Jules Ferry

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Jules Ferry
Illustration.
Jules Ferry.
Fonctions
Président du Sénat français

(21 jours)
Élection
Prédécesseur Philippe Le Royer
Successeur Paul Challemel-Lacour
Président du Conseil des ministres

(2 ans, 1 mois et 9 jours)
Président Jules Grévy
Gouvernement Ferry II
Législature IIIe (Troisième République)
Prédécesseur Armand Fallières
Successeur Henri Brisson

(1 an, 1 mois et 18 jours)
Président Jules Grévy
Gouvernement Ferry I
Législature IIe (Troisième République)
Prédécesseur Charles de Freycinet
Successeur Léon Gambetta
Ministre des Affaires étrangères

(1 an, 4 mois et 10 jours)
Président Jules Grévy
Gouvernement Ferry II
Prédécesseur Paul Challemel-Lacour
Successeur Charles de Freycinet
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts

(8 mois et 30 jours)
Président Jules Grévy
Gouvernement Ferry II
Prédécesseur Jules Duvaux
Successeur Armand Fallières

(5 mois et 29 jours)
Président Jules Grévy
Gouvernement Freycinet II
Prédécesseur Paul Bert
Successeur Jules Duvaux

(2 ans, 9 mois et 6 jours)
Président Jules Grévy
Gouvernement Waddington
Freycinet I
Ferry I
Prédécesseur Agénor Bardoux
Successeur Paul Bert
Maire de Paris

(6 mois et 21 jours)
Prédécesseur Étienne Arago
Successeur Joseph Vautrain (président du conseil municipal de Paris)
Député des Vosges

(18 ans, 8 mois et 6 jours)
Député de la Seine

(1 an, 3 mois et 12 jours)
Biographie
Nom de naissance Jules François Camille Ferry
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Dié (France)
Date de décès (à 60 ans)
Lieu de décès Paris (France)
Nature du décès Infarctus du myocarde
Sépulture Cimetière rive droite de Saint-Dié-des-Vosges
Nationalité Française
Parti politique Républicains modérés
Fratrie Charles Ferry
Entourage Abel Ferry (neveu)
Diplômé de Faculté de droit de Paris
Profession Avocat

Jules Ferry, né le à Saint-Dié (Vosges) et mort le à Paris, est un homme d'État français.

En 1870, après la chute du Second Empire, dont il était opposant, il est membre du gouvernement provisoire et, pour quelques mois, maire de Paris. C'est dans le cadre de cette dernière fonction qu'il contribue à réprimer les insurgés de la Commune de Paris.

Plusieurs fois ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts entre 1879 et 1883, il est l'auteur des lois restaurant l'instruction obligatoire et gratuite. Ainsi vu comme le promoteur de « l'école publique laïque, gratuite et obligatoire », il est considéré après sa mort comme l’un des pères fondateurs de l'identité républicaine.

Il est président du Conseil des ministres de 1880 à 1881 et de 1883 à 1885, sous la présidence de Jules Grévy. Montrant un fort engagement pour l'expansion coloniale française, en particulier dans la péninsule indochinoise, il doit quitter la tête du gouvernement en 1885 en raison de l'affaire du Tonkin. Il se présente ensuite à l’élection présidentielle de 1887, lors de laquelle Sadi Carnot lui est préféré.

Mort à 60 ans des suites d’un infarctus du myocarde trois semaines après avoir été élu président du Sénat, il est inhumé à Saint-Dié-des-Vosges.

Situation personnelle

Origines

Jules François Camille Ferry est le fils de Charles-Édouard Ferry, avocat, et d’Adèle Jamelet[1]. Il est issu d'une famille catholique vosgienne de fondeurs de cloches établie à Saint-Dié en 1718[2]. Les Ferry sont à la tête d’une tuilerie en 1794.

François-Joseph Ferry, grand-père de Jules, est maire (indépendant) de la ville (1797-1815 ; 1816). Son fils Charles-Édouard, libre-penseur, se marie à Adèle Jamelet, avec qui il a trois enfants : Jules (1832-1893), Charles (1834-1909) et Adèle (1826-1871)[3].

Formation

Élève au collège de Saint-Dié jusqu'en 1846, puis au lycée impérial de Strasbourg (actuellement lycée Fustel-de-Coulanges), où sa famille s'est installée en 1846, Jules Ferry est ensuite étudiant à la faculté de droit de Paris, ville dans laquelle réside sa famille à partir de 1850.

Carrière professionnelle

Jules Ferry devient un avocat réputé et se passionne pour la chose publique, se spécialisant rapidement dans la défense des républicains.

Il collabore régulièrement aux journaux La Presse, Le Courrier de Paris, Le Temps, et est un pamphlétaire reconnu à l’époque[réf. souhaitée].

Vie privée et familiale

Le , les francs-maçons donnent une grande solennité à sa réception par le Grand Orient de France au sein de la loge « La Clémente Amitié ». Il y est reçu en même temps que Littré et que Grégoire Wyrouboff, autres disciples d'Auguste Comte. Dans une lettre adressée à Charles Cousin[4], président de la loge, celui-ci déclare : « Ayant à faire une confession intellectuelle devant ceux qui veulent bien m'admettre parmi leurs frères, je déclare adhérer aux principes de philosophie morale que j'ai trouvés, il y a une quinzaine d'années dans les livres du fondateur de la philosophie positive. »[5] Une grande publicité est faite au discours que Littré prononce à cette occasion, et la presse en donne un large écho. Par la suite, Ferry appartient à la loge « Alsace-Lorraine ».

