit du moût, soit du contact avec le récipient vinaire.
    6. Pectine vient du grec pêktós qui signifie figé ou coagulé.
    7. Les matières colorantes se rencontrent aussi dans les cépages teinturiers au niveau de la pulpe.
    8. Liégeoise, dite à Huy lîdjwèse ou grossè ponse, à l'origine 1,28 litre, ensuite de 75 à 80 cl, actuellement 75 cl
    9. Dans le cas où la solution Tetra Pak économiserait 9 % d’espace (valeur théorique atteinte en comparaison avec un rangement hexagonal), on stockerait dans un même volume 10 % de plus de liquide en Tetra Pak qu’en bouteilles.

    Références

    1. Online Etymology Dictionnary
    2. a et b Journal du CNRS
    3. (en) Rod Phillips, Une courte histoire du vin, 2001
    4. a et b André Tchernia et Jean-Pierre Brun, op. cit., p. 6.
    5. Laboratoire CNRS / EHESS / universités Toulouse-II et III
    6. Alexis Lichine, op. cit., p. 715.
    7. Hugh Johnson, op. cit., p. 15.
    8. Hugh Johnson, op. cit., p. 17.
    9. « Arménie : Des archéologues affirment avoir trouvé les restes du plus vieux cerveau humain », sur Nouvelles d'Arménie Magazine, (consulté le ).
    10. a b c d e et f RFI.fr/science
    11. a b c et d BBC.co.uk
    12. a b c et d Figaro avec AFP
    13. a b c d e f g et h Nouvelles d'Arménie
    14. a b et c France2.fr
    15. H. Barnard et coll., Chemical evidence for wine production around 4 000 BCE in the Late Chalcolithic Near Eastern highlands, Journal of Archaeological Science, 2010
    16. Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Privat, Toulouse, 2007 (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 79.
    17. Bibiane Bell et Alexandre Dorozynsky, op. cit., pp. 18-19.
    18. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] : Chant VII (467-475)
    19. le vin offert par un prêtre cicone au chant IX, 195-196
    20. Hugh Johnson, op. cit., p. 35.
    21. Bibiane Bell et Alexandre Dorozynsky, op. cit., p. 30
    22. a et b Vinification en Grèce néolithique
    23. Boissons et civilisations en Afrique, par Alain Huetz de Lemps, pp. 283-284, 2001
    24. Champollion in Mélanges scientifiques et littéraires de Malte-Brun
    25. a et b Le vin rouge de l'Égypte antique
    26. Le plus ancien village agricole de France par Jean Courtin sur le site www.futura-sciences.com
    27. Sylvain Gagnière et Jacky Granier, Les stèles anthropomorphes du Musée Calvet d'Avignon, Gallia-Préhistoire, T. VI, 1963, Une nouvelle sculpture chalcolithique à Avignon : la stèle anthropomorphe du quartier de la Balance, Mémoires de l'académie de Vaucluse,1965-1966, pp.35-51, Nouvelles stèles anthropomorphes chalcolithiques de la vallée de la Durance, Bulletin de la Société Préhistorique Française, LXIV, n° 3, 1967, Catalogue raisonné des stèles anthropomorphes chalcolithiques du Musée Calvet d'Avignon, Éd. Musée Calvet / Aubanel, 1976, Nouvelle stèle anthropomorphe néolithique trouvée près de Goult (Vaucluse), Mémoires de l'Académie de Vaucluse, T. X, 1977-1978.
    28. Beginning of viniculture in France
    29. Un'origine etrusca per il vino francese
    30. Max Rives, op. cit., p. 16.
    31. C. Lagrand, La céramique pseudo-ionienne dans la moyenne vallée du Rhône, Cahiers Rhodaniens, X, 1963
    32. R. Pernoud, Le bas-relief de Cabrières d'Aigues et l'art gaulois, Gazette des Beaux-Arts de Paris, 1980, vol. 96, no 1341, pp. 101-104
    33. Robert Bedon et Alain Malissard, La Loire et les fleuves de la Gaule romaine et des régions voisines, Université de Limoges, Cæsarodunum, XXXIII, XXXIV, 2001
    34. Edoardo Micati, Les pressoirs en plein champ de la province de Pescara (Italie) in L'architecture vernaculaire, t. 33 (2010-2011), consulté le 13 avril 2010.
