Film contenant un film

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Un film contenant un film est un film de fiction dans lequel apparaissent d'autres films réels ou fictifs. Pour désigner le film intégré, notamment ceux qui sont inventés, on utilise souvent l'expression « film dans le film ».

Généralités

Divers procédés permettent d'inclure un film dans un film. Que ce soit par l'inclusion d'extraits à l'intérieur du montage, par une scène de projection au cinéma ou de diffusion télévisuelle, ou par la mise en scène d'un tournage de film. Ces procédés peuvent servir à une contextualisation du récit, à une citation permettant de faire référence à un autre film, à une mise en abyme du scénario...

Il faut distinguer deux types de films inclus dans des films, les films réels et des films fictifs. Il n'est pas rare qu'un réalisateur choisisse de faire référence à d'autres films pour contextualiser une scène ou pour rendre hommage à un autre réalisateur. Les films fictifs eux aussi permettent parfois de contextualiser une scène, souvent par le biais d'un faux documentaire ou d'une fausse publicité. Ces films fictifs se présentent parfois comme des parodies permettant un discours amusé sur le cinéma.

Les films fictifs peuvent être aussi l'occasion d'interroger les notions de réalité et de fiction, ou ils peuvent être l'occasion d'avoir un discours sur le cinéma et constituent des méta-films où le cinéma se retrouve scruté par l'œil d'une caméra. Ainsi les scénarios basés sur le tournage de films fictifs ou réels sont l'occasion de proposer une critique de ses moyens de production. On retrouvera ainsi souvent une opposition entre les productions hollywoodiennes où l'argent finit par corrompre la pureté du cinéma opposés aux films indépendants d'auteurs, réalisés avec plus de sincérité.

Les films contenant des films offrent ainsi un langage cinématographique riche et souvent subtile, et proposent des possibilités scénaristiques originales. Les films se contenant eux-mêmes étant sans doute l'illustration la plus insolite.

Films contenant des films fictifs

Films contenant des extraits de films fictifs

Films mettant en scène le tournage de films fictifs

Ces films proposent généralement la diffusion des rushes du film fictif ou des extraits inclus dans le montage du film.

