Saint-Julien (Rhône)

Saint-Julien | |
![]() Statue de Claude Bernard sur la place Centrale. |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Rhône |
Arrondissement | Villefranche-sur-Saône |
Canton | Gleizé |
Intercommunalité | Villefranche-Beaujolais-Saône |
Maire Mandat |
Alain Gaidon 2014-2020 |
Code postal | 69640 |
Code commune | 69215 |
Démographie | |
Gentilé | Julienois, Julienoises[1] |
Population municipale |
829 hab. (2015 ![]() |
Densité | 120 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 01′ 38″ nord, 4° 39′ 11″ est |
Altitude | Min. 204 m Max. 502 m |
Superficie | 6,89 km2 |
Localisation | |
modifier ![]() |
Saint-Julien est une commune française, située dans le département du Rhône en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Sommaire
Géographie[modifier | modifier le code]
Le territoire est essentiellement composé d'un plateau et d'un vallon où coule un ruisseau, le Marverand. Le vallon se creuse à partir du lieu-dit Espagne et vient se développer dans la plaine de Longsard à l'est. Le bourg, situé au fond du vallon, se situe au centre de la commune qui couvre 690 hectares. La commune possède plusieurs hameaux dont ceux du Jonchy, de Chatenay, d'Espagne, du Colombier…
Communes limitrophes[modifier | modifier le code]
Histoire[modifier | modifier le code]
Aucune trace d'occupation n'est attestée pendant la période romaine, tant au niveau archéologique que bibliographique[2]. Le nom de Saint-Julien est mentionné pour la première fois dans une charte de l'abbaye de Cluny vers l'an 1005. Les moines clunisiens avaient fondé un prieuré à Limas[3]. Cette charte indique que Cluny laisse le prieur nommer le curé de Saint-Julien : « Moi, Bladin, du consentement de ma mère Gontrude (…) donnons (…) sur nos biens à Cluny, l'église en l'honneur de Saint-Julien, avec toutes ses dépendances, ses champs (…) »[4].
Du XIe siècle au XVIe siècle, l'autorité sur le village est exercée par les sires de Beaujeu et les seigneurs de Montmelas ont toute justice sur les habitants. En 1464, les habitants sont contraints de payer une taxe pour « défaut de guet ». En 1590, on connait le nombre de sujets des sires de Montmelas obligés à la garde du château[5]. En 1573, une terrible famine s'abat sur le village[6] et la peste sévit dans la région de 1581 à 1587, fauchant notamment presque toute la population de Beaujeu[7]. L'hiver 1709 est terrible[8], vingt-six habitants décèdent, contre six l'hiver précédent.
Le curé de Denicé insère dans les registres paroissiaux de nombreux éléments sur les catastrophes naturelles : gel en 1740, sècheresse en 1741, grêle en 1746 qui détruit une partie du vignoble, attaque de loups en 1754[9]. Cette même année 1754 voit un hiver rigoureux et prolongé.
En 1812, le village donne vingt-six ou vingt-sept hommes à la Grande Armée de Napoléon Ier pour la campagne de Russie[10]. Seuls trois hommes échapperont à l'hécatombe des campagnes gelées de l'Est sauvage et rentreront au village.
Le 18 mars 1814,les troupes du maréchal Augereau affrontent les troupes autrichiennes du général Frédéric Bianchi.Elles sont forcées au repli sur Villefranche-sur-Saône.
Le curé d'Arnas consigne des données qui intéressent la commune pour la période de 1867 à 1886[11] :
- 1868 : l'été très chaud précipite les vendanges dont la qualité est excellente.
- 1870 : sècheresse, vin excellent.
- 1871 : froid très rigoureux. Le trois janvier, la température descend à 23 degrés en dessous de 0.
- 1872 : printemps très pluvieux, la Saône déborde, été très chaud, automne très froid.
- 1873 : année catastrophique : les vendanges n'ont pas lieu à cause des gelées du mois d'avril
- 1874 : le 5 mai, toutes les vignes gèlent
- 1879 : les vendanges ont lieu fin octobre. Le raisin est encore vert et presque entièrement pourri. Le phylloxera a ravagé la vigne. Le vin est de mauvaise qualité, « sans couleur et sans feu »[12].
- 1881 : l'été est remarquable pour ses très fortes chaleurs. Malgré leur beauté, les blés donnent peu.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2009[15].
En 2015, la commune comptait 829 habitants[Note 1], en augmentation de 1,59 % par rapport à 2010 (Rhône : -73,84 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
Économie[modifier | modifier le code]
En 1999, le taux de chômage s'élève à 6,2 % de la population et le revenu moyen par ménage est de 18 706 euros (contre 15 027 euros en France)[18].
Essentiellement tournée vers la viticulture, la commune possède une cave coopérative, des commerces de proximité dont une boulangerie, une supérette et un café, un réseau d'artisans et une carrière d'exploitation de gorrh rouge, une roche granitique concassée.