    35. Amândio Galhano, Une région délimitée, une appellation d'origine : le vinho verde, Éd. Comissâo de viticultura da regiâo dos vinhos verdes, Porto, 1986.
    36. « Congresso Lagares, pilas y lagaretas »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ) à Labastida, province d'Alava
    37. Michel Bouvier, Cuves vinaires en Vaucluse, Archéologie de la vigne et du vin, Actes du Colloque 1988, Paris, 1990, (Cæsarodunum 24), pp. 57-70.
    38. La cave gallo-romaine du Mas des Tourelles
    39. Variabilité des températures dans le vignoble de vinho verde, Universités de Rennes et de Porto
    40. a et b PhilippeTestard-Vaillant (CNRS) Les cépages les plus cultivés au monde
    41. Constant Bourquin, Connaissance du vin, Éd. Marabout services, Verviers, 1976, p. 22.
    42. Tableau de millésimes
    43. Château d'Yquem, Histoire de millésimes
    44. Une verticale de 28 millésimes au château d'Yquem
    45. a et b Julien Lefour, Comment les cépages de tradition française deviennent des vins californiens ?, Communications, no 77, 2005, 16 pp. (Centre Edgar Morin - EHESS). Consultable et téléchargeable gratuitement sur http://www.persee.fr
    46. a et b Publicité pour une chaîne de distribution bio, in Libération, 3 octobre 2008
    47. Le Bihan, J. C., Cultiver sa treille bio, Mens : Terre Vivante Éditions, 2011, p. 4
    48. http://www.stop-gluten.com/vin-bio-gluten/
    49. « Charte d'approche d'élaboration des vins « nature » » publiée par l'Association des vins naturels début 2010.
    50. a et b Les vendanges sur le site www.oedony.fr
    51. Évolution du temps des vendanges sur le site institut-rhodanien.com
    52. Joël Richard, J. R. Clément et A. Srhiyeri, Zonage et modification du climat : Évolution des dates de vendange, ITV France, Pôle environnement
    53. (fr) Service technique Inter Rhône, « Évolution de la date de vendange à Châteauneuf-du-Pape de 1945 à 2003. », Climat, CNRS (consulté le )
    54. a et b Du temps et des vendanges
    55. Joël Richard, Évolution du cycle végétatif et des dates de récoltes, Le Progrès agricole et viticole, 2009, vol. 126, no 5, p. 111-119
    56. Définition de l'œnologie
    57. Jean-Pierre Chabanne, Le vin, une boisson hygiénique à mieux connaître, Cépages Magazine no 33, septembre 1991, p. 22.
    58. a b c d e f g et h Jean-Pierre Chabanne, op. cit., p. 22.
    59. Jean-Pierre Chabanne, op. cit., p. 23
    60. a et b Colette Navarre, op. cit., p. 131.
    61. Colette Navarre, op. cit., p. 132.
    62. a et b Jean-Luc Berger, op. cit., p. 76.
    63. a et b Jean-Luc Berger, op. cit., p. 77.
    64. Jean-Luc Berger, op. cit., p. 78.
    65. Colette Navarre, op. cit., p. 149.
    66. Colette Navarre, op. cit., p. 150.
    67. Colette Navarre, op. cit., p. 153.
    68. a et b Colette Navarre, op. cit., pp. 154-155.
    69. Colette Navarre, op. cit., p. 156.
    70. Vinification des vins de glace
    71. Wine Institute: consommation de vin par habitant et par pays
    72. Au XIVe siècle à la Cour des papes d'Avignon, elle était de 750 litres par personne et par an (Jean-Pierre Saltarelli, Les vins des papes d'Avignon, Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, t. 127, 2007, p. 73).