  • Chantons sous la pluie (1952) de Stanley Donen et Gene Kelly, qui raconte une version humoristique et imaginaire du passage des films du muet au parlant. Il met en scène plusieurs tournages et extraits de films fictifs.
  • Les Ensorcelés (1952) de Vincente Minnelli, raconte l'histoire d'un producteur de cinéma à Hollywood, et contient plusieurs scènes de tournages de scènes de films fictifs. Il est question plus précisément du tournage du film fictif de série B Le crépuscule des hommes-chats (The Doom of the Cat Men), ainsi que de l'adaptation cinématographique du livre fictif Les monts du Lointain (Far away monts), et enfin du tournage du film lui aussi fictif Les grands chemins (The Proud Land).
  • Huit et demi (1963) de Federico Felini. Ce film met en scène un réalisateur en panne d'inspiration et empreint de doute durant la réalisation de son prochain film. Il ne cesse de fuir la responsabilité de mener à bien ce film. Le tournage du film sera finalement abandonné. Cependant plusieurs parties du scenario sont évoqués. Il est question d'un film de science-fiction post-apocalyptique mettant en scène une gigantesque fusée qui doit permettre de sauver les derniers hommes sur terres et plusieurs scènes se déroulent sur le lieu de la construction du décor de cette fusée, notamment la célèbre scène de la ronde finale. Des essais d'actrices pour le tournage sont aussi projetés, et plusieurs protagonistes du film tel que le producteur, le scénariste, les acteurs sont dans l'attente du tournage et pressent le réalisateur de commencer ce tournage. C'est surtout un film majeur de l'histoire du cinéma qui évoque les difficultés de l'acte de création, et en particulier celles qui concernent la réalisation d'un film.
  • Le Mépris (1963) de Jean-Luc GodardFritz Lang (jouant son propre role) réalise une adaptation fictive de L'Odyssée.
  • The Last Movie (1971), de Denis Hopper, raconte le tournage d'un western fictif dans un village du Pérou où les villageois tentent ensuite de reproduire le tournage du film.
  • La Nuit américaine (1973) de François Truffaut raconte les coulisses et les aléas d'un tournage, celui du film Je vous présente Paméla.
  • La moutarde me monte au nez (1974) de Claude Zidi voit Pierre Richard perturber le tournage d'un western avec Jane Birkin.
  • On aura tout vu (1976) de Georges Lautner raconte les péripéties du tournage d'un film pornographique.
  • L'État des choses (Der Stand der Dinge) (1981) de Wim Wenders décrit les difficultés d'un réalisateur, Friedrich Munro, qui cherche à terminer un film de science fiction fictif appelé Les Survivants.
  • Passion (1982) de Jean-Luc Godard, raconte l'histoire de la réalisation d'un film intitulé Passion.
  • The Comeback Trail (1982) et son remake de 2020 The Comeback Trail où un réalisateur raté essaie de tuer l'acteur sur le retour vedette de son film pour empocher l'argent de l'assurance.
  • Body Double (1984) de Brian De Palma commence lors du tournage d'un film de vampire.
  • La Dernière Cible (1988) est un polar où l'inspecteur Harry Callahan enquête sur des meurtres liés au tournage d'un film d'horreur fictif nommé Hotel Satan. Le film s'ouvre sur le tournage d'un clip (fictif) pour Welcome to the Jungle. Il y a aussi quelques scènes montrant le tournage de Hotel Satan et une scène où l'inspecteur Harry et son collègue visionnent plusieurs extraits (sans titre) de films attribués au réalisateur de Hotel Satan.
  • Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988) débute par la diffusion d'un cartoon joué par Roger Rabbit. La diffusion est brutalement interrompu vers sa fin, et on découvre qu'il s'agissait en fait du tournage en studio de ce dessin animé où Roger Rabbit est un des acteurs.
  • Ça tourne à Manhattan (1995) de Tom DiCillo raconte le tournage d'un film indépendant fictif dont on voit de nombreux extraits.
  • For Ever Mozart (1996) de Jean-Luc Godard, raconte le tournage du film fictif Boléro Fatal.
  • Irma Vep (1996) de Olivier Assayas raconte le tournage d'une nouvelle version du film Les Vampires.
  • Boogie Nights (1997) de Paul Thomas Anderson. Ce film s'inspire des bouleversements qui ont eu lieu pour l'industrie du cinéma pornographique au tournant des années 1980' avec l'apparition des cassettes vidéos notamment.
  • Que la lumière soit ! (1998) raconte le tournage et les péripéties qui l'entourent d'un film du même titre, dont Dieu est le scénariste.
  • Austin Powers dans Goldmember (Austin Powers 3 : Goldmember) (2002) de Jay Roach montre dans sa scène d'ouverture le tournage d'une fiction dérivée du personnage d'Austin Powers réalisé par Steven Spielberg.
  • Le Pornographe (2001) de Bertrand Bonello raconte l'histoire d'un réalisateur de films pornographiques. Des scènes de tournages de films pornographiques fictifs sont représentées et le montage contient des scènes du film pornographique fictif L'Animal.
  • Hollywood Ending (2002) de Woody Allen, raconte le tournage d'un film à Manhattan, où Woody Allen incarne Val Waxman, un réalisateur hypocondriaque qui devient aveugle juste au début du tournage.
  • La petite Lili (2003) de Claude Miller, est une adaptation de la pièce d'Anton Tchekhov La mouette, et met en scène à la fin du film le tournage du film racontant l'histoire qui s'est passé dans la première partie.
  • CQ (2003) de Roman Coppola, grâce au tournage du film fictif Dragonfly, Roman Coppola rend hommage à des films des années 1960 comme Barbarella et Danger : Diabolik ! (John Phillip Law, interprète des deux films, est l'un des acteurs du film dans le film).
  • La Mauvaise Éducation (2004) de Pedro Almodóvar montre, à la fin, le tournage du film réalisé par Enrique Goded et joué par Ángel.
  • Tournage dans un jardin anglais (2005) de Michael Winterbottom raconte le tournage d'un film fictif tiré du roman de Laurence Sterne, Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme.
  • Inland Empire (2007) de David Lynch raconte le tournage d'un film Là-haut dans les lendemains bleus (On High in Blue Tomorrows) où Laura Dern, (Nikki Grace\Susan Blue) et Justin Theroux, (Devon Berk\Billy Side) sont les acteurs principaux et où Jeremy Irons (Kingsley Stewart) est le réalisateur.
  • Tonnerre sous les Tropiques (2008), de et avec Ben Stiller, est une satire des blockbusters américains sur la guerre du Viêt Nam. Il se passe durant le tournage désastreux d'une superproduction fictive.
  • Étreintes brisées (Los abrazos rotos) (2009) de Pedro Almodóvar évoque le tournage, et son montage quatorze ans après, du film Filles et Valises (Chicas y Maletas), qui parodie et détourne Femmes au bord de la crise de nerfs du même réalisateur.
  • Super 8 (2011), de J. J. Abrams, montre pendant le générique de fin le court métrage The Case, réalisé - dans la fiction - par des adolescents. Le tournage mouvementé de ce film de zombies a une place essentielle dans le scénario de Super 8.
  • Ave, César ! (2016) de Joel et Ethan Coen contient de nombreux extraits et tournages de films fictifs (western, film noir, comédie musicale, péplum), pastiches des productions du Hollywood des années 1950 dont un péplum intitulé Avé, César, fortement inspiré du Ben-Hur de William Wyler (1959).
  • Barbara (2017) de Mathieu Amalric. Ce film met en scène la réalisation et le tournage d'un biopic sur la chanteuse Barbara.
  • Brigsby Bear (2017) réalisé par Dave McCary. Ce film met en scène l'histoire de James Pope qui décide de terminer la serie Les Aventures de Brigsby Bear dont il est le seul à connaitre l'existence.
  • L'Homme qui tua Don Quichotte (2018) de Terry Gilliam. Ce film met en scène le réalisateur Toby qui se rend sur les premiers lieux de tournages de sa jeunesse où vont se produire une série de catastrophes.
  • Lux AEterna (2020) de Gaspar Noé, Béatrice Dalle réalise un film sur les sorcières mettant en scène Charlotte Gainsbourg dans le rôle d'une femme finissant au bûcher.

