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Version du 1 décembre 2015 à 12:25

Front national
Image illustrative de l’article Rassemblement national
Logotype officiel.
Présentation
Présidente Marine Le Pen
Fondation
Siège 76-78, rue des Suisses

92000 Nanterre

Président d'honneur Jean-Marie Le Pen
Vice-présidents Louis Aliot
Marie-Christine Arnautu
Florian Philippot
Jean-François Jalkh
Steeve Briois
Trésorier national Wallerand de Saint-Just
Secrétaire général Nicolas Bay
Adhérents 83 000 (2014)
Positionnement Extrême droite
Idéologie Nationalisme[1]
National-conservatisme[2]
Conservatisme social[3]
Populisme[3],[4]
Anti-immigration[5]
Anti-mondialisme[6]John Lichfield, « European elections 2014: Marine Le Pen's Front National victory in France is based on anguish, rage and denial », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le )</ref>
Souverainisme[7]
Euroscepticisme[8]
Affiliation européenne Alliance européenne pour la liberté(2010-2014)
Mouvement pour l'Europe des nations et des libertés (depuis 2014)[9]
Groupe au Parlement européen Europe des nations et des libertés
Affiliation internationale Aucune
Couleurs Bleu, blanc et rouge
Site web frontnational.com
Présidents de groupe
Assemblée aucun (Non-inscrits)
Sénat aucun (RASNAG)
Parlement européen Marine Le Pen et Marcel de Graaff (ENL)
Représentation
Députés
2  /  577
Sénateurs
2  /  348
Députés européens
23  /  74
Présidents de conseils régionaux
0  /  27
Conseillers régionaux
118  /  1880
Présidents de conseils départementaux
0  /  101
Conseillers départementaux
61  /  4108
Conseillers municipaux
1545  /  536519

Le Front national (FN) est un parti politique français, fondé en 1972 par Ordre nouveau. Ayant à l'origine pour dénomination « Front national pour l'unité française », il est d'abord présidé par Jean-Marie Le Pen, de 1972 à 2011, puis par sa fille, Marine Le Pen, depuis 2011.

Le parti émerge dans le paysage politique français dans les années 1980, obtenant notamment 35 députés aux élections législatives de 1986. Candidat à l'élection présidentielle à cinq reprises, Jean-Marie Le Pen parvient à se qualifier au second tour du scrutin de 2002 face à Jacques Chirac. Dix ans plus tard, Marine Le Pen réalise le meilleur score du Front national à une élection présidentielle (17,90 %) et le parti remporte, par la suite, d'importants succès électoraux, terminant notamment en première position aux élections européennes de 2014 avec près de 25 % des voix.

La plupart des observateurs politiques situent le Front national à l'extrême droite, mais ses représentants récusent en général cette appartenance pour lui préférer d'autres qualificatifs ou proposer d'autres façons d'envisager l'axe gauche-droite.

Fin 2014, le FN revendique 80 000 adhérents, dont 42 100 à jour de cotisation[10]. Le 6 mai 2015, le FN revendiquait 51 551 adhérents à jour de cotisation[11].

Origines

Le Front national pour l'unité française (FNUF, ou son acronyme raccourci par commodité dès l'origine, FN[12]) est lancé le , lors d'une réunion privée, devant quelque 70 personnes, « salle des horticulteurs » à Paris, sous les auspices du mouvement Ordre nouveau[13]. Le logo du Front national est choisi lors de ce congrès fondateur[14]. La constitution légale du parti date du , jour du dépôt à la Préfecture de Paris de ses statuts qui confirment la nomination de Jean-Marie Le Pen comme président du FN par l'Ordre nouveau qui cherche dans le choix de cette personnalité à se donner une façade respectable pour rentrer dans l’arène électorale[15].

Durant une dizaine d'années, le Front national reste un mouvement marginal, au cours de ce qui est communément désigné comme une « traversée du désert »[16] par les historiens aussi bien que par les militants du parti. La préoccupation majeure semblait être de conserver le maigre capital de militants nécessaires à la survie du parti[17]. François Duprat, ancien d'Ordre nouveau, joue un rôle moteur durant toute cette période[18].

La version « officielle » de la naissance du parti privilégie le rôle fondateur unique de Jean-Marie Le Pen[19]. Ce dernier n'a cependant joué qu'un rôle limité dans la création proprement dite du Front national, l'initiative en revenant au mouvement Ordre nouveau[20], ce que le leader historique ne conteste toutefois pas[21]. Comme le montre notamment le politologue Alexandre Dézé[22], « cette version officielle procède en réalité d'une réécriture des origines de l'histoire frontiste, qui a notamment pour fonction d'occulter les conditions objectives de lancement du FN. Ce que dissimule, en effet, ce récit constitutif de la mythologie frontiste, ce n'est pas seulement la complexité et l'incertitude qui entourent la création du Front national, mais aussi le fait que les responsables du groupuscule néofasciste Ordre nouveau (ON) en sont les véritables instigateurs. Jean-Marie Le Pen n'est en réalité que l'une des pièces de la « stratégie de front national », conçue initialement par les dirigeants d'ON comme une étape électoraliste sur le chemin de la « Révolution nationaliste et populaire »[23].

Le rôle fondateur d'Ordre nouveau

Dans la perspective des élections législatives de 1973, le mouvement Ordre nouveau entreprend, à partir de la fin 1971[24], de constituer un « rassemblement de la droite nationale » allant des anciens poujadistes aux franges pétainistes ou néo-nazies les plus extrêmes[25]. Le nouveau parti, baptisé « Front national pour l'Unité française », puis plus simplement « Front national », est officiellement fondé le 5 octobre 1972.

Selon l'analyse d'Alexandre Dézé, la création du Front national obéit à une quadruple logique de la part du mouvement Ordre nouveau à l'aube des années 1970. Il s'agit, en premier lieu, dans une « logique de compétition », d'occuper l'espace politique de l'extrême droite et de s'affirmer comme la « concrétisation de l'unité du nationalisme français »[26]. Puis, dans une « logique de conversion » et particulièrement sous l'impulsion de François Duprat, Ordre nouveau redéfinit progressivement ses modes d'actions au bénéfice de la participation au système électoral, après un tout premier test en juin 1970 lors de législatives partielles suivi d'une participation aux municipales de mars 1971[27] : il s'agit alors en large partie de trouver des débouchés politiques aux jeunes cadres du mouvement[28]. S'y ajoute une « logique de collaboration » avec les notables de la frange « nationale », afin d'élargir les moyens politiques d'Ordre nouveau au-delà de ce seul mouvement[29]. On voit enfin à l'œuvre une « logique de rationalisation » dans le discours adressé aux militants, visant à montrer les limites de l'activisme et à convaincre du bien-fondé d'un mode d'action désormais strictement légaliste[30].

Fichier:Italian Social Movement logo (1972-95).png
La flamme du Movimento sociale italiano (MSI), à l'origine de l'emblème du Front national. La flamme évoque également le logo de l'Union générale des travailleurs, syndicat créé par Ordre nouveau en 1971 et rappelle les trois flambeaux en faisceau du Rassemblement national populaire de Marcel Déat[31].

Les dirigeants d'Ordre nouveau, particulièrement François Duprat et Alain Robert, s'inspirent alors essentiellement du modèle du MSI, parti néo-fasciste italien fondé en 1946 par des proches de Mussolini, qui vient alors de fusionner avec les monarchistes et d'adopter une ligne de « droite nationale » (Destra nazionale)[32] : le MSI est à cette époque le plus puissant parti d'extrême droite européen[33]. Comme le note Erwan Lecœur, Ordre nouveau « veut faire du rassemblement qui prend forme à la fin de cette année [1972] le pendant français de la réussite du Movimente Sociale Italiano (MSI) » ; de fait, « La flamme tricolore (sigle du Front national), comme une partie du programme sont copiées sur le MSI »[34]. Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard soulignent de même que « le logotype de la flamme tricolore […] témoigne à la fois du parallélisme modernisateur avec l'Italie (chacun sait qu'il s'agit du symbole du MSI, avec le code couleur idoine bien sûr), de la continuité légitimatrice avec ON (qui en use déjà pour la coquille vide qu'est son syndicat, l'Union générale du travail) » mais y ajoutent « la tradition historique avec le Rassemblement national populaire de Déat (dont les trois flambeaux ressemblaient fort à cette flamme) »[35]. Nicolas Lebourg précise que la flamme bleu-blanc-rouge témoigne aussi « de la continuité légitimatrice avec Ordre Nouveau (qui en use déjà pour la coquille vide qu'est son syndicat, l'Union Générale du Travail) »[36]. D'après l'historienne Valérie Igounet, « l'appropriation de la flamme italienne par le Front national symbolise, avant tout, une affiliation à une certaine mystique fasciste », mais s'explique aussi « parce qu’il n'a ni les réserves financières, ni les moyens logistiques pour conceptualiser un logo »[37]. Le MSI est aussi le premier imprimeur du Front national, fournissant gratuitement ses premières affiches alors que le parti manque de moyens[37].

Alain Robert joue dans la genèse de ce mouvement unitaire un rôle clé grâce à la mobilisation de ses réseaux personnels issus de ses multiples engagements successifs (au sein de la Fédération des étudiants nationalistes, des comités Tixier-Vignancour, d'Occident, du Groupe Union Droit)[38]. L'initiative d'Ordre nouveau intervient à un moment où, après l'échec des « ultras de l'Algérie française » et le déclin qui s'en est suivi, l'extrême droite française est particulièrement fragmentée entre des groupuscules épars[39],[40]. Outre Ordre nouveau, où l'on retrouve en particulier François Duprat, Alain Robert et François Brigneau et qui est le mouvement dominant par le nombre[41], les groupes étroitement impliqués dans la création du Front national et dont différents membres y occuperont des postes clés sont Jeunesses patriotes et sociales (JPS) de Roger Holeindre (ancien de l'OAS et des comités Tixier-Vignancour), la revue Militant de Pierre Bousquet (ancien membre du Parti franciste puis de la division SS Charlemagne dans les années 1940) et le Groupe union défense (GUD) d'Alain Robert (tendance nationaliste-révolutionnaire). Alexandre Dézé souligne le caractère alors « hautement improbable » dans ce contexte de la création d'un parti regroupant ces diverses tendances en vue d'une participation à la compétition politique dans le cadre des institutions[40]. De fait, certains autres groupuscules préfèrent alors ignorer cette initiative : le GRECE, qui poursuit depuis 1968 son entreprise de refondation idéologique, ainsi que les monarchistes de Restauration nationale[42]. Enfin, Georges Bidault, qui, avec son Mouvement pour la justice et la liberté, aurait apporté avec lui la caution d'un ancien président du Conseil national de la Résistance et d'un ancien président du Conseil de la IVe République, ne participe que brièvement aux tractations qui se déroulent à l'été 1972[43].

Jean-Marie Le Pen, « caution électorale »

Après le refus de Dominique Venner et de Jacques Susini d'assumer la fonction de président du nouveau front[44], et notamment par l'intermédiaire de Roger Holeindre[45] et François Brigneau[46], les responsables d'Ordre nouveau se tournent vers Jean-Marie Le Pen, avec lequel des contacts ont lieu depuis décembre 1971 ; celui-ci est alors en retrait de la vie politique après sa participation à la campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour[47]. Il rejoint le nouveau parti lors du second congrès national d'Ordre nouveau les 10 et 11 juin 1972 et obtient tout d'abord un premier accord mettant en place une présidence à trois têtes représentant les trois principales tendances : lui-même, François Brigneau pour Ordre nouveau et Guy Ribeaud, un proche de Georges Bidault[48]. Après le retrait de ce dernier, il obtient pour ses partisans une majorité des sièges au bureau politique, Ordre nouveau n'en occupant qu'un tiers et chaque responsable de la tendance Ordre nouveau y étant doublé d'un adjoint « lepéniste ». Le bureau initial du Front national est ainsi composé, outre Jean-Marie Le Pen (président) et François Brigneau (Ordre nouveau, vice-président), d'Alain Robert (Ordre nouveau, secrétaire général) et Roger Holeindre (secrétaire général adjoint) et de Pierre Bousquet (trésorier) et Pierre Durand (trésorier adjoint)[49].

Décrit par les dirigeants d'Ordre nouveau comme « une personnalité de premier plan, non seulement par son passé militant et combattant, notamment le fait d'avoir été député à deux reprises, mais surtout par son intelligence et sa clairvoyance politique[50] », Jean-Marie Le Pen « présente alors un profil plus légaliste et modéré que celui des dirigeants du mouvement nationaliste-révolutionnaire […] dans cette mesure, sa participation au FN doit avoir pour finalité de crédibiliser l'entreprise frontiste »[51]. Pour Jean-Yves Camus, il s'agit de tirer profit de ses atouts de « faire-valoir électoral sans lui confier la direction de l'appareil du mouvement »[52]. Il relève également « que « l'expérience des « comités TV » [Tixier-Vignancour] est importante pour l'histoire future du FN : en effet, la nébuleuse tixiériste avait partiellement réussi à mobiliser ensemble des fractions aussi différentes que la droite conservatrice antigaulliste (P. Arrighi, A. de Lacoste-Lareymondie), le néo-fascisme d'Occident et le néo-paganisme « européaniste » de J. Mabire ou D. Venner. Oscillant sans cesse entre un nationalisme sans compromis et la tentation du ralliement au meilleur candidat antigaulliste, la campagne Tixier préfigurait largement les futures hésitations stratégiques du FN »[53].

Par choix tactique, la quasi exclusivité de la représentation du nouveau parti est laissée à Jean-Marie Le Pen, désigné président du nouveau parti : outre le bénéfice recherché en termes de crédibilité, Ordre nouveau choisit de s'effacer publiquement pour permettre, le temps de la campagne des législatives, l'expression d'un discours unitaire[54].

Le programme du premier Front national

Gérard Longuet, rédacteur de la partie économique du programme du FN au début des années 1970

Se revendiquant d'une « droite sociale, populaire, nationale », le nouveau parti se place explicitement au sein du jeu politique : l'opposition au régime « prend désormais plutôt la forme d'une critique populiste du système politique et des principales forces qui le composent » (« contre la majorité usée, corrompue, impuissante », « contre le communisme ruineux, utopique, oppresseur » sont deux des mots d'ordre de la campagne électorale de 1973)[55].

