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Mur de Berlin
Berliner Mauer
Vue du mur en 1986, la partie ouest couverte de graffitis et de peintures murales.
Présentation
Type
Hauteur
3,60 m
Longueur
155 km
Site web
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
Carte
Carte de Berlin avec le tracé du mur en violet. Elle mentionne également les passages frontaliers et les réseaux métropolitains (Utilisez la carte interactive).
Vestige du mur de Berlin, 2004.
Panneau indicateur de l'ancienne division allemande.

Le mur[a] de Berlin (en allemand Berliner Mauer, /bɛʁˌliːnɐ ˈmaʊ̯ɐ/[1] Son? Écouter [Fiche])[b], « mur de la honte » pour les Allemands de l'Ouest et officiellement appelé par le gouvernement est-allemand « mur de protection antifasciste » (Antifaschistischer Schutzwall), est érigé en plein Berlin dans la nuit du au par la République démocratique allemande (RDA)[2], d'abord sous la forme de rideau de fils de fer barbelé (au cours du mois d'août et de septembre 1961) puis sous la forme d'un mur en béton et en briques, selon les emplacements à compter d'octobre 1961. Il tente ainsi de mettre fin à l'exode croissant de ses habitants vers la République fédérale d'Allemagne (RFA)[2],[c]. De façon systématique, le mur est installé en respectant le tracé des zones de Berlin, défini par les Alliés et les Soviétiques à compter de juillet 1945 : le mur est parfois situé environ un mètre ou quelques mètres en deçà de la limite du secteur soviétique et n'empiète en aucun cas sur l'étendue de la trizone américaine, britannique et française de Berlin. Ainsi, la décision du gouvernement est-allemand d'élever une séparation entre Berlin-Est et Berlin-Ouest n'a pas pu être considérée, au niveau du droit, comme étant un acte violant la légalité internationale, car ce gouvernement agissait sur la superficie de son territoire, où il pouvait faire ce qu'il désirait.

Le mur, composante de la frontière intérieure allemande, sépare physiquement la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest pendant plus de vingt-huit ans, et constitue le symbole le plus marquant d'une Europe divisée par le rideau de fer. Plus qu'un simple mur, il s'agit d'un dispositif militaire complexe comportant deux murs de 3,6 mètres de haut[3], avec un chemin de ronde, entourant intégralement le secteur ouest de la ville sur 155 km, avec 302 miradors et dispositifs d'alarme, 14 000 gardes, 600 chiens et des barbelés dressés vers le ciel. Un nombre indéterminé de personnes sont victimes des tentatives de franchissement du mur. En effet, durant ces vingt-huit années, des gardes-frontières est-allemands et des soldats soviétiques n'hésitent pas à tirer sur des fugitifs.

L'affaiblissement de l'Union soviétique, la perestroïka conduite par Mikhaïl Gorbatchev, et la détermination des Allemands de l'Est qui organisent de grandes manifestations, provoquent le la chute du mur de Berlin, suscitant l'admiration incrédule du « Monde libre » et ouvrant la voie à la réunification allemande. Presque totalement détruit, le Mur laisse cependant dans l'organisation urbaine de la capitale allemande des cicatrices qui ne sont toujours pas effacées aujourd'hui. Le mur de Berlin, symbole du clivage idéologique et politique de la guerre froide, a inspiré de nombreux livres et films. Plusieurs musées lui sont consacrés.

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant la construction du Mur (1945-1961)[modifier | modifier le code]

Secteurs d'occupation de Berlin, tracé du Mur et points de passage (1989).

Après sa capitulation le , l'Allemagne est divisée en quatre zones d'occupation sous administrations soviétique, américaine, britannique et française, conformément à l'accord conclu à la conférence de Yalta. Berlin, la capitale du Troisième Reich, est d'abord totalement occupée en mai-juin 1945 par l'Armée rouge . Mais elle est également partagée en quatre secteurs, à compter de juillet 1945, lors de l'arrivée des premiers contingents des Alliés occidentaux. Les Soviétiques laissent alors aux Occidentaux les districts ouest de la ville (2 à la France, 3 aux Britanniques et 5 aux États-Unis) qui se retrouvent ainsi totalement enclavés dans leur zone d'occupation, le secteur restant étant placé sous contrôle soviétique - soit 10 districts - représentant à lui seul 409 km2, soit 45,6 % de la superficie de la ville[2]. La position et l'importance de Berlin en font un enjeu majeur de la guerre froide qui s'engage dès la fin des hostilités.

Événements en Allemagne[modifier | modifier le code]

La coopération entre les quatre puissances occupantes de l'Allemagne prend fin en mars 1948 lorsque l'Union soviétique suspend sa participation au Conseil de contrôle allié et du commandement interallié le [4]. Les Soviétiques s'emploient dès lors à gêner les communications des Occidentaux avec Berlin-Ouest et l'Allemagne de l'Ouest, sans doute pour les forcer à abandonner l'ancienne capitale du Reich. Du au , Staline instaure le blocus de Berlin. Tous les transits terrestres et fluviaux entre Berlin-Ouest et l'Allemagne de l'Ouest sont coupés. Cet événement constitue la première crise majeure entre l'Union soviétique et les Occidentaux. Grâce à un gigantesque pont aérien organisé sous l'égide des États-Unis, Berlin-Ouest survit au blocus[5].

L'année 1949 voit la création en mai de la République fédérale d'Allemagne (RFA) dans la trizone constituée par les zones française, britannique et américaine, suivie de près par celle de la République démocratique allemande (RDA) en octobre dans la zone sous occupation soviétique[4]. La création de deux États consolide la division politique de Berlin. On commence alors des deux côtés à sécuriser et à fermer la frontière entre les deux États. Des douaniers et du personnel policiers ou assimilés sont détachés à la surveillance frontalière et patrouillent entre la RDA et la RFA ; de solides clôtures seront plus tard érigées du côté est-allemand.

Légalement, Berlin garde le statut de ville démilitarisée (absence de soldats allemands et présence de forces locales policières) partagée en quatre secteurs, et indépendante des deux États que sont la RFA et RDA. En réalité, la portée pratique de cette indépendance est très limitée. En effet, le statut de Berlin-Ouest s'apparente à celui d'un Land, avec des représentants sans droit de vote au Bundestag, tandis que Berlin-Est devient, contrairement à son statut, capitale de la RDA. La ville reste cependant le seul endroit où les Allemands de l'Est comme de l'Ouest peuvent transiter, sans contrôles particuliers .

Le , l'URSS tente un nouveau coup de force lors de l'« ultimatum de Khrouchtchev » proposant le départ des troupes occidentales dans les six mois pour faire de Berlin une « ville libre » démilitarisée. Les alliés occidentaux refusent[6]. Cet ultimatum marque le début de la crise de Berlin qui sera au cœur des relations Est-Ouest pendant quatre ans.

Causes de la construction du mur de Berlin[modifier | modifier le code]

Depuis sa création en octobre 1949, la RDA subit un flot d'émigration croissant vers la RFA, particulièrement à Berlin. La frontière urbaine est difficilement contrôlable, contrairement aux zones rurales déjà très surveillées. Entre 2,6 et 3,6 millions d'Allemands -sur une population totale d'environ 16 millions d'habitants- fuient la RDA par Berlin entre 1949 et 1961, privant le pays d’une main-d'œuvre indispensable au moment de sa reconstruction et montrant à la face du monde leur faible adhésion au régime communiste[2],[c]. Émigrer ne pose pas de difficulté majeure, car, jusqu’en , il suffit de prendre le métro ou le chemin de fer berlinois pour passer d'est en ouest[7], ce que font quotidiennement des Berlinois pour aller travailler. Les Allemands appellent cette migration de la RDA communiste à la RFA capitaliste : « voter avec ses pieds ». Pendant les deux premières semaines d', riches en rumeurs, plus de 47 000 citoyens est-allemands passent en Allemagne de l'Ouest via Berlin. De plus, Berlin-Ouest joue aussi le rôle de porte vers l'Ouest pour de nombreux Tchécoslovaques et Polonais. Comme l'émigration concerne particulièrement les jeunes actifs, elle pose un problème économique majeur pour le gouvernement est-allemand et menace l'existence même de la RDA.

En outre, environ 50 000 Berlinois sont des travailleurs frontaliers, travaillant à Berlin-Ouest, mais habitant à Berlin-Est ou dans sa banlieue où le coût de la vie et de l'immobilier est plus favorable. Le , un décret oblige les travailleurs frontaliers à s'enregistrer comme tels et à payer leurs loyers en Deutsche Marks (monnaie de la RFA). Avant même la construction du Mur, la police de la RDA surveille intensivement aux points d'accès à Berlin-Ouest ceux qu'elle désigne comme « contrebandiers » ou « déserteurs de la République ».

Comme dans tous les pays communistes sous domination soviétique, une économie planifiée a été imposée à la RDA par Moscou. Le plan septennal (1959-1965) est un échec dès le début. La production industrielle augmente moins vite que prévu. En effet, les investissements sont insuffisants. La collectivisation des terres agricoles , contestée par la quasi-totalité des paysans de l'Allemagne de l'Est, entraîne une baisse de la production et une pénurie alimentaire. Les salaires augmentent plus vite que prévu à cause d'un manque de main-d'œuvre provoqué en grande partie par les fuites à l'Ouest. Un important trafic de devises et de marchandises, néfaste à l'économie est-allemande, passe par Berlin. La RDA se trouve en 1961 au bord de l’effondrement économique et social[4].

La construction du mur de Berlin[modifier | modifier le code]

La construction du Mur, le .
Le , la construction du mur de Berlin commence. Cette photo montre des hommes des « groupes de combat de la classe ouvrière » (Kampfgruppen der Arbeiterklasse), organisation paramilitaire est–allemande, sur le côté ouest de la porte de Brandebourg qui se tiennent exactement sur la ligne de démarcation.

Le programme de construction du Mur est un secret d'État du gouvernement est-allemand. Il commence dans la nuit du au avec la pose de grillages et de barbelés autour de Berlin-Ouest[2]. L'opération a pour nom de code « Muraille de Chine »[8].

Son édification est effectuée par des maçons réquisitionnés, sous la contrôle et la surveillance de policiers et de soldats – en contradiction avec les assurances du président du Conseil d'État de la RDA, Walter Ulbricht, qui déclarait le lors d'une conférence de presse internationale à Berlin-Est en réponse à une journaliste ouest-allemande[9] : « Si je comprends bien votre question, il y a des gens en Allemagne de l'Ouest qui souhaitent que nous mobilisions les ouvriers du bâtiment de la capitale de la RDA pour ériger un mur, c'est cela ? Je n'ai pas connaissance d'un tel projet ; car les maçons de la capitale sont principalement occupés à construire des logements et y consacrent toute leur force de travail. Personne n'a l'intention de construire un mur[d] ! »

Après trois heures d'attente, une vieille dame passée au secteur ouest fait signe à ses connaissances restées à l'Est, 1961.

W.Ulbricht est ainsi le premier à employer le mot « mur », deux mois avant qu'il ne soit érigé.

Si les Alliés sont au courant d'un plan de « mesures drastiques » visant au verrouillage de Berlin-Ouest, ils se montrent cependant surpris par son calendrier et son ampleur. Comme leurs droits d'accès à Berlin-Ouest sont respectés, ils décident de ne pas intervenir militairement. Le BND (Services secrets de la RFA) avait lui aussi reçu début des informations semblables. Après la rencontre entre Ulbricht et Nikita Khrouchtchev lors du sommet des pays membres du Pacte de Varsovie (-), le BND note dans son rapport hebdomadaire du  : « Les informations disponibles montrent que le régime de Pankow[e] s'efforce d'obtenir l'accord de Moscou pour l'entrée en vigueur de mesures rigoureuses de blocage ; en particulier le bouclage de la frontière de Berlin, avec interruption du trafic de métros et de tramways entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. (…) Il reste à voir si Ulbricht est capable de faire accepter de telles exigences par Moscou, et jusqu'où. »

La déclaration publique du sommet du Pacte de Varsovie propose de « contrecarrer à la frontière avec Berlin-Ouest les agissements nuisibles aux pays du camp socialiste et d'assurer autour de Berlin-Ouest une surveillance fiable et un contrôle efficace. »

Le , la Chambre du peuple (« Volkskammer »), le parlement de la RDA, approuve la concertation avec Moscou et donne les pleins pouvoirs au conseil des ministres pour en assurer la réalisation. Ce dernier adopte le un décret dénonçant la politique d'agression impérialiste des Occidentaux à son encontre. Un contrôle très strict des frontières séparant Berlin-Ouest et Berlin-Est est instauré[10]. Il décide de l'emploi des forces armées pour occuper la frontière avec Berlin-Ouest et y ériger un barrage.

Le samedi , le BND reçoit l'information qu'« une conférence a eu lieu à Berlin-Est au centre de décision du Parti communiste est-allemand (SED) en présence de hauts responsables du parti. On a pu y apprendre que (…) la situation d'émigration croissante de fugitifs rend nécessaire le bouclage du secteur d'occupation soviétique et de Berlin-Ouest dans les jours prochains — sans plus de précisions — et non dans deux semaines comme il était prévu initialement ».

Dans la nuit du au , 14 500 membres des forces est-allemandes (VOPO - " policiers populaires " et miliciens ouvriers armés ) bloquent les rues et les voies ferrées menant à Berlin-Ouest. Des troupes soviétiques se tiennent prêtes à intervenir. Tous les moyens de transport entre les deux parties de la ville sont interrompus. En , des métros et des S-Bahn (réseau ferré de banlieue) de Berlin-Ouest continueront à circuler sous Berlin-Est sans cependant s'y arrêter, les stations desservant le secteur oriental (qu'on appellera désormais les « stations fantômes ») ayant été fermées.

Erich Honecker, en tant que secrétaire du comité central du SED pour les questions de sécurité, assure la responsabilité politique de la planification et de la réalisation de la construction du Mur pour le parti, qu'il présente comme un « mur de protection antifasciste »[2]. Les pays membres du pacte de Varsovie publient, le même jour, une déclaration pour soutenir le bouclage de la frontière entre les deux Berlin[11]. Jusqu'en , la frontière reste « franchissable » et parmi les seules forces de surveillance, 85 hommes passent à l'Ouest — imités en cela par 400 civils, dont 216 réussissent. Les images du jeune militaire est-allemand Conrad Schumann enjambant le 15 août 1961 les barbelés, ainsi que de fugitifs descendant par une corde en draps de lit ou sautant par les fenêtres des immeubles situés à la frontière marquent les esprits.

Mur de Berlin en juillet 1980 (Est à gauche).

La construction du Mur autour des trois secteurs de l'Ouest consiste tout d'abord en un rideau de fils de fer barbelés. Les pavés des axes de circulation entre les deux moitiés de la ville sont retournés afin d’interrompre immédiatement le trafic[12]. Dans les semaines suivantes, il est complété par un mur de béton et de briques, puis muni de divers dispositifs de sécurité. Ce mur sépare physiquement la cité et entoure complètement la partie ouest de Berlin qui devient une enclave au milieu des pays de l'Est.

Les conséquences du mur de Berlin sur ses habitants[modifier | modifier le code]

Lors de sa construction inattendue en 1961, le mur de Berlin a eu nombreuses conséquences sur ses habitants, dont la séparation des familles, des amis et des amants[13]. Puisque le mur est construit en une nuit et de façon inattendue, les Allemands ne peuvent se déplacer afin de retrouver leurs proches. Avant la construction du mur, les Berlinois et Berlinoises pouvaient traverser la frontière pour aller rejoindre leur famille, faire des achats ou même aller travailler. Plus de 12000 Berlinois de l’Ouest allaient travailler à l’Est et plus de 53 000 d'entre eux allaient travailler à l’Ouest[14].

Mur de Berlin, mars 1967

Le mur de Berlin a également contribué à la consolidation du régime de la République Démocratique de l'Allemagne. Cela a eu pour effet de durcir la répression politique à en Allemagne de l'Est. Les opposants au régime sont emprisonnés et les services spécialisés de répression tel que la STASI (Sécurité d'Etat) espionnent sa propre population et les potentiels dissidents.

Malgré la résilience de la population est-allemande qui voit son mode de vie transformé, les conséquences de la construction du mur se vivent au quotidien[15]. Il faudra attendre la réunification de l'Allemagne pour que la population soit libérée du mur de la honte et de la répression politique[16].

Les réactions à l'Ouest[modifier | modifier le code]

Détails du Mur, 1989.

Le chancelier fédéral Adenauer appelle le jour même la population de l'Ouest au calme et à la raison, évoquant sans plus de précisions les réactions qu'il s'apprête à prendre avec les Alliés. Il attend deux semaines après la construction du Mur avant de se rendre à Berlin-Ouest. Seul le maire de Berlin-Ouest Willy Brandt émet une protestation énergique, mais impuissante, contre l'emmurement de Berlin et sa coupure définitive en deux. Sa déclaration est sans ambiguïté : « Sous le regard de la communauté mondiale des peuples, Berlin accuse les séparateurs de la ville, qui oppressent Berlin-Est et menacent Berlin-Ouest, de crime contre le droit international et contre l’humanité (...)[12] ». Le , une manifestation de 300 000 personnes entoure Willy Brandt pour protester devant la mairie de Schöneberg, siège du gouvernement de Berlin-Ouest.

Les Länder de la RFA fondent la même année à Salzgitter un centre de documentation judiciaire sur les violations des droits de l'homme perpétrées par la RDA, pour marquer symboliquement leur opposition à ce régime.

La réaction des Alliés tarde : il faut attendre vingt heures avant que les colonnes militaires ne se présentent à la frontière. Le , les commandants des secteurs occidentaux de Berlin adressent à leur homologue soviétique une note de protestation contre l'édification du Mur[17]. Des rumeurs incessantes circulent, selon lesquelles Moscou aurait assuré les Alliés de ne pas empiéter sur leurs droits à Berlin-Ouest. Le blocus de Berlin a effectivement montré aux yeux des Alliés que le statut de la ville était constamment menacé. La construction du Mur représente ainsi une confirmation matérielle du statu quo : l'Union soviétique abandonne son exigence d'un Berlin-Ouest « libre » déserté par les troupes alliées, tel qu'il avait encore été formulé en 1958 dans l'ultimatum de Khrouchtchev.

Kennedy et Adenauer le long du mur de Berlin, le .