La même année, Jules Ferry épouse la fille de l'industriel Camille Risler, Eugénie Risler, de dix-huit ans sa cadette, issue d'une famille protestante et républicaine ayant fait fortune dans l'industrie à Thann en Alsace, et dont la dot est de 500 000 francs. Le mariage est célébré dans la mairie du 8e arrondissement de Paris. Cette union offre à Ferry un accès au réseau de la haute bourgeoisie locale et parisienne. Charles Risler, frère de la mariée devient maire du 7e arrondissement de Paris sept années plus tard[6].

1, rue Bayard, domicile parisien de Jules Ferry.

Le couple fait construire un chalet suisse, résidence secondaire, sur les contreforts du massif forestier du Kemberg à Saint-Dié-des-Vosges, mais réside le plus souvent à Paris, dans l'hôtel particulier construit par le frère de Jules, Charles Ferry au 1 rue Bayard. Sans descendance directe, Jules Ferry reporte toute son affection sur son neveu Abel Ferry, qu'il adopte, en faisant son unique héritier[7].

Parcours politique

Débuts

Caricature de Jules Ferry par Georges Lafosse (parue dans Le Trombinoscope de Touchatout en 1872).

Opposant actif au Second Empire, Jules Ferry connaît la notoriété en publiant en 1868 une série d'articles pamphlétaires humoristiques contre le préfet de la Seine Haussmann, fustigeant la gestion opaque du financement de ses travaux parisiens : Les Comptes fantastiques d’Haussmann[note 1],[8]

Il est élu député républicain de la 6e circonscription de Paris en .

Ennemi déclaré de l'Empire, républicain convaincu, Jules Ferry prend place au palais dans le groupe des opposants, avec Charles Floquet, Émile Durier, Ferdinand Hérold, Anne-Charles Hérisson, Jean-Jules Clamageran, Amaury Dréo, Clément Laurier, Léon Gambetta. Il est impliqué dans le fameux procès des Treize en 1864 ; avec Garnier-Pagès et Hippolyte Carnot, treize républicains[note 2], qui s’étaient réunis chez Garnier-Pagès peu avant des élections à Paris, sont arrêtés pour réunion non autorisée et condamnés à 500 francs d’amende[9].

Le , il devient membre du gouvernement de la Défense nationale. Nommé maire de Paris le [10],[11], il a la charge d'assurer le ravitaillement de la capitale assiégée par l'armée prussienne. Selon Karl Marx, il tire fortune de cette fonction[12]. Les restrictions alimentaires qu'il impose lui valent les surnoms de « Ferry-Famine » et « Ferry l'affameur ». Une commission mixte de l'enseignement est instaurée[13],[14]. Celle-ci[15] est composée de femmes et d'hommes compétents en matière d'instruction. Dans les rapports de cette commission, figure déjà l'affirmation de gratuité et d'obligation présente dans les lois scolaires promulguées sous son ministère.

Le premier jour de l'insurrection de la Commune de Paris, le , adversaire résolu des fédérés, auxquels il ne peut résister, il fuit la ville. Cependant, il conserve officiellement la fonction de maire jusqu'au [10]. Il encourage Adolphe Thiers à employer la manière forte et à récupérer les canons des gardes nationaux, dans la nuit du au , initiative qui déclenche une journée insurrectionnelle et le départ de Thiers de Paris à Versailles[16].

Aux élections du , il est élu député des Vosges à l'Assemblée nationale avec le soutien de son frère Charles Ferry[17] : il conserve son mandat de député jusqu'en 1889. Il est chargé de négocier la frontière sur la ligne de crête vosgienne, se montrant intransigeant sur ses principes[18]. C’est une expérience douloureuse, car les négociateurs dissèquent son arrondissement natal et l’Alsace, où avait vécu une partie de sa famille, rejoint désormais le Reich allemand, tout comme la Moselle.

Dans la région de Saint-Dié, il fait aussi face à un avocat républicain, Albert Ferry, sans lien de parenté, qui cherche lui-aussi à s'implanter dans le département ; il devient d'ailleurs maire de Saint-Dié en 1880, un mandat que Jules Ferry n'a jamais brigué[17]. Chef de file de la majorité départementale des Vosges, candidat républicain en face de Louis Joseph Buffet, Jules Ferry est élu le conseiller général dans le canton du Thillot. Le jeune vice-président du conseil général suscite l'ire des autorités administratives. Adolphe Thiers décide, afin de le protéger, de l'éloigner des Vosges, encore occupées par les troupes prussiennes, en l'envoyant à Athènes résoudre, avec rang d'ambassadeur, le différend entre les gouvernements grec, français et italien au sujet des mines du Laurion[19] (1872–1873).