Sous le titre « Défendre les Français », le programme publié le 11 novembre 1973 dans Le National et dont la partie économique a été rédigée par Gérard Longuet[56], aborde dans une optique conservatrice modérée, à la tonalité antilibertaire, anticapitaliste et antimarxiste[57], la plupart des thèmes sociétaux du moment (agriculture, économie, enseignement, service public, santé)[55]. Le nouveau parti, aux thèmes déjà national-populistes[58], se veut être une « troisième voie entre lutte des classes et monopoles »[59]. Loin de reprendre les idées économiques interventionistes d'Ordre nouveau, il s'affiche comme une défense des intérêts corporatistes[60] tout en « réclamant, au contraire, la réduction au strict minimum du secteur public et nationalisé, ainsi que le confinement de l'État à son rôle d'arbitre des intérêts »[61]. Jean-Yves Camus souligne les ambiguïtés de ce programme sur les questions de l'immigration, où le lien avec le chômage n'est pas encore établi, ainsi que la position sur la natalité où il « réclame la révision de la loi de 1920 sur l'avortement, alors que la même mesure, prise par S. Veil, ouvrira la campagne frontiste sur le prétendu « génocide des enfants français[62] ».

Un parti sous tension

Cette nouvelle orientation stratégique ne fait cependant pas l'unanimité, comme en témoignent les désaccords dès le congrès fondateur de juin 1972 entre les tenants « radicaux » du maintien de la référence à Ordre nouveau sous l'appellation « Front national pour un Ordre nouveau » (minorité menée par les membres du GUD[63]) et les « pragmatiques » qui insistent « sur la nécessité de jouer à fond la stratégie d'ouverture et de changement d'« image »[64] » et soutiennent le choix du nom de « Front national pour l'Unité française » (motion conduite par François Brigneau[44]). Le discours tenu en interne sur la distinction maintenue entre les programmes respectifs des deux mouvements[65] en est une autre illustration. De même, lors du congrès de 1972, alors qu'« [une] minorité « pose clairement la question : « Ne peut-on craindre de voir, éventuellement, ce Front national échapper au contrôle d'Ordre nouveau ? », [il] leur est répondu qu'ON continue à revendiquer le rôle dirigeant au sein du Front, qu'il doit en rester l'élément moteur, « l'ossature autour de laquelle s'ordonne tout le reste »[66] ». La multiplication des emprunts à Ordre nouveau dissimulés dans l'imagerie et les slogans du nouveau Front national est encore un moyen de « rassurer les militants sur les référents identitaires originels du parti[67] », ce qui n'empêche pas la scission menée par Patrice Janeau qui fonde par la suite le Groupe action jeunesse[68].

Jean-Yves Camus souligne que la difficulté, à l'époque, réside dans « l'existence au sein de la droite nationale de deux cultures idéologiques antagonistes : celle d'Ordre nouveau, nationaliste-révolutionnaire, et celle des nationaux, souvent issus du poujadisme et du mouvement pour l'Algérie française »[69]. La création du nouveau parti se fait « dans une ambiance réciproque de parfaite méfiance », lepénistes et Ordre nouveau mettant concurremment en place des sections locales et annonçant des meetings de lancement distincts ; les statuts du mouvement doivent être rédigés sans aucune référence idéologique ou politique, afin d'éviter les conflits[70]. Pour Grégoire Kauffmann, « le FN naît ainsi d'un malentendu - pour ne pas dire d'un marché de dupes. D'autant que Le Pen avait promis le renfort de nombreux militants rencontrés à l'époque du poujadisme et des « Comités Tixier ». Or la moisson s'avère très décevante. Ne répondent à l'appel que les maigres troupes du Front uni de soutien au Sud-Vietnam dirigé par Roger Holeindre et celles, non moins dérisoires, de Justice et Liberté, le groupuscule de Georges Bidault - figure de la Résistance passée à l'OAS. Dans les faits, c'est bien Ordre nouveau qui, incitant tous ses adhérents à rejoindre la nouvelle formation, fournit au FN le gros de ses effectifs[46] » ; à Paris, 20 des 31 candidats du Front aux élections législatives viennent ainsi d'Ordre nouveau[71].

Ces tensions s'avivent après l'échec aux législatives de 1973. Jean-Marie Le Pen avait annoncé 400 candidats, mais le parti ne parvient à en présenter que 105[72]. Alors que l'objectif et le seuil de viabilité du mouvement avaient été fixés à 3 % des voix[44], le nouveau parti n'obtient que 108 000 voix[73], soit 1,3 % des suffrages exprimés au niveau national et 2,3 % dans les circonscriptions où il était présent[74]. Seul Jean-Marie Le Pen dépasse les 5 % à Paris[46]. Lors du troisième congrès d'Ordre nouveau en avril 1973, puis du premier congrès du Front national en juin, les dirigeants d'Ordre nouveau affirment une double stratégie : d'une part de maintien des objectifs nationalistes révolutionnaires du mouvement afin de conserver sa base militante, et d'autre part d'engagement maintenu dans la voie légaliste, c'est-à-dire dans le Front national où Ordre nouveau revendique cependant son autonomie politique[75].

Prise de contrôle par Jean-Marie Le Pen

La reprise de l'action militante et violente lors des congrès de juin 1973 conduit finalement à la dissolution d'Ordre nouveau par le gouvernement le 28 juin, en même temps que celle de la Ligue communiste[76], à la suite d'une nuit d'affrontement dans les rues parisiennes le 21 juin[77]. Alain Robert tente alors de conserver le capital politique et organisationnel acquis grâce à la création du Front national, tout d'abord en exigeant la majorité des sièges au bureau politique du parti[46], puis au travers d'une revue baptisée Faire front lancée en octobre 1973 et sous-titrée « Journal du Front national », amorce d'un « Front national bis ». Mais cette tentative se solde par un échec : Jean-Marie Le Pen désigne Victor Barthélemy au poste de secrétaire administratif et Dominique Chaboche au poste de secrétaire général, puis obtient par décision de justice « non seulement l'interdiction pour Faire front d'utiliser la mention « Front national » mais aussi l'usage exclusif du sigle frontiste[78] » Il peut alors « imposer un bureau politique tout à sa dévotion »[79].

Tandis qu'Alain Robert va fonder le Parti des forces nouvelles qui sera le principal concurrent du Front national tout au long des années 1970, Jean-Marie Le Pen se retrouve cependant alors « à la tête d'une organisation non seulement endettée mais également amputée d'une partie substantielle de sa base militante[80] » : la scission de Faire front entraîne la perte d'un tiers des dirigeants et de la majorité des cadres et militants[81]. Le Front national ne compte plus que quelques centaines d'adhérents[82].

Pour Alexandre Dézé, cette première scission illustre une constante de l'histoire du Front national, partagé entre « une logique électorale de conquête du pouvoir et une logique doctrinale d'affirmation identitaire[83] »

Présidence de Jean-Marie Le Pen

Les débuts difficiles des années 1970

Jusqu'au début des années 1980, le parti, alors fortement concurrencé par le Parti des forces nouvelles[84], ne décolle pas tant du point de vue du nombre d'adhérents (270 en 1980[85]) que des résultats électoraux. Cependant, comme le soulignent Nicolas Lebourg et Jonathan Preda, « plus jamais le néo-fascisme français ne parviendra à tenir la rue et faire l'actualité comme au temps d'Ordre Nouveau. Alors que les nationalistes [révolutionnaires] étaient persuadés qu'il fallait un parti monolithique de révolutionnaires professionnels pour ressusciter l'extrême droite française, c'est finalement le national Jean-Marie Le Pen, seul maître du Front national après l'été 1973, qui sera en position de relever ce défi[86]. »

Les succès électoraux des années 1980 – 1990

Jean-Marie Le Pen, président du Front national de 1972 à 2011.

Aux élections cantonales de 1982, Jean-Pierre Stirbois crée la surprise en obtenant 12,6 % à Dreux. Le Front national obtient son plus gros score sur le plan national le avec 10,95 % des suffrages exprimés lors des élections européennes. Ce score lui permet d'avoir dix élus au Parlement européen. Le 16 mars 1986, après le passage au scrutin proportionnel pour les législatives, promesse de campagne de François Mitterrand permettant opportunément d'atténuer une défaite programmée[87], le Front national entre à l'Assemblée nationale et obtient 35 sièges.

Décrit par Bruno Mégret comme un « parti artisanal », « sans cohérence politique ni idéologique », et « constitué de multiples chapelles issues de l'extrême droite et d'une masse de militants et de cadres nouveaux, venus pour beaucoup du RPR », le Front national rassemble des personnalités hétéroclites et des courants parfois antagonistes[88]. En 1988, Bruno Mégret devient le délégué général du FN, devenant ainsi le rival de Jean-Pierre Stirbois au sein du FN, d'autant plus qu'il devient l'un des dirigeants du FN dans la région PACA. Après la mort accidentelle de Jean-Pierre Stirbois en 1988, l'exécutif du FN voit arriver de nouvelles têtes autour de Bruno Mégret, comme Carl Lang ou Bruno Gollnisch. Aux élections municipales de 1989, le FN voit élire le premier maire de l'histoire du parti, Charles de Chambrun, à Saint-Gilles (Gard)[89].

Entre 1989 et 1993, Marie-France Stirbois est la seule élue frontiste à siéger à l'Assemblée nationale.

Dans les années 1990, le FN prend une place de plus en plus importante dans la vie politique française. Ses campagnes s'axent sur la dénonciation de la corruption qui toucherait les grands partis français comme le PS ou le RPR. Le FN vise ainsi les déçus des partis ayant gouvernés les décennies précédentes.

Succédant à une campagne présidentielle où Jean-Marie Le Pen dépasse les 15 % de suffrages exprimés (4,3 millions des électeurs), les élections municipales des 11 et 18 juin 1995 donnent au Front national ses premiers maires dans plusieurs grandes villes de Provence-Alpes-Côte d'Azur : à Marignane, avec Daniel Simonpieri, à Orange, avec Jacques Bompard, et à Toulon, avec Jean-Marie Le Chevallier. Cette progression du frontisme municipal est suivie, en février 1997, par l'élection de Catherine Mégret à la municipalité de Vitrolles, contre un adversaire socialiste, dans le cadre d'une élection partielle. Cette victoire supplémentaire marque la progression, au sein du FN, de son mari, alors numéro deux du mouvement : Bruno Mégret.

La scission de 1998, frein à la progression du parti

Bruno Mégret, à l'origine de la scission de 1998.

Lors des élections régionales de 1998, le bon score réalisé par le Front national complique l'élection des présidents de région et la question de l'alliance entre l'extrême droite et la droite parlementaire se pose.

La portée du succès électoral des élections régionales est rapidement éclipsée par les tensions qui éclatent publiquement au sein du parti frontiste. Lors du conseil national du , à Paris, Jean-Marie Le Pen est hué par les partisans du numéro deux, Bruno Mégret, pour avoir suspendu deux proches de celui-ci. Le président du Front national se voit reprocher son caractère autoritaire et ses polémiques, qui empêcheraient le parti d'accéder au pouvoir ; de son côté, Bruno Mégret apparaît plus consensuel et idéologiquement plus enclin à des alliances avec la droite que Jean-Marie Le Pen. Mais ce dernier refuse tout compromis avec Mégret, qu'il qualifie de « félon ». Le suivant, anticipant leur exclusion du parti, les proches de Bruno Mégret essayent de prendre le contrôle du FN lors d'un conseil national extraordinaire s'appuyant sur un mouvement de pétitions de militants ; mais, saisie par Jean-Marie Le Pen, la justice constatera plus tard que les formes légales de convocation d'un congrès du mouvement n'étaient pas réunies.

Bruno Mégret est suivi dans sa démarche par une majorité d'élus et cadres du Front national (140 conseillers régionaux, 60 secrétaires départementaux, 50 membres du comité central), dont Marie-Caroline Le Pen. Le congrès extraordinaire dissident des 23 et , qui se déroule à Marignane, réunit 2 500 délégués. Bruno Mégret y est élu « président du Front national » et fonde le Front national-Mouvement national (FN-MN), qui reprend à son compte la flamme symbolique et le programme de gouvernement du Front national. Le FN-MN, devenu « Mouvement national » à la suite de l'action en justice de Jean-Marie Le Pen, est rebaptisé Mouvement national républicain (MNR) le .

Aux élections européennes de juin 1999, le score obtenu par l'extrême droite est relativement faible : la liste conduite par Bruno Mégret obtient 3,28 % des voix contre 5,69 % pour celle du Front national. À l'issue des municipales de 2001, le maire MNR de Marignane, Daniel Simonpieri, est largement réélu, tandis que Catherine Mégret l'emporte à Vitrolles, avant de voir son élection invalidée. Les médias considèrent alors que Jean-Marie Le Pen arrive au terme de sa carrière politique[90].

Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002

Logo du FN lors de la campagne présidentielle de 2002.

À la surprise générale, le , alors que le Front national est encore affaibli par la scission intervenue en 1998, Jean-Marie Le Pen accède au second tour de l'élection présidentielle avec 16,86 % et 4 804 772 voix, devançant le Premier ministre et candidat socialiste, Lionel Jospin. C'est la première fois qu'un candidat d'extrême droite accède au second tour d'une élection présidentielle. De son côté, Bruno Mégret obtient 2,34 % des suffrages.

Dans l'entre-deux tours, des manifestations anti-FN se déroulent dans plusieurs villes de France et Jacques Chirac refuse de débattre avec lui dans le cadre du traditionnel débat télévisé du second tour. La quasi-totalité des candidats éliminés au premier tour appellent à voter pour Jacques Chirac, à l'exception de Bruno Mégret, qui se prononce pour Jean-Marie Le Pen, et de partis d'extrême gauche, dont Lutte ouvrière, qui ne donnent aucune consigne. Le , Jean-Marie Le Pen recueille 5 525 034 voix (17,79 %), soit le plus faible score obtenu par un candidat au second tour d'une élection présidentielle sous la Ve République.

Au premier tour des élections législatives de juin suivant, le Front national obtient 11,3 % des voix et le MNR 1,1 %. En 2005, des opposants à Jean-Marie Le Pen au sein du bureau national, comme Jacques Bompard et Marie-France Stirbois, sont mis à l'écart, tandis que Louis Aliot devient secrétaire général du parti en remplacement de Carl Lang. Le , Bruno Mégret se rallie à la candidature de Jean-Marie Le Pen en vue de l'élection présidentielle de 2007.

L'érosion électorale et les difficultés financières de 2007-2010

À partir de 2007, le FN subit une importante baisse de son influence électorale. Jean-Marie Le Pen n'obtient que 10,44 % des suffrages exprimés lors de l'élection présidentielle de 2007 (soit 6,4 points de moins qu'en 2002), arrivant en quatrième position derrière Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou. Le FN s'effondre ensuite à 4,3 % lors des élections législatives ayant eu lieu dans la foulée (moins 7 points par rapport au scrutin précédent). Une seule candidate, Marine Le Pen, se maintient au second tour dans sa circonscription et est battue. Ce sont les plus mauvais résultats du FN lors d'élections nationales depuis la fin des années 1980.

