Le Cellier
Le Cellier | |||||
![]() Le bourg du Cellier | |||||
![]() Blason |
|||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | ![]() |
||||
Région | Pays de la Loire | ||||
Département | Loire-Atlantique | ||||
Arrondissement | Châteaubriant-Ancenis | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du pays d'Ancenis | ||||
Maire Mandat |
Philippe Morel 2020-2026 |
||||
Code postal | 44850 | ||||
Code commune | 44028 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Cellariens | ||||
Population municipale |
3 884 hab. (2018 ![]() |
||||
Densité | 108 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 19′ 13″ nord, 1° 20′ 43″ ouest | ||||
Altitude | Min. 2 m Max. 95 m |
||||
Superficie | 35,99 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Nort-sur-Erdre | ||||
Législatives | Cinquième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
| |||||
Liens | |||||
Site web | https://www.lecellier.fr/ | ||||
modifier ![]() |
Le Cellier est une commune de l'Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire. Elle faisait partie du Pays nantais, pays historique de Bretagne.
Géographie[modifier | modifier le code]
Le Cellier est situé sur la rive nord de la Loire, à 19 km à l'est de Nantes et 19 km à l'ouest d'Ancenis.
Les communes limitrophes sont Mauves-sur-Loire, Saint-Mars-du-Désert, Ligné, Couffé et Oudon en Loire-Atlantique, Orée-d'Anjou en Maine-et-Loire.
Deux îles de Loire dépendent administrativement de la commune : l'île Neuve et l'île Dorelle.
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la localité est attesté sous la forme Cellarium au XIIe siècle[1].
L'origine du toponyme « Le Cellier » semble provenir du latin cellarium. Un cellier aurait été implanté sur cette commune viticole[2].
Le Cellier possède un nom en gallo, la langue d'oïl locale, écrit L'Çelier selon l'écriture MOGA. En gallo, le nom de la commune se prononce [lsə.ljə][3]. Son nom est Keller en breton[1].
Histoire[modifier | modifier le code]
Moyen Âge[modifier | modifier le code]
Selon la légende, saint Méen, de passage au Cellier à son retour de Rome, y aurait tué un dragon et créé un établissement religieux. Le prieuré Saint-Méen est attesté par la suite, détruit à l'époque des invasions normandes, rétabli au XIIe siècle.
Il semble qu'un péage fluvial ait existé dès le IXe siècle, commandé par une forteresse située à l'emplacement actuel des « Folies-Siffait », appelée par la suite « Château-Guy », du nom d'un comte de Nantes et responsable de la marche de Bretagne. À la fin du XIVe siècle, le siège du péage est transféré à Champtoceaux.
Le château de Clermont[modifier | modifier le code]
Au XVIIe siècle, la famille Chenu « de Clermont », liée au prince de Condé, détient la charge de gouverneur des villes et châteaux de Champotoceaux et Oudon ; un de ses membres fait construire de 1643 à 1649 l'imposant château.
Sous le règne de Louis XVI il y fut établi une bergerie royale principalement destinée à l'acclimatation du mouton mérinos, race qui fut installée au hameau rustique de la Reine à Trianon ; cet établissement existera encore sous la Restauration[Note 1].
Au XVIIIe siècle , le château passera aux familles de Claye, La Bourdonnaye, de Liré. En 1791 le domaine de Clermont passe aux Juchault des Jamonières[4], jusqu'en 1854. Par la suite, le château devient propriété des familles de Lareinty-Tholozan de 1854 à 1860, Nau de Maupassant - nom « relevé » et assorti sans droit du titre de comte - de 1860 à 1963 et enfin des De Funès de Galarza de 1967 à 1986.
La Révolution et l'Empire[modifier | modifier le code]
Pendant la guerre de Vendée, le domaine est occupé par l'armée républicaine qui en fait un poste d'observation pour surveiller la Loire.
XIXe siècle : les Siffait et les Jamonières[modifier | modifier le code]
Les années 1820 à 1840 sont marquées par une famille originaire de la Somme, celle des Siffait. En 1816, Maximilien Siffait (1780-1861) achète le domaine de la Gérardière, qui inclut le site de l'ancien Château-Guy[Note 2] et commence des travaux de construction qu'il va poursuivre, malgré la mort de son épouse en 1819, jusqu'à la mort de sa fille en 1830 et qui produisent l'ensemble ensuite appelé « Folies Siffait ». Ces travaux occupent un assez grand nombre de travailleurs locaux.
En même temps, Maximilien Siffait entre dans le conseil municipal avant d'être nommé maire en 1822. En 1830 il abandonne son mandat, puis quitte le Cellier, mais quelques années après, son fils Oswald[Note 3] (1813-1877) revient sur le domaine de la Gérardière et est à son tour maire de 1841 à 1847.
Durant son mandat Maximilien Siffait est en conflit avec le baron des Jamonières, toujours propriétaire du château de Clermont, parce qu'il se serait approprié des terres communales. En 1830, il est opposé à ce que le baron devienne maire à sa place ; mais celui-ci y parvient en 1832 (jusqu'en 1837). À la génération suivante, les deux familles se réconcilient puisqu'en 1870, Arthur Antonin Juchault des Jamonières épouse Anna Siffait, la fille d'Oswald.
