Antiquité
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v. 3400-3200 av. J.-C (invention de l'écriture) |
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L'Antiquité (du latin antiquus signifiant « antérieur, ancien ») est une époque de l'histoire. Classiquement, elle couvre la période allant de l'invention de l'écriture, vers 3400-3200 av. J.-C., jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident, en 476. Elle couvre l'Europe, l'Asie occidentale et le Nord de l'Afrique.
Par le développement ou l'adoption de l'écriture, l'Antiquité succède à la Préhistoire. Certaines civilisations de ces périodes charnières n'avaient pas d'écriture, mais sont mentionnées dans les écrits d'autres civilisations : on les place dans la Protohistoire. Le passage de la Préhistoire à l'Antiquité s'est donc produit à différentes périodes pour les différents peuples.
De la même manière, dans l'historiographie occidentale, l'Antiquité précède le Moyen Âge qui précède lui-même l'Époque moderne. Cette périodisation n'est pas forcément adaptée hors du monde occidental et vouloir l'appliquer nolens volens n'a pas grand sens.
La majorité des historiens estiment que l'Antiquité commence dans la seconde moitié du IVe millénaire avant notre ère (v. 3500−3000 av. J.-C.) avec l'invention de l'écriture en Mésopotamie et en Égypte. Ces deux civilisations fondent les premiers États et les premières villes, puis développent des royaumes territoriaux de plus en plus stables et étendus, ces phases de croissance étant interrompues par des périodes de division et d'instabilité. L'Égypte antique se forge dès le début autour du principe idéal d'une monarchie unifiée, dominant toute la vallée du Nil et s'étendant au-delà pour obtenir les ressources dont elle a besoin.
Le premier développement de la Mésopotamie se fait en particulier autour de sa région la plus méridionale, le pays de Sumer, au IIIe millénaire av. J.-C., où se constituent notamment l'écriture cunéiforme qui sera reprise par de nombreux pays du Proche-Orient ancien, et une culture savante qui sert également de référence même longtemps après sa disparition en tant qu'entité culturelle (autour de la fin du même millénaire). Son héritage est préservé et prolongé au millénaire suivant par des peuples parlant une langue sémitique, l'akkadien, qui coexistaient avec elle jusque-là, finalement rassemblés autour de la monarchie de Babylone. Plus au nord émerge dans la seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C. une autre puissance mésopotamienne, l'Assyrie. Aux marges de ce premier monde antique se trouvent la civilisation de l'Élam dans le sud-ouest de l'Iran, et celle des Hittites au cœur de l'Anatolie. À la même époque, le Nouvel Empire égyptien porte la puissance de ce pays à son apogée.
Après une phase de reflux marqué à la fin du IIe millénaire av. J.-C., de nouvelles entités ethniques et culturelles se forment à partir du moule antérieur, en particulier en Syrie et au Levant (Araméens, Phéniciens, Philistins, Israélites). Au début du Ier millénaire av. J.-C., l'Assyrie pose les bases d'un empire qui domine progressivement la majeure partie du Moyen-Orient. Lui succède à la fin du VIe siècle un empire de Babylone, dont la conquête par les Perses en 539 av. J.-C. marque la fin de la domination mésopotamienne. L'empire perse s'étend plus loin que ses prédécesseurs, intégrant notamment l'Égypte, qui n'était pas parvenue à restaurer sa puissance passée.
L'Antiquité classique, qui va d'environ 776 av. J.-C. (date supposée des premiers Jeux olympiques) jusqu'à la crise de l'Empire romain du IIIe siècle (au plus tard jusqu'en 284 avec l'avènement de Dioclétien), est traditionnellement la période de référence de l'Antiquité, celle des civilisations grecque et romaine classiques. Elle est en particulier marquée dans sa première partie par l'émergence de la civilisation grecque antique puis le rayonnement culturel d'Athènes, et sa rivalité avec Sparte, la résistance des deux aux tentatives d'hégémonie perse. Le rayonnement de la culture grecque s'étend avec la conquête de l'empire perse par le roi macédonien Alexandre le Grand, qui marquent le début de la période hellénistique, durant laquelle des dynasties gréco-macédoniennes dominent les pays des plus anciennes civilisations antiques.
Dans l'ouest du monde méditerranéen, l'Italie passe au même moment sous le contrôle de la République romaine, qui étend ensuite sa domination sur toutes les rives de la Méditerranée, soumettant les royaumes hellénistiques, et s'imprégnant profondément de culture grecque. À la fin du Ier siècle, Rome devient une monarchie, l'empire romain, qui connaît son apogée au IIe siècle (la pax romana), avant de connaître une période d'instabilité interne et de menaces extérieures au IIIe siècle face à un nouvel empire perse à l'est et aux raids de peuples « barbares » sur sa frontière nord.
La date de fin de l'Antiquité est débattue et imprécise. La déposition du dernier empereur romain d'Occident en 476 est un repère conventionnel pour l'Europe occidentale, mais d'autres bornes peuvent être significatives de la fin du monde antique. Mais la notion d'Antiquité tardive s'est imposée depuis les années 1970, définissant une période à cheval entre l'Antiquité et le haut Moyen Âge conventionnels, connaissant de profonds changements politiques, économiques et culturels, avec la christianisation, qui amène par exemple une redéfinition de l'héritage classique, et plus largement donne un poids croissant au fait religieux. Elle se prolonge au moins jusqu'à la conquête musulmane (au plus tard en 800).
Contours et définitions
[modifier | modifier le code]La notion d'« Antiquité »
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La notion d'une époque historique désignée comme l'Antiquité a des racines anciennes : au Haut Moyen Âge les mots latins antiquus ou antiquitas peuvent désigner la période gréco-romaine, puis en italien chez Dante en 1303-1308 le terme antico désigne les périodes pré-chrétiennes, et Boccace désigne par antichità une période historique. En français, le terme « antiquité » désigne une période historique chez Montaigne (v. 1580). Mais il s'agit en général de désignations vagues, et à ces périodes les termes d'« antiques » et d'« antiquités » sont avant tout employés à propos d'œuvres d'art anciennes, dignes d'être collectées et imitées, le cadre chronologique et culturel n'étant affiné que progressivement. L'antiquaire français Bernard de Montfaucon publie en 1719 L'antiquité expliquée et représentée en figures qui prend pour objet les œuvres d'art grecques et romaines jusqu'à la fin du IVe siècle. En allemand coexistent deux termes pouvant servir à désigner une période « antique », Altertum et Antike. Les travaux fondateurs de Johann Joachim Winckelmann sont décisifs pour l'histoire de l'art antique, avec une approche historique reposant sur l'étude des styles. Puis à la fin du XVIIIe siècle, avec notamment avec Auguste et Friedrich Schlegel qui étendent l'approche de Winckelmann à la littérature, se répand le concept d'une période « antique », par opposition à une époque « moderne », qui en vient finalement à désigner la culture antique (et plus particulièrement sa littérature), puis la période des civilisations grecque et romaine, souvent sous la forme de la paire « Antiquité classique » (allemand klassisches Altertum, anglais Classical Antiquity). Peu après, Friedrich August Wolf oppose cette Antiquité classique à l'Antiquité « orientale », qu'il juge inférieure, et forge le concept de « sciences de l'Antiquité » (Altertumswissensschaft). La notion d'Antiquité en tant qu'époque historique s'impose progressivement au XIXe siècle, d'abord chez les historiens de l'art, puis en histoire littéraire et enfin dans les études historiques en général. L'idée d'« Antiquité » en tant que période historique est bien établie au début du XXe siècle, au moins à partir des années 1920. L'émergence de cette notion s'accompagne de celle des grandes autres périodes historiques, à partir de la Renaissance en particulier : le Moyen Âge et l'époque moderne. Avec Christoph Cellarius autour de 1700, la césure entre période ancienne et médiévale est située durant la période qui va de Constantin à la fin de l'Empire romain. Puis, sous les Lumières c'est la conversion de Constantin, marquant le passage de l'ère païenne à l'ère chrétienne, qui est plus spécifiquement vue comme la rupture entre les deux. Mais la question de savoir où placer la limite reste discutée (voir plus bas)[1],[2],[3].
Cette périodisation de l'histoire qui se met en place en Europe après la fin de l'époque médiévale repose souvent sur des critères moraux, qui conduisent progressivement à l'idéalisation de l'Antiquité gréco-romaine, par contraste avec le « Moyen Âge » perçu sous un jour négatif, comme une période intermédiaire et obscure marquée par la décadence et le déclin des connaissances. Par contraste, le début de l'époque moderne marque une « Renaissance », grâce à la redécouverte des savoirs de la période antique. Cette opposition résulte en partie de l'approche des Humanistes de la première modernité qui se considéraient comme les artisans de la revivification des arts et des sciences. Ce sont surtout les accomplissements culturels de l'époque gréco-romaine (ces deux cultures étant alors généralement non distinguées) qui sont alors mis en avant[2]. Ce découpage est surtout critiqué dans son approche du Moyen Âge, défini par la négative et vu comme une période intermédiaire, une sorte d'« Âge sombre » de la civilisation, conséquence d'une décadence, qui n'est plus vraiment opératoire au regard des évolutions de la recherche historique[4]. L'émergence de la notion d'« Antiquité tardive » est en partie destinée à résoudre ce problème en constituant une périodisation plus pertinente réunissant la fin de l'Antiquité et le début du Moyen Âge, au regard des évolutions sociales et culturelles[5].
L'étude de l'Antiquité
[modifier | modifier le code]L'histoire de l'Antiquité européenne s'appuie traditionnellement sur l'exploitation des textes hérités de l'Antiquité, en premier lieu ceux des historiens antiques (Hérodote, Thucydide, Tite-Live, Polybe, etc.), et plus largement toute la littérature grecque et latine qui a continué à être recopiée, donc le champ des « études classiques », qui prend en particulier son essor à partir de la Renaissance. Comme pour les autres périodes de l'histoire, l'histoire antique se constitue progressivement en champ d'étude autonome à partir de la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, avec la création de chaires académiques, de revues et séries de livres spécialisés, etc. tout en adoptant les principes de la discipline historique « scientifique » qui se mettent alors en place[6],[7],[8].
À côté de cela, l'histoire antique s’appuie grandement sur l'étude d'objets du passé antique (inscriptions, œuvres d'art, objets divers, ruines de bâtiments, etc.) et leur recherche et leur découverte constituent un aspect essentiel de la discipline. L'intérêt des humains pour les choses de leur passé lointain est présent dès l'Antiquité : des pharaons et prêtres égyptiens comme des monarques et savants babyloniens exhument des inscriptions de leurs aïeux, les copient et en analysent les caractéristiques ; des érudits chinois de la fin de l'Antiquité et d'après s'intéressent aux vases en bronze des premières dynasties, analysent leurs formes et inscriptions, et éditent et commentent les illustres auteurs du passé ; une même attitude envers les choses anciennes s'observe dans la Grèce et la Rome antiques (notamment dans les Antiquités de Varron), où on forge deux mots pour désigner les érudits s'adonnant à ces recherches : antiquitates et antiquarius, « antiquaire ». La caractéristique commune de ces hommes dans ces différentes civilisations sont d'être « des lettrés, capables de déchiffrer les écritures anciennes et qui collectionnent, souvent avec acharnement, des objets inscrits qu'ils s'efforcent, parfois avec succès, de dater et d'interpréter. » (Alain Schnapp). L'humanisme de la Renaissance européenne se caractérise par un intérêt nouveau pour les choses antiques, et donne un essor aux antiquaires. Elle concerne en priorité l'Antiquité gréco-romaine, mais s'étend aussi au passé des autres régions d'Europe, du Moyen-Orient et même de l'Amérique précolombienne que l'on découvre alors. Les antiquaires effectuent des classements typologiques des objets (monnaies, armes, inscriptions, éléments architecturaux, etc.), certains conduisent des fouilles qui préfigurent l'archéologie, et cherchent à dater et interpréter ce qu'ils découvrent[9]. Selon l'évolution tracée par A. Momigliano, c'est de la confrontation des travaux des historiens et des antiquaires que naît l'histoire antique, discipline fondée sur une confrontation entre sources écrites et vestiges matériels, soumis à une analyse critique de plus en plus pointilleuse afin de pouvoir mieux les exploiter pour produire un discours historique[10],[11],[12].
L'archéologie en tant que telle émerge à partir du XVIIIe siècle, de l'exploration des ruines antiques à Herculanum et Pompei, aussi en Égypte lors de l'expédition française, qui débouche sur l'achèvement du déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens par Jean-François Champollion, qui permet le développement de l'égyptologie. La discipline se développe au XIXe siècle et élargit son champ d'étude : exploration de sites classiques comme Delphes, Délos ou encore Olympie ; découverte des sites égéens pré-classiques avec les découvertes de Heinrich Schliemann à Troie et Mycènes, et d'Arthur Evans à Cnossos ; extension de l'égyptologie aux phases prédynastiques à la suite de Flinders Petrie[13] ; mise au jour des capitales assyriennes (Nimroud, Khorsabad, Ninive) qui amorcent la redécouverte de l'ancienne Mésopotamie, alors que le déchiffrement des écritures cunéiformes aboutit grâce à l'exhumation de nombreux textes, ce qui marque le début de l'assyriologie, l'étude de la Mésopotamie antique (et plus largement celle du Proche-Orient ancien) par les historiens. Les découvertes archéologiques deviennent donc indispensables pour l'étude de l'histoire ancienne[14].
Il n'empêche que pendant longtemps l'histoire antique reste vue comme l'apanage de l'historien (donc le spécialiste de l'étude des textes), l'histoire est considérée comme la discipline centrale, et les autres disciplines dont les travaux sont mobilisés dans la construction du discours historique sur l'Antiquité (archéologie, numismatique, philologie, etc.) sont vues comme des « sciences auxiliaires ». Cette vision des choses est remise en question par l'autonomisation plus marquée de ces disciplines (en particulier avec l'essor de la « nouvelle archéologie » dans les années 1970), et s'impose dans les dernières décennies du XXe siècle une nouvelle situation dans laquelle la primauté de l'historien n'est plus de mise en histoire ancienne. Cela se marque en France par l'adoption dans le milieu de la recherche de l'expression de « Sciences de l'Antiquité », permettant une approche pluridisciplinaire dans laquelle l'histoire n'est qu'une discipline parmi d'autres permettant de reconstruire le passé antique[15]. Le nombre limité de sources empêche néanmoins d'approcher de nombreux domaines des civilisations antiques[16].
L'histoire ancienne constitue dans le champ des études historiques une branche à part, qui a pu être décrite par certains de ses propres pratiquants comme « provinciale ». Parce qu'elle repose sur un nombre de sources écrites limité et a priori peu extensibles (du moins dans le contexte grec et romain), il est même arrivé par le passé qu'on prédise qu'elle toucherait un jour à ses limites. C'était sans compter sur la possibilité de jeter un regard neuf sur des textes connus depuis longtemps, et surtout sur l'apport des découvertes venant d'autres disciplines s'intéressant aussi aux périodes antiques[17].
La pratique de l'histoire ancienne requiert de plus une forme de dépaysement, notamment pour éviter l'écueil d'y plaquer des notions modernes sans discernement ou d'y chercher une forme de modernité qui n'en est pas en atténuant les spécificités des mentalités antiques (comme l'illustrent les débats sur la nature de la démocratie athénienne et ses similitudes et différences avec les démocraties modernes). Les civilisations antiques restent un monde différent, complexe à comprendre pour des gens contemporains[18]. Néanmoins, la barrière n'est pas forcément infranchissable, car, comme le soulignait Claude Nicolet en s'interrogeant sur les mentalités économiques de l'Antiquité, « les Anciens ne sont pas les Modernes, mais ils ne sont pas non plus des habitants d'une autre planète[19]. »
Les bornes de l'histoire antique
[modifier | modifier le code]Le début de l'Antiquité
[modifier | modifier le code]Traditionnellement, le début de l'histoire ancienne, et donc le début de l'histoire tout court, est placé avec l'apparition de l'écriture, qui donne accès aux sources écrites, qui sont le type de document qu'étudient en priorité les historiens. Plus largement, l'invention de l'écriture est considérée comme un des plus grands accomplissements de l'espèce humaine, qui marquerait selon certains l'entrée dans « la civilisation » (au sens culturel)[20]. Par suite, selon les régions du monde, le passage de la Préhistoire à l'Histoire se produit lorsque l'écriture est inventée ou adoptée.