À son retour en France, Jules Ferry devient l'un des chefs de l'opposition républicaine, jusqu'à l'élection de Jules Grévy à la présidence. Il est réélu député en 1876 puis en 1877 dans l'arrondissement de Saint-Dié ; en 1881, il fait redécouper l'arrondissement pour satisfaire son rival Albert Ferry : ceux-ci obtiennent chacun une victoire aux législatives et Jules Ferry siège au sein de la Gauche républicaine, en opposition à Gambetta[17].

Ministre de l'Instruction publique et président du Conseil

André Gill : caricature de Jules Ferry croquant un prêtre (La Petite Lune, 1878).

Ministre de l'Instruction publique du au dans le cabinet Waddington, Jules Ferry attache son nom aux lois scolaires. Ses premières mesures sont :

Président du Conseil du au , il poursuit la mise en place des lois sur l'enseignement, avec :

  • l'extension aux jeunes filles de l'enseignement secondaire d'État () ;
  • l'instruction primaire (6 à 13 ans) gratuite, laïque et obligatoire ().

De nouveau ministre de l'Instruction du au (ministère Freycinet), il continue son œuvre scolaire, notamment avec la loi relative à l'obligation et à la laïcité de l'enseignement () ; ce texte, suite logique de celle portant sur l'obligation scolaire, est une obligation d'instruction et non de scolarisation.

Il est de nouveau président du Conseil du au , en même temps que ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts jusqu'au , date à laquelle il est remplacé par Armand Fallières. Il rédige une lettre circulaire aux instituteurs, le , trois jours avant de confier le ministère de l'Instruction à Fallières. Cette lettre contient des recommandations très importantes en matière d'éducation morale, nécessaire pour « communiquer la sagesse du genre humain, […] une de ces idées d'ordre universel que plusieurs siècles de civilisation ont fait entrer dans le patrimoine de l'humanité ». Il présente cet enseignement de la morale comme l'objet central de la mission de l'instituteur, "ce qui fait la dignité de la profession", mais incite les enseignants à respecter scrupuleusement l'autorité des parents, en particulier en matière religieuse, qui relève de la sphère privée.

Ferry, anticlérical mais pas antireligieux, s'opposant ainsi aux positions d'Émile Combes, ne souhaite pas dans un premier temps imposer un monopole en matière d'éducation ; il laisse subsister l'enseignement confessionnel, mais sa volonté de laïcisation fait qu'il est exécré par la presse cléricale qui l'appelle « Ferry sans Dieu »[20].

Alors que l'orthographe devient une discipline scolaire dans les écoles au cours du XIXe siècle, Jules Ferry et Ferdinand Buisson, qui rénovent ensemble le système éducatif à partir de 1880, tentent de lutter contre cette vague orthographique pour lui substituer un enseignement du français plus riche et vaste. En effet, après de la guerre de 1870, le niveau culturel des Français (en géographie, en histoire ou leurs connaissances des grands écrivains français) comparé à celui des Prussiens, est montré du doigt. Avec Jules Ferry, entre officiellement à l'école l'enseignement « de la langue française », qui fait la part belle à l'étude des grands auteurs français, l'explication de texte et la récitation de poésie, exercice jusqu'alors inconnu (arrêté du ). Avant, seuls les enseignements de l'orthographe et de la grammaire étaient prévus. Or le temps scolaire est limité et ce nouvel enseignement se fait au détriment de l'orthographe et de la grammaire. Jules Ferry et Ferdinand Buisson seront accusés de faire baisser le niveau d'orthographe des Français[21].

Pour ce qui concerne l'éducation des jeunes filles, Jules Ferry pense qu'elle doit être spécifique afin d'être accordée à leur rôle social particulier. Il refuse pour cette raison la mixité scolaire[22]. Tout en ne voyant aucune raison de douter de l'égalité d'aptitude intellectuelle entre les sexes, il n'en tire pas pour conclusion que les femmes doivent recevoir un enseignement identique à celui des hommes. Sa vision a notamment pour conséquence des cours en travail manuel très différents entre les filles (couture, cuisine) et les garçons (travail du bois). Le secondaire féminin créé par Camille Sée avec l'appui de Jules Ferry se distingue lui aussi nettement du secondaire masculin et privilégie un enseignement de lettres et de langues modernes[22].

Limite de la politique scolaire inspirée par Jules Ferry : en 1870, le militant républicain déclarait à propos de l'opposition entre les classes qui ont reçu l'instruction et celles qui ne l'ont pas reçue : "je vous défie de faire jamais de ces deux classes une nation égalitaire, une nation animée de cet esprit d’ensemble et de cette confraternité́ d’idées qui font la force des vraies démocraties, si, entre ces deux classes, il n’y a pas eu le premier rapprochement, la première fusion qui résulte du mélange des riches et des pauvres sur les bancs de quelque école » [23] Mais le responsable politique des années 1880 ne remettra pas en cause l'existence des deux ordres d'enseignement dont il hérite, l'un réservé aux couches sociales privilégiées, scolarisées de la 11e au baccalauréat au "petit lycée" puis au lycée, payants et accordant une fonction de distinction importante à l'enseignement du latin, l'autre, concernant environ 95 % d'une classe d'âge, scolarisant gratuitement les couches populaires à l'École primaire, de 7 à 13 ans, voire un peu plus pour la minorité poursuivant en école primaire supérieure en vue d'obtenir le brevet élémentaire. Scolarisation distincte selon le milieu social qui, malgré quelques évolutions, perdurera pour l'essentiel jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle.

