« Corée du Nord » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
m accessibilité, corrections terminologiques et mise à jour
Symbolium (discuter | contributions)
Retouches convention.
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Unicode coréen}}
{{Unicode coréen}}
{{Voir homonymes|Corée (homonymie)}}
{{Voir homonymes|Corée (homonymie)}}

{{Infobox Pays|
{{Infobox Pays|
nom_local1 = 조선민주주의인민공화국 | 朝鮮民主主義人民共和國
nom_local1 = 조선민주주의인민공화국 | 朝鮮民主主義人民共和國
Ligne 50 : Ligne 49 :
}}
}}


La '''Corée du Nord''' — en [[coréen]] {{lang|ko|''Puk Chosŏn''}}, {{lang|ko|북조선}} ([[hangul]]), {{lang|ko|北朝鮮}} ([[hanja]]) —, officiellement la '''République populaire démocratique de Corée''' (en [[coréen]] {{lang|ko|''Chosŏn Minjujuŭi Inmin Konghwaguk''}}, {{lang|ko|조선민주주의인민공화국}} (hangul), {{lang|ko|朝鮮民主主義人民共和國}} (hanja)), est un État qui couvre la partie nord de la [[péninsule de Corée|péninsule coréenne]] située en Asie orientale. Sa capitale est [[Pyongyang]].
La '''Corée du Nord''' — en [[coréen]] {{lang|ko|''Puk Chosŏn''}}, {{lang|ko|북조선}} ([[hangul]]), {{lang|ko|北朝鮮}} ([[hanja]]) —, officiellement la '''République populaire démocratique de Corée''' (en [[coréen]] {{lang|ko|''Chosŏn Minjujuŭi Inmin Konghwaguk''}}, {{lang|ko|조선민주주의인민공화국}} (hangul), {{lang|ko|朝鮮民主主義人民共和國}} (hanja)), est un État qui couvre la partie nord de la [[péninsule de Corée|péninsule coréenne]] située en Asie orientale. La capitale du pays est [[Pyongyang]].


Elle est limitrophe de la [[République populaire de Chine|Chine]] ([[Frontière entre la République populaire de Chine et la Corée du Nord|{{unité|1416|km}} de frontières communes]]) au nord et de la [[Russie]] au nord-est ([[Frontière entre la Corée du Nord et la Russie|{{unité|19|km}} de frontières]]), ainsi que de la [[Corée du Sud|République de Corée]] au sud ([[Frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud|{{unité|238|km}} de frontières]]). Cette dernière [[frontière]] méridionale est bordée de part et d'autre sur {{unité|2|km}} d'épaisseur par la [[Zone coréenne démilitarisée|zone démilitarisée]] (DMZ), qui est en réalité très fortement militarisée, car surveillée au total par plus d'un million de soldats<ref name="Le Point">[http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2008-01-10/ces-mursqui-divisent/924/0/218060 « Ces murs qui divisent »], ''[[Le Point]]'', 10 janvier 2008, {{p.}}50.</ref>. Le [[Japon]], proche voisin maritime, est séparé de la Corée du Nord par la [[mer du Japon]].
Elle est limitrophe de la [[République populaire de Chine|Chine]] ([[Frontière entre la République populaire de Chine et la Corée du Nord|{{unité|1416|km}} de frontières communes]]) au nord et de la [[Russie]] au nord-est ([[Frontière entre la Corée du Nord et la Russie|{{unité|19|km}} de frontières]]), ainsi que de la [[Corée du Sud|République de Corée]] au sud ([[Frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud|{{unité|238|km}} de frontières]]). Cette dernière [[frontière]] méridionale est bordée de part et d'autre sur {{unité|2|km}} d'épaisseur par la [[Zone coréenne démilitarisée|zone démilitarisée]] (DMZ), qui est en réalité très fortement militarisée, car surveillée au total par plus d'un million de soldats<ref name="Le Point">{{lien web|url=http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2008-01-10/ces-mursqui-divisent/924/0/218060|titre=Ces murs qui divisent|site=[[Le Point]]|date=10 janvier 2008 {{p.}}50|consulté le=10 janvier 2008}}</ref>. Le [[Japon]], proche voisin maritime, est séparé de la Corée du Nord par la [[mer du Japon]].


La Corée du Nord est un État à [[parti unique]] avec un {{citation|[[Front démocratique pour la réunification de la patrie|Front uni]]}} mené par le [[Parti du travail de Corée]] (KWP). Le gouvernement du pays suit l'idéologie officielle d'autonomie du ''[[Juche]]'' développée par le président [[Kim Il-sung]]. Après sa mort en [[1994]], [[Kim Jong-Il]], son fils, lui a succédé à la tête de l’État mais non en tant que Président de la République, cette fonction étant restée {{citation|éternellement}} rattachée à la personne de Kim Il-sung<ref>{{en}} {{Lien web| url = http://en.wikisource.org/wiki/Constitution_of_North_Korea_(1972) | titre = Constitution of North Korea (1972) | consulté le = 2009-05-07 | année = 1972}}</ref>{{,}}<ref name="Juche">{{Ouvrage | langue = anglais | prénom1 = Bradley K. | nom1 = Martin | titre = Under the Loving Care of the Fatherly Leader: North Korea and the Kim Dynasty | numéro d'édition = 1 | éditeur = Thomas Dunne Books | lieu = New York, NY | année = 2004 | pages totales = | format = poche | isbn = 978-0-312-32322-6 | passage = 111}} {{citation bloc|Although it was in that 1955 speech that Kim gave full voice to his arguments for ''juche'', he had been talking along similar lines as early as 1948.}}</ref>. Après la [[dislocation de l'URSS]] et une série de catastrophes naturelles, la Corée du Nord a [[Famine de Corée du Nord|subi une famine faisant de {{formatnum:900000}} à deux millions de morts]]<ref name="famine">{{en}} [http://web.archive.org/web/20070209071653/http://www.cnn.com/WORLD/asiapcf/9808/19/nkorea.famine/ Famine may have killed 2 million in North Korea] - May Lee, [[Cable News Network|CNN]]/[[Associated Press]] 19 août 1998</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.iie.com/publications/wp/99-2.pdf Famine in North Korea: Causes and Cures] - Peterson Institute for International Economics, 1999.</ref>. Kim Jong-Il adopte alors la politique du ''[[Politique de songun|Songun]]'' ou « l'armée d'abord » afin de renforcer le pays et le gouvernement.
La Corée du Nord est un État à [[parti unique]] avec un {{citation|[[Front démocratique pour la réunification de la patrie|Front uni]]}} mené par le [[Parti du travail de Corée]] (KWP). Le gouvernement du pays suit l'idéologie officielle d'autonomie du ''[[Juche]]'' développée par le président [[Kim Il-sung]]. Après sa mort en [[1994]], [[Kim Jong-Il]], son fils, lui a succédé à la tête de l’État mais non en tant que Président de la République, cette fonction étant restée {{citation|éternellement}} rattachée à la personne de Kim Il-sung<ref>{{en}} {{lien web|url=http://en.wikisource.org/wiki/Constitution_of_North_Korea_(1972)|titre=Constitution of North Korea (1972)|consulté le=7 mai 2009|année=1972}}</ref>{{,}}<ref name="Juche">{{ouvrage|langue=anglais|prénom1=Bradley K.|nom1=Martin|titre=Under the Loving Care of the Fatherly Leader: North Korea and the Kim Dynasty|numéro d'édition=1|éditeur=Thomas Dunne Books|lieu=New York, NY|année=2004|pages totales=|format=poche|isbn=978-0-312-32322-6|passage=111}} {{citation|Although it was in that 1955 speech that Kim gave full voice to his arguments for ''juche'', he had been talking along similar lines as early as 1948.}}</ref>. Après la [[dislocation de l'URSS]] et une série de catastrophes naturelles, la Corée du Nord a [[Famine de Corée du Nord|subi une famine faisant de {{formatnum:900000}} à deux millions de morts]]<ref name="famine">{{en}} {{lien web|url=http://web.archive.org/web/20070209071653/http://www.cnn.com/WORLD/asiapcf/9808/19/nkorea.famine/|titre=Famine may have killed 2 million in North Korea|auteur=May Lee|site=[[Cable News Network|CNN]]/[[Associated Press]]|date=19 août 1998|consulté le=7 mai 2009}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{pdf}} {{lien web|url=http://www.iie.com/publications/wp/99-2.pdf|titre=Famine in North Korea: Causes and Cures|site=Peterson Institute for International Economics|date=1999|consulté le=6 avril 2013}}</ref>. Kim Jong-Il adopte alors la politique du ''[[Politique de songun|Songun]]'' ou {{citation|l'armée d'abord}} afin de renforcer le pays et le gouvernement.


Ce [[État communiste|régime communiste]] est souvent qualifié de [[totalitaire]] ; le terme de ''[[Stalinisme|stalinien]]'' est aussi utilisé en Occident pour le désigner<ref>{{Ouvrage
Ce [[État communiste|régime communiste]] est souvent qualifié de [[totalitaire]] ; le terme de ''[[Stalinisme|stalinien]]'' est aussi utilisé en Occident pour le désigner<ref>{{ouvrage|prénom1=Alain|nom1=Destexhe|titre=Corée du Nord, voyage en dynastie totalitaire|éditeur=L'Harmattan|année=2001|mois=octobre|isbn=2-7475-1323-8}}</ref>{{,}}<ref> {{article
|langue=en|url=http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/asia/article2388356.ece|titre=North Korea's nuclear 'deal' leaves Japan feeling nervous|consulté le=31 octobre 2007|nom1=Parry|prénom=Richard Lloyd|lien auteur=Richard Lloyd Parry|date=5 septembre 2007|périodique=The Times (online version of UK's national newspaper of record)|citation=The US Government contradicted earlier North Korean claims that it had agreed to remove the Stalinist dictatorship’s designation as a terrorist state and to lift economic sanctions, as part of talks aimed at disarming Pyongyang of its nuclear weapons.}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{lien web|auteur=James Brooke|url=http://www.nytimes.com/2003/10/02/international/asia/02CND-KORE.html?ex=1380513600&en=a29d7f1e49aabee0&ei=5007&partner=USERLAND|titre=North Korea Says It Is Using Plutonium to Make A-Bombs|site=[[The New York Times]]|date=2 octobre 2003|consulté le=2 octobre 2003}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{lien web|url=http://freedomhouse.org/template.cfm?page=22&year=2006&country=6993|titre=Freedom in the World, 2006|éditeur=Freedom House|consulté le=13 février 2007|extrait=Citizens of North Korea cannot change their government democratically. North Korea is a totalitarian dictatorship and one of the most restrictive countries in the world.}}</ref>{{,}}<ref> {{article|langue=en|url = http://www.economist.com/media/pdf/DEMOCRACY_TABLE_2007_v3.pdf|titre=Economist Intelligence Unit democracy index 2006|consulté le=9 octobre 2007|année=2007|format=PDF|éditeur=[[Economist Intelligence Unit]]|périodique=Democracy index}} North Korea à la dernière place (167).</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|url=http://www.economist.com/world/asia/displaystory.cfm?story_id=11465278|titre=A portrait of North Korea's new rich|consulté le=18 juillet 2009|date=29 mai 2008|périodique=[[The Economist]]|citation=EVERY developing country worth its salt has a bustling middle class that is transforming the country and thrilling the markets. So does Stalinist North Korea.}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/coree/regime.html|titre=Un régime totalitaire et armé jusqu'aux dents|site=[[Société Radio-Canada|Radio-Canada]]|consulté le=6 avril 2013}}</ref> ; il mobilise un [[culte de la personnalité]] autour de Kim Il Sung et ses descendants, et a l'un des plus bas [[Droits de l'homme en Corée du Nord|niveau des droits de l'homme]] au monde<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.hrw.org/en/news/2009/02/17/human-rights-north-korea|titre=Human Rights in North Korea|série=hrw.org|éditeur=Human Rights Watch|date=17 février 2007|consulté le=13 décembre 2010}}</ref>. Le gouvernement nord-coréen réfute ces considérations<ref>{{en}} {{article|url=http://www.korea-dpr.com/forum/?page_id=39|titre=DPRK FAQ|consulté le=24 novembre 2011|date=22 novembre 2011|périodique=Korean Friendship Association|citation=The DPRK is a single-united-party constitutional democracy guaranteeing freedom of speech and assembly to all citizens. DPRK citizens play an active role in their nation’s political life at the local, regional, and national levels, through their trade unions or as members of one of the nation’s three political parties, which include the Workers' Party of Korea, the Chondoist Chongu Party and the Korean Social Democratic Party.}}</ref>. Après la mort de [[Kim Jong-il]] en 2011, son fils cadet [[Kim Jong-un]] est proclamé nouveau chef du parti et de l'armée ; il n'a pas encore pris officiellement les fonctions de secrétaire général du [[Parti du travail de Corée]] et de président du [[Comité de la défense nationale (Corée du Nord)|Comité de la défense nationale]] occupés précédemment par son père<ref>{{lien web|url=http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/12/29/la-coree-du-nord-intronise-son-nouveau-chef-devant-une-foule-de-militaires_1623519_3216.html#ens_id=1545482|titre=La Corée du Nord intronise son nouveau chef devant une foule de militaires|site=[[Le monde]]|date=29 décembre 2011|consulté le=29 décembre 2011}}</ref>.
| prénom1 = Alain
| nom1 = Destexhe
| titre = Corée du Nord, voyage en dynastie totalitaire
| éditeur = L'Harmattan
| année = 2001
| mois = octobre
| isbn = 2-7475-1323-8
}}</ref>{{,}}<ref> {{article
|langue=en|url=http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/asia/article2388356.ece
|titre=North Korea's nuclear 'deal' leaves Japan feeling nervous
|consulté le=2007-10-31
|nom1=Parry
|prénom=Richard Lloyd
|lien auteur=Richard Lloyd Parry
|date=2007-09-05
|périodique=The Times (online version of UK's national newspaper of record)
|extrait=The US Government contradicted earlier North Korean claims that it had agreed to remove the Stalinist dictatorship’s designation as a terrorist state and to lift economic sanctions, as part of talks aimed at disarming Pyongyang of its nuclear weapons.
}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} [[James Brooke]], [http://www.nytimes.com/2003/10/02/international/asia/02CND-KORE.html?ex=1380513600&en=a29d7f1e49aabee0&ei=5007&partner=USERLAND « North Korea Says It Is Using Plutonium to Make A-Bombs »], ''[[The New York Times]]'', 2 octobre 2003.</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{Lien web
|url = http://freedomhouse.org/template.cfm?page=22&year=2006&country=6993
|titre=Freedom in the World, 2006|éditeur=Freedom House|consulté le=2007-02-13
|extrait=Citizens of North Korea cannot change their government democratically. North Korea is a totalitarian dictatorship and one of the most restrictive countries in the world.}}</ref>{{,}}<ref> {{article|langue=en|url = http://www.economist.com/media/pdf/DEMOCRACY_TABLE_2007_v3.pdf|titre=Economist Intelligence Unit democracy index 2006|consulté le=2007-10-09 |année=2007 |format=PDF |éditeur=[[Economist Intelligence Unit]]|périodique=Democracy index}}
North Korea ranked in last place (167)</ref>{{,}}<ref> {{article
|langue=en|url=http://www.economist.com/world/asia/displaystory.cfm?story_id=11465278
|titre=A portrait of North Korea's new rich
|consulté le=2009-06-18|date=2008-05-29|périodique=[[The Economist]]
|extrait=EVERY developing country worth its salt has a bustling middle class that is transforming the country and thrilling the markets. So does Stalinist North Korea.
}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/coree/regime.html La Corée du Nord] - ''[[Société Radio-Canada|Radio-Canada]]''</ref> ; il mobilise un [[culte de la personnalité]] autour de Kim Il Sung et ses descendants, et a l'un des plus bas [[Droits de l'homme en Corée du Nord|niveau des droits de l'homme]] au monde<ref>{{en}} {{Lien web| url = http://www.hrw.org/en/news/2009/02/17/human-rights-north-korea | titre = Human Rights in North Korea | série = hrw.org | éditeur = Human Rights Watch | date = 2009-02-17 | consulté le = 2010-12-13}}</ref>. Le gouvernement nord-coréen réfute ces considérations<ref>{{en}} {{article
| url=http://www.korea-dpr.com/forum/?page_id=39
| titre=DPRK FAQ
| consulté le=2011-11-24|date=2011-11-22|périodique=[[Korean Friendship Association]]
| extrait=The DPRK is a single-united-party constitutional democracy guaranteeing freedom of speech and assembly to all citizens. DPRK citizens play an active role in their nation’s political life at the local, regional, and national levels, through their trade unions or as members of one of the nation’s three political parties, which include the Workers' Party of Korea, the Chondoist Chongu Party and the Korean Social Democratic Party.
}}</ref>. Après la mort de [[Kim Jong-il]] en 2011, son fils cadet [[Kim Jong-un]] est proclamé nouveau chef du parti et de l'armée ; il n'a pas encore pris officiellement les fonctions de secrétaire général du [[Parti du travail de Corée]] et de président du [[Comité de la défense nationale (Corée du Nord)|Comité de la défense nationale]] occupés précédemment par son père<ref>[http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/12/29/la-coree-du-nord-intronise-son-nouveau-chef-devant-une-foule-de-militaires_1623519_3216.html#ens_id=1545482 La Corée du Nord intronise son nouveau chef devant une foule de militaires], ''Le Monde'', 29 décembre 2011</ref>.


La Corée du Nord est le pays le plus militarisé au monde en ce qui concerne la [[Liste des armées nationales par effectif|proportion de la population engagée dans les forces armées]]<ref name="economist-armied"> {{article |langue=en| url = http://www.economist.com/blogs/dailychart/2011/07/armed-forces | titre = Armed forces: Armied to the hilt | périodique = [[The Economist]] | date = 2011-07-19 | consulté le = 2011-07-28}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage | langue = anglais | auteur = Anthony H. Cordesman | titre = The Korean Military Balance | éditeur = Center for Strategic & International Studies | lieu = Washington | année = 2011 | mois = 7 | jour = 21 | pages totales = | format = poche | isbn = 978-0-89206-632-2 | lire en ligne = http://csis.org/files/publication/110712_Cordesman_KoreaMilBalance_WEB.pdf | consulté le = 28 juillet 2011}} {{citation bloc|The DPRK is one of the most militarized countries in the world. It has extraordinarily large anti-aircraft holdings, nearly twice the artillery strength of the Republic of Korea (South Korea), as well as a major advantage in self-propelled artillery and a massive lead in multiple rocket launchers.}}</ref> avec un total de {{formatnum:9495000}} hommes d'active, de réserve et [[paramilitaire]]s. Le pays développe un [[Armes nucléaires en Corée du Nord|programme nucléaire]], ainsi qu'un [[Comité coréen de la technologie spatiale|programme spatial]]<ref>{{en}} [http://www.popularmechanics.com/science/space/4307281 International Space Dominance: 7 Nations Launching the Next Space Race], ''Popular Mechanics'', {{1er}} octobre 2009</ref>.
La Corée du Nord est le pays le plus militarisé au monde en ce qui concerne la [[Liste des armées nationales par effectif|proportion de la population engagée dans les forces armées]]<ref name="economist-armied">{{article|langue=en|url=http://www.economist.com/blogs/dailychart/2011/07/armed-forces|titre=Armed forces: Armied to the hilt|périodique=[[The Economist]]|date=19 juillet 2010|consulté le=28 juillet 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=anglais|auteur=Anthony H. Cordesman|titre=The Korean Military Balance|éditeur=Center for Strategic & International Studies|lieu=Washington|année=2011|mois=7|jour=21|pages totales=|format=poche|isbn =978-0-89206-632-2|lire en ligne = http://csis.org/files/publication/110712_Cordesman_KoreaMilBalance_WEB.pdf|consulté le=28 juillet 2011}} {{citation|The DPRK is one of the most militarized countries in the world. It has extraordinarily large anti-aircraft holdings, nearly twice the artillery strength of the Republic of Korea (South Korea), as well as a major advantage in self-propelled artillery and a massive lead in multiple rocket launchers.}}</ref> avec un total de {{formatnum:9495000}} hommes d'active, de réserve et [[paramilitaire]]s. Le pays développe un [[Armes nucléaires en Corée du Nord|programme nucléaire]], ainsi qu'un [[Comité coréen de la technologie spatiale|programme spatial]]<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.popularmechanics.com/science/space/4307281|titre=International Space Dominance: 7 Nations Launching the Next Space Race|site=Popular Mechanics|date={{1er}} octobre 2009|consulté le={{1er}} octobre 2009}}</ref>.


== Nom ==
== Nom ==
{{Article connexe|Noms de la Corée}}
{{Article connexe|Noms de la Corée}}
La forme courte est ''Corée du Nord'', ''Puk Chosŏn'' (en [[Hangul]] 북조선 ; en [[Hanja]] 北朝鮮) ; on trouve aussi dans les [[média]]s sud-coréens ''Pukhan'' (en [[Hangul]] : 북한 ; en [[Hanja]] : 北韓).


La forme longue officielle est ''République populaire démocratique de Corée'' (RPDC, ''Chosŏn Minjujuŭi Inmin Konghwaguk'' ; en [[Hangul]] : 조선민주주의인민공화국 ; en [[Hanja]] : 朝鮮民主主義人民共和國).
La forme courte est ''Corée du Nord'', ''Puk Chosŏn'' (en [[Hangul]] 북조선 ; en [[Hanja]] 北朝鮮) ; on trouve aussi dans les [[média]]s sud-coréens ''Pukhan'' (en [[Hangul]] : 북한 ; en [[Hanja]] : 北韓). La forme longue officielle est ''République populaire démocratique de Corée'' (RPDC, ''Chosŏn Minjujuŭi Inmin Konghwaguk'' ; en [[Hangul]] : 조선민주주의인민공화국 ; en [[Hanja]] : 朝鮮民主主義人民共和國). Le nom officiel de ''Chosŏn'' (Corée, ou ''Pays du matin frais'' traduit improprement en ''[[Pays du Matin calme]]'') en Corée du Nord correspond à celui de la dernière dynastie indépendante coréenne avant l'invasion japonaise, la dynastie des Yi ou [[période Chosŏn|Chosŏn]] (1392-1910). En Corée du Sud, le nom coréen du pays est ''Hanguk'', lequel fait référence au « pays (''guk'') des Han », nom de populations [[Préhistoire|préhistoriques]] d'agriculteurs du sud de la péninsule. Quant au nom occidental de Corée, il provient du nom du royaume de [[Koryŏ]] qui a administré la plus grande partie de la péninsule coréenne de 918 à 1392.


''N.B.'' : la typographie française prescrit, pour la graphie des noms d’unités administratives ou politiques, des [[trait d'union|traits d'union]] entre les différents éléments d’un nom composé et une capitale à tous les éléments (sauf articles…) (voir l'article [[trait d'union#Noms des entités politiques et administratives]]). Il serait donc légitime d’écrire « Corée-du-Nord » (Le [[Petit Robert]] des noms propres 2006).
Le nom officiel de ''Chosŏn'' (Corée, ou ''Pays du matin frais'' traduit improprement en ''[[Pays du Matin calme]]'') en Corée du Nord correspond à celui de la dernière dynastie indépendante coréenne avant l'invasion japonaise, la dynastie des Yi ou [[période Chosŏn|Chosŏn]] (1392-1910). En Corée du Sud, le nom coréen du pays est ''Hanguk'', lequel fait référence au « pays (''guk'') des Han », nom de populations [[Préhistoire|préhistoriques]] d'agriculteurs du sud de la péninsule. Quant au nom occidental de Corée, il provient du nom du royaume de [[Koryŏ]] qui a administré la plus grande partie de la péninsule coréenne de 918 à 1392.

''N.B.'' : la typographie française prescrit, pour la graphie des noms d’unités administratives ou politiques, des [[trait d'union|traits d'union]] entre les différents éléments d’un nom composé et une capitale à tous les éléments (sauf articles…)<ref>Voir l'article [[trait d'union#Noms des entités politiques et administratives]]</ref>. Il serait donc légitime d’écrire « Corée-du-Nord » (Le [[Petit Robert]] des noms propres 2006).


== Géographie ==
== Géographie ==
Ligne 106 : Ligne 71 :
{{Article détaillé|Géographie de la Corée du Nord}}
{{Article détaillé|Géographie de la Corée du Nord}}
[[Fichier:North Korea 1996 CIA map.jpg|thumb|left|Corée du Nord : carte physique.]]
[[Fichier:North Korea 1996 CIA map.jpg|thumb|left|Corée du Nord : carte physique.]]
[[Fichier:Korea.A2002361.0430.500m.jpg|thumb|left|Image satellite de la Corée en hiver]]
Le pays se situe en [[Asie]] orientale, au nord de la [[péninsule de Corée]], dont il occupe environ 55 % des terres<ref name="loc_country_profil" />. D'une superficie de {{formatnum:120538}} km², il est bordé au nord par la [[République populaire de Chine|Chine]] ([[Frontière entre la République populaire de Chine et la Corée du Nord|frontière {{formatnum:1416}} km]]), au nord-est par la [[Russie]] ([[Frontière entre la Corée du Nord et la Russie|frontières de {{unité|19|km}}]]) et au sud par la [[Corée du Sud]] ([[Frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud|frontières de {{unité|238|km}}]]). Ses frontières maritimes sont marquées à l'est par la [[mer du Japon]], appelée « mer de l'Est » par les Coréens<ref>Voir à ce sujet la section dédiée dans l'article [[Mer du Japon#Appellation|Mer du Japon]]</ref> et à l'ouest par la [[mer Jaune]], [[mer bordière]] de la [[mer de Chine orientale]].


Les principaux fleuves sont le ''Amnok'' (nommé [[Yalou]] en chinois), long de {{unité|790|km}} et le [[Tumen (rivière)|Tumen]], dont le cours atteint {{unité|521|km}}, qui est le seul fleuve important à se jeter dans la [[mer du Japon]]. Tous deux servent de frontière avec la Chine sur la plus grande partie de leur parcours. En raison de la topographie, les fleuves sont assez courts et peu adaptés à la circulation fluviale<ref>[http://www.amitiefrancecoree.org/pages/La_geographie_de_la_Coree-1995170.html Voir article sur la géographie de la Corée]</ref>. Plus au centre du pays, le [[Taedong]] ({{unité|439|km}}) arrose Pyongyang et l'[[Imjin (rivière)|Imjin]] partage son estuaire avec le [[Han (fleuve)|fleuve Han]] aux portes de la Corée du Sud.
Le pays se situe en [[Asie]] orientale, au nord de la [[péninsule de Corée]], dont il occupe environ 55 % des terres<ref name="loc_country_profil" />. D'une superficie de {{formatnum:120538}} km², il est bordé au nord par la [[République populaire de Chine|Chine]] ([[Frontière entre la République populaire de Chine et la Corée du Nord|frontière {{formatnum:1416}} km]]), au nord-est par la [[Russie]] ([[Frontière entre la Corée du Nord et la Russie|frontières de {{unité|19|km}}]]) et au sud par la [[Corée du Sud]] ([[Frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud|frontières de {{unité|238|km}}]]). Ses frontières maritimes sont marquées à l'est par la [[mer du Japon]], appelée {{citation|mer de l'Est}} par les Coréens<ref>Voir à ce sujet la section dédiée dans l'article [[Mer du Japon#Appellation|Mer du Japon]]</ref> et à l'ouest par la [[mer Jaune]], [[mer bordière]] de la [[mer de Chine orientale]]. La ville la plus importante est [[Pyongyang]], la [[capitale]] ; les autres villes principales du pays sont [[Chongjin]], [[Wonsan]], [[Nampo]], [[Kaesong]] et [[Hamhung]]. Les principaux fleuves sont le ''Amnok'' (nommé [[Yalou]] en chinois), long de {{unité|790|km}} et le [[Tumen (rivière)|Tumen]], dont le cours atteint {{unité|521|km}}, qui est le seul fleuve important à se jeter dans la [[mer du Japon]]. Tous deux servent de frontière avec la Chine sur la plus grande partie de leur parcours. En raison de la topographie, les fleuves sont assez courts et peu adaptés à la circulation fluviale<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.amitiefrancecoree.org/pages/La_geographie_de_la_Coree-1995170.html|titre=La géographie de la Corée|consulté le=3 avril 2011|site=amitiefrancecoree.org}}</ref>. Plus au centre du pays, le [[Taedong]] ({{unité|439|km}}) arrose Pyongyang et l'[[Imjin (rivière)|Imjin]] partage son estuaire avec le [[Han (fleuve)|fleuve Han]] aux portes de la Corée du Sud. Sur le grand [[plateau de Kaema]], au nord-est du pays, s'élève le [[mont Paektu]] ({{formatnum:2750}} m), point culminant du pays. Dans le paysage désolé et grandiose du [[cratère volcanique]] de cet ancien volcan s'étend le [[lac Chon]]. Cinquante montagnes dépassent par ailleurs {{formatnum:2000}} m (pour la plupart situées dans le [[Hamgyong]]). Les trois quarts du pays sont montagneux ou constitués de plateaux en majeure partie recouverts de forêts (conifères, chênes, châtaigniers, etc.).


[[Fichier:Korea.A2002361.0430.500m.jpg|thumb|Image satellite de la Corée en hiver.]]
La ville la plus importante est [[Pyongyang]], la [[capitale]] ; les autres villes principales du pays sont [[Chongjin]], [[Wonsan]], [[Nampo]], [[Kaesong]] et [[Hamhung]].


Le climat est de type [[Climat tempéré|tempéré]] [[Climat continental|continental]], caractérisé par une amplitude annuelle de {{unité|35|°C}} à Pyongyang (la température moyenne au mois de janvier est de - {{unité|8|°C}} et celle du mois de juillet est de {{unité|27|°C}}) et des étés chauds et humides. Les précipitations annuelles atteignent {{unité|916|mm}} à Pyongyang et {{formatnum:1400}} mm à Wonsan, sur la côte est. En 1967, 1995, 2006 et 2007 le pays a été soumis à de très fortes [[inondations en Corée du Nord|inondations]] qui ont entraîné de lourdes pertes humaines et matérielles. Le climat est caractérisé par un hiver long, froid et un été humide. Les deux tiers des [[précipitation]]s annuelles interviennent durant l'été, de juin à septembre. À l'automne, les [[typhon]]s ne sont pas rares.
Sur le grand [[plateau de Kaema]], au nord-est du pays, s'élève le [[mont Paektu]] ({{formatnum:2750}} m), point culminant du pays. Dans le paysage désolé et grandiose du [[cratère volcanique]] de cet ancien volcan s'étend le [[lac Chon]]. Cinquante montagnes dépassent par ailleurs {{formatnum:2000}} m (pour la plupart situées dans le [[Hamgyong]]). Les trois quarts du pays sont montagneux ou constitués de plateaux en majeure partie recouverts de forêts (conifères, chênes, châtaigniers, etc.).


La faune nord-coréenne fait partie d'un ensemble plus vaste qui regroupe le nord-est de la Chine et l'est de la Sibérie. Elle compte notamment des [[daim]]s, des [[antilope]]s, des [[Léopard (félin)|léopards]], des [[Léopard (félin)|panthères]], des [[ours brun]]s et [[ours noir|noirs]], des [[Tigre (mammifère)|tigres]] (dont le [[tigre en Corée]] appartenant à la sous-espèce du [[tigre de Sibérie]]), des [[zibeline]]s, des [[Cerf élaphe|cerfs]] et des [[sarcelle]]s du [[lac Baïkal]]. Parmi les espèces avicoles, le pic-vert noir à ventre blanc est propre au nord de la [[Corée]]<ref>{{en}} {{ouvrage|auteur=Robert Willoughby|titre=North Korea. The Bradt Travel Guide''|édition=Bradt, 2003|pages=7-8}}</ref>. Pour la flore, la Corée du Nord abrite plusieurs parcs naturels, en particulier dans les régions des monts [[Chilbosan (Hamgyong du Nord)|Chilbo]], [[mont Paektu|Paektu]], [[Monts Kuwol|Kuwol]], [[Myohyang]] et [[Kumgangsan|Kumgang]]<ref>Robert Willoughby, ''ibid.''{{refins}}</ref>.
Le climat est de type [[Climat tempéré|tempéré]] [[Climat continental|continental]], caractérisé par une amplitude annuelle de {{unité|35|°C}} à Pyongyang (la température moyenne au mois de janvier est de - {{unité|8|°C}} et celle du mois de juillet est de {{unité|27|°C}}) et des étés chauds et humides. Les précipitations annuelles atteignent {{unité|916|mm}} à Pyongyang et {{formatnum:1400}} mm à Wonsan, sur la côte est. En 1967, 1995, 2006 et 2007 le pays a été soumis à de très fortes [[inondations en Corée du Nord|inondations]] qui ont entraîné de lourdes pertes humaines et matérielles.

Le climat est caractérisé par un hiver long, froid et un été humide. Les deux tiers des [[précipitation]]s annuelles interviennent durant l'été, de juin à septembre. À l'automne, les [[typhon]]s ne sont pas rares.

==== Faune et flore ====
La faune nord-coréenne fait partie d'un ensemble plus vaste qui regroupe le nord-est de la Chine et l'est de la Sibérie. Elle compte notamment des [[daim]]s, des [[antilope]]s, des [[Léopard (félin)|léopards]], des [[Léopard (félin)|panthères]], des [[ours brun]]s et [[ours noir|noirs]], des [[Tigre (mammifère)|tigres]] (dont le [[tigre en Corée]] appartenant à la sous-espèce du [[tigre de Sibérie]]), des [[zibeline]]s, des [[Cerf élaphe|cerfs]] et des [[sarcelle]]s du [[lac Baïkal]]. Parmi les espèces avicoles, le pic-vert noir à ventre blanc est propre au nord de la [[Corée]]<ref>{{en}} Robert Willoughby, ''North Korea. The Bradt Travel Guide'', éditions Bradt, 2003, pp. 7-8.</ref>.

Pour la flore, la Corée du Nord abrite plusieurs parcs naturels, en particulier dans les régions des monts [[Chilbosan (Hamgyong du Nord)|Chilbo]], [[mont Paektu|Paektu]], [[Monts Kuwol|Kuwol]], [[Myohyang]] et [[Kumgangsan|Kumgang]]<ref>Robert Willoughby, ''ibid.''</ref>.


=== Géographie administrative ===
=== Géographie administrative ===
[[Fichier:North Korea Div.png|thumb|350px|Carte administrative de la Corée du Nord.]]
[[Fichier:North Korea Div.png|thumb|upright=1.0|Carte administrative de la Corée du Nord.]]
La Corée du Nord compte neuf [[province]]s et cinq villes sous statut administratif propre.


Les neuf provinces sont<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.unikorea.go.kr/en/index.jsp|titre=Voir notamment le site du ministère sud-coréen de la réunification}}</ref> :
La Corée du Nord compte neuf [[province]]s et cinq villes sous statut administratif propre. Les neuf provinces incluent<ref>{{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=http://www.unikorea.go.kr/en/index.jsp|titre=Voir notamment le site du ministère sud-coréen de la réunification}}</ref> :
* [[Kangwon]], au sud-est (chef-lieu de province : [[Wonsan]], chef-lieu de province, autre ville importante : [[Kosong]]), où se situent les monts Kumgang ou [[Kumgangsan]] (''san'' signifie montagne en [[coréen]]) ;
* [[Kangwon]], au sud-est (chef-lieu de province : [[Wonsan]], chef-lieu de province, autre ville importante : [[Kosong]]), où se situent les monts Kumgang ou [[Kumgangsan]] (''san'' signifie montagne en [[coréen]]) ;
* [[Jagang (Corée du Nord)|Jagang]], au nord-ouest, frontalière avec la Chine (chef-lieu de province : [[Kanggye]]) ;
* [[Jagang (Corée du Nord)|Jagang]], au nord-ouest, frontalière avec la Chine (chef-lieu de province : [[Kanggye]]) ;
Ligne 139 : Ligne 94 :
* [[Hwanghae du Sud]], à l'extrême-sud-est du pays (chef-lieu de province : [[Haeju]]).
* [[Hwanghae du Sud]], à l'extrême-sud-est du pays (chef-lieu de province : [[Haeju]]).