Films contenant des films documentaires fictifs

Films contenant des téléfilms ou séries télévisées fictifs

  • Pleasantville (1998) contient une fausse série télévisée en noir et blanc (dont le titre donne son nom au film) dans laquelle les deux héros du film sont transportés.
  • The Truman Show (1998) de Peter Weir relate l'histoire d'un personnage, héros à son insu d'une émission de télé-réalité.
  • Toy Story 2 (2000) a pour fil conducteur une série télévisée de marionnettes, Western Woody, dans lequel Woody était le héros.
  • Les Poupées russes (2005) de Cédric Klapisch contient un extrait d'un téléfilm à succès dont Xavier, le personnage principal, est censé écrire la suite. Le film montre aussi par moment des extraits du téléfilm dont Xavier essaie d'écrire le scénario (notons toutefois qu'il ne s'agit que de séquences imaginées par Xavier donc a priori non tournées par les producteurs).
  • Kiss Kiss Bang Bang (2005) de Shane Black présente un extrait de Protocop, une série dont découlent des produits dérivés comme le jouet Protocop que le héros doit voler au début du film.
  • Tel Aviv on Fire (2018) où un Palestinien, stagiaire de loin sur le tournage d'une série arabe extrêmement populaire, se voit obligé, après s'en être fait passer pour le scénariste auprès du commandant d'un check-point israélien par lequel il passe quotidiennement pour aller travailler, d'amener, avec tact, la production à accepter les aménagements scénaristiques puis les changements au niveau du casting que ce commandant lui suggère.
  • Brigsby Bear (2017) réalisé par Dave McCary, ou l'on peut voir plusieurs extraits de la série fictive Les Aventures de Brigsby Bear.