    73. (en) American Association of Wine Economists (AAWE), « Splendide Mendax : False label claims about high and rising alcohol content of wine », AAWE working paper,‎ , p. 1 à 39 (lire en ligne)
    74. Base de données de la FAO, accès du 14 novembre 2006
    75. a et b FAOSTAT Statistiques de production
    76. FAO stast
    77. [1]
    78. [2]
    79. a et b FAO
    80. (en) : USDA Foreign Agricultural Service : Le marché du vin en Chine, août 2009 publié sur Globaltrade.net
    81. a et b Nicole Hanot et Norbert Théâtre, Petite histoire de la vigne et du vin
    82. Lire une étiquette sur le site de Viniflhor
    83. Revue des œnologues et des techniques vitivinicoles et œnologiques, Bourgogne-Publications, , p. 58
    84. Pascale Scheromm, Quand le raisin se fait vin, Éditions Quae, , p. 146
    85. « Le vin rouge passe au verre », (consulté le )
    86. Achille Larive, Le Moniteur Vinicole. Journal de Bercy et de l'Entrepôt, no 7, mercredi 6 octobre 1856, pp. 1-2.
    87. Blida au paragraphe verres à dégustation
    88. Le Blida
    89. Verre INAO noir
    90. Les Impitoyables
    91. Gamme des verres Impitoyables
    92. La découverte d'un Stradivarius, verre à dégustation, par Susan Tomes
    93. Jean-Pierre Saltarelli, Cépages Magazine, no 46, novembre/décembre 1993. p. 2.
    94. chez Riedel
    95. Condition de production des vins AOC
    96. Condition de production des AO-VDQS
    97. Condition de production des vins de pays : procédure d'agrément
    98. Formation à la dégustation à l'Université du vin de Suze-la-Rousse
    99. Giancarlo Bossi, La degustazione del vino, Il Tematico, no 17, octobre 1998, Trévise. p. 96.
    100. a b et c Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône
    101. Charte de qualité des caveaux de dégustation de la vallée du Rhône
    102. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil de service
    103. Les exigences de la charte de qualité d'Inter Rhône : Accueil d'excellence
    104. J. Robinson, The Oxford Companion to Wine, Oxford University Press 2006, p. 255, (ISBN 0-19-860990-6)
    105. Virbila, S. Irene. Tasting the Fruit of the Italian Vine, The New York Times, 19 juin 1988.
    106. Les Paysages culturels viticoles
    107. Michel Bouvier, op. cit., p. 135.
    108. Jean-Paul Branlard, 101 Confréries de France et autres associations gourmandes - Éditions Eska - 2002 (ISBN 2747203522)
    109. Robert Bailly, Confréries vigneronnes et ordres bachiques en Provence - Édisud - 1988 (ISBN 2857443439)
    110. Docteur Michel de Logeril, Alcool et santé
    111. (en) Negative sides wine consumption, sur le site templeofwine.com
    112. Les vins des papes d'Avignon et la colica pictunum du vicomte de Turenne sur le site Refdoc, consulté le 24 mai 2010.
    113. a b c d et e Jean-Pierre Saltarelli, op. cit., p. 81.
    114. L'Empire romain et le saturnisme
    115. « Le saturnisme a-t-il contribué de façon significative à la chute de l'Empire romain ? » in Pharmacy in History, no 27, 1985, p. 86, avec réponse positive de Jérome Nriagus et réponse négative de John Scarborough.
    116. a et b Jean-Pierre Saltarelli, op. cit., p. 80.
    117. Jacques-Auguste de Thou, Histoire de mon temps, t. VI, 1572, p. 537.
    118. Collectage des capsules de plomb avant le 1er janvier 1993
    119. Maladies liées à l'alcool sur le site ama.lu
    120. Escès de triglycéride ou hypertriglycéridémie sur le site sante.planet.fr
    121. Pierre Charnay et Jules Tourneau, Le guide pratique de la dégustation, Éd. Le Petit Futé
    122. a b c et d Norbert Latruffe, Le vin, un breuvage hors du commun
    123. Constant Bourquin, Connaissance du vin, Éd. Marabout services, Verviers, 1976, p. 104.
    124. a et b Les pouvoirs du vin depuis l'Antiquité consulté le 24 juin 2010
    125. « Lettre de Galien à Marc Aurèle, Rome, 4 janvier 175, p. 13. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ) consulté le 24 juin 2010
    126. Bruno Halioua, Histoire de la médecine, Éd. Masson, Paris. consulté le 24 juin 2010
    127. « Lettre de Galien à Marc Aurèle, Rome, 4 janvier 175, p. 16. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ) consulté le 24 juin 2010
    128. « Lettre de Galien à Marc Aurèle, Rome, 4 janvier 175, p. 18. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )consulté le 24 juin 2010
    129. Constantine the African consulté le 24 juin 2010
    130. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 13.
