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« Dieudonné » : différence entre les versions

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====Rapprochement avec les milieux islamistes====
====Rapprochement avec les milieux islamistes====
Dieudonné, qui fustigeait tous les [[monothéisme]]s au temps de ses spectacles ''Pardon Judas'' ou ''1905''<ref name="OriginesQuenelle"/>, et qui se dit encore [[athéisme|athée]] au milieu des années 2000<ref>[http://leprisonnier.levillage.org/lesogres2004/article.php3?id_article=7 Dieudonné : La vérité finira par se savoir - Interview par Silvia Cattori], ''lesogres.org'', 29 mars 2005</ref> — ''1905'' célèbre d'ailleurs le centenaire de la [[laïcité en France]] —, se rapproche désormais de certaines personnalités et organisations associées à l'[[islam]] conservateur ou radical, voire à l'[[islamisme]]. En mars [[2005]], il fait sur son site web l'éloge de [[Tariq Ramadan]]. Le mois suivant, il fait une apparition discrète au [[Communication politique#En France|meeting]] annuel de l'[[Union des organisations islamiques de France]]<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=103-107}}</ref>. Il fait huer lors d'un de ses spectacles l'association anti-islamiste [[Ni putes ni soumises]], et apporte son soutien à une collégienne musulmane qui refusait d'enlever son [[Hijab|voile]] en cours<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=83-84}}</ref>. Il défend par ailleurs
Dieudonné, qui fustigeait tous les [[monothéisme]]s au temps de ses spectacles ''Pardon Judas'' ou ''1905''<ref name="OriginesQuenelle"/>, et qui se dit encore [[athéisme|athée]] au milieu des années 2000<ref>[http://leprisonnier.levillage.org/lesogres2004/article.php3?id_article=7 Dieudonné : La vérité finira par se savoir - Interview par Silvia Cattori], ''lesogres.org'', 29 mars 2005</ref> — ''1905'' célèbre d'ailleurs le centenaire de la [[laïcité en France]] —, se rapproche désormais de certaines personnalités et organisations associées à l'[[islam]] conservateur ou radical, voire à l'[[islamisme]]. En mars [[2005]], il fait sur son site web l'éloge de [[Tariq Ramadan]]. Le mois suivant, il fait une apparition discrète au [[Communication politique#En France|meeting]] annuel de l'[[Union des organisations islamiques de France]]<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=103-107}}</ref>. Il fait huer lors d'un de ses spectacles l'association anti-islamiste [[Ni putes ni soumises]], et apporte son soutien à une collégienne musulmane qui refusait d'enlever son [[Hijab|voile]] en cours<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=83-84}}</ref>. Il défend par ailleurs [[Al-Manar]], la chaîne du [[Hezbollah]], lorsque celle-ci est interdite d'émettre sur le territoire français<ref>''Dieudonné et Bouras manifestent pour Al-Manar'', ''[[Le Nouvel Observateur]]'', {{Date|8|décembre|2004}}.</ref>. Il continue ensuite à fréquenter les milieux musulmans radicaux, qu'ils soient [[Sunnisme|sunnites]] ou [[Chiisme|chiites]] ; lors de sa campagne pour la présidentielle de 2007, son bureau de campagne comprend l'[[imam]] Abdelhakim Sefrioui, responsable du {{citation|Collectif Cheikh Yassine}}, un groupe se réclamant du [[Hamas]]. Dieudonné est également en relation avec [[Yahia Gouasmi]], responsable de diverses associations chiites liées à l'[[Iran]], et dont le [[Parti antisioniste]] est la vitrine politique<ref name="bdg149" />. Lui-même, par la suite, se dit volontiers {{citation|islamo-chrétien}}<ref name="LaVie2014">[http://www.lavie.fr/actualite/societe/comment-dieudonne-joue-avec-les-religions-07-01-2014-48337_7.php Comment Dieudonné joue avec les religions], ''[[La Vie]]'', 7 janvier 2014</ref>. Revenant sur son passé {{citation|[[laïque]]}} et {{citation|[[athéisme|athée]]}} dans l'entretien accordé à ''[[Causeur]]'' en février 2014, il précise : {{citation|Les frontières dressées par les religions me paraissaient dangereuses et sectaires. Et puis je me suis rendu compte que la religion laïque et athée pouvait être aussi intolérante que le [[fanatisme]] religieux}}. Appelant à une {{citation|croyance commune}}, il estime que {{citation|les prophètes comme [[Mahomet]] ou [[Jésus-Christ]] nous ont montré la voie du rassemblement}}<ref name="Causeur"/>. Cette position rejoint sensiblement la ligne promue par [[Égalité et Réconciliation]], l'association d'[[Alain Soral]]<ref group="Note">Cf. la section de l'article Wikipédia d'Égalité et Réconciliation consacrée à l'[[Égalité et Réconciliation#Alliance entre catholiques / nationalistes et musulmans|alliance entre catholiques / nationalistes et musulmans]]</ref>.
[[File:Dieudonne2.jpg|thumb|left|Dieudonné en 2005, à la conférence ''Axis For Peace'' organisée par le [[Réseau Voltaire]].]]
Les 17 et 18 novembre 2005, Dieudonné participe à la conférence {{lang|en|''Axis For Peace''}} organisée à [[Bruxelles]] par [[Thierry Meyssan]] et son association, le [[Réseau Voltaire]]. Il y intervient pour prôner l'usage d'[[Internet]] comme vecteur d'information et de mobilisation propalestinien, afin de constituer une alternative aux médias traditionnels qu'il accuse de diffuser un message sioniste et raciste ; il signe ensuite la déclaration finale de la conférence, qui dénonce la politique [[néoconservatisme|néo-conservatrice]] américaine {{citation|colonialiste}}<ref>[http://www.voltairenet.org/article131194.html#article131194 « Dieudonné : « Il y a une parole raciste libérée qui va plus loin que ce qu’osait dire l’extrême-droite » »], site du réseau Voltaire, 18 novembre 2005.</ref>.

Plusieurs personnalités qui avaient jusque-là soutenu Dieudonné s'inquiètent, dès 2005, de l'évolution de son entourage : [[Noël Mamère]] croit l'humoriste victime de sa propre volonté d'être reconnu comme politique, mais également de son {{citation|inculture}} en la matière, qui lui ferait méconnaître Ginette Skandrani et sous-estimer la {{citation|dangerosité}} de l'[[Union des organisations islamiques de France|UOIF]]. [[Pascal Boniface]] partage cette analyse et souligne la {{citation|naïveté}} de Dieudonné<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=106-107}}</ref>.
====Relations avec les communautaristes noirs====
[[Calixthe Beyala]], après avoir vivement soutenu Dieudonné au temps des premières polémiques, prend ses distances avec lui ; l'humoriste côtoie désormais des personnalités [[Noir (humain)|noires]] plus radicales. Le Parti kémite, un groupuscule lié à la mouvance du [[kémitisme]], tient des réunions au [[théâtre de la Main d'Or]] et assure occasionnellement la sécurité de Dieudonné ; la [[Tribu Ka]], une scission du Parti kémite dirigée par [[Kémi Séba]] (et dissoute en 2006 par le gouvernement pour antisémitisme), soutient également l'humoriste<ref>{{harvsp|Mercier|2009|p=74-75}}</ref>. Dieudonné permet à la Tribu Ka d'organiser ses [[Communication politique#En France|meetings]] au théâtre de la Main d'Or ; il leur retire ensuite l'hospitalité au motif que ses membres interdisent l'entrée aux non-noirs, puis les accueille à nouveau après que Kémi Séba a accepté de tenir des réunions ouvertes à tous. En septembre 2007, Dieudonné accueille et met en scène au théâtre de la Main d'Or un one-man-show de Kémi Séba, intitulé ''Sarkophobie''<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=95-97}}</ref>.

Tout en tenant un discours étroitement [[Communautarisme (sociologie)|communautariste]] à l'attention d'une partie de ses alliés, et en fréquentant des groupes radicaux, voire [[racialisme|racialistes]], Dieudonné continue de se présenter comme {{citation|universaliste}} et opposé au communautarisme. Il fait notamment l'apologie du [[métissage]], dont il se félicite d'être lui-même issu<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=115-116}}</ref>. [[Pierre-André Taguieff]] relève que l'un des paradoxes de Dieudonné tient à sa transformation en {{citation|agitateur communautariste}}, tout en dénonçant dans le même temps le communautarisme, {{citation|mais seulement du côté juif}} : pour Taguieff, {{citation|la critique du communautarisme [par Dieudonné] relève de la pose, et n'est qu'un manière de justifier sa virulente critique de ce qu'il appelle le « lobby sioniste »}}. La dénonciation du communautarisme des Juifs est à ce titre un aspect récurrent du discours {{citation|[[antisionisme|antisioniste]]}}, et représente aux yeux du politologue une variante du vieux thème d'accusation de {{citation|solidarité juive}}<ref>{{harvsp|Taguieff|2008|p=428}}</ref>. Taguieff analyse l'affaire Dieudonné comme {{citation|une mise en spectacle de la vague antijuive des années 2000}}, doublement articulée à une {{citation|question noire}} en cours d'émergence dans la culture politique française et à {{citation|une pathologie néo-[[gauchisme|gauchiste]] centrée sur la dénonciation du « racisme républicain »}}<ref>{{harvsp|Taguieff|2008|p=436}}</ref>.

====Rapprochement avec le Front national====
Dieudonné commence, à la même époque, à se rapprocher du [[Front national (parti français)|Front national]], qu'il avait combattu durant la décennie précédente. Il prend ainsi la défense de [[Bruno Gollnisch]] après les [[Affaire des propos de Bruno Gollnisch d'octobre 2004|propos controversés]] tenus par ce dernier en [[2004]], et déclare : {{citation|J’ai des positions politiques qui sont radicalement opposées [à celles de M. Gollnisch], mais quand je vois ce qui se passe aussi avec M. Gollnisch : retirer son travail à quelqu’un sans que la justice ait pu se prononcer. On est dans un État de droit, sous la pression d’un lobby qui se croit tout permis dans ce pays. C’est ce qu’on me fait à moi, on m’interdit de jouer dans des salles simplement parce que je déplais à un petit groupe d’individus<ref name="defense_gollnisch">[http://www.minorites.org/article.php?IDA=7204 « Un homme interpelé après avoir agressé verbalement Dieudonné à Orly »], AFP, 6 mars 2005</ref>}}. En [[2005]], avant même que le rapprochement entre Dieudonné et le Front national ne soit officiel, [[Anne-Sophie Mercier]] trouve {{citation|saisissante}} la convergence entre le discours du comique et celui de [[Jean-Marie Le Pen]], notamment dans l'emploi d'{{citation|une rhétorique datant d'avant-guerre quand il s'agit d'évoquer la puissance supposée des Juifs}}<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=162}}</ref>. En avril [[2006]], Dieudonné accorde une interview au premier numéro de la nouvelle formule du journal d'extrême droite ''[[Le Choc du mois]]'' : il s'y présente comme {{citation|la vraie gauche}}, tandis que Jean-Marie Le Pen serait, lui, le champion de {{citation|la vraie droite}}<ref>[http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2006/04/25/1037-dieudonne-dans-le-choc-du-mois Dieudonné dans le Choc du mois], ''prochoix'', 25 avril 2006</ref>. Parmi les membres de l'entourage de Dieudonné, [[Alain Soral]] officialise fin 2006 son engagement au Front national, rejoignant l'équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen ; Marc George, coordinateur de la campagne présidentielle avortée de Dieudonné et coresponsable d'[[Égalité et Réconciliation]], l'association d'Alain Soral, est lui-même un ancien militant du FN. Dieudonné et Soral fréquentent également l'homme d'affaires [[Frédéric Chatillon]], prestataire du FN ancien chef du [[Groupe union défense|GUD]]. Ils accompagnent ce dernier à l'été 2006 lors d'un voyage au [[Liban]] et en [[Syrie]], où Chatillon a de nombreux contacts haut placés<ref name="LeMondeétrangesamitiés">[http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/02/24/les-bons-amis-de-dieudonne_1159703_823448.html Les étranges amitiés de Dieudonné], ''Le Monde'', 24 février 2009</ref>.
[[File:Le Pen Paris 2007 05 01 n3.jpg|thumb|Dieudonné noue en 2006 des rapports cordiaux avec [[Jean-Marie Le Pen]], qu'il avait combattu durant les années 1990.]]
Le {{Date|11|novembre|2006}}, Dieudonné se rend à la [[Fête des Bleu-blanc-rouge]] du [[Front national (parti français)|FN]] au [[Le Bourget (Seine-Saint-Denis)|Bourget]] et y rencontre [[Jean-Marie Le Pen]] et [[Bruno Gollnisch]]<ref>[http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=965761 « Dieudonné rencontre Jean Marie Le Pen à la fête Bleu-Blanc-Rouge »], ''[[Le Monde]]'', {{Date|14|novembre|2006}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/actualite/politiques/218130.FR.php « Dieudonné à la fête du FN : une visite pas si mystérieuse »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{Date|20|novembre|2006}}.</ref>. Sa visite à la fête du FN est notamment organisée par [[Alain Soral]] et d'autres relations de l'humoriste comme le conseiller régional FN [[Farid Smahi]] et [[Frédéric Chatillon]]. ''[[Le Canard enchaîné]]'' souligne qu'il s'agit là de l'aboutissement d'un long processus de rapprochement entre Dieudonné et une partie de l'état-major du FN<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=84-85}}</ref>. Dieudonné s’exprime ensuite à plusieurs reprises sur cette visite ; il assure s’inscrire dans une démarche de dédiabolisation et être sensible à {{citation|la main tendue [par [[Jean-Marie Le Pen]]] aux Français d’origines étrangères et plus particulièrement aux Français d’origine africaine}}<ref>[http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/216917.FR.php « Dieudonné se fait l’avocat de Le Pen »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{Date|14|novembre|2006}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.francecourtoise.info/radio/page.php?id=291106 Interview] sur [[Radio courtoisie]] (29 novembre 2006) au micro de laquelle il revient sur les actions qu’il a menées contre le Front national dans les années 1990.</ref>. Parmi les proches collaborateurs de Dieudonné, Alain Soral et Marc George deviennent par la suite tous deux membres du comité central du Front national<ref name="LeMondeétrangesamitiés"/>. Ahmed Moualek, le responsable de ''La Banlieue s'exprime'', approuve également le rapprochement entre Dieudonné et Jean-Marie Le Pen, et publie une longue interview de ce dernier sur le site Internet de son association<ref name="Briganti167168"/>{{,}}<ref name="samiz" />.

En [[décembre 2006]], Dieudonné invite Jean-Marie Le Pen et [[Thierry Meyssan]] à la représentation de son spectacle au [[Zénith de Paris]]<ref name="Caen"/>.

En [[mars 2007]], Dieudonné accompagne [[Jany Le Pen]], épouse de Jean-Marie Le Pen et présidente d'une association humanitaire, lors d'un voyage au [[Cameroun]] destiné à alerter l'opinion sur le sort des [[Pygmées]] menacés par la [[déforestation]]<ref>[http://www.liberation.fr/actualite/politiques/241407.FR.php « Dieudonné vante les mérites de Jany Le Pen »], ''Libération'', 16 mars 2007.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=85-86}}</ref>. La découverte de ce peuple sera, d'après Dieudonné, {{citation|le déclencheur de l’écriture}} de son spectacle ''J'ai fait l'con'', donné en représentation l'année suivante et qui ouvre sur le récit de son voyage<ref name="Skrzypczak">Cédric Skrzypczak, « [http://www.metronews.fr/x/metro/2008/10/27/2R8T4WiBHf9Q/index.xml Dieudonné fait l’con] », ''Metronews'', 27 octobre 2008</ref>.

Le FN loue par ailleurs, pour la somme de {{formatnum:60000}} euros, le [[théâtre de la Main d'Or]], pour les besoins d'une session de formation à la recherche des 500 signatures d'élus pour la [[Élection présidentielle française de 2007|présidentielle 2007]]<ref>[http://www.leparisien.fr/abo-politique/le-genereux-coup-de-pouce-de-le-pen-a-dieudonne-16-09-2008-227722.php « Le généreux coup de pouce de Le Pen à Dieudonné »], ''Le Parisien'', [[16 septembre]] 2008.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=85}}</ref>.

Lors du scrutin présidentiel, Dieudonné appelle à voter [[José Bové]] au premier tour et [[Ségolène Royal]] au deuxième<ref>[http://archive.is/2hg3 Interview de Dieudonné : Le Pen, Bové, Royal et Charléty... (exclusif pour tous les sites OGRES et les autres non marchands)], LesOgres.info, {{date|3|mai|2007}}.</ref>. José Bové annonce pour sa part qu’il refuse le soutien de Dieudonné<ref>[http://www.grioo.com/info8973.html « José Bové refuse le soutien de Dieudonné »], grioo.com, {{Date|17|janvier|2007}}.</ref>. Dieudonné ajoute cependant qu'en cas d’affrontement entre [[Jean-Marie Le Pen]] et [[Nicolas Sarkozy]] au second tour, il voterait pour Le Pen {{citation|sans problème}}, précisant que celui-ci n’ayant pas de majorité à l’assemblée, il ne pourrait gouverner, ce qui créerait une situation révolutionnaire<ref>[http://www.saphirnews.com/Dieudonne-vote-Le-Pen-contre-Sarkozy-au-second-tour_a6554.html « Dieudonné vote Le Pen contre Sarkozy au second tour »], entretien saphirnews aux Rencontres de l’UOIF, avril 2007.</ref>. Le {{1er}} mai 2007, il tente de pénétrer au [[stade Charléty]] où se déroule, avant le second tour, le [[Communication politique#En France|meeting]] de Ségolène Royal, mais il est refoulé<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/elections-2007/20070503.OBS5300/dieudonne-interdit-d-entree-au-stade-charlety.html Dieudonné interdit d'entrée au stade Charléty], ''Le Nouvel Observateur'', 3 mai 2007</ref>.

Au moment des [[Élections législatives françaises de 2007|législatives 2007]], Dieudonné se déplace à [[Reims]] pour soutenir le candidat local du Front national ; il déclare trouver important que les {{citation|hommes de bonne volonté se réunissent}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/elections_2007/20070522.OBS8319/dieudonne_soutientun_candidat_lepeniste.html « Dieudonné soutient un candidat lepéniste »], ''Le Nouvel Observateur'', {{date|22|mai|2007}}.</ref>.

En [[décembre 2007]], l’état-major du FN assiste quasiment au grand complet {{incise|figurent notamment [[Bruno Gollnisch]], [[Jany Le Pen]], mais aussi [[Frédéric Chatillon]] et [[Thierry Meyssan]]}} à la dernière représentation de son spectacle ''Dépôt de bilan'' au [[Zénith de Paris]]<ref name="Obscur"/>.

En [[juillet 2008]], Dieudonné fait baptiser sa fille par l’abbé [[catholicisme traditionaliste|traditionaliste]] [[Philippe Laguérie]], avec pour parrain [[Jean-Marie Le Pen]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-pen-parrain-d-un-enfant-de-dieudonne_531093.html « Le Pen reconnaît être le parrain d’un enfant de Dieudonné »], ''L'Express'', [[16 juillet]] [[2008]].</ref>{{,}}<ref>Valérie Zoydo, [http://www.20minutes.fr/article/242082/France-Le-Pen-a-20minutes-fr-Je-suis-le-parrain-de-la-troisieme-fille-de-Dieudonne-devant-Dieu-et-devant-les-hommes.php « Je suis le parrain de la troisième fille de Dieudonné devant Dieu et devant les hommes »], in ''20Minutes.fr'', 16 juillet 2008.</ref>{{,}}<ref>[http://www.libebordeaux.fr/libe/2008/09/saint-eloi-le-b.html « La fille de Dieudonné a bien été baptisée par un prêtre traditionaliste »], ''libebordeaux.fr'', [[15 septembre]] [[2008]].</ref>. Apprenant cette nouvelle, [[Élie Semoun]] déclare qu’il coupe définitivement les ponts avec Dieudonné et exclut toute reformation de leur duo<ref>« Là je crois que ça suffit maintenant ! Cette fois c’est fini et bien fini avec Dieudonné. Certains évoquaient la reformation de notre duo, mais je dois vous dire que c’est clairement hors de question ! C’est fini… », déclaration sur [[RTL]], 17 juillet 2008.</ref>. Dieudonné, en introduction de son spectacle ''J'ai fait l’con'', présente ce parrainage comme un {{citation|coup de pub}}, et assure avoir voulu se moquer des médias français et de la « censure » ou « boycott » dont il se dit victime<ref>{{Dailymotion|x70er9_dieudonne-remercie-les-medias_news|Dieudonné à ''Ce soir ou jamais''|fr}}, octobre 2008.</ref>. Les auteurs du livre ''La Galaxie Dieudonné'' voient dans ce rapprochement, non pas une simple plaisanterie, mais une opération conjointe de Dieudonné et Jean-Marie Le Pen, l'un cherchant à faire parler de lui et l'autre à démontrer que son parti n'est pas raciste<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=87}}</ref>. Le politologue [[Jean-Yves Camus]] y voit également la traduction d'une volonté commune de {{citation|dynamiter le système<ref>[http://www.iris-france.org/Interviews-2006-12-20.php3 « Une volonté de transgression très forte »], ''Libération'', 20 décembre 2006.</ref>}}, ce que semblent illustrer les propos de Dieudonné lui-même : {{citation|Il y a quelques années nous nous sommes beaucoup battus avec Jean-Marie Le Pen. On ne peut faire la paix qu’avec ses adversaires. Je pense qu’un jour la périphérie et les extrêmes se rejoindront contre le centre. Les gens de l’extrême sont très attachés à la justice. Ma rencontre avec Le Pen est un débat sur le colonialisme, l’indépendance des pays africains, le nationalisme. Je préfère que les gens débattent et ne soient pas d’accord<ref>[http://archive.is/n3u3p''Dieudonné confesse : J’ai fait l’con''], ''RFO'', 24 juillet 2008</ref>}}.

Commentant ses rapports avec Jean-Marie Le Pen, Dieudonné déclare par la suite : {{citation|moi je ne suis pas du Front national, j’en ai rien à foutre de ça. Bon, le mec est sympa, on s’est bien amusés}}<ref name="DieudonnéSexplique">[http://www.liberation.fr/politiques/2009/01/02/quand-dieudonne-s-explique-sur-faurisson_299757 Quand Dieudonné s’explique sur Faurisson…], ''Libération'', 2 janvier 2009</ref>. En 2014, Jean-Marie Le Pen précise ne pas être un {{citation|familier}} de Dieudonné qu'il ne voit que {{citation|de loin en loin}}, mais soutenir l'humoriste {{citation|bec et ongles}}, au nom de la [[liberté d'expression]]<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/13/1793473-comment-jean-marie-pen-est-devenu-parrain-fille-dieudonne.html Comment Jean-Marie Le Pen est devenu le parrain de la fille de Dieudonné], ''La Dépêche du midi'', 13 janvier 2014</ref>. [[Marine Le Pen]], par contre, se montre distante à son égard : elle dit avoir refusé de rencontrer Dieudonné avec qui son ami [[Frédéric Chatillon]] tentait de la mettre en relation<ref name="LeMondeétrangesamitiés"/>, et s'est dite {{citation|choquée}} et {{citation|heurtée}} par des propos de Dieudonné en [[janvier 2014]], tout en condamnant la {{citation|censure}} dont il serait victime et {{citation|l'hystérisation du débat organisé par [[Manuel Valls]]}}, renvoyant au [[Dieudonné#Bras de fer avec les autorités autour du spectacle Le Mur|bras de fer]] mené par ce dernier contre l'humoriste. Elle déclare également : {{citation|Il a dit beaucoup de mal de moi à de multiples reprises. Du jour où il a fait sa [[Dieudonné#Liste antisioniste aux élections européennes de 2009|liste antisioniste]], j'ai compris qu'il avait des ambitions politiques. Et son discours [[Communautarisme (sociologie)|communautariste]] est radicalement à l'opposé de celui du Front}}. Pour [[Louis Aliot]], vice-présidant du FN, {{citation|ceux qui fréquentent les spectacles de Dieudonné ne correspondent pas au canon de l'électeur moyen du FN}}. L'historien Nicolas Lebourg estime quant à lui que {{citation|l'[[antisionisme]] de Dieudonné est loin des conceptions de Marine Le Pen}}. En revanche, Joël Gombin, doctorant spécialiste du FN, avance qu'il reste au sein du parti un {{citation|certain nombre de proximités avec Dieudonné mais aussi avec toute la galaxie qui l'entoure}}<ref>« [http://www.lepoint.fr/politique/entre-le-fn-et-dieudonne-des-liens-en-accordeon-11-01-2014-1779168_20.php Entre le FN et Dieudonné, des liens en accordéon] », ''Le Point'', 11 janvier 2014</ref>. Dans l'entretien accordé à ''[[Causeur]]'' en [[février 2014]], l'humoriste indique : {{citation|Je n'ai pas de contact avec Marine mais je garde toute mon estime à Jean-Marie Le Pen. C'est pratiquement le seul homme politique qui m'a soutenu alors que j'étais lynché en place publique}}<ref name="Causeur"/>.

====Analyses de l'évolution politique de Dieudonné====
Bien que moins présent dans les médias français, Dieudonné continue encore de bénéficier de certaines invitations, notamment dans l'émission ''[[Ce soir (ou jamais !)]]'', présentée par [[Frédéric Taddeï]], où il intervient à trois reprises<ref>David Doucet, « [http://www.lesinrocks.com/2014/01/29/actualite/les-contre-verites-de-caroline-fourest-sur-frederic-taddei-11466469/ Les contre-vérités de Caroline Fourest sur Frédéric Taddeï] », ''[[Les Inrockuptibles]]'', 29 janvier 2014</ref>, notamment le 7 [[octobre 2008]] sur le thème ''Humour et politique''. À l'animateur qui lui demande alors si le baptême de sa fille avec Le Pen pour parrain est {{citation|de l'humour ou de la politique}}<ref>{{harvsp|Mercier|2009|p=146-147}}</ref>, Dieudonné met l'accent sur sa volonté de provocation en déclarant {{citation|moi, rejoindre Le Pen au hit parade des enculés, vous imaginez pour un humoriste ?}} [[Anne-Sophie Mercier]] met pour sa part nettement en doute le fait que la démarche de Dieudonné ait un quelconque caractère humoristique ; en 2009, analysant l'évolution politique de ce dernier, elle souligne le caractère dangereux d'un comique qui libère {{citation|la parole antisémite, pardon, antisioniste}}<ref>{{harvsp|Mercier|2009|p=171-173}}</ref>.

L'anthropologue [[Jean-Loup Amselle]] juge que l'un des éléments qui rendent Dieudonné représentatif du [[nouvel antisémitisme]] tient à la fusion qu'il réalise entre l'antisémitisme traditionnel et les ritournelles sur les {{citation|Juifs [[Ploutocratie|ploutocrates]]}}, et un {{citation|antisémitisme postcolonial}} où Arabes et Noirs seraient unis contre les Juifs au nom d'une {{citation|solidarité [[Anti-impérialisme|anti-impérialiste]]}} : {{citation|Ce qui unit paradoxalement des idéologues comme Dieudonné et [[Kémi Séba]] à des essayistes comme [[Alain Soral]] ou à des leaders politiques comme [[Florian Philippot]] du Front national, c'est une même haine du [[mondialisme]] et la défense d'une sorte de développement séparé, visant à ériger des frontières entre les peuples noir, arabe et blanc.}}<ref>[[Jean-Loup Amselle]], [http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/31/affaire-dieudonne-un-antisemitisme-postcolonial_4341645_3232.html « Dieudonné fait ressurgir un antisémitisme postcolonial »], ''Le Monde'', 31 décembre 2013</ref>.

L'essayiste [[Jean-Paul Gautier]] considère que {{citation|Dieudonné se situe à la croisée de deux courants de l’antisémitisme. L’un, à gauche, apparu au {{s-|XIX|e}} avec [[Charles Fourier]], [[Pierre-Joseph Proudhon]], [[Alphonse Toussenel]], [[Auguste Chirac (écrivain)|Auguste Chirac]], pour qui le juif représente l’exploiteur, le riche, le possédant. L’autre, d’extrême droite, avec [[Édouard Drumont]], auteur de ''[[La France juive]]'' (1896), ou de [[Charles Maurras]], dirigeant de l’''[[Action française]]''. Il s’inspire également de revues, de groupuscules d’extrême droite apparus en France sous la [[Quatrième République|{{IVe}}]] et la [[Cinquième République|{{Ve}}  République]]  : ''[[Défense de l’Occident]]'', avec [[Maurice Bardèche]] et [[François Duprat (homme politique)|François Duprat]]  ; l’hebdomadaire ''[[Rivarol (hebdomadaire)|Rivarol]]''  ; [[Pierre Sidos]] et l’''[[Œuvre française]]'', [[Frédéric Chatillon]] (ex-[[Groupe union défense|GUD]]), [[Christian Bouchet]] ([[Nationalisme révolutionnaire|nationaliste révolutionnaire)]], [[Serge Ayoub]] (ex-[[Jeunesses nationalistes révolutionnaires|JNR]]) ou [[Alain Soral]]}}<ref>[[Jean-Paul Gautier]], « [http://www.humanite.fr/tribune-lheritage-antisemite-de-dieudonne Tribune: l’héritage antisémite de Dieudonné] », ''L'Humanité'', 20 janvier 2014</ref>.

L'historien [[Tal Bruttmann]] voit en Dieudonné {{citation|le révélateur d'un mouvement qui débute à la fin des [[années 1990]] et au début des [[années 2000]] et que l'on ne pouvait plus nier quand [[Tueries de mars 2012 à Toulouse et Montauban|l'affaire Merah]] a éclaté}}, reposant à la fois sur {{citation|la vieille extrême droite des [[Serge Ayoub]] et [[Frédéric Chatillon]], l'extrême gauche et les [[Altermondialisme|altermondialistes]], et d'autres, plus nouveaux, certaines minorités maghrébines qui se reconnaissent dans l'importation du [[conflit israélo-palestinien]]}}. Il observe ainsi la jonction entre l'antisémitisme datant du [[XIXe siècle|{{s-|XIX|e}}]], selon lequel les Juifs contrôlent les banques, les médias et la société de manière générale, et un antisémitisme lié à la [[seconde Intifada]] et à la situation du [[Proche-Orient]]<ref>« [http://www.lepoint.fr/politique/dieudonne-symptome-d-un-regain-d-antisemitisme-en-france-08-01-2014-1778147_20.php Dieudonné, symptôme d'un regain d'antisémitisme en France ?] », ''Le Point'', 8 janvier 2014</ref>.

Pour [[Michèle Tribalat]], [[Pascal Bruckner]], [[Richard Prasquier]] et [[Jacques Tarnero]], cosignataires d'une tribune publiée dans ''[[Le Huffington Post]]'', Dieudonné ne se proclame « [[Antisionisme|antisioniste]] » que parce qu'{{citation|il connaît les limites de ce que peuvent entendre des oreilles européennes. (...) Accabler Israël de tous les maux du monde permet de recycler la haine des juifs en haine d'Israël tout en la parant du vernis progressiste et émancipateur des peuples opprimés}}. Aux yeux des auteurs, son antisionisme empreint de [[Théorie du complot sioniste|théorie du complot]], qui séduit une extrême droite antisémite, lui permet également de bénéficier de l'aura dont jouit la cause [[Palestine (État)|palestinienne]] en France depuis la fin des [[Années 1960 en France|années 1960]] face à la disqualification du [[sionisme]]<ref>[[Michèle Tribalat]], [[Pascal Bruckner]], [[Richard Prasquier]] et [[Jacques Tarnero]], « [http://www.huffingtonpost.fr/michele-tribalat/dieudonne-antisemitisme-quenelle_b_4536187.html De quoi Dieudonné est il le nom?] », ''[[Le Huffington Post]]'', 3 janvier 2014</ref>.

Enfin, [[Charles Rojzman]] estime qu' {{citation|[[Alain Soral]] et Dieudonnné représentent bien ce [[nouvel antisémitisme]] qui cherche à rassembler les opprimés et les victimes du "[[nouvel ordre mondial]]"}}, qui {{citation|proclame qu'il n'est pas antisémite et qu'il ne veut ni persécuter ni haïr. Il est tout simplement la victime de la haine et de la fourberie des juifs qui eux persécutent vraiment le genre humain (Israël, la Finance...)}}<ref>[[Charles Rojzman]], « [http://www.huffingtonpost.fr/charles-rojzman/soral-dieudonne-antisemitisme_b_5431205.html Le nouvel antisémitisme victimaire] », ''Le Huffington Post'', 4 juin 2014</ref>.