Films contenant des films publicitaires fictifs

  • Je te tiens, tu me tiens par la barbichette (1978) de Jean Yanne, lors de son enquête à la chaine de télévision AF4, l'inspecteur Chodaque (Jean Yanne) regarde des pubs fictives : Stopodor, Gerbastop, Podospray Déodorant ou l'eau de toilettes Travelo
  • Le Coup du parapluie (1980) de Gérard Oury ; le personnage de Pierre Richard joue dans une publicité pour une marque de nourriture pour chien appelée Ragoutoutou et dont le jingle est « Ragoutoutou, le ragoût de mon toutou, j'en suis fou… »
  • RoboCop (1987) de Paul Verhoeven présente plusieurs publicités destinées à donner une représentation satirique de la société décrite dans ce film (systèmes antivols pour voiture tuant le délinquant…).
  • Femmes au bord de la crise de nerfs (1988) de Pedro Almodóvar montre deux fausses publicités : l'une pour un préservatif, que le personnage de Pepa double en espagnol dans un studio, l'autre pour un produit de machine à laver, dans lequel Pepa joue et qu'elle voit à la télévision chez elle.
  • Batman (1989) de Tim Burton montre une fausse publicité pirate diffusée par le Joker sous forme de comparaison de ses produits cosmétiques mortels avec la "marque X".
  • Total Recall (1990) de Paul Verhoeven présente une publicité pour la société Recall, qui vend des souvenirs fictifs.
  • La Cité de la peur (1994) d’Alain Berbérian (écrit par les Nuls) contient une fausse publicité pour une voiture de la marque Reneault (erreur d’orthographe volontaire).
  • Camping Cosmos (1995): Claude Semal, présentateur à Radio Cosmos, lance un détournement publicitaire sur le dentifrice et sur les crèmes de beauté.
  • Starship Troopers (1997) de Paul Verhoeven: on y aperçoit plusieurs spots de propagande gouvernementale pour inciter les jeunes à s'engager dans la guerre contre des insectes géants, vraisemblablement un clin d'œil satirique à la propagande des médias américains durant la guerre du Golfe.
  • Toy Story 2 (2000) contient plusieurs fausses publicités.
  • Lost in translation (2003) de Sofia Coppola. Où Bob Harris (Bill Murray) est venu à Kyoto pour jouer dans le tournage d'une publicité fictive pour la marque de whisky bien réelle Suntory.
  • Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004) de Michel Gondry présente une publicité pour la fausse société Lacuna Inc.
  • Girls Will Be Girls (2004), écrit et réalisé par Richard Day, met en scène trois actrices dont l'une peine à démarrer sa carrière et tourne son premier spot publicitaire pour une marque de plats pré-cuisinés à réchauffer au micro-onde. À la fin du spot publicitaire, une longue liste de recommandations pour la consommation du produit défile et révèle qu'il est très dangereux pour la santé, étant notamment cancérigène.
  • Les Vacances de Mr. Bean (2007) montre M.. Bean assister au tournage d'une publicité se déroulant dans la vieille France profonde alors qu'elle se fait attaquer par l'armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale, pour la marque fictive de yaourt Fruzzi.
  • 99 Francs (2007) contient plusieurs publicités qu'Octave (joué par Jean Dujardin) a créées.

Films citant des films réels

Films compris dans le montage d'un autre film

Films cités dans le générique d'un autre film

Films cités dans une projection cinéma

Films cités dans une diffusion télévisée

Films se contenant eux-mêmes

Les films se contenant eux-mêmes sont des films dont le scénario propose la situation paradoxale d'évoquer des extraits antérieur de ce même scénario.