Partisan de l'expansion coloniale

Portrait par Léon Bonnat (1888).

Jules Ferry se montre un partisan actif de l'expansion coloniale française[24]. Il est surnommé « Tonkinois » par ses adversaires politiques et une partie de l'opinion publique hostile à l'expansion coloniale.

On retrouve notamment l'empreinte de Ferry en Tunisie, dont il obtient le protectorat le par le traité du Bardo, et à Madagascar. Il lance l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza à la conquête du Congo (1879), dossier qui lui est fatal lors de sa seconde présidence du Conseil. Il s'était d'ailleurs réservé le portefeuille des Affaires étrangères.

Les conservateurs sont opposés à la colonisation, qu'ils accusent de détourner hors du territoire les investissements, tandis que les progressistes y sont favorables pour des questions idéologiques. La gauche républicaine de Georges Clemenceau y est opposée également, parce que les aventures colonialistes détournent l'attention des provinces perdues d'Alsace-Lorraine. Les positions s'inversent diamétralement en trois ou quatre générations.

Ayant obtenu d'un vote de la Chambre les crédits nécessaires à la conquête du Tonkin, il provoque une extension du conflit à la Chine.

Ferry prononce un discours dont Charles-André Julien a pu dire qu'il était « le premier manifeste impérialiste qui ait été porté à la Tribune »[25].

Dans son discours du , Ferry illustre les présupposés du discours colonisateur d'un pan des républicains sous la IIIe République[26] :

« Messieurs, il y a un second point, un second ordre d’idées que je dois également aborder (…) : c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question. (…) Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. (…) Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. (…) Ces devoirs ont souvent été méconnus dans l'histoire des siècles précédents, et certainement quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l'esclavage dans l'Amérique centrale, ils n'accomplissaient pas leur devoir d'hommes de race supérieure. Mais de nos jours, je soutiens que les nations européennes s'acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation. »

Inversement, dans une réponse au discours prononcé par Jules Ferry le , Georges Clemenceau s'indigne que l'on puisse s'appuyer sur un « droit des nations dites supérieures ». Il rappelle dans quelle étendue « au nom de la justice et de la civilisation » des violences et des crimes ont été commis. Il considère que la conquête que Ferry préconise, loin d'être un droit ou un devoir, est un abus de la force justifié au profit du seul « civilisateur »[27]. Clemenceau, isolé à cet égard au sein de la gauche républicaine, estime que ces théories servent de prétexte à justifier une politique propice au pillage qui va donc rapidement se montrer contraire aux droits de l'homme[réf. nécessaire]. Alexandre Millerand critique également ces « expéditions lointaines », qu'il estime trop coûteuses en moyens humains et budgétaires pour la France[28],[29].

Le monument de Saint-Dié-des-Vosges (1896), dû au sculpteur Antonin Mercié, représente, devant le piédestal supportant la statue en pied de l'homme d'État, une Marianne symbolisant la République, un enfant annamite rappelant l'œuvre coloniale de Ferry, ainsi qu'un écolier qui évoque les lois scolaires des années 1880.

Peu d'hommes politiques de l'époque, quel que soit leur bord, remettent en question l'idée de supériorité européenne (l'Amérique n'en étant vue que comme une excroissance). La droite, illustrée par Thiers[réf. souhaitée], réclame que l'on réserve l'argent épargné par les Français à des travaux de développement de la France. La gauche se préoccupe davantage de questions humaines comme la médecine, la vaccination, l'hygiène, l'éducation, la lutte contre les féodalités en place et les superstitions, mais critique elle aussi Ferry sur les points économiques[réf. nécessaire].

Les grands intellectuels de l'époque étaient favorables à la colonisation, qui permettait selon eux de faire avancer les peuples dits « en retard ». Victor Hugo défend la politique de Ferry au nom des droits de l'Homme ; cela n'a rien d'un paradoxe si l'on suppose que le Blanc est « plus en avance » : il a alors un devoir de civiliser, d'apporter l'évolution aux peuples moins développés, comme jadis les Romains aux Gaulois, exemple cher à Ferry[réf. nécessaire].

D'après l'historien Claude Nicolet, l'attitude de Jules Ferry envers la colonisation répond à la conception comtienne du devoir des forts envers les faibles ; ce devoir consisterait à civiliser des « races », qui, une fois éduquées, ne seraient plus inférieures à celles qui les ont précédées dans le progrès. Il affirme : « Quant à moi, je crois qu'il y a là une loi de la civilisation et quand je vois autour des tapis verts de la diplomatie le cercle des envoyés européens des représentants des vieilles et grandes puissances, s'accroître de quelques visages cuivrés ou noirs, je ne ris pas, je salue le progrès de l'humanité et de la civilisation. »[30]