Cela revient à dire, en l'état actuel de la documentation, que l'histoire débute lorsque des administrateurs d'Uruk en Basse Mésopotamie et d'Abydos en Égypte commencent à inscrire des signes pictographiques sur des tablettes d'argile et des poteries, quelque part vers 3400-3200 avant J.-C. Néanmoins, les positions actuelles des spécialistes de cette période, sans remettre en cause la césure majeure qui a lieu à ce moment-là, sont de mettre l'emphase sur les changements politiques et sociaux que reflète l'apparition de l'écriture (apparition de l'État et des villes, développement de l'administration, etc.), plutôt que sur ce développement en lui-même. Ces phénomènes sont apparus grâce à l'apport des découvertes archéologiques qui restent primordiales pour connaître les sociétés mésopotamienne et égyptienne de ces périodes[21],[22].
Pour les civilisations connues par des textes de peuples voisins mais n'ayant elle-même pas adopté l'écriture, on parle parfois de « protohistoire ». Cela concerne notamment la Gaule avant la conquête romaine.
La fin de l'Antiquité
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Traditionnellement la fin de l'Empire romain d'Occident en 476, point d'orgue de la « décadence de l'Empire romain », marque la fin de l'Antiquité. La chute de Rome, qui s'accompagne d'autres événements marquants (notamment sa prise par les Goths en 410), est sur le plan symbolique quelque chose de très important, qui a suscité une grande quantité d'études réinterprétant sans cesse ce phénomène, qui n'a pas fini de faire réfléchir[23]. Pour marquer la fin de l'Antiquité, d'autres dates antérieures ont pu être proposées, comme l'Édit de Milan de 313 qui autorise le Christianisme, ou bien la fondation de Constantinople en 330, ou encore la partition de l'Empire romain en deux en 395. Mais comme vu plus haut, depuis l'entre-deux guerres au moins les historiens ont commencé à remettre en cause l'importance sur le plan historiographique du déclin de l'Empire romain d'Occident. Ils ont mis en évidence une période d'Antiquité tardive[5] qui s'étend au-delà de l'année 476 — l'importance de l'événement qu'est la chute de Rome de 476 ayant du reste été très minimisée par les recherches récentes[24],[25] — et établit une continuité de la culture antique jusqu'à l'avènement de l'Islam, couvrant alors la première partie du « haut Moyen Âge » du découpage chronologique traditionnel. L'Antiquité tardive est depuis devenue une période historique à part entière. Elle s'achève au plus tard autour de 800 de notre ère[26].
Sources
[modifier | modifier le code]Les sources particulièrement mobilisées par les spécialistes de l'histoire ancienne sont :
- des sources littéraires, notamment les travaux d'historiens antiques tels qu'Hérodote, Thucydide, Polybe, Tite-Live, etc., mais plus largement l'ensemble de la production littéraire gréco-romaine (poésie, philosophie, géographie, sciences, théologie, correspondance privée, etc.) qui a été transmise jusqu'à l'époque moderne[27], également la Bible et la littérature en hébreu et araméen anciens ; ces sources dites « secondaires » sont en revanche quasiment absentes pour les civilisations du Proche-Orient ancien, dont l'histoire doit être reconstituée par des sources « primaires »[28] ;
- des sources épigraphiques, des textes retrouvés sur des sites antiques[29],[30] : les inscriptions sur pierre retrouvées sur les sites antiques, qui constituent une source importante pour l'Antiquité gréco-romaine, mais qui sont également présentes dans les autres civilisations antiques ; les ostraca, écrits sur tessons de poteries ou éclats de calcaire, constituent une autre source écrite importante ; les textes sur tablettes d'argile, essentiellement les centaines de milliers de tablettes cunéiformes, qui couvrent une vaste gamme de sujets (gestion, administration, religion, sciences, littérature, éducation, correspondance officielle et privée, etc.) et constituent l'essentiel de la documentation écrite provenant des civilisations du Proche-Orient ancien[31] ;
- des sources papyrologiques (textes écrits sur papyrus)[32],[33] : il s'agit d'une source importante pour la civilisation égyptienne antique, les conditions climatiques de ce pays permettant une bonne conservation de cette matière, et très variée ; le papyrus est également le matériau privilégié d'écriture dans le monde gréco-romain avant d'être supplanté par le manuscrit (après 500 apr. J.-C.) ;
- des monnaies (la numismatique)[34] : les pièces de monnaie sont un objet d'étude pour l'histoire politique, l'iconographie, l'économie ;
- des sources archéologiques[35],[36] : les vestiges matériels (bâtiments, objets, restes organiques) identifiés sur les sites antiques sont une source majeure pour l'histoire ancienne, et les nouvelles découvertes permettent d'enrichir les connaissances (cela comprend aussi les monnaies et sources épigraphiques et papyri mentionnés précédemment qui sont des artefacts exhumés sur des sites) ;
- des sources iconographiques, des images, ce qui rejoint le champ de l'histoire de l'art ; l'analyse des images peut être mobilisée pour mieux comprendre de nombreux domaines des civilisations anciennes (religion, politique, etc.)[37],[38].
Égypte et Proche-Orient ancien
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Champs d'études
[modifier | modifier le code]La première partie de l'Antiquité débute par le passage de la Préhistoire à l'Histoire. Elle est dominée par les deux grandes civilisations que sont l'Égypte pharaonique et la Mésopotamie, ou plus largement le « Proche-Orient ancien »[39], désignation englobant l'espace allant de l'Anatolie et du Levant jusqu'au plateau Iranien, en passant par la Syrie, la Mésopotamie, débordant vers l'Arabie, le sud du Caucase et l'Asie centrale ; on y inclut parfois l’Égypte et la Nubie, ce qui permet d'avoir dans un même objet d'étude toutes ces civilisations pré-classiques, mais cette acception est minoritaire. Redécouvertes à partir du XIXe siècle, ces civilisations ont souvent été replacées dans une perspective historique eurocentriste comme des antécédents et un « berceau » de « la » civilisation, à la première place d'une séquence qui comprend ensuite l'Antiquité gréco-romaine, le Moyen Âge, puis l'Europe moderne et contemporaine. Cela est partiellement vrai, mais également réducteur, ne serait-ce que parce que l'évolution historique ne peut être résumée à une séquence linéaire de civilisations, celles-ci ayant toujours des origines variées[40]. D'un autre côté, il y a eu un malaise croissant devant l'emploi du terme « oriental ». En effet, celui-ci charrie des préjugés raciaux, en plus de marquer une coupure entre ces premières civilisations et celle de la Grèce antique, alors que s'est installé un discours inscrivant la seconde dans la continuité des premières et que son développement ne pouvait être compris sans prendre en compte ces influences[41]. Une autre conséquence des approches euro-centrées toujours prégnante est le fait que ces civilisations ont souvent été étudiées dans une perspective chrétienne, sous le prisme des textes bibliques, comme l'histoire des peuples interagissant, souvent de façon négative, avec les Israélites, peuple élu posant les bases du salut de l'humanité[42].
Les recherches actuelles ne plaident plus en faveur d'un foyer unique à l'origine de ces évolutions : on identifie plusieurs centres, ayant émergé à des époques différentes, connaissant des étapes de développement similaires, mais essentiellement construites sur une origine qui leur est propre (endogène), avec des influences extérieures limitées voire inexistantes[43]. De fait, loin d'être un commencement, ces civilisations sont elles-mêmes les héritières des cultures qui expérimentent plusieurs millénaires plus tôt la « révolution néolithique », entre le Levant et le Zagros (le « Croissant fertile »), foyers qui essaiment vers les régions voisines par la suite. Elles récupèrent donc les avancées du mode de vie néolithique et ses évolutions postérieures durant le Chalcolithique : sédentarité, organisation communautaire villageoise ; économie reposant sur l'agriculture et l'élevage, puis l’arboriculture, l'irrigation ; le travail de la céramique, puis du métal (cuivre) développé postérieurement, industrie textile ; des réseaux de circulation des biens et des savoirs couvrant un vaste espace, etc. Ce sont des sociétés qui sont généralement vues comme égalitaires, quoi qu'organisées vers les périodes tardives en « chefferies », dont le cadre de vie et l'organisation politique sont en tout cas pré-étatiques et pré-urbains[44],[45],[46],[47]. Dans leur sillage, l'Égypte et la Mésopotamie expérimentent un ensemble de changement fondamentaux qui a pu être rangé sous la dénomination de « révolution urbaine », remplissant les critères permettant de les considérer comme des « civilisations » au sens culturel, selon les propositions de G. Childe en 1950[48].
L'Égypte et la Mésopotamie sont deux des quatre ou cinq civilisations à inventer l'écriture, et elles le font en même temps et avant les autres, autour de 3400-3200 av. J.-C. Cela marque en principe le début de l'histoire, mais la situation est généralement envisagée sous un angle plus complexe. Les plus anciens documents écrits étant de nature administrative et le produit des institutions des premiers États, cette invention doit être replacée au sein des autres changements survenant à l'époque, qui, pris ensemble révèlent la profondeur du bouleversement à l'origine de l'Histoire, la civilisation et/ou l'État, selon la dénomination privilégiée[49].
Ces civilisations couvrent en gros 3 000 ans d'histoire, soit plus de la moitié des temps considérés comme « historiques », donc plus que toutes les autres périodes de l'histoire réunies. Elles constituent donc un champ chronologique très vaste. À la différence des civilisations antiques postérieures, leurs traductions littéraires ont été perdues après leur disparition (à l'exception notable de la Bible hébraïque) et leur histoire est peu documentée par les auteurs de l'Antiquité classique, donc peu de sources secondaires sont disponibles pour les étudier. Aussi les sources les documentant sont en quasi-totalité des sources primaires issues de fouilles archéologiques (régulières ou clandestines)[28]. Certaines régions (Égypte, Israël) sont mieux couvertes par les fouilles que les autres, a fortiori quand il s'agit de pays ayant connu des troubles politiques pendant plusieurs décennies, comme la Mésopotamie (l'Irak). Du fait de la capacité des tablettes cunéiformes à traverser le temps, certaines phases de l'histoire mésopotamienne sont très abondamment documentées du point de vue textuel, ce qui permet de connaître de nombreux aspects de leur administration, de leur société, de leur économie et de leur culture sur quelques années voire décennies, contrastant avec de longues phases de vide documentaire pour lesquelles même la chronologie et l'histoire politique sont incertaines. Cela reflète en partie les hasards des découvertes, mais aussi la tendance de la documentation à suivre la puissance et la stabilité politique, car elle est plus abondante durant les périodes d'unification et de centralisation politique que pour celles de division et de déclin des institutions, donnant des « âges obscurs » du point de vue documentaire[50].
Cadre chronologique
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La chronologie de ces périodes est très discutée, les dates étant incertaines et approximatives jusqu'au VIIe siècle Pour les plus hautes époques, les incertitudes excèdent la centaine d'années. Cela suppose de donner des dates choisies en général par convention parmi les différentes propositions (ainsi la « chronologie moyenne » qui est la plus courante pour la Mésopotamie), qui ne sont donc qu'indicatives[51].
Le découpage chronologique pour l'Égypte antique repose sur une alternance entre des périodes d'unification et de prospérité, les « Empires », et des périodes de division et de déclin supposé, les « Périodes intermédiaires ». En Mésopotamie, le découpage s'articule autour de phases archéologiques et d'autres reposant sur les événements politiques ou culturels.
Le découpage reposant sur les données archéologiques, découlant de la vieille théorie des « âges » de pierre et de métal est plus englobant, le seul partagé entre les différentes régions de ces hautes époques, vu qu'il est assez rare qu'un découpage chronologique ou culturel plus précis s'applique sur plusieurs régions. La notion d'âge du bronze, avec ses subdivisions en âge du bronze ancien (v. 3400/3000-2000 av. J.-C.), âge du bronze moyen (v. 2000-1500 av. J.-C.) et âge du bronze récent (v. 1500-1200 av. J.-C.), est très courante dans les études sur le Proche-Orient ancien.
Égypte antique
[modifier | modifier le code]- Période de Nagada III (v. 3200-3000 av. J.-C.) : période « proto-dynastique », constitution des premiers États, début du processus d'unification ; l'écriture hiéroglyphique naît vers 3200-3100 av. J.-C., sous la dynastie 0, à Abydos.
- Période thinite (v. 3000-2650 av. J.-C.) : les rois du sud envahissent le delta du Nil et unifient le pays ; fondation de la Ire dynastie, établie à Thinis, près d'Abydos.
- Ancien Empire (v. 2650-2150 av. J.-C.) : consolidation de l'État pharaonique ; âge des pyramides.
- Première Période intermédiaire (v. 2150-2000 av. J.-C.) : contestation de l'autorité centrale par les gouverneurs de province (nomarques), division du pays et conflits. Montouhotep II finit par imposer la dynastie thébaine du sud.
- Moyen Empire (2000 à 1720 av. J.-C.) : retour à l'unité, période de floraison artistique.
- Deuxième Période intermédiaire (v. 1720-1540) : fondation des dynasties des Hyksôs au nord, finalement renversés par une dynastie venue de Thèbes.
- Nouvel Empire (v. 1540-1070) : réunification de l'Égypte, nouvelle période de prospérité et de floraison artistique, expansion et constitution d'empires en Nubie et au Levant.
- Troisième Période intermédiaire (v. 1070-650) : perte de l'empire, division du pays et affirmation de dynasties d'origine étrangère (Libye, Nubie), puis invasion assyrienne.
- Basse Époque (v. 650-332 av. J.-C.) : réunification par la dynastie saïte, puis invasion des Perses occupant le pays, chassés un temps après une révolte difficile par Nectanébo II, dernier pharaon autochtone. Les Perses sont vaincus par Alexandre le Grand en 332 av. J.-C.
Mésopotamie
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- Période d'Uruk récent (v. 3400-3000 av. J.-C.) : apparition des premières villes et premiers États, l'écriture se développe vers 3400/3200 av. J.-C.
- Période des dynasties archaïques (v. 2900-2340 av. J.-C.) : division en plusieurs cités-États (Uruk, Ur, Lagash, Kish, etc.).
- Période d'Akkad (v. 2340-2190 av. J.-C.) : Sargon d'Akkad met fin à la période des cités-États en les incluant dans le premier état territorial, qui se mue vite en véritable empire, notamment grâce à l'action de son petit-fils Naram-Sin.
- Période néo-sumérienne (v. 2150-2004 av. J.-C.) : nouvelle unification par la troisième dynastie d'Ur, Ur-Namma et son fils Shulgi, qui établissent un nouvel empire dominant la Mésopotamie.
- Période paléo-babylonienne (ou amorrite) (v. 2004-1595 av. J.-C.) : apparition de dynasties amorrites qui se partagent la Mésopotamie : Isin, Larsa, Eshnunna, Mari, puis Babylone, qui finit par dominer toute la région sous le règne d'Hammurabi, avant de décliner lentement jusqu’à la prise de la ville par les Hittites vers 1595 av. J.-C.
- Période « médio-babylonienne » (v. 1595 av. J.-C.-1000 av. J.-C.) et période « médio-assyrienne » (v. 1400-1000 av. J.-C.) : les Kassites fondent une nouvelle dynastie qui domine Babylone pendant plus de quatre siècles. Au nord, le Mittani exerce sa domination avant de se faire supplanter par le royaume médio-assyrien. Cette période se termine avec une crise grave, provoquée notamment par les assauts des Araméens.
- Période néo-assyrienne (934-609 av. J.-C.) : les Assyriens établissent un empire dominant tout le Proche-Orient pendant environ deux siècles, qui s'effondre à la fin du VIIe siècle sous les coups des Babyloniens et des Mèdes.
- Période néo-babylonienne (625-539 av. J.-C.) : les Babyloniens reprennent à leur profit une partie de l'empire néo-assyrien, notamment grâce à l'action de Nabuchodonosor II.
- Période achéménide (539-331 av. J.-C.) : Babylone succombe à son tour (539 av. J.-C.) sous les coups de Cyrus II qui incorpore la Mésopotamie dans l'empire perse. Fin des dynasties autochtones mésopotamiennes. Alexandre le Grand conquiert la Mésopotamie en 331 av. J.-C.