Le , la forêt du Cellier (207 hectares) est vendue par Henri d'Orléans, duc d'Aumale, pour 140 000 francs à plusieurs riches négociants nantais parmi lesquels M. Besnier, beau-père du notaire puis « promoteur » Louis Pommeraye (1806-1850) ainsi que celui-ci, qui a laissé son nom au célèbre passage de cette ville (1840-1843) qui causa sa ruine.
Pommeraye, qui fut dès 1840 trésorier-adjoint de la Société des Courses de Nantes, modifia la maison principale du hameau de la Pégerie pour en faire sa résidence de campagne, où après sa faillite (1849) il se réfugia avec les siens[5].
Les communications[modifier | modifier le code]
Le Cellier a eu une activité portuaire notable (batellerie de la Loire), attestée par une cale, encore existante, jusqu'à l'arrivée du chemin de fer à la fin des années 1840.
La ligne de chemin de fer est installée sur le chemin de halage; un tunnel fut percé au niveau de la propriété Siffait, puis un second au domaine de Clermont.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
Selon le classement établi par l'Insee, Le Cellier fait partie de l'aire urbaine, de la zone d'emploi et du bassin de vie de Nantes. Elle n'est intégrée dans aucune unité urbaine[8]. Toujours selon l'Insee, en 2010, la répartition de la population sur le territoire de la commune était considérée comme « peu dense » : 98 % des habitants résidaient dans des zones « peu denses » et 2 % dans des zones « très peu denses »[9].
Évolution démographique[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[11].
En 2018, la commune comptait 3 884 habitants[Note 7], en augmentation de 4,83 % par rapport à 2013 (Loire-Atlantique : +6,31 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Pyramide des âges[modifier | modifier le code]
Les données suivantes concernent l'année 2013. La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (23,1 %) est en effet supérieur au taux national (22,6 %) et au taux départemental (22,5 %)[14],[15],[16]. À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (50,1 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %)[14],[15],[16].
Équipements et services[modifier | modifier le code]
Transports[modifier | modifier le code]
La gare du Cellier est desservie par des trains TER Pays de la Loire circulant entre Angers-Saint-Laud et Nantes.
Des autocars départementaux du réseau Aléop assurent les dessertes de la commune avec la ligne 346 entre Nantes et Saint-Mars-la-Jaille via Couffé et Mésanger.
Le réseau TAN dessert également la commune avec la ligne 67 afin d'assurer une correspondance avec la ligne C7 à Thouaré-sur-Loire. Le Cellier est ainsi, depuis le , la première commune non membre de Nantes Métropole à être desservie par le réseau TAN. Cependant, à partir de l'arrêt Droitière et jusqu'au terminus Le Cellier, la tarification Aléop est appliquée (ce tronçon est donc inaccessible avec un titre TAN)[17].
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- De nombreux artistes ont vécu au Cellier dans le château de la forêt : Émile Souvestre, Marie Dorval, William Turner et Jules Sandeau ; plus récemment, Hélène et René Guy Cadou.
- Charles Juchault des Jamonières (1902-1970), issu de la famille Juchault, né au Cellier, a participé aux Jeux olympiques de Berlin en 1936, de Londres en 1948 et de Melbourne en 1956 dans les compétitions de tir sportif.
- Louis de Funès (1914-1983), célèbre acteur français, fait l'acquisition du château de Clermont en 1967, il le restaure et y vit avec son épouse, née Jeanne Barthélémy, nièce et héritière de Mme Nau de Maupassant, famille qui le possède de 1860 à 1963 ; mort à l'hôpital de Nantes le , les obsèques de Louis de Funès sont célébrées le en l'église Saint-Martin du Cellier et il est inhumé le même jour dans le cimetière communal.
- Jeanne de Funès (1914-2015), veuve de Louis de Funès, morte à Ballainvilliers le , est inhumée aux côtés de son époux le après des funérailles en l'église Saint-Roch de Paris.
- Claude Évin, ministre de la Santé du gouvernement de Michel Rocard (1988-91), est né au Cellier en 1949.
- L'auteur de BD Claire Bretécher, née à Nantes en 1940 et morte à Paris le 10 février 2020 a vu la médiathèque du Cellier porter son nom. La dessinatrice a d'ailleurs elle-même inauguré l'établissement le .
Patrimoine et culture locale[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
Châteaux et demeures[18][modifier | modifier le code]
- Le château de Clermont a été construit au XVIIe siècle ; il fut la dernière demeure de Louis de Funès.
- Le manoir de la Vignette est inscrit au titre des monuments historiques.
- Le château de La Forêt, construit vers 1815.
- Les Folies Siffait sont un labyrinthe de terrasses et d'escaliers, envahi par la nature, édifié de 1816 à 1830 par Maximilien et Oswald Siffait ; le site, en restauration, qui surplombe la Loire est l'occasion de balades nostalgiques.