Cet effondrement est confirmé l'année suivante, lors des élections municipales, au cours desquelles les candidats du FN, qui éprouvent souvent des difficultés financières à constituer des listes, obtiennent des résultats extrêmement faibles (0,93 % des suffrages exprimés au premier tour, 0,28 % au second et seulement une soixantaine de conseillers municipaux). Le FN ne conserve une présence que dans trois conseils municipaux de villes de plus de 100 000 habitants : Mulhouse, Perpignan et Toulon. Le bilan des cantonales ayant eu lieu simultanément apparaît moins désastreux mais confirme lui aussi une nette tendance à la baisse (4,85 % des suffrages exprimés au niveau national au premier tour, contre 12,13 % lors du scrutin précédent, en 2004). Cette baisse d'influence s'accompagne de problèmes financiers importants qui ont notamment conduit à la vente du siège du Front national à Saint-Cloud[91],[92].

Le Front national doit par ailleurs faire face à la concurrence que lui oppose le MPF de Philippe de Villiers, qui défend des idées proches et qui a vu le rejoindre quelques anciens membres du FN, notamment les deux seuls maires affiliés au parti, tels Jacques Bompard, maire d'Orange, mais dont les deux fédérations corses ont rejoint le FN.

Fin 2008, le parti se retrouve en difficulté financière avec une dette de huit millions d'euros et en grande perte de vitesse électorale sur fond de succession difficile à sa tête[93]. En octobre 2008, le parlementaire européen Jean-Claude Martinez, vice-président du Front national, fait dissidence : il annonce sa décision de présenter en dans la circonscription Sud-Ouest sa propre liste « MVL-Maison de la vie et de la liberté » face à celle du FN et de présenter une liste MVL dans toutes les autres circonscriptions. Un autre parlementaire européen, Fernand Le Rachinel, se rallie aussitôt à cette initiative. Le , le député européen Carl Lang annonce qu'il monte sa propre liste dans la circonscription Nord-Ouest face à Marine Le Pen investie par le parti. Carl Lang crée le Parti de la France.

Regains électoraux et succession de Jean-Marie Le Pen

Lors des élections régionales de 2010, où l'abstention n'a jamais été aussi forte, le parti rebondit. Avec 11,42 % des voix au premier tour, il se maintient au second tour dans douze régions, dont quatre seront remportées par la gauche sans majorité absolue des suffrages exprimés. Comparativement aux régionales de 2004, le parti perd des voix globalement, mais progresse dans toutes les régions où ses listes restent en lice et atteint 17,5 % des voix au second tour, avec notamment 18,4 % pour la liste conduite par Thierry Gourlot en Lorraine, 19,3 % pour Michel Guiniot en Picardie, 19,4 % pour France Jamet en Languedoc-Roussillon, 22,2 % pour Marine Le Pen dans le Nord-Pas-de-Calais et 22,9 % pour Jean-Marie Le Pen en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Jean-Marie Le Pen entouré des deux candidats à sa succession à la présidence du FN : Marine Le Pen et Bruno Gollnisch.

Le , le bureau politique désigne les 15 et pour le prochain congrès du Front national. Il aura pour but de désigner le nouveau président du parti puisque Jean-Marie Le Pen a indiqué qu'il ne serait pas candidat à sa succession. Deux candidats sont déclarés : Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, tous deux vice-présidents exécutifs du parti et députés européens.

Marine Le Pen est, parmi les deux candidats, celle recueillant le plus de signatures de secrétaires départementaux : soixante-huit (contre trente pour son concurrent, Bruno Gollnisch) Une campagne interne en préalable au XIVe Congrès se tient, du 1er septembre au 15 décembre 2010, chacun des deux candidats en lice se déplaçant dans les différentes fédérations départementales. Les réunions de soutien à Marine Le Pen sont, le plus souvent, celles recueillant le plus de participants (jusqu'à huit cents à Paris en novembre 2010).

Lors du congrès de Tours le , Marine Le Pen devient la présidente du parti, avec un taux de participation de 76,45 %, recueillant 67,65 % des voix[94],[95]. Jean-Marie Le Pen devient lui président d'honneur du parti. À l'issue du scrutin interne pour désigner son nouveau président, le parti compte 22 403 adhérents[96].

Présidence de Marine Le Pen

L'arrivée de Marine le Pen à la tête du parti se traduit pour le Front national par des scores importants sur plusieurs élections de suite, au point qu'elle affirme avoir bouleversé le paysage politique français en un « tripartisme[97]. » Cette analyse est partagée par d'autres responsables politiques, de droite comme de gauche[98] (et notamment par le premier secrétaire du Parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, qui estime que « le FN s'est mis au centre de la vie politique et va être l'enjeu des prochaines élections[99]. »).

Stratégie de « normalisation »

La « dédiabolisation »

Depuis son arrivée à la tête du Front national, Marine Le Pen a rapidement progressé dans les enquêtes d'opinion[100]. Selon plusieurs universitaires, ceci s'explique par une stratégie de crédibilisation et normalisation (ou pour reprendre le terme du Front national, de « dédiabolisation ») poursuivie par Marine Le Pen. Celle-ci consiste à adopter un discours plus « respectable » en s'éloignant des positions et déclarations les plus controversées de Jean-Marie Le Pen[101] concernant l'antisémitisme[102], l'immigration[103] ou l'avortement, au profit de problématiques plus sociales. Cela passe également par l'exclusion de membres parmi les plus radicaux[104],[105].

En février 2013, un article du quotidien Le Monde constate que le Front national « se banalise aux yeux des Français[106] » d'après les résultats d'un sondage réalisé à intervalles réguliers par l'institut TNS Sofres[107], ce qui attesterait de la « réussite de la stratégie dite de « dédiabolisation » voulue et portée par Marine Le Pen[106] ». L'universitaire Alexandre Dézé indique cependant que ces résultats sont à manier avec précaution car, selon lui, « bien d'autres résultats du baromètre 2013 montrent que le FN est encore loin d'être perçu comme un parti « normal » par la population[108] ».

Le 20 août 2015, le bureau exécutif du Front national se réunit pour sanctionner un nouveau dérapage de Jean-Marie le Pen, datant du 4 avril 2015. Après délibération, ce bureau exécutif choisit à la majorité d'exclure le co-fondateur du parti[109]. Cette décision suscite la réprobation de plusieurs cadres du parti[110].

Le programme économique

Le programme économique du Front national s'est déporté sur la gauche pour favoriser une approche beaucoup plus anti-mondialiste et étatiste du protectionnisme social[111]. Par cette évolution, le Front national souhaite adopter une position plus classique et crédible et répondre plus directement aux inquiétudes économiques des classes populaires[112]. Le sociologue Sylvain Crépon fait cependant remonter ce tournant plus avant, aux années 1990 et à la thématique « ni droite ni gauche… Français » : il s'agirait, selon cet auteur, d'un renouement avec les fondements de la doctrine de l'extrême droite des années 1930, incarnée alors en partie par le Parti populaire français de Jacques Doriot[113].

Alors que Jean-Marie Le Pen défendait un programme issu du poujadisme de défense des classes moyennes et des artisans opposés à l'État, Marine Le Pen, dans le contexte de mondialisation a « gauchi » le discours libéral de son père, proposant notamment une augmention de 200 euros pour les rémunérations en dessous de 1,4 SMIC ou encore le maintien de la retraite à 60 ans, s'adressant par ce biais à la France des « petits », victimes, selon elle, de l'ultralibéralisme et de l'Europe. Concurrençant le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, elle projette de prélever 15 % des profits des 50 plus grands groupes économiques, une taxe de 33 % sur les délocalisations et la nationalisation temporaire des banques[114].

Le politologue Christophe de Voogd, professeur à l'IEP de Paris note que le discours économique de Marine Le Pen a permis l'« attraction », sinon l'« hégémonie » du FN sur les ouvriers, les jeunes sans emploi, les retraités modestes ainsi que les agents publics paupérisés. Il relève ainsi un double phénomène depuis plusieurs années : « le passage des thèmes étatistes et égalitaristes de la gauche radicale au Front national, en même temps que celui-ci radicalisait son anti-européisme, jusqu'à prôner une sortie non seulement de l'euro mais, dans les faits, de l'Union »[115].

La question des mœurs

En réponse à l'évolution des mœurs et afin de ne pas se couper radicalement de la nouvelle génération militante, le discours sur le congé parental ou l'avortement[116] rompt avec la ligne idéologique historique du parti[réf. nécessaire].

Cette adaptation s'inscrit dans une logique idéologique propre où l'ethnocentrisme et la question identitaire jouent toujours un rôle majeur : tandis que les anciennes générations du parti rejetaient le féminisme comme une atteinte aux valeurs françaises « traditionnelles », c'est au nom de celles-ci et en opposition aux cultures supposées « archaïques » et « patriarcales » de l'islam que les nouvelles générations opèrent ce retournement[117].

La formation des candidats et des cadres

La normalisation passe également par la formation des cadres du parti et une présence locale accrue, avec la création, en septembre 2012, d'une délégation nationale aux actions de proximités, confiée au conseiller régional du Languedoc-Roussillon Julien Sanchez, et sur la ruralité, l'agriculture et l'environnement, questions désormais gérées par Leif Blanc[118], ancien journaliste au Figaro Magazine et Paris Match. D'autre part, le Front national relance une dynamique de formation interne interrompue depuis la scission mégrétiste, avec la mise en place de la formation Campus bleu Marine (CBM) en janvier 2013, sous la direction de Louis Aliot. Celle-ci propose des modules consacrés aux élections municipales (avec l'objectif de réaliser plus de 600 formations de candidats et de constituer 500 listes pour le printemps 2014), à la communication et aux actions de terrain, prolongés par des ressources en ligne. Si les contenus ne diffèrent pas fondamentalement de ceux mis en place par Carl Lang via le Secrétariat général du Front dans les années 1990, cette nouvelle stratégie de formation s'en distingue par l'origine des formateurs eux-mêmes, le plus souvent étrangers à l'extrême droite radicale[119]. Cependant, il existe une tension entre d'une part ce souci de formation des cadres à une culture de gouvernement qui fait défaut, associé au nouveau courant technocratique représenté par Florian Philippot, contesté au sein du parti, et d'autre part le discours populiste sur le thème « nous sommes composés de gens populaires ancrés dans la vraie vie » qui est l'une des particularités du Front national[120].

Les relations avec la nébuleuse des droites extrêmes

À partir de 2011, sous l'entreprise de normalisation de Marine Le Pen, le Front national rompt plus ouvertement avec les mouvances des droites extrêmes qui poursuivent avec lui de longue date des stratégies d'alliance ou d'entrisme, au moins dans la mesure où il s'agit des plus voyantes dans les media. On voit ainsi les Jeunesses nationalistes révolutionnaires de Serge Ayoub ou d'une manière générale « toute personne ayant un look crâne rasé » être exclues du défilé emblématique du 1er mai, notamment via des instructions adressées aux secrétaires départementaux du Front[121].

Les limites de l'évolution idéologique

Plusieurs analystes et chercheurs estiment que cette évolution idéologique est limitée.

Nicolas Lebourg, historien et chercheur à l'université de Perpignan, estime que « [la] vision du monde [de Marine Le Pen] correspond à la structure profonde du national-populisme, le courant structurant de l'extrême droite française [pour lequel] il faut privilégier le rapport direct entre le sauveur et le peuple, par-delà la trahison d'élites fatalement corrompues. Il est l'apologiste d'un nationalisme fermé recherchant une unité nationale mythique et altérophobe. Il joint des valeurs sociales de gauche et des valeurs politiques de droite (ordre, autorité, etc.)[122] ». Pour l'historien Stéphane François, « Marine Le Pen reste quand même dans la continuité de son père, notamment lorsqu'elle cherche à se présenter comme la protectrice des classes populaires […] La rupture est plutôt à chercher dans le style de Marine le Pen, qui rompt réellement avec celui de son père[123] ».

Le politologue Jean-Yves Camus souligne pour sa part que « les exclusions de militants trop marqués par le néo-fascisme, la reconnaissance par Marine Le Pen de la Shoah comme d'une « abomination », son rejet sincère du négationnisme et du nazisme, ont également pour limite la persistance au sein du FN de noyaux militants radicaux dont la vision du monde a pour base la nécessité de répudier toutes les idées fondatrices de la démocratie libérale, avec une fixation particulière contre l'antiracisme, l'égalitarisme et l'universalisme[124] ». Le magazine Marianne recense ainsi nombre de déclarations antisémites après 2010 qui n'ont fait l'objet d'aucune sanction par le parti[125]. Des candidats investis par le FN aux élections départementales de 2015 sont également mis en cause pour des propos haineux[126].

De même que Sylvain Crépon[127], Jean-Yves Camus considère que cette stratégie de normalisation se heurte au besoin du Front national de rester une force « anti-système » pour conserver sa crédibilité auprès de ses militants : à trop se normaliser, le Front national courrait le risque de se couper de sa base historique[124]. De fait, dans une étude comparée des discours électoraux de Jean-Marie et Marine Le Pen, Marion Ballet, chercheuse en sciences politiques à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, montre que « les marqueurs affectifs de la culture frontiste demeurent invariables sur la période étudiée, de 1988 à 2012, et ne se trouvent pas affectés par le changement de leadership au FN »[128] : loin de se rapprocher du discours des partis de gouvernement, celui du Front national reste caractéristique d'un parti hors système, les thèmes de l'indignation et de la peur y étant toujours les plus présents et « la passion nationale fortement sollicitée, tandis que les appels à l'espoir demeurent peu nombreux et dirigés vers un avenir lointain[128] ».

Plusieurs politologues estiment qu'il y a deux Front national : le FN « philippiste » (du nom du vice-président Florian Philippot, dont la ligne est suivie par Marine Le Pen) ou FN « du Nord » (en référence à son implantation géographique), aux positions souverainistes et protectionnistes, et le FN « lépeniste » (du nom de l'ancien président Jean-Marie Le Pen) ou FN « du Sud », moins étatiste et plus sensible aux questions identitaires[129],[130],[131].

Marine Le Pen à 17,90 % et retour du FN à l'Assemblée en 2012

Marine Le Pen chante la Marseillaise le à Hénin-Beaumont.

Aux élections cantonales de 2011, le FN parvient à se maintenir dans 402 cantons, sous le slogan « Contre le système UMPS : la vague bleu Marine »[132]. La tactique du « front républicain » permet de contenir la performance du Front national, qui obtient seulement deux conseillers généraux (dans le Var et le Vaucluse). Deux mois plus tard, le , la candidature de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2012 est validée à l'unanimité par le bureau politique du FN[133]. Dans le même temps, les intentions de vote en sa faveur diminuent et elle est à nouveau donnée troisième dans l'optique du premier tour[134].