Aperçu historique
[modifier | modifier le code]La période prédynastique égyptienne voit les fondations de l’État pharaonique égyptien être progressivement posées entre la fin du Ve millénaire av. J.-C. et celle du IVe millénaire av. J.-C., d'abord avec la culture de Badari en Moyenne-Égypte, puis la culture de Nagada en Haute-Égypte. L'expansion de la culture de Nagada vers les autres régions marque le début du processus d'unification de la vallée du Nil et de formation de l'État, qui se concrétise à la fin du millénaire. Cette période voit aussi l'apparition de l'écriture hiéroglyphique. L'unification est traditionnellement attribuée au roi Ménès, assimilé à Narmer, identifié par des sources écrites et artistiques. Avec lui s'ouvre la période thinite (v. 3000-2700 av. J.-C.) qui comprend les deux premières dynasties, la première phase d'un royaume égyptien unifié et plus largement la période qui parachève la formation de la civilisation égyptienne pharaonique[52],[53].
Le basculement du Proche-Orient de la préhistoire à l'histoire s'accomplit durant la dernière phase de la période d'Uruk (v. 3500-3200), avec l'apparition d'entités politiques que l'on peut considérer comme des États, et d'agglomérations qui peuvent être qualifiées de villes, en premier lieu Uruk. Cette époque voit également l'apparition de l'écriture, ancêtre de l'écriture cunéiforme, d'abord élaborée pour être un instrument de comptabilité et de gestion des ressources contrôlées par les institutions étatiques. La Basse Mésopotamie, qui repose sur une agriculture irriguée très productive, joue un rôle moteur, influençant de façon marquée ses voisines, notamment la Haute Mésopotamie et la Susiane (sud-ouest de l'Iran). Mais ces régions ne sont pas simplement réceptrices, car elles jouent aussi un rôle important dans ces évolutions[54],[55],[56].
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Localisation des sites principaux identifiés en Mésopotamie méridionale durant le IVe millénaire av. J.-C.
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Les zones d'influence « urukéenne ».
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Le groupe monumental du secteur de l'Eanna à Uruk, niveau IV, v. 3300-3200 av. J.-C.
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Tablette provenant d'Uruk, v. 3200-3000 av. J.-C., enregistrant des distributions de bière depuis les magasins d'une institution. British Museum.
La période égyptienne de l'Ancien Empire (v. 2700-2200 av. J.-C.) voit la constitution d'un royaume centré sur Memphis et sa région. La IIIe dynastie est dominée par la figure de Djéser, le premier pharaon à se faire enterrer dans une pyramide (à Saqqarah). La IVe dynastie est celle du pharaon Snéfrou puis de ses successeurs Khéops, Khéphren et Mykérinos, qui construisent d'imposantes pyramides à Gizeh. La Ve dynastie et la VIe dynastie sont des périodes d'épanouissement du pouvoir monarchique et de développement administratif[57],[58].
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Ruines du complexe funéraire du roi Djéser à Saqqarah, dominées par sa pyramide à degrés, XXVIIe siècle.
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Les trois grandes pyramides du plateau de Gizeh, érigées sous la IVe dynastie.
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Le visage du Sphinx de Gizeh, v. 2500 av. J.-C.
Durant le IIIe millénaire av. J.-C., la civilisation urbaine du Sud mésopotamien poursuit son essor à la période des dynasties archaïques (v. 2900-2300). Cette région est alors occupée par deux groupes principaux : ceux qui parlent le sumérien, une langue sans parenté connue, et ceux qui parlent l'akkadien, une langue sémitique. Elle se divise en un ensemble de petites entités politiques que l'on appelle couramment des « cités-États » (Uruk, Ur, Lagash, Umma, Kish, etc.). D'autres entités politiques importantes sont attestées dans le sud-ouest iranien, où se constitue la civilisation élamite, et aussi en Syrie, avec les royaumes de Mari et d'Ebla et aussi des entités politiques fondées par des Hourrites[59],[60],[61].
La fin du IIIe millénaire av. J.-C. est marquée en Mésopotamie par la constitution d’États plus puissants qu'auparavant qui parviennent à conquérir et à unifier pendant quelques décennies les cités-Etats, que l'on désigne comme des « empires ». Le premier est l'empire d'Akkad (v. 2300-2200 av. J.-C.), fondé par Sargon d'Akkad, qui a profondément marqué les esprits par l'ampleur de ses conquêtes. Après une période de division, la troisième dynastie d'Ur (v. 2112-2004 av. J.-C.) prend sa place, et est notamment marquée par une tentative d'encadrement poussée de l'économie par l'administration[62],[63],[64].
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Les sites principaux de Basse Mésopotamie durant la période des dynasties archaïques.
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Étendue approximative de l'empire d'Akkad à son apogée v. 2250 av. J.-C., et direction des campagnes militaires extérieures.
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L'extension de l'empire de la troisième dynastie d'Ur.
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Ruines d'Ur (Mésopotamie), avec la ziggurat en arrière-plan.
En Égypte, la première Période intermédiaire (v. 2200-2030 av. J.-C.) a été marquée par une période de division politique, les générations postérieures ayant retenu l'image d'un temps chaotique, tempérée par les recherches modernes[65][66].
Après la chute de l'empire d'Ur, une nouvelle fragmentation politique s'instaure en Mésopotamie et en Syrie dans les premiers siècles du IIe millénaire av. J.-C. (âge du bronze moyen, ou période paléo-babylonienne). Elle voit la formation de dynasties par des rois amorrites (Isin, Larsa, Eshnunna, Mari, Yamkhad, Royaume de Haute-Mésopotamie, etc.), composant avec des dynasties d'origine hourrite et aussi l'Élam, qui dispose alors d'une grande puissance. Cette période prend fin avec la brève unification de la Mésopotamie par Babylone au milieu du XVIIIe siècle av. J.-C. sous le règne de Hammurabi (v. 1792-1750). Le royaume de Babylone décline rapidement mais subsiste jusqu'en 1595, après quoi s'ouvre une période mal documentée qui couvre le milieu du IIe millénaire av. J.-C. Elle voit la constitution de nouveaux royaumes, plus vastes que les précédents, se partagent la Mésopotamie : au sud les Kassites régnant depuis Babylone, et au Nord le Mittani fondé par des rois hourrites. En Anatolie centrale, une puissance de premier plan a émergé après 1700 : les Hittites, qui étendent leur domination sur les régions voisines puis la Syrie[67],[68].
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Localisation des principales villes de la Mésopotamie des premiers siècles du IIe millénaire av. J.-C.
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Déesse au vase jaillissant, Mari, début du IIe millénaire av. J.-C. Musée d'Alep.
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L'extension du royaume babylonien sous le règne de Hammurabi et de ses successeurs.
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Le roi Hammurabi de Babylone (1792-1750 av. J.-C.) face au dieu Shamash, détail de la stèle du Code de Hammurabi. Musée du Louvre.
L'Égypte est réunifiée vers 2030 av. J.-C. par la dynastie de Thèbes, la XIe dynastie. C'est le début du Moyen Empire (v. 2060/2030-1780/1650 av. J.-C.). La XIIe dynastie, des rois nommés Sésostris et Amenemhat, marque l'apogée de cette période, grâce à une reprise en main active de l'administration, qui étend son influence. Ils parviennent également à prendre le contrôle sur la Nubie. En revanche, si leur influence est perceptible au Levant méridional, il n'est pas assuré qu'elle se soit accompagnée d'une domination politique[69][70]. La fin de la période est marqué par la fondation de dynasties par des groupes issus des populations sémitiques implantées dans le delta du Nil, les Hyksos, la plus importante régnant depuis Avaris. Ils causent des pertes territoriales importantes aux rois thébains de la XIIIe dynastie dynastie, qui disparaît peu après. C'est la deuxième Période intermédiaire (v. 1750-1550 av. J.-C.). Au sud, la Nubie, le pays de Koush, se rend indépendante sous la direction des rois de Kerma[71],[72].
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L’Égypte sous l'Ancien et le Moyen Empire.
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Ruines du temple funéraire de Montouhotep II à Deir el-Bahari.
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Passage du papyrus Prisse, texte des Enseignement de Ptahhotep en hiératique, v. 1800 av. J.-C. Département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.
La seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C. (âge du bronze récent) est caractérisée par une situation d'équilibre des grandes puissances, marquée par des conflits mais aussi une importante activité diplomatique (lettres d'Amarna). En Égypte, les rois thébains ont vaincu les dynasties Hyksos, ouvrant la période du Nouvel Empire, qui s'accompagne rapidement d'une expansion vers les régions voisines, notamment le Proche-Orient. Dans cette dernière région, elle est confrontée au Mittani puis aux Hittites (bataille de Qadesh). Les petits royaumes levantins (Ougarit, Alalakh, Emar en Syrie, cités de Canaan au sud etc.), prospères mais peu puissants militairement, ne sont pas en mesure de rivaliser avec les grandes puissances et basculent de l'un à l'autre au gré des conflits. Le Mittani est renversé vers 1350 par l'Assyrie, qui prend sa place sur l'échiquier géopolitique. L'Élam connaît aussi un nouvel essor, et rivalise avec les puissances mésopotamiennes[67],[73].
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La situation politique au Moyen-Orient au début de la période couverte par les Lettres d'Amarna, première moitié du XIVe siècle.
En Égypte même, la période du Nouvel Empire (v. 1540-1200 av. J.-C.) est souvent considérée comme un âge d'or. La XVIIIe dynastie rétablit la prospérité de l'Égypte, et après le règne d'Hatchepsout — la seule femme à avoir régné par elle-même dans ce royaume — Thoutmosis III réalise plusieurs campagnes militaires qui lui permettent de se tailler un empire au Levant. Avec lui s'affirme la figure du pharaon combattant, reprise par ses successeurs. Au sud, l'empire égyptien va en Nubie jusqu'à la quatrième cataracte, et les mines d'or de ce pays servent grandement la politique pharaonique. La période amarnienne (du nom de la résidence royale d'alors, Amarna) au milieu du XIVe siècle, sous le roi Amenhotep IV /Akhenaton, voit la promotion du dieu Aton (le disque solaire), réforme religieuse qui entraîne beaucoup de débats, et un art amarnien au style très original[74],[75]. Après cette période se met en place la XIXe dynastie, dominée par la figure de Ramsès II qui voit notamment l'Égypte de consolider sa domination sur ses provinces asiatiques après avoir conclu la paix avec les Hittites. Par la suite, les Libyens font peser une menace plus directe sur le delta du Nil à la fin de la dynastie, qui se prolonge au début de la suivante, la XXe dynastie (la dynastie des Ramsès), qui est amenée à voir la fin de l'empire égyptien[76],[77].
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Papyrus d'Ani, copie du Livre des morts des Anciens Égyptiens, v. 1200 av. J.-C.
La fin du IIe millénaire av. J.-C. est en effet une nouvelle période de crise au Moyen-Orient, avec l'effondrement des grands royaumes et l'arrivée de nouvelles populations, en premier lieu les Peuples de la Mer et les Araméens. La civilisation hittite disparaît dans le chaos, l'empire égyptien prend fin, mais d'autres régions résistent mieux et connaissent une reprise au début de l'âge du fer (v. 1200-900), notamment au Liban où émerge la civilisation phénicienne, au sud du Levant où se constituent les royaumes des Philistins, puis Israël et Juda. Les Araméens établissent des royaumes en Syrie et en Haute Mésopotamie au début du Ier millénaire av. J.-C. L'Assyrie est la seule grande puissance à conserver une stabilité malgré des pertes territoriales, lui servant de base pour connaître une nouvelle expansion à la fin du Xe siècle av. J.-C.[78],[79]. En Égypte, la fin de l'empire porte un coup important à la prospérité du royaume et le pouvoir pharaonique perd de son autorité. La Troisième Période intermédiaire voit une nouvelle fragmentation politique et l'installation d'une dynastie à Tanis dans le delta, puis d'autres fondées par des chefs Libyens (Saïs). La Nubie (Kouch) recouvre son indépendance sous la direction des rois de Napata qui tentent également de s'implanter en Égypte[80],[81].
Les Assyriens constituent durant les trois siècles suivants le premier empire couvrant une majeure partie du Moyen-Orient, constituant une machine de guerre qui lui permet d'étendre son autorité sur la Syrie, le Levant, la Babylonie et une partie de l'Anatolie du sud-est, malgré l'émergence de quelques rivaux tels que des dynasties élamites et babyloniennes, et l'Urartu en Anatolie orientale et au Caucase. Il connaît son apogée au milieu du VIIe siècle av. J.-C. quand il parvient à dominer temporairement l’Égypte (empire néo-assyrien). Mais des guerres civiles affaiblissent l'empire, qui est finalement abattu à la fin du VIIe siècle av. J.-C. par les Mèdes établis en Iran occidental, et les Babyloniens. Ces derniers constituent un nouvel empire qui reprend l'essentiel du territoire dominé par les Assyriens (empire néo-babylonien), dont la principale figure est Nabuchodonosor II. Après la mort de ce dernier aucun roi ne s'impose durablement. Une nouvelle puissance émerge en Iran, les Perses dirigés par Cyrus II, qui a soumis les Mèdes. Ses troupes prennent Babylone en 539 av. J.-C. et son empire, puis celui de Lydie qui dominait l'Anatolie orientale. Le roi suivant, Cambyse, conquiert l’Égypte[82],[83],[84].
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Carte des différentes phases d'expansion de l'empire néo-assyrien.
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Taureau androcéphale ailé colossal du palais royal de Khorsabad. Musée de l'Oriental Institute de Chicago.
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L'extension approximative de l'empire néo-babylonien.
L'Empire perse achéménide, consolidé par Darius Ier, domine un espace immense allant de l’Égypte et des Balkans jusqu'à l'Indus. Cet empire, qui peut être vu comme le prolongement de ceux l'ayant précédé (Élam, Assyrie, Babylone, Mèdes), conserve sa position hégémonique malgré quelques revers et des troubles dynastiques, jusqu'à la fin des années 330 quand il est vaincu par les troupes macédoniennes emmenées par Alexandre le Grand[85],[86].
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L'Empire achéménide sous Darius Ier.
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Chapiteau en forme de taureaux du palais de Suse. Musée du Louvre.
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Sicle d'argent (droit) du règne de Darius Ier montrant le roi en train de tirer à l'arc, Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France.
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Le roi Xerxès Ier, un bas-relief d'une porte de son palais de Persépolis.
Au même moment des évolutions amenées à avoir un grand impact se produisent au Levant méridional dans l'Israël antique. Son histoire est certes documentée par la Bible, mais il est difficile de retrouver la vérité historique derrière des textes écrits et remaniés tardivement (surtout à compter du VIe siècle) Les sources textuelles extra-bibliques et l'archéologie indiquent assurément la présence au IXe siècle de deux royaumes, Israël au nord autour de Samarie, plus riche et urbanisé, et Juda au sud autour de Jérusalem, moins peuplé et plus rural. Leur culture matérielle est similaire, de même que leur religion, issue du fonds cananéen, avec pour dieu national Yahweh. Les premières formes de l'alphabet hébreu sont développées durant cette période, et la pratique de l'écriture se diffuse, permettant l'émergence d'une littérature qui comprend les plus anciens textes qui devaient par la suite être intégrés au corpus biblique[87]. Israël est vaincu par les Assyriens en 722 av. J.-C., Juda en 587/6 par Babylone, ce qui s'accompagne par la déportation d'une grande partie de leur population, dont leur élite, constituant notamment une communauté en Babylonie. Le retour de certains d'entre eux à Juda, autorisé après la chute de Babylone, pour reconstruire le temple de Jérusalem (débutant la période du Second Temple), achève la constitution d'une diaspora judéenne, dont les pôles sont la Judée, la Babylonie, et également l'Égypte qui a accueilli des réfugiés après les destructions babyloniennes. C'est durant les époques néo-babylonienne et achéménide que le monothéisme apparaît définitivement, et que des scribes entreprennent une phase décisive de révision, rédaction et de compilation des textes constituant la Bible hébraïque, repensés à la lumière de la défaite et de l'exil, débouchant sur la constitution de la religion juive[88],[89].