    131. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 17.
    132. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 19.
    133. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 23.
    134. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 25.
    135. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 28.
    136. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 29.
    137. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 30.
    138. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 31.
    139. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 32.
    140. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 34.
    141. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 35.
    142. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 40.
    143. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 42.
    144. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 43.
    145. a et b Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 44.
    146. Arnaud de Villeneuve, op. cit. p. 12.
    147. a b et c Amancio Tenaguillo y Cortázar, De Pasteur au "French Paradox" et à la loi Evin
    148. a et b « Le vin et les religions du Livre »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    149. La Oración del borracho
    150. Joseph A. Baur, Kevin J. Pearson, Nathan L. Price, Hamish A. Jamieson, Carles Lerin, Avash Kalra, Vinayakumar V. Prabhu, Joanne S. Allard, Guillermo Lopez-Lluch, Kaitlyn Lewis, Paul J. Pistell, Suresh Poosala, Kevin G. Becker, Olivier Boss, Dana Gwinn, Mingyi Wang, Sharan Ramaswamy, Kenneth W. Fishbein, Richard G. Spencer, Edward G. Lakatta, David Le Couteur, Reuben J. Shaw, Placido Navas, Pere Puigserver, Donald K. Ingram, Rafael de Cabo and David A. Sinclair. Resveratrol improves health and survival of mice on a high-calorie diet. Nature. 2006. 444;7117:243-400
    151. Life extension web site
    152. Pour revue : Baur et Sinclair, 2006 Nat. Rev. Drug Discov. 5, pp. 493-506 (juin 2006)
    153. Le French Paradox, Maurice Legoy
    154. « Le secret des Crétois »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    155. (en) Moderate alcohol use and reduced mortality risk: Systematic error in prospective studies, Kaye Middleton Fillmore, William C. Kerr, Tim Stockwell, Tanya Chikritzhs, Alan Bostrom, Addiction Research & Theory, vol. 14, Issue 2 April 2006, pp. 101-132
    156. (fr) Communiqué du 11 décembre 2007 de l'Institut National du Cancer
    157. Louis Orizet, Les vins de France, Presses Universitaires de France, 1964, p. 96.
    158. Louis Orizet, Les vins de France, Presses Universitaires de France, 1964, p. 97.
    159. Elena González-Blanco Garcia, El vino en la cocina. Historia, tradición y originalidad en ligne
    160. a b et c Moût, saba, sapa, defrutum, caroenum, arrop, mosto cotto, raisiné, vino cotto, vin cuit
    161. Arrope
    162. Arrop i talladetes
    163. (en)(it) Site officiel du Consorzio Produttori de Aceto Balsamico Tradizionale di Modena
    164. (it) Vincotto, dolce nettare
    165. (it) Vincotto, nome geografico abbinato
    166. Le pekmez
    167. Confit ou gelée de vin
    168. Raisiné bourguignon
    169. Le raisiné bourguignon
    170. Vin cuit de Provence
    171. Garhiofilatum sur Wine-presse Info
    172. « Hypocras »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    173. Cremovo - Marsala à l'œuf
    174. Vin chaud
    175. Trouspinette ou vin d'épines noires
    176. Jean-Pierre Saltarelli, Les Côtes du Ventoux, origines et originalités d'un terroir de la vallée du Rhône, A. Barthélemy, Avignon, 2000, (ISBN 2879230411)
    177. Marquisette
    178. Sangria sur le site Tertulia Andaluza
    179. Le zurracapote
    180. Chronique de Frédéric Zégierman
    181. Michel Receveur, Provence des papes, coll. Traditions culinaires des régions, Éd. Saint-Honoré, Books & Cooks International, Paris, (ISBN 2905245247)
    182. Soupe champenoise
    183. Faire chabrot : description par François Mauriac
    184. La raïto
    185. Sauce bolognaise
    186. Sauce chasseur ou sauce grand veneur
    187. Sauce « entre Sambre et Meuse »
    188. Sauce au porto
    189. Sauce bordelaise
    190. Salsa bordalesa
    191. Sauce bourguignonne
    192. Sauce au vin rouge
    193. Sauce au vin muscat
    194. Beurre rouge
    195. Sauce lyonnaise
    196. Sauce madère
    197. Sauce Robert
    198. Charles Hermann Senn, Book of Sauces, 1915 en ligne
    199. Marinade au vin rouge
    200. Marinade au vin blanc
    201. Marmite dieppoise
    202. Soupe de poissons à la sétoise
    203. Mousse de foie de canard au porto
    204. Terrine de foie gras au sauternes
    205. « Œufs en meurette de Bernard Loiseau »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    206. Raymond Dumay, op. cit., p. 342.