Néanmoins, le caractère économique (véritable source du débat), occupe l'extrême majorité des propos de Ferry, le  : « La concurrence, la loi de l'offre et de la demande, la liberté des échanges, l'influence des spéculations, tout cela rayonne dans un cercle qui s'étend jusqu'aux extrémités du monde. C'est là un problème extrêmement grave. Il est si grave (…) que les gens les moins avisés sont condamnés à déjà prévoir l'époque où ce grand marché de l'Amérique du Sud nous sera disputé et peut-être enlevé par les produits de l'Amérique du Nord. Il faut chercher des débouchés… »

Finalement, l'expansion coloniale pour Ferry se justifie par les intérêts de la géopolitique française qui veut qu'en tant que puissance, elle ait des points d'appui partout dans le monde : « Je dis que la politique coloniale de la France, que la politique d'expansion coloniale, celle qui nous a fait aller, sous l'Empire, à Saïgon, en Cochinchine, celle qui nous a conduits en Tunisie, celle qui nous a amenés à Madagascar, je dis que cette politique d'expansion coloniale s'est inspirée d'une vérité sur laquelle il faut pourtant appeler un instant votre attention : à savoir qu'une marine comme la nôtre ne peut pas se passer, sur la surface des mers, d'abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement. (…) Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, (…) c'est abdiquer, et, dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c'est descendre du premier rang au troisième et au quatrième… »

L'annonce de l'évacuation de Lạng Sơn, qui lui vaut le surnom de « Ferry-Tonkin », déclenche une violente opposition parlementaire et des spéculations boursières du printemps 1885, lors de l'affaire du Tonkin. Une dépêche Havas confond en effet la modeste retraite de Lang Son de l'armée française avec un abandon général du delta du fleuve Rouge. La fausse nouvelle, donnée « de bonne foi »[31] par le général Louis Brière de l'Isle, fait chuter la Bourse de Paris et le gouvernement, « au moment même où arrive une deuxième dépêche minimisant l'importance des combats »[32]. Le , les milieux financiers s'étaient inquiétés, redoutant de lourdes dépenses de guerre, puis découvrant le que le traité de paix franco-vietnamien n’était pas reconnu par la Chine[33].

Cette affaire provoque sa chute[pas clair] le [réf. souhaitée].

Succession d'échecs

Élection présidentielle de 1887 : vote de l’Assemblée nationale au château de Versailles, avec Jules Ferry au premier plan (gravure d’Albert Bellenger).

Jules Ferry est réélu député en .

Candidat à l’Élysée en 1887, Jules Ferry fait face à l’hostilité des radicaux menés par Clemenceau, qui favorise la victoire de Sadi Carnot (photo).

Lâché par les radicaux, il échoue lors de l'élection présidentielle du face à Sadi Carnot. Ce jour-là, le Conseil municipal de Paris avait installé, « en plein hôtel de ville, un bureau révolutionnaire décidé à proclamer la Commune si M. Jules Ferry avait été élu président de la République »[34].

Une semaine plus tard, Jules Ferry est blessé à la Chambre par deux coups de revolver tirés par un fou du nom d'Aubertin. Une balle a atteint le flanc droit, l'autre a causé une blessure apparemment bénigne à la poitrine, au niveau du cœur[35].

Aux élections législatives du , il est battu par Ernest Picot, conservateur et boulangiste, parce que les ouvriers du tissage lui en veulent d'être proche des industriels et écoutent les rumeurs disant qu'il serait proche de Bismarck, beaucoup de ces ouvriers étant d'anciens Alsaciens ayant opté pour la France. Le scrutin est annulé par le Conseil d'État pour corruption, sur recommandation de Georges Clemenceau. Jules Ferry ne se représente pas, sur conseil du camp républicain, soutenant la candidature de Jean Tricoche[17].

Élection et présidence du Sénat

Par ailleurs président du conseil général des Vosges et de l'Association nationale républicaine, il est élu au Sénat en 1891 et en devient président le . Sa mort soudaine, 21 jours plus tard, fait de lui le président du Sénat français au mandat le plus court[36].

Portrait photographique de Jules Ferry (date inconnue).

À partir de , il préside la commission sénatoriale d'études des questions algériennes ; à ce titre, il est l'auteur d'un rapport publié en 1892 sous le titre « Le gouvernement de l'Algérie »[37]. Une délégation qu'il conduit effectue un voyage d’enquête durant 53 jours. Il y découvre les réalités algériennes et les envers de la colonisation[37]. Dans son rapport, il condamne notamment la politique d'assimilation administrative et législative menée jusque-là. Il dénonce l'expropriation du sol natal des indigènes, leur exploitation par les communes européennes et suggère de renforcer la représentation politique des musulmans. Dans ces grandes lignes, les propositions contenues dans le rapport reprennent certains éléments de la politique algérienne voulue par Napoléon III et sont opposées aux positions tenues par Jules Ferry lui-même dans les années 1870[37]. Ces positions lui valent la perte de l'appui des républicains opportunistes d'Algérie, qui dénoncent son « excessive bienveillance pour les indigènes »[37]. Le Sénat ratifie le rapport le , mais presque rien des réformes préconisées en faveur des indigènes ne passe dans les faits[37].

