Occitan

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Occitan
occitan, lenga d'òc
Pays France, Italie, Espagne, Monaco[1]
Région Occitanie, incluse dans tout ou partie des régions administratives : Aquitaine, Auvergne, Calabre (Guardia Piemontese), Catalogne (Val d’Aran), Centre, Languedoc-Roussillon, Ligurie, Limousin, Midi-Pyrénées, Principauté de Monaco (État souverain), Piémont (vallées occitanes), Poitou-Charentes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes.
Nombre de locuteurs De 0,11 à 12 millions selon les sources.
La majorité des estimations oscillent entre 1 et 4 millions[2].


Classée 46e (sur les 563 langues de plus de 500 000 locuteurs) par le baromètre Calvet mesurant le poids des langues du monde en 2012[3].


Usage en forte baisse en France depuis la première moitié du XXe siècle[4].
Ralentissement de la baisse de la transmission inter-générationnelle, voire stabilisation depuis 1945 en France [5].

Typologie accentuelle, flexionnelle, SVO
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau de la Catalogne Catalogne en Espagne[6]

Drapeau de l'Italie Italie[7]
(officielle dans 109 communes)
Régi par Norme classique
Conselh de la Lenga Occitana (CLO) fondé en 1996
Acadèmia Occitana (Consistòri del Gai Saber) scission du CLO en 2009
Congrès Permanent de la Lenga Occitana créé le 16 décembre 2011 avec le soutien des pouvoirs publics français[8]

Norme mistralienne
Félibrige fondé en 1854

Norme bonnaudienne(uniquement pour l'auvergnat et le poitevin-saintongeais)
Cercle Terre d'Auvergne
Codes de langue
IETF oc
ISO 639-1 oc
ISO 639-2 oci
ISO 639-3 oci
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Linguasphere 51-AAA-g 51-AAA-f, 51-AAA-g
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français, voir d'autres dialectes et graphies de l'occitan)

Languedocien, norme classique
Article un (1)

Totes los èssers umans naisson liures e egals en dignitat e en dreches. Son dotats de rason e de consciéncia e se devon comportar los unes amb los autres dins un esperit de fraternitat.
Carte de l'Occitanie contemporaine.
Officialité de l'occitan en Europe.
  • Langue officielle
  • Sans reconnaissance officielle ou reconnaissance limitée.
  • L'occitan ou langue d’oc (en occitan : occitan , lenga d'òc ou óucitan, lengo d’o) est une langue romane[9] parlée dans le tiers sud de la France, les Vallées occitanes et Guardia Piemontese (en Italie), le Val d'Aran (en Espagne) et à Monaco[1]. L'aire linguistique et culturelle de l'occitan est appelée l’Occitanie. Les estimations du nombre de locuteurs d'occitan sont extrêmement divergentes selon les sources, toutefois l'occitan ressort comme la langue régionale la plus parlée en France[10].

    L'occitan est connu pour sa riche littérature à partir du XIIe siècle, époque où les troubadours vont commencer à la rendre illustre dans toutes les cours d'Europe. Dès le XIIIe siècle, l'occitan est utilisé comme langue scientifique[11]. Elle fut aussi une langue administrative et juridique concurremment au latin pendant tout le Moyen Âge. Ainsi qu'une langue utilisée pour les échanges commerciaux[12],[13].

    L'occitan est à l’origine d’une importante production culturelle[14] et d'une littérature qui s’étend de façon ininterrompue sur plus de mille ans depuis les trobairitz et troubadours jusqu'à aujourd'hui, couvrant un grand nombre de genres littéraires (poésie médiévale, théâtre baroque, livret d’opéra, roman philosophique…). Un des points culminants de l'histoire littéraire de l'occitan a été l'attribution du prix Nobel de littérature à Frédéric Mistral. Depuis le XIXe siècle elle est, sur le plan international, un sujet d'études académiques assez répandu. L'occitan peut être considéré comme une des grandes langues de culture de l'Europe[15],[16],[17],[18],[19],[20].

    D'un point de vue sociolinguistique, il existe des interprétations différentes concernant le glossonyme occitan : d'un côté une unité linguistique autour d’une langue occitane formée par l'ensemble de ses dialectes, de l’autre l’existence de langues d'oc structurellement proches[21].

    L'occitan présente une certaine variabilité. Actuellement, il n’existe pas de langue standard. Chaque auteur adapte plus ou moins un système graphique[22] et littéraire[23]. La graphie classique de l'occitan, basée sur l’occitan médiéval, est la seule à être utilisée sur l’ensemble de l’espace occitan[24]. L'occitan a été la première langue romane en voie de standardisation[25],[26],[27],[28], notamment grâce à la koinè littéraire occitane. C'était une forme supradialectale de l’occitan qui n’a pas survécu pour des raisons politiques et historiques. Par la suite, plusieurs formes dialectales ont connu des destinées prestigieuses mais aucune n’a réussi à supplanter les autres. Dès le XIXe siècle, des tentatives de créer un occitan standard à partir d'un des dialectes[29] n'ont pas abouti. À l'heure actuelle, plusieurs standards régionaux sont à un stade avancé d'élaboration[30]. Dans une vision pluricentrique de la langue, cela pourrait aboutir à terme à un occitan général standard[30]. Face à la centralité du languedocien dans le mouvement occitaniste et par refus de leur caractérisation dialectale, l'Alliance des Langues d'Oc a été créée par des locuteurs de différents dialectes[31].

    Comme toutes les langues, l'occitan est composé de dialectes[22] (toutefois cette caractérisation est décriée par de nombreuses personnes qui parlent les dialectes hors Languedocien, et qui estiment que ces dialectes sont des langues à part entière[32]). La négation de l'existence de la langue occitane par la mise en avant systématique de son caractère dialectal, et l'utilisation du terme équivoque de patois, ont conduit les occitans à avoir honte de parler leur langue. Ce phénomène est appelé la vergonha. Encore aujourd'hui, de nombreux locuteurs naturels considèrent qu'ils ne parlent pas le bon occitan ou que l'occitan n'est pas une langue[33],[34],[35].

    Les appellations d'anciennes provinces ont servi à désigner des variantes de l’occitan, bien que les aires géographiques ne correspondent qu'approximativement[36]. Six grands dialectes sont généralement attribués à l'occitan, leur délimitation géographique et leur caractérisation peuvent varier selon les auteurs: l'auvergnat, le gascon, le languedocien, le limousin, le provençal et le vivaro-alpin[37]. Le catalan est parfois considéré comme variante de type ausbau[38]. Le gascon possède des traits distinctifs qui le différencient nettement plus que le catalan au sein de l’ensemble occitano-roman, principalement à cause de la forte influence du substrat vasco-aquitain. Certains linguistes le considèrent parfois comme une langue à part[39],[40],[41]. Toutefois, le gascon est généralement considéré comme un dialecte de l'occitan[42],[43],[44],[45],[46].

    Langue d'écrits officiels en Occitanie et dans des régions voisines[47],[48] parfois jusqu’à l’époque contemporaine, elle fut remplacée progressivement par le français, l'espagnol ou l’italien. Le recul de l’écrit officiel[49] a précédé celui de l’usage oral, lié à une politique de dévalorisation[50] et de répression[51], qui met la langue en danger d’extinction[52],[53].

    Toutefois, la situation de l'occitan est en train de changer tant du point de vue de sa reconnaissance par les autorités que de la revalorisation de la langue par les populations[54]. En France en 2008, une loi a été introduite indiquant que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Plusieurs collectivités locales ont développé des mesures en faveur de la langue. Depuis 1999, l'occitan fait partie des langues protégées par la loi sur les minorités linguistiques en Italie. L'occitan est officiel depuis 1990 dans le Val d'Aran (Espagne), statut qui a été étendu à toute la communauté autonome de Catalogne en 2006, puis renforcé par une loi catalane en 2010.

    Étymologie

    Carte des langues d'Europe selon le marquis d’Argenson (1859).

    Le terme « langue d'oc » et son équivalent latin lingua occitana sont attestés à la fin du XIIIe siècle[55]. De ce terme latin est issu le mot occitain (attesté en 1628[56], 1644[57] et 1655[58]) qui est une forme d'oïl, le suffixe -anum y ayant régulièrement abouti à -ain (exemple foranus > forain), alors qu'il donne régulièrement -an en langue d'oc, d'où « occitan » qui s’est imposé chez les romanistes dans la seconde moitié du XXe siècle[59].

    « Langue d'oc », « occitan » et « provençal » (ce dernier terme étant vieilli et renvoyant aujourd'hui plus précisément au dialecte occitan parlé en Provence[60]) sont synonymes dans la linguistique romane. La totalité du mouvement culturel depuis le XIXe siècle parle d'occitan et de langue d'oc. Ces deux termes sont synonymes et sont employés conjointement dans les textes administratifs français récents[61]. Les textes administratifs espagnols et italiens n'utilisent que le mot occitano.

    Origines de l’occitan

    À la suite de la domination romaine, les populations locales adoptent un latin vernacularisé. Ce processus prend plusieurs siècles, il est fort complexe dans son déroulement. Cette langue évolue en se superposant aux parlers autochtones qui finiront par être absorbés et assimilés. La chute de l'Empire romain, au Ve siècle, et les invasions barbares aboutissent à la transformation du latin en un certain nombre de parlers nouveaux dont l'occitan. La formation de la langue d'oc a été favorisée par certaines circonstances qui ont donné à l’occitan son originalité :

    • la structure orographique. L’espace occitan se caractérise par son emplacement au sein de barrières naturelles que sont la mer Méditerranée et l’océan Atlantique ainsi que les remparts naturels des montagnes : Massif central, Pyrénées, Alpes[62] ;
    • la présence de « marches séparantes » entre les populations : zones ultra-sèches[62], forêts épaisses séparant le Nord du Sud de la France sauf aux abords de l’océan (la Brenne, la Sologne, le Bourbonnais, le Nivernais, la Bresse, le Jura central…), marais ou landes impropres à l’agriculture et rebelles à toutes colonisations étrangères (régions entre Loire et Garonne, plateau désertique aragonais) ;
    • la fixité des peuples préhistoriques et protohistoriques[62] ;
    • leur moindre celtisation[63] : populations celtes peu importantes mais la celtisation s’est implantée plus durablement que dans d’autres régions ;
    • une longue et profonde romanisation. Selon M. Müller, « la bi-partition linguistique de la France commence avec la romanisation même »[64]. Plusieurs mots dont le sens a parfois évolué proviennent cependant du gaulois alors qu'ils sont absents dans le français moderne, ex: còbra (cobro), regon (rica), vibre (bebros), balma (balma), etc. ;
    • un lexique original : bien que celui de l’occitan se situe à mi-chemin entre le gallo-roman et l’ibéro-roman[65], il « possède […] quelque 550 mots hérités du latin qui n’existent ni dans les parlers d’oïl ni en francoprovençal » ;
    • une faible germanisation (contrairement au gallo-roman)[64] : « le lexique francique » et son influence phonétique « s’arrête […] assez souvent » au sud de la ligne oc/oïl[64] ;
    • une longue et précoce période de convergence politique et sociale durant cinq siècles au Moyen Âge, du VIIIe au XIIIe siècle. Plusieurs familles régnantes de ces territoires se sont affrontées ou soutenues dans le but d'une unification[66],[67]. Les familles les plus puissantes furent celles d'Aquitaine, de Toulouse, de Provence et de la Catalogne.
    • Couronne d'Aragon (maison de Barcelone) et dépendances occitanes de Pierre II d'Aragon en 1213.
      une certaine unité politique du XIe au XIIIe siècle, dans la mesure où la plupart des pays de langue d'oc ont été sous l'autorité ou sous l'influence des comtes de Barcelone, branche cadette des ducs d'Aquitaine. Ils ont réuni dans leurs mains, la Catalogne, le Languedoc, le Roussillon, le Rouergue, le Velay, le Carladez, la Provence, tout en étant alliés très proches des comtes de Toulouse et des vicomtes de Limousin. En particulier depuis l'époque de Raimond-Béranger III, comte de Barcelone, de Provence, de Gévaudan, de Rodez, de Millau, et de Carlat (1082-1131) où s'épanouie la littérature courtoise et des troubadours occitans, jusqu'à l'époque de Alphonse II d'Aragon, comte de Barcelone, de Roussillon, de Provence, de Rodez, de Gévaudan, vicomte de Millau, et de Carlat (1157-1196), avec des cours littéraires toujours très brillantes qui ont fait émerger et diffusé une langue occitane poétique et savante[68].
    • le développement de nombreux échanges commerciaux en Occitanie dès le début du Moyen Âge[69].
    • une mobilité hâtive des populations due au développement économique ainsi qu'à l'expansion démographique ayant pour conséquence la création de nouvelles agglomérations rurales ou urbaines dès le XIe et XIIe siècles[70] (sauvetés, castelnaus, bastides et villes franches).

    Question du nombre de locuteurs

    Il n'existe pas de données statistiques valables qui permettent réellement de connaître les compétences des locuteurs en occitan, celles-ci pouvant aller d'une simple compréhension passive à un usage solide, tant à l'oral qu'à l'écrit. De plus, la connaissance par la population de notions plus ou moins importantes d'occitan est largement ignorée. L'usage répandu du francitan dans le sud de la France n'étant presque jamais pris en compte. De ce fait, le nombre de ses locuteurs varie fortement en fonction de la méthodologie employée pour le calculer ainsi que de l'étendue de la zone géographique retenue.

    Selon SIL International la langue est aujourd'hui parlée par 218 310, principalement en France, en Espagne, en Italie et à Monaco, dont 110 000 en France. SIL s'appuie pour cela sur une étude réalisée en 2012 par Fabrice Bernissan. À partir d'une extrapolation de données précise sur le département des Hautes-Pyrénées l'au estime les locuteurs de l'occitan au niveau national. L'ensemble des non-locuteurs plus ou moins imprégnés serait de 1 200 000 personnes[71],[72]. Ces chiffres sont bien inférieurs à ceux régulièrement avancés[73] :

    Les autres chiffres avancées sont :

    • D'après les données fournies par Étienne Hammel ; Philippe Martel, directeur de recherche au CNRS avance le chiffre de 583 000 personnes[74]. Mais il reconnaît lui-même la faible probabilité du chiffre énoncé : « Du point de vue quantitatif, il y a peu à attendre d’une telle enquête ... Disons-le : nous ne savons pas combien il y a d’occitanophones dans ce pays ».
    • L'INED (Institut national d'études démographiques) a estimé dans un premier temps les occitanophones en France à 526 000 puis à 789 000 [74]. L'étude étant basée sur l'enquête famille du recensement de 1999. La délégation générale à la langue française et aux langues de France n'a retenu que le premier chiffre de 526 000 dans sa communication sur les langues de France en 2009[75].
    • À partir de la même enquête « famille » du recensement de 1999, l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) a estimé que 610 000 personnes utilisent quotidiennement l'occitan en France sur un total de 1 670 000 locuteurs[76],[10]. L'enquête a toutefois fait l'impasse sur quatre départements où l'occitan a encore une pratique dense, notamment l'Aude[77].
    • George Law Campbell (2000) donne entre 2 et 3 millions de locuteurs[78].
    • L’enquête Euromosaic donne environ 3 000 000 de locuteurs par extrapolation des résultats en Midi-Pyrénées (France), dont plus de 2 000 000 l'utiliseraient en famille[78],[79].
    • Trois millions et demi en rassemblant les données issues de sondages, enquêtes et recensements sur plusieurs régions[80].
    • Un numéro de « Courrier International »[81] donnait 3 600 000 locuteurs uniquement en France, dont 2 millions parleraient auvergnat plus précisément. Toutefois, toujours en France, ce seraient environ sept millions de personnes qui comprendraient l'occitan sans pratiquer (bilinguisme passif).
    • 4 000 000 selon l'Union latine[78].
    • Mercator Média, soutenu par la Commission européenne et l'Université du Pays de Galles, donne entre 5 et 6 millions de personnes capables de parler occitan dont 1,5 millions de locuteurs qui le parlent quotidiennement[78],[82].
    • Certains chercheurs lui donnent jusqu’à sept millions de locuteurs en France, en Italie et en Espagne (Quid France 2004).
    • Breton (1976, confirmé en 1994) donne 8 millions de locuteurs[78].
    • Schlieben-Lange (1993 : 218) montre que les chiffres peuvent varier de 1 à 10 millions[78].
    • Dix à douze millions selon le linguiste Jean-Marie Klinkenberg[83].

    Les plupart des différentes sources ne distinguent pas la pratique active et la connaissance passive, sans compter les différents contextes d'usages de la langue (diglossie). Par ailleurs, l'évaluation du nombre d'occitanophones peut être restreinte localement ou être étendue à plusieurs régions du monde. En réalité, il n’existe aucune enquête indépendante, globale et approfondie sur laquelle s’appuyer.

    «  Les difficultés à dénombrer les locuteurs sont de plusieurs ordres :

    • idéologique : certains ont intérêt à grossir les chiffres, d’autres à les minimiser ;
    • théorique : comment définir un « locuteur d’occitan », en sachant qu’il faut distinguer entre compétence passive et compétence active ? On trouve un grand nombre de locuteurs ayant une compétence passive en occitan, d’autant plus que les variétés régionales de français du Sud de la France sont encore fortement imprégnées par le substrat ;
    • méthodologique : comment trouver les locuteurs en sachant que nombre d’entre eux n’osent pas se déclarer occitanophones, ou déclarent ne parler que « patois » ? »

    — Données collectées par l’Union latine qui œuvre à la mise en valeur de l’héritage culturel de ses 37 pays membres, relecture et informations complémentaires de Henri Giordan (LEM) et Marie Jeanne Verny (FELCO), 2011, Programme Sorosoro, pour que vivent les langues du monde !

    Malgré les différences statistiques, toutes s'accordent à montrer que le français est aujourd'hui plus parlé que l'occitan en Occitanie sous l'effet de la politique linguistique française. L'occitan, du statut de langue majoritaire encore dans les années 1900 est passée à celui de langue minoritaire et menacée.

    En 1864, lors de la dernière enquête linguistique précise et quantifiée sur les parlers en France, c’est en Occitanie que l’on connaissait la plus forte proportion de Français ignorant la langue nationale. Sur 21 départements, 40 % de la population était occitanophone unilingue, avec des résultats montant à plus de 90 % de la population dans certains départements. Les situations intermédiaires dues au conflit linguistique n'avaient volontairement pas été évaluées (connaissances ou utilisations partielles de l'occitan : bilinguisme actif, bilinguisme passif et diglossie)[84].

    En France et à Monaco, la diglossie au profit du français est constante et menace l'occitan. En Italie, la diglossie au profit de l'italien reste forte. En Catalogne, malgré la récente officialité de l'occitan, la diglossie en faveur de l'espagnol est toujours présente car elle reste la langue avec le plus de poids en Espagne. Dans tous les pays les locuteurs d'occitan sont au minimum bilingues.

    Noms de l’occitan

    À partir du XIIIe siècle et jusqu'au début du XXe siècle[85], on rencontre fréquemment le terme de provençal pour désigner l'occitan. Le terme, originaire d'Italie, fait référence à la provincia romaine et on trouve encore parfois ce terme en anglais pour toute la langue d'oc (provençal).

    Entrée oucitan dans le Trésor du Félibrige de Frédéric Mistral

    L'appellation « provençal » présente des ambiguïtés car elle désigne également le dialecte provençal, que par ailleurs certains considèrent comme une langue distincte[86]. D’autre part l’expression de « langue d’oc » fait penser d’emblée au dialecte languedocien (occitan central). Peut-être pour ces raisons le terme généralement considéré comme le plus clair est « occitan ». Il arrive aussi parfois que l'on nomme occitan l’ensemble occitano-roman (catalan et occitan[87],[88],[89]).

    L’occitan fut appelé autrefois :

    • lenga romana ou romans[90] aux XIIIe et XIVe siècles. Certains auteurs médiévaux ont employé le terme de « lenga romana » afin d'accentuer le prestige de l'occitan, langue écrite comme le latin. « Roman » a souligné la conscience claire de l'origine latine de l'occitan. Ce terme fut utilisé au XIXe siècle pour désigner l’ancien occitan.
    • limousin apparu entre 1190 et 1213[91]. Utilisé surtout pendant le XIIIe siècle parce que certains troubadours étaient réputés être originaires du Limousin. Pendant le XVIIIe siècle et le XIXe siècle, le nom de llemosí a été utilisé pour désigner l'occitan médiéval qui est à l'origine de la littérature catalane.
    • mondin ou raimondin.
    • gascon au XVIe siècle, XVIIe siècle et XVIIIe siècle[92]. À cette époque, la Gascogne était un centre important de la littérature occitane [93] et les Gascons ont eu l'habitude de représenter la « France du Sud » (Pays d'oc) aux yeux des Français du Nord. D'autant plus que Henri IV, roi de France de 1589 à 1610 et de Navarre depuis 1572, était par sa mère Jeanne d'Albret d'origine gasconne.
    • catalan utilisé parallèlement au terme de langue limousine.
    • provençal aux XIIIe et XIXe siècles.
    • lingua occitana au XIVe siècle et langue d’oc. "L’apparition du terme « occitan » est datée de 1286, sous le règne de Philippe le Hardi,dans le testament de Lancelot d’Orgemont « Premier et grand maitre du Parlement de Langue de Oc » qui déclare tester « selon l’usage de la patrie occitane », « more patriae occitanae.» Le dit «Parlement» s’étant réuni en 1273 sous la présidence de Lancelot d’Orgemont on peut supposer qu’il portait dès cette date l’appellation que revendique celui qui le présida (puis reprise par Dante en 1304. On trouve l’expression lingua occitana (langue occitane) peu après dans certains textes administratifs en latin"[94].
    • languedocien[95].
    • occitanique et occitanien.

    Les Occitans eux-mêmes disaient lo romans (roman), lo lemozi(n) (limousin) ou lo proensal (provençal) au XIIIe siècle.

    Les Occitans ont utilisé et utilisent toujours d’autres formules pour désigner leur langue, comme « la lenga nòstra » (notre langue) « parlam a nòstra mòda » (nous parlons à notre manière) ou encore en Gascogne « Que parli » (je parle).

    Dans certaines régions, les locuteurs les plus âgés utilisent le terme de patois (Larousse : parler local, rural et d’extension restreinte) pour désigner leur langue mais ce terme est également rejeté de nos jours pour ses connotations dépréciatives.

    Ailleurs, dans les régions à forte identité, le nom de la province sert à désigner la langue, parfois en discordance avec les variations de celle-ci[96]. On dit : « l’auvergnat, le rouergat, le limousin, le gascon, le béarnais, le provençal, le nissart, ... ».

    On peut trouver des appellations selon la variété locale de la langue (neugue), un terme géographique (aspois, médocain), ou encore une délimitation administrative (girondin).

    Distribution géographique

    L'aire d’expansion géographique de l'occitan couvre 33 départements du sud de la France (39 en comptant les départements minoritairement occitans), 14 vallées occitanes (dans les Alpes piémontaises) et Guardia Piemontese en Italie, le Val d’Aran en Espagne.

    Le domaine occitan

    Carte des dialectes occitans et des régions administratives actuelles

    L’occitan dans le monde

    Des communautés de langue occitane ont existé ailleurs dans le monde. Leur présence peut être liée au départ des protestants de France, à la colonisation française, à l'immigration vers le Nouveau monde ou même aux croisades.

    Il peut arriver que certaines personnes parlent encore aujourd’hui l’occitan ou plus sûrement ont conservé quelques mots mêlés à la langue locale[111].

    Famille linguistique

    Le groupe occitano-roman au sein des langues romanes[réf. souhaitée]

    L’occitan (gascon compris) constitue avec le catalan le groupe occitano-roman des langues romanes occidentales : il fait la transition entre le gallo-roman et l'ibéro-roman, d’après le linguiste Pierre Bec[112].

    L’occitan « général » et le catalan sont proches linguistiquement et permettent l’intercompréhension[113]. Certains romanistes comme A. Sanfeld incluent ces deux langues sous la même dénomination linguistique d’occitan[88],[89]. Le célèbre grammarien catalan Pompeu Fabra, contributeur important à la normalisation du catalan moderne, envisage la possibilité d'une unification orthographique des deux langues si un processus de normalisation est mené à terme dans le domaine d'oc[114]. Le terme de langue limousine a été utilisé par les Catalans pour désigner soit le catalan, la langue des troubadours, l'occitan ou l'ensemble des langues occitano-romanes.

    Les liens entre l’occitan et le catalan

    Évolution

    À un stade ancien, comme pour toutes les langues romanes, le catalan et la langue d'oc ne pouvaient être différenciés. Le catalan fait son apparition au sein de l'ensemble occitan[115]. Le fait qu’on écrivît quasi exclusivement en latin durant le haut Moyen Âge rend très délicate toute catégorisation formelle. En tout cas, les premiers textes en langues vulgaires, bien que très semblables montrent déjà quelques différences, lesquelles se sont accentuées à la moitié du XIIe siècle[116].

    Les poètes catalans écrivirent en occitan jusqu’au XIVe siècle, époque où le Valencien Ausiàs March marqua le début du Siècle d'Or de la langue catalane[117]. Le catalan reçoit à partir du XVe siècle une forte influence ibéro-romane accrue pour des raisons politiques (union de la Couronne de Castille et de la Couronne d'Aragon).

    En 1934, des intellectuels catalans proclamèrent solennellement que le catalan contemporain était une langue distincte de l’occitan[118] dans le manifeste Desviacions en els conceptes de llengua i de pàtria[119] rejetant ainsi l'idée d'une nation panoccitane incluant les pays catalans.

    L’aspect politique, culturel et religieux est important aussi. La Catalogne, contrairement à l’Occitanie a bénéficié longtemps d’une moindre dépendance étatique alliée à un fort développement économique. De plus, l’espace occitan est globalement défini par son appartenance à la France, le catalan est majoritairement défini par son appartenance à l’Espagne. Encore récemment les langues continuent d’évoluer séparément : le catalan est un ensemble de dialectes qui ont tendance à s’hispaniser au contact du castillan ; l’occitan, lui, a tendance à se galliciser au contact du français. Le poids important des langues espagnole et française dans le monde pèse lourdement sur les rapports de domination linguistique au sein de la France et de l’Espagne.

    Classement

    Le gascon a été souvent considéré comme un dialecte occitan ; tandis que le catalan, plus proche du languedocien d’un point de vue linguistique que d’autres, a été considéré comme une langue différente. Dans l’œuvre du philologue du XIXe siècle Friedrich Christian Diez le catalan est considéré comme une part intégrante de l’occitan (appelé « provençal ») ; cependant il en signale les différences. Dans Gramàtica del català contemporani (2002)[120], le catalan est classé dans les langues romanes occidentales, comme un intermédiaire entre les groupes gallo-roman et ibéro-roman, comme tout le groupe occitano-roman. D'autres études récentes classent le catalan dans le diasystème occitan.