Les réactions internationales sont ambiguës. Dès le , Dean Rusk, secrétaire d'État américain, condamne la restriction de la liberté de déplacement des Berlinois[18]. Les Alliés considèrent que l'URSS est à l'initiative de la construction du Mur entre sa zone d'occupation et celle des Alliés comme l'indiquent les notes de protestation envoyées au gouvernement soviétique par les ambassadeurs américain et français[19]. Cependant, Kennedy qualifie la construction du Mur de « solution peu élégante, mais mille fois préférable à la guerre », il déclara néanmoins que c'est « une défaite du système communiste »[20]. Le premier ministre britannique MacMillan n'y voit « rien d'illégal ». En effet, la mesure touche d'abord les Allemands de l'Est et ne remet pas en question l'équilibre géopolitique de l'Allemagne. Après une lettre que Willy Brandt lui a fait parvenir le [21], Kennedy affiche un soutien symbolique[22],[23] à la ville libre de Berlin-Ouest en y envoyant une unité supplémentaire de 1 500 soldats et fait reprendre du service au général Lucius D. Clay. Le , Clay et le vice-président américain Lyndon B. Johnson se rendent à Berlin.

Dans l'ensemble, excepté Willy Brandt, les réactions sont modérées. Plusieurs historiens remarquent que l'Occident ne prendra pas le risque d'une guerre ouverte, et d'une potentielle rupture de l'équilibre de la terreur, pour Berlin[20],[24].

Le , on en vient à une confrontation visible et directe entre troupes américaines et soviétiques à Checkpoint Charlie. Des gardes-frontières de RDA exigent de contrôler des membres des forces alliées occidentales voulant se rendre en secteur soviétique. Cette exigence est contraire au droit de libre circulation dont bénéficient tous les membres des forces d’occupation. Pendant trois jours[12], dix chars américains et dix chars soviétiques se postent de chaque côté, à proximité immédiate de Checkpoint Charlie. Les blindés se retirent finalement, aucune des deux parties ne voulant déclencher une escalade qui aurait risqué de se terminer en guerre nucléaire. La libre circulation - pour les Occidentaux et pour les étrangers- par le poste-frontière Checkpoint Charlie est rétablie. Paradoxalement, cette situation explosive, aussi bien à Berlin que dans le reste de l'Europe, va déboucher sur la plus longue période de paix qu'ait connue l'Europe occidentale[25].

Un pays, deux États[modifier | modifier le code]

Tracé du Mur sur une image satellite (ligne jaune).

Les ressortissants de Berlin-Ouest ne pouvaient déjà plus entrer librement en RDA depuis le . L'encerclement est rendu plus efficace par la diminution des points de passage : 69 points de passage sur les 81 existants sont fermés dès le . La porte de Brandebourg est fermée le et quatre autres le . Fin 1961, il ne reste plus que sept points de passage entre l'Est et l'Ouest de Berlin. La Potsdamer Platz est coupée en deux. Le centre historique de la ville devient progressivement un grand vide sur la carte, composé du no man’s land entre les murs de séparation à l’Est et d’un terrain vague à l’Ouest[26]. Les conséquences économiques et sociales sont immédiates : 63 000 Berlinois de l'Est perdent leur emploi à l'Ouest et 10 000 de l'Ouest perdent leur emploi à Berlin-Est[2].

Le mur de Berlin est devenu dès sa construction le symbole de la guerre froide et de la séparation du monde en deux camps. Le , John Kennedy prononce à Berlin un discours historique. Il déclare « Ich bin ein Berliner » (« Je suis un Berlinois »), marquant la solidarité du monde libre pour les Berlinois[27]. De plus, la construction du Mur donne une image très négative des pays communistes et prouve de manière symbolique leur échec économique face au bloc occidental. « Le bloc soviétique s’apparente désormais à une vaste prison dans laquelle les dirigeants sont obligés d’enfermer des citoyens qui n’ont qu’une idée : fuir ! Le Mur est un aveu d’échec et une humiliation pour toute l’Europe orientale »[28]. Le Mur sape l'image du monde communiste.

Le , après de longues négociations, le premier accord sur le règlement des visites de Berlinois de l'Ouest chez leurs parents de l'Est de la ville est signé. Il permet à 1,2 million de Berlinois de rendre visite à leurs parents dans la partie orientale de la ville mais seulement du au . D'autres arrangements suivent en 1964, 1965 et 1966[12]. De façon officieuse, la RFA procède à partir de 1962 au rachat de prisonniers politiques est-allemands libérés contre des devises occidentales, pratique confidentielle qui concernera toutefois plus de 30 000 personnes jusqu'en 1989[29]. Après l'accord quadripartite de 1971, le nombre des points de passage entre l'Est et l'Ouest est porté à dix. À partir du début des années 1970, la politique suivie par Willy Brandt et Erich Honecker de rapprochement entre la RDA et la RFA (Ostpolitik) rend la frontière entre les deux pays un peu plus perméable. La RDA simplifie les autorisations de voyage hors de la RDA, en particulier pour les « improductifs » comme les retraités, les malades et autorise les visites de courte durée d'Allemands de l'Ouest dans les régions frontalières. Comme prix d'une plus grande liberté de circulation, la RDA exige la reconnaissance de son statut d'État souverain ainsi que l'extradition de ses citoyens ayant fui vers la RFA. Ces exigences se heurtent à la loi fondamentale de la RFA qui les rejette donc catégoriquement. Pour beaucoup d’Allemands, l’édification du Mur est, de fait, un déchirement et une humiliation qui accentuent les ressentiments de la partition. Une conséquence inattendue de la construction du Mur est de faire renaître dans le cœur des Allemands l’idée de la réunification[28].

Les deux parties de la ville connaissent des évolutions différentes. Berlin-Est, capitale de la RDA, se dote de bâtiments prestigieux autour de l'Alexanderplatz et de la Marx-Engels-Platz. Le centre (Mitte) de Berlin qui se trouve du côté est perd son animation. En effet, l'entretien des bâtiments laisse à désirer, surtout les magnifiques bâtiments situés sur l'île des musées, en particulier l'important musée de Pergame[2]. Poursuivant le développement d'une économie socialiste, le régime inaugure en 1967, dans la zone industrielle d'Oberschöneweide, le premier combinat industriel de la RDA, le Kombinat VEB Kabelwerke Oberspree (KWO) dans la câblerie. En 1970, débute la construction d'immeubles de onze à vingt-cinq étages dans la Leipzigerstrasse qui défigurent l'espace urbain[12]. La propagande de la RDA désigne le Mur ainsi que toutes les défenses frontalières avec la RFA comme un « mur de protection antifasciste » protégeant la RDA contre l'« émigration, le noyautage, l'espionnage, le sabotage, la contrebande et l'agression en provenance de l'Ouest ». En réalité, les systèmes de défense de la RDA se dressent principalement contre ses propres citoyens.

Berlin-Ouest devient vite la vitrine de l’Occident. La reconstruction est bien plus rapide qu’à l’Est. La Potsdamer Platz reste un lieu de souvenir. Une plate-forme panoramique permet de regarder par-dessus le Mur. Elle attire les visiteurs au cours des années 1970 et 1980[26]. La partition fragilise cependant l'économie du secteur ouest. En effet, les industriels doivent exporter leur production en dehors de la RDA. De plus, pour éviter l'espionnage industriel, les industries de pointe s'implantent rarement à Berlin-Ouest[30]. La partie ouest se singularise à partir de 1967 par son mouvement étudiant, point de mire de l'opinion publique. En effet, la ville est traditionnellement une ville universitaire. La vie culturelle y est très développée.

Tags sur le mur de Berlin en juillet 1980.

Le , à l'occasion des festivités commémorant les 750 ans de la ville, le président américain Ronald Reagan prononce devant la porte de Brandebourg un discours resté dans les mémoires sous le nom de Tear down this wall!. Il s'agit d'un défi lancé à Gorbatchev, lequel est apostrophé à plusieurs reprises dans le discours[31].

La chute du Mur[modifier | modifier le code]

Manifestations le à Berlin-Est.
Le à la porte de Brandebourg, Berlin.

En 1989, la situation géopolitique change. Au printemps, la Hongrie ouvre son « rideau de fer ». En , Tadeusz Mazowiecki, membre de Solidarność, devient premier ministre de Pologne. Certains observateurs pensent qu'une contagion de liberté va gagner aussi les Allemands[32]. À la fin de l'été, les Allemands de l'Est se mettent à quitter le pays par centaines, puis par milliers, sous prétexte de vacances en Hongrie, où les frontières sont ouvertes. En trois semaines, 25 000 citoyens de la RDA rejoignent la RFA par la Hongrie et l'Autriche. Des tentes et des sanitaires sont installées dans le parc de l'ambassade de la RFA à Prague où se pressent des réfugiés est-allemands, mais fin septembre les conditions d'accueil des quelque 4 000 réfugiés sont précaires. Dans la nuit du 30 septembre, Hans-Dietrich Genscher vient à Prague leur dire qu'un accord a été conclu avec la RDA pour qu'ils puissent légalement émigrer en RFA. Le , un premier train spécial part pour l'Allemagne de l'Ouest, via le territoire de l'Allemagne de l'Est. L'exode continue tout au long du mois d'octobre[33],[34].

En RDA, la contestation enfle. Les églises protestantes, comme celle de Saint Nikolai à Leipzig, accueillent les prières pour la paix. Elles sont le germe des manifestations du lundi à partir de [35]. 200 000 manifestants défilent dans les rues de Leipzig le . Mikhaïl Gorbatchev, venu à Berlin-Est célébrer le quarantième anniversaire de la naissance de la RDA, indique à ses dirigeants que le recours à la répression armée est à exclure[36]. Malgré une tentative de reprise en main par des rénovateurs du Parti communiste, les manifestations continuent. Sur l'Alexanderplatz à Berlin-Est, 250 000 à 500 000 personnes manifestent en appelant à la liberté d'expression, à une presse libre et à la liberté de réunion. La police est-allemande (Volkspolizei) n'intervient pas mais des unités de l'armée (Nationale Volksarmee) sont positionnées près de la porte de Brandebourg pour empêcher toute tentative de franchissement du Mur. D'importantes manifestations ont aussi lieu dans une quarantaine de villes de la RDA[37].

Le 9 novembre, une conférence de presse est tenue par Günter Schabowski, secrétaire du Comité central chargé des médias en RDA, membre du bureau politique du SED, retransmise en direct par la télévision du centre de presse de Berlin-Est, à une heure de grande écoute. À 18 h 57, vers la fin de la conférence, en réponse à la question d'un journaliste italien[38], Schabowski lit de manière plutôt détachée une décision du conseil des ministres sur une nouvelle réglementation des voyages, dont il s'avère plus tard qu'elle n'était pas encore définitivement approuvée, ou, selon d'autres sources, ne devait être communiquée à la presse qu'à partir de h le lendemain matin, le temps d'informer les organismes concernés :

«  Présents sur le podium à côté de Schabowski : les membres du comité central du SED : Helga Labs, Gerhard Beil et Manfred Banaschak.
Schabowski lit un projet de décision du conseil des ministres qu'on a placé devant lui : « Les voyages privés vers l'étranger peuvent être autorisés sans présentation de justificatifs — motif du voyage ou lien de famille. Les autorisations seront délivrées sans retard. Une circulaire en ce sens va être bientôt diffusée. Les départements de la police populaire responsables des visas et de l'enregistrement du domicile sont mandatés pour accorder sans délai des autorisations permanentes de voyage, sans que les conditions actuellement en vigueur n'aient à être remplies. Les voyages y compris à durée permanente peuvent se faire à tout poste-frontière avec la RFA. »

Question d'un journaliste : « Quand ceci entre-t-il en vigueur ? »

Schabowski, feuilletant ses notes : « Autant que je sache — immédiatement. »[39]  »

Mur en partie détruit près de la porte de Brandebourg, un soldat surveille ce qu'il en reste, .

Après les annonces des radios et télévisions de la RFA et de Berlin-Ouest, intitulées « Le Mur est ouvert ! », plusieurs milliers de Berlinois de l'Est se pressent aux points de passage et exigent de passer[40]. À ce moment, ni les troupes frontalières, ni même les fonctionnaires du ministère chargé de la Sécurité d'État responsables du contrôle des visas n'avaient été informés. Sans ordre concret ni consigne, mais sous la pression de la foule, le point de passage de la Bornholmer Straße, sous la responsabilité du lieutenant-colonel Harald Jäger, est ouvert peu après 23 h, suivi d'autres points de passage tant à Berlin qu'à la frontière avec la RFA. Beaucoup assistent en direct à la télévision à cette nuit du et se mettent en chemin. C'est ainsi que le mur « tombe » dans la nuit du jeudi au vendredi , après plus de 28 ans d'existence. Cet événement a été appelé dans l'histoire de l'Allemagne die Wende (« le tournant »). Dès l'annonce de la nouvelle de l'ouverture du Mur, le Bundestag interrompt sa séance à Bonn et les députés entonnent spontanément l'hymne national allemand[41].

Cependant la véritable ruée a lieu le lendemain matin, beaucoup s'étant couchés trop tôt cette nuit-là pour assister à l'ouverture de la frontière. Ce jour-là, d'immenses colonnes de ressortissants est-allemands et de voitures se dirigent vers Berlin-Ouest. Les citoyens de la RDA sont accueillis à bras ouverts par la population de Berlin-Ouest. Un concert de klaxons résonne dans Berlin et des inconnus tombent dans les bras les uns des autres. Dans l'euphorie de cette nuit, de nombreux Berlinois de l'Ouest escaladent le Mur et se massent près de la porte de Brandebourg accessible à tous, alors que l'on ne pouvait l'atteindre auparavant. Une impressionnante marée humaine sonne ainsi le glas de la Guerre froide.

Présent à Berlin, le violoncelliste virtuose Mstislav Rostropovitch, qui avait dû s'exiler à l'Ouest pour ses prises de position en URSS, vient encourager les démolisseurs (surnommés en allemand Mauerspechte, en français les « piverts du mur ») en jouant du violoncelle au pied du Mur le . Cet événement, largement médiatisé, deviendra célèbre et sera l'un des symboles de la chute du bloc de l'Est.

Le 9 novembre est un temps évoqué pour devenir la nouvelle fête nationale de l'Allemagne, d'autant qu'elle célèbre également la proclamation de la République de Weimar en 1918, dans le cadre de la révolution allemande. Toutefois, c'est aussi la date anniversaire du putsch de la Brasserie mené par Hitler à Munich en 1923, ainsi que celle de la nuit de Cristal, le pogrom antijuif commis par les nazis en 1938. Le 3 octobre, jour de la réunification des deux Allemagne, lui est donc finalement préféré.

Réactions à la chute du mur de Berlin[modifier | modifier le code]

Jongleur sur le mur de Berlin, .

Le partage de l'Europe en deux blocs était devenu un fait établi. Aussi, l'ouverture du Mur et la chute des régimes communistes d'Europe centrale qui s'ensuivit ont stupéfié le monde occidental. Peu de spécialistes avaient compris les mouvements de fond qui laminaient les régimes communistes[42]. Seuls certains observateurs pensaient qu'une contagion de la liberté, après les changements en Pologne et en Hongrie, allait gagner aussi les Allemands[32].

Le délitement du régime est-allemand est tel que très vite, pour le chancelier Helmut Kohl, la seule solution qui s'impose, est la réunification, c'est-à-dire l'absorption de la RDA par la RFA. Dès le , il présente un plan en dix points pour réunifier les deux Allemagne. Soucieux de stopper le flot migratoire de la RDA vers la RFA, de ne pas laisser le temps aux vainqueurs de 1945 de demander des conditions trop strictes, il veut mener l'affaire le plus vite possible[43]. La paix qui n'avait jamais été signée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale l’est le à Moscou. Le traité de Moscou rend à l'Allemagne sa pleine souveraineté[44]. La chute du mur de Berlin a donc abouti, presque un an plus tard, à la réunification des deux Allemagne (RFA et RDA) le . Le 3 octobre est aujourd'hui la fête nationale allemande (Tag der Deutschen Einheit, « jour de l'unité allemande »).

Graffiti d'une Trabant passant le mur de Berlin.

Les télévisions du monde entier relaient l'événement extraordinaire qu'est l'ouverture du Mur. Elles le décrivent comme un symbole de paix, de retour à la liberté et de communion du peuple allemand. Les diplomates des différents pays, eux, évaluent les conséquences de la chute du Mur. Les diplomates et responsables politiques français pensent que l'URSS ne laissera pas la RDA s'unir à la RFA. Ainsi, François Mitterrand, effectuant une visite officielle en RDA, du au , déclara même au cours d'un dîner officiel : « République démocratique d'Allemagne et France, nous avons encore beaucoup à faire ensemble »[45]. Les dirigeants ouest-allemands sont surpris et déçus de l'attitude de la France. La réaction américaine est totalement différente. L'ambassadeur américain à Bonn, Vernon Walters, comprend immédiatement que la chute du Mur ne peut avoir pour conséquence que la réunification. Il parvient à convaincre George Bush que l'intérêt des États-Unis est d'accompagner le mouvement pour obtenir des conditions qui leur conviennent plutôt que de s'opposer à la réunification allemande[46]. Helmut Kohl a mené une politique de rapprochement avec l'URSS de Gorbatchev depuis 1988. Le premier secrétaire du parti communiste soviétique prône un rapprochement entre les deux Allemagne, mais il ne songe pas à une réunification. Aussi l'ouverture du mur de Berlin provoque-t-elle son mécontentement. Moyennant quelques concessions à l’URSS et un crédit de cinq milliards de marks, Helmut Kohl arrive à ses fins[28].

La seconde conséquence de l'ouverture du Mur est la désagrégation de l’empire soviétique. À Prague, la révolution de Velours (-) met fin au communisme. Au même moment, en Bulgarie, le président Todor Jivkov doit accepter son remplacement par un communiste plus ouvert, Petar Mladenov. En Roumanie, Nicolae Ceaușescu est éliminé violemment lors de la révolution de 1989. En Union soviétique, les États baltes proclament leur indépendance à compter de 1990 provoquant ainsi les premières brèches qui allaient remettre en cause l'unité et l'existence même du plus vaste État du monde qu'était alors l'URSS, qui disparaît à son tour dix-huit mois plus tard, le . La destruction du Mur signifie la fin d'une Europe coupée en deux[28].