Le , salle Équinoxe à Paris, Marine Le Pen présente son projet présidentiel. Elle entend fermer la parenthèse de l'« hyper-libéralisme » et du mondialisme, et redonner à la France son indépendance en matière diplomatique, monétaire, économique, commerciale, industrielle, sociale, démographique, culturelle, de défense, d'éducation et d'organisation institutionnelle. Elle prône une politique qui inverse le mouvement de désindustrialisation et de délocalisation afin de revenir au plein emploi, à l'équilibre de la balance commerciale et du budget de l'État[135].

Elle présente à la presse, le , un plan de désendettement de la France et le chiffrage de son programme sur cinq ans. Ses principales mesures sont, du côté des recettes, la sortie de l'euro et le retour à une monnaie nationale, l'instauration de taxes sur les marchandises et les services importés, la baisse de la contribution française au budget communautaire, une réduction importante de l'immigration et le rapatriement de tous les clandestins, la lutte contre la fraude fiscale et sociale ; du côté des dépenses, elle se prononce pour une augmentation des budgets de la fonction publique de l'État (justice, police, défense nationale, recherche fondamentale), de la formation professionnelle, des budgets d'investissements d'infrastructures (SNCF) et de recherche pour les énergies alternatives, une aide au financement et à l'installation des TPE et des PME, l'augmentation de 200 euros net de tous les salaires inférieurs à 1,4 fois le Smic par une exonération des cotisations sociales, l'augmentation de la prise en charge de santé pour les plus pauvres (régime de base), pour les zones rurales (soins de proximité), pour la lutte contre les maladies de Parkinson et d'Alzheimer (recherche), et une réévaluation de l'allocation aux adultes handicapés (AAH)[136],[137].

Selon ses partisans, Marine Le Pen peine à obtenir les 500 signatures d'élus nécessaires pour être candidate à l'élection présidentielle[138]. En décembre 2011, elle saisit le Conseil d'État afin d'obtenir l'anonymat des parrainages car, selon elle, les élus seraient soumis à des pressions[139] ; le Conseil constitutionnel, saisi, dans le cadre de cette procédure, d'une question prioritaire de constitutionnalité, ne déclare pas contraire à la Constitution la disposition législative qu'elle contestait[140],[141],[142],[143]. Les déclarations de Marine Le Pen sur ses difficultés à recueillir ses parrainages sont parfois présentées comme un « bluff » qui aurait pour objectif de faire parler d'elle dans les médias[144],[145],[146],[147]. Le , Marine Le Pen obtient finalement les signatures nécessaires[148].

Marine Le Pen en meeting, le 25 mars 2012, à Bouguenais (Loire-Atlantique).

Durant sa campagne présidentielle, Marine Le Pen adopte un rythme hebdomadaire de meetings qui s'accélère après l'entrée en campagne officielle du président sortant, Nicolas Sarkozy. La candidate FN, qui donne parfois la parole aux participants, y est écoutée par un public généralement moins nombreux que pour ses concurrents (entre 1 200 et 6 500 participants). Des difficultés de financement de sa campagne l'empêchent de tenir meeting, comme prévu, en outre-mer, à Auxerre et à Clermont-Ferrand[149]. Marine Le Pen doit également abandonner l'idée d'une seconde convention présidentielle à Lyon, les 7 et 8 avril 2012, au profit d'un simple meeting régional.

Totalisant 6 421 426 voix, soit 17,90 %, au premier tour, Marine Le Pen termine troisième de cette élection présidentielle[150]. Elle réalise un résultat supérieur à ceux de son père Jean-Marie Le Pen, qui avait obtenu son meilleur score en 2002, avec 16,86 % des suffrages au premier tour. Alors que certains membres de son parti sont tentés d'appeler à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour, elle ne donne pas de consigne de vote et indique qu'elle votera blanc[151],[152].

Dans un entretien publié dans le no 176 de la revue Le Débat, Marcel Gauchet et Jean-François Kahn notent, qu'après cette élection, le FN est devenu l'opposant universel à la gauche, mais aussi à la droite. Le remplacement du discours plutôt libéral de Jean-Marie Le Pen par celui, étatiste et social de sa fille, « a renoué avec le ressort d'une des alliances les plus fortes dans le champ politique français, celle de l'aspiration nationale et de l'aspiration sociale », sans toutefois que le parti puisse pour l'instant participer au pouvoir, les auteurs concluant : « impossible de gouverner sans lui, impossible de gouverner avec lui »[153].

Marion Maréchal-Le Pen, élue députée de la 3e circonscription de Vaucluse le 17 juin 2012.

En vue du scrutin législatif, Marine Le Pen annonce, le , la constitution d'une coalition « souverainiste et patriote », le Rassemblement bleu Marine (RBM), qui comprend le Front national, d'autres structures (Souveraineté, indépendance et libertés, Entente républicaine) et des personnalités politiques comme l'avocat Gilbert Collard. Pour présenter au niveau national la campagne du RBM, Marine Le Pen tient meeting le 1er juin 2012 dans le 15e arrondissement de Paris, salle Équinoxe, où le Front national organise couramment ses réunions.

L'appellation de « Rassemblement bleu Marine » pour désigner cette plateforme législative est perçue comme un possible changement de nom à venir du FN par certains commentateurs. Marine Le Pen et plusieurs cadres du Front national (Florian Philippot, Louis Aliot) précisent qu'une réflexion peut éventuellement être engagée, mais après les élections législatives et en tenant compte de l'avis des militants frontistes. Jean-Marie Le Pen affirme alors son refus de principe à tout changement de dénomination du parti.

Marine Le Pen se présente aux élections législatives de 2012 dans la onzième circonscription du Pas-de-Calais, qui couvre notamment Hénin-Beaumont, ville dans laquelle le Front national est bien implanté (47,6 % à l'élection municipale partielle de juillet 2009). Dans le cadre de sa candidature, elle obtient le ralliement du parti souverainiste Souveraineté, indépendance et libertés (Siel) et de Jacques Peyrat (ancien sénateur et maire de Nice, président de l'Entente républicaine). Dans le cadre de cette élection, Marine Le Pen se présente notamment face à Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle de 2012.

Au premier tour des élections législatives, les candidats du FN obtiennent 3 528 663 voix, soit 13,6 % des suffrages exprimés, en net recul par rapport à l'élection présidentielle du mois précédent, mais en forte progression par rapport au premier tour des élections législatives de 2007. Au second tour, 61 candidats FN se maintiennent[154]. Deux sont élus députés à l'occasion de triangulaires face à des candidats PS et UMP. Ainsi, émerge sur la scène politique nationale la petite-fille du fondateur et la nièce de la présidente, Marion Maréchal-Le Pen, qui l'emporte dans la 3e circonscription du Vaucluse. L'avocat médiatique Gilbert Collard, apparenté FN, est élu dans la 2e circonscription du Gard. C'est le retour du FN à l'Assemblée nationale, après la période 1986 – 1988 (l'élection remportée en 1997 ayant été invalidée). En revanche, le porte-parole de campagne de Marine Le Pen, Florian Philippot, dont l'élection était envisagée en Moselle, échoue face au candidat du PS, avec 46,3 % des suffrages exprimés au second tour[155].

Marine Le Pen, pour sa part, obtient le meilleur résultat des candidats son parti au premier tour (42,3 % des suffrages exprimés), loin devant le candidat socialiste Philippe Kemel (23,7 %), pour qui tous les candidats éliminés appellent à voter. Au second tour, elle recueille 49,89 %, battue d'une centaine de voix par Philippe Kemel. Elle dépose ensuite un recours auprès du Conseil constitutionnel, mais celui-ci sera rejeté[156].

Succès aux élections municipales et européennes de 2014

Le , Florian Philippot et Jean-François Jalkh deviennent vice-présidents du parti, chargé de la stratégie et de la communication pour le premier (qui fait également pour la première fois son entrée au bureau exécutif), et chargé des affaires juridiques et des élections pour le second[157]. Le FN compte désormais cinq vice-présidents au total avec Louis Aliot, Marie-Christine Arnautu et Alain Jamet[157]. À cette occasion, la délégation générale est supprimée, et Louis Aliot passe de la vice-présidence chargée du projet à celle chargée de la formation et des manifestations[157]. L'historien Nicolas Lebourg et le documentariste Joseph Beauregard notent que Florian Philippot a « peu ou prou obtenu ce que n'avait eu aucun numéro deux, la fusion sous son autorité de prérogatives relevant de la présidence, du secrétariat général et de la délégation générale »[158].

Début 2013, Marine Le Pen entame une série de déplacements à travers la France : conçu par le Front national comme une « campagne de proximité » pour aller à la rencontre des « invisibles » et des « gens normaux » des zones rurales et urbaines, ce « tour de France des oubliés » vise à renforcer l'implantation locale du parti et à préparer les élections municipales françaises de 2014[159].

Le Front national annonce en octobre 2012 la constitution de listes « Bleu Marine » - listes d'union dans le cadre du Rassemblement bleu Marine dans plusieurs villes ; plusieurs centaines de têtes de listes FN et/ou RBM sont d'ores et déjà investies par la commission nationale d'investiture du mouvement :

  • Paris : La tête de liste FN à Paris pour les élections municipales de 2014 est Wallerand de Saint-Just, conseiller régional et trésorier du FN. Il est investi le 1er décembre 2012.
  • Marseille : La tête de liste FN à Marseille pour les élections municipales de 2014 est Stéphane Ravier[160], conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et membre du bureau politique du Front national.
  • Lyon : Pressenti comme tête de liste FN aux élections municipales de 2014 à Lyon depuis l'hiver 2011, Christophe Boudot, secrétaire départemental du mouvement dans le Rhône, confirme sa candidature le 16 mars 2013 sur le site Lyon capitale. Quelques semaines plus tôt, la fédération FN du Rhône met en place un site se voulant le « Cahier de doléances virtuel des Lyonnais, Les Lyonnais parlent aux Lyonnais », voulant recueillir l'avis des habitants de Lyon sur le bilan du maire sortant, le socialiste Gérard Collomb.

Les sondages à l'approche du scrutin des élections municipales de 2014 prédisent une percée du parti. Pour Le Figaro, cela s'explique par la nouvelle stratégie du FN visant à nationaliser son implantation et présenter le maximum de candidats, ce qui n'était pas le cas auparavant ; d'autre part, cela se conjugue avec l'évolution de la sociologie de ses électeurs, conquérant des parts dans les milieux populaires, ruraux et, fait nouveau, dans les zones périurbaines. Toujours distancé par le PS et l'UMP, il ambitionne en 2014 de se maintenir au second tour dans de grandes villes en provoquant des triangulaires[161].

Au bilan, il obtient 1 544 postes de conseillers municipaux[162], et plusieurs communes dont Hénin-Beaumont (Steeve Briois) dès le premier tour, Fréjus (David Rachline), le Septième secteur de Marseille (Stéphane Ravier), Beaucaire (Julien Sanchez), Villers-Cotterêts, Hayange, Le Pontet, Le Luc, Cogolin, Mantes-la-Ville. À Béziers, la liste de Robert Ménard, soutenue par le FN, emporte le second tour[163], de même qu'à Camaret-sur-Aigues.

Manifestation parisienne contre le résultat du Front national aux élections européennes.

En vue de constituer un groupe au Parlement européen à la suite des élections européennes de 2014, le Front national lance un certain nombre de négociations avec des partis politiques des États membres de l'Union susceptibles de partager ses positions. En janvier 2014, une alliance est ainsi conclue avec la Ligue du Nord[164].

À l'issue du scrutin, le FN arrive en tête, avec 24,86 % des voix, et remporte 24 sièges[165] (nombre ensuite réduit à 23 après que Joëlle Bergeron a quitté le FN). Il s'agit dans son histoire de la première élection nationale où le FN arrive en première position[166]. En réaction à sa victoire, quelques manifestations d'étudiants ont lieu, mais elles mobilisent bien moins qu'après le premier tour de l'élection présidentielle de 2002, qui avait vu Jean-Marie le Pen se qualifier pour le second tour[167].

Entrée du FN au Sénat aux élections sénatoriales de 2014

À l'issue des élections sénatoriales de 2014, le FN fait pour la première fois son entrée au Sénat, avec deux élus : Stéphane Ravier, dans les Bouches-du-Rhône, et David Rachline, dans le Var. Ce dernier, en tant que benjamin, comme l'était Marion Maréchal-Le Pen à l'Assemblée nationale en 2012, tient l'urne de l'élection du président.

Enracinement local aux élections départementales de 2015

Durant la campagne des élections départementales de 2015, plusieurs sondages sondages donnent le FN en tête du scrutin ou talonnant l'alliance UMP-UDI[168]. Lors du premier tour, le FN arrive en deuxième position au niveau national, derrière le bloc de droite. Il est le premier parti de France si l'on considère les résultats par partis, ce qui témoigne de son « enracinement » sur le territoire alors que ce type d'élections ne lui est généralement pas favorable. Le parti frontiste réalise de bons scores dans ses fiefs électoraux, notamment dans les villes gagnées aux municipales. Il gagne plusieurs cantons dès le premier tour et se qualifie à de nombreux endroits pour le second tour, notamment dans 37 des 41 cantons du Nord.

Tandis que le Premier ministre, Manuel Valls, se félicite de la victoire des « formations républicaines »[169], le FN réalise un score jamais atteint jusque-là lors d'élections locales (5 142 177 voix en sa faveur), le record précédent ayant été établi aux régionales de 2004 (3 564 064 bulletins)[170]. À l'issue du second tour, le Front national obtient finalement 62 conseillers départementaux, mais échoue à être majoritaire dans les départements de Vaucluse et de l'Aisne, qu'il convoitait[171].

Programme, propositions et idées du Front national

Le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite, déclare : « je n'ai pas vu, dans son programme, qu'il aurait l'intention de mettre en place un système politique qui ne soit pas républicain […] On peut dire en revanche qu'il existe un certain nombre de présupposés dans la République française que ne partage pas le FN. Le droit du sol en est un exemple. »[172].

Priorité nationale

Toute personne de nationalité française, indépendamment de son origine, aurait la priorité sur les logements, les aides sociales et les emplois (à compétences égales) par rapport aux étrangers[173].