    Certaines positions, en particulier au sein de l'école linguistique occitane, tendent à inclure le catalan comme dialecte de l'occitan, sur la base d'une similitude générale et d'une tradition littéraire communes. Certains pères de la romanistique, comme Wilhelm Meyer-Lübke ou Friedrich Christian Diez, incluaient ainsi le catalan comme élément de l'ensemble occitan[121],[122],[123],[124].

    Graphies et prononciation

    L’occitan et le catalan se distinguent par la manière d’écrire la langue (graphie). Les Occitans d’aujourd’hui ont majoritairement choisi d’utiliser une graphie qui essaye de rassembler des héritages de la langue médiévale avec des ajouts contemporains importants. Les choix qui ont opéré en Catalogne, ont conduit les locuteurs à écrire avec une graphie centrée à la fois sur les manières de prononcer (pas de n final à català par exemple) mais aussi à conserver des origines latines, par exemple en ajoutant le -r final qui est « caduc » dans certains dialectes.

    La prononciation varie entre catalan et occitan, par exemple :

    • á, qu'on trouve uniquement en position finale, ainsi graphié pour des raisons étymologiques, est prononcé [ɔ] en languedocien et [e] en provençal (le niçois maintient l'accentuation étymologique paroxytone, comme en catalan).
    • Dans différentes combinaisons consonantiques, la première consonne est assimilée à la suivante, là où le catalan maintient la prononciation étymologique (abdicar > [addi’ka] ; « cc » ou « ks », prononcés [ks] étymologiquement, est neutralisé en [ʦ] en languedocien ; occitan se prononce [uʦiˈta] ou [usiˈta] dans ce dialecte).
    • En occitan, la syllabe tonique des mots s’est rapprochée du français avec le temps, sous l’influence de ce dernier[réf. nécessaire]. Les anciens proparoxytons deviennent paroxytons dans la plus grande partie du domaine occitan (MÚsica (cat) muSIca (oc), PÀgina (cat) paGIna (oc), boTÀnica (cat) botaNIca (oc), inDÚstria (cat) indusTRIa (oc)…). Seuls le niçois et le vivaro-alpin des vallées Occitanes ont maintenu l'accentuation latine, conservée en catalan et de façon générale dans les langues ibéro-romanes.

    Pour les catalanophones, la graphie classique de l'occitan présente l’avantage d'être proche de la catalane. Ceci s'explique du fait que les travaux d’actualisation et de fixation de cette graphie conduits par Loís Alibèrt dans le premier tiers du XXe siècle, sont basés sur la graphie médiévale et sont grandement inspirés des travaux menés par Pompeu Fabra pour le catalan. Au Moyen Âge les deux langues étaient plus proches de leurs origines communes et les contacts étaient alors plus intenses (la poésie en Catalogne a été écrite presque exclusivement en occitan jusqu'au XIVe siècle). L'influence de la norme catalane dans les travaux d'Alibert est parfois critiquée car jugée excessive[125].

    Malgré tout, il y a quelques différences dont il faut tenir compte pour lire avec facilité les textes occitans :

    • On conserve le « n » final des mots, bien que dans la plupart des dialectes occitans, il ne se prononce plus (les exceptions sont le provençal, et le gascon, qui inclut l’aranais). Exemples : « occitan », « concepcion ».
    • Le « h » muet n'existe pas (les « h » étymologiques sont souvent maintenus en catalan) : i a un òme (cat: hi ha un home). Le « h » note en gascon une consonne aspirée ; dans bien des cas il correspond au « f » latin, maintenu dans les autres dialectes ainsi qu'en catalan. Exemple : en gascon « hèsta », dans les autres dialectes « fèsta », en catalan « festa ».
    • Les digrammes « lh », « nh » (tous deux inspirés de la graphie classique traditionnelle) et « sh » correspondent en catalan à « ll », « ny » et « x ». Les digrammes « lh » et « nh » ont aussi été adoptés depuis le Moyen Âge en portugais (en raison de l'influence de la langue des troubadours) et de façon récente dans la graphie romane de la langue vietnamienne.

    Comparaison de textes

    Il ne faut toutefois pas en conclure que l’occitan et le catalan soient très différents. Il existe une assez bonne intercompréhension entre catalanophones et occitanophones.

    Voici un texte dans sa version languedocienne (occitan méridional-ouest) et catalane majorquine (catalan baléare) et catalane barcelonaise. La forme du catalan majorquin moderne est parfois précisée dans les remarques.

    Français Languedocien Majorquin Barcelonais Remarques
    Hachez les viandes à la machine (ou demandez au boucher de le faire) Passatz la carn a la maquina de capolar (o demandatz al boquièr d’o far) Passau sa carn per sa màquina de capolar (o demanau en es carnisser que ho faça/faci) Passeu la carn per la màquina de picar (o demaneu al carnisser que ho faci)
    Mélangez tous les ingrédients de la farce Barrejatz/mesclatz totes los ingredients del fars Mesclau tots es ingredients des farciment Barregeu tots els ingredients del farciment
    Étendre le lièvre sur un bon morceau de gaze (on peut en acheter en pharmacie) Espandissètz la lèbre sus un bon tròç de gasa (se pòt crompar en farmàcia) Esteneu sa llebre damunt un bon tros de gasa (se pot comprar a l'apotecaria) Esteneu la llebre damunt d'un bon tros de gasa (es pot comprar a la farmàcia) En languedocien « farmacia » est un néologisme ; en catalan « damunt » = « sus »;
    Répartir la farce sur toute la longueur de l’animal, l’enrouler dans la gaze Repartissètz lo fars sus tota la longor de l’animal, lo rotlar dins la gasa Repartiu es farciment dedins s'animal, enrotlau-lo dins sa gasa Repartiu el farciment dins l'animal, enrotlleu-lo dins la gasa
    Ficeler sans trop serrer. Faire rôtir les ingrédients au four E ficelatz pas tròp sarrat. Fasètz rostir los ingredients pel forn Fermau-lo no massa fort. Feis rostir es ingredients dedins es forn. Lligueu-lo no gaire fort. Feu rostir els ingredients dins el forn.

    Espace occitano-roman

    L’ensemble géographique occitano-roman représente environ 23 millions de personnes sur un espace de 259 000 km2. Les régions ne sont pas égales face au pourcentage de locuteurs de la langue. La France ne compte plus dans certaines régions qu’un quart de la population qui soit vraiment occitanophone (50 % de la population comprend la langue, sans pouvoir la parler couramment)[source insuffisante][126],[127]. À l’inverse, la communauté autonome de Catalogne bat des records du nombre de locuteurs. Selon les enquêtes réalisées par la Communauté de Catalogne en 1993, les habitants du Val d’Aran (dont 72 % sont originaires) parlent : aranais (gascon) à 64 % ; castillan (espagnol) à 28 % ; catalan à 8 %.

    Caractérisation structurelle

    Jules Ronjat a cherché à caractériser l’occitan[128] en s’appuyant sur 19 critères principaux et parmi les plus généralisés. Onze critères sont phonétiques, cinq morphologiques, un syntaxique, et deux lexicaux. On peut ainsi noter la moindre fréquence des voyelles semi-fermées (en français standard : rose, jeûne). C’est une caractéristique des occitanophones grâce à laquelle on reconnaît leur accent « méridional » même quand ils parlent en français. Il existe aussi la non-utilisation du pronom personnel sujet (exemple : canti/cante/chante/chanto je chante ; cantas/chantas tu chantes). On peut trouver encore d’autres traits discriminants. Sur les dix-neuf critères principaux, il existe sept différences avec l’espagnol, huit avec l’italien, douze avec le francoprovençal et seize avec le français.

    Phonologie

    L'accent tonique à une mobilité limitée: il peut tomber seulement :
    • sur la dernière syllabe (mots oxytones ou aigus)
    • l'avant-dernière syllabe (mots paroxitons ou plans).
    • en niçard, et plus rarement en cisalpin (vivaroalpin des vallées occitanes), l'accent tonique peut porter sur l'antépénultième (mots proparoxytons).
    VOYELLES
    EN GÉNÉRAL
    antérieures quasi-antérieures centrales quasi-postérieures postérieures
    non
    arrondies
    arrondies non
    arrondies
    arrondies non
    arrondies
    non
    définies
    arrondies non
    arrondies
    arrondies non
    arrondies
    arrondies
    fermées /i/ /y/ /u/
    quasi-fermées (I) (Y)
    semi-fermées /e/
    moyennes (ə)
    semi-ouvertes /ɛ/ (œ) /ɔ/
    quasi-ouvertes
    ouvertes /a/ (ä) (ɒ)

    Les phonèmes principaux sont : /i/, /y/, /u/,/e/, /ɛ/, /ɔ/ et /a/. Régionalement, il existe les phonèmes /œ/, /ə/, /ä/, /ɒ/, /I/ et /Y/.

    Il faut signaler le phénomène d'alternance vocalique. En position atone, certaines oppositions vocaliques sont neutralisées :

    • La voyelle tonique /ɛ/ devient /e/.
    • La voyelle tonique /ɔ/ devient /u/.
    CONSONNES
    EN GÉNÉRAL
    labiales dentales et
    alvéolaires
    palatales vélaires
    sourdes sonores sourdes sonores sourdes sonores sourdes sonores
    occlusives /p/ /b/ /t/ /d/ /k/ /g/
    fricatives /f/ (/v/) /s/ /z/ (/ʃ/)
    affriquées /ts/ (/dz/) /tʃ/ /dʒ/
    nasales /m/ /n/ /ɲ/
    latérales /l/ /ʎ/
    roulées /rr/
    battues /r/
    spirantes /w/, /ɥ/ /j/

    Régionalement, il existe aussi les phonèmes /ʀ/, /h/ et /ʒ/.

    La distinction entre /v/ et /b/ est générale en provençal, vivaroalpin, auvergnat et en limousin. Par contre, en languedocien et en gascon, les phonèmes /b/ et /v/ sont neutralisés en /b/.

    Évolution phonétique

    1°) Absence ou rareté des voyelles arrondies [ɒ, o, ø]; type français : pâte, rose, yeux... Ces voyelles peuvent exister en occitan mais n'y jouent, en général, aucun rôle phonologique. Le Méridional parlant français ouvre spontanément ces voyelles, ce qui est une des caractéristiques les plus saillantes de son accent.

    2°) Présence de la voyelle /y/. La palatalisation de u latin [u] passa au son [y] (régionalement [œ]). C'est un trait général de l'ensemble du gallo-roman, des dialectes de l'Italie du Nord et d'une partie des idiomes rhétiques ainsi que du catalan capcinois. Par exemple : LUNA>Luna (Lune).

    3°) Voyelles nasales conservant le timbre de la voyelle orale correspondante. La nasalité de la voyelle n'est que partielle et toujours suivie d'une résonance consonantique. C'est un point commun avec la majorité des langues romanes à l'exception du français, du francoprovençal et du portugais. Par exemple : la prononciation méridionale des mots français tels que : pain, brun, bon, banc est encore là un trait caractéristique de l'accent du midi.

    4°Diphtongaison des voyelles latines e, o uniquement conditionnée par la séquence d'un yod [j] ou d'un [w]: è est devenu iè (ie); ò est devenu uò (uè, ue). Par exemple :

    • VETULU>vielh (vieux)
    • NOCTE>nueit/nuech/nuoch (nuit)
    • DEU>dieu... (dieu)

    Dans tous les autres cas, les voyelles du latin vulgaire sont solidement conservées: e>è (è ouvert du français : tête), o>o (o ouvert du français : botte). Par exemple :

    • DECEM>dètz (dix)
    • CELU (classique CAELUM)>cèl (ciel)
    • CULTELLU>cotèl (couteau)
    • MEL>mèl
    • OPERA>obra
    • PORTA>porta

    Du point de vue vocalique, l'occitan est une langue romane très conservatrice et s'oppose radicalement au français qui sous l'influence probablement germanique, a considérablement allongé puis diphtongué ses voyelles en position libre.

    5°) Pas de diphtongaison des voyelles du latin vulgaire [e,o] fermées=latin classique e,i;o,u. Même remarque que pour 4°). Par exemple :

    • TRES>tres (trois)
    • DEBERE>dever (devoir)
    • FIDE>fe (foi)
    • FLORE>flor>[flur] (fleur)

    6°) Fermeture jusqu'à [u] de latin vulgaire [o]. Par exemple :

    • DOLORE>vx. dolor>mod. [dulur] (douleur)
    • FLORE>vx. flor>[flur].

    Cette fermeture qui a dû se généraliser en occitan au cours du XIVe siècle, atteint également une partie importante du catalan et de certains dialectes nord-italiens mais c'est une différence avec la majorité des langues romanes.

    7°) Maintien, hors cas particulier, de a accentué latin, quelles que soient les précessions. Certains parlers occitans peu étendus peuvent connaître une palatalisation légère de [a] vers [æ] ou [ɛ], mais c'est un phénomène superficiel (palatalisation conditionnée de a + yod en gascon et en ibéro-roman). Ce conservatisme de [a] en occitan est commun avec la majorité des langues romanes. C'est une différence avec les évolutions radicales du français et du francoprovençal qui palatisent et diphtonguent [a] de manière systématique vers [ɛ, jɛ].

    Par exemple :

    • PRATU>prat (fr. pré, fpr. pra)
    • CAPRA>cabra/chabra (vx. fr. chievre>chèvre, fpr. chievre).

    L'occitan s'oppose au français; le franco-provençal qui palatalise les /a/ seulement derrière palatale (CAPRA>chievre) occupe donc une position intermédiaire.

    8°) Les voyelles postoniques sont solides et variées: -a (prononcé [ɔ, a, ə] selon les régions); -e; -i; -o (prononcé [u]); et aussi en niçard -u (prononcé [y]). C'est un point commun avec la majorité des langues romanes mais une différence avec le français qui élimine toutes les voyelles postoniques ou les neutralisent en [ə] et tend a perdre l'accent tonique.

    Per exemple:

    • occitan: pòrta [ˈpɔrtɔ], astre [ˈastre], òli [ˈɔli], cigarro [siˈɣarru] (et en niçard aquelu [aˈkely]),
    • à comparer avec le français: porte [pɔʀt], astre [astʀ], huile [ɥil], cigare [sigaʀ].

    La solidité du -a final atone (quelle que soit sa prononciation actuelle), qui est passé à /ə/ et a été effacé en nçais. Par exemple :

    • CATENA>cadena (chaîne, phonétiquement: [ʃɛn])
    • PORTA>pòrta (porte, phonétiquement: [pɔrt])

    D'où la fréquence en occitan des paroxytons (mots accentués sur l'avant-dernière syllabe), et le rythme nettement « méridional » de la phrase occitane, s'opposant au français qui a perdu tout accent de mot (autre qu'expressif) et ne connaît plus qu'un accent de phrase.

    Dans le même sens va la variété des autres voyelles atones : [-e,-u,-i]. Par exemple : piuse, carrosco, canti.

    9°) Solidité des voyelles prétoniques [a, e]: L'occitan ignore absolument les syncopes françaises (type e muet). Comparer le français « petite », phonétiquement: [ptit] et l'occitan « petita » > [peˈtito]. Cette tendance du français rejoint d'ailleurs celle qui figure au n° 8; si bien qu'une phrase du type : « Une petite femme sur la fenêtre », phonétiquement: [yn ptit fam syʁ la fnɛtʁ] avec ses sept syllabes sans accent de mot, a un schéma rythmique tout à fait différent de l'occitan : « una petita femna sus la finèstra », avec ses douze syllabes d'intensité inégale mais toutes clairement articulées. C'est ce rythme conservateur qu'on retrouvera en francitan qui rend si particulier l'accent des méridionaux.

    10°) Les proparoxytons (mots accentués sur l'antépénultième) ont disparu dans la grande majorité des dialectes occitans sauf en niçois et en cisalpin: arma, pagina (niçois et cisalpin: ànima, pàgina). Sous cet aspect, c'est un point commun avec le catalan roussillonais, l'aragonais, le francoprovençal et le français; mais c'est une différence avec la majorité des autres langues romanes.

    11°) Fermeture de [o] atone jusqu'à [u] comme en catalan oriental (hormis en majorquin), dans le nord-italien et le portugais, ainsi que dans certains mots du français: portar [purˈta], cigarro [siˈɣarru].

    Morphologie

    1°) Conservation d'une flexion verbale restée assez proche du latin permettant comme dans ce dernier un usage facultatif des pronoms personnels sujet, excepté dans une frange étroite tout au nord du domaine occitan. C'est un point commun avec la majorité des langues romanes excepté le français, le francoprovençal, le nord-italien et le rhéto-roman. Par exemple: parli, parlas ⇒ je parle, tu parles.

    2°) Système verbal original dont l'essentiel est commun avec le catalan.

    3°) Usage systématique du prétérit et de l'imparfait du subjonctif surtout pour exprimer l'irréel comme dans la majorité des langues romanes, mais à la différence du français. Le nord-italien, l'italien et le roumain ont tendance à abandonner le prétérit de manière variée. Par exemple : S'aguèssi un ostal, seria content ⇒ si j'avais une maison, je serais content.

    4°) Maintien du subjonctif dans les interdictions (impératif négatif), alors qu'il s'est perdu en français, en francoprovençal et en italien : Par exemple : (non) cantes pas ⇒ ne chante pas. (non) fagas pas aquo ⇒ ne fais pas cela. (non) parles pas ⇒ ne parle pas.

    5°) Emploi, concurremment avec « om », de la 3ème personne du pluriel et du réfléchi dans les expressions indéterminées, alors que le français n'emploie guère que « on »[pas clair]. Par exemple : disons que, se ditz que ⇒ on dit que.

    Lexique

    1°) Affinité lexicale de l'occitan avec les langues latines méridionales: surtout avec le catalan, mais aussi avec l'aragonais et le nord-italien. Il existe aussi des racines communes avec le basque qui n'est pas une langue romane. En effet, dans le lexique occitan, il existe des vieux fonds spécifiques tels que le fond méditerranéen, ibérique, pyrénéen... qui donnent au vocabulaire de l'occitan (surtout du sud) une couleur particulière.

    2°) Le lexique d'oc diffère fortement du lexique français et francoprovençal à cause de contingences culturelles et historiques[pas clair].

    Syntaxe

    Il existe notamment trois caractères généraux de cette syntaxe qui diffèrent toutes du français :

    • l'absence du souci de logique formelle[pas clair], ce qui évite la rigidité syntaxique que connaît le français ;
    • le souci de l'expressivité[pas clair] (« logique psychologique ») ;
    • la souplesse de la langue occitane, qui oppose l'occitan au franco-provençal et au français moderne. En effet, il existe en occitan des temps, aspects, modes et voix au niveau des verbes qui n'existent pas dans les autres langues. Par exemple, en occitan il existe le parfait de l'action antérieure indéterminée qui est absolument inconnu en français.

    Codification

    À l'époque des troubadours (entre le XIe et le XIIIe siècle), l'occitan a vraisemblablement connu une norme littéraire unifiée appelée koinè.

    Par la suite, toutes les graphies de l'occitan (classique, mistralienne, bonnaudienne, de l'École du Pô) ont été conçues d'abord en notant les parlers, sans fixer une variété standard de l'occitan. Cependant la norme mistralienne a entraîné depuis la fin du XIXe siècle l'apparition de trois normes littéraires régionales: une en provençal général, une en niçard et une en gascon (béarnais). On peut dire en outre que la norme provençale mistralienne est une langue standard (avis des partisans de la norme dite moderne) ou préfigure une langue standard (avis des partisans de la norme classique).

    La norme classique, à partir du XXe siècle, a poursuivi le développement de ces trois formes littéraires mais a favorisé également des formes régionales supplémentaires en limousin et en languedocien. Depuis l'officialisation de l'occitan dans le Val d'Aran en 1990 puis dans toute la Catalogne en 2006, la norme classique favorise également une variété codifiée de gascon aranais[129]. La norme classique a vocation à écrire l'ensemble des dialectes de la langue occitane. Cette norme se base sur la tradition médiévale des troubadours et lui ajoute un processus de codification des mots modernes.

    Normes graphiques

    Frédéric Mistral a donné son nom à la norme mistralienne.
    Comparaison des deux graphies principales
    Norme classique Norme mistralienne
    Mirèlha, Cant I (F. Mistral)
    (transcription)

    Cante una chata de Provença.

    Dins leis amors de sa jovença,

    A travèrs de la Crau, vèrs la mar, dins lei blats,

    Umble [Umil] escolan dau grand Omèra [Omèr],

    Ieu la vòle seguir. Coma èra

    Ren qu'una chata de la tèrra,

    En fòra de la Crau se n'es gaire parlat.

    Mirèio, Cant I (F. Mistral)
    (texte d'origine)

    Cante uno chato de Prouvènço.

    Dins lis amour de sa jouvènço,

    A travès de la Crau, vers la mar, dins li blad,

    Umble escoulan dóu grand Oumèro,

    Iéu la vole segui. Coume èro

    Rèn qu'uno chato de la terro,

    En foro de la Crau se n'es gaire parla.

    Comparaison entre les principales normes en Occitan: extrait de la Déclaration universelle des droits de l'homme
    Norme classique Norme mistralienne
    (et normes dérivées)
    Norme bonnaudienne
    Auvergnat Bas-Auvergnat Totas las personas naisson liuras e egalas en dignitat e en dreit. Son dotadas de rason e de consciéncia e lor chau (/fau) agir entre elas amb un esperit de frairesa. Toutos las persounos naissou lieuros e egalos en dinhitat e en drèit. Sou doutados de razou e de counsciéncio, mas lour chau agi entre guessos dinc un eime de frairesso. Ta la proussouna neisson lieura moé parira pà dïnessà mai dret. Son charjada de razou moé de cousiensà mai lhu fau arjî entremeî lha bei n'eime de freiressà.
    Haut-Auvergnat Touta la persouna naisson lieura e egala en dïnetàt e en dreit. Soun doutada de razou e de cousiensà e lour chau ajî entre ela am en esprî de freiressà.
    Gascon classique Totas las (/eras) personas que vaden libras e egaus en dignitat e en dret. Que son dotadas d'arrason e de consciéncia e que las cau hèr l'ua dab l'auta dab esperit de fraternitat. Norme fébusienne :
    Toutes las (/eras) persounes que nachen libres e egaus en dinnitat e en dret. Que soun doutades de rasoû e de counscienci e qu'ous cau ayi entre eres dap û esperit de fraternitat.
    nord-gascon Totas las personas vasen libras e egalas en dignitat e en dre(i)t. Son dotadas de rason e de consciéncia/consciença e las i fau agir entre eras damb un esprit de fraternitat.
    Languedocien Totas las personas naisson liuras e egalas en dignitat e en drech. Son dotadas de rason e de consciéncia e lor cal agir entre elas amb un esperit de frairesa.
    Limousin Totas las personas naisson liuras e egalas en dignitat e en drech. Son dotadas de rason e de consciéncia e lor chau (/fau) agir entre elas emb un esperit de frairesa.
    Provençal général Totei lei personas naisson liuras e egalas en dignitat e en drech. Son dotadas de rason e de consciéncia e li cau (/fau) agir entre elei amb un esperit de frairesa. Tóuti li persouno naisson liéuro e egalo en dignita e en dre. Soun doutado de rasoun e de counsciènci e li fau agi entre éli em' un esperit de freiresso.
    Provençal niçois Toti li personas naisson lib(e)ri e egali en dignitat e en drech. Son dotadi de rason e de consciéncia e li cau agir entre eli emb un esprit de fratelança. Touti li persouna naisson lib(e)ri e egali en dignità e en drech. Soun doutadi de rasoun e de counsciència e li cau agì entre eli em'un esprit de fratelança.
    Vivaro-alpin Totas las personas naisson liuras e egalas en dignitat e en drech. Son dotaas de rason e de consciéncia e lor chal agir entre elas amb un esperit de fraternitat. Norme de l'Escòla dau Pò :
    Toutes les persounes naisoun liures e egales en dignità e en drech. Soun douta de razoun e de counsiensio e lour chal agir entre eles amb (/bou) un esperit de freireso.
    Le même texte dans les langues voisines pour la comparaison.
    Catalan Francoprovençal Français Italien Espagnol
    Tots els éssers humans neixen lliures i iguals en dignitat i en drets. Són dotats de raó i de consciència, i han de comportar-se fraternalment els uns amb els altres[130]. Tôs los étres homans nêssont libros et ègals en dignitât et en drêts. Ils ant rêson et conscience et dêvont fâre los uns envèrs los ôtros dedens un èsprit de fraternitât[130]. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité[130]. Tutti gli esseri umani nascono liberi e uguali in dignità e in diritti. Sono dotati di ragione e di coscienza e devono comportarsi fraternalmente l'uno con l'altro (vers.alternative:agire con spirito di fratellanza[130]. Todos los seres humanos nacen libres e iguales en dignidad y derechos y, dotados como están de razón y conciencia, deben comportarse fraternalmente los unos con los otros[130].
    Comparaison entre quatre normes existantes en occitan : graphèmes typiques
    Norme classique Norme mistralienne Norme bonnaudienne Norme de l'École du Pô
    -a final -o (-a, -e) -o (-a)
    ò o o o
    o, ó ou ou ou
    uè, ue ue, iue eu (ue) ue (ö)
    lh i/h (lh) lh lh
    nh gn nh nh
    s, ss
    c(e), c(i), ç
    s, ss
    c(e), c(i), ç
    s, ss s
    z
    s entre deux voyelles
    z
    s entre deux voyelles
    z z
    à è ò
    á é í ó ú
    à è ò ì ù
    é óu
    à è eù où
    é
    â ê î û
    à è ò ì ù où
    é
    Toutes les consonnes finales muettes sont notées. Certaines consonnes finales muettes sont notées. Certaines consonnes finales muettes sont notées. Aucune consonne finale muette n'est notée.

    Graphie bonnaudienne

    Graphie de l'Escòla dau Pò

    Graphie fébusienne

    Graphie mistralienne

    Joseph Roumanille, le concepteur de la norme mistralienne


    Graphie classique

    Antonin Perbòsc
    Prospèr Estieu

    Cette norme basée sur l'écriture médiévale de l'occitan ajoute un processus de codification des mots modernes. Elle a vocation à écrire l'ensemble des dialectes de la langue occitane. C'est pourquoi, cette graphie est la seule à être utilisée sur l'ensemble de l'espace occitan[24]. La graphie classique de l'occitan a été mise au point au XIXe et au XXe siècle par Simon-Jude Honnorat[131], Joseph Roux[132], Prosper Estieu, Antonin Perbosc, Louis Alibert[133] et Joseph Salvat[134]. Elle a été stabilisée et étendue à l'ensemble des dialectes occitans entre 1950[135] et 1969[136],[137],[138]. Elle a plus particulièrement été adaptée à l'aranais[139], au gardiol[140] et au vivaro-alpin parlé dans le Piémont[141].