=== Relations avec les milieux négationnistes ===
Dans la seconde moitié des [[années 2000]], Dieudonné se rapproche de la mouvance [[négation de la Shoah|négationniste]], d'abord de manière allusive. [[Ginette Skandrani]] fait partie de son entourage politique dès [[2004]]. En mai [[2006]], le journal ''[[L'Arche (revue)|L'Arche]]'' relève, sur le site de campagne de Dieudonné, un article signé {{citation|Serge Noith}} et qui suggère que l'[[Affaire du gang des barbares|assassinat d'Ilan Halimi]] relèverait d'une manipulation de {{citation|la droite hypersioniste}} ; ''L'Arche'' reconnaît en {{citation|Serge Noith}} [[Serge Thion]], militant négationniste connu<ref>''L’assassinat d’Ilan Halimi, «c’est un complot sioniste» !'', ''L'Arche'' {{n°|577}}, 5 mai 2006</ref>. Le [[18 décembre]] [[2006]], Dieudonné se produit au [[Zénith de Paris]] dans son nouveau one-man-show, ''Dépôt de bilan''<ref group="Note">Sont présents comme invités [[Jany Le Pen]], [[Roland Dumas]], [[Alain Soral]], [[Bruno Gollnisch]], [[Frédéric Chatillon]] et [[Thierry Meyssan]].</ref>. Dans un sketch de ce spectacle, Dieudonné imagine un dialogue avec le négationniste [[Robert Faurisson]], auquel il déclare : {{citation|Ne revenez jamais ! J'essaye de remonter dans le show-biz. Vous dites des choses insensées. Vous êtes en Isra... Vous êtes en France !}}. Il raconte ensuite une {{citation|[[blague de Toto]]}} contestant l'existence des {{citation|chambres à air}}<ref>{{harvsp|Igounet|2012|p=365-366}}</ref>.

L'essayiste [[Paul-Éric Blanrue]], partisan de Robert Faurisson, suscite finalement une rencontre entre ce dernier et Dieudonné<ref>{{harvsp|Igounet|2012|p=378}}</ref>. Le vendredi {{Date|26|décembre|2008}}, lors de la dernière représentation au [[Zénith de Paris]] de son spectacle ''J’ai fait l’con'', à laquelle assistent de nombreuses personnalités, dont [[Kémi Séba]], [[Jean-Marie Le Pen]]<ref name="lepenintéressant">[http://www.leparisien.fr/politique/le-pen-juge-le-show-de-dieudonne-interessant-30-12-2008-357458.php « Le Pen juge le show de Dieudonné “intéressant” »] sur le site du journal ''[[Le Parisien]]''.</ref> et d’autres membres du [[Front national (parti français)|Front national]]<ref>[http://www.rue89.com/2009/01/11/dieudonne-faurisson-le-pen-decryptage-du-trio-infernal?page=1 « Dieudonné, Faurisson, Le Pen : décryptage du trio infernal »], ''[[Rue89]]'', 11 janvier 2009.</ref>{{,}}<ref>[http://archive.is/WU1B « DIEUDONNE avec Faurisson POUR LES NULS (de journalistes) - Faux-Vrai indispensable pour pas mourir abruti »], ''lesOgres.info'', 13 janvier 2009.</ref>, Dieudonné organise une apparition surprise de [[Robert Faurisson]] sur scène. Après que le négationniste est arrivé par les coulisses à l'insu de la direction du Zénith, Dieudonné annonce la venue d'un homme qui est {{citation|un scandale à lui tout seul}}, invite la salle à saluer ce dernier par un {{citation|tonnerre d'applaudissements}} et lui fait remettre un {{citation|Prix de l’infréquentabilité et de l’insolence}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20081228.OBS7411/un_negationniste_gueststar_de_dieudonne_au_zenith.html?idfx=RSS_notr&xtor=RSS-17 « Albanel consternée par la provocation de Dieudonné »], ''[[Le Nouvel Observateur]]'', {{date|28|décembre|2008}}.</ref>. Le comédien Jacky Sigaux — faire-valoir fréquent de Dieudonné sur scène, et régisseur du [[théâtre de la Main d'Or]]<ref group="Note">Jacky Sigaux, frère de [[Sotha]] et fils de [[Gilbert Sigaux]], est un ancien du [[Café de la Gare]] ; cf Charles Joyon, ''Du café au théâtre: voyage avec les baladins des petites scènes'', L'Harmattan, 2004, page 575</ref>— vêtu d'un costume pastichant la tenue des déportés juifs (pyjama à carreaux — et non rayé — et [[étoile jaune]]), apporte à Faurisson le {{citation|trophée}}, en forme de chandelier sur lequel sont plantées des pommes. Faurisson, lui, s'abstient de faire allusion à ses propres thèses, mais prédit à Dieudonné qu'il risque d'encourir des poursuites. L'humoriste répond : {{citation|Votre présence ici et notre poignée de main sont déjà un scandale en soi. C'est même la plus grosse connerie que j'ai faite mais la vie est trop courte. Déconnons et désobéissons le plus vite possible !}} Une partie de la salle crie {{citation|Vive la Palestine !}}. La vidéo de la brève rencontre entre Dieudonné et Faurisson — qui ne reste sur scène que quelques minutes — circule bientôt sur Internet, notamment mise en ligne par ''La Banlieue s'exprime''<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/28/l-humoriste-dieudonne-derape-une-nouvelle-fois_1135912_3224.html « L’humoriste Dieudonné dérape une nouvelle fois »], ''[[Le Monde]]'', {{date|28|décembre|2008}}.</ref>{{,}}<ref>[[Michel Wieviorka]], [http://www.rue89.com/wieviorka/2008/12/29/dieudonne-le-negationnisme-le-fn-et-ses-penseurs-en-declin « Dieudonné : le négationnisme, le FN et ses “penseurs” en déclin »], ''[[Rue89]]'', 29 décembre 2008.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Igounet|2012|p=366-370}}</ref>.

Dieudonné déclare par la suite : {{citation|Je ne suis pas d’accord avec toutes les thèses de Faurisson. Il nie par exemple la [[traites négrières|traite des esclaves]] organisée depuis l’[[île de Gorée]], au large de [[Dakar]]. Mais pour moi, c’est la [[liberté d’expression]] qui compte<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/29/nouvelle-provocation-negationniste-de-dieudonne-m-bala-m-bala_1136043_3224.html « Nouvelle provocation négationniste de Dieudonné M’Bala M’Bala »] sur le site du journal ''[[Le Monde]]''.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lejdd.fr/cmc/politique/200852/dieudonne-derape-encore_175242.html « Dieudonné dérape encore »], ''[[Le Journal du dimanche]]'', 28 décembre 2008.</ref>.}} Il présente l'apparition de Faurisson dans son spectacle comme une provocation délibérée, soit, selon ses propres termes, {{citation|Une bombe médiatique artisanale (...) Fallait que je trouve plus fort que Le Pen. Tu peux pas faire deux fois un coup avec le même personnage. (...) A côté [de Faurisson], Le Pen, c’est [[Casimir (personnage)|Casimir]] dans ''[[L'Île aux enfants]]''. C’est [[Lorie]]. (...) Dans le métier, si tu serres la main à ce mec là, t’es grillé, t’es calciné. Vaut mieux avoir le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]]. (...) [La spécialité de Faurisson], c’est la contestation. Il conteste, très très fort. (...) Je me suis dit, avec un mec comme ça, on va faire péter le compteur (...) C’est nucléaire ce qui vient de se passer. J’ai fait mieux que [[Michel Fourniret|Fourniret]], [[Marc Dutroux|Dutroux]], tous les pédophiles. Pourquoi tu vas te faire chier à violer un enfant. T’invites Robert chez toi, t’es peinard}}<ref name="DieudonnéSexplique"/>.

Cette affaire provoque un tollé médiatique et politique<ref>[http://www.lesechos.fr/info/france/4813741-affaire-dieudonne-tolle-de-la-classe-politique-et-des-associations.htm « Affaire Dieudonné : tollé de la classe politique et des associations »], ''[[Les Échos]]'', {{date|30|décembre|2008}}.</ref> ; de nombreux partis, du [[Parti communiste français|Parti communiste]] à l’[[Union pour un mouvement populaire|UMP]], condamnent l'initiative de Dieudonné. De son côté, le maire de Paris, [[Bertrand Delanoë]], suivant les décisions d’annulation de spectacles de Dieudonné, que ce soit à [[Montpellier]]<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gPFD_xntVkTmIfQLZ2-NTD86pU0A « Montpellier : la ville demande la déprogrammation d’un spectacle de Dieudonné »], dépêche de l’[[Agence France-Presse|AFP]].</ref>, [[Besançon]] ou [[Belfort]], fait savoir, lors de ses vœux à la presse, qu’il interdirait aux théâtres publics de la capitale d’accueillir le spectacle de l’humoriste<ref>[http://www.liberation.fr/theatre/0101311241-delanoe-prive-dieudonne-de-theatres-parisiens « Delanoë prive Dieudonné de théâtres parisiens »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 12 janvier 2009.</ref>. [[Élie Semoun]] commente, en février 2009 : {{citation|Dieudonné est ailleurs, dans le monde de la haine}} ; l'ancien partenaire de Dieudonné dit vivre un {{citation|traumatisme}}, comme s'il avait vécu auprès d'un psychopathe ou d'un pédophile sans s'en apercevoir<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2009/02/22/562903-elie-semoun-etre-comique-un-don-rare.html ELIE SEMOUN « Être comique: un don rare»], ''[[La Dépêche du Midi]]'', 22 février 2009</ref>. Au sein du [[Front national (parti français)|FN]], [[Marine Le Pen]], alors vice-présidente du parti, aurait alors fait part de son mécontentement devant cette mise en scène {{citation|affligeante}} ; [[Jean-Marie Le Pen]] lui-même déclare que Dieudonné a « un peu exagéré »<ref name="Obscur"/>.

Dieudonné interprète ensuite un sketch avec Robert Faurisson — ce dernier joue pour l'occasion un personnage parodiant [[Serge Klarsfeld]] — pour les besoins d’une vidéo figurant dans les bonus du [[DVD]] de ''J’ai fait l’con''<ref>Claude Guillon, [http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=256 « Céline, Dieudonné, Faurisson : toujours les maux pour rire »], {{date|16|mai|2009}}.</ref>{{,}}<ref>[http://archive.is/26GH « SCOOP INTERDIT : Dieudonné Faurisson Kippa le sketch !!! THE FAURISSON CASE BONUS DVD J’AI FAIT L’CON au zenith » ''(sic)''], ''LesOgres.Info'', 25 mars 2009.</ref>.

Avoir fait applaudir par le public le principal négationniste français et lui avoir fait remettre une récompense par un comparse déguisé en déporté juif vaut à Dieudonné d'être poursuivi pour injure raciale<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-renvoye-en-correctionnelle-pour-injures-raciales_752605.html#MQjz1U7Pc0owOU6W.99], ''[[L'Express|L’Express]]'', {{date|8|avril|2009}}.</ref>. Alors que Robert Faurisson, également poursuivi, est [[Relaxe en France|relaxé]], Dieudonné est condamné le 27 octobre 2009 à {{nombre|10000|euros}} d’amende par la {{XVII}}{{e}} chambre correctionnelle du T.G.I. de Paris pour ses propos tenus sur la scène du Zénith lors de la remise du « prix de l’infréquentabilité » à Faurisson. Le tribunal estime qu’il a ainsi proféré {{citation|des injures commises à l’encontre d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, en l’espèce des injures antisémites<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/dieudonne-condamne-pour-injures-antisemites_824298.html « Dieudonné condamné pour "injures" antisémites »], ''L’Express'', 27 octobre 2009.</ref>}}. Le journal ''[[Réseau d'étude, de formation et de lutte contre l'extrême-droite et la xénophobie|REFLEXes]]'' relève que de nombreuses personnalités négationnistes et/ou d'extrême droite sont venues, lors du procès, marquer leur soutien à Dieudonné et Faurisson<ref>[http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article444 Procès Dieudonné - Faurisson : la Cour des Miracles négationnistes !!], 30 septembre 2009</ref>. La condamnation est confirmée par la [[Cour d’appel de Paris]] le 17 mars 2011<ref name="express">[http://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/dieudonne-condamne-en-appel-pour-un-spectacle-avec-le-negationniste-faurisson_973427.html « Dieudonné condamné en appel pour un spectacle avec le négationniste Faurisson »], ''L’Express'', 17 mars 2011.</ref>, et le [[Pourvoi en cassation en droit français|pourvoi en cassation]] introduit par Dieudonné est rejeté en octobre 2012<ref name="point">[http://www.lepoint.fr/ces-gens-la/dieudonne-definitivement-condamne-pour-son-spectacle-avec-faurisson-17-10-2012-1517947_264.php Dieudonné définitivement condamné pour son spectacle avec Faurisson], Le Point en ligne, 19 octobre 2012</ref>. Peu après sa condamnation en première instance, Dieudonné diffuse sur Internet une vidéo dans laquelle il qualifie l'apparition de Faurisson de {{citation|performance artistique historique}}, et lance un appel aux dons. Il interprète ensuite — accompagné de Jacky Sigaux qui porte son costume de déporté — la chanson {{citation|Shoananas}}, sur l'air de ''[[Cho Ka Ka O]]'' d'[[Annie Cordy]]<ref>{{harvsp|Igounet|2012|p=384-385}}</ref>.

[[Valérie Igounet]], analysant la position politique de [[Robert Faurisson]], juge que ce dernier, un temps marginalisé, se trouve désormais au centre d'une {{citation|nébuleuse}} dont les figures principales sont Dieudonné et [[Paul-Éric Blanrue]], et dont le {{citation|point de ralliement [...] est un « [[antisionisme]] » radical paravent d'un [[antisémitisme]] déguisé, qui trouve aujourd'hui son aboutissement discursif dans le [[Négation de la Shoah|négationnisme]]}}. L'historienne ajoute que {{citation| La dénonciation du « [[Théorie du complot sioniste|complot américano-sioniste]] », l'axe du mal, figure au centre de cette rhétorique}}. Dieudonné et Blanrue apparaissent désormais comme les principaux diffuseurs des idées de Faurisson<ref name=Igounet>{{Lien web |langue=français |auteur=Valérie Igounet |lien auteur=Valérie Igounet |url=http://www.huffingtonpost.fr/valerie-igounet/robert-faurisson-historie_b_1305920.html |titre=Robert Faurisson, "historien" officiel de l'Iran ? |jour=29 |mois=02 |année=2012 |site=''[[Le Huffington Post]]'' |consulté le= 29 mai 2013 |id=Igounet }}</ref>. Interrogé sur sa proximité avec des négationnistes, Dieudonné se déclare en 2010 {{citation|pas très au fait}} du négationnisme ; il assure ne pas comprendre que l'on puisse contester l'existence de la [[Shoah]], mais dit préférer le débat avec les négationnistes plutôt que leur criminalisation<ref name="toutdire7778">Bruno Gaccio et Dieudonné, ''Peut-on tout dire ?'', Mordicus, 2009, pages 77-78</ref>. Les auteurs du livre ''La Galaxie Dieudonné'' jugent au contraire que Dieudonné {{citation|patauge (...) allègrement dans la fange négationniste}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=108}}</ref>.

Outre [[Paul-Éric Blanrue]], [[Ginette Skandrani]] et [[Serge Thion]] — il dit par ailleurs ignorer les opinions négationnistes de ce dernier<ref name="toutdire7778"/> — Dieudonné compte également dans son entourage l'universitaire [[María Poumier]], proche de [[Roger Garaudy]], traductrice d'[[Israël Shamir]] et auteure en 2009 d'un livre sur Robert Faurisson présentant ce dernier comme un {{citation|historien pionnier}}. Pierre Panet signe quant à lui un texte intitulé {{citation|Faurisson, un humaniste}}<ref>{{harvsp|Igounet|2012|p=375}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=107}}</ref>. En juin 2012, Dieudonné assiste avec Ginette Skandrani aux obsèques de [[Roger Garaudy]]<ref>[http://rue89.nouvelobs.com/rue89-politique/2012/06/18/dieudonne-et-son-rire-aux-obseques-de-roger-garaudy-233134 Dieudonné et son rire aux obsèques de Roger Garaudy], ''Rue89'', 18 juin 2012</ref>.

=== Liste antisioniste aux élections européennes de 2009 ===
La liste {{citation|[[antisionisme|antisioniste]]}} pour les [[élections européennes de 2009]] est montée du fait d'une conjonction d'intérêts entre les différents membres de l'entourage de Dieudonné. [[Alain Soral]] ayant quitté le FN après avoir échoué à obtenir la tête de liste en Île-de-France, [[Égalité et Réconciliation]] doit trouver une autre stratégie électorale. De son côté, [[Yahia Gouasmi]] — responsable du Centre Zahra pro-iranien, de la Fédération des chiites de France et du [[Parti antisioniste]] — approche Dieudonné pour monter un projet politique commun<ref name="bdg158">{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=158-168}}</ref>. Le 21 mars [[2009]], Dieudonné annonce, lors d’une conférence de presse<ref>{{Dailymotion|x8r0hv|Conférence de presse de la candidature|fr}}</ref> organisée au [[théâtre de la Main d'Or]], qu’il entend conduire, pour les [[élections européennes de 2009 en France|élections du 7 juin]], une liste de 26 noms dans la [[circonscription Île-de-France]]<ref name="circonscription_IDF">En 2009, sur 72 sièges dévolus à la France au sein du [[Parlement européen]], la circonscription Île-de-France est représentée par 13 députés.</ref> ; il met l’accent sur le caractère {{citation|anticommunautariste}}, mais surtout [[antisionisme|antisioniste]] de sa candidature. Faisant allusion à la [[Grève générale des Antilles françaises de 2009|grève générale antillaise]] qui se déroule au même moment, il déclare, {{citation|Il faut se battre contre le système [[béké]]. On l'appelle comme ça en [[Guadeloupe]]. En France c'est le système sioniste, c'est exactement la même chose. Ce sont les esclavagistes et on est des esclaves. Il faut qu'on se libère !}}<ref name="AFP_candidature_européennes_2009">{{lien web|url=http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-03-21/dieudonne-se-declare-candidat-antisioniste-aux-europeennes/917/0/327886|titre=Dieudonné se déclare candidat "antisioniste" en européennes|éditeur=Le Point|jour=21|mois=3|année=2009}}</ref>. [[Alain Soral]] annonce rapidement qu'il accepte la proposition de Dieudonné. Ce dernier tente également de mêler à sa campagne les causes [[Afrique|africaine]] et [[Antilles françaises|antillaise]], en invitant sur sa liste deux personnalités fort dissemblables, [[Kémi Séba]] et le [[Syndicalisme|syndicaliste]] guadeloupéen [[Élie Domota]] (leader de la grève générale alors en cours aux Antilles). Kémi Séba, en mauvais termes avec Alain Soral, décline l'invitation, tout en souhaitant {{citation|un gros score}} à la liste de Dieudonné ; Domota, lui, refuse sèchement<ref name="bdg158" />.
[[File:Yahia Gouasmi.jpg|thumb|[[Yahia Gouasmi]], responsable du [[Parti antisioniste]] et colistier de Dieudonné lors des élections européennes de 2009.]]
La ''Liste antisioniste''<ref>[http://elections.interieur.gouv.fr/07/C07.html Candidats aux élections européennes 2009] sur le site du ministère de l'intérieur.</ref>, que Dieudonné a définie, lors de sa conférence de presse, comme un rassemblement de {{citation|tous les insoumis de ce système}}, {{citation|tous les infréquentables}}, prend des allures d'objet politique hétéroclite. Dieudonne, tête de liste, y côtoie [[Alain Soral]], [[Yahia Gouasmi]], ainsi que d'autres membres de son entourage comme [[Ginette Skandrani]], [[María Poumier]], Pierre Panet, Ahmed Moualek ou [[Christian Cotten]]. La compagne de Dieudonné, Noémie Montagne, figure à la quatrième place. [[Thierry Meyssan]], un temps annoncé sur la liste, n'y figure pas, sa domiciliation au [[Liban]] le rendant inéligible au parlement européen. Dieudonné figure sur les affiches électorales en compagnie d'Alain Soral, de Yahia Gouasmi, et d'un autre colistier, habillé en [[rabbin]] : il s'agit de Shmiel Mordche Borreman, un Belge très proche de Gouasmi, converti {{incise|sans être membre de [[Neturei Karta]]}} à une forme hétérodoxe de judaïsme et à l'antisionisme radical<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=92-93}}</ref>{{,}}<ref name="bdg158" />{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-amis-tres-particuliers-du-centre-zahra_743285.html « Les amis très particuliers du centre Zahra »], ''L'Express'', 26 février 2009.</ref>{{,}}<ref>[http://20minutes.bondyblog.fr/news/200904140001/congres-de-l-uoif-dieudonne-et-soral-en-vedettes-americaines « Congrès de l'UOIF : Dieudonné et Soral en vedettes américaines »], Bondy Blog, 14 avril 2009 : {{citation|À l’entrée du Parc des expositions, une jeune femme distribue des tracts aux participants, annonçant la candidature de Dieudonné, Alain Soral et Yahia Gouasmi, président de la Fédération chiite de France, aux élections européennes du 7 juin sous les couleurs d’un Parti anti sioniste (PAS)}}.</ref>{{,}}<ref>[http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article369#nb4 « La géopolitique pour les nuls II - Session de rattrapage »] (note 4), ''[[REFLEXes]]'', 25 janvier 2009.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mercier|2009|p=171-172}}</ref>.

En réaction, le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples]] accuse Dieudonné de {{citation|recycler les pires thèmes de l’extrême-droite}} en développant des théories qui {{citation|rappellent celles des conspirationnistes et des antisémites de toujours}}<ref>[http://www.mrap.fr/communiques/dieudo « Dieudonné ne fait plus rire »], MRAP, 24/03/2009.</ref>. [[Houria Bouteldja]], du Mouvement des [[Indigènes de la république]], accuse Dieudonné de s’allier avec l’extrême droite et de faire ainsi le jeu du sionisme qu’il prétend combattre<ref>[http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=558 Houria Bouteldja dénonce le rapprochement de Dieudonné avec l’extrême-droite], 20 mai 2009</ref>. L’[[Union des étudiants juifs de France]] proteste vivement en se disant {{citation|choquée}} par cette candidature visant à {{citation|réunir sur une même liste le maximum de personnes condamnées pour incitation à la haine raciale}} et portée par un {{citation|vaste programme politique haineux}}<ref>{{lien web|url=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hp8SuLMBJecEVt1cmimeaR_hApJQ|titre=L'UEJF "choquée" par la candidature de Dieudonné aux élections européennes|éditeur=[[Agence France-Presse|AFP]]|jour=22|mois=3|année=2009}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20090322.OBS9981/europeennes__luejf_choquee_par_la_candidature_de_dieudo.html|titre=L'UEJF "choquée" par la candidature de Dieudonné|site=le site du [[Le Nouvel Observateur|Nouvel Observateur]]|jour=22|mois=3|année=2009}}</ref>. Le terroriste [[Ilich Ramirez Sanchez|Carlos]], en détention à la prison de [[Poissy]], adresse à la liste de Dieudonné un courrier l'assurant de son soutien et de son {{citation|vote symbolique<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/0101570158-le-terroriste-carlos-soutient-dieudonne « Le terroriste Carlos soutient Dieudonné »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 29 mai 2009.</ref>}}.

Le 7 juin 2009, la Liste antisioniste obtient 1,30 % des suffrages en Île-de-France, avec une pointe à 2,83 % en [[Seine-Saint-Denis]]. Son meilleur score est atteint à [[Gennevilliers]] où elle obtient 6,35 % des voix<ref>[http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/la-liste-anti-sioniste-de-dieudonne-obtient-1-30-en-ile-de-france-08-06-2009-541320.php « La liste “anti-sioniste” de Dieudonné obtient 1,30 % en Île-de-France »], ''[[Le Parisien]]'', 8 juin 2009.</ref>{{,}}<ref>Score à Gennevilliers ; [http://www.rue89.com/jean-yves-camus/2009/06/09/pari-manque-pour-la-liste-antisioniste-de-dieudonne « Pari manqué pour la liste “antisioniste” de Dieudonné »], ''rue 89'', [[9 juin]] [[2009]].</ref>. La liste connaît des pointes à deux chiffres dans certains bureaux de vote de quartiers populaires, notamment 25,39 % au bureau 20 de Gennevilliers. [[Jean-Yves Camus]] constate que la liste antisioniste a échoué à mordre sur l'électoral traditionnel du Front national, peu sensible à son {{citation|aspect black-blanc-beur}} ; les politologues restent prudents quant à la structuration en France d'un {{citation|vote ethnique}} dont aurait pu bénéficier la liste<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=176-186}}</ref>. Par la suite, une controverse éclate au sujet du financement de la liste, que l'on dit provenir du gouvernement [[iran]]ien : elle est notamment alimentée par Ahmed Moualek qui, désormais brouillé avec Alain Soral, publie en 2013 sur Internet une vidéo dans laquelle l'écrivain évoque un financement iranien. Soral lui-même précise que {{citation|l'argent n'est pas venu d'Iran, mais de la communauté [[Chiisme|chiite]] française et de son leader [[Yahia Gouasmi]]}}<ref>[http://rue89.nouvelobs.com/2013/10/21/les-iraniens-ont-ils-finance-liste-antisioniste-dieudonne-246809 Les Iraniens ont-ils financé la liste antisioniste de Dieudonné ?], ''rue89'', 21 octobre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/video-valls-et-puis-dieudonne-est-finance-par-l-iran-07-01-2014-1777938_23.php Valls : "Et puis Dieudonné est financé par l'Iran"], ''Le Point'', 7 janvier 2014</ref>.

=== Prises de position internationales ===

S'agissant des questions internationales, Dieudonné se veut en premier lieu [[antisionisme|antisioniste]]<ref>[http://lci.tf1.fr/france/2005-02/suis-politiquement-antisioniste-4859735.html "Je suis politiquement antisioniste"], ''[[La Chaîne Info|LCI]]'', {{Date|19|février|2005}}.</ref> et dénonce la politique d’occupation et de colonisation de la [[Palestine]] par [[Israël]]. Dans un sketch de son spectacle ''J'ai fait l'con'', il met en scène, sur un mode dramatique, le destin d'un jeune Palestinien qui meurt en commettant un [[attentat-suicide]]. Sa solidarité demeure néanmoins à un niveau verbal et il n'entretient aucun contact avec des organisations palestiniennes. Lors des européennes 2004, sa présence sur la liste EuroPalestine et sa dénonciation de l'axe {{citation|glouton}} américano-sioniste, ne sont pas du goût de [[Leïla Shahid]], alors représentante en France de l'[[Autorité palestinienne]], qui se désolidarise de la liste. La majorité des associations pro-palestiniennes préfèrent également garder leurs distances vis-à-vis de Dieudonné<ref>[http://www.lepoint.fr/monde/pourquoi-dieudonne-nuit-a-la-palestine-14-01-2014-1780117_24.php Pourquoi Dieudonné nuit à la Palestine], 14 janvier 2014</ref>.

En janvier 2006, il adresse ses félicitations au [[Hamas]] lors de sa [[Élections législatives palestiniennes de 2006|victoire électorale]] dans les territoires palestiniens<ref>[http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2006/01/30/1038-dieudonne-felicite-le-hamas Dieudonné félicite le Hamas] prochoix.org, 30 janvier 2006</ref>. Du [[27 août|27]] au {{Date|30|août|2006}}, peu après le [[conflit israélo-libanais de 2006|conflit israélo-libanais]], il participe, à l'initiative de [[Thierry Meyssan]], à un voyage au [[Liban]] et en [[Syrie]] ; outre Meyssan et Dieudonné, le groupe comprend [[Alain Soral]], Ahmed Moualek, Marc George et [[Frédéric Chatillon]]<ref group="Note">A noter que Frédéric Chatillon affirmera avoir rencontré ses compagnons de voyage de manière fortuite</ref>. Ils rencontrent le président libanais [[Émile Lahoud]], des représentants du [[Hezbollah]] et le général [[Michel Aoun]], opposant chrétien libanais allié au Hezbollah. Lors de son passage à [[Damas]], le groupe rencontre le président du Venezuela [[Hugo Chávez]]. À cette occasion, Dieudonné salue en ce dernier le {{citation|chef de la résistance mondiale à l’[[impérialisme américain]]}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=139-141}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.directmatin.fr/france/2014-01-10/de-dreux-teheran-une-geographie-de-dieudonne-648157 De Dreux à Téhéran : une géographie de Dieudonné], ''Direct Matin'', 10 janvier 2014</ref>.

Dans la deuxième moitié des [[années 2000]], Dieudonné développe des liens avec le régime islamique [[iran]]ien. Il se rend en Iran à plusieurs reprises, à la suite de l’invitation du ministère de la Culture<ref>[http://www.elwatan.com/Je-suis-issu-de-ces-peuples-qui « Je suis issu de ces peuples qui ont souffert et souffrent… »], entretien avec Hayet-Eddine Khaldi, ''[[El Watan]]'', 4 juin 2007, « Comment vous est venue l’idée d’aller en Iran ? J’ai été invité par le ministère de la Culture ».</ref> : du 14 au {{Date|16|avril|2006}}, à l’occasion d’une conférence d’État sur la Palestine<ref>[http://fr.altermedia.info/general/dieudonne-en-iran-pour-la-conference-sur-la-palestine_8906.htmll « Dieudonné en Iran pour la conférence sur la Palestine »], communiqué de presse du bureau de campagne de Dieudonné M’Bala M’Bala, sur [[Altermedia]], {{Date|7|avril|2006}}.</ref>, puis en février 2007, où il rencontre Mohammad Honardoost, alors vice-président de l’{{lang|en|''[[Islamic Republic of Iran Broadcasting]]''}}<ref>[http://latelelibre.fr/index.php/2007/02/dieudonne-on-tour « Dieudonné on tour »], LaTeleLibre.fr, {{Date|19|février|2007}}.</ref>{{,}}<ref name="étrangesliensIran">[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/08/01016-20140108ARTFIG00409-les-etranges-liens-de-dieudonne-avec-l-iran.php?pagination=21 Les étranges liens de Dieudonné avec l'Iran], ''Le Figaro'', 8 janvier 2014</ref>.

Le {{date|21|novembre|2009}}, grâce à [[Yahia Gouasmi]], Dieudonné est reçu par le président iranien [[Mahmoud Ahmadinejad]]<ref name="exp240109">[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/dieudonne-ahmadinejad-nouveau-tandem-tragi-comique_830665.html Dieudonné-Ahmadinejad, nouveau tandem tragi-comique], ''L'Express'', 24 janvier 2009</ref>{{,}}<ref name="étrangesliensIran"/>. Lors d'une conférence de presse, Dieudonné déclare avoir reçu des fonds en Iran pour son {{citation|combat culturel}} contre le sionisme : {{citation|Nous avons reçu un budget important qui nous permet de faire des films<ref group="Note">Dieudonné mentionne à cette occasion deux projets de films, l'un sur le [[Code noir]] et l'autre sur la [[guerre d'Algérie]].</ref> à la hauteur de ceux d'[[Cinéma américain|Hollywood]] qui est le bras armé de la culture sioniste<ref name="Reiss">[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20091128.OBS9083/dieudonne-en-iran-pour-recolter-des-fonds-et-liberer-reiss.html « Dieudonné en Iran pour récolter des fonds et libérer Reiss »], ''nouvelobs.com'', 29 novembre 2009.</ref>.}}. Dieudonné et Gouasmi déclarent également avoir voulu intervenir pour la libération de l'étudiante française [[Clotilde Reiss]], alors détenue en Iran. Ils assurent que l'ambassade de France en Iran les a empêchés de la rencontrer<ref name="exp240109" />. Mais Dieudonné ajoute : {{citation|si son projet est de servir le sionisme, dans ce cas, elle a sa place en prison en Iran}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-nouvelle-provocation-de-dieudonne-de-retour-d-iran_831786.html « La nouvelle provocation de Dieudonné, de retour d'Iran »], ''L'Express'', 28 novembre 2009</ref>{{,}}<ref name="Reiss"/>.

Le {{date|12|septembre|2010}}, Dieudonné se rend à nouveau [[Téhéran]] pour demander au gouvernement iranien la clémence envers [[Sakineh Mohammadi Ashtiani]]<ref>[http://www.egaliteetreconciliation.fr/Dieudonne-a-Teheran-pour-demander-la-clemence-pour-Sakineh-4102.html « Dieudonné à Téhéran pour demander la clémence pour Sakineh »], [[Agence France-Presse|AFP]].</ref>, [[Peine de mort|condamnée à mort]] pour « adultère et complicité de meurtre contre son mari ». À son retour en France après avoir consulté le dossier, il indique avoir appris que la peine de mort n’est pratiquement appliquée qu'aux trafiquants de drogue, et que la lapidation a été abolie depuis la [[Révolution iranienne|révolution islamique]]<ref>[http://www.egaliteetreconciliation.fr/Conference-de-presse-de-Dieudonne-de-retour-d-Iran-4130.html « Conférence de presse de Dieudonné, de retour d’Iran »]</ref>. Il estime également que le dossier contient {{citation|des preuves irréfutables, des preuves matérielles}} de la culpabilité de l'accusée. Bien que rappelant son opposition au principe de la peine de mort, il regrette que ce dossier ait été, selon lui, instrumentalisé en France<ref>[http://www.parismatch.com/Actu/International/Sakineh-Mohammadi-Ashtiani-une-video-et-Dieudonne-l-accusent-152217 « Lapidation. Dieudonné s'en prend à Sakineh »], ''[[Paris Match]]'', 17 septembre 2010. ; [http://www.conspiracywatch.info/Mais-puisqu-on-vous-dit-que-la-lapidation-n-existe-pas-en-Iran-_a569.html?com &#91;archive&#93; « mais puisqu'on vous dit que la lapidation n'existe pas en Iran »] sur le site conspiracywatch</ref>.