Exemples d'application de la priorité nationale[174] :

  • Les allocations familiales seraient réservées aux familles dont un parent au moins est français ou européen[175].
  • Si un Français et un étranger sont tous deux candidats à une même offre d'emploi, et que ces deux personnes ont un diplôme et des compétences a priori relativement équivalentes, l'entreprise devrait engager le Français ou justifier que l'étranger serait plus performant[176].

Pour Jean-Yves Camus, le programme du Front national tient du nativisme plutôt que du racisme ou de la xénophobie[177].

Laïcité

  • Inscription dans la constitution du texte suivant : « La République ne reconnaît aucune communauté »[178],[179].
  • Création d'un ministère de l'Intérieur, de l'Immigration et de la Laïcité[178].
  • Interdiction de toutes pratiques racistes, sexistes et discriminatoires, en particulier dans les lieux publics[178]. Par exemple, le hallal serait interdit dans les cantines scolaires[180] tout comme les horaires séparés dans les piscines municipales[181].
  • Interdiction d'attribuer des subventions publiques aux associations estimées communautaristes[178],[182].
  • Abrogation de la discrimination positive.

Immigration

Concernant l'immigration, le Front national a la position suivante[183] :

Économie

Pour élaborer son programme économique, le mouvement s'est entouré de plusieurs « experts » du domaine tels que Bernard Monot[185], Philippe Murer[186], Thibaut de La Tocnaye ou encore Jean-Richard Sulzer. Le programme s'inspire essentiellement des idées développées par Jacques Sapir.

Le Front national se montre hostile au mondialisme, aux excès de la mondialisation, qu'il qualifie de « sauvage »[187], et entend la réguler par un protectionnisme « intelligent »[188].

Sécurité

  • Instauration de la réclusion criminelle à perpétuité réelle ou rétablissement de la peine de mort. L'alternative entre ces deux possibilités serait proposée aux Français par référendum[190].
  • Construction de 45 000 nouvelles places de prison.
  • Abaissement de la majorité pénale de 18 à 15 ans.
  • Reconstitution en cinq ans des effectifs de police et de gendarmerie supprimés depuis 2005.
  • Sanctions renforcées contre les délinquants récidivistes. Suppression de prestation sociale (aides, logements, RSA, etc.) versée aux récidivistes délinquants ou criminels justiciables d'une peine d'un an de prison ou plus.

Internet

Concernant Internet, le Front national a la position suivante[191] :

Réforme constitutionnelle

Le Front national entend, dès son accession au pouvoir, soumettre à référendum une révision de la Constitution portant sur les aspects suivants[194] :

Souveraineté

Le parti entend faire de l'Europe une « Europe des nations » basée sur la coopération entre chaque État européen qui disposerait pleinement de sa souveraineté[196].

  • Rétablissement de la primauté du droit national sur le droit européen.
  • Renégociation radicale des traités européens afin de reconquérir la souveraineté nationale.
  • Sortie de l'OTAN.

Positionnement

Sur l'axe gauche-droite

Une part importante des historiens, des philosophes et des politologues classent le Front national comme un parti d'extrême droite ou le situent à la « droite de la droite »[197]. Est également évoqué le rattachement à une famille particulière de « l'extrême droite » ; le qualificatif de « national-populisme » ayant été utilisé[198],[199].

Michel Winock et Pascal Perrineau le classent sous cette appellation dans Histoire de l'extrême droite en France (1994), en distinguant le FN des mouvements habituellement classés sous cette catégorie (GUD, Jeunesses identitaires, etc.). Dans La France politique : XIXe-XXe siècles (1999), Michel Winock définit le FN comme la conjonction de toutes les familles de l'extrême droite française : contre-révolutionnaire, pétainiste, fasciste, OAS. À l'inverse de René Rémond, Michel Winock, s'appuyant sur diverses déclarations[réf. nécessaire], considère que le FN est radicalement hostile à l'essentiel de l'héritage légué par la Révolution française et à ses valeurs (exprimées par le droit-de-l'hommisme, qui était violemment dénoncé par Jean-Marie Le Pen).

En 2014, l'universitaire français Grégoire Kauffmann, enseignant à Institut d'études politiques de Paris et spécialiste des droites radicales, rejette la classification du Front national à l'extrême droite, distinguant plusieurs différences entre ce parti et les mouvements d'extrême droite historique : le FN, contrairement aux ligues des années 1930, refuse l'usage de la violence politique ; l'extrême droite s'« autodiabolise », tout au contraire du FN qui cherche son intégration pleine et entière dans le paysage politique français ; enfin, il estime que le FN est une force politique républicaine, car participant aux élections et respectant les institutions démocratiques[200]. Il affirme également que le FN a politiquement évolué, notamment sur la question de l'antisémitisme, Marine le Pen se distinguant profondément de l'héritage laissé par Jean-Marie le Pen, connu pour ses « saillies » dans ce domaine[200]. Grégoire Kauffmann classe quant à lui le FN comme étant de « droite radicale »[200].

Dès les débuts du parti, la classification à l' « extrême droite » est contestée par les dirigeants du Front national[201]. En 1996, Jean-Marie Le Pen rejette le qualificatif d'extrême droite car « ce mot reste subliminalement attaché à une certaine violence »[202]. En octobre 2013, Marine Le Pen affirme que « le fait d'affubler le Front national de ce terme volontairement péjoratif d'extrême droite est une faute déontologique de la part des journalistes, un acte de militantisme et une bavure intellectuelle »[203] et qu'il s'agit d'« une manière de mener une guerre sémantique contre le FN [...] pour l'enfermer dans un amalgame avec des comportements ou d'autres mouvements qui sont éminemment critiquables »[204]. Elle annonce aussi son intention de poursuivre en justice ceux qui continueraient à utiliser cette expression pour qualifier le FN[204],[205]. À la suite de ces déclarations, un sondage de l'institut YouGov indique que 57 % des 936 personnes interrogées considèrent que le FN est un parti d'extrême droite et que 32 % des sympathisants du FN sont d'accord avec ce qualificatif[206].

Jean-Marie Le Pen a défini son parti comme appartenant à ce qu'il appelle la « droite nationale » ou la « vraie droite ». C'est dans cette logique que sa première délégation au Parlement européen était celle du Groupe des droites européennes. Dans ses discours, en revanche, Jean-Marie Le Pen prétend que le FN n'est « ni de droite ni de gauche » ou encore qu'il est « socialement de gauche et économiquement de droite »[207]. Marine Le Pen affirme elle aussi que le Front national n'est « ni de droite, ni de gauche »[208]. Les membres du FN ont par ailleurs tendance à remettre en cause l'axe gauche-droite, notamment en critiquant la proximité et l'interchangeabilité des partis de gouvernement, à travers des expressions comme « La Bande des quatre », « UMPS » ou « RPS »[209],[210],[211].

Selon le politologue Laurent Bouvet, le FN reprend certaines thématiques morales et économiques de la gauche, comme la lutte contre la mondialisation, la sortie de l'Europe libérale ou l'égalité des sexes, pour continuer un combat d'extrême droite[212].

Néanmoins, les alliances ou volontés d'alliance du FN ou de ses membres avec d'autres partis ou personnalités politiques concernent, à quelques exceptions près, des partis ou personnalités issus de la droite. De la même manière, les personnalités du FN laissent souvent entendre qu'ils sont prêts à accueillir les déçus de partis de droite (par exemple lors de la crise de la présidence de l'UMP entre Jean-François Copé et François Fillon en 2012), chose qu'ils suggèrent moins lorsqu'il s'agit de partis de gauche[réf. souhaitée].

Le géographe social Christophe Guilluy, tout comme le sociologue Sylvain Crépon[213], mettent en avant le rôle déterminant des effets négatifs de la mondialisation sur le vote des milieux populaires, où, selon eux, la bipolarisation droite-gauche n'existerait plus. Si Christophe Guilly souligne que « bien évidemment, le Front national ne capte pas toutes les classes populaires. La majorité se réfugie dans l'abstention », il relève cependant que « la sociologie du FN est une sociologie de gauche. Le socle électoral du PS repose sur les fonctionnaires tandis que celui de l'UMP repose sur les retraités, soit deux blocs sociaux qui sont plus protégés de la mondialisation. La sociologie du FN est composée à l'inverse de jeunes, d'actifs [hors fonction publique] et de très peu de retraités. » Il insiste sur ce qu'il estime être un diagnostic majoritaire, « rationnel [et] pertinent » des classes populaires sur la mondialisation et le multiculturalisme, et sur le fait que « le regard porté sur les électeurs du FN est scandaleux. On les pointe toujours du doigt en rappelant qu'ils sont peu diplômés. Il y a derrière l'idée que ces électeurs frontistes sont idiots, racistes et que s'ils avaient été diplômés, ils n'auraient pas voté FN »[214].

Autres qualificatifs

Le qualificatif « populiste » est assez unanimement utilisé par les historiens et politologues de l'Institut d'études politiques de Paris[215], mais est critiqué par les membres du laboratoire de Michel Dobry, professeur à l'université Paris-I[réf. nécessaire]. Ainsi dès 1984, Pierre-André Taguieff parle de « national-populisme » pour qualifier le Front national. En 1988, René Rémond reprend ce qualificatif et parle de « résurgence du populisme »[216]. Néanmoins, dans l'actualisation de son œuvre de référence Les Droites en France, il reprend l'expression « extrême droite » pour dire qu'elle est en France principalement représentée électoralement par le Front national qui se présente « comme la seule vraie droite », reprochant aux autres d'avoir trahi leurs valeurs, trompé leurs électeurs, et d'être de connivence avec la gauche (la « bande des Quatre »). Dans son interview donnée le au journal Le Figaro, René Rémond confirme que le Front national « s'inscrit dans le cadre de la démocratie représentative », « ne se confond pas non plus avec celles des droites qui rejettent l'héritage de 1789 », qualifiant au passage Jean-Marie Le Pen de « fils de la Révolution » et réaffirme que « l'appellation qui est proposée de populiste me convient assez bien » car « si elle ne définit pas l'idéologie de cet « extrémisme de droite », elle caractérise sa stratégie et désigne sa sociologie ».

Quant à l'épithète de « tribunitienne », René Rémond rappelle qu'elle est aussi appropriée, car il s'agit là d'une « fonction critique exercée par une démagogie qui exploite tous les sujets de mécontentement ». Il note par ailleurs que cette épithète a été introduite dans le vocabulaire politique par Georges Lavau à propos du Parti communiste français.

Les représentants du Front national définissent leur mouvement en utilisant des qualificatifs comme patriote[217],[218], populiste[219] ou encore souverainiste[220].

Rapport au fascisme

L'historien Pierre Milza, spécialiste du fascisme, et Guy Antonetti, professeur d'histoire contemporaine à Paris II, ne classent pas le FN parmi les partis fascistes[221]. Michel Dobry, professeur à Paris I, est plus enclin à qualifier le FN de parti « fascisant » que de parti fasciste[222].

En 2005, le philosophe politique Pierre Manent écrit : « Assurément, les partis dits « xénophobes » comme le Front national en France, ou le Parti libéral en Autriche, peuvent susciter malaise et inquiétude. Les écarts calculés de langage de leurs chefs, même suivis de rétractations, justifient qu'on soupçonne leurs intentions. Mais en vérité, ils ressemblent peu aux partis fascistes. Ils n'ont rien de l'ardeur conquérante de ces derniers, ils n'exercent pas la violence contre leurs adversaires politiques, ils ne proposent aucun projet de refonte révolutionnaire des institutions politiques et sociales... »[223].

En 2007, l'ancien Premier ministre Lionel Jospin déclare : « Pendant toutes les années du mitterrandisme, nous n'avons jamais été face à une menace fasciste, donc tout antifascisme n'était que du théâtre. Nous avons été face à un parti, le Front national, qui était un parti d'extrême droite, un parti populiste aussi, à sa façon, mais nous n'avons jamais été dans une situation de menace fasciste, et même pas face à un parti fasciste. »[224] En 2013, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, fait écho à ces considérations en rejetant le qualificatif de « fasciste » pour le Front national[225].

Au contraire, Jean-Luc Mélenchon n'a pas hésité à qualifier de « fasciste » Marine le Pen, celle-ci l'ayant attaqué en justice pour injure, une procédure déboutée par le tribunal correctionnel de Paris[226]. Marine Le Pen fait appel mais perd à nouveau[227]. Son avocat prévoit de former un pourvoi de cassation[228].

Pour le politologue Pierre-André Taguieff, cette accusation tient du « discours polémique et ne se fonde sur aucune étude consistante »[229].

Thématiques

En 2011, dans le domaine de la politique économique, le Front national prétend défendre notamment la sortie de la France de la zone euro, l'instauration de protections douanières, la nationalisation de certains secteurs stratégiques[230],[231]. Par ailleurs, le Front national souhaite la réduction massive de l'immigration[232], et que la France sorte de l'OTAN[233]. Les critiques pointent notamment le flou et le caractère inachevé du programme de Marine Le Pen, le recyclage opportuniste des idées d'autres partis ou celles d'intellectuels opposés au Front national, et l'irréalisme de certaines propositions[234],[235].

Le sociologue Sylvain Crépon montre, pour ce qui est du militantisme au sein de ce mouvement dans les années 2000 et 2010, la permanence du « vieux fond nationaliste de l'extrême droite française, dont l'une des principales caractéristiques idéologiques consiste à se montrer hermétique aux valeurs universalistes des droits de l'homme », et surtout celle de la question identitaire qui « constitue, aujourd'hui encore, la pierre angulaire de l'idéologie du nouveau lepénisme[236] ».

Controverses

Aspects financiers

En novembre 2014, Mediapart revèle que Marine Le Pen a obtenu en septembre un prêt de 9 millions d'euros de la First Czech Russian Bank (FCRB), dont 2 millions d'ores et déjà versés. Fondé en République tchèque et aujourd'hui basé à Moscou, l'établissement est dirigé par Roman Yakubovich Popov, un ancien chef du département financier de Stroytransgaz, leader dans la construction de gazoducs. Le député européen Jean-Luc Schaffhauser (Rassemblement bleu Marine) et le député russe Alexandre Babakov ont servi d'intermédiaires pour l'obtention de ce prêt. Marine Le Pen et Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN, avaient précédemment expliqué que le Front national s'était tourné à contrecœur vers les banques étrangères après avoir essuyé un refus systématique des banques françaises, dans le contexte du rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2012[237],[238]. Jean-Luc Schaffhauser indique qu'« une structure proche de (lui) » a reçu 140 000 euros pour ce rôle d'intermédiaire[239]. Mediapart considère que cette opération pose « la question de l'origine des fonds et d'une éventuelle ingérence étrangère dans la vie politique française », dans la mesure où cette banque est « de facto entre les mains d'un ancien cadre bancaire de l'État » russe[240]. Marine Le Pen a confirmé l'information mais affirme qu'il ne s'agit en aucun cas d'un geste du Kremlin : « Ces insinuations sont outrancières et injurieuses. Au motif que l'on obtient un prêt, cela déterminerait notre position internationale ? Cela fait longtemps que nous sommes sur cette ligne [pro-russe] ». Au contraire, le journaliste Abel Mestre indique : « À Moscou, pas de doutes : personne n'imagine que ce prêt aurait été accordé sans un accord du Kremlin »[241].