Durant l'Antiquité classique et tardive, la Mésopotamie comme l’Égypte sont sous la coupe d'empires fondés par des dynasties étrangères : les Perses achéménides d'abord (539-330 av. J.-C.), puis les Grecs qui succèdent aux conquêtes d'Alexandre le Grand, les Séleucides au Proche-Orient et les Lagides en Égypte. En Mésopotamie néanmoins les Parthes arsacides parviennent à évincer les Séleucides (-), alors que la domination grecque sur l’Égypte se prolonge jusqu'à la conquête romaine en 30 av. J.-C. Le pays s'est alors partiellement hellénisé, mais une grande partie de sa population préserve l'héritage égyptien antique, qui se retrouve notamment dans l'usage du copte et le souvenir de la puissance pharaonique reste préservé[90]. L'antique culture mésopotamienne disparaît quant à elle durant ces siècles, avec son écriture cunéiforme caractéristique. Elle est largement effacée dans les mémoires jusqu'à sa redécouverte au XIXe siècle,[91][92].
Tendances politiques et culturelles
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Sur le plan politique au moins, et sans doute aussi économique, la première partie de l'Antiquité, héritière de la période de formation des premiers États et des premières sociétés urbaines, voit donc l'affirmation sur le long terme d'entités de plus en plus durables, étendues et intégrées, le développement des premiers empires étant une tendance majeure sur le plan politique, qui a fait l'objet de nombreuses études[93]. Mais cette évolution est entrecoupée par des phases de rupture. Il est possible de reconnaître dans l'histoire du Proche-Orient ancien comme le fait M. Liverani des tendances de long terme vers un « élargissement de l'échelle des unités politiques, l'amélioration des technologies de production (et aussi de destruction), l'élargissement des horizons géographiques, et aussi le rôle croissant des individualités » tout en identifiant « une séquence cyclique de croissance et d'effondrement » qui crée des discontinuités[94]. Ces tendances voyant alterner phases d'expansion et de contraction se repèrent aussi dans le monde égéen de l'âge du bronze[95]. En Égypte pharaonique, le découpage traditionnel adopté par les historiens suit aussi cette tendance, organisé autour d'une alternance entre « Empires » caractérisés par l'unification, la stabilité et les succès économiques et politiques, et « Périodes intermédiaires » caractérisées par la désunion, l'instabilité économique et le retrait du concert international[96]. Mais cette vision cyclique est critiquée car simplificatrice[97].
Ces royaumes sont liés à leurs élites, et dès qu'elles disparaissent ce qui fait leur spécificité est atténué par un retour vers des sociétés moins hiérarchisées et inégalitaires, moins encadrés par les institutions, ce qui explique aussi pourquoi elles sont des périodes « obscures » sur le plan documentaire, alors qu'il s'y passe beaucoup de choses. La perception d'« effondrements » résulte sans doute en bonne partie d'une vision de la société par le haut, alors que d'en bas (notamment au niveau des communautés rurales), elles sont peut-être moins perceptibles. Ainsi ce sont également en filigrane des révélateurs des spécificités des premiers États. Cette analyse générale du changement social sous l'angle de la « complexité » admet en pratique beaucoup de variations (régionales notamment, certaines contrées supportant mieux les « crises » que d'autres), qui nuancent certaines de ses conclusions et sont souvent mal comprises, comme l'illustrent les nombreuses discussions sur les causes des phases d'expansion et de contraction[98].
Au fil du temps, les royaumes les plus puissants ont pris un aspect impérialiste affirmé, au point qu'on a coutume de désigner nombre d'entre eux comme des empires, qui sont multiethniques, exercent une hégémonie sur une majeure partie de leur monde connu, et disposent de centres du pouvoir d'une toute nouvelle dimension[99]. Ce sont les prototypes des grands empires qui dominent les périodes suivantes de l'Antiquité et au-delà.
Innovations et héritages
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Du point de vue technique et intellectuel, l'époque de la « révolution urbaine » qui marque le début de l'âge du bronze est notamment marquée par l'apparition de la poterie au tour, des alliages métalliques (notamment le bronze arsénié et le bronze à l'étain), la diffusion de l'usage de la roue, de l'araire, de l'arboriculture, de l'artisanat textile, en plus de l'écriture, le tout dans un contexte d'intensification du travail (développement de la standardisation dans la production artisanale, exploitation de la force animale). L'époque de la fin de l'âge du bronze et du début de l'âge du fer (tournant des IIe millénaire av. J.-C. et Ier millénaire av. J.-C.) voit la diffusion de la métallurgie du fer, de l'artisanat des matières vitreuses (céramiques à glaçure et verre) et de l'alphabet[100]. Dans le domaine scientifique, des savants dont l'identité n'a pas été préservée réalisent diverses avancées en médecine, mathématiques et astronomie notamment, posant les bases de l'essor scientifique qui a lieu dans la Grèce antique (où étaient en particulier reconnus les accomplissements de la médecine égyptienne et de l'astronomie babylonienne)[101].
Plus largement, tout un ensemble de changements décisifs dans l'histoire humaine ont lieu dans ces civilisations, qui sont souvent évoquées comme étant les « origines » de toutes sortes de choses qui sont fondamentales et dont l'existence est considérée comme allant de soi dans les civilisations qui ont existé depuis lors (État, villes, administration, impérialisme, écriture, etc.)[102]. Les « premières civilisations » sont les civilisations de beaucoup de « première fois » de l'histoire humaine, avec ce que cela implique comme tâtonnements, maladresses, échecs, réajustements, apprentissages et consolidations, aussi en matière d'influence sur les autres civilisations antiques qui ont adopté, adapté, prolongé et raffiné ces innovations. De fait, on retrouve certes souvent ces caractéristiques dans d'autres civilisations « primaires » (Chine, Mésoamérique), mais il y a lieu de considérer que c'est à partir du Proche-Orient et de l'Égypte qu'elles ont eu le plus d'impact, au moins pour les civilisations du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Europe :
- Apparition des villes et constitution des premières sociétés urbaines : la ville devient durant ces époques un des cadres de vie essentiels des humains.
- Apparition d'une autorité royale et d'un gouvernement : la figure du monarque, avec ses rôles symboliques (protection de son peuple) s'impose à cette période et devient le mode de gouvernement le plus répandu.
- Apparition de l'écriture puis de l'alphabet : l'écriture cunéiforme, l'écriture hiéroglyphique, puis leurs descendants, jusqu'à l'apparition de l'alphabet, sont des innovations cruciales dans l'histoire humaine, accomplies pour la première fois dans ces régions, et diffusées à partir d'elles dans une majeure partie du monde (l'autre lieu d'origine majeur étant la Chine du Nord).
- Apparition d'une « bureaucratie » et d'un archivage des informations : c'est la conséquence des évolutions précédentes, et d'une importance capitale pour la vie des humains ; avec l'écriture, il est possible d'enregistrer des informations et les savoirs, de les conserver et de les accumuler dans une multitude de domaines de la vie pratique et savante.
- Apparition d'un esprit juridique et d'un sens de la justice (de l'équité), développés dans les cercles du pouvoir.
- Apparition d'une littérature : des genres littéraires mésopotamiens et égyptiens se sont transmis dans les civilisations postérieures, par le biais de la Bible notamment, parce qu'elle relevait des mêmes traditions et s'en était inspiré ; l'impact de ces littératures sur la période classique reste encore mal établi, mais il est manifestement à prendre en considération.
- Apparition d'un esprit encyclopédiste : les anciens Mésopotamiens développent dès l'apparition de l'écriture un goût pour la compilation des informations dans de longues listes lexicales, puis élaborent des « séries », longs textes techniques censés renfermer le savoir d'une discipline ; cela reflète une approche différente de la généralisation qui est caractéristique de l'esprit scientifique des Grecs, mais qui survit dans la vie intellectuelle des civilisations suivantes (dont la Grèce).
- Dans le domaine intellectuel plus largement, ces civilisations posent les bases des savoirs mathématiques, médicaux et astronomiques repris et améliorés dans les civilisations classiques ; elles inventent aussi des lieux d'enseignement et des bibliothèques servant à conserver et transmettre le savoir.
- Apparition d'un mode de découpage du temps : l'année divisée en douze mois calquée sur le rythme de la Lune et du Soleil, et la semaine de sept jours apparaissent en Mésopotamie et au Proche-Orient antiques.
- Apparition du monothéisme : c'est dans la religion juive qu'il se concrétise, au milieu du Ier millénaire av. J.-C., reposant manifestement sur des évolutions théologiques présentes aux périodes antérieures en Égypte et au Proche-Orient ; c'est une évolution déterminante, amenée à être adoptée par la majorité des humains[103].
Antiquité gréco-romaine (classique)
[modifier | modifier le code]Définitions
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L'Antiquité classique correspond à la période de l'Antiquité durant laquelle se développent les civilisations grecque et romaine. Elle va conventionnellement de 776 av. J.-C., la date supposée des premiers concours athlétiques d'Olympie (les « jeux olympiques antiques »), et jusqu'en 476 ap. J.-C., la date de la fin de l'empire romain d'Occident. Cette époque est souvent désignée de façon réductrice dans les publications des pays occidentaux comme l'« Antiquité » ou le « monde antique » tout court[104],[105].
La notion de « classique » vient du latin classicus, qui renvoie dans la Rome antique aux classes sociales (classis, les catégories taxables de citoyens), puis, dans le contexte plus précis de la critique littéraire, à des auteurs de haut niveau, donc de classe supérieure, dans les Nuits Attiques d'Aulu-Gelle (IIe siècle). Le terme en vient à désigner des modèles, une tradition à étudier et dont il faut s'inspirer. Il est repris en français au XVIe siècle pour désigner des auteurs de qualité jugée supérieure, devant servir d'exemples. Puis il prend un autre sens plus spécifique, pour désigner des moments historiques : « De manière très générale, on parle de civilisations ou d'études classiques à propos de la Grèce et de la Rome antiques en tant que sources et modèles de l'Occident. D'une manière plus précise, on qualifie de classique depuis le XIXe siècle la période historique qui voit l'apogée des cités grecques aux Ve et IVe siècles (490-338) ; l'art de cette époque est classique dans la mesure où il a servi ultérieurement de modèle[106]. » Ce sont des périodes qui ont été couramment vues comme étant de niveau supérieur, servant de références qui s'approchent de la perfection, et de modèles à suivre, en particulier dans les domaines littéraire et artistique (à la Renaissance, avec le classicisme, etc.), les autres étant renvoyées par comparaison avec cet idéal au statut de phases préparatoires, imitatrices, voire « dégénérées » (archaïque, hellénistique, baroque). Cette idéalisation et cette subjectivité marquée ne sont plus vraiment de mise dans les études historiques de ces périodes, qui y ont notamment opposé des aspects moins reluisants de ces civilisations aux yeux des modernes (exclusion des femmes de la vie publique, esclavage, traitement des étrangers et des catégories sociales basses), et de la remise en question des idées sur la supériorité de cet âge par rapport aux civilisations « orientales » ou à l'Antiquité tardive/Moyen Âge. L'emploi du terme « classique » est cependant souvent préservé dans les études historiques (surtout pour désigner plus précisément la Grèce classique), par convention, même si certains préfèrent s'en défaire pour des dénominations plus neutres[107],[108].
La civilisation romaine s'inscrivant par bien des aspects dans la continuité de la civilisation grecque, dont elle reprend de nombreux aspects (surtout ceux de la culture hellénistique), il est courant de parler à ce propos de culture voire de civilisation « gréco-romaine » (ou « gréco-latine »), appliquée en particulier à l'époque impériale (un « Empire gréco-romain » pour P. Veyne[109]), même si cela semble surtout pertinent pour les lettres et les arts dans lesquels les Romains ont abondamment repris aux Grecs, moins pour d'autres aspects tels que les faits religieux, juridiques et militaires. L'approche dominante est donc de voir deux civilisations distinctes se succédant avec chacune leur propre périodisation[110], plus rarement une seule civilisation[111]. Une autre manière d'aborder cette période est de prendre pour champ géographique et culturel le monde méditerranéen, ce qui permet notamment d'intégrer dans les études les contributions des Phéniciens/Carthaginois et des Étrusques et d'une manière générale les civilisations « non-classiques », et plus généralement de mettre en valeur les différentes interactions qui ont lieu sur cet espace dont l'importance s'affirme tout au long de la période[112].
Chronologie
[modifier | modifier le code]Grèce antique
[modifier | modifier le code]- Âges obscurs (v. 1200-776 av. J.-C.) : effondrement de la civilisation mycénienne et de son organisation sociale et politique, période essentiellement connue par l'archéologie funéraire, présentant une diversité de pratiques, poterie de style « géométrique », construction de bâtiments (dont des sanctuaires), diffusion de la métallurgie du fer.
- Époque archaïque (776-480 av. J.-C.) : période de formation des cités grecques, expansion coloniale dans la Méditerranée et la mer Noire, adoption de l'alphabet, art orientalisant, poèmes de Homère et Hésiode, philosophes présocratiques.
- Époque classique (480-323 av. J.-C.) : période d'apogée politique des cités grecques, en premier lieu Athènes et Sparte, aussi Thèbes, jusqu'à la mise en place de l'hégémonie macédonienne. Période de floraison culturelle, centrée sur Athènes : art et architecture « classiques », développement de la philosophie, la rhétorique, les sciences, etc. Cette période s'achève par la conquête de l'empire perse par Alexandre le Grand, roi de Macédoine (335-323 av. J.-C.).
- Époque hellénistique (323-31 av. J.-C.) : les héritiers d'Alexandre se partagent les pays conquis (Égypte pour les Lagides, Proche-Orient pour les Séleucides, Macédoine pour les Antigonides), coexistant avec de nombreuses dynasties grecques ou hellénisées. Processus d'hellénisation, avec la diffusion de la culture grecque dans les régions conquises. Poursuite des traditions artistiques et intellectuelles grecques.
- Grèce romaine (à partir de 146 à 31 av. J.-C., jusqu'en 330 ap. J.-C.) : Rome intervient en Grèce dès la fin du IIIe siècle, puis annexe la Grèce et les royaumes hellénistiques par étapes entre 146 av. J.-C., jusqu'en 31 av. J.-C. La Grèce fait ensuite partie de l'empire romain, dont la partie orientale est de culture dominante grecque, posant les bases de l'Empire romain d'Orient, dont l'acte de naissance peut être situé lors de la fondation de Constantinople en 330.
Rome antique
[modifier | modifier le code]- Royauté romaine : fondation légendaire de la ville en 753 av. J.-C. selon la tradition romaine, et fin en 509 av. J.-C. avec le renversement de Tarquin le Superbe, dernier roi de Rome. Au-delà des mythes, période de constitution de la cité de Rome, domination culturelle et sans doute politique étrusque.
- République romaine (509-27 av. J.-C.) : constitution d'une force puissance de plus en plus puissante qui soumet progressivement la péninsule italique, puis la Méditerranée occidentale et orientale.
- Empire romain, fondé en 27 av. J.-C. (Principat d'Auguste), dure jusqu'en 476 ap. J.-C. en Occident, et en Orient, par le biais de l'empire byzantin, jusqu'en 1453.
- La période du « Haut-Empire » (jusqu'au IIIe siècle, au plus tard en 284) voit la grande phase d'expansion romaine s'achever et se stabiliser avec la constitution des frontières (limes). Âge de la pax romana qui couvre le IIe siècle.
- La période du « Bas-Empire » (v. 192/284, jusqu'en 476 en Occident, et 330 ou plus tard en Orient), marquée par le renforcement des défenses de l'empire après une période de troubles (instabilité dynastique, migrations germaniques, attaques des Perses), et sa division progressive entre Occident et Orient, marquant le début de l'Antiquité tardive
Évolution historique
[modifier | modifier le code]Durant l'âge du bronze, qui va d'environ 3200 à 1200 av. J.-C., la Grèce voit l'essor de plusieurs ensembles culturels dans les Cyclades, la Crète minoenne et le sud de la Grèce continentale helladique, qui voit le développement de la civilisation mycénienne. La Crète et la Grèce continentale voient le développement d’États dirigés depuis des palais, fonctionnant sur le modèle des sociétés orientales de la même époque, mais avec leurs propres systèmes d'écriture, le linéaire A des Minoens, non déchiffré, et le linéaire B des Mycéniens, qui correspond à une forme ancienne de grec. Comme les sociétés orientales, les régions égéennes connaissent une crise à la fin de l'âge du bronze, qui ouvre une période de transition et de recompositions, les « siècles obscurs », qui va d'environ 1200 à 800 av. J.-C. Cette période, marquée par un recul des conditions matérielles et économiques, mais avec quelques changements marquants comme le développement de la métallurgie du fer, porte en germe un renouveau de la civilisation grecque, qui est perceptible à partir du VIIIe siècle av. J.-C. Débutent alors les phases généralement tenues pour caractéristiques de la « Grèce antique »[113],[114].