Les cinq régions ayant un statut particulier sont :
Les cinq régions ayant un statut particulier incluent :
* [[Pyongyang]], la capitale, et sa province
* [[Pyongyang]], la capitale, et sa province
* la ville de [[Rasŏn]], à la frontière avec la Russie
* la ville de [[Rasŏn]], à la frontière avec la Russie
Ligne 149 : Ligne 104 :


=== Géographie humaine ===
=== Géographie humaine ===
Les premiers peuplements de la Corée datent de l'époque [[paléolithique]], il y a plus d'un million d'années. Les premières populations d'hommes modernes, de type [[Homo sapiens]], sont présentes il y a {{formatnum:30000}} à {{formatnum:40000}} ans dans les provinces du Nord Hamgyong et du Pyongan du Sud, situées aujourd'hui dans le nord de la péninsule coréenne. Comme en Europe, en Inde et au Proche-Orient, les hommes y ont édifié des dolmens. Ceux de Corée du Nord datent du {{Ier millénaire av. J.-C.}}<ref name="Charvin32sqq">{{fr}} {{ouvrage|auteur=Robert Charvin|titre=Comment peut-on être Coréen (du Nord)?|édition=Losange|année==2006|pages=32 sqq. et ERRATUM|isbn=978-2-84295-124-5}}</ref>. L'unité territoriale de la Corée et l'identité morphologique des Coréens sont attestées il y a {{formatnum:7000}} ans<ref name="Charvin32sqq"/>. Au plan linguistique, le [[coréen]] n´a toujours pas pu être relié avec certitude à une autre famille de langues, elle est donc encore considérée comme un [[isolat (linguistique)|isolat]]. Au niveau de la génétique, les [[haplogroupe]]s {{Lien|titre=haplogroupe O2|lang=en|trad=Haplogroup O2 (Y-DNA)|texte=O2}} et {{Lien|titre=haplogroupe O3|lang=en|trad=Haplogroup O3 (Y-DNA)|texte=O3}} prédominent<ref name = "Xue2006" >{{en}} {{lien web|auteur=Xue, Yali et al|date=2006|url=http://www.genetics.org/cgi/rapidpdf/genetics.105.054270v1|titre=Male demography in East Asia: a north-south contrast in human population expansion times|consulté le=21 mai 2011}}</ref>{{,}}<ref name = "Kim2008">{{en}} {{ouvrage|auteur=Kim W, Yoo T-K, Kim S-J, Shin D-J, Tyler-Smith C, ''et al.''|année=2007|titre=Lack of Association between Y-Chromosomal Haplogroups and Prostate Cancer in the Korean Population|doi=10.1371/journal.pone.0000172}} [[PLoS]] ONE 2(1): e172..</ref>.
==== Peuplement ====
Les premiers peuplements de la Corée datent de l'époque [[paléolithique]] il y a plus d'un million d'années. Les premières populations d'hommes modernes, de type [[Homo sapiens]], sont présentes il y a {{formatnum:30000}} à {{formatnum:40000}} ans dans les provinces du Nord Hamgyong et du Pyongan du Sud, situées aujourd'hui dans le nord de la péninsule coréenne. Comme en Europe, en Inde et au Proche-Orient, les hommes y ont édifié des dolmens. Ceux de Corée du Nord datent du {{Ier millénaire av. J.-C.}}<ref name="Charvin32sqq">Robert Charvin, ''Comment peut-on être Coréen (du Nord)?'', Éditions du Losange, 2006, {{p.}}32 sqq. et ERRATUM {{ISBN|978-2-84295-124-5}}</ref>.

L'unité territoriale de la Corée et l'identité morphologique des Coréens sont attestées il y a {{formatnum:7000}} ans<ref name="Charvin32sqq"/>.

Au plan linguistique, le [[coréen]] n´a toujours pas pu être relié avec certitude à une autre famille de langues, elle est donc encore considérée comme un [[isolat (linguistique)|isolat]]. Au niveau de la génétique, les [[haplogroupe]]s {{Lien|titre=haplogroupe O2|lang=en|trad=Haplogroup O2 (Y-DNA)|texte=O2}} et {{Lien|titre=haplogroupe O3|lang=en|trad=Haplogroup O3 (Y-DNA)|texte=O3}} prédominent<ref name = "Xue2006" >{{en}} Xue, Yali et al 2006, [http://www.genetics.org/cgi/rapidpdf/genetics.105.054270v1 Male demography in East Asia: a north-south contrast in human population expansion times]</ref>’<ref name = "Kim2008">{{en}} Kim W, Yoo T-K, Kim S-J, Shin D-J, Tyler-Smith C, ''et al.'' (2007) Lack of Association between Y-Chromosomal Haplogroups and Prostate Cancer in the Korean Population. [[PLoS]] ONE 2(1): e172. doi:10.1371/journal.pone.0000172</ref>.


== Démographie ==
== Démographie ==
=== Démographie ===
=== Démographie ===
{{Article détaillé|Démographie de la Corée du Nord}}
{{Article détaillé|Démographie de la Corée du Nord}}
[[Fichier:Korea-North-demography.png|thumb|500px|Évolution démographique entre [[1961]] et [[2003]] en milliers d'habitants<ref>chiffre de l'[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] (FAO), 2005</ref>]]

Selon des données publiées par la CIA, la population nord-coréenne est estimée à environ {{formatnum:24457492}} habitants en 2011<ref name="cia_world_factbook_people">{{en}} [https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/kn.html#People ''CIA World Factbook - Korea, North - People'']</ref>, soit une densité d'un peu moins de 203 habitants/km². Environ 61 % de la population est citadine<ref name="cia_world_factbook_people" />.


[[Fichier:Korea-North-demography.png|thumb|upright=1.0|Évolution démographique entre [[1961]] et [[2003]] en milliers d'habitants (chiffre de l'[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] (FAO), 2005).]]
L'âge médian est de 32,9 ans et 22,4 % de la population a moins de 14 ans, 68,6 % entre 15 et 64 ans et 9,1 % plus de 65 ans<ref name="cia_world_factbook_people" />.


L'[[indice synthétique de fécondité]] est estimé en [[2011]] à 2,02 enfants par femme, pour un taux d'accroissement naturel estimé à 0,538 %. Le [[taux de natalité]] est estimé à {{formatnum:14.51}} pour mille et celui de [[Taux de mortalité|mortalité]] à {{formatnum:9.08}} pour mille en [[2011]]. Le [[taux de mortalité infantile]] est estimé à 27,1 pour mille en [[2011]]<ref name="cia_world_factbook_people" />, une valeur comparable à celles observées dans les pays du Maghreb<ref>{{en}} [https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2091rank.html?countryName=Korea ''CIA World Factbook - Country Comparison :: Infant mortality rate'']</ref>.
Selon des données publiées par la CIA, la population nord-coréenne est estimée à environ {{formatnum:24457492}} habitants en 2011<ref name="cia_world_factbook_people">{{en}} {{lien web|url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/kn.html#People|titre=CIA World Factbook - Korea, North - People|site=CIA|consulté le=6 avril 2013}}</ref>, soit une densité d'un peu moins de 203 habitants/km². Environ 61 % de la population est citadine<ref name="cia_world_factbook_people" />. L'âge médian est de 32,9 ans et 22,4 % de la population a moins de 14 ans, 68,6 % entre 15 et 64 ans et 9,1 % plus de 65 ans<ref name="cia_world_factbook_people" />. L'[[indice synthétique de fécondité]] est estimé en [[2011]] à 2,02 enfants par femme, pour un taux d'accroissement naturel estimé à 0,538 %. Le [[taux de natalité]] est estimé à {{formatnum:14.51}} pour mille et celui de [[Taux de mortalité|mortalité]] à {{formatnum:9.08}} pour mille en [[2011]]. Le [[taux de mortalité infantile]] est estimé à 27,1 pour mille en [[2011]]<ref name="cia_world_factbook_people" />, une valeur comparable à celles observées dans les pays du Maghreb<ref name=CIAWORLD>{{en}} {{lien web|url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2091rank.html?countryName=Korea|titre=CIA World Factbook - Country Comparison :: Infant mortality rate|consulté le=6 avril 2013|site=CIA}}</ref>.


L'[[espérance de vie humaine|espérance de vie]] en [[2011]] est estimée à 68,9 ans, ce qui la place après le [[Bangladesh]] et juste avant l'[[Ukraine]], soit à la {{149e}} position sur 222 États (pour comparaison l’espérance de vie en [[Corée du Sud]] est de 79,05 ans qui la place en {{41e}} position)<ref>{{en}} [https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2102rank.html?countryName=Korea ''CIA World Factbook - Country Comparison :: Life expectancy at birth'']</ref>. De 1990 à 2002, l’état alimentaire et sanitaire du pays s’était considérablement dégradé, du fait de l'aggravation de la situation économique, faisant régulièrement apparaître des risques de famine<ref>Voir la section [[Corée du Nord#Situation alimentaire|Situation alimentaire]].</ref>.
L'[[espérance de vie humaine|espérance de vie]] en [[2011]] est estimée à 68,9 ans, ce qui la place après le [[Bangladesh]] et juste avant l'[[Ukraine]], soit à la {{149e}} position sur 222 États (pour comparaison l’espérance de vie en [[Corée du Sud]] est de 79,05 ans qui la place en {{41e}} position)<ref>{{en}} {{lien web|url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2102rank.html?countryName=Korea|titre=CIA World Factbook - Country Comparison :: Life expectancy at birth|consulté le=6 avril 2013|site=CIA}}</ref>. De 1990 à 2002, l’état alimentaire et sanitaire du pays s’était considérablement dégradé, du fait de l'aggravation de la situation économique, faisant régulièrement apparaître des risques de famine (voir la section [[Corée du Nord#Situation alimentaire|Situation alimentaire).


=== Allégations d'eugénisme ===
=== Allégations d'eugénisme ===
Selon le rapport publié en avril 2009 par l'[[Institut coréen pour l'unification nationale]], organisme étatique sud-coréen, le gouvernement de la Corée du Nord pratique l'[[eugénisme]] : les [[nanisme|nains]] devaient subir une [[vasectomie]] et être mis en quarantaine et dans les [[années 1980]], des opérations contraceptives se pratiquaient aussi sur des femmes de moins de {{unité|1.50|mètre}}<ref> [http://www.courrierinternational.com/breve/2009/04/29/l-enfer-n-est-pas-loin L'enfer n'est pas loin], ''[[Courrier international]]'', 29 avril 2009</ref>.
Selon le rapport publié en avril 2009 par l'[[Institut coréen pour l'unification nationale]], organisme étatique sud-coréen, le gouvernement de la Corée du Nord pratique l'[[eugénisme]] : les [[nanisme|nains]] devaient subir une [[vasectomie]] et être mis en quarantaine et dans les [[années 1980]], des opérations contraceptives se pratiquaient aussi sur des femmes de moins de {{unité|1.50|mètre}}<ref> {{lien web|url=http://www.courrierinternational.com/breve/2009/04/29/l-enfer-n-est-pas-loin|titre=L'enfer n'est pas loin|site=[[Courrier international]]|date=29 avril 2009|consulté le=29 avril 2009}}</ref>.


=== Migrations humaines ===
=== Migrations humaines ===
Les Nord-Coréens n'ont pas le droit de quitter leur territoire sans autorisation, mais il est possible pour le voyageur étranger de visiter cette nation<ref>''[[GEO (magazine)|GEO]]'' {{numéro|390}} de août 2011 p. 25</ref>. Des étudiants nord-coréens sont autorisés à faire leur cursus universitaire en France, en Grande-Bretagne, en Suisse et dans d'autres pays d'Europe. {{formatnum:93000}} Coréens du [[Japon]] favorables à Pyongyang, et appartenant à l'association [[Chongryon]] sont venus s'installer en Corée du Nord, principalement entre [[1959]] et [[1962]], parfois accompagnés d'un conjoint japonais<ref>{{ouvrage|auteur=Jean-Marie Bouissou|titre=La normalisation des relations avec la Corée (Le Japon depuis 1945)|éditeur=Armand Colin|année=1992|page=114}}</ref> dans des conditions alors critiquées par l'association [[Mindan]] des Sud-Coréens du Japon<ref>{{lien web|url=http://www.letemps.ch/dossiers/dossiersarticle.asp?ID=161590|titre=Tokyo livre ses Coréens à Kim Il-sung|site=Le Temps|date=2005|consulté le=2005}}</ref>. La Corée du Nord compte ainsi une petite communauté japonaise estimée à {{formatnum:1800}} personnes. En outre, une minorité chinoise de {{formatnum:50000}} personnes est présente en Corée du Nord, ainsi qu'une communauté d'origine vietnamienne<ref name="us_department_state">{{en}} {{lien web|url=http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/2792.htm|titre=U.S. Relations With North Korea|site=Département d'État américain|date=17 décembre 2012|consulté le=24 décembre 2012}}</ref>. Mais depuis plusieurs années le taux d'immigration est extrêmement faible et l'estimation de [[2009]] est négative. Cela fait de la Corée du Nord un pays très homogène sur le plan [[Ethnie|ethnique]]<ref name="cia_world_factbook_people" />. Au sein de l'importante [[diaspora coréenne]] (présente notamment en Chine, aux États-Unis, au Canada, au Kazakhstan), plus d'un tiers des quelque {{formatnum:600000}} Coréens du Japon sont citoyens de la République populaire démocratique de Corée. Ils sont regroupés au sein de l'association générale des Coréens résidant au Japon, généralement désignée par son acronyme [[Chongryon]] (nom japonais : Chôsen Soren), lequel peut également être orthographié Chongryun.
Les Nord-Coréens n'ont pas le droit de quitter leur territoire sans autorisation, mais il est possible pour le voyageur étranger de visiter cette nation<ref>''[[GEO (magazine)|GEO]]'' {{numéro|390}} de août 2011 p. 25</ref>. Des étudiants nord-coréens sont autorisés à faire leur cursus universitaire en France, en Grande-Bretagne, en Suisse et dans d'autres pays d'Europe.


Depuis la famine des [[années 1990]], un grand nombre de Nord-Coréens ont fui en Chine en traversant le fleuve [[Tumen (fleuve)|Tumen]]. Beaucoup se cachent dans la zone frontalière. Selon le bulletin ''La Lettre de Corée'' de l'association d'amitié Corée-France (favorable à la [[Corée du Sud]] et hostile à la Corée du Nord) jusqu'à {{formatnum:300000}} Coréens du Nord {{citation|se cacheraient}} en Chine et {{formatnum:1285}} réfugiés nord-coréens sont parvenus en Corée du Sud en 2003<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://site.voila.fr/lettredecoree/lettres.html|titre=La Lettre de Corée ({{numéro|25}})|date=Novembre 2004|consulté le=24 décembre 2012}}</ref>. Les spécialistes estiment plus vraisemblable le chiffre de {{formatnum:100000}} Nord-Coréens présents en Chine, voire moins, en observant que {{citation|l'[[immigration illégale]] n'est, par nature, pas enregistrée officiellement}} et qu'{{citation|une grande partie des mouvements de population le long de la frontière sont légaux, avec des personnes allant travailler ou étudier à l'étranger<ref>{{en}} {{ouvrage|auteur=Tim Beal|titre=North Korea. The struggle against American power''|éditeur=Pluto Press|lieu=[[Londres]], [[Royaume-Uni]]|année=2005|page=161}} Pour une estimation du nombre de Nord-Coréens présents en Chine inférieure à {{formatnum:100000}} personnes, Tim Beal cite notamment Lee Young-jong et Ser Myo-ja, « ''Pyongyang regime is stable, says top aide on North Korea'' », dans ''JoongAng Ilbo'', 2004.</ref>.}} La fuite de plus de 450 Nord-Coréens arrivés à Séoul le 27 juillet 2004 a été qualifiée de « kidnapping planifié et un crime de terrorisme flagrant » par les autorités nord-coréennes<ref>{{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=1929|titre=AFP, 29 juillet 2004}}</ref>.
{{formatnum:93000}} Coréens du [[Japon]] favorables à Pyongyang, et appartenant à l'association [[Chongryon]] sont venus s'installer en Corée du Nord, principalement entre [[1959]] et [[1962]], parfois accompagnés d'un conjoint japonais<ref>Jean-Marie Bouissou, « La normalisation des relations avec la Corée », in ''Le Japon depuis 1945'', Armand Colin, 1992, p. 114.</ref> dans des conditions alors critiquées par l'association [[Mindan]] des Sud-Coréens du Japon<ref>[http://www.letemps.ch/dossiers/dossiersarticle.asp?ID=161590 « Tokyo livre ses Coréens à Kim Il-sung »], ''Le Temps'', 2005.</ref>. La Corée du Nord compte ainsi une petite communauté japonaise estimée à {{formatnum:1800}} personnes. En outre, une minorité chinoise de {{formatnum:50000}} personnes est présente en Corée du Nord, ainsi qu'une communauté d'origine vietnamienne<ref name="us_department_state">{{en}} [http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/2792.htm ''Background Note : North Korea''], sur le site du Département d'État américain.</ref>. Mais depuis plusieurs années le taux d'immigration est extrêmement faible et l'estimation de [[2009]] est négative. Cela fait de la Corée du Nord un pays très homogène sur le plan [[Ethnie|ethnique]]<ref name="cia_world_factbook_people" />.


Depuis les [[années 1990]], plus de {{formatnum:10000}} Nord-Coréens partent chaque année pour l'[[Extrême-Orient russe]] dans les camps de déboisement et des chantiers de construction afin de payer la dette nord-coréenne à la Russie<ref>{{Article|langue=|prénom1=Alain|nom1=Devalpe|lien auteur1=|titre=Travailleurs nord-coréens pour enfer russe|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|mois=Avril|année=2006|url texte=http://www.monde-diplomatique.fr/2006/04/DEVALPO/13348#nb2|consulté le=30 octobre 2009}}</ref>.
Au sein de l'importante [[diaspora coréenne]] (présente notamment en Chine, aux États-Unis, au Canada, au Kazakhstan), plus d'un tiers des quelque {{formatnum:600000}} Coréens du Japon sont citoyens de la République populaire démocratique de Corée. Ils sont regroupés au sein de l'association générale des Coréens résidant au Japon, généralement désignée par son acronyme [[Chongryon]] (nom japonais : Chôsen Soren), lequel peut également être orthographié Chongryun.

Depuis la famine des [[années 1990]], un grand nombre de Nord-Coréens ont fui en Chine en traversant le fleuve [[Tumen (fleuve)|Tumen]]. Beaucoup se cachent dans la zone frontalière.

Selon le bulletin ''La Lettre de Corée'' de l'association d'amitié Corée-France (favorable à la [[Corée du Sud]] et hostile à la Corée du Nord) jusqu'à {{formatnum:300000}} Coréens du Nord « se cacheraient » en Chine et {{formatnum:1285}} réfugiés nord-coréens sont parvenus en Corée du Sud en 2003<ref>[http://site.voila.fr/lettredecoree/lettres.html ''La Lettre de Corée''], {{numéro|25}}, novembre 2004.</ref>. Les spécialistes estiment plus vraisemblable le chiffre de {{formatnum:100000}} Nord-Coréens présents en Chine, voire moins, en observant que « l'[[immigration illégale]] n'est, par nature, pas enregistrée officiellement » et qu'« une grande partie des mouvements de population le long de la frontière sont légaux, avec des personnes allant travailler ou étudier à l'étranger<ref>{{en}} Tim Beal, ''North Korea. The struggle against American power'', Pluto Press, London, 2005, p. 161. Pour une estimation du nombre de Nord-Coréens présents en Chine inférieure à {{formatnum:100000}} personnes, Tim Beal cite notamment Lee Young-jong et Ser Myo-ja, « ''Pyongyang regime is stable, says top aide on North Korea'' », in ''JoongAng Ilbo'', 2004.</ref> ». La fuite de plus de 450 Nord-Coréens arrivés à Séoul le 27 juillet 2004 a été qualifiée de « kidnapping planifié et un crime de terrorisme flagrant » par les autorités nord-coréennes<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=1929|titre=AFP, 29 juillet 2004}}</ref>.

Depuis les [[années 1990]], plus de {{formatnum:10000}} Nord-Coréens partent chaque année pour l'[[Extrême-Orient russe]] dans les camps de déboisement et des chantiers de construction afin de payer la dette nord-coréenne à la Russie<ref>{{Article
|langue =
|prénom1 =Alain
|nom1 =Devalpo
|lien auteur1 =
|titre =Travailleurs nord-coréens pour enfer russe
|périodique =[[Le Monde diplomatique]]
|lien périodique =
|volume =
|numéro =
|jour =
|mois =Avril
|année =2006
|pages =
|ISSN =
|url texte =http://www.monde-diplomatique.fr/2006/04/DEVALPO/13348#nb2
|consulté le =30 octobre 2009
}}
</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==
{{Article détaillé|Histoire de la Corée du Nord|Histoire de la Corée}}
{{Article détaillé|Histoire de la Corée du Nord|Histoire de la Corée}}


Au lendemain de la [[Actes de capitulation du Japon|capitulation japonaise]] le {{date|15|août|1945}}, [[Kim Il-sung]], qui avait dirigé l'armée révolutionnaire populaire coréenne (ARPC) dans la résistance coréenne à [[Histoire de la Corée sous occupation japonaise|l'occupation japonaise]], s'impose comme le principal dirigeant du pays en tant que [[secrétaire général]] du [[Parti du travail de Corée]], issu de la fusion du Parti [[communisme|communiste]] et du Parti néo-démocratique de Corée. La Corée est déjà séparée en deux : soviétiques et américains se font face sur le 38{{e}} parallèle. Au Sud, l'administration militaire américaine organise des élections le 10 mai 1948, qui conduisent à la proclamation de la République de Corée le 15 août 1948. Après la tenue à [[Pyongyang]] d'une conférence réunissant des organisations du Nord et du Sud en avril 1948, des élections législatives (organisées clandestinement au Sud) sont tenues le 25 août 1948. Le 9 septembre 1948, l'[[Assemblée populaire suprême]] proclame la République populaire démocratique de Corée à Pyongyang. La [[guerre de Corée]] (1950-1953) est provoquée, d'après le Sud par l'agression soudaine du sud du pays par le nord communiste et d'après le Nord par de nombreuses violations frontalières. Cette guerre entraîne plus d'un million de morts au Nord. Après [[Armistice de Panmunjeom|l'armistice de 1953]], la Corée du Nord s'[[industrialisation|industrialise]] et cherche à atteindre l'[[autosuffisance]] politique, économique et militaire conformément aux principes de la théorie du [[juche]]. En l'absence de [[traité de paix]] depuis la fin de la guerre de Corée en [[1953]], des tensions internationales émaillent la [[politique extérieure]] de l'État nord-coréen. Entre autres, le {{date|21|janvier|1968}}, des agents du Nord attaquent le palais présidentiel sud-coréen à [[Séoul]] et un navire-espion américain, le ''Pueblo'', est arraisonné dans les [[eaux territoriales]] nord-coréennes la même année. Dans le domaine intérieur, le dirigeant [[Kim Jong-il]], fils du président [[Kim Il-sung]], est préparé officiellement à prendre sa succession dès [[1980]]. Après le décès de ce dernier en [[1994]], et suite à un [[deuil national]] de trois ans conforme à la tradition coréenne après la mort du père, il accède officiellement aux plus hautes fonctions de l'État en [[1997]]. Le {{date|31|août|1998}}, la Corée du Nord a procédé au lancement d'un [[satellite artificiel]], le [[Kwangmyŏngsŏng-1]] depuis un [[missile balistique]] [[Taepodong-1]]. Malgré l'annonce officielle du succès de ce vol<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.kcna.co.jp/item/1998/9812/news12/09.htm|titre=Dépêche de l'agence nord-coréenne [[Korean Central News Agency|KCNA]]|date=12 septembre 1998|citation={{citation étrangère|langue=en|Pyongyang, December 9 (KCNA) -- 100 days have passed since the DPRK's first artificial satellite "Kwangmyongsong No. 1" was placed into orbit. During the period, the satellite has made over 770 orbits of the earth.|consulté le=12 septembre 2009}}</ref>, des spécialistes américains affirment n'avoir trouvé aucune trace du satellite et estiment que l'étage supérieur serait tombé en panne avant la mise en orbite<ref>{{en}} {{lien brisé|url=http://www.fas.org/spp/guide/dprk/|site=Federation of American Scientists|titre=FAS|citation={{Citation étrangère|langue=en|As of 09 September 1998 […] US Space Command has not observed any object orbiting the Earth that correlates to the orbital data the North Koreans have provided in their public statements. Additionally, US Space Command has not observed any new object orbiting the Earth in any orbital path that could correlate to the North Korean claims. Lastly, no US radio receiver has been able to detect radio transmissions at 27 megahertz corresponding to the North Korean claims.|consulté le=12 septembre 2009}}</ref>.
Au lendemain de la [[Actes de capitulation du Japon|capitulation japonaise]] le {{date|15|août|1945}}, [[Kim Il-sung]], qui avait dirigé l'armée révolutionnaire populaire coréenne (ARPC) dans la résistance coréenne à [[Histoire de la Corée sous occupation japonaise|l'occupation japonaise]], s'impose comme le principal dirigeant du pays en tant que [[secrétaire général]] du [[Parti du travail de Corée]], issu de la fusion du Parti [[communisme|communiste]] et du Parti néo-démocratique de Corée.


Le dirigeant Kim Jong-il encourage des mesures de [[libéralisation de l'économie]] depuis [[2002]], tout en renforçant la capacité militaire du pays, dans un contexte international tendu, en application de la [[politique de songun]]. Le {{date|9|octobre|2006}}, la Corée du Nord annonce avoir effectué son premier [[essai nucléaire]], augmentant ainsi les tensions envers la communauté internationale. Le {{date|17|décembre|2011}}, Kim Jong-il décède. Sa succession à la tête du pays sera assurée par son fils [[Kim Jong-un]] alors âgé de 27 ans<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.cnn.com/2011/12/18/world/asia/north-korea-leader-dead/index.html?hpt=hp_t1|titre=North Korean leader Kim Jong Il dead after heart attack, state media reports|date=19 décembre 2011|consulté le=19 décembre 2011|site=CNN}}</ref>. Le 12 décembre 2012, Pyongyang a annoncé avoir lancé une fusée à longue portée depuis son [[Base de lancement de Sohae|centre spatial de Sohae]] (dans le nord de la province de Pyongan) et placé en orbite un satellite qui est la [[Kwangmyŏngsŏng-3 numéro 2|deuxième version du Kwangmyongson-3]]. Ce lancement fait suite à l'échec d'avril 2012 qui avait vu la fusée [[Unha#Unha_3_.282012.29|Unha-3]] se désintégrer peu après le décollage et tomber dans la mer<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.presstv.ir/detail/2012/12/12/277559/rocket-launch-a-success-north-korea/|titre=Pyongyang hails rocket launch as a success|site=PRESSTV|date=12 décembre 2012|consulté le=12 décembre 2012}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.presstv.ir/detail/2012/12/01/275622/n-korea-to-attempt-second-rocket-launch/|titre=North Korea to carry out second rocket launch by mid-December|site=PRESSTV|date={{1er}} décembre 2012|consulté le={{1er}} décembre 2012}}</ref>. Selon l'astronome Jonathan McDowell, qui suit les lancements de fusées dans le monde, le satellite était sur une orbite un peu plus élevée que celle de la [[Station spatiale internationale]]<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.lalkar.org/issues/contents/mar2009/tibet.html|titre=DPRK’s satellite launch stuns imperialists|site=[[Lalkar]] Online|date=4 janvier 2013|citation={{Citation étrangère|langue=en|The [New York Times] further quoted Harvard astronomer Jonathan McDowell, who tracks global rocket launchings and space activity, who said the satellite “ was orbiting a little higher than the International Space Station, reaching about 360 miles. He called the orbit’s accuracy ‘pretty good’ for a first launching .” (‘After rocket launching, a call for new sanctions’, 12 décembre 2012)}}.|consulté le=4 janvier 2013}}</ref>.
La Corée est déjà séparée en deux : soviétiques et américains se font face sur le 38{{e}} parallèle. Au Sud, l'administration militaire américaine organise des élections le 10 mai 1948, qui conduisent à la proclamation de la République de Corée le 15 août 1948.

Après la tenue à [[Pyongyang]] d'une conférence réunissant des organisations du Nord et du Sud en avril 1948, des élections législatives (organisées clandestinement au Sud) sont tenues le 25 août 1948. Le 9 septembre 1948, l'[[Assemblée populaire suprême]] proclame la République populaire démocratique de Corée à Pyongyang.

La [[guerre de Corée]] (1950-1953) est provoquée, d'après le Sud par l'agression soudaine du sud du pays par le nord communiste et d'après le Nord par de nombreuses violations frontalières. Cette guerre entraîne plus d'un million de morts au Nord. Après [[Armistice de Panmunjeom|l'armistice de 1953]], la Corée du Nord s'[[industrialisation|industrialise]] et cherche à atteindre l'[[autosuffisance]] politique, économique et militaire conformément aux principes de la théorie du [[juche]].

En l'absence de [[traité de paix]] depuis la fin de la guerre de Corée en [[1953]], des tensions internationales émaillent la [[politique extérieure]] de l'État nord-coréen. Entre autres, le {{date|21|janvier|1968}}, des agents du Nord attaquent le palais présidentiel sud-coréen à [[Séoul]] et un navire-espion américain, le ''Pueblo'', est arraisonné dans les [[eaux territoriales]] nord-coréennes la même année.

Dans le domaine intérieur, le dirigeant [[Kim Jong-il]], fils du président [[Kim Il-sung]], est préparé officiellement à prendre sa succession dès [[1980]]. Après le décès de ce dernier en [[1994]], et suite à un [[deuil national]] de trois ans conforme à la tradition coréenne après la mort du père, il accède officiellement aux plus hautes fonctions de l'État en [[1997]].

Le {{date|31|août|1998}}, la Corée du Nord a procédé au lancement d'un [[satellite artificiel]], le [[Kwangmyŏngsŏng-1]] depuis un [[missile balistique]] [[Taepodong-1]]. Malgré l'annonce officielle du succès de ce vol<ref>{{en}} [http://www.kcna.co.jp/item/1998/9812/news12/09.htm Dépêche de l'agence nord-coréenne [[Korean Central News Agency|KCNA]] en date du 12 septembre 1998] : {{citation étrangère|langue=en|Pyongyang, December 9 (KCNA) -- 100 days have passed since the DPRK's first artificial satellite "Kwangmyongsong No. 1" was placed into orbit. During the period, the satellite has made over 770 orbits of the earth.}}</ref>, des spécialistes américains affirment n'avoir trouvé aucune trace du satellite et estiment que l'étage supérieur serait tombé en panne avant la mise en orbite<ref>{{en}} [http://www.fas.org/spp/guide/dprk/ le site de Federation of American Scientists] : {{Citation étrangère|langue=en|As of 09 September 1998 […] US Space Command has not observed any object orbiting the Earth that correlates to the orbital data the North Koreans have provided in their public statements. Additionally, US Space Command has not observed any new object orbiting the Earth in any orbital path that could correlate to the North Korean claims. Lastly, no US radio receiver has been able to detect radio transmissions at 27 megahertz corresponding to the North Korean claims.}}</ref>.

Le dirigeant Kim Jong-il encourage des mesures de [[libéralisation de l'économie]] depuis [[2002]], tout en renforçant la capacité militaire du pays, dans un contexte international tendu, en application de la [[politique de songun]]. Le {{date|9|octobre|2006}}, la Corée du Nord annonce avoir effectué son premier [[essai nucléaire]], augmentant ainsi les tensions envers la communauté internationale.

Le {{date|17|décembre|2011}}, Kim Jong-il décède. Sa succession à la tête du pays sera assurée par son fils [[Kim Jong-un]] alors âgé de 27 ans<ref>{{en}} http://www.cnn.com/2011/12/18/world/asia/north-korea-leader-dead/index.html?hpt=hp_t1</ref>.

Le 12 décembre 2012, Pyongyang a annoncé avoir lancé une fusée à longue portée depuis son [[Base de lancement de Sohae|centre spatial de Sohae]] (dans le nord de la province de Pyongan) et placé en orbite un satellite qui est la [[Kwangmyŏngsŏng-3 numéro 2|deuxième version du Kwangmyongson-3]]. Ce lancement fait suite à l'échec d'avril 2012 qui avait vu la fusée [[Unha#Unha_3_.282012.29|Unha-3]] se désintégrer peu après le décollage et tomber dans la mer<ref>{{en}} [http://www.presstv.ir/detail/2012/12/12/277559/rocket-launch-a-success-north-korea/ Pyongyang hails rocket launch as a success], ''PRESSTV'', 12 décembre 2012.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.presstv.ir/detail/2012/12/01/275622/n-korea-to-attempt-second-rocket-launch/ North Korea to carry out second rocket launch by mid-December], ''PRESSTV'', {{1er}} décembre 2012.</ref>. Selon l'astronome Jonathan McDowell, qui suit les lancements de fusées dans le monde, le satellite était sur une orbite un peu plus élevée que celle de la [[Station spatiale internationale]]<ref>{{en}} [http://www.lalkar.org/issues/contents/mar2009/tibet.html DPRK’s satellite launch stuns imperialists], ''[[Lalkar]]online'', 4 janvier 2013 : {{Citation étrangère|langue=en|The [New York Times] further quoted Harvard astronomer Jonathan McDowell, who tracks global rocket launchings and space activity, who said the satellite “ was orbiting a little higher than the International Space Station, reaching about 360 miles. He called the orbit’s accuracy ‘pretty good’ for a first launching .” (‘After rocket launching, a call for new sanctions’, 12 décembre 2012).}}</ref>.


== Politique ==
== Politique ==

{{Article détaillé|Politique en Corée du Nord}}
{{Article détaillé|Politique en Corée du Nord}}
[[Fichier:Juche Tower.jpg|thumb|upright|Tour de l'idée Juche, [[Pyongyang]].]]


Selon l'article premier de la [[Constitution de la Corée du Nord|Constitution]]<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://mjp.univ-perp.fr/constit/kp2009.htm|titre=Constitution de la Corée du Nord (version de 2009)|site=[[Université de Perpignan]]|lieu=[[Perpignan]], [[France]]|consulté le=27 septembre 2009}}</ref>, {{citation|la République populaire démocratique de Corée est un État socialiste souverain qui représente les intérêts de tout le peuple coréen}}. L'article trois précise que {{citation|la République populaire démocratique de Corée prend pour guide de ses activités les idées du [[Juche]], conception du monde axée sur l'homme et idéologie révolutionnaire en faveur de l'émancipation des masses populaires}}. Cette idéologie, instituée par [[Kim Il-sung]] qui selon lui s'inscrit dans le prolongement des principes [[Marxisme-léninisme|marxistes-léninistes]] a pour conséquence l'application d'une politique d'indépendance, tant sur le plan politique qu’économique : les liens de coopération doivent se fonder sur le principe de complémentarité<ref>{{ouvrage|auteur=[[Robert Charvin]], professeur de droit international spécialiste de la Corée du Nord|citation=La doctrine officielle de la Corée socialiste s'est construite autour des idées du [[Djoutché]] (…) Au plan des relations internationales, aucun suivisme n'est tolérable. Au plan économique, le refus d'intégration dans le marché mondial, comme hier dans le Comecon, est une position de principe : (…) la coopération ne peut être que complémentaire […]. La théorie du Djoutché n'est pas une rupture avec le marxisme, elle s'inscrit au contraire dans sa continuité (…) Si cette volonté d'indépendance économique et politique a souvent été interprétée comme le signe d'une politique d'[[autarcie]], la Corée du Nord a recherché en fait une politique d'indépendance nationale, en maintenant notamment des relations équidistantes avec la Chine et l'Union soviétique dont elle a reçu une aide significative pour sa reconstruction au lendemain de la [[guerre de Corée]]|titre=Comment peut-on être Coréen (du Nord) ?|édition=Losange|année=2005|pages=65-69|isbn=978-2-84295-124-5}}.</ref>.
[[Fichier:Juche Tower.jpg|thumb|upright|Tour de l'idée Juche, Pyongyang]]


Le préambule de la Constitution rend longuement hommage au président Kim Il-sung, fondateur du régime en 1948 (lors de la division de la Corée). Le titre de ''président de la République'', associé {{citation|éternellement}} à Kim Il-sung, a disparu après sa mort en [[1994]]. La constitution révisée, depuis sa révision en 1998, donne le rang de {{citation|dirigeant suprême}} au président du [[Comité de la défense nationale (Corée du Nord)|Comité de la défense nationale]], poste occupé par [[Kim Jong-il]], fils de Kim Il-sung, de 1993 jusqu'à son propre décès en 2011. Durant sa période au pouvoir, Kim Jong-il a cumulé les postes de président du [[Comité de la défense nationale (Corée du Nord)|Comité de la défense nationale]], chargé des affaires militaires et donc commandant en chef de l'[[Armée populaire de Corée]] et de secrétaire général du [[Parti du travail de Corée]], lequel est placé par la constitution aux commandes du pays. Cette concentration du pouvoir et la succession lors du décès de Kim Il-sung fait que la Corée du Nord est considérée comme une dictature. La [[Central Intelligence Agency|CIA]] qualifie ainsi le régime nord-coréen de « dictature personnelle<ref>''Communist state one-man dictatorship'', selon les termes du CIA World Factbook</ref> » en raison de l'important [[culte de la personnalité]] vis-à-vis des deux dirigeants. Les membres du parlement et de toutes les autres institutions de l'État ne sont pas élus au [[suffrage universel]]<ref>{{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=http://freedomhouse.org/template.cfm?page=22&year=2007|titre=North Korea (2006)|éditeur=[[Freedom House]]}}</ref>. Si d'autres partis existent (le [[Parti social-démocrate de Corée]] et le [[Parti Chondogyo-Chong-u]]), ils sont sous le contrôle du [[Parti du travail de Corée]]<ref name=CIAWORLD/>. Les trois partis sont réunis au sein d'une coalition, le [[Front démocratique pour la réunification de la patrie]]. La Corée du Nord présente ainsi les caractéristiques essentielles d'un [[régime dictatorial]] à [[parti unique]]. La Corée du Nord est — avec un score de 1,08/10 — considérée par l'[[indice de démocratie]] mis en place par ''[[The Economist]]'' comme le pays le moins démocratique au monde<ref>{{en}} {{pdf}} {{lien web|url=http://graphics.eiu.com/PDF/Democracy%20Index%202008.pdf|titre=The Economist Intelligence Unit’s Index of Democracy 2008|date=2008|site=The Economist|consulté le=6 avril 2013}}</ref>.
Selon l'article premier de la [[Constitution de la Corée du Nord|Constitution]]<ref>[http://mjp.univ-perp.fr/constit/kp2009.htm ''Constitution de la Corée du Nord''], version de 2009, sur le site de l'Université de Perpignan.</ref>, {{citation|la République populaire démocratique de Corée est un État socialiste souverain qui représente les intérêts de tout le peuple coréen}}. L'article trois précise que {{citation|la République populaire démocratique de Corée prend pour guide de ses activités les idées du [[Juche]], conception du monde axée sur l'homme et idéologie révolutionnaire en faveur de l'émancipation des masses populaires}}. Cette idéologie, instituée par [[Kim Il-sung]] qui selon lui s'inscrit dans le prolongement des principes [[Marxisme-léninisme|marxistes-léninistes]] a pour conséquence l'application d'une politique d'indépendance, tant sur le plan politique qu’économique : les liens de coopération doivent se fonder sur le principe de complémentarité<ref>Comme l'analyse [[Robert Charvin]], professeur de droit international spécialiste de la Corée du Nord, « La doctrine officielle de la Corée socialiste s'est construite autour des idées du [[Djoutché]] (…) Au plan des relations internationales, aucun suivisme n'est tolérable. Au plan économique, le refus d'intégration dans le marché mondial, comme hier dans le Comecon, est une position de principe : (…) la coopération ne peut être que complémentaire […]. La théorie du Djoutché n'est pas une rupture avec le marxisme, elle s'inscrit au contraire dans sa continuité (…) » ''in'' Robert Charvin, ''Comment peut-on être Coréen (du Nord) ?'', éditions du Losange, 2005, {{p.}}65-69 {{ISBN|978-2-84295-124-5}}. Si cette volonté d'indépendance économique et politique a souvent été interprétée comme le signe d'une politique d'[[autarcie]], la Corée du Nord a recherché en fait une politique d'indépendance nationale, en maintenant notamment des relations équidistantes avec la Chine et l'Union soviétique dont elle a reçu une aide significative pour sa reconstruction au lendemain de la [[guerre de Corée]].</ref>.

