François de Closets

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François de Closets
François de Closets durant le Festival du livre et de la bande dessinée de Bagnols-sur-Cèze en février 2010.
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François de Closets, né le à Enghien-les-Bains, est un journaliste et essayiste français. Travaillant dans la presse écrite, il collabore successivement à l'Agence France-Presse, à Sciences et Avenir, à L'Express, au Nouvel Observateur, à L'Événement du jeudi. Sur le petit écran, il débute au journal télévisé. Après une interruption, à la suite des évènements de 1968, il produit des émissions pendant une trentaine d’années, tantôt sur TF1, tantôt sur France 2. Spécialisé, en un premier temps, dans les questions scientifiques, il se consacre ensuite à l’économie et à la santé avant de revenir à la science. En 1970, il apparaît deux fois dans Volume animée par Marc Gilbert[1]. Homme de média et polémiste, il traite en vulgarisateur de sujets divers tels que l'économie, la communication, la santé et la culture. Comme écrivain, il a consacré une vingtaine d’essais à la société française dont la plupart furent des best-sellers. Il a également consacré une biographie à Albert Einstein.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

La famille Pierre de Closets fait partie des familles subsistantes d'ancienne bourgeoisie d'origine normande, dont la branche ainée s'établit en Champagne au XVIIIe siècle, puis en Inde française. Elle donna notamment une dynastie d’ingénieurs[2] qui a fait fortune dans la vie coloniale aux Indes[3].

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Le métier de professeur d'anglais de son père Louis-Xavier de Closets, également peintre, ne lui permet pas de subvenir à sa famille de huit enfants. Sa mère Marie-Antoinette Masson, femme sévère issue de la bourgeoisie catholique, lui apprend la frugalité[4].

François de Closets quitte la demeure familiale d'Enghien-les-Bains à 17 ans, fait des études de droit, mais suit peu les cours, étudiant intensément deux mois pour obtenir ses diplômes et vit la bohème les 10 mois restants en s’adonnant à la poésie, au théâtre, au cirque amateur où il prend le rôle du clown blanc avec Francis Schoeller, devenu directeur du Cirque de Paris[3]. Il rejoint l'Institut d'études politiques de Paris dont il est diplômé en 1958. Il mène en parallèle une double carrière de journaliste et d'écrivain.

Journaliste[modifier | modifier le code]

Il entre comme grouillot à l'Agence France-Presse en 1961[4]. L'année suivante, il est envoyé spécial en Algérie. À son retour, il se spécialise dans l'information scientifique, activité qu’il prolonge par une collaboration régulière au magazine Sciences et Avenir. En 1964, en allant à l'AFP rencontrer Jean-Paul Sartre, il apprend en exclusivité que celui-ci refuse le Prix Nobel de Littérature qui vient de lui être décerné. En 1965, à l’invitation d'Édouard Sablier, il quitte l'Agence France-Presse pour rejoindre la télévision. Il présente l'information scientifique au journal télévisé tout en poursuivant son travail à Sciences et Avenir. Pendant la grève des techniciens et journalistes de l'ORTF en mai-juin 1968[5], il se fait élire parmi les représentants au cours d'une assemblée générale à laquelle participent 200 non-syndiqués[5], et rencontre à deux reprises le ministre de l'Information, Georges Gorse[5], pour demander une réforme citoyenne: la séparation du pouvoir et de la télévision[5]. Licencié juste après, il collabore à L'Express et entame la rédaction de ses premiers livres. En 1970, il est rappelé à la télévision par Pierre Desgraupes. Dans les années suivantes, il se détourne des questions scientifiques pour se consacrer aux problèmes économiques. En 1978, il produit sur TF1, en compagnie d'Emmanuel de La Taille et Alain Weiller, le magazine économique L'Enjeu. Il publie également critiques et chroniques dans Le Nouvel Observateur puis à L'Événement du jeudi.

En 1977-1978, sur France Inter, il crée Les Scénarios du futur, émission de prospective fondée sur des nouvelles d’anticipation.

En 1987, il lance sur TF1 Médiations, avec Richard Michel et Jean-Marie Perthuis. L'émission, consacrée aux problèmes de société, se veut un lieu de propositions et pas seulement de discussions. C’est ainsi que le Parlement a reculé le départ de la prescription pénale pour les crimes sexuels sur mineurs de la date des faits à la majorité de la victime après que cette mesure eut été demandée dans cette émission.

En juillet 1992, François de Closets quitte TF1. Il rejoint Antenne 2 puis France 2 pour créer des émissions médicales avec Martine Allain-Regnault et scientifiques avec Roland Portiche. En 2000, il arrête la présentation de Savoir plus santé pour se consacrer uniquement aux Grandes énigmes de la science. Il quittera France 2 en 2006. Depuis lors, il intervient sur différents médias La Chaîne parlementaire, Europe 1, CNews, France 3, LCI, etc.