    207. Œufs pochés au champagne
    208. Pain au vin rouge
    209. Bourride sétoise
    210. Catigot d'anguilles à la gardianne
    211. Matelote d'anguille
    212. Lamproie à la bordelaise
    213. Maquereau au vin blanc
    214. Pauchouse
    215. Filets de truites à la vauclusienne
    216. Raymond Dumay, op. cit., p. 341.
    217. Civet de langouste
    218. (es) Vieiras al albariño sur le site www.cocinando-en-mi-isla-amarilla.com
    219. Écrevisses à la bordelaise
    220. Homard à l'américaine
    221. Huîtres au champagne
    222. Moules marinières
    223. Moules à la provençale
    224. Coq au vin
    225. Poularde au vin jaune et aux morilles
    226. Recettes de coq au riesling
    227. Coq au vin de chanturgue
    228. Poulet à la cacciatore
    229. Poulet à la cacciatore ou poulet chasseur
    230. Poulet au marsala et aux champignons
    231. Recettes du poulet Marengo
    232. Poulet à la Gaston Gérard sur le site creusot.net
    233. Élie Agrafeil, Les amis des côtes de Buzet, no 1, 1963.
    234. « La cuisine des Savoyards », sur cris23.free.fr (consulté le )
    235. Foie de veau à la bordelaise
    236. Pieds paquets à la provençale
    237. Pieds de porc de Sainte-Menehould
    238. Manouls de La Canourgue
    239. Pouteille
    240. Les trenèls
    241. Le tripoux
    242. Tablier de sapeur
    243. Agriade saint-gilloise
    244. Alouettes sans tête
    245. Alouettes sans tête belge et provençale
    246. « Bœuf bourguignon de Bernard Loiseau »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    247. Braisé au barolo