    Exemples de graphie occitane classique

    Lecture et prononciation de la graphie découlant de la norme classique de l'occitan :

    • « a » final atone : le plus souvent [o], [oe] mais est maintenu [a] à Nice, Montpellier, Saurat, Orange, Pontacq et dans les Alpes (exemple : Niça) ; [e] près de Lunel ; [ə] à Bessan[142].
    • « o » > [u], « ou » français (exemple : lo solèu >[lu suˈlɛw])
    • « ò » = o ouvert français ([ɔ]), diphtongue de façon plus ou moins systématique en [we], [wɔ] (fréquente notamment en provençal ; [wa] en niçois et provençal alpin) selon les régions et les termes concernés
    • « nh » > [ɲ], « gn » français (exemple : la montanha > [la munˈtaɲo])
    • « lh » > [ʎ] (ll castillan et catalan ; gli italien ; lh portugais) (exemple : la filha > [la ˈfiʎo]), neutralisé en [j] dans une bonne partie du domaine provençal
    Prononciations de l'occitan selon la norme classique

    Il n'y a pas une prononciation unique de l’occitan puisque par définition la norme classique permet de lire les différents dialectes. Elle se fait selon des règles de lecture propres à chaque dialecte et il existe donc de nombreuses exceptions. À partir de lettres de base, l’occitan utilise des symboles modificateurs qui changent la prononciation de certaines lettres ou simplement marquent une tonicité dans le langage comme : l’accent fermé (''), l’accent ouvert ('`) et la diérèse (¨) ou le point de séparation entre s et h ou n et h (s∙h ; n∙h) en gascon.

    Voyelles

    • a:
      • -a-, a- et à se prononcent [a]
      • -a et á final se prononcent [ɔ], ou [a] (selon les dialectes) de même que -as et -an: a atone. Il peut exceptionnellement se prononcer [u] pour la terminaison du présent de l'indicatif du premier groupe : cantan [kantun]
    • e:
      • e ou é se prononcent [e]
      • è se prononce [ɛ]
    • i ou í se prononcent [i] (i > [j] dans une diphtongue)
    • o
      • o ou ó se prononcent [u] ou [w]
      • ò se prononce [ɔ]
    • u se prononce [u], [y] ou [ɥ] en position semi-vocalique, excepté quand il est après une voyelle [w]. Ex : lo capeu [kapeu] : le chapeau (Provençal)

    Consonnes

    • b: [b]/[β] ; [p] en position finale (comme en catalan).
    • c: [k]. [s] devant « e » et « i ». Quand il est double cc: [ts]
    • ch: [tʃ]
    • ç: [s]
    • d: [d]/[ð] ; [t] en position finale (comme en catalan)..
    • f: [f]
    • g: [g]/[ɣ] devant « a », « o », « u ». [dʒ] devant « e » et « i ». Quand il est final, il se prononce [tʃ] (freg, ensag, mièg > [ˈfretʃ], [enˈsatʃ], [ˈmjɛtʃ]), parfois [k] (sociològ > [susiuˈlɔk]). gu devant « e » et « i » se prononce [g]/[ɣ]
    • h: muet
    • j: [dʒ]
    • k: [k]
    • l: [l]. Un double ll, se prononce [ll]. (lo capel en dialecte languedocien : le chapeau)
    • lh: [ʎ], en final: [l]
    • m: [m], final [m] (en Gascon) ou [n] (en dialecte languedocien). En double mm, [mm]
    • n: [n]. Muet en final. [m] devant « p », « b » et « m ». [ŋ] devant c/qu et g/gu. [ɱ] devant « f ». nd et nt [n]
    • nh: [ɲ]. En position finale [n]
    • n∙h : [nh] : eth con∙hòrt (le confort)
    • p: [p]
    • qu: [k] devant « e » et « i »; [kw] autrement
    • : [kw]
    • r: [r] et [ɾ]. En position finale, il est muet dans la majorité de mots. rn, rm > [ɾ]
    • s: [s]. [z] entre voyelles. ss donne [s]
    • sh : [ʃ]
    • s∙h : [sh] : l'es∙hlor (la fleur)
    • t: [t]. ts : [ts] ; tg/tj: [tʃ]. tl: [ll]. tn: [nn]. tm: [mm]. tz: [ts] th : [tt] (eth/lo capèth : le chapeau en Gascon) ou [s] (capvath)
    • v: [b]/[β]
    • w: [w], [b]/[β]
    • x: [ts], [s] devant une consonne
    • y: [i]/[j]
    • z: [z], [s] en position finale

    Normes littéraires

    Standardisation

    L'occitan large

    Outre ces expériences de normes littéraires, du côté de la norme classique, la volonté consciente de fixer une variété standard en occitan est apparue dans les années 1970 avec les recherches des linguistes Pierre Bec, Robert Lafont, Roger Teulat, Jacme Taupiac, suivis dans les années 1980 par Patrick Sauzet. La variété standard est appelée selon les auteurs occitan référentiel, occitan standard ou plus récemment occitan large (occitan larg, P. Sauzet). Selon le consensus de la majorité des spécialistes qui travaillent sur ce projet, l'occitan large se compose :

    • d'une variété générale qui se base sur le dialecte languedocien, considéré comme dialecte intermédiaire, sans aucune notion de supériorité,
    • d'adaptations régionales du standard, prenant en compte certains traits dialectaux typiques, tout en conservant une grande convergence et une conception unitaire. C'est une manière de fédérer dans l'occitan large les différentes normes littéraires régionales qui se sont développées au cours du XIXe et du XXe siècles.

    Standards régionaux

    Unité ou négation historique de la langue d'oc

    Gaston Paris et le continuum linguistique roman

    L'occitano-roman est au cœur du continuum linguistique des langues romanes tandis que le français est exclu du continuum principal[réf. souhaitée].

    La délimitation des langues romanes[143], aux XIXe et XXe siècles, a fait l'objet de débats, essentiellement en France, sur l'appartenance ou non de l'espace d'oc au français. Alors que les premières grammaires des langues romanes[144] séparèrent nettement le provençal (au sens large de langue d'oc) du français, tout un courant autour de Gaston Paris s'attacha à présenter l'unité des dialectes gallo-romans (français, francoprovençal, occitan) en développant la théorie du continuum des parlers romans (l'enquête de Charles de Tourtoulon et d'Octavien Bringuier, en 1876[145], est lancée par le Félibrige pour contredire cette théorie). Cette négation de l'occitan, de son existence en tant que langue indépendante, se traduisit par des appellations diverses :

    • premièrement, l'insistance sur la dichotomie langue d'oc et langue d'oïl : le français ancien aurait connu deux modalités, qui auraient en quelque sorte fusionné dans le français moderne[146]
    • secondement, des appellations purement géographiques : dialectes romans du Midi de la France, langue romane du Midi de la France, français du Midi[147], littérature méridionale[148] ; ce déni va se poursuivre jusque dans les publications récentes[149].

    Aujourd'hui, l'existence d'une frontière linguistique entre l'occitan et le français est largement reconnue[145]. Alors que la délimitation de l'occitan par rapport aux langues romanes voisines est moins évidente.

    Une langue d'oc ou plusieurs ?

    Alors que cette dichotomie a fait place, dans la plupart des ouvrages sur les langues romanes[150],[151],[152] à une reconnaissance assez large de l'occitan comme langue distincte du français, c'est l'unité de la langue qui a été remise en cause à partir de la fin des années 1960 par un certain nombre de mouvements régionalistes.

    Louis Bayle, écrivain et linguiste provençal[153], anime l'Astrado, association et maison d'édition provençale. Après avoir critiqué l'adaptation de la graphie classique au provençal[154],[155], il multiplie les publications hostiles à l'occitanisme[156],[157] et même au Félibrige avec lequel il finira par rompre[158]. En 1975, l'Astrado publie, en collaboration avec Pierre Bonnaud[159] un document sous la signature de la CACEO (Confédération des associations culturelles et enseignants d'oc), qui remet en cause l'unité de la langue d'oc[160]. Cela se traduit, début 1976, par une circulaire du ministère de l'éducation (René Haby) utilisant pour la première fois le terme au pluriel « langues d'oc ». L'Astrado publiera par la suite, en 1980, un ouvrage de Jean-Claude Rivière[161], Langues et pays d'oc, qui développe le concept de langues d'oc au pluriel[162].

    Dès 1976[163], le Secteur de linguistique de l'Institut d'études occitanes a rejeté l'ensemble de ces arguments en rappelant :

    • que l'IEO ne préconise aucune langue unifiée, mais s'appuie au contraire sur l'enseignement des variétés locales ;
    • que les partisans des « langues » au pluriel font la confusion entre la langue objet de description (et de prescription) linguistique et la langue comme moyen de communication.

    Cette utilisation officielle de « langues d'oc » au pluriel (par ailleurs sans suite) soulève des protestations d'autant qu'elle est assortie, en Provence, à l'interdiction de toute graphie autre que mistralienne[164] (alors qu'au contraire, en Auvergne, les partisans de P. Bonnaud et de la graphie classique finissent par se « partager » le terrain[165]). À la suite du changement de majorité politique en France, en 1981, la pluralité des graphies est rétablie.

    Les tensions s'apaisent un temps pour aboutir à la création, fin 1991, du CAPES d'occitan-langue d'oc (il porte les deux noms, et le premier jury est composé d'un panel d'occitanistes tel Gérard Gouirand et de provençalistes comme Claude Mauron). Dans la même période, Philippe Blanchet propose une nouvelle théorie sociolinguistique pour expliquer la séparation du provençal de l'occitan[166].

    Néanmoins, les partisans des « langues d'oc » au pluriel (l'Astrado a rejoint un Collectif Provence[167] plus large) se font de nouveau entendre dans les années 2000 avec d'une part l'émergence d'un Enstitut Biarnés e Gascoûn, en Béarn[168], et d'autre part Aigo Vivo, en Cévennes[169]. Les manifestations bisannuelles pour l'occitan, organisées par l'Institut d'études occitanes, le Félibrige, la FELCO, la Confédération des calandretas et Oc-Bi (Carcassonne, 2005, Béziers, 2007, Carcassonne, 2009[170], 13 000 personnes selon la police) sont assorties de contre-manifestations « pour les langues d'oc ». La dernière en date, qui s'est déroulée le 3 octobre 2009 entre Beaucaire et Tarascon[171],[172], a regroupé 500 personnes. En parallèle, certains hommes politiques, dont Michel Vauzelle[réf. nécessaire], Modèle:Refenec ou Michel Charasse[173] soutiennent publiquement cette revendication.

    Langue littéraire unifiée

    Entre le XIe siècle et le XIIIe siècle, il existe une langue littéraire nommée par les troubadours du nom générique de « langue romane » ou « roman » pour la différencier du latin. Les auteurs modernes l’ont nommée koinè sur le modèle de la koinê grecque, qui était une forme de grec relativement unifié sous la période hellénistique (300 av. J.-C. - 300 ap. J.-C.). À partir du XIXe siècle l’hypothèse dominante lancée par Camille Chabanneau en 1876 fut que la « langue romane » utilisée par les troubadours avait pour base le dialecte limousin. La présence de certains des premiers troubadours originaires du Limousin et de la Gascogne à la cour de Guillaume X (1126-1137) fils du premier troubadour Guillaume IX, explique la diffusion de cette langue littéraire au sein du duché d'Aquitaine. Le futur Languedoc et la Provence ne connurent les troubadours que par la suite dans la seconde moitié du XIIe siècle. L’autre hypothèse avancée d'une origine poitevine s'appuie sur l'idée que le dialecte poitevin parlé à la cour de Guillaume IX de Poitiers faisait partie de la langue d’oc et que le prestige du duc aurait permis ensuite la diffusion de cette langue dans tout l’espace troubadouresque. La dernière hypothèse apparue dans les années 1950 considère la langue littéraire comme une langue classique forgée à partir des textes trouvés dans l’occitan central, région où ont été conservées les plus anciennes chartes en langues d’oc datant du XIe siècle.

    Pierre Bec, spécialiste des troubadours indiquait dès 1967 qu’« Il est d’ailleurs difficile de juger de cette langue avec précision puisque nous n’en connaissons qu’une pâle copie, celle que les scribes ont bien voulu nous transmettre dans les différents manuscrits. Si substrat dialectal il y a, c’est souvent celui du copiste qui se manifeste à son insu. Et là, bien souvent, règne l’arbitraire le plus absolu : à un vers d’intervalle, tel ou tel mot se présente, non seulement avec une autre graphie, mais avec un phonétisme appartenant à un dialecte absolument différent. Et que dire encore si l’on compare, à propos d’un même texte, les diverses leçons léguées par les manuscrits ! Il est impossible de dire exactement dans quelle langue ont été écrites les poésies des troubadours. »[174]

    En dehors de la littérature des troubadours, on ne peut pas trouver d’éléments prouvant l’usage d’une norme linguistique unifiée dans les chartes et les autres documents du Languedoc, de Provence, d’Auvergne, de Catalogne, du Limousin ou de la Gascogne. Pour résumer, les pratiques écrites étaient assez distinctes d’une région à l’autre et les perceptions accréditant l’idée d’une unification linguistique sur tout l’espace couvrant toutes ces régions ne sont bien souvent que le résultat d’une graphie relativement homogène car issue de la graphie utilisée pour le latin. contradictions avec « koinê médiévale » p15[Information douteuse]

    La place du catalan et du gascon

    Le gascon et le catalan posent un problème de classification au vu de certains traits ibéro-romans[175]. Dans son ouvrage Linguistique romane, le romaniste Martin-Dietrich Glessgen opte pour classer le gascon dans l'ensemble occitan. La place du catalan a longtemps fait débat, les mouvements de renaissance de la langue (Félibrige, occitanisme des années 1930) l'ayant longtemps inclus dans la langue d'oc[143].

    Classification des parlers occitans

    L'occitan forme un continuum linguistique. Cependant, pour des raisons de catégorisation linguistique, des dialectes ont été définis. Selon Ronjat[176], le gascon constitue le seul dialecte clairement différencié, les limites entre les autres dialectes restant floues. En dehors de la classification dialectale usuelle, il existe d'autres méthodes de classification scientifique des parlers occitans. Ainsi, un modèle réaliste du continuum occitan est proposé par les méthodes dialectométriques, développées notamment par Hans Goebl[177].

    Variation dialectométrique de l'occitan selon Hans Goebl.
    Les systèmes de l'article défini montrent bien la continuité linguistique de l'occitan.

    Dialectes de l'occitan

    Classification dialectale classique

    Classification classique des dialectes de l'occitan (noms en occitan).
    Classification des dialectes occitans selon la synthèse de Domergue Sumien.

    L’occitan est généralement[178] classé en six dialectes :

    • l’auvergnat
    • le gascon, considéré parfois avec ses spécificités comme une langue distincte se rapprochant de l'ibéro-roman à l’instar du catalan
      • l’aranais est la variété de gascon pyrénéen en usage dans le Val d’Aran (en Catalogne), où elle a un statut de langue officielle.
      • le béarnais a été considéré comme une langue distincte du gascon jusqu'aux années 1930. Il s'agit en fait du gascon parlé sur le territoire de la Vicomté de Béarn.
      • la langue sifflée pyrénéenne était utilisée à Aas, dans la vallée d’Ossau (Béarn). Elle se base sur la phonétique du gascon de cette région. Les langues sifflées sont rares dans le monde. Dans le cas des Pyrénées, elle permettait une communication à longue distance[179].
    • le languedocien
    • le limousin
    • le provençal
      • le chouadit ou judéo-provençal est considéré comme éteint depuis 1977. Toutefois, les travaux de René Moulinas, Les Juifs du Pape, montrent que les Juifs provençaux parlaient provençal comme leurs compatriotes chrétiens. Les Juifs du Comtat Venaissin (Vaucluse) parlent la langue d’oc dans la même proportion que les autres Comtadins encore aujourd’hui. Le « judéo-provençal » a été très étudié par l’ancien empereur Pierre II du Brésil, une fois que celui-ci fut détrôné. Il parlait la langue d’oc (notamment dans sa variante provençale) et avait une bonne connaissance de l’hébreu.
      • le niçois est généralement rattaché au provençal, malgré son originalité phonétique[180]
    • le vivaro-alpin[181]

    Le catalan est considéré par la plupart des auteurs comme une langue séparée mais d'autres incluent les parlers catalans dans l'occitan.

    Autres classifications dialectales

    Classifications supradialectales

    Classification supradialectale classique

    Classification supradialectale classique

    La classification supradialectale classique[182] de l'occitan est la suivante :

    Classification supradialectale selon P. Bec

    Classification supradialectale de l'occitan selon P. Bec

    Pierre Bec établit une autre classification[183] selon les lignes suivantes :

    Classification supradialectale selon D. Sumien

    Classification supradialectale de l'occitan selon D. Sumien

    Plus récemment, la classification supradialectale a été reformulée par le linguiste Domergue Sumien[185]:

    Anciens dialectes

    Occitan de l'Angoumois, de l'Aunis, du Poitou et de la Saintonge †

    Carte de la limite contemporaine oc-oïl en France (partie ouest) selon l'étude de Tourtoulon et Bringuier en 1875.

    Les anciens dialectes d’oc du nord-ouest : du Poitou, de l'Aunis, de la Saintonge ainsi que de l'Angoumois, ont été progressivement remplacés du nord au sud par des dialectes d’oïl entre le XIIe et le XXe siècle[97],[186]. Les parlers d’oïl actuels de ces régions conservent de nombreux traits d’origine occitane. Ainsi Liliane Jagueneau (linguiste, université de Poitiers) déclare « Le lexique poitevin-saintongeais a un grand nombre de termes en commun avec l’occitan, et on peut dire que sur le plan lexical en particulier, le poitevin-saintongeais est le prolongement de l’occitan en domaine d’oïl »[187]. Pierre Bonnaud (université de Clermont-Ferrand) avait auparavant quant à lui établi une liste de 1200 vocables communs au poitevin-saintongeais et à l'occitan et déclaré « Dans ce domaine, il n’est pas exagéré de dire que quelqu’un qui voudrait choisir ses mots avec soin en poitevin-saintongeais pourrait pratiquement parler un occitan en phonétique d’oïl ! »[188]. Jacques Pignon (linguiste, université de Poitiers) avait quant à lui dès 1960 établi la présence en poitevin de neuf traits phonétiques et de sept formes grammaticales communs avec l'occitan[189]. Ces régions avaient apparemment un dialecte occitan spécifique, très proche du limousin. Il était le dialecte d’expression poétique du troubadour Richard Cœur de Lion (Richard Còr de Leon), roi d’Angleterre et prince-duc d’Aquitaine, et de nombreux troubadours (occitanophones) étaient originaires de ces régions, par exemple Jauffré de Pons et Rigaut de Barbezieux, tous deux de Saintonge[190].

    L’existence de parlers de type occitan, ou tout au moins de types intermédiaires, est confirmée par de nombreux noms de lieux de la Saintonge, de l'Angoumois et du sud du Poitou. Henri Malet a tracé en 1940 la ligne de démarcation entre les toponymes en -ac, de caractère occitan : Cognac, Jarnac ou Jonzac, et de l’autre les toponymes en -ay, ou -y de type septentrional : Beurlay, Londigny ou Luxé, provenant tous deux des noms gaulois ou de villae gallo-romaine en -acum[191]. En 1960 Jacques Pignon invalide en partie le tracé d'Henri Malet, montrant la présence de rares toponymes en -ac et en -ade (qui reflèterait des évolutions phonétiques propres à l'occitan) dans le nord-ouest de la Charente (Ruffécois), le nord-est de la Charente-Maritime (région d'Aulnay), le sud des Deux-Sèvres (région de Melle) et dans le sud et l’est de la Vienne (régions de Civray, Montmorillon, Chauvigny et sud de Poitiers)[192]. O. Herbert l’a démontré dans son travail de diplôme « Les noms de lieux de la Vienne à la limite des domaines français et provençal ». Jacques Pignon estime que l’on a usé d’un parler de type occitan dans le sud-est du Poitou jusqu’à la fin du XIIe siècle, jusqu'à une ligne approximative Rochefort-Est de Niort, Poitiers-Chauvigny. Ce serait l’influence de Poitiers qui a fait peu à peu triompher les formes d’oïl sans éliminer totalement tous les traits phonétiques propres à l'occitan. Pierre Gauthier (linguiste, université de Nantes) démontre par la suite la présence de quelques toponymes en -ac en sud Vendée (Bas-Poitou), jusqu'à Fontenay-le-Comte et Talmont-Saint-Hilaire[193], il en déduit en 2002 que l'ancienne zone occitane montait jusqu'à « une ligne Poitiers, Niort, Fontenay-le-Comte »[194].

    Dans le sud de la Saintonge, le clivage beaucoup plus brutal entre saintongeais et gascon fait penser plutôt à une cause accidentelle. L’abbé Th. Lalanne trouve l’explication dans les dévastations de la guerre de Cent Ans. En effet, la région a été très étroitement impliquée dans des luttes qui avaient déjà commencé près de trois siècles avant la guerre de Cent Ans. En 1152, Aliénor d’Aquitaine, divorçait d’avec Louis VII roi de France qu’elle avait épousé en 1137 pour se remarier deux ans plus tard avec Henri II Plantagenêt, comte d’Anjou, et futur roi d’Angleterre. Les luttes qui s’ensuivirent trouvèrent provisoirement leur conclusion dans le rattachement dans un premier temps du Poitou à la couronne de France. C’est une étape importante dans l’histoire de la langue puisque le français devient alors la langue de la chancellerie.

    Le Guide du Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle, écrit au XIIe siècle, distingue bien le saintongeais[195]. Il faut comprendre dans ce contexte que le saintongeais était alors de l'occitan (et non pas le saintongeais actuel), et qu'on le distinguait du français, en cheminant du nord au sud.

    Après la mort de Louis IX, la guerre reprit de plus belle. Poitiers devient pendant un temps la capitale de la France sous Charles VII. La Saintonge et l'Angoumois deviennent un des champs de bataille en raison de leur proximité avec la Guyenne, ces provinces étant tenues par les Anglo-aquitains. Les guerres qui s’y sont déroulées furent particulièrement meurtrières. À ces ravages s’ajoutèrent ceux d’épidémies de pestes répétées, dont la peste noire de 1349. Après la fin de la guerre marquée par la défaite des Anglo-aquitains à Castillon (Gironde) en 1453, la population de la région était décimée à 90 %. Il fallut faire appel de manière massive à des populations francophones (parlant la langue d’oïl) venus de régions plus au nord pour la repeupler (Poitou, Anjou, ...). C’est ainsi que s’explique, semble-t-il, l’absence de tout parler intermédiaire entre langue d’oïl et langue d’oc en Saintonge.

    Il s’avère que dès le début du XIIIe siècle certains documents de Saintonge (ex. Le coutumier d'Oléron[196]), et ceux d'Aunis (ex. « Le Terrier du Grand fief d'Aunis »[197]) et du Poitou (ex. : « Le vieux coutumier du Poitou »[198]) étaient déjà écrits dans une langue d'oïl, qui malgré la francisation à l'écrit, montrait déjà les principaux traits du poitevin et du saintongeais. Mais à la même époque des documents de la Saintonge centrale (ex. « Charte du Mas Verlaine près de Barbezieux »[199]), ou du sud-est du Poitou (ex. : « Les Coutumes de Charroux »[200]) étaient dans une langue portant la marque de l'occitan.

    Occitan cispyrénéen †

    • L'occitan cispyrénéen était un dialecte parlé au sud des Pyrénées pendant le Moyen Âge. Il était proche du gascon.

    Judéo-provençal †

    Calò occitan †

    Le caló occitan était parlé par des populations roms habitant l'Occitanie. Ce n'était pas un dialecte de l'occitan mais une langue intermédiaire entre le romani et celle-ci.

    Zones interférentielles

    Zones interférentielles intra-occitan

    La zone interférentielle entre le gascon, le limousin et le languedocien se trouve à cheval entre la Gironde et la Dordogne ; elle recouvre l'est du Libournais, le pays de Pellegrue et de Sainte-Foy-la-Grande, l'ouest du Bergeracois. « Il faisait » : fasè (est Libournais) / fesèva (pays de Pellegrue) / fasiá (languedocien de référence) / hasèva (Entre-deux-Mers central) / hadèva (Entre-deux-Mers occidental) Dans cette zone interférentielle, on dit par exemple « dau » [dɔw] pour « du » (« del » en languedocien), ce qui se rapproche du limousin ; de même, la lettre v se prononce [v] ([b] en languedocien). Un trait important est la non-prononciation des consonnes finales : [pika'ta], [fur'mi]... On trouve aussi « dei » pour « des » (« daus » en Bordelais, « dels » en languedocien de référence).

    Interférences ou transitions avec d'autres langues

    Les zones de transition entre l'occitan et les langues romanes voisines selon Domergue Sumien.
    • Parlers de transition entre l’occitan et le français. À l’extrême nord, l’occitan de la zone du Croissant a reçu de fortes influences du français, mais les traits occitans y restent prépondérants : cela concerne le nord de la Marche et le sud du Bourbonnais. Le poitevin-saintongeais, considéré comme parler d'oïl possède des caractéristiques intermédiaires propres à l'occitan dû à l'effacement de la langue dans cette région.
    • Au nord-est, les zones intermédiaires entre le franço-provençal et l’occitan ont été francisées : Lyonnais, le Forez et le Dauphiné septentrional. L’occitan fut la langue de la noblesse lyonnaise lors de l’apogée de la culture des troubadours. Le romanais est parlé vers Romans-sur-Isère, c'est un occitan de transition vers le francoprovençal. Les zones voisines connaissent des phénomènes de transition plus larges.
    • Au sud-ouest, l’arrivée récente de populations basques dans la communauté de Bayonne, Biarritz, Anglet a modifié l’usage linguistique, sans toutefois faire disparaître la communauté occitanophone. La zone gasconne charnègue connaît un bilinguisme ancien entre l'occitan et le basque.
    • Les communes des Bas Fenouillèdes (partie orientale des Fenouillèdes) et du Peyrepertusès parlent un occitan avec une forte influence catalane. À Vingrau et Tarerach est utilisé du catalan de transition vers l’occitan. Dans la vallée de Capcir est parlé du catalan septentrional, distinct du roussillonnais général, de transition vers l’occitan: le capcinès(ca).
    • Le bénasquais est un parler de transition entre l'aragonais et le catalan avec des éléments de gascon.
    • Au sud-est, l’arrivée massive de populations liguriennes à Monaco a réduit l’importance de la communauté occitanophone, sans toutefois la faire disparaître[1]. Monaco connaît un bilinguisme ancien entre l'occitan et le ligure. L’occitan peut y être appelé occitan monégasque ou monéguier et on le distingue du ligure monégasque.
    • À l’est, dans les Vallées Occitanes du Piémont (Italie), l’usage de l’occitan vivaro-alpin a mieux résisté dans les hautes vallées. Les basses vallées connaissaient une coexistence entre l’occitan, traditionnel, et le piémontais, arrivé récemment. La zone de l'occitan gris a été piémontisée et réoccitanisée. En dehors de cette superposition récente, la limite entre les vallées alpines et la plaine du Pô coïncide avec des frontières linguistiques traditionnelles délimitant l’occitan par rapport aux dialectes italiens.
    • À l’est, il existe des parlers de transition entre l’occitan et le ligure. Le mentonasque et le royasque sont considérés comme du ligure, incluant le brigasque. Toutefois deux communes brigasques d'Italie ont demandé à être classées dans la zone de l'occitan.