Un autre phénomène marquant des débuts de l'âge du fer est l'expansion maritime phénicienne en Méditerranée, avec des motivations commerciales, jette un pont entre les anciennes cultures du Proche-Orient et celles de l’Égée et de la Méditerranée occidentale, en s'insérant dans des réseaux de relation de plus en plus complexes qui relient les régions de l'espace méditerranéen. Des implantations phéniciennes se font dans plusieurs régions (Sicile, Afrique du Nord, Espagne), et donnent en particulier naissance à la civilisation carthaginoise en Tunisie, qui constitue progressivement une sphère d'influence lui permettant de dominer les autres implantations phéniciennes d'Occident. L'influence phénicienne a un impact significatif sur les cultures qui connaissent un essor économique et politique en Grèce, en Italie et en Espagne, visible en particulier dans la diffusion de l'alphabet et d'un art orientalisant[115].
L'époque archaïque, qui va d'environ 800 à 480 av. J.-C., voit un nouveau processus de formation de l'État dans le monde égéen, sous la forme caractéristique de la cité(-État) ou polis C'est une période d'expansion par la fondation de nouvelles cités dans d'autres régions de la Méditerranée et de la mer Noire (la « colonisation grecque »). L'écriture fait son retour, sous une forme alphabétique inspirée de l'alphabet phénicien. Dans le domaine intellectuel, ces évolutions s'accompagnent de l'apparition de la poésie épique d'Homère et d'Hésiode, poésie lyrique, philosophie pré-socratique[116],[117]. L'histoire politique et militaire de la période ne peut être reconstituée faute de sources explicites. La période voit l'apparition d'armées de citoyens organisés en phalanges de fantassins. Les cités connaissent divers défis, avec des tensions sociales qui peuvent dégénérer en conflits civils. C'est dans ce contexte qu'émergent des tyrans, personnages qui profitent des troubles pour accaparer le pouvoir dans de nombreuses cités (Argos, Corinthe, puis Athènes, etc.). La cité de Sparte, dirigée par une oligarchie et organisée autour d'une armée redoutable, connaît une phase d'expansion territoriale qui en fait une des plus puissantes cités grecques. Athènes est également plus étendue et puissante que les autres, mettant en place son système démocratique après avoir mis fin à la tyrannie à la fin du VIe siècle av. J.-C. Le monde grec fait alors face à des périls extérieurs : d'abord la Lydie qui domine la plupart des cités d'Asie Mineure durant la première moitié du VIe siècle av. J.-C., puis l'empire perse des Achéménides qui l'absorbe, et met en place une politique d'expansion militaire vers le monde égéen et les Balkans. La résistance d'une partie des cités grecques, menées par Athènes et Sparte, lors des deux guerres médiques (490 et 480-479), permet d'éloigner la menace perse plus durablement[118].
L'époque classique, de 480 à 323 av. J.-C., s'ouvre donc en laissant face-à-face les deux cités les plus puissantes, Athènes et Sparte, dont la rivalité croissante entraîne le monde grec dans un conflit de grande ampleur, la guerre du Péloponnèse (431-404 av. J.-C.), remportée par la seconde avec l'appui décisif des Perses. Cette période voit une floraison culturelle se produire autour du foyer athénien (le « siècle de Périclès »), visible dans l'art, l'architecture, le théâtre, la philosophie, etc. Le IVe siècle av. J.-C. est marqué par la poursuite des rivalités entre cités pour l'exercice de l'hégémonie, Thèbes se joignant aux prétendantes, situation finalement réglée par l'émergence du royaume de Macédoine qui parvient à dominer les cités de Grèce en 338 av. J.-C. sous la direction de son roi Philippe II[119],[120].
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Carte de la Grèce antique au Ve siècle
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Le monde grec égéen pendant la guerre du Péloponnèse, de 431 à 404 av. J.-C.
En Italie, la civilisation des Étrusques émerge à la même époque autour de l'actuelle Toscane, en Étrurie. Les élites étrusques, principalement documentés par les objets mis au jour dans leurs riches sépultures peintes, adoptent la mode « orientalisante » en s'ouvrant aux nouvelles influences. Elles empruntent l'alphabet grec pour créer un alphabet étrusque qui peut être déchiffré, mais n'est pas compris car la langue étrusque n'a aucune parenté connue qui pourrait aider à sa traduction. Émergent progressivement un ensemble de cités-États prospères et dynamiques (Tarquinia, Capoue, Bologne, Vulci, etc.), qui étendent leur autorité et leur influence culturelle sur les régions alentour aux VIIe et VIe siècles av. J.-C.[121] À leur contact en Italie centrale se trouvent plusieurs peuples non étrusques (Samnites, Sabins, Volsques, Ligures, etc.). Dans le Latium, Rome est fondée vers cette période, 753 av. J.-C. selon la légende, mais la formation de la cité vient sans doute bien plus tard, quoique le site soit peuplé depuis plus longtemps. La ville est d'abord dirigée par des rois, passerait un temps sous la domination d'une dynastie étrusque, avant de s'en débarrasser et de fonder la République romaine (509 av. J.-C. selon la date conventionnelle). Appuyée sur des institutions robustes, organisées autour de magistrats élus et d'un corps collégial, le Sénat, et une armée très efficace, elle entame une expansion vers les territoires voisins. Elle met en place une politique d'intégration des populations des cités vaincues et d'accroissement du corps citoyen, également de création de colonies dans la péninsule italienne, ce qui transforme progressivement la cité en État territorial et augmente ses moyens militaires. Autour de 300, elle est devenue la puissance hégémonique d'Italie[122],[123].
Le macédonien Alexandre le Grand conduit la conquête de l'empire perse : en l'espace d'une dizaine d'années, il parvient à la suite d'une série de victoires d'ampleur à détruire cet empire et à dominer un territoire allant de l’Égypte jusqu'au monde indien, bouleversant l'ordre politique de cette partie du monde. Il entend en conserver le contrôle, et y fonde de nombreuses cités, ouvrant la voie à une nouvelle phase d'expansion du monde grec, cette fois-ci en direction des terres orientales. Sa mort prématurée en laisse aux Gréco-Macédoniens la suprématie sur les contrées des plus anciennes civilisations antiques[124],[125].
S'ouvre alors l'époque hellénistique (323-31 av. J.-C.), une nouvelle phase d'expansion des Grecs, cette fois-ci vers l'est et le sud, avec la fondation de nombreuses cités grecques en Asie occidentale et jusqu'en Afghanistan. La civilisation grecque devient alors dominante sur le plan culturel, aussi bien dans le monde méditerranéen qu'en Orient, appuyée par la domination politique des dynasties d'origine gréco-macédonienne : Lagides en Égypte, Séleucides en Asie occidentale, Antigonides en Macédoine, Attalides de Pergame. Un phénomène d'« hellénisation » aux contours complexes se produit dans les pays dominés, qui se traduit par l'adoption de certains éléments de la culture grecque, en particulier autour des cités fondées par les Grecs, sans pour autant éteindre les identités autochtones, et parfois en suscitant des résistances. C'est aussi une période très dynamique dans le domaine intellectuel, notamment dans les sciences et techniques[126].
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L'empire d'Alexandre le Grand.
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Le monde hellénistique vers 281 av. J.-C.
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Le roi lagide Ptolémée VIII en tenue de pharaon, entre les déesses Ouadjet et Nekhbet. Temple d'Horus à Edfou.
En Europe occidentale et centrale, les textes grecs évoquent « Celtes », catégorie ethnique qui a depuis été discutée, vu qu'ils n'ont pas eu d'écriture et qu'on ne sait pas comment ils se dénommaient eux-mêmes. Les Romains parlent quant à eux de Gaulois. Ces peuples sont généralement associés aux deux cultures archéologiques de l'âge du fer s'étendant entre l'Europe centrale et occidentale : Hallstatt (v. 900-450 av. J.-C.) et La Tène (v. 450-50 av. J.-C.). Elles sont caractérisées par des tombes de chefs dans lesquelles se retrouve notamment du matériel d'origine grecque et romaine, symbole de son prestige aux yeux des détenteurs du pouvoir dans ces contrées, des constructions fortifiées (oppidum, dont le rôle exact est discuté), un remarquable artisanat du fer. La première période est plus spécifiquement marquée par la constitution de principautés puissantes, tandis que durant la seconde, les pouvoirs sont plus dispersés. Quoi qu'il en soit, les textes grecs indiquent que certains groupes celtes orientaux lancent en 280-279 une offensive d'envergure contre le monde hellénistique (Grande Expédition, Galates). Des Celtes sont aussi présents dans le nord de l'Italie (Gaule cisalpine), la péninsule Ibérique (Celtibères), et aussi dans les Îles Britanniques. La conquête romaine de la Gaule (58-50 av. J.-C.) y met fin aux cultures archéologiques « celtes ». Alors qu'en raison de l'échec de la conquête de la Germanie, les peuples germaniques restent indépendants et aux marges du monde romain[127].
En Méditerranée occidentale, les deux puissances hégémoniques que sont Rome et Carthage s'affrontent durant la période des trois guerres puniques (punique étant synonyme de carthaginois). Dès la fin de la seconde, en 202, Rome a dépouillé sa rivale de la plupart de ses possessions. Elle l'achève en 146. Entre temps, elle a aussi commencé à s'étendre vers l'est et à imposer sa domination aux cités et royaumes hellénistiques, qui ne sont pas en mesure de faire face à ses légions. Des provinces romaines sont fondées en Grèce balkanique puis en Asie, les grands royaumes hellénistiques sont tous vaincus puis annexés. Ces différentes conquêtes se sont accompagnées par l'affirmation de la puissance des généraux romains vainqueurs, qui débouchent sur plusieurs guerres civiles entre 88 et 30 av. J.-C. Après l'assassinat de Jules César en 44 av. J.-C., son héritier désigné Octave parvient à vaincre son rival Marc-Antoine et la reine Cléopâtre d’Égypte en 31/30 av. J.-C. Cela lui permet à la fois de mettre fin à la dernière des monarchies hellénistiques, et d'instaurer un régime monarchique à Rome, l'Empire, qui remplace la République, en devenant empereur sous le nom d'Auguste[128].
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Évolution du territoire de la République et de l'Empire romains.
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Campagnes de la deuxième guerre punique.
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Conquêtes de la fin de la République romaine.
En Iran, les Parthes dirigés par la dynastie des Arsacides se rendent indépendants des Séleucides en profitant de leurs défaites face à Rome. Mithridate Ier pose les bases de l'État parthe, et conquiert le plateau Iranien puis la Mésopotamie. Ils deviennent alors des rivaux de Rome, auxquels ils commencent à disputer l'Arménie. Leur armée écrase les Romains à Carrhes en Haute Mésopotamie en 53 av. J.-C., mais les Romains rétablissent progressivement la situation en leur faveur. Ils se maintiennent jusqu'en 220, quand ils sont renversés par un de leurs vassaux, le Perse Ardashir, qui fonde la dynastie sassanide et prend leur place de principal antagoniste des Romains en Orient[129].
La période du « Haut-Empire » (jusqu'au IIIe siècle, au plus tard en 284) voit la grande phase d'expansion romaine s'achever et se stabiliser avec la constitution des frontières (limes), après des revers subis en Germanie. Trajan (98-117) tente un retour vers l'expansionnisme, intégrant la Dacie, mais il échoue face aux Parthes en Mésopotamie. Ceux-ci continuent de faire peser une menace sur les territoires romains, tandis que sur la frontière nord plusieurs peuples germaniques ou d'autre origine causent des troubles sous Marc Aurèle (161-180). Le régime impérial est une monarchie absolue, pour laquelle la succession est souvent houleuse, sauf durant l'âge de la pax romana qui couvre le IIe siècle. Cette époque est marquée par la fondation de nombreuses nouvelles cités dans toutes les régions de l'empire et l'octroi continu de la citoyenneté romaine, avec plus largement un phénomène de « romanisation » juridique[130],[131]
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Statue d'Auguste dite « de Prima Porta ». Musées du Vatican.
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L'Empire romain en 118 apr. J.-C.
Malgré sa subordination sur le plan politique, la civilisation grecque antique poursuit sa trajectoire sous domination romaine. L'influence culturelle exercée sur les conquérants est souvent résumée par le qualificatif de « gréco-romain » attribué à la civilisation de la période haute de l'Empire romain (entre 31 av. J.-C. et le IIIe siècle). Les cités grecques situées en Grèce et sur le pourtour de la Méditerranée orientale restent dynamiques culturellement et économiquement et occupent une place très importante dans le monde romain, préservant leur hellénité, les intellectuels de langue grecque occupant souvent les premiers rôles[132],[133].
La fin du IIe siècle av. J.-C. est marquée par une guerre civile qui met fin à l'exceptionnelle stabilité de l'empire. Cela débouche sur une longue période d'« anarchie militaire » et de crise qui marque le basculement vers le « Bas-Empire romain » et l'Antiquité tardive. À l'instabilité sur le trône impérial s'ajoutent divers périls extérieurs : conflits contre les Perses sassanides qui se soldent par des défaites cinglantes ; invasions des Goths puis des Alamans sur les frontières nord (début des migrations germaniques dites « barbares »). Ces périls sont difficilement jugulés, et les secousses provoquées créent sans doute une perte de confiance en la capacité romaine à assurer l'ordre et la stabilité. La situation est rétablie par des empereurs martiaux issus des provinces danubiennes, notamment Aurélien (270-275) qui parvient à réunifier l'empire. Puis il incombe à Dioclétien (284-305) de refonder ses structures afin de le consolider, ouvrant définitivement une nouvelle page dans l'histoire de l'Empire romain[134].
Tendances et héritages
[modifier | modifier le code]Du point de vue des structures politiques, l'Antiquité classique voit cohabiter plusieurs modèles. Le cadre de la cité en tant que communauté politique (polis, civitas, municipium)[135] prend une importance considérable en Grèce à partir de l'époque archaïque. Le modèle impérial développé au Proche-Orient[136], à l'exemple de l'empire achéménide, entre en contact avec le monde grec qui l'adopte durant l'époque hellénistique. Il devient alors dominant politiquement et militairement, supplantant les cités-États indépendantes qui deviennent alors l'échelon administratif de base, fondamental dans le monde gréco-romain pendant plusieurs siècles.
Dans le domaine des techniques, des progrès se constatent dans différents domaines (moulin à eau, presse à vis, soufflage du verre, etc.), mais l'Antiquité gréco-romaine se caractérise plutôt par sa capacité à appliquer à une échelle plus grande et de façon plus intensive les connaissances développées durant les périodes antérieures, ce qui explique la diffusion rapide de nombreuses techniques, et des productions qui se retrouvent en bien plus grande quantité que durant les phases plus anciennes de l'Antiquité (céramiques, outils en métal, pièces de monnaie, éléments architecturaux en marbre, etc.). Si l'idée d'un blocage technique antique a souvent été mise en avant par le passé, les spécialistes du sujet ont repensé la question en l'articulant plus avec la société et l'économie antiques[137]. Cela rejoint notamment la question de savoir s'il y a une croissance économique durant la période classique est débattue, même s'il y a des éléments qui laissent à penser qu'elle s'est produite sur le long terme, peut-être aussi dans les régions les plus anciennement urbanisées[138]. La diffusion de l'utilisation des pièces de monnaie (la monnaie « frappée »), qui se fait à partir la Lydie puis du monde grec, est un phénomène économique (et politique) majeur de la période, même si de substantielles parties du monde antique ne font pas un grand usage de la monnaie, y compris durant la phase de prospérité de l'Empire romain[139].