Le , alors même que le gouvernement lance un nouveau plan remettant en cause le statut des cheminots, un débat sur LCI oppose François de Closets, invité en tant qu'« expert » au syndicaliste cheminot Bruno Poncet (SUD Rail). Le débat est animé, notamment concernant d'éventuelles grèves à venir et leurs impacts potentiels sur les usagers de la SNCF. François de Closets juge ainsi « scandaleux de même envisager de prendre dans ces conditions les français en otage ». Son contradicteur, lui répond alors très calmement qu'en tant que victime des attentats du 13 novembre 2015 en France, la comparaison entre les actes commis au Bataclan et le mouvement social des salariés de la SNCF est particulièrement « déplacée » : « N'employez jamais le mot de preneur d'otage. Vous ne savez pas ce que c'est. Moi, j'ai été pris en otage pendant une heure et demie, je peux vous garantir que ça n'a rien à voir avec [le fait] d'être bondé dans une voiture de voyageurs quand il y a une grève ».

Écrivain[modifier | modifier le code]

François de Closets entreprend une carrière d’écrivain en 1969 après son éviction de l’ORTF. Ses deux premiers ouvrages sont consacrés à l'aventure spatiale : L'Espace terre des hommes (Tchou) et La Lune est à vendre (Denoël) en 1969. Dans ce dernier, il annonce la fin des vols habités en direction de la Lune.

En 1970, il fait paraître son premier essai : En danger de progrès (Denoël), consacré aux risques d’un progrès incontrôlé. En 1974, il publie Le Bonheur en plus (Denoël), qui dénonce les illusions du progrès technique. Publié au lendemain du premier choc pétrolier, ce sera son premier succès de librairie. En 1977, La France et ses mensonges (Denoël), ouvre la série de ses études consacrées à la société française. Il aborde un certain nombre de dossiers « tabous », Concorde, l’alcoolisme, l'argent, etc.

En 1978 et 1979, les nouvelles d'anticipation écrites pour son émission radiophonique sont reprises dans les deux tomes des Scénarios du futur publiés chez Denoël. De son expérience télévisée, il tire en 1980 un essai : Le système EPM publié chez Grasset, plaidoyer pour une télévision qui soit, tout à la fois, populaire et de qualité.

Au printemps 1982, il publie Toujours plus ! (Grasset), essai consacré au « néocorporatisme » censé ronger la société française. Le best-seller devient un fait de société : 850 000 exemplaires sont vendus en édition courante et autant en édition de poche. Il estime que « Nous pouvons nous passer de journalistes, de médecins, de professeurs, de fonctionnaires, de cadres et d’ingénieurs, pas de créateurs d’entreprise. Aussi longtemps que la France misera sur l’économie de marché, elle devra tout faire pour favoriser les candidats à la fortune capitaliste. Et tant mieux s’ils ramassent de gros dividendes. Il faut que l’audace paie[6]

En 1985, Tous Ensemble (Seuil), sous titré « Pour en finir avec la syndicratie » propose une analyse critique de notre système social. Le livre obtient le prix Aujourd'hui.

En 1988, il préside la commission Efficacité de l'État dans le cadre du commissariat général au Plan. Le rapport final, « Le pari de la responsabilité », inspirera la politique du gouvernement sur le renouveau du service public.

En 1990, parution de La Grande Manip (Seuil) consacré à l’instrumentalisation des grandes valeurs par le système politique.

En 1992, sortie de Tant et Plus (Grasset-Le Seuil), dans lequel il dénonce le gaspillage de l'argent public.

En 1996, il publie Le Bonheur d’apprendre (Le Seuil) consacré aux problèmes de l’éducation.

En 1998, Le Compte à Rebours (Fayard), radiographie de la crise française et des risques qu’elle comporte.

En 2000, L'imposture informatique (Fayard), coécrit avec Bruno Lussato, dénonce le monopole de Microsoft sur la micro-informatique.

En 2001, La dernière liberté (Fayard), plaidoyer pour le droit de chacun à décider de sa fin de vie.

En 2004, il publie une biographie d'Albert Einstein intitulée Ne dites pas à Dieu ce qu'il doit faire (Seuil).

En 2005, Une Vie en plus (Seuil), coécrit avec Joël de Rosnay et Jean-Louis Servan-Schreiber, est consacré aux problèmes de la longévité.

En 2006, c’est Plus Encore ! (Fayard/Plon) le nouveau Toujours plus ! vendu à plus de 150 000 exemplaires.

En 2008, Le Divorce français (Fayard) étudie sur un certain nombre de dossiers le fossé qui se creuse entre les élites et le peuple.

En 2009, il publie aux éditions Mille et Une Nuits Zéro faute consacré à l'histoire du français et à la crise présente de l'orthographe. Livre qui soulève de nombreuses polémiques.

En 2019, il coscénarise avec Éric Corbeyran une bande dessinée, servie par le dessin d'Éric Chabbert : Les Guerres d'Albert Einstein, prévue en deux volumes[7].

En 2022, son essai La Parenthèse boomers dénonce ce qu'il nomme les excès de cette génération aux commandes du pays entre 1970 et 2020, et propose des solutions pour « réconcilier les générations » notamment pour mieux prendre en charge les personnes très âgées et dépendantes.[réf. nécessaire]

Vie privée[modifier | modifier le code]

Le dans le 2e arrondissement de Paris, il épouse la comédienne Danièle Lebrun, avec qui il a un fils, Serge (1964-2014). Remarié le 14 mars 1970 avec la journaliste littéraire Janick Jossin, il a deux autres enfants : Régis et Sophie. Cette dernière est la directrice de la maison d'édition Fayard[8].

Il est membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)[9].

Carrière dans les médias[modifier | modifier le code]

Apparition au cinéma[modifier | modifier le code]

Dans le film Un cave (1972), il intervient comme journaliste-expert en sécurité, cité d'ailleurs sous son propre nom

Publications[modifier | modifier le code]

  • 1969 : L'Espace Terre des hommes (Tchou) et La Lune est à vendre (Denoël), consacrés à la conquête spatiale
  • 1970 : En danger de progrès (Denoël)
  • 1974 : Le Bonheur en plus (Denoël)
  • 1977 : La France et ses mensonges (Denoël)
  • 1978 et 1979 : Scénarios du futur (2 tomes) (Denoël)
  • 1980 : Le Système EPM, analyse critique de la télévision (Grasset)
  • 1982 : Toujours plus (Grasset)
  • 1985 : Tous ensemble (Grasset)
  • 1989 : Le Pari de la responsabilité (Payot)
  • 1990 : La Grande Manip (Seuil)
  • 1992 : Tant et plus (Grasset-Le Seuil)
  • 1996 : Le Bonheur d'apprendre et comment on l'assassine (Seuil)
  • 1998 : Le Compte à rebours (Fayard)
  • 2000 : L'Imposture informatique (Fayard)
  • 2001 : La Dernière Liberté (Fayard), Livre de poche, 2003 (ISBN 2-253-15598-5)
  • 2004 : Ne dites pas à Dieu ce qu'il doit faire, Éditions du Seuil (ISBN 2-02-063883-5), biographie d'Albert Einstein
  • 2006 : Plus encore (ISBN 2-213-62938-2)
  • 2008 : Le Divorce français, Fayard (ISBN 978-2-213-63632-0)
  • 2009 : Zéro faute : L'orthographe, une passion française, Éditions Mille et une nuits (ISBN 2-7555-0136-7)
  • 2011 : L’Échéance : Français, vous n'avez encore rien vu, Éditions Fayard, avec Irène Inchauspé
  • 2012 : Le Monde était à nous, Éditions Fayard, autobiographie
  • 2013 : Maintenant ou jamais, Éditions Fayard (ISBN 978-2-213-67822-1)
  • 2015 : La France à quitte ou double, Éditions Fayard (ISBN 978-2-213-68650-9)
  • 2016 : Ils ont écrit ton nom, liberté, Éditions Fayard (ISBN 978-2-213-70121-9)
  • 2019 : Les Guerres d'Albert Einstein avec Éric Corbeyran et Éric Chabbert (ISBN 9782017076285)
  • 2022 : La Parenthèse boomers, Éditions Fayard (ISBN 978-2213721934)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Volume, deuxième chaîne de l'ORTF, 26 mars 1970, 26 novembre 1970.
  2. Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-Nobiliaire français, 2012, p. 218.
  3. a et b « 10/10 en ortograf », sur liberation.fr, .
  4. a et b « François de Closets : autobiographie du premier journaliste star de la télé française », sur nouvelobs.com, .
  5. a b c et d Annette Lévy-Willard et Béatrice Vallaeys, « Spécial Mai 1968. Le témoin du jour. François de Closets, 35 ans, journaliste à l'ORTF, spécialiste des questions scientifiques. « Mai 68 me tombe dessus par surprise, me prend en traître. » », Libération, (consulté le ).
  6. Pierre Bitoun, « Des fonctionnaires aux patrons, faux privilégiés, vrais nantis », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Florent D., « De Closets, Corbeyran et Chabbert plongent dans “Les guerres d'Einstein” », sur ActuaLitté, .
  8. « Sophie de Closets PDG de Fayard » sur lemonde.fr.
  9. Page « Comité d'honneur », sur le site de l'ADMD.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Documentation[modifier | modifier le code]

  • François de Closets (interviewé) et Antoine Béhoust, « Et Einstein descendit aux enfers », Casemate, no 129,‎ , p. 12-16

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]