Le préambule de la Constitution rend longuement hommage au président Kim Il-sung, fondateur du régime en 1948 (lors de la division de la Corée). Le titre de ''président de la République'', associé {{citation|éternellement}} à Kim Il-sung, a disparu après sa mort en [[1994]]. La constitution révisée, depuis sa révision en 1998, donne le rang de {{citation|dirigeant suprême}} au président du [[Comité de la défense nationale (Corée du Nord)|Comité de la défense nationale]], poste occupé par [[Kim Jong-il]], fils de Kim Il-sung, de 1993 jusqu'à son propre décès en 2011. Durant sa période au pouvoir, Kim Jong-il a cumulé les postes de président du [[Comité de la défense nationale (Corée du Nord)|Comité de la défense nationale]], chargé des affaires militaires et donc commandant en chef de l'[[Armée populaire de Corée]] et de secrétaire général du [[Parti du travail de Corée]], lequel est placé par la constitution aux commandes du pays.

Cette concentration du pouvoir et la succession lors du décès de Kim Il-sung fait que la Corée du Nord est considérée comme une dictature. La [[Central Intelligence Agency|CIA]] qualifie ainsi le régime nord-coréen de « dictature personnelle<ref>''Communist state one-man dictatorship'', selon les termes du CIA World Factbook</ref> » en raison de l'important [[culte de la personnalité]] vis-à-vis des deux dirigeants. Les membres du parlement et de toutes les autres institutions de l'État ne sont pas élus au [[suffrage universel]]<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://freedomhouse.org/template.cfm?page=22&year=2007|titre=North Korea (2006)|éditeur=[[Freedom House]]}}</ref>.

Si d'autres partis existent (le [[Parti social-démocrate de Corée]] et le [[Parti Chondogyo-Chong-u]]), ils sont sous le contrôle du [[Parti du travail de Corée]]<ref>CIA World Factbook</ref>. Les trois partis sont réunis au sein d'une coalition, le [[Front démocratique pour la réunification de la patrie]]. La Corée du Nord présente ainsi les caractéristiques essentielles d'un [[régime dictatorial]] à [[parti unique]].

La Corée du Nord est — avec un score de 1,08/10 — considérée par l'[[indice de démocratie]] mis en place par ''[[The Economist]]'' comme le pays le moins démocratique au monde<ref>{{en}} [http://graphics.eiu.com/PDF/Democracy%20Index%202008.pdf ''The Economist Intelligence Unit’s Index of Democracy 2008'']</ref>.


=== Droits de l'homme ===
=== Droits de l'homme ===
{{Article détaillé|Droits de l'homme en Corée du Nord|Religion en Corée du Nord}}
{{Article détaillé|Droits de l'homme en Corée du Nord|Religion en Corée du Nord}}


La Corée du Nord a signé plusieurs [[Traité (droit)|traités]] l'engageant à respecter les [[Droits de l'homme]] et plusieurs articles de sa Constitution défendent plusieurs [[libertés fondamentales]]. Mais en raison du manque d'informations disponibles, il est très difficile de vérifier leur respect.
La Corée du Nord a signé plusieurs [[Traité (droit)|traités]] l'engageant à respecter les [[Droits de l'homme]] et plusieurs articles de sa Constitution défendent plusieurs [[libertés fondamentales]]. Mais en raison du manque d'informations disponibles, il est très difficile de vérifier leur respect. Kim Jong-Il opte pour une manière simple d’éviter tout conflit avec le peuple pour parfaire sa propagande. Celui-ci a éliminé plusieurs membres de son parti qui ont tenté d’imposer des idées différentes des siennes.
Les gouvernements tout comme des [[Organisation non gouvernementale|ONG]] étrangères, tel [[Amnesty International]], soupçonnent fortement la Corée du Nord de ne pas respecter certaines libertés fondamentales comme celles d'[[liberté d'expression|expression]], d'[[Liberté d'association|association]], de [[Liberté de religion|religion]] ou encore de [[Liberté de circulation|circulation]] et {{citation|exhorte le gouvernement de Corée du Nord à prendre sans plus attendre des mesures en vue d'améliorer le respect des droits humains dans le pays}}<ref>{{lien brisé|url=http://web.amnesty.org/library/Index/FRAASA240022005?open&of=FRA-PRK|titre=Corée du Nord - Point sur la situation actuelle|consulté le=6 avirl 2013|site=Amnesty}}</ref>. Il est strictement interdit de fonder une association ou encore de songer à manifester. Kim Jong-Il poursuivait quiconque œuvrant dans cette voie. Des témoignages recueillis par [[Médecins sans frontières]] font état de conditions sociales et politiques désastreuses entrainant des troubles psychiques chez les réfugiés ayant fui ce pays<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.jidv.com/njidv/index.php?option=com_content&view=article&id=216:refugies-nord-coreens-des-traumatismes-oublies&catid=119:jidv-13&Itemid=610|titre=Réfugiés Nord Coréens : des traumatismes oubliés|site=Journal international de victimologie IDV 13 (Tome 5, numéro 1)|consulté le=19 décembre 2011}}</ref>.
Kim Jong-Il opte pour une manière simple d’éviter tout conflit avec le peuple pour parfaire sa propagande. Celui-ci a éliminé plusieurs membres de son parti qui ont tenté d’imposer des idées différentes des siennes.
Les gouvernements tout comme des [[Organisation non gouvernementale|ONG]] étrangères, tel [[Amnesty International]], soupçonnent fortement la Corée du Nord de ne pas respecter certaines libertés fondamentales comme celles d'[[liberté d'expression|expression]], d'[[Liberté d'association|association]], de [[Liberté de religion|religion]] ou encore de [[Liberté de circulation|circulation]] et {{citation|exhorte le gouvernement de Corée du Nord à prendre sans plus attendre des mesures en vue d'améliorer le respect des droits humains dans le pays}}<ref>[http://web.amnesty.org/library/Index/FRAASA240022005?open&of=FRA-PRK ''Corée du Nord - Point sur la situation actuelle'']</ref>. Il est strictement interdit de fonder une association ou encore de songer à manifester. Kim Jong-Il poursuivait quiconque œuvrant dans cette voie.
Des témoignages recueillis par [[Médecins sans frontières]] font état de conditions sociales et politiques désastreuses entrainant des troubles psychiques chez les réfugiés ayant fui ce pays<ref>{{Lien web|url=http://www.jidv.com/njidv/index.php?option=com_content&view=article&id=216:refugies-nord-coreens-des-traumatismes-oublies&catid=119:jidv-13&Itemid=610|titre=Réfugiés Nord Coréens : des traumatismes oubliés|site=Journal international de victimologie IDV 13 (Tome 5, numéro 1)|consulté le=19 décembre 2011}}</ref>.


Le [[Esclavage moderne|travail forcé]] serait très fréquent au sein {{citation|d'un grand nombre de [[kwanliso|camps de détention]]}}<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.aidh.org/ONU_GE/Commission/59/resol_coreend.htm|titre=''La violation des Droits de l'Homme en Corée du Nord''}}</ref>, comme ceux de [[Camp de concentration de Yodok|Yodok]]<ref>{{Lien web|url= http://www.amnesty.fr/2539|titre= Corée du Nord : des images satellite révèlent l'étendue de camps pour prisonniers politiques |date={{date|3|mai|2012}}|éditeur=[[Amnesty International]]|consulté le={{date|13|novembre|2012}}}}</ref>, [[Centre de détention de Kaechon|Kaechon]]<ref>{{En}} {{Lien web |url= http://www.guardian.co.uk/books/2012/mar/16/escape-north-korea-prison-camp|titre= How one man escaped from a North Korean prison camp |date={{date|16|mars|2012}} |éditeur=The Guardian |consulté le={{date|13|novembre|2012}}}}</ref> et [[Centre de rétention n° 22|Haengyong]]<ref>{{En}} {{Lien web|url= http://www.hrnk.org/uploads/pdfs/HRNK_HiddenGulag2_Web_5-18.pdf|titre= The Hidden Gulag – Exposing Crimes against Humanity in North Korea’s Vast Prison System |éditeur= The Committee for Human Rights in North Korea |consulté le={{date|13|novembre|2012}}}}</ref>. Les premières [[Imagerie satellite|photos satellites]] de ces camps ont été rendues publiques en [[2002]]<ref>{{en}} [http://web.radicalparty.org/pressreview/print_right.php?func=detail&par=3779 ''Exposed - Kim's Slave Camps''], [[The Far Eastern Economic Review]], 5 décembre 2002</ref>. En [[2003]], le nombre de travailleurs forcés est estimé entre {{formatnum:150000}} et {{formatnum:200000}}<ref name="loc_country_profil">{{en}} [http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/profiles/North_Korea.pdf ''Library of Congress - Federal Research Division - Country Profil : North Korea (may 2005)'']</ref>. En 2009, des associations, qualifiant ces camps de [[camp de concentration]], estiment le nombre de ces travailleurs à {{formatnum:300000}}<ref>[http://www.aujourdhuilejapon.com/actualites-japon-au-japon-une-association-ecrit-a-obama-pour-faire-un-parallele-entre-buchenwald-et-les-camps-en-coree-du-nord-6530.asp?1=1 ''Au Japon, une association écrit à Obama pour faire un parallèle entre Buchenwald et les camps en Corée du Nord''], Aujourd'hui le Japon, 5 mai 2009</ref>.
Le [[Esclavage moderne|travail forcé]] serait très fréquent au sein {{citation|d'un grand nombre de [[kwanliso|camps de détention]]}}<ref>{{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=http://www.aidh.org/ONU_GE/Commission/59/resol_coreend.htm|titre=La violation des Droits de l'Homme en Corée du Nord}}</ref>, comme ceux de [[Camp de concentration de Yodok|Yodok]]<ref>{{Lien web|url= http://www.amnesty.fr/2539|titre= Corée du Nord : des images satellite révèlent l'étendue de camps pour prisonniers politiques |date={{date|3|mai|2012}}|éditeur=[[Amnesty International]]|consulté le={{date|13|novembre|2012}}}}</ref>, [[Centre de détention de Kaechon|Kaechon]]<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.guardian.co.uk/books/2012/mar/16/escape-north-korea-prison-camp|titre= How one man escaped from a North Korean prison camp|date={{date|16|mars|2012}}|éditeur=The Guardian |consulté le={{date|13|novembre|2012}}}}</ref> et [[Centre de rétention n° 22|Haengyong]]<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.hrnk.org/uploads/pdfs/HRNK_HiddenGulag2_Web_5-18.pdf|titre= The Hidden Gulag – Exposing Crimes against Humanity in North Korea’s Vast Prison System |éditeur=The Committee for Human Rights in North Korea|consulté le={{date|13|novembre|2012}}}}</ref>. Les premières [[Imagerie satellite|photos satellites]] de ces camps ont été rendues publiques en [[2002]]<ref>{{en}} {{lien web|url=http://web.radicalparty.org/pressreview/print_right.php?func=detail&par=3779|titre=Exposed - Kim's Slave Camps|site=[[The Far Eastern Economic Review]]|date=5 décembre 2002|consulté le=5 décembre 2002}}</ref>. En [[2003]], le nombre de travailleurs forcés est estimé entre {{formatnum:150000}} et {{formatnum:200000}}<ref name="loc_country_profil">{{en}} {{pdf}} {{lien web|url=http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/profiles/North_Korea.pdf|titre=Library of Congress - Federal Research Division - Country Profil : North Korea|date=Juin 2007|consulté le=6 avril 2013}}</ref>. En 2009, des associations, qualifiant ces camps de [[camp de concentration]], estiment le nombre de ces travailleurs à {{formatnum:300000}}<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.aujourdhuilejapon.com/actualites-japon-au-japon-une-association-ecrit-a-obama-pour-faire-un-parallele-entre-buchenwald-et-les-camps-en-coree-du-nord-6530.asp?1=1|titre=Au Japon, une association écrit à Obama pour faire un parallèle entre Buchenwald et les camps en Corée du Nord|site=Aujourd'hui le Japon|date=5 mai 2009|consulté le=5 mai 2009}}</ref>.


[[Amnesty International]] a exprimé ses préoccupations concernant la persécution religieuse en Corée du Nord<ref>[http://www.amnesty.org/fr/library/asset/ASA24/002/2006/fr/dom-ASA240022006fr.pdf Rapport 2006]</ref>. Selon un classement publié par [[Portes Ouvertes]], une organisation internationale qui soutient les chrétiens persécutés, la Corée du Nord est actuellement le pays où les chrétiens sont le plus persécutés dans le monde<ref>[http://www.portesouvertes.fr/fr/indice-persecution.php Portes ouvertes : WWL: Indice de persécutions]</ref>.
[[Amnesty International]] a exprimé ses préoccupations concernant la persécution religieuse en Corée du Nord. Selon un classement publié par [[Portes Ouvertes]], une organisation internationale qui soutient les chrétiens persécutés, la Corée du Nord est actuellement le pays où les chrétiens sont le plus persécutés dans le monde<ref>{{lien brisé|url=http://www.portesouvertes.fr/fr/indice-persecution.php|titre=Portes ouvertes : WWL: Indice de persécutions|consulté le=6 avril 2013|site=Portesouvertes}}</ref>.


=== Diplomatie ===
=== Diplomatie ===
{{Article détaillé|Relations internationales de la Corée du Nord}}
{{Article détaillé|Relations internationales de la Corée du Nord}}


Après la partition de la péninsule coréenne, les États occidentaux reconnaissaient la [[Corée du Sud]] comme représentant seule la Corée, tandis que les États socialistes n'établissaient de [[relations diplomatiques]] qu'avec la Corée du Nord. Pendant la [[Guerre froide]], tout en appartenant au [[bloc de l'Est]], la Corée du Nord cherchait à préserver son indépendance vis-à-vis de l'[[Union soviétique]] en maintenant un équilibre dans ses relations avec la [[République populaire de Chine]] et l'[[URSS]]. Elle n'avait ainsi pas adhéré au [[Conseil d'assistance économique mutuelle]] et aucune troupe étrangère ne stationnait sur son territoire.
Après la partition de la péninsule coréenne, les États occidentaux reconnaissaient la [[Corée du Sud]] comme représentant seule la Corée, tandis que les États socialistes n'établissaient de [[relations diplomatiques]] qu'avec la Corée du Nord. Pendant la [[Guerre froide]], tout en appartenant au [[bloc de l'Est]], la Corée du Nord cherchait à préserver son indépendance vis-à-vis de l'[[Union soviétique]] en maintenant un équilibre dans ses relations avec la [[République populaire de Chine]] et l'[[URSS]]. Elle n'avait ainsi pas adhéré au [[Conseil d'assistance économique mutuelle]] et aucune troupe étrangère ne stationnait sur son territoire. Après la disparition de l'URSS, la Corée du Nord et la Corée du Sud ont adhéré simultanément à l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] le 17 septembre 1991 et ont diversifié leurs relations internationales. L'une et l'autre sont aujourd'hui reconnues par la quasi-totalité des États du monde, à l'exception toutefois – pour la Corée du Nord – de plusieurs grands États occidentaux, dont les [[États-Unis]]<ref>{{en}} {{lien web|url=http://atimes.com/atimes/Korea/FL16Dg01.html|titre=US should recognize North Korea|éditeur=[[Asia Times]]|date=16 décembre 2004}}</ref>, le [[Japon]] et la [[France]]<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.ncnk.org/resources/briefing-papers/all-briefing-papers/dprk-diplomatic-relations|titre=DPRK Diplomatic Relations|éditeur=National Committee on North Korea|consulté le={{1er août}} 2012}}</ref>, qui est l'un des deux pays de l'[[Union européenne]], avec l'[[Estonie]], à ne pas reconnaître la Corée du Nord.

Après la disparition de l'URSS, la Corée du Nord et la Corée du Sud ont adhéré simultanément à l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] le 17 septembre 1991 et ont diversifié leurs relations internationales. L'une et l'autre sont aujourd'hui reconnues par la quasi-totalité des États du monde, à l'exception toutefois – pour la Corée du Nord – de plusieurs grands États occidentaux, dont les [[États-Unis]]<ref>{{En}} {{Lien web|url=http://atimes.com/atimes/Korea/FL16Dg01.html|titre=US should recognize North Korea|éditeur=[[Asia Times]]|date=16 décembre 2004}}</ref>, le [[Japon]] et la [[France]]<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.ncnk.org/resources/briefing-papers/all-briefing-papers/dprk-diplomatic-relations|titre=DPRK Diplomatic Relations|éditeur=National Committee on North Korea|consulté le={{1er août}} 2012}}</ref>, qui est l'un des deux pays de l'[[Union européenne]], avec l'[[Estonie]], à ne pas reconnaître la Corée du Nord.

==== Tentatives de rapprochement intercoréen depuis 2000 ====


==== Tentatives de rapprochement intercoréen ====
{{Article détaillé|Relations inter-Corées}}
{{Article détaillé|Relations inter-Corées}}
À l'invitation du dirigeant nord-coréen [[Kim Jong-il]], le président sud-coréen [[Kim Dae-jung]] s'est rendu en Corée du Nord en juin [[2000]]. Cette rencontre s'est scellée par une déclaration conjointe le 15 juin signée à [[Pyongyang]] : elle marque le début du rapprochement entre les deux États en vue d'une [[réunification de la Corée]].

Quelques [[Liste d'entreprises sud-coréennes|entreprises sud-coréennes]] se sont implantées au Nord<ref>[http://www.cyberscopie.info/pages/art_decryp/art32_decryp.html « Pyongyang, ou la posture de la citadelle assiégée », sur le site Internet Cyberscopie.info, janvier 2005]</ref>, notamment à [[Kaesong]], et la Corée du Sud est devenue le second partenaire commercial de la Corée du Nord. Les [[Kumgangsan|monts Kumgang]] ont été visités par plus d'un million de Sud-Coréens depuis [[1997]]. Des rencontres régulières ont lieu au niveau ministériel.

La politique d'ouverture au Nord du président [[Kim Dae-jung]] a été poursuivie par son successeur [[Roh Moo-hyun]]. Le principal parti d'opposition sud-coréen, le [[Grand parti national]], après avoir fortement critiqué la « politique du rayon de soleil », s'est rallié, début juillet 2007, au principe d'un rapprochement progressif entre les deux Corées fondé sur le développement des [[relations inter-Corées|relations inter-coréennes]]<ref>{{en}} [http://english.chosun.com/w21data/html/news/200707/200707060021.html « The GNP's Leftwing Makeover », sur le site Internet du quotidien sud-coréen ''Chosun Ilbo'', 6 juillet 2007]</ref>. Toutefois, la [[loi de sécurité nationale]] (destinée à lutter contre la « subversion communiste ») est toujours en vigueur en Corée du Sud.

Un second sommet intercoréen, entre le dirigeant du Nord [[Kim Jong-il]] et le président sud-coréen [[Roh Moo-hyun]], initialement prévu à [[Pyongyang]] du 28 au 30 août 2007<ref>{{en}} [http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2007/08/08/AR2007080800287.html?hpid=moreheadlines « Two Koreas to Hold Summit », dépêche de l'agence AP, reproduite sur le site du ''Washington Post'', 8 août 2007]</ref>{{,}}<ref>[http://www.kcna.co.jp/index-e.htm Lire le communiqué commun Nord-Sud, sur le site de l'agence nord-coréenne KCNA]</ref>, a été reporté du 2 au 4 octobre<ref>{{en}} [http://www.dailytimes.com.pk/default.asp?page=2007\08\19\story_19-8-2007_pg4_5 « Koreas put off summit due to floods in North », sur le site du quotidien pakistanais ''Daily Times'', 19 août 2007]</ref> après que les plus graves [[inondations en Corée du Nord]] depuis quarante ans eurent entraîné 600 morts et disparus et touché un million de personnes<ref>[http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-949310@51-942225,0.html Philippe Pons, « Mobilisation internationale pour aider Pyongyang », in ''Le Monde'', 30 août 2007]</ref>. L'accord intercoréen signé le 4 octobre 2007 a souligné l'engagement commun des deux États pour promouvoir la paix et la prospérité économique dans la péninsule<ref>[http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-962739@51-961822,0.html « Les deux Corées s'engagent sur la paix et la prospérité économique », in ''Le Monde'', d'après AFP, 4 octobre 2007]</ref>.

Depuis 2008 les relations entre les deux Corées se détériorent, à la suite du durcissement des exigences du Sud, portées par son président [[Lee Myung-bak]], avec des menaces multiples nord-coréennes envers son voisin et la suspension de tous les accords avec celle-ci. En novembre 2008, la Corée du Nord annonce qu'elle ferme ses sites industriels et touristiques ainsi que les liaisons ferroviaires avec le Sud<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/chronologie-des-relations-entre-coree-du-nord-et-coree-du-sud_763565.html?p=2 Chronologie des relations entre Corée du Nord et Corée du Sud], ''[[L'Express]]'', 28 mai 2009</ref>.

Le {{date|27|mai|2009}}, la Corée du Nord estime ne plus être liée par l'[[armistice]] qui a fait cesser la [[guerre de Corée]], et ce après un nouvel essai nucléaire et plusieurs tirs de missiles courte portée, ce qui a eu pour effet de motiver son voisin du Sud à adhérer à l'[[Initiative de sécurité en matière de prolifération]] (PSI)<ref>[http://www.lemonde.fr/international/article/2009/05/27/la-strategie-ambigue-de-pyongyang-vis-a-vis-de-la-coree-du-sud_1198815_3210.html La stratégie ambiguë de Pyongyang vis-à-vis de la Corée du Sud], ''[[Le Monde]]'', 27 mai 2009.</ref>.

Début septembre 2009, les relations avec la Corée du Sud se sont à nouveau tendues à la suite du déversement par le Nord de quelque 40 millions de tonnes d’eau dans le lit de la rivière [[Imjin (rivière)|Imjin]], causant au Sud des inondations et des victimes<ref>[http://infos-eau.blogspot.com/2009/09/larme-de-leau-aux-mains-de-pyongyang.html L'arme de l'eau aux mains de Pyongyang, article d’''Infos-eau'' paru le 9 septembre 2009]</ref>.


À l'invitation du dirigeant nord-coréen [[Kim Jong-il]], le président sud-coréen [[Kim Dae-jung]] s'est rendu en Corée du Nord en juin [[2000]]. Cette rencontre s'est scellée par une déclaration conjointe le 15 juin signée à [[Pyongyang]] : elle marque le début du rapprochement entre les deux États en vue d'une [[réunification de la Corée]]. Quelques [[Liste d'entreprises sud-coréennes|entreprises sud-coréennes]] se sont implantées au Nord<ref>{{lien web|url=http://www.cyberscopie.info/pages/art_decryp/art32_decryp.html|titre=Pyongyang, ou la posture de la citadelle assiégée|site=Cyberscopie.info|date=Janvier 2005|consulté le=25 janvier 2009}}</ref>, notamment à [[Kaesong]], et la Corée du Sud est devenue le second partenaire commercial de la Corée du Nord. Les [[Kumgangsan|monts Kumgang]] ont été visités par plus d'un million de Sud-Coréens depuis [[1997]]. Des rencontres régulières ont lieu au niveau ministériel. La politique d'ouverture au Nord du président [[Kim Dae-jung]] a été poursuivie par son successeur [[Roh Moo-hyun]]. Le principal parti d'opposition sud-coréen, le [[Grand parti national]], après avoir fortement critiqué la {{citation|politique du rayon de soleil}}, s'est rallié, début juillet 2007, au principe d'un rapprochement progressif entre les deux Corées fondé sur le développement des [[relations inter-Corées|relations inter-coréennes]]<ref>{{en}} {{lien web|url=http://english.chosun.com/w21data/html/news/200707/200707060021.html|titre=The GNP's Leftwing Makeover|site=Chosun Ilbo|date=6 juillet 2007|consulté le=6 juillet 2007}}</ref>. Toutefois, la [[loi de sécurité nationale]] (destinée à lutter contre la « subversion communiste ») est toujours en vigueur en Corée du Sud.
Le 26 mars 2010, la [[Incident de Baengnyeong|corvette sud-coréenne ''Chenoan'' aurait été coulée par un sous-marin nord-coréen]]. Depuis, les échanges commerciaux sont interrompus. Le président sud-coréen promet des mesures fortes. Les États-Unis et le Japon condamnent fermement l'attaque. Les États-Unis promettent de coordonner leur effectif militaire pour dissuader toute agression. La Chine tente de ramener le calme pour éviter toute escalade menant à une guerre<ref>{{Article
|url= http://www.lefigaro.fr/international/2010/05/20/01003-20100520ARTFIG00454-la-coree-du-nord-a-bien-coule-un-navire-sud-coreen.php
|titre= La Corée du Nord a bien coulé un navire sud-coréen
|nom1= Vampouille |prénom1= Thomas
|lien périodique= Le Figaro
|périodique= Le Figaro
|jour= 20 |mois= mai |année= 2010
|consulté le= 30 mai 2010}}</ref>.


Un second sommet intercoréen, entre le dirigeant du Nord [[Kim Jong-il]] et le président sud-coréen [[Roh Moo-hyun]], initialement prévu à [[Pyongyang]] du 28 au 30 août 2007<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2007/08/08/AR2007080800287.html?hpid=moreheadlines|titre=Two Koreas to Hold Summit|site=Dépêche de l'agence AP, reproduite sur le site du Washington Post|date=8 août 2007|consulté le=8 août 2007}}</ref>{{,}}<ref>{{jp}} {{lien web|url=http://www.kcna.co.jp/index-e.htm|titre=Lire le communiqué commun Nord-Sud|site=Agence nord-coréenne KCNA|consulté le=7 août 2009}}</ref>, a été reporté du 2 au 4 octobre<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.dailytimes.com.pk/default.asp?page=2007\08\19\story_19-8-2007_pg4_5|titre=Koreas put off summit due to floods in North|site=Daily Times Pakistan|date=19 août 2007|consulté le=19 août 2007}}</ref> après que les plus graves [[inondations en Corée du Nord]] depuis quarante ans eurent entraîné 600 morts et disparus et touché un million de personnes<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-949310@51-942225,0.html|auteur=Philippe Pons|titre=Mobilisation internationale pour aider Pyongyang|site=[[Le Monde]]|date=30 août 2007|consulté le=30 août 2007}}</ref>. L'accord intercoréen signé le 4 octobre 2007 a souligné l'engagement commun des deux États pour promouvoir la paix et la prospérité économique dans la péninsule<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-962739@51-961822,0.html|titre=Les deux Corées s'engagent sur la paix et la prospérité économique|site=[[Le Monde]]|auteur=AFP|date=4 octobre 2007|consulté le=4 octobre 2007}}</ref>. Depuis 2008 les relations entre les deux Corées se détériorent, à la suite du durcissement des exigences du Sud, portées par son président [[Lee Myung-bak]], avec des menaces multiples nord-coréennes envers son voisin et la suspension de tous les accords avec celle-ci. En novembre 2008, la Corée du Nord annonce qu'elle ferme ses sites industriels et touristiques ainsi que les liaisons ferroviaires avec le Sud<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/chronologie-des-relations-entre-coree-du-nord-et-coree-du-sud_763565.html?p=2|titre=Chronologie des relations entre Corée du Nord et Corée du Sud|site=[[L'Express]]|date=28 mai 2009|consulté le=28 mai 2009}}</ref>. Le {{date|27|mai|2009}}, la Corée du Nord estime ne plus être liée par l'[[armistice]] qui a fait cesser la [[guerre de Corée]], et ce après un nouvel essai nucléaire et plusieurs tirs de missiles courte portée, ce qui a eu pour effet de motiver son voisin du Sud à adhérer à l'[[Initiative de sécurité en matière de prolifération]] (PSI)<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lemonde.fr/international/article/2009/05/27/la-strategie-ambigue-de-pyongyang-vis-a-vis-de-la-coree-du-sud_1198815_3210.html|titre=La stratégie ambiguë de Pyongyang vis-à-vis de la Corée du Sud|site=[[Le Monde]]|date=27 mai 2009|consulté le=27 mai 2009}}</ref>.
Le 21 novembre 2010, la Corée du Nord tire des obus sur une île sud-coréenne, entraînant immédiatement une réplique de la part de la Corée du Sud<ref>http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/11/23/echange-de-tirs-d-artillerie-entre-les-deux-corees_1443699_3216.html#ens_id=1360285</ref>.


Début septembre 2009, les relations avec la Corée du Sud se sont à nouveau tendues à la suite du déversement par le Nord de quelque 40 millions de tonnes d’eau dans le lit de la rivière [[Imjin (rivière)|Imjin]], causant au Sud des inondations et des victimes<ref>[http://infos-eau.blogspot.com/2009/09/larme-de-leau-aux-mains-de-pyongyang.html L'arme de l'eau aux mains de Pyongyang, article d’''Infos-eau'' paru le 9 septembre 2009]</ref>. Le 26 mars 2010, la [[Incident de Baengnyeong|corvette sud-coréenne ''Chenoan'' aurait été coulée par un sous-marin nord-coréen]]. Depuis, les échanges commerciaux sont interrompus. Le président sud-coréen promet des mesures fortes. Les États-Unis et le Japon condamnent fermement l'attaque. Les États-Unis promettent de coordonner leur effectif militaire pour dissuader toute agression. La Chine tente de ramener le calme pour éviter toute escalade menant à une guerre<ref>{{Article|url=http://www.lefigaro.fr/international/2010/05/20/01003-20100520ARTFIG00454-la-coree-du-nord-a-bien-coule-un-navire-sud-coreen.php|titre=La Corée du Nord a bien coulé un navire sud-coréen|nom1=Vampouille|prénom1=Thomas|lien périodique=Le Figaro|périodique=Le Figaro|jour=20|mois=mai|année=2010|consulté le=30 mai 2010}}</ref>. Le 21 novembre 2010, la Corée du Nord tire des obus sur une île sud-coréenne, entraînant immédiatement une réplique de la part de la Corée du Sud<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/11/23/echange-de-tirs-d-artillerie-entre-les-deux-corees_1443699_3216.html#ens_id=1360285|titre=Les deux Corées se renvoient la responsabilité des tirs en mer Jaune|site=[[Le monde]]|date=23 novembre 2010|consulté le=23 novembre 2010}}</ref>.
Le 1{{er}} janvier 2013, Kim Jong-un a formulé le vœu de la fin de la confrontation avec la Corée du Sud et un « virage radical » permettant l'émergence d'un « géant économique », tout en réaffirmant les ambitions militaires du régime communiste. « Pour mettre fin à la division du pays et parvenir à sa réunification, il est important de cesser la confrontation entre le Nord et le Sud », a annoncé Kim Jong-un dans un communiqué diffusé par la télévision d'État<ref>http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/01/01/pyongyang-prone-la-fin-de-l-affrontement-avec-la-coree-du-sud_1811721_3216.html</ref>.


Le 30 mars 2013, la Corée du Nord annonce être officiellement en état de guerre avec la Corée du Sud. Le {{1er}} avril 2013, la présidente sud-coréenne [[Park Guen-Hye]] promet une « violente riposte » en cas de « provocation » de la part de la Corée du Nord. Le 3 avril 2013, la Corée du Nord bloque l'accès du complexe intercoréen de Kaesong.
Le 1{{er}} janvier 2013, Kim Jong-un a formulé le vœu de la fin de la confrontation avec la Corée du Sud et un « virage radical » permettant l'émergence d'un « géant économique », tout en réaffirmant les ambitions militaires du régime communiste. « Pour mettre fin à la division du pays et parvenir à sa réunification, il est important de cesser la confrontation entre le Nord et le Sud », a annoncé Kim Jong-un dans un communiqué diffusé par la télévision d'État<ref>{{fr}} {{lien web|site=[[Le monde]]|url=http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/01/01/pyongyang-prone-la-fin-de-l-affrontement-avec-la-coree-du-sud_1811721_3216.html|titre=Pyongyang prône la fin de l'affrontement avec la Corée du Sud|date={{1er}} janvier 2013|consulté le={{1er}} janvier 2013}}</ref>. Le 30 mars 2013, la Corée du Nord annonce être officiellement en état de guerre avec la Corée du Sud. Le {{1er}} avril 2013, la présidente sud-coréenne [[Park Guen-Hye]] promet une « violente riposte » en cas de « provocation » de la part de la Corée du Nord. Le 3 avril 2013, la Corée du Nord bloque l'accès du complexe intercoréen de Kaesong.


==== Alliance avec la Chine ====
==== Alliance avec la Chine ====
{{Article connexe|Relations entre la Chine et la Corée du Nord}}
{{Article connexe|Relations entre la Chine et la Corée du Nord}}
Ayant soutenu la Corée du Nord lors de la [[guerre de Corée]], la [[République populaire de Chine|Chine]] est devenue la principale alliée de la Corée du Nord depuis la disparition de l'URSS, ainsi que son premier partenaire commercial<ref name="kim">Voir Samuel S. Kim, "Sino - North Korean Relations in the Post-Cold War World, in Young Whan-kihl et Hong Nack-nim (sous la direction de), "North Korea. The Politics of Regime Survival", East Gate Book, New York, 2006, pp. 183-202</ref> et le [[Investissements chinois en Corée du Nord|premier investisseur étranger en RPDC]].


Les relations bilatérales se fondent sur le traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle entre la République populaire démocratique de Corée et la République populaire de Chine, signé en [[1961]]<ref name="kim"/>.
Ayant soutenu la Corée du Nord lors de la [[guerre de Corée]], la [[République populaire de Chine|Chine]] est devenue la principale alliée de la Corée du Nord depuis la disparition de l'URSS, ainsi que son premier partenaire commercial<ref name="kim">Voir Samuel S. Kim, "Sino - North Korean Relations in the Post-Cold War World, in Young Whan-kihl et Hong Nack-nim (sous la direction de), "North Korea. The Politics of Regime Survival", East Gate Book, New York, 2006, pp. 183-202</ref> et le [[Investissements chinois en Corée du Nord|premier investisseur étranger en RPDC]]. Les relations bilatérales se fondent sur le traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle entre la République populaire démocratique de Corée et la République populaire de Chine, signé en [[1961]]<ref name="kim"/>.