Conséquences à plus long terme[modifier | modifier le code]

À la suite de la chute du mur de Berlin, plusieurs pays anciennement communistes d'Europe de l'Est ont adhéré à l'Union européenne (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Lituanie, Lettonie, Slovénie et Estonie en 2004, Roumanie et Bulgarie en 2007, Croatie en 2013), certains même ont adhéré à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN).

Description des installations le long de la frontière[modifier | modifier le code]

Construction des installations frontalières[modifier | modifier le code]

Structure du mur de Berlin.

Le Mur, long de 155 kilomètres (dont 43,1 km sur sa longueur intraberlinoise), venait en complément des 1 393 kilomètres de la longue frontière RFA-RDA et, dans une moindre mesure, des frontières ouest des pays du Pacte de Varsovie, le tout donnant un visage palpable au rideau de fer.

Le tracé du mur ne correspondait d'ailleurs pas toujours à celui de la frontière politique entre les deux secteurs et, en de nombreux endroits, les autorités est-allemandes durent abandonner du terrain afin d'effectuer un « repli stratégique » vers des zones plus faciles à surveiller. Il coupait 193 rues principales et adjacentes[47].

Comme le reste de la frontière des deux Allemagnes, le mur de Berlin était pourvu d'un système très complet de fils de fer barbelés, de fossés, de défenses anti-char, de chemins de ronde et de miradors. Au début des années 1980, la frontière ne mobilisait pas moins de mille chiens de garde. Le système se perfectionnait d'année en année. En particulier, les maisons du secteur Est proches du Mur (la limite entre les deux Berlin passait parfois au pied des façades des immeubles situés en secteur oriental) étaient progressivement vidées de leurs habitants puis murées. Ce processus dura jusqu'au , avec la démolition de l'église de la Réconciliation, dans la Bernauer Straße. Une trouée claire comme le jour divise alors un Berlin autrefois dense et sombre.

La Versöhnungskirche en 1980.
Le mur de Berlin et la zone interdite (« couloir de la mort ») côté est, vus depuis le bâtiment de l'entreprise Axel Springer en 1984.

Dans leur état final, qui ne vit le jour à bien des endroits qu'à la fin des années 1980 (la Versöhnungskirche, par exemple, fut détruite en 1985, car elle était dans la zone interdite), les installations frontalières consistaient en :

  • un mur de béton d'arrière-plan haut de deux ou trois mètres ;
  • une alarme à détection de contact au sol ;
  • une barrière de contact en tôle métallique, plus haute qu'un homme, tendue de fil de fer barbelé et de fils de détection par contact ;
  • jusqu'à l'ouverture de la frontière en 1989, il y avait en outre, sur certaines parties, des pistes pour chiens (redoutables bergers du Caucase[48], libres de courir attachés à un filin), des fossés de défense contre les véhicules, et des défenses anti-char (chevaux de frise) en rails soudés en croix, qui coûtèrent à l'Allemagne des milliards de marks pour leur démolition[réf. nécessaire] ;
  • un chemin de ronde (éclairé de nuit) pour l'accès aux postes de garde et la circulation des patrouilles ;
  • des miradors (en tout 302 en 1989), équipés de projecteurs de recherche, en vue des postes-frontières le jour, et avec un renfort de soldats la nuit ;
  • des pistes de contrôle (KS) ou « pistes de la mort », toujours hersées, pour détecter les traces et qui ne devaient pas être piétinées sans motif par les soldats ;
  • des barrières de tôle supplémentaires dépassant (en partie) la hauteur d'un homme et à travers lesquelles on ne pouvait voir qu'en oblique ;
  • le mur ou la paroi frontière proprement dite, vers Berlin-Ouest, en parpaings (en partie en béton roulé, censé ne pas donner de prise pour l'escalade), de 3,60 mètres de haut ;
  • par devant le mur, encore quelques mètres (ou au moins un mètre) du territoire, toujours sous l'autorité de la RDA.

La largeur totale de ces installations dépendait de la densité des maisons près de la frontière et allait d'environ trente jusqu'à cinq cents mètres sur la Potsdamer Platz. Il ne fut pas installé de champs de mines ni d'installations de tir automatique au voisinage du Mur, contrairement à la frontière allemande intérieure (mais ces informations ne furent pas connue en général en RDA).

Le détail de ces installations – désignées en interne par les troupes frontalières comme « zone d'action » – était placé sous secret militaire et donc mal connu des citoyens de la RDA. Les soldats des troupes chargées de la surveillance du mur et de la frontière devaient garder le silence, sur toutes leurs activités et les installations qu'ils surveillaient. Comme nul ne savait exactement quel espion de la Stasi pouvait faire un rapport sur un bavardage inconséquent, tous s'astreignaient fermement au silence. Quiconque s'intéressait de trop près aux installations frontalières risquait pour le moins d'être arrêté et mené au poste de police, pour contrôle d'identité. Cela pouvait déboucher sur une condamnation à la prison pour planification de tentative d'évasion. La zone à proximité immédiate de la frontière avec Berlin-Ouest était interdite sauf sur autorisation spéciale.

Au sein du no man's land se trouvaient des milliers de lapins qui avaient élu domicile là. Lors de la chute du Mur, ils se sont éparpillés dans toute la ville[49]. Le documentaire Le Lapin à la berlinoise relate le phénomène.

Les frontières aquatiques[modifier | modifier le code]

Pan du mur de Berlin, conservé au Mémorial de Caen.

La frontière extérieure de la ville de Berlin-Ouest croisait à de nombreux endroits des voies navigables. Le tracé de la frontière avait été matérialisé par le Sénat de Berlin-Ouest (gouvernement berlinois) par des lignes de bouées blanches portant l'inscription Sektorengrenze (« limite de secteur »). Les bateaux de tourisme ou de sport naviguant dans Berlin-Ouest devaient respecter les limites du secteur ainsi marquées par les bouées. Du côté RDA, des bateaux des troupes frontalières patrouillaient à l'occasion.

Les bâtiments frontalièrs de la RDA se trouvaient toujours sur leurs rives, ce qui imposait des détours parfois importants et « emmurait » les rivages de plusieurs lacs de la Havel. Cette aberration était telle qu'en certains endroits du cours de la Spree, seules les rives étaient inaccessibles : ce fut le cas des 150 mètres situés en aval du Marschallbrücke[50], non loin du palais du Reichstag[51]. Le plus grand détour était situé sur le lac Jungfern, où le Mur se trouvait jusqu'à deux kilomètres du tracé réel de la frontière. En plusieurs endroits, la bande frontalière passait à travers d'anciennes pièces d'eau et les rendait inutilisables pour les habitants, comme sur la rive ouest du lac de Groß-Glienicke (en) et sur la rive sud du lac Griebnitz.

Sur les cours d'eau de la frontière intérieure, celle-ci passait partout le long de la rive ouest ou est, de sorte qu'aucun marquage de son tracé ne se trouvait dans l'eau. Le véritable mur y était toujours sur la rive est. Cependant, les cours d'eau appartenant à Berlin-Est étaient toujours surveillés.

Sur les canaux et rivières affluents, la situation devenait parfois inextricable. Bien des nageurs et des bateaux de Berlin-Ouest se sont trouvés, par mégarde ou légèreté, en territoire est-berlinois et ont essuyé des tirs qui ont fait plusieurs morts.

En quelques endroits sur la Spree, il y avait des barrières immergées contre les nageurs. Pour les fugitifs, il n'était pas évident de savoir quand ils atteignaient Berlin-Ouest et ils couraient encore le risque d'être abattus après avoir dépassé les limites du Mur.

Formation et équipement des gardes-frontières[modifier | modifier le code]

Ancien mirador sur la frontière Schlesischer Busch, 2005.

Les soldats à la frontière est-allemande avaient l'« ordre de tirer », c'est-à-dire l'obligation d'empêcher les tentatives d'évasion par tous les moyens, même au risque de la mort du fugitif. Ramenés à la longueur de la frontière, on peut même dire qu'il y eut beaucoup plus de morts à Berlin qu'en moyenne sur le reste du Mur. Lors des grands jours fériés ou de visites d'État, l'ordre de tirer était parfois suspendu, pour éviter les répercussions négatives dans la presse de l'Ouest. Des découvertes récentes ont mis en lumière la responsabilité de l'État est-allemand dans les exécutions de fugitifs. En , un ordre est adressé aux agents de la Stasi infiltrés dans les unités de gardes-frontières. Ceux-ci doivent empêcher que des soldats ne passent à l'Ouest. L'ordre est très clair : « N'hésitez pas à faire usage de votre arme, même si la violation de la frontière concerne des femmes et des enfants, ce qui est une stratégie souvent utilisée par les traîtres »[52],[53].

Selon les indications du ministère de la Sécurité d'État, au printemps 1989, les troupes de gardes-frontières de Berlin comprenaient 11 500 soldats et 500 civils.

Outre les unités affectées au commandement du GK-centre - environ 1 000 agents au siège de Berlin-Karlshorst - la sécurité frontalière était assurée par sept régiments de gardes-frontières (GR), à Treptow, Pankow, Rummelsburg, Hennigsdorf, Groß-Glienicke, Potsdam-Babelsberg et Kleinmachnow, ainsi que par deux régiments frontaliers à Wilhelmshagen et à Oranienbourg.

Chaque régiment comprenait cinq compagnies avec le support de section du Génie, des transmissions, du train, une batterie de mortiers et une d'artillerie, un groupe de reconnaissance et un de lance-flammes ainsi que un groupe de maîtres-chiens avec leurs chiens de garde et, en cas de besoin, une compagnie de bateaux et des compagnies de sécurité pour les points de passage.

Au total, à la frontière « centre », il y avait 567 véhicules blindés de tir, 48 mortiers, 48 canons antichars, 114 lance-flammes. En outre, il y avait 156 chars ou appareils lourds du génie et 2 295 véhicules à moteur (motos, voitures et camions). Dans la dotation figuraient également 992 chiens.

Dans un jour calendaire normal, environ 2 300 agents étaient engagés dans la zone d'action et l'espace voisin.

La sécurité renforcée découlait de circonstances particulières comme des sommets politiques ou une météo difficile (brouillard, neige). Dans certains cas, l'effectif engagé était encore augmenté de 200 à 300 agents supplémentaires.

Points de passage[modifier | modifier le code]

Point de passage sur Liesenstraße (de) / Gartenstraße (de), en 1980.

Il y avait vingt-cinq postes de passage à travers le Mur : treize par la route, quatre par voie ferrée et huit par voie d'eau, ce qui représentait 60 % du total des passages entre la RDA et la RFA ou Berlin-Ouest. Les points de passage étaient fortement équipés du côté RDA. Ceux qui désiraient passer devaient s'attendre à des contrôles très stricts, multiples et successifs de la part des douaniers et des services d'émigration et d'immigration ; cependant les formalités se déroulaient de façon ostensiblement correcte. Les véhicules étaient fouillés de manière particulièrement minutieuse (ouverture du coffre, du capot moteur, examen des sièges, passage au-dessus de miroir pour examen du châssis). Les formalités ne permettaient qu'un trafic très réduit.

Le transit par moyens de transports terrestres entre l'Allemagne de l'Ouest et Berlin-Ouest à travers le territoire de la RDA était également soumis à des restrictions draconiennes :

  • Le transit ferroviaire imposait aux trains venant de l’Ouest et circulant sur trois axes prédéfinis de ne pas s’arrêter en territoire est-allemand, avec l'obligation de fermer tous les rideaux des fenêtres dans les wagons.
  • Le transit routier se faisait par trois « autoroutes de transit », sur lesquelles les conducteurs occidentaux ne pouvaient s’arrêter que sur des aires de repos ou des stations-service Intertank réparties sur ces axes et qui leur étaient spécialement réservées (l’auto-stop étant également formellement interdit). Celles-ci étaient équipées de magasins d’États Intershop qui offraient des produits occidentaux payables en Deutsche Marks (ces endroits étaient donc théoriquement interdits aux Allemands de l’Est).
  • Les rapports entre citoyens de la RDA et les voyageurs occidentaux en transit furent prohibés. Il était donc fortement déconseillé de laisser traîner dans les lieux publics toutes sortes de publications (livres, brochures, revues, magazines, cassettes audio ou vidéo, etc.), ainsi que d’offrir le moindre cadeau à un citoyen est-allemand ou de recevoir quoi que ce soit de leur part.
  • De plus, il était formellement interdit aux voyageurs en transit de photographier les ponts, les gares, les voies ferrées, les zones industrielles et infrastructures militaires ou paramilitaires situés sur le territoire de la RDA.
Poste frontalier de Steglitz, au sud-ouest de Berlin, non loin de Potsdam.

Malgré toutes ces précautions, il s'avéra par la suite qu'il existait cependant des passages secrets sous le Mur, utilisés à l'occasion, souterrains creusés aussi bien par les services secrets de RDA que par des passeurs.

Du côté ouest, on franchissait des postes de police et de douane, mais la plupart des personnes n'était en général pas contrôlée. Ce n'est que pour les passages en transit que les voyageurs étaient contrôlés de façon statistique (demande de la destination) et, à l'occasion, contrôlés plus étroitement, notamment s'il y avait quelque soupçon d'un motif de poursuites (recherche restreinte).

Le trafic de marchandises vers l'étranger était soumis au contrôle douanier, tandis que vers la RFA, on ne faisait que des enquêtes statistiques. Les policiers ouest-allemands du " Bundesgrenzschutz " et des patrouilles alliées faisaient des rapports sur les activités suspectes, afin d'éviter au mieux une infiltration d'espions est-allemands.

Pour les étrangers et les diplomates, les forces alliées avaient installé des points de contrôle au Checkpoint Bravo (Dreilinden) et au Checkpoint Charlie (Friedrichstrasse), mais ceci n'avait aucune influence sur le trafic des voyageurs et des visiteurs.

Le , date de la première phase de la réunification allemande (union monétaire), tous les postes-frontières furent abandonnés. Par la suite, lors du démantèlement du mur, seules quelques installations restèrent érigées en guise de mémorial.

Victimes et tireurs[modifier | modifier le code]

Un nombre de victimes incertain[modifier | modifier le code]

Mémorial dédié aux victimes du Mur près de Checkpoint Charlie.
Monument aux victimes de la séparation allemande à Kleinmachnow.

Le nombre exact des victimes du Mur fait l'objet de controverses : il est en effet difficile à évaluer, car les nouvelles victimes étaient passées sous silence en RDA. D'après des recherches de la collectivité berlinoise de travailleurs « Collectif du 13 Août », 1 135 personnes y ont laissé la vie. La Staatsanwaltschaft (bureau du Procureur général) de Berlin en a dénombré 270 pour lesquelles on a pu démontrer un acte de violence de la RDA. Le Zentrale Ermittlungsgruppe für Regierungs- und Vereinigungskriminalität (Groupe de recherches central sur la criminalité du gouvernement et de la réunification) ne recense que 421 morts susceptibles d'être imputés aux forces armées de la RDA. D'autres sources indiquent 125 morts à Berlin[53].

Dans le Mauer Park, ensemble commémoratif, un panneau recense 136 morts : 98 « fugitifs », huit autres Allemands de l'Est, 22 Allemands de l'Ouest et huit soldats. Quarante-deux sont des enfants ou adolescents.

Les premières balles mortelles sont tirées par la police de la route le sur Günter Litfin[54] (24 ans) près de la gare de Friedrichstraße, onze jours après la fermeture de la frontière, au cours d'une tentative d'évasion. Le , Peter Fechter (18 ans) perd tout son sang, après avoir été bléssé par balle, dans le secteur dit " piste de la mort " et meurt, adossé au mur, le long du mur, dans le secteur américain. En 1966, deux enfants de 10 et 13 ans sont abattus, atteints par quarante balles.

Chris Gueffroy, le [54], et Winfried Freudenberg, le , sont les dernières victimes du Mur.

Des estimations parlent de 75 000 hommes et femmes condamnés à des peines de prison allant jusqu'à deux ans en tant que « déserteurs de la république » entre 1950 et 1989. La peine dépassait en général cinq ans si le fugitif dégradait les installations frontalières ou s'il était armé ou s'il est soldat ou détenteur de secrets.

Parmi les victimes du Mur figurent aussi quelques soldats est-allemands, dont le premier est Jörgen Schmidtchen en 1962, tué par un camarade transfuge. Le cas le plus connu est sans doute celui du soldat Reinhold Huhn, abattu par un passeur[55].

Le procès des soldats-tireurs[modifier | modifier le code]

Une série de procès a duré jusqu'au printemps 2004 pour savoir qui portait la responsabilité juridique d'avoir donné l'ordre de tirer sur les fugitifs. Parmi les accusés figuraient entre autres le président du Conseil d'État Erich Honecker, son successeur Egon Krenz, les membres du Conseil national de défense Erich Mielke, Willi Stoph, Heinz Keßler, Fritz Streletz et Hans Albrecht, le chef du SED pour le district de Suhl et quelques généraux comme Klaus-Dieter Baumgarten, général de corps d'armée commandant les troupes frontalières de 1979 à 1990. Ce procès a suscité une vive controverse en Allemagne, bon nombre d'accusés faisant valoir que leurs actes, à l'époque, ne constituaient pas des crimes au regard du droit est-allemand. Ils accusent les tribunaux actuels de pratiquer la « justice des vainqueurs »[52].

Les tireurs exécutants étaient recrutés en grande partie dans la NVA (Armée nationale populaire) ou dans les troupes frontalières. Parmi les accusés, trente-cinq furent acquittés, quarante-quatre condamnés avec sursis et mise à l'épreuve et onze à une peine ferme : entre autres Albrecht, Streletz, Keßler et Baumgarten (de quatre ans et demi à six ans et demi de prison). Le dernier dirigeant communiste de la RDA, Egon Krenz, a été condamné en 1997 à une peine de six ans et demi de prison pour la mort de quatre personnes le long du mur de Berlin dans les années 1980[52]. Günter Schabowski sera lui définitivement condamné en 1999, et après avoir commencé à exécuter sa peine, sera gracié un an plus tard[56]. En , le tribunal de Berlin condamne deux ex-membres du Politburo à des peines avec sursis et mise à l'épreuve. Le dernier procès des tireurs du Mur se termine par une condamnation le , quinze ans jour pour jour après la chute du mur de Berlin.

Le Mur aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Tracé du mur de Berlin à proximité de Potsdamer Platz, en 2015.

En souvenir des victimes du mur de Berlin, divers mémoriaux de types très différents ont été construits. Outre les petites croix ou autres signes, avant tout érigés en mémoire de fugitifs abattus, souvent d'initiative privée, et que l'on trouve en divers endroits de l'ex-frontière, un ensemble de lieux de souvenir plus importants a été créé.

Il y a toujours eu des controverses sur le style des monuments, comme à la fin des années 1990 à propos du mémorial de la Bernauerstraße. Pour l'instant, le paroxysme des débats publics a été atteint à propos du « monument de la Liberté », construit à proximité du Checkpoint Charlie, puis démoli. Le sénat de Berlin, pour contrer le reproche qui lui était fait de ne pas avoir de politique précise, proposa une politique au printemps 2005.

Le tracé historique du mur de Berlin est marqué au sol par une double rangée de pavés et des plaques en fonte portant l’inscription Berliner Mauer 1961-1989. Il existe un parcours historique du Mur en 29 étapes, avec des illustrations et des explications en quatre langues sur les événements qui s’y sont déroulés[57].

Le musée du Mur au Checkpoint Charlie[modifier | modifier le code]

Checkpoint Charlie en 2005.

Le musée du Mur au Checkpoint Charlie est ouvert en 1963, juste en face de la frontière, par l'historien Rainer Hildebrandt. Il est exploité par le Collectif du 13 août. C'est l'un des musées de Berlin les plus visités. Il montre le système de sécurité du Mur et relate les tentatives de fuite réussies, avec leurs moyens tels que montgolfières, autos, téléphériques, ULM bricolé, coffre de voiture, valise et même un mini sous-marin. Le musée du Mur de Checkpoint Charlie est un musée privé, il n'est soumis à aucun contrôle officiel, il s'agit donc de faire attention aux informations qu'on y trouve. Checkpoint Charlie est devenu, lui, un lieu folklorique. Le célèbre panneau qui y figurait — « You are leaving the American sector », « vous quittez le secteur américain » — est représenté sur d’innombrables cartes postales[58].

Ensemble mémorial du mur de Berlin dans la Bernauer Straße[modifier | modifier le code]

Restes du mur de Berlin intégrés au mémorial, à la croisée de Bergstraße et de Bernauerstraße, et vus depuis l'est en 2015. La pelouse recouvre ce qui était autrefois le 'couloir de la mort'. Le monument rouillé au centre de l'image comprend les noms et photographies des victimes. Le mémorial occupe l'extrémité de la rue Bergstraße, la seule rue de Berlin à être ainsi restée interrompue par le mur après 1989. (Elle se termine en cul-de-sac, au lieu de rejoindre Bernauerstraße comme elle le faisait avant 1961.) En arrière-plan de l'image, de jeunes touristes tentent d'escalader le Mur. Le bâtiment gris au fond fait également partie de l'ensemble mémorial.

Depuis la fin des années 1990, dans la Bernauer Straße, (ancien secteur français) à la limite des anciens districts de Wedding et du Centre, se trouve un ensemble mémorial du mur de Berlin, qui a entre autres permis de contrer le refus du projet de conservation du mur dans la Bernauerstraße. Il comprend le mémorial du mur de Berlin, le centre de documentation, la chapelle de la Réconciliation, divers mémoriaux commémoratifs de l'ancien cimetière de la Sophienkirchengemeinde, la fenêtre de souvenir, ainsi que des fenêtres archéologiques.

Le Mémorial issu d'un concours fédéral d'architecture a été inauguré, après de longues et vigoureuses discussions, le . Il présente un fragment de soixante-quatre mètres de mur et de no man's land, délimités à leurs extrémités par deux immenses parois en acier, hautes de six mètres et implantées à angle droit. Leurs côtés extérieurs sont rouillés et font référence au rideau de fer. Leurs faces intérieures, qui forment un angle droit avec le mur, sont en acier inoxydable poli, ce qui en fait d'immenses miroirs, dans lesquels le mur se projette à l'infini.

Le centre de documentation est ouvert le . Il a été complété en 2003 par une tour d'observation qui permet de bien voir une portion du dispositif frontalier, conservé dans son intégralité, avec le mur d'arrière-plan, le no man's land, le chemin de ronde, les pylônes d'éclairage, la clôture de signalisation, puis le mur extérieur… Outre une exposition (ouverte depuis 2001 sous le titre Berlin, ), on peut y trouver diverses possibilités d'information sur l'histoire du Mur.

La chapelle de la Réconciliation a été conçue par les architectes berlinois Peter Sassenroth et Rudolf Reitermann et inaugurée le . Elle a été construite sur les fondations du chœur de l'église de la Réconciliation, située sur la « piste de la mort » et démolie en 1985. Cette église, bâtie en 1894, devint inaccessible dès la construction du mur de Berlin, car elle se trouvait dans le no man's land. En 1985, le gouvernement est-allemand décida la destruction de l'édifice puis, en 1995, après la chute du mur, l'emplacement fut rendu à la paroisse, avec l'obligation d'y bâtir un nouveau lieu de culte. C'est ainsi que ce lieu de culte a connu la résurrection de son nom et d'une partie de son architecture : en effet, la paroi intérieure de la nouvelle chapelle est en glaise pilonnée et intègre des pierres concassées de l'ancienne église. Le noyau ovale de l'édifice est enveloppé d'une façade translucide en lamelles de bois.

La Fenêtre de Souvenir, achevée en 2010, est un élément central de ce secteur commémoratif pour les victimes du mur de Berlin.

Les fenêtres archéologiques sur Bergstrasse, une rue qui a été en grande partie préservée au-dessous de la zone frontière, montrent les couches plus anciennes des fortifications de frontière qui ont été retranchées dans la rue et les détails du système de fortification de frontière.

Enfin, le « Mille (ou kilomètre) historique du mur de Berlin » est une exposition permanente en quatre langues, consistant en vingt et un panneaux d'information. Ceux-ci sont répartis le long du tracé de la frontière intérieure et présentent des photographies et des textes se référant à des événements, comme des fuites, qui se sont produits à l'endroit même où sont placés les panneaux.

Destruction et restes du Mur[modifier | modifier le code]

Il ne reste plus grand-chose du Mur. Les chasseurs de souvenirs, désignés dans le langage populaire par Mauerspecht (soit « pic de mur »), ont arraché de nombreux fragments, donnant naissance à un véritable marché noir. Même la CIA s'est approprié un morceau du Mur artistiquement décoré pour son nouveau bâtiment dans son siège central à Langley. Entre la fin 1989 et le début de l'année 1990, le Mur est démantelé à raison de cent mètres en moyenne par nuit, par une entreprise privée chargée de la démolition puis par les autorités de la RDA qui s'efforcent de démonter le plus vite et le plus complètement possible les installations[2]. À partir du , 300 gardes-frontières de l'Est et 600 sapeurs de l'Ouest, 175 camions, 65 grues, 55 pelleteuses et 13 bulldozers y ont été affectés. Le Mur a disparu du centre-ville en , le reste en . Au total, il a été physiquement détruit à peu près partout, à l'exception de six sections, conservées en souvenir.

Échantillon de béton provenant du mur de Berlin.
Segment du Mur au Centre de commerce mondial, à Montréal.

Volker Pawlowski, un ancien ouvrier de la RDA, détient le quasi-monopole des morceaux du Mur arrachés et qui sont vendus depuis dans les magasins de souvenirs de Berlin. Il s'en vend des petits bouts, à six euros pièce, comme des blocs entiers (3,60 mètres de haut sur 1,20 mètre de large) pour 10 000 euros. Il possède un entrepôt contenant des centaines de mètres de murs. Il ne se cache pas de les colorer avec de la peinture ; certains experts doutent par ailleurs de l'authenticité de tous les morceaux. V. Pawlowski avait aidé, dès la chute du Mur, des ouvriers qui transportaient les gravats dans un centre de recyclage à la périphérie de Berlin ; déjà des vendeurs les récupéraient pour alimenter les marchés aux puces. La question de la propriété des morceaux est alors compliquée puisque construits par la RDA, ils étaient officiellement « propriété du peuple ». Certains achètent des morceaux directement à d'anciens gardes-frontières ou à l'entreprise chargée de la démolition pour quelques centaines de marks, l'argent de la vente compensant les frais de destruction. L'ancien ouvrier fonde alors son entreprise en récupérant une grande partie des morceaux, qu'il vend encapsulé dans une carte postale avec un petit certificat aux armes de la RDA que V. Pawlowski délivre lui-même[59].

Le reste le plus connu du Mur, l'East Side Gallery, est situé le long de la Spree, entre la gare de l'Est et le pont de l'Oberbaum qui enjambe la Spree. Il mesure 1,3 km[60]. Il a été peint par 118 artistes du monde entier, tel Thierry Noir ou Dmitrij Vrubel et comporte 106 peintures murales. Classé monument historique, il tombe aujourd'hui en ruines. De ce fait, la ville de Berlin a alloué une subvention pour permettre sa reconstruction à l'identique. Les artistes ont accepté de repeindre leur œuvre sur un nouveau Mur[60].

Un des fragments du mur (réel) le mieux conservé se trouve le long de la Niederkirchnerstraße, dans le district Centre, à proximité de la chambre des députés de Berlin. Il a aussi été classé monument historique en 1990.

Un autre fragment du mur (réel) de « type 75 » se trouve le long de la Bernauer Straße. Ce fragment de 212 mètres de mur d'origine, qui sépare la Ackerstraße de la Bergstraße, a été classé au patrimoine historique depuis le . Malheureusement, ce fragment de mur a été creusé et excavé jusqu'à la charpente en acier par les chasseurs de souvenirs. La Bernauer Straße étant le seul endroit à Berlin où une portion du dispositif frontalier a été conservée dans son intégralité, une partie du mur, longue de 64 mètres, a été assainie et restaurée, afin de retrouver son état originel et de témoigner ainsi le renforcement de ce dispositif, qui était auparavant l'oeuvre de la RDA. Au sud du mémorial, dans l'enclos du cimetière, un tronçon assez important de mur en plaques de béton, qui faisait partie du périmètre de sécurité aux abords de la zone frontalière, a également été conservé. Ce dernier figure, lui aussi, au patrimoine historique depuis 2001.

Cinq des trois cent deux miradors subsistent :

  • l'un est transformé en « musée de l'art interdit » à Treptow, près de l'allée Pouchkine, dans une partie de la piste transformée en parc ;
  • sur la Kielerstraße, dans le district Centre. Le mirador est classé, mais a été entouré de constructions récentes sur trois côtés ;
  • sur la Stresemannstraße, près de la Potsdamer Platz dans le même district. Ce mirador, bien plus élancé que les autres, a été déplacé pour permettre des constructions et n'est donc plus à sa place originelle ;
  • au sud de Nieder-Neuendorf, hameau de Hennigsdorf, dans l'exposition permanente sur les installations militaires de la frontière RFA-RDA ;
  • à Hohen-Neuendorf. Ce mirador se trouve dans une partie nouvellement boisée du tracé de la piste. Il est utilisé, avec le bois qui l'entoure, par la « Jeunesse forestière allemande ».

Organisation de l'espace urbain berlinois après la chute du Mur[modifier | modifier le code]

La chute du Mur a changé considérablement le trafic dans l'agglomération. On circule sans problème d'est en ouest sur des réseaux métropolitain, ferroviaire et de bus totalement modernisés au cours des années 1990[2]. La bande frontalière se reconnaît encore bien aujourd'hui par les grands espaces vides, comme sur des parties de la Bernauer Straße ou le long de la Vieille Jakobstraße. La large trouée entre les deux ex-Murs s'appelle actuellement la « Piste des murs ». Dans ce centre-ville précédemment densément construit, la plus grande partie de cette piste a été convertie en espaces d'utilité publique. Il comporte également des parcs et des lieux commémoratifs du Mur[57]. C'est aussi dans l'ancien no man's land que la nouvelle gare centrale a été inaugurée le vendredi [61]. La Potsdamer Platz, cœur du Berlin chic et bourgeois d'avant-guerre et devenue un vaste terrain en friche, au cœur du no man's land, symbolise le désir de retrouver l'unité de la ville. Sa reconstruction est en passe d'être achevée. On peut y voir un échantillonnage d'architecture contemporaine, constitué des immeubles construits par Renzo Piano, Richard Rogers et Helmut Jahn. La semaine, les salariés des bureaux et les ouvriers des chantiers y côtoient les touristes. Le week-end, la Potsdamer Platz est déjà l'un des lieux les plus fréquentés de Berlin[62].

Pourtant, le Mur, c'est-à-dire le clivage entre Berlin-Ouest et Berlin-Est, est toujours là. À l'Ouest, les autorités ont tenu à préserver des marques du passé de la ville, comme la ruine de l'église commémorative de l'empereur Guillaume (Kaiser Wilhelm), surnommée « dent creuse » par les Berlinois. Le Reichstag, incendié en 1933 et devenu une ruine en 1945, n'a pas été reconstruit entièrement à l'identique. La coupole en verre conçue par Norman Foster symbolise la démocratie allemande qui se veut résolument transparente. À l'Est, la RDA n'a laissé subsister aucun trait du nazisme. Aujourd'hui, ce passé est rappelé dans le quartier juif où la synagogue a été reconstruite[2]. Le Mur a aussi donné naissance a des curiosités architecturales qui seront conservées à sa chute, notamment la cabane dans les arbres du mur de Berlin devenue une attraction du quartier de Kreuzberg[63].

Sur le plan architectural, les deux parties de la ville sont également très différentes. Berlin-Ouest comporte de vastes espaces de campagne, car son enclavement passé dans la RDA a été un puissant frein à son expansion démographique et économique. En revanche, la RDA, dont Berlin était la capitale, a voulu faire de la ville une vitrine du socialisme, avec l'Alexanderplatz et la construction de banlieues « grandiosement répétitives ». La statuaire socialiste est toujours présente, par endroits, à Berlin-Est, avec Marx, Lénine, la faucille et le marteau. Le palais de la République des années 1970, construit à la place de l'ancien palais impérial détruit en 1950 sur l'ordre de Walter Ulbricht, voulait rappeler la victoire du régime communiste[2]. Il est toutefois à son tour aujourd'hui détruit.

La partition de la ville avait fait perdre à Berlin sa place de grande métropole industrielle. Depuis la chute du Mur, le développement économique de la ville reste modeste et inférieur aux espoirs. L'île des musées, anciennement à Berlin-Est, est devenue un haut lieu touristique, mais les commerces ne se sont pas développés autour. Il n'y a même pas de kiosques à journaux. En revanche, un marché périodique propose essentiellement tous les restes de la période socialiste (insignes militaires, sculptures miniatures de Lénine)[2].

Le mur de Berlin laisse donc dans l'histoire architecturale, économique, comportementale, démographique, des traces certaines malgré les milliards d'euros dépensés pour relever Berlin depuis 1989, et bien que la ville exerce de nouveau la fonction de capitale de l'Allemagne.

Marquage commémoratif du tracé du Mur

Survol en hélicoptère[modifier | modifier le code]

Au printemps 1990, un hélicoptère de type Mil Mi-8 survole pour la première fois, à 50 mètres d'altitude, tout le côté est du Mur, depuis Potsdam jusqu'au point de passage de la Bornholmer Straße. Un cadreur filme le début de la destruction du mur de Berlin, avec notamment l'abattage des miradors[réf. nécessaire].

Vingtième anniversaire de la chute du Mur[modifier | modifier le code]

Les dominos peints par des artistes du monde entier, renversés lors du 20e anniversaire de la chute du Mur.

Un millier de dominos géants et colorés ont été installés sur le tracé du mur et renversés le par Lech Wałęsa pour célébrer le 20e anniversaire de sa chute[64].

Le prix Grand Témoin, prix littéraire de La France Mutualiste, a été remis le sur le thème du 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Ce prix a pour thème principal le « devoir de mémoire ». Les récipiendaires :

  • Frederick Taylor pour Le Mur de Berlin 1961 – 1989, aux éditions JC Lattes ;
  • Jean-Marc Gonin et Olivier Guez pour La Chute du Mur, aux éditions Fayard.

Réutilisation de certains fragments[modifier | modifier le code]

Pour les 25 ans de la chute du Mur, trente fragments vierges d'environ un mètre sur 1,20 m, appartenant à un collectionneur privé, sont décorés d'œuvres uniques réalisées pour l'occasion par trente artistes internationaux d'art urbain[65] (1Up, Borondo, C215, Christophe-Emmanuel Bouchet (de), Clet Abraham, DALeast, Dscreet, Faith47, Fire, Frank Pelegino, Gilbert Mazout, Heinz J. Kuzdas, Indiano, Jack Fox, Jean Faucheur, Jef Aérosol, Jérôme Mesnager, Jim Avignon, John Crash Matos, John Dolan (en), Kiddy Citny (de), King Sone, Kriki, L7m, Mesa, Pablo Delgado, Peter Unsicker, Pha, Run, Thierry Noir)[66] et exposés d' à sur le parvis de la gare de l'Est à Paris[67] en compagnie de trois Trabants peintes par Thierry Noir, Christophe-Emmanuel Bouchet (de) et Kiddy Citny (de).

Un pan du mur de Berlin, appelé « Kennedy », est installé sur l'esplanade en face du bâtiment du Berlaymont (Bruxelles) le [68].

Le Parlement des arbres est un lieu commémoratif composé, entre autres, de fragments du mur[69].

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Mur de la honte[modifier | modifier le code]

« Mur de la honte » est un terme de propagande qui fut utilisée pour la première fois par des médias[70] et des hommes politiques[71] occidentaux pour désigner le mur de Berlin qui séparait Berlin-Est de Berlin-Ouest durant la Guerre froide.

Elle a depuis été employée dans d’autres contextes pour désigner négativement tout mur ou toute barrière de séparation qui, du point de vue des personnes qui utilisent l'expression, devraient faire honte à ses initiateurs ou à une communauté plus large qui soutient la séparation ou reste passive devant la situation. Ce sont souvent les circonstances de la construction ou les objectifs recherchés qui justifieraient, pour ces mêmes personnes, l'idée d'un déshonneur apporté par l'édifice.

L'usage de cette expression est le plus généralement remis en cause et rejeté par la partie qui organise la séparation.

Au sens figuré, l'expression a pu également être employée pour désigner une ségrégation (comme au sujet de l’apartheid).

Exemples de séparations ayant pu être désignées comme « mur de la honte »[modifier | modifier le code]

Au cinéma[modifier | modifier le code]

  • Tunnel 28 (Escape from East Berlin) sorti en 1962 et réalisé par Robert Siodmak, film qui reprend une véritable évasion.
  • Allemagne Terminus Est (Deutschland Terminus Ost) sorti en 1965 et réalisé par le Belge Frans Buyens est un documentaire de cinéma-vérité à propos de la construction du mur de Berlin[77].
  • Le Rideau déchiré d'Alfred Hitchcock sorti en 1966, est un film d'espionnage à suspense dans lequel un scientifique américain décide de passer à l'Est pour révéler des secrets nucléaires stratégiques qui mettraient le bloc de l'Est à l'abri d'un risque d'affrontement nucléaire avec le bloc de l'Ouest.
  • Mes funérailles à Berlin (Funeral in Berlin) est un film britannique réalisé par Guy Hamilton, sorti en 1966. Le colonel Stok, un agent des services soviétiques responsable de la sécurité du Mur de Berlin, semble vouloir passer à l'Ouest, mais les preuves sont contradictoires. Il s'agit du deuxième d'une série de trois films d'espionnage : Ipcress - Danger immédiat (1965), Mes funérailles à Berlin (1966) et Un cerveau d'un milliard de dollars (1967).
  • Possession de Andrzej Żuławski, sorti en 1981. Possession est considéré[Par qui ?] comme une allégorie sur le double : intime, amoureux, sexuel, spirituel et politique (les travellings répétés sur le Mur de Berlin en sont un exemple). On peut y voir une critique virulente du communisme et du totalitarisme qui installent un climat de paranoïa, poussent à l'action irraisonnée ou irrationnelle, contrôlent la vie privée et détruisent les individus dans lesquels ils s'immiscent de manière démoniaque. Sur le site du Nouvel Observateur, Jean-Baptiste Thoret affirme que Possession est sûrement le chef-d'œuvre de son auteur et y voit une fable à plusieurs niveaux de lecture, dont une critique déguisée et violente des États de l'ex-bloc de l'Est dans leur capacité à engendrer des monstres[78].
  • Les Ailes du désir de Wim Wenders (1987). Dans ce film, des anges vivent au-dessus de Berlin et peuvent entendre tout ce que dit le commun des mortels même les plus intimes pensées. Le Mur apparaît à plusieurs reprises pendant le film et devient un personnage à part entière.
  • Les Années du mur sorti en 1995 et réalisé par Margarethe von Trotta raconte l'histoire d'un couple séparé en 1961 lors de sa fuite vers Berlin-Ouest. Le , vingt-sept ans après leur séparation, ils se croisent au milieu de Berlinois en liesse[79].
  • Le Tunnel sorti en 2001 et réalisé par Roland Suso Richter raconte l'histoire d'un champion est-allemand qui passe à l'ouest alors que le mur de Berlin est en construction et tente d'y faire venir sa sœur. Le film est inspiré de la vie d'Hasso Herschel qui creuse avec ses amis une galerie de 145 mètres de long pendant près de six mois dans le secteur français de Berlin. Cela permet à 28 personnes de fuir de Berlin-Est[80].
  • Good Bye, Lenin! sorti en septembre 2003 et réalisé par Wolfgang Becker, évoque la chute du Mur et les changements importants qui se sont produits dans les jours et les semaines qui ont suivi : une forme de liesse, mais aussi une importante perte de repères pour ceux de la RDA (les Ossis).
  • Le Perroquet rouge (Der Rote Kakadu) sorti en février 2006 et réalisé par Dominik Graf, raconte l'histoire de jeunes Allemands de l'Est qui rêvent de liberté. Ceux-ci se retrouvent dans un bar, 'Le perroquet rouge', où ils écoutent du rock venant des États-Unis. Ils sont bien sûr contrôlés de nombreuses fois par la Stasi. Le film se déroule en 1961, avant et le jour de la construction du mur.
  • La Vie des autres (Das Leben der anderen) sorti en janvier 2007 et réalisé par Florian Henckel von Donnersmarck raconte comment les dirigeants de la RDA utilisent dans les années 1980 la Stasi pour leurs fins personnelles.
  • Le Pont des espions (Bridge of Spies) de Steven Spielberg (2015). Un avocat américain doit se rendre à Berlin-Est, sans protection diplomatique, pour négocier un échange de prisonniers. Plusieurs scènes du film évoquent l'édification du mur ainsi que sa surveillance.
  • Atomic Blonde (2017). Film d'espionnage ayant pour cadre le Berlin de 1989 pendant la période de la chute du mur.

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

Dans la musique[modifier | modifier le code]

Avant la chute du mur[modifier | modifier le code]

  • En 1968, Jean-Jacques Debout enregistre la chanson Berlin.
  • L’album-concept Berlin (1973) de Lou Reed utilise le mur comme métaphore des relations d'un couple (au centre de l'album).
  • Dans l'album Amoureux de Paname (1975) de Renaud, la chanson Greta évoque un couple d'amoureux séparé par le Mur.
  • En 1977, David Bowie signe ce qui est considéré comme l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre avec le titre Heroes tiré d’un des albums de sa « trilogie berlinoise » du même nom. Ce single relate du « mur de la honte », symbole de division de Berlin. En 1987, lors du « Concert for Berlin », qui alluma le feu aux poudres, ce titre avait une place importante.
  • En 1977, la chanson Holidays in the Sun des Sex Pistols est inspirée du voyage à Berlin des membres du groupe, et évoque la paranoïa des habitants de Berlin, et le scandaleux vers « I gotta go over the Berlin wall » (« Je dois passer par-dessus le mur de Berlin ») ainsi que le reste de la chanson montrent le sentiment d'être prisonniers des habitants de Berlin.
  • En 1979, Pink Floyd sort un album nommé The Wall décrivant un mur psychologique. L'album fait l'objet d'un concert de Roger Waters, l'ex-bassiste du groupe, en 1990 en plein milieu de l'ancien no man's land[89]. La presse souligna le contexte historique, ce qui avait été évidemment voulu pour le marketing, le disque n'évoquant jamais vraiment Berlin.
  • L'album Les Aventures de Simon et Gunther... (1977), de Daniel Balavoine, met en scène deux frères allemands, l'un vivant à Berlin-Ouest, l'autre à Berlin-Est, leur séparation forcée au moment de la construction du Mur, et leur tentative de se retrouver.
  • En 1981, le groupe Fischer-Z, sur l’album Red Skies over Paradise, sort le titre Berlin, évoquant le mur et « une île en Allemagne ».
  • En 1982, le groupe de punk suédois Ebba Grön enregistre Die Mauer (« le mur » en allemand) et y fait allusion à un couple séparé par le Mur.
  • En 1985, Elton John enregistre la chanson Nikita, dont le vidéoclip met en scène le chanteur cherchant à passer le mur.
  • En 1987, le groupe Les Porte Mentaux évoque la séparation idéologique associée au mur avec la chanson Elsa Fraulein.
  • En 1987, Johnny Clegg & Savuka incluent la chanson Berlin Wall sur leur premier album Thirld World Child. La chanson parle de l'état d'esprit et de l'anxiété d'un candidat à la défection s'apprêtant à franchir le mur.
  • En 1988, Patricia Kaas fait allusion à la frontière formée par le mur dans sa chanson D'Allemagne, écrite par Didier Barbelivien.

Après la chute du mur[modifier | modifier le code]

  • Le 11 novembre 1989, Mstislav Rostropovitch improvise un concert de violoncelle sur une chaise, devant le mur. Cette prestation est immortalisée par de nombreuses télévisions internationales. Il est suivi par Roger Waters et sa reprise de The Wall avec de nombreux artistes dont Cyndi Lauper, Scorpions, Bryan Adams.
  • Le , à l'occasion du réveillon[90], David Hasselhoff interprète son tube Looking for Freedom (alors numéro un des ventes en Allemagne) sur le mur en cours de démolition, devant près d’un million de personnes[91].
  • En 1990, Wind of Change, la chanson du groupe allemand Scorpions est connue comme l'un des symboles de la réunification de l'Allemagne et la fin du rideau de fer. Le groupe reçoit à cette époque de nombreux honneurs et distinctions pour cette chanson. Les membres sont reçus au Kremlin à Moscou par Gorbatchev en personne, en 1991, lors d'une cérémonie au cours de laquelle ils remettent à ce dernier une plaque sur laquelle figurent les paroles de la chanson. Ils sont également invités en 1999 à jouer la chanson lors de la cérémonie de célébration des dix ans de la chute du Mur.
  • En 1990, Salvatore Adamo signe une chanson intitulée Berlin ce jour-là.
  • Dans son album Blessures d'enfance (1990), Yves Duteil évoque le mur avec sa chanson L'Autre Côté.
  • En 1994, le groupe Pink Floyd enregistre une chanson évoquant directement le mur : A Great Day for Freedom.
  • En 1999, lors du 10e anniversaire de la chute du mur, le journaliste et écrivain Jean-Pax Méfret interprète sa chanson Le Soir du 9 novembre.
  • En 2012, le groupe français Concrete Knives évoque la chute du mur avec Bornholmer, chanson d'ouverture de leur premier album Be Your Own King.

Dans l'art contemporain[modifier | modifier le code]

En réaction à la construction du mur, Christo et Jeanne-Claude édifient rue Visconti à Paris un mur de barils de pétrole le 27 juin 1962. 240 barils de pétrole y ont été placés pour bloquer la circulation.

Au théâtre[modifier | modifier le code]

  • Berlin, 9 novembre, de Pierre Bourgeade, pré-mise en scène de Kai Woly Wolters, Rheinische Landestheater, Neuss, 1999. Publication : Paris, L'Avant-scène théâtre, 2002, 62 p. (Collection des Quatre-vents) (ISBN 2-907468-86-3).
  • Berlin, de l'autre côté du mur, de Sandrine Gauvin. Publication : France, éditions Ex Aequo, 2010, 80 p. (Collection Entr'actes)

Dans les jeux vidéos[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. S'écrit avec une minuscule lorsqu'il est suivi de Berlin, selon les conventions typographiques ; s'écrit avec une majuscule lorsqu'il est employé seul, ou bien dans la plupart des cas lorsqu'il apparaît dans des titres d’œuvres.
  2. La frontière entre l'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est entre 1947 et 1989 était plus généralement qualifiée de « rideau de fer ».
  3. a et b Fontaine, tome II, p. 348 fait état de « près de trois millions » ; le site Berlin.de écrit lui qu’« entre 1945 et 1961, près de 3,6 millions d’Allemands quittèrent la zone d’occupation soviétique et Berlin-Est ». Enfin, selon Jean-François Soulet : « Aussi, de 1950 à 1961, 2 609 321 personnes avaient quitté la RDA pour se réfugier en RFA » dans [1].
  4. Ich verstehe Ihre Frage so, dass es Menschen in Westdeutschland gibt, die wünschen, dass wir die Bauarbeiter der Hauptstadt der DDR mobilisieren, um eine Mauer aufzurichten, ja ? Mir ist nicht bekannt, dass eine solche Absicht besteht ; da sich die Bauarbeiter in der Hauptstadt hauptsächlich mit Wohnungsbau beschäftigen und ihre Arbeitskraft voll eingesetzt wird. Niemand hat die Absicht, eine Mauer zu errichten !.
  5. Pankow était l'arrondissement de Berlin-Est qui concentrait l'essentiel des institutions politiques de la RDA de 1949 à 1968.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en allemand standard retranscrite selon la norme API.
  2. a b c d e f g h i j k l et m Gérard-François Dumont (université de Paris-Sorbonne), « Le mur de Berlin dans l'Histoire », sur herodote.net (consulté le ).
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  5. André Fontaine, article « Guerre froide », Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
  6. Le Gloannec, p. 47 et suivantes.
  7. Jean-François Soulet, La « question allemande » et la désintégration de l'empire soviétique est-européen, les Cahiers d'histoire immédiate, no 15, p. 259-274.
  8. « Le mur de la guerre froide », sur Les Echos,
  9. Interview menée par Annamarie Doherr, correspondante à Berlin pour le Frankfurter Rundschau, . Original disponible sur le site (de) Chronik der Mauer.
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  11. Déclaration des pays membres du Pacte de Varsovie ().
  12. a b c d et e « La construction du Mur », sur http://www.berlin.de/ (consulté le ).
  13. « Comment vivait-on à Berlin, avec le mur ? », sur 1jour1actu.com, (consulté le )
  14. Thomas Flemming, Hagen Koch et Monique Engel-Toureille, Le mur de Berlin une frontière coupe la ville en deux ; [avec carte du tracé du mur], (ISBN 978-3-930863-95-2 et 3-930863-95-2, OCLC 76272351, lire en ligne)
  15. Frederic V Grunfeld, Les Grandes Cités : Berlin, Amsterdam, Édition Time-Life, , 200 p. (ISBN 978-0705404921)
  16. Olivier Compagnon, « Chute du mur de Berlin » Accès libre, sur Encyclopédie Universalis, (consulté le )
  17. Note de protestation des commandants des secteurs occidentaux de Berlin ().
  18. Déclaration de Dean Rusk ().
  19. Note des États-Unis à l'Union soviétique et Note du gouvernement français à l'Union soviétique, , protestant contre la fermeture de la frontière du secteur soviétique de Berlin.
  20. a et b Patrick Rotman, Un mur à Berlin
  21. Frederick Taylor, Le Mur de Berlin 1961-1989, p. 313.
  22. Frederick Taylor, Le Mur de Berlin 1961-1989, p. 320 et p. 338.
  23. Michel Meyer, Histoire secrète de la chute du mur de Berlin, Éditions Odile Jacob, (ISBN 9782738150516), p. 81-82
  24. Stéphane Courtois, Communisme et totalitarisme. Conférence-débat à l'Institut d'histoire sociale le 22 octobre 2009.
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  28. a b c et d Jean-François Soulet, La "question allemande" et la désintégration de l'empire soviétique est-européen, Cahiers d'histoire immédiate, no 15, 1999, p. 259-274.
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  31. Texte complet du discours et Vidéo du discours.
  32. a et b C'est le cas du général Vernon Walters, ambassadeur des États-Unis en République fédérale d'Allemagne de 1989 à 1991. Il raconte ses souvenirs sur la période sur le site Diploweb.
  33. « Il y a 20 ans, l'ambassade de la RFA à Prague envahie par des réfugiés est-allemands », sur Radio Prague International, (consulté le )
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  36. Philippe Moreau Defarges, les relations internationales, T 2 : les questions mondiales, Le Seuil, 2004, p. 37.
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  40. Olivier Compagnon, article chute du mur de Berlin (1989), Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
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  42. José Rovan raconte dans son livre Histoire de l’Allemagne (p. 838) que pendant l'été 1989, il avait répondu à la question sur l'éventualité d'une réunification, qu'il pensait qu'elle se ferait mais qu'il ne pouvait pas dire quand, dans six jours ou dans six ans.
  43. Philippe Moreau Defarges, Les Relations internationales, T 1 : les questions régionales, Le Seuil, 2003, p. 38.
  44. Philippe Moreau Defarges, 2003, p. 38.
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  46. Jacques Jessel, La Réunification allemande et les relations franco-allemandes.
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  50. 52,51924361, 13,380253306.
  51. « Le mur vu du ciel en 1989 », sur berlin.de (consulté le ).
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

En français[modifier | modifier le code]

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  • Claude Quétel, Dictionnaire de la guerre froide (Larousse), Paris, 2008.
  • Arthur Schlesinger (trad. sous la dir. de Roland Mehl), Les Mille Jours de Kennedy, Denoël, Paris, 1966.
  • André Fontaine, Histoire de la guerre froide : de la guerre de Corée à la crise des alliances (1950-1963), Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », , 569 p. (ISBN 2-02-006425-1, BNF 37698440).
  • Pierre Verluise, 20 ans après la chute du Mur. L'Europe recomposée, Préf. J.-D. Giuliani, Choiseul, 2009.
  • Anne-Marie Le Gloannec, Un mur à Berlin : 1961, Bruxelles, Complexe, , 184 p. (ISBN 2-87027-168-9).
  • Peter Schneider, L’Allemagne dans tous ses états, Paris : B. Grasset, 1991. (ISBN 2-246-44521-3)
  • Yvan Vanden Berghe (trad. 2e éd. par Serge Govaert), Un grand malentendu ? Une histoire de la guerre froide (1917-1990), Academia, Louvain-la-Neuve, cop. 1993, (ISBN 978-2-87209-201-7 et 2-87209-201-3)
  • Daniel Vernet Le Monde,  : le mur de Berlin s'effondre, Seuil, Paris, 1999 (ISBN 2-02-038185-0).
  • Bernard Brigouleix, 1961-1989 : Berlin, les années du Mur, Paris : Tallandier, 2001. (ISBN 2-235-02297-9).
  • Gilles Freissinier, La Chute du mur de Berlin à la télévision française : de l'événement à l'histoire (1961-2002), Paris : L'Harmattan, 2006 (ISBN 2-7475-9906-X)
  • Philippe Demenet, J'ai vécu le mur de Berlin, Bayard Jeunesse, Paris, 2007 (ISBN 978-2-7470-2248-4)
  • Alexandra Novosseloff, Franck Neisse, Des murs entre les hommes, La Documentation française, Paris, 2007 (ISBN 978-2-1100-6838-5)
  • Renatus Deckert [Éditeur], La nuit où le mur est tombé avec Marcel Beyer, Durs Grünbein, Emine Sevgi Özdamar, Thomas Rosenlöcher, Kathrin Schmidt, Uwe Tellkamp, Inculte, 2009. trad. Marie Hermann, (ISBN 978-2-916940-19-9)
  • Léon Herschtritt, Die Mauer, Le Mur, Berlin 1961, Paris : Éditions La Collection, 2009. (ISBN 978-2-9534522-0-4)
  • Nicole Colin, Corine Defrance, Ulrich Pfeil et Joachim Umlauf (éd.), Le Mur de Berlin. Histoire, mémoires, représentations, Bruxelles, PIE Peter Lang, 2016. (ISBN 9782807601437)
  • Greg Mitchell, Les tunnels de la liberté, Grasset, 2018, 535 p.
  • Michel Meyer, Mur de Berlin, le monde d'après, Paris, Larousse, , 304 p. (ISBN 978-2-03-597567-6)

En allemand[modifier | modifier le code]

  • Thomas Scholze, Falk Blask, Halt! Grenzgebiet! — Leben im Schatten der Mauer [« Stop ! Zone frontière ! La Vie dans l'ombre du Mur »], Berlin, 1992 (ISBN 3861630303).
  • Thomas Flemming, Hagen Koch, Die Berliner Mauer - Geschichte eines politischen Bauwerks [« Le Mur de Berlin - histoire d'une construction politique »], Bebra Verlag, 2001 (ISBN 3-930863-88-X).
  • Hans-Herman Hertle, Konrad H. Jarausch et Christoph Kleßmann (dir.), Mauerbau und Mauerfall [« Construction et chute du Mur »], Links, Berlin, 2002 (ISBN 3861532646).
  • Peter Feist, Die Berliner Mauer [« Le Mur de Berlin »]. 4. Auflage. Kai Homilius Verlag, Berlin, 2004 (Der historische Ort, Nr. 38) (ISBN 3-931121-37-2) [présentation en ligne].
  • Joachim Mitdank, Berlin zwischen Ost und West. Erinnerungen eines Diplomaten [« Berlin entre Est et Ouest, souvenirs d'un diplomate »], Kai Homilius Verlag, Berlin, 2004 (Édition Zeitgeschichte - Band 14) (ISBN 3-89706-880-X) [présentation en ligne].
  • Axel Klausmeier, Leo Schmidt, Mauerreste - Mauerspuren [« Restes et traces du Mur »], Westkreuz-Verlag, Berlin/Bonn, 2004 (ISBN 3929592509).
  • Renatus Deckert (Hg.) [Éditeur] : Die Nacht, in der die Mauer fiel – [25] Schriftsteller erzählen vom 9. November 1989 [« La nuit de la chute du Mur. Des auteurs [au nombre de 25 et venant de plusieurs pays] donnent leurs récits sur le  »], Suhrkamp Taschenbuch:4073, 2009 (ISBN 978-3-518-46073-3)

En anglais[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Berlin-Wannsee
Mathious Ier/10-16 mai 2023
Château sur l'île aux Paons.
Administration
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Région Berlin
Ville Berlin
Arrondissement municipal Steglitz-Zehlendorf
Code postal 14109
Démographie
Population 10 122 hab. (31/12/2021)
Densité 427 hab./km2
Géographie
Coordonnées 52° 25′ 00″ nord, 13° 09′ 00″ est
Altitude max 103 m
Superficie 2 368 ha = 23,68 km2
Localisation
Localisation de Berlin-Wannsee
Géolocalisation sur la carte : Berlin
Voir sur la carte administrative de Berlin
Berlin-Wannsee
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
Voir sur la carte administrative d'Allemagne
Berlin-Wannsee

Berlin-Wannsee [ˈvanˌzeː] Écouter est l'un des sept quartiers qui composent l'arrondissement de Steglitz-Zehlendorf du sud-ouest de la capitale allemande. L'ancienne commune a été intégrée à Berlin lors de la réforme territoriale du Grand Berlin le . Jusqu'en 2001 et la formation de l'actuel arrondissement, cette localité faisait partie du district de Zehlendorf.

Isolé sur une île entre de nombreux lacs, le quartier est une destination populaire pour les Berlinois et les touristes.

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte de Wannsee et des quartiers limitrophes.

Le quartier se trouve sur le plateau de Teltow au sud-ouest de la vallée proglaciaire de Varsovie-Berlin, à 103 mètres d'altitude. L'île de Wannsee est bordé par les eaux de la rivière Havel, du canal Griebnitz, incluant le grand lac Wannsee, le petit lac Wannsee (Kleiner Wannsee) et le Griebnitzsee, ainsi que du canal de Teltow. Le Jungfernsee marque la limite ouest.

Le grand lac Wannsee est un lieu de repos, de promenade et de baignade très étendu. En outre, il sert de lieu de passage pour la navigation fluviale car il relie Berlin à Potsdam, Werder et Tegel.

Le terrain comprend également l'ancienne exclave de Steinstücken. Le château de Glienicke, le pavillon de chasse de Glienicke et l'île aux Paons font partie des châteaux et jardins prussiens de Berlin-Brandebourg, un site inscrit du patrimoine mondial de l'UNESCO.

À l'est, Wannsee confine au quartier de Nikolassee et au nord, au-délà de la Havel, à l'arrondissement de Spandau. Vers l'ouest et le sud, il borde à la ville de Potsdam, capitale du Land de Brandebourg. La ligne ferroviare du Wannsee et la ligne de Berlin à Blankenheim traversent le quartier. De l'est à l'ouest, jusqu'au pont de Glienicke, passe la Bundesstraße 1 entre Berlin et Potsdam. Le site du Centre Helmholtz de Berlin des Matériaux et de l'Énergie se trouve dans le sud-ouest.

Population[modifier | modifier le code]

La commune de Wannsee est peuplée de 10 113 habitants d'après le registre des déclarations domiciliaires en date du [1]. Sa superficie est de 23,68 km2, soit une densité de population de 427 hab./km2.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'ancien village de Stolpe.

Berlin-Wannsee naît du village de Stolpe, d'origine slave, qui fut mentionné pour la première fois en 1299. À ce temps, la région a été exposée à la colonisation germanique sous le règne des margraves de Brandebourg de la maison d'Ascanie. Jusqu'à la Réforme protestante au XVIe siècle, le domaine de Stolpe est détenu par l'évêché de Brandebourg. C'est également aux châteaux de Glienicke, que vivaient certains membres de la famille royale de Prusse.

C'est au bord du petit lac Wannsee que l'écrivain Heinrich von Kleist s'est suicidé d'une balle de pistolet après avoir tué (à sa demande) Henriette Vogel en novembre 1811.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les rives du Wannsee se sont développées pour devenir un quartier résidentiel recherché. Les premières villas de la colonie Alsen ont été construites vers l'an 1870. La municipalité de Wannsee fut fondée en 1898. Le bâtiment des bains sur la rive est du grand lac Wannsee (situé dans le quartier de Nikolassee), inauguré en 1907 et reconstruit dans les années 1929-1930 sur les plans des architectes Martin Wagner et Richard Ermisch, est classé monument historique. L'île de Schwanenwerder a été lotie par le fabricant de lampes à pétrole Wilhelm Wessel. Il y a également installé une colonne venant des ruines du palais des Tuileries (France)[2],[3].

La villa Marlier.

L'endroit reste associé à la conférence de Wannsee qui s’y est tenue à la villa Marlier le , au cours de laquelle Reinhard Heydrich exposa à des hauts responsables du Troisième Reich les plans arrêtés pour l'extermination programmée de façon industrielle des Juifs d'Europe.

Pendant la séparation de la ville, ce quartier faisait partie de Berlin-Ouest. Le pont de Glienicke servait de frontière entre le secteur américain et la zone d'occupation soviétique. Longtemps avant la construction du mur de Berlin, c’est là que les Berlinois allaient déjà passer leurs après-midis ensoleillées (il était très connu pour sa zone naturiste) et lorsque Berlin-Ouest fut enclavée dans la RDA, il devint l’une des rares zones récréatives.

Transports[modifier | modifier le code]

Gare de S-Bahn[modifier | modifier le code]

S-Bahn de Berlin :
Berlin-Wannsee

Personnalités liées à Wannsee[modifier | modifier le code]

Le jardins de la villa Max-Liebermann, musée d'art.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « Einwohnerinnen und Einwohner am Ort der Hauptwohnung in Berlin am 31.12.2016 nach Ortsteilen und Altersgruppen » [PDF], sur Amt für Statistik Berlin-Brandenburg,
  2. Caroline Hauer, « Paris : Vestiges du Palais des Tuileries, jeu de piste historique à travers la ville », parisladouce.com, 15 janvier 2020.
  3. François-Guillaume Lorrain, Ces lieux qui ont fait la France, Fayard, 2015.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe
Le Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe en 2015.
Présentation
Type
Construction
Localisation
Pays
Commune

Le Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe (allemand : Denkmal für die ermordeten Juden Europas), également appelé Mémorial de l'Holocauste (allemand : Holocaust-Mahnmal), est un monument situé au centre de Berlin, entre la porte de Brandebourg et la Potsdamer Platz, en Allemagne, perpétuant le souvenir des victimes juives exterminées par les nazis au cours de l'Holocauste appelée en hébreu Shoah.

Historique[modifier | modifier le code]

Né de l'initiative, dès 1988, d'un groupe de citoyens menés par la journaliste Lea Rosh et l'historien Eberhard Jäckel[1], la construction du Mémorial a débuté le et s'est achevée le . Il a été inauguré le , et ouvert au public deux jours plus tard.

L'existence du Mémorial est dénoncée par l’extrême droite allemande. Björn Höcke, chef de file du parti AFD, l'a notamment qualifié de « monument de la honte »[2].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le Mémorial a été conçu avec un budget d'environ 26 millions d'euros par l'architecte américain Peter Eisenman et la société d'études techniques et d'architecture Buro Happold comme un « champ » de 19 073 m2, couvert de 2 711 stèles de béton disposées en maillage. Édifiées sur les terrains en jachère libérés dans les anciens « Jardins des Ministres » — au sud de la porte de Brandebourg — par les démolitions des installations frontalières est-allemandes en 1989-1990[1], les stèles font 2,68 m de long, 0,95 m de large, et de 0 m à 4,7 m de haut[3][réf. obsolète]. Elles sont censées produire une atmosphère de malaise et de confusion, représentant un système supposé ordonné qui a perdu le contact avec la raison humaine.

Vue d'ensemble du Mémorial.

Sous ce champ de stèles se trouve la « Place de l'Information » (allemand : Ort der Information), qui contient le nom de toutes les victimes juives recensées par le musée du souvenir et du centre de recherches de l'extermination des Juifs en Europe Yad Vashem , créé en 1953 à Jérusalem-Ouest, après une loi décidée par le Parlement de l'État d'Israël (Knesset).

Le Centre d'information[modifier | modifier le code]

Le Centre d'information du Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe (Die Informationsstelle des Denkmals für die ermordeten Juden Europas), à Berlin abrite une exposition permanente située sous le Mémorial pour les Juifs assassinés d'Europe.

Elle a été agencée par Dagmar von Wilcken et traite de la persécution et de l'extermination des Juifs d'Europe, ainsi que des sites historiques des crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. Depuis la modification de la loi fédérale sur le souvenir des personnes exterminées sous le nazisme , intervenue le , l'exposition consacre également une partie dédiée aux homosexuels persécutés sous le national-socialisme ainsi qu'aux Sinti et aux Roms assassinés[1],[4].

La visite de l’exposition est gratuite mais n’est pas recommandée aux enfants de moins de 14 ans. Il existe un important dispositif de sécurité. Des « audioguides » payants sont disponibles en français.

Le couloir d'accès à la première salle (Auftakt)[modifier | modifier le code]

L’exposition commence par un aperçu de la politique de terreur menée par Adolf Hitler et le régime national-socialiste de 1933 à 1945. Une suite de textes et de photos présente les persécutions et le meurtre des six millions de juifs européens.

Première salle (Raum der Dimensionen)[modifier | modifier le code]

Cette première salle thématique appelée « salle des dimensions » présente des citations de journaux intimes, de lettres et d’ultimes notes écrites pendant la période de l' Holocauste appelée en hébreu Shoah. Une frise bordant les murs de la salle, indique le nombre de victimes dans chaque pays européen (selon les frontières définies par les Etats qui existaient en 1937).

Salle des familles (Raum der Familien)[modifier | modifier le code]

Cette salle retrace, grâce à des photos et des documents personnels, le destin de 15 familles juives d’origines diverses. Elle essaye de refléter la diversité du judaïsme européen avant la période de l'Holocauste appelée en hébreu Shoah, avant la dispersion, la déportation et l’assassinat.

Salle des noms (Raum der Namen)[modifier | modifier le code]

Dans cette salle sont lus les noms ainsi que de courtes biographies de Juifs, originaires de toute l’Europe, assassinés et disparus pendant la guerre. La lecture, sous cette forme, des récits de la vie de toutes les victimes durerait près de six ans, sept mois et 27 jours. La documentation de cette salle peut constamment être enrichie grâce au soutien financier de l’Unterstützung des Förderkreises Denkmal für die ermordeten Juden Europas (l'association du Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe).

Salle des lieux (Raum der Orte)[modifier | modifier le code]

Cette salle montre l’extension géographique de l’Holocauste dans toute l’Europe. Elle met en lumière les scènes de crimes commis en Europe centrale et orientale. Deux cent vingt lieux de persécution et d'extermination des Juifs européens et d’autres victimes sont présentés au travers de films et de photos historiques.

Portail commémoratif (Gedenkstättenportal)[modifier | modifier le code]

Ce « portail » propose des informations sur les sites consacrés à l'Holocauste ou ,en hébreu, Shoah (musées et mémoriaux) en Europe.

Base de données (Weitere Datenbanken)[modifier | modifier le code]

La base de données, constituée par l’institut commémoratif israélien de Yad Vashem, contient les noms de plus de trois millions de victimes de l’holocauste. Cette base peut être utilisée pour effectuer une recherche individuelle. Il est possible de consulter également le Gedenkbuch des Bundesarchivs für die Opfer der nationalsozialistischen Judenverfolgung in Deutschland, 1933–1945 (Livre du souvenir des archives fédérales pour les victimes des persécutions des juifs par le régime national-socialiste en Allemagne, 1933-1945).

Archives vidéo[modifier | modifier le code]

Les archives vidéo Sprechen trotz allem (Parler malgré tout) proposent, sur dix terminaux, des interviews de survivants de l’holocauste (plusieurs langues sont disponibles). Les archives vidéo sont ouvertes tous les dimanches. Les recherches effectuées à partir des vidéos peuvent, porter soit sur des lieux, soit sur des personnes ou des événements.

Galerie de photos[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Uwe Neumärker, « Le Mémorial pour les juifs assassinés d'Europe, à Berlin », Zeitgenössische Denkmalkonzepte in Deutschland, juillet 2008
  2. « Allemagne : l'AfD tente d'instrumentaliser le 75e anniversaire du bombardement de Dresde », sur France 24,
  3. (en) Data on the Construction of the Memorial sur le site officiel.
  4. [PDF] Plaquette en français

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]


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Stade olympique de Berlin
Olympiastadion Berlin
Le stade en 2015.
UEFA 4/4 étoiles
Généralités
Adresse
Olympischer Platz 3
14053 Berlin
Construction et ouverture
Ouverture
Architecte
Werner March (1936)
Friedrich Wilhelm Krahe (1974)
Gerkan, Marg and Partner (2000-04)
Rénovation
Coût de construction
42 millions RM (1936)
242 millions €EUR (2000-04)
Utilisation
Clubs résidents
Propriétaire
Olympiastadion Berlin GmbH
Équipement
Surface
Pelouse naturelle
Capacité
74 475
Affluence record
▪ Avant rénovation : 100 000 le (cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de Berlin)
▪ Après rénovation : 75 550 le (Italie - France, finale de la coupe du monde de football 2006)
Dimensions
105 m × 68 m
Localisation
Coordonnées
Localisation sur la carte d’Allemagne
voir sur la carte d’Allemagne
Localisation sur la carte de Berlin
voir sur la carte de Berlin

Le stade olympique de Berlin (en allemand : Olympiastadion Berlin) est un stade omnisports situé dans le quartier de Westend, au sein de l'arrondissement de Charlottenburg-Wilmersdorf, à Berlin en Allemagne.

En dehors de son utilisation olympique, le stade a une forte tradition footballistique et historique, après avoir accueilli les Jeux olympiques de 1936. C'est le domicile historique du Hertha BSC Berlin qui évolue dans le championnat d'Allemagne de football (Bundesliga). Il a également été utilisé pour trois rencontres de la Coupe du monde de football de 1974 et a accueilli six matchs, dont la finale, de la Coupe du monde de football de 2006. La finale de la Coupe d'Allemagne de football (DFB-Pokal) y a lieu chaque année.

Le stade a une capacité totale de 74 475 spectateurs et dispose de 133 suites de luxe ainsi que 4 413 sièges de classe affaires[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

1916-1934 : Deutsches Stadion[modifier | modifier le code]

Durant les Jeux olympiques d'été de 1912, la ville de Berlin fut désignée par le Comité international olympique pour accueillir les Jeux de 1916.

Le premier stade construit sur le site fut une enceinte de 30 000 places (plus tard agrandie à 64 000) inaugurée le , devant être dédié aux Jeux olympiques d'été de 1916. Mais, ceux-ci furent annulés en raison de la Première Guerre mondiale et le stade est alors rebaptisé « stade allemand » (Deutsches Stadion). Il était aussi connu sous le nom de Grunewald-Stadion.

Un stade pour les Jeux olympiques[modifier | modifier le code]

Le stade en 1936.

En 1931, Berlin est désigné pour accueillir les Jeux olympiques d'été de 1936. La tenue de ces jeux dans la capitale allemande permet aux nazis, arrivés au pouvoir en 1933, d'utiliser le sport à des fins de propagande. Werner March est alors désigné pour établir les plans du nouveau « stade olympique » (Olympiastadion). Quarante-deux millions de marks sont dépensés pour ériger une enceinte de 86 000 à 110 000 places, selon les configurations.

Coupe du monde de football de 1974[modifier | modifier le code]

À l'occasion de la Coupe du monde de football de 1974, le stade connait une rénovation le dotant notamment d'un toit sur une partie des tribunes latérales.

Rénovations pour la Coupe du monde de football de 2006[modifier | modifier le code]

Le , des travaux de rénovation débutent sur le stade en vue de la Coupe du monde 2006. Le stade est rouvert au public le et les travaux se terminèrent le 31 décembre.

Pour la Coupe du monde de football de 2006, la finale s'est tenue dans ce stade, marquée par le coup de tête de Zinédine Zidane sur Marco Materazzi mais surtout la victoire finale de l'Italie. De nouveaux travaux de rénovation ont doté l'enceinte de toits sur l'ensemble des tribunes. Il peut accueillir 74 475 spectateurs assis.

Utilisation actuelle[modifier | modifier le code]

Outre les Jeux olympiques et les Coupes du monde de football, ce stade est utilisé par le club de football du Hertha Berlin, reçoit des compétitions d'athlétisme (Golden League, par exemple) et accueille chaque année la finale de la Coupe d'Allemagne de football. Les championnats du monde d'athlétisme s'y sont tenus en août 2009, avec une piste d'athlétisme bleue fabriquée par Mondo.

Projet de rénovation[modifier | modifier le code]

Le stade est menacé par le départ du club résident, l'Hertha Berlin, en 2025. Ce dernier n'arrive pas à remplir le stade et souhaite construire sa propre enceinte, plus intimiste, de 55 000 places, à côté de l'Olympiastadion, qui pourrait servir pour de grandes affiches[2].

Un projet de rénovation est voulu par la mairie de Berlin, qui a envisagé de reconvertir le stade pour en faire une utilisation exclusive au football, la piste d'athlétisme serait définitivement retirée, ce qui suscite différentes polémiques[3],[4],[5]. Finalement, il fut décidé de conserver la piste, mais cela pousse encore plus le Hertha Berlin à construire son propre stade[6].

Événements[modifier | modifier le code]

Sportifs[modifier | modifier le code]

Concerts et culture[modifier | modifier le code]

Coupe du monde de football de 1974[modifier | modifier le code]

Le stade olympique de Berlin a accueilli des rencontres de la Coupe du monde de football de 1974.

Date Tour Équipe 1 Équipe 2 Spectateurs
14 juin Groupe A Allemagne de l'Ouest 1 Drapeau du Chili Chili 0 83 168
18 juin Groupe A Chili 0 Allemagne de l'Est 1 20 000
22 juin Groupe A Drapeau de l'Australie Australie 0 Drapeau du Chili Chili 0 14 681

Coupe du monde de football de 2006[modifier | modifier le code]

Le stade olympique de Berlin a accueilli des rencontres de la Coupe du monde de football de 2006.

Date Heure (HNEC) Équipe #1 Score Équipe #2 Tour Spectateurs
21.00 Drapeau du Brésil Brésil
1 – 0
Drapeau de la Croatie Croatie Groupe F 72 000
21.00 Drapeau de la Suède Suède
1 – 0
Drapeau du Paraguay Paraguay Groupe B 72 000
16.00 Drapeau de l'Allemagne Allemagne
3 – 0
Drapeau de l'Équateur Équateur Groupe A 72 000
16.00 Drapeau de l'Ukraine Ukraine
1 – 0
Drapeau de la Tunisie Tunisie Groupe H 72 000
17.00 Drapeau de l'Allemagne Allemagne
1 – 1 (4 – 2 PEN)
Drapeau de l'Argentine Argentine Quarts de finale 72 000
20.00 Drapeau de l'Italie Italie
1 – 1 (5 – 3 PEN)
Drapeau de la France France Finale 72 000

Accès[modifier | modifier le code]

Ce site est accessible par :

Galerie[modifier | modifier le code]

Le stade olympique de Berlin lors du match de football Suède-Paraguay en 2006.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « Olympiastadion Berlin », sur Olympiastadion Berlin (consulté le ).
  2. « Le Herta Berlin veut jouer dans deux stades », sur So Foot,
  3. « Berlin warned taking athletics track out of Olympic Stadium would end any future Games bid », sur Inside the Games,
  4. « Il faut sauver le stade de Berlin », sur Francs Jeux,
  5. « Berlin pourrait perdre sa piste », sur Francs Jeux,
  6. « Le stade de Berlin gardera sa piste », sur Francs Jeux,

Annexe[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]


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Musée des Alliés, Clayallee 135 à Berlin.

Le musée des Alliés (en allemand : AlliiertenMuseum) est un musée à Berlin. Il témoigne de l’engagement et du rôle des Alliés en Allemagne et dans Berlin pendant les années de Guerre froide de 1945 à 1994 et les actions communes des trois Alliés pour garder les secteurs de Berlin-Ouest en liberté.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le musée se trouve dans l'arrondissement de Steglitz-Zehlendorf dans le quartier de Berlin-Dahlem, situé dans l'ancien secteur américain de Berlin. Les pièces d’exposition sont présentées dans le vieux cinéma des Américains l’« Outpost[1] » et l’ancienne bibliothèque « The Nicholson Memorial Library » dans la Clayallee 135 en face de la rue Auf dem Grat.

Les Alliés[modifier | modifier le code]

Les Américains, les Anglais et les Français formaient les Alliés occidentaux qui étaient pendant la guerre froide en opposition avec les Soviétiques. Le musée présente les évènements politiques et militaires importants entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le début des années 1990.

Dans le cinéma « Outpost »[modifier | modifier le code]

Dans l'ancien cinéma sont présentés les cartes des secteurs provisoires de Berlin, les images de l'entrée des troupes soviétiques à la ville de Berlin, les uniformes, les premiers journaux de Berlin, la dénazification, le pont aérien avec son organisation, les acteurs et les victimes[2].

Aire extérieure[modifier | modifier le code]

Un des avions du pont aérien de Berlin, un Handley Page Hastings.
Abri du poste de contrôle du Checkpoint Charlie

Dans l'aire extérieure se trouvent les objets plus gros, par exemple un avion de transport britannique du type Handley Page Hastings pour le pont aérien, un wagon d'un train militaire français, l'abri du poste de contrôle du Checkpoint Charlie ainsi qu'un mirador utilisé pour éviter la fuite des citoyens de la RDA[3].

Nicholson Memorial Library[modifier | modifier le code]

On y présente les faits sur la chute du mur, sur le jugement des affaires politiques par les Alliés occidentaux et sur les efforts et l'engagement des Américains, des Anglais et des Français pour garder Berlin en liberté. Il sert aussi pour des expositions temporaires.

Responsables[modifier | modifier le code]

Le musée des Alliés est une association à but non lucratif. Ses membres sont la République fédérale d'Allemagne, le land de Berlin, ainsi que la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Musée historique allemand (Deutsches Historisches Museum Berlin) et l'institut pour l'histoire contemporaine (Institut für Zeitgeschichte, München-Berlin). Le musée dépense par an un million d'euros.

Sculpture chute du mur[modifier | modifier le code]

Veryl Goodnight: The Day the Wall Came Down (en français : Le jour où le mur s'écroula). Sculpture au bord de la rue principale Clayallee, Berlin-Zehlendorf dans les environs du Musée des Alliés

Dans les environs du Musée des Alliés se trouve la sculpture de l'Américaine Veryl Goodnight qui signifie la joie sur la chute du mur. Cinq chevaux sauvages sautent sur ce qui est resté du mur tombé.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Berlin, par Andrea Schulte-Peevers », sur Googlebooks (consulté le )
  2. Alliierten Museum (Editeur): Guide pour l'exposition et l'aire extérieure. Dépliant en français de vraisemblablement 2011.
  3. « Berlin Potsdam By Rainer Eisenschmid », sur Google books (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Église du Souvenir de Berlin
Image illustrative de l’article Mathious Ier/10-16 mai 2023
Anciennes et nouvelles parties.
Présentation
Nom local Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche
Culte Église évangélique luthérienne
Rattachement Église évangélique Berlin - Brandebourg - Haute Lusace silésienne
Début de la construction 1891 / 1959
Fin des travaux 1895 / 1961
Architecte Franz Schwechten
Egon Eiermann
Style dominant néo-roman rhénan
architecture moderne
Géographie
Pays Allemagne
Ville Berlin
Coordonnées 52° 30′ 17″ nord, 13° 20′ 07″ est

Carte

L’église du Souvenir de l'Empereur Guillaume (en allemand : Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche), plus connue en français comme église du Souvenir, est située au centre de la Breitscheidplatz à l'entrée du Kurfürstendamm, une des plus célèbres avenues de Berlin, la capitale allemande. Cette église évangélique construite entre 1891 et 1895 selon un projet de Franz Schwechten rendant hommage au premier empereur allemand, Guillaume Ier , ainsi qu'à la victoire de Sedan sur l'armée française en 1870[1]. Le clocher a été conservé dans son état consécutif au bombardement de Berlin pendant la Seconde Guerre mondiale et complété de 1959 à 1961 par un nouveau bâtiment dessiné par Egon Eiermann, comme mémorial des destructions dues au conflit.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'ancien édifice[modifier | modifier le code]

La Kaiser-Wilhelm-Gedächtnis-Kirche vue depuis la gare de Zoologischer Garten, vers 1900.

Vers l'an 1890, le jeune empereur Guillaume II décide la construction de l'édifice en l'honneur de son grand-père Guillaume Ier (empereur allemand), « vainqueur de Sedan », décédé deux ans plus tôt. Sa réalisation est liée au mouvement de construction de nombreuses églises protestantes dans l'État de Prusse visant à contrer les mouvements sociaux par le retour de toutes les classes aux valeurs religieuses, à la suite de l'abrogation des lois antisocialistes du gouvernement Bismarck.

Cette église, de style néo-roman rhénan avec une façade en pierres de tuf, dont la croisée et la tour s'inspirent directement de la cathédrale Saint-Martin de Bonn, est l'œuvre de l'architecte Franz Schwechten (1841–1924), natif de Cologne en Rhénanie, qui s'était déjà imposé auparavant avec la construction de la gare d'Anhalt (aujourd'hui également en ruines). La première pierre de ce monument de taille impressionnante est posée le , jour de l'anniversaire de Guillaume Ier.

Pouvant accueillir 2 000 personnes, elle était surmontée d'une flèche de 113 mètres de hauteur. 2 740 m2 de mosaïques à l'intérieur de l'église rappelaient la vie et l'œuvre de l'empereur Guillaume Ier; seules les mosaïques à côté des reliefs conçu par Adolf Brütt dans le hall d'entrée au-dessous de la tour nous sont parvenues. Le bâtiment avait une apparence particulièrement monumentale avec sa tour centrale de 113 mètres de haut et ses quatre tours secondaires. Les cinq grandes cloches avaient été fondues à partir de canons pris dans la guerre franco-allemande ; elles ont à nouveau été fondues pendant la Seconde Guerre mondiale.

La cérémonie d'inauguration, le 1er septembre 1895.

Dans le cadre de la construction, en 1892, la place autour de l'église prit le nom de l'impératrice Augusta-Victoria qui en avait largement encouragé la réalisation. Le temple fut consacré le , la veille du 25e anniversaire de la victoire de Sedan (appelé Sedantag en Allemagne). Conforme au goût du jour, le style de l'édifice religieux se reflète dans les bâtiments alentour, comme le cinéma Ufa-Palast am Zoo construit de 1905 à 1907.

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'édifice est en grande partie détruit la nuit du 22 au pendant un bombardement aérien par la Royal Air Force (RAF) au cours de la bataille aérienne de Berlin. Tout ce qui reste de l'ancien bâtiment sont le porche d'entrée, le mur d'enceinte de l'abside, une tour arrière et les ruines du clocher écimé, connu également par les Berlinois sous le nom de hohler Zahn (« dent creuse »), et ne mesurant plus que 63 mètres de hauteur[2],[3].

La nouvelle église[modifier | modifier le code]

La nouvelle église octogonale.

Après la guerre, le chœur vétuste a été démoli à partir de 1956. En , un concours d'architecture a été organisé pour le réaménagement de l'église du Souvenir. De 1959 à 1961, une nouvelle église a été construite selon un projet du gagnant Egon Eiermann, à l'emplacement des ruines de la nef, du transept et du chœur de l’ancien édifice. Initialement, le projet d'Eiermann prévoyait la démolition complète de l'ancienne église mais devant l'opposition de nombreux Berlinois, un compromis a été trouvé et la tour en ruines a été conservée en mémoire de la guerre[4].

Les vitraux du nouveau bâtiment furent réalisés par Gabriel Loire, maître-verrier établi à Chartres. L'église comporte une croix constituée de clous provenant de l'ancienne cathédrale de Coventry détruite par des bombes nazies en Angleterre. Elle a été consacrée le , soit le même jour que la nouvelle cathédrale de Coventry, qui comme la Gedächtniskirche, a été construite à côté des ruines de l’ancien bâtiment, gardées comme rappel des horreurs de la guerre.

En plus de la croix en clous de Coventry (de), l’église du Souvenir abrite une croix iconique de l'église orthodoxe russe et une illustration connue sous le nom de la Madone de Stalingrad réalisée par le lieutenant Kurt Reuber (de), en décembre 1942 à Stalingrad (aujourd'hui Volgograd), telle un symbole de la réconciliation entre les trois pays précédemment en guerre. En 2012, elle est en rénovation en raison de risques d'effondrement.

Galerie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Église du Souvenir de l'Empereur Guillaume, Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche
  2. Kaiser Wilhelm Gedächtnis Kirche, berlin.de, consulté le 16 octobre 2014.
  3. (de)Hohler Zahn, berlinerische.deacademic.com, consulté le 16 octobre 2014.
  4. (de) Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche: Geliebter "hohler Zahn" in-berlin-brandenburg.com, consulté le 16 octobre 2014.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Porte de Brandebourg
Brandenburger Tor
La porte de Brandebourg, surmontée de son quadrige.
Présentation
Style
Architecte
Construction
1788 - 1791
Hauteur
26 mètres
Longueur
65,5 mètres
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
Carte

La porte de Brandebourg (Brandenburger Tor en allemand), qui se situe à l'entrée de l'ancien Berlin, est un symbole de la ville, mais fut pendant presque trois décennies le symbole de la division de la ville : le monument faisait partie intégrante du mur de Berlin. Elle fut érigée par Carl Gotthard Langhans (1732-1808) pour le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II (1744-1797). Elle fut construite de 1788 à 1791 dans le style néoclassique, en s'inspirant du Propylée de l'Acropole d'Athènes.

La porte domine la Pariser Platz à l'est qui termine l'avenue Unter den Linden, tandis qu'à l'ouest, la porte s'ouvre sur la Platz des 18. März au-delà de laquelle débute la Straße des 17. Juni.

La porte de Brandebourg est desservie par la gare de Brandenburger Tor de la S-Bahn de Berlin et la station homonyme de la ligne 5 du métro.

Histoire[modifier | modifier le code]

La porte de Brandebourg originale dans une gravure de 1764, 30 ans avant sa reconstruction néoclassique.

Elle remplace une porte précédente qui y avait été construite en 1734 au sein du mur d'accise de Berlin. Elle fait 26 mètres de haut, 65,5 mètres de long et a une profondeur de 11 mètres. Elle comprend cinq passages et deux maisonnettes.

En 1793, elle est couronnée du quadrige de Johann Gottfried Schadow (1764-1850) figurant la déesse de la Victoire sur un char tiré par quatre chevaux. Cette statue a été réalisée en cuivre. En 1806, elle est emportée par Napoléon Bonaparte qui veut l'installer à Paris. Après la chute du Premier Empire, le quadrige retourne à Berlin, où il est restauré et agrémenté d'un nouveau symbole de pouvoir (l'aigle prussien). Le quadrige a retrouvé, après bien des débats, son aigle et sa croix de fer, attributs guerriers dessinés par Karl Friedrich Schinkel à la demande du roi Frédéric-Guillaume III.

Sous l'Empire allemand (1871–1918), le Kaiser était le seul à pouvoir passer, dans son véhicule, sous le passage central.

Lors de la bataille de Berlin en 1945, des soldats allemands s'étaient postés derrière le quadrige, d'où ils tiraient, et la statue fut gravement endommagée par des tirs de riposte : seuls deux chevaux en réchappèrent. Après la Seconde Guerre mondiale, on fit poser une copie en plâtre. Le , les magistrats de la ville de Berlin décidèrent de reconstruire cette unique ancienne porte de la ville à partir de ce qui était encore debout. La rénovation sera terminée le .

Les troupes de la RDA s'alignent le long de la frontière près de la porte de Brandebourg, lors de la construction du mur de Berlin, août 1961.
Le mur de Berlin près de la porte de Brandebourg, 1961.

En 1945, lors de la division de la ville, la porte de Brandebourg se situait dans la Zone est. Avec la construction du mur de Berlin, le , celle-ci se retrouva au milieu d'un no man's land gardé par les soldats de la RDA (république démocratique allemande) et ne pouvait donc plus être traversée ni depuis l'est, ni depuis l'ouest[1]. Alors que la vue sur l'édifice à partir de l'avenue Unter den Linden (secteur Est) n'était entravée par aucun dispositif de sécurité (sauf des barrières), la vue à partir du secteur Ouest (Straße des 17. Juni) était gâchée par un mur de béton de près de 3 mètres de hauteur, qui cachait la base du monument aux Berlinois de l'ouest. Lors de leurs venues en visite officielle à Berlin-Ouest, les dirigeants occidentaux (tel que le président Kennedy en juin 1963) avaient pris l'habitude de prononcer des discours devant la porte. Les autorités de la RDA faisaient alors installer des tentures (souvent des drapeaux de l'État est-allemand, ou des étoffes rouges) entre les piliers du monument, afin d'en obstruer la vue aux habitants de Berlin-Est éventuellement trop curieux, et de marquer pour les photographes occidentaux leur contrôle de la zone.

Les manifestants devant le mur face à la porte de Brandebourg en décembre 1989.

Tous les événements importants de l'histoire de Berlin sont liés à la porte de Brandebourg comme symbole de la ville, mais aussi de l'État. Ainsi, c'est sous la pression de plus de 100 000 personnes que vingt-huit ans après sa construction, le mur fut enfin rouvert au niveau de la porte le .

Le , la porte de Brandebourg a été enfin dévoilée lors de joyeuses festivités après vingt-deux mois de rénovation. Auparavant, elle avait été longtemps négligée et elle était régulièrement endommagée pendant les festivités du Nouvel An où de nombreuses personnes y montaient.

Le quadrige, otage de l'Histoire[modifier | modifier le code]

Le quadrige de la porte de Brandebourg.
Napoléon et la Grande Armée défilant sous la porte de Brandebourg après l'écrasement de la Prusse et de la Saxe aux batailles d'Iéna et d'Auerstaedt en 1806.

La statuaire symbole de Berlin était initialement orientée vers la ville en signe de paix, dont elle incarne le triomphe. Après l'écrasement de la Prusse par les troupes françaises à la bataille d'Iéna en 1806, le quadrige fut descendu de la porte et envoyé par Napoléon à Paris comme butin[2]. Après la victoire des troupes alliées contre Napoléon en 1815, le quadrige a été retrouvé par les troupes du général Blücher encore emballé dans des caisses, et renvoyé à Berlin. La place dénommée le Quarré devint alors Pariser Platz, en référence au traité de Paris, qui scellait la défaite de la France de Napoléon.

Le fait qu'Hitler ait fait tourner le quadrige vers l'ouest, pour exprimer ses désirs de puissance et de conquête, est une légende toujours tenace. Après la Seconde Guerre mondiale, le quadrige détruit avait été restitué, mais sans la Croix de fer ni l'Aigle de Prusse qui trônait au-dessus du quadrige, dans le but de renouer avec les intentions pacifiques originelles, mais lors de sa dernière restauration, après la réunification allemande, le quadrige retrouva finalement les insignes de victoire de la Prusse, et cela en dépit d'une vive polémique.

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Au fil du temps, la porte de Brandebourg a été représentée à plusieurs reprises comme un symbole de l'unité allemande :

Le Kuratorium Unteilbares Deutschland, dissous en 1992, l'a utilisé sur des affiches et des boîtes de collection.

Le verso des pièces en euros allemandes de 10, 20 et 50 cents montre l'objectif. Sur la dernière série de billets de banque en deutsche mark, la porte de Brandebourg était représentée au verso du billet de 5 DM.

La porte était représentée sur cinq valeurs d'une série de timbres de la Deutsche Bundespost. Depuis le 24 octobre 2008, il existe un timbre machine de la Deutsche Post qui montre également la porte de Brandebourg.

Le parc d'attractions Phantasialand, à Brühl, possédait une porte de Brandebourg de 1972 jusqu'au début de 2009. La porte du parc était plus petite (échelle 1:2) et représentée sous une forme très simplifiée.

Un treillage dans le parc du château de Mückenberg, détruit en 1945 et victime d'un ouragan en 1912, s'inspire de la porte de Brandebourg.

Les 13 Europe de Vincent Roux, 1990 - La porte de Brandebourg. Exposition à la Fondation Vasarely en 1990.

Galerie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Pariser Platz et Porte de Brandebourg », sur Berlin.de (consulté le ).
  2. Dunton, Larkin (1742). The World and Its People. Silver, Burdett. p. 188.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

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Palais du Reichstag
Reichstagsgebäude
Le palais du Reichstag, côté Ouest.
Présentation
Type
Destination initiale
Destination actuelle
Siège du Bundestag
Style
Architecte
Construction
Hauteur
plus de 75 m
Site web
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
Carte

Le palais du Reichstag est un bâtiment de Berlin en Allemagne, construit pour abriter le Reichstag (Diète du Reich) à partir de 1894 et jusqu'à son incendie dans la nuit du 27 au . Il abrite le Bundestag (Diète fédérale) de la République fédérale d'Allemagne depuis le retour des institutions à Berlin en 1999.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Reichstag nouvellement construit, vers 1900.

Sa construction à l'emplacement du palais Raczyński, qui fut précédemment détruit, débute en 1884 sur les plans d'un projet de Paul Wallot et s'achève en sur la Königsplatz (Place royale, aujourd'hui Place de la République). Le bâtiment de style néo-classique est surmonté d'une coupole culminant à 75 mètres au-dessus du sol (de style contemporain). Sa construction est financée par l'argent versé par la France, en guise d’indemnités de guerre, après 1871.

La devise « Dem deutschen Volke » (« Au peuple allemand ») est apposée sur le fronton du monument pendant la Première Guerre mondiale (1916). Les lettres de bronze, dessinées par l'architecte Peter Behrens, sont coulées dans le matériau de deux canons, prises de guerres napoléoniennes de 1813-1814, mis à disposition par l'empereur Guillaume II.

Les quatre imposantes tours d'angle symbolisent les quatre royaumes de l'empire allemand : Bavière, Saxe, Prusse, Wurtemberg.

Le , depuis une fenêtre du palais, le social-démocrate Philipp Scheidemann annonce la fin de la monarchie des Hohenzollern à la tête de l'Empire allemand et proclame la République, après la révolution de novembre.

Dans la nuit du 27 au , le bâtiment est incendié. La culpabilité du jeune conseilliste néerlandais du nom de Marinus van der Lubbe ne sera jamais prouvée. Les nazis présentent l'événement comme un « complot communiste » et lancent une campagne de terreur et de répression des partis politiques qui leur sont opposés, à commencer par les membres du parti communiste d'Allemagne. Le parlement allemand se réunit désormais dans le Krolloper (Opéra Kroll).

C'est sur le faîte du palais que l'Armée rouge hisse un drapeau rouge le au soir, lors de la prise de Berlin à la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la bataille de Berlin[1]. La célèbre photographie de l'événement, prise le , est ensuite retouchée pour effacer une des deux montres, celle au poignet droit de l'officier soutenant le soldat portant le drapeau, laissant supposer qu’elle a été volée.

De nombreux soldats russes graffent les murs du bâtiment de leur nom. Un ancien mur a été conservé et est toujours visible à l'intérieur du bâtiment[2].

À l'époque de la séparation de la ville, le palais se situe à Berlin-Ouest, à la limite du secteur oriental, à tel point que le mur de Berlin passe au pied de la façade du bâtiment[3]. Les Britanniques installent durant cette période une station d'écoute sur la tour sud-est[2].

Rénovation[modifier | modifier le code]

Hémicycle actuel du Bundestag.

Le bâtiment est rénové par la République fédérale d'Allemagne entre 1961 et 1973, sous la direction de l'architecte Paul Baumgarten, sans la coupole qui, endommagée pendant la guerre, sera démolie.

Après la réunification allemande du , le Parlement allemand, dont fait partie le Bundestag, décide le le déménagement du Parlement et du Gouvernement fédéral de Bonn (Bundeshaus) à Berlin et la réintégration du Bundestag dans le palais du Reichstag. Les députés commencent officiellement à y siéger en 1999.

L'architecte Norman Foster emporte le concours pour cette nouvelle phase de rénovation. Pendant les travaux, en 1995, les artistes Christo et Jeanne-Claude « emballent » le palais d'immenses rubans de plastique argenté[4]. Symbole du Reichstag, la coupole est reconstruite en verre.

Lors de l'inauguration, les députés allemands sont invités à apporter de la terre de leur circonscription ainsi qu'une graine pour fournir une végétation autour de l'expression « Der Bevölkerung » (« À la population »). Cette adresse, placée dans la cour intérieure nord, est un pendant à celle qui orne le fronton du Reichstag : « Dem deutschen Volke » (« Au peuple allemand »), jugée nationaliste. Cette initiative est destinée à marquer la volonté des députés de travailler pour l'ensemble de la société, composée de nationaux et d'étrangers. Deux députés issus du parti des Verts faisaient scandale en profitant de l'occasion pour y planter une graine de cannabis. La végétation recouvre depuis partiellement l'expression ; on peut encore la voir de nuit, lorsqu'elle est illuminée.

Des bâtiments abritant les bureaux de l'assemblée sont également édifiés au nord du palais, de part et d'autre de la Spree, dans l'axe de la Chancellerie fédérale, et sont baptisés Paul-Löbe-Haus (de) et Marie-Elisabeth-Lüders-Haus (de) en hommage à deux éminents parlementaires démocrates (Paul Löbe et Marie Elisabeth Lüders). Ils sont reliés entre eux par le pont Mierscheid (nom d'un parlementaire fictif).

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, Joukov : L'homme qui a vaincu Hitler, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 700), (1re éd. 2013), 927 p. (ISBN 978-2-262-07267-4, présentation en ligne), p. 594.
  2. a et b « Le palais du Reichstag - Un bâtiment au cœur de l'histoire allemande - Regarder le documentaire complet », sur ARTE (consulté le ).
  3. « Pariser Platz et Porte de Brandebourg », sur berlin.de (consulté le ).
  4. Jacqueline Rémy, « Le dernier emballement », Vanity Fair, n°86, février 2021, p. 71.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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À l'intérieur du poste-frontière Tränenpalast en 1990.

Le Tränenpalast [ˈtʁɛːnənpaˌlast][1] ou palais des Larmes est le surnom donné, après la fermeture de la frontière et la construction du mur de Berlin, à l'un des principaux postes-frontières berlinois situé près de la gare terminus de Friedrichstraße, permettant ainsi le passage entre Berlin-Ouest et Berlin-Est. Le poste douanier, baptisé « Palais des Larmes » en raison des nombreux adieux qui s'y sont déroulés jusqu'en 1989, a été conservé.

Histoire[modifier | modifier le code]

Après la construction du Mur de Berlin, la gare de Friedrichstrasse s'est retrouvée entièrement dans le secteur soviétique de Berlin. Cependant, quelques S-Bahn et des lignes de métro s'arrêtant à la gare étaient accessibles seulement depuis Berlin-Ouest, et les voyageurs venant de cette partie de la ville se rendaient alors à la gare de Friedrichstrasse pour changer de train ou voyager dans le reste de la République démocratique allemande.

Le « Tränenpalast » fut construit au nord de la gare pour faire face à ce trafic et à l'agrandissement de celle-ci. Il était utilisé seulement comme lieu de transit, avec différents points de contrôle pour les citoyens de Berlin-Ouest, citoyens d'Allemagne de l'Ouest, étrangers, diplomates, voyageurs en transit et citoyens d'Allemagne de l'Est. À la porte du bâtiment, se trouvait un poste de garde, qui avait pour fonction de veiller sur les personnes ayant le droit de franchir la frontière et celles n'y ayant pas accès. C’est au Tränenpalast qu'avaient lieu les derniers adieux.

Après la chute du mur[modifier | modifier le code]

En décembre 2004.

En 1991, et après la chute du Mur, le poste-frontière est transformé en club et théâtre par Marcus Herold. Jusqu'en 2006, se succèdent pièces de théâtre, lectures publiques et concerts de jazz (Amy Winehouse y a chanté le [2]). Le [3], le bâtiment est classé monument historique.

Le Tränenpalast en rénovation en janvier 2011.

En , le « Palais des Larmes » est transformé en musée. La chancelière Angela Merkel inaugure la nouvelle exposition permanente. L'exposition informe les visiteurs sur la vie quotidienne dans l'Allemagne divisée. Elle réunit divers objets, documents, photos, films et pistes audio. Les grandes étapes du processus de réunification y sont retracées.

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

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Aéroport de Berlin-Tempelhof
Flughafen Berlin-Tempelhof
Aéroport de Tempelhof lors d'une journée portes ouvertes en 1984.
Aéroport de Tempelhof lors d'une journée portes ouvertes en 1984.
Localisation
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Land Berlin
Ville Berlin
Date d'ouverture
Date de fermeture
Coordonnées 52° 28′ 25″ nord, 13° 24′ 14″ est
Altitude 51 m (167 ft)
Informations aéronautiques
Code IATA THF
Code OACI EDDI
Type d'aéroport public
Gestionnaire Berliner Flughafen GmbH
Pistes
Direction Longueur Surface
09L/27R 2 094 m asphalte
09R/27L 1 840 m asphalte
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
THF
Géolocalisation sur la carte : Berlin
(Voir situation sur carte : Berlin)
THF

L'aéroport international de Berlin-Tempelhof (code IATA : THF • code OACI : EDDI) était l'un des aéroports de Berlin. Il était situé dans le quartier de Tempelhof dans l'arrondissement de Tempelhof-Schöneberg. C'était le plus petit des trois aéroports berlinois. Il est fermé depuis le et depuis le , il est reconverti en un immense parc[1], le Tempelhofer Feld.

Le terrain sur lequel il est construit a une forme ovale avec deux pistes d'atterrissage et est bordé par un complexe de bâtiments dont les plans devaient représenter un aigle en vol (emblème de l'Allemagne par excellence) : les hangars en demi-cercle mesurant 1 230 m de long formant les ailes déployées de l'oiseau.

Cet aéroport a servi de modèle pour de nombreux aéroports par la suite, son organisation avant-gardiste attribuant des niveaux distincts pour les départs, les arrivées et le fret.

Historique[modifier | modifier le code]

L'aéroport de Berlin-Tempelhof en 1930.

Créé en 1923, c'est, jusqu'à sa fermeture, le plus ancien aéroport commercial au monde et le premier à être desservi par un métro, en 1927. Durant la phase de réaménagement de Berlin sous la direction d'Albert Speer, le Troisième Reich décide en 1934 de remplacer l'aérogare. Le nouveau projet est réalisé par Ernst Sagebiel. Les travaux se déroulent entre 1936 et 1941.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Tempelhof accueille un camp de prisonniers composé de vingt baraquements entourés de barbelés. Les prisonniers travaillent à la construction d'avions civils et militaires[2].

Lors de la guerre froide, au moment du blocus de Berlin entre 1948 et 1949, Tempelhof est l'un des aéroports utilisés par les Américains et les Britanniques. Un pont aérien est mis en place vers l'aéroport pour acheminer le ravitaillement à Berlin-Ouest malgré le blocus. Les Berlinois appelaient ces appareils acheminant la nourriture les « bombardiers de friandises » (Rosinenbomber). Des vivres, du charbon et même une centrale électrique en pièces détachées sont livrés de cette manière à Berlin-Ouest. Pour y accéder, les avions occidentaux ont l'obligation de suivre les couloirs aériens de Berlin-Ouest.

Photographié en 1934 à Tempelhof par Willem van de Poll et embarquant du fret, le Junkers G 24 D-1089 Hestia de la compagnie aérienne Lufthansa, avant un vol pour Varsovie.

Tempelhof accueille jusqu'à six millions de passagers par an, jusque dans les années 1970, capitalisant notamment sur la facilité du transport aérien par rapport aux difficultés administratives du transport terrestre entre la République fédérale d'Allemagne et Berlin-Ouest. À partir de 1972, les conditions de transport terrestre se simplifient dans le contexte de la détente et le nombre de passagers commence à décroître, tandis que le premier choc pétrolier de 1973 remet en cause le modèle économique de l'aéroport.

En 1975, la Pan Am et British Airways déplacent leur desserte de Berlin vers le tout nouvel aéroport de Tegel, et Tempelhof devient un aéroport quasi abandonné, utilisé essentiellement par l'armée américaine. Un trafic passager limité est remis en place dans les années 1980 pour délester Tegel, déjà saturé.

En 2007, l'aéroport ne voit plus passer que 350 181 passagers et a perdu 115 millions d'euros en dix ans. Les Boeing 747 et Lockheed C-5 Galaxy sont les plus gros avions à s'y être posés.

Le 26 juin 2010, un Socata TB 10 Tobago privé effectue un atterrissage d'urgence sur une piste de l'aéroport de Tempelhof, alors que celui-ci est déjà fermé. L'avion avait subi une panne de moteur et son pilote était à la recherche d'une zone libre. Après consultation du contrôle aérien de l'aéroport international de Schönefeld, l'atterrissage de cet appareil en détresse fut autorisé à Tempelhof. L'avion est occupé par trois personnes et vient de l'aéroport de Tegel. Les visiteurs du « Tempelhofer Park » dégagent le terrain et l'atterrissage du TB 10 ne fait aucun blessé[3].

Statistiques[modifier | modifier le code]

Voir la requête brute et les sources sur Wikidata.


Fermeture[modifier | modifier le code]

La fermeture de Tempelhof est plusieurs fois repoussée, notamment parce qu'un certain nombre de Berlinois ainsi que SN Brussels Airlines y sont défavorables.

Un référendum à caractère consultatif sur l'avenir du site se tient le . Cependant, si environ 60 % des suffrages exprimés s'opposent à la fermeture de l'aéroport, le chiffre de participation minimal de 25 % n'est pas atteint, et les autorités berlinoises ne s'estiment donc pas liées par les résultats.

Tempelhof est donc fermé le . Le trafic est dévié dans un premier temps vers Tegel, puis vers l'aéroport international de Berlin-Schönefeld, agrandi pour l'occasion.

Reconversion[modifier | modifier le code]

Le samedi , jour commémorant le 65e anniversaire de la capitulation du IIIe Reich, le lieu rouvre au public sous forme d'un immense parc et espace public[4], le Tempelhofer Feld. D'une superficie de 380 hectares, il est plus vaste que Central Park à New York[1]. Sa vocation d'espace public et non construit est confirmée en 2014, les Berlinois rejetant à 65 % par référendum un plan du gouvernement de Berlin visant à construire des logements et commerces sur le site[5].

Un circuit de sport automobile y est également en cours de construction, qui devrait accueillir le Deutsche Tourenwagen Masters (DTM) et la Formule E[6],[7]. À l'automne 2015, une partie des hangars de l'aéroport ont été transformés en logements provisoires pour environ 7 000 réfugiés[8]. En 2016, le gouvernement de Berlin autorise la construction de logements supplémentaires pour les réfugiés sur le site[9] et annonce son intention de cesser d'utiliser les hangars à cette fin durant l'année 2017. Ces deux annonces sont controversées, car la construction de nouveaux logements à Tempelhof va à l'encontre des résultats du référendum de 2014[10].

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Jeux vidéo[modifier | modifier le code]

Dans la campagne du jeu Call of Duty: Vanguard sorti en 2021, l'aéroport est le théâtre de la dernière mission, Le Quatrième Reich.

Bande-dessinée[modifier | modifier le code]

Dans le premier album d'Hergé paru en 1929, Tintin au pays des Soviets, Tintin revenant d'URSS en avion atterrit à l'aéroport de Berlin-Tempelhof[12].

Galerie[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b france24.com 8 mai 2010
  2. "Save Berlin: Tempelhof's buried demons" exberliner.com 25 mars 2013
  3. Pilot: "Ich hatte Befürchtungen, dass ich nicht bis Tempelhof komme" (de)("Le pilote : J'ai eu peur de ne pouvoir atteindre Tempelhof")
  4. (de) Article de journal „Was zur Eröffnung von Tempelhof geplant ist“ Berliner Morgenpost, 8 février 2010.
  5. Deutsche Welle (www.dw.com), « Berlin voters claim Tempelhof | Culture | DW.COM | 27.05.2014 », sur DW.COM (consulté le )
  6. Un aéroport comme circuit à Berlin ?, DTMLive.com, 19 juin 2013.
  7. « Formula 1 News, Live Grand Prix Updates, Videos, Drivers and Results - ESPN », sur ESPN.com (consulté le ).
  8. (en) "Germany turns to a nazi memorial site to house refugees", par Simon Shuster, Time, 15 février 2016, p. 10.
  9. Deutsche Welle (www.dw.com), « Berlin to extend Tempelhof airport refugee camp | Germany | DW.COM | 28.01.2016 », sur DW.COM (consulté le )
  10. Deutsche Welle (www.dw.com), « Berlin to stop housing refugees in Tempelhof hangars - in theory | Germany | DW.COM | 20.07.2016 », sur DW.COM (consulté le )
  11. « Filming locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  12. « Tintin à Berlin », sur www.tintin.com (consulté le )

Documentaires télévisés[modifier | modifier le code]

  • Les bunkers secrets d'Hitler, de George Pagliero, sur National Geographic.
  • milieu du 6e épisode : Un bunker dans Berlin de la série Nazi Mégastructures, sur National Geographic.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]


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