  • L'Homme à la caméra (1929) de Dziga Vertov montre à la fois la vie quotidienne à Odessa et le film en train d'être tourné, puis monté et enfin projeté dans une salle de cinéma.
  • Liliom (1934) de Fritz Lang. Liliom, qui vient de décéder, arrive dans une salle où lui est projeté, sur écran, un extrait antérieur du film. Ce flash-back est donc présenté au personnage dans une forme cinématographique (personnage dans la salle, écran, projection, ralentis)[9].
  • L'amour chante et danse (1942) les producteurs d'Hollywood souhaitent adapter l’histoire du film au cinéma, les décors sont d’ailleurs les mêmes.
  • Chantons sous la pluie (1952) est montré en affiche lui-même à la fin du film.
  • Le Voyou (1970) de Claude Lelouch montre Jean-Louis Trintignant essayant d'échapper à la police en entrant dans un cinéma qui passe Le Voyou.
  • What a Flash! (1972) de Jean-Michel Barjol.
  • Esclave de l'amour (1976) de Nikita Mikhalkov, la séquence initiale montrant une arrestation à la sortie d'une salle de cinéma est ensuite montrée à nouveau, en noir et blanc, lors d'une projection, par un personnage du film qui l'a tournée.
  • La Dernière Folie de Mel Brooks (1976) de Mel Brooks est un film muet, qui raconte les tribulations d'un cinéaste essayant de convaincre les studios de produire un film muet, en l'occurrence celui réalisé par Mel Brooks.
  • La Folle Histoire de l'espace (1987) de Mel Brooks dans lequel l'abominable Casque Noir regarde à un moment La Folle Histoire de l'espace, et tombe sur le moment qu'il est en train de vivre, créant ainsi une mise en abyme.
  • Epidemic (1987) de Lars von Trier 2 scénaristes écrivent le scénario du film Epidemic, et on voit ce film durant le film.
  • Vidéodrome (1989) de David Cronenberg met en scène le dirigeant d'une chaîne de télévision, Max Renn. Le film s'achève sur Max Renn observant son propre suicide dans une télévision, qui explose au moment de la mort du Renn fictif. Les dernières images montrent Renn reproduire les gestes et paroles diffusés peu auparavant.
  • The Player (1992) de Robert Altman commence par le lancement et le clap du plan séquence d'ouverture du film mettant dès le départ une notion de mise en abîme. La fin du film se termine par la proposition d'un scénario à Griffin Mill de The Player qui est exactement l'histoire qui vient de nous être racontée dans le film.
  • L'Antre de la folie (1994) de John Carpenter dans lequel le personnage de Sam Neill se rend compte qu'il est un personnage du roman L'Antre de la folie de l'écrivain Sutter Cane. Il assiste à la projection de l'adaptation cinématographique de ce roman, c'est-à-dire au film que le spectateur est lui-même en train de regarder.
  • Le Courage d'aimer (2005) de Claude Lelouch où Claude Lelouch est vu à la fois filmant une partie du film et à la projection de celui-ci. Il est aussi acteur car comme dans le cas précédent, il y a interaction entre le réalisateur et les acteurs de l'histoire "réelle" qu'il filme. Il pousse le procédé assez loin, car on voit aussi l'enregistrement d'une des musiques du film où chante l'une des actrices.
  • Modern Love (2008) conte plusieurs histoires d'amour croisées, dont l'une est à l'affiche sous le titre Modern Love.
  • Funny Games U.S. (1997 et 2007) de Michael Haneke dans lequel l'un des acteurs fait partie de la réalité, il s’adresse directement au spectateur. Dans le même film, un des acteurs dit avoir vu un film où l'un des acteurs est ancré dans la réalité. Il s'agit en réalité du même film, raconté dans ce propre film.
  • Réalité (2014) de Quentin Dupieux se déroule notamment lors du tournage et de la projection test d'un film, dont certaines images sont celles du film Réalité.
  • Vive la crise (2017) de Jean-François Davy, dans lequel l'auteur de l'histoire, Luigi Pirandello (en référence à Luigi Pirandello, auteur de la pièce Six personnages en quête d'auteur, elle-même étant une mise en abyme), incarné par Venantino Venantini écrit le film et interagit ponctuellement avec les personnages, lesquels sont pleinement conscients de jouer leur propre rôle dans le film. Il s'agit en quelque sorte, d'une double mise en abime. Non seulement le film se contient lui-même, mais le film contient tout alentour, y compris l'auteur, la société de production et les personnages.

Films reconstituant le tournage de films réels

Il s'agit dans ce cas de films qui ne se contentent pas de montrer des extraits de films réels, mais qui les « re-tournent », avec d'autres acteurs que ceux de l'œuvre originale. (Il ne s'agit en aucun cas de lister des exemples de making of). On trouve notamment ce cas de figure dans les films biographiques liés au cinéma : acteurs, réalisateurs, producteurs…