Mort et funérailles nationales

Jules Ferry échappe par deux fois, en 1883 et 1887, à des attentats perpétrés contre lui, le second par un déséquilibré[38] partisan de Clemenceau, qui lui laisse une balle dans la poitrine. Cela le handicape jusqu'à sa mort d'une crise cardiaque au 1 rue Bayard, le [39].

Caveau de la famille Ferry, avec à gauche un buste de Jules Ferry et un gisant de son neveu Abel, au cimetière rive droite de Saint-Dié-des-Vosges.

Il est décidé de lui faire des funérailles nationales (loi du débloquant un crédit de 20 000 francs), mais la famille refuse en raison de son hostilité à l'égard du gouvernement, estimant que Clemenceau, en particulier, a cherché par tous les moyens à discréditer Ferry ; on lui attribue ce cruel portrait de celui dont il renversa le gouvernement en  : « Pas un malhonnête homme, mais du point de vue de l'intelligence, en dessous du médiocre. Ces gens-là habituellement ont au moins la parole, ils n'expriment peut-être que du vent, mais ils l'expriment […]. Et si on en a fait un président du Conseil, c'est précisément parce qu'il n'était bon à rien »[réf. nécessaire].

Des obsèques nationales ont cependant lieu le dans la cour d'honneur du palais du Luxembourg puis un immense cortège conduit la dépouille de Ferry jusqu'à la gare de l'Est d'où un train spécial l’emmène vers les Vosges. Ferry y est inhumé le lendemain dans le caveau familial à Saint-Dié[40],[41], selon son testament « en face de cette ligne bleue des Vosges d'où monte jusqu'à mon cœur fidèle la plainte touchante des vaincus ».

Jugements sur son action

Élevé dans une famille aisée et catholique, le jeune homme représente la troisième génération d’une famille d’artisans du métier du feu enrichie après la Révolution et engagée dès 1789 pour la République.

Le jeune journaliste, polémiste et provocateur, a séduit les opposants au régime napoléonien par son sens de la dérision et de l’humour. Il faut surtout un grand courage physique ou une terrible insouciance bonhomme pour fronder un régime politique, d’essence dictatoriale, même sur la défensive après 1860. Et la facilité d’expression de Ferry déconcerte même les anciens conservateurs royalistes. Ses idées politiques, modérées, sont celles d’un républicain de centre gauche. Le vieux Thiers entrevoit chez ce jeune journaliste formé au droit une grande carrière un peu à son image.

Monument à Jules Ferry dans le jardin des Tuileries, Paris. On reconnaît sous sa figure un écolier avec sa maîtresse, ainsi qu'une représentation de Marianne. Œuvre de Gustave Michel (1910).

L’homme public sort aigri du siège de Paris et de la révolte de la Commune de Paris. En 1871, Karl Marx émet sur lui un jugement sévère : « […] Avocat sans le sou avant le 4 septembre, réussit comme maire de Paris pendant le siège, à tirer par escroquerie une fortune de la famine. Le jour où il aurait à rendre compte de sa mauvaise administration serait aussi celui de sa condamnation »[12]. L’élu victorieux du Thillot affiche un mépris violent face aux provinciaux siégeant au conseil général des Vosges. Plus tard, assagi après sa crise mystique et amoureuse de l’année 1875, il garde constamment à l’esprit la nécessité d’éduquer les classes laborieuses afin d’empêcher les révolutions fracassantes et fixer surtout les populations rurales à la glèbe, prenant autant modèle sur la précédente politique rurale de Napoléon III que sur les paysans pacifiques et croyants de sa montagne natale. L’homme politique craint les effets dévastateurs de l’exode rural.

À Paris, le responsable politique désormais assagi, plus sûr de sa froide détermination, sait modérer ses colères, impressionne par son écoute calme et s’impose petit à petit parmi les chefs républicains. Les débuts difficiles aux postes de responsabilités politiques et les blessures si vivement ressenties pendant les premiers pas ont laissé des traces indéniables dans les lois ferrystes, comme dans ses conceptions de politiques extérieures pragmatiques où il donne un grand crédit à l’avis des militaires, basés à La Réunion ou à Saïgon. Il tente un rapprochement avec Bismarck. Les contacts amorcés ne peuvent aboutir, les élites politiques françaises refusent de traiter avec l’Empire allemand. Il est probable que Jules Ferry admire la façon magistrale dont les Prussiens avaient réussi à sortir du joug autrichien, en premier lieu par l’ouverture, l’entreprise économique et le savoir technique et scientifique.

La contestation la plus violente que Ferry dut subir provient des partisans du général Boulanger qui menacent le simple acquis démocratique et la paix chèrement acquise. Jules Ferry, alors au pouvoir, résiste à cette tempête. L’homme est resté un républicain libéral, modéré et conservant une gamme de pensées idéalistes, à l’aune des hommes politiques français.

De nombreuses écoles portent le nom de Jules Ferry, comme ici à Tucquegnieux (Meurthe-et-Moselle).

Émile Erckmann, écrivain, le décrit au début de la décennie 1870 avec ces deux mots : « le petit gros ». Il souligne ainsi avec cette description physique banale l’aptitude de l’homme politique à passer des salons des Goguel, possesseurs du château de l’Ermitage, aux moindres petits estaminets pour les besoins de sa campagne à Saint-Dié. L’ensemble des républicains a une réputation de corruption qui n’est nullement infondée[42]. Erckmann semble peu apprécier l’homme public, au style sec du début des années 1870. L’écrivain George Sand a également laissé un portrait au vitriol du politicien.