Voulant s'affirmer comme une grande puissance consciente de ses responsabilités internationales, notamment pour la stabilité politique de l'Asie du Nord-Est, la Chine a toutefois initié des pourparlers multilatéraux en vue d'une [[Armes nucléaires en Corée du Nord|dénucléarisation de la péninsule coréenne]] : la Corée du Nord renoncerait à ses armes nucléaires en contrepartie d'un accès au nucléaire civil et de garanties de non-agression par les États-Unis<ref name="kim"/>.
Voulant s'affirmer comme une grande puissance consciente de ses responsabilités internationales, notamment pour la stabilité politique de l'Asie du Nord-Est, la Chine a toutefois initié des pourparlers multilatéraux en vue d'une [[Armes nucléaires en Corée du Nord|dénucléarisation de la péninsule coréenne]] : la Corée du Nord renoncerait à ses armes nucléaires en contrepartie d'un accès au nucléaire civil et de garanties de non-agression par les États-Unis<ref name="kim"/>.
Ligne 303 : Ligne 176 :
==== Contentieux latents avec le Japon ====
==== Contentieux latents avec le Japon ====
{{Article détaillé|Relations entre la Corée du Nord et le Japon}}
{{Article détaillé|Relations entre la Corée du Nord et le Japon}}

Les relations avec le [[Japon]], qui a occupé la Corée de [[1905]] à [[1945]], restent tendues. Mais alors que la Corée du Nord demande des réparations<ref>[http://www.rfi.fr/actufr/articles/074/article_41725.asp ''Japon-Corée du Nord : un dialogue infructueux''], sur le site de [[Radio France internationale]] (RFI)</ref> au titre des dommages subis pendant l'[[histoire de la Corée sous occupation japonaise|occupation japonaise]] (marquées notamment par la [[prostitution]] forcée des [[femmes de réconfort]] coréennes pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]), le Japon considère comme prioritaire la question de l'enlèvement de plusieurs de ses ressortissants par les services secrets nord-coréens dans les [[années 1970]] et [[Années 1980|1980]]<ref>[http://www.fr.emb-japan.go.jp/act/com/coree_index.html Documents de l'ambassade du Japon en France sur l'enlèvement de citoyens japonais par la Corée du Nord]</ref>. Par ailleurs, les tirs de missile nord-coréens, puis l'essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006, ont été perçus au Japon comme des menaces pour l'archipel nippon : le gouvernement japonais a adopté des sanctions contre la Corée du Nord<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=8024|titre=''Corée du Nord : Le gouvernement japonais approuve un plan de sanctions''}}, dépêche de l'[[Associated Press]] (AP)</ref>.
Les relations avec le [[Japon]], qui a occupé la Corée de [[1905]] à [[1945]], restent tendues. Mais alors que la Corée du Nord demande des réparations<ref>[http://www.rfi.fr/actufr/articles/074/article_41725.asp ''Japon-Corée du Nord : un dialogue infructueux''], sur le site de [[Radio France internationale]] (RFI)</ref> au titre des dommages subis pendant l'[[histoire de la Corée sous occupation japonaise|occupation japonaise]] (marquées notamment par la [[prostitution]] forcée des [[femmes de réconfort]] coréennes pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]), le Japon considère comme prioritaire la question de l'enlèvement de plusieurs de ses ressortissants par les services secrets nord-coréens dans les [[années 1970]] et [[Années 1980|1980]]<ref>[http://www.fr.emb-japan.go.jp/act/com/coree_index.html Documents de l'ambassade du Japon en France sur l'enlèvement de citoyens japonais par la Corée du Nord]</ref>. Par ailleurs, les tirs de missile nord-coréens, puis l'essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006, ont été perçus au Japon comme des menaces pour l'archipel nippon : le gouvernement japonais a adopté des sanctions contre la Corée du Nord<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=8024|titre=''Corée du Nord : Le gouvernement japonais approuve un plan de sanctions''}}, dépêche de l'[[Associated Press]] (AP)</ref>.


Après la signature d'un accord sur les [[armes nucléaires en Corée du Nord]] à [[Pékin]] le 13 février 2007, le Japon et la Corée du Nord ont engagé des négociations bilatérales pour normaliser leurs relations diplomatiques<ref>[http://fr.news.yahoo.com/07032007/290/friction-passagere-entre-coree-du-nord-et-japon-a-hano.html « Friction passagère entre la Corée du Nord et le Japon à Hanoï »], dépêche de l'agence Reuters, reproduite sur le site de yahoo!, 7 mars 2007.</ref> mais le blocage des négociations et les annonces de nouveaux tirs de fusée font remonter la tension entre ces deux pays début 2009<ref>[http://www.aujourdhuilejapon.com/informations-japon-la-coree-du-nord-menace-le-japon-6308.asp?1=1 La Corée du Nord menace le Japon], 2 avril 2009</ref>.
Après la signature d'un accord sur les [[armes nucléaires en Corée du Nord]] à [[Pékin]] le 13 février 2007, le Japon et la Corée du Nord ont engagé des négociations bilatérales pour normaliser leurs relations diplomatiques<ref>[http://fr.news.yahoo.com/07032007/290/friction-passagere-entre-coree-du-nord-et-japon-a-hano.html « Friction passagère entre la Corée du Nord et le Japon à Hanoï »], dépêche de l'agence Reuters, reproduite sur le site de yahoo!, 7 mars 2007.</ref> mais le blocage des négociations et les annonces de nouveaux tirs de fusée font remonter la tension entre ces deux pays début 2009<ref>[http://www.aujourdhuilejapon.com/informations-japon-la-coree-du-nord-menace-le-japon-6308.asp?1=1 La Corée du Nord menace le Japon], 2 avril 2009</ref>. En l'absence de relations diplomatiques officielles au niveau gouvernemental, la [[Ligue d'amitié parlementaire Japon-Corée du Nord]] traite de questions d'intérêt commun pour les deux pays, telles que la délimitation des zones de pêche.

En l'absence de relations diplomatiques officielles au niveau gouvernemental, la [[Ligue d'amitié parlementaire Japon-Corée du Nord]] traite de questions d'intérêt commun pour les deux pays, telles que la délimitation des zones de pêche.


==== Tensions avec les États-Unis ====
==== Tensions avec les États-Unis ====
{{Article connexe|Relations entre les États-Unis et la Corée du Nord}}
{{Article connexe|Relations entre les États-Unis et la Corée du Nord}}
En 1994, les États-Unis, suspectant la Corée du Nord de chercher à fabriquer des armes nucléaires, se préparent à une guerre. Le secrétaire de la Défense, William J. Perry, annonce l'envoi de troupes en Corée du Sud, et se dit prêt à accepter les risques de guerre qui en découlent, préférant celui-ci à un risque nucléaire {{citation|''the policies and strategies we invoke today will have a certain risk'' of provoking North Korea. But he added, ''I'd rather face that risk than face the risk of even greater catastrophe two or three years from now ''}}<ref>{{en}}[http://www.highbeam.com/doc/1P2-883265.html Perry Sharply Warns North Korea] R. Jeffrey Smith, ''The Washington Post''. Washingtonpost Newsweek Interactive, 31 mars 1994. HighBeam Research (site sur abonnement)</ref>.Des plans sont dressés pour envoyer des [[Lockheed Martin F-117 Nighthawk|avions F117]] et des [[missile de croisière|missiles de croisière]] sur un réacteur nucléaire à Yongbyon, afin d'empêcher les Coréens de pouvoir en extraire de quoi fabriquer des armes<ref>{{en}} [http://articles.cnn.com/1999-10-04/us/9910_04_korea.brink_1_korean-war-yongbyon-tougher-united-nations-sanctions?_s=PM:US Washington was on brink of war with North Korea 5 years ago] CNN News, 4 octobre 1999</ref>. Finalement la guerre est évitée à la suite de négociations où le gouvernement nord-coréen s'engage à ne pas fabriquer de telles armes, en échange d'un programme d'aide de un milliards de dollars des États-Unis<ref>{{en}}[http://www.highbeam.com/doc/1P1-79020441.html Interview: Senator John McCain discusses North Korea's nuclear status NPR Special] Alex Chadwick, ''National Public Radio'', 2003, HighBeam Research (site sur abonnement)</ref>.


En 1994, les États-Unis, suspectant la Corée du Nord de chercher à fabriquer des armes nucléaires, se préparent à une guerre. Le secrétaire de la Défense, William J. Perry, annonce l'envoi de troupes en Corée du Sud, et se dit prêt à accepter les risques de guerre qui en découlent, préférant celui-ci à un risque nucléaire {{citation|''the policies and strategies we invoke today will have a certain risk'' of provoking North Korea. But he added, ''I'd rather face that risk than face the risk of even greater catastrophe two or three years from now ''}}<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.highbeam.com/doc/1P2-883265.html|titre=Perry Sharply Warns North Korea|auteur=R. Jeffrey Smith|site=The Washington Post (Washingtonpost Newsweek Interactive)|date=31 mars 1994|site=HighBeam Research (site sur abonnement)|consulté le=27 septembre 2009}}</ref>.Des plans sont dressés pour envoyer des [[Lockheed Martin F-117 Nighthawk|avions F117]] et des [[missile de croisière|missiles de croisière]] sur un réacteur nucléaire à Yongbyon, afin d'empêcher les Coréens de pouvoir en extraire de quoi fabriquer des armes<ref>{{en}} {{lien web|url=http://articles.cnn.com/1999-10-04/us/9910_04_korea.brink_1_korean-war-yongbyon-tougher-united-nations-sanctions?_s=PM:US|titre=Washington was on brink of war with North Korea 5 years ago|site=CNN News|date=4 octobre 1999|consulté le=27 septembre 2009}}</ref>. Finalement la guerre est évitée à la suite de négociations où le gouvernement nord-coréen s'engage à ne pas fabriquer de telles armes, en échange d'un programme d'aide de un milliards de dollars des États-Unis<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.highbeam.com/doc/1P1-79020441.html|titre=Interview: Senator John McCain discusses North Korea's nuclear status NPR Special|auteur=Alex Chadwick|site=National Public Radio|année=2003|site=HighBeam Research (site sur abonnement)}}</ref>.
Vis-à-vis des États-Unis, dont {{formatnum:28500}} soldats sont stationnés en [[Corée du Sud]] en 2009<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.taipeitimes.com/News/editorials/archives/2009/03/02/2003437339|titre=From South Korea, the US military looks on rest of the region|id=|série=|auteur=Richard Halloran|lien auteur=|coauteurs=|date=2 mars 2009|année=|mois=|site=|éditeur=The Taipai Times|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=31.8.2009}}</ref>, le processus de normalisation en cours sous la présidence de [[Bill Clinton]] a pris fin avec l'élection de [[George W. Bush]], qui a inclus la Corée du Nord dans les pays de l'[[Axe du Mal]] en janvier [[2002]], tandis que le renforcement des [[sanctions financières américaines contre la Corée du Nord]] a accru les effets de l'[[embargo]] américain.


Les tensions américano–nord-coréennes sont montées d'un cran après que les États-Unis eurent accusé la Corée du Nord de conduire un programme clandestin d'[[enrichissement de l'uranium]] à des fins militaires, ce que la Corée du Nord a toujours nié alors que ce pays a développé secrètement des armes nucléaires. En février 2007, l'audition par le Congrès américain du responsable des renseignements américains en Corée du Nord, M. Joseph de Trani, a mis en doute l'existence de ce programme clandestin d'enrichissement de l'uranium. [[David Albright]], président de l'Institut pour la science et la sécurité internationale (ISSI) et ancien inspecteur de l'ONU, a fait une comparaison avec les informations des services de renseignements américains sur l'Irak, à la veille du conflit, selon lesquelles l'[[Irak]] détenait des [[Arme de destruction massive|armes de destruction massives]]<ref>[http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-877921,0.html?xtor=RSS-3210 Philippe Pons, « La Corée du Nord pourrait ne jamais avoir possédé d'uranium enrichi », in ''Le Monde'', 1er mars 2007]. [http://www.korea-is-one.org/spip.php?article2840 Article également accessible sur le site de "Korea is one"]</ref>.
Vis-à-vis des États-Unis, dont {{formatnum:28500}} soldats sont stationnés en [[Corée du Sud]] en 2009<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.taipeitimes.com/News/editorials/archives/2009/03/02/2003437339|titre=From South Korea, the US military looks on rest of the region|id=|série=|auteur=Richard Halloran|lien auteur=|coauteurs=|date=2 mars 2009|année=|mois=|site=|éditeur=The Taipai Times|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=31 août 2009}}</ref>, le processus de normalisation en cours sous la présidence de [[Bill Clinton]] a pris fin avec l'élection de [[George W. Bush]], qui a inclus la Corée du Nord dans les pays de l'[[Axe du Mal]] en janvier [[2002]], tandis que le renforcement des [[sanctions financières américaines contre la Corée du Nord]] a accru les effets de l'[[embargo]] américain. Les tensions américano–nord-coréennes sont montées d'un cran après que les États-Unis eurent accusé la Corée du Nord de conduire un programme clandestin d'[[enrichissement de l'uranium]] à des fins militaires, ce que la Corée du Nord a toujours nié alors que ce pays a développé secrètement des armes nucléaires. En février 2007, l'audition par le Congrès américain du responsable des renseignements américains en Corée du Nord, M. Joseph de Trani, a mis en doute l'existence de ce programme clandestin d'enrichissement de l'uranium. [[David Albright]], président de l'Institut pour la science et la sécurité internationale (ISSI) et ancien inspecteur de l'ONU, a fait une comparaison avec les informations des services de renseignements américains sur l'Irak, à la veille du conflit, selon lesquelles l'[[Irak]] détenait des [[Arme de destruction massive|armes de destruction massives]]<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-877921,0.html?xtor=RSS-3210|auteur=Philippe Pons|titre=La Corée du Nord pourrait ne jamais avoir possédé d'uranium enrichi|site=[[Le monde]]|date={{1er}} mars 2007|consulté le={{1er}} mars 2007}}</ref>.


Les relations bilatérales étaient en voie de normalisation après l'accord signé à Pékin le 13 février 2007 sur la fermeture de la centrale nucléaire nord-coréenne de [[Yongbyon]]<ref>[http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-883417@51-842147,0.html Philippe Pons, « États-Unis - Corée du Nord : l'incertaine désescalade », in ''Le Monde'', 15 mars 2007]</ref>. En juin 2007, la visite du secrétaire d'État adjoint américain chargé du dossier nord-coréen, [[Christopher Hill]], a été la première à ce niveau depuis 2002<ref>[http://www.la-croix.com/afp.static/pages/070623065222.y2y313kd.htm "Washington espère la prochaine fermeture du réacteur nord-coréen de Yongbyon", dépêche AFP, 23 juin 2007]</ref> mais l'annonce de la réactivation des installations de cette centrale le 19 septembre 2008 et le tir du [[Kwangmyŏngsŏng-2]] le 5 avril 2009 – alors que les États-Unis avaient retiré la Corée du Nord de la liste des États soutenant le terrorisme le 11 octobre 2008 – ont fait remonter les tensions<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/asiepacifique/20090405.FAP4762/coree_du_nord_chronologie_de_la_crise_nucleaire.html Corée du Nord: chronologie de la crise nucléaire], ''[[Le Nouvel Observateur]]'', 5 avril 2009</ref>.
Les relations bilatérales étaient en voie de normalisation après l'accord signé à Pékin le 13 février 2007 sur la fermeture de la centrale nucléaire nord-coréenne de [[Yongbyon]]<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-883417@51-842147,0.html|auteur=Philippe Pons|titre=États-Unis - Corée du Nord : l'incertaine désescalade|site=[[Le monde]]|date=15 mars 2007|consulté le=15 mars 2007}}</ref>. En juin 2007, la visite du secrétaire d'État adjoint américain chargé du dossier nord-coréen, [[Christopher Hill]], a été la première à ce niveau depuis 2002<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.la-croix.com/afp.static/pages/070623065222.y2y313kd.htm|titre=Washington espère la prochaine fermeture du réacteur nord-coréen de Yongbyon|site=Dépêche AFP|date=23 juin 2007|consulté le=23 juin 2007}}</ref> mais l'annonce de la réactivation des installations de cette centrale le 19 septembre 2008 et le tir du [[Kwangmyŏngsŏng-2]] le 5 avril 2009 – alors que les États-Unis avaient retiré la Corée du Nord de la liste des États soutenant le terrorisme le 11 octobre 2008 – ont fait remonter les tensions<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/asiepacifique/20090405.FAP4762/coree_du_nord_chronologie_de_la_crise_nucleaire.html|titre=Corée du Nord: chronologie de la crise nucléaire|site=[[Le Nouvel Observateur]]|date=5 avril 2009|consulté le=5 avril 2009}}</ref>.


==== Programme nucléaire ====
==== Programme nucléaire ====
{{Article détaillé|Armes nucléaires en Corée du Nord}}
{{Article détaillé|Armes nucléaires en Corée du Nord}}

Dans un contexte de tensions avec les États-Unis qui l'accusaient de mener un programme clandestin d'enrichissement de l'[[uranium]] à des fins militaires, la Corée du Nord a présenté le développement de son programme nucléaire (à base de [[plutonium]]) comme une mesure de défense face à l'attitude qu'elle jugeait {{citation|agressive}} des États-Unis : elle a procédé à son premier [[Essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006|essai le 9 octobre 2006]] après s'être retirée du [[Traité de non-prolifération nucléaire]] (TNP) en 2003 devenant le neuvième État à devenir une puissance nucléaire militaire dans le monde.
Dans un contexte de tensions avec les États-Unis qui l'accusaient de mener un programme clandestin d'enrichissement de l'[[uranium]] à des fins militaires, la Corée du Nord a présenté le développement de son programme nucléaire (à base de [[plutonium]]) comme une mesure de défense face à l'attitude qu'elle jugeait {{citation|agressive}} des États-Unis : elle a procédé à son premier [[Essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006|essai le 9 octobre 2006]] après s'être retirée du [[Traité de non-prolifération nucléaire]] (TNP) en 2003 devenant le neuvième État à devenir une puissance nucléaire militaire dans le monde.


Cet essai a été fortement critiqué par la [[communauté internationale]], y compris par la Chine, proche de Pyongyang. Cette dernière a en représailles stoppé la fourniture de [[pétrole]] durant trois mois<ref>{{Lien web|url=http://www.lefigaro.fr/international/2008/04/22/01003-20080422ARTFIG00007-une-grande-faminemenace-la-coree-du-nord.php|titre=Une grande famine menace la Corée du Nord|id=Une grande famine menace la Corée du Nord|auteur=François Hauter|date={{date|22|avril|2008}}|éditeur=[[Le Figaro]]|en ligne le={{date|22|avril|2008}}|consulté le={{date|24|avril|2008}}}}</ref>. Après l'accord conclu à Pékin le {{date|13|février|2007}} sur les [[armes nucléaires en Corée du Nord]], [[Mohamed ElBaradei]], directeur général de l'[[Agence internationale de l'énergie atomique]] (AIEA), a été invité à Pyongyang. À l'issue de sa visite, il déclare, le {{date|14|mars|2007}}, que les discussions ont été {{citation|tout à fait utiles}} et que les autorités nord-coréennes ont {{citation|réitéré leur engagement à la dénucléarisation de la péninsule coréenne}}<ref>[http://news.yahoo.com/s/ap/20070314/ap_on_re_as/koreas_nuclear;_ylt=A0WTcUqi8_dFzzEASyZvaA8F Dépêche de l'agence Associated Press]</ref>. Selon Mohamed ElBaradei, sa visite ouvre la voie à une normalisation des relations entre l'AIEA et la Corée du Nord<ref>{{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=http://ca.today.reuters.com/news/newsArticle.aspx?type=topNews&storyID=2007-03-14T123136Z_01_PEK13721_RTRIDST_0_NEWS-KOREA-NORTH-COL.XML&archived=False|titre=Dépêche de l'agence Reuters}}</ref>. Après le [[Sanctions financières américaines contre la Corée du Nord|déblocage par les États-Unis de fonds nord-coréens]] détenus par la Banco Delta Asia, basée à [[Macao]], principal obstacle à la mise en œuvre de l'accord du 13 février 2007, le directeur général de l'AIEA déclare que les inspecteurs de l'Agence ont constaté la fermeture de la totalité des cinq installations du site de [[Yongbyon]]<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-936609@51-914819,0.html|titre={{citation|La Corée du Nord a fermé son principal site nucléaire, affirme l'AIEA}}|site=Le Monde (avec AFP)|date=18 juillet 2007|consulté le=18 juillet 2007}}</ref> mais depuis septembre 2008, l'annonce d'un processus de réactivation de la centrale de Yongbyon<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://afp.google.com/article/ALeqM5j3CUcIXArjSnzaTqBaO2VBKuljJA|titre=Nucléaire : la Corée du Nord confirme le redémarrage de son réacteur|site=[[Agence France-Presse|AFP]]|date=19 septembre 2008|consulté le=19 septembre 2008}}</ref> et les essais balistiques créent de nouvelles tensions diplomatiques.
Cet essai a été fortement critiqué par la [[communauté internationale]], y compris par la Chine, proche de Pyongyang. Cette dernière a en représailles stoppé la fourniture de [[pétrole]] durant trois mois<ref>{{Lien web
|url=http://www.lefigaro.fr/international/2008/04/22/01003-20080422ARTFIG00007-une-grande-faminemenace-la-coree-du-nord.php
|titre=Une grande famine menace la Corée du Nord
|id=Une grande famine menace la Corée du Nord
|auteur=François Hauter
|date={{date|22|avril|2008}}
|éditeur=''[[Le Figaro]]''
|en ligne le={{date|22|avril|2008}}
|consulté le={{date|24|avril|2008}}
}}</ref>.


Deux ans et demi après son premier essai, la Corée du Nord annonce le {{date|25|mai|2009}} qu'elle a réalisé un second essai nucléaire souterrain<ref>{{Article|langue=en|url=http://www.nytimes.com/2009/05/25/world/asia/25nuke.html|titre= North Korea Claims to Conduct 2nd Nuclear Test|nom=Choe Sang-Hun|périodique=[[The New York Times]]|jour=24|mois=mai|année=2009|consulté le=26 mai 2009}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|url=http://www.economist.com/opinion/displayStory.cfm?story_id=13723594&source=features_box_main|titre= Here we go again|nom=Personnel de rédaction|périodique=[[The Economist]]|jour=25|mois=mai|année=2009|consulté le=26 mai 2009}}</ref>.
Après l'accord conclu à Pékin le {{date|13|février|2007}} sur les [[armes nucléaires en Corée du Nord]], [[Mohamed ElBaradei]], directeur général de l'[[Agence internationale de l'énergie atomique]] (AIEA), a été invité à Pyongyang. À l'issue de sa visite, il déclare, le {{date|14|mars|2007}}, que les discussions ont été {{citation|tout à fait utiles}} et que les autorités nord-coréennes ont {{citation|réitéré leur engagement à la dénucléarisation de la péninsule coréenne}}<ref>[http://news.yahoo.com/s/ap/20070314/ap_on_re_as/koreas_nuclear;_ylt=A0WTcUqi8_dFzzEASyZvaA8F Dépêche de l'agence Associated Press]</ref>. Selon Mohamed ElBaradei, sa visite ouvre la voie à une normalisation des relations entre l'AIEA et la Corée du Nord<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://ca.today.reuters.com/news/newsArticle.aspx?type=topNews&storyID=2007-03-14T123136Z_01_PEK13721_RTRIDST_0_NEWS-KOREA-NORTH-COL.XML&archived=False|titre=Dépêche de l'agence Reuters}}</ref>. Après le [[Sanctions financières américaines contre la Corée du Nord|déblocage par les États-Unis de fonds nord-coréens]] détenus par la Banco Delta Asia, basée à [[Macao]], principal obstacle à la mise en œuvre de l'accord du 13 février 2007, le directeur général de l'AIEA déclare que les inspecteurs de l'Agence ont constaté la fermeture de la totalité des cinq installations du site de [[Yongbyon]]<ref>[http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-936609@51-914819,0.html {{citation|La Corée du Nord a fermé son principal site nucléaire, affirme l'AIEA}}, dans ''Le Monde'' (avec AFP), 18 juillet 2007]</ref> mais depuis septembre 2008, l'annonce d'un processus de réactivation de la centrale de Yongbyon<ref> [http://afp.google.com/article/ALeqM5j3CUcIXArjSnzaTqBaO2VBKuljJA Nucléaire : la Corée du Nord confirme le redémarrage de son réacteur], [[Agence France-Presse|AFP]], 19 septembre 2008.</ref> et les essais balistiques créent de nouvelles tensions diplomatiques.


Le {{date|7|mars|2013}}, suite à la non-annulation des manœuvres militaires unissant Séoul et Washington et à la réunion du Conseil de sécurité visant à geler les transactions servant à financer le programme nucléaire et balistique de [[Pyongyang]], la Corée du Nord a confirmé le caractère irréversible des discussions en annonçant des frappes nucléaires préventives sur les bastions américains. Le régime nord-coréen ajoute également que {{citation|la guerre ne serait pas confinée à la péninsule coréenne}}, en menaçant notamment les îles du Pacifique et même le territoire américain<ref>{{Article|langue=fr|url=http://www.liberation.fr/monde/2013/03/07/la-coree-du-nord-menace-d-une-frappe-nucleaire-preventive_886918|titre= La Corée du Nord menace d'une frappe nucléaire préventive|nom= Personnel de rédaction|périodique=[[Libération]]|jour=7|mois=mars|année=2013|consulté le=7 mars 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr|url= http://www.lepoint.fr/monde/la-coree-du-nord-menace-de-proceder-a-une-frappe-nucleaire-preventive-07-03-2013-1637045_24.php|titre=La Corée du Nord menace Washington d'une frappe nucléaire "préventive"|nom= Personnel de rédaction|périodique=[[Le point]]|jour=7|mois=mars|année=2013|consulté le=7 mars 2013}}</ref>.
Deux ans et demi après son premier essai, la Corée du Nord annonce le {{date|25|mai|2009}} qu'elle a réalisé un second essai nucléaire souterrain<ref>{{Article |langue=en
|url= http://www.nytimes.com/2009/05/25/world/asia/25nuke.html
|titre= North Korea Claims to Conduct 2nd Nuclear Test
|nom= Choe Sang-Hun
|périodique= [[The New York Times]]
|jour= 24 |mois= mai |année= 2009
|consulté le= 26 mai 2009}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en
|url= http://www.economist.com/opinion/displayStory.cfm?story_id=13723594&source=features_box_main
|titre= Here we go again
|nom= Personnel de rédaction
|périodique= [[The Economist]]
|jour= 25 |mois= mai |année= 2009
|consulté le= 26 mai 2009}}</ref>.

Le {{date|7|mars|2013}}, suite à la non-annulation des manœuvres militaires unissant Séoul et Washington et à la réunion du Conseil de sécurité visant à geler les transactions servant à financer le programme nucléaire et balistique de [[Pyongyang]], la Corée du Nord a confirmé le caractère irréversible des discussions en annonçant des frappes nucléaires préventives sur les bastions américains. Le régime nord-coréen ajoute également que « la guerre ne serait pas confinée à la péninsule coréenne », en menaçant notamment les îles du Pacifique et même le territoire américain<ref>{{Article |langue=fr
|url= http://www.liberation.fr/monde/2013/03/07/la-coree-du-nord-menace-d-une-frappe-nucleaire-preventive_886918
|titre= La Corée du Nord menace d'une frappe nucléaire préventive
|nom= Personnel de rédaction
|périodique= [[Libération]]
|jour= 07 |mois= mars |année= 2013
|consulté le= 07 mars 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr
|url= http://www.lepoint.fr/monde/la-coree-du-nord-menace-de-proceder-a-une-frappe-nucleaire-preventive-07-03-2013-1637045_24.php
|titre= La Corée du Nord menace Washington d'une frappe nucléaire "préventive"
|nom= Personnel de rédaction
|périodique= [[Le point]]
|jour= 07 |mois= mars |année= 2013
|consulté le= 07 mars 2013}}</ref>.


==== Relations avec les ONG ====
==== Relations avec les ONG ====
Les relations de la Corée du Nord avec les organisations internationales et les [[Organisation non gouvernementale|ONG]] sont également tendues, car elle limite sévèrement l'accès à son territoire, officiellement {{citation|pour des raisons de sécurité}}, comme c'est le cas à l'égard du [[Programme alimentaire mondial]] (PAM)<ref name="amnesty_situation_actuelle" />.
Les relations de la Corée du Nord avec les organisations internationales et les [[Organisation non gouvernementale|ONG]] sont également tendues, car elle limite sévèrement l'accès à son territoire, officiellement {{citation|pour des raisons de sécurité}}, comme c'est le cas à l'égard du [[Programme alimentaire mondial]] (PAM)<ref name="amnesty_situation_actuelle" />. En 2007, seulement six [[Organisation non gouvernementale internationale|ONG internationales]] dont deux françaises ([[Première Urgence]] et Triangle) sont effectivement présentes en Corée du Nord sous couvert de l'[[Union européenne]].
En 2007, seulement six [[Organisation non gouvernementale internationale|ONG internationales]] dont deux françaises ([[Première Urgence]] et Triangle) sont effectivement présentes en Corée du Nord sous couvert de l'[[Union européenne]].


==== Trafic de drogues ====
==== Trafic de drogues ====
Dans les années 1990, la Corée du Nord est soupçonnée entre autres par la Russie et le Japon d’[[trafic de drogues|exporter des drogues]] produites sur son territoire. Seize affaires impliquent des diplomates nord-coréens durant cette décennie. Des diplomates nord-coréens sont aussi impliqués dans des trafics d’espèces protégées, de fausses antiquités, de CD piratés, de cigarettes de contrebande et de fausse monnaie. Pour le gouvernement nord-coréen, il s’agit de [[corruption]] et non d'une politique délibérée du gouvernement. La CIA estime que la production d'[[opium]] dans le pays variait alors entre 30 et {{unité|44|tonnes}}. Le gouvernement nord-coréen ne nie pas cultiver de l'opium mais affirme l'utiliser pour un usage pharmaceutique. Depuis 2000, le gouvernement nord-coréen aurait pris des mesures afin de mieux surveiller ses diplomates<ref>[http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/dti16.pdf ''Corée du Nord : les trafics n’ont pas d’odeur'', Trafic international {{numéro|16}}, mai 2002]</ref>.
Dans les années 1990, la Corée du Nord est soupçonnée entre autres par la Russie et le Japon d’[[trafic de drogues|exporter des drogues]] produites sur son territoire. Seize affaires impliquent des diplomates nord-coréens durant cette décennie. Des diplomates nord-coréens sont aussi impliqués dans des trafics d’espèces protégées, de fausses antiquités, de CD piratés, de cigarettes de contrebande et de fausse monnaie. Pour le gouvernement nord-coréen, il s’agit de [[corruption]] et non d'une politique délibérée du gouvernement. La CIA estime que la production d'[[opium]] dans le pays variait alors entre 30 et {{unité|44|tonnes}}. Le gouvernement nord-coréen ne nie pas cultiver de l'opium mais affirme l'utiliser pour un usage pharmaceutique. Depuis 2000, le gouvernement nord-coréen aurait pris des mesures afin de mieux surveiller ses diplomates<ref>{{fr}} {{pdf}} {{lien web|url=http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/dti16.pdf|titre=Corée du Nord : les trafics n’ont pas d’odeur|site=Trafic international|numéro=16|date=Mai 2002}}</ref>.


=== Forces armées, force nucléaire ===
=== Forces armées et force nucléaire ===
{{Article détaillé|Armée populaire de Corée}}
{{Article détaillé|Armée populaire de Corée}}


Créée le {{date|8|février|1948}}, l'[[Armée populaire de Corée]] est en [[2006]] la quatrième plus importante armée du monde en effectifs ({{formatnum:1106000}} d'active et {{formatnum:4700000}} de réserve) et la première en nombre de militaires pour {{formatnum:1000}} habitants (49,03)<ref>{{en}} [http://www.csis.org/media/csis/pubs/060626_asia_balance_powers.pdf ''The Asian Conventional Military Balance in 2006 : Overview of major Asian Powers'']</ref>. Depuis la [[guerre de Corée]], elle est toujours mobilisée sur la frontière intercoréenne où des accrochages meurtriers ont lieu de temps en temps (voir les articles [[Frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud]] et [[Guerre du Crabe]]).
Créée le {{date|8|février|1948}}, l'[[Armée populaire de Corée]] est en [[2006]] la quatrième plus importante armée du monde en effectifs ({{formatnum:1106000}} d'active et {{formatnum:4700000}} de réserve) et la première en nombre de militaires pour {{formatnum:1000}} habitants (49,03)<ref>{{en}} {{pdf}} {{lien web|site=csis.org|url=http://www.csis.org/media/csis/pubs/060626_asia_balance_powers.pdf|titre=The Asian Conventional Military Balance in 2006 : Overview of major Asian Powers|consulté le=6 avril 2013}}</ref>. Depuis la [[guerre de Corée]], elle est toujours mobilisée sur la frontière intercoréenne où des accrochages meurtriers ont lieu de temps en temps (voir les articles [[Frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud]] et [[Guerre du Crabe]]). Des [[aviateur|pilotes]] nord-coréens ont participé à la [[guerre du Kippour]] dans les rangs des forces arabes<ref>{{ouvrage|titre=Le fanatique de l'aviation|numéro=447|date=Janvier 2007}}</ref>.

Des [[aviateur|pilotes]] nord-coréens ont participé à la [[guerre du Kippour]] dans les rangs des forces arabes<ref>''Le fanatique de l'aviation'', {{numéro|447}}, janvier 2007.</ref>.

Une part importante du [[budget de l'État]] (à hauteur de 5,217 milliards de dollars en [[2002]] selon la CIA<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/rankorder/2067rank.html|titre=''CIA World Factbook - Military expenditures''}}</ref>) est consacrée à l'entretien et au développement de l'armée. Or, bien qu'ils aient signé en 1985 le Traité de non-prolifération nucléaire, d'après l'Institut de Brooking en 1986, les États-Unis ont installé un millier d'armes nucléaires en Corée du Sud en direction du Nord<ref name="Parenti p123">Michael Parenti, ''L'Horreur impériale'', Aden, 2003, p.123.</ref>.

En 1993, la CIA et le Pentagone ont accusé la Corée du Nord d'engager un programme nucléaire clandestin. Or, entre mai 1992 et janvier 1993, la Corée du Nord avait autorisé six inspections sur le terrain de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Dans un interview à CNN le 14 avril 1994, Kim Il-Sung déclarait : {{Citation|Ce que le monde nous demande aujourd'hui de montrer des armements nucléaires que nous n'avons pas. […] Nous avons beaucoup construit dans notre pays et nous ne voulons pas détruire cela. Ceux qui veulent la guerre sont insensés}}. Dans une autre interview accordée à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, Kim ajoutait : {{Citation|Quel serait pour nous l'intérêt de produire une ou deux armes nucléaires lorsque vous avez plus de dix mille systèmes de frappes que nous n'avons pas ?}}<ref name="Parenti p123"/>.


Une part importante du [[budget de l'État]] (à hauteur de 5,217 milliards de dollars en [[2002]] selon la CIA<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/rankorder/2067rank.html|titre=''CIA World Factbook - Military expenditures''}}</ref>) est consacrée à l'entretien et au développement de l'armée. Or, bien qu'ils aient signé en 1985 le Traité de non-prolifération nucléaire, d'après l'Institut de Brooking en 1986, les États-Unis ont installé un millier d'armes nucléaires en Corée du Sud en direction du Nord<ref name="Parenti p123">{{ouvrage|auteur=Michael Parenti|titre=L'Horreur impériale|éditeur=Aden|année=2003|page=123}}</ref>. En 1993, la CIA et le Pentagone ont accusé la Corée du Nord d'engager un programme nucléaire clandestin. Or, entre mai 1992 et janvier 1993, la Corée du Nord avait autorisé six inspections sur le terrain de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Dans un interview à CNN le 14 avril 1994, Kim Il-Sung déclarait : {{Citation|Ce que le monde nous demande aujourd'hui de montrer des armements nucléaires que nous n'avons pas. […] Nous avons beaucoup construit dans notre pays et nous ne voulons pas détruire cela. Ceux qui veulent la guerre sont insensés}}. Dans une autre interview accordée à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, Kim ajoutait : {{Citation|Quel serait pour nous l'intérêt de produire une ou deux armes nucléaires lorsque vous avez plus de dix mille systèmes de frappes que nous n'avons pas ?}}<ref name="Parenti p123"/>.
Après l'[[essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006]], la République populaire démocratique de Corée est devenue le neuvième État à détenir l'[[arme nucléaire]]. La Corée du Nord reste encore aujourd'hui une société très militarisée.


Le 30 mars 2013 la Corée du Nord se déclare en état de guerre avec la Corée du Sud, ceci fait suite à des manoeuvres américaines en Corée du Sud.
Après l'[[essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006]], la République populaire démocratique de Corée est devenue le neuvième État à détenir l'[[arme nucléaire]]. La Corée du Nord reste encore aujourd'hui une société très militarisée. Le 30 mars 2013 la Corée du Nord se déclare en état de guerre avec la Corée du Sud, ceci fait suite à des manoeuvres américaines en Corée du Sud.