Dieudonné fait allusion à sa rencontre avec le président Ahmadinejad en intitulant l'un de ses spectacles ''Mahmoud'', et en y incluant un sketch où il évoque son {{citation|amitié}} avec le dirigeant iranien. Il s'exprime également à plusieurs reprises dans des médias iraniens. Interviewé par le quotidien pro-gouvernemental en langue anglaise ''[[Tehran Times]]'', il se plaint de {{citation|l'impossibilité d'aborder le thème de l'holocauste en France}} et de l'annulation de {{citation|200}} de ses spectacles à cause du {{citation|lobby sioniste}}. En 2011, interrogé sur [[Sahar TV]], il fait l'éloge de la [[Révolution iranienne|révolution islamique iranienne]] et, plus généralement, des valeurs de l'[[islam]], déclarant notamment : {{citation|[Les chrétiens français] doivent comprendre que [[Jésus-Christ|Jésus]] était prophète de l’islam. Il a annoncé la venue du messager [[Mahomet|Mohammed]]. Il l’a anticipée. Il est très important que les chrétiens arrivent naturellement dans l’islam. C’est le chemin naturel de la révolution qui est en train de s’organiser. Les valeurs de l’islam, c’est les valeurs du Christ !}}<ref name="étrangesliensIran"/>{{,}}<ref name="LaVie2014"/>.

En mars 2011, dans le contexte de la [[guerre civile libyenne]], Dieudonné se rend à [[Tripoli (Libye)|Tripoli]], accompagné de [[María Poumier]] et [[Ginette Hess-Skandrani]], pour rencontrer le [[Mouammar Kadhafi|colonel Kadhafi]], afin de protester contre {{citation|[[Intervention militaire de 2011 en Libye|l'agression occidentale]]}} contre la [[Jamahiriya arabe libyenne|Libye]]<ref name="r89kadhafi"/>. Il déclare à cette occasion que « Kadhafi est bien plus honnête que [[Nicolas Sarkozy]] », affirmant que ce dernier agit sous l'influence de [[Bernard-Henri Lévy]], représentant du « lobby juif français, [du] lobby sioniste, [du] lobby américain »<ref name="r89kadhafi">Blandine Grosjean, « [http://www.rue89.com/2011/03/28/dieudonne-est-en-libye-pour-soutenir-kadhafi-197257-0 Dieudonné est en Libye pour soutenir Kadhafi] », ''Rue89'', 28 mars 2011.</ref>. Sur place, l'humoriste poste sur son blog une photo de lui posant devant une affiche du « guide », et répond à des journalistes. À son retour, il déclare être allé « pour dénoncer les frappes de l'impérialisme colonisateur […], pas pour soutenir Kadhafi », précisant ne pas avoir rencontré ce dernier. Il déclare cependant : {{citation|Les Libyens, il faut le savoir, aiment leur président}}<ref>AFP, [http://www.lepoint.fr/ces-gens-la/dieudonne-en-libye-pour-denoncer-les-frappes-pas-pour-soutenir-kadhafi-01-04-2011-1314278_264.php Dieudonné : “les Libyens aiment leur président”], ''Le Point'', {{1er}} avril 2011</ref>.

Durant la [[guerre civile syrienne]], Dieudonné proclame son soutien à [[Bachar el-Assad]]<ref name="SlateDieudonnisation">[http://www.slate.fr/story/74429/dieudonne-quenelle La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas], ''Slate'', 27 juin 2013</ref>.

===Actualités et nouvelles polémiques de 2009 à 2013===
====Controverses et provocations diverses====
Dans son spectacle ''J'ai fait l'con'', qu'il joue entre [[2008]] et [[2009]], il tourne en dérision de nombreuses cibles {{incise|les [[Pygmée]]s, les catholiques, les dirigeants africains corrompus, les [[serial killer]]s}} mais fait courir des allusions contre les juifs tout le long du spectacle en exploitant des poncifs antisémites, évoquant par exemple les « rats d’[[Hollywood]] », l’[[Julien Dray#Investigations sur le train de vie de Julien Dray|affaire Julien Dray]], ou encore ce qu'il appelle « la fine équipe », dans laquelle il range la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]], l'[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]] et les associations militant pour le respect des droits de l’homme<ref name="Skrzypczak"/>{{,}}<ref>Mathieu Galtier et Stéphanie Goutte, « [http://www.liberation.fr/societe/2009/01/31/dieudonne-se-redonne-en-spectacle-douteux-sous-l-oeil-de-faurisson_306648 Dieudonné se redonne en spectacle douteux sous l’œil de Faurisson] », ''Libération'', 31 janvier 2009</ref>.

En [[2009]], Francesco Condemi, membre du bureau de campagne de la Liste antisioniste, et son associée [[Béatrice Pignède]] réalisent ''Sans forme de politesse : regard sur la mouvance Dieudonné'', [[film documentaire]] consacré aux projets et motivations politiques de Dieudonné et de plusieurs de ses proches<ref>[http://www.clap36.net Site officiel de CLAP36, producteur du film]</ref>. Prévue le 3 juin, la projection du film au cinéma parisien l'Entrepôt est finalement annulée<ref>[http://www.clap36.net/index.php?option=com_content&view=article&id=43:combien-coute-lindependance-dun-cinema-&catid=8:blog-note&Itemid=29 La présentation des faits par Clap36, l'association productrice du film].</ref>. Un jour auparavant, le maire PS de Paris, [[Bertrand Delanoë]], avait fait connaître sa « totale désapprobation »<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-06-02/projection-d-un-film-sur-dieudonne-totale-desapprobation-de/917/0/348825 « Projection d'un film sur Dieudonné : “totale désapprobation” de Delanoë »], ''Le Point'', 2 juin 2009.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/un-film-sur-dieudonne-banni-d-un-cinema-parisien_764721.html « Un film sur Dieudonné banni d'un cinéma parisien »], ''L'Express'', 3 juin 2009.</ref> à l'exploitant de la salle et avait fait rappeler par son porte-parole que le cinéma recevait une subvention de la ville. Le maire du {{XIVe}} arrondissement avait également demandé au responsable de la salle d'annuler la projection<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i3iqrUUOSyoUfvzgfcDARaW2oN1Q « Le maire PS du {{XIVe}} demande la non diffusion d'un film sur Dieudonné »], dépêche AFP, 2 juin 2009.</ref>.

En mars 2009, la justice belge lance une enquête sur Dieudonné, ce dernier étant accusé d'avoir tenu des propos antisémites lors d'un spectacle à [[Liège]]<ref>[http://www.lemonde.fr./europe/article/2012/03/29/antisemitisme-la-justice-belge-lance-une-enquete-sur-un-spectacle-de-dieudonne_1677521_3214.html Antisémitisme : la justice belge lance une enquête sur un spectacle de Dieudonné], ''Le Monde'', 29 mars 2009</ref> (les charges sont finalement abandonnées en novembre 2013<ref name="dhnet">[http://www.dhnet.be/people-buzz/show-biz/les-charges-pour-antisemitisme-abandonnees-contre-dieudonne-527a834e35703e420f409a15 Les charges pour antisémitisme abandonnées contre Dieudonné], ''[[La Dernière Heure/Les Sports|La Dernière Heure]]'', 6 novembre 2013</ref>). La même année, lors d'un débat télévisé sur la [[Télévision suisse romande|TSR]], l'animateur suisse Pascal Bernheim qualifie, en plaisantant, Dieudonné de {{citation|[[nègre]]}}<ref>[http://archives.tdg.ch/geneve/actu/dieudonne-negre-offusquer-tsr-2009-02-12 Dieudonné, un « nègre » ? Pas de quoi s’offusquer, selon la TSR], ''[[La Tribune de Genève]]'', 13 février 2009</ref>. Dieudonné porte plainte, mais la justice suisse classe l'affaire, l'animateur s'étant excusé de ce qu'il qualifie lui-même de {{citation|blague à deux balles}}. L'humoriste riposte alors en diffusant sur Internet une vidéo dans laquelle il déclare : {{citation|Le puissant lobby de youpins sionistes [que représente Pascal Bernheim] est voleur, raciste et menteur}}, ses propos étant assortis du bandeau {{citation|Attention : ce message est à caractère strictement humoristique}}<ref>[http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/Une-enquete-contre-Dieudonne-24139 Une enquête contre Dieudonné], ''Le Journal du dimanche'', 4 juin 2009</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20090604.OBS9251/enquete-preliminaire-contre-dieudonne-pour-injure-antisemite.html Enquête préliminaire contre Dieudonné pour injure antisémite Ouverture d'une enquête contre Dieudonné pour injure antisémite], ''Le Nouvel Observateur'', 4 juin 2009</ref>.

En [[juin 2010]], il présente son nouveau spectacle intitulé ''Mahmoud'' au [[théâtre de la Main d'Or]], où le rappeur [[JoeyStarr]] figure dans l'assistance. Ce one-man-show est construit autour de ses thèmes de prédilection : la [[Shoah]], les Juifs, l'[[esclavagisme]] et l'histoire dont il conteste {{citation|la version officielle}}, en faisant notamment allusion à [[Robert Faurisson]] : {{citation|Je ne conteste pas la Shoah. Je la trouve mal retranscrite. L'Histoire, c'est pour les cons et c'est un nid à problèmes}}. Dès le début du spectacle, Dieudonné annonce s'être converti au judaïsme en lançant : {{citation|J'ai rejoint la religion du [[profit]]}}. Il met en scène dans plusieurs saynètes des Juifs qui dominent des [[Noir (humain)|Noirs]], notamment une scène où un négrier juif parle à son esclave noir. Il raconte également comment il a rencontré en [[novembre 2009]] le président iranien [[Mahmoud Ahmadinejad]], qui donne son titre au spectacle {{incise|le récit n'occupe que cinq minutes sur près d'une heure et demie}}, mais également [[Khaled Mechaal]], le chef en exil du [[Hamas]] qui contrôle la [[bande de Gaza]] et qu'il compare au {{citation|[[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] de la [[Palestine (État)|Palestine]], en plus charismatique}}. Par ailleurs, il attaque des personnalités comme [[Bernard-Henri Lévy]] {{incise|{{citation|Quand tu entends BHL, tu te dis que si, lui, il est philosophe, peut-être que les [[Chambre à gaz|chambres à gaz]] n'ont pas existé}}}} ou l'animateur [[Arthur (animateur)|Arthur]], dont il compare les plateaux d'invités à une {{citation|radio communautaire}}<ref>« [http://www.lexpress.fr/culture/scene/dieudonne-mahmoud-et-joeystarr_900374.html Dieudonné, Mahmoud et Joeystarr] », ''L'Express'' avec AFP, 18 juin 2010</ref>.

En [[2011]], Dieudonné réalise le long-métrage ''L'Antisémite'', dont il tient également le rôle principal. Après une reconstitution, sur le mode des « [[Les Actualités (presse filmée)|actualités Gaumont]] », de la découverte par l’armée américaine du camp d'[[Auschwitz]] tourné en dérision, le film est construit autour d'une [[mise en abyme]] : on assiste en effet au tournage d'un film gravitant autour du personnage interprété par Dieudonné, alcoolique et violent, déguisé en officier nazi pour un bal costumé ; sa femme mourante le pousse à consulter un psychanalyste juif pour soigner son antisémitisme. Le réalisateur du film dans le film est une caricature d'homosexuel et plusieurs membres de son équipe sont des juifs [[Sionisme|sionistes]]. La dernière scène est une interprétation en public de la chanson « Shoananas » par l'ensemble de l'équipe. ''L'Antisémite'', co-écrit par Dieudonné avec le comédien et humoriste Olivier Sauton, est co-produit par une société [[iran]]ienne. Jacky Sigaux, Ahmed Moualek, [[María Poumier]], [[Alain Soral]] et [[Robert Faurisson]] y font tous des apparitions. Dieudonné présente son film en {{citation|avant-première}} en [[janvier 2012]], lors d'une projection au [[théâtre de la Main d'Or]], et décrit à cette occasion son œuvre comme {{citation|une farce, une plaisanterie, comme le sont les accusations lancées contre moi}} ; il entend d'ailleurs {{citation|mettre un point final à la polémique}} à propos de son antisémitisme. ''L'Antisémite'', dont la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]] tente en vain d'obtenir l'interdiction, n'est finalement pas distribué en salles, mais uniquement aux abonnés de ''Dieudosphere'', le site commercial de Dieudonné<ref name="étrangesliensIran"/>{{,}}<ref>[http://www.20minutes.fr/ledirect/859916/dieudonne-presente-film-l-antisemite-co-produit-iran Dieudonné présente son film «L'antisémite» co-produit par l'Iran], ''20 minutes'', 15 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/le-film-l-antisemite-de-dieudonne-ne-sera-pas-interdit-13-04-2012-1451416_23.php Le film ''L'Antisémite'' de Dieudonné ne sera pas interdit], ''Le Point'', 13 avril 2012</ref>. La société de production iranienne tente ensuite, lors du [[festival de Cannes 2012]], d'organiser au [[Marché du film de Cannes|marché du film]] une projection de ''L'Antisémite'', mais celle-ci est annulée à la demande des responsables du marché<ref>[http://next.liberation.fr/cinema/2012/05/25/la-projection-du-film-de-dieudonne-annulee-a-cannes_821299 La projection du film de Dieudonné annulée à Cannes], ''Next Libération'', 25 mai 2012</ref>. Dans ''[[Première (magazine)|Première]]'', le [[critique de cinéma|critique]] Romain Thoral analyse ce film comme un {{citation|"[[nanar]] de comique télé", qui s’inscrit dans une grande tradition, aux côtés de ''[[L'Âme-sœur (film, 1999)|L’Ame Sœur]]'' (de [[Jean-Marie Bigard|Bigard]]), ''[[T'aime]]'' (de [[Patrick Sébastien]]) ou des ''[[Les Clefs de bagnole|Clefs de bagnole]]'' (de [[Laurent Baffie|Baffie]]). À ceci près que ''L’Antisémite'' repousse encore un cran plus loin l’amateurisme technique inhérent au genre, tout en se doublant d’un fond idéologique parfaitement rance}} à travers des débordements pour lesquels est brandie {{citation|l’excuse du {{25e}} degré}}. Il le résume {{citation|comme l’œuvre terminale d’un type complètement cramé, devenu malade à force de tourner en boucle, même plus capable de griffonner une vanne potable sur 90 minutes de show}}<ref>Romain Thoral, « [http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/REVIEW-L-Antisemite-le-nanar-bien-nomme-de-Dieudonne-3314946 REVIEW - L'Antisémite : le nanar bien nommé de Dieudonné] », ''[[Première (magazine)|Première]]'', 10 avril 2012</ref>.

La même année, Dieudonné se constitue [[Partie civile en France|partie civile]] dans le procès opposant les criminels [[Affaire Alfredo Stranieri|Alfredo Stranieri]] et Germain Gaiffe à [[Rachida Dati]], qui les poursuit pour avoir revendiqué, dans un courrier provocateur, la paternité de sa fille Zohra. Dieudonné se présente également comme le {{citation|[[parrain]]}} de l'enfant de Rachida Dati<ref>« [http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/6-mois-requis-contre-les-detenus-revendiquant-la-paternite-de-la-fille-de-dati_1039165.html 6 mois requis contre les détenus revendiquant la paternité de la fille de Dati] », ''L'Express'', 11 octobre 2011</ref>.

Les controverses entourant Dieudonné le suivent dans d'autres pays [[Francophonie|francophones]] où il se produit : en janvier 2010, la municipalité de [[Genève]] lui interdit de donner des représentations dans les salles municipales<ref>[http://archives.tdg.ch/archives/actu-geneve/mugny-interdit-ville-dieudonne-2010-01-29 Mugny interdit la Ville à Dieudonné], ''La Tribune de Genève'', 29 janvier 2010</ref>. En mai 2012, à [[Bruxelles]], la police interrompt une représentation de Dieudonné et dresse un procès-verbal pour {{citation|propos xénophobes}} et {{citation|incitation à la haine raciale}}<ref>[http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/05/10/la-police-de-bruxelles-interrompt-un-spectacle-de-dieudonne_1699361_3214.html La police de Bruxelles interrompt un spectacle de Dieudonné], ''Le Monde'', 10 mai 2012</ref> (les charges sont finalement abandonnées en novembre 2013<ref name="dhnet" />). Quelques jours plus tard, il doit renoncer à tenir une série de spectacles à [[Montréal]] après qu'une association juive a protesté contre ses {{citation|idées haineuses}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-interdit-de-spectacle-a-montreal_1113842.html Dieudonné interdit de spectacle à Montréal], ''L'Express'', 11 mai 2012</ref>.

Dieudonné gagne en [[2012]] deux procédures contre des municipalités qui l'avaient empêché de se produire. Il fait condamner la ville de Genève à la suite de l'affaire de 2010<ref>[http://debats.terrafemina.com/sport/autres/335/4765-dieudonne-gagne-son-proces-contre-geneve-pour-quotcensure-prealablequot Dieudonné gagne son procès contre Genève pour «&nbsp;censure préalable&nbsp;».], 2 février 2012</ref>, et remporte le second procès contre la ville de [[La Rochelle]], où la société gérante du Palais des congrès est condamnée, en première instance, à lui verser {{unité|40000|€}} au titre de préjudices d’image et d’ordre financier, pour avoir annulé l'une de ses représentations<ref>[http://www.saphirnews.com/Dieudonne-gagne-son-proces-contre-La-Rochelle_a15151.html « Dieudonné gagne son procès contre La Rochelle »], ''Saphirnews'', 5 septembre 2012</ref>.

En novembre [[2012]], Dieudonné est condamné en première instance à {{unité|20000|€}} d'amende pour {{citation|diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale}} pour son interprétation de la chanson ''Shoananas''. La condamnation est confirmée en [[Appel dans la justice française|appel]] en novembre [[2013]], mais l'amende réduite à {{unité|8000|€}}. La justice ordonne le retrait de la vidéo de [[YouTube]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/11/27/97001-20121127FILWWW00612-dieudonne-condamne-pour-antisemitisme.php Dieudonné condamné pour antisémitisme], ''Le Figaro'', 27 novembre 2012</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/18/audience-agitee-au-proces-en-appel-de-dieudonne_3498023_3224.html Ananas, humour et antisémitisme : audience agitée au procès de Dieudonné], ''Le Monde'', 18 octobre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.sudouest.fr/2014/01/17/youtube-retire-une-video-de-dieudonne-qui-chante-shoananas-1432669-6011.php Affaire Dieudonné : YouTube bloque une vidéo antisémite], ''Sud Ouest'', 17 janvier 2014</ref>.

En [[2013]], Dieudonné réalise une tournée de son one-man-show ''Foxtrot'', dont la chanson ''Shoananas'' constitue l'un des clous. Il est accompagné de divers faire-valoirs, parmi lesquels Jacky Sigaux qui reprend son rôle de déporté juif<ref name="SlateDieudonnisation"/>. Supposé être consacré au « [[rêve américain]] », ce spectacle traite des [[Tueur en série|tueurs en série]], de l'[[intervention militaire de 2011 en Libye]] et des Juifs, qui sont notamment présentés comme « grands favoris et 62 fois champions du monde » d'une « compétition victimaire » mondiale. Dieudonné revient entre autres sur son litige avec [[Patrick Timsit]] qui l'avait traité de {{citation|nazi}}, en commentant : {{citation|Dans les [[Années 1930|années 30]], t’avais un tas de Timsit qui cassait les couilles, les gens en ont eu marre. Pour passer de l’énervement à la déportation, il suffit d’avoir pris un petit café serré le matin}}. Tout en faisant {{citation|une blague sur les juifs environ toutes les dix minutes}}, Dieudonné se moque également des Chinois et des Noirs, ce qu'il met en avant pour affirmer que les Juifs ne sont pas sa seule cible<ref name="Foxtrot"/>. Le 23 mai, il fait casser par le tribunal administratif de Montpellier un arrêté municipal de la ville de [[Perpignan]], qui interdisait une représentation de son spectacle au Palais des expositions<ref>[http://www.francebleu.fr/societe/dieudonne/dieudonne-le-spectacle-de-perpignan-aura-bien-lieu-la-justice-tranche-586358 Dieudonné : le spectacle de Perpignan aura bien lieu, la justice a tranché], ''[[France Bleu]]'', 23 mai 2013</ref>. En février, il donne, en marge de sa tournée, une interview dans laquelle il s'exprime sur les polémiques alors en cours autour du [[Mariage homosexuel en France|mariage pour tous]], qualifiant le projet de loi sur le mariage homosexuel de {{citation|projet sioniste qui vise à diviser les gens}}<ref>[http://www.slate.fr/france/68991/dieudonne-mariage-pour-tous-sioniste Pour Dieudonné, le mariage pour tous est un «projet sioniste qui vise à diviser»], ''Slate'', 4 mars 2013</ref>. En juillet, Dieudonné et le terroriste [[Ilich Ramírez Sánchez|Carlos]] sont les témoins du mariage d'[[Affaire Alfredo Stranieri|Alfredo Stranieri]] et Germain Gaiffe à la [[Établissements pénitentiaires des Yvelines#Maison centrale de Poissy|Maison centrale de Poissy]]. ''[[Libération (journal)|Libération]]'' commente à cette occasion : {{citation|peu probable que cela soit un mariage d'amour, mais plutôt une nouvelle provocation de l'ancien humoriste, organisée avec quelques camarades}}. Dieudonné déclare quant à lui que {{citation|la loi sur le mariage pour tous a ouvert la porte au grand n’importe quoi}}<ref>« [http://www.liberation.fr/societe/2013/07/17/mariage-homosexuel-en-prison-avec-carlos-et-dieudonne-pour-temoins_9189688 En prison, le mariage gay tourné en dérision] », ''Libération'', 17 juillet 2013</ref>.

Le même mois, dans le contexte de l'[[affaire Clément Méric]], Dieudonné réalise et diffuse sur sa chaîne [[YouTube]] un long entretien avec [[Serge Ayoub]]. Ce dernier prend la défense de l'assassin présumé, tandis que Dieudonné approuve ses propos<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/915227-dieudonne-interviewe-serge-ayoub-sur-clement-meric-l-humoriste-se-roule-dans-la-fange.html Dieudonné interviewe Serge Ayoub sur Clément Méric : l'humoriste se roule dans la fange], ''Le Plus Nouvel Obs'', 31 juillet 2013</ref>.

En [[Belgique]], Dieudonné apporte fin 2013 son soutien au député indépendant [[Laurent Louis]], habitué des provocations et des invectives à l'égard de l'ensemble de la classe politique belge ; par la suite, Laurent Louis ira jusqu'à se présenter comme {{citation|l'ambassadeur de Dieudonné en Belgique}}<ref name="Louissoutien">[http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/1754748/2013/12/09/Laurent-Louis-recoit-le-soutien-de-Dieudonne.dhtml Laurent Louis reçoit le soutien de Dieudonné], [[7sur7|7sur7.be]], 9 décembre 2013</ref>{{,}}<ref name="Quiestcedéputébelge">[http://blogs.rue89.nouvelobs.com/histoires-belges/2014/01/06/qui-est-ce-depute-belge-qui-fait-la-quenelle-au-parlement-232030 Qui est ce député belge qui fait la quenelle au parlement ?], ''Rue89'', 6 janvier 2014</ref>.

====Élections de 2012====
En vue de l'[[Élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle de 2012]], Dieudonné annonce son soutien à « la chèvre Biquette » : {{citation|Quitte à voter pour une chèvre, autant voter pour une vraie chèvre et moi j'ai décidé de voter pour une chèvre parce qu'il me reste la dignité et la rigolade}}<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/2011/06/20/dieudonne-donne-son-bulletin-de-vote-a-la-chevre-biquette_743993 Dieudonné donne son bulletin de vote à la «chèvre biquette»], ''Libération'', 20 juin 2011</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/politique/regardez-dieudonne-je-soutiendrai-biquette-a-la-presidence-de-la-republique-21-01-2011-130911_20.php REGARDEZ - Dieudonné : "Je soutiendrai biquette à la présidence de la République"], ''Le Point'', 21 janvier 2011</ref>. Lors des [[Élections législatives françaises de 2012|élections législatives]], il se porte candidat, avec le soutien du [[Parti antisioniste]], dans la [[deuxième circonscription d'Eure-et-Loir]] où il s'était déjà présenté en [[Élections législatives françaises de 1997|1997]]<ref>[http://www.lepoint.fr/politique/legislatives-l-humoriste-controverse-dieudonne-candidat-a-dreux-pour-le-parti-antisioniste-18-05-2012-1462765_20.php Législatives: l'humoriste controversé Dieudonné candidat à Dreux pour le Parti antisioniste], ''Le Point'', 18 mai 2012</ref> ; il obtient 1,14 % des suffrages (436 voix)<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__LG2012/%28path%29/LG2012/028/02802.html Résultats officiels], site du ministère de l'intérieur</ref>.

====Démêlés avec le fisc====
Fin [[2012]], le fisc réclame {{unité|887000|€}} à Dieudonné pour non paiement de {{citation|ses impôts sur le revenu entre 1997 et 2005, ses contributions sociales entre 1997 et 2003, ainsi que [de] sa taxe foncière entre 2008 et 2009}}<ref name="feuilleux">François Feuilleux, [http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/2012/10/10/dieudonne-doit-887-000-aux-impots-1290796.html « Justice : Dieudonné doit {{unité|887000|€}} aux Impôts »], ''[[L'Écho républicain]]'', 10 octobre 2012, consulté le 10 octobre 2012.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/pays-drouais/2012/10/11/dieudonne-poursuivi-par-le-fisc-serait-pris-a-la-gorge_1291920.html Dieudonné, poursuivi par le fisc, serait pris à la gorge], ''L'écho républicain'', 11 octobre 2012</ref>. Dieudonné lui-même conteste la somme<ref name="DieudonnérachèteComplexe">[http://obsession.nouvelobs.com/people/20130131.AFP2314/dieudonne-sa-compagne-rachete-aux-encheres-son-complexe-immobilier.html Dieudonné : sa compagne rachète aux enchères son complexe immobilier], ''Obsession - Nouvel Obs'', 31 janvier 2013</ref>. Le {{date|10|octobre|2012}}, pour récupérer les sommes réclamées par le fisc le tribunal ordonne la vente aux enchères, pour un montant initial de {{unité|501000|€}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/10/18/97001-20121018FILWWW00702-dieudonne-un-bien-vendu-a-501000-euros.php Dieudonné: un bien vendu à {{unité|501000|€}}], ''Le Figaro'', 18 octobre 2012</ref>, de son ensemble immobilier de [[Saint-Lubin-de-la-Haye]]<ref name="feuilleux"/>. Fin janvier [[2013]], Dieudonné, grâce à un appel aux dons sur Internet (il déclare qu'il s'agit d'un prêt qu'il remboursera après la tournée ''Foxtrot 2013''), réunit les fonds nécessaires et fait racheter son propre bien par les ''Productions de la plume'', dirigées par sa compagne, pour la somme de {{unité|551000|€}}<ref name="DieudonnérachèteComplexe"/>{{,}}<ref>[http://www.franceinfo.fr/justice/exclu-la-justice-enquete-sur-les-appels-aux-dons-de-dieudonne-1277099-2014-01-10 EXCLU | La justice enquête sur les appels aux dons de Dieudonné]</ref>.

====Poursuite de sa carrière d'humoriste====
[[File:P1070922 Paris XI passage de la Main-d'Or rwk.JPG|thumb|Le [[théâtre de la Main d'Or]], à Paris.]]
Malgré les polémiques qui l'entourent, son exclusion des grands médias, et une absence de publicité, Dieudonné continue de faire salle comble lors de ses spectacles, que ce soit lors de ses représentations au [[théâtre de la Main d'Or]] ou lors de ses tournées. Il écrit et interprète de manière régulière de nouveaux one-man-shows : ''Sandrine'' (2009), ''Mahmoud'' (2010), ''Rendez-nous Jésus ! '' (2011) et ''Foxtrot'' (2012). Les affaires de Dieufonné sont prospères : outre la billetterie et les [[DVD]] de ses spectacles, ses prestations générant également des produits dérivés (tee-shirts, mugs...). Les Productions de la Plume dégagent en 2012 un bénéfice net de {{unité|230000|€}}<ref name="cult300513">[http://culturebox.francetvinfo.fr/foxtrot-de-dieudonne-fait-le-plein-de-spectateurs-a-bordeaux-134487 La tournée Foxtrot de Dieudonné fait le plein de spectateurs malgré la polémique], ''[[France Télévisions|France TV Info]]'', 30 mai 2013</ref>{{,}}<ref name="BercyPortefeuille">[http://www.rfi.fr/france/20140109-valls-gouvernement-france-attaque-portefeuille-dieudonne-mbala-mbala-tracfin-insolvabilite Bercy s'intéresse au portefeuille de Dieudonné Mbala Mbala], [[Radio France internationale|RFI]], 9 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name="QuelleIdéologie"/>.

Bien que la dimension politique soit désormais récurrente, voire prépondérante, dans ses spectacles, Dieudonné continue d'aborder, en tant qu'humoriste ou qu'artiste, des thèmes variés. Dans ''Sandrine'', il traite essentiellement des relations hommes-femmes, et s'en prend notamment au discours [[féminisme|féministe]], en dénonçant {{citation|la stratégie de la pleurniche}} des femmes<ref>[http://www.lapresse.ca/arts/spectacles-et-theatre/humour-et-varietes/200906/11/01-874919-dieudonne-apres-les-sionistes-les-feministes.php Dieudonné : après les sionistes, les féministes...], ''[[La Presse (Montréal)|La Presse]]'', 12 juin 20009</ref>. Son film ''Métastases'' (2012) raconte quant à lui l'histoire de deux hommes confrontés à l'épreuve du [[cancer]] et adoptant des stratégies différentes, l'un se soumettant scrupuleusement à la médecine officielle en acceptant la [[chimiothérapie]] quand l'autre, entraîné par son ami « Dieudo », part en Afrique pour se faire soigner par un [[guérisseur]]<ref>« [http://www.telerama.fr/cinema/metastases-le-nouveau-film-de-dieudonne,85665.php “Métastases”, le nouveau film de Dieudonné] », ''Télérama'', 23 août 2012</ref>{{,}}<ref>[http://www.premiere.fr/film/Metastases-3465096 Fiche du film Métastases sur le site de ''Première'']</ref>. D'une manière générale, il continue d'affectionner l'[[humour noir]], estimant qu'{{citation|il faut savoir rire de tout}} et {{citation|ouvrir des réflexions sur des sujets douloureux, sensibles sur le mode humoristique}}. Dieudonné précise à ce propos : {{citation|L’humour qui me touche, c’est celui qui fait mal. Le mien, je vais le chercher au plus profond de la noirceur...}}<ref name="Skrzypczak"/>. Ses sketches évitent en général, au-delà du discours antisioniste, d'attaquer les Juifs dans leur ensemble. Il prend néanmoins très fréquemment pour cibles des personnalités juives, tout en revendiquant l'auto-dérision en matière politique, ce qui lui permet de séduire un public acquis à sa cause ; il affirme cependant sur son blog le sérieux de son message, écrivant que sa mission est d'{{citation|éveiller les consciences}}<ref name="exp260209">[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-dans-ses-oeuvres_743279.html Dieudonné dans ses œuvres], ''L'Express'', 26 février 2009</ref>. Après son [[Dieudonné#Bras de fer avec les autorités autour du spectacle Le Mur|bras de fer avec les autorités]] fin 2013-début 2014, il se revendique, dans une interview à ''[[Causeur]]'', comme {{citation|humoriste. Ni plus ni moins. Dans mes spectacles, il n'est pas question de donner des leçons de morale ou de philosophie. En toute simplicité, je fais rire sur des sujets qui me passionnent et que j'aime bien. À l'inverse beaucoup de comiques restent dans une sorte d'humour un peu industriel sur des sujets faciles}}, propos qu'il illustre en citant son {{citation|ami d'enfance Élie Semoun}}<ref name="Causeur"/>.

Face à l'évolution politique de Dieudonné, les jugements sur sa personnalité et son activité d'humoriste sont contrastés. En [[2010]], les éditions Mordicus, dirigées par [[Robert Ménard]], publient un livre d'entretiens entre Dieudonné et [[Bruno Gaccio]] sous le titre ''Peut-on tout dire ?''. [[Philippe Bilger]] rapporte que le projet initial était celui d'un livre d'entretiens entre Dieudonné et [[Guy Bedos]], mais que ce dernier s'est désisté car il ne voulait plus voir son nom accolé à celui de Dieudonné<ref>[[Philippe Bilger]], « [http://www.philippebilger.com/blog/2010/02/bruno-gaccio-nest-pas-un-guignol.html Bruno Gaccio n'est pas un guignol] », blog de Philippe Bilger, 26 février 2010</ref>. Selon Bruno Gaccio, qui indique avoir refusé la proposition dans un premier temps {{citation|par peur de [se] faire massacrer}}, de nombreux autres humoristes ont également décliné la proposition de Robert Ménard<ref>« [http://www.regards.fr/acces-payant/archives-web/bruno-gaccio-la-culpabilite,4746 Bruno Gaccio, la culpabilité révolutionnaire] », ''[[Regards]]'', 21 mars 2011</ref>. Dans l'ouvrage, l'ancien auteur des ''[[Guignols de l'Info]]'' défend la liberté d'expression de Dieudonné — {{citation|le priver d'expression sur la scène publique, autre que celle qu'il s'est créée sur Internet et dans son [[théâtre de la Main d'or]], c'est inopportun et inopérant}} —, tout en condamnant ses prises de position politiques : {{citation|Dieudonné est un gros taquin et il a déconné plein pot}}, estime-t-il, ajoutant qu'{{citation|il est contaminé — c'est une vraie maladie — par ses nouveaux amis, des gens que je définis, sans bien les connaître, comme profondément antisémites}}<ref>Bruno Gaccio et Dieudonné, ''Peut-on tout dire ?'', Mordicus, 2009</ref>. De son côté, Dieudonné assure dans ce livre qu’{{citation|être un paria}} le {{citation|tracasse}}, que l’{{citation|urgence}} pour lui est de {{citation|retrouver du lien, de multiplier les passerelles pour faire la paix avec des gens raisonnables}}, et qu’il souhaite {{citation|rassurer ceux qui le croient antisémite}}<ref>« [http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Dieudonne-insiste-185121 Dieudonné insiste] », ''Le JDD'', 10 avril 2010</ref>.