Le 9 septembre 2015, le Front national est mis en examen en tant que personne morale dans le cadre des enquêtes sur le financement de la campagne pour les législatives de 2012 autour du micro-parti Jeanne et l'agence de communication Riwal[242].

Jean-Marie Le Pen

Un scandale éclate le , lorsque le président du FN, Jean-Marie Le Pen, déclare au Grand Jury RTL-Le Monde, en réponse à une question sur la contestation, par des négationnistes, de l'utilisation par les nazis de chambres à gaz homicides : « Je n'ai pas étudié spécialement la question mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale ». Face à la réaction du journaliste, il répond : « Non, la question qui a été posée, c'est de savoir comment ces gens ont été tués ou non ». Son argumentation reposera plus tard, notamment lors de la conférence de presse du 18 septembre à l'Assemblée nationale, sur le fait que ces chambres à gaz ne sont pas le seul lieu où des gens ont perdu la vie pendant la Seconde Guerre mondiale et, qui plus est, ne sont pas mentionnées dans les Mémoires sur la Seconde Guerre mondiale de Winston Churchill (Plon, 1953). Plus tard, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, il exprimera ses regrets pour avoir blessé lors de sa précédente déclaration, puis, le , il fit, à la demande de Florence Belkacem, un instant de silence à la mémoire des victimes juives du nazisme[243]. Ces propos seront pourtant réitérés en 1997 en Bavière (pour lesquels il sera à nouveau condamné), en 2008 dans le magazine Bretons[244], puis en séance du Parlement européen le [245] qui avait antérieurement levé son immunité parlementaire le 6 octobre 1998 pour les propos de 1997[246].

Place dans le paysage politique français

Du milieu des années 1980 à 2007, selon les types d'élections, le Front national représentait entre 11 et 18 % de l'électorat français au niveau national, dépassant 30 % dans certaines villes et régions, ce qui en a souvent fait le troisième parti de France. À plusieurs reprises, le Front national a été annoncé comme déclinant (scission des mégrétistes en 1998, mauvais score à l'élection présidentielle de 2007), mais a pu rebondir (présence au second tour de l'élection présidentielle de 2002, bon score aux élections cantonales de 2011, à l'élection présidentielle de 2012 et aux élections législatives de 2012 - 2013).

Élus

Du fait du mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours lors des élections législatives et du faible nombre d'élus locaux pour les élections sénatoriales, le Front national a rarement été représenté au Parlement. Lorsqu'un candidat du Front national se qualifie pour le second tour d'une élection, les électeurs de gauche ou de droite dont le candidat a été battu au premier tour, ont tendance à reporter leurs voix sur l'adversaire du candidat du Front national ou à s'abstenir. Le Front national n'a eu des députés à l'Assemblée nationale qu'à l'issue des élections législatives de 1986, alors que le mode de scrutin a été ponctuellement modifié. Le mode de scrutin proportionnel a alors permis au Front national d'avoir 35 députés, dont Jean-Marie Le Pen, Jacques Bompard, Bruno Gollnisch, Roger Holeindre, Jean-Claude Martinez, Bruno Mégret, Jacques Peyrat, Yann Piat et Jean-Pierre Stirbois. Lors des élections législatives de 1997, le Front national a réalisé son meilleur score (14,94 %) dans une élection de ce genre, mais seul un de ses candidats, Jean-Marie Le Chevallier, à Toulon, a finalement été élu. Son élection a toutefois été invalidée en février 1998 pour des infractions à la législation sur le financement des campagnes électorales, et il n'a pu se faire réélire[247].

Au niveau municipal, le FN a cogéré la ville de Dreux avec la droite (RPR) de 1983 à 1989. Il dirige seul pour la première fois, la ville de Saint-Gilles, de 1989 à 1992. En 1995, il réalise une percée remarquée en remportant trois villes en Provence. Jean-Marie Le Chevallier devient le maire de Toulon, Jacques Bompard celui d'Orange, et Daniel Simonpieri celui de Marignane. Depuis, Le Chevallier a été battu en 2001, Bompard a quitté le FN pour le MPF, puis la Ligue du Sud, et Simonpieri a lui aussi quitté le Front, d'abord pour le MNR, puis pour l'UMP. Jacques Peyrat, ex-député du FN en 1986, a été par la suite maire de Nice, mais après avoir quitté le FN, sous l'étiquette RPR puis UMP[247]. Lors des municipales de 2014, 15 mairies sont remportées par le FN, sans compter les 5 villes où le FN a accordé son soutien au candidat sorti vainqueur. Steeve Briois remporte la mairie de Hénin-Beaumont dès le premier tour, David Rachline celle de Fréjus, Cyril Nauth celle de Mantes-la-Ville.

Le FN a eu plusieurs conseillers généraux élus lors des élections cantonales. C'est le cas en 1985 à Marseille-Notre-Dame-du-Mont (réélu en 1991) ; en 1988 à Canisy (réélu en 1994) ; en 1989 à Salon-de-Provence ; en 1992 à Nice-14 ; en 1994 à Dreux-Ouest et Toulon-6 ; en 1997 à Mulhouse-Nord ; en 1998 à Toulon-5, Noyon et Marignane ; en 2002 à Orange-Ouest en 2004 à Orange-Est ; et en 2011 à Carpentras-Nord et à Brignoles[247].

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Louis Aliot, vice-président du FN, et élu local en Languedoc-Roussillon.

Du fait du mode de scrutin proportionnel pour les élections régionales, le Front national a eu un nombre significatif d'élus dans plusieurs conseils régionaux. Aux élections régionales de 1986, 137 candidats du FN deviennent conseillers régionaux dans 21 régions. Le soutien de ces élus permet à la droite d'obtenir la présidence de six régions (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Franche-Comté, Picardie, Haute-Normandie). Le Front national obtient, lui, des postes de vice-présidents de Région en Provence-Alpes-Côte d'Azur où il détient la majorité relative, en Languedoc-Roussillon, Picardie et Haute-Normandie. Aux élections régionales de 1992, le Front national fait élire 239 conseillers régionaux dans les 22 régions métropolitaines. Aux élections régionales de 1998, 275 candidats du FN sont élus. Le Front national fait élire des présidents de droite en Picardie, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et Bourgogne[248]. En 2004, le nombre d'élus régionaux du FN décroit pour la première fois, puisqu'ils ne sont plus que 156 dans 17 régions. Cette tendance se poursuit en 2010, 118 conseillers FN étant élus dans seulement 12 régions[247].

Les élections européennes sont également propices à l'élection de membres du Front national. En 1984, 10 d'entre eux entrent au Parlement européen. En 1989, ils obtiennent le même nombre. En 1994, ils sont 11 députés européens. En 1999, seuls 5 candidats frontistes font leur entrée à Strasbourg. En 2004, ils sont crédités de 7 sièges de députés. En 2009, le FN ne conserve que trois députés au Parlement européen : Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen et Bruno Gollnisch[247].

Récapitulatif des élus FN, au 28 septembre 2014

De droite à gauche : Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch au Parlement européen de Strasbourg le 10 décembre 2013.
Marion Maréchal-Le Pen, députée FN, à Livré (Mayenne), le 1er septembre 2012

Nombre d'adhérents

L'imprécision sur le nombre réel d'adhérents au Front national est récurrente[258]. Le parti revendique, en 2014, 80 000 adhérents[259],[260],[261],[262],[263]. Lors du congrès de Lyon de novembre 2014, Jean-François Jalkh, vice-président chargé des élections et des contentieux électoraux, annonce officiellement les résultats et déclare un nombre de 22 329 votants avec un taux de participation de 53 %, « ce qui correspond à environ 42 100 adhérents à jour de cotisation au 24 octobre 2014, et ayant au moins 16 ans »[10]. Le 29 juillet 2015, lors de l'annonce des résultats de sa consultation interne sur ses nouveaux statuts, le FN revendique un corps électoral de 51 552 personnes[264].

Année Nombre
1980 270[85]
2011 22 403[258]
2012 50 000[265]
2013 70 000[266],[262]
2014 80 000[261],[267]

Géographie et sociologie électorales

Le vote FN semble plus répandu dans l'est du pays, notamment à l'est d'une ligne Le Havre-Valence-Perpignan, d'après une étude de l'Ipsos de 2013[268]. Depuis les années 1980, le Front national réalise ses meilleurs scores dans le nord-est, l'est et le sud-est de la France. En 2002, les 20 départements dans lesquels Jean-Marie Le Pen dépasse les 20 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle sont situés dans dix régions : Alsace (Bas-Rhin, Haut-Rhin), Bourgogne (Yonne), Champagne-Ardenne (Aube, Haute-Marne, Ardennes), Franche-Comté (Haute-Saône, Territoire de Belfort), Languedoc-Roussillon (Pyrénées-Orientales, Hérault, Gard), Lorraine (Moselle, Vosges, Meuse), Midi-Pyrénées (Tarn-et-Garonne), Picardie (Oise), Provence-Alpes-Côte d'Azur (Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes, Vaucluse), Rhône-Alpes (Ain, Haute-Savoie)[269].

Il semblerait que les catégories les moins diplômées de la population votent davantage pour le Front national[270],[271],[272]. Le politologue Joël Gombin montre qu'il y a un lien entre le coefficient de Gini (mesure de l'inégalité de la répartition des richesses sur un territoire) et le vote FN[273]. Lors de l'élection présidentielle de 2012, les ouvriers votent davantage au premier tour pour Marine le Pen que pour tout autre candidat[274],[275]. Mais pour l'historien Nicolas Lebourg, « on vote FN dans le périurbain, chez les classes populaires certes, mais aussi dans les quartiers de villas aisées »[276]. Pour Guillaume Perrault, « les bastions de Marine Le Pen se trouvent désormais, pour la plupart, dans les villes petites et moyennes de la France périurbaine »[277].

Dans une note publiée en 2013, Jérôme Fourquet distingue deux familles parmi l'électorat frontiste : celle du nord et du nord-est, plutôt populaire et attaché à des valeurs de gauche, et celle de la vallée de la côte méditerranéenne et du Rhône, davantage sensible aux questions fiscales et aux valeurs de droite[278]. Au nord, les électeurs frontistes sont plus sensibles au discours social du Front national, alors qu'au sud, le FN rassemble un électorat moins populaire[268]. Globalement, les zones de forte présence électorale du FN recouvrent des régions touchées par la désindustrialisation, à fortes proportions de population d'origine immigrée, d'implantation des rapatriés Pieds-noirs et confrontées à des changements démographiques importants (héliotropisme ou périurbanisation)[279].

Alliances électorales

Des arrangements locaux entre droite et FN ont eu lieu entre 1977 et 2004. Le RPR a condamné les alliances en septembre 1988, le Parti républicain a fait de même en 1991. Des sanctions internes ont été prises contre des élus de droite s'alliant au FN à partir de 1992.

Aux élections cantonales de 1994, Ernest Chénière, député RPR de l'Oise, battu au premier tour à Creil, s'allie au candidat FN encore en lice, avec l'accord de Jean-François Mancel, secrétaire général du RPR, et la bénédiction de Jean-Marie Le Pen. En 1998, Philippe Séguin démet de ses fonctions partisanes Jean-François Mancel, qui a passé une alliance avec le FN pour conserver la présidence du conseil général de l'Oise. De même, en Bourgogne, Jean-Pierre Soisson remporte la région au troisième tour de scrutin après une alliance avec le Front national.

Marine Le Pen refuse l'idée d'une alliance avec l'UMP, estimant que « nous ne pouvons pas faire d'accords électoraux, d'alliances politiciennes, alors que nous avons des divergences si profondes avec l'UMP. Ce n'est pas une différence de degré que nous avons avec l'UMP, c'est une différence de nature »[280].

Résultats électoraux

Élections présidentielles

Année Candidat 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix % Rang
1974 Jean-Marie Le Pen 190 921 0,75 7e
1981 Aucun candidat
1988 Jean-Marie Le Pen 4 376 742 14,38 4e
1995 Jean-Marie Le Pen 4 571 138 15,00 4e
2002[281] Jean-Marie Le Pen 4 804 772 16,86 2e 5 525 034 17,79 2e
2007[282] Jean-Marie Le Pen 3 834 530 10,44 4e
2012[283] Marine Le Pen 6 421 426 17,90 3e

Élections législatives

Année 1er tour Sièges Rang[284]
Voix %
1973 122 000 1,33
0  /  490
1978 82 743 0,29
0  /  491
1981 44 414 0,18
0  /  491
1986 2 703 442 9,65
35  /  577
5e
1988 2 359 280 9,66
0  /  577
5e
1993 3 152 543 12,42
0  /  577
4e
1997 3 785 383 14,94
1  /  577
3e
2002 2 862 960 11,34
0  /  577
3e
2007 1 116 005 4,29
0  /  577
4e
2012 3 528 373 13,60
2  /  577
3e

Élections européennes

Année Voix % Sièges Rang Tête de liste Groupe
1984 2 210 299 10,95
10  /  81
4e Jean-Marie Le Pen GDE
1989 2 129 668 11,73
10  /  81
3e Jean-Marie Le Pen GTDE
1994 2 050 086 10,52
11  /  87
5e Jean-Marie Le Pen Non-inscrits
1999 1 005 225 5,69
5  /  87
8e Jean-Marie Le Pen GTI (1999 – 2001), Non-inscrits (2001 – 2004)
2004 1 684 868 9,81
7  /  74
4e Non-inscrits (2004 – 2007), ITS (2007), Non-inscrits (2007 – 2009)
2009 1 091 681 6,34
4  /  74
6e Non-inscrits
2014 4 712 461 24,86
24  /  74
1er Non-inscrits (2014 – 2015), ENL (2015)

Élections régionales

Année Voix % Conseillers Présidents
1986 9,57
0  /  26
1992 13,65
0  /  26
1998 3 273 549 15,01
275  / 
0  /  26
2004 3 564 059 14,70
156  /  1880
0  /  26
2010 2 223 800 11,42
118  /  1749
0  /  26

Élections cantonales et départementales

Année 1er tour 2d tour Conseillers Présidents
Voix % Rang Voix % Rang
1988 5,25 5e
1  /  2043
0  /  100
1992 12,32 4e
1  /  1945
0  /  100
1994 9,88 5e
3  /  1922
0  /  100
1998 13,58 3e
3  /  2038
0  /  100
2001 847 383 6,94 5e 46 149 0,61 9e
0  /  1997
0  /  100
2004 1 490 315 12,13 2e 11 620 0,11 7e
1  /  2034
0  /  100
2008 647 749 4,85 4e 11 232 0,16 8e
0  /  2020
0  /  100
2011 1 379 902 15,06 3e 915 504 11,57 3e
2  /  2026
0  /  101
2015 5 141 897 25,24 2e 4 108 404 22,23 3e
62  /  4108
0  /  101

NB : Jusqu'en 2011, les élections se déroulaient sur la moitié des cantons. Le nombre de suffrages était donc divisé par deux. De plus, le département de Paris n'a jamais été concerné par ce type d'élection.