== Économie ==
== Économie ==
{{Article détaillé|Économie de la Corée du Nord}}
{{Article détaillé|Économie de la Corée du Nord}}
[[Fichier:Korean peninsula at night.jpg|thumb|Confrontée à des pénuries d'énergie depuis les années 1990, la Corée du Nord consacre 85 % de l'électricité produite à l'industrie<ref>{{en}} [http://www.keia.com/2-Publications/2-5-Special/calder2005.pdf Kent E. Calder, « Korea's Energy Insecurities : Comparative and Regional Perspectives »], Korea Economic Institute, Washington, DC, décembre 2005, {{p.}}38</ref>, comme le montre cette photo [[Satellite artificiel|satellite]] de la péninsule coréenne prise de nuit.]]
[[Fichier:Korean peninsula at night.jpg|thumb|Confrontée à des pénuries d'énergie depuis les années 1990, la Corée du Nord consacre 85 % de l'électricité produite à l'industrie<ref>{{en}} {{pdf}} {{lien web|url=http://www.keia.com/2-Publications/2-5-Special/calder2005.pdf |auteur=Kent E. Calder|titre=Korea's Energy Insecurities : Comparative and Regional Perspectives|site=Korea Economic Institute|lieu=Washington, DC|date=Décembre 2005|page=38|consulté le=27 septembre 2009}}</ref>, comme le montre cette photo [[Satellite artificiel|satellite]] de la péninsule coréenne prise de nuit.]]


La Corée du Nord a une [[économie planifiée]]. Suivant l'[[idéologie]] de ''[[Juche]]'', la Corée du Nord a cherché pendant longtemps l'[[autosuffisance]] et a de ce fait eu une politique économique d'[[autarcie]]. Bien que les échanges avec l'extérieur aient été réduits, elle a reçu une importante aide chinoise et soviétique après la [[guerre de Corée]] (1950-1953), achetant à des tarifs préférentiels des matières premières non présentes sur son sol (comme le [[pétrole]]).
La Corée du Nord a une [[économie planifiée]]. Suivant l'[[idéologie]] de ''[[Juche]]'', la Corée du Nord a cherché pendant longtemps l'[[autosuffisance]] et a de ce fait eu une politique économique d'[[autarcie]]. Bien que les échanges avec l'extérieur aient été réduits, elle a reçu une importante aide chinoise et soviétique après la [[guerre de Corée]] (1950-1953), achetant à des tarifs préférentiels des matières premières non présentes sur son sol (comme le [[pétrole]]). Depuis 2002, certaines réformes économiques ont été mises en place, comparables aux mesures de [[libéralisation]] mises en place en Chine dans les [[années 1990]]<ref>{{ouvrage|auteur=Régis Arnaud|titre=Un pays stalinien tellement attractif|éditeur=Challenges|numéro=52|date=19 octobre 2006}}</ref>. Les réformes sont toutefois présentées comme temporaires et certaines n'ont pas été maintenues. Depuis octobre 2005, le [[riz]] n'est plus vendu sur les marchés privés et relève à nouveau du seul système public de distribution. Cette mesure a été justifiée par l'augmentation de la production de [[céréale]]s, alors que le développement des marchés privés avait augmenté les inégalités dans l'accès au riz, base de l'alimentation coréenne<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.korea-is-one.org/spip.php?article2101|titre=North Korean markets and the reactivation of the public distribution system, entretien avec le professeur Ruediger Frank, spécialiste de l'économie nord-coréenne|site=korea_is_one.com|consulté le=27 septembre 2012}}</ref>.

Depuis 2002, certaines réformes économiques ont été mises en place, comparables aux mesures de [[libéralisation]] mises en place en Chine dans les [[années 1990]]<ref>Voir notamment Régis Arnaud, « Un pays stalinien tellement attractif », ''Challenges'', {{numéro|52}}, 19 octobre 2006.</ref>.

Les réformes sont toutefois présentées comme temporaires et certaines n'ont pas été maintenues. Depuis octobre 2005, le [[riz]] n'est plus vendu sur les marchés privés et relève à nouveau du seul système public de distribution. Cette mesure a été justifiée par l'augmentation de la production de [[céréale]]s, alors que le développement des marchés privés avait augmenté les inégalités dans l'accès au riz, base de l'alimentation coréenne<ref>{{en}} [http://www.korea-is-one.org/spip.php?article2101 « North Korean markets and the reactivation of the public distribution system »], entretien avec le professeur Ruediger Frank, spécialiste de l'économie nord-coréenne.</ref>.


=== Données globales ===
=== Données globales ===
En l'absence de statistiques officielles, les données chiffrées sur l'économie nord-coréenne proviennent des institutions internationales et sud-coréennes, ainsi que des chercheurs occidentaux et sud-coréens. Elles sont établies notamment à partir des observations recueillies par les étrangers et les Sud-Coréens présents en Corée du Nord. De ce fait, les estimations sont incomplètes.
En l'absence de statistiques officielles, les données chiffrées sur l'économie nord-coréenne proviennent des institutions internationales et sud-coréennes, ainsi que des chercheurs occidentaux et sud-coréens. Elles sont établies notamment à partir des observations recueillies par les étrangers et les Sud-Coréens présents en Corée du Nord. De ce fait, les estimations sont incomplètes.


Après la [[guerre de Corée]], la croissance économique a été aussi rapide, voire plus, qu'en [[Corée du Sud]] : elle atteint 10 % par an en moyenne entre 1960 et 1970 et dépasse 17 % entre 1971 et 1975. Le ralentissement économique à partir de 1976 coïncide toutefois avec un dépassement, pour la première fois, de la Corée du Nord par la Corée du Sud en termes de [[produit national brut]] (PNB) par habitant<ref>{{en}} Hwang Eui-gak, ''The Korean Economies: a Comparison of North and South'', Oxford University Press, New Yok, 1993, pp. 120-121. Le dépassement de la Corée du Nord par la Corée du Sud en termes de PNB/habitant, depuis 1976, se fonde sur les taux de change respectifs du [[won]] nord-coréen et du won sud-coréen utilisés dans les échanges internationaux. Si l'on utilise les taux de change officiels (le taux de change officiel est plus élevé que le taux de change commercial dans le cas de la Corée du Nord), le PNB/habitant de la Corée du Sud n'a dépassé celui de la Corée du Nord qu'en 1986.</ref>. Après la disparition de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et des démocraties populaires d'[[Europe de l'Est]], la [[croissance économique]] a été nettement négative jusqu'en 1998 selon le ministère sud-coréen de la réunification. D'après la même source, le taux de croissance annuel moyen dépasse 3 % depuis 1999, mais la Corée du Nord n'a pas encore retrouvé le niveau d'[[autosuffisance alimentaire]]<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=http://www.unikorea.go.kr/en/index.jsp|titre=Voir les taux de croissance économiques entre 1995 et 2004 sur le site du ministère sud-coréen de la réunification}}</ref>. Selon le ministère de la réunification sud-coréen, le [[Produit national brut|PNB]] de la Corée du Nord est passé de 15,7 milliards de dollars en 2001 à 20,8 milliards de dollars en 2004, soit un PNB moyen par an et par habitant de {{unité|914|$}} en 2004<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=http://www.unikorea.go.kr/en/index.jsp|titre=Ministère sud-coréen de la réunification}}</ref>. Selon d'autres sources, il s'élèverait en [[parité de pouvoir d'achat]] à environ 40 milliards de dollars en [[2005]]<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/kn.html#Econ|titre=''CIA World Factbook - Korea, North - Economy''}}, chiffre obtenu par [[Angus Maddison]] dans une étude menée pour le compte de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] avec des données extrapolées de celle de [[1999]] et arrondies aux 10 milliards le plus proche</ref>, soit {{unité|1800|$}} dollars par an et par habitant.
==== Croissance économique ====
Après la guerre de Corée, la croissance économique a été aussi rapide, voire plus, qu'en [[Corée du Sud]] : elle atteint 10 % par an en moyenne entre 1960 et 1970 et dépasse 17 % entre 1971 et 1975. Le ralentissement économique à partir de 1976 coïncide toutefois avec un dépassement, pour la première fois, de la Corée du Nord par la Corée du Sud en termes de [[produit national brut]] (PNB) par habitant<ref>{{en}} Hwang Eui-gak, ''The Korean Economies: a Comparison of North and South'', Oxford University Press, New Yok, 1993, pp. 120-121. Le dépassement de la Corée du Nord par la Corée du Sud en termes de PNB/habitant, depuis 1976, se fonde sur les taux de change respectifs du [[won]] nord-coréen et du won sud-coréen utilisés dans les échanges internationaux. Si l'on utilise les taux de change officiels (le taux de change officiel est plus élevé que le taux de change commercial dans le cas de la Corée du Nord), le PNB/habitant de la Corée du Sud n'a dépassé celui de la Corée du Nord qu'en 1986.</ref>.


Après la disparition de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et des démocraties populaires d'[[Europe de l'Est]], la [[croissance économique]] a été nettement négative jusqu'en 1998 selon le ministère sud-coréen de la réunification. D'après la même source, le taux de croissance annuel moyen dépasse 3 % depuis 1999, mais la Corée du Nord n'a pas encore retrouvé le niveau d'[[autosuffisance alimentaire]]<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.unikorea.go.kr/en/index.jsp|titre=Voir les taux de croissance économiques entre 1995 et 2004 sur le site du ministère sud-coréen de la réunification}}</ref>.
En [[2005]], les principaux destinataires des exportations nord-coréennes étaient la [[République populaire de Chine|Chine]] (35 %), la [[Corée du Sud]] (24 %), la [[Thaïlande]] (9 %) et le [[Japon]] (9 %). À la même date, les principaux fournisseurs de la Corée du Nord étaient la Chine (42 %), la Corée du Sud (28 %), la Russie (9 %) et la Thaïlande (8 %). La [[dette extérieure]] est estimée en [[2000]] à 12,5 milliards de dollars<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=http://www.unikorea.go.kr/en/index.jsp|titre=Site du ministère sud-coréen de la Réunification}}</ref>. En [[2007]], plusieurs associations estiment à {{formatnum:15000}} le nombre d'ouvriers (en majorité féminins) travaillant à l'étranger et reversant une partie de leur salaire à l'État<ref>Journal de 20 heures, 26 mars 2007, [[TF1]]. {{refins}}</ref>.

==== Évaluations du PNB global et par habitant ====
Selon le ministère de la réunification sud-coréen, le [[Produit national brut|PNB]] de la Corée du Nord est passé de 15,7 milliards de dollars en 2001 à 20,8 milliards de dollars en 2004, soit un PNB moyen par an et par habitant de {{unité|914|$}} en 2004<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.unikorea.go.kr/en/index.jsp|titre=Ministère sud-coréen de la réunification}}</ref>. Selon d'autres sources, il s'élèverait en [[parité de pouvoir d'achat]] à environ 40 milliards de dollars en [[2005]]<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/kn.html#Econ|titre=''CIA World Factbook - Korea, North - Economy''}}, chiffre obtenu par [[Angus Maddison]] dans une étude menée pour le compte de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] avec des données extrapolées de celle de [[1999]] et arrondies aux 10 milliards le plus proche</ref>, soit {{unité|1800|$}} dollars par an et par habitant.

==== Relations économiques internationales ====

En [[2005]], les principaux destinataires des exportations nord-coréennes étaient la [[République populaire de Chine|Chine]] (35 %), la [[Corée du Sud]] (24 %), la [[Thaïlande]] (9 %) et le [[Japon]] (9 %). À la même date, les principaux fournisseurs de la Corée du Nord étaient la Chine (42 %), la Corée du Sud (28 %), la Russie (9 %) et la Thaïlande (8 %).

La [[dette extérieure]] est estimée en [[2000]] à 12,5 milliards de dollars<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.unikorea.go.kr/en/index.jsp|titre=Site du ministère sud-coréen de la Réunification}}</ref>.

En [[2007]], plusieurs associations estiment à {{formatnum:15000}} le nombre d'ouvriers (en majorité féminins) travaillant à l'étranger et reversant une partie de leur salaire à l'État<ref>Journal de 20 heures, 26 mars 2007, [[TF1]]</ref>.


=== Niveau de développement ===
=== Niveau de développement ===
Le niveau de [[production d'électricité]] est un indicateur de l'industrialisation du pays. Il est en [[2004]] évalué à 21,71 milliards de kWh (939 kWh par habitant)<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/kn.html#Econ|titre=''CIA World Factbook - Korea, North - Economy''}}</ref>.
Le niveau de [[production d'électricité]] est un indicateur de l'industrialisation du pays. Il est en [[2004]] évalué à 21,71 milliards de kWh (939 kWh par habitant)<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/kn.html#Econ|titre=CIA World Factbook - Korea, North - Economy}}</ref>.


Voici quelques indicateurs de développement pour situer les conditions de vie des Nord-Coréens :
Voici quelques indicateurs de développement pour situer les conditions de vie des Nord-Coréens :
* le nombre de lignes téléphoniques est de {{formatnum:930000}} en 2003 (0,04 par habitant), légèrement supérieur à celui du [[Yémen]] (0,03 par habitant),
* le nombre de lignes téléphoniques est de {{formatnum:930000}} en 2003 (0,04 par habitant), légèrement supérieur à celui du [[Yémen]] (0,03 par habitant),
* le taux de [[mortalité infantile]] est estimé à 27,11 pour mille en 2011, {{76e}} le plus élevé (sur un total de 222 pays)<ref>{{en}} [https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2091rank.html ''CIA World Factbook - Country Comparison - Infant mortality rate'']</ref>.
* le taux de [[mortalité infantile]] est estimé à 27,11 pour mille en 2011, {{76e}} le plus élevé (sur un total de 222 pays)<ref name=CIAWORLD/>.
* le taux d'alphabétisation est selon diverses sources de 99 %<ref>http://populationsdumonde.com/fiches-pays/coree-du-nord</ref>{{,}}<ref>http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/coree-du-nord-fiche-reperes_498316.html</ref>{{,}}<ref>http://www.indexmundi.com/fr/coree_du_nord/taux_d_alphabetisation.html</ref>{{,}}<ref>http://www.geopopulation.com/statistiques-mondiales/indicateurs-de-base/taux-alphabetisation/</ref>{{,}}<ref>http://www.universalis.fr/encyclopedie/coree-du-nord/1-geographie/</ref>.
* le taux d'alphabétisation est selon diverses sources de 99 %<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://populationsdumonde.com/fiches-pays/coree-du-nord|titre=Populations du monde. La population de chaque pays|site=populationsdumonde.com|consulté le=6 avril 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/coree-du-nord-fiche-reperes_498316.html|site=[[L'Express]]|titre=Quelques données de base|date=27 mai 2009|consulté le=27 mai 2009}}</ref>{{,}}<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.indexmundi.com/fr/coree_du_nord/taux_d_alphabetisation.html|titre=Corée du Nord Taux d'alphabétisation|site=indexmundi.com|consulté le=6 avril 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.geopopulation.com/statistiques-mondiales/indicateurs-de-base/taux-alphabetisation/|titre=Taux d’alphabétisation|date=2005|site=geopopulation.com|consulté le=6 avril 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/coree-du-nord/1-geographie/|titre= CORÉE DU NORD 1.Géographie|site=Encyclopaedia Universalis|consulté le=6 avril 2013}}</ref>.


=== Santé ===
=== Santé ===
Selon les estimations de l'[[Organisation mondiale de la santé]] et de l'[[ONUSIDA]], aucun des {{formatnum:2900}} cas recensés de [[Sida]] n'a reçu de traitement en 2007<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://www.avert.org/media/pdfs/aids-drug-access.pdf|titre=UNAIDS/WHO estimates}}</ref>. Le {{date|9|décembre|2009}}, la Corée du Nord présente pour la première fois un foyer du [[Influenzavirus A sous-type H1N1|virus A (H1N1)]]<ref>{{en}} http://www.channelnewsasia.com/stories/afp_asiapacific/view/1023543/1/.html</ref>. Le ministère de la Santé nord-coréen fait état de 9 cas à [[Pyongyang]] et à [[Sinuiju]]<ref>http://levif.rnews.be/belga/generale/78-6-134759/grippe-h1n1--la-coree-du-nord-confirme-ses-premiers-cas.html</ref>.
Selon les estimations de l'[[Organisation mondiale de la santé]] et de l'[[ONUSIDA]], aucun des {{formatnum:2900}} cas recensés de [[Sida]] n'a reçu de traitement en 2007<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=http://www.avert.org/media/pdfs/aids-drug-access.pdf|titre=UNAIDS/WHO estimates}}</ref>. Le {{date|9|décembre|2009}}, la Corée du Nord présente pour la première fois un foyer du [[Influenzavirus A sous-type H1N1|virus A (H1N1)]]<ref>{{en}} {{lien brisé|url=http://www.channelnewsasia.com/stories/afp_asiapacific/view/1023543/1/.html|titre=Channel New ASIA|site=Channel News Asia|consulté le=6 avril 2013}}</ref>. Le ministère de la Santé nord-coréen fait état de 9 cas à [[Pyongyang]] et à [[Sinuiju]]<ref>{{fr}} {{lien brisé|url=http://levif.rnews.be/belga/generale/78-6-134759/grippe-h1n1--la-coree-du-nord-confirme-ses-premiers-cas.html|titre=La Corée du Nord confirme ses premiers cas|site=Levif}}</ref>.


Malgré les affirmations du gouvernement nord-coréen d'un système gratuit et performant, d'autres rapports comme celui d'[[Amnesty International]] de 2010 affirment que le système de santé nord-coréen serait en ruines et aurait un besoin d'aide urgent<ref>{{en}} [http://www.amnesty.org/fr/news-and-updates/report/north-koreas-crumbling-health-system-dire-need-aid-2010-07-14 ''Corée du Nord. Le système de santé à l'agonie à un besoin urgent d'aide''], Amnesty International, 14 juillet 2010.</ref>.
Malgré les affirmations du gouvernement nord-coréen d'un système gratuit et performant, d'autres rapports comme celui d'[[Amnesty International]] de 2010 affirment que le système de santé nord-coréen serait en ruines et aurait un besoin d'aide urgent<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.amnesty.org/fr/news-and-updates/report/north-koreas-crumbling-health-system-dire-need-aid-2010-07-14|titre=Corée du Nord. Le système de santé à l'agonie à un besoin urgent d'aide|site=[[Amnesty International]]|date=14 juillet 2007|consulté le=14 juillet 2010}}</ref>.


=== Situation alimentaire ===
=== Situation alimentaire ===
La Corée du Nord avait atteint et dépassé le niveau d'[[autosuffisance alimentaire]] au début des années 1990, alors même que la majeure partie des [[terre arable|terres arables]] étaient situées au sud lors de la division de la Corée<ref name="bradt_travel_guide">{{en}} Robert Willoughby, ''North Korea. The Bradt Travel Guide'', éditions Bradt, Londres, 2003, ISBN 978-1-84162-074-9, pp. 53-55</ref>.
La Corée du Nord avait atteint et dépassé le niveau d'[[autosuffisance alimentaire]] au début des années 1990, alors même que la majeure partie des [[terre arable|terres arables]] étaient situées au sud lors de la division de la Corée<ref name="bradt_travel_guide">{{en}} {{ouvrage|auteur=Robert Willoughby|titre=North Korea. The Bradt Travel Guide|édition=Bradt|lieu=[[Londres]], [[Royaume-Uni]]|année=2003|isbn=978-1-84162-074-9|pages=53-55}}</ref>.


Toutefois, la situation s'est gravement détériorée à partir des [[années 1990]], sous l'effet conjugué de différents facteurs<ref name="bradt_travel_guide" /> :
Toutefois, la situation s'est gravement détériorée à partir des [[années 1990]], sous l'effet conjugué de différents facteurs<ref name="bradt_travel_guide" /> :
Ligne 436 : Ligne 250 :
* une sur-utilisation des [[engrais]] et des [[pesticide]]s ayant épuisé les sols ;
* une sur-utilisation des [[engrais]] et des [[pesticide]]s ayant épuisé les sols ;
* la [[déforestation]], ayant entraîné le lessivage des sols lors des inondations<ref>{{Lien web|url=http://www.romandie.com/news/n/_Coree_du_Nordinondations_besoin_urgent_d_eau_potable_et_nourriture51010820121146.asp|titre=Corée du Nord/inondations: besoin urgent d'eau potable et nourriture|éditeur=[[Agence France-Presse|AFP]]|date={{date|1|août|2012}}}}</ref> ;
* la [[déforestation]], ayant entraîné le lessivage des sols lors des inondations<ref>{{Lien web|url=http://www.romandie.com/news/n/_Coree_du_Nordinondations_besoin_urgent_d_eau_potable_et_nourriture51010820121146.asp|titre=Corée du Nord/inondations: besoin urgent d'eau potable et nourriture|éditeur=[[Agence France-Presse|AFP]]|date={{date|1|août|2012}}}}</ref> ;
* les méthodes de culture sont archaïques<ref>[[GEO (magazine)|GEO]] {{numéro|390}} d'août 2011 p.33</ref>.
* les méthodes de culture sont archaïques<ref>''[[GEO (magazine)|GEO]]'' {{numéro|390}} d'août 2011 p.33</ref>.


Selon certaines ONG, comme [[Médecins sans frontières]]<ref>[http://www.msf.fr/documents/base/1999-02-01-Jean.pdf ''Corée du Nord : Un régime de famine''], de [[Médecins sans frontières]] (MSF)</ref>, le fonctionnement même du système économique (centralisé et qui inciterait les responsables de provinces à truquer à la hausse les résultats) aurait été un des facteurs de la [[famine]] entre 1995 et 1999, ayant causé des centaines de milliers de victimes<ref name = famine> [http://www.cyberpresse.ca/international/asie-oceanie/201102/09/01-4368422-pyongyang-demande-laide-alimentaire-des-americains.php Pyongyang demande l'aide alimentaire des Américains] - Cyberpresse.ca</ref>, et ayant conduit le pays à faire pour la première fois appel à l'aide internationale. Cette explication sur l'incidence du mode d'organisation économique n'est pas retenue par une autre analyse<ref name="bradt_travel_guide" /> qui relève que le système économique centralisé a, au contraire, permis de mobiliser les ressources du pays sur l'objectif prioritaire de retour à l'autosuffisance alimentaire, en l'orientant de l'industrie vers l'agriculture. Toutefois, des cas des cannibalisme sont régulièrement rapportés<ref>[http://archives.lesoir.be/cannibalisme-et-executions-en-coree-du-nord-seoul-offre_t-19990225-Z0GEZN.html Cannibalisme et exécutions en Corée du Nord Séoul offre un marché à Pyongyang] Pierre Lefèvre, ''Le Soir'', 25 février 1999</ref>.
Selon certaines ONG, comme [[Médecins sans frontières]]<ref>{{fr}} {{pdf}} {{lien web|url=http://www.msf.fr/documents/base/1999-02-01-Jean.pdf|titre=Corée du Nord : Un régime de famine|site=[[Médecins sans frontières]] (MSF)|consulté le=6 avril 2013}}</ref>, le fonctionnement même du système économique (centralisé et qui inciterait les responsables de provinces à truquer à la hausse les résultats) aurait été un des facteurs de la [[famine]] entre 1995 et 1999, ayant causé des centaines de milliers de victimes<ref name = famine>{{fr}} {{lien web|url=http://www.cyberpresse.ca/international/asie-oceanie/201102/09/01-4368422-pyongyang-demande-laide-alimentaire-des-americains.php|titre=Pyongyang demande l'aide alimentaire des Américains|site=cyberpresse.ca|consulté le=27 septembre 2009}}</ref>, et ayant conduit le pays à faire pour la première fois appel à l'aide internationale. Cette explication sur l'incidence du mode d'organisation économique n'est pas retenue par une autre analyse<ref name="bradt_travel_guide" /> qui relève que le système économique centralisé a, au contraire, permis de mobiliser les ressources du pays sur l'objectif prioritaire de retour à l'autosuffisance alimentaire, en l'orientant de l'industrie vers l'agriculture. Toutefois, des cas des cannibalisme sont régulièrement rapportés<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://archives.lesoir.be/cannibalisme-et-executions-en-coree-du-nord-seoul-offre_t-19990225-Z0GEZN.html|titre=Cannibalisme et exécutions en Corée du Nord Séoul offre un marché à Pyongyang|auteur=Pierre Lefèvre|site=[[Le soir]]|date=25 février 1999|consulté le=27 septembre 2009}}</ref>.


En 2005, le [[Programme alimentaire mondial]] (PAM) estimait que la moitié de la population était sous-alimentée et que plus du tiers des habitants souffraient de [[malnutrition]] chronique. Toujours selon le PAM, le taux de malnutrition aiguë, qui s'établit à 16 % à la fin des années 1990, est estimé en [[2005]] à 7 %. Près de 40 % des enfants présentaient des retards de [[croissance biologique]]. Environ 70 % de la population n'aurait accès qu'au système public de distribution. La quantité des [[Ration alimentaire|rations]] avait diminué de {{citation|319 grammes par jour et par personne en 2003 – ce qui était déjà insuffisant – à 250 grammes en mars 2005}}<ref name="amnesty_situation_actuelle">[http://web.amnesty.org/library/Index/FRAASA240022005 ''Corée du Nord - Point sur la situation actuelle''], rapport d'[[Amnesty International]] du 28 juillet 2005</ref>.
En 2005, le [[Programme alimentaire mondial]] (PAM) estimait que la moitié de la population était sous-alimentée et que plus du tiers des habitants souffraient de [[malnutrition]] chronique. Toujours selon le PAM, le taux de malnutrition aiguë, qui s'établit à 16 % à la fin des années 1990, est estimé en [[2005]] à 7 %. Près de 40 % des enfants présentaient des retards de [[croissance biologique]]. Environ 70 % de la population n'aurait accès qu'au système public de distribution. La quantité des [[Ration alimentaire|rations]] avait diminué de {{citation|319 grammes par jour et par personne en 2003 – ce qui était déjà insuffisant – à 250 grammes en mars 2005}}<ref name="amnesty_situation_actuelle">{{lien web|url=http://web.amnesty.org/library/Index/FRAASA240022005|titre=Corée du Nord - Point sur la situation actuelle|site=[[Amnesty International]]|date=28 juillet 2005|consulté le=28 juillet 2005}}</ref>. En 2007, l'ONU évalue à environ un cinquième de ses besoins le déficit alimentaire de la Corée du Nord et, parmi les aides étrangères, la Corée du Sud doit livrer {{unité|400000|tonnes}} de riz en six mois<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.cyberpresse.ca/article/20070812/CPMONDE/70812030/5278/CPMONDE|titre=La Corée du Nord peine à produire sa nourriture|date=12 août 2007|auteur=AFP|site=cyberpresse}}</ref>. La situation pourrait être aggravée par les inondations d'août 2007 qui ont entraîné d'{{citation|énormes dégâts humains et matériels}} selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA : plusieurs centaines de personnes seraient mortes ou disparues et des dizaines de milliers de familles seraient sans abri, les dégâts étant également très importants pour les réseaux de communication et de transport<ref>{{en}} {{lien web|url=http://news.yahoo.com/s/afp/20070814/wl_asia_afp/nkoreaweatherfloods|titre=Hundreds dead in N Korea flooding, S Korea to send aid"|site=[[Yahoo!|Yahoo! News]]</ref>. En [[2008]], l'[[administration américaine]] fournit à la Corée du Nord {{formatnum:500000}} tonnes de denrées alimentaires. Le Programme alimentaire mondial de l'ONU en distribue près de {{formatnum:400000}} tonnes, et les [[organisation non gouvernementale|ONG]] américaines près de {{formatnum:100000}} tonnes<ref>{{lien brisé|consulté le=26 mars 2013|url=http://usinfo.state.gov/xarchives/display.html?p=peacesec-french&y=2008&m=May&x=20080519154233dmslahrellek0.8170893|titre=''Les États-Unis expédient de l'aide à la Chine et à la Birmanie''}}, 19 mai 2008, Usinfo State</ref>. En [[2010]], un nouveau rapport d'[[Amnesty International]] affirme, sur la base de témoignages individuels, que des milliers de Nord-Coréens sont contraints de manger de l'herbe et des écorces d'arbre pour survivre<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.amnesty.org/fr/news-and-updates/starving-north-koreans-forced-survive-diet-grass-and-tree-bark-2010-07-14|titre=Les Nord-Coréens contraints de manger de l'herbe et de l'écorce d'arbre pour survivre|site=Amnesty International|date=14 juillet 2007|consulté le=14 juillet 2007}}</ref>. Début [[2011]], la Corée du Nord lance un nouvel appel à l'aide alimentaire internationale<ref> {{en}} [http://www.guardian.co.uk/world/2011/feb/10/north-korea-appeals-foreign-food-aid North Korea appeals foreign food aid] - The Guardian</ref>.

En 2007, l'ONU évalue à environ un cinquième de ses besoins le déficit alimentaire de la Corée du Nord et, parmi les aides étrangères, la Corée du Sud doit livrer {{unité|400000|tonnes}} de riz en six mois<ref>[http://www.cyberpresse.ca/article/20070812/CPMONDE/70812030/5278/CPMONDE ''La Corée du Nord peine à produire sa nourriture'', 12 août 2007, AFP]</ref>. La situation pourrait être aggravée par les inondations d'août 2007 qui ont entraîné d'« énormes dégâts humains et matériels » selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA : plusieurs centaines de personnes seraient mortes ou disparues et des dizaines de milliers de familles seraient sans abri, les dégâts étant également très importants pour les réseaux de communication et de transport<ref>{{en}} [http://news.yahoo.com/s/afp/20070814/wl_asia_afp/nkoreaweatherfloods "Hundreds dead in N Korea flooding, S Korea to send aid", dépêche de l'agence France-presse sur le site yahoo ! news]</ref>.

En [[2008]], l'[[administration américaine]] fournit à la Corée du Nord {{formatnum:500000}} tonnes de denrées alimentaires. Le Programme alimentaire mondial de l'ONU en distribue près de {{formatnum:400000}} tonnes, et les [[organisation non gouvernementale|ONG]] américaines près de {{formatnum:100000}} tonnes<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://usinfo.state.gov/xarchives/display.html?p=peacesec-french&y=2008&m=May&x=20080519154233dmslahrellek0.8170893|titre=''Les États-Unis expédient de l'aide à la Chine et à la Birmanie''}}, 19 mai 2008, Usinfo State</ref>. En [[2010]], un nouveau rapport d'[[Amnesty International]] affirme, sur la base de témoignages individuels, que des milliers de Nord-Coréens sont contraints de manger de l'herbe et des écorces d'arbre pour survivre<ref>[http://www.amnesty.org/fr/news-and-updates/starving-north-koreans-forced-survive-diet-grass-and-tree-bark-2010-07-14]. Les Nord-Coréens contraints de manger de l'herbe et de l'écorce d'arbre pour survivre, Amnesty International, </ref>. Début [[2011]], la Corée du Nord lance un nouvel appel à l'aide alimentaire internationale<ref> {{en}} [http://www.guardian.co.uk/world/2011/feb/10/north-korea-appeals-foreign-food-aid North Korea appeals foreign food aid] - The Guardian</ref>.


=== Transports ===
=== Transports ===
{{Article détaillé|Transport en Corée du Nord}}
{{Article détaillé|Transport en Corée du Nord}}
[[Fichier:Dai Hong Dan.jpg|vignette|Cargo nord-coréen au large des côtes somaliennes.]]


En raison de la pénurie de [[pétrole]] qui limite la circulation automobile et le [[transport routier]], ceux-ci ne représentent que 12 % du transport de [[Transport de marchandises|fret]]<ref name="loc_country_profil" />. En [[1999]] on estime qu'il existe {{formatnum:31200}} kilomètres de routes, dont seulement {{formatnum:1997}} kilomètres sont pavés (6,4 %)<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/kn.html#Trans|titre=''Cia World Factbook - Korea, North - Transportation''}}</ref>. Le nombre de véhicules est estimé à {{formatnum:264000}} en [[1990]], principalement utilisés par l'armée<ref name="loc_country_profil" />. Des agents de circulation sont présents dans la capitale à certains carrefours, organisant une circulation automobile quasi-inexistante<ref name="enquêtes_exclusives">Magazine télévisé [[Enquêtes exclusives]] du {{date|21|janvier|2007}} sur [[M6 (chaîne de télévision)|M6]]</ref>. Le [[chemin de fer]] compte {{unité|5,214|km}} de voies en [[2005]], dont la majeure partie ({{unité|3,500|km}}) est électrifiée. Il représente le principal mode de transport en acheminant 86 % du fret et 80 % des personnes circulant dans le pays<ref name="loc_country_profil" />. Le [[réseau ferroviaire]] est relié à l'étranger avec la Chine et le [[transsibérien]]. D'après certains analystes, la connexion de ce réseau avec celui de la Corée du Sud pourrait entraîner de grands changements [[géopolitique]]s<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://infocrise.org/spip.php?article29|titre=''La Corée du Nord sur « l'Axe du Mal » : les vraies raisons sont économiques (article original sur infocrise.org, 2002)''}}</ref>.
En raison de la pénurie de [[pétrole]] qui limite la circulation automobile et le [[transport routier]], ceux-ci ne représentent que 12 % du transport de [[Transport de marchandises|fret]]<ref name="loc_country_profil" />.

En [[1999]] on estime qu'il existe {{formatnum:31200}} kilomètres de routes, dont seulement {{formatnum:1997}} kilomètres sont pavés (6,4 %)<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/kn.html#Trans|titre=''Cia World Factbook - Korea, North - Transportation''}}</ref>. Le nombre de véhicules est estimé à {{formatnum:264000}} en [[1990]], principalement utilisés par l'armée<ref name="loc_country_profil" />. Des agents de circulation sont présents dans la capitale à certains carrefours, organisant une circulation automobile quasi-inexistante<ref name="enquêtes_exclusives">Magazine télévisé [[Enquêtes exclusives]] du {{date|21|janvier|2007}} sur [[M6 (chaîne de télévision)|M6]]</ref>.

Le [[chemin de fer]] compte {{unité|5,214|km}} de voies en [[2005]], dont la majeure partie ({{unité|3,500|km}}) est électrifiée. Il représente le principal mode de transport en acheminant 86 % du fret et 80 % des personnes circulant dans le pays<ref name="loc_country_profil" />. Le [[réseau ferroviaire]] est relié à l'étranger avec la Chine et le [[transsibérien]]. D'après certains analystes, la connexion de ce réseau avec celui de la Corée du Sud pourrait entraîner de grands changements [[géopolitique]]s<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-03-26|url=http://infocrise.org/spip.php?article29|titre=''La Corée du Nord sur « l'Axe du Mal » : les vraies raisons sont économiques (article original sur infocrise.org, 2002)''}}</ref>.

Il existe 77 [[aéroport]]s en [[2006]], dont un seul aéroport international, [[aéroport international de Sunan|celui de Pyongyang]], ayant pour destination principale [[Pékin]]. En excluant l'utilisation militaire, ce mode de transport reste marginal<ref name="loc_country_profil" />. Il existe une compagnie nationale, [[Air Koryo]], interdite de vol dans l'Union européenne<ref>[http://www.rfi.fr/actufr/articles/075/article_42651.asp Transport aérien : 95 compagnies interdites dans l'UE] - RFI</ref>.


Le [[transport fluvial]] a un rôle limité dans la mesure où seuls deux fleuves sont praticables par des bateaux importants, le [[Yalu]] et le [[Taedong]]. Il représente 2 % du transport de marchandises<ref name="loc_country_profil" />.
Il existe 77 [[aéroport]]s en [[2006]], dont un seul aéroport international, [[aéroport international de Sunan|celui de Pyongyang]], ayant pour destination principale [[Pékin]]. En excluant l'utilisation militaire, ce mode de transport reste marginal<ref name="loc_country_profil" />. Il existe une compagnie nationale, [[Air Koryo]], interdite de vol dans l'Union européenne<ref>[http://www.rfi.fr/actufr/articles/075/article_42651.asp Transport aérien : 95 compagnies interdites dans l'UE] - RFI</ref>. Le [[transport fluvial]] a un rôle limité dans la mesure où seuls deux fleuves sont praticables par des bateaux importants, le [[Yalu]] et le [[Taedong]]. Il représente 2 % du transport de marchandises<ref name="loc_country_profil" />.


=== Tourisme ===
=== Tourisme ===
{{Article détaillé|Tourisme en Corée du Nord}}
{{Article détaillé|Tourisme en Corée du Nord}}
La Corée du Nord est membre de l'[[Organisation mondiale du tourisme]] depuis 1987. Très encadré par l'État, le [[tourisme]] en Corée du Nord ne se fait que via la Direction nationale du tourisme. Il est impossible de visiter le pays individuellement. Le tourisme s'y fait en groupes guidés par des membres du parti. En 1999, on compte {{unité|60|hôtels}} pour un total de {{unité|7500|lits}} exclusivement réservés aux touristes. En 1998, dernière année où des chiffres sont disponibles, {{unité|130000|personnes}} avaient visité le pays<ref name="loc_country_profil" />.