    Enclaves linguistiques

    La langue et ses atouts

    Le magazine Géo[105] affirme que la littérature anglo-américaine peut être traduite plus facilement en occitan qu’en français[201]. Outre une syntaxe souple, l'occitan possède un vocabulaire diversifié et précis. Celui-ci peut facilement s'adapter selon les besoins soit par une dynamique interne propre à la langue soit par l'emprunt aux langues classiques ou modernes, notamment aux autres langues romanes entre lesquelles elle est un pont linguistique. La maitrise de l'occitan facilite l'accès aux autres langues romanes ou influencées par le latin. Selon les lois de Tomatis, un locuteur d'occitan est avantagé par la large bande de fréquence de sa langue pour apprendre les langues étrangères.

    Syntaxe

    Selon Robert Lafont, la phrase occitane diverge par sa souplesse du français[202].

    Lexique

    Le dictionnaire d’occitan usuel comporte environ 50 000 à 60 000 mots, comme pour le français, mais on a aussi pu avancer des chiffres aussi élevés que 450 000 mots[105], ce qui est donné comme comparable à l’anglais[203].

    On peut citer la diversité et la précision du vocabulaire[204],[205], parfois très prolifique en particulier dans la description de la nature et de la vie rurale. Ainsi, il existe ainsi 128 synonymes pour signifier l’idée d’une terre cultivée, 62 pour marécages, 75 pour désigner un éclair[105]. La langue ayant subi une éclipse pendant la période d’industrialisation, la richesse du vocabulaire lié à la vie de cette époque est moins importante que celle des périodes précédentes. Récemment, un effort particulier a été fait pour développer le vocabulaire (souvent scientifique et technologique) propre aux langues modernes[206].

    La richesse lexicale de l'occitan provient de plusieurs particularismes, parfois partagés avec d'autres langues. On peut attribuer cela à plusieurs phénomènes:

    • L’occitan est composé de dialectes faisant partie intégrante de la langue et dont chacun possède son lexique propre[207].
    • Chaque dialecte de l'occitan possède plusieurs étymons pour désigner ou qualifier un même sujet.
      • Exemples en alpin :
        • abîmer (v) : degalhar, escagassar, gastar, esquintar, estraçar, petafinar, abimar, abismar, maganhar, cachar
        • abondamment (adv) : abondament, abondosament, fòrça, a bodre, a refolaa, a ragís.
        • accroupir (s') (v) : s'ajassar, s'acocolar, s’acoconar, s'acaptar, s'agrovar, s’acratar, s’acatar, s’agrobilhar
        • cligner (v) : guinhar, guinchar, clucar, parpelejar, clinhar.
        • confusion (nf) : confusion, mescladissa (nf) ; pastís, mescladís, borrolís, embolh, barrejadís (nm).
        • connaissance (nf) : coneissença, conoissença, sabença (nf) ; saber (nm).
        • élection (nf) : eleccion, votacion, chausia (nf) ; votament (nm).
        • enfant (n) : mainaa (nf) ; dròlle, enfant, pechon (nm).
        • entendre (audition) (v) : entendre, auvir, ausir ; aurelhar
        • entendre (compréhension) (nf) : entendre, capir, comprendre.
        • mariage (nm) : mariatge, matrimòni, mariament, esposament.
        • peu (adv) : pauc, gaire, pas gaire.
        • un peu (nm) : brison, bresilhon, bricalhon
        • pharynx (nm) : empassaire, farinx (nm) ; gargamela (nf).
        • ranimer (v) : reviscolar, reviudar, avivar, requinquilhar, respelir.
        • rappeler (se) (v) : se remembrar, se ramentar, se recordar, se sovenir.
        • science (nf) : sciénçia, sciença, sapiéncia, sabença, sabentat, sapientat.
        • scintiller (v) : trelusir, belujar, beluar, belugar, beluguejar, lampejar, dardalhar.
        • timidement (adv) : timidament, crentosament, vergonhosament.
        • toujours (adv) : totjorn, sempre, tostemps, de lònga.
        • tournoiement (nm) : tornejament, virament, remolin, molinatge, molinet (nm) ; virolaa (nf).
        • Vénus (planète) (nf) : Venús, Magalona.
        • verrouiller (v) : barrar, barronar, verrolhar, ferrolhar, pestelar.
      • Exemples en Auvergnat :
        • maseda / formiga = fourmi
        • rot / alassat = épuisé
        • belèt / febrièr = février
        • bisa / nòrd = nord
        • latz de levant / èst = est
        • costat de neu / oèst = ouest
        • dempeusnimens / çaquela = pourtant
        • cujar + infinitif / aver mancat de = avoir manqué
        • cira / nèu = neige
        • ampoan / gèrd = framboise
        • truc / puèg = puy
        • tapar / préne = prendre
        • cute / grapaud = crapaud
      • Exemples en languedocien :
        • lapin / conilh = lapin
        • dangier / perilh = danger
        • òrt / jardin = jardin
        • sagita / flecha = flèche
    • L'usage fréquent d'affixes pour modifier le sens des mots. Par exemple:
      • can, gos (chien) – canhòt, gosset (jeune chien, chiot) – canhàs (énorme chien)
      • gat (chat) – gaton (chaton) – gatonet (tout petit chat) – gatoneton (encore plus petit) – gatàs (gros chat) – gatonàs (vilain petit chat) – gatonetàs (vilain petit chat, plus fort)
      • femna (femme) – femnòta (petite femme) – femnassa (grosse femme)
      • filha (fille) – filhòta (petite fille) – filhetassa (petite fille laide ou grosse)
      • ostal (maison) – ostaleton (petite maison) – ostalàs (grande maison laide)
      • pichon (petit) – pichonèl (tout petit) – pichoneta (petite affectif) – pichonetàs (petit et mal fait)
    • Parfois un masculin et un féminin identiques ont deux sens différents:
      • sòm (sommeil) lo sòm (le somme) – synonyme : la dormida ; et : la sòm (l’envie de dormir), ai sòm (j’ai envie de dormir)
    • Souvent l'utilisation du féminin est augmentatif:
      • lo cotèl = le couteau; la cotèla = le grand couteau de cuisine
      • lo culhièr = la cuillère; la culhièra = la cuillère à sauce
      • lo lençòl = le drap; la lençòla = le grand drap pour charrier de la paille, etc.
      • lo molin = le moulin; la molina = le gros moulin (à eau)
      • lo ròc = le rocher; la ròca = le gros rocher
      • lo sac = le sac; la saca = le grand sac
      • lo topin = le pot de terre; la topina = le grand pot de terre
    • Parfois, le féminin est collectif:
      • lo frut, lo fruch = le fruit; la fruta, la frucha = les fruits (d’une récolte)
      • lo ram = la branche; la rama = la ramée (le feuillage)
    • Parfois le féminin donne un autre sens:
      • un òs = un os; l’òssa = l’ossature, la charpente osseuse
      • un persèc = une pêche (dont le noyau est attaché à la chair); una persèga = une pêche (dont le noyau se détache seul). Ce sont des variétés différentes de pêches.
      • lo teule = la tuile; la teula = la brique
    • L'utilisation fréquente de suffixes permet de constituer des verbes à partir de noms ou d'adjectifs. Par exemple, le suffixe -ejar est très utilisé pour exprimer l’action.
    • L'occitan possède des mots véhiculant des concepts et des idées spécifiques, parfois difficilement traduisibles en d'autres langues. Par exemple:
      • biais de viure : l'expression n'a pas d'équivalent en français, mais on peut la rapprocher du "way of life" américain[208].
      • bicabòcame : une très grande quantité de baisers.
      • convivència : art de vivre ensemble dans le respect des différences en terme d’égalité[209].
      • paratge : caractérise une société ouverte qui se veut égalitaire, où l'individu est respecté pour lui-même, tel qu'il est et sans recours à la force[210].
      • trobar : faire des vers[211]. C'est trouver, inventer, mais aussi augmenter, ajouter à une forme préexistante[212].
    • Dans la grammaire occitane, des mots peuvent être utilisés pour exprimer l'énonciation. Par exemple:
      • què : dans une phrase affirmative.
      • bè : dans une phrase exclamative (!) marquant la certitude, l'étonnement ou l'hésitation.
      • hè bè : dans une phrase exclamative (!) exprimant la lassitude ou la déception.
      • è : dans une phrase interrogative (?).
      • è : dans une phrase exprimant un souhait.

    Large bande de fréquence

    L’occitan prédisposerait aussi, selon les sources du magazine Géo, à l’apprentissage des langues étrangères. En effet, l’oreille humaine a la capacité d’entendre 24 000 hertz. Cependant, l’usage de la langue maternelle filtre et « déforme » les sons étrangers. Les personnes de langue maternelle française percevraient 5 000 hertz[213], tandis que les locuteurs maternels d'un dialecte occitan en percevraient 8 000 au minimum[105].

    Pont linguistique

    L’occitan est une langue romane centrale, ce qui facilite la compréhension des langues latines voisines : italien, espagnol, portugais… L’occitan est la langue romane qui a le plus de points communs avec les autres langues de la même famille. Ci-dessous, une comparaison du languedocien (dialecte central de la langue), du gascon et d’autres langues latines :

    Tableau de comparaison de langues romanes
    Latin Français Italien Espagnol Piémontais Occitan
    Languedocien
    Limousin
    Occitan
    Gascon
    Catalan Portugais Roumain Sarde Corse Franco
    provençal
    Vénitien
    clavis
    accusatif clavem
    clef chiave llave
    clave
    ciav clau clau clau chave cheie crae chjave
    chjavi
    clâ ciàve
    nox
    accusatif noctem
    nuit notte noche neuit nuèch,
    nuèit,
    nuòch
    nueit,
    nèit,
    nèt,
    nuit
    nit noite noapte notte notte
    notti
    nuet nòte
    cantare chanter cantare cantar canté cantar
    (chantar)
    cantar cantar cantar cânta cantare cantà chantar cantàr
    cantàre
    capra chèvre capra cabra crava cabra,
    craba,
    chabra
    craba cabra cabra capră cabra capra cabra
    chiévra
    cavara
    lingua langue lingua lengua lenga lenga lenga,
    lengua,
    luenga,
    lenca
    llengua língua limbă limba lingua lenga léngoa
    platea place piazza plaza piassa plaça plaça plaça praça piaţă pratza,
    pratha
    piazza place piàsa
    piassa
    pons
    accusatif pontem
    pont ponte puente pont pont,
    pònt
    pont,
    pònt
    pont ponte pod,
    punte
    ponte ponte
    ponti
    pont pont
    ponte
    ecclesia église chiesa iglesia gesia
    (cesa)
    glèisa,
    glèia
    egleisa
    glèisa,
    glísia,
    glisa
    església igreja biserică
    (basilica)
    creia,
    cresia
    ghjesgia églésé ciéxa
    hospitalis hôpital ospedale hospital ospidal espital,
    espitau
    ospitau
    espitau hospital hospital spital ispidale spedale
    uspidali
    hèpetâl ospeda£e
    ospedal
    caseus
    bas latin formaticum
    fromage formaggio queso formagg formatge,
    fromatge
    hromatge,
    hormatge
    formatge queijo caş casu casgiu tôma
    fromâjo
    fromaio

    Influences de l'occitan sur d'autres langues

    La maîtrise de l’occitan entraîne un accroissement de la faculté de parler avec un langage varié en français, tout comme dans d’autres langues romanes.

    Le français, notamment, a emprunté de nombreux mots d’origine occitane. Cependant, certains dictionnaires français sont mal renseignés au sujet de l’occitan. Ils peuvent se tromper d’origine ou de date d’apparition des termes. En fait, il ne faut pas oublier que l’occitan a servi de zone linguistique de transmission de termes venus du Sud de l’Europe ou du Maghreb. L’italien et le castillan, par exemple, ont fourni nombre de leurs mots au français en passant par l’occitan. Or, certains dictionnaires ne signalent que la langue-source en dernière analyse et non la langue à laquelle le mot a été emprunté. Les dictionnaires plus récents ou universitaires (Grand Robert, Trésor de la langue française) sont relativement à l’abri de ces erreurs.

    À l’heure actuelle, certains mots occitans permettent de comprendre des mots en français dans un registre populaire, familier, commun ou bien relevé : abelha > abeille, balada > ballade. On peut aussi noter quelques autres mots de création occitane ou dont la forme occitane est à l’origine des mots en français : cocagne, flageolet, gabarit, mascotte, soubresaut, etc.

    Langue évolutive

    Tout comme dans les autres langues romanes, les emprunts au latin et au grec ancien permettent de créer de nouveaux mots très précis, par exemple pour un usage technologique ou scientifique. De plus, l’Académie de la langue catalane étant très active, l’emprunt direct au catalan est facile et rapide à réaliser, au détriment cependant d’une autonomie de la langue occitane face aux évolutions de la société.

    D’un autre côté, l’écoute des néologismes d’occitanophones naturels permet aussi des évolutions en utilisant les ressources propres de la langue. Par exemple, pour le mot « parachutiste », on peut dire : un « paracaigudista » (catalanisme) ou un « paracasudista » (italianisme, de « paracadutista »). Tandis que certains occitanophones naturels disent : un « paracabussaire », du verbe « cabussar » qui veut dire : « plonger, tomber la tête la première ».

    Une caractéristique intéressante et utile de la langue occitane est sa capacité quasi infinie de créer de nouveaux mots grâce à un certain nombre de suffixes interchangeables et intégrables, donnant les conditions pour créer toute une gamme de nuances sémantiques. Prenons comme exemple cet extrait de La covisada (1923) de Henri Gilbert avec sa variété de diables : Diablassas, diablàs, diablassonassas, diablassonàs, diablassons, diablassonetas, diablassonetassons, diablassonets, diablassonetons, diables, diablonassas, diablonàs, diablonassonas, diablonassons, diablonassonets, diabletassas, diabletàs, diabletassonas, diabletassons, diabletassonets, diablons, diablets, diablonetassas, diablonetàs, diabletonassas, diabletonàs, diablonetassons, diabletonassons, diablonetassonets, diabletonassonets, diabletons, diablonets e diabletonets, totes correguèron darrèr la pòrta e se i ranquèron.[214].

    L'histoire de la langue occitane

    Repères chronologiques

    Cançon de Santa Fe (chanson de sainte Foy d'Agen) écrite vers 1040-1060.
    Dante Alighieri a largement contribué à la diffusion du terme "langue d'oc".
    • 1240 : Apparition du terme provençal qui fait allusion au grand territoire romain appelé Provincia Romana qui a couvert la Provence et le Languedoc[216].
    • 1271 : Premiers textes en latin indiquant le terme occitan : sous les formes occitanus et lingua occitana, simultanément avec le territoire appelé Occitania[217].
    • 1291 : Premiers textes indiquant le terme de langue d'oc[217].
    • 1303-1305 : diffusion du terme de langue d'oc à la suite de l'essai renommé De vulgari eloquentia de Dante Alighieri.
    • 1323 : Fondation du Consistori del Gay Saber et des Jeux Floraux à Toulouse.
    • 1356 : Promulgation à Toulouse des Leys d'Amors rédigées par le toulousain Guilhem Molinier (traité de grammaire & de rhétorique occitanes)
    • 1492 : Premier livre connu imprimé en occitan. Publication à Turin de Lo Compendion de l'Abaco, du niçois Frances Pellos. Il s’agit d’un traité de mathématiques.
    • 1539 : Promulgation de l’édit de Villers-Cotterêts; François Ier impose que la justice soit rendue et signifiée « en langage maternel français et non autrement », en opposition principalement à l'usage du latin. Les tribunaux de Toulouse et Bordeaux passent rapidement à la langue française.[réf. souhaitée] Vers 1550, l'usage de l'occitan avait disparu presque partout des archives administratives et judiciaires du midi de la France.[réf. souhaitée]
    • 1562 : Obligation de l’usage écrit de l’italien par les notaires du Comté de Nice.
    Revue royaliste Mélanges occitaniques (1831-1834)
    • 1592-1627 : L'inquisition italienne interdit aux communautés vaudoises de Calabre l'usage de l'occitan[218],[219].
    • 1756 : Parution à Nîmes du Dictionnaire languedocien-français contenant un recueil des principales fautes que commettent, dans la diction & dans la prononciation françoiſes, les habitants des provinces méridionales, connues autrefois ſous la dénomination générale de la Langue-d’Oc, ouvrage où l’on donne avec l’explication de bien des termes de la langue romance, ou de l’ancien languedocien, celle de beaucoup de noms propres, autrefois noms communs de l’ancien langage de l'Abbé de Sauvage (1710-1795).
    • 1765 : Première publication de l’Istòria de Joan-l’an-pres de Jean-Baptiste Fabre.
    • 1790 : Circulaire de l’abbé Grégoire sur les patois de France.
    • 1791- 1794 : Lors de l’époque révolutionnaire française, première véritable politique linguistique visant à imposer le français dans toute la nation française (et dans tous les esprits révolutionnaires).
    • 1802 : Traduction en occitan d’Anacréon par Louis Aubanel.
    • 1804 : Fabre d'Olivet (1765-1825), polygraphe cévenol, publie Le Troubadour, poésies occitaniques du XIIIe siècle (supercherie littéraire : l’auteur, talentueux, de ces textes « traduits », n’est autre que Fabre d’Olivet).
    • 1819 : Publication du Parnasse occitanien et d'un Essai d'un glossaire occitanien, pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours, par Henri de Rochegude (1741-1834), ancien officier de marine et député à la Convention.
    • 1842 : Claude Fauriel (1172-1844) Histoire de la poésie provençale, cours fait à la faculté de lettres de Paris, 1847, La poésie provençale en Italie, 1842-1843,
    • 1842 : Histoire politique, religieuse et littéraire du Midi de la France par Jean-Bernard Mary-Lafon.
    Lou Tresor dóu Felibrige.
    • 1840-1848 : Publication par fascicules du Dictionnaire provençal-français (en fait pan-occitan) du docteur Honnorat (1783-1852).
    • 1854 : Fondation du Félibrige par sept primadiers, parmi lesquels Frédéric Mistral, Théodore Aubanel et Joseph Roumanille.
    • 1859 : Publication de poésies patoises par Antoine Bigot à Nîmes (fables imitées de La Fontaine).
    • 1859 : Publication de Mirèio (Mireille), poème de Frédéric Mistral.
    • 1876 : Charles de Tourtoulon publie son Étude sur la limite géographique de la langue d’oc et de la langue d’oïl (avec une carte) (1876), avec Octavien Bringier
    • 1879 : Publication du Dictionnaire patois-français du département de l'Aveyron de l'abbé Aimé Vayssier
    • 1885 : Publication de Lou Tresor dóu Felibrige, de Frédéric Mistral, dictionnaire provençal-français (en fait pan-occitan : le sous-titre indique expressément que l’ouvrage « embrasse les divers dialectes de la langue d’oc moderne »).
    Le poète Prosper Estieu est un des fondateur du Collège d'Occitanie à Toulouse.
    • 1895 : J. Roux, du Limousin, publie une « Grammaire limousine » dans laquelle il préconise une graphie proche de celle des troubadours.
    • 1904 : Frédéric Mistral est sacré Prix Nobel de littérature.
    • 1919 : Fondation de l’Escòla occitana.
    • 1927 : Fondation du Collège d'Occitanie par Estieu (1860-1939) et le Père Salvat, à l'Institut catholique de Toulouse.
    • 1931 : La Catalogne retrouve un statut d’autonomie et soutient activement la langue occitane.
    • 1934 : Des intellectuels catalans proclament officiellement la séparation du catalan et de l’occitan.
    • 1935 : Publication de la Gramatica occitana segon los parlars lengadocians de Louis Alibert.
    • 1941 : Le régime de Vichy autorise l’enseignement des langues « dialectales », tels le breton ou l’occitan, dans les écoles primaires. Les langues ethniques officielles dans d’autres pays ne sont pas autorisées : corse (dialectes italiens), alémanique alsacien (dialecte allemand), franciques de Moselle et d'Alsace (dialectes allemands), flamand.
    • 1943 : Première chaire de languedocien à Toulouse.
    • 1945 : Fondation de l’Institut d'études occitanes (IEO), association culturelle qui a pour but le maintien et le développement de la langue et de la culture occitanes par la direction, l’harmonisation et la normalisation de tous les travaux qui concernent la culture occitane dans son ensemble.
    Manifestation du PNO.
    • 1951 : La loi Deixonne autorise, à titre facultatif, l’enseignement de certaines langues régionales. C'est le premier texte de loi qui fasse officiellement référence à la « langue occitane » en France[220]. Cette loi, abrogée le 22 juin 2000[221], a été remplacée par le Code de l'éducation.
    • 1959 : Création du Parti nationaliste occitan (PNO) par François Fontan. C'est le premier parti politique occitaniste.
    • 1972 : Première université occitane d’été.
    L'occitan est une langue officielle du Val d'Aran depuis 1990.
    • 1975 : Loi Haby (France) qui, dans son article 12, affirme qu’ « Un enseignement des langues et des cultures régionales peut être dispensé tout au long de la scolarité ».
    • 1975 : Loi Bas-Lauriol (France) : l’emploi de la langue française est obligatoire (au détriment de l’occitan notamment) pour les éléments relatifs aux biens et services : offre, présentation, publicité, mode d’emploi ou d’utilisation, l’étendue et les conditions de garantie, ainsi que dans les factures et quittances. Les mêmes règles s’appliquent à toutes informations ou présentations de programmes de radiodiffusion et de télévision (cette loi est aujourd’hui abrogée).
    • 1979 : création de la première école Calandreta à Pau.
    • 1987 : Fondation du Partit occitan qui est actuellement le parti occitaniste dominant en France.
    • 1990 : L’occitan aranais est officiel sur le territoire du Val d'Aran, en Catalogne[222].
    • 1992 : création du CAPES d’occitan-langue d’oc (concours de recrutement) et premiers paiements d’enseignants d’occitan (France).
    • 1992 : Modification de l’article 2 de la Constitution française : « La langue de la République est le français ».
    • 1993 : Projet de loi Tasca adopté par le gouvernement. Il ne fut pas présenté au Parlement à cause du changement de majorité. Toutefois la loi Toubon en a repris l’essentiel.
    Carte des vallées occitanes concernées par la loi sur les minorités linguistiques en Italie de 1999.
    • 1994 : Loi Toubon : la langue française est la seule langue en France (au détriment des autres) de l’enseignement, du travail, des échanges et des services publics. Il est précisé que cette loi ne s’oppose pas à l’usage des langues régionales de France, mais cette disposition est floue et ne constitue pas une protection réelle.
    • 1999 : Le capoulié (président) du Félibrige et le président de l’IEO s’accordent sur le respect mutuel des deux graphies « mistralienne » et « classique ».
    • 1999 : L’occitan fait partie des langues protégées par la loi sur les minorités linguistiques en Italie[223].
    • 2001: Décret n°345 du président de la République italienne du 2 mai 2001. C'est le règlement d'application de la loi du 15 décembre 1999, n° 482, portant sur les règles de protection des minorités linguistiques historiques[224]
    • 2002 : Le Bureau européen pour les langues moins répandues (EBLUL) demande officiellement aux organisateurs des Jeux olympiques d’hiver qui se dérouleront à Turin en 2006 d’utiliser massivement l’occitan au cours de cette manifestation et même de le déclarer langue officielle de ces Jeux.
    • 2003 : La Délégation générale à la langue française et aux langues de France tente de coordonner les mouvements d’oc afin de trouver un interlocuteur unique sur les questions d’aménagement linguistique.
    • 2004 : Réduction drastique du nombre de nouveaux postes d’enseignants d’occitan en France.
    • 2005 : Publication d’une terminologie commune occitan/catalan sur des thèmes scientifiques ou techniques.
    • 22 octobre 2005 : Manifestation de plus de 12 000 personnes à Carcassonne pour la reconnaissance de la langue.
    • 2006 : L’occitan a le statut de langue coofficielle des Jeux Olympiques d’hiver de Turin (anglais, français, italien et occitan).
    Manifestation de Béziers en 2007.
    • 18 juin 2006 : L’occitan est inscrit comme langue coofficielle de toute la Catalogne dans le statut d'autonomie de la région[225].
    • 17 mars 2007 : Manifestation de plus de 20 000 personnes à Béziers pour la reconnaissance de la langue et la culture occitane.
    • 10 décembre 2007 : le conseil général du département des Pyrénées-Orientales a approuvé la « Charte en Faveur du catalan » qui concerne aussi l'occitan[226].
    • 20 décembre 2007 : le Conseil Régional Midi-Pyrénées adopte un Schéma Régional de Développement de l'Occitan[227].
    • 23 juillet 2008 : introduction de l'Article 75-1 dans la Constitution française: « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. »
    En 2010, l'occitan confirme son statut de langue officielle de Catalogne.
    • 9 juillet 2009 : le Conseil régional de Rhône-Alpes vote une délibération Reconnaître, valoriser, promouvoir l'occitan et le francoprovençal, langues régionales de Rhône-Alpes[228]
    • 22 septembre 2010 : le parlement catalan adopte la loi sur l'aranais qui fait concrètement de l'occitan une langue officielle dans toute la Catalogne[229],[230].
    • 20 mai 2011 : décision du conseil constitutionnel (France) stipulant que l'article 75-1 de la loi constitutionnelle française ne crée aucun droit pour les langues régionales[231].
    • 22 novembre 2012 : Traitement des revendications occitanes au niveau du parlement européen[232].

    Du latin au roman

    L'âge d'or médiéval (Xe – XIIe siècle)

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    Troubadours avec leurs instruments.

    L’occitan fut la langue culturelle de ce qui est aujourd'hui le sud de la France et des régions voisines pendant toute la période médiévale, tout particulièrement avec les troubadours et trobairitz (de l'occitan ancien trobar, « faire des vers »[233]).

    À partir du XIIe siècle le développement de la poésie des troubadours rayonne dans toute l'Europe. Plus de 2500 poèmes et quelques 250 mélodies ont été conservés. La poésie occitane est à l'origine de la poésie lyrique européenne[15]. En langue d'oïl, les troubadours inspireront les trouvères; en allemand il inspireront le minnesang.

    Les troubadours inventèrent l’amour courtois en répandant l’idée novatrice de fidélité à la dame plutôt qu’au seigneur. Leurs valeurs et l'idéologie de la fin'amor, de la cortezia et de la conviviença se propagèrent rapidement dans toute l’Europe[234]. Ainsi, ils donnèrent le ton aux cours européennes après les temps tristes qui suivirent les invasions barbares et créèrent le style de vie raffiné des cours seigneuriales. Témoin le fait que la littérature en occitan fut plus fournie que la littérature écrite dans les autres langues romanes au début du Moyen Âge[235], même si plusieurs d'entre elles ont connu une forme écrite à peu près à la même époque.

