The Last Movie

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The Last Movie

Réalisation Dennis Hopper
Scénario Stewart Stern
Musique Severn Darden
Chabuca Granda
Kris Kristofferson
John Buck Wilkin
Acteurs principaux
Sociétés de production Alta-Light
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre drame
Durée 108 minutes
Sortie 1971

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

The Last Movie est un film américain réalisé par Dennis Hopper et sorti en 1971.

Le film a remporté le prix du C.I.D.A.L.C. lors de la Mostra de Venise 1971, mais a été un échec commercial[1],[2]. Ce film, très métafictionnel, raconte le tournage d'un western dans un village du Pérou.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Une équipe de cinéma américaine vient tourner un western au Pérou, dans un petit village isolé de la cordillère des Andes. Tout le monde quitte les lieux lorsque le tournage est achevé. Kansas, coordinateur des cascades, ne préfère cependant pas rentrer à Hollywood. Voulant prendre du recul, il décide de s'y installer avec une ancienne prostituée, Maria. Quelques jours après le départ des Américains, les villageois vont tenter de reproduire ce qu'ils ont vu. Ils fabriquent notamment de fausses caméras et perches de prise de son. Ce qui n'était que de la fiction dans le western américain va alors devenir réalité et engendrer une spirale de violence.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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Producteur associé : David Hopper
Producteur délégué : Michael Gruskoff

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Pour ce film, réalisé après le succès d'Easy Rider (1969), Dennis Hopper avait plusieurs possibilités. Pour son nouveau projet, il recontacte Bob Rafelson, qui avait produit Easy Rider. Mais ce dernier refuse en raison du comportement réputé imprévisible de l'acteur-réalisateur et de son obsession à vouloir incarner le personnage principal de ses films[5]. Après les refus de Columbia Pictures et Warner Bros., Dennis Hopper parvient à trouver du financement auprès d'Universal Pictures. À cette époque, le studio vient de créer une division destinée à la jeunesse pour produire des films semi-indépendants avec de très petits budgets, environ 1 million de dollars. L'idée était de ne pas intervenir et de laisser au réalisateur un contrôle créatif total[6].

Pour le scénario, Dennis Hopper s'inspire de sa propre expérience de le tournage de Les Quatre Fils de Katie Elder qui a eu lieu en partie au Mexique[6].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Dennis Hopper voulait initialement Montgomery Clift pour incarner Kansas, mais l'acteur décède en 1966. Après l'avoir proposé à Jack Nicholson, John Wayne, Ben Johnson et Willie Nelson, le cinéaste décide finalement de tenir lui-même le rôle en expliquant « C'était plus facile de le faire moi-même que d'expliquer à un autre acteur ce que je voulais »[6].

Dennis Hopper a proposé au réalisateur Henry Hathaway d'apparaitre dans son propre rôle. Après son refus, il engage finalement Samuel Fuller[6].

Ce film marque les débuts à l'écran de Kris Kristofferson et Michelle Phillips[6].

Tournage[modifier | modifier le code]

Le film a été tourné dans le village de Chinchero, au Pérou (le film sera un temps intitulé Chinchero). Dennis Hopper était tombé amoureux de Cusco et désirait tourner son film dans cette région qu'il jugeait fort spirituelle[7].

Pendant le tournage du film, la plupart des autochtones ne parlent ni l'anglais, ni l'espagnol, seulement quechua. Avant de tourner une scène, il faut donc d'abord traduire de l'anglais vers l'espagnol avant qu'un traducteur ne vienne, ensuite, traduire les consignes en quechua aux figurants[7].

Les habitants du village de Chinchero ont été fortement marqués par les nombreuses fêtes organisées par l'équipe du tournage. Des tensions sont même apparues entre les autochtones, qui désirent retrouver du calme, et les "Blancs", ivres, qui affirment souffrir de l'altitude[7].