Cette période voit l'élargissement du monde connu se poursuivre. Un phénomène majeur est la mise en relation des différentes régions du Bassin méditerranéen, impulsée par les colonisations des Phéniciens et des Grecs, puis l'expansion des Romains, pour qui cette mer était « mare nostrum » (« notre mer »). Le développement des échanges matériels et immatériels, et la complexification des sociétés bordant la Méditerranée est manifeste durant la période allant d'environ 800 à 500 av. J.-C., qui peut être vue comme l'aboutissement d'une évolution sur la très longue durée[140]. Au Moyen-Orient et en Asie centrale, le développement dans la dernière partie de la période des routes d'échanges à longue distance sur lesquelles circulent l'encens[141] et la soie[142] participe également de cette dynamique de mise en relation de régions de plus en plus éloignées.
Du point de vue culturel, l'Antiquité classique est marquée par des dynamiques de transfert dans plusieurs directions :
- Les influences orientales, en particulier aux VIIIe – VIIe siècles av. J.-C., marquée par la diffusion d'éléments d'Est en Ouest, attribuée généralement en grande partie aux Phéniciens (à la suite des auteurs grecs eux-mêmes, mais c'est sans doute excessif), aussi à Chypre, visible surtout chez les élites de plusieurs régions méditerranéennes, marqué par la diffusion d'un art d'inspiration orientale (mais souvent de production locale) et de l'alphabet, peut-être certaines pratiques de sociabilité (les banquets de type symposion). Ce phénomène a surtout été mis en avant pour la Grèce archaïque où il participerait à l'essor de la civilisation grecque « classique », mais aussi en Étrurie et dans la péninsule Ibérique. Les tendances récentes mettent plutôt en avant le développement des échanges culturels entre les pays du bassin méditerranéen, qui ne sont pas forcément à sens unique et tendent à créer une sorte de communauté culturelle[143].
- L'hellénisme et l'hellénisation[144], perceptible notamment dans la vie intellectuelle et artistique (sculpture, théâtre, gymnase, etc.), qui est comme vu plus haut la grande affaire des études sur le monde hellénistique[145]. Mais elle concerne aussi beaucoup la civilisation romaine, profondément imprégnée de culture grecque, et P. Veyne y a vu un « empire gréco-romain », parce qu'il était bilingue (latin à l'ouest, grec à l'est) et que « Rome est un peuple qui a eu pour culture celle d'un autre peuple, l'Hellade[109]. » C'est en bonne partie par ce biais que l'hellénisme survit au déclin politique du monde grec, d'autant plus que l'Empire romain se repose beaucoup sur les cités grecques pour administrer les provinces orientales[144].
- La romanisation, marquée avant tout par le processus d'octroi de la citoyenneté romaine, la diffusion du droit et de la vie civique qui vont avec, de la langue latine, et aussi celle du culte impérial. Cela s'accompagne de divers éléments culturels, très marqués par l'hellénisme et aussi d'autres influences, qui font qu'en fin de compte il s'agit plus de la transmission d'une culture mixte gréco-romaine caractéristique du monde romain. Son impact culturel est de ce fait plus net dans les provinces occidentales, peu touchées par l'hellénisme avant la conquête romaine, que dans les provinces orientales où il est bien implanté quand la domination romaine s'installe et est généralement peu réceptif à l'influence culturelle latine[146],[147].
Les périodes classiques de la Grèce et de Rome ont eu un impact considérable sur les civilisations qui leur ont succédé, pas seulement en Europe même si c'est surtout là que cette influence a été marquante car ses civilisations se sont à plusieurs reprises tournées vers ce passé pour l'ériger en modèle[148],[149]. Les épopées homériques, la pensée des philosophes, les travaux scientifiques grecs et romains, le théâtre athénien, la sculpture classique, le droit romain, l'architecture et l'urbanisme grecs et romains y ont été érigés en modèles « classiques », fournissant une source d'inspiration réactivée à plusieurs reprises et de différentes manières, notamment sous la Renaissance puis dans le classicisme, mais aussi au Moyen Âge aussi bien à l'ouest qu'à l'est, y compris dans les pays d'Islam[150].
Antiquité tardive
[modifier | modifier le code]Définitions et contours
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L'Antiquité tardive est une phase aux bornes chronologiques mal définies, de la fin du IIIe siècle à celle du VIIe siècle si ce n'est plus, environ de 250 à 750 voire 800[26].
Du point de vue historiographique, cette période était traditionnellement considérée comme une phase de déclin, amorcée durant le « Bas-Empire » romain. Cette vision a depuis été contredite, et l'Antiquité « tardive » s'est imposée dans le paysage des études historiques, d'abord comme une phase de transition entre Antiquité classique et Moyen Âge, puis comme une phase historique à part entière, « une autre antiquité, une autre civilisation » selon un de ses « inventeurs », Henri-Irénée Marrou. Elle doit aussi beaucoup aux travaux de Peter Brown qui a œuvré à la réhabilitation de la période et à lui donner une cohérence[5],[151].
Historique
[modifier | modifier le code]Au sortir de la période de crise qui va de 235 à 284, Dioclétien entreprend de refonder les structures de l'empire, avec pour priorités d'assurer à la fois la sécurité et la succession impériale. Il met en place la Tétrarchie, système de partage du pouvoir à quatre têtes, dans lequel il garde la position éminente jusqu'à sa mort en 305. Par la suite le gouvernement d'un seul est plus l'exception que la règle, ce qui n'éteint pas les rivalités au sommet du pouvoir, tant s'en faut. Le sort des armes est plus que jamais prépondérant avec l'affirmation de la figure de l'empereur militaire. Après 312 et sa victoire au pont Milvius, Constantin devient le personnage le plus puissant de l'empire, et règne seul de 324 à 337, entreprenant de grandes réformes, et la fondation d'une nouvelle capitale à son nom en Orient, Constantinople (l'ancienne Byzance). Du point de vue religieux, la période est marquée par les persécutions contre les Chrétiens (notamment sous Dioclétien), puis leur reconnaissance par l'« édit de Milan » de 313 et la conversion de Constantin au christianisme[134].
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Tête de Dioclétien, musée archéologique d'Istanbul.
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L'organisation de l'empire vers 300.
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Monnaie en or à l'effigie de Constantin Ier et du Sol Invictus, (dieu-soleil). 313, Cabinet des médailles.
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La division de l'Empire romain en 395.
Après la mort de Constantin, des troubles éclatent entre ses fils et successeurs, alors que la guerre avec les Sassanides reprend, mettant fin à une longue pause liée à des troubles en Perse, qui avait été salutaire pour l’œuvre des empereurs précédents. Un nouvel empereur-guerrier prend le pouvoir, Julien, qui repousse les Alamans qui avaient avancé en Gaule orientale. Ce souverain est aussi connu pour sa tentative de rétablissement du paganisme, mais il meurt lors d'une campagne en Mésopotamie en 363. Les deux frères et co-empereurs Valentinien Ier et Valens règnent en divisant à nouveau l'empire en deux, pour assurer sa défense dans un contexte d'offensives barbares, le second étant tué au combat contre les Wisigoths (bataille d'Andrinople). Théodose Ier (379-395) parvient à la paix avec les Goths et les Sassanides, mais désormais la division de l'empire s'est imposée dans la tête des généraux au pouvoir à la lumière des désastres militaires précédents, la pression exercée par les « Barbares » et leur importance dans l'empire s'accentuant. Après sa mort de Théodose, l'empire est définitivement divisé en deux. Le pouvoir de l'empereur a alors pris un aspect plus « absolu » que par le passé, à la suite des grandes réformes entreprises depuis Dioclétien, il s'est aussi sacralisé, avec les premiers empereurs chrétiens et l'émergence de la notion de pouvoir de droit divin. Cette période marque en effet le triomphe du Christianisme qui a définitivement conquis les élites et gouvernants, et s'est imposé depuis Constantin comme un élément majeur de l'Empire romain, les évêques jouant un rôle croissant tant dans le domaine religieux que civil[152].
Dans la partie occidentale, des dynasties germaniques s'implantent alors que le pouvoir de Rome s'étiole. À la fin du IVe siècle, le franc Arbogast fait déposer en 392 l'empereur Valentinien II, puis Théodose suscite contre lui les Goths : deux peuples barbares s'affrontent donc, chacun au nom d'un des deux empires romains. Les tensions entre pouvoirs romains et germaniques s'accroissent au cours de cette période, d'abord lors de la défaite romaine d'Andrinople face aux Goths en 378, puis avec le sac de Rome par ces mêmes Goths en 410, qui est perçu comme une humiliation suprême dans l'empire même si sa portée militaire est limitée. Puis les Vandales, installés en Espagne, envahissent l'Afrique romaine et prennent Carthage en 439. Limitée dans ses capacités en raison de l'affaiblissement de son armée, Rome recourt aux accords avec les Barbares, leur offrant le statut de « fédéré », qui leur confère honneurs et autonomie en échange de la défense d'un territoire. Un groupe Goth est ainsi installé en Aquitaine, où il fonde le royaume wisigoth. Cela est amené à se répéter avec d'autres, en Pannonie avec d'autres Goths, des Alains et des Huns. C'est à cette époque que ces derniers ravagent plusieurs régions de l'Occident et de l'Orient sous la direction d'Attila, avant d'être arrêtés en 451 par des fédérés unis par le général romain barbarisé Aetius aux champs Catalauniques. La fonction d'empereur romain d'Occident a alors perdu de sa superbe, cette moitié de l'empire étant passée sous la coupe de généraux barbares ou barbarisés devenus indépendants de fait, seule l'Italie reconnaissant vraiment l'autorité de Rome. Le dernier empereur d'Occident, Romulus Augustule, monte sur le trône en 475 puis est détrôné en 476 dans le cadre de luttes entre deux généraux, son père Oreste et Odoacre, ce dernier l'emportant[153].
Plusieurs royaumes fondés par des dynasties d'origine germanique se sont alors déjà constitués et consolidés, et continuent de le faire : les Wisigoths qui dominent l'Aquitaine, où se trouve leur première capitale Toulouse, la Provence et l'Espagne ; les Burgondes qui dominent dans la vallée du Rhône, autour de Lyon et Genève ; les Ostrogoths en Italie, emmenés par Théodoric, régnant depuis Ravenne ; les Vandales en Afrique du Nord. Ces royaumes s'appuient pour la plupart sur les élites romaines des pays dominés, qui renforcent leur administration, refondent la législation. Ailleurs le processus est moins rapide. Les Francs saliens, établis en Belgique seconde autour de Cambrai, parviennent sous Clovis (481-511) à dominer la Gaule, notamment après avoir vaincu les Wisigoths à Vouillé (507) et s'être inspiré de leur mode de gouvernement. La Bretagne romaine (c'est-à-dire l'actuelle Grande-Bretagne) est quant à elle investie par les Angles, les Saxons et les Jutes. Le dernier peuple germanique à constituer un royaume important sont les Lombards, qui s'installent en Italie dans les années 560-570[154]. Ces différents royaumes se stabilisent et se consolident aux VIe – VIIe siècles, durant la première partie de ce qui est classiquement considéré dans ces pays comme le « Haut Moyen Âge ». Cela permet l'émergence de nouvelles identités « nationales » qui supplantent le sentiment d'appartenance au monde romain. Dans ces processus, la conversion au christianisme sous sa forme catholique romaine (après que plusieurs peuples se soient essayés à l'arianisme) joue un rôle essentiel. Cela d'autant plus que les autorités ecclésiastiques jouent un rôle croissant dans l'administration des villes, où les institutions civiques romaines traditionnelles ont perdu en importance voire disparu. La religion catholique exerce aussi une influence primordiale dans l'affirmation d'une idéologie royale et la légitimation des rois convertis[155].
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Les mouvements migratoires du IIe au Ve siècle.
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Situation politique de l'Europe en 526.
L'Empire romain d'Orient ou empire byzantin (période « paléo-byzantine ») s'est alors consolidé dans la partie orientale de la Méditerranée. La fondation de Constantinople, à l'emplacement de l'antique Byzance située sur le Bosphore, officialisée en 330, marque un tournant dans l'histoire romaine puisque cette ville devient une « Nouvelle Rome », dupliquant progressivement les fonctions de l'ancienne, afin de créer une base solide pour défendre la moitié orientale de l'empire. Sa taille excède rapidement celle de Rome, elle se dote de monuments et d'institutions similaires à celle-ci, et devient le « centre » de la moitié orientale de l'empire, appuyée sur un réseau de voies de communication convergeant vers elle[156]. Cet empire est dominé à ses débuts par les hommes de guerre et aussi des personnages majeurs de la cour, mais cette compétition pour le pouvoir ne se fait pas au détriment de la puissance de l'institution impériale. Les empereurs byzantins sont des figures investies d'une fonction sacrée (« césaropapisme »), dirigeant une administration de plus en plus centralisée, avec l'appui d'une aristocratie d'empire. Le règne de Théodose II est dominé par la figure de sa sœur Pulchérie, puis est suivi d'une période de luttes entre généraux, qui élèvent à la fonction suprême des chefs militaires habiles, tels qu'Anastase (491-518) et Justin Ier (519-527), qui permettent à l'empire de tenir bon face aux peuples du nord et aux Perses[157]. Le règne de Justinien (527-565) est marqué par la tentative de reconstituer l'empire en s'appuyant sur ses richesses. Cela passe par une série de campagnes militaires en Occident, qui se soldent par la reconquête de l'Afrique, la Sicile et l'Italie, sous la direction du général Bélisaire, et plus tard le sud de l'Espagne. Son œuvre de compilation législative (Corpus Juris Civilis, avec le « Code de Justinien ») procède de la même logique, de même que ses constructions à Constantinople (basilique Sainte-Sophie). Cette ambitieuse politique a souvent été critiquée a posteriori, pour avoir surestimé les capacités de l'empire, et elle est mise en péril par l'irruption d'une épidémie de peste particulièrement létale, tandis qu'il doit concéder une paix coûteuse aux Perses[158]. Ses conquêtes ne lui survivent pas, et ses successeurs doivent faire face aux attaques des Avars et Slaves dans les Balkans à partir des années 580, alors que le conflit avec les Perses prend une nouvelle dimension au début du VIe siècle[159]. Cet échec porte aussi en germe le recentrage de l'empire oriental sur son hellénité, le grec devenant progressivement sa langue officielle.
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L'empire d'Orient en 565, après les conquêtes de Justinien.
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Intérieur de Sainte-Sophie de Constantinople (actuelle Istanbul). La coupole, datant du VIe siècle culmine à 55 mètres au-dessus du sol.
Les conflits entre Romains et Perses sassanides se sont poursuivis au IVe siècle, notamment autour de la domination de l'Arménie. Dans la seconde moitié du Ve siècle, les Sassanides font face à leur tour à des « invasions barbares » depuis le nord, les offensives des Huns blancs (Hephtalites) venus depuis l'Asie centrale, qui leur causent plusieurs revers. L'empire entre dans une période de crise, marquée par des révoltes, avant que Khosro Ier (531-579) ne rétablisse la situation. Après plusieurs affrontements contre Byzance il obtient de Justinien une paix très favorable, vainc les Hephtalites, et étend son territoire en l'Arabie du sud. Après une nouvelle période de troubles internes, Khosro II lance au début du VIIe siècle dans une série de campagnes très destructrices contre la partie orientale de l'Empire byzantin. Ce conflit a pu être qualifié de « dernière grande guerre de l'Antiquité » (J.-C. Cheynet). Héraclius, qui prend le pouvoir à Byzance en 610, organise la résistance. Il parvient à renverser la situation et à reprendre le Proche-Orient, alors que l'empire perse s'enfonce dans une guerre de succession après l'assassinat de Khosro II[160].