    Richard Cœur de Lion: roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers fut aussi un poète et un écrivain célèbre à son époque notamment pour ses compositions en langue d'oc[236].

    Il est à noter qu'au-delà des pays de langue d'oc, le roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion pratiquait l'occitan et est considéré comme un des troubadours[237].

    Enfin, durant le Moyen Âge l'occitan fut l'une des premières langues à se doter d'une académie (Consistori del Gay Saber ), d'une grammaire (les Leys d'Amors) et d'un concours littéraire (celui des Jeux Floraux).

    Certaines œuvres de littérature occitane médiévale sont majeures, notamment : la Chanson de la Croisade, récit en vers de la croisade contre les albigeois et le Roman de Flamenca, roman courtois sur le thème du désir et de la jalousie[15]. Certaines chroniques en occitan ont été conservées. Leur rédaction s'échelonne du XIIe au début du XVIe siècle : la chronique romane de Montpellier dite du Petit Thalamus (1088-1428), la Chronique du siège de Damiette (XIIIe), la Chronique des comtes de Foix (XVe), l'Histoire journalière (1498-1539) d'Honorat de Valbelle[15]...

    L'alphabet portugais fut créé sur la base de l'alphabet occitan : Il ne comprend que 23 lettres latines: le K, le W et le Y n'existent pas, sauf dans les mots d'origine étrangère. Les digrammes « nh » et « lh » sont utilisés[238].

    Dante et l'occitan

    Au Moyen Âge, Dante, avec son œuvre De vulgari eloquentia[239] (1303-1305) a permis la diffusion du terme de « lingua d’oco » (Langue d'Òc). Il opposait l’appellation la langue d’oc (l'occitan) à la langue d'oïl (le français et ses dialectes) et à la langue de si (l’italien, sa langue maternelle). Il se basait sur la particule servant à l’affirmation : dans la première, « oui » se disait òc en ancien occitan et en ancien catalan, mais oïl en ancien français, et dans les dialectes italiens. Les trois termes viennent du latin : hoc est (c'est ceci) pour le premier, illud est (c'est cela) pour le second et sic est (c'est ainsi) pour le troisième.

    Un des passages les plus notables dans la littérature occidentale est le 26e chant en parallèle au Purgatoire de Dante, dans lequel le troubadour Arnaut Daniel répond au narrateur en occitan : « Tan m’abellis vostre cortés deman, / qu’ieu no me puesc ni voill a vos cobrire. / Ieu sui Arnaut, que plor e vau cantan; / consiros vei la passada folor, / e vei jausen lo joi qu’esper, denan. / Ara vos prec, per aquella valor / que vos guida al som de l’escalina, / sovenha vos a temps de ma dolor ».

    Première diglossie : une relative stabilité

    Sous la monarchie

    Aux XIVe et XVe siècle, la littérature occitane entre dans une phase de déclin, et perd son prestige au niveau européen. Cette situation ne constitua toutefois pas une menace pour la pratique de l'occitan. Et cela n'a pas induit une substitution du français à l'occitan comme langue écrite[15].

    Copie du préambule et des articles de l'ordonnance de Villers-Cotterêts, toujours en vigueur en France depuis 1539.

    Le recul de l’occitan comme langue administrative et littéraire dure de la fin du XVe au XIXe siècle. L’occitan n’a cessé de perdre son statut de langue savante. Au cours du XVIe siècle, la graphie précédemment en usage tombe dans l’oubli (ce qu’a accentué l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui impose l’usage administratif du français). Pierre Bec (op. cit.) précise qu’en 1500 encore la prononciation et la graphie correspondaient mais qu’en 1550 le divorce est consommé. En 1562, le duc de Savoie donne l’ordre aux notaires du Comté de Nice de rédiger désormais leurs actes en italien. À partir de ce moment-là, prolifèrent des graphies patoisantes prenant pour référence les langues officielles.

    La langue du roi de France finira par s’imposer dans tout le pays dans l’oral (anciennes provinces occitanophones comme le Poitou, la Saintonge, l'Aunis, l'Angoumois, la Marche et la Basse-Auvergne, ainsi qu’une partie de Rhône-Alpes). Les premiers textes en français apparaissent dès la fin du XIVe siècle dans le Nord de l'Auvergne[15]. Le français s’imposera seulement dans les écrits administratifs et juridiques ailleurs (régions actuellement occitanophones). C'est dans le courant du XVIe siècle que le français se substitue massivement et définitivement à l'occitan, comme langue écrite officielle[15].

    Statue de Colbert au palais du Louvre.

    Les textes les plus tardifs sont rédigés vers 1620 dans le Rouergue et la Provence orientale[15]. En Aveyron, le registre paroissial de Rieupeyroux est rédigé en occitan jusqu'en 1644[15]. Le Béarn constitue une exception. C'est en occitan-béarnais qu'était rédigé la législation (les Fors). L'occitan conserva son emploi de langue administrative (en cohabitation avec l'emploi croissant du français) pour les divers actes légaux jusqu'à la révolution française de 1789, voire jusque vers 1815 par certains notaires[15].

    Colbert en 1666:

    « Pour accoutumer les peuples à se plier au roi, à nos mœurs, et à nos coutumes, il n’y a rien qui puisse plus y contribuer que de faire en sorte que les enfants apprennent la langue française, afin qu’elle leurs devienne aussi familière que les leurs, pour pouvoir pratiquement si non abroger l’usage de celles-ci, au moins avoir la préférence dans l’opinion des habitants du pays[240]. »

    Sur le plan littéraire, l'occitan continua d'être employé ; à la Renaissance par le gascon Pey de Garros en Provence par Louis Bellaud ; au XVIIe siècle avec la poésie de de Pierre Goudouli, au théâtre avec François de Cortète ; enfin au XVIIIe siècle avec l'abbé Jean-Baptiste Fabre et également à l'opéra grâce au compositeur Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville.

    Deuxième diglossie : la substitution linguistique

    Pendant la Révolution

    La Révolution française confirmera cette tendance, car les jacobins, pour favoriser l’unité nationale, imposeront le français comme seule langue officielle, ce qui n’empêchera pas la langue d’oc de rester la langue parlée, voire d’être utilisée par les révolutionnaires pour propager plus efficacement leurs thèses[241].

    Buste de l'abbé Grégoire (1829).

    Citations de l’Abbé Grégoire en 1793 :

    « L’unité de la République commande l’unité d’idiome et tous les Français doivent s’honorer de connaître une langue (Nota : le français) qui désormais, sera par excellence celle des vertus du courage et de la liberté[240]. »

    « Il serait bien temps qu’on ne prêchât qu’en français, la langue de la raison. Nous ne voyons pas qu’il y ait le plus petit inconvénient à détruire notre patois, notre patois est trop lourd, trop grossier. L’anéantissement des patois importe à l’expansion des Lumières, à la connaissance épurée de la religion, à l’exécution facile des lois, au bonheur national et à la tranquillité politique[240]. »

    « Néanmoins la connaissance et l’usage exclusif de la langue française sont intimement liés au maintien de la liberté à la gloire de la République. La langue doit être une comme la République, d’ailleurs la plupart des patois ont une indigence de mots qui ne comporte que des traductions infidèles. Citoyens, qu’une saine émulation vous anime pour bannir de toutes les contrées de France ces jargons. Vous n’avez que des sentiments républicains : la langue de la liberté doit seule les exprimer : seule elle doit servir d’interprète dans les relations sociales[240]. »

    Empires français et restaurations

    La langue, malgré ses productions littéraires écrites entre le XVIe siècle et le XIXe siècle, ne survit plus que dans les usages populaires rarement écrits et ce jusqu’au renouveau du Félibrige. Les médias occitans deviennent eux-mêmes d’ardents adversaires de l’occitan :

    « Ce malheureux baragouin (Nota : l’occitan) qu’il est temps de proscrire. Nous sommes Français, parlons français[240]. »

    — un lecteur de L’Écho du Vaucluse, 1828

    « Le patois porte la superstition et le séparatisme, les Français doivent parler la langue de la liberté[240]. »

    — La Gazette du Midi, 1833

    « Détruisez, si vous pouvez, les ignobles patois des Limousins, des Périgourdins et des Auvergnats, forcez les par tous les moyens possibles à l’unité de la langue française comme à l’uniformité des poids et mesures, nous vous approuverons de grand cœur, vous rendrez service à ses populations barbares et au reste de la France qui n’a jamais pu les comprendre[240]. »

    — Le Messager, 24 septembre 1840

    Sous la République : l'école, l'administration et l'armée

    «Parlez français, soyez propres » panneau sur le mur d'une école du sud de la France.
    Jules Ferry est à l'origine des lois sur l'école primaire de la IIIe République.

    L’occitan restera pour une grande majorité la seule langue parlée par la population jusqu’au début du XXe siècle. À cette époque, l’école (avant, pendant et après la Troisième République) joue un grand rôle dans la disparition de l’usage oral de la langue occitane. Après les Lois Jules Ferry, si l’école devient gratuite et obligatoire pour tous, elle continue de causer un recul important de l’occitan par le biais d’une politique de dénigrement et de culpabilisation des personnes parlant les autres langues que le français. La répression de l’utilisation de la langue au sein de l’école est très importante et consiste principalement à humilier les patoisants en leur donnant un signe distinctif. Le terme de patois est d’ailleurs contestable car péjoratif[242]. Il a eu pour but de faire oublier que l’occitan est une véritable langue et de faire croire que l’utilisation du patois était obscurantiste[243] car supposée non universelle.

    « Le patois est le pire ennemi de l’enseignement du français dans nos écoles primaires. La ténacité avec laquelle dans certains pays, les enfants le parlent entre eux dès qu’ils sont libres de faire le désespoir de bien des maîtres qui cherchent par toutes sortes de moyens, à combattre cette fâcheuse habitude. Parmi les moyens il en est une que j’ai vu employer avec succès dans une école rurale de haute Provence… Le matin, en entrant en classe, le maître remet au premier élève de la division supérieure un sou marqué d’une croix faite au couteau… Ce sou s’appelle : le signe. Il s’agit pour le possesseur de ce signe (le « signeur » comme disent les élèves) de se débarrasser du sou en le donnant à un autre élève qu’il aura surpris prononçant un mot de patois. Je me suis pris à réfléchir au sujet de ce procédé… C’est que je trouve, à côté de réels avantages, un inconvénient qui me semble assez grave. Sur dix enfants, je suppose qui ont été surpris à parler patois dans la journée, seul le dernier est puni. N’y a-t-il pas là une injustice ? J’ai préféré, jusque-là, punir tous ceux qui se laissent prendre […][240]. »

    — Correspondance générale de l’Inspection primaire, 1893

    « Je considère qu’un enseignement du dialecte local ne peut être donné qu’en proportion de l’utilité qu’il offre pour l’étude et pour la connaissance de la langue nationale[240]. »

    — Léon Bérard, Ministre de l’Instruction publique, décembre 1921

    Paradoxalement, c'est durant la même période que la littérature occitane se voit récompensée à l'étranger par le prix Nobel octroyé à l'écrivain provençal et fondateur du Félibrige Frédéric Mistral.

    Mutations sociales et démographiques

    Les changements sociaux du début du XIXe siècle et du XXe siècle sont aussi à l’origine de la dépréciation de la langue. Avec la révolution industrielle et l’urbanisation, ne parler que l’occitan constituait un handicap pour accéder à des postes importants. De nombreux parents ont alors choisi ou été contraints de ne parler que le français à leurs enfants. Pourtant, pour eux-mêmes, le français était la langue de l’école[244] et de l’administration, mais ce n’était pas leur langue maternelle.

    L'occitan n'a pas non plus été la langue d'acculturation des migrants sur le territoire occitan[245], qui ont contribué « à diminuer le potentiel des emplois de l'occitan »[245].

    Formes modernes d'anti-occitanisme

    Les adversaires de l’occitan existent encore aujourd’hui, sous diverses formes, en voici quelques citations caricaturales :

    « Avec 4000 francs je pourrais acheter une mitraillette et en finir avec l’occitan[240]. »

    — Le principal adjoint d’un collège de la banlieue toulousaine, années 1990

    « Le nissart est inutile parce que les Niçois parlent très bien le français. »

    — Un maire des Alpes-Maritimes années 1990[240]

    « Notre vision des « langues » et des « cultures » régionales, aseptisée, baigne dans la niaise brume des bons sentiments écolo-folkloriques et se nourrit d’images d’un passé revisité… Ce ne peut être un objectif national. En proposant aux jeunes générations un retour à des langues qui n’ont survécu que dans les formes parlées, pour l’essentiel privées de l’indispensable passage à la maturité que donne la forme écrite, littéraire, philosophique, croit-on sérieusement leur offrir un avenir de travail, d’insertion sociale, de pensée[240]? »

    — Danièle Sallenave, Partez, briseurs d’unité !, Le Monde, 3 juillet 1999

    Les renaissances de la langue

    Première renaissance - Renaissance « baroque » (XVIeXVIIIe siècle)

    Entre 1550 et 1660, on assiste à une pré-renaissance avec trois foyers principaux : en Gascogne (Pey de Garros), à Toulouse (Pèire Godolin, Joan Giraud d’Astròs, Larade, Ader,…) et en Provence (Ruffi, Bellaud de la Bellaudière).

    Jacques Boé, dit Jasmin.
    Jean Reboul.

    Alors que la langue semble fortement attaquée, différents mouvements de défense de la littérature occitane voient le jour dans la période 1650-1850, et préparent l’avènement du Félibrige. La reconnaissance de la littérature occitane peut être attribuée, notamment, à l’agenais Jacques Boé (dit Jasmin) et au Nîmois Jean Reboul. Pierre Bec[9] distingue les mouvements suivants :

    Le mouvement savant

    Après l’oubli des troubadours, ceux-ci connaissent dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle un renouveau d’intérêt. Dans les cercles aristocratiques méridionaux, on remet en cause la prétendue suprématie littéraire du français. On assiste à une recherche linguistique et littéraire. On retrouve le goût romantique pour le Moyen Âge. Le folklore, les romans et les contes champêtres présentent de l’intérêt. Les historiens travaillent sur la « croisade des Albigeois » et sur l’histoire du Midi.

    Le mouvement ouvrier

    « Apelavam ma lenga una lenga romana ». Ce vers est la jonction de deux courants de l’occitan renaissant. L’un : la « langue » : son « patois » quotidien ; l’autre : la « lenga romana » est une marque d’érudition. Le patois est vu comme une langue d’un rang très haut. L’amour pour le peuple et ses misères est chanté par Victor Gélu.

    Le mouvement bourgeois et esthète

    A contrario des « savants » qui sont tournés vers le passé dans un sens de recherches érudites et des « ouvriers » qui mettent en avant leurs dynamisme de prolétaires, les poètes bourgeois (ou de petite noblesse) se situeront entre les deux. Le mouvement est plus amateur, mais avec une grande passion pour la langue.

    La recherche scientifique sur la langue d'oc

    Le Dr Honnorat comprit la nécessité de plus de réalisme linguistique. La langue avait perdu sa codification orthographique et morphologique. L’indiscipline dans la grammaire ou la graphie était même revendiquée dans le mouvement ouvrier. Honnorat publia son dictionnaire provençal-français dès 1840. C’est un précurseur qui redonna à l’occitan sa dignité et sa cohérence.

    Seconde renaissance - Renaissance félibréenne (XIXe siècle)

    Fondation du Félibrige en 1854.
    Portrait du poète Frédéric Mistral (1830—1914).

    Une première tentative de retour à une norme graphique a lieu au XIXe siècle : elle est conçue par Joseph Roumanille et popularisée par Frédéric Mistral. La seconde renaissance littéraire de la langue s’est faite au XIXe siècle sous la conduite du Félibrige. À cette époque la langue est essentiellement utilisée par le peuple rural. Mistral et ses confrères du Félibrige ont redonné du prestige à la langue, en lui donnant une norme et des œuvres littéraires. Leur action a parfois été mêlée d’une volonté politique. Les félibres ont dit : « une nation qui n’a qu’une littérature, une nation qui détruit les langues périphériques, c’est une nation indigne de son destin de nation ». L’occitan, sous sa forme provençale et sa graphie avignonnaise, a été diffusé bien plus loin que les frontières de l’occitanophonie. Encore aujourd’hui la littérature mistralienne est étudiée dans des pays comme le Japon ou en Scandinavie. Mistral est le seul auteur uniquement occitanophone à avoir été récompensé pour son œuvre au plus haut point, il a reçu le prix Nobel de littérature. La réforme linguistique mistralienne trouva son meilleur ouvrier dans Auguste Fourès de Castelnaudary (1848-1891) qui, dans ses divers recueils poétiques, l’acclimata en Languedoc.

    « […] Fraires de Biarn e de Gasconha, de Lengadòc e de Provença, es vuei un màger eveniment que se complís dins lo miegjorn, onte d’una marina a l’autra, de la mar verda a la mar bluia, la lenga d’Òc reviscolada renosa son brancum sus dos cents lègas de país. E nos es una fièra jòia de vèire reüssida aquela adjuracion que vos fasián, i a quaranta ans. »

    — Frédéric Mistral, discours prononcé le 27 mai 1901 à Pau, [246]

    Traduction :

    « […] Frères de Béarn et de Gascogne, de Languedoc et de Provence, c'est aujourd'hui un événement majeur qui s'accomplit dans le midi, où, d'un littoral à l'autre, de l'océan à la Méditerranée, la langue d'Oc ravivée renoue ses ramifications sur deux cents lieues du pays. Et cela est pour nous une grande joie et une grande fierté de voir réussie cette adjuration que nous vous faisions, il y a quarante ans... »

    — Frédéric Mistral

    Des controverses naissent dans l'espace occitan, notamment au niveau des choix graphiques opérés par le Félibrige institutionnel. C'est de ces divergences que naîtra l'occitanisme du côté du Félibrige rouge languedocien et limousin.

    Troisième renaissance - L'occitanisme contemporain (XIXe-XXIe siècle)

    Librairie occitane à Limoges.

    À partir du début du XIXe siècle différentes tentatives de codification de la graphie sur la base des usages médiévaux sont tentées par Fabre d'Olivet (Languedoc oriental), Honnorat (Provence), abbé Moutier (Drôme), Joseph Roux (1834-1905 Limousin),... mais jusqu'au début du XXe siècle, ce sont des graphies phonétiques qui restent d'un usage majoritaire[15].

    Plus tard Antonin Perbosc (1861-1944) et Prosper Estieu (1860-1939), tentent d’unifier la langue. Ils ont restauré la graphie classique et ont débarrassé la langue de gallicismes. Le système Perbosc-Estieu devient la base de la graphie de l’occitan « moderne ».

    Un premier Institut d'études occitanes a été créé autour de 1923 comme une section de la Ligue de la Patrie Méridionale, mais il a une vie courte. En 1930, la Société d'études occitanes (SEO) a été fondée par Joseph Anglade et Valère Bernard, avec Louis Alibert comme secrétaire[247]. En 1931-39, l’autonomie acquise par la Catalogne, qui soutient l’occitanisme, redonna un coup de fouet au dynamisme occitan. Le lexicographe et grammairien Louis Alibert, soutenu par les catalans, publie, entre 1935 et 1937, à Barcelone : la Gramatica occitana segón los parlars lengadocianserreur du modèle {{langue}} : texte absent. Il perfectionne l’écrit pour établir la graphie classique inspirée de la norme ancienne et adaptée à la langue moderne.

    À la fin de la Seconde Guerre mondiale, aussi bien le Félibrige que le SEO ont été discrédités par l'implication de certains de leurs dirigeants dans la collaboration. Certains occitanistes ont décidé de créer une nouvelle institution, l'Institut d’Estudis Occitans (IEO), avec un message clair: l'IEO est un rejeton de la résistance.

    L’IEO eut à souffrir d’un certain nombre de crises depuis sa création. La première, au cours des années 1950 et 1960, a vu l'opposition de diverses tendances, l’une prônant une action uniquement sur le terrain culturel autour de Félix-Marcel Castan, Ismaël Girard et Bernard Manciet, l’autre souhaitant une présence sur le terrain politique, autour de Pierre Bec et Robert Lafont. La seconde tendance l'emporta[248]. La crise la plus aiguë, à la fin des années 1970 et au début des années 1980, vit s’affronter deux tendances : la tendance « populiste » (ou « démocratique ») au pouvoir, et la tendance « universitaire » (ou « intellectuelle ») menée par Robert Lafont. En 1981, la tendance « universitaire », avec Robert Lafont, fut obligée de quitter l’IEO. Cela entraîna la disparition d'une grande partie des activités de recherche scientifique au sein de l’association, et leur transfert vers d’autres organismes comme les universités, l’Association internationale d'études occitanes et, notamment en linguistique, vers le Gidiloc (Groupe d’initiative pour un dictionnaire informatisé de la langue occitane) et le Conseil de la langue occitane. Cependant, ces recherches à visées scientifiques n'ont pas rencontré d'audience, et l’Institut d'études occitanes conserve encore aujourd’hui un rôle essentiel dans le domaine de l’animation culturelle, ainsi que le respect d’un grand nombre de militants de la culture occitane. L’IEO œuvre depuis 1945 pour la défense et la promotion de la langue occitane. Son action est responsable en grande partie de la sauvegarde et du développement de l’occitan. Il intervient dans :

    • la recherche ;
    • les études, colloques et publications ;
    • la promotion de l’enseignement de l’occitan ;
    • la formation : stages, rencontres d’été, etc. ;
    • les centres de vacances jeunesse ;
    • les arts plastiques : expositions - la musique ;
    • l’édition. L’IEO est le plus gros éditeur de langue d’oc avec ses collections : prose, poésie, vulgarisation, livres pour les enfants, etc. ;
    • de plus, les sections régionales et départementales de l’IEO, les Cercles occitans locaux participent à l’animation et à la vie culturelle du pays. Si on prend le cas du Cantal, on peut citer des auteurs comme Félix Daval, Terésa Canet, Daniel Brugès ou Joan Fay qui ont publié de nombreux textes tant dans les revues que dans des livres personnels.

    En 1951, la loi Deixonne autorise l’enseignement de l’occitan dans les établissements scolaires en France. Cette loi sera complétée ensuite par la création d’un CAPES (Certificat d’aptitude pédagogique à l’enseignement secondaire) d’occitan en 1991, bien que le nombre de postes proposés soit en dessous des besoins et de la demande.

    Malgré une période de forte dévalorisation de la langue (voir le chapitre sur la substitution linguistique), de nouveaux auteurs voient le jour :

    • Max Rouquette (1908-2005) a joué un rôle irremplaçable dans le maintien de la culture occitane et dans sa revivification profonde. Il a été traduit aux États-Unis, en Allemagne et au Japon, puis plus tard il traduisit lui-même ses œuvres en français. La Comédie-Française lui rend aujourd’hui hommage.
    • Bernard Manciet, (1923-2005), diplomate et entrepreneur gascon, est un des poètes paradoxaux les plus considérables.
    Joan Bodon.
    • Robert Lafont (1923-2009), universitaire (linguiste et historien de la littérature d’oc), poète, dramaturge, romancier et essayiste.
    • Pierre Bec (1921), spécialiste de langue et littérature d’oc et écrivain, a publié en 1997 Le Siècle d’or de la poésie gasconne (1550-1650).
    • Max-Philippe Delavouët (1920-1990) est un poète provençal.
    • Joan Bodon (1920-1975) est un romancier, un conteur et un poète qui a écrit toute son œuvre en occitan. Son nom en français est Jean Boudou.
    • Marcelle Delpastre (1925-1998) est une grande poète limousine, paysanne de profession, qui écrivit une œuvre très importante, en occitan et en français.

    Au XXIe siècle, le renouvellement de la littérature occitane continue. Les générations nées entre 1930 et 1950 tels que Florian Vernet, Yves Rouquette, Joan Ganhaire, Roland Pécout, Michel Chadeuil,… explorent de nouveaux genres : récit de voyages, science-fiction, policier…

    De jeunes écrivains nés à la fin des années 1980 prennent peu à peu le relais.

    Période récente

    Statut actuel de l’occitan

    Espagne
    Des panneaux en occitan (aranais) à Bossòst
    • L’occitan a un statut coofficiel en Catalogne au même titre que le catalan et l’espagnol. La forme employée est celle de l’occitan utilisé dans le Val d’Aran. C’est la cinquième langue constitutionnelle de l’Espagne.
    • Dans le pré-scolaire, environ 60 % des élèves reçoivent la majeure partie de l’enseignement en occitan. Dans le primaire et le premier cycle du secondaire, l’enseignement de l’aranais est obligatoire dans tous les établissements et tous les élèves reçoivent une partie de l’enseignement en aranais. Les élèves âgés de 10 ans et plus suivent des cours d’aranais à raison de deux heures par semaine et étudient certaines matières, dont les sciences sociales, en aranais. Dans le dernier cycle du secondaire et la formation technique, bien que les élèves suivent de manière obligatoire des cours d’aranais, l’introduction de cette langue comme moyen d’enseignement est moins avancée qu’aux échelons inférieurs. Il n’y a pas d’enseignement supérieur en occitan faute d’établissement de ce niveau en Val d’Aran.
    France
    22 octobre 2005 : Manifestation de plus de 12 000 personnes à Carcassonne pour la reconnaissance de l'occitan comme langue officielle ainsi que son usage dans l'éducation et les médias.
    • L'occitan n'y a pas de statut.
    • Le français est la seule langue officielle mais l'article 75-1 de la Constitution reconnait que « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Avant cela, l’État français avait modifié l’article 2 de la Constitution en 1992 pour affirmer que « La langue de la République est le français ». Cet article est utilisé (Conseil constitutionnel, Conseil d’État) pour favoriser le français au détriment des autres langues, contre les langues étrangères (notices commerciales en français, etc.) mais également contre les langues minoritaires françaises (langues régionales). Ainsi, la France a signé mais n’a pas ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires après avis contraire du conseil constitutionnel. De nombreux politiciens français sont toujours opposés à cette ratification car ils y voient une atteinte à l’identité républicaine française[249].
    • Seul l’emploi du français est permis dans les tribunaux, sauf cas de force majeure pour de rares sujets monolingue occitan, bientôt disparus.
    • La mise en place du Code de l’éducation a aussi réduit les possibilités offertes par la loi Deixonne, qui a été remplacée par cette loi : voir la politique des langues régionales et minoritaires (lois sur les langues régionales, enseignement…)[250].
    • Dans certaines communautés de l’Occitanie, on retrouve un affichage bilingue incluant la variante locale de la langue occitane.
    • En 2005, 78 000 élèves apprenaient l'occitan dans les écoles publiques[251] ainsi que 2100 dans les écoles associatives Calandreta.
    • Ces dernières années deux grandes manifestations unitaires pour la langue occitane ont rassemblé 12 000 personnes environ à Carcassonne en et et 20 000 personnes environ à Béziers en . Des gens de toutes tendances politiques et de tous dialectes occitans ont ensemble réclamé à ces deux occasions une plus grande reconnaissance des pouvoirs publics pour la langue occitane, une présence amplifiée de la langue dans les médias publics et un accès facilité à l’apprentissage de la langue à l’école publique.
    Italie
    • L'occitan y a un statut protégé nominativement par la loi mais l'italien reste la seule langue officielle dans la constitution. Son usage est autorisé dans lʼadministration pour les communes qui en font la demande, dans lʼenseignement, et les médias.
    • Le parlement italien a adopté en 1999 une loi destinée aux minorités linguistiques du pays : loi du , n° 482, « Norme in materia di tutela delle minoranze linguistiche storiche », en français : « Normes en matière de protection des minorités linguistiques historiques »[7]. L’article 2 de la loi est explicite, car il énumère les minorités touchées par la loi : y sont compris les Occitans et les Catalans. En vertu de l’article 6 de la Constitution et en harmonie avec les principes généraux établis par les organisations européennes et internationales, la République protège la langue et la culture des populations albanaise, catalane, autrichienne, grecque, slovène et croate, et de celles qui parlent le français, le francoprovençal, le frioulan, le ladin, l’occitan et le sarde.
    • Sur le plan régional, les autorités du Piémont accordent un soutien financier limité aux associations occitanes de promotion et défense de l’occitan.
    Monaco
    • L'occitan n'y a pas de statut.
    • Le français est la seule langue officielle. Le monégasque (dialecte ligure) bénéficie d’un certain soutien de l’État. Le niçois serait quant à lui compris ou parlé par 15 % de la population[1]. L'Académie monégasque des langues dialectales fait une large place à la langue d'oc[252].
    Union européenne
    • La langue occitane n’est pas reconnue comme langue officielle. En effet, les trois pays européens concernés n’ont pas officialisé leurs langues régionales au niveau de l’Europe. Ces langues ne sont pas des langues officielles de travail et l’occitan a seulement un statut de langue régionale et minoritaire.