[[Bertrand Beyern]], président du jury du [[prix de l'Humour noir]] qui avait couronné Dieudonné en 2003, commente onze ans plus tard : {{citation|Il y a un membre du jury qui nous a dit à l’époque « C’est le plus grand, allez voir ça. » (...) Avec l’[[humour noir]], on est sur le fil, toujours sur un fil. Et Dieudonné est tombé du fil}}<ref>[https://www.lesinrocks.com/2014/01/08/actualite/lhumour-noir-ricanement-existentiel-que-lorphelin-de-dieu-inflige-par-represailles-aux-valeurs-des-autres-11457805/ Bertrand Beyern : ''L’humour noir est un humour de résistance''], ''[[Les Inrockuptibles]]'', 8 janvier 2014</ref>. Erwan Desplanques, journaliste à ''[[Télérama]]'', estime quant à lui que {{citation|depuis son très bon spectacle ''Cocorico !'' (2002), il a considérablement réduit la palette de ses personnages. La plupart du temps, il finit par ne plus jouer que lui-même, un provocateur [[théorie du complot|complotiste]]}} dont le spectacle se situerait {{citation|entre [[stand-up]] [[anarchisme|anar]] et [[Communication politique#En France|meeting]] [[antisioniste]]}} et se réduirait, excepté {{citation|quelques trouvailles}}, à {{citation|une parodie d'autoprocès}}<ref>Erwan Desplanques, [http://www.telerama.fr/idees/dieudonne-agitateur-de-haine,107039.php Dieudonné, agitateur de haine], ''[[Télérama]]'', {{n°|3339}}, 10 janvier 2014</ref>. ''[[La République des Pyrénées]]'' partage cette analyse, résumant son spectacle ''Asu Zoa'' (2014) à {{citation|un [[Vulgarité#Humour|humour gras, vulgaire à l'extrême]], toujours fondé sur l'insulte, et toujours aux dépens de ceux qui sont faibles et différents. (...) Dieudonné parle de Dieudonné : son interdiction sur les antennes de télévision, le grand complot des journalistes et des “ décideurs ” qui se liguent contre lui restent ses sujets de conversation préférés}}<ref>[http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2014/03/14/dieudonne-sous-controle-decoit-ses-fideles-fans,1184243.php Dieudonné sous contrôle déçoit ses fidèles fans à Pau], ''[[La République des Pyrénées]]'', 14 mars 2014</ref>. Enfin, le philosophe [[Olivier Mongin]], qui considère Dieudonné à la fois comme {{citation|une bête de scène, un orfèvre de la scène live qu’il pratique depuis longtemps et qui sait comment faire avec son public ; un comique qui pratique un rire exclusivement ethnique et identitaire ; un guerrier qui n’est jamais aussi à l’aise que lorsqu'il tient, en bon garde-frontière, son ennemi dans le viseur}}, inscrit l'intéressé dans l'évolution de la scène comique française contemporaine : {{citation|Il y a belle lurette, en dépit de l’intermède [[Nicolas Sarkozy|Sarkozy]], que le comique visant le pouvoir et les politiques ne fait plus rire (...), que le rire bas (le sexe version [[Jean-Marie Bigard|Bigard]]) et le comique identitaire - ethnique se sont imposés}}. Il juge également que Dieudonné {{citation|n’est vraiment pas drôle. Et pour cause, il n’a pas compris que le ressort du comique ne consiste pas à donner des coups (à cogner, à casser, à exclure) mais à s’approcher de quelque chose de dangereux et donc de fragile}}<ref>[[Olivier Mongin]], « [http://www.liberation.fr/societe/2014/01/19/dieudonne-n-est-vraiment-pas-drole_973970 Dieudonné n’est vraiment pas drôle] », ''Libération'', 19 janvier 2014</ref>.

Certains, à commencer par [[Manuel Valls]] lors du [[Dieudonné#Bras_de_fer_avec_les_autorit.C3.A9s_autour_du_spectacle_Le_Mur|bras de fer de Dieudonné avec le gouvernement en 2013-2014]]<ref>[http://www.20minutes.fr/culture/1269757-20140105-dieudonne-valls-determine-a-faire-interdire-tous-spectacles Dieudonné: Valls déterminé à faire interdire tous ses spectacles], ''20 Minutes'', 5 janvier 2014</ref>, lui contesteront même son statut d'humoriste pour ne plus le considérer que comme un militant politique, dont les spectacles ne seraient plus que des [[Communication politique#En France|meetings]]<ref name="Prazan"/>{{,}}<ref name="Blanchard">Sandrine Blanchard, « [http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/01/10/affaire-dieudonne-c-est-un-humoriste-qui-a-sombre_4345980_823448.html Affaire Dieudonné : « C'est un humoriste qui a sombré »], ''Le Monde'', 10 janvier 2014</ref>. L'universitaire [[François Jost]] justifie ainsi ce positionnement : {{citation|L’humour est un écart par rapport à une norme. Et c’est sur ce ressort que joue Dieudonné. Mais ce qui compte, ce n’est pas seulement ce qui est dit, c'est aussi ce que l'on connaît de l’énonciateur et du contexte dans lequel il parle. Or Dieudonné a proféré plusieurs fois des attaques antisémites, dans des contextes tout à fait sérieux. (...) Dieudonné passe constamment d’une position à l’autre [du ludique du spectacle au sérieux de la réunion], créant la confusion. Ce qui autorise à penser que ses propos sont de l’ordre de l'incitation à la haine raciale}}<ref name="Jost">Fabien Magnenou, « [http://www.francetvinfo.fr/societe/dieudonne/est-il-encore-possible-de-rire-de-tout_495620.html Est-il encore possible de rire de tout ?] », France TV Info, 5 janvier 2014</ref>. Au contraire, d'autres personnalités, tout en condamnant son évolution politique et le fond de ses spectacles, continuent à voir en lui un humoriste de qualité, tels [[Gad Elmaleh]] ({{citation|Il faut arrêter d'excuser, de tourner autour du pot sous prétexte que Dieudonné a du talent (...) ce qu'il dit ce sont des idées profondément antisémites}}<ref>Adrien Sénécat, [http://focus.levif.be/culture/culture/brillant-haineux-psychopathe-dieudonne-vu-par-ses-ex-amis/article-normal-12060.html "Brillant", "haineux", "psychopathe": Dieudonné vu par ses ex-amis], ''[[Focus Vif]]'', 30 décembre 2013</ref>) ; son ancien soutien [[JoeyStarr]] ({{citation|En tant qu'artiste, franchement, il est drôle, il est brillant<ref name="Postureparia">Benoît Hopquin, [http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/12/28/dieudonne-la-posture-de-paria-un-ascenseur-pour-son-succes_4340971_3224.html Dieudonné : la posture de paria, un ascenseur pour son succès], ''Le Monde'', 28 décembre 2013</ref>}}) ; l'essayiste [[Pascal Bruckner]] ({{citation|Dieudonné fait preuve d'un réel talent (...). Reconnaissons-le : il est souvent drôle, en dépit du dégoût que peuvent inspirer ses propos<ref>[[Pascal Bruckner]], « [http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/01/03/le-racisme-anti-blanc-existe-c-est-l-antisemitisme_4342787_3232.html Le racisme anti-blanc existe, c'est l'antisémitisme !, par Pascal Bruckner] », ''Le Monde'', 3 janvier 2014</ref>}}) ; l'humoriste et acteur [[François Rollin]] ({{citation|Dieudonné est un humoriste qui a sombré. Il y a chez lui une vraie force comique et une partie complètement malade}}) ; l'humoriste et animateur [[Yassine Belattar]] ({{citation|Il a, heureusement et malheureusement, un talent monstre}})<ref name="Blanchard"/> ; ou encore l'humoriste belge [[François Pirette]] ({{citation|Au risque d'en choquer certains, il faut aussi prendre la peine d'aller voir, car c'est sans doute l'un des plus doués de notre génération. Il est d'une intelligence rare et d'une force humoristique rare. Mais je ne peux que déplorer la personne qu'il est devenu}}<ref>[http://www.rtl.be/people/people/news/761712/benoit-poelvoorde-laurent-baffie-dieudonne-ne-fait-meme-plus-rire-les-humoristes-videos Benoit Poelvoorde, Laurent Baffie... Dieudonné ne fait même plus rire les humoristes ! (VIDEOS)], [[RTL-TVI]], 10 janvier 2014</ref>).

De son côté, l'écrivain [[Olivier Maulin]] salue à la fois le talent humoristique de Dieudonné et le contenu de ses spectacles, jugeant qu'{{citation|il ne fait aucun doute que Dieudonné est dans le second degré, au-delà du second degré, même}}, lorsqu'il tient sur scène des propos sur les Juifs comparables, selon lui, à ceux de [[Pierre Desproges]] : {{citation|on peut trouver ses sketchs ignobles, épouvantables, de mauvais goût — et ils le sont —, et c'est d'ailleurs parce qu'ils le sont qu'ils sont si drôles !}}<ref>[[Olivier Maulin]], « [http://www.causeur.fr/ai-je-encore-le-droit-de-rire-avec-dieudonne,26319 Ai-je encore le droit de rire avec Dieudonné ?] », ''[[Causeur]]'', {{n°|68}}, février 2014, {{p.|66-67}}</ref>. Certains fans de Dieudonné le comparent également à Pierre Desproges ou encore à [[Coluche]] ; Dieudonné se revendique lui-même de ce dernier<ref name="Foxtrot"/>{{,}}<ref>Joseph Corda, « [http://www.humanite.fr/dieudonne-la-rencontre-dun-public-en-pleine-confusion Dieudonné. À la rencontre d’un public en pleine confusion] », ''L'Humanité'', 7 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name="Mongin">Renaud Dély, [http://www.liberation.fr/societe/2006/06/19/contrairement-a-dieudonne-coluche-n-enferme-pas_41733 « Contrairement à Dieudonné, Coluche n'enferme pas »], ''Libération'', 19 juin 2006</ref>. Certaines personnalités soulignent au contraire la différence entre Dieudonné et ces humoristes. Citant Pierre Desproges, [[Manuel Valls]], alors ministre de l'Intérieur, affirme : {{citation|Je sais faire la différence entre les génies de l’humour et les petits entrepreneurs de la haine}}<ref>« [http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/01/1786007-valls-avertit-les-soutiens-de-dieudonne.html Valls avertit les soutiens de Dieudonné] », ''La Dépêche du Midi'', {{1er}} janvier 2014</ref>. Florence Mercier-Leca et Anne-Marie Paillet, [[Maître de conférences (France)|maîtres de conférences]] respectivement à l'[[université Paris-Sorbonne]] et à l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]], écartent également cette comparaison : {{citation|les marques de [[littérarité]] éloignent Pierre Desproges du [[Vulgarité#Humour|vulgaire]], de l'éructation, de tout ce qui est assimilable à une expression échappant au contrôle, sous le coup de la haine ou de la bêtise}}<ref>Sandrine Blanchard, « [http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/05/29/pierre-desproges-ou-l-anti-dieudonne_4428424_3232.html Pierre Desproges ou l'anti-Dieudonné] », ''Le Monde'', 29 mai 2014</ref>. Nicolas Delesalle, journaliste à ''[[Télérama]]'', partage cette analyse : {{citation|Là où Dieudonné se casse la figure, sans style, dans des sketchs de brasserie viennoise, ­Desproges joue le funambule suspendu aux extrémités d'un humour qui touche l'intouchable}}<ref>Nicolas Delesalle, [http://www.telerama.fr/scenes/vingt-ans-deja-sans-pierre-desproges,26226.php Vingt ans déjà sans Pierre Desproges], ''[[Télérama]]'', 8 mars 2008</ref>. L'universitaire [[François Jost]] abonde : {{citation|Chez Dieudonné, le sujet est obsessionnel. Pierre Desproges a écrit un sketch, resté célèbre, sur les Juifs, mais ce n'est pas la base de toute sa carrière… Au cours d'interviews, par ailleurs, il a fait part de son incompréhension sur les causes profondes de la [[Shoah]]. Et il tente d’en rire pour ne pas en pleurer}}<ref name="Jost"/>. Le philosophe [[Olivier Mongin]] estime quant à lui qu'une {{citation|grande différence}} sépare Dieudonné et Coluche : {{citation|les sketches identitaires de Coluche partent du Belge et du Suisse, qui ne font d'ailleurs plus rire personne, pour introduire le Noir, le juif et l'Arabe. Il ouvre, et il fait bouger les choses et les identités. Contrairement à Dieudonné, lui n'enferme pas. Et la générosité qui double sa cruauté et sa crudité permet de s'identifier à ses personnages}}<ref name="Mongin"/>. L'écrivain [[Christian Millau]] distingue, lui, Dieudonné de ses prédécesseurs dans son absence de second degré<ref>[[Christian Millau]], « [http://www.atlantico.fr/decryptage/difference-entre-desproges-coluche-et-dieudonne-c-est-que-deux-premiers-ne-croyaient-pas-aux-horreurs-qu-proferaient-christian-951348.html Immunité d’humoriste ? La différence entre Desproges, Coluche et Dieudonné c’est que les deux premiers ne croyaient pas aux horreurs qu’ils proféraient] », ''[[Atlantico]]'', 12 janvier 2014</ref>. Néanmoins, [[Alain Jakubowicz]], président de la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]], juge que c'est également l'évolution du contexte social qui a rendu les sketchs de Dieudonné inadmissibles dans la mesure où, d'après lui, {{citation|la question se poserait}} d'interdire un célèbre sketch ironique de Desproges sur la [[Shoah]] en cette {{citation|[[Crise économique mondiale des années 2008 et suivantes|période de crise]]}}<ref name="Jost"/>.

[[Daniel Schneidermann]] souligne que l'ambiguïté autour du statut de Dieudonné n'est pas sans poser problème aux journalistes pour le qualifier : {{citation|Le choix n'est pas indifférent. La qualité d'humoriste lui confère encore une sorte d'immunité, que lui ôterait immédiatement le basculement total dans l'appellation politique. (...) [[Polémiste]] ? De fait, depuis le début de l'affaire [le [[Dieudonné#Bras de fer avec les autorités autour du spectacle Le Mur|bras de fer avec les autorités]] fin 2013-début 2014], il est bien silencieux. Mais il y a, selon les aspects du sujet, bien d'autres choix. Locataire indésirable, entrepreneur de spectacles, paria, multicondamné, etc.}}<ref>[[Daniel Schneidermann]], « [http://www.arretsurimages.net/breves/2014-01-08/Dieudonne-ou-comment-l-appeler-id16669 Dieudonné, ou comment l'appeler ?] », ''Arrêt sur images'', 8 janvier 2014</ref>.

Le public de Dieudonné le suit également beaucoup via [[Internet]] et les [[réseaux sociaux]]. Les vidéos qu'il poste sur ses comptes Internet, et qui incluent aussi bien des sketches que des règlements de compte avec ses différents adversaires, sont très suivies : certaines totalisent plusieurs millions de clics<ref name="cult300513" />{{,}}<ref name="WieviorkaDerrièrelAffaire">[[Michel Wieviorka]], [http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/31/affaire-dieudonne-l-essor-d-un-public-antisysteme_4341646_3232.html Derrière l'affaire Dieudonné, l'essor d'un public « antisystème »], ''Le Monde'', 31 décembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.rfi.fr/france/20131230-dieudonne-polemique-racisme-antisemitisme-derapages-verbaux-quenelle-anelka-semoun Dieudonné : aux origines d’une polémique née pour durer], ''RFI'', 30 décembre 2013</ref>.

==Le {{citation|phénomène}} Dieudonné==
===Public et soutiens de Dieudonné===
Dieudonné fidélise et fédère autour de lui un public à la fois nombreux et très hétéroclite. ''[[L'Express]]'', étudiant en 2009 le public d'une représentation au théâtre de la Main d'Or, décrit une assistance {{citation|cosmopolite mêlant habitants du quartier et lointains banlieusards, jeunes couples enlacés, Blacks-Blancs-Beurs en survêt, copines sur leur trente et un, retraités en [[keffieh]] et crânes rasés en [[Bomber (blouson)|bombers]]}}<ref name="exp260209" />. ''[[Rue89]]'' note également la variété du public, au sein duquel certains adhèrent entièrement au discours du comique et le croient victime du {{citation|lobby juif}} tandis que d'autres viennent apprécier l'artiste et gardent leur distance vis-à-vis du discours politique, exprimant parfois leur gêne sur certains points<ref name="SeulQuinousFasseRire"/>.

''[[Slate (magazine)|Slate]]'' revient, en 2013, sur le caractère bigarré du public de Dieudonné, où se côtoient militants d'extrême droite (qui ne représentent pas la majorité), jeunes musulmans, mais aussi {{citation|tout un petit peuple de rastas blancs, qu'on imaginerait plutôt dans un festival reggae ou une [[free party]]}} et {{citation|une frange de l’[[extrême gauche]] [[altermondialisme|altermondialiste]], qu’on reconnaîtra facilement au port du tee-shirt à l’effigie d’Hugo Chavez ou au total look joueur de diabolo à Rennes}}, soit, dans l'ensemble, une jeunesse {{citation|plutôt arrivée là par le biais de la critique radicale des médias, de l'oligarchie et du « [[nouvel ordre mondial]] » que par le prisme du [[conflit israélo-palestinien]], encore que les deux logiques aient tendance à s'entrecroiser}}. Le journal en ligne s'interroge à cette occasion sur le processus de {{citation|dieudonnisation des esprits}} qui serait à l'œuvre via la diffusion des idées et des thématiques de l'humoriste<ref name="SlateDieudonnisation"/>.

La même année, ''[[Rue89]]'' observe de son côté que les spectateurs du [[théâtre de la Main d'Or]] ne comptent {{citation|pas de [[Skinhead|skin]] ou de look crâne rasé. Mais des hommes, seulement un peu plus « bijoutés » que la moyenne – diamant à l’oreille et grosse bague au doigt. Aussi des familles, des femmes de 50 ans, un jeune qui a l’air de sortir de la piscine}}. La journaliste estime que l'assistance se partage entre {{citation|des antisémites certainement ; et d’autres qui pensent sincèrement que Dieudonné est le dernier des hommes libres, dans la provocation permanente}}<ref name="Foxtrot">Nolwenn Le Blevennec, « [http://rue89.nouvelobs.com/2013/04/12/fans-quand-dieudonne-fait-sketch-fait-encore-sketch-241418 Au spectacle de Dieudonné : « Au fond de moi, je pense que ce n’est pas une ordure »], ''[[Rue89]]'', 12 avril 2013</ref>.

''[[Le Monde]]'' évoque également, en janvier 2014, le caractère très composite du public de Dieudonné, que ce dernier compare lui-même à {{citation|une boîte à crayons de couleurs}} : {{citation|il est peu de salles en France dans lesquelles on retrouve – côte à côte et riant des mêmes blagues – des Arabes, des Noirs, des Blancs, des jeunes de cités, des électeurs de gauche, d’extrême gauche, d’extrême droite, des racistes, des antiracistes, des antisémites et des antisionistes}} ; une diversité dont la communauté juive est la {{citation|grande absente, à de rares exceptions près}}. Le quotidien note la présence, dans le public, de spectateurs politiquement modérés, opposés à l'antisémitisme, et qui continuent d'apprécier l'humoriste tout en explicitant sa démarche et en trouvant des circonstances atténuantes à sa radicalisation<ref>[http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2014/01/08/dieudonne-son-argent-ses-fans-ses-reseaux_4344614_3208.html Jeunes, de gauche et fans de Dieudonné], ''Le Monde'', 8 janvier 2014</ref>. ''Le Monde'' souligne en particulier l'aura qu'exerce Dieudonné auprès de jeunes musulmans français en raison essentiellement de son [[antisionisme]], compris comme un engagement sans faille pour la cause [[Palestine (État)|palestinienne]]. Néanmoins, la communauté musulmane dans son ensemble s'avère partagée au sujet de l'humoriste, qui incarne en son sein un sujet régulier de discorde<ref>Stéphanie Le Bars, « [http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/08/l-antisionisme-affiche-du-polemiste-seduit-les-jeunes-musulmans-francais_4344463_3224.html L'« antisionisme » de Dieudonné séduit des jeunes musulmans français] », ''Le Monde'', 8 janvier 2014</ref>.

[[Jean-Paul Gautier]], historien et co-auteur du livre ''La Galaxie Dieudonné'', estime que Dieudonné s’adresse notamment aux jeunes de banlieue — {{Citation|Ils sont issus de l'immigration, ils ne sont pas riches, ils n'ont pas forcément fait de longues études, ils peuvent avoir des difficultés à trouver un emploi… Ce sont des personnes qui se sentent lésées par la société, qui ont du mal à se faire une place. En résumé, il leur dit : « Regardez, pendant que vous galérez, les Juifs s'en mettent plein les poches ! » Et cela marche}}. Gautier souligne que, si la majorité des partisans de Dieudonné sont {{citation|sous-politisés}}, l'humoriste {{citation|ratisse plus large}} en attirant aussi des conspirationnistes, des négationnistes, des personnes ancrées à l'extrême droite depuis longtemps, ainsi que des [[Islamisme|fondamentalistes musulmans]] qui se sont tournés vers lui avec le conflit israélo-palestinien ; Dieudonné fédère ainsi des populations dont les {{citation|positions opposées}} peuvent se croiser<ref name="QuelleIdéologie">[http://www.francetvinfo.fr/societe/quelle-ideologie-se-cache-derriere-la-quenelle-de-dieudonne_486924.html Quelle idéologie se cache derrière la "quenelle" de Dieudonné ?], France TV Info, 23 décembre 2013.</ref>.

[[Jean-Yves Camus]] estime que Dieudonné, situé {{citation|à la lisière entre la politique, le show-business et tout simplement le mercantilisme}}, fait figure de {{citation|gourou}} d'un groupement sectaire qui a ses codes et ses lieux de rassemblement<ref>[http://www.akadem.org/sommaire/themes/politique/antisemitisme/mythes-judeophobes/quand-l-humour-ne-fait-plus-rire-17-12-2013-56016_137.php "Quand l'humour ne fait plus rire..."], sur le site Akadem</ref> ; le politologue juge en outre que le comédien se comporte comme un {{citation|commerçant}} de l'idéologie antijuive qu'il propage, {{citation|un commerçant tout court, très habile, qui vend sa victimisation avec un vrai projet marketing}}, et qui attire un public réfugié dans une {{citation|posture pseudo-contestataire}}<ref name="CamusJDD">[http://www.lejdd.fr/Societe/La-quenelle-un-geste-transgressif-d-une-betise-insondable-645892 "La quenelle, un geste transgressif d'une bêtise insondable"], Le JDD, 28 décembre 2013</ref>, formant {{citation|une mouvance transversale, antisystème et [[théories du complot|complotiste]], dont l’antisémitisme reste la colonne vertébrale. Leur vision du monde est celle d’un ordre mondial dominé par l’axe [[Washington (district de Columbia)|Washington]]-[[Tel-Aviv]]. Derrière les discours fustigeant l’[[Organisation du Traité de l'Atlantique Nord|Otan]] et la finance internationale, tout en soutenant [[Bachar el-Assad]] et [[Hugo Chávez]], il y a la conviction qu’au fond, ce sont les Juifs qui tirent les ficelles}}<ref>Guillaume Gendron, [http://www.liberation.fr/societe/2013/09/12/les-quenelles-de-dieudonne-laissent-un-sale-gout_931523 Les «quenelles» de Dieudonné laissent un sale goût], ''Libération'', 12 septembre 2013</ref>.

[[Michel Wieviorka]] souligne que Dieudonné, tout en étant avant tout une figure du [[nouvel antisémitisme]] qui se développe parmi les pro-palestiniens et les musulmans en voie de radicalisation, a réussi paradoxalement à plaire à la fois {{citation|à l'extrême droite nationaliste autant qu'aux populations issues de l'immigration récente (maghrébine, subsaharienne), sans parler des Antillais – qui ne constituent pas spécialement le fonds de commerce du FN}}. Sa spécificité, selon Wieviorka, tient à sa capacité à rassembler {{citation|trois publics, l’un issu de l’extrême droite, un autre de l’immigration, un troisième composé de jeunes rebelles au système}}. Ce paradoxe se résout {{citation|grâce à l'antisémitisme, qui subsume les différences et rapproche des personnes que tout sépare par ailleurs.}} Le sociologue insiste sur le rôle joué par Internet et les réseaux sociaux, qui ont offert à Dieudonné un important public virtuel, qui se reconnaît dans son discours « antisystème »<ref name="WieviorkaDerrièrelAffaire"/>{{,}}<ref>[http://www.letemps.ch/Page/Uuid/c5401bc0-7960-11e3-a6a7-73aa85943843/Le_nouvel_antis%C3%A9mitisme Le nouvel antisémitisme], ''Le Temps'', 10 janvier 2014</ref>.

[[Élisabeth Lévy]], qui assiste en [[janvier 2014]] à l'une des premières représentations d'''Asu Zoa'' au [[théâtre de la Main d'or]] et reconnaît que le spectacle l'a {{citation|plutôt amusée}}, indique n'avoir {{citation|pas senti de haine derrière les rires, plutôt le besoin de se laver de l’infâmant soupçon}} (d'[[antisémitisme]]). Relatant ses échanges avec le public, elle précise : {{citation|Tous les spectateurs qui sont venus nous voir voulaient vraiment nous convaincre qu’ils ne (...) sont pas [antisémites]. Ce qu’ils aiment, c’est la provocation, la transgression maximale. Le mec qui ne cède pas. (...) pour ceux avec qui nous avons parlé, s’ils sont antisémites, ils sont très forts car on n’a vraiment pas l’impression que c’est leur came}}. Sans trancher sur l'antisémitisme des supporteurs de Dieudonné, elle émet néanmoins de vives critiques sur leurs opinions politiques<ref>[[Élisabeth Lévy]], « [http://www.causeur.fr/dieudonne-dans-les-clous,25812 Dieudonné dans les clous] », ''[[Causeur]]'', 14 janvier 2014</ref>.

Jérémie Mani, président de [[Netino]], une entreprise de [[Modérateur (internet)|modération de commentaires sur Internet]], établit cinq grandes catégories parmi le millier de profils [[Facebook]] publics qu'il a parcourus et qui ont exprimé leur soutien à Dieudonné lors de son [[Dieudonné#Bras de fer avec les autorités autour du spectacle Le Mur|bras de fer avec les autorités]] en [[janvier 2014]] : {{citation|les proches de l'[[ultragauche]] [[Altermondialisme|altermondialiste]], tendance [[Anarchisme|anarchiste]]}} ; {{citation|les militants d'extrême-droite}} ; {{citation|les partisans de [[Bachar el-Assad|Bachar El Assad]] et [[Mahmoud Ahmadinejad]]}} ; {{citation|plus âgés, plus éduqués semble-t-il, un certain nombre d'internautes [qui] soutiennent également Dieudonné par principe ; celui d'une certaine conception de la [[liberté d'expression]]}}, sans cautionner pour autant tous les propos de l'humoriste ; et enfin, {{citation|quelques juifs déclarés... mais ils sont rares}}<ref>Jérémie Mani, « [http://www.huffingtonpost.fr/jeremie-mani/fans-dieudonne-internet_b_4566626.html Qui sont les fans de Dieudonné sur Internet?] », ''Le Huffington Post'', 9 janvier 2014</ref>.

Denis Turmel, le directeur du [[Zénith de Nantes Métropole|Zénith de Nantes]], relativise de son côté le succès de Dieudonné à la lumière des réservations faites dans sa salle pour le spectacle ''Le Mur'', peu avant l'[[Ordonnance Dieudonné du Conseil d'État du 9 janvier 2014|interdiction prononcée par le Conseil d'État]] en janvier 2014 : {{citation|{{formatnum:5 500}} places étaient vendues mardi matin [2 jours avant le spectacle], pour une salle qui fait environ {{formatnum:9 000}}. Le spectacle aurait dû être complet car Nantes est de manière générale une date très forte pour les tournées. Et si cette fréquentation n’est pas négligeable, elle doit être mise en perspective avec d’autres humoristes de sa génération : alors que Dieudonné ne devait passer qu’un soir, [[Franck Dubosc]] va faire trois dates et attirer {{formatnum:15 000}} spectateurs, [[Florence Foresti]] jouera trois ou quatre soirs, [[Muriel Robin]] deux soirées… Il faut vraiment relativiser : au regard des autres, il a plutôt une fréquentation moindre}}<ref>[http://www.metronews.fr/nantes/pour-le-directeur-du-zenith-de-nantes-il-faut-relativiser-le-succes-de-dieudonne/mnag!7LkVXrwI7t2ls/ Pour le directeur du Zénith de Nantes, "il faut relativiser le succès de Dieudonné"], ''[[Metronews]]'', 7 janvier 2014</ref>.

Contournant les grands médias grâce à son usage habile de l'[[Internet]], Dieudonné réussit à constituer autour de lui une sorte de {{citation|[[contre-culture]]}} ; il fidélise via le web un public parfois désigné sous le nom de « dieudosphère », important (plusieurs dizaines de milliers d'abonnés sur son compte [[Twitter]], plusieurs centaines de milliers sur son compte [[Facebook]]<ref>« [http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/12/27/sur-internet-la-dieudosphere-prospere-sans-s-inquieter_4340854_823448.html Sur Internet, la « dieudosphère » prospère sans s’inquiéter] », ''Le Monde'', 27 décembre 2013</ref>) et très actif sur les [[Forum (informatique)|forums]]<ref>Olivier Zilbertin, « [http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2014/01/12/la-quenelle-un-geste-qui-pollue-les-ecrans-et-les-forums-de-discussion_4346121_3236.html La « quenelle », un geste qui pollue les écrans et les forums de discussion] », ''Le Monde'', 12 janvier 2014</ref>. Celui-ci contribue à diffuser, de manière [[viralité|virale]], ses vidéos, ses leitmotiv et divers signes de reconnaissance ou messages codés, notamment celui de la {{citation|quenelle}}<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1124875-dieudonne-maitre-du-web-la-haine-a-l-heure-du-2-0-et-du-do-it-yourself.html Dieudonné : comment Valls s'est fait avoir en méprisant la communication sur internet], ''Le Plus Nouvel Obs'', 13 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name="SlateDieudonnisation"/>{{,}}<ref name="QuenelleBrasArmé">[http://www.lesinrocks.com/2013/12/04/actualite/quenelle-le-bras-arme-de-dieudonne-11450062/ Quenelle : le bras armé de Dieudonné], ''Les Inrockuptibles'', 4 décembre 2013</ref>{{,}}<ref name="DouVientlaQuenelle">[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/12/30/01016-20131230ARTFIG00404-d-o-vient-la-quenelle-de-dieudonne.php D'où vient la «quenelle» de Dieudonné], ''Le Figaro'', 30 décembre 2013</ref>.

=== Le geste de la « quenelle » et autres signes de ralliement===
[[image:Geste_de_la_quenelle.png|thumb|upright|Le geste de la « quenelle ».]]

==== De l'humour potache au slogan politique ====

Le [[geste]] dit de la {{citation|quenelle}}, qui consiste à tendre un bras vers le bas tout en posant la main de l'autre bras sur l'épaule, est le signe de ralliement le plus connu utilisé par Dieudonné et ses partisans. Il est comparé alternativement à une variante de [[bras d'honneur]], ou à une allusion au [[fist-fucking]], la signification du geste étant de [[sodomie|sodomiser]] symboliquement quelqu'un, en mimant le fait de lui enfoncer le bras dans l'anus<ref name="OriginesQuenelle">[http://www.20minutes.fr/societe/1268329-20131230-dieudonne-origines-quenelle Dieudonné: Aux origines de la quenelle], ''20 minutes'', 30 décembre 2013</ref>{{,}}<ref>Cour d'appel de Paris, 17 mars 2011 : {{citation|joignant par deux fois le geste à la parole, remontant sa main droite le long de son bras gauche jusqu'à l'épaule, M. Dieudonné M'Bala M'Bala explique au public qu'il s'agit de « leur glisser une quenelle », une expression imagée évoquant à l'évidence la [[sodomie]] : si ça glisse, c'est plus souple, c'est plus agréable qu'une gifle » a-t-il déclaré devant la cour}}. Passage cité dans [http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000026520559&fastReqId=1299829726&fastPos=1 arrêt cour de cassation, chambre criminelle du 16/10/2012]</ref>{{,}}<ref group="Note">Le blogueur [[Maître Eolas]] décrit le geste de la manière suivante : {{citation|Le discours officiel des aficionados de ce comédien est qu’en fait [le geste de la quenelle] mimerait une pénétration rectale par le bras droit entier, la main gauche en haut de l’épaule symbolisant la situation du sphincter anal. Son sens réel serait “je te la mets bien profond”, la pénétration anale étant pour eux profondément injurieuse et dégradante pour celui qui la reçoit, encore que je soupçonne qu’elle ne soit pas non plus à leurs yeux particulièrement valorisante pour celui qui l’administre}} Cf. [http://www.maitre-eolas.fr/post/2013/12/30/Pourquoi-il-ne-faut-pas-faire-taire-Dieudonn%C3%A9-%28mais-il-ne-faut-pas-l-%C3%A9couter-non-plus%29 Pourquoi il ne faut pas faire taire Dieudonné (mais il ne faut pas l'écouter non plus)], blog ''Journal d'un avocat'', 3 janvier 2014</ref>. Le succès d'une quenelle se jauge à sa taille : petite, « quenelle de 12 », « de 40 », et jusqu'à la plus grande, la quenelle dite « épaulée »<ref>Myriam Morel, « [http://www.metronews.fr/info/photo-polemique-de-mamadou-sakho-qu-est-ce-que-la-quenelle-de-dieudonne/mmik!PldbRjwCs8Jo6/ Qu'est-ce que la "quenelle" de Dieudonné ?] », ''Metronews'', 26 novembre 2013</ref>. Dieudonné utilise pour la première fois ce geste en 2005, dans un sketch de son spectacle ''1905'', pour accompagner la phrase {{citation|il va nous la foutre jusque-là}}. À l'origine un simple effet comique dénué de signification politique, la {{citation|quenelle}} devient ensuite récurrente dans les sketches de l'humoriste. Dieudonné aurait choisi le nom de [[quenelle]] à cause de la forme de ce plat, qui lui rappelait un [[suppositoire]]<ref name="OriginesQuenelle"/>{{,}}<ref name="DouVientlaQuenelle"/>. Progressivement, l'expression fait son entrée dans le vocabulaire politique de Dieudonné, qui dit volontiers vouloir {{citation|glisser une quenelle}} à ses adversaires. À l'époque de la Liste antisioniste, il déclare : {{citation|l'idée de glisser ma petite quenelle dans le fond du fion du sionisme est un projet qui me reste très cher}}<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/2009/05/09/-_556920 Dieudonné fait parader sa troupe «antisioniste»], ''Libération'', 9 mai 2009</ref>. Il définit le geste comme l'expression d'une forme de défi : {{citation|c’est une sorte de bras d’honneur au système avec une dimension, heu... dans le cul, quoi ; carotte dans le cul}}<ref name="Mukuna">[http://www.femmesdechambre.be/dieudonne-je-veux-aller-en-prison/ Dieudonné : « Je veux aller en prison »], ''Femmes de chambre'', 31 décembre 2013</ref>.