Au niveau national, les objets et les bâtiments possédant une valeur historique et artistique exceptionnelle ont été regroupés dans la liste des [[Trésors nationaux de Corée du Nord|trésors nationaux]]. Le site touristique le plus mis en avant par le gouvernement est celui des [[Kumgangsan|monts Kumgang]], au nord-est de la frontière sud-coréenne.
La Corée du Nord est membre de l'[[Organisation mondiale du tourisme]] depuis 1987. Très encadré par l'État, le [[tourisme]] en Corée du Nord ne se fait que via la Direction nationale du tourisme. Il est impossible de visiter le pays individuellement. Le tourisme s'y fait en groupes guidés par des membres du parti. En 1999, on compte {{unité|60|hôtels}} pour un total de {{unité|7500|lits}} exclusivement réservés aux touristes. En 1998, dernière année où des chiffres sont disponibles, {{unité|130000|personnes}} avaient visité le pays<ref name="loc_country_profil" />. Au niveau national, les objets et les bâtiments possédant une valeur historique et artistique exceptionnelle ont été regroupés dans la liste des [[Trésors nationaux de Corée du Nord|trésors nationaux]]. Le site touristique le plus mis en avant par le gouvernement est celui des [[Kumgangsan|monts Kumgang]], au nord-est de la frontière sud-coréenne. La principale compagnie aérienne desservant Pyongyang est la compagnie nationale nord-coréenne [[Air Koryo]]. Des lignes régulières relient Pyongyang à [[Pékin]], [[Shenyang]] et [[Macao]] en [[République populaire de Chine|Chine]], [[Vladivostok]] et [[Khabarovsk]] en [[Russie]], ainsi que [[Bangkok]] en [[Thaïlande]].

La principale compagnie aérienne desservant Pyongyang est la compagnie nationale nord-coréenne [[Air Koryo]]. Des lignes régulières relient Pyongyang à [[Pékin]], [[Shenyang]] et [[Macao]] en [[République populaire de Chine|Chine]], [[Vladivostok]] et [[Khabarovsk]] en [[Russie]], ainsi que [[Bangkok]] en [[Thaïlande]].


== Culture ==
== Culture ==
{{Article détaillé|Culture en Corée du Nord|cuisine coréenne|architecture coréenne}}
{{Article détaillé|Culture en Corée du Nord|cuisine coréenne|architecture coréenne}}
{{Article connexe|Céramique coréenne|peinture coréenne|danse coréenne|littérature coréenne|musique coréenne}}
{{Article connexe|Céramique coréenne|peinture coréenne|danse coréenne|littérature coréenne|musique coréenne}}


Comme en [[Corée du Sud]], la société est marquée par l'héritage du [[confucianisme]] (lequel implique le respect des parents, des aînés et des professeurs), mais aussi par une culture socialiste. Chaleureux et accueillants, les Coréens sont socialement conservateurs dans le domaine des mœurs<ref>Selon le "Lonely Planet" sur la Corée et Robert Willoughby, ''The Bradt Travel Guide. North Korea''.</ref>.
Comme en [[Corée du Sud]], la société est marquée par l'héritage du [[confucianisme]] (lequel implique le respect des parents, des aînés et des professeurs), mais aussi par une culture socialiste. Chaleureux et accueillants, les Coréens sont socialement conservateurs dans le domaine des mœurs<ref>Selon le "Lonely Planet" sur la Corée et Robert Willoughby, ''The Bradt Travel Guide. North Korea''.</ref>. À la différence des pays capitalistes, les différents statuts sociaux de la société nord-coréenne fortement hiérarchisée s'expriment moins dans les différences de [[salaire]]s que dans l'attribution par l'État des biens de base (logement, nourriture, vêtements, biens de consommation). La [[libéralisation]] des prix et des salaires depuis 2002 tend toutefois à remettre en cause l'organisation sociale traditionnelle.


La mise en place d'un régime de [[démocratie populaire]] après 1945 a renversé les rapports sociaux, plaçant l'ancienne aristocratie [[yangban]] et les collaborateurs japonais en bas de l'échelle sociale, tandis que les ouvriers et les anciens résistants étaient promus. Dans un contexte où les liens familiaux et professionnels constituent des réseaux de sociabilité essentiels, la division de la Corée a été douloureusement ressentie comme une sanction imposée à un pays qui ne faisait pas partie des États vaincus, à la différence de l'[[Allemagne]]. La [[guerre de Corée]] a aussi affecté de nombreuses familles coréennes. La [[réunification de la Corée]] constitue un objectif majeur pour tous les Coréens qui forment un [[peuple]] très homogène.
À la différence des pays capitalistes, les différents statuts sociaux de la société nord-coréenne fortement hiérarchisée s'expriment moins dans les différences de [[salaire]]s que dans l'attribution par l'État des biens de base (logement, nourriture, vêtements, biens de consommation). La [[libéralisation]] des prix et des salaires depuis 2002 tend toutefois à remettre en cause l'organisation sociale traditionnelle.

La mise en place d'un régime de [[démocratie populaire]] après 1945 a renversé les rapports sociaux, plaçant l'ancienne aristocratie [[yangban]] et les collaborateurs japonais en bas de l'échelle sociale, tandis que les ouvriers et les anciens résistants étaient promus.

Dans un contexte où les liens familiaux et professionnels constituent des réseaux de sociabilité essentiels, la division de la Corée a été douloureusement ressentie comme une sanction imposée à un pays qui ne faisait pas partie des États vaincus, à la différence de l'[[Allemagne]]. La [[guerre de Corée]] a aussi affecté de nombreuses familles coréennes. La [[réunification de la Corée]] constitue un objectif majeur pour tous les Coréens qui forment un [[peuple]] très homogène.


=== Activités culturelles ===
=== Activités culturelles ===
Toutes les activités culturelles sont sous le contrôle de l'État. Nombre de livres, poèmes, chansons ou encore films sont empreints d'un très fort [[nationalisme]], d'une vision vantant la supériorité du {{citation|socialisme nord-coréen sur la "corruption bourgeoise et impérialiste"}}<ref>[http://www.rsf.org/article.php3?id_article=20657 ''Corée du Nord - Rapport annuel 2007''], de [[Reporters sans frontières]]</ref> et d'un important [[culte de la personnalité]] de [[Kim Il-sung]] et de son fils [[Kim Jong-il]]. L'information est sous le contrôle de l'État via l'unique [[agence de presse]] du pays et la télévision nationale<ref name="loc_country_profil" />.

Toutes les activités culturelles sont sous le contrôle de l'État. Nombre de livres, poèmes, chansons ou encore films sont empreints d'un très fort [[nationalisme]], d'une vision vantant la supériorité du {{citation|socialisme nord-coréen sur la "corruption bourgeoise et impérialiste"}}<ref>[http://www.rsf.org/article.php3?id_article=20657 ''Corée du Nord - Rapport annuel 2007''], de [[Reporters sans frontières]]</ref> et d'un important [[culte de la personnalité]] de [[Kim Il-sung]] et de son fils [[Kim Jong-il]].

L'information est sous le contrôle de l'État via l'unique [[agence de presse]] du pays et la télévision nationale<ref name="loc_country_profil" />.


==== Cinéma ====
==== Cinéma ====
{{Article détaillé|Cinéma nord-coréen}}
{{Article détaillé|Cinéma nord-coréen}}


La place du secteur cinématographique est considérée comme très importante, puisque la production est placée directement sous l'autorité de [[Kim Jong-il]] à partir de [[1966]]-[[1967]]. D'après sa biographie officielle, [[Kim Jong-il]], qui intègre le Comité central du [[Parti du travail de Corée]] en [[1964]], s'intéresse « dès les premiers temps de son activité […] à la littérature et aux arts » et « fait d'abord concentrer les forces sur l'art cinématographique »<ref>''Kim Jong-il, biographie sommaire'', Éditions en langues étrangères, Pyongyang, RPDC, 1998, p.32</ref>.
La place du secteur cinématographique est considérée comme très importante, puisque la production est placée directement sous l'autorité de [[Kim Jong-il]] à partir de [[1966]]-[[1967]]. D'après sa biographie officielle, [[Kim Jong-il]], qui intègre le Comité central du [[Parti du travail de Corée]] en [[1964]], s'intéresse « dès les premiers temps de son activité […] à la littérature et aux arts » et « fait d'abord concentrer les forces sur l'art cinématographique »<ref>''Kim Jong-il, biographie sommaire'', Éditions en langues étrangères, Pyongyang, RPDC, 1998, p.32</ref>. En 1978, la Corée du Nord enlève un réalisateur sud-coréen, [[Shin Sang-ok]], pour filmer des spots de [[propagande]] à la gloire du pays. Peu à peu, il gagnera la confiance des dirigeants qui le laisseront voyager en 1986 à Vienne, où il réussira finalement à gagner refuge après une captivité forcée de plusieurs années<ref>{{Article |langue=en
|url= http://www.guardian.co.uk/film/2003/apr/04/artsfeatures1|titre= The producer from hell|nom1= Gorenfeldin |prénom1= John|lien périodique= The Guardian|périodique= The Guardian|jour= 4 |mois= avril |année= 2003|consulté le= 20 janvier 2010}}</ref>.


Selon [[Antoine Coppola]]<ref>Antoine Coppola, ''Le Cinéma asiatique'', coll. ''L'Harmattan'', 2004, pp. 82-95</ref>, le cinéma nord-coréen est fondé sur le [[réalisme socialiste soviétique]]. Compte tenu des actuelles difficultés économiques de la République populaire démocratique de Corée, la production de films par la Corée du Nord a diminué d'une cinquantaine de longs métrages, à la fin des années 1980, à seulement deux films en 2006 : ''[[Pyongyang Nalpharam]]'' de [[Phyo Kwang]] et [[Maeng Cheol-min]] et ''[[Le Journal d'une écolière]]'', de [[Jang In-hak]]. En 2007, le budget prévisionnel pour la production cinématographique s'élève à 3 millions de dollars, correspondant à la production de 5 à 7 longs métrages. Depuis 1987, le [[Festival international du film de Pyongyang]] est organisé dans la capitale nord-coréenne<ref>Jérémy Segay, « Le festival de Pyongyang entrebâille la porte. La découverte des deux films nord-coréens », in ''Cahiers du cinéma'', décembre 2006, pp. 48-51.</ref>.
En 1978, la Corée du Nord enlève un réalisateur sud-coréen, [[Shin Sang-ok]], pour filmer des spots de [[propagande]] à la gloire du pays. Peu à peu, il gagnera la confiance des dirigeants qui le laisseront voyager en 1986 à Vienne, où il réussira finalement à gagner refuge après une captivité forcée de plusieurs années<ref>{{Article |langue=en
|url= http://www.guardian.co.uk/film/2003/apr/04/artsfeatures1
|titre= The producer from hell
|nom1= Gorenfeldin |prénom1= John
|lien périodique= The Guardian
|périodique= The Guardian
|jour= 4 |mois= avril |année= 2003
|consulté le= 20 janvier 2010}}</ref>.

Selon [[Antoine Coppola]]<ref>Antoine Coppola, ''Le Cinéma asiatique'', coll. ''L'Harmattan'', 2004, pp. 82-95</ref>, le cinéma nord-coréen est fondé sur le [[réalisme socialiste soviétique]].

Compte tenu des actuelles difficultés économiques de la République populaire démocratique de Corée, la production de films par la Corée du Nord a diminué d'une cinquantaine de longs métrages, à la fin des années 1980, à seulement deux films en 2006 : ''[[Pyongyang Nalpharam]]'' de [[Phyo Kwang]] et [[Maeng Cheol-min]] et ''[[Le Journal d'une écolière]]'', de [[Jang In-hak]]. En 2007, le budget prévisionnel pour la production cinématographique s'élève à 3 millions de dollars, correspondant à la production de 5 à 7 longs métrages. Depuis 1987, le [[Festival international du film de Pyongyang]] est organisé dans la capitale nord-coréenne<ref>Jérémy Segay, « Le festival de Pyongyang entrebâille la porte. La découverte des deux films nord-coréens », in ''Cahiers du cinéma'', décembre 2006, pp. 48-51.</ref>.


==== Littérature ====
==== Littérature ====
Ligne 510 : Ligne 294 :
[[O Chang-hwan]], [[Chong Chi-yong]], [[Kim Ki-rim]], [[Kim Tong-hwan]] et [[Hong Myong-hi]] font partie des écrivains de la génération de l'[[entre-deux-guerres]] qui ont rejoint la Corée du Nord. Parmi eux, [[Han So-rya]] a présidé la Fédération des arts et de la littérature de Corée du Nord<ref>Patrick Maurus, ''Histoire de la littérature coréenne'', éditions Ellipse, 2005.</ref>. L'arrivée au pouvoir de Kim Jong-il, en 1994, a conduit à mettre davantage l'accent sur les thèmes de la vie quotidienne<ref>[http://www.amitiefrancecoree.org/article-visages-de-la-coree-par-l-aafc-ile-de-france-affluence-au-vernissage-et-a-la-premiere-conference-42961845.html Compte rendu d'une conférence du professeur Patrick Maurus, sur le thème « Littérature et division : la Corée et ses héros défigurés », sur le site de l'Association d'amitié franco-coréenne]</ref>.
[[O Chang-hwan]], [[Chong Chi-yong]], [[Kim Ki-rim]], [[Kim Tong-hwan]] et [[Hong Myong-hi]] font partie des écrivains de la génération de l'[[entre-deux-guerres]] qui ont rejoint la Corée du Nord. Parmi eux, [[Han So-rya]] a présidé la Fédération des arts et de la littérature de Corée du Nord<ref>Patrick Maurus, ''Histoire de la littérature coréenne'', éditions Ellipse, 2005.</ref>. L'arrivée au pouvoir de Kim Jong-il, en 1994, a conduit à mettre davantage l'accent sur les thèmes de la vie quotidienne<ref>[http://www.amitiefrancecoree.org/article-visages-de-la-coree-par-l-aafc-ile-de-france-affluence-au-vernissage-et-a-la-premiere-conference-42961845.html Compte rendu d'une conférence du professeur Patrick Maurus, sur le thème « Littérature et division : la Corée et ses héros défigurés », sur le site de l'Association d'amitié franco-coréenne]</ref>.


[[Hong Myong-hi]], grand-père de [[Hong Sok-jung]], est devenu vice-premier ministre de la République populaire démocratique de Corée, après avoir embrassé la carrière d'écrivain pour protester contre l'interdiction de la [[langue coréenne]] par les Japonais pendant l'occupation de la Corée<ref>Philippe Pons, « La voix de la réconciliation coréenne », in ''Le Monde des livres'', vendredi 21 octobre 2005</ref>.
[[Hong Myong-hi]], grand-père de [[Hong Sok-jung]], est devenu vice-premier ministre de la République populaire démocratique de Corée, après avoir embrassé la carrière d'écrivain pour protester contre l'interdiction de la [[langue coréenne]] par les Japonais pendant l'occupation de la Corée<ref>Philippe Pons, « La voix de la réconciliation coréenne », in ''Le Monde des livres'', vendredi 21 octobre 2005</ref>. [[Choi Myung-ik]], représentant du courant moderniste des [[années 1930]], a également été publié en [[Corée du Sud]]<ref>[http://www.korea-is-one.org/spip.php?article=2447 Présentation du roman historique ''Le grand prêtre boudddhiste Sosan'']</ref>.

[[Choi Myung-ik]], représentant du courant moderniste des [[années 1930]], a également été publié en [[Corée du Sud]]<ref>[http://www.korea-is-one.org/spip.php?article=2447 Présentation du roman historique ''Le grand prêtre boudddhiste Sosan'']</ref>.


=== Éducation ===
=== Éducation ===
{{Article détaillé|Système éducatif nord-coréen}}
{{Article détaillé|Système éducatif nord-coréen}}
Le [[système éducatif]] nord-coréen est fortement centralisé et sous le contrôle de l'État. L'enseignement est gratuit et obligatoire en Corée du Nord pendant onze années, de 6 à 17 ans, et est sanctionné par l'obtention d'un diplôme de fin d'[[Enseignement secondaire|études secondaires]]. Selon les données officielles et le ''World Factbook'' de la CIA, le taux d'[[alphabétisation]] est de 99 %<ref>{{en}} [https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/kn.html ''CIA World Factbook - North Korea - People'']</ref>.


Les matières de base de l'enseignement sont le coréen, les mathématiques, le sport, le dessin, la musique, les sciences, ainsi que l'étude des idées du [[juche]], la pensée de Kim Il-sung, fortement valorisée.
Le [[système éducatif]] nord-coréen est fortement centralisé et sous le contrôle de l'État. L'enseignement est gratuit et obligatoire en Corée du Nord pendant onze années, de 6 à 17 ans, et est sanctionné par l'obtention d'un diplôme de fin d'[[Enseignement secondaire|études secondaires]]. Selon les données officielles et le ''World Factbook'' de la CIA, le taux d'[[alphabétisation]] est de 99 %<ref>{{en}} [https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/kn.html ''CIA World Factbook - North Korea - People'']</ref>. Les matières de base de l'enseignement sont le coréen, les mathématiques, le sport, le dessin, la musique, les sciences, ainsi que l'étude des idées du [[juche]], la pensée de Kim Il-sung, fortement valorisée.


=== Sport ===
=== Sport ===
{{Article détaillé|Sport en Corée du Nord}}
{{Article détaillé|Sport en Corée du Nord}}


La Corée du Nord dispose de sa propre [[Jeux olympiques|équipe olympique]] depuis [[1957]]. En [[Jeux olympiques d'été de 2000|2000]] et [[Jeux olympiques d'été de 2004|2004]], les sportifs des deux Corées défilaient ensemble, ce qui ne fut pas le cas en [[Jeux olympiques d'été de 2008|2008 à Pékin]], malgré les efforts du [[Comité international olympique|CIO]].
La Corée du Nord dispose de sa propre [[Jeux olympiques|équipe olympique]] depuis [[1957]]. En [[Jeux olympiques d'été de 2000|2000]] et [[Jeux olympiques d'été de 2004|2004]], les sportifs des deux Corées défilaient ensemble, ce qui ne fut pas le cas en [[Jeux olympiques d'été de 2008|2008 à Pékin]], malgré les efforts du [[Comité international olympique|CIO]]. La Corée du Nord a remporté de [[1957]] à [[2006]] 8 médailles d'[[or]], 12 d'[[argent]] et 30 en [[bronze]] aux différents [[Jeux olympiques]]. La victoire de la Corée du Nord sur l'Italie lors de la [[coupe du monde de football de 1966]] a fait l'objet d'un film de [[Daniel Gordon]] intitulé ''The Game of Their Lives'' (''[[Le Match de leur vie (film, 2002)|Le Match de leurs vies]]''). Pour la première fois, une nation asiatique se qualifiait pour les quarts de finale d'une coupe du monde de football. Dans un pays où ce sport est très populaire, le [[stade du Premier-Mai]] à Pyongyang compte {{formatnum:150000}} places, ce qui en fait à l'heure actuelle le plus grand stade au monde<ref>{{en}} [http://www.worldstadiums.com/stadium_menu/architecture/stadium_design/pyongyang_may_day.shtml ''Rungrado May Day Stadium''] sur worldstadiums.com.</ref>.

La Corée du Nord a remporté de [[1957]] à [[2006]] 8 médailles d'[[or]], 12 d'[[argent]] et 30 en [[bronze]] aux différents [[Jeux olympiques]].

La victoire de la Corée du Nord sur l'Italie lors de la [[coupe du monde de football de 1966]] a fait l'objet d'un film de [[Daniel Gordon]] intitulé ''The Game of Their Lives'' (''[[Le Match de leur vie (film, 2002)|Le Match de leurs vies]]''). Pour la première fois, une nation asiatique se qualifiait pour les quarts de finale d'une coupe du monde de football. Dans un pays où ce sport est très populaire, le [[stade du Premier-Mai]] à Pyongyang compte {{formatnum:150000}} places, ce qui en fait à l'heure actuelle le plus grand stade au monde<ref>{{en}} [http://www.worldstadiums.com/stadium_menu/architecture/stadium_design/pyongyang_may_day.shtml ''Rungrado May Day Stadium''] sur worldstadiums.com.</ref>.

Le [[taekwondo]], [[art martial]] coréen, est pratiqué tant en [[Corée du Sud]] qu'en Corée du Nord, où le maître [[Yoon Byung-in]] a assuré sa diffusion<ref>Voir notamment l'article [http://www.kcckp.net/fr/periodic/todaykorea/index.php?contents+2466+2007-01+92+32 « Pyongyang, berceau de l'art martial orthodoxe national »] et la [http://www.kcckp.net/fr/book/reading.php?10+6 présentation du Palais du taekwondo] sur le site officiel nord-coréen [[Naenara]].</ref>.

{{refnec|Le [[Marathon (sport)|marathon]] est la passion nationale.}}


Le 17 juin 2009, l'équipe de football de la Corée du Nord se qualifie pour la phase finale de la [[coupe du monde de football de 2010|coupe du monde 2010]] en Afrique du Sud, et crée la surprise en tenant hardiment tête à l'équipe de football du [[équipe du Brésil de football|Brésil]], trop confiante, en réduisant l'écart dans les dernières minutes du temps réglementaire, s'inclinant ainsi sur un score de 2-1. Le match suivant, contre le Portugal, est une écrasante défaite pour la Corée du Nord (7-0). Le dernier match contre la Côte d'Ivoire, qui ne pouvait de toute façon pas empêcher l'élimination de la Corée du Nord, se solde par une ultime défaite (3-0)<ref>Mustapha Sandid, [http://sports.orange.fr/infos/football/201031/kim-dans-les-mailles-du-filet_283853.html Kim dans les mailles du filet], sur le site ''Orangesport'', 4-8-2010.</ref>.
Le [[taekwondo]], [[art martial]] coréen, est pratiqué tant en [[Corée du Sud]] qu'en Corée du Nord, où le maître [[Yoon Byung-in]] a assuré sa diffusion<ref>Voir notamment l'article [http://www.kcckp.net/fr/periodic/todaykorea/index.php?contents+2466+2007-01+92+32 « Pyongyang, berceau de l'art martial orthodoxe national »] et la [http://www.kcckp.net/fr/book/reading.php?10+6 présentation du Palais du taekwondo] sur le site officiel nord-coréen [[Naenara]].</ref>. {{refnec|Le [[Marathon (sport)|marathon]] est la passion nationale.}} Le 17 juin 2009, l'équipe de football de la Corée du Nord se qualifie pour la phase finale de la [[coupe du monde de football de 2010|coupe du monde 2010]] en Afrique du Sud, et crée la surprise en tenant hardiment tête à l'équipe de football du [[équipe du Brésil de football|Brésil]], trop confiante, en réduisant l'écart dans les dernières minutes du temps réglementaire, s'inclinant ainsi sur un score de 2-1. Le match suivant, contre le Portugal, est une écrasante défaite pour la Corée du Nord (7-0). Le dernier match contre la Côte d'Ivoire, qui ne pouvait de toute façon pas empêcher l'élimination de la Corée du Nord, se solde par une ultime défaite (3-0)<ref>Mustapha Sandid, [http://sports.orange.fr/infos/football/201031/kim-dans-les-mailles-du-filet_283853.html Kim dans les mailles du filet], sur le site ''Orangesport'', 4-8-2010.</ref>.


== Codes ==
== Codes ==
Ligne 547 : Ligne 320 :


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
{{Références|colonnes=3}}


== Annexes ==
== Annexes ==
Ligne 557 : Ligne 330 :
|wikt=Corée du Nord
|wikt=Corée du Nord
}}
}}

=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
Les éditions en langues étrangères de Pyongyang éditent, notamment en français, des ouvrages officiels sur la Corée du Nord dont ''Panorama de la Corée'', éditions en langues étrangères, Pyongyang, 1982.
; Sources officielles nord-coréennes
Les éditions en langues étrangères de Pyongyang éditent, notamment en français, des ouvrages officiels sur la Corée du Nord dont :


Le lecteur peut également se reporter notamment au site du [http://www.unikorea.go.kr/index.jsp/ Ministère de la réunification de Corée du Sud] (en anglais), ainsi qu'à un guide de voyage exclusivement consacré à la Corée du Nord, également en anglais : Willoughby R., ''North Korea. The Bradt Travel Guide'', Bradt Travel Guides LTF, Royaume-Uni, 2003. En outre, un court métrage britannique, ''A State of Mind'' (''[[Les Demoiselles de Pyongyang]]''), décrit la vie quotidienne en Corée du Nord en suivant la préparation de deux fillettes gymnastes pour un spectacle de gymnastique qui s'est tenu à [[Pyongyang]] en 2003 (source : [http://www.korea-is-one.org/spip.php?article961 ''International Herald Tribune'']). Une étude d'un universitaire australien marxiste, professeur honoraire à la ''Research School of Pacific and Asian Studies'' de l'université nationale d'Australie, et par ailleurs coordinateur de ''Japan Focus'' : [[Gavan Mc Cormack]], « Target North Korea : Pushing North Korea to the Brink of Nuclear Catastrophe », Nation Books, 2004. Voir par ailleurs l'[http://www.korea-is-one.org/spip.php?article2474 article du même auteur publié par ''Japan Focus''].
* ''Panorama de la Corée'', éditions en langues étrangères, Pyongyang, 1982.


Une étude sud-coréenne : Sung Chul Yang, ''The North and South Korean Political Systems: A Comparative Analysis'', 1999, Elizabeth, NJ : Hollym. {{ISBN|978-1-56591-105-5}}. L'analyse d'un professeur de droit international à l'université de Nice Sophia-Antipolis : Robert Charvin, ''Comment peut-on être Coréen (du Nord)?'', Éditions du Losange, 2006. {{ISBN|978-2-84295-124-5}}. Voir une présentation de l'ouvrage à l'[http://www.korea-is-one.org/spip.php?article2787 adresse suivante]. Une étude d'un Français d'origine coréenne : Cheong Seong Chang, ''Idéologie et système en Corée du Nord, de Kim il-sông à Kim Chông-il'', L'Harmattan, Paris, 1997.
; Autres sources
Le lecteur pourra se reporter notamment au site du [http://www.unikorea.go.kr/index.jsp/ Ministère de la réunification de Corée du Sud] (en anglais), ainsi qu'à un guide de voyage exclusivement consacré à la Corée du Nord, également en anglais :

* Willoughby R., ''North Korea. The Bradt Travel Guide'', Bradt Travel Guides LTF, Royaume-Uni, 2003.

En outre, un court métrage britannique, ''A State of Mind'' (''[[Les Demoiselles de Pyongyang]]''), décrit la vie quotidienne en Corée du Nord en suivant la préparation de deux fillettes gymnastes pour un spectacle de gymnastique qui s'est tenu à [[Pyongyang]] en 2003 (source : ''International Herald Tribune'' [http://www.korea-is-one.org/spip.php?article961]).

Une étude d'un universitaire australien marxiste, professeur honoraire à la ''Research School of Pacific and Asian Studies'' de l'université nationale d'Australie, et par ailleurs coordinateur de ''Japan Focus'' :

* [[Gavan Mc Cormack]], « Target North Korea : Pushing North Korea to the Brink of Nuclear Catastrophe », Nation Books, 2004. Voir par ailleurs l'article du même auteur publié par ''Japan Focus'' : [http://www.korea-is-one.org/spip.php?article2474].

Une étude sud-coréenne :

* Sung Chul Yang, ''The North and South Korean Political Systems: A Comparative Analysis'', 1999, Elizabeth, NJ : Hollym. {{ISBN|978-1-56591-105-5}}

L'analyse d'un professeur de droit international à l'université de Nice Sophia-Antipolis :

* Robert Charvin, ''Comment peut-on être Coréen (du Nord)?'', Éditions du Losange, 2006. {{ISBN|978-2-84295-124-5}}. Voir une présentation de l'ouvrage à l'adresse suivante [http://www.korea-is-one.org/spip.php?article2787].

Une étude d'un Français d'origine coréenne :

* Cheong Seong Chang, ''Idéologie et système en Corée du Nord, de Kim il-sông à Kim Chông-il'', L'Harmattan, Paris, 1997.


Enfin, d'autres études ont été écrites par des auteurs militant ouvertement pour un changement de régime à Pyongyang :
Enfin, d'autres études ont été écrites par des auteurs militant ouvertement pour un changement de régime à Pyongyang :

* A. Destexhe, ''Corée du Nord. Voyage en dynastie totalitaire'', L'Harmattan. {{ISBN|978-2-7475-1323-4}}
* A. Destexhe, ''Corée du Nord. Voyage en dynastie totalitaire'', L'Harmattan. {{ISBN|978-2-7475-1323-4}}
* M. Breen, ''Kim Jong-il, Dictateur nord-coréen'', 2004, St Honoré Média, {{ISBN|978-2-9522228-0-8}}
* M. Breen, ''Kim Jong-il, Dictateur nord-coréen'', 2004, St Honoré Média, {{ISBN|978-2-9522228-0-8}}
Ligne 596 : Ligne 347 :
* P. Rigoulot, « Séoul-Pyongyang : Radioscopie d'un naufrage », dans ''Politique internationale'', {{numéro|94}}, hiver 2001-2002.
* P. Rigoulot, « Séoul-Pyongyang : Radioscopie d'un naufrage », dans ''Politique internationale'', {{numéro|94}}, hiver 2001-2002.


Le récit d'un séjour en Corée du Nord, principalement à [[Pyongyang]], a été fait sous forme de bande dessinée par un réalisateur de dessins animés québécois ayant travaillé quelques mois en Corée du Nord :
Le récit d'un séjour en Corée du Nord, principalement à [[Pyongyang]], a été fait sous forme de bande dessinée par un réalisateur de dessins animés québécois ayant travaillé quelques mois en Corée du Nord : [[Guy Delisle|G. Delisle]], ''Pyong Yang'', éd. [[L'Association]], 2002, {{ISBN|978-2-84414-113-2}} Autobiographie de son séjour en tant que superviseur d'animation en Corée du Nord (existe aussi en langue anglaise aux éditions [[Drawn and Quarterly]]) ; Ducruet, Cesar et Roussin, Stanislas (2007) L'archipel nord-coréen : transition économique et blocages territoriaux, Mappemonde, Vol. 87, http://mappemonde.mgm.fr/num15/articles/art07302.html

* [[Guy Delisle|G. Delisle]], ''Pyong Yang'', éd. [[L'Association]], 2002, {{ISBN|978-2-84414-113-2}} Autobiographie de son séjour en tant que superviseur d'animation en Corée du Nord (existe aussi en langue anglaise aux éditions [[Drawn and Quarterly]]).

* Ducruet, Cesar et Roussin, Stanislas (2007) L'archipel nord-coréen : transition économique et blocages territoriaux, Mappemonde, Vol. 87, http://mappemonde.mgm.fr/num15/articles/art07302.html
Analyse de fond des changements spatiaux récents en Corée du Nord sous l'angle regional, nombreuses cartes thématiques et animations cartographiques.
Analyse de fond des changements spatiaux récents en Corée du Nord sous l'angle regional, nombreuses cartes thématiques et animations cartographiques.


Livres de photographies : Christian Kracht, Eva Munz, Lukas Nikol, ''The Ministry Of Truth. Kim Jong Il's North Korea'', Feral House, 2007, {{ISBN|978-1-932595-27-7}}
; Livres de photographies
* Christian Kracht, Eva Munz, Lukas Nikol, ''The Ministry Of Truth. Kim Jong Il's North Korea'', Feral House, 2007, {{ISBN|978-1-932595-27-7}}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===

Version du 6 avril 2013 à 13:19

Modèle:Unicode coréen

République populaire démocratique de Corée

(ko) 조선민주주의인민공화국

Drapeau
Drapeau de la Corée du Nord
Blason
Armoiries de la Corée du Nord
Devise 강성대국
(Un pays puissant et prospère)
Hymne Chant patriotique
Description de l'image North Korea (orthographic projection).svg.
Administration
Forme de l'État République, État communiste, régime totalitaire à parti unique
Président du Comité de défense et Secrétaire général du Parti Kim Jong-un
président du Présidium de l'Assemblée suprême populaire de Corée du Nord Kim Yong-nam
Premier ministre Pak Pong-ju
Langues officielles Langue standard de la Corée du Nord et coréen
Capitale Pyongyang

39° 02′ N, 125° 45′ E

Géographie
Plus grande ville Pyongyang
Superficie totale 120 540 km2
(classé 97e)
Superficie en eau 0,1 %
Fuseau horaire UTC +9
Histoire
Indépendance du Japon
Date
Démographie
Gentilé Nord-Coréen
Population totale (2011) 24 457 492 hab.
(classé 48e)
Densité 203 hab./km2
Économie
Monnaie Won (₩n) (KPW)
Divers
Code ISO 3166-1 PRK, KP
Domaine Internet .kp
Indicatif téléphonique +850

La Corée du Nord — en coréen Puk Chosŏn, 북조선 (hangul), 北朝鮮 (hanja) —, officiellement la République populaire démocratique de Corée (en coréen Chosŏn Minjujuŭi Inmin Konghwaguk, 조선민주주의인민공화국 (hangul), 朝鮮民主主義人民共和國 (hanja)), est un État qui couvre la partie nord de la péninsule coréenne située en Asie orientale. La capitale du pays est Pyongyang.

Elle est limitrophe de la Chine (1 416 km de frontières communes) au nord et de la Russie au nord-est (19 km de frontières), ainsi que de la République de Corée au sud (238 km de frontières). Cette dernière frontière méridionale est bordée de part et d'autre sur 2 km d'épaisseur par la zone démilitarisée (DMZ), qui est en réalité très fortement militarisée, car surveillée au total par plus d'un million de soldats[1]. Le Japon, proche voisin maritime, est séparé de la Corée du Nord par la mer du Japon.

La Corée du Nord est un État à parti unique avec un « Front uni » mené par le Parti du travail de Corée (KWP). Le gouvernement du pays suit l'idéologie officielle d'autonomie du Juche développée par le président Kim Il-sung. Après sa mort en 1994, Kim Jong-Il, son fils, lui a succédé à la tête de l’État mais non en tant que Président de la République, cette fonction étant restée « éternellement » rattachée à la personne de Kim Il-sung[2],[3]. Après la dislocation de l'URSS et une série de catastrophes naturelles, la Corée du Nord a subi une famine faisant de 900 000 à deux millions de morts[4],[5]. Kim Jong-Il adopte alors la politique du Songun ou « l'armée d'abord » afin de renforcer le pays et le gouvernement.

Ce régime communiste est souvent qualifié de totalitaire ; le terme de stalinien est aussi utilisé en Occident pour le désigner[6],[7],[8],[9],[10],[11],[12] ; il mobilise un culte de la personnalité autour de Kim Il Sung et ses descendants, et a l'un des plus bas niveau des droits de l'homme au monde[13]. Le gouvernement nord-coréen réfute ces considérations[14]. Après la mort de Kim Jong-il en 2011, son fils cadet Kim Jong-un est proclamé nouveau chef du parti et de l'armée ; il n'a pas encore pris officiellement les fonctions de secrétaire général du Parti du travail de Corée et de président du Comité de la défense nationale occupés précédemment par son père[15].

La Corée du Nord est le pays le plus militarisé au monde en ce qui concerne la proportion de la population engagée dans les forces armées[16],[17] avec un total de 9 495 000 hommes d'active, de réserve et paramilitaires. Le pays développe un programme nucléaire, ainsi qu'un programme spatial[18].

Nom

La forme courte est Corée du Nord, Puk Chosŏn (en Hangul 북조선 ; en Hanja 北朝鮮) ; on trouve aussi dans les médias sud-coréens Pukhan (en Hangul : 북한 ; en Hanja : 北韓). La forme longue officielle est République populaire démocratique de Corée (RPDC, Chosŏn Minjujuŭi Inmin Konghwaguk ; en Hangul : 조선민주주의인민공화국 ; en Hanja : 朝鮮民主主義人民共和國). Le nom officiel de Chosŏn (Corée, ou Pays du matin frais traduit improprement en Pays du Matin calme) en Corée du Nord correspond à celui de la dernière dynastie indépendante coréenne avant l'invasion japonaise, la dynastie des Yi ou Chosŏn (1392-1910). En Corée du Sud, le nom coréen du pays est Hanguk, lequel fait référence au « pays (guk) des Han », nom de populations préhistoriques d'agriculteurs du sud de la péninsule. Quant au nom occidental de Corée, il provient du nom du royaume de Koryŏ qui a administré la plus grande partie de la péninsule coréenne de 918 à 1392.

N.B. : la typographie française prescrit, pour la graphie des noms d’unités administratives ou politiques, des traits d'union entre les différents éléments d’un nom composé et une capitale à tous les éléments (sauf articles…) (voir l'article trait d'union#Noms des entités politiques et administratives). Il serait donc légitime d’écrire « Corée-du-Nord » (Le Petit Robert des noms propres 2006).

Géographie

Géographie physique

Corée du Nord : carte physique.