    Utilisation

    Signalisation bilingue en français et en occitan à Toulouse (Haute-Garonne).

    80 % des habitants de la zone linguistique occitane interrogés (locuteurs ou pas de la langue) sont favorables à l’enseignement de l’occitan. Cependant le nombre de postes offerts par l’administration est très en deçà des besoins exprimés[253].

    Les deux tiers des sondés considèrent que la langue est plutôt sur le déclin[réf. nécessaire]. Le déclin est aussi souligné par les institutions européennes. Tout comme l’UNESCO qui classe les dialectes occitans comme étant « sérieusement en danger » de disparition, excepté pour le gascon et le vivaro-alpin qui sont classés uniquement « en danger »[254].

    Ce déclin est peut-être l’explication au fait que seulement 5 % de la population occitanophone active de France (12 % en Aquitaine) ne transmette sa langue à ses descendants. Ce taux de transmission est très faible, bien qu’il soit meilleur que pour d’autres langues régionales de France (exemples : breton, francoprovençal…). Cependant, une jeune génération qui se ré-occitanise est apparue. Cette génération est principalement d’origine rurale, ou issue de milieux cultivés ayant effectué des études supérieures. Le nombre d’élèves suivant un enseignement en occitan (hors catalan) est de 71 912 personnes pour l'année scolaire 2000/2001.

    Certaines régions (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l'Aquitaine) ont développé une politique en faveur de la langue et de la culture d’oc. Cela consiste à donner des aides pour l’enseignement, les mouvements culturels, les publications, à soutenir les émissions de télévision en occitan (magazines, journaux d’informations sur la télévision publique (France 3), web-tv) et à favoriser l’emploi en public de l’occitan.

    La réalité occitane est une part constitutive de la culture européenne. Elle est reconnue et étudiée comme telle dans les universités étrangères : en Allemagne, aux États-Unis, en Scandinavie, au Japon même… L’occitan est étudié dans des universités du monde entier dans le cadre des études des langues romanes. La langue et culture occitanes peuvent s’étudier également un peu partout dans le monde, par exemple dans les universités en[255] : Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Pays-Bas, Roumanie et en Suisse.

    En Catalogne espagnole, l’apprentissage de l’occitan est possible à l’école (y compris hors de la zone occitanophone).

    En France, elle a été longtemps refoulée par l’école, elle commence à être reconnue dans l’enseignement officiel : cours d’occitan en options ou bilinguisme des écoles calandretas. Même le gouvernement français, dans son rapport de 1998 sur les langues régionales, reconnaît aujourd’hui, que « l’occitan se caractérise par son extension géographique, de loin la plus importante ramenée au territoire français, et par une production culturelle -en particulier littéraire- au prestige certain, à la fois très ancienne et vivace ».

    La principale difficulté pour le dynamisme de la langue Occitane est le fait que bien souvent les Occitans eux-mêmes ne sont pas conscients de la réalité occitane.

    Éducation

    En occitan

    C'est la langue d'enseignement:

    • Dans les écoles publiques du Val d'Aran (Espagne).
    • Dans les écoles associatives Calandretas (France, immersion seulement).
    • Partiellement dans l'enseignement public «classes bilingues» (France).
    Apprentissage de l'occitan
    • Cours éducatifs optionnels dans l'enseignement public (France et Italie).
    • Cours assurés par des associations.
    • Cours libres d'accès (Val d'Aran, Espagne).
    • En tant que sujet d'étude de l'Académie des langues dialectales de la Principauté de Monaco.

    Arts et médias

    • Il existe de nombreux sites et lieux de discussions sur Internet. En 2012, wikipédia en occitan comptait 71 482 articles[10]. Depuis le 27 janvier 2014 la base Joconde du ministère de la Culture est accessible entièrement en occitan à travers l'expérimentation JocondeLab pilotée par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France[256].
    • La littérature en occitan est considérable avec plus de mille ans de productions ininterrompues. Mais à l'heure actuelle, elle est ne bénéficie pas de réseaux de distribution importants et l'accès au patrimoine est souvent inaccessibles faute de catalogage et de descriptions[10]. Le Centre interrégional de documentation occitane (CIRDOC), crée en 2006, est devenu un pôle associé de la Bibliothèque nationale de France pour tout ce qui concerne la langue et la civilisation occitanes. Ce centre développe une mission qui concerne la production de la bibliographie occitane, ainsi que le développement de la coopération autour du patrimoine occitan[10]. La production éditoriale en Occitan est stable, autour de trois cent titres par an, tous supports confondus (livres, CD, DVD)[257].
    • Dans la presse périodique ou hebdomadaire en langue dominante, on trouve parfois une page ou un article en occitan (La Marseillaise, La République des Pyrénées, Sud-Ouest).
    • On trouve de multiples journaux et revues tout ou partie en occitan, dont un hebdomadaire dʼinformation générale (La Setmana) et plusieurs mensuels. En France, un seul site d’information en occitan sur internet a pu bénéficier d'aides directes, subordonnées à la reconnaissance du caractère d’information politique et générale (IPG)[10].
    • Plusieurs radios locales privées ont une forte proportion de programmes en occitan (Ràdio País, Ràdio Occitània, Ràdio Lenga dʼÒc).
    • Il n'existe pas de station de radio publique émettant principalement en occitan[258].
    • Dans certaines stations de radios dont les programmes sont en majorité en langue dominante, certaines émissions sont en occitan (France Bleu Périgord, Catalunya Ràdio). En 2011, il y a eu 563 heures de diffusion radio en occitan[10].
    • Il n'existe pas de télévision privée émettant principalement en occitan[258].
    • Certaines émissions de télévision sont en occitan, dans des chaînes majoritairement en français (France 3) ou en catalan (Barcelona TV, TV3). On n'y voit jamais de séries ou de films doublés en occitan[258]. En 2011, France 3 a diffusé 51 heures d’émissions en langue occitane dans les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur[10]. Au total en 2011, il y a eu 84 heures de diffusions télévisuelles en occitan[10].
    • En Espagne, le conseil général d'Aran a mis en place une chaîne de télévision sur internet : Aran TV. En France, la chaîne de télévision sur internet ÒC tele a été mise en place en 2013 afin de permettre l’émergence de réalisateurs, de producteurs et de lieux de diffusion, tout en donnant la possibilité à ces productions de pouvoir bénéficier de financements de droit commun[10]. Son financement provient d'aides régionales et départementales.
    • Seuls quelques rares films en partie en occitan ont été tournés dans la région[258] (L'orsalhièr, Histoire d'Adrien et du Champ d'honneur, E l'aura fai son vir / Il vento fa il suo giro, Malaterra, …) ainsi que des documentaires. À l'exception en 2011 du doublage en plusieurs langues régionales du film français Au bistro du coin[259], aucun autre film n'a été doublé ou sous-titré en occitan. On trouve des dessins animés doublés en occitan (Tintin, Titeuf, Corneil et Bernie, Le jour des corneilles, Kérity la maison des contes, Le Gruffalo, Trotro...) et des documentaires (Gladiators, Imalàia de la BBC).
    • Le théâtre occitan dispose d’un patrimoine de plus de 1 500 oeuvres, et continue d’avoir une dynamique de création avec 450 productions créées depuis 1945[10]. Il y a quelques troupes de comédiens de théâtre qui jouent régulièrement en occitan: La Carrièra, La Rampa TIO, Comèdia dell'Oc, La compagnie Gargamelle, Comédia Occitana Tolzana et de nombreux groupes amateurs. Les autorités régionales contribuent quelquefois au financement de ces groupes[258].
    • Sur le plan de la musique traditionnelle, l'occitan profite d'une assez grande visibilité grâce l'activité de nombreux chanteurs et groupes (Jan Maria Carlotti, Rosina de Peira, Claude Marti, Corou de Berra, Joan Francés Tisnèr, La Compagnie Montanaro]…)

    Développements récents

    • En février 2004, le gouvernement a diminué le nombre de recrutement de professeurs enseignant l’occitan (diplômés du CAPES d’occitan). Cette diminution est la conséquence d’une réduction budgétaire. Le nombre de postes de CAPES d’occitan était de dix-sept (plus un en école privée) en 2002, treize en 2003 et de quatre postes pour 2004. Remy Pech, président de l’Université Toulouse le Mirail a déclaré que c’est « en totale contradiction avec les objectifs de la décentralisation républicaine annoncée par le gouvernement ». Le Parti occitan considère alors qu'il s'agit d'« une liquidation programmée de l’enseignement de l’occitan ».
      • Alain Rainal de la Fédération des enseignants de langue et culture d’oc (FELCO) parle de liquidation de l’enseignement de l’occitan et donc de liquidation de la langue occitane. En effet, les postes de CAPES diminuent de 30 % en moyenne ; le CAPES d’occitan diminue, lui, de 71 %. Selon lui, le gouvernement demande plus de solidarité aux plus pauvres, et demande moins aux plus riches. Il rajoute que les langues et cultures régionales, c’est quelque chose de très important, un patrimoine inestimable. Donc cela mérite de ne pas être baissé, mais au moins d’être laissé au niveau d’avant. M. Rainal rajoute : que cette nouvelle est inquiétante pour l’enseignement de l’occitan bilingue ou trilingue. Les parents d’élèves savent qu’il y a une possibilité de valoriser professionnellement cette connaissance acquise. Le nombre de postes au concours se réduisant, il faudra passer un concours pour seulement quatre postes. Cela crée une grande difficulté et n’accorde que peu de perspectives professionnelles[260].
    • mars 2004 : Occitan lenga e cultura olímpica
    • mars 2004 : Journal TV en occitan
      • La BTV (Barcelona Televisió) diffuse chaque semaine un journal télévisé en occitan appelé « Inf’òc ». Ces émissions de la télévision catalane sont tantôt en gascon, tantôt en languedocien. La zone de diffusion couvre Barcelone, bien entendu, mais aussi Gérone, Sant Cugat, Mataró.
    • juillet 2004 : Terminologie occitane et catalane commune
      • Les catalans et les occitans travaillent ensemble sur la terminologie. C’est ce qui a été décidé en juillet lors d’une réunion dans le Val d’Aran. Une convention a été passée entre l’Institut d’estudis catalans, l’Institut d’estudis occitans, le Conseil général d’Aran et Termcat pour publier des lexiques en 2005. Quatre lexiques ont été créés dans les domaines des mathématiques, de la biologie, de l’écologie, de l’internet et de la téléphonie mobile. Termcat (organisme chargé de travailler sur la terminologie du catalan) a proposé de mettre son travail à disposition. En effet, 90 % du lexique catalan est directement applicable à l’occitan. Ces lexiques, et ceux qui suivront, seront particulièrement utiles aux enseignants : de l’école primaire jusqu’au lycée, et même au-delà.
      • Le dictionnaire en ligne est disponible depuis novembre 2009. La terminologie du secteur de la société de l'information est en occitan, catalan, espagnol, français et anglais Termcat.
    • mars 2005 : Nouveau statut pour le Val d’Aran
      • Le Conseil général d’Aran a demandé un nouveau statut à la région de Catalogne en Espagne. Ce statut lui permettrait d’avoir des compétences propres afin de négocier des accords avec les régions occitanes de France. De plus, le Conseil général gérerait lui-même les actions concernant la langue et la culture aranaises. Par ailleurs, une demande de coofficialité de l’occitan et du catalan dans toute la région a été formulée. Ceci aurait pour conséquence de faire reconnaître l’occitan comme une des langues officielles de l’Espagne.
      • Le 30 septembre 2005, le parlement catalan a adopté à la majorité absolue le projet de nouveau statut d’autonomie de la Catalogne. Le nouveau statut reconnait dans son article 9.5 l’officialité (dans toute la Catalogne) de « la langue occitane, dite aranès dans le Val d’Aran ». La reconnaissance de Val d’Aran dans le Statut aussi a été soutenu par les partis ERC et ICV-EUiA, alors que le PP Catalan était partisan de reconnaître dans le Statut la singularité d’Aran, mais en aucun cas de se référer à ce territoire comme une « réalité nationale occitane ». Le projet a reçu l’aval de Madrid pour que ce statut devienne loi. Le parlement espagnol avait notamment supprimé le terme « nation » de l’article premier pour qualifier la Catalogne. Certains politiciens espagnols considèrent que le projet de nouveau statut est un pas vers la division de l’État et qu’il n’est donc pas conforme à la Constitution.
      • Le 18 juin 2006, le référendum concernant le nouveau statut pour la Catalogne est largement approuvé par la population catalane : plus de 70 % de votes favorables. Trois partis avaient appelé à voter « oui » : le Parti socialiste catalan (PSC, à la tête du gouvernement régional), les communistes et les verts d’Iniciativa per Catalunya (ICV, membre de la coalition gouvernementale) et les démocrates-chrétiens de Convergencia i Unio (CiU). Les républicains indépendantistes catalans d’Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) avaient appelé à voter « non », de même que le Parti populaire (PP, droite centralisatrice). Les premiers reprochent au nouveau statut de ne pas reconnaître la Catalogne comme « nation » et de ne pas donner totale autonomie à la région sur les impôts, sur les ports et les aéroports. Les seconds estiment que le texte accorde trop d’autogestion, notamment fiscale, à la Catalogne et qu’il est « anticonstitutionnel ».
      • Le Statut donne l’officialité à l’aranais et considère le Val d’Aran « réalité occitane ». L’article 11, du nouveau statut dit : « Le peuple aranais exerce l’autogouvernement selon ce Statut par le Conselh Generau d’Aran (institution supérieure politique de la Val d’Aran) et les autres institutions propres ». Le second paragraphe annonce : « Les citoyens de Catalogne et ses institutions politiques reconnaissent Aran comme une réalité occitane fondée sur sa spécificité culturelle, historique, géographique et linguistique, défendue par les Aranais au fil des siècles ». « Ce Statut reconnaît, défend et respecte cette spécificité et reconnaît aussi Aran comme une entité territoriale singulière dans la Catalogne, qui est l’objet d’une protection particulière par le moyen d’un régime juridique spécial ». D’autre part, dans l’article 6, se référant aux langues de Catalogne, figure dans le nouveau Statut que « la langue occitane, appelée aranès en Aran, est la langue propre et officielle de ce territoire est aussi officielle en Catalogne, en accord avec ce qu’établit ce Statut et les lois de normalisation linguistique »[261].
    • 23 juin 2005 : le département des Pyrénées-Atlantiques adopte à l’unanimité le schéma d’aménagement linguistique « iniciativa » en faveur de la langue béarnaise/gasconne/occitane[262].
    • 3 février 2006 : à la suite de « la Consulta Regionala » (vaste consultation des acteurs de la langue occitane sur le territoire Régional), le Conseil régional de Languedoc-Roussillon vote le « Projet Occitan ».

    C'est un engagement fort de la Région pour soutenir les forces vives de l'occitan dans les domaines de la langue, la culture et la société. C'est aussi le lancement d'une manifestation occitane et catalane « Total Festum » créée autour des feux de la Saint Jean.

    • 16 décembre 2007 : Inauguration à Toulouse de l'Ostal d'Occitània, gérée par une fédération de 40 associations (aujourd'hui 60) réunies sous le nom de Convergéncia occitana. Action culturelle et civique pour la promotion de la langue et la culture occitanes.
    • 20 décembre 2007, le Conseil régional Midi-Pyrénées adopte un schéma régional de développement de l'occitan.
    • Juillet/août 2007 : un service pour l’occitan sera créé en Catalogne
    • 2008: Chambra d’Òc a lancé la campagne « Lenga d’òc Patrimòni Mondial de l’Umanitat » (Langue d'Oc - Patrimoine mondial de l'Humanité), afin d'inclure la langue et la culture occitane au sein du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité de l'UNESCO. La campagne a reçu le soutien formel de la Province de Turin (Italie), de la Région Languedoc-Roussillon (France), du conseil général d'Aran (Espagne) et de plusieurs municipalités et de « comunitats montanas » (associations territoriales de régions de montagnes italiennes), d'associations culturelles et d'institutions universitaires[264].
      • Le 26 Août 2008, le gouvernement du Piémont (Italie) a approuvé une «proposition de l'inclusion de la langue occitane sur la liste du patrimoine mondial »[265].
    • Mai 2008 : les langues régionales entrent dans la Constitution française
      • À l’occasion d’un débat sur la modernisation des institutions, un amendement à l’article 1 de la Constitution française qui précise que les langues régionales font partie du patrimoine de la République est adopté par l’Assemblée nationale. Le Sénat refuse cet amendement.
    • Mai 2008 : création de l’Académie de la langue occitane
      • L’Académie de la langue occitane est fondée par un acte solennel à Vielha, dans le Val d’Aran, le 25 mai 2008. Cette académie devrait commencer ses travaux d’ici la fin de l’année 2008[266],[267].
    • 21 juillet 2008 : Les langues régionales dans la constitution française.
      • À la suite de la réunion du congrès à Versailles, la constitution française est modifiée. L'article 75-1 reconnaît les langues régionales comme appartenant au patrimoine de la France.
    • 9 juillet 2009 : Reconnaissance de l'occitan dans la région Rhône-Alpes
      • À la suite d'un débat au conseil régional de la région Rhône-Alpes l'occitan est reconnu aux côtés du francoprovençal langue régionale de cette région.
    • 22 septembre 2010 : L'occitan, langue officielle en Catalogne. L’occitan, sous sa forme aranaise, a été reconnu comme langue officielle par le parlement catalan, avec 117 voix pour et 17 contre. L’aranais doit désormais être la langue utilisée de manière générale dans le Val d'Aran par les organismes publics, dans les établissements et programmes scolaires, à la télévision et à la radio[268]. Dans le reste de la Catalogne, les locuteurs d'occitan ont le droit d'utiliser l'aranais lorsqu'ils s'adressent par écrit aux instances du Gouvernement catalan, et d'exiger que celles-ci leur répondent en aranais. De même, toutes les lois du Parlement catalan devront dorénavant être aussi publiées en aranais. Les textes de lois en version occitane auront avec un caractère officiel. Par ailleurs, le Gouvernement favorisera la mise en place dans la région, d'études philologiques de la langue occitane et de contenus sur la réalité linguistique du territoire du Val d'Aran[269].
    • Novembre-décembre 2010 : lancement d'une enquête sociolinguistique en Midi-Pyrénées sur le même modèle qu'en Aquitaine. Celle-ci concerne l'usage, les compétences ainsi que les représentations en occitan dans la région Midi-Pyrénées[270].
    • Décembre 2011 : Mise en ligne de La Biaça le site des archives audio visuelles de l'Institut d’Études Occitanes du Limousin
    • 20 décembre 2013 : Naissance de ÒC tele La 1èra television 100% en occitan avec l'aide des régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ainsi que les départements Dordogne et Pyrénées-Atlantiques.

    L'avenir de la langue

    Bibliographie

    • Voir aussi la bibliographie de l'article Occitanie.
    • Pierre Bec, Manuel pratique d'occitan moderne, Paris, Picard, coll. « Connaissance des langues » (no 7), , 219 p., cartes ; 23 cm (ISSN 0768-3502, BNF 37386895)
    • Pierre Bec, La langue occitane, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 1059), , 127 p., cartes ; 18 cm (ISBN 2-13-039639-9, ISSN 0768-0066, BNF 35787364)
    • (oc)(fr)Pierre Bec et Liliane Jagueneau (Éditrice scientifique), Per un païs : écrits sur la langue et la littérature occitanes modernes, Poitiers, Institut d'études occitanes de la Vienne, , 381 p., cartes ; 21 cm (ISBN 2-9517621-0-0, BNF 38930918)
    • (ca) Antoni Ferrando Francés et Miquel Nicolàs Amorós, Història de la llengua catalana, Barcelone, Editorial UOC, , 2e éd., 552 p. (ISBN 978-84-9788-380-1)
    • Jean-François Courouau, Et non autrement : marginalisation et résistance des langues de France (XVIe-XVIIe siècle), Genève, Droz, coll. « Cahiers d'humanisme et Renaissance » (no 108), , 291 p., cartes, figures ; 23 cm (ISBN 978-2-600-01602-5, ISSN 1422-5581, BNF 43541072)
    • Jules Ronjat, Essai de syntaxe des parlers provençaux modernes, par Jules Ronjat,..., Protat frères, , 306 p. Disponible en ligne (University of Toronto - Robarts Library)
    • Yves Rouquette, En occitan : une histoire buissonnière de la littérature d'oc, Valence-d'Albigeois, Vent terral, , 458 p., couv. ill. ; 23 cm (ISBN 978-2-85927-107-7, BNF 43657465)
    • Jean-Baptiste Martin (Éditeur scientifique) et Jean-Claude Rixte (Éditeur scientifique), Huit siècles de littérature francoprovençale et occitane en Rhône-Alpes : morceaux choisis : Textes en franco-provençal ou en occitan avec trad. française en regard., Lyon, EMCC, coll. « Futur antérieur », , 224 p., carte ; 17 cm (ISBN 978-2-35740-085-6, ISSN 1964-6992, BNF 42302708)
    • Zefir Bòsc, Écrits en langue d'oc et auteurs occitans du Haut-Rouergue, s.l., Z. Bosc, coll. « Collection du cercle occitan du Haut Rouergue », , 335 p., 24 cm (ISBN 978-2-9509157-0-2, BNF 42263324)
    • Fritz Peter Kirsch, Georg Kremnitz et Brigitte Schlieben-Lange (trad. Catherine Chabrant), Petite histoire sociale de la langue occitane : usages, images, littérature, grammaires, et dictionnaires, Canet, Trabucaire, coll. « Cap al Sud », , 189 p., couv. ill. en coul. ; 22 cm (ISBN 2-912966-59-0, ISSN 1167-5209, BNF 38929864)
      Note : Réunit dans une trad. en français les chapitres du Band V, 2 du "Lexikon der Romanistischen Linguistik" consacrés à la langue occitane, publ. à Tübingen : M. Niemeyer, 1991[271].
    • Werner Forner, « Le mentonnais entre toutes les chaises ? » (Regards comparatifs sur quelques mécanismes morphologiques), Université de Siegen in Lexique français-mentonnais, S.H.A.M., p. 11 à 23.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Sur les autres projets Wikimedia :

    Notes et références

    1. a b c d et e (en) Editorial Team, « Monaco: Language Situation », Encyclopedia of Language & Linguistics (Second Edition),‎ , p. 230 (DOI 10.1016/B0-08-044854-2/01814-9) :

      « A further 15% of the population of Monaco speaks the Niçard (Niçois) variety of Provençal, which greatly influences the French of the Monegasque region. In fact, the Niçard-speaking community comprises mainly individuals of over 50 years of age, but Provençal is increasingly gaining status as a literary language. »