==== Interprétations ====

Le geste est peu connu du grand public jusqu'en [[2009]], date à laquelle Dieudonné l'utilise sur les affiches de la Liste antisioniste. Il acquiert alors une portée politique<ref name="OriginesQuenelle"/>{{,}}<ref name="DouVientlaQuenelle"/>. Le président de la LICRA le définit en 2013 comme un {{citation|[[salut fasciste|salut nazi]] inversé signifiant la [[Sodomie|sodomisation]] des victimes de la [[Shoah]]}}<ref name="QuenelleBrasArmé"/>{{,}}<ref>[http://www.bfmtv.com/societe/definition-quenelle-dieudonne-porte-plainte-diffamation-674416.html Définition de la "quenelle": Dieudonné porte plainte pour diffamation], BFMT TV, 26 décembre 2013</ref>. ''[[Slate (magazine)|Slate]]'' juge la ressemblance avec une esquisse de salut nazi {{citation|évidemment volontaire}}<ref name="SlateDieudonnisation"/>. Dieudonné lui-même, comme ses partisans, nient que ce geste {{citation|antisystème}}, au caractère {{citation|[[potache]]}}, ait une portée [[antisémitisme|antisémite]]<ref>[http://www.huffingtonpost.fr/2013/12/29/quenelle-dieudonne-geste-antisemitisme-anti-systeme_n_4515740.html Pour Dieudonné, la quenelle n'est pas un geste antisémite. Sur Internet, des photos prouvent le contraire], ''[[Le Huffington Post]]'', 29 décembre 2013</ref>. La quenelle, à mesure qu'elle gagne en notoriété, est cependant progressivement associée dans l'opinion aux positions politiques de Dieudonné. [[Jean-Yves Camus]] souligne que la quenelle peut être interprété de plusieurs manières : {{citation|salut nazi inversé, mais surtout geste antisystème tout court et aussi geste antisystème dirigé contre un [[complot juif]]}}<ref name="CamusJDD"/> ; ce {{citation|geste transgressif d'une bêtise insondable}}<ref name="CamusJDD"/> est donc bien à ses yeux un geste antisémite qui, s'il n'a rien à voir avec le [[néonazisme]], {{citation|risque de devenir un signe de ralliement, une forme juridiquement acceptable de certains préjugés}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/que-signifie-vraiment-la-quenelle_1310550.html Que signifie vraiment la quenelle ?], ''L'Express'', 29 novembre 2013</ref>. Il commente également : {{citation|difficile de dire que tous aient conscience de la portée de ce geste, mais leur vision du monde est celle d’un ordre mondial dominé par l’axe Washington–Tel-Aviv}}, au sein duquel les Juifs {{citation|tirent les ficelles}}<ref name="liberation20130912">[http://www.liberation.fr/societe/2013/09/12/les-quenelles-de-dieudonne-laissent-un-sale-gout_931523 Les « quenelles » de Dieudonné laissent un sale goût], Guillaume Gendron, Libération, 12 septembre 2013</ref>. Albéric Guigou, observant sur les [[réseaux sociaux]] que le [[Mot clé (sciences de l'information et des bibliothèques)|mot clé]] « juif » et ses déclinaisons sont associés trois fois plus au mot clé « quenelle » que des mots clés pourtant plus larges comme « système », « sioniste » ou « sionisme », en conclut que la quenelle {{citation|est bien utilisée comme un geste antisémite, qui permet de jouer avec la loi et les règles du vivre ensemble}}<ref>Albéric Guigou, « [http://www.huffingtonpost.fr/alberic-guigou/quenelle-antisemite_b_4519651.html La quenelle antisémite ou anti-système? Les chiffres ne mentent pas] », ''Le Huffington Post'', 30 décembre 2013</ref>. De son côté, le chercheur Haoues Seniguer y voit un geste {{citation|qu'il ne faut ni surestimer ni sous-estimer}}, qui {{citation|revêt une dimension [[polysémie|polysémique]]}} et {{citation|peut comprendre une gamme de significations allant de l'obscénité la plus crasse, de l'humour [[potache]], à l'insulte vis-à-vis des victimes de l'[[Holocauste|extermination des nazis]], c'est-à-dire les Juifs. Autrement dit, le sens dépendra très exactement des conditions, du profil social des individus, et, par-dessus tout, de leurs motivations ultimes. Il n'est donc pas permis, de façon réaliste, d'en conférer un sens a priori, sinon en prenant le risque pendant de verser, à contre-emploi, dans le [[procès d'intention]]}}<ref>Haoues Seniguer, « [http://www.huffingtonpost.fr/haoues-seniguer/spirale-quenelle-phenomene-social_b_4547426.html Spirale de "la quenelle": viralité et capillarité d'un nouveau phénomène social ?] », ''Le Huffington Post'', 6 janvier 2014</ref>. Devant l'ambiguïté du geste, le juge doit ainsi démontrer l'intentionnalité d'un prévenu l'ayant exécuté pour caractériser une provocation à la discrimination, à la haine, à l'injure ou à la violence raciale ou religieuse. [[SOS Racisme]] décide en ce sens de poursuivre « la diffusion des images de “quenelle” et leurs auteurs dès lors que le contexte ne laisse pas de doute sur le message et l'injure à l'encontre de la communauté juive »<ref>François Béguin, « [http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/01/10/quelles-sanctions-pour-une-quenelle_4344749_823448.html Quelles sanctions pour une « quenelle » ?] », ''Le Monde'', 10 janvier 2014</ref>.

==== Une diffusion virale accompagnée de polémiques ====

La reprise de la quenelle devient un jeu pratiqué par les fans de Dieudonné, qui s'emploient à la reproduire dans des photos ou des vidéos diffusées sur le web, sur les [[réseaux sociaux]], voire dans le public d'une émission de télévision. Pour [[Jean-Paul Gautier]], les supporters de Dieudonné perçoivent la quenelle {{citation|à la fois un symbole de rébellion et une blague, de la même façon que Dieudonné parle de politique sur le ton de la dérision mais de façon connotée}}<ref name="QuelleIdéologie"/>. Le geste, dont la signification reste jusqu'en 2013 peu connue, acquiert rapidement, en tant que [[viralité|contenu viral]], une certaine popularité : il est repris par des sportifs ou des candidats d'émission de télévision qui n'en connaissent pas forcément le lien avec Dieudonné, ou la dimension politique. Ce dernier organise chaque année, dans ses studios en [[Eure-et-Loir]], « Le Bal des Quenelles », une manifestation à mi-chemin entre le festival d'humour et l'[[université d'été]] politique. Il décerne par ailleurs des « Quenelles d'or » à des personnalités s'étant opposées à [[Israël]], au {{citation|[[sionisme]]}}, ou bien tout simplement au {{citation|système}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/12/16/01016-20131216ARTFIG00533-la-viralite-de-la-quenelle-de-dieudonne-continue-d-inquieter.php La viralité de la «quenelle» de Dieudonné continue d'inquiéter], ''Le Figaro'', 16 décembre 2012</ref>{{,}}<ref name="SlateDieudonnisation"/>{{,}}<ref name="QuenelleBrasArmé"/>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-les-reseaux-de-la-quenelle_1310292.html Dieudonné: les réseaux de la "quenelle"], ''L'Express'', 27 décembre 2013</ref>. Des célébrités sont {{citation|piégées}} par des personnes qui se font photographier avec elles en exécutant des quenelles ou en leur demandant de reproduire le geste. Dieudonné lui-même se fait photographier avec des personnalités, notamment des sportifs comme [[Tony Parker]] ou [[Yannick Noah]], tandis qu'ils reproduisent des quenelles ou d'autres signes de ralliement<ref name="SlateDieudonnisation"/>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/12/31/01016-20131231ARTFIG00225-quenelle-ces-personnalites-qui-font-marche-arriere.php?pagination=2 «Quenelle» : ces personnalités qui font marche arrière], ''Le Figaro'', 13 décembre 2013</ref> ; Tony Parker est ainsi contraint en 2013 de s'excuser, expliquant qu'il avait effectué le geste quatre ans plus tôt alors qu'il ignorait tout de sa signification<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/12/30/97001-20131230FILWWW00454-tony-parker-s-excuse-apres-sa-quenelle.php Tony Parker s'excuse après sa "quenelle"], ''Le Figaro'', 30 décembre 2013</ref>. Dieudonné lui-même encourage ses fans à diffuser le geste, en déclarant : {{citation|Aujourd'hui, cette formule magique ne m'appartient plus. Elle appartient à la révolution. Soyez subversifs, glissez des quenelles, désobéissez !}}<ref name="so111013">[http://www.sudouest.fr/2013/10/11/la-quenelle-le-geste-sulfureux-de-dieudonne-aux-idees-subliminales-1195240-710.php La quenelle, le geste sulfureux de Dieudonné aux idées subliminales], ''Sud Ouest'', 11 octobre 2013</ref>. Noémie Montagne, compagne et productrice de l'humoriste, a par ailleurs déposé les marques {{citation|Quenelle}} et {{citation|Quenelle +}} à l'[[Institut national de la propriété industrielle|INPI]], pour en tirer des produits dérivés<ref name="QuiestNoémieMontagneMétro">[http://www.metronews.fr/info/qui-est-noemie-montagne-l-epouse-de-dieudonne/mnaf!VDYnewRviK7rU/ Qui est Noémie Montagne, la femme de Dieudonné ?], ''Métro'', 9 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.francetvinfo.fr/france/la-femme-de-dieudonne-depose-la-marque-quenelle_477028.html La femme de Dieudonné dépose la marque "quenelle"], ''francetv.fr'', 7 décembre 2013</ref> ; elle tente en outre de conserver l'exclusivité de l'exploitation commerciale du geste, ce qui entraîne des tensions avec [[Alain Soral]]<ref name="querelle">[http://www.lepoint.fr/societe/dieudonne-soral-querelle-pour-une-quenelle-26-11-2013-1762139_23.php Dieudonné-Soral : querelle pour une quenelle], ''Le Point'', 26 novembre 2013</ref>.

En septembre 2013, le ministre des armées [[Jean-Yves Le Drian]] réagit à l'image, diffusée sur Internet, de deux militaires photographiés en train de faire ce geste devant une [[synagogue]] ; l'armée envisage des sanctions, déclarant ne pouvoir tolérer une éventuelle « apologie de doctrine interdite »<ref name="liberation20130912"/>. De nombreuses autres affaires liées à des {{citation|quenelles}}, exécutées par des anonymes ou par des personnalités, ont lieu dans les mois qui suivent, certaines entraînant des dépôts de plainte ou des sanctions contre leurs auteurs<ref>[http://www.metronews.fr/culture/video-le-petit-journal-s-excuse-apres-la-quenelle-d-un-spectateur/mmkm!2C2WQGTSS8v4w/ "Le Petit Journal" s'excuse après la quenelle d'un spectateur ], ''Métro'', 13 novembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.metronews.fr/paris/quenelle-d-asterix-et-obelix-le-parc-s-excuse/mmlA!ZZfTmmD4kxnYg/ Quenelle d'Astérix et Obélix : le parc s'excuse], ''Métro'', 27 décembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.leparisien.fr/politique/dieudonne-sos-racisme-poursuivra-les-quenelles-dans-des-lieux-symboliques-05-01-2014-3463791.php Les «quenelles» de Dieudonné dans le collimateur des associations anti-racisme], ''Le Parisien'', 6 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140110.OBS1985/la-quenelle-porte-atteinte-au-principe-de-neutralite-politique-de-l-ecole.html "La quenelle porte atteinte au principe de neutralité politique de l'école"], ''Le Nouvel Observateur'', 10 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/01/31/quenelle-chez-air-france-la-compagnie-se-dit-extremement-choquee_976843 Quenelle à Air France : la CGT condamne et va «prendre des dispositions»], ''Libération'', 31 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.leparisien.fr/rhone-alpes/quenelle-de-dieudonne-un-viticulteur-du-beaujolais-pris-dans-la-tourmente-04-02-2014-3559033.php Quenelle de Dieudonné : un viticulteur du Beaujolais pris dans la tourmente], ''Le Parisien - Aujourd'hui en France'', 4 février 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/enquete-apres-une-photo-de-quenelles-dans-les-ruines-d-oradour-06-02-2014-1789055_23.php Enquête après une photo de "quenelles" dans les ruines d'Oradour], ''Le Point'', 6 février 2014</ref>. [[Alain Soral]] se fait photographier effectuant une quenelle devant le [[Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe|mémorial de la Shoah de Berlin]]<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/01/08/procedures-a-tour-de-bras-contre-des-quenelles_971391 Procédures à tour de bras contre des «quenelles»], ''Libération'', 8 janvier 2014</ref>. En octobre 2013, une photo de [[Jean-Marie Le Pen]] et [[Bruno Gollnisch]] faisant le geste de la quenelle est diffusée sur Internet<ref name="so111013" />. En [[Belgique]], [[Laurent Louis]] reprend le geste à son compte, effectuant des quenelles aussi bien dans ses meetings<ref name="Louissoutien"/> que durant des sessions à la [[Chambre des représentants de Belgique|Chambre des représentants]]<ref name="Quiestcedéputébelge"/>. En [[décembre 2013]], quatre serveurs d’une boîte de nuit lyonnaise sont mis à pied après la diffusion d'une photo sur laquelle ils effectuent le geste de la quenelle sur leur lieu de travail. Six individus sont ensuite mis en examen pour avoir lancé des [[Expédition punitive|expéditions punitives]] contre l'un d'entre eux<ref>[http://www.rue89lyon.fr/2013/12/26/comment-une-quenelle-entraine-deux-expeditions-punitives-lyon/ Comment une « quenelle » a entraîné deux expéditions punitives à Lyon], ''Rue89 Lyon'', 26 décembre 2013</ref>. À la fin du mois, lors du [[Dieudonné#Bras de fer avec les autorités autour du spectacle Le Mur|bras de fer de Dieudonné avec les autorités]], [[Nicolas Anelka]] effectue une quenelle après un but durant le [[Championnat d'Angleterre de football|championnat anglais]] ; le footballeur explique ensuite avoir voulu, non seulement célébrer son but, mais également rendre hommage à son ami Dieudonné<ref>[http://www.huffingtonpost.fr/2013/12/28/quenelle-dieudonne-nicolas-anelka-but-photos_n_4511894.html?utm_hp_ref=france&ir=France Quenelle de Dieudonné: Nicolas Anelka célèbre son but avec le geste de l'humoriste], ''Le Huffington Post'', 28 décembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://lci.tf1.fr/france/societe/anelka-se-permet-une-quenelle-un-soutien-a-dieudonne-8338527.html "Quenelle" d'Anelka : "une spéciale dédicace" à Dieudonné], MYTF1News, 28 décembre 2013</ref>, et affirme que la signification du geste est {{citation|anti-système. Je ne sais pas ce que le mot religion vient faire dans cette histoire}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/sport/20131229.OBS0885/quenelle-je-ne-suis-ni-antisemite-ni-raciste-se-defend-anelka.html "Quenelle" : "Je ne suis ni antisémite ni raciste", se défend Anelka], ''Le Nouvel Observateur'', 29 décembre 2013</ref>. À cette occasion la presse britannique parle pour la première fois de cette affaire française en qualifiant le geste de « Nazi Salute »<ref>[http://www.dailymail.co.uk/sport/football/article-2530377/West-Brom-coach-Downing-claims-Anelka-paying-homage-comedian-controversial-celebration.html Anelka's 'Nazi' salute storm: Striker could face lengthy FA ban for offensive goal celebration along with sanctions in France], ''[[The Daily Mail]]'', 28 décembre 2013</ref>, ou « Nazi Gesture »<ref>[http://www.theguardian.com/football/2013/dec/28/west-bromwich-nicolas-anelka-nazi-gesture Nicolas Anelka faces sanction for 'disgusting' gesture in West Brom draw], ''[[The Guardian]]'', 28 décembre 2013</ref>. En [[Israël]], la Commission de l'immigration et de la diaspora de la [[Knesset]] se réunit à la suite de l'incident et son président [[Yuli-Yoel Edelstein]] dénonce {{citation|une nouvelle vague antisémite}}, avant que le ministre israélien des Affaires étrangères [[Avigdor Lieberman]] n'analyse le geste comme {{citation|le condensé de la situation problématique de l'Europe dans [[Juifs et judaïsme en Europe|ses relations avec les juifs]] et avec Israël}}. [[Meyer Habib]], député [[Union des Démocrates et Indépendants|UDI]] de la [[huitième circonscription des Français établis hors de France]] — qui comprend Israël —, promet de préparer une [[Proposition de loi#En France|proposition de loi]] pour {{citation|pénaliser le nouveau salut nazi et antisémite de Dieudonné qu'est la quenelle}}<ref name="quenelle Israël">[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/12/31/97001-20131231FILWWW00328-dieudonne-israel-s-inquiete-de-l-antisemitisme.php Dieudonné : Israël s'inquiète de l'antisémitisme], ''Le Figaro'', 31 décembre 2013</ref>. Nicolas Anelka est finalement condamné en février 2014 pour avoir commis un « geste abusif et/ou indécent et/ou insultant et/ou incorrect », la [[Fédération anglaise de football]] rejetant l'accusation de « geste en relation avec l'origine ethnique et/ou la race et/ou la religion »<ref>[http://www.eurosport.fr/football/premier-league/2013-2014/quenelle-pour-nicolas-anelka-l-addition-aurait-pu-etre-bien-plus-salee_sto4154581/story.shtml Quenelle : Pour Nicolas Anelka, l'addition aurait pu être bien plus salée], ''[[Eurosport]]'', 27 février 2014</ref>. En juin 2014, Anelka s'affiche publiquement avec un T-shirt représentant la quenelle de manière détournée<ref>Gilles Festor, « [http://www.lefigaro.fr/le-scan-sport/buzz/2014/06/13/27002-20140613ARTFIG00042-affaire-de-la-quenelle-nouvelle-provocation-d-anelka.php Affaire de la «quenelle» : nouvelle provocation d'Anelka] », ''Le Figaro'', 13 juin 2014</ref>. En janvier 2014, {{citation|Joe le Corbeau}}, dessinateur partisan de Dieudonné et d'Alain Soral, est mis en examen pour avoir mis en ligne sur son site la photo d'un homme faisant une quenelle devant l'école juive Ozar Hatorah de [[Toulouse]], théâtre de la [[Tueries de mars 2012 à Toulouse et Montauban|dernière tuerie]] commise par [[Mohammed Merah]]<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/01/29/mise-en-examen-d-un-dessinateur-proche-de-dieudonne_976297 «Joe le Corbeau», dessinateur dieudonniste mis en examen], ''Libération'', 29 janvier 2014</ref>. Plusieurs candidats et militants du [[Front national (parti français)|Front national]] se sont appropriés le geste entre fin 2013 et début 2014<ref>« [http://laregledujeu.org/2014/03/25/16636/le-fn-et-alain-soral/ Le FN et Alain Soral] », ''[[La Règle du jeu (revue)|La Règle du Jeu]]'', 25 mars 2014</ref>, tandis que [[Robert Spieler]], homme politique d'extrême droite et ancien membre du FN, l'encense dans ''[[Rivarol (hebdomadaire)|Rivarol]]'' du 9 janvier 2014<ref name="D'Angelo">Robin d'Angelo, « [http://www.streetpress.com/sujet/121179-le-pire-de-la-presse-d-extreme-droite-speciale-quenelle Le pire de la presse d'extrême droite, spéciale quenelle] », ''[[StreetPress]]'', 10 janvier 2014</ref>. Lors des [[Élections municipales françaises de 2014|municipales de 2014]], une liste d'extrême droite présentée à [[Vénissieux]] par des exclus du FN utilise le slogan {{citation|Glissez une quenelle dans l'urne !}}<ref>[http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/26/glissez-quenelle-lurne-laffiche-lextreme-droite-a-venissieux-250978 « Glissez une quenelle dans l’urne » : l’affiche de l’extrême droite à Vénissieux], ''Rue89'', 26 mars 2014</ref>.

==== Autres mèmes lancés par Dieudonné ====

Dieudonné lance d'autres [[mème]]s issus de ses divers sketches, et qui deviennent autant de signes de ralliement pour lui et ses partisans : l'expression {{citation|au-dessus, c’est le soleil}} — pouvant être accompagnée d'un doigt levé et d'une mimique caractéristique — censée exprimer sur le ton de la dérision que l'on parle de la chose la plus haute et la plus sacrée possible (soit, selon le contexte, la [[Shoah]], [[Bernard-Henri Lévy]], [[Mahmoud Ahmadinejad]], ou tout autre sujet) ; ou encore la chanson ''Shoananas'', voire tout simplement un [[ananas]] qui peut suffire à évoquer la chanson<ref name="SlateDieudonnisation"/>{{,}}<ref>[http://www.slate.fr/france/78142/equipe-de-basket-elysee-dieudonne Quenelle collective (et hommage à Dieudonné) de l'Équipe de France de basket à l'Élysée ?], ''[[Slate (magazine)|Slate]]'', 24 septembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/sports/2013/09/24/non-les-basketteurs-n-ont-pas-rendu-hommage-a-dieudonne_934352 Non, les basketteurs n'ont pas rendu hommage à Dieudonné], ''Libération'', 14 septembre 2013</ref>.

== Bras de fer avec les autorités autour du spectacle ''Le Mur'' ==
{{Voir aussi|Ordonnance Dieudonné du Conseil d'État du 9 janvier 2014}}
[[File:Dieudonné - November 2013.jpg|thumb|Dieudonné en novembre 2013, durant une représentation de son spectacle ''Le Mur'', au théâtre de la Main d'Or.]]
Fin 2013, le [[pouvoir exécutif]] [[Parti socialiste (France)|socialiste]] décide de réagir. À la fin octobre, la cellule de veille de l'Élysée adresse à [[François Hollande]] une note faisant le point sur le discours antisémite de Dieudonné et sur son audience, particulièrement celle de ses vidéos sur Internet<ref>Marcelo Wesfreid, [http://www.lexpress.fr/actualite/politique/la-note-dieudonne-qui-a-alerte-hollande_1320193.html La note Dieudonné qui a alerté Hollande], ''L'Express'', 4 février 2014</ref>. En décembre, le président de la République, recevant une délégation du [[Conseil représentatif des institutions juives de France|CRIF]], dénonce, sans jamais citer l'intéressé, {{citation|le sarcasme de ceux qui se prétendent humoristes et qui ne sont que des antisémites patentés}}, et assure agir, « avec le gouvernement de [[Jean-Marc Ayrault]], pour que, sur Internet, nous puissions éviter la tranquillité de l'anonymat, qui permet de dire des choses innommables sans être retrouvé »<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1084943-hollande-defie-les-humoristes-antisemites-patentes-peut-il-en-finir-avec-dieudonne.html Hollande défie les humoristes « antisémites patentés » : peut-il en finir avec Dieudonné], Bruno Roger-Petit, Le Nouvel Observateur, 17 décembre 2013</ref>.

Au même moment, et ce depuis [[juin 2013]]<ref>[http://www.sudouest.fr/2014/01/09/direct-dieudonne-va-t-il-monter-sur-la-scene-du-zenith-de-nantes-1423970-6011.php Dieudonné finalement interdit de spectacle à Nantes : les moments forts de la journée], ''Sud-Ouest'', 9 janvier 2014</ref>, Dieudonné se produit dans un nouveau one-man-show, intitulé ''Le Mur''. Aucune information ne filtre tout d'abord sur le contenu du spectacle, mais, le [[19 décembre]], des journalistes de ''[[Complément d'enquête]]'', sur [[France 2]], diffusent des extraits d'une représentation filmée en [[caméra cachée]]. Les images du one-man-show, dont les Juifs sont une cible récurrente, montrent notamment Dieudonné s'en prendre à [[Patrick Cohen]], animateur de [[France Inter]] qui, quelque temps auparavant, avait reproché à [[Frédéric Taddeï]] d'inviter dans son émission ''[[Ce soir (ou jamais !)]]'' des personnalités aux {{citation|cerveaux malades}}, parmi lesquelles il rangeait Dieudonné. Ce dernier commente : {{citation|Tu vois lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu'il ait le temps de faire ses valises. Moi, tu vois, quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les [[Chambre à gaz#Utilisation massive par l'Allemagne nazie|chambres à gaz]]... Dommage !}}. [[Radio France]] dépose aussitôt plainte<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131220.OBS0356/antisemitisme-dieudonne-derape-a-nouveau-radio-france-attaque.html Dieudonné regrette les chambres à gaz, Radio France attaque], '''Le Nouvel Observateur'', 20 décembre 2013</ref>. ''[[Le Monde]]'' publie un compte-rendu d'un spectacle qui {{citation|repousse les limites de la provocation}}, et où abondent les allusions antisémites — {{citation|Moi, niveau président, je me suis arrêté à [[Philippe Pétain|Pétain]], je l'aimais bien, au moins il voyait où ça foire}} ; {{citation|L'[[Shoah|Holocauste]], ça nous a coûté un bras}} ; {{citation|J'ai pissé sur le [[mur des Lamentations]]}} — et les attaques contre des personnalités juives<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/03/dans-son-spectacle-dieudonne-repousse-les-limites-de-la-provocation_4342589_3224.html Dans son spectacle, Dieudonné repousse les limites de la provocation], ''Le Monde'', 3 janvier 2014</ref>. Dieudonné revendique lui-même son affrontement avec le gouvernement, et se flatte de {{citation|mettre le système en difficulté}} en faisant progresser la {{citation|résistance}} : sur scène, il prend directement à partie François Hollande en faisant entonner par la salle, sur l'air du ''[[Le Chant des partisans|Chant des partisans]]'', {{citation|François, la sens-tu, qui se glisse dans ton cul, la quenelle}}<ref name="Postureparia"/>.
[[File:Manuel Valls - avril 2009.jpg|thumb|left|[[Manuel Valls]], alors ministre de l'intérieur, s'engage personnellement contre Dieudonné à la fin 2013.]]
Fin décembre, alors que Dieudonné doit partir en tournée avec ''Le Mur'', et au lendemain d'un communiqué du [[Conseil représentatif des institutions juives de France|CRIF]] demandant par la voix de son président [[Roger Cukierman]] que « des mesures efficaces soient enfin prises pour faire cesser les appels à la haine des juifs » après les « provocations antisémites répétées de M. Dieudonné »<ref name="Bonnefous"> Bastien Bonnefous et Stéphanie Le Bars, « [http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/03/manuel-valls-a-l-offensive-une-affaire-de-convictions-personnelles-et-d-image_4342590_3224.html Manuel Valls à l'offensive : une affaire de convictions personnelles et d'image] », ''Le Monde'', 3 janvier 2014</ref>, le ministre de l'intérieur [[Manuel Valls]] annonce son intention d'étudier « toutes les voies juridiques » pour interdire les « réunions publiques » de l'humoriste, dont ils jugent qu'elles « n'appartiennent plus à la dimension créative mais contribuent (...) à accroître les risques de troubles à l'ordre public ». Le ministre commente : {{citation|Quand Dieudonné insulte la mémoire des victimes de la Shoah, c'est insoutenable. Ça suffit. Il faut casser cette mécanique de haine}}<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/12/27/le-gouvernement-voudrait-interdir-les-reunions-publiques-de-dieudonne_4340714_3224.html Manuel Valls durcit le ton face à Dieudonné], ''Le Monde'', 27 décembre 2013</ref>. Le premier secrétaire du [[Parti socialiste (France)|PS]], [[Harlem Désir]], et le président de l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]], [[Jean-François Copé]], soutiennent la position de Manuel Valls<ref>[http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/12/31/l-affaire-dieudonne-casse-tete-politique-et-juridique_4341561_823448.html L'affaire Dieudonné, casse-tête politique et juridique], ''Le Monde'', 31 décembre 2013</ref>. Le [[Front national (parti français)|FN]], par la voix de son vice-président [[Florian Philippot]], estime au contraire que l'attitude du gouvernement vis-à-vis de Dieudonné constitue une {{Citation|dérive extrêmement préoccupante pour la [[liberté d'expression]] en France}}<ref>{{Lien web |auteur=Grégory Rozières |url=http://www.huffingtonpost.fr/2013/12/27/dieudonne-spectacles-valls-interdire_n_4506986.html?utm_hp_ref=france |titre=Dieudonné: Valls cherche à interdire ses spectacles et « réunions publiques » |jour=27 |mois=12 |année=2013 |site=''[[Le Huffington Post]]'' |consulté le=27 décembre 2013}}.</ref>. Les partisans de l'humoriste dénoncent quant à eux {{citation|la main du CRIF}} dans l'intervention de Manuel Valls au lendemain de celle de Roger Cukierman<ref name="Bonnefous"/>. Le 3 janvier, [[Serge Klarsfeld|Serge]] et [[Beate Klarsfeld]] et leur fils [[Arno Klarsfeld|Arno]] appellent, au nom de l'association des [[Fils et filles de déportés juifs de France]], à manifester contre la tenue du spectacle, prévue à [[Nantes]]<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/01/04/les-klarsfeld-appellent-a-manifester-contre-dieudonne_970566 Les Klarsfeld appellent à manifester à Nantes], ''Libération'', 4 janvier 2014</ref>.

Le 6 janvier, Manuel Valls adresse aux [[Préfet (France)|préfets]] une [[Circulaire (droit)|circulaire]] dans laquelle il donne des instructions afin que les spectacles de Dieudonné soient interdits là où des risques de troubles à l'[[ordre public]] auront été constatés<ref name="InterdictionBordeaux">[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/06/la-circulaire-contre-les-spectacles-de-dieudonne-envoyee-aux-prefets_4343625_3224.html Premier spectacle de Dieudonné interdit après l'envoi de la circulaire Valls], ''Le Monde'', 6 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131227.OBS0786/le-gouvernement-envisage-d-interdire-les-spectacles-de-dieudonne.html Dieudonné : "Aux préfets d'évaluer les risques de trouble à l'ordre public"], ''Le Nouvel Observateur'', 27 décembre 2013</ref>. Sur le plan purement juridique, attendu que la jurisprudence [[René Benjamin]] de 1933 sur les troubles à l'ordre public porte sur la [[liberté de réunion]] et ne permet donc pas stricto sensu l'interdiction préventive d'une manifestation artistique, la circulaire du ministère de l'intérieur s'appuie sur une autre jurisprudence du [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]] qui avait, en 1995, validé l'interdiction d'un spectacle de [[lancer de nain]] en tant que représentation attentatoire à la [[dignité]] de la personne humaine, et par conséquent à l'ordre public<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/07/manuel-valls-fournit-aux-prefets-l-arsenal-pour-interdire-les-spectacles-de-dieudonne_4343906_3224.html Manuel Valls fournit aux préfets l’arsenal pour interdire les spectacles de Dieudonné], ''Le Monde'', 7 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.slate.fr/france/81939/dieudonne-lancer-nain Le lancer de nains peut-il bloquer un spectacle de Dieudonné?], ''Slate'', 7 janvier 2014</ref>. La municipalité de [[Bordeaux]] est la première à annoncer qu'elle interdira à Dieudonné de se produire durant sa tournée<ref name="InterdictionBordeaux"/>.