À peine ce conflit achevé, une nouvelle puissance émerge en Arabie. À compter de 622, Mahomet unifie les tribus arabes depuis Médine et La Mecque autour d'une nouvelle religion, l'Islam, et soumet la majeure partie de l'Arabie. Il meurt en 632, et ses successeurs les Califes « bien guidés » lancent des raids vers les territoires byzantin et perse, exsangues après le conflit entre les deux superpuissances. Leurs succès les mènent vers une série de conquêtes sans précédent, appuyés sur une armée efficace tactiquement, sans doute aussi renforcée par la ferveur religieuse, et bénéficiant de l'épuisement de ses adversaires. Les raids sont menés dans plusieurs directions et conduisent rapidement à des gains territoriaux considérables, qui les incitent à pousser toujours plus loin. Après la bataille du Yarmouk en 636, les grandes villes du Proche-Orient (Jérusalem, Damas, Antioche) passent sous contrôle musulman, l’Égypte en 641, les armées byzantines se repliant sur la défense de l'Anatolie. L'empire perse s'effondre dès 637 après l'invasion de la Mésopotamie, et la dynastie sassanide perd tout pouvoir dans la décennie suivante. Une guerre successorale entre chefs musulmans éclate sous le règne d'Ali, portant au pouvoir en 661 la dynastie des Omeyyades. Installée à Damas, elle y constitue une administration en s'inspirant des modèles romain et sassanide qui organise le monde arabo-musulman[161]. Constantinople est assiégée à plusieurs reprises, mais tient bon, et l'empire byzantin amorce une série de changements consolidant son organisation défensive. Le dernier échec de siège de Constantinople en 717 marque la fin de la progression des troupes arabo-musulmanes dans cette direction. À l'ouest, elles ont déjà soumis toute l'Afrique du Nord et entamé la conquête fulgurante de la péninsule Ibérique où le royaume wisigoth s'effondre à son tour, et franchissent les Pyrénées, où leurs raids sont arrêtés par les Aquitains puis les Francs de Charles Martel et Pépin le Bref. À l'est, après la soumission de l'Iran les musulmans progressent dans l'Indus (conquête du Sind) et en Asie centrale, où ils rencontrent les troupes d'une autre superpuissance, la Chine de la dynastie Tang, qu'ils défont sur la rivière Talas en 751[162].
Aspects politiques, sociaux et culturels
[modifier | modifier le code]Pensée pour réunir et réconcilier l'Antiquité et le Moyen Âge, périodes qui ont été conçues comme étant l'inverse de l'autre, l'Antiquité tardive s'est imposée comme un champ de recherche pour lui-même, brassant d'importantes problématiques, notamment en matière religieuse mais pas seulement.
L'idée-maîtresse des études sur l'Antiquité tardive est de contester l'idée de décadence de l'Empire romain, popularisée en particulier par Edward Gibbon dans son Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, et l'approche catastrophiste qui a pu dominer les études sur la période. Après plusieurs évolutions historiographiques, la période a connu d'autres approches, moins pessimistes. C'est comme les précédentes une période de mutations, d'innovation, de créativité. On cherche à y repenser le passé classique, plutôt que le préserver tel quel, ce qui est visible aussi bien dans les accomplissements de Justinien, des rois barbares d'Occident que de Saint Augustin[163]. Pour P. Brown c'est « une société où les empereurs règnent, où les évêques gouvernent, et où des hommes et des femmes aux origines étonnamment humbles pour la plupart, artistes, penseurs, organisateurs ou saints, finissent par couvrir la Méditerranée pour les siècles suivants, d'une créativité étrange, post-classique, la créativité d'agents humains, agissant par la grâce de Dieu[164]. »
Parmi les innovations se comptent la compilation juridique (en particulier le « Code de Justinien » qui est fondamental pour la transmission du droit romain, mais aussi les recueils juridiques des royaumes germaniques), la constitution des institutions ecclésiastiques, du monachisme. Du point de vue culturel ces siècles reposent sur la révision de l'héritage gréco-romain, dans un moule chrétien, au sortir de la période les principaux savants des pays chrétiens étant issus du milieu clérical. La christianisation est une sorte de pendant des phénomènes d'hellénisation et de romanisation de la période classique. Les textes antiques sont vus par les penseurs des périodes postérieures avec un mélange d'attraction pour la qualité de leur contenu intellectuel, et de répulsion parce qu'ils sont le produit de païens. Si les siècles de cette période ont longtemps été présentés comme une décadence du point de vue intellectuel et moral, c'est notamment parce que le savoir classique se serait perdu. S'il y a une part de vérité dans cela, il apparaît que la préservation des textes classiques a été une préoccupation de nombreux savants, même après la christianisation : une fois que les cultes païens avaient été abandonnés, le savoir antique était généralement jugé digne d'être préservé[165].
Néanmoins l'idée de déclin a des défenseurs, sur des bases bien différentes de celles de Gibbon, en l'envisageant plus sous l'angle des études sur l'« effondrement » en vogue au XXIe siècle, avec l'apport des études archéologiques, la prise en compte des données climatiques et du rôle des épidémies. Elles concluent que cette période voit une contraction significative dans les domaines démographique et économique, et que les conditions de vie de la majeure partie de la population du monde méditerranéen diminuent[166]. La faillite de l'Empire romain d'Occident est aussi à l'origine de questionnements sur la trajectoire de cette région du monde par la suite : le fait qu'à la différence d'autres parties du globe ayant connu des disparitions d'empires (Moyen-Orient, Chine) il ne s'y soit pas reconstitué malgré diverses tentatives postérieures, et que la division politique et nationale se soit progressivement imposée à partir de l'Antiquité tardive, pourrait avoir préparé la singulière modernité de l'Europe occidentale[167].

La christianisation est par bien des aspects le phénomène majeur de la période, les évolutions dans les mentalités sont très marquées, avec le passage d'un monde où la référence principale est politique (la cité et le statut de citoyen ayant progressivement perdu l'essentiel de leurs pouvoirs et prérogatives) à un monde où la référence principale est religieuse. À la différence des périodes précédentes, l'Antiquité tardive ne voit pas d'élargissement géographique marqué du monde connu vers de nouveaux horizons, mais elle connaît des profonds changements politiques (chute de l'empire romain d'Occident, création des royaumes germaniques, émergence de l'empire Sassanide), elle connaît aussi une redéfinition du rôle des élites dans les domaines politique et militaire, et de profonds changements économiques (un déclin de la complexité économique, précoce à l'Ouest)[168]. Cette période voit aussi la fin progressive de la cité en tant qu'institution politique de base, caractéristique de l'Antiquité gréco-romaine, quoiqu'elle survive sur toute la période et connaisse encore des adaptations notables[169]. Elle est progressivement touchée par le déclin de l'urbanisation et des élites municipales, remplacée par une plus grande place au niveau local de l'administration centrale et/ou des institutions chrétiennes (avant tout les évêques). Ce processus s'achève dans le monde byzantin au VIIe siècle[170],[171].
Pour aller plus loin dans la postérité, la christianisation du monde antique est « un des rares événements dont les conséquences ont été essentielles pour l’histoire mondiale » (Hervé Inglebert)[172]. Plus spécifiquement le Christianisme est couramment considéré comme un des grands fondements de la civilisation occidentale (ses « racines »), parfois désignée comme une « civilisation chrétienne ». Le christianisme est une des composantes de la civilisation occidentale, cependant une parmi d'autres, sans qu'il ne soit possible de déterminer suivant une réflexion historique laquelle est la plus « originelle »[173]. À tout le moins se constate à partir de l'Antiquité tardive le fait que le christianisme devient un des éléments de l'identité des monarchies qui l'ont adopté comme religion officielle, ce qui se décèle dès l'époque des royaumes barbares occidentaux[174],[175]. Les tendances générales qui s'identifient dans le christianisme se retrouvent du reste dans les autres religions de l'époque, le judaïsme, le zoroastrisme, le manichéisme, aussi dans le dernier paganisme : définition des religions autour de textes sacrés (Bible, Avesta, etc.), et de leurs commentaires explicitant ce qu'est la bonne manière de croire et pratiquer (textes de Pères de l’Église, Talmud), affirmation d'autorités religieuses édictant et supervisant ces croyances et pratiques (évêques, philosophes païens, rabbins, prêtres zoroastriens), aussi l'émergence d'un culte des « saints hommes », avec des lieux de pèlerinage marquant le paysage religieux. Un point commun des évolutions des mentalités religieuses nouvelles est qu'elles accordent plus d'importance à la question du salut des âmes humaines (la sotériologie), à l'histoire, plutôt qu'à des aspects cosmiques ou topiques[168]. L'Islam peut être vu, malgré ses indéniables spécificités, comme le produit de ces évolutions. De fait, après l'avoir resitué dans son contexte, les spécialistes de la période ont eu tendance à l'interpréter comme une sorte de « concoction ultime de l'Antiquité tardive » (selon les termes de R. Hoyland) contenant des ingrédients chrétiens, juifs et manichéens[176].
Au sortir de l'époque de l'expansion musulmane, à la fin du VIIIe siècle, le monde antique tardif a été divisé en trois blocs distincts définis notamment par leur religion : les royaumes d'Occident, mêlant héritage romain et germanique, de chrétienté latine (« Catholique » par la suite), où s'affirme bientôt un nouvel empire de dynastie franque (Carolingien) ; l'empire byzantin, un ensemble cohérent de langue grecque et chrétien (la future Chrétienté « orthodoxe ») ; les territoires musulmans allant de l'Espagne jusqu'à l'Inde, pour la plupart dominés par les Abbassides[177].
Impacts et usages de l'Antiquité
[modifier | modifier le code]La présence de l'Antiquité gréco-romaine (« classique ») concerne au premier chef la civilisation occidentale, pour des questions d'héritage et de continuités. Pour ce qui est du domaine du visible, il est possible d'y visiter des ruines grecques et romaines, et encore plus de nombreux bâtiments dont l'architecture est marquée par l'inspiration gréco-romaine (y compris en Amérique et dans d'autres anciennes colonies européennes), l'alphabet qui y est majoritairement employé est « latin », c'est-à-dire dérivé du romain, tandis que de nombreux musées ont des objets de ces époques ; les motifs et références repris de l'histoire ou de la mythologie antique sont courants dans les créations littéraires, musicales, visuelles, etc. Pour ce qui est moins tangible, l'organisation et les principes politiques font souvent référence à l'héritage antique (notions de démocratie, république, sénat, citoyenneté, etc. qui ont certes beaucoup évolué), également dans le domaine juridique et bien d'autres, le latin est longtemps resté la langue liturgique (chez les Catholiques) et aussi savante de l'Europe occidentale, etc.[148]. Certaines grandes figures de l'Antiquité ont fait l'objet de nombreuses perceptions différentes au cours des périodes postérieures, en premier lieu Alexandre le Grand, qui a présenté de nombreux visages bien différents selon les lieux et les époques[178].
Plus largement, il en va de même pour l'Antiquité, regardée de manières bien différentes selon les époques. Les deux civilisations de l'Antiquité « classique » ont constitué durant toute l'histoire postérieure de l'Occident une référence incontournable, une source inépuisable de modèles, idéalisés ou critiqués, sans cesse réinterprétés et discutés, dans un mouvement de va-et-vient entre l'ancien et le moderne. Ce qui est souvent présenté comme un « héritage », une « transmission », s'analyse en effet plutôt comme une « réception », voire une « appropriation » du point de vue de la société du présent qui se tourne vers son modèle « classique » du passé. De ce fait, il peut être considéré que « depuis l'Antiquité, le discours sur le « classique » a fonctionné de cette manière afin de légitimer un ordre social et un ensemble d’institutions, de croyances et de valeurs qui sont communément associés à la civilisation occidentale et à « notre » héritage culturel occidental. » (Seth Schein)[179].
La transmission des savoirs antiques
[modifier | modifier le code]Après la fin de l'Antiquité, l'hellénisme est essentiellement préservé dans l'empire byzantin, qui est de langue grecque, certes plus proche du grec moderne que du dialecte attique des auteurs classiques, qui n'est connu que dans les milieux savants. Le travail de copie des IXe – Xe siècles, est crucial pour la préservation des œuvres antiques, les choix opérés à cette période dictant en grande partie le corpus de textes de langue grecque antique qui sont connus de nos jours ; au-delà des textes littéraires les plus prestigieux (Homère, Hésiode, tragiques), le choix s'est plus porté vers la philosophie et la science, aussi les historiens hellénistiques et romains. Les textes apparaissant dans les catalogues des savants des XIe – XIIe siècles ont quasiment tous été préservés jusqu'à nos jours[180].
Dans le monde musulman médiéval, l'hellénisme sert de modèle architectural et artistique (les « arabesques »), mais à travers le modèle de l'Empire romain oriental, Alexandre le Grand et son professeur Aristote sont des sujets littéraires, et les textes de savants grecs sont traduits en arabe et étudiés (en particulier à Bagdad sous les premiers Abbassides), par exemple Aristote chez Avicenne et Averroès, la philosophie islamique, falsafa, dérivant de celle des Grecs, de même que d'autres disciplines (médecine, astronomie)[181].
Dans l'Occident médiéval, la préservation des textes latins antiques est largement issue des travaux de copie de l'époque carolingienne, au IXe siècle, période durant laquelle on porte un intérêt à l'histoire romaine, notamment dans le but de tracer une continuité entre l'Empire romain et le nouvel empire fondé par la dynastie franque[182]. Durant les phases médiévales européennes des légendes reposant sur des traditions antiques circulent, tels le Roman d'Alexandre, ou divers mythes en lien avec la guerre de Troie. Les savants médiévaux occidentaux sont de langue latine et rares ceux qui s'aventurent dans l'apprentissage du grec, les œuvres grecques, telles que celles de Homère et d'Aristote, y étant connues par des traductions latines[183].
Au XIVe siècle des érudits italiens (en premier lieu Pétrarque) se lancent dans un processus de redécouverte de l'Antiquité, vu comme une nécessité pour l'épanouissement culturel. Il s'agit donc dans leur esprit de la faire renaître, d'où le nom de Renaissance donné à la période de l'histoire occidentale qu'ils ouvrent (qui est la première à avoir été désignée ainsi, les renaissances médiévales étant conceptualisées plus tard sur son modèle). C'est donc un processus conscient visant à étudier le passé antique, à redécouvrir ses œuvres, et en cela l'apport des Byzantins (Jean Bessarion, Jean Lascaris) sera essentiel puisqu'il implante à nouveau l'étude du grec classique en Occident. Les acteurs majeurs de ce phénomène sont les « Humanistes », certes loin d'être cantonnés à l'étude de l'Antiquité, mais tous versés dans une certaine mesure dans l'étude des langues antiques et des classiques. Le degré de révérence qu'il fallait avoir à l'égard des textes antiques ne faisait pas consensus, un premier avatar la querelle des Anciens et des Modernes, autour de savoir s'il est possible de dépasser les modèles classiques. Quoi qu'il en soit, en pratique il ne s'agit pas d'une simple imitation mais d'une appropriation et de la mise au point d'une nouvelle culture[184].
Antiquité et identités modernes
[modifier | modifier le code]La Grèce et l'Italie ont chacune constitué leur État-nation au XIXe siècle en se reposant en bonne partie sur leur passé antique. Cela est assez clair dans le choix de leurs capitales, Athènes et Rome, les deux pôles du monde classique. En Italie, Rome était au moment de l'unification la capitale de la Papauté, qu'il a fallu dominer pour unifier le pays, mais son prestige était tel qu'elle fut choisie comme capitale. Et aussitôt après leur établissement les États grecs comme italien ont mis en place des lois et institutions visant à contrôler les fouilles archéologiques et à conserver dans le pays un maximum d'objets antiques trouvés sur leur sol. En Grèce, la volonté de connecter le passé au présent est nettement plus prononcée, et se retrouve jusque dans le choix des noms des provinces, souvent repris des régions antiques[185].

En Italie, la référence à la Rome antique est surtout prononcée dans la première moitié du XXe siècle, d'abord avec la conquête de la Libye, présentée comme une nouvelle guerre punique, et surtout durant le régime fasciste de Mussolini. Ce régime doit son nom aux faisceaux (fasci) symbolisant l'autorité d'un magistrat romain antique, et il met en place un nouveau système de datation partant de la restauration des faisceaux (Fascibus Restitutis), à compter de 1922, année de sa prise de pouvoir. Il s'agit alors de reproduire et dépasser la gloire de la Rome impériale[186]. En France, le Second Empire de Napoléon III s'est tourné vers les Gaulois et notamment Vercingétorix, choix qui se situe dans la continuité de la période révolutionnaire, durant laquelle on avait trouvé dans les Gaulois des ancêtres alternatifs aux Francs, qui avaient contre eux le fait qu'ils étaient invoqués par la noblesse française comme ses ancêtres[187]. En Allemagne au début de l'unification, cette même ambivalence se retrouve : l'empereur est Kaiser (César), référence explicite à Rome ; mais on honore là aussi un héros germain de la résistance à l'invasion romaine, Arminius, vu comme une figure de la grandeur allemande[188].