Le pays se situe en Asie orientale, au nord de la péninsule de Corée, dont il occupe environ 55 % des terres[19]. D'une superficie de 120 538 km², il est bordé au nord par la Chine (frontière 1 416 km), au nord-est par la Russie (frontières de 19 km) et au sud par la Corée du Sud (frontières de 238 km). Ses frontières maritimes sont marquées à l'est par la mer du Japon, appelée « mer de l'Est » par les Coréens[20] et à l'ouest par la mer Jaune, mer bordière de la mer de Chine orientale. La ville la plus importante est Pyongyang, la capitale ; les autres villes principales du pays sont Chongjin, Wonsan, Nampo, Kaesong et Hamhung. Les principaux fleuves sont le Amnok (nommé Yalou en chinois), long de 790 km et le Tumen, dont le cours atteint 521 km, qui est le seul fleuve important à se jeter dans la mer du Japon. Tous deux servent de frontière avec la Chine sur la plus grande partie de leur parcours. En raison de la topographie, les fleuves sont assez courts et peu adaptés à la circulation fluviale[21]. Plus au centre du pays, le Taedong (439 km) arrose Pyongyang et l'Imjin partage son estuaire avec le fleuve Han aux portes de la Corée du Sud. Sur le grand plateau de Kaema, au nord-est du pays, s'élève le mont Paektu (2 750 m), point culminant du pays. Dans le paysage désolé et grandiose du cratère volcanique de cet ancien volcan s'étend le lac Chon. Cinquante montagnes dépassent par ailleurs 2 000 m (pour la plupart situées dans le Hamgyong). Les trois quarts du pays sont montagneux ou constitués de plateaux en majeure partie recouverts de forêts (conifères, chênes, châtaigniers, etc.).

Image satellite de la Corée en hiver.

Le climat est de type tempéré continental, caractérisé par une amplitude annuelle de 35 °C à Pyongyang (la température moyenne au mois de janvier est de - 8 °C et celle du mois de juillet est de 27 °C) et des étés chauds et humides. Les précipitations annuelles atteignent 916 mm à Pyongyang et 1 400 mm à Wonsan, sur la côte est. En 1967, 1995, 2006 et 2007 le pays a été soumis à de très fortes inondations qui ont entraîné de lourdes pertes humaines et matérielles. Le climat est caractérisé par un hiver long, froid et un été humide. Les deux tiers des précipitations annuelles interviennent durant l'été, de juin à septembre. À l'automne, les typhons ne sont pas rares.

La faune nord-coréenne fait partie d'un ensemble plus vaste qui regroupe le nord-est de la Chine et l'est de la Sibérie. Elle compte notamment des daims, des antilopes, des léopards, des panthères, des ours bruns et noirs, des tigres (dont le tigre en Corée appartenant à la sous-espèce du tigre de Sibérie), des zibelines, des cerfs et des sarcelles du lac Baïkal. Parmi les espèces avicoles, le pic-vert noir à ventre blanc est propre au nord de la Corée[22]. Pour la flore, la Corée du Nord abrite plusieurs parcs naturels, en particulier dans les régions des monts Chilbo, Paektu, Kuwol, Myohyang et Kumgang[23].

Géographie administrative

Carte administrative de la Corée du Nord.

La Corée du Nord compte neuf provinces et cinq villes sous statut administratif propre. Les neuf provinces incluent[24] :

Les cinq régions ayant un statut particulier incluent :

Les trois dernières citées étant également des zones économiques spéciales.

Géographie humaine

Les premiers peuplements de la Corée datent de l'époque paléolithique, il y a plus d'un million d'années. Les premières populations d'hommes modernes, de type Homo sapiens, sont présentes il y a 30 000 à 40 000 ans dans les provinces du Nord Hamgyong et du Pyongan du Sud, situées aujourd'hui dans le nord de la péninsule coréenne. Comme en Europe, en Inde et au Proche-Orient, les hommes y ont édifié des dolmens. Ceux de Corée du Nord datent du Ier millénaire av. J.-C.[25]. L'unité territoriale de la Corée et l'identité morphologique des Coréens sont attestées il y a 7 000 ans[25]. Au plan linguistique, le coréen n´a toujours pas pu être relié avec certitude à une autre famille de langues, elle est donc encore considérée comme un isolat. Au niveau de la génétique, les haplogroupes O2 (en) et O3 (en) prédominent[26],[27].

Démographie

Démographie

Évolution démographique entre 1961 et 2003 en milliers d'habitants (chiffre de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), 2005).

Selon des données publiées par la CIA, la population nord-coréenne est estimée à environ 24 457 492 habitants en 2011[28], soit une densité d'un peu moins de 203 habitants/km². Environ 61 % de la population est citadine[28]. L'âge médian est de 32,9 ans et 22,4 % de la population a moins de 14 ans, 68,6 % entre 15 et 64 ans et 9,1 % plus de 65 ans[28]. L'indice synthétique de fécondité est estimé en 2011 à 2,02 enfants par femme, pour un taux d'accroissement naturel estimé à 0,538 %. Le taux de natalité est estimé à 14,51 pour mille et celui de mortalité à 9,08 pour mille en 2011. Le taux de mortalité infantile est estimé à 27,1 pour mille en 2011[28], une valeur comparable à celles observées dans les pays du Maghreb[29].

L'espérance de vie en 2011 est estimée à 68,9 ans, ce qui la place après le Bangladesh et juste avant l'Ukraine, soit à la 149e position sur 222 États (pour comparaison l’espérance de vie en Corée du Sud est de 79,05 ans qui la place en 41e position)[30]. De 1990 à 2002, l’état alimentaire et sanitaire du pays s’était considérablement dégradé, du fait de l'aggravation de la situation économique, faisant régulièrement apparaître des risques de famine (voir la section [[Corée du Nord#Situation alimentaire|Situation alimentaire).

Allégations d'eugénisme

Selon le rapport publié en avril 2009 par l'Institut coréen pour l'unification nationale, organisme étatique sud-coréen, le gouvernement de la Corée du Nord pratique l'eugénisme : les nains devaient subir une vasectomie et être mis en quarantaine et dans les années 1980, des opérations contraceptives se pratiquaient aussi sur des femmes de moins de 1,50 mètre[31].

Migrations humaines

Les Nord-Coréens n'ont pas le droit de quitter leur territoire sans autorisation, mais il est possible pour le voyageur étranger de visiter cette nation[32]. Des étudiants nord-coréens sont autorisés à faire leur cursus universitaire en France, en Grande-Bretagne, en Suisse et dans d'autres pays d'Europe. 93 000 Coréens du Japon favorables à Pyongyang, et appartenant à l'association Chongryon sont venus s'installer en Corée du Nord, principalement entre 1959 et 1962, parfois accompagnés d'un conjoint japonais[33] dans des conditions alors critiquées par l'association Mindan des Sud-Coréens du Japon[34]. La Corée du Nord compte ainsi une petite communauté japonaise estimée à 1 800 personnes. En outre, une minorité chinoise de 50 000 personnes est présente en Corée du Nord, ainsi qu'une communauté d'origine vietnamienne[35]. Mais depuis plusieurs années le taux d'immigration est extrêmement faible et l'estimation de 2009 est négative. Cela fait de la Corée du Nord un pays très homogène sur le plan ethnique[28]. Au sein de l'importante diaspora coréenne (présente notamment en Chine, aux États-Unis, au Canada, au Kazakhstan), plus d'un tiers des quelque 600 000 Coréens du Japon sont citoyens de la République populaire démocratique de Corée. Ils sont regroupés au sein de l'association générale des Coréens résidant au Japon, généralement désignée par son acronyme Chongryon (nom japonais : Chôsen Soren), lequel peut également être orthographié Chongryun.

Depuis la famine des années 1990, un grand nombre de Nord-Coréens ont fui en Chine en traversant le fleuve Tumen. Beaucoup se cachent dans la zone frontalière. Selon le bulletin La Lettre de Corée de l'association d'amitié Corée-France (favorable à la Corée du Sud et hostile à la Corée du Nord) jusqu'à 300 000 Coréens du Nord « se cacheraient » en Chine et 1 285 réfugiés nord-coréens sont parvenus en Corée du Sud en 2003[36]. Les spécialistes estiment plus vraisemblable le chiffre de 100 000 Nord-Coréens présents en Chine, voire moins, en observant que « l'immigration illégale n'est, par nature, pas enregistrée officiellement » et qu'« une grande partie des mouvements de population le long de la frontière sont légaux, avec des personnes allant travailler ou étudier à l'étranger[37]. » La fuite de plus de 450 Nord-Coréens arrivés à Séoul le 27 juillet 2004 a été qualifiée de « kidnapping planifié et un crime de terrorisme flagrant » par les autorités nord-coréennes[38].

Depuis les années 1990, plus de 10 000 Nord-Coréens partent chaque année pour l'Extrême-Orient russe dans les camps de déboisement et des chantiers de construction afin de payer la dette nord-coréenne à la Russie[39].

Histoire

Au lendemain de la capitulation japonaise le , Kim Il-sung, qui avait dirigé l'armée révolutionnaire populaire coréenne (ARPC) dans la résistance coréenne à l'occupation japonaise, s'impose comme le principal dirigeant du pays en tant que secrétaire général du Parti du travail de Corée, issu de la fusion du Parti communiste et du Parti néo-démocratique de Corée. La Corée est déjà séparée en deux : soviétiques et américains se font face sur le 38e parallèle. Au Sud, l'administration militaire américaine organise des élections le 10 mai 1948, qui conduisent à la proclamation de la République de Corée le 15 août 1948. Après la tenue à Pyongyang d'une conférence réunissant des organisations du Nord et du Sud en avril 1948, des élections législatives (organisées clandestinement au Sud) sont tenues le 25 août 1948. Le 9 septembre 1948, l'Assemblée populaire suprême proclame la République populaire démocratique de Corée à Pyongyang. La guerre de Corée (1950-1953) est provoquée, d'après le Sud par l'agression soudaine du sud du pays par le nord communiste et d'après le Nord par de nombreuses violations frontalières. Cette guerre entraîne plus d'un million de morts au Nord. Après l'armistice de 1953, la Corée du Nord s'industrialise et cherche à atteindre l'autosuffisance politique, économique et militaire conformément aux principes de la théorie du juche. En l'absence de traité de paix depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, des tensions internationales émaillent la politique extérieure de l'État nord-coréen. Entre autres, le , des agents du Nord attaquent le palais présidentiel sud-coréen à Séoul et un navire-espion américain, le Pueblo, est arraisonné dans les eaux territoriales nord-coréennes la même année. Dans le domaine intérieur, le dirigeant Kim Jong-il, fils du président Kim Il-sung, est préparé officiellement à prendre sa succession dès 1980. Après le décès de ce dernier en 1994, et suite à un deuil national de trois ans conforme à la tradition coréenne après la mort du père, il accède officiellement aux plus hautes fonctions de l'État en 1997. Le , la Corée du Nord a procédé au lancement d'un satellite artificiel, le Kwangmyŏngsŏng-1 depuis un missile balistique Taepodong-1. Malgré l'annonce officielle du succès de ce vol[40], des spécialistes américains affirment n'avoir trouvé aucune trace du satellite et estiment que l'étage supérieur serait tombé en panne avant la mise en orbite[41].

Le dirigeant Kim Jong-il encourage des mesures de libéralisation de l'économie depuis 2002, tout en renforçant la capacité militaire du pays, dans un contexte international tendu, en application de la politique de songun. Le , la Corée du Nord annonce avoir effectué son premier essai nucléaire, augmentant ainsi les tensions envers la communauté internationale. Le , Kim Jong-il décède. Sa succession à la tête du pays sera assurée par son fils Kim Jong-un alors âgé de 27 ans[42]. Le 12 décembre 2012, Pyongyang a annoncé avoir lancé une fusée à longue portée depuis son centre spatial de Sohae (dans le nord de la province de Pyongan) et placé en orbite un satellite qui est la deuxième version du Kwangmyongson-3. Ce lancement fait suite à l'échec d'avril 2012 qui avait vu la fusée Unha-3 se désintégrer peu après le décollage et tomber dans la mer[43],[44]. Selon l'astronome Jonathan McDowell, qui suit les lancements de fusées dans le monde, le satellite était sur une orbite un peu plus élevée que celle de la Station spatiale internationale[45].

Politique

Tour de l'idée Juche, Pyongyang.

Selon l'article premier de la Constitution[46], « la République populaire démocratique de Corée est un État socialiste souverain qui représente les intérêts de tout le peuple coréen ». L'article trois précise que « la République populaire démocratique de Corée prend pour guide de ses activités les idées du Juche, conception du monde axée sur l'homme et idéologie révolutionnaire en faveur de l'émancipation des masses populaires ». Cette idéologie, instituée par Kim Il-sung qui selon lui s'inscrit dans le prolongement des principes marxistes-léninistes a pour conséquence l'application d'une politique d'indépendance, tant sur le plan politique qu’économique : les liens de coopération doivent se fonder sur le principe de complémentarité[47].

Le préambule de la Constitution rend longuement hommage au président Kim Il-sung, fondateur du régime en 1948 (lors de la division de la Corée). Le titre de président de la République, associé « éternellement » à Kim Il-sung, a disparu après sa mort en 1994. La constitution révisée, depuis sa révision en 1998, donne le rang de « dirigeant suprême » au président du Comité de la défense nationale, poste occupé par Kim Jong-il, fils de Kim Il-sung, de 1993 jusqu'à son propre décès en 2011. Durant sa période au pouvoir, Kim Jong-il a cumulé les postes de président du Comité de la défense nationale, chargé des affaires militaires et donc commandant en chef de l'Armée populaire de Corée et de secrétaire général du Parti du travail de Corée, lequel est placé par la constitution aux commandes du pays. Cette concentration du pouvoir et la succession lors du décès de Kim Il-sung fait que la Corée du Nord est considérée comme une dictature. La CIA qualifie ainsi le régime nord-coréen de « dictature personnelle[48] » en raison de l'important culte de la personnalité vis-à-vis des deux dirigeants. Les membres du parlement et de toutes les autres institutions de l'État ne sont pas élus au suffrage universel[49]. Si d'autres partis existent (le Parti social-démocrate de Corée et le Parti Chondogyo-Chong-u), ils sont sous le contrôle du Parti du travail de Corée[29]. Les trois partis sont réunis au sein d'une coalition, le Front démocratique pour la réunification de la patrie. La Corée du Nord présente ainsi les caractéristiques essentielles d'un régime dictatorial à parti unique. La Corée du Nord est — avec un score de 1,08/10 — considérée par l'indice de démocratie mis en place par The Economist comme le pays le moins démocratique au monde[50].

Droits de l'homme

La Corée du Nord a signé plusieurs traités l'engageant à respecter les Droits de l'homme et plusieurs articles de sa Constitution défendent plusieurs libertés fondamentales. Mais en raison du manque d'informations disponibles, il est très difficile de vérifier leur respect. Kim Jong-Il opte pour une manière simple d’éviter tout conflit avec le peuple pour parfaire sa propagande. Celui-ci a éliminé plusieurs membres de son parti qui ont tenté d’imposer des idées différentes des siennes. Les gouvernements tout comme des ONG étrangères, tel Amnesty International, soupçonnent fortement la Corée du Nord de ne pas respecter certaines libertés fondamentales comme celles d'expression, d'association, de religion ou encore de circulation et « exhorte le gouvernement de Corée du Nord à prendre sans plus attendre des mesures en vue d'améliorer le respect des droits humains dans le pays »[51]. Il est strictement interdit de fonder une association ou encore de songer à manifester. Kim Jong-Il poursuivait quiconque œuvrant dans cette voie. Des témoignages recueillis par Médecins sans frontières font état de conditions sociales et politiques désastreuses entrainant des troubles psychiques chez les réfugiés ayant fui ce pays[52].

Le travail forcé serait très fréquent au sein « d'un grand nombre de camps de détention »[53], comme ceux de Yodok[54], Kaechon[55] et Haengyong[56]. Les premières photos satellites de ces camps ont été rendues publiques en 2002[57]. En 2003, le nombre de travailleurs forcés est estimé entre 150 000 et 200 000[19]. En 2009, des associations, qualifiant ces camps de camp de concentration, estiment le nombre de ces travailleurs à 300 000[58].

Amnesty International a exprimé ses préoccupations concernant la persécution religieuse en Corée du Nord. Selon un classement publié par Portes Ouvertes, une organisation internationale qui soutient les chrétiens persécutés, la Corée du Nord est actuellement le pays où les chrétiens sont le plus persécutés dans le monde[59].

Diplomatie

Après la partition de la péninsule coréenne, les États occidentaux reconnaissaient la Corée du Sud comme représentant seule la Corée, tandis que les États socialistes n'établissaient de relations diplomatiques qu'avec la Corée du Nord. Pendant la Guerre froide, tout en appartenant au bloc de l'Est, la Corée du Nord cherchait à préserver son indépendance vis-à-vis de l'Union soviétique en maintenant un équilibre dans ses relations avec la République populaire de Chine et l'URSS. Elle n'avait ainsi pas adhéré au Conseil d'assistance économique mutuelle et aucune troupe étrangère ne stationnait sur son territoire. Après la disparition de l'URSS, la Corée du Nord et la Corée du Sud ont adhéré simultanément à l'ONU le 17 septembre 1991 et ont diversifié leurs relations internationales. L'une et l'autre sont aujourd'hui reconnues par la quasi-totalité des États du monde, à l'exception toutefois – pour la Corée du Nord – de plusieurs grands États occidentaux, dont les États-Unis[60], le Japon et la France[61], qui est l'un des deux pays de l'Union européenne, avec l'Estonie, à ne pas reconnaître la Corée du Nord.

Tentatives de rapprochement intercoréen

À l'invitation du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, le président sud-coréen Kim Dae-jung s'est rendu en Corée du Nord en juin 2000. Cette rencontre s'est scellée par une déclaration conjointe le 15 juin signée à Pyongyang : elle marque le début du rapprochement entre les deux États en vue d'une réunification de la Corée. Quelques entreprises sud-coréennes se sont implantées au Nord[62], notamment à Kaesong, et la Corée du Sud est devenue le second partenaire commercial de la Corée du Nord. Les monts Kumgang ont été visités par plus d'un million de Sud-Coréens depuis 1997. Des rencontres régulières ont lieu au niveau ministériel. La politique d'ouverture au Nord du président Kim Dae-jung a été poursuivie par son successeur Roh Moo-hyun. Le principal parti d'opposition sud-coréen, le Grand parti national, après avoir fortement critiqué la « politique du rayon de soleil », s'est rallié, début juillet 2007, au principe d'un rapprochement progressif entre les deux Corées fondé sur le développement des relations inter-coréennes[63]. Toutefois, la loi de sécurité nationale (destinée à lutter contre la « subversion communiste ») est toujours en vigueur en Corée du Sud.

Un second sommet intercoréen, entre le dirigeant du Nord Kim Jong-il et le président sud-coréen Roh Moo-hyun, initialement prévu à Pyongyang du 28 au 30 août 2007[64],[65], a été reporté du 2 au 4 octobre[66] après que les plus graves inondations en Corée du Nord depuis quarante ans eurent entraîné 600 morts et disparus et touché un million de personnes[67]. L'accord intercoréen signé le 4 octobre 2007 a souligné l'engagement commun des deux États pour promouvoir la paix et la prospérité économique dans la péninsule[68]. Depuis 2008 les relations entre les deux Corées se détériorent, à la suite du durcissement des exigences du Sud, portées par son président Lee Myung-bak, avec des menaces multiples nord-coréennes envers son voisin et la suspension de tous les accords avec celle-ci. En novembre 2008, la Corée du Nord annonce qu'elle ferme ses sites industriels et touristiques ainsi que les liaisons ferroviaires avec le Sud[69]. Le , la Corée du Nord estime ne plus être liée par l'armistice qui a fait cesser la guerre de Corée, et ce après un nouvel essai nucléaire et plusieurs tirs de missiles courte portée, ce qui a eu pour effet de motiver son voisin du Sud à adhérer à l'Initiative de sécurité en matière de prolifération (PSI)[70].

Début septembre 2009, les relations avec la Corée du Sud se sont à nouveau tendues à la suite du déversement par le Nord de quelque 40 millions de tonnes d’eau dans le lit de la rivière Imjin, causant au Sud des inondations et des victimes[71]. Le 26 mars 2010, la corvette sud-coréenne Chenoan aurait été coulée par un sous-marin nord-coréen. Depuis, les échanges commerciaux sont interrompus. Le président sud-coréen promet des mesures fortes. Les États-Unis et le Japon condamnent fermement l'attaque. Les États-Unis promettent de coordonner leur effectif militaire pour dissuader toute agression. La Chine tente de ramener le calme pour éviter toute escalade menant à une guerre[72]. Le 21 novembre 2010, la Corée du Nord tire des obus sur une île sud-coréenne, entraînant immédiatement une réplique de la part de la Corée du Sud[73].

Le 1er janvier 2013, Kim Jong-un a formulé le vœu de la fin de la confrontation avec la Corée du Sud et un « virage radical » permettant l'émergence d'un « géant économique », tout en réaffirmant les ambitions militaires du régime communiste. « Pour mettre fin à la division du pays et parvenir à sa réunification, il est important de cesser la confrontation entre le Nord et le Sud », a annoncé Kim Jong-un dans un communiqué diffusé par la télévision d'État[74]. Le 30 mars 2013, la Corée du Nord annonce être officiellement en état de guerre avec la Corée du Sud. Le 1er avril 2013, la présidente sud-coréenne Park Guen-Hye promet une « violente riposte » en cas de « provocation » de la part de la Corée du Nord. Le 3 avril 2013, la Corée du Nord bloque l'accès du complexe intercoréen de Kaesong.

Alliance avec la Chine

Ayant soutenu la Corée du Nord lors de la guerre de Corée, la Chine est devenue la principale alliée de la Corée du Nord depuis la disparition de l'URSS, ainsi que son premier partenaire commercial[75] et le premier investisseur étranger en RPDC. Les relations bilatérales se fondent sur le traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle entre la République populaire démocratique de Corée et la République populaire de Chine, signé en 1961[75].

Voulant s'affirmer comme une grande puissance consciente de ses responsabilités internationales, notamment pour la stabilité politique de l'Asie du Nord-Est, la Chine a toutefois initié des pourparlers multilatéraux en vue d'une dénucléarisation de la péninsule coréenne : la Corée du Nord renoncerait à ses armes nucléaires en contrepartie d'un accès au nucléaire civil et de garanties de non-agression par les États-Unis[75].

Contentieux latents avec le Japon

Les relations avec le Japon, qui a occupé la Corée de 1905 à 1945, restent tendues. Mais alors que la Corée du Nord demande des réparations[76] au titre des dommages subis pendant l'occupation japonaise (marquées notamment par la prostitution forcée des femmes de réconfort coréennes pendant la Seconde Guerre mondiale), le Japon considère comme prioritaire la question de l'enlèvement de plusieurs de ses ressortissants par les services secrets nord-coréens dans les années 1970 et 1980[77]. Par ailleurs, les tirs de missile nord-coréens, puis l'essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006, ont été perçus au Japon comme des menaces pour l'archipel nippon : le gouvernement japonais a adopté des sanctions contre la Corée du Nord[78].

Après la signature d'un accord sur les armes nucléaires en Corée du Nord à Pékin le 13 février 2007, le Japon et la Corée du Nord ont engagé des négociations bilatérales pour normaliser leurs relations diplomatiques[79] mais le blocage des négociations et les annonces de nouveaux tirs de fusée font remonter la tension entre ces deux pays début 2009[80]. En l'absence de relations diplomatiques officielles au niveau gouvernemental, la Ligue d'amitié parlementaire Japon-Corée du Nord traite de questions d'intérêt commun pour les deux pays, telles que la délimitation des zones de pêche.

Tensions avec les États-Unis

En 1994, les États-Unis, suspectant la Corée du Nord de chercher à fabriquer des armes nucléaires, se préparent à une guerre. Le secrétaire de la Défense, William J. Perry, annonce l'envoi de troupes en Corée du Sud, et se dit prêt à accepter les risques de guerre qui en découlent, préférant celui-ci à un risque nucléaire « the policies and strategies we invoke today will have a certain risk of provoking North Korea. But he added, I'd rather face that risk than face the risk of even greater catastrophe two or three years from now  »[81].Des plans sont dressés pour envoyer des avions F117 et des missiles de croisière sur un réacteur nucléaire à Yongbyon, afin d'empêcher les Coréens de pouvoir en extraire de quoi fabriquer des armes[82]. Finalement la guerre est évitée à la suite de négociations où le gouvernement nord-coréen s'engage à ne pas fabriquer de telles armes, en échange d'un programme d'aide de un milliards de dollars des États-Unis[83].

Vis-à-vis des États-Unis, dont 28 500 soldats sont stationnés en Corée du Sud en 2009[84], le processus de normalisation en cours sous la présidence de Bill Clinton a pris fin avec l'élection de George W. Bush, qui a inclus la Corée du Nord dans les pays de l'Axe du Mal en janvier 2002, tandis que le renforcement des sanctions financières américaines contre la Corée du Nord a accru les effets de l'embargo américain. Les tensions américano–nord-coréennes sont montées d'un cran après que les États-Unis eurent accusé la Corée du Nord de conduire un programme clandestin d'enrichissement de l'uranium à des fins militaires, ce que la Corée du Nord a toujours nié alors que ce pays a développé secrètement des armes nucléaires. En février 2007, l'audition par le Congrès américain du responsable des renseignements américains en Corée du Nord, M. Joseph de Trani, a mis en doute l'existence de ce programme clandestin d'enrichissement de l'uranium. David Albright, président de l'Institut pour la science et la sécurité internationale (ISSI) et ancien inspecteur de l'ONU, a fait une comparaison avec les informations des services de renseignements américains sur l'Irak, à la veille du conflit, selon lesquelles l'Irak détenait des armes de destruction massives[85].

Les relations bilatérales étaient en voie de normalisation après l'accord signé à Pékin le 13 février 2007 sur la fermeture de la centrale nucléaire nord-coréenne de Yongbyon[86]. En juin 2007, la visite du secrétaire d'État adjoint américain chargé du dossier nord-coréen, Christopher Hill, a été la première à ce niveau depuis 2002[87] mais l'annonce de la réactivation des installations de cette centrale le 19 septembre 2008 et le tir du Kwangmyŏngsŏng-2 le 5 avril 2009 – alors que les États-Unis avaient retiré la Corée du Nord de la liste des États soutenant le terrorisme le 11 octobre 2008 – ont fait remonter les tensions[88].

Programme nucléaire

Dans un contexte de tensions avec les États-Unis qui l'accusaient de mener un programme clandestin d'enrichissement de l'uranium à des fins militaires, la Corée du Nord a présenté le développement de son programme nucléaire (à base de plutonium) comme une mesure de défense face à l'attitude qu'elle jugeait « agressive » des États-Unis : elle a procédé à son premier essai le 9 octobre 2006 après s'être retirée du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en 2003 devenant le neuvième État à devenir une puissance nucléaire militaire dans le monde.

Cet essai a été fortement critiqué par la communauté internationale, y compris par la Chine, proche de Pyongyang. Cette dernière a en représailles stoppé la fourniture de pétrole durant trois mois[89]. Après l'accord conclu à Pékin le sur les armes nucléaires en Corée du Nord, Mohamed ElBaradei, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a été invité à Pyongyang. À l'issue de sa visite, il déclare, le , que les discussions ont été « tout à fait utiles » et que les autorités nord-coréennes ont « réitéré leur engagement à la dénucléarisation de la péninsule coréenne »[90]. Selon Mohamed ElBaradei, sa visite ouvre la voie à une normalisation des relations entre l'AIEA et la Corée du Nord[91]. Après le déblocage par les États-Unis de fonds nord-coréens détenus par la Banco Delta Asia, basée à Macao, principal obstacle à la mise en œuvre de l'accord du 13 février 2007, le directeur général de l'AIEA déclare que les inspecteurs de l'Agence ont constaté la fermeture de la totalité des cinq installations du site de Yongbyon[92] mais depuis septembre 2008, l'annonce d'un processus de réactivation de la centrale de Yongbyon[93] et les essais balistiques créent de nouvelles tensions diplomatiques.

Deux ans et demi après son premier essai, la Corée du Nord annonce le qu'elle a réalisé un second essai nucléaire souterrain[94],[95].

Le , suite à la non-annulation des manœuvres militaires unissant Séoul et Washington et à la réunion du Conseil de sécurité visant à geler les transactions servant à financer le programme nucléaire et balistique de Pyongyang, la Corée du Nord a confirmé le caractère irréversible des discussions en annonçant des frappes nucléaires préventives sur les bastions américains. Le régime nord-coréen ajoute également que « la guerre ne serait pas confinée à la péninsule coréenne », en menaçant notamment les îles du Pacifique et même le territoire américain[96],[97].

Relations avec les ONG

Les relations de la Corée du Nord avec les organisations internationales et les ONG sont également tendues, car elle limite sévèrement l'accès à son territoire, officiellement « pour des raisons de sécurité », comme c'est le cas à l'égard du Programme alimentaire mondial (PAM)[98]. En 2007, seulement six ONG internationales dont deux françaises (Première Urgence et Triangle) sont effectivement présentes en Corée du Nord sous couvert de l'Union européenne.

Trafic de drogues

Dans les années 1990, la Corée du Nord est soupçonnée entre autres par la Russie et le Japon d’exporter des drogues produites sur son territoire. Seize affaires impliquent des diplomates nord-coréens durant cette décennie. Des diplomates nord-coréens sont aussi impliqués dans des trafics d’espèces protégées, de fausses antiquités, de CD piratés, de cigarettes de contrebande et de fausse monnaie. Pour le gouvernement nord-coréen, il s’agit de corruption et non d'une politique délibérée du gouvernement. La CIA estime que la production d'opium dans le pays variait alors entre 30 et 44 tonnes. Le gouvernement nord-coréen ne nie pas cultiver de l'opium mais affirme l'utiliser pour un usage pharmaceutique. Depuis 2000, le gouvernement nord-coréen aurait pris des mesures afin de mieux surveiller ses diplomates[99].

Forces armées et force nucléaire

Créée le , l'Armée populaire de Corée est en 2006 la quatrième plus importante armée du monde en effectifs (1 106 000 d'active et 4 700 000 de réserve) et la première en nombre de militaires pour 1 000 habitants (49,03)[100]. Depuis la guerre de Corée, elle est toujours mobilisée sur la frontière intercoréenne où des accrochages meurtriers ont lieu de temps en temps (voir les articles Frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud et Guerre du Crabe). Des pilotes nord-coréens ont participé à la guerre du Kippour dans les rangs des forces arabes[101].

Une part importante du budget de l'État (à hauteur de 5,217 milliards de dollars en 2002 selon la CIA[102]) est consacrée à l'entretien et au développement de l'armée. Or, bien qu'ils aient signé en 1985 le Traité de non-prolifération nucléaire, d'après l'Institut de Brooking en 1986, les États-Unis ont installé un millier d'armes nucléaires en Corée du Sud en direction du Nord[103]. En 1993, la CIA et le Pentagone ont accusé la Corée du Nord d'engager un programme nucléaire clandestin. Or, entre mai 1992 et janvier 1993, la Corée du Nord avait autorisé six inspections sur le terrain de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Dans un interview à CNN le 14 avril 1994, Kim Il-Sung déclarait : « Ce que le monde nous demande aujourd'hui de montrer des armements nucléaires que nous n'avons pas. […] Nous avons beaucoup construit dans notre pays et nous ne voulons pas détruire cela. Ceux qui veulent la guerre sont insensés ». Dans une autre interview accordée à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, Kim ajoutait : « Quel serait pour nous l'intérêt de produire une ou deux armes nucléaires lorsque vous avez plus de dix mille systèmes de frappes que nous n'avons pas ? »[103].

Après l'essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006, la République populaire démocratique de Corée est devenue le neuvième État à détenir l'arme nucléaire. La Corée du Nord reste encore aujourd'hui une société très militarisée. Le 30 mars 2013 la Corée du Nord se déclare en état de guerre avec la Corée du Sud, ceci fait suite à des manoeuvres américaines en Corée du Sud.

Économie

Confrontée à des pénuries d'énergie depuis les années 1990, la Corée du Nord consacre 85 % de l'électricité produite à l'industrie[104], comme le montre cette photo satellite de la péninsule coréenne prise de nuit.

La Corée du Nord a une économie planifiée. Suivant l'idéologie de Juche, la Corée du Nord a cherché pendant longtemps l'autosuffisance et a de ce fait eu une politique économique d'autarcie. Bien que les échanges avec l'extérieur aient été réduits, elle a reçu une importante aide chinoise et soviétique après la guerre de Corée (1950-1953), achetant à des tarifs préférentiels des matières premières non présentes sur son sol (comme le pétrole). Depuis 2002, certaines réformes économiques ont été mises en place, comparables aux mesures de libéralisation mises en place en Chine dans les années 1990[105]. Les réformes sont toutefois présentées comme temporaires et certaines n'ont pas été maintenues. Depuis octobre 2005, le riz n'est plus vendu sur les marchés privés et relève à nouveau du seul système public de distribution. Cette mesure a été justifiée par l'augmentation de la production de céréales, alors que le développement des marchés privés avait augmenté les inégalités dans l'accès au riz, base de l'alimentation coréenne[106].

Données globales

En l'absence de statistiques officielles, les données chiffrées sur l'économie nord-coréenne proviennent des institutions internationales et sud-coréennes, ainsi que des chercheurs occidentaux et sud-coréens. Elles sont établies notamment à partir des observations recueillies par les étrangers et les Sud-Coréens présents en Corée du Nord. De ce fait, les estimations sont incomplètes.

Après la guerre de Corée, la croissance économique a été aussi rapide, voire plus, qu'en Corée du Sud : elle atteint 10 % par an en moyenne entre 1960 et 1970 et dépasse 17 % entre 1971 et 1975. Le ralentissement économique à partir de 1976 coïncide toutefois avec un dépassement, pour la première fois, de la Corée du Nord par la Corée du Sud en termes de produit national brut (PNB) par habitant[107]. Après la disparition de l'URSS et des démocraties populaires d'Europe de l'Est, la croissance économique a été nettement négative jusqu'en 1998 selon le ministère sud-coréen de la réunification. D'après la même source, le taux de croissance annuel moyen dépasse 3 % depuis 1999, mais la Corée du Nord n'a pas encore retrouvé le niveau d'autosuffisance alimentaire[108]. Selon le ministère de la réunification sud-coréen, le PNB de la Corée du Nord est passé de 15,7 milliards de dollars en 2001 à 20,8 milliards de dollars en 2004, soit un PNB moyen par an et par habitant de 914 $ en 2004[109]. Selon d'autres sources, il s'élèverait en parité de pouvoir d'achat à environ 40 milliards de dollars en 2005[110], soit 1 800 $ dollars par an et par habitant.

En 2005, les principaux destinataires des exportations nord-coréennes étaient la Chine (35 %), la Corée du Sud (24 %), la Thaïlande (9 %) et le Japon (9 %). À la même date, les principaux fournisseurs de la Corée du Nord étaient la Chine (42 %), la Corée du Sud (28 %), la Russie (9 %) et la Thaïlande (8 %). La dette extérieure est estimée en 2000 à 12,5 milliards de dollars[111]. En 2007, plusieurs associations estiment à 15 000 le nombre d'ouvriers (en majorité féminins) travaillant à l'étranger et reversant une partie de leur salaire à l'État[112].

Niveau de développement

Le niveau de production d'électricité est un indicateur de l'industrialisation du pays. Il est en 2004 évalué à 21,71 milliards de kWh (939 kWh par habitant)[113].

Voici quelques indicateurs de développement pour situer les conditions de vie des Nord-Coréens :

  • le nombre de lignes téléphoniques est de 930 000 en 2003 (0,04 par habitant), légèrement supérieur à celui du Yémen (0,03 par habitant),
  • le taux de mortalité infantile est estimé à 27,11 pour mille en 2011, 76e le plus élevé (sur un total de 222 pays)[29].
  • le taux d'alphabétisation est selon diverses sources de 99 %[114],[115],[116],[117],[118].

Santé

Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé et de l'ONUSIDA, aucun des 2 900 cas recensés de Sida n'a reçu de traitement en 2007[119]. Le , la Corée du Nord présente pour la première fois un foyer du virus A (H1N1)[120]. Le ministère de la Santé nord-coréen fait état de 9 cas à Pyongyang et à Sinuiju[121].

Malgré les affirmations du gouvernement nord-coréen d'un système gratuit et performant, d'autres rapports comme celui d'Amnesty International de 2010 affirment que le système de santé nord-coréen serait en ruines et aurait un besoin d'aide urgent[122].

Situation alimentaire

La Corée du Nord avait atteint et dépassé le niveau d'autosuffisance alimentaire au début des années 1990, alors même que la majeure partie des terres arables étaient situées au sud lors de la division de la Corée[123].