À l'exception du Front national, qui s'abstient cependant de le soutenir sur le fond<ref group="Note">Au sein de la direction du FN, seul le président d'honneur [[Jean-Marie Le Pen]] apporte un franc soutien à l'humoriste, dont il juge qu'il incite avant tout {{citation|à la rigolade}}, cf [http://www.bfmtv.com/politique/jean-marie-pen-dieudonne-incite-a-rigolade-688842.html Pour Jean-Marie Le Pen, "Dieudonné incite à la rigolade"], BFM TV, 16 janvier 2014. [[Marine Le Pen]], elle, garde ses distances et déclare être parfois choquée par les propos de Dieudonné, tout en se disant hostile à l'interdiction des spectacles de celui-ci. Elle précise que les relations de Dieudonné avec son père relèvent de la {{citation|vie privée}} de ce dernier, qui soutiendrait le comique parce qu'il {{citation|aime bien les parias}}. Cf [http://www.lejdd.fr/Politique/Marine-Le-Pen-est-choquee-par-Dieudonne-mais-ne-veut-pas-l-interdire-647314 Le Pen "choquée" par Dieudonné mais ne veut pas l’interdire], ''Le Journal du Dimanche'', 7 janvier 2014 ; [http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20140113.OBS2110/marine-le-pen-dieudonne-est-un-paria-jean-marie-le-pen-aime-bien-les-parias.html Marine Le Pen : "Dieudonné est un paria. Jean-Marie Le Pen aime bien les parias"], ''Le Nouvel Observateur'', 13 janvier 2014.</ref>, Dieudonné est condamné par l'ensemble du monde politique français<ref>[http://www.lefigaro.fr/politique/2013/12/30/01002-20131230ARTFIG00280-dieudonne-droite-et-gauche-a-l-unisson.php Dieudonné : droite et gauche à l'unisson], ''Le Figaro'', 30 décembre 2013</ref>.

Le [[9 janvier]] [[2014]], alors que Dieudonné prévoit de se produire à 20h au [[Zénith de Nantes Métropole|Zénith de Nantes]], le bras de fer de l'humoriste avec le gouvernement atteint son paroxysme. À 14h20, le [[Tribunal administratif (France)|tribunal administratif]] de Nantes annule l'arrêté préfectoral qui interdisait la représentation du ''Mur'', jugeant que {{citation|le spectacle ne peut être regardé comme ayant pour objet essentiel de porter atteinte à la [[dignité]] humaine. Par ailleurs, le risque de trouble public causé par cette manifestation […] ne pouvait fonder une mesure aussi radicale que l’interdiction de ce spectacle}}. [[Manuel Valls]] saisit immédiatement le [[Juge des référés en France|juge des référés]] du [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]]. À {{heure|18|40}}, alors que les spectateurs commencent à se rassembler autour du Zénith, le Conseil d'État annule la décision du tribunal administratif, estimant qu'{{citation|au regard du spectacle prévu, tel qu’il a été annoncé et programmé, les allégations selon lesquelles les propos pénalement répréhensibles (...) relevés lors des séances tenues à Paris ne seraient pas repris à Nantes ne suffisent pas pour écarter le risque sérieux que soient de nouveau portées de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|Déclaration des droits de l’homme et du citoyen]] et par la tradition républicaine}}. Dieudonné doit finalement renoncer in extremis à se produire à Nantes<ref name="ordonnance">[http://www.conseil-etat.fr/09012014_ordonnance_refere.pdf, Ordonnance {{n°|374508}} du 9 janvier 2014 du Conseil d'État en référé]</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/01/09/nantes-et-orleans-vont-ils-interdire-les-spectacles-de-dieudonne_971572 A Nantes : «Libérez Dieudonné, Valls démission»], ''Libération'', 9 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.leparisien.fr/faits-divers/dieudonne-ce-qu-a-dit-le-tribunal-administratif-de-nantes-09-01-2014-3477627.php Dieudonné : ce qu'avait dit le tribunal administratif de Nantes], ''Le Parisien'', 9 janvier 2014</ref>.

Cette ordonnance donne lieu à des analyses favorables<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/10/dieudonne-le-conseil-d-etat-apporte-une-reponse-adaptee-a-une-situation-extraordinaire_4346331_3224.html "Une réponse adaptée à une situation extraordinaire"], ''Le Monde'', 10 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name="rolin">[http://actu.dalloz-etudiant.fr/le-billet/article/lordonnance-dieudonne-du-conseil-detat-une-decision-logique-dans-le-contexte-contemporain-de//h/91ff9b4a2df7cd063b868833ed6b6c43.html Dalloz, le Billet, Fréderic Rolin, L'ordonnance Dieudonné du Conseil d'État : une décision logique dans le contexte contemporain de la liberté d'expression, 10 janvier 2014]</ref>{{,}}<ref name="Prazan">[[Michaël Prazan]], [http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/01/22/le-rire-et-l-outrance-caracterisent-la-tradition-francaise-de-l-antisemitisme_4352256_3232.html# Le rire et l'outrance : la tradition française de l'antisémitisme], ''Le Monde'', 23 janvier 2014</ref> mais également à des critiques, qui font notamment remarquer qu'elle infléchit la [[jurisprudence]] touchant à la [[Liberté d'expression#France|liberté d'expression en France]]<ref>[http://www.philippebilger.com/blog/2014/01/sous-dieudonn%C3%A9-la-libert%C3%A9-.html Sous Dieudonné, la liberté ?], Blog de Philippe Bilger, billet daté du 10 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140109.OBS1905/dieudonne-c-est-une-boite-de-pandore-qui-est-ouverte.html Dieudonné : "C'est une boîte de Pandore qui est ouverte"], entretien [[Maître Eolas]], nouvelobs.com, 9 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/dieudonne-pourquoi-la-decision-du-conseil-d-etat-est-tres-contestable-11-01-2014-1779137_23.php "Dieudonné: pourquoi la décision du Conseil d'État est (très) contestable], article du ''Point'', 10 janvier 2014</ref>. Plusieurs éditorialistes craignent en outre que Dieudonné ne bénéficie de la publicité que lui apporte cette affaire : [[Yves Thréard]] considère ainsi dans ''[[Le Figaro]]'' que le comique, qui {{citation|ne méritait que silence et mépris}}, {{citation|jouit désormais d'une notoriété malsaine dont il va user et abuser auprès de partisans hystérisés}}<ref>[http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/recours-de-dieudonne-contre-l-annulation-d-un-spectacle-a-tours-10-01-2014-1778951_240.php Recours de Dieudonné contre l'annulation d'un spectacle à Tours], ''Le Point'', 10 janvier 2014</ref>. Plusieurs humoristes jugent que l'interdiction des spectacles de Dieudonné risque d'en faire un martyr aux yeux d'une partie de l'opinion, et qu'il vaudrait mieux dénoncer son discours en usant de pédagogie, tout en laissant la justice faire son travail. Pour [[Didier Porte]], {{citation|les gens qui vont voir Dieudonné sont persuadés d'aller à un spectacle, pas à un [[Communication politique#En France|meeting politique]]. C'est eux qu'il faut convaincre, alors qu'on fait de Dieudonné un martyr, une rock star !}} : aux yeux de Didier Porte, la bonne méthode serait de faire réaliser aux fans de Dieudonné la {{citation|toxicité}} et le {{citation|ridicule}} de ce dernier, afin de {{citation|démonter la baudruche}}<ref name="MidilibreréactionsHumoristes"/>.

Dans le contexte de cette affaire, [[Élie Semoun]] choisit de répondre à son ancien compère dans l'émission ''[[Le Tube]]'', par le biais d'un sketch qu'il décrit comme étant {{citation|presque la lettre d'un ami trahi et trompé}}. Il conclut : {{citation|Quand on a débuté avec Dieudonné, on était le symbole même de l'antiracisme, à tel point que j'avais oublié que j'étais Noir et qu'il était Juif ! On s'en foutait à l'époque de tout ça, maintenant c'est un problème pour tout le monde... Dommage, moi j'aimais bien être Noir.}}<ref>[http://www.sudouest.fr/2014/01/11/elie-semoun-repond-a-dieudonne-1426377-6011.php Élie Semoun répond à Dieudonné], ''Sud-Ouest'', 11 janvier 2014</ref>. [[Nicolas Bedos]] réalise quant à lui, dans l'émission ''[[On n'est pas couché]]'', une chronique tournant en dérision l'humour de Dieudonné, et durant laquelle il arbore à la fois une barbe islamique et la moustache d'[[Adolf Hitler|Hitler]], en ponctuant ses propos par un salut nazi. À la suite de cette chronique, Nicolas Bedos dit avoir été menacé de mort par la {{citation|véritable secte}} que forment les fans de Dieudonné<ref>[http://www.lepoint.fr/medias/video-nicolas-bedos-se-paie-dieudonne-dans-on-n-est-pas-couche-12-01-2014-1779345_260.php Nicolas Bedos se paie Dieudonné dans "On n'est pas couché" ], ''Le Point'', 12 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/nicolas-bedos-apres-sa-chronique-sur-dieudonne-j-ai-recu-des-menaces-de-mort_1315922.html Nicolas Bedos après sa chronique sur Dieudonné: "J'ai reçu des menaces de mort"], ''L'Express'', 21 janvier 2014</ref>. Le dessinateur [[Plantu]] est alors l'une des rares personnalités françaises à prendre la défense de Dieudonné, au nom de la liberté d'expression et en affirmant que celui-ci {{citation|tape sur toutes les religions}}<ref>[http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20140110_00415101 Le dessinateur Plantu défend Dieudonné, provoquant la colère d’un philosophe], lavenir.net, 10 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[[Didier Pasamonik]], ''[http://www.actuabd.com/+Plantu-soutient-Dieudonne+ Plantu soutient Dieudonné]'', actuabd, 11 janvier 2014</ref>.

Deux jours après la décision du Conseil d'État, et alors que sa représentation vient d'être interdite à [[Tours]] et à [[Orléans]] et que des arrêtés d'interdiction sont également pris par la préfecture de [[Paris]]<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/01/10/en-direct-spectacle-de-dieudonne-decision-attendue-a-orleans_971854 Dieudonné : interdiction de jouer le «Mur» à Paris aussi], ''Libération'', 10 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/01/11/le-spectacle-de-dieudonne-egalement-interdit-a-orleans_972126 Dieudonné empêché de faire son show à Paris], ''Libération'', 11 janvier 2014</ref>, Dieudonné donne une conférence de presse pour annoncer qu'il interrompt définitivement sa tournée et renonce à son spectacle, tout en déclarant vouloir {{citation|continuer à déranger beaucoup de monde par le rire}}. Assurant qu'il souhaite avant tout calmer les choses en se conformant à la légalité dans un {{citation|État de droit}}, il ajoute {{citation|Bien évidemment, je ne suis pas un nazi, je ne suis pas un antisémite}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/11/01016-20140111ARTFIG00270-son-spectacle-interdit-a-orleans-dieudonne-veut-jouer-a-paris.php Dieudonné renonce définitivement à son spectacle «Le mur»], ''Le Figaro'', 11 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203235006903-dieudonne-hidalgo-souhaite-l-interdiction-a-paris-642098.php «Je ne suis pas un nazi», se défend Dieudonné], ''Les Échos'', 11 janvier 2014</ref>. Il annonce son intention d'enchaîner sur un nouveau spectacle, intitulé ''Asu Zoa'' ; celui-ci, donné peu après au théâtre de la Main d'Or, s'avère en définitive avoir un contenu quasiment identique à celui du ''Mur'', mais expurgé des charges ouvertement antisémites<ref>[http://obsession.nouvelobs.com/politique/20140113.AFP7444/le-nouveau-spectacle-de-dieudonne-joue-lundi-soir-a-paris.html Dieudonné rejoue le même spectacle, expurgé des charges antisémites], ''Obsession Nouvel Obs'', 15 janvier 2014</ref>. Dieudonné s'y félicite notamment que {{citation|''Le Mur'' [l'ait] fait entrer dans l'Histoire, par le conduit des chiottes}}<ref>[http://www.sudouest.fr/2014/01/27/l-autre-cote-du-mur-1442093-2780.php Dieudonné à Bordeaux : "« Le Mur » m'a fait rentrer dans l'Histoire par le conduit des chiottes"], ''Sud-Ouest'', 27 janvier 2014</ref>. De son côté, François Hollande qualifie l'interdiction de ce spectacle de « victoire » et réaffirme son soutien à la ligne suivie par Manuel Valls<ref>« [http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/01/14/hollande-l-interdiction-du-spectacle-de-dieudonne-est-une-victoire_4348045_823448.html Hollande : l'interdiction du spectacle de Dieudonné est une « victoire »], ''Le Monde'', 14 janvier 2014</ref>.

Cet épisode est accompagné d'une exposition médiatique sans précédent de l'humoriste, l'affaire étant commentée par la presse européenne<ref>[http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2014/01/10/valls-dieudonne-une-fausse-victoire Valls-Dieudonné : une fausse victoire], ''[[Courrier international]]'', 10 janvier 2014</ref>, mais aussi américaine<ref>[http://www.nytimes.com/2014/01/03/world/europe/concern-over-quenelle-gesture-grows-in-france.html Concern Over an Increasingly Seen Gesture Grows in France], ''The New York Times'', 2 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.nytimes.com/2014/01/24/opinion/deciphering-the-quenelle.html A French Clown’s Hateful Gesture], ''The New York Times'', 23 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.nytimes.com/2014/03/11/world/europe/for-hateful-comic-in-france-muzzle-becomes-a-megaphone.html For Hateful Comic in France, Muzzle Becomes a Megaphone], ''The New York Times'', 10 mars 2014</ref>{{,}}<ref>[http://edition.cnn.com/2014/01/10/opinion/opinion-poirier-french-comedian/ French comic banned: Victory for French values? ], ''CNN'', 10 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://latino.foxnews.com/latino/espanol/2014/01/10/el-ministro-frances-de-interior-espera-que-las-autoridades-locales-prohiban/ El Ministro francés de Interior espera que las autoridades locales prohíban actuar a Dieudonné], ''Latino Fox News'', 10 janvier 2014</ref>, voire asiatique<ref>[http://www.scmp.com/news/world/article/1402450/frances-interior-minister-hails-courts-ban-racist-comic-dieudonne France's interior minister hails court's ban on 'racist' comic Dieudonne], ''South China Morning Post'', 10 janvier 2014</ref>. Cette médiatisation se fait en particulier sentir sur le Web : Boris Beaude, spécialiste d'Internet, fait remarquer en [[janvier 2014]], en présentant à l'appui les statistiques de [[Google]], que {{citation|jamais, depuis une décennie, l’intérêt pour Dieudonné ne fut si important}}, la croissance constatée étant {{citation|sans aucune mesure avec celle qui fut observée lors de tous les incidents précédents}}<ref>« [http://www.causeur.fr/sur-la-toile-linteret-pour-dieudonne-na-jamais-ete-aussi-fort,25888 Sur la Toile, l’intérêt pour Dieudonné n’a jamais été aussi fort] », entretien de Gil Mihaely avec Boris Beaude, ''[[Causeur]]'', 20 janvier 2014</ref>. De nombreux auditeurs et lecteurs reprochent par ailleurs aux journalistes de consacrer une place trop importante à l'affaire, certains y voyant une publicité démesurée faite à l'humoriste controversé, quand d'autres considèrent que les médias ont complaisamment relayé un [[Stratégie de communication|plan de communication]] du ministre de l'Intérieur Manuel Valls<ref name="RTL"/>. En effet, Bastien Bonnefous et Stéphanie Le Bars, journalistes au ''Monde'', soulignent que l'engagement de ce dernier sur ce dossier lui a permis d'enregistrer la plus forte visibilité médiatique des membres du gouvernement pendant les vacances de Noël, mais également que sa prise de position, remise en cause à la gauche de la gauche et par des responsables socialistes, s'explique à la fois par ses convictions personnelles et sa volonté de réorienter son image<ref name="Bonnefous"/>. Revenant sur ces critiques, les journalistes Enguerand Renault du ''[[Le Figaro|Figaro]]'', Daniel Psenny du ''[[Le Monde|Monde]]'' et Didier Si Ammour de ''[[Stratégies]]'' estiment que l'affaire devait être traitée à partir du moment où elle est devenue un problème politique et juridique. Didier Si Ammour et Daniel Psenny regrettent cependant l'emballement engendré par le traitement de l'information en continu<ref name="RTL">[http://www.rtl.fr/actualites/info/article/affaires-dieudonne-et-hollande-gayet-les-medias-en-ont-ils-trop-parle-7768748820 Affaires Dieudonné et Hollande-Gayet : les médias en ont-ils trop parlé ?], RTL, 12 janvier 2014</ref>. Si les [[médias de masse]] sont unanimes à condamner Dieudonné, la presse d'extrême droite est divisée : alors que ''[[Rivarol (hebdomadaire)|Rivarol]]'', journal ami de l'humoriste qui lui avait accordé un long entretien en 2011, le soutient largement, ''[[Minute (journal)|Minute]]'' prend le positionnement inverse et dénonce même son antisémitisme — tout en titrant en Une « Une [[Dieudonné#Le geste de la « quenelle » et autres signes de ralliement|quenelle]] sauce [[yiddish]] »<ref name="D'Angelo"/>.

==Actualités en 2014==
Alors même que se déroule son affrontement avec les pouvoirs publics, Dieudonné est la cible de la justice française, qui le soupçonne d'avoir organisé frauduleusement son [[insolvabilité]]<ref name="exp080114">[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-justice-soupconne-dieudonne-d-avoir-orchestre-son-insolvabilite_1312528.html La justice soupçonne Dieudonné d'avoir orchestré son insolvabilité], ''L'Express'', 8 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name="BercyPortefeuille"/>, notamment pour éviter de payer ses amendes (qui se montent, en janvier 2014, à {{unité|65000|euros}}, dont {{unité|37000|euros}} en condamnations définitives), dont aucune n'a été réglée. L'humoriste, en effet, n'est ni associé ni salarié de ses sociétés de production : une grande partie de ses biens, comme ses entreprises, sont au nom de Noémie Montagne, ou le cas échéant d'autres membres de sa famille<ref>[http://www.franceinfo.fr/politique/le-plus-france-info/dieudonne-polemiste-et-hommes-d-affaires-1271347-2014-01-06 Dieudonné, un homme d'affaires insolvable], ''[[France Info]]'', 6 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/09/que-risque-dieudonne-apres-ses-condamnations_4344961_3224.html Prison, amendes, saisies de ses biens : que risque Dieudonné après ses condamnations ?], ''Le Monde'', 9 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name="ce080114">Anne-Sophie Mercier et Christophe Nobili, ''Le Prospère système de Dieudonné l'antisystème'', ''Le Canard enchaîné'', 8 janvier 2014</ref>. Le 7 janvier 2014, ''[[Le Monde]]'' révèle que Dieudonné, qui doit encore {{unité|887135|euros}} au Trésor public, aurait expédié depuis 2009 plus de {{unité|400000|euros}} au [[Cameroun]], où il possède une société, Ewondo Corp Sarl, gérée par l'un de ses fils. L'argent aurait notamment transité par un compte de la première épouse de Dieudonné<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/07/blanchiment-dieudonne-a-envoye-plus-de-400-000-euros-au-cameroun-depuis-2009_4344202_3224.html Dieudonné soupçonné de blanchiment pour avoir envoyé de l'argent au Cameroun], ''Le Monde'', 7 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name="exp080114" />{{,}}<ref name="fr24-080114">[http://www.france24.com/fr/20140108-france-justice-dieudonne-fraudre-blanchiment-argent-cameroun-quenelle-business/ La justice française scrute les combines fiscales de Dieudonné], France24.com, 8 janvier 2014</ref>. Selon ''[[Le Canard enchaîné]]'', le premier ministre [[Jean-Marc Ayrault]] aurait annoncé à ses ministres son intention d'avoir Dieudonné {{citation|au portefeuille}}, {{citation|comme les Américains ont fait tomber [[Al Capone]]}}<ref name="ce080114" />. Une enquête est en cours, portant sur des soupçons de {{citation|blanchiment}}, d'{{citation|organisation d’insolvabilité}} et de {{citation|fraude fiscale}}<ref name="fr24-080114" />.

Le paparazzi [[Jean-Claude Elfassi]], opposant très déterminé à Dieudonné<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/02/20/wanted-dieudonne-la-traque-de-deux-francs-tireurs-de-l-info_981867 Wanted Dieudonné : la traque de deux francs-tireurs de l’info], ''Libération'', 20 février 2014</ref>, révèle en outre sur son [[blog]] que les propriétaires du [[théâtre de la Main d'Or]], juifs, souhaiteraient se débarrasser de leur locataire<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/06/01016-20140106ARTFIG00571-les-proprietaires-du-theatre-de-la-main-d-or-souhaitent-expulser-dieudonne.php Les propriétaires du Théâtre de la Main d'Or souhaitent expulser Dieudonné], ''Le Figaro'', 7 janvier 2014</ref>. Il diffuse également l'information, confirmée ensuite par la [[Direction régionale des Affaires culturelles|DRAC]], selon laquelle la société Les Productions de la Plume, dirigée par la compagne de l'humoriste et qui gère le théâtre de la Main d'Or, ne dispose pas de la licence de catégorie 1, obligatoire pour tout exploitant d'un lieu de spectacle. La licence était détenue par une autre société de Dieudonné, Bonnie Productions, aujourd'hui dissoute, et la situation n'a pas été régularisée par Les Productions de la Plume après que celles-ci ont succédé à la précédente entreprise<ref>[http://www.europe1.fr/France/Dieudonne-n-a-pas-la-licence-pour-ses-spectacle-1775247/ Dieudonné n'a pas de licence pour ses spectacles à la Main d'Or], ''Le Figaro'', 17 janvier 2014</ref>. S'appuyant sur ces griefs, ainsi que que sur l’absence d’assurance et la représentation dans le théâtre du spectacle ''Le Mur'' jusqu’à son interdiction, les propriétaires du théâtre intentent à partir de février une action en justice pour tenter de casser le bail locatif<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/02/21/bataille-au-tribunal-entre-dieudonne-et-les-proprietaires-de-la-main-d-or_981743 Bataille au tribunal entre Dieudonné et les propriétaires de la Main d'or], ''Libération'', 21 février 2014</ref>.

Fin janvier 2014, lors d'une perquisition au domicile de Dieudonné, environ {{unité|650000|euros}} et {{unité|15000|dollars}} en liquide sont saisis<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/29/600-000-euros-en-liquide-saisis-au-domicile-de-dieudonne_4356385_3224.html Plus de {{unité|650000|euros}} en liquide saisis au domicile de Dieudonné], ''Le Monde'', 29 janvier 2014</ref>. La justice enquête également sur l'utilisation par Dieudonné de l'argent reçu à la suite de ses appels aux dons<ref>[http://www.franceinfo.fr/justice/exclu-la-justice-enquete-sur-les-appels-aux-dons-de-dieudonne-1277099-2014-01-10 EXCLU | La justice enquête sur les appels aux dons de Dieudonné], France Info, 10 janvier 2014</ref>.

Dieudonné ayant annoncé qu'il se rendrait au [[Royaume-Uni]] pour soutenir [[Nicolas Anelka]] après l'affaire de la « [[Dieudonné#Le geste de la « quenelle » et autres signes de ralliement|quenelle]] » effectuée par ce dernier, le [[Home Office]] fait savoir, le 3 février 2014, que l'humoriste est interdit d'entrée sur le territoire britannique ; cette décision peut être prise de manière discrétionnaire par le Home Office pour des raisons de politique publique ou de sécurité publique. Toute personne qui transporterait Dieudonné au Royaume-Uni est passible d'une amende de {{formatnum:10000}} [[Livre sterling|livres sterling]]<ref>[http://www.euronews.com/2014/02/03/controversial-french-comedian-dieudonne-banned-from-the-uk/ ''Controversial French comedian Dieudonné banned from the UK''], ''Euronews'', 3 février 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/02/03/dieudonne-interdit-d-entree-sur-le-territoire-britannique_977452 Interdit d'entrée en Grande-Bretagne, Dieudonné fait une « quenelle » à la reine], ''Libération'', 3 février 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.bbc.co.uk/news/uk-26020070 Anelka gesture comic Dieudonne banned from UK], [[British Broadcasting Corporation|BBC]], 3 février 2014</ref>.

En février, Dieudonné accorde une interview à ''[[Causeur]]'' dans laquelle, faisant le point sur les polémiques qui l'entourent, il dit n'avoir {{citation|absolument aucun remords, puisque les juges n'ont pas encore tranché sur le fond. (...) Je compte jouer le jeu de la Justice et épuiser tous les recours possibles. (...) La [[Cour européenne des droits de l'homme]] aura son mot à dire, d'autant que cette instance a déjà condamné la France plusieurs fois}}. Il ajoute : {{citation|Je ne me sens pas du tout antisémite. Je n'ai absolument aucune haine particulière vis-à-vis du peuple juif, mais aucune attirance non plus.}} Interrogé pour savoir s'il croit à la réalité du [[Shoah|génocide juif]], il déclare : {{citation|Je ne suis pas du tout spécialisé dans ces choses-là. Que les Juifs soient morts dans les [[Chambre à gaz#Utilisation massive par l'Allemagne nazie|chambres à gaz]] ou ailleurs, c'est atroce. En même temps, j'aime bien écouter [[Robert Faurisson|Faurisson]]}}. Enfin, il annonce un nouveau spectacle {{citation|pour [[juin 2014|juin]], qui reviendra sur tout ce qui m’est arrivé ces dernières semaines}}<ref name="Causeur">[http://www.causeur.fr/dieudonne-je-n-ai-absolument-aucun-remords,26116 Dieudonné : «Je n’ai absolument aucun remords»], entretien recueilli par [[Élisabeth Lévy]] et Gil Mihaely, ''[[Causeur]]'', février 2014, {{n°|68}}, {{p.|45-49}}</ref>.

Le [[7 février]], Dieudonné est [[Relaxe en France|relaxé]] à la suite de la diffusion sur Internet d'une vidéo dans laquelle il évoquait {{citation|la puissance du lobby juif}} et appelait entre autres à la libération de [[Affaire du gang des barbares|Youssouf Fofana]] ; sans se prononcer sur les propos eux-mêmes, la cour estime qu'il est impossible de prouver que l'humoriste est à l'origine de la mise en ligne de cette vidéo. L'[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]] annonce son intention de faire appel<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/02/07/dieudonne-relaxe-apres-avoir-appele-a-la-liberation-de-fofana_978559 Dieudonné relaxé après avoir appelé à la libération de Fofana], ''Libération'', 7 février 2014</ref>.

Le [[12 février]], ''[[Le Canard enchaîné]]'' révèle l'état de l'enquête en cours sur les biens de Dieudonné, et dont il ressort que l'humoriste, régulièrement présenté comme insolvable et qui lance de fréquents appels aux dons à l'attention ses partisans, est en réalité à la tête d'un patrimoine considérable. Contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps, une partie des biens de Dieudonné sont à son nom, dont sa vaste propriété du [[Le Mesnil-Simon (Eure-et-Loir)|Mesnil-Simon]] qu'il possède en [[indivision]] avec sa première épouse, ainsi que divers véhicules. Les Productions de la Plume sont bien détenues, à parts égales, par la compagne et la mère de Dieudonné, afin de {{citation|mettre hors d'atteinte de ses créanciers le produit de ses spectacles}} ; la justice enquête cependant sur divers transits de fonds via cette société de production. L'article conclut que l'humoriste a organisé de manière {{citation|grossière}} son insolvabilité, tout en faisant, via ses appels aux dons, payer ses impôts par son {{citation|fan-club}}<ref>Anne-Sophie Mercier, Christophe Nobili, ''La fortune planquée du pauvre Dieudonné'', ''Le Canard enchaîné'', 12 février 2014</ref>{{,}}<ref group="Note">L'hebdomadaire précise que Dieudonné a remboursé une partie des donateurs - du moins certains des signataires de {{citation|très gros}} chèques - qui lui avaient permis, en 2012, de faire racheter par la société de son épouse la propriété de [[Saint-Lubin-de-la-Haye]] mise en vente par le fisc. Tous les partisans de l'humoriste n'ont cependant pas récupéré leur argent.</ref>{{,}}<ref>[http://www.francetvinfo.fr/societe/dieudonne/comment-dieudonne-se-finance-grace-aux-dons-de-ses-partisans_527683.html Comment Dieudonné se finance grâce aux dons de ses partisans], France TV Info, 11 février 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/la-fortune-cachee-de-dieudonne_1323338.html La fortune cachée de Dieudonné], ''L'Express'', 12 février 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/02/12/la-pretendue-banqueroute-de-dieudonne-mise-en-echec_979855 La prétendue banqueroute de Dieudonné mise en échec], ''Libération'', 12 février 2014</ref>.

En [[mars 2014]], il est annoncé que Dieudonné a commencé à régler les amendes auxquelles il avait été condamné, et dont le montant total, sur plusieurs années, est estimé à {{formatnum:65000}} euros<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/03/14/dieudonne-a-commence-a-payer-ses-amendes_4383540_3224.html Dieudonné a commencé à payer ses amendes], ''Le Monde'', 14 mars 2014</ref>.

En [[avril 2014]], ''[[L'Écho républicain]]'' révèle qu'Adam Badji, ancien employé de Dieudonné et de son épouse via les Productions de la Plume, licencié fin 2012, porte plainte contre l'humoriste pour violences et menaces ; il se plaint également d'une « tentative d’extorsion de signature, de vol et d'intrusion dans un domicile privé », et accuse Noémie Montagne de « harcèlement ». Dieudonné l’attaque lui aussi en justice<ref>Yves Le Calvez, [http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/pays-drouais/dreux/2014/04/15/dieudonne-face-a-une-plainte-pour-violences-et-menaces_1967245.html Dieudonné face à une plainte pour violences et menaces], ''[[L'Écho républicain]]'', 15 avril 2014</ref>.

Le même mois, Dieudonné dépose deux plaintes devant la [[Cour de justice de la République]] (CJR) pour injures et diffamation contre le Premier ministre [[Manuel Valls]] et son successeur au ministère de l'Intérieur [[Bernard Cazeneuve]]. Elles sont finalement classées sans suite à la mi-mai. La plainte déposée par Dieudonné contre Manuel Valls devant la CJR, début janvier, pour [[Diffamation en droit français|diffamation]], avait connu le même sort à la mi-mars<ref>« [http://www.bfmtv.com/societe/dieudonne-a-depose-plainte-contre-valls-cazeneuve-763937.html Dieudonné dépose plainte contre Manuel Valls et Bernard Cazeneuve] », BFM TV, 28 avril 2014</ref>{{,}}<ref>« [http://www.ouest-france.fr/dieudonne-ses-plaintes-contre-valls-et-cazeneuve-classees-sans-suite-2554571 Dieudonné. Ses plaintes contre Valls et Cazeneuve classées sans suite] », ''Ouest-France'', 19 mai 2014</ref>.

Au printemps, [[Laurent Louis]] annonce qu'un {{citation|Congrès européen de la dissidence}} {{incise|décrit dans la presse comme un {{citation|congrès antisémite}}}} se tiendra le [[4 mai]] dans la [[région de Bruxelles-Capitale]], avec la participation de Dieudonné et d'[[Alain Soral]], mais aussi de personnalités comme [[Kémi Seba]] et l'essayiste antisémite [[Hervé Ryssen]]. La manifestation est finalement interdite par les autorités belges et, le jour de la réunion, les quelques 500 personnes présentes sur les lieux sont dispersées par les forces de l'ordre<ref>[http://www.rtl.be/info/belgique/politique/1088430/le-congres-antisemite-de-laurent-louis-aura-bien-lieu-dimanche-a-anderlecht Le congrès antisémite de Laurent Louis aura bien lieu dimanche à Anderlecht], ''RTL Belgique'', 3 mai 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/europeennes-2014/article/2014/05/04/belgique-un-congres-controverse-de-dieudonne-et-alain-soral-interdit_4411297_4350146.html Un congrès antisémite, avec Dieudonné en guest star, tourne court à Bruxelles], ''Le Monde'', 4 mai 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lesoir.be/535402/article/actualite/belgique/2014-05-04/congres-avec-dieudonne-interdit-anderlecht Le congrès avec Dieudonné interdit à Anderlecht], ''Le Soir'', 4 mai 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.france24.com/fr/20140504-belgique-bruxelles-interdit-congres-antisemite-dieudonne/ Le congrès antisémite prévu avec Dieudonné interdit en Belgique], ''France 24'', 5 mai 2014</ref>.

==Procès==

Dieudonné a connu de nombreux procès, dont la majorité concernent des affaires de [[Diffamation en droit français|diffamation]]. Jusqu'en 2006, date de sa première condamnation en première instance pour propos à caractère antisémite, Dieudonné se flattait d'être [[Relaxe en France|relaxé]] dans la plupart des cas<ref name="Taguieff434" />. Depuis, il a été condamné à plusieurs reprises pour des propos [[racisme|racistes]] visés par la [[Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse|loi du 29 juillet 1881]].