Cet homme qui a mené dans l’ensemble une vie privilégiée et parisienne sait parfois être généreux, et le ministre parisien n’a pas oublié ses modestes compatriotes de Saint-Dié ; il a ainsi donné un grand nombre d’ouvrages reliés à la Société philomatique vosgienne. Après sa mort, conformément à son testament, son corps a rejoint le cimetière de la Côte Calot, à Saint-Dié.

Sa loi de 1882 (école laïque et instruction obligatoire), à cause de l'obligation d'utiliser la seule langue française, a sérieusement réduit l'usage des langues locales, en particulier le breton ou l'occitan. L'enseignement français étant obligatoire, quiconque parlait une langue « régionale » à l'école se voyait puni[note 3],[43]. Les pratiquants ont ainsi développé une certaine honte à parler leur langue maternelle et les militants des langues locales rendent, pour cette raison, souvent coupable l'école de Ferry de linguicide. L'objectif était cependant que tous les Français puissent comprendre les lois et règlements affichés, et aussi manœuvrer ensemble en cas de guerre.

Honneurs

Promoteur de l'école publique, gratuite, laïque, Jules Ferry est l'homme le plus célébré au fronton des 67 000 établissements scolaires français (recensement en 2015) : pas moins de 642 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom, devant Jacques Prévert (472), Jean Moulin (434), Jean Jaurès (429), Jeanne d'Arc (423), Antoine de Saint-Exupéry (418), Victor Hugo (365), Louis Pasteur (361), Marie Curie (360), Pierre Curie (357), Jean de La Fontaine (335)[44].

Timbre-poste

Le , l’administration des PTT émet un timbre postal à son effigie dans le cadre du centenaire de l’école publique. La dessinatrice du timbre est Huguette Sainson.

Notes et références

Notes

  1. Titre parodiant sans doute l'ouvrage Contes fantastiques de Ernst Hoffmann (1832), ou le drame dont s'en inspire Jules Barbier en 1851, et qui donne l'opéra fantastique Les Contes d'Hoffmann en 1881.
  2. Garnier-Pagès, Hippolyte Carnot, Ferdinand Hérold , Amaury Dréo, Charles Floquet, Jules Ferry, Anne-Charles Hérisson, Claude Anthime Corbon, Paul Jozon, Jean-Jules Clamageran, Julien Melsheim, Jacques-Thomas Bory et Émile Durier ont été accusés du délit d'avoir fait partie d'une association non autorisée de plus de vingt personnes et implicitement d'avoir collaboré au manuel électoral qui venait d'être publié. Les défenseurs sont : Jules Favre, Marie, Jules Grévy, Ernest Picard, Henry Didier, Pierre-Antoine Berryer, Jules Dufaure, Jules Senard, Ernest Desmarest, Emmanuel Arago, Michel Hébert, Théodore Bac.
  3. La punition n'était cependant pas ici corporelle, malgré l'usage et l'efficacité de ces méthodes à l'époque. Le puni devait porter toute la journée autour du cou une cloche de bois ou un sabot miniature tenu par une cordelette, qui s'inscrivaient dans la même échelle de sanctions que le bonnet d'âne ou, pour les élèves studieux, la croix d'honneur décernée chaque vendredi au meilleur élève de la classe, et qu'il pouvait arborer jusqu'au vendredi suivant[réf. souhaitée].