Élections municipales

Élection Score au 1er tour Score au 2d tour Villes + 100 000 hab
2008 0,93 0,28
0  /  40
2014 4,88 6,87
0  /  41

Relations internationales

Au Parlement européen, le Front national n'appartient à aucun groupe et est enregistré parmi les non-inscrits, à l'instar, lors de la septième législature (2009 – 2014), des partis nationalistes et d'extrême droite Vlaams Belang (Belgique), Partidul România Mare (Roumanie), British National Party (Royaume-Uni), Freiheitliche Partei Österreichs (Autriche), Jobbik Magyarországért Mozgalom (Hongrie), et Partij voor de Vrijheid (Pays-Bas).

Du 11 au , Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch et Thibaut de la Tocnaye, prennent part à Tokyo pour le Front national à la première Conférence internationale des mouvements patriotiques, rassemblement euro-japonais des droites radicales initié par l'association extraparlementaire japonaise Issuikai. Une délégation de mouvements nationalistes du continent européen, pays membres de l'Alliance européenne des mouvements nationaux (fondée fin 2009 par Bruno Gollnisch) les y accompagne afin de renforcer des liens politiques éventuels et préfigurer une alliance internationale future face au « Nouvel ordre mondial américanisé » : des représentants de Belgique, du Royaume-Uni (British National Party), d'Autriche (Freiheitliche Partei Österreichs), d'Italie, d'Espagne, du Portugal (PNR), de Bulgarie (Union nationale Attaque), de Hongrie (Jobbik) et d'Ukraine. Le 7 novembre 2013, Jean-Marie Le Pen déclare que Bruno Gollnisch et lui ont quitté l'AEMN fin octobre, expliquant : « Nous obéissons à Marine Le Pen » ; cela, notamment pour ne plus être associé à des partis que la présidente du FN juge extrémistes[285].

Depuis , ayant décidé une nouvelle approche concernant les relations extérieures et les affaires européennes et internationales du mouvement, Marine Le Pen est membre à titre individuel de l'Alliance européenne pour la liberté (AEL)[286]. L'AEL, qui fait campagne pour une Union européenne non-centralisée, transparente et sous contrôle démocratique et qui rejette tout développement menant à un super-État fédéraliste, a pour but d'être un lieu de contact, de réflexion et de dialogue « entre des élus « euro réalistes » issus des mouvements sérieux et à la pointe du combat souverainiste »[réf. nécessaire].

Organisation interne

Dirigeants

Présidents
Secrétaires généraux
Anciens vice-présidents

Bureau exécutif

depuis le 30 novembre 2014[287]

12 juillet 2012-30 novembre 2014

20 janvier 2011-12 juillet 2012

Bureau politique

Le bureau politique se réunit sur convocation du président et a le rôle de conseil d'administration ; de plus, 16 de ses membres forment la commission d'investiture[288].

Secrétariats nationaux

D'une manière plus informelle, le Front national s'organise en secrétariats nationaux « thématiques » qui ne figurent pas nécessairement sur les organigrammes successifs. Ces structures ont le plus souvent des fonctions d'encadrement du mouvement et le développement de son implantation.

Secrétariats nationaux du FN (au 1er décembre 2012)

  • Secrétaire nationale aux élus : Sophie Montel
  • Secrétaires nationaux aux fédérations et à l'encadrement (SNFE) : Nicolas Bay, Louis-Armand de Béjarry et Nathalie Pigeot
  • Secrétaire national aux Français de l'étranger : Patrick Hays
  • Secrétaire national aux adhésions : Sandrine Leroy
    • Assistants : Marie-Céline Lauret et Rachel Sembach

Conseil national

Il se réunit deux à trois fois par an et réunit le comité central du FN, d'une centaine de membres. Les derniers conseils nationaux du Front national se sont tenus le 1er mai 2012 à Paris, sous la forme d'un conseil étendu à l'ensemble des candidats du Rassemblement bleu Marine (RBM) aux élections législatives, le 22 septembre 2012 à La Baule, dans le cadre de l'université d'été du FN, et le 8 décembre 2012 à Sèvres, en vue de la préparation des élections municipales.
Composition : membres du Comité central et du Bureau politique, élus nationaux et régionaux, secrétaires départementaux, personnalités nommées en raison de leurs compétences ou de services rendus.
Il débat de l'orientation générale du parti[289].

Congrès

Composé de centaines de cadres et militants, il se réunit tous les trois ans. Il élit le Comité central et le président du parti. Il élabore également les plates-formes électorales du Front national[290].

Manifestations traditionnelles

Le cortège FNJ au sein défilé du FN, le 1er mai 2012 à Paris
  • Le défilé du 1er-Mai, fêtant Jeanne d'Arc et les travailleurs français, chaque 1er mai à Paris, réunissant en général quelques milliers de partisans[292]. Occasionnellement, ce rendez-vous prend une coloration plus « politique » et moins commémorative, ainsi, la dénomination de « Printemps social » par Marine Le Pen, dans le cadre du défilé du 1er mai 2011.
  • Les universités d'été (ou de rentrée), appelées familièrement « UDT », organisées annuellement à la fin de l'été. Après l'échec de la campagne présidentielle de 2007, le Front national n'organise pas cette année là d'université d'été les années suivantes, sauf en 2008, à Evian-les-Bains. Dans le cadre de la campagne présidentielle de 2012, cette manifestation est remplacée par les « Journées d'été de Marine Le Pen », organisées en septembre 2011 à Nice, fortement personnalisées autour de la candidate et présidente du mouvement. La dernière université d'été du Front national en date s'est tenue les 22 et 23 septembre 2012 à La Baule, où le FN avait déjà tenu une manifestation similaire, en 1994.

Dénominations du parti

Le Front national, fondé en 1972 sous le nom de « Front national pour l'unité française » (FNUF), a immédiatement cessé de faire usage de ce nom officiel pour se désigner comme « Front national » (affiches électorales dès 1973, etc.). À une date inconnue entre 1990 et 1997, le nom du parti est statutairement devenu « Front national ».

Lors de la crise « mégrétiste », la veille du jour () où Bruno Mégret, délégué général exclu du parti, allait faire déposer, en sous-préfecture de Boulogne-Billancourt, une déclaration de changement d'intitulé d'association, visant à renommer le parti en « Front national-Mouvement national » (déclaration considérée comme nulle par la justice en mai 1999), Jean-Marie Le Pen, président du parti, faisait déposer, le , une déclaration de création d'association « Front national pour l'unité française », peut-être par précaution contre la volonté du camp mégrétiste de s'emparer du parti.

Parallèlement, les services du FN restés au « Paquebot » (surnom courant du siège du FN au 8, parc de Montretout à Saint-Cloud) avaient commencé à faire usage, pour leurs envois postaux, d'un cachet « F.N.U.F. » (sigle de la nouvelle association) avec l'adresse du FN (même bâtiment mais avec des entrées dans deux rues différentes).

Le cachet « F.N.U.F. » a continué de rester en usage (même à la fin de l'année 2005) après que la justice française, en mai 1999, eut déclaré nuls et non avenus le « congrès de Marignane » (23-24 janvier 1999) et les réunions ayant abouti à sa convocation (« conseil national » du FN du ). L'usage continu du cachet « F.N.U.F. » a contribué à faire croire que le FN avait, sinon conservé, du moins retrouvé son intitulé complet d'origine.

D'autre part, les militants et les électeurs du Front national sont usuellement appelés « frontistes ».

Mouvement de jeunesse

Le FN Jeunesse (FNJ), ex-Front national de la jeunesse est le mouvement de jeunesse du Front national. Créé en 1973 par Jean-Marie Le Pen, sa présidente statutaire est, depuis janvier 2011, Marine Le Pen, et son directeur, depuis octobre 2014, Gaëtan Dussausaye. Il revendique dix mille adhérents âgés de 16 à 30 ans (16 à 25 jusqu'en février 2011).

Durant ses dernières campagnes présidentielles, le Front national a pris l'habitude de dédoubler son mouvement de jeunesse habituel avec une structure purement consacrée à la campagne, et centralisée sur le candidat, plutôt que le mouvement : ainsi, les « Jeunes avec Le Pen », créés en 2006, par David Rachline, et les « Jeunes avec Marine », créés en 2011, par Julien Rochedy.

Organisations liées

Membres du Front national collectant de l'argent dans un drapeau tricolore géant, au défilé du parti en l'honneur de Jeanne d'Arc, le 1er mai 2007 à Paris (méthode empruntée au Club des Cordeliers).

Des membres du Front national ont créé des cercles de réflexion ; un certain nombre d'organisations ou associations y sont liées ou en sont directement une émanation :

  • L'Action sociale et populaire (ASP) du pasteur Blanchard, association caritative basée en Île-de-France, avec des relais provinciaux ;
  • Association pour la suppression de l'impôt sur le revenu et la réforme fiscale (ASIREF) ;
  • Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (AGRIF)[293] ;
  • Cercles des amitiés protestantes ;
  • Cercle chasse pêche et nature ;
  • Cercle des Français résidant à l'étranger ;
  • Cercle national des amis des animaux ;
  • Cercle national des automobilistes ;
  • Cercle national des agriculteurs de France ;
  • Cercle national de la banque ;
  • Cercle national des combattants ;
  • Cercle national du corps de santé ;
  • Cercle national de défense des handicapés ;
  • Cercle national de défense de la vie, de la nature et de l'animal ;
  • Cercle national des femmes d'Europe ;
  • Cercle national des Français juifs ;
  • Cercle national des rapatriés ;
  • Cercle national des préretraités et retraités ;
  • Cercle national des taxis ;
  • Fraternité française ;
  • Front anti-chômage ;
  • Ligue pour la vie ;
  • Mouvement pour un enseignement national ;
  • SOS Égalité d'Alain Sulzer (2009 -) pour la défense de la laïcité et de l'égalité ;
  • SOS Enfants d'Irak ;
  • Rassemblement national des Corses ;
  • Union des Français juifs (UFJ), successeur du Cercle national des Français juifs, demeuré en sommeil, et créée en octobre 2011 par Michel Ciardi, un militant de Riposte laïque. L'UFJ prend toutefois ses distances avec la présidente du FN, Marine Le Pen, à l'automne 2012.

Syndicat patronal proche du Front national, la Fédération nationale entreprise moderne et liberté se compose de trois secteurs :

  • la coordination nationale des commerçants et artisans de France ;
  • la coordination nationale des PME-PMI ;
  • la coordination nationale des professions libérales.

Son objectif est d'être présent dans toutes les assemblées socioprofessionnelles : chambres de commerce et d'industrie, chambres de métiers, Prud'hommes, conseils économiques et sociaux, tribunaux de commerce, etc.

Le Département protection sécurité (DPS) est le service d'ordre du Front national, il fait également office de service de renseignement interne.

Le Front national tente également de pénétrer l'univers du syndicalisme, notamment avec les syndicats Front national dans les années 1990 puis la présentation aux élections de 2011 de quelques candidats issus de syndicats. Devant les difficultés rencontrées dans ce domaine, le Cercle national de défense des travailleurs syndiqués (CNDTS) a été créé.

Depuis l'opération de « dédiabolisation » entreprise par le FN sous la présidence de Marine Le Pen, le parti frontiste engrange le soutien de plusieurs personnalités publiques, comme l'acteur Alain Delon[294], l'actrice Brigitte Bardot[295], l'humoriste Jean Roucas[296], le groupe Les Forbans[297], le pilote Pierre Lartigue[298], le jet setter Massimo Gargia[299], l'écrivain Denis Seznec[300], l'avocat Gilbert Collard[301], ou encore le géopolitologue Aymeric Chauprade[302].

Communication

Le Front national recourt depuis les années 1980 à divers moyens de « communication directe » avec l'opinion, de manière à court-circuiter les médias de la part desquels il se dit victime de « désinformation » et de « censure » : téléphonie avec les services audiotel Le Pen infos et radio Le Pen, minitel avec les 3615 FN et 3615 LEPEN, puis enfin site web avec front-nat.net à partir de 1994, et par la suite frontnational.com[303].

Parmi les partis politiques français, le Front national est un précurseur sur le Web : il est le premier à ouvrir son site en 1994 (et également le premier à créer en 2006 un bureau virtuel sur Second Life)[303].

En 2011, le groupe Facebook de Jean-Marie Le Pen compte 30 000 internautes et celui de Marine Le Pen 25 000, ce qui les place respectivement à la 4e et à la 6e position parmi les personnalités politiques sur ce réseau virtuel, après Nicolas Sarkozy, Rama Yade, Ségolène Royal et Jacques Chirac. L'historien spécialiste de la communication politique Christian Delporte souligne le rôle de l'« activisme » de militants du Front national qui investissent les sites d'information générale ouverts aux commentaires, réagissent rapidement via ceux-ci sans pour autant mettre en avant leur étiquette politique, de manière à « avancer sans l'étiquette FN, qui peut faire fuir, et […] prétendre traduire un bon sens populaire en train de monter », afin de susciter l'adhésion des internautes indécis et créer ainsi une dynamique[304],[305].

La coordination de l'ensemble de la présence du Front national sur les réseaux sociaux, et, au-delà, Internet, est assurée par une délégation spéciale du mouvement, créée au lendemain de l'élection à la présidence du FN de Marine Le Pen, le 20 janvier 2011 : le secrétariat national à la communication numérique (SNCN). Il compte deux secrétaires nationaux, Julien Sanchez, chef de projet Internet du FN depuis 2006, et David Rachline, ancien coordinateur national du FNJ (2009-2011). Mais c'est avant tout à ce dernier que revient la tâche de l'administration principale des pages Facebook et Twitter du Front national, Julien Sanchez étant principalement sollicité pour les éditions hebdomadaires du Journal de bord de Jean-Marie Le Pen.

Notes et références

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  13. « À la fin de 1969, le néo-fascisme est en pleine crise et ne rassemble plus que quelques centaines de nostalgiques et d'activistes. C'est alors que se constitue (novembre 1969) le mouvement Ordre nouveau, lequel va représenter par son agressivité et sa présence sur le terrain le fer de lance du néo-fascisme français. » Pierre Milza, Les Fascismes, Seuil, 1991, 603 p. (ISBN 978-2020128636) p. 510. Cet auteur précise par ailleurs que « les dirigeants et militants d'Ordre nouveau ne représentent pas la tendance la plus radiale du néo-fascisme français. Ils peuvent toujours dire qu'ils ne sont pas maître des réactions de leur public, comme des représailles exercées par les escouades armées agissant sous le label de la croix celtique, et c'est parfois vrai […] Il n'en reste pas moins que celui-ci draine bon nombre de nostalgiques de l'ordre hitlérien et de la croisade antibolchevique — sans pour autant partager le délire des authentiques néo-nazis —, qu'il se démarque de ce que ses propres dirigeants considèrent comme « l'extrême droite traditionnelle » et qu'il se proclame « révolutionnaire » et subversif », dans Milza 2002.
  14. Éric Branca, Arnaud Folch, Histoire secrète de la Droite, 1958-2008, Plon, , p. 110
  15. Jean-François Sirinelli, Vie politique française au XXe siècle, Presses Universitaires de France, , p. 574
  16. Lecœur 2003 [EPUB] note 1, emplacement 472 sur 5464, ainsi que, pour l'histoire « officielle » du Front national, 20 ans au Front, Damien Bariller, Franck Timmermans, l'histoire vraie du Front national (1972 – 1992), Éditions nationales, 1993, 170 pages (ISBN 978-2909178141), p. 11 et suiv.
  17. Selon l'analyse d'Alexandre Dézé, « la « survie » du parti passe alors moins par une logique de participation aux élections (qui s'avère coûteuse) que par la constitution dune base militante permettant de préserver a minima son existence. » Voir Dézé 2012, p. 55.
  18. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 638 et suiv. sur 5464.
  19. Selon la biographie de Jean-Marie Le Pen publiée sur le site du Front national, « En 1972, il fonde le Front National et continue « le combat pour la France » », « Jean-Marie Le Pen », sur frontnational.com. Voir également par exemple Damien Bariller, Franck Timmermans, 20 ans au Front: l'histoire vraie du Front national (1972 – 1992), Éditions nationales, 1993, 170 p. (ISBN 978-2909178141)
  20. « Les véritables inspirateurs et fondateurs de la « Fédération nationaliste unitaire » qui sera baptisée d'abord « Front national pour l'unité française », puis plus simplement « Front national » furent les dirigeants de l'organisation Ordre nouveau (ON), qui avait succédé au groupe Occident à partir de 1968 », Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 478 sur 5464. Voir également Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972 – 1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 188 et suiv. sur 7257 et Dézé 2012, p. 31 et suiv.
  21. Entretien avec Jean-Marie Le Pen dans Le Diable de la République, 40 ans de Front National (2011), film documentaire réalisé par Jean-Charles Deniau et Emmanuel Blanchard, écrit par Emmanuel Blanchard et Grégoire Kauffmann, produit par Programme 33, en coproduction avec l'INA, avec la participation de France Télévisions (Voir le film sur YouTube)
  22. Voir les analyses plus synthétiques d'Erwan Lecœur dans Lecœur 2003, de Jean-Yves Camus dans Mayer et Perrineau 1996, de Sylvain Crépon dans Crépon 2012.
  23. Dézé 2012, p. 31.
  24. Grégoire Kauffmann indique que « le changement de cap est officialisé lors d'un meeting en décembre 1971. « Nous sommes en train de préparer pour les élections législatives de 1973 un front national avec la quasi-totalité des personnalités de l'opposition nationale », assure alors François Duprat, qui est avec Alain Robert la véritable tête pensante d'Ordre nouveau. » Voir Kauffmann 2011.
  25. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 527 et suiv. sur 5464. Voir également Camus 1997, p. 23.
  26. Pour un ordre nouveau, no 6, décembre 1971, p. 4, cité par Dézé 2012, p. 37.
  27. Ordre nouveau présente en juin 1970 une candidate à l'élection législative partielle dans le XIIe arrondissement et un candidat à Bordeaux. Le mouvement obtient 19 259 voix aux municipales à Paris en 1971. Voir Ariane Chebel d'Appollonia, L'extrême-droite en France: De Maurras à Le Pen, Vol. 1, Complexe, 1998, 519 p. (ISBN 978-2870277645), p. 316.
  28. Selon Alexandre Drézé, « un des motifs rarement soulignés de la constitution du FN [est] l'urgence éprouvée de reconvertir l'organisation de jeunesse que représente encore Ordre nouveau en une « organisation adulte », c'est-à-dire en une structure capable d'offrir des débouchés de carrière à ses membres » ; voir Dézé 2012, p. 38 et 41.
  29. Dézé 2012, p. 39
  30. Dézé 2012, p. 40
  31. Dézé 2012, p. 43 ainsi que Lebourg et Beauregard 2012, p. 147.
  32. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 572 sur 5464.
  33. Le MSI « fait l'objet dune véritable admiration de la part de certains dirigeants d'ON – dont François Duprat, qui lui consacre un ouvrage hagiographique et l'impose avec Alain Robert comme modèle pour ON », Dézé 2012, p. 40-42. Voir également Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972 – 1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 197 sur 7257.
  34. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 567 et suiv. sur 5464, ainsi que Dézé 2012, p. 47 qui relève également que « les premières affiches du FN seront même éditées en Italie par l'imprimeur du MSI, qui entend ainsi, en apportant son soutien, favoriser la constitution d'un rassemblement des « mouvements nationaux européens » »
  35. Lebourg et Beauregard 2012, p. 147
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  39. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 492 sur 5464
  40. a et b Dézé 2012, p. 32
  41. Ordre nouveau compte environ 5000 adhérents à son apogée. Voir Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 564 sur 5464.
  42. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 563 sur 5464.
  43. Kauffmann 2011 et Lebourg et Beauregard 2012, p. 156. Le Front national était censé initialement avoir trois coprésidents : Jean-Marie Le Pen, Georges Bidault et Guy Ribeaud, proche de ce dernier. Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard se bornent à constater que le départ de Georges Bidault aurait eu lieu « selon les nationalistes à cause de Jean-Marie Le Pen, selon ce dernier à cause des nationalistes… ». Pour son biographe Jacques Dalloz, « Bidault ne veut pas être phagocyté par l'extrême-droite ». Voir Jacques Dalloz, Georges Bidault: Biographie politique, L'Harmattan, 2000, 470 p. (ISBN 978-2738416797), p. 432.
  44. a b et c Lebourg et Beauregard 2012, p. 153
  45. Roger Holeindre avait été avec Pierre Sergent à l'origine d'une précédente tentative, infructueuse, d'unification des extrêmes droites en mai 1969 : les rencontres avaient lieu au Cercle du Panthéon, club privé appartenant à Jean-Marie Le Pen. Voir Lebourg et Beauregard 2012, p. 122-123.
  46. a b c et d Kauffmann 2011.
  47. Dézé 2012, p. 38.
  48. Albertini et Doucet 2013, p. 35 et Lebourg et Beauregard 2012, p. 155
  49. Voir Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972 – 1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] note 4, emplacement 534 sur 7257.
  50. Pour un ordre nouveau, juin 1973, supplément spécial congrès, p. 21, cité par Dézé 2012, p. 39.
  51. Dézé 2012, p. 39.
  52. Camus 1997, p. 21.
  53. Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972 – 1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 210 sur 7257. »
  54. « Ce privilège ne résulte pas d'une prise de contrôle de l'appareil partisan par Le Pen mais bien d'un choix tactique décidé par les par les responsables d'Ordre nouveau. » Voir Dézé 2012, p. 44.
  55. a et b Dézé 2012, p. 43
  56. Albertini et Doucet 2013, p. 37-38. Gégard Longuet déclare à ce propos « [Alain Robert] m'a amicalement demandé d'écrire un "programme économique solide" [...] À l'époque, Ordre nouveau n'avait pas 50 énarques sous la main. Comme il ne m'a donné aucune orientation, j'ai fait ce que je voulais et j'ai rédigé une plaquette libérale qui est devenue le programme économique du FN : ouvert à l'économie d'entreprise et à l'économie de marché », et ajoute : « je savais que Robert [Alain Robert] et lui [Jean-Marie Le Pen] étaient sur deux planètes différentes : le premier, totalement dénué d'ego, voulait créer un parti de droite musclé ; le second n'avait pas d'idées affirmées, mais un ego surdimensionné. »
  57. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 577 sur 5464.
  58. Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972 – 1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 227 sur 7257
  59. Cité par Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972 – 1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 229 sur 7257.
  60. Camus 1997, p. 22.
  61. Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972 – 1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 232 sur 7257.
  62. Jean-Yves Camus, « Origine et formation du front national (1972 – 1981) », dans Mayer et Perrineau 1996 [EPUB] emplacement 238 sur 7257.
  63. Lebourg et Beauregard 2012, p. 154
  64. Dézé 2012, p. 45
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  67. Alexandre Dézé relève parmi les emprunts du nouveau Front national à Ordre nouveau les slogans « Chassez les voleurs ! » et « Avec nous avant qu'il ne soit trop tard », ce dernier étant initialement emprunté au MSI italien. Voir Dézé 2012, p. 46
  68. Michel Winock, Jean-Pierre Azéma, Histoire de l'Extrême droite en France, Seuil, 1994, 324 p. (ISBN 9782020232005) p. 244.
  69. Camus 1997, p. 21. Voir également Dézé 2012, p. 50-51.
  70. Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard précisent à propos des statuts du Front national que « la suspicion est telle que Pierre Bousquet accompagne Jean-Marie Le Pen lors de leur dépôt à la préfecture »; Voir Lebourg et Beauregard 2012, p. 155-156
  71. Milza 2002 [EPUB] emplacement 2858 sur 10314.
  72. Lebourg et Beauregard 2012, p. 161.
  73. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 602 sur 5464
  74. Dézé 2012, p. 49
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  79. Kauffmann 2011
  80. Dézé 2012, p. 54
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  82. Lecœur 2003 [EPUB] emplacement 630 sur 5464.
  83. « le coût identitaire de cette opération finit cependant par l'emporter sur les gains obtenus, réactivant la ligne de partage entre ceux qui entendent agir dans le respect des fondements doctrinaux originels et ceux pour qui l'obtention de profits politiques reste un objectif prioritaire. Or, sans que l'on puisse l'imaginer à l'époque, c'est bien cette même dynamique complexe entre logique doctrinale et logique électorale qui ne va jamais cesser par la suite de travailler le FN »Dézé 2012, p. 24 et 54.
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  199. Nicolas Lebourg, Joël Gombin, Stéphane François, Alexandre Dézé, Jean-Yves Camus et Gaël Brustier, Le FN, un national populisme, Le Monde, 7 octobre 2013 , « La dynastie Le Pen incarne un courant bien spécifique de l'extrême droite : le national-populisme, qui s'est cristallisé lors de la vague boulangiste (1887-1889) et constitue depuis la tendance la plus classique de l'extrême droite en France »
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  305. Christian Delporte précise : « Je ne dis pas qu'il s'agit d'un mot d'ordre du Front national. Mais c'est le fait de groupes d'activistes, qui sont extrêmement réactifs. À la moindre actualité politique, ils sont immédiatement les premiers à laisser un commentaire, et cela n'a rien d'un hasard. » Cité par Pauline de Saint Remy, Comment le Front national tisse sa toile, lepoint.fr, 10 mars 2011.

Annexes

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Bibliographie

Bibliographie sur le Front national ou sur ses membres
Voir aussi les bibliographies mentionnées dans les articles sur Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen.
Bibliographie sur la droite ou l'extrême droite
  • René Rémond, Les Droites en France, éd. Aubier-Montaigne, 1982
  • Pierre-André Taguieff, « La Rhétorique du national-populisme », dans Cahiers Bernard Lazare, no 109, juin-juillet 1984, p. 19-38.
  • Michel Winock (dir.), Histoire de l'extrême droite en France, éd. du Seuil, « Points », 1994.
  • Pierre-André Taguieff, « Le Populisme et la science politique. Du mirage conceptuel aux vrais problèmes », Vingtième siècle. Revue d'histoire, no 56, octobre-décembre 1997, p. 4-33.
  • Anne-Marie Duranton-Crabol, « L'extrême droite », dans Serge Berstein, Pierre Milza et Jean-Louis Bianco, Les Années Mitterrand, les années du changement. 1981 – 1984, éd. Perrin, 2001.
  • Pierre-André Taguieff, « Populisme, nationalisme, national-populisme. Réflexions critiques sur les approches, les usages et les modèles » in Gil Delannoi et Pierre-André Taguieff (sous la dir.), Nationalismes en perspective, Paris, Berg International, 2001, p. 303-407.
  • Pierre Milza, L'Europe en chemise noire : les extrêmes droites en Europe de 1945 à aujourd'hui, Fayard, , 480 p. (ISBN 978-2213613437)
  • Michel Dobry (dir.), Le Mythe de l'allergie française au fascisme, éd. Albin Michel, 2003.
  • Michel Winock, La France politique. XIXe-XXe siècles, éd. du Seuil, « Points », 2003.
  • Robert Paxton, Le Fascisme en action, éd. du Seuil, 2004.
  • René Rémond : Les Droites aujourd'hui, éd. Audibert, 2005.
  • Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, François Duprat, l'homme qui réinventa l'extrême-droite de l'OAS au Front National, Denoël, , 384 p. (ISBN 978-2207260210)
Bibliographie sur l'électorat du Front national
  • Pascal Perrineau, Le Symptôme Le Pen : Radiographie des électeurs du Front national, Fayard, 1997, (ISBN 9782213599847).
  • Nonna Mayer, Ces Français qui votent FN, Flammarion, 1999, (ISBN 9782080673237).
  • Florent Gougou, « Comprendre les mutations du vote des ouvriers : vote de classe, transformation des clivages et changement électoral en France et en Allemagne depuis 1945 », thèse de doctorat, sous la direction de Nonna Mayer, Sciences Po Paris, 2012.
  • Pascal Perrineau, La France au Front, Fayard, 2014, (ISBN 9782213681030).
  • Cécile Braconnier et Nonna Mayer, Les Inaudibles : Sociologie politique des précaires, Les Presses de Sciences Po, 2015, (ISBN 9782724616958).

Filmographie

Films dont tout ou partie du sujet concerne le Front national :

Chansons

Chansons centrées sur le Front national :

Articles connexes

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