Toutefois, la situation s'est gravement détériorée à partir des années 1990, sous l'effet conjugué de différents facteurs[123] :

  • la diminution des échanges avec la Russie et la Chine, et en particulier la fin des livraisons de pétrole soviétique à des conditions préférentielles ;
  • une série de catastrophes climatiques (sécheresses, inondations) : la sécheresse du printemps 2001, la plus forte des 80 dernières années, a été suivie de l'hiver le plus froid depuis 50 ans et les inondations de 2007 ont détruit plus de 11 % des récoltes du pays ;
  • une sur-utilisation des engrais et des pesticides ayant épuisé les sols ;
  • la déforestation, ayant entraîné le lessivage des sols lors des inondations[124] ;
  • les méthodes de culture sont archaïques[125].

Selon certaines ONG, comme Médecins sans frontières[126], le fonctionnement même du système économique (centralisé et qui inciterait les responsables de provinces à truquer à la hausse les résultats) aurait été un des facteurs de la famine entre 1995 et 1999, ayant causé des centaines de milliers de victimes[4], et ayant conduit le pays à faire pour la première fois appel à l'aide internationale. Cette explication sur l'incidence du mode d'organisation économique n'est pas retenue par une autre analyse[123] qui relève que le système économique centralisé a, au contraire, permis de mobiliser les ressources du pays sur l'objectif prioritaire de retour à l'autosuffisance alimentaire, en l'orientant de l'industrie vers l'agriculture. Toutefois, des cas des cannibalisme sont régulièrement rapportés[127].

En 2005, le Programme alimentaire mondial (PAM) estimait que la moitié de la population était sous-alimentée et que plus du tiers des habitants souffraient de malnutrition chronique. Toujours selon le PAM, le taux de malnutrition aiguë, qui s'établit à 16 % à la fin des années 1990, est estimé en 2005 à 7 %. Près de 40 % des enfants présentaient des retards de croissance biologique. Environ 70 % de la population n'aurait accès qu'au système public de distribution. La quantité des rations avait diminué de « 319 grammes par jour et par personne en 2003 – ce qui était déjà insuffisant – à 250 grammes en mars 2005 »[98]. En 2007, l'ONU évalue à environ un cinquième de ses besoins le déficit alimentaire de la Corée du Nord et, parmi les aides étrangères, la Corée du Sud doit livrer 400 000 tonnes de riz en six mois[128]. La situation pourrait être aggravée par les inondations d'août 2007 qui ont entraîné d'« énormes dégâts humains et matériels » selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA : plusieurs centaines de personnes seraient mortes ou disparues et des dizaines de milliers de familles seraient sans abri, les dégâts étant également très importants pour les réseaux de communication et de transport[129]. En 2008, l'administration américaine fournit à la Corée du Nord 500 000 tonnes de denrées alimentaires. Le Programme alimentaire mondial de l'ONU en distribue près de 400 000 tonnes, et les ONG américaines près de 100 000 tonnes[130]. En 2010, un nouveau rapport d'Amnesty International affirme, sur la base de témoignages individuels, que des milliers de Nord-Coréens sont contraints de manger de l'herbe et des écorces d'arbre pour survivre[131]. Début 2011, la Corée du Nord lance un nouvel appel à l'aide alimentaire internationale[132].

Transports

Cargo nord-coréen au large des côtes somaliennes.

En raison de la pénurie de pétrole qui limite la circulation automobile et le transport routier, ceux-ci ne représentent que 12 % du transport de fret[19]. En 1999 on estime qu'il existe 31 200 kilomètres de routes, dont seulement 1 997 kilomètres sont pavés (6,4 %)[133]. Le nombre de véhicules est estimé à 264 000 en 1990, principalement utilisés par l'armée[19]. Des agents de circulation sont présents dans la capitale à certains carrefours, organisant une circulation automobile quasi-inexistante[134]. Le chemin de fer compte 5,214 km de voies en 2005, dont la majeure partie (3,500 km) est électrifiée. Il représente le principal mode de transport en acheminant 86 % du fret et 80 % des personnes circulant dans le pays[19]. Le réseau ferroviaire est relié à l'étranger avec la Chine et le transsibérien. D'après certains analystes, la connexion de ce réseau avec celui de la Corée du Sud pourrait entraîner de grands changements géopolitiques[135].

Il existe 77 aéroports en 2006, dont un seul aéroport international, celui de Pyongyang, ayant pour destination principale Pékin. En excluant l'utilisation militaire, ce mode de transport reste marginal[19]. Il existe une compagnie nationale, Air Koryo, interdite de vol dans l'Union européenne[136]. Le transport fluvial a un rôle limité dans la mesure où seuls deux fleuves sont praticables par des bateaux importants, le Yalu et le Taedong. Il représente 2 % du transport de marchandises[19].

Tourisme

La Corée du Nord est membre de l'Organisation mondiale du tourisme depuis 1987. Très encadré par l'État, le tourisme en Corée du Nord ne se fait que via la Direction nationale du tourisme. Il est impossible de visiter le pays individuellement. Le tourisme s'y fait en groupes guidés par des membres du parti. En 1999, on compte 60 hôtels pour un total de 7 500 lits exclusivement réservés aux touristes. En 1998, dernière année où des chiffres sont disponibles, 130 000 personnes avaient visité le pays[19]. Au niveau national, les objets et les bâtiments possédant une valeur historique et artistique exceptionnelle ont été regroupés dans la liste des trésors nationaux. Le site touristique le plus mis en avant par le gouvernement est celui des monts Kumgang, au nord-est de la frontière sud-coréenne. La principale compagnie aérienne desservant Pyongyang est la compagnie nationale nord-coréenne Air Koryo. Des lignes régulières relient Pyongyang à Pékin, Shenyang et Macao en Chine, Vladivostok et Khabarovsk en Russie, ainsi que Bangkok en Thaïlande.

Culture

Comme en Corée du Sud, la société est marquée par l'héritage du confucianisme (lequel implique le respect des parents, des aînés et des professeurs), mais aussi par une culture socialiste. Chaleureux et accueillants, les Coréens sont socialement conservateurs dans le domaine des mœurs[137]. À la différence des pays capitalistes, les différents statuts sociaux de la société nord-coréenne fortement hiérarchisée s'expriment moins dans les différences de salaires que dans l'attribution par l'État des biens de base (logement, nourriture, vêtements, biens de consommation). La libéralisation des prix et des salaires depuis 2002 tend toutefois à remettre en cause l'organisation sociale traditionnelle.

La mise en place d'un régime de démocratie populaire après 1945 a renversé les rapports sociaux, plaçant l'ancienne aristocratie yangban et les collaborateurs japonais en bas de l'échelle sociale, tandis que les ouvriers et les anciens résistants étaient promus. Dans un contexte où les liens familiaux et professionnels constituent des réseaux de sociabilité essentiels, la division de la Corée a été douloureusement ressentie comme une sanction imposée à un pays qui ne faisait pas partie des États vaincus, à la différence de l'Allemagne. La guerre de Corée a aussi affecté de nombreuses familles coréennes. La réunification de la Corée constitue un objectif majeur pour tous les Coréens qui forment un peuple très homogène.

Activités culturelles

Toutes les activités culturelles sont sous le contrôle de l'État. Nombre de livres, poèmes, chansons ou encore films sont empreints d'un très fort nationalisme, d'une vision vantant la supériorité du « socialisme nord-coréen sur la "corruption bourgeoise et impérialiste" »[138] et d'un important culte de la personnalité de Kim Il-sung et de son fils Kim Jong-il. L'information est sous le contrôle de l'État via l'unique agence de presse du pays et la télévision nationale[19].

Cinéma

La place du secteur cinématographique est considérée comme très importante, puisque la production est placée directement sous l'autorité de Kim Jong-il à partir de 1966-1967. D'après sa biographie officielle, Kim Jong-il, qui intègre le Comité central du Parti du travail de Corée en 1964, s'intéresse « dès les premiers temps de son activité […] à la littérature et aux arts » et « fait d'abord concentrer les forces sur l'art cinématographique »[139]. En 1978, la Corée du Nord enlève un réalisateur sud-coréen, Shin Sang-ok, pour filmer des spots de propagande à la gloire du pays. Peu à peu, il gagnera la confiance des dirigeants qui le laisseront voyager en 1986 à Vienne, où il réussira finalement à gagner refuge après une captivité forcée de plusieurs années[140].

Selon Antoine Coppola[141], le cinéma nord-coréen est fondé sur le réalisme socialiste soviétique. Compte tenu des actuelles difficultés économiques de la République populaire démocratique de Corée, la production de films par la Corée du Nord a diminué d'une cinquantaine de longs métrages, à la fin des années 1980, à seulement deux films en 2006 : Pyongyang Nalpharam de Phyo Kwang et Maeng Cheol-min et Le Journal d'une écolière, de Jang In-hak. En 2007, le budget prévisionnel pour la production cinématographique s'élève à 3 millions de dollars, correspondant à la production de 5 à 7 longs métrages. Depuis 1987, le Festival international du film de Pyongyang est organisé dans la capitale nord-coréenne[142].

Littérature

Après 1945, la littérature nord-coréenne a d'abord été représentée par des écrivains de gauche qui avaient lutté contre l'occupation japonaise, notamment au sein de la KAPF. O Chang-hwan, Chong Chi-yong, Kim Ki-rim, Kim Tong-hwan et Hong Myong-hi font partie des écrivains de la génération de l'entre-deux-guerres qui ont rejoint la Corée du Nord. Parmi eux, Han So-rya a présidé la Fédération des arts et de la littérature de Corée du Nord[143]. L'arrivée au pouvoir de Kim Jong-il, en 1994, a conduit à mettre davantage l'accent sur les thèmes de la vie quotidienne[144].

Hong Myong-hi, grand-père de Hong Sok-jung, est devenu vice-premier ministre de la République populaire démocratique de Corée, après avoir embrassé la carrière d'écrivain pour protester contre l'interdiction de la langue coréenne par les Japonais pendant l'occupation de la Corée[145]. Choi Myung-ik, représentant du courant moderniste des années 1930, a également été publié en Corée du Sud[146].

Éducation

Le système éducatif nord-coréen est fortement centralisé et sous le contrôle de l'État. L'enseignement est gratuit et obligatoire en Corée du Nord pendant onze années, de 6 à 17 ans, et est sanctionné par l'obtention d'un diplôme de fin d'études secondaires. Selon les données officielles et le World Factbook de la CIA, le taux d'alphabétisation est de 99 %[147]. Les matières de base de l'enseignement sont le coréen, les mathématiques, le sport, le dessin, la musique, les sciences, ainsi que l'étude des idées du juche, la pensée de Kim Il-sung, fortement valorisée.

Sport

La Corée du Nord dispose de sa propre équipe olympique depuis 1957. En 2000 et 2004, les sportifs des deux Corées défilaient ensemble, ce qui ne fut pas le cas en 2008 à Pékin, malgré les efforts du CIO. La Corée du Nord a remporté de 1957 à 2006 8 médailles d'or, 12 d'argent et 30 en bronze aux différents Jeux olympiques. La victoire de la Corée du Nord sur l'Italie lors de la coupe du monde de football de 1966 a fait l'objet d'un film de Daniel Gordon intitulé The Game of Their Lives (Le Match de leurs vies). Pour la première fois, une nation asiatique se qualifiait pour les quarts de finale d'une coupe du monde de football. Dans un pays où ce sport est très populaire, le stade du Premier-Mai à Pyongyang compte 150 000 places, ce qui en fait à l'heure actuelle le plus grand stade au monde[148].

Le taekwondo, art martial coréen, est pratiqué tant en Corée du Sud qu'en Corée du Nord, où le maître Yoon Byung-in a assuré sa diffusion[149]. Le marathon est la passion nationale.[réf. nécessaire] Le 17 juin 2009, l'équipe de football de la Corée du Nord se qualifie pour la phase finale de la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, et crée la surprise en tenant hardiment tête à l'équipe de football du Brésil, trop confiante, en réduisant l'écart dans les dernières minutes du temps réglementaire, s'inclinant ainsi sur un score de 2-1. Le match suivant, contre le Portugal, est une écrasante défaite pour la Corée du Nord (7-0). Le dernier match contre la Côte d'Ivoire, qui ne pouvait de toute façon pas empêcher l'élimination de la Corée du Nord, se solde par une ultime défaite (3-0)[150].

Codes

La Corée du Nord a pour codes :

Notes et références

  1. « Ces murs qui divisent », sur Le Point, 10 janvier 2008 p. 50 (consulté le )
  2. (en) « Constitution of North Korea (1972) », (consulté le )
  3. (en) Bradley K. Martin, Under the Loving Care of the Fatherly Leader: North Korea and the Kim Dynasty, New York, NY, Thomas Dunne Books, , 1re éd., poche (ISBN 978-0-312-32322-6), p. 111 « Although it was in that 1955 speech that Kim gave full voice to his arguments for juche, he had been talking along similar lines as early as 1948. »
  4. a et b (en) May Lee, « Famine may have killed 2 million in North Korea », sur CNN/Associated Press, (consulté le ) Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « famine » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  5. (en) [PDF] « Famine in North Korea: Causes and Cures », sur Peterson Institute for International Economics, (consulté le )
  6. Alain Destexhe, Corée du Nord, voyage en dynastie totalitaire, L'Harmattan, (ISBN 2-7475-1323-8)
  7. (en) Richard Lloyd Parry, « North Korea's nuclear 'deal' leaves Japan feeling nervous », The Times (online version of UK's national newspaper of record),‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « The US Government contradicted earlier North Korean claims that it had agreed to remove the Stalinist dictatorship’s designation as a terrorist state and to lift economic sanctions, as part of talks aimed at disarming Pyongyang of its nuclear weapons. »

  8. (en) James Brooke, « North Korea Says It Is Using Plutonium to Make A-Bombs », sur The New York Times, (consulté le )
  9. (en) « Freedom in the World, 2006 », Freedom House (consulté le ) : « Citizens of North Korea cannot change their government democratically. North Korea is a totalitarian dictatorship and one of the most restrictive countries in the world. »
  10. (en) « Economist Intelligence Unit democracy index 2006 », Democracy index, Economist Intelligence Unit,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ) North Korea à la dernière place (167).
  11. (en) « A portrait of North Korea's new rich », The Economist,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « EVERY developing country worth its salt has a bustling middle class that is transforming the country and thrilling the markets. So does Stalinist North Korea. »

  12. « Un régime totalitaire et armé jusqu'aux dents », sur Radio-Canada (consulté le )
  13. (en) « Human Rights in North Korea », hrw.org, Human Rights Watch, (consulté le )
  14. (en) « DPRK FAQ », Korean Friendship Association,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « The DPRK is a single-united-party constitutional democracy guaranteeing freedom of speech and assembly to all citizens. DPRK citizens play an active role in their nation’s political life at the local, regional, and national levels, through their trade unions or as members of one of the nation’s three political parties, which include the Workers' Party of Korea, the Chondoist Chongu Party and the Korean Social Democratic Party. »

  15. « La Corée du Nord intronise son nouveau chef devant une foule de militaires », sur Le monde, (consulté le )
  16. (en) « Armed forces: Armied to the hilt », The Economist,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. (en) Anthony H. Cordesman, The Korean Military Balance, Washington, Center for Strategic & International Studies, , poche (ISBN 978-0-89206-632-2, lire en ligne) « The DPRK is one of the most militarized countries in the world. It has extraordinarily large anti-aircraft holdings, nearly twice the artillery strength of the Republic of Korea (South Korea), as well as a major advantage in self-propelled artillery and a massive lead in multiple rocket launchers. »
  18. (en) « International Space Dominance: 7 Nations Launching the Next Space Race », sur Popular Mechanics, (consulté le )
  19. a b c d e f g h et i (en) [PDF] « Library of Congress - Federal Research Division - Country Profil : North Korea », (consulté le )
  20. Voir à ce sujet la section dédiée dans l'article Mer du Japon
  21. (fr) « La géographie de la Corée », sur amitiefrancecoree.org (consulté le )
  22. (en) Robert Willoughby, North Korea. The Bradt Travel Guide, Bradt, 2003, 7-8 p.
  23. Robert Willoughby, ibid.[source insuffisante]
  24. « Voir notamment le site du ministère sud-coréen de la réunification »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  25. a et b (fr) Robert Charvin, Comment peut-on être Coréen (du Nord)?, Losange, =2006, 32 sqq. et ERRATUM (ISBN 978-2-84295-124-5)
  26. (en) Xue, Yali et al, « Male demography in East Asia: a north-south contrast in human population expansion times », (consulté le )
  27. (en) Kim W, Yoo T-K, Kim S-J, Shin D-J, Tyler-Smith C, et al., Lack of Association between Y-Chromosomal Haplogroups and Prostate Cancer in the Korean Population, (DOI 10.1371/journal.pone.0000172) PLoS ONE 2(1): e172..
  28. a b c d et e (en) « CIA World Factbook - Korea, North - People », sur CIA (consulté le )
  29. a b et c (en) « CIA World Factbook - Country Comparison :: Infant mortality rate », sur CIA (consulté le )
  30. (en) « CIA World Factbook - Country Comparison :: Life expectancy at birth », sur CIA (consulté le )
  31. « L'enfer n'est pas loin », sur Courrier international, (consulté le )
  32. GEO no 390 de août 2011 p. 25
  33. Jean-Marie Bouissou, La normalisation des relations avec la Corée (Le Japon depuis 1945), Armand Colin, , p. 114
  34. « Tokyo livre ses Coréens à Kim Il-sung », sur Le Temps, (consulté le )
  35. (en) « U.S. Relations With North Korea », sur Département d'État américain, (consulté le )
  36. (fr) « La Lettre de Corée (no 25) », (consulté le )
  37. (en) Tim Beal, North Korea. The struggle against American power, Londres, Royaume-Uni, Pluto Press, , p. 161 Pour une estimation du nombre de Nord-Coréens présents en Chine inférieure à 100 000 personnes, Tim Beal cite notamment Lee Young-jong et Ser Myo-ja, « Pyongyang regime is stable, says top aide on North Korea », dans JoongAng Ilbo, 2004.
  38. « AFP, 29 juillet 2004 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  39. Alain Devalpe, « Travailleurs nord-coréens pour enfer russe », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  40. (en) {{lien web|url=http://www.kcna.co.jp/item/1998/9812/news12/09.htm%7Ctitre=Dépêche de l'agence nord-coréenne KCNA|date=12 septembre 1998|citation=« Pyongyang, December 9 (KCNA) -- 100 days have passed since the DPRK's first artificial satellite "Kwangmyongsong No. 1" was placed into orbit. During the period, the satellite has made over 770 orbits of the earth. »
  41. (en) {{lien brisé|url=http://www.fas.org/spp/guide/dprk/%7Csite=Federation of American Scientists|titre=FAS|citation=« As of 09 September 1998 […] US Space Command has not observed any object orbiting the Earth that correlates to the orbital data the North Koreans have provided in their public statements. Additionally, US Space Command has not observed any new object orbiting the Earth in any orbital path that could correlate to the North Korean claims. Lastly, no US radio receiver has been able to detect radio transmissions at 27 megahertz corresponding to the North Korean claims. »
  42. (en) « North Korean leader Kim Jong Il dead after heart attack, state media reports », sur CNN, (consulté le )
  43. (en) « Pyongyang hails rocket launch as a success », sur PRESSTV, (consulté le )
  44. (en) « North Korea to carry out second rocket launch by mid-December », sur PRESSTV, (consulté le )
  45. (en) « DPRK’s satellite launch stuns imperialists », sur Lalkar Online, (consulté le ) : « « The [New York Times] further quoted Harvard astronomer Jonathan McDowell, who tracks global rocket launchings and space activity, who said the satellite “ was orbiting a little higher than the International Space Station, reaching about 360 miles. He called the orbit’s accuracy ‘pretty good’ for a first launching .” (‘After rocket launching, a call for new sanctions’, 12 décembre 2012) ». »
  46. (fr) « Constitution de la Corée du Nord (version de 2009) », sur Université de Perpignan, Perpignan, France (consulté le )
  47. Robert Charvin, professeur de droit international spécialiste de la Corée du Nord, Comment peut-on être Coréen (du Nord) ?, Losange, , 65-69 p. (ISBN 978-2-84295-124-5) :

    « La doctrine officielle de la Corée socialiste s'est construite autour des idées du Djoutché (…) Au plan des relations internationales, aucun suivisme n'est tolérable. Au plan économique, le refus d'intégration dans le marché mondial, comme hier dans le Comecon, est une position de principe : (…) la coopération ne peut être que complémentaire […]. La théorie du Djoutché n'est pas une rupture avec le marxisme, elle s'inscrit au contraire dans sa continuité (…) Si cette volonté d'indépendance économique et politique a souvent été interprétée comme le signe d'une politique d'autarcie, la Corée du Nord a recherché en fait une politique d'indépendance nationale, en maintenant notamment des relations équidistantes avec la Chine et l'Union soviétique dont elle a reçu une aide significative pour sa reconstruction au lendemain de la guerre de Corée »

    .
  48. Communist state one-man dictatorship, selon les termes du CIA World Factbook
  49. « North Korea (2006) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Freedom House (consulté le )
  50. (en) [PDF] « The Economist Intelligence Unit’s Index of Democracy 2008 », sur The Economist, (consulté le )
  51. « Corée du Nord - Point sur la situation actuelle »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Amnesty (consulté le Mois invalide (avirl))
  52. (fr) « Réfugiés Nord Coréens : des traumatismes oubliés », sur Journal international de victimologie IDV 13 (Tome 5, numéro 1) (consulté le )
  53. « La violation des Droits de l'Homme en Corée du Nord »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  54. « Corée du Nord : des images satellite révèlent l'étendue de camps pour prisonniers politiques », Amnesty International, (consulté le )
  55. (en) « How one man escaped from a North Korean prison camp », The Guardian, (consulté le )
  56. (en) « The Hidden Gulag – Exposing Crimes against Humanity in North Korea’s Vast Prison System », The Committee for Human Rights in North Korea (consulté le )
  57. (en) « Exposed - Kim's Slave Camps », sur The Far Eastern Economic Review, (consulté le )
  58. (fr) « Au Japon, une association écrit à Obama pour faire un parallèle entre Buchenwald et les camps en Corée du Nord », sur Aujourd'hui le Japon, (consulté le )
  59. « Portes ouvertes : WWL: Indice de persécutions »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Portesouvertes (consulté le )
  60. (en) « US should recognize North Korea », Asia Times,
  61. (en) « DPRK Diplomatic Relations », National Committee on North Korea (consulté le )
  62. « Pyongyang, ou la posture de la citadelle assiégée », sur Cyberscopie.info, (consulté le )
  63. (en) « The GNP's Leftwing Makeover », sur Chosun Ilbo, (consulté le )
  64. (en) « Two Koreas to Hold Summit », sur Dépêche de l'agence AP, reproduite sur le site du Washington Post, (consulté le )
  65. (ja) « Lire le communiqué commun Nord-Sud », sur Agence nord-coréenne KCNA (consulté le )
  66. (en) « Koreas put off summit due to floods in North », sur Daily Times Pakistan, (consulté le )
  67. (fr) Philippe Pons, « Mobilisation internationale pour aider Pyongyang », sur Le Monde, (consulté le )
  68. (fr) AFP, « Les deux Corées s'engagent sur la paix et la prospérité économique », sur Le Monde, (consulté le )
  69. (fr) « Chronologie des relations entre Corée du Nord et Corée du Sud », sur L'Express, (consulté le )
  70. (fr) « La stratégie ambiguë de Pyongyang vis-à-vis de la Corée du Sud », sur Le Monde, (consulté le )
  71. L'arme de l'eau aux mains de Pyongyang, article d’Infos-eau paru le 9 septembre 2009
  72. Thomas Vampouille, « La Corée du Nord a bien coulé un navire sud-coréen », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  73. (fr) « Les deux Corées se renvoient la responsabilité des tirs en mer Jaune », sur Le monde, (consulté le )
  74. (fr) « Pyongyang prône la fin de l'affrontement avec la Corée du Sud », sur Le monde, (consulté le )
  75. a b et c Voir Samuel S. Kim, "Sino - North Korean Relations in the Post-Cold War World, in Young Whan-kihl et Hong Nack-nim (sous la direction de), "North Korea. The Politics of Regime Survival", East Gate Book, New York, 2006, pp. 183-202
  76. Japon-Corée du Nord : un dialogue infructueux, sur le site de Radio France internationale (RFI)
  77. Documents de l'ambassade du Japon en France sur l'enlèvement de citoyens japonais par la Corée du Nord
  78. « Corée du Nord : Le gouvernement japonais approuve un plan de sanctions »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), dépêche de l'Associated Press (AP)
  79. « Friction passagère entre la Corée du Nord et le Japon à Hanoï », dépêche de l'agence Reuters, reproduite sur le site de yahoo!, 7 mars 2007.
  80. La Corée du Nord menace le Japon, 2 avril 2009
  81. (en) R. Jeffrey Smith, « Perry Sharply Warns North Korea », sur HighBeam Research (site sur abonnement), (consulté le )
  82. (en) « Washington was on brink of war with North Korea 5 years ago », sur CNN News, (consulté le )
  83. (en) Alex Chadwick, « Interview: Senator John McCain discusses North Korea's nuclear status NPR Special », sur HighBeam Research (site sur abonnement),
  84. (en) Richard Halloran, « From South Korea, the US military looks on rest of the region », The Taipai Times, (consulté le )
  85. (fr) Philippe Pons, « La Corée du Nord pourrait ne jamais avoir possédé d'uranium enrichi », sur Le monde, (consulté le )
  86. (fr) Philippe Pons, « États-Unis - Corée du Nord : l'incertaine désescalade », sur Le monde, (consulté le )
  87. (fr) « Washington espère la prochaine fermeture du réacteur nord-coréen de Yongbyon », sur Dépêche AFP, (consulté le )
  88. (fr) « Corée du Nord: chronologie de la crise nucléaire », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le )
  89. François Hauter, « Une grande famine menace la Corée du Nord », Le Figaro, (consulté le )
  90. Dépêche de l'agence Associated Press
  91. « Dépêche de l'agence Reuters »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  92. (fr) « « La Corée du Nord a fermé son principal site nucléaire, affirme l'AIEA » », sur Le Monde (avec AFP), (consulté le )
  93. (fr) « Nucléaire : la Corée du Nord confirme le redémarrage de son réacteur », sur AFP, (consulté le )
  94. (en) Choe Sang-Hun, « North Korea Claims to Conduct 2nd Nuclear Test », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  95. (en) Personnel de rédaction, « Here we go again », The Economist,‎ (lire en ligne, consulté le )
  96. Personnel de rédaction, « La Corée du Nord menace d'une frappe nucléaire préventive », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  97. Personnel de rédaction, « La Corée du Nord menace Washington d'une frappe nucléaire "préventive" », Le point,‎ (lire en ligne, consulté le )
  98. a et b « Corée du Nord - Point sur la situation actuelle », sur Amnesty International, (consulté le )
  99. (fr) [PDF] « Corée du Nord : les trafics n’ont pas d’odeur », sur Trafic international,
  100. (en) [PDF] « The Asian Conventional Military Balance in 2006 : Overview of major Asian Powers », sur csis.org (consulté le )
  101. Le fanatique de l'aviation, , chap. 447
  102. (en) « CIA World Factbook - Military expenditures »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  103. a et b Michael Parenti, L'Horreur impériale, Aden, , p. 123
  104. (en) [PDF] Kent E. Calder, « Korea's Energy Insecurities : Comparative and Regional Perspectives », sur Korea Economic Institute, Washington, DC, (consulté le ), p. 38
  105. Régis Arnaud, Un pays stalinien tellement attractif, Challenges, , chap. 52
  106. (en) « North Korean markets and the reactivation of the public distribution system, entretien avec le professeur Ruediger Frank, spécialiste de l'économie nord-coréenne », sur korea_is_one.com (consulté le )
  107. (en) Hwang Eui-gak, The Korean Economies: a Comparison of North and South, Oxford University Press, New Yok, 1993, pp. 120-121. Le dépassement de la Corée du Nord par la Corée du Sud en termes de PNB/habitant, depuis 1976, se fonde sur les taux de change respectifs du won nord-coréen et du won sud-coréen utilisés dans les échanges internationaux. Si l'on utilise les taux de change officiels (le taux de change officiel est plus élevé que le taux de change commercial dans le cas de la Corée du Nord), le PNB/habitant de la Corée du Sud n'a dépassé celui de la Corée du Nord qu'en 1986.
  108. (en) « Voir les taux de croissance économiques entre 1995 et 2004 sur le site du ministère sud-coréen de la réunification »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  109. (en) « Ministère sud-coréen de la réunification »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  110. (en) « CIA World Factbook - Korea, North - Economy »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), chiffre obtenu par Angus Maddison dans une étude menée pour le compte de l'OCDE avec des données extrapolées de celle de 1999 et arrondies aux 10 milliards le plus proche
  111. (en) « Site du ministère sud-coréen de la Réunification »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  112. Journal de 20 heures, 26 mars 2007, TF1. [source insuffisante]
  113. (en) « CIA World Factbook - Korea, North - Economy »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  114. (fr) « Populations du monde. La population de chaque pays », sur populationsdumonde.com (consulté le )
  115. (fr) « Quelques données de base », sur L'Express, (consulté le )
  116. (fr) « Corée du Nord Taux d'alphabétisation », sur indexmundi.com (consulté le )
  117. (fr) « Taux d’alphabétisation », sur geopopulation.com, (consulté le )
  118. (fr) « CORÉE DU NORD 1.Géographie », sur Encyclopaedia Universalis (consulté le )
  119. (en) « UNAIDS/WHO estimates »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  120. (en) « Channel New ASIA »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Channel News Asia (consulté le )
  121. (fr) « La Corée du Nord confirme ses premiers cas »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Levif
  122. (en) « Corée du Nord. Le système de santé à l'agonie à un besoin urgent d'aide », sur Amnesty International, (consulté le )
  123. a b et c (en) Robert Willoughby, North Korea. The Bradt Travel Guide, Londres, Royaume-Uni, Bradt, , 53-55 p. (ISBN 978-1-84162-074-9)
  124. « Corée du Nord/inondations: besoin urgent d'eau potable et nourriture », AFP,
  125. GEO no 390 d'août 2011 p.33
  126. (fr) [PDF] « Corée du Nord : Un régime de famine », sur Médecins sans frontières (MSF) (consulté le )
  127. (fr) Pierre Lefèvre, « Cannibalisme et exécutions en Corée du Nord Séoul offre un marché à Pyongyang », sur Le soir, (consulté le )
  128. (fr) AFP, « La Corée du Nord peine à produire sa nourriture », sur cyberpresse,
  129. (en) {{lien web|url=http://news.yahoo.com/s/afp/20070814/wl_asia_afp/nkoreaweatherfloods%7Ctitre=Hundreds dead in N Korea flooding, S Korea to send aid"|site=Yahoo! News
  130. « Les États-Unis expédient de l'aide à la Chine et à la Birmanie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), 19 mai 2008, Usinfo State
  131. (fr) « Les Nord-Coréens contraints de manger de l'herbe et de l'écorce d'arbre pour survivre », sur Amnesty International, (consulté le )
  132. (en) North Korea appeals foreign food aid - The Guardian
  133. (en) « Cia World Factbook - Korea, North - Transportation »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  134. Magazine télévisé Enquêtes exclusives du sur M6
  135. « La Corée du Nord sur « l'Axe du Mal » : les vraies raisons sont économiques (article original sur infocrise.org, 2002) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  136. Transport aérien : 95 compagnies interdites dans l'UE - RFI
  137. Selon le "Lonely Planet" sur la Corée et Robert Willoughby, The Bradt Travel Guide. North Korea.
  138. Corée du Nord - Rapport annuel 2007, de Reporters sans frontières
  139. Kim Jong-il, biographie sommaire, Éditions en langues étrangères, Pyongyang, RPDC, 1998, p.32
  140. (en) John Gorenfeldin, « The producer from hell », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  141. Antoine Coppola, Le Cinéma asiatique, coll. L'Harmattan, 2004, pp. 82-95
  142. Jérémy Segay, « Le festival de Pyongyang entrebâille la porte. La découverte des deux films nord-coréens », in Cahiers du cinéma, décembre 2006, pp. 48-51.
  143. Patrick Maurus, Histoire de la littérature coréenne, éditions Ellipse, 2005.
  144. Compte rendu d'une conférence du professeur Patrick Maurus, sur le thème « Littérature et division : la Corée et ses héros défigurés », sur le site de l'Association d'amitié franco-coréenne
  145. Philippe Pons, « La voix de la réconciliation coréenne », in Le Monde des livres, vendredi 21 octobre 2005
  146. Présentation du roman historique Le grand prêtre boudddhiste Sosan
  147. (en) CIA World Factbook - North Korea - People
  148. (en) Rungrado May Day Stadium sur worldstadiums.com.
  149. Voir notamment l'article « Pyongyang, berceau de l'art martial orthodoxe national » et la présentation du Palais du taekwondo sur le site officiel nord-coréen Naenara.
  150. Mustapha Sandid, Kim dans les mailles du filet, sur le site Orangesport, 4-8-2010.

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Les éditions en langues étrangères de Pyongyang éditent, notamment en français, des ouvrages officiels sur la Corée du Nord dont Panorama de la Corée, éditions en langues étrangères, Pyongyang, 1982.

Le lecteur peut également se reporter notamment au site du Ministère de la réunification de Corée du Sud (en anglais), ainsi qu'à un guide de voyage exclusivement consacré à la Corée du Nord, également en anglais : Willoughby R., North Korea. The Bradt Travel Guide, Bradt Travel Guides LTF, Royaume-Uni, 2003. En outre, un court métrage britannique, A State of Mind (Les Demoiselles de Pyongyang), décrit la vie quotidienne en Corée du Nord en suivant la préparation de deux fillettes gymnastes pour un spectacle de gymnastique qui s'est tenu à Pyongyang en 2003 (source : International Herald Tribune). Une étude d'un universitaire australien marxiste, professeur honoraire à la Research School of Pacific and Asian Studies de l'université nationale d'Australie, et par ailleurs coordinateur de Japan Focus : Gavan Mc Cormack, « Target North Korea : Pushing North Korea to the Brink of Nuclear Catastrophe », Nation Books, 2004. Voir par ailleurs l'article du même auteur publié par Japan Focus.

Une étude sud-coréenne : Sung Chul Yang, The North and South Korean Political Systems: A Comparative Analysis, 1999, Elizabeth, NJ : Hollym. (ISBN 978-1-56591-105-5). L'analyse d'un professeur de droit international à l'université de Nice Sophia-Antipolis : Robert Charvin, Comment peut-on être Coréen (du Nord)?, Éditions du Losange, 2006. (ISBN 978-2-84295-124-5). Voir une présentation de l'ouvrage à l'adresse suivante. Une étude d'un Français d'origine coréenne : Cheong Seong Chang, Idéologie et système en Corée du Nord, de Kim il-sông à Kim Chông-il, L'Harmattan, Paris, 1997.

Enfin, d'autres études ont été écrites par des auteurs militant ouvertement pour un changement de régime à Pyongyang :

  • A. Destexhe, Corée du Nord. Voyage en dynastie totalitaire, L'Harmattan. (ISBN 978-2-7475-1323-4)
  • M. Breen, Kim Jong-il, Dictateur nord-coréen, 2004, St Honoré Média, (ISBN 978-2-9522228-0-8)
  • Ph. Grangereau, Au pays du grand mensonge, voyage en Corée du Nord, 2003, Payot. (ISBN 978-2-228-89742-6)
  • Kang Hyok et P. Grangereau, Ici, c'est le paradis ! : une enfance en Corée du Nord, 2004, M. Lafon, (ISBN 978-2-7499-0038-4)
  • Kang Chol-Hwan (avec P. Rigoulot), Les Aquariums de Pyongyang, 2000, Robert Laffont, (ISBN 978-2-221-09101-2)
  • P. Rigoulot, La Corée du Nord : État voyou. Pour une présentation de cet ouvrage, voir : un entretien avec Pierre Rigoulot, ainsi qu'un article paru dans La Lettre de Corée dont Pierre Rigoulot est rédacteur en chef.
  • P. Rigoulot, « Séoul-Pyongyang : Radioscopie d'un naufrage », dans Politique internationale, no 94, hiver 2001-2002.

Le récit d'un séjour en Corée du Nord, principalement à Pyongyang, a été fait sous forme de bande dessinée par un réalisateur de dessins animés québécois ayant travaillé quelques mois en Corée du Nord : G. Delisle, Pyong Yang, éd. L'Association, 2002, (ISBN 978-2-84414-113-2) Autobiographie de son séjour en tant que superviseur d'animation en Corée du Nord (existe aussi en langue anglaise aux éditions Drawn and Quarterly) ; Ducruet, Cesar et Roussin, Stanislas (2007) L'archipel nord-coréen : transition économique et blocages territoriaux, Mappemonde, Vol. 87, http://mappemonde.mgm.fr/num15/articles/art07302.html Analyse de fond des changements spatiaux récents en Corée du Nord sous l'angle regional, nombreuses cartes thématiques et animations cartographiques.

Livres de photographies : Christian Kracht, Eva Munz, Lukas Nikol, The Ministry Of Truth. Kim Jong Il's North Korea, Feral House, 2007, (ISBN 978-1-932595-27-7)

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Lien AdQ Modèle:Lien BA