La Belle Personne

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La Belle Personne
Description de cette image, également commentée ci-après
Léa Seydoux en 2009 à la Mostra de Venise.
Réalisation Christophe Honoré
Scénario Christophe Honoré
Gilles Taurand
d'après l'œuvre de Madame de La Fayette
Acteurs principaux
Sociétés de production Scarlett Production
Arte France
Pays de production Drapeau de la France France
Genre comédie dramatique
Durée 90 minutes
Sortie 2008

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Belle Personne est un film français de Christophe Honoré sorti le [1]. C'est une adaptation libre du roman La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette. Prévu au départ pour être un téléfilm[2], il a été diffusé avant même sa sortie dans les salles sur Arte le , Arte France Cinéma étant coproducteur du film.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Le film brosse le portrait d'une adolescente, Junie, qui change de lycée après la mort de sa mère. Elle rejoint alors le foyer de sa tante, son oncle et son cousin Matthias.

Matthias devient alors l'ambassadeur de Junie auprès de son groupe d'amis. Junie est draguée par les camarades de Matthias. C'est avec Otto, le plus discret d'entre eux, qu'elle va avoir une relation amoureuse. Le professeur d'italien de Junie, le séduisant Nemours aux conquêtes nombreuses, va tomber amoureux d'elle. Mais Junie refuse l'amour par peur de le gâcher.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Entre parenthèses, les correspondances avec les personnages de La Princesse de Clèves.

Projet et réalisation[modifier | modifier le code]

Christophe Honoré voulut adapter le roman en réponse à la déclaration du ministre Nicolas Sarkozy en 2006, qui ironisa sur la présence du roman dans les concours de la fonction publique[4],[5].

Pour ce film traitant de l'adolescence, qui est selon lui « l'âge où, quelle que soit l'époque, on éprouve les chocs esthétiques les plus forts », Christophe Honoré ne veut pas étudier la jeunesse de manière sociologique mais « préserver sa part de mystère[6]. ». C'est pourquoi il a privilégié les gros plans pour s'approcher des visages[6].

Pour faire ce film, le réalisateur s'est remémoré la série d'Arte de 1994 sur l'adolescence Tous les garçons et les filles de leur âge et a aussi pensé aux teen movies[6].

Tournage[modifier | modifier le code]

Le lycée Molière (Paris), principal lieu de l'action.

Le film a été tourné en cinq semaines du au . « Je voulais vraiment tourner le film au mois de janvier »[2] déclare le réalisateur. Le lycée Molière (16e arrondissement de Paris) est le lieu au cœur de l'action du film. Les scènes d'extérieur ont quasiment toutes été tournées dans le quartier, notamment jardin du Ranelagh, place de Colombie, station de métro Passy ou encore devant les résidences du 5 bis, rue Octave-Feuillet et du 56, rue de Boulainvilliers. Comme le note l'universitaire Sylvie Robic, « dans son parti pris de ne filmer qu'à Paris (le lycée et ses environs immédiats), le cinéaste accentue d’ailleurs, plus que dans le livre, le sentiment tragique de l’unité de lieu. [...] Paris, réduite au lycée, à un café refuge, à une entrée d’immeuble et au jardin du Ranelagh, y paraît-elle une ville fantôme, à la fois concrète et irréelle »[7].

Une scène est tournée dans et devant la Cinémathèque française, 51, rue de Bercy (12e arrondissement). Lors de cette sortie des élèves, le film Yaaba (1989) d'Idrissa Ouedraogo est projeté. Cela constitue un film dans le film[7]. À leur retour vers le 16e arrondissement, une scène prend place station Quai de la Gare, sur la ligne 6 (cependant, la rame part en sens inverse, alors que le trajet aboutit à Passy).

Musique[modifier | modifier le code]

Sont diffusés durant le film les morceaux Le Clavier bien tempéré (1722-1744) de Jean-Sébastien Bach (prélude BWV847), l'aria de Lucia di Lammermoor (1835) de Gaetano Donizetti interprétée par Maria Callas en 1953, Elle était si jolie (1963) d'Alain Barrière, quatre chansons de Nick Drake (dont Northern sky, Fly, Day is done et Way to blue) et Comme la pluie (2008) d'Alex Beaupain (compositeur attitré du réalisateur). Concernant les chansons de Nick Drake, Sylvie Robic précise qu'il s'agit d'un « auteur-compositeur très talentueux mais dépressif, mort en 1974, à 26 ans, d’une surdose de médicaments apparentée à un suicide » et que son « ombre plane sur La Belle Personne »[7].

Diffusion[modifier | modifier le code]

Le film est disponible en DVD depuis le . Il est distribué par TF1 Vidéo.

Festivals et palmarès[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fiche du film La Belle Personne sur le site UniFrance
  2. a et b « La Belle Personne », sur AlloCiné.
  3. https://etudiant.lefigaro.fr/article/gabriel-attal-acteur-dans-un-film-saurez-vous-le-reconnaitre_f6a5df06-40c5-11ee-810a-0e6209200015
  4. « La Belle Personne », sur Critikat,
  5. « Dossier de Presse », sur UniFrance / Le Pacte : « […] j'ai entendu dire que les prescripteurs de ce roman étaient « des sadiques ou des imbéciles »… Je ne peux m'empêcher d'être blessé et accablé par ce type d'ignorance. […] Je me suis lancé dans l'aventure avec la hargne de celui qui veut apporter un démenti. »
  6. a b et c Macha Séry, « Entretien avec Christophe Honoré « L'adolescence est l'âge où on éprouve les chocs esthétiques les plus forts » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. a b et c Sylvie Robic, « La princesse de Clèves, héroïne Nouvelle vague : à propos de La Belle Personne de Christophe Honoré », in Christophe Martin (dir.), « Raconter d'autres partages », Mélange offert à Nicole Jacques-Lefèvre, ENS éditions, collection Signes, Lyon, 2017.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]