Seigneurie de Montpellier

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Seigneurie de Montpellier

9851349

Blason
Informations générales
Capitale Montpellier
Langue(s) Occitan

Entités suivantes :

La Seigneurie de Montpellier était une juridiction médiévale centrée sur la ville de Montpellier (France) et de ses environs.

Histoire[modifier | modifier le code]

Des origines obscures[modifier | modifier le code]

Selon Arnaud de Verdale, évêque de Maguelone et historien au XIVe siècle, les terres de Montpellier et de Montpellieret appartenaient en alleu à deux sœurs de Saint Fulcran, alors évêque de Lodève. Voulant gagner les bonnes grâces divines, elles donnèrent ces terres à Ricuin, évêque de Maguelone qu'elles tenaient de leur mère qui était une descendante des comtes de Melgueil[HL Tome III 1].

La donation[modifier | modifier le code]

La Seigneurie de Montpellier voit le jour le , lorsque le comte Bernard II de Melgueil (Mauguio) octroie au chevalier Guilhèm en échange de son dévouement, l'ancien territoire situé entre l'antique voie domitienne, le Lez et La Mosson. Ses héritiers construiront sur leur nouveau fief un véritable bourg fortifié, doté d'un château et d'une chapelle qui deviendra la ville de Montpellier.

Bien plus jeune que ses voisines de la région comme Nîmes, Narbonne, Béziers ou Carcassonne, pour la plupart créées à l'époque romaine, la Seigneurie de Montpellier n'est créée qu'au XIe siècle. Située entre l'Espagne et l'Italie, proche de la Via Domitia et du port de Lattes, la ville connaît rapidement un important développement économique et culturel, attirant doreurs, orfèvres, drapiers et changeurs. Elle devient ainsi un centre d'échanges entre le nord de l'Europe, l'Espagne et le bassin méditerranéen.

L'agglomération médiévale était constituée par Montpellier sous la seigneurie des Guilhem et par Montpellieret sous la seigneurie des évêques de Maguelone. Une enceinte fortifiée unique (la Commune Clôture) de 2 600 mètres protégeait les deux entités. Deux tours subsistent de cette fortification (la Tour de la Babotte et la Tour des Pins).

À la mort de Guilhem VIII le , c'est son jeune fils Guilhem IX qui hérite de la seigneurie ; comme il est trop jeune pour exercer le pouvoir c'est sa mère et des notables municipaux qui exercent la régence. Dans les premiers mois de l'année 1204 le parti d'Agnès de Castille perd le pouvoir, Guilhem IX est contraint d'abdiquer en présence du roi d'Aragon, et Marie est désignée comme héritière légitime de la seigneurie. Le est célébré le mariage de Marie et Pierre II. Un Consulat - gouvernement municipal quasiment autonome avec à sa tête des « consuls » - est établi le , à la suite de ce mariage. Ce consulat devient de plus en plus puissant au cours de la première moitié du XIIIe siècle.

Intégration à la couronne d'Aragon[modifier | modifier le code]

Placée sous la tutelle des rois d'Aragon après le mariage de Pierre II d'Aragon (1176-1213), roi d'Aragon et comte de Barcelone, avec Marie de Montpellier, le , la ville connaît son apogée. Pierre II accorde aux habitants les franchises et libertés qu'ils réclament. Leur fils Jacme , ou Jaume en catalan, Jaime en castillan et Jacques Ier en français, natif de Montpellier, y entretient une cour brillante.

En 1220 le légat du Pape, le cardinal Conrad, élève la déjà célèbre école de médecine au rang de faculté, et en 1289, c'est l'ensemble des Écoles de Médecine et de Droit de Montpellier, réputées comme centres d'érudition ouverts aux pensées byzantine, juive et arabe, qui se voient accorder le statut officiel d'Université par le pape Nicolas IV. La ville est très célèbre et prospère, et quadruple au cours du XIIIe siècle. Elle est rattachée à la couronne de France en 1349, elle est alors une des plus grandes villes du royaume avec Toulouse et Rouen. Mais au cours de la seconde moitié du XIVe siècle, des épidémies successives déciment les deux tiers de sa population, et la ville ne retrouva pas sa prospérité économique.

Territoire de la seigneurie[modifier | modifier le code]

Seigneurie de Montpellier (en haut) comme partie du royaume de Mallorca.

À l'origine, lors de la donation de Bernard II à Guilhem Ier en 985, la seigneurie se résumait au territoire délimité par la voie Domitienne au nord, le Lez à l'est et la Mosson à l'ouest et au sud.

Guilhem V donne, lors de son partage par testament en 1122, l'étendue de la seigneurie au moment de sa mort. À cette époque elle englobe[HL Tome III 2]:

Liste des seigneurs de Montpellier[modifier | modifier le code]

Maison de Montpellier (dynastie des Guilhem)[modifier | modifier le code]

Les armes des seigneurs de Montpellier, d'argent au tourteau de gueules

Maison d'Aragon (Aragon-Catalogne-Majorque)[modifier | modifier le code]

Les armes de la Maison d'Aragon, d'or à quatre pals de gueules

Maison de Navarre-Évreux[modifier | modifier le code]

  • 1365 - 1378 : Charles, roi de Navarre et comte d'Évreux. Par le traité d'Avignon (), il reçoit la seigneurie de Montpellier en échange du comté de Longueville, de Mantes et de Meulan. La seigneurie est un temps confisquée () mais finalement restituée par le traité de Vernon (). Charles séjourne plusieurs mois à Montpellier en 1372. La guerre ayant repris entre la France et la Navarre, la seigneurie est confisquée à nouveau le .
  • 1381 - 1383 : Charles, infant de Navarre, fils du précédent, futur roi de Navarre est nommé par Charles VI gouverneur de Montpellier (). Il prend personnellement possession de la ville le . Quelque temps plus tard, Charles VI revient sur sa décision. Montpellier est alors occupée le et rattachée au domaine royal.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Livre XII - LXXXV. — Origine de la ville & des seigneurs de Montpellier. — Comtes de Substantion & de Melgueil. p.171
  2. Livre XVI - LXIV. — Mort de Guillaume V seigneur de Montpellier. — Guillaume VI son fils aine lui succède. pp.644-645
  • Autres références
  1. * L'Art de vérifier les dates, Volume III, p. 109
  • Bruno Ramirez de Palacios, Charles dit le Mauvais : Roi de Navarre, comte d'Evreux, prétendant au trône de France, Le Chesnay, Éditions la Hallebarde, , 530 p. (ISBN 978-2-9540585-3-5). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Seigneurie de Montpellier.

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Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]

  • Jean Baumel, Histoire d'une seigneurie du Midi de la France, vol. 1 : Naissance de Montpellier (985-1213), Montpellier, éditions Causse et Cie, , 304 p..
  • Jean Baumel, Histoire d'une seigneurie du Midi de la France, vol. 2 : Montpellier sous la seigneurie de Jacques le Conquérant et des rois de Majorque. Rattachement de Montpelliéret et de Montpellier à la France (1213-1349), Montpellier, éditions Causse et Cie, , 415 p..
  • Claudie Duhamel-Amado, « Aux origines des Guilhems de Montpellier (Xe – XIe siècle). Questions généalogiques et retour à l'historiographie  », Études sur l'Hérault, nos 7-8,‎ 1991-1992, p. 89-109 (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]