Films fictifs et programmes télévisuels fictifs dans une œuvre télévisuelle

  • Tom et Jerry, dans l'épisode Tom fait du cinéma (Smarty Cat, 1955) Tom joue dans un film, Tom the Terrific Cat, où il humilie le chien Spike.
  • Les Simpson (1989-) met en scène de manière récurrente la série ultra-violente Itchy et Scratchy, parodie de Tom et Jerry et à l'occasion les films de Radioactive Man parodie des héros de comics.
  • Twin Peaks (1990-1991) les habitants de Twin Peaks suivent régulièrement à la télévision le soap opera Invitation to love.
  • Sliders : Les Mondes parallèles (1995-2000) : dans le dernier épisode de la série (un monde de fans), les glisseurs arrivent sur une Terre où ils sont accueillis comme des héros. Un médium est parvenu à suivre leurs aventures et en fait une série télévisée.
  • Daria (1997-2002) série animée de Susie Lewis Lynn : les héroïnes Daria et Jane regardent très régulièrement l'émission fictive Triste monde tragique (Sick sad world en anglais), une parodie poussée à l'extrême du sensationnalisme moderne et du voyeurisme dans ce qu'il a de pire.
  • South Park (1997-), dans lequel les 4 protagonistes principaux adorent regarder la série mettant en scène deux pétomanes à l'humour scatologique un peu douteux : Terrance et Philippe.
  • Futurama (1999-2003), série animée de Matt Groening, inclut régulièrement la parodie de telenovelas, Par tout mes circuits (All My Circuits), entièrement interprétée par des robots, dont son héros Calculon ainsi que la série Hypnotoad et son héros éponyme.
  • Le dernier épisode de la mini-série De la Terre à la Lune (1998), intitulé Le Voyage Dans La Lune, reconstitue le tournage de Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès.
  • Les Griffin (1999-) Dans le triple épisode L'Incroyable histoire de Stewie Griffin - Le Bébé maléfique se met à nu (2005), par Seth MacFarlane, les Griffin sont invités dans un festival de cinéma pour présenter leur film. Durant l'émission, une caméra cachée s'introduit dans la salle de cinéma et enregistre le film. C'est à ce moment que le film commence. Il y a aussi un entracte durant lequel on entend les personnages parler dans la salle, et, une fois le film réellement fini, l'émission de télévision qui projetait le film continue quelques minutes et filme la fête qui suit la projection.
  • X-Files : l'épisode 19 de la saison 7, Hollywood (2000), nous montre un faux film basé sur Mulder et Scully.
  • Stargate SG-1 dans l'épisode Wormhole X-Treme (2001) présente le tournage d'un film qui présente une version fictive de la série.
  • Lost : Les Disparus (2004) inclut des films d'entreprise fictifs pour le Projet Dharma et de multiples captations télévisuelles fictives montrant le groupe Drive Shaft ou encore Hugo lors de son gain au loto.
  • La Fin absolue du monde (Cigarette Burns) (2005) de John Carpenter est au sujet d'un film expérimental et maudit appelé en version originale La Fin absolue du monde.
  • Dix pour cent (depuis 2015) : Cette série décrit le quotidien d'une agence artistique d'acteurs de cinéma et est l'occasion de montrer différents tournages de films fictifs où les acteurs jouent leur propre rôles.

Cas particulier

  • Once upon a time.... in Hollywood (2019) de Quentin Tarantino, est un cas particulier de film contenant des films, car il entremêle aussi bien des films réels que fictifs, des scènes de reconstitutions de tournages de films fictifs, des scènes de projections de films dans des salles de cinema ou à la télévision, tout en citant abondamment des films réels et n'hésitant pas parfois même à citer ses propres films. Il n'est pas non plus une mise en abyme, mais plutôt un exercice de meta-film poussé à l'extrème.

Notes et références

  1. Eli Roth’s PRIDE OF THE NATION poster…, 26 janvier 2009
  2. Test blu-ray Inglourious Basterds, HDnumerique.com, 20 janvier 2010
  3. « Les 400 coups et autres aventures d'Antoine Doinel », Krinein magazine
  4. « Barbara ou ma plus belle histoire d'amour », sur Philharmonie de Paris (consulté le )
  5. « Barbara 1978 », sur francois.faurant.free.fr (consulté le )
  6. Philippe Pillard, Autour de Peter Sellers, livret dans le DVD Trois comédies so british ! éd. Tamasa
  7. Martin Scorsese et Michael Henry Wilson, Voyage de Martin Scorsese à travers le cinéma américain, éd. Cahiers du Cinéma, 1997, p. 132
  8. Sylvie Robic, « La princesse de Clèves, héroïne Nouvelle vague : à propos de La Belle Personne de Christophe Honoré », in Christophe Martin (dir.), « Raconter d'autres partages », Mélange offert à Nicole Jacques-Lefèvre, ENS éditions, collection Signes, Lyon, 2017.
  9. Catherine Gheselle, « Liliom de Fritz Lang », sur cgheselle.over-blog.com (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • René Prédal (dir.), « Le cinéma au miroir du cinéma », Cinémaction n° 124, 2007.
  • Yannick Mouren, Filmer la création cinématographique, le film-art poétique, L'Harmattan, 2009.

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