Références

  1. Ferry est un nom-prénom traditionnel lorrain, commun dans la montagne vosgienne. Il provient de l'altération de Fréderic / Friederich, répandu à l'époque du duc de Lorraine Ferry.
  2. Vincent Wright, Les préfets de Gambetta, Paris, Presses de l'université Paris-Sorbonne, , 482 p. (ISBN 978-2-84050-504-4, lire en ligne), p. 178.
  3. Notes biblio des Archives de France consultable sur BORA Archives privées - Description - Archives de la famille Ferry.
  4. 4fantastiks (Geocaching), « Jules Ferry Franc-Maçon in Grand-Est, France »
  5. L Legrand, L'influence du positivisme dans l’œuvre scolaire de Jules Ferry, Paris, p. 85
  6. Xavier Darcos, « L'héritage laïque de Jules Ferry », Ponctuel,‎ (lire en ligne).
  7. Extrait du testament de Jules Ferry établi en 1890 : « Je lègue à mon neveu, Abel Ferry, tous mes livres et toutes mes armes. Qu'il les garde en mémoire de l'oncle dont il est adoré et qui a mis en lui toutes ses espérances. Qu'il porte dignement et qu'il défende en toute circonstance le nom que son père et son oncle, après tant de générations d'honnêtes gens, ont honoré et mis dans l'Histoire. Qu'après nous, il aime sa tante Jules comme une mère et comme un père, c'est-à-dire comme un guide infaillible, qu'il serve son pays et qu'il l'aime plus que sa vie. »[réf. nécessaire]
  8. « Jules Ferry », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition].
  9. Louis-Emile Durier, monographie imprimée, Impr. de Chamerot et Renouard (Paris), 1892 sur Gallica.
  10. a et b « Historique des maires de Paris », sur Paris.fr (consulté le ).
  11. Après la Commune de Paris, la fonction de Maire de Paris est supprimée et remplacée par celle de président du conseil municipal de Paris, la réalité du pouvoir appartenant au préfet de police, représentant de l'État. La fonction n'a été rétablie, avec ses prérogatives, qu'en 1977.
  12. a et b Karl Marx, La Guerre civile en France 1871 (la commune de Paris), 1871, p. 44.
  13. « La Revue politique et littéraire : revue des cours littéraires… », sur Gallica (consulté le ).
  14. Jean-Marc Guislin, « La liberté de l'enseignement supérieur en débat au début de la Troisième République (1870-1881) », Revue du Nord, vol. 2012/1, no 394,‎ , p. 57-70 (lire en ligne).
  15. Mesdames Simon, Goudchaux, Carnot, de Friedberg, Millard, Coignet, Manuel, Delon, Béquet, Bachellery, Léonie Fleury, Lachaud et de Mesdemoiselles Chenu, Nancy Fleury, Daubié, Marchef-Girard, Toussaint, Gaudon et de messieurs Brisson, Clemenceau, Taxile Delord, Despois, Dujardin-Beaumetz, Durier, François Favre, Hébert, Hérisson, Hérold, Lavertujon, le Blond, le Roy, Henri Martin, Morel, Mottu, Pouchet, Pelletan, Carnot, Laughier, Rousselle, Sauvestre, Masse, Defodon, de Fonvielle, Hendlé, Chaudey, Corbon, P. Lafitte, Ménard, Claretie, Minot, Bezançon, Gréard, Motheré.
  16. Robert Baker, « 18 mars 1871. Pourquoi Paris se soulève », L'Histoire, no 90 (Les collections),‎ , p. 12 (lire en ligne, consulté le ).
  17. a b c et d Jean El Gammal, François Roth et Jean-Claude Delbreil, Dictionnaire des Parlementaires lorrains de la Troisième République, Serpenoise, (ISBN 2-87692-620-2 et 978-2-87692-620-2, OCLC 85885906), p. 356-358
  18. Des négociateurs français chargés de fixer la frontière entre Sundgau et le territoire de Belfort furent moins sérieux. Grisés par l’alcool, ils laissèrent échapper quelques villages par ci par là.[réf. souhaitée]
  19. Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, vol. 5, Paris, Bourloton, (OCLC 221760850), p. 635-639 tome 2.
  20. Demeter Gerard Roger Serbanesco, Histoire de la franc-maçonnerie universelle : son rituel, son symbolisme, Éditions intercontinentale, , p. 489.
  21. André Chervel, L'orthographe en crise à l'école, Retz, 2008, pages 49 et suivantes.
  22. a et b Claude Lelièvre, Jules Ferry : des repères brouillés, Communications, Année 2002, 72, pp. 141-158
  23. « De l’égalité d’éducation », conférence prononcée à Paris, à la Salle Molière, le 10 avril 1870.
  24. « Jules Ferry (1832 – 1893) », France.fr.
  25. Assemblée Nationale, « La Troisième République (1870-1940) », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  26. Site expositions BnF, article "Races supérieures, races inférieures ?"
  27. « Quand Jules Ferry et Clemenceau s’opposaient sur la question coloniale », sur histoirecoloniale.net, (consulté le ).
  28. Alexandre Millerand, « En avant ! », La Justice, no 2545,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  29. Alexandre Millerand, « Au Maroc », La Justice, no 2823,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
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  31. Michael Palmer, Des petits journaux aux grandes agences. Naissance du journalisme moderne, Éditions Aubier-Montaigne, 1983, page 214.
  32. Michael Palmer, Des petits journaux aux grandes agences. Naissance du journalisme moderne[réf. incomplète].
  33. « Familles Darsonval et d_Arsonval arbres généalogique », sur f.arsonval.free.fr (consulté le ).
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  36. https://www.senat.fr/evenement/archives/ferry.html
  37. a b c d et e Charles-Robert Ageron, Jules Ferry et la question algérienne en 1892 (d'après quelques inédits), Revue d’histoire moderne & contemporaine, 1963, 10-2, pp. 127-146.
  38. Ce déséquilibré ayant prémédité son attentat contre Jules Ferry est un cas étudié par Sérieux et Capgras, comme délire de revendication, aux pages 249 et suivantes de leur livre consacré au délire d'interprétation publié en 1909.
  39. « Jules Ferry », sur patronagelaique.fr (consulté le )
  40. Gustave Chadeuil, « Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil », sur Gallica (consulté le ).
  41. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche midi, , 385 p. (ISBN 978-2-7491-2169-7, lire en ligne), p. 272.
  42. C’est le cas de maints régimes politiques qui redécouvrent en tâtonnant des pratiques démocratiques après une phase autoritaire.
  43. Patrick Pluchot, « Le bonnet d'âne », Musée de l'école à Monceau-les-Mines, (consulté le ).
  44. « De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en France », sur le Monde, Les Décodeurs, (consulté en ).

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes