Jacques Lacan

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Modèle:Infobox Personnalité des sciences sociales

Jacques Lacan, né le à Paris 3e et mort le à Paris 6e[1], est un psychiatre et psychanalyste français.

Après des études de médecine, Lacan s'oriente vers la psychiatrie et passe sa thèse de doctorat en 1932[2]. Suivant également une psychanalyse avec Rudolph Loewenstein, il intègre la Société psychanalytique de Paris (SPP) en 1934, et en est élu membre titulaire en 1938. Ses premières communications, qui concernent son interprétation de l'épreuve du miroir empruntée à Françoise Dolto, donnent lieu à l'invention du stade du miroir en psychanalyse.

C'est après la Seconde Guerre mondiale que son enseignement de la psychanalyse prend de l'importance. Tout en se réclamant d’un freudisme véritable — « le retour à Freud » —, son opposition à certains courants du freudisme (notamment l’Ego-psychology), l'aspect novateur de ses thèmes et sa conception de la cure conduisent à des scissions avec la SPP et les instances internationales. Tout en poursuivant ses recherches, Lacan donne des séminaires de 1953 à 1979, soit quasiment jusqu'à sa mort : successivement à l'hôpital Sainte-Anne, à l'École normale supérieure, puis à la Sorbonne.

Lacan a repris et interprété l'ensemble des concepts freudiens, mettant à jour une cohérence dégagée de la biologie et orientée vers le langage, en y ajoutant sa propre conceptualisation et certaines recherches intellectuelles de son époque (tel le structuralisme et la linguistique). Lacan compte parmi les grands interprètes de Freud et donne naissance à un courant psychanalytique : le lacanisme.

Figure contestée, Lacan a marqué le paysage intellectuel français et international, tant par les disciples qu'il a suscités que par les rejets qu'il a provoqués.

Biographie

Jeunesse (1901-1925)

Minorité (1901-1923)

Jacques Marie Émile Lacan naît le 13 avril 1901 et est le premier enfant[3] d'une famille de cette moyenne bourgeoisie qui prospère durant la phase de grand progrès technique qu'est la Belle Époque. Son grand père paternel Émile Lacan était un placier[4] qui avait épousé Marie Julie Dessaux la sœur de son patron[4], vinaigrier à Orléans[5],[6],[note 1]. Il grandit, en compagnie d'une gouvernante, dans l'appartement parisien de ses grands parents, avec lesquels habitent ses parents, situation à l'origine, d'une rupture entre père et grand père[7]. C'est un milieu marqué, selon Roudinesco, par le « cléricalisme et [l'] hostilité aux valeurs de la République et de la laïcité »[8]. Sa mère surtout, Émilie Baudry (1876-1948), fille de rentier enrichi dans l'écachage d'or est très pieuse[9] tandis que son père, Alfred (1873-1960), se consacre à son travail en tant que responsable financier des mêmes vinaigres Dessaux à Paris. Son puiné nait en 1902 et meurt d'une hépatite en 1904. Sa sœur Madeleine Marie Emmanuelle, qui se mariera avec un cousin, Jacques Houlon, et s'installera en Indochine, nait en 1903. Marc Marie, son cadet de sept ans, se fera moine bénédictin sous le nom de François[10].

Jacques Lacan entre au collège catholique Stanislas[11] en 1907, où il suit brillamment la scolarité primaire et secondaire malgré une complexion maladive et de nombreuses absences[12]. À quatorze ans, il découvre l' Éthique de Spinoza[note 2] à partir duquel devenu étudiant en médecine, il fondera selon Bertrand Ogilivie, son rejet d'une explication des délires par la lésion d'un organe[13],[note 3]. Dans une époque où le fou continue bien souvent d'être vu comme un dégénéré et est enfermé comme un criminel, c'est encore sur l'Éthique[16] qu'il appuiera sa démarche de considérer la folie raisonnante[note 4] non comme une altération de la raison mais comme l'expression d'un désir obéissant à une logique propre, selon Bertrand Ogilvie[17], différente du sens commun mais pas moins digne.

La fin de la Grande guerre est une rupture avec son milieu[11]. En classe de philosophie, il reçoit avec un intérêt vif l'enseignement de Jean Baruzi[18], auteur d'une thèse sur Jean de la Croix, qui pratique aussi Leibniz, Saint Paul et Angelus Silesius. Saint Paul sera une référence importante dans sa réflexion ultérieure sur le désir et la loi[19]. Angelus Silesius sera cité lui aussi à plusieurs reprises[20].

Son père, rentré du front, n'est plus le même, le père aimant de son enfance. Le fils renonce à la foi et découvre Dada à la La Maison des Amis des Livres[11]Soupault et Breton expérimentent l'écriture automatique, sorte d'association libre à visée littéraire simulant le petit automatisme mental des fous. Aussi est ce contre l'avis de son père qu'il débute des études de médecine à la rentrée 1919.

Germaniste accompli, il lit Nietzsche en allemand. Il scandalise son ancien lycée et sa famille en proposant à son petit frère de lire pour la fête de la Saint Charlemagne de l'année 1921 l'éloge qu'il a rédigé de l'auteur de Par delà le bien et le mal. Étudiant dans le quartier latin des années folles, il assiste à la première lecture d'Ulysse de James Joyce[11] que Sylvia Beach donne à la librairie Shakespeare & Co. le 7 décembre 1922. En 1923, sa faible constitution lui vaut d'être exempté du service militaire.

Incertitudes maurrassiennes (1924-1925)

En 1924, au terme de l'externat, Jacques Lacan interrompt ses études de médecine et envisage de s'installer au Sénégal[21]. Introduit auprès de Maxime Weygand, c'est en monarchiste nouvellement converti qu'il se présente à Léon Daudet, ex étudiant en médecine qui accompagna son aîné Sigmund Freud en 1886 au cours de Jean-Martin Charcot. Il sollicite avant son départ un appui, un rendez vous avec Charles Maurras[21],[note 5], peut être pour faire de la politique. L'entrevue dure cinq minutes, en suite de quoi il participe à des réunions de l’Action française[25].

La sociologie positiviste de Maurras, qui présente le sujet comme un produit de son milieu[32], partant de sa culture, a pu créer un malentendu avec une conception qu'Édouard Pichon poussera jusqu'à l'absurde d'un inconscient national. Le jeune Lacan s'inspire[33] pour sa part de la thèse de l'éthologue Jakob von Uexküll[34] sur le rôle déterminant de l'environnement non pas seulement sur l'évolution des espèces mais sur l'élaboration d'un langage. Il se montre en cela fidèle au projet spinozien d'une anthropologie déterministe[35], de ce déterminisme qui réduit l'illusion cartésienne du libre-arbitre[36] à l'inconscience de ses déterminations[37], en particulier de ses déterminations sociales. En cela, ii préfigure[13] la conception de Claude Lévi-Strauss qui identifie le développement du psychisme individuel à un jeu dans la structure sociale à laquelle appartient cet individu[38].

Interne des asiles (1926-1932)

L'entrée dans la langue des fous (1926-1927)

Le départ pour les colonies n'aura finalement pas lieu et l'étudiant reprend son cursus à la Faculté de médecine de Paris en neurologie, la spécialité psychiatrie n'existant pas à l'époque.

Parce qu'il a perdu la foi pendant son adolescence et qu'il se sent une responsabilité d'ainé, il vit comme un échec personnel l'ordination sacerdotale de son frère à l'abbaye d'Hautecombe en 1926. Le 4 novembre, il fait sa première présentation de malade[39] à la Société neurologique de Paris, rivale fondée à la Pitié par Joseph Babinski, successeur de Jean-Martin Charcot, de la Société française de psychologie fondée par Pierre Janet à la Salpêtrière. Il réussit le concours qui lui permet de commencer l'année suivante son internat dans le service "Clinique des Maladies mentales et de l’Encéphale" que dirige Henri Claude à Sainte Anne.

Il s'initie pour les besoins de ses observations à la linguistique structuraliste de Ferdinand de Saussure à travers les compte rendus de Charles Pfersdorff[40] et le cours en Sorbonne d'Henri Delacroix[41], ancien élève d'Henri Bergson, cours dont il tirera en 1930 un exemple pour étudier un cas de psychose, qu'il présentera la 11 décembre 1931 à Société médicopsychologique, où le délire s'exprime par une forme de langage écrit[42]. C'est qu'il découvre à l'asile, l'hôpital psychiatrique de l'époque, que, contrairement à ce qui est enseigné mais dans la ligne de ce que Jules Seglas[43] a repéré en 1888[44] et publié en 1913 de la « mélancolie anxieuse », le déficit de la pensée des patients n'est pas antérieur mais consécutif à leurs hallucinations et qu'il arrive même que leurs délires, construits par négation (analgésie, hypocondrie, idée d'immortalité, mégalomanie, etc.), s'expriment, avant de conduire à la vésanie, avec force et vivacité dans un discours à la structure grammaticale singulière mais riche, notamment par des écrits plus ou moins poétiques[45]. Ce qu'il lui est donné d'observer, ce sont des cas Schreber in vivo.

L'école française des aliénistes (1928-1930)

À Sainte Anne, l'interne Lacan est au cœur de l'école de la clinique des formes les plus inexplicables de la psychose, celles de la paranoïa délirante, telles que les y a décrites de la manière la plus fine jusqu'à quelques décennies plus tôt Valentin Magnan[46], telles que continuent de les enseigner Henri Claude. Toutefois dans la très grande majorité des cas le patient reste traité en rebut et l'étiologie toujours attribuée à une supposée dégénérescence physique. Lacan bénéficie d'échanges de vues avec les aliénistes les plus brillants, du partage des cas les plus remarquables, et du soutien du cercle de recherche que constitue la revue L'Évolution Psychiatrique[47] animé par Angelo Hesnard, René Laforgue, Henri Codet, Adrien Borel et Eugène Minkowski.

C'est auprès du chef du service de l'asile de Maison Blanche Marc Trénel[48], élève de Paul Sérieux et spécialiste de la psychiatrie légale[49], qu'il apprend la clinique des troubles du langage[50]. Le 2 novembre 1928, il présente à la Société neurologique de Paris un cas de pithiatisme[51] résistant à la « psychothérapie »[52] dont il diagnostique, contre la nosographie enseignée et le consensus établi, la nature psychonévrotique[53] en l'absence de lésion organique[54].

Sa curiosité pour la criminologie éveillée par Marc Trénel, il exerce son année d'internat 1928-1929 à Infirmerie Spéciale des Aliénés de la Préfecture de police de Paris sous la direction de Gaëtan Gatian de Clérambault. C'est auprès de l'inventeur de l'automatisme mental et de l'érotomanie qu'il apprend à observer les néologismes « idéogéniques » par lesquels Paul Guiraud caractérise les langues psychotiques[55]. En dépit de son opposition au point de vue mécaniste et organiciste de Clérambault[56] et des jalousies sourcilleuses de celui ci[57],[note 6], il reconnaitra en lui[48], non sans une ingratitude provocatrice à l'endroit des nombreux professeurs brillants dont il aura reçu l'enseignement[58] et Sigmund Freud, ni une ironie douce contre ceux qui se targuent d'une position supérieure, son « seul maître en psychiatrie »[59]. Par ailleurs, il qualifiera l'automatisme mental de Clérambault de « conception élémentaire »[45].

Relations triangulaires et surréalisme ou la folie faite art (1928-1930)

Παντα ῥει[60]
Choses que coule en vous la sueur ou la sève,
Formes, que vous naissiez de la forge ou du sang,
Votre torrent n’est pas plus dense que mon rêve ,
Et si je ne vous bats d’un désir incessant,
Je traverse votre eau, je tombe vers la grève
Où m’attire le poids de mon démon pensant ;
Seul il heurte au sol dur sur quoi l’être s’élève,
Le mal aveugle et sourd, le dieu privé de sens.
Mais, sitôt que tout verbe a péri dans ma gorge,
Choses qui jaillissez du sang ou de la forge,
Nature –, je me perds au flux d’un élément :
Celui qui couve en moi, le même vous soulève,
Formes que coule en vous la sueur ou la sève,
C’est le feu qui me fait votre immortel amant.
Melancholiae Tibi Bellae[note 7]. Hardelot. 6 août 1929
Sonnet de Jacques Lacan dans une phase surréaliste[note 8]
intitulé Hiatus irrationnalis et adressé à Ferdinand Alquié,
publié en 1933 aux côtés de Arp, Goll, Asturias et Queneau[61].

À vingt sept ans, il rencontre « sa princesse », Marie Thérèse Bergerot, veuve de quinze ans son aînée qui financera en 1932 l'impression de sa thèse. Comme son titre d'interne le permet, il ouvre une consultation privée dans son sombre rez-de-chaussée de la rue de la Pompe mais habite la plupart du temps à Sainte Anne, à l'internat.

Il fréquente le cercle décadent de la comtesse Isabel Dato[62] où il se lie avec Georges Bataille, qu'il ne suivra cependant pas dans le mouvement anti mussolinien du Cercle communiste démocratique, et avec Pierre Drieu La Rochelle, qui a quitté sa femme en 1929 pour complaire à la jalouse Victoria Ocampo. Celle ci, de passage à Paris pour organiser une exposition Tagore, promet à l'écrivain d'entrer au comité de rédaction de sa future revue Sur. La femme délaissée du même Drieu complaisant, Olesia Sienkiewicz (1904-2002), dactylographie dans sa chambre de l'Île Saint-Louis les textes de Jacques Lacan[47] avant de le rejoindre pour la nuit dans un appartement de garde.

Avec Victoria Ocampo, qui vient de perdre son père et qu'il a rencontrée un mois plus tôt dans le salon littéraire d'une autre argentine, Josefina Atucha, marquise de Jaucourt, celui qu'elle appelle jalousement « le petit amant de la femme de Drieu »[63] a en février 1930 une aventure orageuse. Harcelé au téléphone, il y met très vite un terme[62][note 9]. Se reprochant a posteriori sa dureté[note 10], il lui dédicacera en 1975 un exemplaire des Écrits techniques de Freud en l'appelant « Victoria, mon amour »[64].

En juillet 1930, après avoir lu L’Âne pourri de Salvador Dalí[65] dans une revue confidentielle, Surréalisme asdlr, il contacte le peintre et vient l'écouter dans sa chambre d'hôtel disserter sur des rapports entre création artistique et paranoïa qui permettraient de surpasser la passivité de l'écriture automatique. À partir de décembre, il retrouve au Cyrano de la place Blanche le directeur de la revue, André Breton, ancien infirmier psychiatrique sensible au rôle de suppléance joué par le délire et adepte de Freud qui est allé rencontrer celui-ci à Vienne en 1922.

L'école allemande du Burghözli et le concept de personnalité paranoïaque (1930-1931)

En août et septembre 1930, il accompli, peut être grâce à l'entremise d'Eugène Minkowski, un stage à la Polyclinique du Burghözli, qui en est le service de psychiatrie ambulatoire, sous la direction de l'ex assistant de Carl Gustav Jung et successeur d'Eugène Bleuler, Maier (de). Il poursuit l'expérience de soins sans enfermement systématique de 1931 à 1933 à l’hôpital qu'Henri Rousselle a ouvert en 1922[66] dans les locaux du service des admissions et de l'infirmerie de l'hôpital Sainte-Anne. Établissement autonome dirigé par Édouard Toulouse, c'est le premier service ouvert[66]. Avec son dispensaire et son service social[66], il préfigure, non sans insuffisances, la politique de secteur qui se mettra en place en 1960 à partir de l'impulsion donnée par Georges Daumezon.

C'est au cours de cet internat dans l'établissement Henri Rousselle à Sainte-Anne qu'il peut faire l'observation de la genèse de la paranoïa et du développement du délire à partir de ses propres prises en charge et les théorise, empruntant le concept à la phénoménologie de Eugène Minkowski[67], comme un effet de « structure »[68]. Avec le chef de clinique Henri Ey, il applique la leçon de Hans Maier (de) de rapporter les symptômes, au-delà de leur description détaillée, à la personnalité propre du patient[69], conception empruntée[70] à Karl Jaspers[71]. Pour faire valider sa formation, il se contraint à un discours conformiste sur l'hérédodégénérescence mais s'efforce d'y apporter toutes les nuances possibles[72]. Du côté du freudisme, ce ne sont que déchirements teintés de chauvinisme entre partisans et opposants de l'analyse profane, au spectacle duquel il assiste les 30 et 31 octobre 1931 avec son collègue Henri Ey lors de la sixième Conférence des psychanalystes de langue française.

C'est cependant dans le service voisin d'Henri Claude qu'il perfectionne en compagnie d'Henri Ey[73] et Pierre Mâle la clinique. C'est là que Georges Dumas, enseignant en Sorbonne opposé à Henri Claude et à la psychanalyse, a fondé le célèbre Laboratoire de psychologie[66], lieu de tous les débats. C'est là que Georges Heuyer, successeur intérimaire d'Ernest Dupré en 1921, a introduit la psychanalyse dans l'institution hospitalière en confiant le poste de psychologue à Eugénie Sokolnicka. S'il est un tenant de l'hérédodégénérescence, Georges Heuyer est sensible à l'efficacité d'une écoute du patient, qu'il assimile à un soin psychologique, et reste ouvert à la psychanalyse, à condition que son exercice soit réservé de préférence à des femmes non médecins. Parce qu'Henri Claude en prenant ses fonctions en 1922 a révoqué celle-ci au motif que la psychanalyse devrait être réservée aux médecins, Georges Heuyer, qui a donc besoin d'une preuve médicale de l'efficacité de la psychanalyse, encourage l'interne Lacan à accomplir le saut épistémologique qui est de donner une étiologie psychanalytique au délire[47]. C'est ainsi que le 18 juin 1931, à la section féminine, lui est confié l'examen d'une érotomane criminelle, suivie par Joseph Lévy-Valensi[74] et Daniel Lagache, qui relève de sa spécialité, la médecine légale.

Aimée ou la psychanalyse sortant du puits de la médecine (1932)

Le cas Aimée lui donne les arguments de sa thèse de doctorat[2]. Soutenue fin 1932, celle ci, par une réfutation des explications organicistes[56] et un dépassement des théories psychogénétiques[75] universellement professées par les écoles française et allemandes, introduit, discrètement mais fermement, dans la psychiatrie institutionnelle la conception freudienne de la paranoïa. Elle lui confère le diplôme de docteur en médecine, spécialité médecine légale, ainsi que le titre d'assistant des hôpitaux, mais ce sont ses amis surréalistes[76] et son premier analysant[77] seuls qui mesurent l'importance de l'événement et saluent « (...) pour la première fois, une idée homogène et totale du phénomène hors des misères mécanistes où s’embourbe la psychiatrie courante. »[78].

Cette cure et cette thèse ne sont pas le premier acte ni le premier écrit de psychanalyse en institution hospitalière. Ils ne formalisent qu'une pratique initiée après guerre par le service d'Henri Claude[47] mais ils sont la première adoption de la théorie freudienne par la Faculté, sous la forme officielle d'un diplôme. Ils interviennent à un moment où la communauté internationale des psychiatres sollicitée par l'opinion publique est en particulier agitée par les scandales des crimes passionnels[79], tel le cas de Madame Lefebvre[80], et une révision permanente de la nosographie induite par la discussion des concepts freudiens à ce sujet[81]. Lacan y recourt à tout l'appareil théorique de son collègue viennois comme autant de preuves de la pertinence de ces concepts, pulsion insuffisamment socialisée, contenu manifeste et contenu latent du délire, narcissisme secondaire, fixation anale, irrésolution de l'Œdipe, homosexualité féminine refoulée, inefficience du surmoi, sublimation[82]... pour caractériser « paranoïas d'auto punition » et « paranoïas de revendication »[83].

Cette nosographie ne sera pas retenue mais son propos est de renouveler le « traitement moral » de Philippe Pinel en invitant le médecin à ne plus se contenter d'user de considération philanthropique mais de jouer des ressorts de la vie affective propre au patient et de la relation d'autorité qu'il entretient avec lui[84],[note 11]. Jacques Lacan, par un renversement d'une morale qui fustige l'illusion[85] réitère la leçon spinozienne qu'au contraire la vie psychique de chacun est d'agir pour la satisfaction de ses différences[86], et invite à reconnaître que chez le paranoiaque « les illusions n’ont pas moins de consistance et d’intérêt que les vérités »[87], c'est-à-dire qu'il a une personnalité propre, éventuellement productive et poétique, et non pas seulement altérée. Il s'agit de substituer à la tentative de dialogue normative une analyse des mécanismes de ces illusions au sein du monologue du psychotique pris au sérieux[88].

En un temps où un représentant de la psychiatrie en place tel Paul Guiraud concède à peine que « tout en conservant notre entière indépendance à l'égard de la psychanalyse orthodoxe, nous pensons que dans les cas de ce genre, il faut admettre l'action de mobiles inconscients »[89], l'innovation qu'apporte la thèse de Jacques Lacan est celle d'une cure en institution hospitalière de la paranoïa par la psychanalyse[83], que Sigmund Freud réservait a priori encore neuf ans plus tôt aux « troubles névrotiques »[90], c'est-à-dire à l'exclusion des psychoses telle la paranoïa dont il n'explicite la spécificité qu'en 1924 et que sous forme d'interrogation[91].

Médecin des asiles (1933-1953)

Un clinicien parmi les profanes (1933-1934)

Invité le 21 juin 1932 à la Société psychanalytique de Paris, il a entamé quelques mois avant la soutenance de sa thèse une psychanalyse didactique auprès de Rudolph Loewenstein, médecin zurichois installé à Paris en 1926 et amant de Marie Bonaparte. Celle ci, unique analysante de Sigmund Freud en France avec Eugénie Sokolnicka, est la mécène de la SPP. Cette analyse commencée à la trentaine n'est en rien une formalité. Elle coïncide en effet avec la fin des aventures féminines qui le conduira au mariage et avec une distanciation des surréalistes qui l'inscrit dans la carrière médicale. En octobre 1933, il est invité par son professeur Hans Maier (de) à écouter Ferdinand de Saussure lors de la conférence annuelle de la Société Suisse de Psychiatrie[69].

Quelques semaines plus tard, Man Ray et Paul Éluard[92], le sollicite au sujet du procès des sœurs Papin. Celui-ci a pris une tournure politique, les partisans de l'ordre espérant une condamnation à mort[93]. L'assassinat de la patronne des deux domestiques est vu comme l'expression d'une révolte de classe. Jacques Lacan intervient[94] pour appuyer son collègue le Docteur Logre et les journalistes Jean et Jérôme Tharaud dans leur contestation des trois experts[95] qui ont conclu à la responsabilité pénale. Le cas lui est l'occasion de reprendre la conception des crimes passionnels formulée dans sa thèse à savoir que le passage à l'acte est la satisfaction d'un désir, une auto punition[96], résolvant un délire soudain. Il exclut de cette façon la préméditation. Il précise que l'énucléation à vif répond à une image, à réaliser donc, de soi au miroir de l'autre comme le corps morcelé qu'est le sujet hors construction œdipienne. Il s'appuiera sur le cas Papin pour réviser sa théorie des psychoses jusqu'en 1950[97].

Le 29 janvier 1934, il épouse Marie-Louise Blondin, dite Malou, sœur rencontrée quelques mois plus tôt de son ami Sylvain Blondin, chirurgien des hôpitaux. Presque simultanément à l'obtention du titre de Médecin des asiles, sa demande d'adhésion à la SPP est agréée le 20 novembre 1934, trois jours après le suicide de son ancien professeur Gaëtan Gatian de Clérambault.

Danse intellectuelle sur un volcan (1935-1937)

En février 1935, Marie Bonaparte lui présente Michel Leiris. Les années trente sont celles de sa participation au séminaire qu'Alexandre Kojève, ruiné par la Grande Dépression, donne sur la phénoménologie hégélienne à l'École pratique des hautes études. C'est un lieu d'échange entre des personnalités très différentes Raymond Aron, Jean Hyppolite, Georges Bataille... Le cours, transcrit par Raymond Queneau, se prolonge dans un café de la place de la Sorbonne autour de Maurice Merleau-Ponty, Pierre Klossowski, Alexandre Koyré. Pour Lacan, c'est un moment de formation intellectuelle important[98]. Dans le discours de Kojève, il retrouve formulé en système ce que la clinique lui donne à observer, la conception spinozienne[99] du désir humain comme désir de désir, la dimension, primordiale pour Lacan comme pour Kojève, de la reconnaissance, voire l'affirmation de la nature imaginaire du moi[100].

En 1936, il déménage 97 boulevard Malesherbes, où il ouvre une consultation de psychanalyse. C'est là qu'en la présence silencieuse du psychiatre se tiennent les comités de rédaction de L'Acéphale, antithèse de la revue « scientifique » L'Encéphale. La revue prolonge dans le champ littéraire le combat politique du mouvement Contre attaque[101], dissous en mars 1936 à la suite de la rupture entre Georges Bataille et André Breton. Ce mouvement, soutenu par la revue La Critique sociale dans son opposition au stalinisme, était lui-même une dissidence fondée le 7 octobre 1935 en réponse à l'exclusion du Parti communiste des surréalistes, accusés par Ilya Ehrenbourg de « pédérastie », et en réaction au suicide de René Crevel.

En août, Jacques Lacan participe pour la première fois au congrès de l’IPA, qui se tient cette année à Marienbad. Il est invité le 31 juillet[102] à y prononcer une communication brève sur le stade du miroir, dont le texte est perdu[102], mais le président Ernest Jones, connu pour être peu complaisant, ne le laisse pas terminer au-delà des dix minutes imparties[103]. C'est la première fois qu'on ose ne pas se contenter de paraphraser Sigmund Freud, de se référer à des savants non psychanalystes, en l'occurrence Henri Wallon, de proposer un concept original. La réception est plutôt chaleureuse[104].

En 1937 nait son premier enfant, Caroline[105], future mère de Fabrice Roger-Lacan. « Malou » aura deux autres enfants de lui, Thibault, né en 1939, et Sibylle, née en 1940.

Ruptures (1938-1940).

En 1938, l'Encyclopédie française fait appel au Docteur Lacan pour rédiger l'article Famille mais la reconnaissance par ses pairs, en fait Rudolph Loewenstein, de sa pratique de psychanalyste tarde, alors que son confrère Daniel Lagache, universitaire agrégé, est titularisé par la SPP dès 1937. De simple membre, il n'en devient lui-même membre titulaire que le 20 décembre 1938 après un exposé clinique illustrant la rénovation de la psychiatrie par la psychanalyse, en l'occurrence le concept d'impulsion et plus généralement la pratique de l'écoute des patients[106]. À la recherche d'une structure préœdipienne correspondant à un stade du moi morcelé, il en appelle à cette occasion à une notion de Réel, lieu d'une « pulsion à l'état pur » se manifestant par une « béatitude passive » face à l'horreur. Loewenstein a conditionné son soutien à cette candidature, qu'il continue sa psychanalyse avec lui. À peine titulaire, Lacan met fin à son analyse[note 12]. « L'analyste ne s'autorise que de lui même. »[107].

Le 1er avril, il reçoit à Sainte Anne Antonin Artaud[108], qui avait été arrêté à Dublin pour scandale sur la voie publique. La prise en charge dure onze mois, jusqu'au transfert du patient à Ville Évrard dans l'ancien service de son professeur Marc Trénel[note 13]. Il diagnostique une graphorrhée[109], c'est-à-dire, contrairement à l'avis de son collègue Nodet, un salut possible dans l'écriture à l'instar de James Joyce.

Au cours de cette année 1939, l'année de la mort de Sigmund Freud, il déménage au 3 rue de Lille et noue une liaison avec l'actrice cinématographique Sylvia Bataille, née Maklès. Elle est mariée à son ami Georges Bataille mais une vie de fête, de débauche et d'alcool les ont séparés depuis 1933[110]. Il est mobilisé et affecté à l'hôpital militaire des Franciscains à Pau[111].

Le 13 juin 1940, la veille de l'entrée des allemands dans Paris, sa consœur Sophie Morgenstern se suicide. Jacques Lacan, démobilisé des services de santé des armées, rejoint en famille Marseille, principale ville de la Zone libre, où il retrouve André Malraux à cours d'argent. Il prend en location la maison que ce dernier possède à Roquebrune pour abriter sa maîtresse enceinte. La mère de Judith Bataille s'étant imprudemment déclarée avec sa fille comme « juives » au commissariat de Cagnes, son futur gendre s'introduit subrepticement dans la salle où sont rangés leurs dossiers et les dérobe sur une étagère. Il retrouve la sœur de Sylvia Bataille et le beau frère de celle ci, André Masson à Montredon chez la Comtesse Pastré, dont l'association Pour que vive l'esprit cache des artistes, telle Youra Guller, sous le coup de la loi contre les « juifs » et sert d'antenne légale au réseau du Centre américain de secours.

Le silence de la guerre (1941-1945)

En 1941, alors qu'ils sont tous deux encore mariés, nait leur enfant, Judith Bataille, à laquelle la loi confère le nom du mari de sa mère. Le choix du prénom d'une héroïne juive et castratrice est en soi un programme et dans la circonstance un défi. L'épouse légitime demande alors le divorce qui sera prononcé après guerre[105].

Plaque au 5, rue de Lille.

À cours d'argent, incapable de donner le secours financier qu'André Malraux lui a réclamé pour faire libérer son frère, il revient à Paris prendre son poste dans le service désormais dirigé par Henri Ey à Sainte-Anne. Les patients, arrivant déjà dénutris, meurent de faim et de froid en nombre[112]. Placée comme gouvernante chez le père de Jacques Lacan, Aimée échappe à ce sort.

Une partie de l'hôpital est réquisitionnée par l'occupant pour servir d'hôpital militaire, une autre abrite le réseau communiste Front national sanitaire, que dirige Lucien Bonnafé[66]. Le trafic de faux certificats y fleurit. Jacques Lacan y propose son aide à un confrère, Jacques Biézin[113], menacé par les lois antisémites, mais il reste en retrait de l'engagement de ses collègues résistants, Julian de Ajuriaguerra, Jean Talairach, Pierre Deniker, René Suttel, Henri Cénac-Thaly, qui est arrêté en 1943, le Capitaine Delcourt, Virginie Olivier alias Charlotte, qui meurt à Ravensbrück.

Durant toute l'Occupation, il s'interdit de publier ou d'enseigner mais, comme John Leuba et Françoise Dolto, poursuit en privé une activité de psychanalyste, qu'il transfère dans un nouvel appartement de l'immeuble voisin, 5 rue de Lille. Parmi ses patients, René Diatkine, un camarade de Julian de Ajuriaguerra. C'est durant ces années de silence qu'il s'initie[114] auprès de Paul Demiéville au chinois, langue « idéographique » qui interroge moins la vérité du signifiant que le rapport du signifié au signe.

Le 19 mars 1944, il est avec entre autres Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Raymond Queneau, Pierre Reverdy, Dora Maar, qui interprète le rôle de l'Angoisse, Brassaï, Valentine Hugo, Zanie Campan, Maria Casarès du cercle qui assiste à la lecture que fait Albert Camus dans l'appartement de Michel Leiris du Diable attrapé par la queue écrit par Pablo Picasso[note 14].

Dora Maar, jalouse de la jeune Françoise Gilot, n'éprouve alors plus que du dépit pour Picasso. Quelques mois plus tard, elle sombre dans la rancune et est hospitalisée sous contrainte à Sainte-Anne en mars 1945 à la suite d'un scandale sur la voie publique. Le médecin chef Jean Delay[115] laisse prescrire la sismothérapie expérimentale[116] mise en place en 1943. Celui ci, opposé aux méthodes médicales nazies et promoteur d'une sismothérapie respectueuse de la personne et attentive à la douleur[117], a été nommé par intérim à la suite de l'exclusion professionnelle consécutive à la loi du 16 août 1940 de son ami Joseph Lévy-Valensi, déporté en dépit de ses efforts pour le protéger. Détenteur du seul traitement efficace dans les cas de délires aigus, il est désormais distant avec la psychanalyse de ses maîtres qui faisait la spécificité du service au temps d'Henri Claude. Alerté par André Breton, le praticien hospitalier Lacan échoue le 15 mars 1945 à évacuer la patiente en urgence sous un faux certificat[118] mais finit par obtenir la signature de Jean Delay, après l'avoir giflé, autorisant le transfert[119] vers l'hôpital de Bonneval que dirige son ami Henri Ey depuis 1938. Il la soignera lui-même et réussira à l'orienter vers une vie vivable, dans la religion et l'art.

Il reçoit un premier récit détaillé des camps de la femme de Georges Duthuit, qui en est revenue[120].

De la Société psychanalytique de Paris à la Société française de psychanalyse (1946-1953).

Des mouvements comme celui du linguiste Édouard Pichon, théorisant un inconscient national dépendant de la langue, passent à l'arrière-plan du fait des expériences récentes. L'exil de Loewenstein, amant de Marie Bonaparte, fervent défenseur du biologisme et ayant l'autorité morale des pionniers de la psychanalyse, amène un changement des rapports de forces[Lesquels ?]. Dans cet après-guerre à peine commencé, la figure de Lacan prend une importance, ne serait-ce que par effet d'aspiration : il fait partie des quelques titulaires d'avant-guerre n'ayant pas eu à choisir l'exil[105].

En 1949, il devient le contrôle de Moustapha Safouan.

Il participe aux réunions que l'Ordre des médecins organisent en 1951 et 1952 au sujet de la liberté d'exercice de la psychanalyse par les non médecins à l'occasion de l'affaire Margaret Clark-Williams. Il s'y prononce en faveur de l'analyse profane pour une raison clinique, la nécessité pour le psychiatre d'analyser la personnalité[121], et une raison pratique, l'insuffisance du nombre de médecins[122]. Il précise que les psychanalystes ont l'expertise qui manquent aux psychiatres au sortir de leur formation[123],[note 15]. Avec Georges Heuyer, il se range dans le camp de Daniel Lagache. Suivi par André Berge, Georges Parcheminey, Juliette Favez-Boutonier entre autres, celui-ci s'oppose, notamment dans la conception de l'enseignement universitaire de la psychologie[124], au monopole des médecins représenté par Jean Delay, Sacha Nacht[125] et Jean-Robert Debray, qui tâche de contrôler une pratique rémunératrice et le développement d'une psychanalyse concurrente du Largactil mis sur le marché en 1952 par Pierre Deniker[note 16].

C'est à la fin des années 1940 et au début des années 1950 que le sujet des « séances courtes » commence à être traité par Lacan. Il s'agit en fait à l'époque davantage de séances de longueur variable que de séances véritablement courtes – comme vers la fin de sa vie où il donne des séances de quelques minutes à peine. Ce sujet devient le vase de Soissons de la psychanalyse française. Lacan reçoit un premier avertissement concernant ces séances en 1951[réf. souhaitée]. À la suite de la rébellion des élèves psychanalystes en 1953, due à l'obscurité du fonctionnement et à un certain autocratisme de l'institut qui est chargé de leur enseignement, une crise institutionnelle secoue la SPP. Cette crise mélange à la fois les problèmes de répartition des pouvoirs entre la Société de psychanalyse et l'institut, le poids respectif des différents courants et les pratiques – désapprouvées par presque tous à l'époque – de Lacan[réf. nécessaire]. Celui-ci est démis de son titre de président de la SPP. Daniel Lagache quitte la SPP et décide de fonder un institut d'inspiration universitaire, la Société française de psychanalyse, suivi par Françoise Dolto et Juliette Favez-Boutonier. Lacan les suit, tout au moins pour un temps[105]. Il est donc une des causes, mais non le fomenteur, de cette première scission. L'International Psychoanalytical Association décide que la nouvelle société ne pourra être affiliée qu'après enquête sur ses méthodes d'enseignement et d'analyse – ce qui vise implicitement Lacan[réf. souhaitée].

Le théoricien du retour à Freud (1954-1981)

De la Société française de psychanalyse à l'École française de psychanalyse (1954-1963).

Lacan, collectionneur (Balthus, Renoir, Masson, Derain, Monet, Giacometti, dessins de Picasso, statuettes alexandrines et gréco-romaines, 5 147 livres)[126], acquiert L'Origine du monde en 1955.

Vers 1953-1954, Lacan opère un virage qui le fait abandonner momentanément ses références à Hegel (hégélianisme à la mode de Kojève) pour le structuralisme[127]. Quand Lacan a abordé la fonction du symbolique et la nécessité d'un pacte entre le moi et le petit autre, c'est là qu'il a pris ses appuis dans la notion de structure, qui est strictement équivalente à celle de langage. C'est dans son grand texte inaugural « Fonction et champ de la parole et du langage », qu'il se réfère aux études de Claude Lévi-Strauss, pour y énoncer, à sa suite, cette grande loi primordiale des échanges et de la parenté.

Il introduit par ailleurs en 1953 des concepts qui deviendront fondamentaux dans son œuvre, les trois registres : Réel, Symbolique, Imaginaire. Il commence à travailler à une théorie du signifiant en redécouvrant Ferdinand de Saussure et en s'appuyant sur Roman Jakobson[note 17]. C'est aussi là qu'il commence à citer régulièrement la thèse de Claude Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté[note 18].

En 1960, Henri Ey organise un colloque à l'abbaye Saint-Florentin de Bonneval sur le thème de l'inconscient : il y réunit des psychanalystes de la jeune génération, des philosophes comme Gilles Deleuze, Merleau-Ponty et Jean Hyppolite. Presque tous les débats se rapporteront de près ou de loin[évasif] à la théorie lacanienne de l'inconscient, désormais formée dans ses grandes lignes et résumée par le mot d'ordre lacanien par excellence : « l'inconscient est structuré comme un langage ». Dès cette époque, en France, la psychanalyse semble se résumer à ce positionnement : être avec ou contre Lacan. Il a acquis une position centrale et cristallise les débats.

Le 15 octobre, son père meurt.

Les douze ans qui s'écouleront entre la fondation de la SFP et sa dissolution en 1965 sont une période de grands changements dans le paysage psychanalytique français. D'un point de vue institutionnel, il s'agira de dix ans de négociations pour que les psychanalystes ayant fait scission en 1953 soient reconnus par l'IPA. L'enquête de l'IPA se concentrera progressivement sur Lacan et ses séances dites courtes – en fait à l'époque de durée variable, cette durée étant toujours inférieure à la norme de l'IPA. L'enquête conclura en 1963 que la SFP pourra recevoir l'agrément si elle retire à Lacan (et à Françoise Dolto) son titre de didacticien, c'est-à-dire qu'elle lui enlève le droit de former des psychanalystes et de continuer son enseignement. Cela provoqua l'éclatement de la société fondée par Daniel Lagache, tous ceux ne pratiquant pas et ne soutenant pas la technique de Lacan se voyant condamnés à l'exclusion des instances internationales s'ils continuent à protéger Lacan. Ainsi naîtra en 1964 l'Association psychanalytique de France, sous les auspices de Daniel Lagache, Jean-Bertrand Pontalis, Didier Anzieu, Jean Laplanche et Juliette Favez-Boutonier. Pour les lacaniens, il s'agira de l'École française de psychanalyse, bientôt renommée École freudienne de Paris.

Lacan, chef d'école (1964-1979)

En 1964, sa fille Judith Bataille obtient enfin le changement de son nom en Judith Lacan.

À soixante-trois ans, Lacan fonde sa propre « école ». Les statuts de cette École freudienne de Paris supprime toute hiérarchie. Favorisant par là l'émergence de jeunes talents, cette structure utopiste, grosse de ses échecs futurs, s'est vue reprocher a posteriori et paradoxalement de placer le fondateur en position de maître. Les organes décisionnels sont effectivement composés par lui et n'outrepasseront jamais ses avis.

Le phénoménologiste François Wahl organise l'édition des Écrits, qui sont publiés au Seuil en 1966. L'ouvrage donne son assise structuraliste à la psychanalyse et, coup de génie de François Wahl[128], change en un éclair le paysage intellectuel. Lacan fait dorénavant partie des ténors du structuralisme et son nom est cité à côté de ceux de Claude Lévi-Strauss, Roland Barthes, Michel Foucault. Cette célébrité tardive provoque un afflux important de jeunes à l'EFP, en même temps que, dérive inévitable, le phénomène de groupie. On imite son dandysme daliesque, son style de discours à la scansion si singuière, mais, témoignage de l'efficacité de la parole provocatrice, on le moque aussi. La langue française s'en trouve marquée irréversiblement et des tournures lacaniennes finiront inconsciemment par entrer dans le langage des journalistes puis de la langue courante. Non sans un certain malentendu, Mai 1968 accentue le phénomène de mode Lacan, lequel se voit assailli d'admirateurs maoïstes, lui qui vote De Gaulle[129].

Lacan introduit en 1969 une pratique expérimentale pour habiliter un psychanalyste comme psychanalyste de l'école, « la passe », qui se révèlera à la fois être un facteur de dissension et un échec selon l'aveu même de Lacan. Facteur de dissension parce que l'adoption de cette procédure provoque immédiatement une scission : plusieurs membres historiques dont François Perrier, Piera Aulagnier et Jean-Paul Valabréga démissionnent de l'EFP et fondent le quatrième groupe. Un échec, parce que cette procédure, faite pour éviter les pièges de l'idéalisation et de la bureaucratisation, va avoir l'effet inverse de celui souhaité. En onze ans, seulement dix-sept personnes « passeront » avec succès[réf. souhaitée].

Peu après la fondation de son école, Lacan opère un nouveau tournant dans son enseignement, qu'on appellera la « relève logiciste »[réf. souhaitée]. À la suite des interventions du tout jeune Jacques-Alain Miller, Lacan se tourne vers Frege, Gödel et la topologie. Son but est d'assurer que la réception de son enseignement ne soit pas sujette aux dérives qui ont marqué selon lui la réception de Freud. Les nœuds, les formes impossibles, les mathèmes vont désormais envahir les séminaires du maître et les rendre encore plus difficiles d'accès. Lacan espère ainsi sortir définitivement du caractère encore trop descriptif de ce qu'il qualifiera désormais de linguisterie[réf. souhaitée].

Après avoir suturé[pas clair] temporairement le sort de la psychanalyse à celui des sciences sociales, c'est l'échappée vers les sciences exactes : « Seule demeurait, unique aliment de l'ermite au désert, la mathématique[130]. » Maintenant qu'il n'est plus lié à aucune négociation, sa pratique en tant que psychanalyste relève quasiment de l'expérimentation débridée[non neutre]. Il peut aussi bien demander à une personne de venir trois fois pour trois séances éclairs de quelques minutes dans la même journée et la garder une heure entière la semaine d'après. Il avait déjà l'habitude de se lever, de parler, de manger, d'écrire pendant les séances : dorénavant il joue aussi avec des bandes de Möbius, des bouts de ficelle et de papier. Il reçoit à son cabinet tout le jour durant un flot ininterrompu de personnes. Les choses en sont à ce point que souvent on ne prend même pas rendez-vous.

Profitant de la réforme des universités consécutive aux événements de mai 1968, Lacan, d'abord assisté de Serge Leclaire, tente de s'implanter dans l'université par le biais d'un département de psychanalyse à Vincennes (Paris VIII). Malgré la proposition du président du département, il n'y occupera aucun poste, mais le département sera une sorte de bastion lacanien[non neutre]. Cette dernière expérience cristallisera les oppositions déjà existantes entre différents courants au sein de l'EFP. La reprise en main du département au nom de Lacan par Jacques-Alain Miller en 1974, marquée par le remplacement de plusieurs chargés de cours, provoqua une vive polémique à l'intérieur et à l'extérieur de la faculté, chez les psychanalystes et les non-psychanalystes[131].

Quelques années plus tard, le suicide d'une psychanalyste ayant échoué à la procédure de la « passe » sert de révélateur aux dissensions d'une école dont beaucoup doutent qu'elle soit encore dirigée par le maître et non par son entourage proche.[réf. souhaitée] En effet, Lacan a des absences[réf. souhaitée], se montre de plus en plus fatigué et délègue de plus en plus la gestion des affaires à son gendre Jacques-Alain Miller. Il décide de dissoudre l'EFP[note 19]. Après quelques années de crise perpétuelle, l'EFP, seule école fondée par Lacan, est dissoute le 5 janvier 1980.

Dissolution (1980-1981)

Souffrant d'une cancer du colon dont il a tardé à se faire opérer, déjà très diminué depuis un accident de voiture survenu en 1978, Lacan réduit sans les cesser ses activités à partir de février 1980. Le 15 mars, il choisit, non sans humour, l'hôtel Pullmann Saint Jacques pour prononcer d'une voix claire et forte, debout pendant plus d'une heure devant un parterre de huit cent personnes une conférence intitulée Dissolution, qui est un programme de refondation de la « Cause freudienne ». Sa dernière intervention publique est donnée à la conférence internationale qui se tient à Caracas du 12 au 15 juillet 1980.

Le 16 novembre, il est très affecté par le passage à l'acte de Louis Althusser, qu'il se reproche de ne pas avoir pris en charge lui-même. Durant ses derniers mois, il se remet d'une aphasie, conséquence d'un AVC, au domicile de sa fille Judith Lacan et son gendre Jacques Alain Miller[132], où la chambre de son petit fils, polytechnicien, est disponible. Alors que son carnet de rendez vous est rempli[133], il meurt le 9 septembre 1981 à la clinique Hartmann à Neuilly sur Seine, d'une insuffisance rénale[105] consécutive à l'ablation en urgence de sa tumeur : « Je suis obstiné... Je disparais. »[126].

Le 10 septembre son frère Marc François, silencieux bénédictin, lui rend hommage en l'église Saint Pierre du Gros Caillou[134] : « Jacques Lacan a parlé ». Le corps est enterré par toute la famille, réunie physiquement mais pas moralement[135], dans le cimetière de Guitrancourt, près de La Prévoté, sa maison de campagne[132]. Le gendre est l'exécuteur testamentaire du défunt, chargé d'éditer et faire publier les vingt volumes posthumes des vingt-cinq du Séminaire[note 20].

Les principaux apports de Lacan à la pratique de la psychanalyse

Le retour à Freud

L'enseignement de Jacques Lacan débute sur un mot d'ordre du retour à Freud. La volonté d'un retour à Freud suppose que Lacan considérait qu'il existait une lacune en France, donc un besoin de retourner à l'œuvre de Freud, de la retrouver, et qu'il mettait implicitement en cause la qualité des traductions, de l'enseignement des psychanalystes et des théoriciens de la psychanalyse de son époque. Lacan s'opposa dès ses débuts à ce qu'il considérait comme une dérive de la psychanalyse : l'ego-psychology[136], représentée par Anna Freud et Rudolph Loewenstein.

Outre les différends théoriques avec ses pairs, ce qui caractérise l'attitude de Lacan dans son retour à Freud, c'est une lecture qui ne cherche pas à rester dans l'orthodoxie freudienne, mais plutôt à dégager ce qu'il y a d'original chez Freud, ainsi que le formule Jean-Michel Rabaté[137] : « De même qu'Althusser se demandait comment lire Marx de façon “symptomatique”, en séparant ce qui est authentiquement “marxiste” de ce qui est purement “hégélien” dans ses écrits, Lacan se demande où et comment repérer les textes où Freud se montre authentiquement “freudien”. »

L'attitude de Lacan consiste à se réclamer de Freud tout en se moquant d'idées auxquelles Freud croyait fermement (comme la possibilité de réduire la psychologie, en dernière analyse, à la biologie[note 21]). Le retour à Freud ne consiste donc pas seulement en une critique de l'enseignement des élèves de Freud, mais en une critique - au sens étymologique, opérer un choix entre le bon et le mauvais - de l'enseignement de Freud, qui n'a pas toujours su, selon une optique lacanienne, rester fidèle à lui-même ou explorer les conséquences de ses découvertes.

C'est dans cette manière de concevoir son retour à Freud que l'on peut saisir la pensée lacanienne, qui retourne chaque fois à Freud, qui s'en réclame, et qui pourtant, pour des raisons parfois historiques - la linguistique n'avait pas, du temps de Freud, l'audience qu'elle aura dans les années cinquante - et souvent théoriques[note 22], en diffère considérablement.

La scansion des séances

La formalisation de l'enseignement

Les cartels et le plus un

Les principaux concepts lacaniens explicitant la pensée freudienne

La forclusion du Nom du Père

Toute la réflexion de Jacques Lacan procède de l'observation par le psychiatre qu'il a été de la psychogénèse de la folie, sans l'éclairage de laquelle cette réflexion reste inaccessible. La folie n'est pas sans raisons : « n'est pas fou qui veut. » Pour élaborer cette clinique de la psychose, Jacques Lacan s'appuie sur la leçon donnée par Sigmund Freud[138] que « ce qui est forclos du symbolique fait retour dans le réel » c'est-à-dire que l'esprit qui, dans la première enfance, s'est construit sans le refoulement œdipien, produit, à certains moments pour lui significatifs, une hallucination (cf. supra cas Papin).

Le processus par lequel cet esprit se constitue en une structure psychotique plutôt que névrotique, Freud le décrit sous le terme de Verwerfung. Lacan, lecteur attentif de Freud éclairé par la clinique, note comme lui que ce processus n'est pas un mécanisme projectif, une sorte de ressort à retard dont la cause du déclenchement serait bien difficile à expliquer. Il note comme lui qu' « il n'était pas exact de dire que sentiment réprimé au dedans fut projeté au dehors »[138]. Il précise ce que Freud n'a pas plus développé, qu'il s'agit non d'un refoulement qui finirait par éclater mais de l'absence d'acquisition d'un signifiant nécessaire à la communication métaphorique, celle qui permet de partager des significations. C'est la rencontre avec une image de ce signifiant non symbolisé, « sans nom », comme un horreur, qui déclenche le délire, une image d'autorité paternelle par exemple ou quoi que ce soit qui appelle le sujet à être désigné dans sa position de sujet.

Lacan schématise ce processus d'exclusion du langage métaphorique sous le terme de forclusion, c'est-à-dire non pas seulement un mécanisme projectif vers l'extérieur de soi plutôt qu'une intériorisation appelée refoulement, mais encore la non introduction dans le discours tenu à l'enfant de l'image d'un tiers extérieur à la dyade qu'il forme avec sa mère, un père qui fasse symbole. De là ses recherches sur le stade du miroir et sa réflexion sur la structure du langage.

Le pousse à la femme

« L'inconscient est structuré comme un langage »

« L'inconscient est structuré comme un langage »[139] n'est pas un postulat mais une hypothèse nouvelle à l'épreuve d'une clinique héritée des écoles de psychiatrie française et allemande et de la pratique psychanalytique, hypothèse déjà sous-jacente sinon explicite dans l'étude que fait Sigmund Freud des lapsus et des jeux de mot par exemple. C'est une phrase centrale dans l'élaboration théorique de Lacan qui donne une assez bonne idée générale de sa pensée. Elle rappelle, en utilisant le concept d'inconscient, que Lacan s'inscrit dans le courant psychanalytique. Elle indique, avec le terme de structure, l'approche particulière de Lacan, qui est l'approche structuraliste. Enfin, elle spécifie son apport, qui consiste principalement dans l'importance donnée à la nature du langage dans l'explication du fonctionnement psychique[140].

Pour expliciter la chose, il prend appui sur les trois œuvres majeures de Freud, L'Interprétation des rêves, Psychopathologie de la vie quotidienne et Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient. C'est ainsi qu'il effectue un « retour à Freud ».

Une interview qu'il accorde à Madeleine Chapsal, pour L'Express, en 1957[141], révèle la portée de ce qu'il avance[note 23] :

« Voyez les hiéroglyphes égyptiens : tant qu'on a cherché quel était le sens direct des vautours, des poulets, des bonshommes debout, assis, ou s'agitant, l'écriture est demeurée indéchiffrable. C'est qu'à lui tout seul le petit signe “vautour” ne veut rien dire ; il ne trouve sa valeur signifiante que pris dans l'ensemble du système auquel il appartient. Eh bien ! les phénomènes auxquels nous avons affaire dans l'analyse sont de cet ordre-là, ils sont d'un ordre langagier.
Le psychanalyste n'est pas un explorateur de continents inconnus ou de grands fonds, c'est un linguiste : il apprend à déchiffrer l'écriture qui est là, sous ses yeux, offerte au regard de tous. Mais qui demeure indéchiffrable tant qu'on n'en connaît pas les lois, la clé. »

Lacan se livre alors à un plaidoyer pour démontrer en quoi toute l'œuvre freudienne peut et doit être lue avec l'appui de ces références linguistiques et que, pour ces raisons mêmes, ce qui fait l'efficience de la psychanalyse est lié au fait de parler, qu'elle est une expérience de parole.

Il propose la métaphore d'un hamac :

« l'homme qui naît à l'existence a d'abord affaire au langage ; c'est une donnée. Il y est même pris dès avant sa naissance, n'a-t-il pas un état civil ? Oui, l'enfant à naître est déjà, de bout en bout, cerné dans ce hamac de langage qui le reçoit et en même temps l'emprisonne ».

Langue et structure : métaphore et métonymie.

La métaphore dans la chaîne des signifiants.

Freud avait désigné l'inconscient comme concept explicatif majeur du fonctionnement psychique. Il avait tâché de l'étudier à partir de ses manifestations, qu'elles soient normales[142] ou pathologiques[143]. L'abandon des méthodes d'hypnose et de suggestion a marqué un tournant dans la pensée freudienne, tournant qui a commencé à permettre à la psychanalyse de sortir de la simple technique de suggestion et de psychothérapie. À partir de ce moment, Freud n'interprète plus la maladie psychique qu'en fonction de la parole du patient. Lacan pousse cette logique de la démarche freudienne jusqu'à son inversion et décrit le langage même, celui dans lequel le sujet se construit initialement par des échanges avec sa mère, le générateur même des névroses et psychoses. Il appelle lalangue, par allusion à la lallation, cet aspect structurant d'un discours.

Lacan[144] souligne que, dans les travaux de Freud, l'inconscient se laissait saisir de deux manières : lorsque le locuteur ou le rêveur commet un déplacement (dire un mot à la place d'un autre) ou lorsqu'il produit une condensation (le mot d'esprit « famillionaire », « famillionär » en allemand, analysé par Freud[145]). Il affirme que le déplacement et la condensation, en l'espèce de la métonymie et de la métaphore, sont les deux seuls moyens de produire de la signification si l'on se réfère aux analyses de Jakobson[146], et qu'ainsi l'inconscient a un fonctionnement comparable à celui du langage.

Lacan a donc voulu renouveler la réception de Freud en opérant une lecture structuraliste de son œuvre, utilisant pour cela les outils de la linguistique. Ces outils, il ne fera pas que les réutiliser, il les remaniera pour servir son propos. C'est à la fois cette volonté de renouvellement de la lecture de Freud et le remaniement des outils théoriques de la linguistique qui valent à Lacan son succès auprès des uns et son rejet par les autres[147].

Le nouage du Réel, du symbolique et de l'imaginaire ou le concept de structure

Lacan fait apparaître dans la psychanalyse, la perspective structuraliste : en opérant une lecture rigoureuse de Freud[note 24], il montre que Freud est déjà dans une perspective structurale, à partir de la deuxième topique[148].

Lacan a affirmé à plusieurs reprises devoir sa conception de la structure à Claude Lévi-Strauss[note 25], qui a été lui-même un lecteur attentif de Freud[149],[150]. Et la thèse de Claude Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté, est l'ouvrage écrit par un contemporain le plus cité dans les séminaires de Lacan[151]. Il convient donc, sans pour autant admettre sans critique préalable que la structure de Lacan et la structure de Lévi-Strauss sont les mêmes, de s'intéresser à la définition du terme de structure que Lévi-Strauss peut développer dans l'ouvrage en question.[style à revoir]

Nœud borroméen illustrant l'intrication du Réel, du Symbolique et de l'Imaginaire au sens lacanien[note 26].

Une définition illustrant le sens que l'anthropologue français donne à ce terme est :

« Les institutions humaines elles aussi sont des structures dont le tout, c'est-à-dire le principe régulateur, peut être donné avant les parties, c'est-à-dire cet ensemble complexe constitué par la terminologie de l'institution, ses conséquences et ses implications, les coutumes par lesquelles elle s'exprime et les croyances auxquelles elle donne lieu. Ce principe régulateur peut posséder une valeur rationnelle sans être conçu rationnellement ; il peut s'exprimer de façon arbitraire, sans pour autant être privé de signification[152]. »

De cette définition ressort que le « tout » de la structure en est le principe régulateur, indépendant des parties. La structure chez Lévi-Strauss est structure logique, c'est un ensemble de relations entre des termes interchangeables.

Ce principe régulateur, la structure du sujet, il en voit l'efficacité dans le déclenchement d'un délire (cf. supra cas Papin) ou, dans le cas de la schizophrénie décrite par Philippe Chaslin[153], l'inefficience. Il l'observe plus généralement dans toute manifestation de l'inconscient par une certaine intrication propre à chacun à des moment précis de l'histoire du sujet de trois fonctions : le Réel, le Symbolique, l'Imaginaire (ce qu'il appellera R.S.I).

En 1972, il représente cette intrication des trois fonctions par le nœud borroméen (qu'il appellera aussi le nœud-bo). Il suffit que n'importe lequel parmi les trois anneaux soit rompu pour que tous les anneaux soient indépendants. Ce « tripode R.S.I », comme il sera appelé par Lacan lui-même, marque à la fois l'aboutissement de ses recherches antérieures, dans une perspective topologique, en même temps qu'un nouveau paradigme[154],[155]. C'est un des concepts clef de son œuvre.

Le parlêtre ou de l'importance du langage

La Bataille de San Romano, Paolo Uccello. Dans le séminaire V, Lacan s'appuie sur cette scène de bataille et sur une histoire drôle pour illustrer une des particularités du symbolique : la généricité (ou la stéréotypie).

Élève et analysant de Jacques Lacan, Charles Melman affirme dans un ouvrage de témoignages : « En premier lieu, il s'est agi pour Lacan de souligner ce que Freud n'a pas pu ou n'a pas osé faire, à savoir montrer combien le langage est ce qui ordonne notre rapport au monde aussi bien qu'à nous-mêmes[156]. »

La pensée de Lacan pourrait être définie comme une théorie structurale du désir et du langage. Théorie du désir, parce que l'essence de l'être humain est le désir pour le lecteur de Spinoza que sera Lacan toute sa vie. Théorie du langage, parce que c'est par celui-ci que l'on a accès à l'inconscient. Théorie structurale, car le langage répond à des logiques internes que les recherches linguistiques du XXe siècle ont réussi à subsumer sous le terme de structure[note 27]. Or, la structure, pour Lacan, est à la fois ce qui produit et ce qui est la réalité de l'inconscient. En effet, l'inconscient n'est pas un stock de non-conscient, il correspond à un ensemble de processus actifs[note 28].

Ainsi, lorsque Lacan avance la théorie des trois ordres (Réel, Symbolique, Imaginaire), il le fait en s'appuyant sur ses réflexions concernant la nature, non du langage en général, mais de l'humain, l'être parlant (qu'il surnommera le parlêtre). Le fait d'apprendre le langage nous coupe en quelque sorte du monde : ainsi naît le Réel, ce qui ne peut être nommé, ce qui ne relève pas du langage. Le langage dans lequel nous naissons contient des valeurs, il organise le monde dans lequel nous vivrons avant même que nous soyons nés[note 29], cette dimension organisatrice et de distribution de la valeur, Lacan l'appelle le symbolique. Quant à l'imaginaire, il désigne la manière dont le sujet se perçoit par le truchement des autres et du langage dans lequel il se trouve.

La théorie lacanienne est à ce point tournée vers le langage qu'on peut en déceler l'importance dès son travail sur le stade du miroir. Lorsque l'enfant fait la différence entre l'image et la représentation, qui est exactement ce que décrit le stade du miroir, il ne fait rien d'autre que découvrir le signe, c'est-à-dire ce qui est mis là pour autre chose, qui désigne cette chose et qui pourtant ne l'est pas. Dans ce sens, on peut rapprocher le stade du miroir et le travail de Jerome Bruner sur l'attention conjointe chez le nourrisson, qui représente pour lui le début de l'accession au langage et la structure relationnelle sur laquelle l'apprentissage de la langue pourra s'appuyer.[réf. souhaitée]

Les principaux apports originaux de Lacan à la théorie psychanalytique

Le stade du miroir : le moi au miroir de l'autre

Situation et enjeux

Objet de la première communication donnée par Lacan à un colloque international[note 30], le stade du miroir n'a cessé d'accompagner sa réflexion pendant toute son œuvre[note 31]. En effet, dans sa réflexion sur ce stade ou cette phase, Lacan va reposer de manière tout à fait neuve un certain nombre de problèmes propres à la psychanalyse : sur la nature du moi, sur les rôles - pas clairement séparés chez Freud - du moi idéal et de l'idéal du moi, mais aussi sur la nature du narcissisme, point crucial de la théorie psychanalytique.

Les stades du miroir

Lacan ayant commencé à travailler sur ce concept vers 1936 et l'ayant remanié jusqu'en 1960 environ, on comprendra aisément qu'il est impossible de réduire une réflexion de plus de vingt ans à une seule théorie. Il y aura par exemple le stade du miroir avant et après l'invention des trois ordres que sont le Réel, le Symbolique, et l'Imaginaire. Il y aura le stade du miroir avant et après l'invention de l'objet (a). Ce concept s'inscrira donc dans l'histoire de la réflexion lacanienne et, malgré sa célébrité qui pourrait laisser croire à quelque chose de simple et de réutilisable hors même du lacanisme, il est nécessaire pour le comprendre de le restituer dans les problématiques propres à la pensée de son inventeur.

Le stade du miroir est avant tout une réflexion sur deux concepts : celui de corps propre, le terme wallonien de corps propre désignant l'intuition de l'unité de sa personne par le bébé, et celui de représentation - c'est-à-dire à la fois la capacité à organiser les images et à se situer dans l'ordre de ces images. Lacan affirme que l'enfant anticipe sur son unité corporelle pas encore physiologiquement accomplie - du fait de la maturation incomplète du système nerveux - en s'identifiant à une image extérieure qu'il a été capable de différencier des autres : la sienne. Pour avoir pu différencier son image de celle des autres, il a fallu qu'il comprenne la différence entre l'image (au sens de tout ce qui est vu) et la représentation - l'image qui est mise à la place de ce qu'elle figure. Ma propre image dans le miroir ne peut être en effet qu'une représentation, elle me montre ce qu'en aucun cas je ne saurais voir directement, sans utiliser d'artifice. C'est ainsi que l'on peut comprendre une première différence entre le Je, celui qui voit son image et qui s'identifie à celle-ci, et le moi, l'image à laquelle l'enfant s'identifie.

Version finale du schéma du stade du miroir selon Lacan. S barré : le sujet divisé. M : Miroir. À : le grand Autre. C : le corps propre. a : l'objet du désir. i'(a) : moi idéal. S : sujet de l'inconscient. I : idéal du moi.

Cela découvre le sens de l'identification pour Lacan : c'est une tension entre un Je, qu'il renommera plus tard "sujet de l'inconscient"[note 32], et un moi toujours social, posé dans l'ordre de la logique (puisque le corps distingué comme étant le corps propre l'est du fait d'une induction logique) et dans l'ordre social (plus tard Lacan soulignera l'importance du fait que l'assentiment d'un adulte soit donné à ce qui n'est qu'une intuition d'identification). Le stade du miroir, c'est donc l'aliénation active du sujet à une image, image qui ne peut servir à ce processus d'identification que si elle est reconnue à la fois comme artificielle par l'enfant et désignée comme représentation adéquate par l'adulte.

On croit parfois que le stade du miroir dévoile un moment du développement de l'enfant. Or ce qu'il entend dévoiler c'est la dynamique même de l'identification, dynamique qui reste la même tout au long de l'existence. Il décrit la structure - que Lacan appelle encore paranoïaque en 1949 - du sujet, divisé entre le Je, bientôt le sujet de l'inconscient, et le moi. Le Moi est redéfini comme une instance qui relève de l'image et du social, pur mirage, mais mirage nécessaire.

Le stade du miroir est-il un concept lacanien ?

Lacan avait l'habitude de faire des emprunts à ses contemporains. Concernant le stade du miroir, les pages d'Henri Wallon dans Les origines du caractère chez l'enfant[157] sont régulièrement citées, ainsi que les origines kojéviennes de la définition dynamique de l'identification conçue comme mouvement. Élisabeth Roudinesco[105] rappelle aussi que la distinction Moi/Je qu'opère Lacan dans différents textes, et très importante pour sa réflexion, a certainement pour origine les remarques d'Édouard Pichon sur la difficulté qu'il y avait à traduire le Ich de Freud systématiquement par moi alors que dans certains contextes, le Je paraissait plus adapté[note 33]. Même si ces problèmes de traduction ont effectivement intéressé Lacan, le Je lacanien est avant tout un Je imaginaire.

Néanmoins, sans nier l'apport de tous ces penseurs, la réflexion lacanienne sur le stade du miroir n'a que peu à voir avec la dialectique du développement que l'on retrouve chez Henri Wallon, qui n'a pas pour objet de recherche les problèmes conceptuels concernant l'identification en psychanalyse, comme il ne s'intéresse pas au narcissisme, ni à la nature imaginaire ou non du moi ou de l'objet du désir. Si l'on peut supposer une importance considérable de l'hégélianisme à la manière de Kojève, celle-ci s'efface dès 1954, peu de temps après l'entrée en jeu des concepts de Réel, Symbolique et Imaginaire.

Quant à l'apport de Pichon concernant la distinction Je/Moi, on sait que cette distinction subira des aventures conceptuelles bien éloignées des considérations théoriques du grammairien. Lacan a emprunté à Kojève, à Wallon, à Pichon, voire à Dali[note 34], mais force est de constater que le stade du miroir selon Lacan n'a, en définitive, rien de wallonien, de hojèvien, de pichonien ni de dalinien.

Le pas tout

Le stade du miroir inscrit le sujet dans une incomplétude radicale (Lacan se réfère explicitement à Kurt Gödel) non réductible à l'autre sexe[158]. L'éternel discours amoureux, celui de l'amour courtois par exemple, n'est qu'une tentative de masquer qu' « il n'y a pas de rapport de sexuel ».

Le graphe du désir

Les quatre discours

Le sinthome et la singularité du sujet

Lacan décrit en 1975-1976 dans son Séminaire Le Sinthome le sinthome comme ce qui pallie un défaut de « nouage » dans l'enfance des trois registres du langage que sont réel, symbolique et imaginaire et l'illustre avec l'exemple de l'écriture de James Joyce. Il s'appuie sur ce concept pour approcher une explication de la psychogénèse des structures psychiques, névrose, psychose et perversion, comme une manière propre à chacun de « nouer » ces trois registres c'est-à-dire d'entrer et se maintenir dans le langage[159].

Comme Sigmund Freud l'a établi, les symptômes que soigne la cure analytique sont une expression d'un désir inconscient qui se manifeste à l'occasion de lapsus, rêves, rires, association libre... Il y a cependant des manifestations de ce désir inconscient qui ne sont ni lapsus, rêves ou rires, association libre. Elles ne disent rien d'un désir refoulé mais elles sont pourtant elles aussi des déplacements de sens[160]. Les romans de James Joyce en sont l'illustration[161]. Selon quelle logique ces déplacements se font ils ? Ils ne sont guidés ni par un désir refoulé ni par une hallucination, ce qui n'exclut pas que désirs refoulés et hallucinations s'y mêlent. Il y a là quelque chose qui construit la langue unique de James Joyce mais qui ne relève en rien d'un symptôme. Au contraire, cela révèle quelque chose d'absolument singulier, le « sinthome, qui est ce qu'il y a de singulier chez chaque individu »[162].

Il reste donc, au cours d'une analyse par exemple, quelque chose de l'inconscient d'irréductible[159], qui ne s'exprime pas comme quelque chose de significatif, marque primordiale de l'entrée de l'enfant dans le langage indépendamment, peut être antérieurement au stade du miroir, de la construction d'un moi en une névrose ou une psychose. Ce résidu, ou ce dont il témoigne par défaut[note 35], Lacan l'appelle sinthome. La fin d'une analyse est autant que possible d'assumer comme son symptôme ce résidu sinthomatique[159].

Lacan s'appuie sur ce constat d'une limite à l'exploration de l'inconscient pour faire l'hypothèse que chacun bricole une manière particulière de composer les registres du réel, symbolique et imaginaire générés par le langage et que c'est de ce bricolage propre, le sinthome, que se construit un nouage particulier de ces trois registres, une structure psychique. La névrose est de ce point de vue une suppléance[159], une construction palliative, au même titre que la psychose. Refoulement et forclusion ne sont que des modalités d'un procédé de construction psychique unique, le sinthome, dont il faut bien supposer l'existence pour expliquer qu'il y a refoulement ou forclusion.

Cela ne remet pas en cause la distinction entre névrose, psychose et perversion mais infère l'existence de quelque chose de propre à chacun qui le construit dans une de ces structures. Lacan propose toutefois, peut être plus comme une piste de recherche qu'un dogme, de préciser la nosographie et de donner une place distincte d'une part à ce qu'on pourrait appeler une psychose réussie qui ne sombre pas dans le délire paranoïaque mais s'exprime par exemple dans l'écriture comme l'a fait James Joyce, d'autre part à une « psychose ordinaire » ou blanche, mais non asymptomatique, qui se maintient en deçà du déclenchement d'un délire, ainsi qu'à une névrose phobique[159].

Le reconnaissance de l'existence d'un sinthome, de quelque chose qui reste totalement inconscient, hors du langage mais cependant nécessaire au langage, c'est aussi l'invitation faite au psychanalyste de ne pas réduire le sujet à ses symptômes ni à un diagnostic de structure mais d'en affirmer l'absolu singularité inconsciente. Le concept de sinthome permet à Lacan d'inscrire la psychanalyse à la fois dans une modestie qui reconnait les limites de la cure, ce que les détracteurs de Sigmund Freud ont pris pour argument, et dans une éthique respectueuse des différences de chacun en dehors de toute psychologie normative ou normalisante, ce à quoi la psychanalyse de confortement du moi ou la psychologie comportementaliste ne se résout pas.

Lacan et la philosophie

La question des rapports entre l'œuvre de Lacan et la philosophie peut se poser de différentes manières. En premier lieu, il est possible de se questionner sur l'influence de la philosophie dans le parcours intellectuel de Lacan et sur ce que celui-ci a pu emprunter aux différents penseurs dont il faisait la lecture. On peut aussi s'interroger sur l'importance du travail de Lacan pour la philosophie[note 36], voire, avec Jean-Pierre Cléro, se demander s'il existe une philosophie de Jacques Lacan.

Références philosophiques dans l'œuvre de Jacques Lacan

La philosophie de Hegel (réinterprétée par Kojève) a eu une importance dans le cheminement intellectuel de Lacan. Ses rencontres avec Heidegger, et sa cotraduction de l'article Logos avec une amie germaniste montre l'intérêt qu'il aura porté à une philosophie dont on retrouve les traces dans ses séminaires[note 37].

Ses relations avec Merleau-Ponty ont encouragé une redécouverte de Saussure, mais son influence en tant que philosophe reste à démontrer.

Jean-Pierre Cléro[163] a souligné l'importance de la théorie des fictions de Bentham dans l'élaboration de la pensée lacanienne (que l'on se souvienne à ce propos de la phrase de Lacan : « La vérité a structure de fiction. »)[Interprétation personnelle ?].

Le concept de Réel aurait été forgé en pensant à l'usage qu'en fait Georges Bataille dans ses ouvrages[note 38], qu'à défaut de catégorie où faire entrer ce dernier, on peut classer comme philosophe.

Mikkel Borch-Jacobsen a affirmé que les idées de Lacan doivent beaucoup plus à ces penseurs qu'à Freud et ne seraient en somme qu'une philosophie déguisée[164].

Malgré ses nombreuses amitiés avec des philosophes, malgré une culture philosophique et les références faites dans ses séminaires à des philosophes et à leurs concepts[note 39], Lacan affiche avec persistance une méfiance, voire une défiance — qu'il partage d'ailleurs avec Freud — envers la discipline fondée par Socrate[165]. Lacan agit plus envers la philosophie comme si elle était une boîte à outils où il pourrait aller piocher des concepts qu'il recyclerait à la mode de l'inconscient lacanien.[Interprétation personnelle ?]

Le Lacanisme pour la philosophie

De son vivant Lacan intéresse des philosophes tels Louis Althusser[note 40] ou Michel Foucault[166]. Ses travaux sont repris aux États-Unis dans le champ des "cultural studies"; Judith Butler, après Juliet Mitchel, a utilisé et critiqué des concepts lacaniens pour son travail de critique philosophique des processus de socialisation et des rapports de force dans la société contemporaine.[réf. souhaitée] Slavoj Žižek, Giorgio Agamben et Alain Badiou sont les trois philosophes les plus connus à se réclamer de Lacan dans leur réflexion philosophique.[réf. nécessaire]

Alain Juranville affirme que Lacan révolutionne le concept même de vérité en introduisant l'idée que la vérité serait nécessairement partielle[167]. Gérard Granel opère un recroisement entre la perspective lacanienne et la perspective heideggerienne sur les questions de la vérité, du sujet et de la science[168].

Lacan et le féminisme

Lacan a une mauvaise réputation dans les mouvements féministes et de libération sexuelle.[réf. nécessaire] L'affirmation de la primauté du phallus parmi les autres signifiants a fait considérer à certains et à certaines que son approche est phallocentrée. Dominique Sels, dans son commentaire du Banquet, apporte un argument textuel en faveur de cet avis[169]. Lacan, de ce fait, a toujours souffert d'une mauvaise réputation dans les mouvements féministes et de libération sexuelle. Il a été critiqué sur ce point par Luce Irigaray[170] ou Judith Butler[171],[172].

Cet avis n'est pas partagé par les psychanalystes, notamment les psychanalystes femmes. Liliane Fainsilber[173], reprend pas à pas les approches de Lacan concernant la différence des sexes et la sexualité féminine, en particulier la question laissée en suspens par Freud de la jouissance féminine. Juliet Mitchell, dans un ouvrage de 1975[174], considère que la théorie lacanienne et le féminisme ne sont pas incompatibles. Plus récemment, les travaux de Lacan ont été utilisés par Bracha L. Ettinger[175],[176].

Quant à un phallocentrisme de la théorie lacanienne, Lacan, pour définir la différence entre les sexes, affirme que les hommes croient avoir le phallus quand les femmes croient en manquer, alors que personne ne le possède et que tous le désirent[177]. Car le phallus lacanien est un signifiant, le signifiant d'un manque. Ce terme, « phallus », ne doit pas être confondu avec l'organe, le pénis[178]. Le choix de la dénomination de ce signifiant du « manque » comme phallus, et l'asymétrie du rapport à ce signifiant entre homme et femme laisserait pourtant ouverte la possibilité d'une critique d'une vision phallocentrique. Laquelle vision renverrait à une vision structuraliste de la différence des sexes ou, des genres, qui restent historiquement, culturellement et politiquement déterminés.[réf. nécessaire]

Introduisant la facilité de la position féminine quant au rapport au désir, il décale la fixité de la vision opaque[Quoi ?] accordée à la sexualité féminine. Aucun objet ne saurait être pris comme objet de complétude mais son nouveau statut est comme objet qui cause le désir. Comparant et opposant l'obsessionnel qui tue le désir à la quête effrénée de l'hystérique à maintenir son désir insatisfait : point de frustration, et un pas de côté sur la théorie de la privation[réf. nécessaire].

L'objet atteint sa forme ultime de "pièce détachée" en 1962-1963, quand il traite la question de l'angoisse dans Le séminaire, Livre X, L'angoisse. Revisitant la place à donner à la marque signifiante ou à l'objet, il prépare un changement de cap sur la théorie du manque. Il déclare concernant la sexualité féminine : « on nous rabat les oreilles avec l'histoire du Pénis » et la théorie du manque. Il évoque déjà la trompeuse jouissance phallique, et décline que l'impuissance n'est pas là où on croit ! Il dénonce aussi le masochisme féminin comme fantasme de l'homme[179].

Lacan en 1960 dans ses « Propos directifs pour un Congrès sur la sexualité féminine » énonce, partant d'une étape de la castration symbolique supposée reliée à la subjectivité d'un Autre de la loi, que l'altérité des sexes assurément dénaturée, fait de l'homme le relais pour que la femme devienne cet Autre à elle-même, comme elle l'est pour lui.

Selon Danièle Lévy, ces développements sur la sexualité féminine, ou l'homosexualité sont loin de s'opposer au féminisme[180]. Souvent mal compris[non neutre] quand il énoncera que "LA" femme n'existe pas en barrant d'un trait le "La", c'est pour lui reconnaître son caractère d'Unicité et pour ne pas recouvrir d'un universel, ce qui est le propre féminin. Une et PAS-TOUTE, seront des outils pour se confronter à la question de la jouissance féminine qui ne se réduit pas à la jouissance phallique. Dans ses tableaux de la sexuation, du Le séminaire, Livre XX, Encore, il tente de faire surgir comment passer de l'idée d'impuissance à l'impossible. Dévoilant la diffraction de la jouissance féminine[Quoi ?], vers une jouissance Autre, il apportera des éclairages à la théorie des genres qui ne sont pas biologiques mais choix de position subjective[181].,[182]

Éthique

A mon seul désir, devise de la Dame à la Licorne et paraphrase à travers les siècles du « ne pas céder sur son désir » lacanien. C'est dans l'amour courtois que Lacan voit[183] naître « une éthique de l'érotisme »[184] qui, en soutenant non la satisfaction d'un plaisir mais, loin de toute mystique[185], le « plaisir de désirer », donne sa juste place, celle d'une possibilité de transgression[184], à la fonction du signifiant tel qu'il structure l'individu[186].

« C'est à titre expérimental que j'avance (...) que la seule chose dont on puisse se sentir coupable (...), c'est d'avoir céder sur son désir[187] ».

Paradoxalement, cette éthique, à l'adresse tant du psychanalyste que de l'analysant, est une invitation non au débridement des sens mais au devoir[128], un devoir dicté par un impératif catégorique où le postulat de la raison pratique kantienne[188], tel que le dénonce dans son universalité la subversion sadienne[189], se révèle être une structure fatale, voire tragique[190] du désir : « (...) la bonne intention (...) promue [par] Abélard (...) ne nous met certainement pas à l'abri de la névrose et de ses conséquences. »[187]. Le courage est d'assumer son désir, son être, jusque dans ses déterminations inconscientes[129], par exemple une homosexualité refoulée[128], une judéité rejetée[128] ou tout autre singularité liée à l'histoire du sujet[note 41] qui fait qu'il est devenu ce qu'il est, et non de se dédouaner[note 42] comme un Tartuffe de la culpabilité que ce désir et ses négations génèrent derrière un masque de moralité.

Par cette leçon du 5 juillet 1960 intitulée Céder sur son désir, Lacan reformule la maxime de Freud : « Wo Es war, soll Ich werden »[191],[note 43], qu'il étendra six ans plus tard dans son Séminaire Le sinthome en affirmant, au delà de toute réduction nosographique, la singularité du sujet psychotique[note 44].

Cet éclairage de l'éthique par l'expérience de la psychanalyse n'est pas pour Lacan sans conséquence politique. « Céder sur son désir », c'est, plus que se soumettre à un ordre moral, consentir à un ordre, communiste aussi bien que capitaliste, « post révolutionnaire »[192]. Prolongeant l'analyse de Malaise dans la civilisation[193], Lacan voit dans les « sciences humaines » une tentative de substitution de facteurs externes aux déterminations intrinsèques du désir et de la récupération de celui ci dans le but de son asservissement[194]. Inversement, il voit avec optimisme l'expression contemporaine de ce désir libéré de la religion, au risque de son utilisation à des fins de mort, dans le progrès de la science physique[195].

Réception et critiques

Les mouvements lacaniens

Quatrième groupe
cf. François Perrier, Piera Aulagnier, Nathalie Zaltzman, Jean-Paul Valabrega.
« Doltoïsme » ou pédopsychanalyse lacanienne
cf. Françoise Dolto, Caroline Eliacheff.
AIP (Association pour une instance des psychanalystes)
cf. Serge Leclaire.
LVA et CRFP
cf. Maud Mannoni, Octave Mannoni, Joël Dor, Pierre Fédida.
ALI
cf. Charles Melman.
Cause freudienne
cf. Génie Lemoine, Jacques-Alain Miller, Éric Laurent (en), François Sauvagnat, François Leguil, Alain Vaissermann, Jean-Jacques Gorog, Pierre Naveau, Jean Clavreul, Slavoj Žižek, Bracha Ettinger, Juan-David Nasio, Clotilde Leguil, Alain Didier-Weill,
Cercle freudien
cf. Jacques Hassoun, Claude Rabant.
Champ lacanien
cf. Colette Soler.
Écrivains lacaniens
cf. Philippe Sollers.
Philosophes lacaniens
Julia Kristeva, François Regnault, Catherine Clément, Philippe Lacoue-Labarthe, Jean-Luc Nancy, Alain Badiou, Barbara Cassin.
Cf. aussi analysés de Lacan
Moustapha Safouan, Jean-Bertrand Pontalis, Didier Anzieu, Gérard Haddad.

En science physique et mathématiques

« Conscient et inconscient sont supportés et communiquent par un monde torique »[196].
L'image est choisie par Lacan pour illustrer que l'inconscient est comme un trou dans le champ des pensées et que l'on passe de l'un à l'autre sans, par définition, s'en rendre compte, tel un point circulant à la surface du tore. Ce point traverse le trou (ligne rouge) en restant toujours à une surface presque égale. Inversement (ligne rose), il peut ne jamais se confronter à son inconscient alors qu'il ne fait que tourner autour.

Alan Sokal et Jean Bricmont, dans leur ouvrage commun Fashionable Nonsense (Impostures intellectuelles), épinglent les abus ou les mésusages de termes scientifiques par des penseurs contemporains tels Jean Baudrillard, Gilles Deleuze ou Michel Serres, et consacrent leur premier chapitre à Lacan.

Sokal et Bricmont précisent :

« Nous ne prétendons pas juger la psychanalyse de Lacan, la philosophie de Deleuze ou les travaux concrets de Latour en sociologie. Nous nous limitons aux énoncés qui se rapportent soit aux sciences physiques et mathématiques, soit à des problèmes élémentaires en philosophie des sciences[197]. »

Ils soulignent que Lacan ne donne jamais de justification à son utilisation de surfaces étudiées en topologie pour traiter ou décrire la « jouissance » (considérée comme un espace au sens topologique du terme) ou la « structure du névrosé » (censée être un tore).

Ils soulignent que l'usage de la métaphore étant généralement de rendre plus accessible le propos, parler de bouteille de Klein ou de tore ne semble pas de nature à rendre celui-ci plus accessible. À moins peut-être qu'il ne parte de l'expression « tourner en rond », utilisée pour décrire la pensée de quelqu'un qui revient sans cesse aux mêmes idées, et qu'il la croise avec la définition du tore en se disant que le névrosé ne fait pas toujours le même raisonnement en boucle : il ne suis pas un fil mais se déplace dans un espace. Malheureusement cette forme de pensée dans laquelle il se meut a comme un creux au centre : ce n'est pas une sphère, métaphore classique d'une pensée cohérente depuis Platon.

Ils épinglent ensuite l'usage de termes mathématiques issus de l'arithmétique qui, faisant fi de leur définition technique, se réclament de leur rigueur, par exemple : « La vie humaine pourrait être définie comme un calcul dans lequel zéro serait irrationnel. » Or zéro est un nombre entier donc un nombre rationnel. La phrase signifie donc « La vie humaine pourrait être définie comme un calcul où quelque chose de vrai est faux ». Lacan ne s'est jamais expliqué sur le sens de cette phrase, qu'il définit comme une métaphore mathématique, cette notion elle-même restant à définir.

Pour finir, les auteurs s'intéressent à l'usage des paradoxes concernant les fondements des mathématiques (paradoxes de Russell ou de Cantor). Tout en admettant que les mathématiques sont dans ce domaine moins maltraitées, ils soulignent « qu'aucun argument n'est donné pour relier ces paradoxes appartenant aux fondements de la mathématique et la béance qui constitue le sujet en psychanalyse[198] ».

Les mathématiciens en général n'approuvent pas la manière dont Lacan utilise les notions mathématiques. Ainsi, dans le magazine Tangente[199], les auteurs soulignent que Lacan utilise les mathématiques comme un réservoir de métaphores, sans que ses raisonnements soient valides mathématiquement comme ceux de Newton. Cet abus des mathématiques sert à donner aux théories de Lacan l'illusion d'une profondeur, et d'une légitimité scientifique. Dans le journal Quadrature, Bernard Randé compare les écrits de Lacan à Mickey Parade[200].

En linguistique  : débats sur la conception lacanienne des liens entre langage et inconscient

Le linguiste et philosophe américain Noam Chomsky, qui a connu Lacan dans les années 1970, a confié qu'il le considérait comme un « charlatan conscient de l'être qui se jouait du milieu intellectuel parisien pour voir jusqu'à quel point il pouvait produire de l'absurdité tout en continuant à être pris au sérieux[note 45] ».

Le linguiste Georges Mounin affirmait quant à lui, dans un article ayant fait beaucoup de bruit[201], que Lacan mésusait des concepts saussuriens, et que son enseignement à l'ENS « ruinait quinze ans d'enseignement » de la linguistique dans cette école. Un autre linguiste, Michel Arrivé, tout en soulignant les différences entre le signe lacanien et le signe saussurien, ne les considère pas comme des distorsions mais comme l'adaptation que nécessite la transposition d'un univers conceptuel à un autre[202]. C'est ainsi que Lacan remodèle le concept saussurien de signifiant pour construire une logique du signifiant originale.

En psychanalyse

Le psychanalyste Jean Laplanche critique Lacan par sa conceptualisation de l’inconscient comme discours et langage au lieu de l'idée freudienne des représentations inconscientes comme images visuelles prélinguistiques.

En philosophie

Le philosophe Jean Guitton pour sa part en dénonçant cette idée selon laquelle en psychanalyse, et comme le pensait Freud, presque tous les maux sont d'ordre sexuels, a dit de Lacan : « L'on a toujours l'impression avec Lacan qu'autrui n'est qu'un être, un objet dont on voudrait abuser, et de ne pas le pouvoir librement là serait l'origine de tous les problèmes psychiques. »

En psychologie

Lacan a également été critiqué pour la création d'un culte de la personnalité parmi ses disciples. Le psychologue Dylan Evans, auteur du Dictionnaire d'introduction de la psychanalyse lacanienne (1996) et plus tard de Le lacanisme déçu, signale : « Les disciples de Lacan assument simplement comme une vérité n’importe quelle phrase que le “maître” ait dite. Ses textes sont perçus comme une des Saintes Écritures. Était-ce cela une simple projection de ces disciples ? Se peut-il qu’ils l’aient placé à la place du sujet étant censé savoir, à la place où les patients illusoirement situent l’analyste[203] ? ».

Le psychologue communautaire argentin Alfredo Moffatt écrit à propos de Lacan critiqué pour son accent sur la langue et le discours au détriment de la matérialité de la réalité sociale :

« Nous pensons que cet évitement de la réalité de l’école lacanienne qui domine actuellement dans le champ de la psychothérapie, a été fonctionnelle dans notre pays grâce à sa capacité à nier ce qui se passait. Pendant la dictature militaire, se contaminer avec le réel était très dangereux, un patient militant “brûlait”[204] ».

En théories LGBT

Élisabeth Roudinesco montre dans sa biographie de Jacques Lacan[205] qu'il fut le premier à accepter des homosexuels en analyse.[source insuffisante]

Le psychiatre et psychanalyste Albert Le Dorze rapporte que selon le sociologue et spécialiste de théorie queer Javier Sáez del Álamo (es), Lacan « accueille les homosexuels sans réticence ne cherchant pas à les transformer en hétérosexuels »[206]. Le Dorze rapporte que selon Didier Eribon[207], Lacan est « grossièrement homophobe », d'une pensée hétérocentrée, phallocentrique et sexiste et qu'il cherchait à « éradiquer l'homosexualité » ainsi que d'une « arrogance » et d'une « suffisance »[208]. Le Dorze remarque aussi que selon le philosophe et spécialiste de théorie queer Tim Dean (en), « la théorie lacanienne permettrait le démantèlement d'une conception identitaire du sexe, à fortiori hétéronormée, ce contrairement aux affirmations de Didier Eribon »[209],[210].

La sociologue, militante et spécialiste de théorie queer Marie-Hélène Bourcier considère Lacan comme transphobe[211].

Œuvre écrite

Pour une bibliographie détaillée, cf. rubrique Liens externes infra.

Textes édités, textes inédits

Les écrits sont la partie aboutie et condensée de la pensée de Lacan, tandis que les séminaires montrent la pensée de Lacan en acte, avec des avancées, des reculs, des hésitations.

Textes disponibles en ligne

La grande majorité des séminaires et des écrits de Lacan est disponible sur internet, parfois dans des versions différentes tirées d'enregistrements ou de notes de cours, notamment :

Notes et références

Notes

  1. La firme a exploité un brevet Pasteur d'acétification du médiocre blanc de Loire.
  2. dont il ne jugera que tardivement le « point de vue de l'éternité » moins tenable pour un être humain que l'impératif moral de Kant voir J. Lacan, Les fondements de la psychanalyse., EPHE, Paris, 24 juin 1964, in J. Lacan, Les Quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse.
  3. Notamment au sujet de l'impossibilité d'interaction entre corps et esprit[14] établie en logique par Spinoza[15]
  4. J.-É. Esquirol, Des maladies mentales considérées sous les rapports médical, hygiénique et médico-légal, t. II, p. 791, Paris, 1838.
  5. La fréquentation de cercles aussi opposés que les surréalistes et la Droite catholique caractériserait une position anticonformiste prononcée et une attention particulière aux problèmes du langage. Même lorsqu'il se sera bien éloigné des thèses de son mouvement, Lacan reconnaitra en Charles Maurras un maître de la langue française (Cf. le point de vue de Roudinesco, 1986, 1994). Élisabeth Roudinesco[22] et les détracteurs de Jacques Lacan[23], avec lesquelles celle-ci prend ses distances[24], lisant dans le midrashiste[25] marié à une femme d'origine juive un antisémite[26] inspiré par Léon Bloy[27] et Édouard Pichon[28], voient en Maurras une étape dans la genèse de sa pensée Lacan. L’idée que la société se compose plus de familles que d’individus, l’insistance sur la longue durée au détriment de l’événementiel, la perception de l'inanité des convulsions révolutionnaires et de l’importance primordiale du langage[29] ne découleraient pas de l'origine œdipienne des Complexes familiaux mais seraient un certain héritage positiviste de la pensée maurrassienne : « Partant de Maurras, il arrivait ainsi à Freud, pour rappeler […] combien la tradition, malgré les apparences, pouvait favoriser le progrès[30]. » Par ailleurs, devant le retentissement du nazisme auquel il assiste en 1936, Lacan éprouve « un sentiment de dégoût »[31]
  6. Clérambault ne pardonnera pas à son élève d'être passé, pour sa thèse, dans le camp adverse, celui d'Henri Claude et de la psychanalyse. Querelleur fameux, il l'accusera publiquement, au cours d'une séance de la Société médicopsychologique, de plagiat, ce à quoi le jeune docteur lui a répondu avec un aplomb inouï. Il empêchera Jacques Lacan d'obtenir l'agrégation.
  7. A la santé de votre mélancolie.
  8. Victoria Ocampo (V. Ocampo, Lettre à une de ses sœurs, Angelica, 20 janvier 1930, in Cartas a Angélica y otros, op. cité) témoigne qu'à l'époque, en 1930, Jacques Lacan était extrêmement fier de cette œuvre et jaloux de son originalité.
  9. Victoria Ocampo a une peur maladive de la solitude et se montre d'une jalousie suspicieuse. Elle est jungienne. Elle rêve de rencontrer Joseph Goebbels et Benito Mussolini. Elle défend Jean Cocteau, qu'André Breton exècre, quand Paul Éluard est allé à la Comédie-Française faire du scandale lors de la deuxième répétition de La Voix humaine, qui représente une femme accrochée à son téléphone, comme elle est elle-même. Cependant Jacques Lacan reste son médecin. Il lui dédira un exemplaire de sa thèse : « A Victoria, ce travail n'est qu'une première pierre, qu'elle la reçoive avec indulgence dans son jardin. ».
  10. Le psychanalyste Jorge Baños Orellana (La novela de Lacan, op. cité) se fonde sur cette confidence faite à Roger Caillois en 1939 pour faire l'hypothèse que Victoria Ocampo, en le guérissant de son machisme, a été pour Jacques Lacan, qu'il décrit comme un phobique de l'idéologie, le moment libérateur qui a conduit le psychiatre usant de la psychanalyse en milieu hospitalier à commencer une analyse pour lui-même.
  11. Il s'agit principalement des techniques de l'injonction thérapeutique et de la scansion de l'analyse et de la perlaboration.
  12. Voici ce que son psychanalyste Rudolph Loewenstein en dira à Marie Bonaparte : Ce que vous me dites de Lacan est navrant. Il a toujours présenté pour moi une source de conflit, d'une part son manque de qualités de caractère, d'autre part, sa valeur intellectuelle que j'estime hautement, non sans désaccord violent, cependant le malheur est que quoi que nous soyons convenus qu'il continuerait son analyse après son élection, il n'est pas revenu. On ne triche pas sur un point aussi important impunément (ceci entre nous). J'espère bien que ses poulains analysés à la va-vite, c'est-à-dire pas analysés du tout, ne seront pas admis (...). Lettre du 22 février 1953.
  13. La prise en charge ultérieure, du fait de la guerre et des choix mal éclairés de la famille, sera fatale à l'écrivain qui mourra par défaut de surveillance dans une clinique privée plus confortable en 1948.
  14. Cf. célèbre photographie prise trois mois plus tard par Brassaï lors d'une reconstitution de l'événement quai des Augustins chez Picasso.
  15. « La formation dite médicale me semble un pénible détour pour accéder à la profession d’analyste » écrit Sigmund Freud en 1926 dans La question de l'analyse profane (p. 143).
  16. Cela ne signifie pas que chlorpromazine et psychanalyse sont des traitements incompatibles mais que c'est dès cette époque qu'un clivage s'est dessiné entre « psychiatres » et « chimiatres ».
  17. Comme beaucoup d'emprunts de Lacan, ceux qu'il a fait à Jakobson ne recevront jamais l'aval du grand linguiste qui restera néanmoins toujours un ami personnel du psychanalyste.
  18. Claude Lévi-Strauss, lui aussi ami de Lacan, affirmera toute sa vie ne rien comprendre à ce que disait Lacan en général et de son œuvre en particulier.
  19. De nombreux doutes ont été exprimés quant au fait que la décision de dissolution soit véritablement une décision de Lacan. Roudinesco (op. cit.), tout en citant les opinions contraires, affirme qu'il est probable que la décision soit bien de Lacan lui-même.
  20. Neuf ont été publiés dans la collection Champ freudien des éditions du Seuil jusqu'au 6 septembre 2011, date à laquelle Jacques Alain Miller rompt son contrat avec le président-directeur général de cette maison parce que la compagne de celui ci, Élisabeth Roudinesco, publiait une biographie avec laquelle il était en désaccord, lui reprochant de l'utilisation de sources personnelles ainsi que la traduction anglaise, qui avait du être confiée à des détracteurs de Jacques Lacan[réf. nécessaire]. Depuis, la publication du Séminaire se poursuit à la maison sœur de La Martinière, à un rythme toujours trop lent au goût des spécialistes, au point que certains ont intenté un procès (ils ont été déboutés de leur demande de « déclassification » de documents privés)[réf. souhaitée].
  21. Se reporter au Discours de Rome.
  22. Charles Melman affirmera même : « En premier lieu, il s'est agi pour Lacan de souligner ce que Freud n'a pas pu ou n'a pas osé faire, à savoir montrer combien le langage est ce qui ordonne notre rapport au monde aussi bien qu'à nous-mêmes. » in Collectif, Quartier Lacan, Témoignages sur Jacques Lacan, L'Espace Analytique, Denoël, 2001, 106 p. (ISBN 2207252531).
  23. Manifestement, il s'agit d'un pillage d'idées de Cassirer et de Bergson, où Lacan confond à tort linguistique et psychologie[réf. nécessaire].
  24. désignée par le « retour à Freud », cf. section supra.
  25. Par exemple : « Comme nous-mêmes faisons du terme de structure un emploi que nous croyons pouvoir autoriser de celui de Claude Lévi-Strauss. » Cf. Perspectives structurales, in La psychanalyse, 1961, no 6, p. 111-147
  26. Les trois anneaux sont indépendants deux à deux mais tiennent ensemble à trois. De même, un mot varie de sens dans son champ sémantique (table au sens de meuble ou table au sens de table des matières par exemple) indépendamment de l'usage qu'un sujet fait de la chose que ce mot désigne (pour écrire ou pour mange par exemple) aussi bien de ce qu'est cette chose (une table à manger ou une table basse par exemple). Pourtant il faut à ce sujet que ce mot (table), corresponde bien à ce qu'il en fait (manger) et ce que c'est (non pas une table basse), pour que le langage ait un sens et que le monde s'organise. Ainsi une dame, comme dans la pièce de Jean Tardieu Un mot pour un autre, accueillant une amie en lui disant "Chère peluche, prenez un tambour et miroitons." se fait parfaitement comprendre alors que le registre symbolique employé ne correspond pas au registre imaginaire du sens commun et encore moins à ce que sont peluches, tambours et miroirs. Ce qui fait sens, c'est la façon dont ces registres s'organisent et coïncident, une structure.
  27. « La structure, c'est le langage. » disait Lacan dans sa seule intervention pour la télévision, cf. Télévision, réalisation Benoît Jacquot, 1973. Disponible sur www.ubu.com.
  28. Pour une exposition assez pédagogique de cette conception d'un inconscient actif, opposé à l'inconscient topique, simple lieu accueillant des contenus non-conscients, on peut se reporter aux réponses données par Lacan aux questions posées par les étudiants de la Faculté des Lettres de Paris in Cahiers pour l’analyse, no 3, Paris, Seuil, octobre, 1975.
  29. On peut voir dans cette théorie l'influence de Claude Lévi-Strauss, mais aussi celle, plus rare chez Lacan, de Ludwig Wittgenstein. En effet, ce dernier a donné tout un cours, édité sous le titre de Remarques sur les couleurs (traduction de Bemerkugen über die Farben par Gérard Granel et Élizabeth Rigal, Mauvezin : Trans-Europ-Repress, 1984, 133 p.) où il souligne le fait que certaines tribus n'ont que deux mots pour les couleurs (un pour les couleurs chaudes et un autre pour les couleurs froides) et sont incapables de reconnaître, au sein des couleurs chaudes, le jaune de l'orange, par exemple.
  30. Cette communication donnée en français à Marienbad en 1936, dont le texte a été perdu, n'est plus accessible que par des notes prises par Françoise Dolto qui n'ont pas encore fait l'objet d'une édition. Pour ce qui est de la réflexion lacanienne sur ce point, on se reportera à l'article de l'encyclopédie française Les complexes familiaux disponible sur internet, ainsi qu'à l'article - très important - Le stade du miroir comme formateur de la fonction du je, telle qu’elle nous est révélée, dans l’expérience psychanalytique. Communication faite au XVIe Congrès international de psychanalyse, à Zurich le 17-07-1949. Première version parue dans la Revue Française de Psychanalyse 1949, volume 13, no 4, p. 449-455. Ce stade du miroir reviendra à plusieurs reprises dans l'œuvre de Lacan, en particulier dans le séminaire Les écrits techniques de Freud, ainsi que dans le séminaire sur l'angoisse. Pour une recension de toutes les occurrences du concept dans les séminaires de Lacan, se reporter à H. Krutzen, Jacques Lacan, séminaire, 1952-1980 : index référentiel, Paris : Anthropos : Diffusion, Economica, 2000, 862 p. (ISBN 2717840648).
  31. La littérature consacrée à ce concept clef dans la réflexion de Lacan est par ailleurs abondante. Pour la partie historique, on peut consulter l'article d'Élisabeth Roudinesco, Le stade du miroir, histoire d'une archive introuvable, publié dans Lacan, sous la direction de Jean-Michel Rabaté, coll. les compagnons philosophiques, Bayard, Paris, 2005 (ISBN 2227474963). Pour la partie théorique, on consultera le très complet : Le lasso spéculaire : une étude traversière de l'unité imaginaire, Guy Le Gaufey, Paris : E.P.E.L., 287 p., [1997] (ISBN 9782908855289).
  32. Il ne laissera d'ailleurs plus guère de place au concept de Je à proprement parler, ne lui donnant plus que le statut de shifter au sens ou ce terme est utilisé en grammaire anglaise, et qui est bien rendu par une de ses traductions française, « embrayeur ».
  33. Néanmoins, Guy Le Gaufey, dans l'ouvrage sus-cité, souligne que cette distinction peut aussi bien venir d'un contexte tout à fait différent, c'est-à-dire la lecture des conférences données sous le titre de Méditations cartésiennes par Edmund Husserl et traduites par Pfeiffer et Lévinas en 1931 (aux éditions Vrin).
  34. Dès sa thèse lorsqu'il avança l'idée de connaissance paranoïaque.
  35. "Sinthome" est très souvent employé par métonymie pour désigner non une cause, la « part obscure » d'inconscient résiduel constitué, schématiquement par refoulement aussi bien que par forclusion, sans parler de la dénégation, mais un effet, ce que le psychotique non délirant en fait, uns suppléance à l'instar de James Joyce. Parfois même, on trouve alors par allégorie le substantif de « Joyce ».
  36. C'est ce que fit Alain Juranville dans son ouvrage Lacan et la philosophie, Paris : Presses universitaires de France, 1984, 495 p. (ISBN 9782130382867).
  37. On peut prendre pour exemple les digressions sur le concept de présence que l'on trouve dans le premier séminaire de Lacan. Leur relation avec les réflexions sur l'« ouvertude de l'être » dans la première partie de Être et Temps de Heidegger est assez évidente. Alain Juranville, dans l'ouvrage cité plus haut, affirme que cette influence se voit surtout dans le concept de Réel.
  38. Le livre Théorie de la religion, (Paris : Gallimard, 1973-1986, 159 p. (ISBN 9782070705771)) donne un exposé systématique de la pensée de Georges Bataille, dans lequel ce concept de réel, proche de l'usage qu'en fait Lacan, est primordial.
  39. Par exemple : « Le ressort de l’amour. Un commentaire du Banquet de Platon » in Le Séminaire VIII : Le transfert (1960-61), Seuil, 1991.
  40. qui accueille Lacan à l'ENS et qui est tenté par le rapprochement de la psychanalyse et du marxisme voir notamment L. Althusser Freud et Lacan, Éditions des grandes têtes molles de notre époque, 1964
  41. Pour Abélard, auquel Lacan se réfère, c'eût été de ne pas renvoyer Héloïse à une vie conformiste de recluse dans un Paraclet soumis à l'autorité d'un supérieur masculin. Pour Lacan, c'est par exemple de reconnaître avec quarante cinq ans de retard son amour pour une femme qu'il a lâchement délaissée par la dédicace d'un exemplaire des Écrits techniques de Freud « Victoria, mon amour » (Cf. O. Quirigoa, Victoria y Lacan Una impensada historia de amor, in Suplementario literario Télam no 109, p. 2, Buenos Aires, 2 janvier 2014). Lacan ne fait pas justice à Abélard, qui n'a pas tant promu la « bonne intention » qu'assumer par une autobiographie, en cela le premier à le faire, ses désirs les plus inavouables, à la différence de Saint Augustin. Il n'a attendu que quinze ans pour le faire.
  42. Lacan parle de « comptabilité » par opposition à la « culpabilité ». On est comptable de ses lâchetés en termes de symptômes quand on se voudrait comptable devant Dieu, moins de ses propres fautes, quoiqu'on en dise, que de celles des autres.
  43. « Où Ça était, Je dois devenir »
  44. Cf. supra $ "Sinthome".
  45. « In the case of Lacan, for example—it's going to sound unkind—my frank opinion is that he was a conscious charlatan, and was playing games with the Paris intellectual community to see how much absurdity he could produce and still be taken seriously. I mean that literally. I knew him. » dans « Noam Chomsky: an Interview », Radical philosophy, no 53, août 1989, p. 32.

Références

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  14. B. de Spinoza, « Tant qu'on considère les choses comme des modes devant être pensés, nous ne devons expliquer l'ordre de la nature entière, c'est-à-dire l'assemblage des causes, que par l'attribut de la Pensée et en tant qu'on les considère comme des modes de l'Etendue, l'ordre de la nature entière ne doit être expliqué que par l'attribut de l'Etendue. », Éthique, II, 7, scolie.
  15. B. de Spinoza, « L'ordre et assemblage des idées est le même que l'ordre et assemblage des choses. », Éthique, II, 7.
  16. « L'un quelconque affect de chaque individu diverge de l'affect d'un autre autant que l'essence de l'un differt de l'essence de l'autre. », B. de Spinoza, Éthique, III, 57. Voir aussi J. Lacan, De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité, p. 342, coll. Points essais, Seuil, Paris, 1975.
  17. B. Ogilvie, Lacan, la formation du concept de sujet (1932-1949), p. 64, Collect° "Philosophies", PUF, Paris, décembre 1993 (1re édition août 1987) (ISBN 2-13-042118-0).
  18. Notice biographique sur Jean Baruzi.
  19. Revue de l’École Belge de Psychanalyse, "Psychoanalyse", no 4, pp. Bruxelles, 1986, p. 163-187
  20. Raymond Aron, Jouir entre ciel et terre: les mystiques dans l'œuvre de J. Lacan, Éditions L'Harmattan, 2003, p. 34
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  22. J. Mehlman, Translator’s Foreword, in E. Roudinesco, Jacques Lacan & Co : a history of psychoanalysis in France (1925-1985), University Of Chicago Press, Chicago, octobre 1990.
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  27. J. Mehlman, The Suture of an Allusion: Lacan with Léon Bloy, in SubStance, vol. XI, no 1, Issue 33-34, p. 99-110, University of Minnesota Press, Minneapolis, 1982.
  28. J. Mehlman, Translator’s Foreword, in E. Roudinesco, Jacques Lacan & Co : a history of psychoanalysis in France (1925-1985), p. XIV, University Of Chicago Press, Chicago, octobre 1990.
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  31. Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de psychanalyse, Paris, Fayard, , p. 881
  32. B. Ogilvie, Lacan, la formation du concept de sujet (1932-1949), p. 59-62, Collect° "Philosophies", PUF, Paris, décembre 1993 (1re édition août 1987) (ISBN 2-13-042118-0).
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  52. Trénel & J. E. Lacan, Abasie chez une traumatisée de guerre, p. 1, in Revue neurologique de Paris, t. I, no 2, Société neurologique de Paris, Paris, 1928.
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  54. Trénel & J. E. Lacan, Abasie chez une traumatisée de guerre, p. 2-3, in Revue neurologique de Paris, t. I, no 2, Société neurologique de Paris, Paris, 1928.
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  204. Thérapie de crise. La psychologie d'urgence, Buenos Aires, 2007.
  205. Lacan esquisse d'une vie, histoire d'un système de pensée, éd. le Seuil, Paris 1993.
  206. Albert Le Dorze, Politisation de l'ordre sexuel, Éditions L'Harmattan, 2008, Pour afficher « p. 13 », veuillez utiliser le modèle {{p.|13}}
  207. Réflexions sur la question gay, Fayard, Paris, 1999. (ISBN 2213600988)
  208. Albert Le Dorze, Politisation de l'ordre sexuel, Éditions L'Harmattan, 2008, pp. 13-14
  209. Albert Ledorze, Politisation de l'ordre sexuel, Éditions L'Harmattan, 2008, Pour afficher « p. 222 », veuillez utiliser le modèle {{p.|222}}
  210. Tim Dean, « Lacan et la théorie queer », Cliniques méditerranéennes, ERES, vol. 74, no 2,‎ , p. 61-78 (ISBN 2749206162, ISSN 0762-7491, DOI 10.3917/cm.074.0061, résumé, lire en ligne)
  211. Queer Zones 2, Sexpolitiques, Paris, La Fabrique, 2005. chapitre : "ZAP la psy : on a retrouvé la bite de Lacan !" « Les politiques transgenres et queer remettent en cause votre cher Lacan qui est l'un des psys les plus transphobes qui soit; elles remettent en cause vos pratiques cliniques, votre placard. C'est parce que vous pouvez encore vous payez les trans économiquement que nous sommes ici, mais sachez-le bien, les trans n'ont pas besoin de vous. C'est vous qui en avez besoin et les utilisez pour continuer d'asseoir la psychanalyse sur ses vrais points d'ancrage : les perversions sinon tout tombe. Et nous avons bien compris que votre « queer », comme vous l'appelez, est un supplément de subversion, un supplément d'image, un « queer chic » made in Vième arrondissement que vous cultivez par rapport à d'autres obédiences psychanalytiques et lacaniennes pour faire plus modernes. Mais les docteurs et les psys ne sont plus les autorités en matière de sexe de genre et de sexualité. Par psychanalyse, il faut désormais entendre analyse des psys avant que n'émergent des thérapies queer dont vous n'avez même pas idée. En attendant, cessez-donc d'essayer de nous traduire. »

Bibliographie

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Textes de référence utilisés ou commentés par Lacan

Lacan est l'un des commentateurs de l’œuvre de Sigmund Freud dont on peut citer en particulier :

À cela s'ajoutent des ouvrages non psychanalytiques parmi lesquels on peut citer :

Ouvrages biographiques

Témoignages

Introductions à la théorie

  • M. Brache, Lacanian Theory of Discourse: Subject, Structure, and Society, New York University Press, New York, mars 1997 (ISBN 0-8147-1299-1) (ISBN 9780814712993).
  • Joël Dor, Introduction à la lecture de Lacan : 1. L'inconscient structuré comme un langage. 2. La structure du sujet, Paris, Denoël, 2002, 555 p. (ISBN 2207254089).
  • Juan-David Nasio, Cinq lecons sur la théorie de Jacques Lacan, Paris, Payot, coll. "Petite bibliothèque Payot", 2001 (ISBN 2228894044).
  • Gilbert Diatkine, Jacques Lacan, Paris, PUF, 1997, coll. « Psychanalystes d'aujourd'hui », (ISBN 213048574x).
  • Philippe Julien, Le Retour à Freud de Jacques Lacan. L'application au miroir, Paris, Eres – Littoral, 1985. Repris sous le titre Pour lire Jacques Lacan, Paris, Points Essais, 2000.
  • H. Krutzen, Jacques Lacan, séminaire, 1952-1980 : index référentiel, Anthropos, diff. Economica, Paris, 2000, 862 p. (ISBN 2717840648).
  • Denis Lecuru, Thesaurus Lacan. Vol. 1, Paris, Epel, mars 1994, 253 p.
  • Joël Dor, 'Thésaurus Lacan.' Vol. 2 : Nouvelle bibliographie des travaux de Jacques Lacan, Paris, Epel, 1994.
  • Guy Le Gaufey (dir.), Index des noms propres et des titres d'ouvrages dans l'ensemble des séminaires de J. Lacan, Epel, mars 1998 (ISBN 2-908855-32-1), 80 p.
  • Angèle Kremer-Marietti, Lacan et la rhétorique de l'Inconscient, Paris, Aubier-Montaigne, 1978.
  • Bracher, Mark, Massardier-Kenney, Françoise, Alcorn, Marshall W., Corthell, Ronald J., Lacanian Theory of Discourse: Subject, *Jean-Claude Milner, L’Œuvre claire : Lacan, la science et la philosophie, Paris, Le Seuil, 1995, coll.« L’Ordre philosophique ».
  • Collectif, Lacan, sous la direction de Jean-Michel Rabaté, Paris, Bayard, 2005, coll. « Les compagnons philosophiques », (ISBN 2227474963).
  • Thierry Simonelli, Lacan, la théorie. Essai de critique intérieure, Paris, Le Cerf, 2000, coll. « Passages ».

Études thématiques

  • Jean Allouch, l'Amour Lacan, Paris, Epel, 2009, 467 p. (ISBN 978-2354270100).
  • Éric Marty, Lacan et la littérature, coll. Le Marteau sans maître, Éditions Manucius, 2005.
Lacan et la philosophie
  • Bernard Sichère, Le moment Lacanien, Paris, Grasset, 1983 puis 2004. 210 p. (ISBN 9782253130666).
  • Alain Juranville, Lacan et la philosophie, Paris, PUF, 1984, 495 p. (ISBN 9782130382867).
  • Teresa Brennan, A Lacanian Controversy in Feminism, Melbourne University, 1986, 280 p.
  • Bernard Baas, Le désir pur (parcours philosophique dans les parages de Jacques Lacan), Louvain, Peeters, 1992, 220 p., (ISBN 90-6831-432-7).
  • Teresa Brennan, History after Lacan, New York, Routledge, 1993, 254 p.
  • Barbara Cassin, Jacques le sophiste. Lacan, logos et psychanalyse, Paris, Epel, 2008, 260 p. (ISBN 978-2-35427-025-4).
  • Elizabeth Grosz, Jacques Lacan : a Feminist Approach, Routledge, 1995, 218 p.
  • Bernard Baas, De la Chose à l'objet (Jacques Lacan et la traversée de la phénoménologie), Louvain-Paris, Peeters & Vrin, 1998, 256 p., (ISBN 90-429-0702-9).
  • Elizabeth Grosz, Jacques Lacan:A Feminist Introduction, Routledge, 2002, 224 p.
  • Bertrand Ogilvie, Lacan, le sujet. La formation du concept de sujet, Coll. Philosophies, no 12, PUF, Paris, mars 2005 (ISBN 2130549306), 128 p.
  • Juan Pablo Lucchelli, Métaphores de l'amour, Étude lacanienne sur Le Banquet de Platon, Presses Universitaires de Rennes, 2012.
Lacan et la religion
  • Pierre Daviot, Jacques Lacan et le sentiment religieux, Toulouse, Erès, 2006 (ISBN 2749206537).
  • Lucrèce Luciani-Zidane, L'acédie, le vice de forme du christianisme ; De saint Paul à Lacan, Paris, Le Cerf, 2009.
Lacan et la linguistique
  • Michel Arrivé, Langage et psychanalyse, linguistique et inconscient, coll. « Linguistique nouvelle », PARIS, PUF, 1994 (ISBN 2130464645).
  • Juan Pablo Lucchelli, Lacan avec et sans Lévi-Strauss, éd. Cécile Defaut, 2014.
Lacan et la psychanalyse
  • Guy Le Gaufey, Le lasso spécualaire : une étude traversière de l'unité imaginaire, Paris, EPEL, 1997, 287 p. (ISBN 2908855283).
  • Bruno Dal-Palu, L’énigme testamentaire de Lacan, L’Harmattan, Paris, 2004, 334 p.
  • Juan Pablo Lucchelli, Le transfert, de Freud à Lacan, Rennes, Presses Universitaires, 2009.
  • Winnicott avec Lacan, ouvrage collectif dirigé par Catherine et Alain Vanier, Paris, Éditions Hermann, 2010, collection "Psychanalyse".

Ouvrages critiques

Renvois

Articles connexes

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