=== Procès intentés contre Dieudonné ===
==== Condamnations ====
* En 2000, il est condamné pour injure envers [[Patrick Sébastien]]<ref name="lefigaro20080626">[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/06/26/01016-20080626ARTFIG00373-dieudonne-star-de-la-semaine-judiciaire.php ''Dieudonné, star de la semaine judiciaire''], [[Le Figaro]], 26 juin 2008</ref>, qu'il avait traité de {{citation|con}} à la suite de la chanson ''Casser du Noir'' dans laquelle l'animateur parodiait [[Jean-Marie Le Pen]]<ref name="CondamnationsFranceTV">[http://culturebox.francetvinfo.fr/dieudonne-doit-65000-euros-au-tresor-public-pour-differentes-condamnations-147407 Dieudonné doit {{unité|65000|euros}} pour différentes condamnations], France TV Info, 3 janvier 2014</ref> ;
* En 2007, il est condamné à {{unité|3000|€}} d'amende, {{unité|1500|€}} de dommages et intérêts et {{unité|3000|€}} au titre des frais de justice pour diffamation envers [[Arthur (animateur)|Arthur]], pour avoir notamment déclaré que ce dernier finançait l'[[Armée de défense d'Israël|armée israélienne]] {{citation|qui n'hésite pas à tuer des enfants palestiniens}}<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2007/09/20/18512-Dieudonne-renonce-a-faire-appel-de-sa-condamnation-pour-diffamation-envers-Arthur.html ''Dieudonné renonce à faire appel de sa condamnation pour diffamation envers Arthur''], [[La Dépêche du Midi]], 19 septembre 2007</ref> ;
* En février 2007, la cour de cassation réunie en assemblée plénière casse et annule de manière définitive une précédente relaxe, jugeant que ses propos, « Pour moi, les Juifs, c’est une secte, une escroquerie », tenus en février 2002 dans une interview au magazine ''Lyon Capitale'', sont constitutifs du délit d'injure antisémite<ref name="Caen">Marc Caen, [http://www.slate.fr/story/4903/comment-dieudonn%C3%A9-est-devenu-antis%C3%A9mitisme-fn-soral Comment Dieudonné est devenu antisémite''], [[Slate (magazine)|Slate]], 7 mai 2009</ref>{{,}}<ref name="CondamnationsFranceTV"/> ;
* Après une condamnation en première instance en mars 2006, la cour d'appel confirme le 15 novembre 2007 sa condamnation pour {{citation|provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse}}, et lui inflige {{unité|5000|€}} d'amende pour avoir comparé en 2004 les Juifs à des « négriers » et à des trafiquants d'esclaves<ref name="lefigaro20080626" />{{,}}<ref name="CondamnationsFranceTV"/> ;
* La cour d'appel de Paris confirme le 26 juin 2008 sa condamnation à {{unité|7000|€}} d'amende pour avoir assimilé en 2005 la mémoire de la [[Shoah]] à de la « pornographie mémorielle »<ref name="lefigaro20080626" /> ;
* Le 27 octobre 2009, il est condamné pour injures antisémites à {{unité|10000|€}} d'amende après avoir fait acclamer [[Robert Faurisson]] par la salle lors d'une de ses représentations et lui avoir fait remettre le « prix de l'infréquentabilité » par un comédien déguisé en déporté juif<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/27/dieudonne-condamne-a-10-000-euros-d-amende-pour-injures-antisemites_1259460_3224.html ''Dieudonné condamné à {{unité|10000|€}} d'amende pour injures antisémites''] Le Monde 27/10/2009, rappel des anciennes condamnations de 2007 et 2008, [http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2009-09-22/dieudonne-devant-la-justice-pour-injures-raciales/920/0/379219 "Dieudonné devant la justice pour injures raciales"] Le Point 22/9/2009, et [http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/dieudonne-condamne-a-10-000-euros-d-amende_973379.html ''Dieudonné condamné à {{unité|10000|€}} d'amende''] L'Express, rappel des condamnations précédentes du 15 novembre 2007 et du 26 juin 2008</ref>{{,}}<ref name="CondamnationsFranceTV"/>. La condamnation est confirmée par la Cour d’appel de Paris le 17 mars 2011<ref name="express" />, et le pourvoi en cassation introduit par Dieudonné est rejeté en octobre 2012<ref name="point" /> ;
* En 2009, il est condamné au [[Québec]] à {{unité|75000|$ CA}} ({{unité|46872|€}}) de dommages et intérêts, pour diffamation envers [[Patrick Bruel]] : dans une interview à ''[[La Presse (Montréal)|La Presse]]'', il avait entre autres traité le chanteur de {{citation|militaire israélien}} et affirmé qu'il soutenait les bombardements de l'armée israélienne au [[Liban du Sud|Sud-Liban]]<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hl-1X9sBONlcMiqLEpysA0Dh4iSw ''Dieudonné condamné au Québec à payer {{unité|75000|dollars}} à Patrick Bruel''], [[Agence France-Presse]], 28 février 2009</ref> ;
* Il est condamné en 2009 à verser {{unité|2000|€}} de dommages et intérêts et {{unité|1000|€}} d'amende pour diffamation envers la journaliste [[Élisabeth Schemla]]<ref>[http://www.leparisien.fr/faits-divers/dieudonne-condamne-pour-diffamation-26-03-2009-455870.php ''Dieudonné condamné pour diffamation''], Le Parisien, 26 mars 2009</ref> ;
* En 2010, il est condamné à {{unité|5000|€}} d'amende plus {{unité|10000|€}} de dommages et intérêts pour diffamation envers la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]] qu'il avait qualifiée {{citation|d'officine israélienne}}, en la rangeant parmi les {{citation|associations mafieuses qui organisent la censure}} et {{citation|nient tous les concepts du racisme à part celui qui concerne les Juifs}}<ref>[http://www.leparisien.fr/faits-divers/dieudonne-condamne-pour-diffamation-envers-la-licra-08-06-2010-956118.php ''Dieudonné condamné pour diffamation envers la Licra''], [[Le Parisien]], 8 juin 2010 ; [http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/dieudonne-condamne-pour-diffamation_749653.html] [[L'Express]] ; [http://www.lunion.presse.fr/article/region/dieudonne-encore-condamne-pour-diffamation] L'Union press</ref>{{,}}<ref name="CondamnationsFranceTV"/> ;
* En novembre 2012 Dieudonné est condamné à {{unité|28000|€}} d'amende pour {{citation| diffamation, injure et provocation à la haine raciale}} dans deux vidéos publiées sur Internet, l'une concernant la chanson ''Shoananas'', l'autre contenant la déclaration {{citation|les gros escrocs de la planète, ce sont des Juifs}}<ref name="express27112012">[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-condamne-pour-deux-videos-antisemites_1192417.html Dieudonné condamné pour deux vidéos antisémites] L'Express 27/11/2012</ref>{{,}}<ref name="CondamnationsFranceTV"/>.

*Le 12 février 2014, la justice le condamne, pour {{citation|contestation de crimes contre l'humanité, diffamation raciale, provocation à la haine raciale et injure publique}}, à retirer deux passages de la vidéo ''2014 sera l'année de la quenelle'', qu'il avait postée sur [[YouTube]]<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/02/12/dieudonne-condamne-a-retirer-deux-passages-d-une-de-ses-videos_4365056_3224.html Dieudonné condamné à retirer deux passages d'une de ses vidéos], ''Le Monde'', 12 février 2014</ref>.

====Relaxes ====
* En mars 2003, poursuivi par l'[[Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne|AGRIF]] pour avoir déclaré, dans ''[[France-Soir]]'', {{citation|[les Noirs sont] considérés en France comme de grands enfants, des clowns pour le Blanc esclavagiste. (...) Le [[Béké]] est fini... La survie ne tient que dans le métissage. Et moi, j'observe, avec le sourire, sa déchéance}}, Dieudonné est relaxé en appel après une condamnation en première instance ;

* En juin 2004, poursuivi pour apologie du [[terrorisme]] pour avoir déclaré dans ''[[L'Écho des savanes]]'' {{citation|[[Oussama ben Laden|Ben Laden]] restera dans l'histoire, sa notoriété est internationale et indiscutable. Pour moi, c'est le personnage le plus important de l'histoire contemporaine [...] Il est seul contre la plus grande puissance du monde}}, il est relaxé en appel<ref name="Obs-7-06-04" /> ;

* Poursuivi par la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]], l'[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]] et le [[Consistoire central israélite de France|Consistoire]] pour avoir interprété dans ''[[On ne peut pas plaire à tout le monde]]'' un colon juif criant {{citation|Isra-Heil !}}, il est relaxé en première instance le 27 mai 2004, puis en appel le 7 septembre 2005, et enfin en cassation le 3 avril 2007<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007607845&fastReqId=572891281&fastPos=3 Cour de Cassation, Chambre criminelle, du 3 avril 2007, 05-85.885, Inédit ]</ref> {{,}}<ref name='libedieudo'>[http://www.liberation.fr/grand-angle/2005/11/09/une-colere-noire_538355 Une colère noire], ''Libération'', 9 novembre 2005</ref> ;

*Le 13 avril 2012, la LICRA est déboutée de sa procédure visant à faire interdire le film ''L'Antisémite''. La cour, à laquelle le film n'a pas été communiqué et qui n'a pu statuer que sur la bande-annonce, juge que si {{citation|la plupart des images et propos peuvent être ressentis comme particulièrement choquants et provocateurs}}, il n'est pas établi que le film exprime {{citation|un négationnisme ou une provocation à la haine contre les Juifs}}, l'œuvre se présentant en outre comme humoristique et non comme {{citation| une thèse scientifique ou sérieuse}}. La LICRA se dit néanmoins satisfaite, le site de Dieudonné ne proposant plus le DVD à la vente et se contentant de réserver le film à ses abonnés<ref>[http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18612529.html La justice n'interdit pas le film de Dieudonné], ''[[Allociné]]'', 13 avril 2012</ref> ;

*Le 7 février 2014, poursuivi par l'[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]] après la diffusion sur Internet d'une vidéo dans laquelle il tenait des propos jugés antisémites, il est relaxé en première instance ; la cour, sans statuer sur le fond des propos, estime impossible de déterminer si la diffusion de la vidéo peut être imputée à Dieudonné lui-même<ref>[http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/dieudonne-relaxe-pour-la-diffusion-d-une-video-07-02-2014-1789322_240.php Dieudonné relaxé pour la diffusion d'une vidéo], ''Le Point'', 7 février 2014</ref>.

=== Procès intentés par Dieudonné ===
====Procès gagnés ====
* Le 29 septembre 2005, il fait condamner [[Marc-Olivier Fogiel]] pour {{citation|injure raciale}} après la diffusion, dans ''[[On ne peut pas plaire à tout le monde]]'', d'un SMS le visant<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20050930.OBS0688/sms-raciste-chez-fogiel-dieudonne-gagne-son-proces.html SMS raciste chez Fogiel : Dieudonné gagne son procès], ''Le Nouvel Observateur'', {{1er}} octobre 2005</ref> ;

* En juillet 2008, il fait condamner [[Arthur (animateur)|Arthur]] pour injure publique après que ce dernier a déclaré, sur [[Europe 1]], {{citation|Même les mecs du Front national ont honte que Dieudonné soit venu les voir, c’est-à-dire que même le Front national n’en veut pas, [...] c’est bien la preuve que c’est la dernière des pourritures}}<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-05-07/dieudonne-le-possede-de-l-antisionisme/917/0/341440 Dieudonné, le possédé de l'« antisionisme » ], ''Le Point'', 7 mai 2009</ref> ;

*En décembre 2010, il fait condamner la ville de [[Genève]] après que celle-ci lui a refusé une salle pour {{citation|antisémitisme}} ; le tribunal statue qu'il s'agit là d'une violation de la liberté d'expression<ref>[http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/dieudonne-perd-un-proces-et-en-gagne-un-autre-01-01-2011-1209217.php Dieudonné perd un procès et en gagne un autre], ''Le Parisien'', {{1er}} janvier 2011</ref> ;

*Le 31 août 2012, il fait condamner la municipalité de [[La Rochelle]] pour l'annulation en 2009 de la représentation de son spectacle ''J'ai fait l'con'' au palais des congrès de la ville<ref>[http://poitou-charentes.france3.fr/info/dieudonne-gagne-contre-la-ville-de-la-rochelle-75355986.html Dieudonné gagne son procès contre la ville de La Rochelle], France 3 Poitou-Charentes, 5 septembre 2012</ref>.

====Procès perdus====

* En octobre 2007, il est débouté de sa plainte en diffamation contre la journaliste [[Anne-Sophie Mercier]], auteur du livre ''La Vérité sur Dieudonné''<ref>[http://www.debriefing.org/16152.html Entretien avec Anne-Sophie Mercier à propos de son livre ''La Vérité sur Dieudonné'']</ref> ;

* En juin 2008, il est débouté de sa plainte en diffamation contre [[Julien Dray]] ; alors porte-parole du [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]], celui-ci avait reproché à Dieudonné d'avoir contribué à créer dans l'[[opinion publique|opinion]] un climat d'[[antisémitisme]] propice au [[Affaire du gang des barbares|meurtre d'Ilan Halimi]]. La cour estime {{citation|qu'il s'agit d'une opinion et d'un jugement de valeur subjectif}}<ref>[http://lci.tf1.fr/france/justice/2008-06/poursuivi-par-dieudonne-julien-dray-est-relaxe-4866636.html Poursuivi par Dieudonné, Julien Dray est relaxé], LCI, 17 juin 2008</ref>.

==Vie privée==

Dieudonné a quatre enfants, issus d'un premier mariage avec Marine Lutinier. Le couple s'est séparé dans les [[années 2000]]. L'humoriste a ensuite refait sa vie avec Noémie Montagne, qui est également sa productrice, et avec qui il a eu trois autres enfants<ref>[http://www.parismatch.com/Actu/Societe/Dieudonne-sa-petite-entreprise-ne-connait-pas-la-crise-544159 Dieudonné, sa petite entreprise ne connaît pas la crise], ''[[Paris Match]]'', 15 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name="QuiestNoémieMontagneMétro"/>{{,}}<ref>[http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/pays-drouais/2014/01/09/dieudonne-vit-en-toute-discretion-dans-une-imposante-propriete-du-mesnil-simon_1829002.html Dieudonné vit en toute discrétion dans une imposante propriété du Mesnil-Simon], ''L'écho républicain'', 9 janvier 2014</ref>. Dieudonné et Noémie Montagne — cette dernière ne fait que de rares apparitions publiques — laissent filtrer peu d'éléments sur leur vie privée, comme sur leur statut conjugal. En [[juillet 2012]], le couple a diffusé des images de son mariage religieux, sans que l'on sache si cette cérémonie était authentique ou non<ref>[http://www.linternaute.com/actualite/personnalites/noemie-montagne-vraie-ou-fausse-epouse-de-dieudonne-0114.shtml Noémie Montagne : vraie ou fausse épouse de Dieudonné ?], L'Internaute, 23 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.francetvinfo.fr/societe/dieudonne/dans-l-ombre-de-dieudonne-sa-compagne-noemie-montagne-gere-les-affaires_499974.html Dans l'ombre de Dieudonné, sa compagne Noémie Montagne gère les affaires], France TV Info, 9 janvier 2014</ref>.

Dieudonné est par ailleurs [[Ceinture dans les budō#Ceinture noire|ceinture noire]] de [[judo]], joueur d'[[échecs]] amateur et musicien — il pratique le saxophone et le clavier<ref name="Chérel"/>{{,}}<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/1998/12/06/186857-dieudonne-en-solo.html Dieudonné en solo], ''La Dépêche du Midi'', 6 décembre 1998</ref>.

== Spectacles ==

=== Avec Élie Semoun ===
* [[1991 au théâtre|1991]] : ''Élie et Dieudonné''
* [[1996 au théâtre|1996]] : ''Élie et Dieudonné en garde à vue''

=== En solo ===
* [[1997 au théâtre|1997]] : ''Dieudonné tout seul''
* [[2000 au théâtre|2000]] : ''Pardon Judas''
* [[2002 au théâtre|2002]] : ''Cocorico !''
* [[2003 au théâtre|2003]] : ''Le Divorce de Patrick''
* [[2004 au théâtre|2004]] : ''Mes excuses''
* [[2005 au théâtre|2005]] : ''1905''
* [[2006 au théâtre|2006]] : ''Dépôt de bilan''
* [[2007 au théâtre|2007]] : ''Best-of 1 : le meilleur de Dieudo''
* [[2008 au théâtre|2008]] : ''Best-of 2 : le meilleur de Dieudo''
* [[2008 au théâtre|2008]] : ''J'ai fait l'con''
* [[2009 au théâtre|2009]] : ''Sandrine''
* [[2010 au théâtre|2010]] : ''Mahmoud''
* [[2011 au théâtre|2011]] : ''Rendez-nous Jésus !''
* [[2012 au théâtre|2012]] : ''Foxtrot''
* [[2013 au théâtre|2013]] : ''Le Mur''
* [[2014 au théâtre|2014]] : ''Asu Zoa''
<!-- * [[2014 au théâtre|2014]] : ''La Bête immonde''
Lire [[Discussion:Dieudonné#Titre de son prochain spectacle]]-->

===Auteur et metteur en scène uniquement===
*[[2006 au théâtre|2006]] : ''Émeutes en banlieue''<ref>[http://leprisonnier.levillage.org/lesogres2004/article.php3?id_article=1284 ''Emeutes en banlieue, le spectacle comédie musicale qui séduira même les médias''], site '' lesOgres'', 2 janvier 2006</ref>
*[[2014 au théâtre|2014]] : ''Mariage pour tous''<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/01/13/dieudonne-autorise-a-se-produire-de-nouveau_972454 ''Dieudonné est remonté sur scène''], ''Libération'', 13 janvier 2014</ref>

== Filmographie ==
===Cinéma===
* [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Le Passager (film, 1997)|Le Passager]]'' (Court métrage) de [[Dominic Bachy]] : Man
* [[1997 au cinéma|1997]] : ''[[Didier (film)|Didier]]'' d'[[Alain Chabat]] : un commentateur sportif, Jean
* [[1997 au cinéma|1997]] : ''[[Le Déménagement]]'' d’[[Olivier Doran]] : Sam
* [[1997 au cinéma|1997]] : ''[[Le Clone]]'' de [[Fabio Conversi]] : Léo
* [[1998 au cinéma|1998]] : ''[[Le Derrière]]'' de [[Valérie Lemercier]] : Francis
* [[1999 au cinéma|1999]] : ''[[Vive nous]]'' de [[Camille de Casabianca]] : Bruno
* [[2001 au cinéma|2001]] : ''[[Philosophale]]'' de [[Farid Fedjer]]
* [[2001 au cinéma|2001]] : ''[[Voyance et Manigance]]'' d’[[Eric Fourniols]] : le mage Alban
* [[2001 au cinéma|2001]] : ''[[HS Hors Service]]'' de [[Jean-Paul Lilienfeld]] : Marchand
* [[2002 au cinéma|2002]] : ''[[Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre]]'' d'[[Alain Chabat]] : Caius Céplus
* [[2003 au cinéma|2003]] : ''[[Raisons économiques]]'' (Court métrage) de [[Patrice Jourdan]] et [[Sören Prévost]] : le grand chef
* [[2003 au cinéma|2003]] : ''[[Les Clefs de bagnole]]'' de [[Laurent Baffie]] : lui-même
* [[2004 au cinéma|2004]] : ''[[Les Onze Commandements]]'' de [[François Desagnat]] & [[Thomas Sorriaux]] : le Dieu de la blague
* [[2004 au cinéma|2004]] : ''[[La Méthode Bourchnikov]]'' de [[Grégoire Sivan]] : Roman Goübrick (voix).
* [[2004 au cinéma|2004]] : ''[[Casablanca Driver]]'' de [[Maurice Barthélemy (acteur)|Maurice Barthélémy]] : Bob Wise
* [[2012 au cinéma|2012]] : ''L'Antisémite'' (également réalisateur et co-scénariste)<ref group="Note">Les deux long-métrages réalisés et interprétés par Dieudonné n'ont à ce jour été projetés que dans le cadres d'évènements organisés par l'humoriste, notamment au théâtre de la Main d'Or : ils sont distribués commercialement sur son site web.</ref>
* [[2012 au cinéma|2012]] : ''Métastases'' (également réalisateur et scénariste)

===Télévision===
* [[1991 à la télévision|1991]] : ''[[Marc et Sophie]]'' : apparition
* [[1991 à la télévision|1991]] : ''[[Vivement lundi !]]'' : apparition
* [[1991 à la télévision|1991]] : ''[[Maguy]]'' : apparition avec [[Élie Semoun]]
* [[1992 à la télévision|1992]] : ''[[Les Taupes-niveaux]]'' de [[Jean-Luc Trotignon]] : Le propriétaire de la '4L'
* [[1994 à la télévision|1994]] : ''L'Avis des bêtes : Une certaine idée de la France'' (émission spéciale sur [[France 2]], en duo avec [[Élie Semoun]] et avec la participation d'autres artistes)
* [[1998 à la télévision|1998]] : ''[[Les 30 dernières minutes]]'', de [[Kad et Olivier]] : lui-même
* [[2002 à la télévision|2002]] et [[2003 à la télévision|2003]] : ''[[Caméra Café (série télévisée, 2001)|Caméra Café]]'' de [[Bruno Solo]], [[Yvan Le Bolloc'h]] et [[Alain Kappauf]] : ''Le boucher de Miami'' (2 épisodes)
* [[2003 à la télévision|2003]] : ''Soyez prudents...'' de Lionel Gédébé : (apparition)

===Websérie===
* [[2011]] : ''Les Douaniers'' : Acteur et réalisateur. 24 épisodes de 5 minutes environ.

== Discographie ==

* [[1995 en musique|1995]] : ''J'm'en cure le zen'' ([[Single (musique)|single]] sous le pseudonyme de Kent Master King, avec Alain Granat, chez [[EMI Group]])
* [[1996 en musique|1996]] : ''Le chant du muet'' (chez [[EMI Group]])
* [[2014 en musique|2014]] : ''Un vent nouveau'' ([[Single (musique)|single]], chez E-Quenelle)

== Documentaires sur Dieudonné ==

* [[2006]] : ''Dieudonné, La Bête Noire'', documentaire de promotion (sans nom de réalisateur, crédité à Bonnie Productions, société de Dieudonné) abordant le traitement médiatique du sketch sur France 3, présent sur le DVD du spectacle ''1905'' et diffusé sur Internet<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=191}}</ref>.
* [[2009]] : ''Sans forme de politesse : regard sur la mouvance Dieudonné'', documentaire réalisé par Francesco Condemi et [[Béatrice Pignède]], des partisans de Dieudonné, et produit via leur collectif audiovisuel, Clap 36<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/06/03/01011-20090603FILWWW00350-un-film-sur-dieudonne-pas-projete.php ''Un film sur Dieudonné pas projeté''], ''Le Figaro'', 3 juin 2009</ref>. Proche d'[[Alain Soral]] et d'[[Égalité et Réconciliation]]<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=164}}</ref>, Francesco Condemi, ancien militant de l'ultra-gauche dans la mouvance de [[La Vieille Taupe]], est candidat la même année sur la « Liste antisioniste » menée par Dieudonné. Ce documentaire fait notamment intervenir, outre [[Alain Soral]], l'universitaire [[Négation de la Shoah|négationniste]] [[María Poumier]]<ref>Jacques Leclercq, ''Droites conservatrices, nationales et ultras : Dictionnaire 2005-2010'', L'Harmattan, 2010, 225 p. {{isbn|978-2296082649}} {{epub}} emplacements 2616 et suiv. sur 3500.</ref>.
* 2009 : ''Est-il permis de débattre avec Dieudonné ?'', documentaire d'Olivier Mukuna. Selon [[Jean-Paul Gautier]] et ses coauteurs, Mukuna serait l'homme-clé de la « nébuleuse » Dieudonné dans les cercles intellectuels et politiques [[Belgique|belges]], étant passé avec ce documentaire du stade « de défenseur » de Dieudonné à celui de « propagandiste officiel ». Le film fait débattre Dieudonné avec six intellectuels belges : l'écrivain Jean Bofane, le cinéaste [[Jan Bucquoy]], l'universitaire Souhail Chichah, le journaliste José Dessart, l'écrivain Antoine Tsintungu et le linguiste Dan Van Raemdonck<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=134-135}}</ref>.

==Bibliographie==
* {{ouvrage|langue=|prénom1=Anne-Sophie|nom1=Mercier|lien auteur1=Anne-Sophie Mercier|titre=La Vérité sur Dieudonné|éditeur=[[Plon]]|collection=|jour=3 |mois=novembre |année=2005|pages totales=191|isbn=978-2259203197}} {{plume}}
* {{ouvrage|langue=|prénom1=Anne-Sophie|nom1=Mercier|lien auteur1=Anne-Sophie Mercier|titre=Dieudonné démasqué|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|collection=|jour=18 |mois=juin |année=2009|pages totales=185|isbn=978-2021005646}} (réédition augmentée du précédent ouvrage) {{plume}}
* {{Ouvrage|prénom1=Pierre-André|nom1=Taguieff|lien auteur1=Pierre-André Taguieff|titre=La judéophobie des Modernes : Des Lumières au Jihad mondial|éditeur=Odile Jacob|jour=22 |mois=mai |année=2008|pages totales=688|isbn=978-2738194909}} {{plume}}
* {{ouvrage|langue=|prénom1=Michel|nom1=Briganti|prénom2=André|nom2=Déchot|prénom3=Jean-Paul|nom3=Gautier|lien auteur1=|lien auteur2=|lien auteur3=Jean-Paul Gautier|titre=La Galaxie Dieudonné : pour en finir avec les impostures|éditeur=[[Éditions Syllepse|Syllepse]]|collection=|pages totales=191|jour=1er |mois=avril |année=2011|isbn= 978-2849502853}} {{plume}}
* {{Ouvrage|prénom1=Valérie|nom1=Igounet|lien auteur1=Valérie Igounet|titre=Robert Faurisson. Portrait d'un négationniste|éditeur=Denoël|jour=15 |mois=mars |année=2012|pages totales=464|isbn=978-2207259986|passage=}} {{plume}}
* Olivier Mukuna, ''Dieudonné. Entretien à cœur ouvert'', Éditions EPO, {{1er}} juillet 2004, 119 p., {{ISBN|2872622179}}
* Olivier Mukuna, ''Égalité zéro ! Enquête sur le procès médiatique de Dieudonné'', [[Éditions Blanche]], 8 novembre 2005, 236 p., {{ISBN|2846281300}}
* Collectif, ''Dieudonné, histoire d'une dérive'', [[Livre numérique|ebook]] hors-série ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 11 février 2014, 57 p. {{ASIN|B00IE69K76}}
* [[Frédéric Haziza]], ''Vol au-dessus d'un nid de fachos : Dieudonné, [[Alain Soral|Soral]], [[Serge Ayoub|Ayoub]] et les autres'', Fayard, 15 janvier 2014, 184 p., {{ISBN|978-2213681054}}
* [[Jean Robin (éditeur)|Jean Robin]], ''Soral et Dieudonné : la tentation antisémite'', Tatamis, 3 février 2014, 250 p. {{ISBN|978-2917617861}}
{{légende plume}}

==Publications de Dieudonné==
*''Lettres d'insulte'', illustrations de [[Tignous]], [[Le Cherche midi]], 6 février 2002, 153 p., {{ISBN|2862747971}}.
* ''Peut-on tout dire ?'', entretiens entre Dieudonné et [[Bruno Gaccio]], recueillis par [[Philippe Gavi]] et [[Robert Ménard]], Éditions Mordicus, 4 mars 2010, 100 p., {{ISBN|978-2-918414-00-1}}.
*''Yacht People'' ([[bande dessinée]], scénario de Dieudonné et [[Alain Soral]], dessins de Zéon):
**''Tome 1 : quenelle en haute mer'' [[Éditions Kontre Kulture|Kontre Kulture]], 44 p., 11 septembre [[2012 en bande dessinée|2012]], {{ISBN|978-2367250076}}.
**''Tome 2 : au-dessus c'est le soleil'', Kontre Kulture, 15 avril [[2014 en bande dessinée|2014]], {{ISBN|978-2367250489}}.

== Articles connexes ==
*[[Antisémitisme]]
*[[Antisémitisme en France]]
*[[Antisionisme]]
*[[Nouvel antisémitisme]]
*[[Concurrence des victimes]]
*[[Élie et Dieudonné]]
*[[Théorie du complot sioniste]]

== Liens externes ==
{{Autres projets
| commons = Category:Dieudonné M'bala M'bala
| commons titre = Dieudonné
| wikiquote = Dieudonné
| wikiquote titre = Dieudonné
| wikinews = Catégorie:Dieudonné
}}
* {{Site officiel|http://www.dieudosphere.com}} de Dieudonné.
* {{imdb nom|id=0226386}}
* {{article|titre=Débat : peut-on rire de la Shoah ?|périodique=Faut pas croire|éditeur=[[Radio télévision suisse]]|jour={{1er}}|mois=février|année=2014|format={{vid}}|url texte=http://www.rts.ch/video/emissions/religion/faut-pas-croire/5577082-debat-peut-on-rire-de-la-shoah.html}} {{commentaire biblio|{{citation|En France, la censure du dernier spectacle provocateur de Dieudonné a relancé la polémique sur les limites de l'humour.}} Participants au débat : Aline Bachofner, journaliste ; Thomas Wiesel, humoriste ; François Garaï, rabbin de la communauté israélite libérale de Genève.}}

== Notes et références ==
=== Références ===
{{Références|colonnes=2}}
=== Notes ===
{{Références|groupe=Note}}

{{clr}}

{{Portail|théâtre|humour|cinéma français|politique française}}

[[Catégorie:Humoriste français]]
[[Catégorie:Acteur français]]
[[Catégorie:Membre des Enfoirés]]
[[Catégorie:Antisémitisme en France]]
[[Catégorie:Antisioniste]]
[[Catégorie:Nom de scène]]
[[Catégorie:Naissance en février 1966]]
[[Catégorie:Naissance à Fontenay-aux-Roses]]
[[Catégorie:Candidat aux élections législatives françaises de 2012]]
[[Catégorie:Acteur ou actrice ayant incarné Dieu]]
[[Catégorie:Personnalité d'Eure-et-Loir]]
[[Catégorie:Personnalité politique d'Eure-et-Loir]]
[[Catégorie:Directeur de théâtre français]]
[[Catégorie:Metteur en scène français]]
[[Catégorie:Producteur français]]
[[Catégorie:Cause palestinienne]]

{{Article potentiellement bon|oldid=104649977|date=17 juin 2014}}

Version du 19 juin 2014 à 05:07

Dieudonné
Description de cette image, également commentée ci-après
Dieudonné en 2009.
Nom de naissance Dieudonné M'bala M'bala
Alias
Dieudo
Naissance (58 ans)
Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine, France)
Nationalité Drapeau de la France Français
Profession
Humoriste, acteur, metteur en scène, producteur de spectacles, gérant de théâtre
Autres activités

Dieudonné M'bala M'bala, dit Dieudonné, est un humoriste, acteur et militant politique français né le à Fontenay-aux-Roses.

Il se fait d'abord connaître dans les années 1990 en formant, avec Élie Semoun, le duo comique Élie et Dieudonné. Il se produit ensuite en solo, tout en menant une carrière au cinéma.

Parallèlement, il s'engage en politique à la fin des années 1990 ; depuis, il s'attache à faire transparaître son militantisme dans ses one-man-shows. Dieudonné est d'abord marqué à gauche, mais son image publique se modifie à partir du début des années 2000 : plusieurs de ses déclarations lui valent des premières accusations d'antisémitisme et déclenchent de vives polémiques, qui vont croissantes dans les années suivantes. Progressivement marginalisé au sein des milieux du spectacle et controversé en tant qu'humoriste après avoir été largement apprécié, il se rapproche du Front national qu'il avait auparavant combattu et, plus largement, de l'extrême droite. Il multiplie les provocations publiques et va jusqu'à fréquenter les milieux négationnistes, faisant notamment monter sur scène Robert Faurisson lors de l'un de ses spectacles. Il connaît de nombreux procès, dont plusieurs se soldent par des condamnations pour incitation à la haine raciale. Fin 2013-début 2014, l'un de ses one-man-shows est l'occasion d'un bras de fer particulièrement médiatisé avec l'exécutif socialiste : finalement, une ordonnance du Conseil d'État valide l'interdiction du spectacle.

Dieudonné est, dans les années 2010, considéré par l'essentiel des médias, de la classe politique française, et des politologues, comme un militant antisémite. Divers auteurs voient notamment en lui un représentant du nouvel antisémitisme ; l'intéressé se présente comme « antisioniste » et « antisystème ». Malgré les polémiques qui l'entourent, il continue d'être soutenu par un public important, à la composition très hétéroclite.

Jeunesse

Dieudonné naît en 1966 d'une union entre Josiane Grué, sociologue française originaire de Bretagne, et Dieudonné Joseph M'Bala, expert-comptable camerounais originaire du village Ollama et de l'ethnie Ewondo. Baptisé, communié et élevé dans une école religieuse[1], il grandit en banlieue parisienne et habite successivement à Antony, Bagneux et Verrières-le-Buisson[2],[3],[4],[5],[6], dans un milieu qu'il qualifie de « populaire, plutôt de gauche »[7].

Dieudonné passe sa jeunesse au sein d'une famille plutôt sympathisante de gauche, qualifiant ses parents d'« intellectuels » et « d’éternels étudiants », vivant « au milieu des livres », ce qui l'amène à penser qu'il était « privilégié » « par rapport à [ses] copains de banlieue »[7]. Sorti du lycée sans diplôme, il commence à travailler comme commercial polyvalent. Lui-même décrit ses débuts dans la vie active en ces termes : « Six mois dans chaque boîte, pas plus. Juste ce qu'il faut pour toucher les Assedic ». Durant ses périodes de chômage, il s'essaie à l'écriture de sketches comiques[3],[8].