      .
    2. voir #Question du nombre de locuteurs
    3. Baromètre Calvet des langues du monde. méthodologie pour la détermination du « poids » des langues « Le Baromètre des langues 2012 a été réalisé par Alain Calvet, docteur ès sciences et Louis-Jean Calvet, docteur ès lettres et sciences humaines, professeur de linguistique. Ont collaboré à sa réalisation Daniel Prado, Anneflore Lemoulinier, François Noctulle, Florica Razumieff et Alain Couillault. Il a reçu le soutien technique et financier de l'Union latine et de la DGLFLF. »
    4. « Le déclin de la transmission des langues de parents à enfants, remonte aux générations de l’entre deux guerres. De 1915 à 1945 le nombre de ceux qui déclarent parler l’occitan, de loin la langue la plus répandue en Aquitaine parmi les générations nées avant la Première Guerre mondiale, a diminué de 60 %. » INSEE_Langues_parlees_en_Aquitaine_2002
    5. « À partir de 1945, les générations suivantes confirment cette diminution mais plus en douceur. » « chez les générations des moins de 35 ans, la tendance à la baisse s’est,semble-t-il, stabilisée et la proportion de locuteurs pour ces âges, à partir de 18 ans,se maintient. » INSEE_Langues_parlees_en_Aquitaine_2002
    6. Article 6.5 du Statut d'autonomie de la Catalogne de 2006, pour l'établissement du statut officiel de l'occitan aranais aux côtés catalan en Catalogne.
    7. a et b L'occitan est reconnu officiellement dans la loi italienne 482/1999 sur les minorités linguistiques historiques: Loi du 15 décembre 1999, no 482 en italien et en français. On dénombre 107 des 120 communes occitanophones du Piémont ayant choisi d'opter pour la coofficialité de l'occitan au niveau de leur territoire: Valadas_occitanas.fr.doc. Tandis que 2 communes de Ligurie de parler brigasque ont choisie d'être reconnue officiellement occitanophones et sont donc incluses dans les vallées occitanes.
    8. Congrès permanent de la langue occitane / Congrès Permanent de la Lenga Occitana - Un nouvel organisme de régulation de l’occitan au service des usagers et des locuteurs
    9. a et b Pierre Bec, La langue occitane, Paris, PUF, collection Que sais-je ?, 6e édition, 1995.
    10. a b c d e f g h i j et k Rapport présenté le 15 juillet 2013 à la ministre de la culture et de la communication par le Comité consultatif pour la promotion des langues régionales et de la pluralité linguistique interne (France)
    11. Codification des langues de France : actes du Colloque Les langues de France et leur codification, écrits divers – écrits ouverts (Paris – Inalco, 29-31 mai 2000) Auteurs Dominique Caubet, Salem Chaker, Jean Sibille, Rédacteurs Dominique Caubet, Salem Chaker, Jean Sibille Éditeur Éditions L'Harmattan, 2002 ISBN 2-7475-3124-4, ISBN 978-2-7475-3124-5 p. 18
    12. Idées reçues / Tinteinas
    13. L'importante influence de l'occitan dans la lingua franca (langue véhiculaire composite parlée du Moyen Âge au XIXe siècle dans l’ensemble du bassin méditerranéen, principalement par les marins et les marchands) a été largement sous-estimée A Glossary of Lingua Franca - Université de Wisconsin-Milwaukee.
    14. Antonio Viscardi, Le letterature d’Oc e d’Oil, Florence/Milan, 1967, p. 6 et 7 : « Sono, nella nuova Europa, i trovatori i «primi» che abbiano avuto il senso dell’arte pura, dell’arte per l’arte; i primi, insomma, che siano «letterati» nel senso moderno della parola. […] Per questo, appunto, conta il moto trobadorico: per il magistero artistico che i trovatori esercitano nei riguardi di tutta l’Europa romana e germanica. […] da essi muove tutta la tradizione letteraria dell’Europa moderna. »
    15. a b c d e f g h i j k et l Écrire l'occitan : essai de présentation et de synthèse. Jean SIBILLE Article paru dans : CAUBET (Dominique), CHAKER (Salem) & SIBILLE (Jean) éds. 2002, Codification des langues de France. Actes du colloque "Les langues de France et leur codification, écrits ouverts, écrits divers" (Paris – Inalco, 29-31 mai 2000), L‟Harmattan, Paris, pages 17-37
    16. Région Languedoc-Roussillon : culture et patrimoine « Au Moyen Âge l’occitan a été une grande langue de civilisation et le moyen d’expression d'une communauté humaine originale et d’une culture importante. »
    17. Université de Montpellier L’occitan Introduction « Rien ne semble plus devoir s’opposer alors au développement de l’occitan comme grande langue de culture européenne,[…] »
    18. IEO Présentation « Tous ceux qui sont aujourd’hui à l’IEO travaillent pour que l’occitan trouve la place qui est due à une grande langue d’Europe »
    19. Nadal Rey : « […] l’Occitanie couvre un territoire qui lui a toujours été âprement disputé, forme un peuple original, connut une histoire particulièrement tourmentée, brillante et tragique, projeta sur l’Europe une civilisation bien en avance sur son temps, rechercha le progrès de l’être humain dans une philosophie de justice et d’amour, et enfin, pour aller vers cet idéal, créa la première et l’une des plus belles langues d’Europe ce pourquoi elle pense, aujourd’hui encore être utile à la définition du futur de l’humanité… ». L’Occitanie qu’es aquo ?, 2004 Bibliothèque d’étude et du patrimoine
    20. Pierre Bec : « L’occitan médiéval a été une grande langue de civilisation : expression d’une communauté humaine originale et support d’une culture qui a donné des leçons au monde ». La langue occitane, 1995. Bibliothèque d'étude et du patrimoine
    21. « Le glossonyme « occitan » peut avoir différentes interprétations qui reposent sur la conscience linguistique des locuteurs ou même simplement des habitants des régions « occitanophones ». Dans le Sud de la France, la fragmentation dialectale du latin parlé a donné naissance à différentes langues, à différents parlers, très proches structurellement dans l’ensemble. Mais aucune unité historique, politique, économique et donc linguistique n’a jamais émergé dans l’ensemble sud de la France… Deux points de vue différents sont donc à comprendre. D’un côté, on envisage l’existence d’une unité linguistique autour d’une langue, « l’occitan », dont les dialectes seraient le languedocien, le limousin, le provençal, etc. D’un autre côté, on considère que la fragmentation est telle qu’on ne peut plus parler de dialectes, mais bien de « langues d’oc ». Certaines zones (Gascogne, Provence) soulignent avec force leurs singularismes pour se démarquer de ce qu’ils considèrent comme une uniformisation artificielle. »

      — Données collectées par l’Union Latine qui œuvre à la mise en valeur de l’héritage culturel de ses 37 pays membres, relecture et informations complémentaires de Henri Giordan (LEM) et Marie Jeanne Verny (FELCO), 2011, Programme Sorosoro, pour que vivent les langues du monde !

    22. a et b Langue d'oc et d'Aquitaine Une langue qui nous parle d'avenir p. 6
    23. Aucune norme littéraire n’est parvenue à s’imposer, le provençal rhodanien de Frédéric Mistral, le languedocien littéraire de Louis Alibert, le béarnais de Simin Palay et Michel Camelat ont regroupé des adeptes, mais un plus grand nombre de créations utilise les différents dialectes et parlers
    24. a et b Langue d'oc et d'Aquitaine Une langue qui nous parle d’avenir p. 7
    25. "Le plus ancien traité de grammaire et de rhétorique d’une langue romane fut Las Razos de trobar de Raimon Vidal de Besalú, vers 1200." Langues d'Europe et de la Médittéranée-Occitan
    26. Un traité de grammaire et de rhétorique occitane fût promulgué en 1356 sous le titre de Las leys d’Amors (qu’il faut traduire par Les Lois de la langue). Il conférait à l’occitan un statut officiel, donc politique, et Toulouse se donnait comme la capitale du langage.
    27. L'occitan fut l'une des premières langues à se doter d'une académie en 1323, le Consistori del Gay Saber(en)(ca)
    28. L'occitan fut l'une des premières langues à se doter d'un concours littéraire, les Jeux Floraux de l'Acadèmia dels Jòcs Florals.
    29. Le provençal rhodanien de Frédéric Mistral, le languedocien littéraire de Louis Alibert, le gascon béarnais de Simin Palay et Michel Camelat
    30. a et b Occitan Harmonizing non-dominant standards through four states - Domergue SUMIEN
    31. http://www.languegasconne.com/liens-et-partenaires/alliance-des-langues-doc/index.html
    32. Vargas, C. (Ed.). (2010). Langues et sociétés: approches sociolinguistiques et didactiques. Editions L'Harmattan.page 165
    33. Dénomination de la langue : le patois en tête partout, sauf en Pyrénées-Atlantiques p. 11]
    34. Langue d'oc et d'Aquitaine Une langue qui nous parle d'avenir p. 6 <<Idée reçue/Tintèina Ici on ne parle pas l’occitan que l’on apprend à l’école : c’est le patois que l’on parle !>>
    35. Délégation générale à la langue française et aux langues de France - Langue et cité - L'occitan <<Depuis l’époque classique, ce qu’on appelle ici l’occitan est donné comme non-langue, dialecte, patois, autre chose que lui-même, néant. À commencer par ceux qui le parlent.>>
    36. Le français et les langues historiques de la France Auteur Hervé Abalain Éditeur Éditions Jean-paul Gisserot, 2007, ISBN 2-87747-881-5, ISBN 978-2-87747-881-6] p. 179
    37. « La langue se divise en trois grandes aires dialectales : le nord-occitan (limousin, auvergnat, vivaro-alpin), l’occitan moyen, qui est le plus proche de la langue médiévale (languedocien et provençal au sens restreint), et le gascon (à l’ouest de la Garonne). »

      — Article occitan dans le Larousse

    38. Composition linguistique des nations du monde Titre Composition linguistique des nations du monde Volume 1 de Travaux du Centre international de recherche sur le bilinguisme, International Center for Research on Bilingualism Composition linguistique des nations du monde, Heinz Kloss Volume 1 de Linguistic Composition of the Nations of the World: Composition Linguistique Des Nations Du Monde, Heinz Kloss Volume 1 de Linguistic Composition of the Nations of the World, Grant D. McConnell Publication (Université Laval. Centre international de recherches sur le bilinguisme) Auteurs Université Laval. Centre international de recherches sur le bilinguisme, Heinz Kloss, Grant D. McConnell Rédacteurs Heinz Kloss, Grant D. McConnell Éditeur Presses de l'Université Laval, 1974 Original provenant de l'Université du Michigan Numérisé 18 juin 2010 Longueur 405 pages ISBN 0-7746-6710-9, ISBN 978-0-7746-6710-4 p. 36
    39. Article 'Gascon' rédigé par Peter V. Davies, Encyclopedia of the Languages of Europe, éd. Glanville Price, Oxford, 1998, p. 190-191
    40. http://www.unesco.org/culture/languages-atlas/fr/atlasmap.html the original ISO code [gsc] for Gascon has been retired on false grounds
    41. Linguasphere classe le Gascou+Biarnés sous le code 51-AAA-f, différent de l’occitan « général » sous 51-AAA-g [ http://www.linguasphere.info/lcontao/tl_files/pdf/index/LS_index_g-g.pdf Linguasphere g-g]
    42. Jean-Marie Klinkenberg, Des langues romanes. Introduction aux études de linguistique romane, De Boeck, 2e édition, 1999,
    43. Max Wheeler, "Occitan", in Martin Harris, Nigel Vincent, The Romance Languages, Routledge, 1997 Aperçu en ligne
    44. "Gascon, a Romance dialect of southwestern France, is usually classified as a dialect of Occitan", The New Encyclopaedia Britannica, Volume 8 - Page 860
    45. La langue se divise en trois grandes aires dialectales : le nord-occitan (limousin, auvergnat, vivaro-alpin), l'occitan moyen, qui est le plus proche de la langue médiévale (languedocien et provençal au sens restreint), et le gascon (à l'ouest de la Garonne). in Encyclopédie Larousse
    46. On distingue plusieurs aires dialectales au sein même de l'occitan. À l'ouest, au sud de la Garonne, le dialecte gascon se démarque très nettement dans le traitement phonétique (par exemple, évolution du f latin en h : filia > hilia), comme dans la grammaire (imparfait de l'indicatif original, particule qu'en renforcement du sujet[Quoi ?]…). « Encarta »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    47. Pays basque Nord (Nouvelle toponymie basque: noms des pays, vallées, communes et hameaux historiques de Labourd, Basse-Navarre et Soule), région actuelle de Navarre, etc...
    48. Aragon: des traces de l’emploi de cette langue sont visibles par l’ancienne présence de troubadours de langue occitane et l’existence de nombreux documents officiels, spécialement les Établissements de Jaca et différentes rédactions des Fors de Jaca. Les Établissements de Jaca (Establimentz de Jaca) ont été les ordonnances ou Fors de la ville de Jaca. Ils furent écrits au XIIIe siècle en occitan et présentent de nombreux traits gascons.Cuatro documentos notariales medievales en occitano cispirenaico aragonés del Archivo de la catedral de Jaca.,Luis Santomá Juncadella, Universidad Complutense de Madrid, Alazet: Revista de filología, ISSN 0214-7602, Nº 18, 2006, p. 171-184. (es)La coherencia lingüística de los documentos en occitano cispirenaico aragonés del siglo XIII, Luis Santomá Juncadella, Revista de filología románica, ISSN 0212-999X, Nº 24, 2007, p.171-195. (es)
    49. L’impact de l’ordonnance de Villers-Cotterêts fait débat (voir notamment Sylvain Soleil, L’ordonnance de Villers-Cotterêts, cadre juridique de la politique linguistique des rois de France ? (en ligne) [PDF]).
    50. >

      « Longtemps, et près de nous encore, l’occitan a été associé à des représentations passéistes ou rétrogrades. Cette dévalorisation s’est inscrite dans un contexte qui entendait réduire la diversité linguistique »

      — Jean SALLES-LOUSTAU Inspecteur général de l'éducation nationale,groupe des langues vivantes - langues régionales, Pourquoi apprendre l'occitan ?

    51. Un bon résumé de la question chez Hervé Lieutard, La conversion des occitanophones à l’usage du français [PDF].
    52. L’Atlas des langues en danger de l’Unesco (« en ligne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )) classe les six dialectes de l’occitan en danger (gascon, vivaro-alpin) ou sérieusement en danger (auvergnat, languedocien, limousin, provençal).
    53. Une variété dialectale est identifiée comme éteinte depuis 1977 : le judéo-provençal ou shuadit
    54. […] >

      « l’image de l’occitan a changé. D’abord parce que plusieurs décisions sont venues préciser son statut. La dernière en date, et non la moindre, est l’adoption le 22 septembre 2010 par le parlement de Catalogne de la loi donnant à l’occitan le statut d’une langue officielle sur tout le territoire catalan. Cette reconnaissance vient après celle de l’Italie (1999) et de la France, avec l’inscription des « langues régionales » dans la Constitution (2008). Elle fait de l’occitan une langue européenne à part entière, le bien commun de trois grands États.

      L’enseignement et la création artistique contribuent tout autant à la valorisation de l’occitan : les sections bilingues sont synonymes de réussite scolaire, le dynamisme des groupes de musique parle aux jeunes. Les collectivités territoriales accompagnent ce mouvement ; elles signent avec l’État des conventions afin de développer l’enseignement de la langue, elles multiplient partout les initiatives culturelles et la signalétique bilingue se banalise. À Toulouse déjà, les stations de métro sont annoncées en occitan, et l’on traduit les notices des musées.

      Il est un autre signe qui ne trompe pas : les entreprises font confiance à l’occitan pour leur communication et leur image de marque. Chacun songe à cette enseigne de produits de beauté qui a rendu familier le nom de la langue et du pays dans le monde entier. Enfin et surtout, comme on peut le voir dans ce numéro, les Régions du sud de la loire s’engagent tour à tour pour faire de l’occitan un identifiant majeur, un support de leur action culturelle et, comme en Catalogne, un outil de leur développement. »

      — Jean SALLES-LOUSTAU Inspecteur général de l'éducation nationale,groupe des langues vivantes – langues régionales, Pourquoi apprendre l'occitan ?

    55. Testament de Lancelot d'Orgemont, 1286, voir à l'article Occitanie
    56. Histoire de Melun... Plus la Vie de Bourchard, comte de Melun... trad. du latin d'un autheur du temps (Eudes, abbé de Saint-Maur-des-Fossés). Ensemble la Vie de Messire Iacques Amyot... Le tout recueilly... par M. Sebastian Roulliard..., chez Guillaume Loyson, Paris, 1628, p. 171
    57. Jean-Pierre Camus, Les récits historiques ou histoires divertissantes entremeslées de plusieurs agréables rencontres & belles réparties, Edicions Talvera, 2010, ISBN 979-1-09-069605-1
    58. Pierre Dupuy, Traité de la maiprité de nos rois et des régences du royaume, À Paris, chez la veuue Mathurin du Puis, ruë S. Iacques, à la Couronne d'or. Et Edme Martin, ruë S. Iacques, au Soleil d'or. M. DC. LV. Avec Priuilege du Roy.
    59. Joseph Anglade, Histoire sommaire de la littérature méridionale au Moyen Âge, 1921
    60. A. Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, tome II (F-PR), page 2427 : « Occitan (langue d’oc) : […] Ce terme de « provençal », qui eut cours jusqu’au milieu du XXe siècle parmi les romanistes ».
    61. Rapport de Monsieur Bernard Poignant au premier ministre sur les langues et cultures régionales[PDF]« L’occitan. Cette appellation a été retenue dans la nomenclature établie par la loi Deixonne. Les académies concernées par l’enseignement de l’occitan sont les suivantes : Nice, Grenoble, Aix-Marseille, Clermont-Ferrand, Montpellier, Toulouse, Limoges, Bordeaux et, pour une faible partie, Poitiers. Cette langue est également parlée et enseignée en Espagne (au Val d’Aran où elle bénéficie d’un statut officiel) et dans un certain nombre de vallées italiennes des Alpes. Parmi les langues régionales, l’occitan se caractérise par son extension géographique, de loin la plus importante ramenée au territoire français, et par une production culturelle – en particulier littéraire – au prestige certain, à la fois très ancienne et vivace. »
    62. a b et c Walther von Wartburg, La fragmentation linguistique de la Romania (trad. de l'allemand par Jacques Allières et George Straka), 1967
    63. Même l’Aquitaine a reçu des Protoceltes de civilisation hallstatienne, mais les Celtes de la civilisation de La Tène se sont installés sur les marges de la zone occupée par les Aquitains (Agen, Bordeaux, rives nord de la Garonne) ;
      • « L’apport gaulois (…) n’a modifié le peuplement de notre pays que dans le nord, l’est, le centre, Celtica-Belgica. » (Pierre Bec, La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France)
    64. a b et c Pierre Bec, La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France, pages 20-21
    65. Pierre Bec, Manuel pratique de philologie romane, t. 2 ; on trouve donc de grandes similitudes avec le français ou le castillan
    66. « les Guillaume (D'aquitaine) ne négligent pas pour autant le monde toulousain qui s'étend aux portes de l'Aquitaine orientale. Ils réuniraient bien ce territoire à leur domaines s'il n'existait une autre dynastie… celle des comtes de Toulouse. », Histoire des Aquitains, p. 82-83, Antoine Lebègue, éditions du Sud-Ouest
    67. « Au début du XIIIe siècle, avant la Croisade contre les Albigeois (1208-1249), le comte de Toulouse (Raymond VI) avait construit un embryon d’État en Occitanie, État qui aurait très bien pu se structurer davantage encore et faire naître une grande construction politique (entre celle des rois Capétiens, au nord, et celles des rois ibériques, au Sud de la « France », notamment d’Aragon). » Article « Chronique historique » paru dans Le Monde, Jean-Luc Lamouché, professeur d'histoire
    68. C'est l'occitaniste Charles de Tourtoulon, avec Octave Bringuier, qui a mis en évidence la correspondance ente l'aire linguistique occitane et l'aire d'influence des comtes de Barcelone dans La limite géographique de la langue d'oc et de la langue d'oïl, 1894
    69. Le rabbin espagnol Benjamin de Tudèle décrit en 1173 l’Occitanie comme un lieu de commerce où viennent « chrétiens et Sarrasins, où affluent les arabes, les marchands lombards, les visiteurs de la Grande Rome, de toutes les parties de l’Égypte, de la terre d’Israël, de la Grèce, de la Gaule, de l'Espagne, de l’Angleterre, de Gênes et de Pise, et l’on en parle toutes les langues. » Géo, juillet 2004, no 305 - Occitanie au cœur du Grand Sud, page 73
    70. Dictionnaire encyclopédique Le Petit Larousse Illustré
    71. Fabrice Bernissan, « Combien de locuteurs compte l'occitan en 2012 ? », Revue de linguistique romane,‎ (ISSN 0035-1458, lire en ligne)
    72. (en) Fiche langue[oci]dans la base de données linguistique Ethnologue.
    73. L’occitan : une langue parlée par 110.000 personnes ?, Le blog de Viure al païs.
    74. a et b MARTEL Philippe, « Qui parle occitan ? », Langues et cité, 10, Paris, DGLFLF, 12/2007. [1]
    75. Références 2009 : les Langues de France
    76. La dynamique des langues en France au fil du XXe siècle
    77. L'occitan, une langue
    78. a b c d e et f Programme Sorosoro, pour que vivent les langues du monde ! Données collectées par l’Union latine qui œuvre à la mise en valeur de l’héritage culturel de ses 37 pays membres, relecture et informations complémentaires de Henri Giordan (LEM) et Marie Jeanne Verny (FELCO), 2011
    79. Occitan in Midi-Pyrénées, France 11.11.1997
    80. Aquitaine Sondage du Conseil Régional d’Aquitaine réalisé par Média Pluriel Méditerranée en 1997 [2]

      Pratiques et représentations de la langue occitane en Aquitaine- Décembre 1997

      Aquitaine Bordeaux (Bx) Dpt 33 Gironde (avec Bx, hors zone saintongeaise) Dpt 24 Dordogne Dpt 40 Landes Dpt 47 Lot-et-Garonne Dpt 64 Pyrénées-Atlantiques (hors Pays basque)
      Comprend l’occitan 11 % 27 % 54 % 48 % 42 % 41 %
      Parle occitan 3 % 13 % 34 % 28 % 25 % 22 %


      Auvergne (enquête IFOP menée en juin 2006) :

      Auvergne
      Comprend l’occitan 61 %
      Parle occitan 42 %

      Languedoc-Roussillon (sondage réalisé en 1991 par Média Pluriel Méditerranée – Montpellier) « http://www.linmiter.net/information_occitan.html »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ) :

      • Une personne sur deux comprend l’occitan
      • Une personne sur quatre sait parler occitan
      Languedoc-Roussillon
      Comprend l’occitan 48 %
      Parle occitan 28 %


      Val d’Aran (Catalogne) recensement 1991 « http://ec.europa.eu/education/policies/lang/languages/langmin/euromosaic/es7_fr.html »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ) :