Viticulture[modifier | modifier le code]
La commune recense plusieurs viticulteurs[19] et possède une cave coopérative crée en 1986 par quelques viticulteurs désireux de mettre leur savoir-faire de vinification en commun. La construction de la cave commence en 1988, une deuxième aile de vinification est ajoutée en 2003. La cave peut ainsi produite 13 000 hectolitres de vin[20].
Tourisme[modifier | modifier le code]
L'hébergement pour les touristes est possible, notamment dans des gîtes de France[21].
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- L'ancienne église paroissiale :
L'ancienne église détruite en 1855 fait partie de ces monuments construits par les Clunisiens. L'abbé L. Duplain en donne une description : « Elle se composait d'une nef de treize pieds de large sur trente cinq de long, d'un avant-chœur flanqué de deux chapelles, d'un chœur et d'une sacristie à côté, au nord ; le tout voûté. L'escalier pour monter au clocher était en dehors du bâtiment, au nord, dans l'angle déterminé par une nef et une des chapelles. Sa forme générale, son clocher carré, lui donnaient un air de famille avec celles d'Ouilly, Belleville et Ars »[22]. En 1814, la municipalité décide de racheter l'église, ce qui sera chose faite en 1819. En 1831 et 1832, l'église est flanquée de deux nefs latérales. Cependant l'édifice nécessite de continuelles réparations ce qui entraine une décision : la construction d'une nouvelle église.
- La nouvelle église paroissiale :
L'architecte Bernard présente le plan d'une nouvelle église, accepté par la délibération du conseil municipal en novembre 1852. La construction de la nouvelle église est autorisée en février 1855. Le 21 juin, premier jour de l'été, a lieu la bénédiction de la première pierre de l'église. Dépourvue de transept, l'église possède un plan simple : une grand nef flanquée de collatéraux qui aboutit au chœur terminé par une abside précédant le clocher. L'église contient une chaire dont les panneaux en bois sculpté représentent les quatre évangélistes. Le panneau central représente saint Julien armé d'un casque et d'une cotte de mailles, à genoux sur un bouclier. Le clocher qui s'élève au sud de l'église renferme deux cloches dont la plus petite, fondue en 1892 est utilisée pour sonner les heures. La grosse cloche possède une inscription en latin, sonet vox tua in auribus nostris, « Que votre voix résonne à nos oreilles »[23]
- Le cimetière :
L'ancien cimetière jouxtait l'ancienne église paroissiale. Il a accueilli les corps des villageois pendant sept ou huit siècles. En 1826, le cimetière est transféré à proximité du ruisseau Marverand. Enfin le 8 février 1863, le conseil municipal décide le transfert du cimetière. Il faut attendre 1867 pour que l'emplacement définitif soit choisi au lieu-dit les Patissières
- Château de la Rigodière
- Maison natale et musée Claude-Bernard
- Place de l'église : la place possède une fontaine et la statue de Claude Bernard, natif de la commune.
- Château du Jonchy
- Château d'Espagne
- Château de Colombier
- Château de Bussy
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Claude Bernard (1813-1878), médecin et physiologiste, natif de la commune ;
- Jean-Pierre Breton (1865-1952), homme politique français, député du Rhône de 1924 à 1928, natif de la commune ;
- René Habert (1948), physiologiste et toxicologue, professeur de classe exceptionnelle à l'université Paris-Diderot, originaire de la commune[réf. nécessaire].
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2018, millésimée 2015, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2017, date de référence statistique : 1er janvier 2015.
Références[modifier | modifier le code]
- http://www.habitants.fr/habitants_saint-julien_69215.html
- Odile Faure-Brac, Carte archéologique de la Gaule - Le Rhône, 69/1, (ISBN 2-87754-096-0), p. 386
- Abbé L. Duplain, Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard, Lyon, 1923, p. 5
- Recueil des Chartes de l'Abbaye de Cluny, tome 3, no 2597, p. 650
- Abbé L. Duplain, Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard, Lyon, 1923, p. 16
- Docteur Léon Missol, La famine de 1573, p. 5 et 6
- Abbé L. Duplain, Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard, Lyon, 1923, p. 17
- Abbé L. Duplain, Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard, Lyon, 1923, p. 20
- Archives départementales du Rhône, registre paroissiaux de Denicé, années 1740, 1741 et 1746
- Abbé L. Duplain, Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard, Lyon, 1923, p. 29
- Abbé L. Duplain, Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard, Lyon, 1923, p. 34 à 37
- Abbé L. Duplain, Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard, Lyon, 1923, p. 35
- Abbé L. Duplain, Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard, Lyon, 1923, p. 46
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015.
- Le Journal du Net
- Liste non-exhaustive des viticulteurs de la commune en septembre 2008
- La cave coopérative de Saint-Julien
- Les gites de France à Saint-Julien
- Abbé L. Duplain, Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard, Lyon, 1923, p. 41
- Abbé L. Duplain, Notice historique sur Saint-Julien (Rhône) et sur Claude Bernard, Lyon, 1923, p. 48