Dans les pays musulmans du Moyen-Orient, l'identité est très marquée par la religion et les civilisations antiques ne sont évoquées que secondairement. Cela n'empêche pas des récupérations du passé antique à des fins d'affirmation nationale. Ainsi en Iran l'empire achéménide et son illustre fondateur Cyrus II ont souvent été mobilisés par les chefs de gouvernements comme modèles pour la grandeur du pays[189]. En Irak, pays comprenant plusieurs communautés au passé souvent conflictuel, l'Antiquité mésopotamienne pré-islamique a fait l'objet des attentions du régime baasiste qui y voyait une référence fédératrice, en particulier sous Saddam Hussein qui fait reconstruire plusieurs monuments de Babylone, se présentant comme un continuateur de Nabuchodonosor II[190].
En Afrique, la réaction au discours traditionnel des études classiques comme fondement de la civilisation occidentale a soulevé des critiques contre leurs aspects impérialistes et racistes, ou du moins jugés comme tels. Une tendance chez certains universitaires d'Afrique subsaharienne a été l'afrocentrisme, développé à la suite du sénégalais Cheikh Anta Diop, qui a présenté l'Afrique, et plus spécifiquement l’Égypte antique, comme l'origine de la pensée rationnelle grecque et plus largement de nombreux aspects généralement attribués à la civilisation occidentale. Dans son aspect plus politique, ce courant considère que le discours sur l'Antiquité produit dans les pays blancs a consisté à un vol des accomplissements de l'Afrique noire à l'origine des civilisations[191],[192],[193].
La diversité des réceptions
[modifier | modifier le code]Traditionnellement, l'inspiration antique se retrouve dans l'art et la littérature, mais aussi dans la politique et les mœurs.
L'époque baroque, après le concile de Trente (achevé en 1563) et au XVIIe siècle, qui est avant tout définie par ses aspects artistiques, propose une nouvelle manière d'explorer le passé antique, en simplifiant les approche des artistes de la Renaissance, tout en préservant une esthétique de modèle classique mais en la faisant évoluer. Cela est visible dans des manières différentes chez des grandes figures de la période telles que Caravage, Le Bernin et Borromini. L'imagerie entourant le « Roi Soleil » est d'inspiration antique, Louis XIV est également présenté comme un nouvel Auguste, et la France revendique son statut de nouveau foyer de l'architecture « classique » (classicisme). Les modèles antiques sont courants aux côtés des thèmes religieux chez les grands peintres européens de la période (Poussin, Velazquez, Rubens, etc.)[194].
Durant la Révolution française et l'Empire français, les références antiques sont constantes, la République romaine et la démocratie athénienne faisant partie des modèles politiques alternatifs invoqués pour tourner le dos à la royauté. L'art de cette époque s'inspire beaucoup de l'Antiquité, à laquelle sont empruntés des symboles (le bonnet phrygien par exemple). Par la suite l'intérêt pour les œuvres classiques antiques ne se tarit pas en France, et connaît même un regain au XIXe siècle. L'importance de l'enseignement du grec et du latin, au moins jusqu'au milieu du XXe siècle, fait que le passé classique reste une source d'inspirations pour de nombreux artistes (Jean Giraudoux, Jean Anouilh, Jean Cocteau, etc.)[195].
Dans l'Angleterre victorienne, les références antiques se retrouvent dans l'art (ruines antiques peintes par Turner, scènes antiques chez Alma-Tadema), en littérature où Homère est préféré à Virgile, et jusqu'au sommet de l'État, William Gladstone faisant des études sur la littérature antique[196]. A contrario dans l'architecture les inspirations classiques sont moins prégnantes, peut-être parce qu'elles rappellent les tendances présentes chez les rivaux de la Rome papale et de la France napoléonienne[197].
Aux États-Unis, les études classiques restent importantes dans le cursus scolaire et universitaire au moins jusqu'au milieu du XXe siècle. Les modèles classiques sont invoqués dans les débats politiques dès avant la période révolutionnaire et l'indépendance, et cela se prolonge par la suite. Plus largement les Pères fondateurs s'inspirent en partie des modèles politiques antiques pour forger le nouveau système politique, par exemple le fédéralisme. George Washington a été la figure américaine la plus classicisée, comparé à Cicéron et surtout à Cincinnatus, ayant répondu à l'appel de la nation malgré ses aspirations à une vie rurale calme. Durant le débat sur l'abolition de l'esclavage, alors que les abolitionnistes invoquent l'égalité entre hommes proclamée dans la Bible, les esclavagistes trouvent dans la hiérarchie sociale grecque, et dans les écrits d'Aristote en particulier, des arguments pour défendre leur position. Dans la fin du XIXe siècle, les universités se dotent de départements d'études classiques de qualité, alors qu'elles en manquaient jusqu'alors, et des musées constituent des collections d'art antique. Dans la littérature, les poètes américains écrivent beaucoup sur des thèmes classiques, et l'Antiquité sert d'inspiration à des romans à succès, en particulier Ben-Hur de Lew Wallace (1880)[198]
En Afrique subsaharienne moderne, la mythologie et la tragédie grecques ont pu servir d'inspiration à différentes œuvres littéraires, notamment chez des auteurs de théâtre réinterprétant les histoires d'Antigone et d'autres sous un angle politique[199]. La culture de la Grèce antique a également été intégrée dans le milieu intellectuel du Japon à compter de l'ère Meiji (1868-1912)[200].
À l'époque contemporaine, les progrès des connaissances sur les périodes antiques révèlent leur diversité et leur complexité. Il s'observe un renouvellement des perceptions de ces périodes et les inspirations qu'elles suscitent, en les conduisant notamment au-delà des modèles classiques. Ainsi, l'art archaïque grec fournit à son tour des modèles (le kouros), de même que l'art cycladique de l'époque préhistorique, et plus largement les soi-disant arts « primitifs » (ce qui suppose là encore de les juger par rapport aux modèles « classiques »). La redécouverte des autres civilisations antiques suscite aussi l'intérêt de certains écrivains, par exemple l’Épopée de Gilgamesh et le Livre des morts égyptien chez Rainer Maria Rilke. Homère reste une référence, par exemple chez Nikos Kazantzakis et son Odyssée (1924-1932). Il ne faut cependant pas surestimer l'impact de ces inspirations antiques. Les auteurs modernes sont d'une manière générale bien moins versés dans les études classiques que leurs prédécesseurs, ce qui explique la moindre importance de ces influences[201].
La redécouverte scientifique de l’Égypte antique suscite un grand engouement dans le public cultivé voire au-delà, donnant naissance ce qui a pu être désigné comme l'« égyptomanie », revivifiée par des découvertes marquantes comme celles de l'art amarnien et du tombeau de Toutankhamon qui n'ont pas manqué de susciter des interprétations ésotériques et pseudo-scientifiques. Cela concerne aussi les pyramides et leur construction, et les reines marquantes et controversées que sont Hatchepsout, Néfertiti et Cléopâtre VII[202].
La sexualité antique suscite un intérêt marqué depuis l'époque moderne, en particulier en ce qui concerne l'homosexualité. Celle-ci a été surnommée dès la Renaissance l'« amour grec ». L'homosexualité féminine doit sa désignation comme un saphisme ou un lesbianisme à la figure de Sappho de Lesbos. Cette référence est mobilisée dans les débats contemporains. Les études des historiens ont néanmoins révélé le caractère anachronique de ces interprétations, étant donné que les Grecs comme les Romains ignoraient le concept d'orientation sexuelle[203],[204].
L'Antiquité sert aussi de source d'inspirations dans la culture populaire : au cinéma avec le genre des péplums, dans la littérature avec des romans historiques ou de la fantasy, dans des bandes dessinées et des mangas, plus récemment les jeux vidéos[205],[206].
Les autres périodes « antiques »
[modifier | modifier le code]La notion d'Antiquité a été élaborée à partir des civilisations anciennes de la Grèce et de Rome. Ce concept a ensuite été adapté pour d'autres civilisations anciennes extra-européennes, sous l'influence européenne et souvent à l'instigation d'historiens européens, accompagné des concepts liés de Moyen Âge et d'époque moderne. Comme vu plus haut l'extension la plus évidente s'est faite en direction des civilisations de l'Égypte antique et de la Mésopotamie (ou plus largement du Proche-Orient ancien), qui ont pu aisément être intégrées dans une même période antique avec les civilisations grecques et romaines, puisque ces dernières s'inscrivent dans leur continuité chronologique et culturelle. Mais pour les civilisations historiques n'entrant pas dans cette continuité, la situation est plus floue et l'adaptation de la notion d'Antiquité (ou de celle d'époque « classique ») n'est pas forcément évidente et pertinente[207],[208].
Monde indien
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Pour le monde indien et plus largement l'Asie du sud la situation est peu évidente, car il y est difficile de dater le début de l'Histoire. La notion d'« Inde ancienne » est souvent floue, et peut chez certains remonter jusqu'au Néolithique et se prolonger durant l'époque médiévale (dont les bornes sont tout aussi floues)[207]. L'écriture apparaît certes dans la vallée de l'Indus vers 2600 av. J.-C. et même sans doute avant, mais elle n'est pas comprise. Après sa disparition vers 1900 av. J.-C., il n'y a plus de trace d'écriture dans le sous-continent indien avant le IVe siècle, avec l'apparition du brahmi (adapté de l'alphabet araméen « impérial »), qui est compris[209]. Le début des temps historiques indiens serait à situer à ce moment-là, et la période entre les deux (en grande partie couverte par la période védique) est désignée par les archéologues comme une « protohistoire »[210].
L'Inde « historique » débute donc durant ou vers la fin de l'ère des « grandes contrées », Mahajanapadas (v. 600-321 av. J.-C.), et sous l'empire Maurya (v. 321-185 av. J.-C.). L'époque médiévale débuterait quant à elle vers le VIe siècle de notre ère, après la chute de l'empire Gupta. Dans une acception qui se veut compatible avec la périodisation occidentale, l'Antiquité indienne ou Inde ancienne (Early/Ancient India en anglais), définie principalement en Inde du Nord, est alors la période allant de l'émergence de l’État aux VIIe – VIe siècle av. J.-C. jusqu'aux VIe – VIIe siècle ap. J.-C. marquant la transition vers la phase médiévale[209],[211].
Traditionnellement cette période est aussi qualifiée d'Inde « classique », dénomination qui en Inde peut prendre une tournure nationaliste[212]. En effet l'historiographie indienne traditionnelle est religieuse, privilégie les temps de dynasties vues rétrospectivement comme « hindoues », donc les Gupta, ayant une préférence marquée pour les dévotions brahmanistes, alors que les Maurya ont des sympathies bouddhistes et jaïnes. Dans ce contexte c'est la conquête musulmane (à partir de la fin du XIIe siècle) qui est traditionnellement retenue comme rupture majeure[209].
Chine
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Pour la Chine les synthèses sur l'histoire ancienne prennent également pour point de départ le Néolithique. L'invention de l'écriture chinoise aux alentours de 1200 av. J.-C. (sous la dynastie Shang ou Yin) n'est pas considérée comme un point de rupture. Celui-ci est placé plus haut dans le temps, soit, suivant la chronologie traditionnelle chinoise, avec l'ère des trois augustes et cinq empereurs et l'avènement de la première dynastie, celle des Xia, ou alors, suivant l'approche archéologique, avec la formation des premiers États chinois, durant la période d'Erlitou (v. 1900/1800-1500 av. J.-C.). On tente du reste souvent de concilier les deux approches (avec là encore un débat aux aspects nationalistes[213]), mais comme cette période n'a pas produit d'écriture il est impossible d'avoir de certitude sur ce point. L'existence de la dynastie Xia reste incertaine, alors que celle de la suivante, les Shang, est assurée puisque c'est avec eux qu'apparaissent les premiers corpus de textes chinois, au XIIe siècle. Mais ceux-ci ne documentent que les derniers règnes attribués à cette dynastie par la tradition[214].
Les historiens anglophones spécialistes de la Chine ont récemment formé la notion « Early China » qui va des temps préhistoriques jusqu'à la chute de la dynastie Han en 220 de notre ère[215]. De fait le début de l'ère médiévale chinoise est placé à cette période. Une autre rupture qui a pu être choisie comme point final de la Chine ancienne est l'unification de ce pays par la dynastie Qin en 221 av. J.-C., qui marque le début de l'ère impériale chinoise (qui va jusqu'en 1911), ce qui se situe avant constituant donc une période « pré-impériale »[216]. Quant à la notion de Chine « classique », quand elle est employée elle est plutôt réservée aux dynasties Han (206 av. J.-C.-220 ap. J.-C.) et Tang (618-907) voire Song (960-1279), donc en bonne partie à des périodes postérieures à l'Antiquité chinoise[217].
Il en résulte que l'Antiquité chinoise comprend :
- la dynastie Shang, qui va au plus large de 1600 à 1046 av. J.-C. (et recouvre alors des phases préhistoriques, en particulier la culture d'Erligang), et qui est « historique » à partir de 1200 av. J.-C. (période d'Anyang) ;
- la dynastie Zhou, de 1046 à 256 av. J.-C., elle-même subdivisée en trois sous-périodes :
- la période des Zhou de l'Ouest, de 1046 à 771 av. J.-C. ;
- la période des printemps et des automnes, de 771 à 481 av. J.-C. ;
- la période des Royaumes combattants, de 481 à 221 av. J.-C. ;
- la dynastie Qin, de 221 à 206 av. J.-C. ;
- la dynastie Han, de 206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C., elle-même subdivisée entre une dynastie des Han antérieurs (ou occidentaux) de 209 av. J.-C. à 9 ap. J.-C. et une dynastie des Han postérieurs (ou orientaux) de 23 à 220 ap. J.-C., séparées par une dynastie Xin fondée par l'usurpateur Wang Mang (9-23 ap. J.-C.).
Japon
[modifier | modifier le code]Au Japon les historiens ont adopté directement un découpage en quatre périodes sous l'influence occidentale. Ils ont donc défini une période « antique », kodai (on peut aussi traduire ce terme par « classique »), qui couvre les époques — issues de leur découpage chronologique plus ancien qui repose sur la localisation des capitales — d'Asuka (592-710), de Nara (710-794) et de Heian (794-1185/92). Les études récentes ont apporté des nuances à ce découpage, notamment en mettant en évidence d'un côté le fait que le processus de formation étatique commence avant (à compter du milieu du VIe siècle), et de l'autre que la transition vers l'ère médiévale, qui démarre en principe avec l'époque de Kamakura en 1185 ou 1192, commencerait plus tôt dans le XIIe siècle si ce n'est avant[218].
Amérique précolombienne
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Pour l'Amérique précolombienne, le concept d'Antiquité n'est pas employé, mais la chronologie reprend à l'Antiquité européenne la notion de période « classique ». Dans cette région, l'écriture est inventée et pratiquée uniquement dans l'aire mésoaméricaine, d'abord dans les cultures olmèque et zapotèque, quelque part dans les premiers siècles de la période dite « formative », v. 1200-600 av. J.-C. Puis l'écriture maya qui est de loin la plus attestée de ces régions (et la seule à être à peu près comprise) se développe au début de la phase formative finale, v. 400-200 av. J.-C.[219]. Il en résulte que la civilisation maya de la période « classique » (v. 250-900), qui a livré de nombreux textes, est la seule de l'Amérique précolombienne qui puisse être étudiée de la même manière que les plus anciennes civilisations antiques « historiques » de l'Ancien monde[220].
Notes et références
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Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Proche-Orient ancien
- Antiquité classique
- Antiquité tardive
- Préhistoire – Protohistoire
- Histoire – Moyen Âge
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio
- Art, Archéologie et Antiquité, site de ressources avec articles, photos, vidéos et liens sur l'histoire de l'Antiquité et l'actualité de la recherche historique (comptes rendus de conférences)
- Présentation des divers dictionnaires d'antiquités, avec leurs sigles, site de l'Université catholique de Louvain
- Notices et ressources
- Ressource relative à la santé :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :