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Frédéric Mitterrand

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Frédéric Mitterrand
Illustration.
Frédéric Mitterrand en 2010.
Fonctions
Ministre de la Culture et de la Communication

(2 ans, 10 mois et 23 jours)
Président Nicolas Sarkozy
Premier ministre François Fillon
Gouvernement Fillon II et III
Prédécesseur Christine Albanel
Successeur Aurélie Filippetti
Biographie
Nom de naissance Frédéric Bernard Mitterrand
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 16e (France)
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès Paris 7e (France)
Nature du décès Cancer
Nationalité Français
Tunisien[1]
Parti politique PRG puis SE
Père Robert Mitterrand
Mère Édith Cahier
Entourage François Mitterrand (oncle)
Diplômé de Université Paris X Nanterre
IEP Paris
Profession Animateur de télévision
Enseignant
Journaliste
Écrivain
Scénariste
Producteur de télévision
Réalisateur

Frédéric Mitterrand, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un écrivain, réalisateur, animateur de télévision et homme politique français.

Neveu de François Mitterrand (président de la République française de 1981 à 1995), il est successivement exploitant de cinéma, animateur et producteur de télévision, chroniqueur et écrivain, réalisateur de documentaires et de films, directeur de l'Académie de France à Rome entre 2008 et 2009, puis ministre de la Culture et de la Communication du au [2],[1], et élu à l'Académie des beaux-arts en 2019.

Enfance et études

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Frédéric Mitterrand en 1951 (photo Studio Harcourt).

Frédéric Bernard Mitterrand est le fils de Robert Mitterrand (1915-2002), ingénieur polytechnicien et haut fonctionnaire, et d'Édith Cahier (1920-2014), nièce par alliance du cofondateur de La Cagoule, Eugène Deloncle. Il est, par son père, le neveu de François Mitterrand (1916-1996), président de la République française de 1981 à 1995, et de Jacques Mitterrand (1918-2009), général français[3].

À l'âge de douze ans, il apparaît pour la première fois à l'écran, sous le nom de Frédéric Robert, dans le film d'Alex Joffé : Fortunat, aux côtés de Michèle Morgan et de Bourvil[4],[5].

Après avoir suivi des études au lycée Janson-de-Sailly de Paris, Frédéric Mitterrand sort licencié d'histoire et de géographie de la faculté de Nanterre puis est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1968[4], dans la section service public[6]. Il se présente au concours de l'ENA et est admissible, mais ne se présente pas à l'oral[7].

Au tout début des années 1960, Frédéric Mitterrand participe à l'une des émissions de télévision française pour la jeunesse, animée par Jean Nohain.

À sa sortie de Sciences-Po Paris, il enseigne l'économie, l'histoire et la géographie à l'École active bilingue Jeannine-Manuel de Paris[6].

Cinémas Olympic

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En 1971, il quitte l'enseignement pour diriger la salle de cinéma l'Olympic dans le 14e arrondissement, rue Boyer-Barret, qu'il rachète. Il restaure la salle et programme à l'Olympic Palace classiques du cinéma et films indépendants. Il crée rapidement un réseau d'une dizaine de salles Art et Essai, ouvrant l'Olympic-Entrepôt en 1975[8], reprenant Le Bilboquet en 1979 sous l'enseigne Olympic Saint-Germain[9] et Les 3 Luxembourg de Charles Rochman en 1983, rebaptisé Olympic-Luxembourg[10], et travaillant entre 1980 et 1984 avec Jean-Jacques Schpoliansky au Balzac[11].

En , il fête les dix ans de l'Olympic au Palace ; il apparaît à cette occasion grimé en Lana Turner sur un trapèze[12].

La qualité de ses programmations, alliant les classiques des studios américains et les films égyptiens, les films de Pasolini et de Duras, en fait une figure majeure de l'exploitation parisienne. Il diffuse parmi les premiers les films d'Ingmar Bergman, Kurosawa et Ozu. Mais, mauvais gestionnaire, il accumule les dettes, et doit abandonner ses salles en 1986[6],[13],[14].

Il collabore en 1977 comme critique cinématographique au quotidien J'informe[3], lancé par l'ancien ministre centriste Joseph Fontanet comme un concurrent de droite du Monde, mais qui ne paraît que trois mois. Il n'en soutient pas moins son oncle, François Mitterrand, aux législatives de 1978[15].

Homme de télévision

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En 1981, inspiré par la fin d'une histoire amoureuse avec un collaborateur, il réalise son premier long-métrage, Lettres d'amour en Somalie, et publie sous le même titre l'année suivante son adaptation en roman[13].

La même année, il propose une émission de cinéma à TF1, Étoiles et toiles, qu'il anime et produit jusqu'en 1986, et Ciné-Fêtes en 1984. Il poursuit ensuite avec Acteur Studio de 1986 à 1987, Permission de minuit en 1987, Destins de 1987 à 1988[6].

Remercié par la première chaîne privatisée, il passe sur Antenne 2 en 1988, où il présente Du côté de chez Fred jusqu'en 1991, Étoile Palace en 1990, C'est votre vie en 1993, Les Amants du siècle en 1993 ou encore Caravane de nuit en 1994. Son « Bonsoir » et sa voix nasale et nonchalante deviennent célèbres[5]. Recevant un 7 d'or du meilleur animateur pour Du côté de chez Fred qui vient d'être arrêtée par la direction, il pose le trophée à terre en déclarant : « C'est là où se trouve le service public », puis s'en excuse le lendemain[6].

Frédéric Mitterrand se passionne également pour les grands personnages historiques et notamment les têtes couronnées : il est ainsi souvent demandé pour commenter des cérémonies royales.

Il poursuit sa collaboration avec France Télévisions avec Ciné-Club (1996), Légendes du siècle (1996-1997), Les Aigles foudroyés (1997), Cercle des arts (1997-1998), Norodom Sihanouk, Roi cinéaste (1997), Mémoires d'exil (1999), Raissa, souvenirs d'un grand amour (2000), Je suis la Folle de Brejnev (2001), et présente une émission d'entretiens sur Match TV, Plaisir de France, de 2001 à 2004.

Il réalise de nombreuses séries documentaires sur les grands destins du XXe siècle ainsi que des films pour le cinéma.

Frédéric Mitterrand endosse aussi des fonctions institutionnelles comme commissaire général de la saison tunisienne en France en 1995 (mission à la suite de laquelle il reçoit la citoyenneté tunisienne[1]), de l'année du Maroc en 1999 et de la saison tchèque en 2002. Après avoir présidé la commission Fonds Sud du CNC entre 1998 et 2000, il est nommé en 2000, par la ministre de la Culture Catherine Tasca, à la tête de la commission d'avance sur recettes du cinéma français.

En , il reçoit les insignes de chevalier de la Légion d'honneur des mains de son père, Robert Mitterrand, dans la chapelle des Petits-Augustins de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris[12].

D' à [16], il est directeur général délégué chargé des programmes et de l'antenne de TV5[5].

De 2005 à 2007, il anime Ça s'est passé comme ça sur la chaîne communautaire homosexuelle Pink TV.

Il aurait dû animer une émission en prime time sur la chaîne D8 appartenant à Canal Plus[17]. Elle devait s'appeler Terres lointaines, être diffusée en première partie de soirée, et produite par Électron Libre (filiale de Lagardère). Il devait revisiter des « sites mythiques », comme le Taj Mahal ou le château de Versailles, en mélangeant reportages tournés sur place et images d'archives. Mais le projet est abandonné[18].

En 2018, Frédéric Mitterrand présente une émission en dix épisodes : Écrivains au péril de la guerre (10 x 13’), réalisée par Thomas Briat en collaboration avec Antoine de Meaux.

En 2021, dans l'une de ses dernières interviews à la presse, il évoque sa situation d'isolement dans le monde de la télévision : « J’ai les moyens intellectuels, mais pas matériels ! Je n’arrive pas à travailler à la télévision par exemple. Tout ce que j’ai pu y faire depuis trois ou quatre ans, c’était vraiment arraché avec les dents. Je ne peux pas travailler avec Arte : ils sont d’une arrogance terrible et en fait, ils me méprisent. Donc j’ai un mal fou. Il y a tellement de gens que j’aimerais interviewer, mais il faut un minimum d’argent. L’entretien avec Giscard a été un tour de force. J’avais réussi progressivement à l’apprivoiser à la suite d’un concours de circonstances. Le nom de Mitterrand ne lui inspirait pas beaucoup de sympathie. Quand j’ai obtenu son accord pour l’interview, je n’avais pas un sou. J’ai fait ça avec des bouts de ficelle et un copain qui avait le matériel nécessaire. Et à ce moment-là, curieusement, France Télévisions, qui avait déjà commencé à dépenser de l’argent pour une émission sur Giscard avec des journalistes chevronnés, m’a appelé pour me proposer un déjeuner. J’y suis allé la gueule enfarinée et j’ai compris qu’ils voulaient que je renonce à l’interview de Giscard ! Quand on sait que je n’ai jamais réussi à avoir un rendez-vous avec Delphine Ernotte (la présidente de France Télévisions) ! On ne vous pardonne pas d’avoir été ministre, que ce soit de droite ou de gauche. “ Qu’est-ce qu’il vient encore nous emmerder celui-là avec ses projets ! ” Mais je ne suis pas amer. Je suis patient. J’attends. Pendant ce temps-là, j’écris et ça me donne grandement satisfaction »[19].

En apprenant en direct la mort de Frédéric Mitterrand dans l'émission C à vous, Stéphane Bern, avec qui il entretenait un lien d'amitié, confie son sentiment sur le traitement qu'il a subi dans le monde de la télévision après avoir été ministre : « C'est horrible ce que je vais dire, mais je pense qu'il n'aurait pas dû être ministre, parce qu'il me disait : Moi ce que j'aime c'est faire de la télévision, raconter des histoires, et tout le monde lui a tourné le dos après. C'est-à-dire : quand vous entrez dans l'arène politique, que vous prenez des responsabilités politiques, que vous êtes ministre, après les gens ne vous regardent plus, on ne lui commande plus des émissions. Il a fait des livres, c'est un immense écrivain. Il a fait des films formidables, c'est un homme de culture, mais après avoir été ministre, je comprends que c'est difficile de résister, et, après, tout le monde se détourne de vous. Je pense que cela a provoqué quelque chose, un choc. » Cette impression est partagée par le chroniqueur Patrick Cohen, qui déclare, en écho aux propos de Stéphane Bern : « Il a eu beaucoup de mal à remonter la pente »[20].

Directeur de la villa Médicis

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Frédéric Mitterrand en 2008.

Le , après l'avis positif d'une commission de dix personnalités créée pour l'occasion (la commission Gall)[21], qui avait retenu trois candidats, le président de la République Nicolas Sarkozy choisit Frédéric Mitterrand à la direction de l'Académie de France à Rome, plus connue sous le nom de « villa Médicis »[22]. Il est nommé par un décret du 5 juillet suivant et prend ses fonctions le 1er septembre[23].

Pendant cette période, il négocie avec Laurent Solly du groupe TF1 la coproduction d'une émission mensuelle sur la villa Médicis[24] pour la chaîne Odyssée[25]. Mais il fait rapidement part de l'ennui qu'il ressent à cette fonction, qu'il laisse le temps d'un soir, pour présenter la Nuit des Molières en [12].

Membre du jury du prix Médicis depuis 2007, il se met en disponibilité en [26]. Selon son président, l'écrivain Michel Braudeau, il en redeviendra membre de droit dès la cessation de ses fonctions ministérielles[27].

Entre 2008 et sa nomination comme ministre de la Culture et de la Communication, il tient une chronique dans le mensuel Têtu[28].

Éric de Chassey lui succède à la villa Médicis en [29].

Ministre de la Culture et de la Communication

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Bureau de Frédéric Mitterrand au ministère de la Culture lors des journées du patrimoine 2009.

Fasciné par le général de Gaulle dès son enfance, mais contraint à une « nécessaire solidarité familiale » vis-à-vis de son oncle, François Mitterrand, il est longtemps politiquement inclassable : séduit par la personnalité de Bernard Tapie, il adhère au Mouvement des radicaux de gauche (MRG) en [25], soutient Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995 et ne prend pas position lors de l'élection présidentielle de 2007[30].

Le , Frédéric Mitterrand est nommé ministre de la Culture et de la Communication dans le gouvernement Fillon II remanié[31]. Il succède alors à Christine Albanel, affaiblie par la censure partielle de la loi Hadopi contre le piratage sur Internet. Interviewé par France 2, il confirme sa nomination avant qu'elle ne soit annoncée officiellement par le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant. Selon Patrick Buisson, il doit sa nomination à l'intervention de Carla Bruni-Sarkozy auprès de son époux[32].

Un des premiers dossiers qu'il doit gérer est le vote de la loi « Hadopi 2 »[33].

Frédéric Mitterrand et Gilles Jacob au festival de Cannes 2010.

Le , il décide la restitution de cinq fragments de peinture murale issus d'un tombeau de prince égyptien de la XVIIIe dynastie égyptienne, achetés par le Louvre mais dont la légalité de la sortie du territoire égyptien était en doute. Il soutient également la proposition de loi en faveur de la restitution des têtes maories[34].

Il signe le décret no 2009-1393 du relatif aux missions et à l'organisation de l'administration centrale du ministère de la Culture et de la Communication qui réorganise son administration en un secrétariat général et trois directions générales, refonte portée par sa prédécesseur, Christine Albanel[35].

Le , il est reconduit au poste de ministre de la Culture et de la Communication dans le gouvernement François Fillon III[36].

Son refus, comme celui d'autres membres du gouvernement[37], de condamner le régime du président tunisien Ben Ali qui réprime le mouvement populaire de contestation tunisienne en , est critiqué par le Parti socialiste et Les Verts. Pour lui, « il y a une opposition politique mais qui ne s'exprime pas comme elle pourrait le faire en Europe. Mais dire que la Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré. »[38]. Frédéric Mitterrand s'est expliqué en déclarant : « La meilleure manière de protéger ceux auxquels j'étais attaché — et ça représentait tout le peuple tunisien et notamment les opposants — était de ne pas braquer un régime dont je connaissais parfaitement l'autorité »[39]. Il rappelle qu'il a toujours soutenu les artistes tunisiens[40] — en tant que commissaire général de la saison tunisienne ou en tant que ministre — et qu'il a décoré en , notamment, le metteur en scène protestataire Fadhel Jaïbi[41]. Frédéric Mitterrand a plus tard présenté ses « regrets » au peuple tunisien dans une lettre qui a été publiée à la fin du mois de janvier 2011 dans un hebdomadaire tunisien[42]. Leïla Ben Ali, la femme de l'ancien président Ben Ali, déclare dans une interview publiée le 1er juillet 2012 par Le Parisien : « Le seul à nous avoir soutenus jusqu’au bout, c’est Frédéric Mitterrand »[43].

Frédéric Mitterrand lors des États généraux du multilinguisme dans les Outre-mer (2011).

En , Frédéric Mitterrand a retiré Céline du recueil des célébrations nationales après des protestations, notamment celles du président de l'association des Fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF), Serge Klarsfeld[44]. L'année du Mexique en France est également annulée sur fond d'affaire Florence Cassez[45].

En , le ministère de la Culture lance, dans le cadre du forum d'Avignon, le concept de « culture pour chacun », devant concurrencer celui de « culture pour tous ». Le même mois, face à l'opposition du personnel des Archives nationales à l'ouverture de la Maison de l'Histoire de France dans l'hôtel de Soubise, il démet la directrice, Isabelle Neuschwander[45].

Frédéric Mitterrand et Mélanie Thierry à la 37e cérémonie des César (2012).

Alors que le renouvellement du mandat d'Olivier Py, directeur du Odéon-théâtre de l'Europe, était attendu, la décision de Frédéric Mitterrand de nommer, le Luc Bondy à sa place, est contestée[46]. Le metteur en scène est ensuite nommé à la tête du Festival d'Avignon[45].

Il a accepté, à l'occasion de la première Fête de la gastronomie française, de participer sur M6 à l'émission de télé-réalité Un dîner presque parfait du [47].

Il reçoit en 2011 le rapport de Jérôme Bouët sur le partenariat entre l'État et les collectivités dans le domaine culturel, celui de Selles et Riester aboutissant au lancement du Centre national de la Musique, et mandate Hervé-Adrien Metzger, Jean-Louis Martinelli, Bernard Murat et Serge Dorny pour une mission d'étude sur le financement du spectacle vivant, pour lequel Frédéric Mitterrand annonce un plan d'actions de 3,5 millions d'euros en 2012, le 8 juillet 2011 à Avignon. Il propose également 15 mesures en faveur des arts plastiques en octobre 2011 et un plan de développement des scènes de musiques actuelles, lance les Cafés cultures, fait voter la loi sur le prix unique du livre numérique, et défend la réforme de la redevance d'archéologie préventive. Durant l'année 2011, le Conseil de la création artistique et le Conseil national des musiques actuelles (CSMA) sont dissous, tandis que l'Institut français est mis en place pour remplacer Culturesfrance dans un contexte difficile pour le réseau culturel français à l'étranger[45].

En 2016, il déclare apporter son soutien à François Hollande pour l'élection présidentielle de 2017[48] ; celui-ci n'est finalement pas candidat.

Carrière à la radio

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Il présente diverses émissions littéraires de septembre 1996 à juin 2006 sur Europe 1, et anime Ça me dit l'après-midi sur France Culture de 2006 à 2008.

À partir du 26 août 2013, il anime Jour de Fred sur France Inter du lundi au jeudi de 18 h 20 à 19 h[49]. En avril 2014, il annonce l'arrêt de l'émission, qui a perdu 200 000 auditeurs en un an ; Frédéric Mitterrand voit dans ce choix une « animosité indigne de sa fonction »[50] de la part de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, ce à quoi celle-ci répond : « Je ne suis jamais intervenue ni sur le choix des personnes ni sur le contenu des programmes […] Je suis la ministre qui a fait voter la loi la plus progressiste en faveur de cette totale indépendance »[50]. Cependant, auprès du Canard enchaîné, la ministre de la Culture avait concédé dès septembre 2013 avoir appelé le président de Radio France Jean-Luc Hees, pour « avoir confirmation de [ l' ] arrivée [ de Frédéric Mitterrand ] » ... « Je constate que le service public recrute d'anciens membres du gouvernement. J'ai trouvé, à titre personnel, que c'était d'une rare inélégance », avait jugé Aurélie Filippetti[51].

Christian Bourgois éditeur

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Le 9 avril 2019, Frédéric Mitterrand remplace provisoirement Dominique Bourgois, démissionnaire, dans ses fonctions de direction éditoriale de la maison Christian Bourgois éditeur ; la holding de la famille Mitterrand, présidée par Olivier Mitterrand (le frère de Frédéric), est entrée dans le capital de Christian Bourgois éditeur le 9 janvier 2019, avant d’en prendre le contrôle[52].

Académie française

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En 2016, il présente sa candidature à l'Académie française, avant de la retirer deux semaines après en faveur d'Andreï Makine[53]. Il renouvelle sa candidature en 2018[54] : il obtient 11 suffrages, la majorité mais insuffisamment pour être élu[55].

Académie des beaux-arts

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Frédéric Mitterrand est élu membre de l'Académie des beaux-arts le 24 avril 2019 dans la section des créations artistiques dans le cinéma et l’audiovisuel au fauteuil précédemment occupé par Jeanne Moreau, décédée le [56]. Le 5 février 2020, il est officiellement installé par son confrère Adrien Goetz, de la section des membres libres[57].

En 2016, il est le président du festival du cinéma américain de Deauville[58].

Vie privée

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Frédéric Mitterrand est ouvertement homosexuel[59]. Il a eu trois fils, dont deux adoptés à Hammamet, en Tunisie :

  • Mathieu Mitterrand, son seul fils biologique, né en 1981, qu'il a élevé seul à partir de quatre ans[60],
  • Saïd Kasmi-Mitterrand, né en 1976, devenu producteur et réalisateur[61],
  • Jihed Guasmi-Mitterrand, né en 1991, dont il a dit qu'il est le seul dont il s'est « réellement bien occupé »[62],[63].

Frédéric Mitterand a habité au 104 rue de l'Université à Paris, de 1981 jusqu'à sa mort, dans un petit appartement tout en longueur, au moment où son oncle arrive au palais de l’Élysée. Le face-à-face avec la cime des arbres du ministère de la Défense emporte son adhésion. Avec le temps, le logement est devenu un appartement-bibliothèque[64],[65].

En avril 2023, Frédéric Mitterrand annonce être « malade ». Sans révéler la nature de sa maladie, il fait un parallèle avec Florent Pagny qui avait rendu public son combat contre un cancer du poumon, précisant : « Moi, face à ma glace, le look chimio, je n'en veux pas[66]. » Il meurt le , à l'âge de 76 ans, dans son appartement à Paris, « des suites d'un cancer »[67],[68],[69],[70]. Le 26 mars, une messe est organisée en l'église Saint-Thomas-d'Aquin de Paris en présence, entre autres, de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, de la ministre de la Culture en exercice Rachida Dati et de ses prédécesseurs Jack Lang, Jacques Toubon, Renaud Donnedieu de Vabres, Franck Riester, Roselyne Bachelot et Rima Abdul Malak[71]. La cérémonie est suivie, quelques jours plus tard, par une crémation[72].

Polémiques

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Soutien à Roman Polanski dans l'affaire d'abus sexuel sur mineure

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En , Frédéric Mitterrand apporte son soutien au réalisateur Roman Polanski qui, poursuivi aux États-Unis depuis 1977 pour une affaire de crime sexuel commis sur une fille de treize ans[73] et délit de fuite, est arrêté en Suisse sur mandat d'arrêt américain[74]. Déclarant, à propos de cette affaire de viol, qu'il s'agissait d'« une histoire ancienne qui n'a pas vraiment de sens », il provoque la colère d'associations de victimes[75] et des réactions négatives de la part de quelques hommes politiques ainsi que l'incompréhension de la presse étrangère, notamment anglo-saxonne[76].

Accusation de pédophilie

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Le , lors d'un débat de Mots croisés consacré à la récidive chez les délinquants sexuels, il est accusé par Marine Le Pen, vice-présidente du Front national, d'avoir pratiqué le tourisme sexuel et trouvé du plaisir à « payer des petits garçons thaïlandais », évoquant son livre d'inspiration autobiographique La Mauvaise Vie, paru en 2005[77], dans lequel il raconte ses aventures à Patpong, quartier chaud de Bangkok, où il paye pour coucher avec des « garçons »[78] :

« J’ai pris le pli de payer pour des garçons […] Évidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici. […] Je sais ce qu’il y a de vrai. La misère ambiante, le maquereautage généralisé, les montagnes de dollars que ça rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. Mais cela ne m’empêche pas d’y retourner. Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m’excitent énormément […] [O]n pourrait juger qu'un tel spectacle, abominable d'un point de vue moral, est aussi d'une vulgarité repoussante. Mais il me plaît au-delà du raisonnable […] La profusion de garçons très attrayants et immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de réfréner ou d’occulter. L’argent et le sexe, je suis au cœur de mon système, celui qui fonctionne enfin car je sais qu’on ne me refusera pas. »

— Frédéric Mitterrand, La Mauvaise Vie

La polémique médiatique et politique prend rapidement de l'ampleur, le député socialiste Patrick Bloche dénonçant des écrits « insupportables »[79] et l'accusant de ramener « les homos 10 ans en arrière »[80]. Frédéric Mitterrand doit réfuter le 8 octobre, au journal télévisé de TF1, avoir eu des relations sexuelles avec des mineurs, affirmant : « Oui, j'ai eu des relations avec des garçons, mais il ne faut pas confondre la pédophilie et l'homosexualité. […] Je condamne la pédophilie, à laquelle je n'ai jamais participé, en aucune façon[81]. » Cette polémique brise net l'ascension médiatique qui accompagnait les premiers mois tonitruants de son ministère[82].

Injure à l'encontre de Frédéric Martel

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Le , Frédéric Mitterrand est condamné pour injure à 5 000 euros de dommages-intérêts en raison des propos qu'il a tenus à l'encontre de l'écrivain et journaliste Frédéric Martel dans son livre La Récréation (TGI de Paris, 17e chambre)[83].

Cavalier législatif au profit de LVMH

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Alors que la construction de l’immeuble de la fondation Louis-Vuitton est mise en difficulté, notamment en raison du fait que le bois de Boulogne n'est pas constructible[84], Frédéric Mitterrand est soupçonné d'avoir fait usage d'un cavalier législatif pour faire valider par la loi sa construction[85].

En déjà, des riverains avaient aussi exprimé leur mécontentement face à ce projet, faisant annuler le permis du musée LVMH dont les travaux étaient en cours[86]. Afin que la construction de l’œuvre soit réalisée malgré les interdictions, et dans le cadre de la deuxième lecture d'une proposition de loi sur le livre numérique, Frédéric Mitterrand propose un amendement sans réel rapport avec le livre numérique en faveur de la construction du musée de la fondation, faisant valoir un objectif culturel évident. Le député Nicolas Alfonsi accuse alors directement le ministre de la Culture de faire pression dans une affaire judiciaire en cours avec un amendement sans rapport avec l'objet du texte[87].

Filmographie

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Réalisateur

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Voix off et narration

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  • 2018 : Bonsoir, seul en scène produit par Quartier Libre Production au Studio Marigny. Pour la première fois, Frédéric Mitterrand raconte et se raconte à travers la lecture de morceaux choisis de ses livres Le Festival de Cannes (2007), Une Adolescence (2015) et Mes regrets sont des remords (2016).

Documentaires

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Frédéric Mitterrand réalise trois séries sur la chute des monarchies au début du XXe siècle :

Il réalise aussi deux séries sur des personnages historiques du XXe siècle et sur la vie sentimentale des artistes monogames : Étoiles, et Les Amants du siècle. Ces documentaires diffusés par Antenne 2-France 2 ont eu la particularité de se servir de films d'époque pour montrer des moments de la vie privée des familles royales et impériales d'Europe : Nicolas II de Russie se baignant dans une rivière avec son fils, un mariage princier en Autricheetc. Frédéric Mitterrand a rédigé deux livres à partir de ces deux séries documentaires.

Distinctions et récompenses

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Décorations

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Frédéric Mitterrand a reçu les prix et récompenses suivants[100] :

Notes et références

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  1. a b et c Thierry Guerrier, « Frédéric Mitterrand est “franco-tunisien” », sur europe1.fr, .
  2. Ministère de la Culture: F. Mitterrand part à scooter avec une dédicace de Filippetti citant Fuentes - Le Point, 17 mai 2012
  3. a et b Frédéric Mitterrand, Un dandy solitaire et brillant - Gérard Lefort, Libération, 24 juin 2009.
  4. a et b Frédéric Mitterrand succède à Christine Albanel - Ministère de la Culture et de la Communication, 24 juin 2009.
  5. a b et c Clarisse Fabre et Nicole Vulser, « Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la culture et homme de télévision, est mort », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  6. a b c d et e Un parcours de touche-à-tout - Caroline Andrieu, Thierry Dague, Rosalie Lucas et Charles de Saint-Sauveur, Le Parisien, 25 juin 2009.
  7. Martine Bourrillon, « Frédéric Mitterrand : « Mon nom me procure plus d'inconvénients que d'avantages » », in Télé 7 jours, no 1200 (28 mai au 3 juin 1983) : « Il se présente à l'ENA. Il est admissible. Et soudain la crise. Sentimentale. Qui le fait renoncer à présenter l'oral. Il ne sera pas fonctionnaire. Il ne peut pas. Ce n'est pas sa voie. ».
  8. « Les salles du quatorzième Arrondissement », sur silverscreens.com (consulté le ).
  9. « SECAE : Société d'Exploitation de Cinémas d'Art & d'Essai », sur secae.eu (consulté le ).
  10. « 3 Luxembourg (Paris 6ème) », sur sallesdecinemas.blogspot.com, (consulté le ).
  11. Jean-Jacques Schpoliansky, « Le cinéma comme lieu de vie culturelle », sur ecole.org, [PDF].
  12. a b et c La vraie nature de Frédéric M. - François Bazin, Le Nouvel Observateur, semaine du 2 juillet 2009
  13. a et b Frédéric Mitterrand nommé ministre de la Culture - Emmanuelle Anizon, Télérama (article du 27 mars 2004), 24 juin 2009
  14. Neveu de Tonton cherche papa - Luc Le Vaillant, Libération, 30 novembre 1995
  15. Bio-express - Le Parisien, 25 juin 2009
  16. « Frédéric Mitterrand déprogrammé de TV5 », sur 20minutes.fr, .
  17. Frédéric Mitterrand décroche l'animation d'un magazine sur D8, PureMédias, 20 septembre 2012.
  18. Frédéric Mitterrand n'animera pas d'émission sur D8, BMFTV, 22 août 2013.
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Bibliographie

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  • Meurtre à l'Olympic (roman-photo) / texte de Gérard Guégan ; photographie de Maya Sachweh ; avec Frédéric Mitterrand (Georges Ridder), Arielle Dombasle (Marlène Rivaud), Pascal Greggory (Serge Zola), Pascale Richard (Muriel Sony), Raphaël Sorin (Joseph Huysmans), Anne Guégan (Paula Maup) et Alain Massiot (inspecteur de police). In Playboy France, mai 1983, no 114 (vol. 11, no 5), p. 61-67.
  • Édith Cahier, Ma famille Mitterrand, Robert Laffont, 2002.

Articles connexes

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Liens externes

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