Postproduction[modifier | modifier le code]

Après le tournage, Dennis Hopper annonce à Universal qu'il besoin d'un an pour le montage[5]. Celui-ci est effectué dans la maison du réalisateur à Taos, au Nouveau-Mexique[7]. Ce processus est interminable et les exécutifs d'Universal commencent à perdre patience, alors que Dennis Hopper est très souvent sous l'emprise de la drogue[5]. Devant l'ampleur et la difficulté de monter le film Dennis Hopper demande un temps à Alejandro Jodorowsky, adepte du cinéma expérimental et qui venait d'achever El Topo, de proposer une version. L'artiste franco-chilien s'exécute et livre son montage, mais il ne plait pas à Dennis Hopper[6].

Sortie et accueil[modifier | modifier le code]

Universal Pictures, qui finance le film (près d'un million de dollars), avait laisse à Hopper le final cut[8]. Après avoir visionné le film, Lew Wasserman — qui dirige la division indépendante d'Universal — demande au réalisateur de faire un nouveau montage. Après le refus du réalisateur, le studio décide de ne pas distribuer le film ni de tirer des copies. En contrepartie, Universal abandonne à Dennis Hopper tous les droits. Celui-ci fait tirer à son compte quelques rares copies et vient présenter le film dans quelques festivals. Une projection à l'Université de l'Iowa se passera très mal pour l'équipe qui sera maltraitée par un public très mécontent du film[6]. Dennis Hopper viendra par ailleurs présenter son œuvre à la Cinémathèque française pour une représentation unique et un débat avec le public. Le film est un échec auprès du public et compromet sa carrière de réalisateur pour des années[9].

Le film fait partie de l'ouvrage The Fifty Worst Films of All Time (en) (« Les cinquante pires films de tous les temps ») de Harry Medved, Randy Dreyfuss et Michael Medved, publié en 1978[6]. Dans son ouvrage Le Nouvel Hollywood (1998), Peter Biskind décrit ce film et cette époque comme la fin du Nouvel Hollywood[5].

Distinction[modifier | modifier le code]

  • Mostra de Venise 1971 : prix du C.I.D.A.L.C. remis au film « pour la contribution qu'il apporte à la compréhension des problèmes les plus urgents du monde moderne grâce à l'expression d'un langage cinématographique original[10]. »

The American Dreamer[modifier | modifier le code]

L. M. Kit Carson et Lawrence Schiller ont réalisé le documentaire The American Dreamer (1971). Le film suit Dennis Hopper durant la postproduction du film, notamment le montage interminable que le réalisateur-scénariste fait en partie chez lui[6]. The American Dreamer ne sera à l'époque pas diffusé en salles, uniquement dans des festivals ou dans des écoles de cinéma. Longtemps jugé perdu, il sera finalement redécouvert, restauré et édité en DVD/Blu-ray en 2016 par Etiquette Pictures[11],[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le Coin Du Cinephile : The Last Movie
  2. (en) Critique, New York Times, 30 septembre 1971
  3. « Release info » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  4. « Parents Guide » ((en) guide parental), sur l'Internet Movie Database
  5. a b c et d « The Last Movie de Dennis Hopper : sexe, drogue, alcool... Retour sur un tournage hallucinant », sur Allociné, (consulté le )
  6. a b c d e f g h et i « Trivia » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
  7. a b c et d Felix Macherez, « Dans le village maudit de Dennis Hopper », Technikart n°197,‎ décembre-janvier 2015-2016, p. 96 à 101
  8. Bruno Icher, « Dennis, Hopper class », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Contre-culture et cinéma : Dennis Hopper à l'œuvre, Christophe Cormier (ISBN 9782296215009)
  10. « Des prix quand même... », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  11. Peter Bradshaw, « The American Dreamer review – shooting Dennis Hopper, shooting », The Guardian, (consulté le )
  12. Riyad Mammadyarov, « Watch: Dennis Hopper is 'The American Dreamer' in Essential Documentary Once Believed to Be Lost », sur IndieWire, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Radio[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]