      Val d'Aran
      Comprend l’occitan 92,3 %
      Parle occitan 60,9 %


    81. Dossier. Langues en péril. nº 486, 24/02-01/03/2000
    82. Mercator Media - Minority Language Media in the European Union
    83. Des langues romanes, Jean-Marie Klinkenberg, Duculot, 1994, 1999, page 228 : Le nombre de locuteurs de l’occitan est estimé tantôt à 10 tantôt à 12 millions. Le comptage est certes malaisé, (…) mais en tout cas aucun chiffre avancé ne descend jamais plus bas que 6 millions.
    84. Philippe Vigier, « Diffusion d'une langue nationale et résistance des patois en France au XIXe siècle », Romantisme, Persée, vol. 9, nos 25-26,‎ , p. 201-203 (DOI 10.3406/roman.1979.5281, lire en ligne)
    85. A. Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, tome II (F-PR), page 2427.
    86. Collectif Prouvènço
    87. Pompeu Fabra, « el català vindrà a èsser llavors una variant més de la gran llengua occitana retrobada », cité dans Xavier LAMUELA, Josep MURGADES, Teoria de la llengua literària segons Fabra, Barcelona, Quaderns Crema, 1984
    88. a et b Lluís Fornés Pérez, El pensament panoccitanista (1904-2004), thèse de doctorat
    89. a et b Welcome to the Frontpage - OC Valéncia
    90. En fait, l’appellation romans n’est nullement spécifique à l’occitan et se retrouve dans les autres langues que l’on continue à dire romanes. Au Moyen Âge, on trouve respectivement les mots romanz en français, romanç en catalan, et romance en castillan, désignant la langue vulgaire issue du latin, par opposition au latin (et à l’arabe dans la péninsule Ibérique) (cf. le Dictionnaire d’ancien français de R. Grandsaignes d’Hauterive, éditions Larousse, et le Diccionari català-valencià-balear d’Antoni Maria Alcover et Francesc de B. Moll).
    91. SCHLIEBEN-LANGE Brigitte (1991): « Okzitanisch: Grammatikographie und Lexikographie », Lexikon der Romanistichen Linguistik V, 2: 105-126 (p. 111) — Cité dans: « MULJAČIĆ Žarko (1997) « Perché i glottonimi linguaggio italiano, lingua italiana (e sim.) appaiono per indicare ‘oggetti’ reali e non soltanto auspicati molto più tardi di altri termini analoghi che si riferiscono a varie lingue gallo e ibero-romanze? », Cuadernos de filología italiana 4: 253-264 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    92. GARDY Philippe (2001) « Les noms de l'occitan / Nommer l'occitan », dans BOYER Henri, & GARDY Philippe (2001) (dir.) Dix siècles d’usages et d’images de l’occitan: des troubadours à l’Internet, coll. Sociolinguistique, Paris: L’Harmattan, p. 43-60.
    93. Pierre Bec (1997) « Le siècle d'or de la Poésie gasconne (1550-1650) », Paris: Les Belles Lettres
    94. P. Sauzet art. "Occitan : de l’importance d’être une langue" in Cahier Langues en danger n°3, DGLFLF 2013
    95. La préface du Dictionnaire languedocien-françois de l'abbé Sauvages indique ainsi : « la première de ces dénominations, ou celle de la Langue d'Oc, fut appliquée depuis le milieu du XIIIe siècle jusqu'à Charles VII ; c'est-à-dire, pendant environ 300 ans, aux Provinces méridionales de la France dont nos rois avoient nouvellement acquises et au langage qu'on y parlait. Cette même dénomination prise au dernier sens est au fond synonyme de celle de Languedocien. (…) D'où il résulte que non seulement le Provençal, mais généralement tous les idiomes gascons de nos Provinces méridionales, sont du ressort de ce dictionnaire ; & qu'ils viendront, tout naturellement, se ranger sous le titre qu'il porte… » Ce dictionnaire est accessible en ligne : http://www.archive.org/details/dictionnairelan00sauvgoog
    96. Par exemple, le dialecte gascon s'étend au-delà des limites traditionnelles de la Gascogne
    97. a et b La langue occitane, Pierre Bec, Que sais-je, p. 77
    98. La Gàrdia : un laboratoire calabrais pour l’occitan de demain
    99. P. Monteleone, Per una identità di Guardia Piemontese tra dati demografici, riscontri, memorie e territorio, Le ragioni di una civiltà, a c. di A. Formica, Commune di Guardia Piemontese (1999)
    100. En provenance de la commune de Bobbio Pellice, ils fuyaient les persécutions religieuses
    101. « EUROPA - Éducation et formation - Langues régionales et minoritaires - Étude Euromosaïc »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    102. « Le projet « langue occitane » sur le site de la commune San Sisto dei Valdesi »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    103. I Valdesi in Italia
    104. Pressac, Availles-Limouzine, Millac, Mouterre-sur-Blourde et Coulonges (cf. enquête de Tourtoulon et Bringuier)
    105. a b c d et e Géo (magazine France), juillet 2004, no 305 - Occitanie au cœur du Grand Sud, propos de Louis Combes (Cantalausa), page 79
    106. Jules Ronjat, Grammaire [h]istorique des parlers provençaux modernes, tome I, p. 23 : « D’autres parlers provençaux sont encore en usage chez quelques descendants des Vaudois chassés de la vallée du Cluson et réfugiés à la fin du XVIIe siècle dans le duché de Württemberg. » Ronjat indique dans une note à la même page : « Leur langage ne s’est conservé que dans trois villages, où je l’ai trouvé encore parlé en 1909 par une centaine à peine en tout de gens âgés : Bourcet ou Neu-Hengstett, près d’Alt-Hengstett, à l’E. de Calw ; Pinache et Serres (noms fr.) formant une même paroisse aux environs de Dürrmenz près de la frontière badoise, dans le district de Maulbronn. » Le terme de provençal doit ici s’entendre au sens d’occitan, dans sa variété vivaro-alpine.
    107. Colonies gasconnes au Pays basque
    108. Histoire de Valdese en anglais
    109. « présentation et histoire de Pigüé »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    110. CroixOccitane
    111. « Récapitulatif de lieux d’implantation occitane et traces toponymiques occitanes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    112. BEC, P. Manuel pratique de philologie romane, Paris, Picard, 1970
    113. Voir par exemple Marc TROTTIER, Une étude historique comparative des langues poétiques de l'occitan et du catalan des origines au XXe siècle.
    114. Pompeu Fabra, « el català vindrà a èsser llavors una variant més de la gran llengua occitana retrobada », cité dans Xavier LAMUELA, Josep MURGADES, Teoria de la llengua literària segons Fabra, Barcelona, Quaderns Crema, 1984
    115. Ferrando Francés et Amorós 2011, p. 43
    116. (ca) Els primers textos en català - Textos anteriors a les Homilies d'Organyà
    117. Ferrando Francés et Amorós 2011, p. 159
    118. référence
    119. Manifest, maig del 1934
    120. Gramàtica del català contemporani, Joan Solà, Maria-Rosa Lloret, Joan Mascaró, Manuel Pérez de Saldanya (dir.), Editorial Empúries, 2002.
    121. (ca) Xavier Lamuela, Estandardització i establiment de les llengües, Barcelone, Edicions 62, 1994.
    122. Pierre Bec (1995) La langue occitane, coll. Que sais-je?, Paris, Presses Universitaires de France [1ª ed. 1963]
    123. (en) Normalization and Encoding of Occitan, Multext-Cataloc, sur le site de l'Université de Provence Aix-Marseille I.
    124. (ca) Lluís Fornés, L'occitanòfila valenciana - Euphemia Llorente.
    125. (fr) / (oc) Josiana Ubaud, Diccionari ortografic, gramatical e morfologic de l'occitan / Dictionnaire orthographique, grammatical et morphologique de l'occitan, Canet, Trabucaire, 2011, 1161 p., p. 76-77 (ISBN 978-84-974-1252-0)
    126. Pierre Bec, La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France, page 120
    127. Sondage réalisé en Languedoc-Roussillon en 1991 : « 28 % déclarent la parler plus ou moins », « une personne sur deux (…) déclare comprendre l’occitan » (Pierre Bec, La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France, page 120).
    128. Bec 1973, p. 10
    129. Normes ortografiques der aranés
    130. a b c d et e (en) « Universal Declaration of Human Rights (Article 1) », Omniglot.com (consulté le )
    131. Dictionnaire Provencal-Français ou dictionnaire de la langue d’Oc ancienne et moderne, (Repos éditeur, Digne, 1846-1847)
    132. Grammaire limousine et La lenga d'aur (dictionnaire manuscrit)
    133. Gramatica occitana segon los parlars lengadocians, 1935-37
    134. Gramatica occitana, 1943
    135. IEO, La réforme linguistique occitane et l'enseignement de la langue d'oc, 1950
    136. Robert Lafont, Phonétique et graphie du provençal, 1951
    137. IEO, L'application de la réforme linguistique occitane au gascon, IEO, Toulouse, 1952
    138. Pierre Bonnaud, Pour aider à lire et écrire le nord occitan, 1969
    139. Nòrmes Ortogràfiques der Aranés 1982, 21999
    140. G. Creazzo, A. Formica, H.P.Kunert, ’O libre meu, manuale didattico per l'insegnamento della lingua occitana nella scuola, idea e progetto di A. Formica, Gnisci, Paola, 2001
    141. Normas ortogràficas, chausias morfològicas e vocabulari de l'Occitan alpin oriental. Cuneo [Coni]: Espaci Occitan - Regione Piemonte, 2008
    142. Christian Camps, Atlas linguistique du Biterrois, Institut d’études occitanes, Béziers, 1985
    143. a et b Georg Kremnitz, « Sur la délimitation et l'individuation des langues. Avec des exemples pris principalement dans le domaine roman », IEC
    144. Friedrich Diez, Grammatik der romanischen Sprachen, Bonn 1836–38 & 1876–77;
    145. a et b Charles de Tourtoulon, Octavien Bringier, Étude sur la limite géographique de la langue d’oc et de la langue d’oïl (avec une carte) (1876), Paris: Imprimerie Nationale [rééd. 2004, Masseret-Meuzac: Institut d’Estudis Occitans de Lemosin/Lo Chamin de Sent Jaume]
    146. Un exemple récent d'une telle croyance : Peter A. Machonis, Histoire de la langue : du latin à l'ancien français, University Press of America, 1990, ISBN 0-8191-7874-8, dont le chapitre 11, dialectes de l'ancien français, nomme : langue d'oc, langue d'oïl et franco-provençal
    147. Carte dans Meillet & Cohen, Les langues du Monde, 1924, sur Gallica
    148. Joseph Anglade, Histoire sommaire de la littérature méridionale au Moyen Âge, 1921, même si c'est dans cet ouvrage que cet universitaire toulousain propose de remplacer provençal par occitan
    149. Charles Rostaing, Les noms de lieux, Paris : PUF, 1980. Sa carte p. 75 inclut occitan et francoprovençal dans les limites du français
    150. Pierre Bec, Manuel pratique de linguistique romane
    151. Harris & Vincent, The Romance Languages
    152. Jean-Marie Klinkenberg, Des langues romanes
    153. Parmi ses œuvres les plus significatives, Aièr e deman, roman de science-fiction, L'Astrado, 1971 et sa Grammaire provençale, L'Astrado, 1967, plusieurs fois rééditée
    154. Louis Bayle, L'óucitanisme, Toulon : Escolo de la Targo, 1964
    155. Louis Bayle, Dissertation sur l'orthographe provençale comparée à la graphie occitane, L'Astrado, 1968
    156. Louis Bayle, Procès de l'occitanisme, L'Astrado, 1975
    157. Louis Bayle, Huit entretiens sur l'occitanisme et les occitans, L'Astrado, 1979
    158. Louis Bayle, Considérations sur le Félibrige, L'Astrado, 1977
    159. Site du Cercle Terre d'Auvergne qui développe la doctrine de Pierre Bonnaud
    160. Voir une critique de ce document dans R. Teulat, « Occitan o lengas d'òc », Quasèrns de lingüistica occitana 4, 1976, republié dans Uèi l'occitan, IEO, 1985, ISBN 2-85910-004-0.
    161. Universitaire spécialisé dans l'occitan ancien, fortement politisé - cf. Jean-Claude Rivière, « Subversion et langues régionales »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), UNI, 1984
    162. L'ensemble des publications utilisant développe en général la même argumentation :
      • il n'y aurait pas d'intercompréhension entre les différents dialectes d'oc
      • les occitanistes tenteraient d'imposer une langue et une graphie artificielle au détriment des langues « authentiques » et « historiques » de la Provence, de l'Auvergne...
      • les occitanistes constitueraient une menace pour l'identité régionale, voire pour l'unité nationale (alors que les groupes dénoncés, en général le parti nationaliste occitan et des groupes aujourd'hui disparus, ont eu peu ou pas de rôle dans la codification autour de la graphie classique)
      • l'occitan (la langue d'oc) n'existerait pas, puisque l'Occitanie n'a jamais existé - il s'agirait de démonter les « mythes » du « credo occitaniste » - par exemple Jean Lafitte, Guilhem Pépin, La « langue d'oc » ou les langues d'oc ? - Idées reçues, mythes et fantasmes face à l'histoire, PyréMonde/Princi Negue, 2009
      • par conséquent, les associations de défense des « langues d'oc » réclament leur reconnaissance officielle comme langues indépendantes.
      À noter que ces associations ont su se constituer un réseau, ténu mais présent, dans la sociolinguistique universitaire :
      • Philippe Blanchet (qui est l'un des animateurs actuels de l'Astrado) a présenté en 1992 une thèse sur le provençal (voir référence infra) où il développe une partie de cette argumentation et propose de mettre en avant un « droit des locuteurs à nommer leur langue »
      • Pour justifier l'inclusion dans le provençal de l'essentiel du vivaro-alpin, Philippe Blanchet a réutilisé récemment le concept de langue polynomique élaboré pour la langue corse (voir par exemple le Site de la Consulta Provenzale : http://www.consultaprovenzale.org/content/fran-ais)
      • Jean Lafitte, qui présente le béarnais et gascon comme une langue indépendante de la langue d'oc, a également soutenu une thèse sous la direction de Ph. Blanchet
    163. Communiqué publié dans les Quasèrns de lingüistica occitana, 1976
    164. « René Merle, Mistralisme et enseignement du provençal, 1976-1977 (en ligne) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ) revient sur cet épisode
    165. Étienne Coudert évoque les faits, à l'occasion du départ à la retraire de R. Teulat, dans « Parlem! Vai-i qu'as paur 62 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    166. Philippe Blanchet, Le provençal, essai de description sociolinguistique différentielle, Peeters, 1992, [3]
    167. Site du Collectif Provence
    168. Site de l'IBG
    169. Présentation d'Aigo Vivo
    170. Des milliers de manifestants à Carcassonne pour la défense de l'occitan, dépêche AFP sur Google Actualités
    171. AFP
    172. On pouvait y lire une banderole « J'ai mon pays, Occitanie non merci ». Manifestation pour la sauvegarde d'une pluralité des langues d'oc
    173. Michel Charasse soutient l'auvergnat
    174. Pierre Bec, La langue occitane, Paris, 1967, p. 70-71
    175. Pierre Bec (La langue occitane, Q. S. J. ? Presses universitaires de France, 1963 / rééd. 1995) explique qu’« Il est difficile […] de séparer le catalan de l’occitan si l’on n’accorde pas le même sort au gascon […] » (p. 50), mais il précise aussitôt que « Le problème, en réalité, a été entaché de considérations extra-scientifiques plus ou moins conscientes » (id. p. 50). La séparation du catalan s’explique selon lui pas des facteurs historiques que le gascon n’a pas connus : « le catalan a été pendant des siècles l’expression externe d’un pouvoir politique et d’une hiérarchie ecclésiastique conduisant peu à peu à la création d’un noyau culturel totalement indépendant du sud de la France, à partir du XIIIe siècle » (p. 50-51). En tout cas, dans cet ouvrage, Bec analyse le gascon dans le cadre de l’occitan
    176. Ronjat appelant le gascon: « aquitain » dans Grammaire historique des parlers provençaux modernes, tome IV, Montpellier, Société d'études romanes, 1941
    177. Cartes dialectométriques de la France romane.
    178. Pierre Bec, La langue occitane et aussi la récente synthèse sur le sujet de Domergue Sumien, "Classificacion dei dialectes occitans", Linguistica occitana, 7, 2009 en ligne
    179. Documents sur une langue sifflée pyrénéenne.
    180. LAFONT (Robèrt) - L'ortografia occitana. Lo provençau. Montpelhier, Centre d'Estudis Occitans, 1972
    181. Anciennement appelé provençal alpin, il fut souvent rattaché au provençal. Cf. BEC (Pierre) - Manuel pratique d'occitan moderne. Paris, Picard, 1972
    182. Celle reprise notamment dans les encyclopédies Larousse et « Encarta »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    183. a b et c BEC, Pierre, Manuel pratique d'occitan moderne
    184. Lire Nicolas Quint, Le Languedocien - Occitan central, Assimil, 196 pages. Le titre toutefois ne renvoie pas à une classification « supradialectale ».
    185. Domergue SUMIEN (2006), La standardisation pluricentrique de l'occitan: nouvel enjeu sociolinguistique, développement du lexique et de la morphologie, coll. Publications de l'Association Internationale d'Études Occitanes, Turnhout: Brepols
    186. Carte montrant la désoccitanisation de la région entre Loire et Gironde
    187. Liliane Jagueneau, La langue, dans : Charente, Bonneton, 1992
    188. Pierre Bonnaud, Correspondances phonétiques morphologiques et lexicales entre le poitevin-saintongeais et l’occitan, dans : Aguiaine, numéro spécial, septembre 1972
    189. Jacques Pignon, L'évolution phonétique des parlers du Poitou, 1960 (page 512).
    190. (en) trobar.org, « Œuvres complètes du troubadour Rigaut de Barbezieux » (consulté le )
    191. Henri Malet, Les noms de lieux en Charente et les anciennes limites de la langue d’oc (paru dans Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique de la Charente), 1940.
    192. Jacques Pignon, L'Évolution phonétique des parlers du Poitou, Éditions d'Artray, 1960 (carte no 8).
    193. Pierre Gauthier, Noms de lieux du Poitou, Éditions Bonneton, 1996
    194. Pierre Gauthier (professeur honoraire de l'université de Nantes), Étude en introduction à son édition du « Rolea » (recueil de textes anonymes en poitevin du XVIIe siècle), 2002
    195. Le Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle : texte latin du XIIe siècle, 5e édition, Jeanne Vielliard
    196. James H. Williston, Le Coutumier d'Oléron : Édition et traduction annotées, Société des antiquaires de l'Ouest, 1992 : « Je me suis intéressé au Coutumier au départ parce qu'on y trouve des formes, morphologiques surtout, qui correspondent au patois moderne de la région » (page 9).
    197. Le Terrier du Grand fief d'Aunis (1246), publié par A.Bardonnet, Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 1875.
    198. Le vieux coutumier du Poitou, présenté par René Filhol, éditions Tardy, 1956.
    199. Jacques Duguet, « Une charte en langue occitane (1260) » dans : Anthologie Poitou-Aunis-Saintonge-Angoumois, SEFCO, 1984.
    200. Les Coutumes de Charroux, publiées pour la première fois, traduites et annotées, par A.-. de la Fontenelle de Vaudoré, Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 1813.
    201. En faisant toutefois exception des termes techniques modernes, que toutes les langues vivantes ont intégrés.
    202. p114 L'État et la langue Collection Archéologie de la modernité Archéologie de la modernité Auteur Robert Lafont Éditeur Editions Sulliver, 2008 ISBN 2-35122-047-1, ISBN 978-2-35122-047-4 Longueur 222 pages
    203. Le Webster’s Third New International Dictionary, Unabridged avec ses addenda de 1993, arrive à environ 470 000 entrées, comme l’Oxford English Dictionary, 2e édition. Le site web du dictionnaire anglais Merriam-Webster estime qu’on arriverait à un nombre variant entre 250 000 et 1 million de mots.
    204. Quelques exemples avec "terre":
      • tèrra = terre
      • terrum = terre (terme générique)
      • pisat = terre battu
      • caucina = terre calcaire
      • cobrida = terre ensemencée
      • eissartada = terre essartée
      • terrilha = terre fine
      • pastassinhòla = terre glaise / terre pétrie
      • molièra = terre humide
      • terrigòla = terre improductive
      • racisa = terre inculte
      • terrigòla = terre légère
      • banheca = terre marécageuse
      • terramaire = terre nourricière
      • esterrenal = terre pierreuse
      • bolbena = terre sablo-argileuse
      • savèl = terre sablonneuse
      • sansoira = terre saline
      • crauca = terre stérile
      • terrejada = terre transportée
      • moluja = terre humide
      • terrenc, terrenca = en terre (adj. )
      • paganiá = terre des païens
      • terrut, terruda = à terre épaisse (adj. )
      • terral, terrala = de terre (adj. )
      • sansoirós, sansoirosa = de terre saline (adj. )
      • bravenca = terre argileuse et forte (adj.)
      • parrana = terre de peu de valeur
      • artigal = terre entre deux cours d'eau
      • blancairàs = terre forte et limoneuse
      • gramenièra = terre infestée de chiendent
      • aterriment = réduction en terre (fait)
    205. Quelques exemples autour de « femme » :
      • femna = femme (être humain du sexe féminin)
      • molhèr = femme (épouse, féminin de mari)
      • femelalha = femmes (terme générique péjoratif)
      • femnarèla = petite femme
      • femnaron = petite femme
      • femnassa = grosse femme
      • femnassièr, femnassièra = coureur, coureuse
      • femnatge = mauvaise femme
      • femneta = femmelette ou petite femme
      • femnicon = petite femme
      • femnil = petite femme
      • femnòta = petite femme
      • pandorga = grosse femme (familier)
      • trantís = femme active
      • baronda = femme dégourdie
      • escamandre = femme effrontée
      • sirpa = femme méchante
      • vesiadèla = femme mignarde
      • cabàs = femme négligée
      • tònca = femme stupide
      • tibèrja = femme timbrée (familier)
      • pargamèla = vieille femme
      • capitolessa = femme de capitoul
      • cambrièra = femme de chambre
      • bracièra = femme de peine
      • panturla = femme de mauvaise vie
      • popardièra = femme à gros seins
      • tetinarda = femme à gros seins (familier)
      • monharra = femme bourrue et renfrognée
      • joanassa = femme grande et grosse
      • borrombau = femme grosse et maussade
      • boldoiràs = femme grosse et sale
      • furbèc = femme effrontée et grande gueule
      • tindon = femme querelleuse et criarde
      • capitanessa = femme qui dirige
      • afemeliment ⇒ le fait de s'adonner aux femmes
      • s'afemelir = s'adonner aux femmes (verbe)
    206. voir par ex. Université de médecine Stanford en Californie: Folding@home en occitan
    207. Cette langue n’a pas connu d’épuration telle que le français qui selon la doctrine de Malherbe a été amputé de ses néologismes, d'archaïsmes, de provincialismes, d'inversions, d'adjectifs composés, et de synonymes par l’Académie française aux XVIIe et XVIIIe siècles.
    208. Yvon Bourdet. Maria Clara Viguier Occitans sens o saber (Occitans sans le savoir), Langage et société, 1980, vol. 11, n° 1, pp. 90-93
    209. L’occitan : un passé riche et une actualité culturelle forte. Alem Surre-Garcia
    210. Les illustres agenais JACQUES BOÉ, dit Jasmin En graphie phonétique : « partadge ».
    211. « Troubadour » sur l'encyclopédie Larousse
    212. Ensemble Beatus, Albun Trobar « Chansons d'amour de la Vierge à la Dame »
    213. Selon le centre d'audio-psycho-phonologie de St-Trond en Belgique, c'est encore moins: un francophone utiliserait les fréquences de 100 à 300 hertz et de 1000 à 2000 hertz
    214. La covisada; en dialecte brivadois, avec une traduction française et des notes auteur : Henri Gilbert, p166
    215. a b et c Quel est le plus ancien document écrit en occitan ?
    216. SCHLIEBEN-LANGE Brigitte (1991): "Okzitanisch: Grammatikographie und Lexikographie", Lexikon der Romanistichen Linguistik V, 2: 105-126 (p. 111) — Cité dans: « MULJAČIĆ Žarko (1997) « Perché i glottonimi linguaggio italiano, lingua italiana (e sim.) appaiono per indicare ‘oggetti’ reali e non soltanto auspicati molto più tardi di altri termini analoghi che si riferiscono a varie lingue gallo e ibero-romanze? », Cuadernos de filología italiana 4: 253-26 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
    217. a et b LODGE R. A. (1993) French, from dialect to standard, London / New York: Routledge, p. 96 — Cité dans: « MULJAČIĆ Žarko (1997) « Perché i glottonimi linguaggio italiano, lingua italiana (e sim.) appaiono per indicare ‘oggetti’ reali e non soltanto auspicati molto più tardi di altri termini analoghi che si riferiscono a varie lingue gallo e ibero-romanze?”, Cuadernos de filología italiana 4: 253-264 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    218. « La repressione dell’eresia valdese, attraverso la cattura e la detenzione di singoli individui, si intensificò dal 1592 al 1627, mossa proprio da un bisogno di uniformare usi, costumi, linguaggio. » La strage dei Valdesi, ELENA URGNANI. Pierroberto Scaramella, L’Inquisizione romana e i Valdesi di Calabria (1554-1703). Naples: Editoriale Scientifica, 1999, pp. 268.
    219. « Sono scarse le notizie relative al dialetto occitano in uso presso i valdesi di San Sisto, la sua scomparsa fu imposta dall’ordinanza emanata dall’Inquisizione nel 1592 che vietava, appunto, l’uso della lingua occitana e i matrimoni tra valdesi. » San Sisto dei Valdesi-Occitan
    220. L'occitan et l'école
    221. Loi n°51-46 du 11 janvier 1951 relative à l'enseignement des langues et dialectes locaux *Loi Dexonne*.
    222. Loi du 13 juillet 1990. Version en ligne avec traduction française
    223. Loi du 15 décembre 1999, no 482Normes en matière de protection des minorités linguistiques historiques.
    224. Décret 345 en italien et traduit en français.
    225. Statut d'autonomie de la Catalogne. Dispositions linguistiques (en ligne)
    226. Article 9 « ...le conseil général s'engage à mettre en place toutes les mesures susceptibles de conforter l'usage et la diffusion de la langue occitane... »
    227. Schéma Régional de Développement de l’ Occitan
    228. Texte de la délibération En ligne
    229. #Développements récents
    230. Lei der occitan, aranès en Aran
    231. Décision n° 2011-130 QPC du 20 mai 2011
    232. L’occitan uèi al Parlament Europèu “Se França foguèsse pas dins l’UE i poiriá pas intrar perque acomplís pas los critèris de Copenaga per rapòrt a las minoritats”
    233. Michel Bénaben, Dictionnaire étymologique de l'espagnol, Paris, Ellipses, (ISBN 2-7298-7986-2), p. 510
    234. « la lyrique occitane a germé et fructifié dans toute l'Europe, ..., qui ont chanté à sa suite les valeurs de fin'amors et de la cortezia » dans Auctor et auctoritas : invention et conformisme dans l'écriture médiévale, Volume 59 de Mémoires et documents de l'École des chartes - L'École des Chartes. 59, Michel Zimmermann, Éditeur: Librairie Droz, 2001, p. 389, ISBN 2-900791-41-3, ISBN 978-2-900791-41-7
    235. « La littérature occitane occupait au Moyen Âge une place prééminente dans la culture et l'art contemporains. » dans « Hommage à Pierre Nardin : philologie et littérature françaises, Volume 29 de Annales de la Faculté des lettres et sciences humaines de Nice, Faculté des lettres et sciences humaines de Nice, p. 91, Pierre Nardin, Éditeur : Belles lettres, 1977 »
    236. Les poèmes de Richard Cœur de Lion ont été interprétés et enregistrés par l'Ensemble Alla Francesca : Richard Cœur de Lion - Troubadours & Trouvères.
    237. Martín de Riquer, op. cit.
    238. Inspection académique de l'Yonne / Portugal
    239. De Vulgari Eloquentia, I:VIII: oc, oïl, sí - Yspani, Franci et Latini
    240. a b c d e f g h i j k et l PUJOL J-P., 2004. Sottisier à propos des minorités ethniques. Le petit florilège chauvin, Éd. Lacour- Rediviva
    241. Quand le « patois » était politiquement utile : l'usage propagandiste de l'imprimé occitan à Toulouse durant la période révolutionnaire, Sociolinguistique (Paris)- Collection sociolinguistique - Sociolinguistique Harmattan (Firm) - Collection Mémoires Du Xxe Siecle, M. Carmen Alén Garabato, Éditeur: L'Harmattan, 1999, ISBN 2-7384-8320-8, ISBN 978-2-7384-8320-1
    242. « langage corrompu et grossier, tel que celui du menu peuple », Dictionnaire de Furetière (1690), ou « langage corrompu tel qu’il se parle presque dans toutes les provinces […] On ne parle la langue que dans la capitale… », Encyclopédie de Diderot et d’Alambert
    243. L'abbé Grégoire disait sous la Révolution française : « Car je ne puis trop le répéter, il est plus important qu'on le pense en politique, d'extirper cette diversité d'idiomes grossiers qui prolongent l'enfance de la raison et la vieillesse des préjugés. »
    244. « L’école française et l’occitan. Le sourd et le bègue par : Philippe Martel »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    245. a et b A reader in French sociolinguistics Titre A Reader in French Sociolinguistics Volume 1 de Applications in French Linguistics, 1 Auteur M. H. Offord, Rédacteur M. H. Offord Édition illustrée Éditeur Multilingual Matters, 1996 ISBN 1-85359-343-5, ISBN 978-1-85359-343-7 Longueur 213 pages, pages 73 et suivantes
    246. Brochure « langue d'Oc et d'Aquitaine » publiée par le conseil général d'Aquitaine
    247. Joan FOURIÉ, « A l'entorn d'un cinquantenari, la S.E.O. precursor de L'I.E.O. : contribucion a l'istòria del movement occitan », Estudis occitans n°18, 1995 ISSN 0980-7845
    248. Philippe Martel, « À propos de l'IEO et de sa (sombre) histoire », Linha imaginòt n°34, été 1998 ISSN 1166-8067 en ligne
    249. Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la Charte européenne des langues régionales. Je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des minorités différente de la nôtre, décide qu’une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le Français. Car au-delà de la lettre des textes il y a la dynamique des interprétations et des jurisprudences qui peut aller très loin. J’ai la conviction qu’en France, terre de liberté, aucune minorité n’est opprimée et qu’il n’est donc pas nécessaire de donner à des juges européens le droit de se prononcer sur un sujet qui est consubstantiel à notre identité nationale et n’a absolument rien à voir avec la construction de l’Europe. Source(s) : discours de Nicolas Sarkozy à Besançon (13 mars 2007) [4]
    250. [5]
    251. [6], PILOTAGE ET COHÉRENCE DE LA CARTE DES LANGUES, sur le site de l'Éducation nationale
    252. Site de l'Académie des langues dialectales de Monaco
    253. El 80 % de la població occitana desitja que sigui preservada i promoguda la identitat pròpia, per bé que un notable percentatge d’aquesta població sigui d’origen forà i malgrat que la política oficial, en qüestions culturals i lingüístiques, sigui contrària al seu reconeixement. Jaume Figueras, Expert en littérature occitane, publié par la Généralité de Catalogne, Occitània i l'occità, 32 p.
    254. UNESCO Interactive Atlas of the World's Languages in Danger « http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?pg=00206 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
    255. http://recherche.univ-montp3.fr/mambo/slo/fr/enseignement.html Université de Montpellier
    256. JocondeLab présente près de 300000 œuvres d'art en 14 langues, 01net, 28/01/2014
    257. L'occitan, qu'est-ce au juste ?
    258. a b c d et e European commission - The Euromosaic study
    259. Un film doublé en occitan
    260. Bilans concernant la langue occitane et les revendications du « Centre regionau dels ensenhaires d’occitan » (CREO)
    261. « Comparatif des statuts 1979-2006 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )[PDF]
    262. Schéma d’aménagement linguistique « iniciativa »
    263. La Setmana no 624 du 9 au 15 août 2007, page 2
    264. La lista dal patrimòni a risc d'extincion de l'Unesco
    265. Piedmont Government calls for Occitan to be recognized as world heritage
    266. Vistedit http://www.vistedit.com/?nav=083ad9294daaa8902bf8adee3a8627f9&prd=la_setmana&num=665
    267. Conselh Generau d’Aran http://www.conselharan.org/index.php?option=com_content&task=view&id=201&Itemid=1
    268. L’occitan, langue officielle en Catalogne
    269. L'aranais est désormais officiel en Catalogne
    270. Enquête sociolinguistique en Midi-Pyrénées
    271. (de) Günter Holtus (Éditeur scientifique), Michael Metzeltin (Éditeur scientifique) et Christian Schmitt (Éditeur scientifique), Lexikon der romanistischen Linguistik. Band V : 1, Französisch ; 2, Okzitanisch, Katalanisch, Tübingen, M. Niemeyer, , 2 vol. (XXII-894, XXII-310 p.-dépl.) : cartes ; 25 cm + fasc. (ISBN 3-484-50250-9, BNF 35453376)