    248. Daube avignonnaise
    249. Daube d'agneau aux olives et au vin blanc par Joël Rebuchon
    250. Daube niçoise
    251. Daube à la provençale
    252. Gardianne de taureau
    253. Escaoudoun = bouillie de maïs
    254. Estouffat catalan
    255. Osso buco
    256. Stufato à la pavesane sur le site de la Confraternita del salame varzi
    257. Pecora stufata
    258. Gigot d'agneau à la poêle ou perna de carneiro no tacho
    259. Jambon californien
    260. Fondue vigneronne au vin rouge
    261. Fondue vigneronne au vin blanc
    262. Lexicographie du civet sur le site du centre national des ressources textuelles et lexicales CNRTL
    263. Compotée de lièvre
    264. Ortolans à la provençale d'Alexandre Dumas
    265. Perdiz com Amêijoas na Cataplana ou perdrix aux palourdes
    266. Salmis de palombe
    267. Choucroute
    268. Baeckeoffe
    269. a b et c Recettes savoyardes
    270. Raymond Dumay, op. cit., p. 347.
    271. Définition vigneronne
    272. Haricot rouge
    273. Risotto
    274. Croûte aux morilles
    275. Daube de cèpes
    276. Raymond Dumay, op. cit., p. 348.
    277. Ragoût de truffes
    278. Fondue au fromage
    279. Boîte chaude ou fondue au Mont d'Or
    280. Madeleine Othonin-Girard, op. cit., p. 306.
    281. Madeleine Othonin-Girard, op. cit., p. 302.
    282. Madeleine Othonin-Girard, op. cit., p. 301.
    283. Gâteau au vin blanc
    284. Gâteau au vin rouge
    285. Poires au vin
    286. Sabayon au champagne
    287. Tarte au vin
    288. Tiramisu
    289. Betty Bossi, Toast Hawaï
    290. (en) Trifle
    291. Zézette de Sète
    292. a et b Dictionnaire des altérations et falsifications des substances alimentaires médicamenteuses et commerciales avec l'indication des moyens de les reconnaitre, de Alphonse Chevallier et Jean Baptiste Alphonse Chevallier, publié par Béchet jeune, 1854, p. 519
    293. Ibid., p. 521
    294. Jean-Robert Pitte, À la table des dieux, Fayard, , p. 252
    295. Pierre Androuet, op. cit., p. 137.
    296. Michel Bouvier, op. cit., p. 95
    297. Pierre Androuet, op. cit., p. 140.
    298. Michel Bouvier, L'homme et le vin, Éd. Le Léoprd d'Or, Paris, et Muséum d'Histoire naturelle, Lyon, 1994, p. 5. (ISBN 2902913168)
    299. a b c et d Site technique et pédagogique du Lycée viticole de Champagne
    300. Michel Bouvier, op. cit., p. 107.
    301. a et b Michel Bouvier, op. cit., p. 108.
    302. Le mariage, gravure vers 1660
    303. a et b Michel Bouvier, op. cit., p. 109.
    304. Michel Bouvier, op. cit., p. 110.
    305. Dictionnaire des citations
    306. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968, p. 1958.
    307. « Fusion de Simon-la-Vineuse et de Sainte-Hermine »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    308. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968, p. 1953.
    309. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, ibid, p. 1957.
    310. Albert Dauzat et Charles Rostaing, ibid, p. 1915.
    311. Albert Dauzat et Charles Rostaing, ibid, p. 1741.
    312. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968, p. 1949.
    313. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Ibid., p. 1736.
    314. Jean-Pierre Saltarelli, Les Côtes du Ventoux, origines et originalités d'un terroir de la vallée du Rhône, A. Barthélemy, Avignon, 2000, p. 120.
    315. (fr) Histoire de Icod de los Vinos consulté le 18 mai 2010.
    316. (pt) Site officiel de Figuiero dos Vinhos consulté le 18 mai 2010.
    317. (en) Hamilton, capitale mondiale des cascades consulté le 18 mai 2010.
    318. (fr) Site officiel de South Vinemont consulté le 18 mai 2010.
    319. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Paris, Klincksieck, 1999 (édition mise à jour), 1447 p. (ISBN 978-2-25203-277-0) à l'article κότταϐος.
    320. Anacréon préservé par Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne) (427d).
    321. Athénée (666a-f, 667d et 668c-d).
    322. Athénée (666d).
    323. « ἀυλητικώς / aulêtikốs » ; Antiphane préservé par Athénée 667a).
    324. « ἀπ’ ἀγκύλης / ap’ ankúlês » ; Antiphane préservé par Athénée (667c).
    325. « ἀγκυλητός / ankulêtós » ; Antiphane préservé par Athénée (667c).
    326. « ὑγρῶς / hygrỗs » ; Athénée (479e).
    327. « εὐσχημόνως / euskêmónôs » ; scholie de Lucien, Lexiphane (3).
    328. « καλῶς / kalỗs » ; Athénée (782c).
    329. a et b Fernand Benoit, La Provence et le Comtat Venaissin, arts et traditions populaires, Éd. Aubanel, Avignon, 1992, (ISBN 2700600614), p. 325.
    330. Michel Bouvier, op. cit., p. 59.
    331. (en) « Grapes of mirth ou Les raisins de la joie », The Telegraph, Telegraph Media Group Limited,‎ (lire en ligne)
    332. Wine battle in Haro
    333. Les pailhasses de Cournonterral sur le site pailhasses.com


    Modèle:Lien AdQ Modèle:Lien BA Modèle:Lien BA