- La « Villa Roy », villa construite sur la Loire au milieu du XIXe siècle pour la famille Pichery, transmise à leurs descendants, les Roy, qui l'habitent jusqu'à la mort de Mlle Augustine Roy, qui la donne à sa nièce Marie-Joseph Ecomard ; celle-ci la vend à la commune qui la rase pour créer un promontoire sur la Loire et un jardin public.
- Le château de la Gérardière, du XIXe siècle, ancienne propriété de la famille Guillet de La Brosse, de Louis-François de Tollenare et de la famille Siffait.
- Le château du Cerny, propriété de la famille Couillaud.
- Le manoir du Pé-Bernard, du XVIIe siècle, propriété de la famille Hay de Slade, Viot, Couillaud et Delaunay.
- La « Villa Château-Guy », du XIXe siècle, ancienne propriété du général Louis-Étienne Thouvenin, de la famille Juchault des Jamonières.
- La « Villa Saint-Méen », construit au XXe siècle pour Francis Athimon, devenue par la suite propriété de Robert Diat
Édifices religieux[modifier | modifier le code]
- L'église Saint-Martin.
- La chapelle Saint-Méen, dédiée à saint Méen, fut construite aux alentours du XVIIe siècle.
Patrimoine industriel[modifier | modifier le code]
- Le Four à chaux de Saint-Méen, dont la construction a été autorisée en 1834
Musée[modifier | modifier le code]
Le « Musée de Louis », ouvert en juillet 2013 dans le bourg du Cellier, est consacré à l'acteur Louis de Funès qui résida dans la commune de 1967 à sa mort. Il fut créé par l'association du même nom, constituée en avec le soutien de la commune et du conseil général de la Loire-Atlantique[19]. En , il déménage pour être installé dans l'orangerie du château de Clermont. Le , il ferme définitivement ses portes, faute de subventions.
Héraldique[modifier | modifier le code]
![]() |
Blasonnement :
De gueules à une grappe de raisin d'or, accostée de deux bourdons de pèlerin d'argent, et soutenue d'une burelle ondée du même ; au chef d'hermine.
Commentaires : Les bourdons évoquent les deux prieurés ayant existé sur cette commune viticole du Nord-Loire. Le chef d'hermine évoque le blasonnement d'hermine plain de la Bretagne, rappelant l'appartenance passée de la ville au duché de Bretagne. Blason conçu par M. Teiller (délibération municipale du ), enregistré le .
|
Devise[modifier | modifier le code]
La devise du Cellier : « Vino Et Aspectu Juvat. »
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Liste des communes de la Loire-Atlantique
- Château de Clermont (Loire-Atlantique)
- Église Saint-Martin du Cellier
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à la géographie :
- Ressource relative aux organisations :
- Site de la mairie
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- En 1820 son directeur, Jean-François Le Masne, est maire de la commune. Cf. Administration.
- Un ensemble de bâtiments, toujours existants, de la fin du XVIIIe siècle, situé non loin de là, a reçu le nom de Châteauguy.
- Albert Oswald, pour l'état civil.
- Il peut s'agir de Louis-Marie, 1769-1842, ou de son fils Amédée, 1803-1881.
- Il est officier d'état civil le 10 août 1847 (mariages), mais plus à la fin de l'année.
- Réélu en 2020
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- Office Public de la Langue Bretonne, « Kerofis »
- Rapide survol de l'histoire du Cellier sur www.lecellier.fr, consulté le 9 mars 2010.
- « ChubEndret — Motier d non d'endret », Chubri (consulté le 9 décembre 2016)
- Cf. site du Cellier : [1].
- André Péron, Le passage Pommeraye (Quimper, éd.Ressac, 1984, puis Coiffard, 1996 - arch. pers.
- Cf. acte de mariage d'Aimée Marie Le Masne le 11 septembre 1820 (AD 44 Registres paroissiaux et d’état civil) : « fille de Monsieur Jean-François-de-Salles-Julien Le Masne, directeur de l'établissement royal de mérinos, maire du Cellier ». Un site généalogique ([2]) lui attribue les dates : 1733-1843, qui sont à vérifier.
- « Ils ont été élus maires », Dimanche Ouest-France (éd. Loire-Atlantique), , p. 10
- « Commune de Le Cellier (44028) », Insee (consulté le 28 août 2017).
- « La grille communale de densité », Insee (consulté le 28 août 2017), données récupérées dans un fichier téléchargeable sous format Excel.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Chiffres clés Évolution et structure de la population - Le Cellier - POP T0-T3 - Population par sexe et âge en 2013 », sur insee.fr, Insee (consulté le 22 septembre 2016).
- « Résultats du recensement de la population de la Loire-Atlantique - POP T0-T3 - Population par grandes tranches d'âges », sur insee.fr, Insee.
- « Résultats du recensement de la population française - POP T0-T3 - Population par grandes tranches d'âges », sur insee.fr, Insee.
- Mairie, « Le Cellier (44) - Transports > Lila et Tan : LILA et TAN », sur mairie-lecellier.fr, (consulté le 5 août 2019)
- Demeures historiques, sur le site de la commune du Cellier
- « Accueil », Musée de Louis (consulté le 17 février 2015).