Gouvernement Charles Floquet

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Le gouvernement Charles Floquet est le gouvernement de la Troisième République en France du au .

Composition[modifier | modifier le code]

Ministres nommés le 3 avril 1888[modifier | modifier le code]

Fonction Image Nom Parti politique
  Président du Conseil des ministres Charles Floquet Gauche radicale
Fonction Image Nom Parti politique
  Ministre de l’Intérieur Charles Floquet Gauche radicale
  Ministre de la Justice et des Cultes Joannis Ferrouillat Radical
  Ministre des Affaires étrangères René Goblet Gauche radicale
  Ministre des Finances Paul Peytral Gauche radicale
  Ministre de la Guerre Charles de Freycinet[1] Gauche républicaine
  Ministre de la Marine et des Colonies Jules François Émile Krantz[2] SE
  Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts Édouard Lockroy Gauche radicale
  Ministre des Travaux publics Pierre Deluns-Montaud Gauche républicaine
  Ministre de l'Agriculture Jules Viette[2] Gauche radicale
  Ministre du Commerce et de l'Industrie Pierre Legrand Gauche républicaine

Nomination du 5 avril 1888[modifier | modifier le code]

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  Sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies (spécialement pour les colonies) Amédée de La Porte Gauche radicale

Nomination du 19 mai 1888[modifier | modifier le code]

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  Sous-secrétaire d'État à l'Intérieur Léon Bourgeois Gauche radicale

Remaniement du 5 février 1889[modifier | modifier le code]

Remaniement du 6 février 1889[modifier | modifier le code]

Fonction Image Nom Parti politique
  Ministre de la Justice et des Cultes Edmond Guyot-Dessaigne Union des gauches
(Union républicaine)

Bilan[modifier | modifier le code]

Lors de son arrivée Charles Floquet indique qu'il a la volonté de faire une révision de la Constitution sans donner de dates. Ce projet n'est présenté qu'en octobre 1888 et la discussion ne commence qu'en février 1889, en même temps que des propositions de lois. Le projet de révision porte d'abord sur la méthode d'élaboration de la loi pour en raccourcir le temps d'élaboration. La Chambre des députés fait la loi et la vote définitivement, celle-ci serait renouvelée partiellement tous les deux ans par tiers pour permettre la poursuite des travaux parlementaires. Le Sénat n'aurait alors qu'un droit de contrôle et obtient le droit d'ajournement des lois jusqu'au prochain renouvellement partiel. La loi de finance doit être votée avant le 31 décembre et ne peut être retardée par le Sénat. Il serait aussi renouvelle par tiers tous les deux ans à la même période que la Chambre. Le Président perdrait le droit de dissolution et d'ajournement.

Le gouvernement aurait une durée légale de mandat reçut du Président de la République, de deux ans selon la proposition initiale. Les ministres peuvent cependant démissionner. La Chambre peut renverser le gouvernement en envoyant une déclaration au Président, il est ainsi rappelé l'article 28 de la loi du 24 avril 1791. Enfin, le conseil d'État est désigné par le Sénat et la Chambre pour préparer, discuter et rédiger les lois au niveau juridique et donne des avis sur plusieurs questions. La commission chargée de ces propositions accepte la révision le 9 février 1889 mais en raison de la loi constitutionnelle, elle ne peut donner un véritable avis sur les différentes propositions, laissant le Congrès décider[3].

Le général Boulanger entre à la Chambre des députés à l'occasion d'une élection partielle. Les joutes oratoires à la tribune auront pour conclusion un duel entre le général et Floquet qui tourne en faveur du civil. Boulanger est blessé et humilié. Toutefois Boulanger est à nouveau élu triomphalement dans la capitale. Floquet propose alors de revenir aux scrutins d'arrondissement pour les prochaines législatives, et fait voter la loi du 13 février 1889. Le lendemain pourtant, la Chambre, où les opposants hostiles au révisionnisme se regroupent autour des boulangistes et des conservateurs, vote l'ajournement de la révision constitutionnelle, et le gouvernement Floquet doit démissionner.

Fin du gouvernement et passation des pouvoirs[modifier | modifier le code]

Le , lors de la discussion du projet de loi et des propositions de résolution tendant à la révision des lois constitutionnelles, après un ajournement à la huitaine proposé par Armand de Mackau repoussé par 375 voix contre 173 sur 548 votants, la proposition d'ajournement indéfinie proposée par Gaston de Douville-Maillefeu est acceptée par 307 voix contre 218 sur 525 votants. Les votes pour l'ajournement venant de la droite, des modérés et des boulangistes. Désavoué, Charles Floquet présente immédiatement la démission du Gouvernement à la Chambre et ensuite au président de la République, Sadi Carnot. Le jour-même, le président charge Jules Méline de former un gouvernement, mais ce dernier décline et recommande Floquet.

Le , des rumeurs courent que Charles de Freycinet forme un nouveau gouvernement.

À partir du , Carnot tente une combinaison Tirard-Méline, mais les journaux se déchirent entre un gouvernement Tirard-Méline, un gouvernement de Freycinet ou un nouveau gouvernement Floquet.

Le , le président appelle Léopold Faye, ministre de l'Instruction publique du gouvernement Tirard, à constituer un cabinet. Cependant, un gouvernement de Freycinet se confirme de plus en plus.

Le , Sadi Carnot propose à Pierre Tirard la présidence du Conseil des ministres.

Le , le second gouvernement Tirard est officialisé.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Premier civil à occuper ce ministère
  2. a et b Membre du gouvernement précédent ayant conservé son poste
  3. « Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Chambre des députés : compte rendu in-extenso », sur Gallica, (consulté le )