Premières années de sa carrière d'humoriste

Duo avec Élie Semoun

Dieudonné fait ses débuts sur scène dans des café-théâtres, où il se produit avec Élie Semoun, un ami qu'il a rencontré en terminale. En 1991, une participation à une « scène ouverte » au Café de la Gare leur permet de se faire remarquer. Dans les années 1990, le duo Élie et Dieudonné accède rapidement à la notoriété, notamment grâce à ses passages à la télévision. Les deux partenaires, l'un petit et juif, l'autre grand et noir, jouent à la fois sur le contraste entre leurs physiques et sur l'auto-dérision, qu'il s'agisse de plaisanter sur leurs propres origines ou sur les tensions entre communautés, notamment dans des sketchs mettant en scène « Cohen », interprété par Élie, et « Bokassa », interprété par Dieudonné[3],[9],[10]. Élie et Dieudonné apparaissent comme un duo comique antiraciste, ayant pour habitude de reprendre au second degré les discours et les attitudes racistes, comme les diverses intolérances, pour mieux les parodier et les dénoncer[11]. Leurs spectacles, Élie et Dieudonné, mis en scène par Pascal Légitimus, puis Élie et Dieudonné en garde à vue, rencontrent d'importants succès publics[10].

Dieudonné crée en 1993 avec Élie Semoun la société Bonnie Productions ; l'essentiel du capital en est cependant détenu par Dieudonné et son frère. L'humoriste crée par la suite plusieurs autres sociétés de production et d'édition[5]. Dieudonné assure le management du duo, et se montre de plus en plus pointilleux sur le plan professionnel, qu'il s'agisse des aspects financiers — exigeant qu'ils soient rémunérés pour se produire dans des émissions auxquelles, à leurs débuts, ils participaient gratuitement — ou du contenu artistique — il refuse par exemple d'interpréter une caricature d'Africain dans l'émission Coucou c'est nous !. Dieudonné acquiert ainsi dans les années 1990, dans les milieux du spectacle, une réputation de personne intransigeante, voire d'« emmerdeur »[3]. En parallèle à son duo avec Élie Semoun, il travaille avec d'autres humoristes : en 1993, il met ainsi en scène le second one-man-show de Didier Bénureau[12].

En 1994, le duo remporte un franc succès en interprétant sur France 2 une émission spéciale, L'Avis des bêtes : une certaine idée de la France, pour laquelle la chaîne leur avait donné carte blanche. Ils y interprètent divers sketches, et partagent la vedette avec d'autres artistes comme Franck Dubosc, Dany Boon et Tom Novembre[13]. La même année, Dieudonné apparaît dans le clip du titre Ça fait partie de mon passé de Fabe. C'est également en 1994 qu'il s'installe en Eure-et-Loir avec sa femme et ses enfants, à Saint-Lubin-de-la-Haye, dans une ferme qui sert également de lieu de travail aux permanents de sa société de production. Dieudonné utilise la ferme pour loger un collectif artistique informel, installer des studios et produire du spectacle vivant[3]. Il acquiert également au Mesnil-Simon une demeure, qui devient ensuite son domicile principal et le siège de sa société[14],[15].

Élie Semoun forme jusqu'en 1997 avec Dieudonné le duo Élie et Dieudonné.

En 1995, Dieudonné interprète en solo un single, J’m’en cure le zen. Il sort l'année suivante Le chant du muet, recueil de poèmes et de chansons humoristiques. Il participe également aux activités des Enfoirés, en contribuant au spectacle Les Enfoirés à l'Opéra-Comique (1995). Dans le même temps, ses relations avec Élie Semoun se détériorent. Le fait que Dieudonné assure la gestion financière du duo finit par entraîner une brouille avec son partenaire ; en 1997, peu après le tournage du film Le Clone, premier et dernier long-métrage à mettre le duo en vedette, les deux compères se séparent. Dieudonné explique cette rupture par le fait qu'« Élie rêvait depuis toujours de faire du cinéma. Lorsque la situation s'est présentée, il a tout naturellement consacré son temps à cette nouvelle et difficile discipline. J'ai pour ma part continué une carrière sur scène »[16]. Élie Semoun dénonce quant à lui l'attitude en affaires de Dieudonné, à qui il reproche d'être « un vendeur de bagnoles, totalement obnubilé par l'argent »[3],[13],[11] et d'avoir réparti les revenus du duo de manière inéquitable[17].

Carrière en solo

En 1997, peu après la séparation du duo, Dieudonné interprète son premier spectacle en solo, Dieudonné tout seul[3]. Ce one-man-show ambitieux a pour thème un fait divers criminel raconté par divers témoins, chacun ayant sa propre version de l'histoire : il bénéficie dans la presse française d'un accueil très positif, parfois même dithyrambique, certains chroniqueurs saluant en Dieudonné un comique « social », voire « intello »[18]. Lui-même qualifie son spectacle de « très social » et « politique », le liant étroitement aux « problèmes qui [le] touchent » : « Ma situation financière s’est améliorée, mais je me sens toujours concerné par la galère des chômeurs, des jeunes de banlieue : ça me révolte. (...) Je me sers de l’humour pour agir »[7]. D'une manière générale, il qualifie ses one-man-shows de « point de vue humoristique sur le monde », et considère que « toute démarche artistique provient d'un engagement, d'une utopie », qu'il résume le concernant dans l'espoir « de voir un jour une société métissée, mélangée, où toutes les religions, toutes les cultures vont vivre en bonne harmonie »[16].

En 1998, Dieudonné participe à la chanson Je crois que ça va pas être possible, présente sur l’album Essence ordinaire du groupe Zebda[19]. Il continue également d'investir dans des projets artistiques en Eure-et-Loir : en 1999, il achète la ferme de la Moufle à Vert-en-Drouais pour la transformer en plate-forme culturelle et accueillir des jeunes, notamment issus des cités, dans « un endroit un peu roots ». Ce projet suscite une polémique locale et n'aboutit finalement pas, semble-t-il faute d'implication sérieuse de la part de Dieudonné. Le maire du village, qui avait soutenu le projet malgré l'opposition d'une partie des riverains, accuse par la suite l'humoriste de n'avoir cherché qu'à entretenir sa propre publicité[3],[20],[21]. À partir de 1999, Dieudonné loue à Paris le théâtre de la Main d'Or, où il se produit régulièrement lui-même, tout en accueillant, produisant et mettant en scène des représentations d'autres artistes[5].

Au début des années 2000, Dieudonné écrit et interprète à intervalles réguliers des one-man-shows qui lui valent une réputation d'humoriste talentueux, doué notamment pour la provocation et capable d'aborder des thèmes ambitieux. En 2001, son deuxième spectacle en solo, Pardon Judas, fait réapparaître en pleines fêtes du Jubilé l'apôtre réputé pour avoir facilité l'arrestation du Christ, et dépeint l'embarras de l'Église catholique et de la communauté scientifique à la suite de cet événement. C'est l'occasion pour lui de réhabiliter Judas, dont il se sent « plus proche (...) que de l'Église de la chrétienté »[22], et plus largement de traiter des religions monothéistes, auxquelles il réserve un traitement particulièrement critique ; il adresse notamment des piques féroces à l'islam[23], ainsi qu'à l'Église catholique, qu'il accuse d'être « guerrière, totalitaire, au service de l'aristocratie et de l'armée, tellement loin de la parole prophétique », et coupable d'avoir organisé la traite des Noirs[22]. Ce spectacle lui vaut d'ailleurs des menaces. Néanmoins, il attaque bien moins les religions elles-mêmes que les institutions et les dogmes religieux, ainsi que les institutions agissant au nom de la religion, estimant que « si les prophètes — Jésus, Mahomet, Bouddha, Abraham et les autres — étaient là, ils seraient d'accord avec moi pour dire qu'il n'existe aucune frontière religieuse entre les hommes »[16]. Il juge également que « les questions mystiques restent d'actualité. Il faut leur trouver des formules poétiques capables de combler certains doutes » ; ou encore que « la spiritualité appartient à tous, à l'infini, à l'éternité, c'est à nous de la gérer. Ce mot est chargé de sens et de signification. Je crois que la spiritualité peut-être beaucoup plus simple : elle peut se passer de mots. (...) L'écrit a enfermé et tué le message »[22]. Il précise cependant que « la charte des droits de l'homme » est sa « seule religion »[1].

La Dépêche du Midi parle à l'époque du « phénomène Dieudonné », capable d'amuser comme de déranger, et qui « a une façon de passer les bornes qui rappelle le Charlie Hebdo de la première heure »[24]. L'intéressé reconnaît volontiers qu'à ses yeux, « l'humour le plus efficace s'exprime souvent dans les situations les plus tragiques »[16]. En mars 2003, il reçoit le Grand Prix de l'Humour noir, catégorie spectacle, pour son one-man-show Le Divorce de Patrick[25],[26] dans lequel il met en scène son ami Patrick en pleine crise conjugale, mais également la réunion de briefing des terroristes des attentats du 11 septembre 2001, à travers laquelle il dénonce à nouveau le fanatisme religieux[27],[28].

Dieudonné continue en parallèle d'apparaître au cinéma ; il tient des rôles dans diverses comédies, notamment Le Derrière, réalisé par Valérie Lemercier, et Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, réalisé par Alain Chabat. Il multiplie par ailleurs les collaborations artistiques, comme en 2000 un duo avec Gad Elmaleh dans un rap parodique intitulé J’ai la haine, ou des participations à des albums de musiciens comme La Brigade, Saïan Supa Crew, Tom Novembre, Oxmo Puccino ou Disiz La Peste[29],[13].

Revenant en 2014 sur la carrière de Dieudonné, Le Figaro juge que ce dernier, avant son évolution politique, a « peut-être été le meilleur » des humoristes français, et cite en exemple son one-man-show de 2003, Le Divorce de Patrick, « un spectacle culte, drôle et méchant »[30]. Dressant un bilan similaire, L'Express estime également que Dieudonné était « un des meilleurs comiques de sa génération, avant de basculer dans une autre dimension »[31].

Débuts en politique

Premiers engagements

Dieudonné, qui dit n'avoir « jamais vraiment souffert » du racisme dans sa jeunesse[3], indique avoir « commencé à militer à l'âge de 16 ans [en 1982], à l'époque des événements qui bouleversaient la Nouvelle-Calédonie. Je me suis senti très proche de la population canaque et de son combat pour la dignité et la liberté. À mon niveau, j'ai donc milité dans la rue, en bombant ici et là FLNKS »[16].

Il connaît un regain d'intérêt pour la politique en 1995, à l'occasion de l'affaire Ibrahim Ali. Sa rencontre avec les parents de ce jeune d'origine comorienne, tué par un militant du Front national, est pour lui « comme un déclic », qui le pousse à prendre position contre l'extrême droite, un combat que son intérêt pour la cause canaque avait préparé d'après lui[16]. Son installation non loin de Dreux, terre d'élection traditionnelle du Front national, l'amène notamment à vouloir s'engager contre ce parti qu’il dit alors considérer comme un « cancer »[3],[32], et dont les scores électoraux exprimeraient selon lui une perte de crédibilité de « la classe politique traditionnelle », ainsi que le progrès du « repli communautaire » et de la « folie fascisante » chez « une frange de la population »[7].

Dieudonné lance une formation politique, le « parti des utopistes » et, lors des législatives de 1997, il se porte candidat dans la deuxième circonscription d'Eure-et-Loir (Dreux et environs), pour s'opposer à Marie-France Stirbois, représentante locale du FN. Dieudonné s'adresse presque exclusivement, durant sa campagne, aux jeunes des cités, à qui il promet des stages sportifs et des projets culturels. Selon divers témoignages, Dieudonné mène à l'époque une campagne très superficielle, sans local de permanence ni réelle présence sur le terrain, et semble essentiellement avoir voulu « apporter sa popularité » en se basant sur son aura auprès de la jeunesse locale. Il obtient 7,74 % des suffrages (3145 voix)[33],[3],[34],[35]. Le combat de Dieudonné contre Marie-France Stirbois, alors personnalité très en vue du Front national, lui vaut d'être encensé par une certaine gauche : Noël Mamère le rencontre et fait son éloge tandis que l'humoriste Marc Jolivet, proche des Verts, lui présente Daniel Cohn-Bendit. Parmi les autres humoristes, Guy Bedos fait part à l'époque de son admiration pour Dieudonné ; Édouard Baer, qui fait sa connaissance à cette occasion, pense un temps monter avec lui un projet de film sur l'Afrique[36].

Dieudonné revendique le sérieux de ses engagements, ce qui contraste avec son image de comique et surprend parfois les médias[3]. Face à cette circonspection, il affirme que « l'idée du chacun à sa place ne peut plus être acceptée par les différentes minorités qui composent ce pays. Le Noir qui fait rire ou qui joue au football a le devoir d'utiliser son image médiatique afin de permettre à sa minorité de s'exprimer sur les graves injustices qu'elle subit depuis longtemps »[16]. Il prend notamment position en faveur de la régularisation des sans-papiers et du droit de vote des immigrés, ainsi que du droit au logement, pour lequel il soutient le DAL ponctuellement mais activement[37],[7]. De même, il milite ponctuellement avec SOS Racisme, qu’il juge néanmoins trop proche du Parti socialiste. D'une manière générale, il se montre méfiant à l'égard « des dirigeants » et « du pouvoir », et appelle, face à un « appareil politique, en général, qui est grippé », à « réinventer le rapport entre le pouvoir et le peuple »[7]. En 1998, il est candidat aux élections régionales dans le Centre, à la tête de la liste divers gauche Les Utopistes. Il déclare à l'époque : « Mon obligation de résultat, c'est de participer à faire barrage au Front national »[38]. Sa liste obtient 4,77 % des suffrages[39]. En 1999, il participe, avec la romancière Calixthe Beyala, au collectif Égalité, qui contribue à lancer en France le débat sur la discrimination positive, les quotas de minorités, et la visibilité des personnes de couleur dans les médias[40]. En 2000, il rejoint un collectif d’humoristes européens anti-Haider[41]. La même année, il reçoit de l'ONU le titre honorifique d'« homme de bonne volonté dans sa lutte contre le racisme »[42]. Lors des élections municipales de 2001, il entreprend de se présenter et reçoit le soutien de Daniel Cohn-Bendit, avant de renoncer et de soutenir dès le premier tour la gauche plurielle[43], ainsi que la liste des Motivé-e-s à Toulouse[44].

Le , il annonce son intention d'être le candidat des Utopistes à l'élection présidentielle de 2002[45]. Dans le cadre de cette candidature, Dieudonné se revendique de la « troisième gauche verte » et se dit « convaincu que la droite c'est le passé », alors que la gauche incarne à ses yeux « le présent » et « les forces progressistes »[1]. Il se veut par ailleurs le porte-parole « d'une partie de ceux qui ne se reconnaissent pas dans le discours, selon moi dépassé, de la politique »[16], au sein d'un régime qu'il estime non démocratique[1], et en particulier des descendants d'esclaves noirs[Note 1], présentant l’esclavage comme la « tragédie la plus terrible de l’histoire de l’humanité » et mettant en garde contre « un deux poids deux mesures » dans l’indemnisation des descendants des victimes de crimes historiques[46]. Il souligne toutefois que son « principal combat, c'est le logement et la justice sociale »[1] : il propose à ce titre les « Toits du cœur », sur le modèle des Restos du cœur de Coluche[43]. Le 22 février 2001, l'indicateur Ifop pour L'Express le crédite de 4 % d'intentions de vote, à égalité avec François Bayrou. Parmi les autres candidats, seul Jean-Pierre Chevènement souhaite qu'il aille jusqu'au bout car « il prend des suffrages à Mamère ». Sa démarche lui attire néanmoins la sympathie de Stéphane Pocrain, porte-parole des Verts, pour qui « le paysage politique français a besoin de trouble-fête. « Dieudo » est une des voix de la gauche critique ». En revanche, Daniel Cohn-Bendit juge qu'il est « inutile de tenter de faire un remake de Coluche en 1981 », et Jean-Luc Benhamias, directeur de campagne des Verts, considère que Dieudonné « devient mauvais, très rancunier » lorsqu'il fait de la politique. Son comité de soutien revendique les 500 parrainages nécessaires pour se présenter en février 2002, peu avant le début de son nouveau spectacle Cocorico ! qui « retrace le parcours d'un clown qui se présente à l'élection présidentielle » d'après son dossier de presse. Cette coïncidence conduit le journaliste Didier Hassoux à le qualifier de « spectacle-meeting » et à s'interroger : « La pseudo-campagne électorale de l'artiste ne serait-elle qu'une vulgaire opération commerciale ? »[43]. Dieudonné échoue finalement à recueillir les 500 parrainages[47] ; lors de sa campagne, il avait regretté que ceux-ci ne soient pas attribués par les citoyens plutôt que par les élus[1].

Après sa candidature présidentielle avortée, il se présente aux législatives dans la huitième circonscription du Val-d'Oise — avec comme suppléante la chanteuse martiniquaise Joby Valente, vice-présidente du Collectif des Filles et Fils d'Africains Déportés (COFFAD) — pour affronter le député PS sortant, Dominique Strauss-Kahn[48]. Il vise alors notamment l'électorat de la communauté afro-antillaise. Accusé de communautarisme, il réplique en renvoyant Dominique Strauss-Kahn « à son propre communautarisme » et en ajoutant : « Il a été ministre des Finances, mais j'aurais aussi aimé qu'il apporte une aide au peuple palestinien qui subit des humiliations terribles ». Durant sa campagne, il déclare également : « Je me défie de tout communautarisme, contrairement à DSK, qui soutient les intérêts d'Israël »[49],[50]. Dieudonné revendique par ailleurs à cette occasion le soutien que lui apporte le Parti des musulmans de France. Il recueille finalement 2,18 % des suffrages[51],[52],[53].

Dans la première moitié des années 2000, Dieudonné semble essentiellement viser à fédérer, par son action politique, les différentes communautés noires de France[54] : il attire autour de lui différentes associations et personnalités, notamment antillaises, qui voient en lui un porte-parole médiatique. Le parallélisme entre la traite négrière et la Shoah tient une place importante dans le discours du COFFAD, qui fait partie du « noyau dur » de l'entourage de Dieudonné[55],[Note 2].

De 2000 à 2003 : premiers propos polémiques

L'échec de son projet de film sur le Code noir est l'une des causes de la radicalisation politique de Dieudonné.

En 2000, Dieudonné projette de se lancer dans l'écriture et la réalisation d'un film sur l'histoire de la traite négrière, centré autour du Code noir. À la même époque, il commence à se rapprocher de certains mouvements noirs radicaux, notamment la Nation of Islam américaine qui tente alors de s'implanter en France. Dieudonné permet à l'aile française de la NOI d'organiser au théâtre de la Main d'Or un meeting, auquel assiste par ailleurs Kémi Séba, alors âgé de 18 ans[56],[57]. Le 21 mars 2000, Dieudonné accorde à France-Soir une interview dans laquelle il déclare : « Les Noirs ne sont autorisés que dans quelques plages d'expression : le sport et l'humour… et on ne pourra jamais aller plus loin, avoir des responsabilités, car les Noirs ne sont que des grands enfants, des clowns pour le Blanc esclavagiste, le capitaliste puissant ; il n'y a pas beaucoup de différence entre les patrons de TF1 et le Blanc qui gérait les plantations aux Caraïbes ; ils considèrent les Africains et les Antillais comme des gens de carnaval, de fête ; on ne parle que pour faire rire ; jamais nous ne pourrons être des hommes de pouvoir [...] Le Béké (le « Gros Blanc ») est fini… La survie ne tient que dans le métissage. Et moi, j'observe, avec le sourire, sa déchéance [...] Lutter contre la discrimination raciale, c'est aussi demander au garant de cette soi-disant morale, le pape Jean-Paul II, de démissionner ; car il n'est pas l'envoyé de Dieu, c'est un homme comme les autres ; l'Église catholique cautionne l'argent, la différence et le racisme ; après avoir demandé pardon à Dieu, le pape aurait dû dire à l'humanité : « vous êtes libres », car aujourd'hui, les hommes n'ont plus besoin de leader. » Ces propos lui valent un procès pour « diffamation raciale et religieuse » de la part de l'AGRIF — une association proche du Front national[58] — qui l'accuse de racisme antiblanc et anticatholique. Condamné en première instance, Dieudonné est finalement relaxé en appel en mars 2002, puis en cassation en mars 2003[59],[60],[61].

Dieudonné demande au Centre national de la cinématographie (CNC) une aide à l'écriture pour son film sur le Code noir. Cette subvention lui est refusée en janvier 2002[62]. Dieudonné reviendra à plusieurs reprises sur ce refus en accusant « les sionistes du CNC » de pratiquer un « deux poids, deux mesures », dénonçant par là le mauvais sort mémoriel fait selon lui à la traite des Noirs, en comparaison de celui réservé à la Shoah. Des associations antiracistes telles l'Union des étudiants juifs de France (UÉJF), la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen (LDH) dénoncent par la suite le caractère antisémite de ces propos[63]. Dieudonné considère que ce refus du CNC a eu un rôle déclencheur dans ses prises de positions ultérieures[64].

Le 29 janvier 2002, alors qu'il tente de se porter candidat à l'élection présidentielle, Dieudonné accorde une interview à Lyon Capitale dans laquelle il déclare : « Le racisme a été inventé par Abraham. « Le peuple élu », c’est le début du racisme. Les musulmans aujourd’hui renvoient la réponse du berger à la bergère. Juifs et musulmans pour moi, ça n’existe pas. Donc antisémite n’existe pas parce que juif n’existe pas. Ce sont deux notions aussi stupides l’une que l’autre. Personne n’est juif ou alors tout le monde. Je ne comprends rien à cette histoire. Pour moi, les Juifs, c’est une secte, une escroquerie. C’est une des plus graves parce que c’est la première. Certains musulmans prennent la même voie en ranimant des concepts comme « la guerre sainte »[65]. » Des associations de lutte contre l'antisémitisme (UEJF, LICRA) et le Consistoire décident de porter plainte pour injure raciale. Élie Semoun, de son côté, l'accuse de devenir une « sorte de Le Pen de gauche »[66]. L'humoriste est relaxé en première instance ; cette relaxe est confirmée par la cour d'appel de Paris en février 2006, et finalement un pourvoi aboutit à la cassation en assemblée plénière de cette relaxe en février 2007, la cour lui reprochant l'expression « les Juifs, c'est une secte, une escroquerie. C'est une des plus graves parce que c'est la première » qui constituerait une « injure visant un groupe de personnes en raison de son origine »[67].

En février 2002, interviewé par L'Écho des savanes, il déclare : « Ben Laden restera dans l'histoire, sa notoriété est internationale et indiscutable. Pour moi, c'est le personnage le plus important de l'histoire contemporaine. Il a réussi à changer les rapports de force. Il est seul contre la plus grande puissance du monde. Donc forcément cela impose le respect ». Ces propos provoquent une nouvelle controverse[68] — il se défend en assurant ne pas soutenir Ben Laden, qu'il qualifie de « fou » dont « il ne respecte ni l'action ni la guerre sainte »[69] — et lui valent d'être poursuivi par le parquet de Paris pour « apologie du terrorisme ». Il est définitivement relaxé en juin 2004[70].

En juin de la même année, au moment des élections législatives, Le Point rapporte la phrase de Dieudonné sur Dominique Strauss-Kahn qui servirait « les intérêts d'Israël », et souligne que le comique a « une nouvelle fois dérapé »[49].

En octobre 2002, dans un entretien accordé au site Internet Blackmap et qui passe inaperçu dans un premier temps, Dieudonné parle des Juifs comme d'un « peuple qui a bradé l'holocauste, qui a vendu la souffrance et la mort, pour monter un pays et gagner de l'argent ». Interrogé sur « l'amélioration de la visibilité des Noirs en France, que ce soit dans le domaine artistique ou dans d'autres domaines », il se plaint ainsi de la situation : « Non, je pense que les Noirs font toujours peur. Il existe toujours un lobby très puissant qui a le monopole de la souffrance humaine et qui ne nous reconnaît absolument aucune existence ! […] le lobby juif déteste les Noirs, vraiment ! Étant donné que le Noir, dans l'inconscient collectif, porte la souffrance, le lobby juif ne le supporte pas, parce que c'est leur business ! Maintenant, il suffit de relever sa manche pour montrer son numéro et avoir droit à la reconnaissance[71]. »

Basculement de son image

Intervention sur France 3 en 2003

La polémique reprend lorsque, le , sur le plateau de l’émission On ne peut pas plaire à tout le monde animée par Marc-Olivier Fogiel, Dieudonné interprète, au cours d’un sketch, un colon israélien extrémiste, portant un chapeau de Juif orthodoxe, des papillotes, une cagoule et un treillis militaire. Le personnage joué par Dieudonné qualifie d’« acte antisémite » la présence de Jamel Debbouze sur le plateau, avant de lancer un appel aux jeunes des cités : « Convertissez-vous comme moi. Rejoignez l’axe du bien, l’axe américano-sioniste, qui vous offrira beaucoup de débouchés »[72], puis de conclure son discours par un cri, que la plupart des médias retranscrivent par « Isra-heil ! »[73],[74],[75], et par une parodie de salut nazi. Ce sketch, qui avait fait rire Jamel Debbouze et le public[76], est condamné par diverses personnalités politiques[77] et entraîne un avertissement du CSA à France 3[78], ainsi qu’une plainte de la LICRA, de l’UEJF et du Consistoire pour diffamation raciale. Dieudonné est relaxé une première fois en première instance, puis également en appel en septembre 2005[79]. Dieudonné affirmera devant la justice avoir simplement crié « Israël ! ». Le tribunal estime sur ce point précis que l’expression est inaudible, mais n'est « en toute hypothèse pas Israheil » (selon le compte-rendu du jugement) et que le geste est trop mal exécuté pour être assimilé à un vrai salut nazi, déboutant ainsi les plaignants[80],[81]. Dans une interview accordée à la suite de la plainte de l’UEJF, Dieudonné reprend pourtant à son compte l’expression « Isra-heil ! » et qualifie son geste de « salut fasciste, plus impérialiste dans [son] esprit que fasciste »[82].

Cet épisode marque le début d'un tournant dans l'image publique de Dieudonné. Ses opposants lui reprochent dès lors, non seulement de pratiquer le communautarisme en mettant en concurrence les mémoires, mais également de mêler son discours d'antisémitisme. Pierre-André Taguieff juge en 2004 que le discours de l'humoriste relève des « thèmes récurrents qui structurent l’imaginaire antijuif moderne[83] ». Ses partisans avancent pour leur part son « anticommunautarisme » et son « antisionisme » revendiqués. Dieudonné, lui, affirme qu’après le succès en 2003 de son sketch La fine équipe du 11, dans lequel il se moquait des terroristes islamistes, il souhaitait également faire ce sketch chez Fogiel et se moquer de certains Juifs pour montrer qu’il n’avait pas de parti pris anti-musulman[84]. Il se défend des accusations d'antisémitisme[73] et porte plainte contre Marc-Olivier Fogiel à la suite de la diffusion, durant l'émission de ce dernier, d'un SMS écrit par un assistant de l'animateur et qui réagissait au sketch sur le colon juif en disant « Dieudo, ça te ferait rire si on faisait des sketches sur les odeurs des blacks ? ». L'animateur est finalement condamné en 2005 pour « injure à caractère racial »[85].

Nouvelles polémiques et radicalisation politique en 2004-2005

En janvier 2004, Dieudonné accorde au magazine The Source une interview dans laquelle il s'en prend à l’animateur Arthur, lui reprochant notamment de « financer de manière très active (avec sa société de production) l’armée israélienne qui n’hésite pas à tuer des enfants palestiniens ». Arthur porte plainte et, en juin 2006, la justice condamne Dieudonné pour diffamation[86].

En février 2004, Dieudonné joue à la Bourse du travail de Lyon. Une manifestation[87], regroupant des membres du Consistoire, de l’UEJF et de la Fédération sioniste de France, est organisée en opposition à l’humoriste devant le théâtre ; d’abord pacifique, elle tourne mal lorsque des manifestants entrent dans le théâtre et perturbent la représentation. Quelqu'un allume une mèche dans une bouteille contenant de l'acide, ce qui diffuse de la fumée dans la salle. Deux personnes sont légèrement blessées lors des échauffourées dans le public. Le lendemain, l’UEJF condamne ces incidents[88],[89],[90],[91].

Quelques jours plus tard, Dieudonné donne une interview au Journal du dimanche[92] et revient sur la manifestation et l’agression lors de la représentation. À une question d’un journaliste qui lui demandait comment il avait vécu les manifestations avant son spectacle, il répond : « Les ligues juives insultaient les spectateurs, ils m’insultaient moi. Pire, ils ont commis un attentat. Que le CRIF ne condamne pas et excuse même ! Un homme a été arrêté, qui fait partie de ces mouvements d’extrême droite sionistes, racistes et xénophobes. « Sale nègre », « les Juifs auront ta peau », voilà le genre de slogans que j’ai entendus. Ce sont tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd’hui l’action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d’Ariel Sharon. Ceux qui m’attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des Noirs et l’esclavage. Ils m’accusent d’être antisémite. Ça n’a aucun sens, personne dans ma famille n’a servi dans la Wehrmacht. Mais c’est Israël qui a financé l’Apartheid et ses projets de solution finale. » Ces propos relancent la polémique et valent à Dieudonné d'être condamné, le 10 mars 2006, à 5 000  d'amende pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse ». Après plusieurs années de controverses liées à ses déclarations sur les Juifs, l'humoriste se voit infliger sa première condamnation pour propos antisémites ; elle est confirmée en appel le 15 novembre 2007[93],[94].

À la suite de l'incident de Lyon, le spectacle que Dieudonné devait donner à l'Olympia est annulé[73],[95],[96]. Dans le courant de l'année 2004, l'humoriste est en butte à l'hostilité de divers militants juifs, notamment ceux de la Fédération sioniste de France qui réussit à faire annuler plusieurs de ses représentations en menant des actions parfois violentes[97]. Dieudonné prétend avoir, dès cette époque, fait l'objet d'un « lynchage » médiatique. La journaliste Anne-Sophie Mercier, qui a réalisé un livre d'enquête sur lui, souligne au contraire qu'en 2004, il faisait encore l'objet, de la part d'une grande partie des médias et du monde du spectacle, d'une « étonnante mansuétude ». En effet, si ses invitations dans les médias se raréfient durant quelques mois du début de 2004 — Laurent Ruquier dit avoir reçu des instructions en ce sens —, elles reprennent ensuite dans le courant de l'année ; Thierry Ardisson le reçoit à deux reprises dans ses émissions sur France 2. Des personnalités comme Édouard Baer, Gérard Miller ou Ariel Wizman s'éloignent de lui dès cette époque, mais d'autres, comme Laurent Ruquier, Bruno Gaccio, Christophe Alévêque ou Guy Bedos, lui conservent encore leur soutien. Noël Mamère, l'homme politique dont il est alors le plus proche, reconnaît qu'il a « totalement déraillé » dans son sketch, mais continue de lui trouver des circonstances atténuantes. Les attaques dont Dieudonné fait l'objet ont en outre pour effet de le mettre dans la position de la victime, et lui valent des soutiens au nom de la liberté d'expression. L'Union juive française pour la paix dénonce à l'époque les menaces qu'une « frange d'extrémistes » fait peser sur Dieudonné[96].

À partir d'avril 2004, Dieudonné interprète un nouveau one-man-show, ironiquement intitulé Mes excuses. Dieudonné avait initialement prévu d’intituler le spectacle Mes excuses, dans ton cul, avant de le renommer pour « calmer le jeu »[98]. Il y expose de manière récurrente une vision du monde où les Juifs règnent sur la pensée et le discours. Des comparses, déguisés en militaires, incarnent une « police de l'esprit », qui vient régulièrement le rappeler à l'ordre durant le spectacle. On lui interdit notamment de prononcer le mot « Palestinien » et on lui rappelle que « lécher le cul du CRIF est recommandé ». Dieudonné présente durant le spectacle ses « excuses » au « peuple élu », mais enchaîne ensuite sur un bras d'honneur. Pierre-André Taguieff souligne qu'à l'occasion de ce spectacle, l'humoriste ne s'en prend plus aux seuls « sionistes » mais bien, explicitement, aux Juifs dans leur ensemble[99],[100].

Toujours en 2004, le rabbin Haïm Korsia, conseiller du grand-rabbin de France Joseph Sitruk, souhaite emmener l’humoriste à Auschwitz[101],[102]. Ce projet est annulé la même année, à la suite notamment de réactions négatives du Grand-rabbinat et de la commission Shoah du Consistoire[103],[104]. Dieudonné se rend par la suite seul à Auschwitz, à titre privé[105].

Dieudonné en 2005.

En février 2004, l'association Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient, organisation à la fois pro-palestinienne mais également radicalement anti-israélienne, apporte son soutien à Dieudonné, dénonçant le fait que celui-ci soit privé de sa liberté d'expression « parce qu'il ose brocarder la politique d'Israël et le communautarisme juif »[106]. Dieudonné figure ensuite sur la liste EuroPalestine, présentée par l’association aux élections européennes de juin, dans la circonscription Île-de-France ; il n’est pas élu, la liste n'ayant obtenu que 1,83 % des suffrages exprimés (50 037 voix)[107]. Après cet échec, Dieudonné s’éloigne en octobre de ses anciens colistiers ; ceux-ci reprochent à Dieudonné de suivre « une pente très glissante » en fréquentant des personnalités comme Alain Soral et Ginette Skandrani, « antisémite et négationniste connue »[108],[Note 3]. Dieudonné, pour sa part, déclare rompre avec EuroPalestine à cause d'un désaccord avec la transformation de la liste en mouvement politique[109].

Il cofonde ensuite l’association Les OGRES Utopistes Concrets (OGRES étant l'acronyme de « Ouvertures géographique religieuse ethnique sociale »). Le site Internet de ce groupe est mentionné dans un rapport de Jean-Yves Camus sur l’antisémitisme en France comme étant le « plus virulent » en matière de contenu anti-juif[Note 4]. Le MRAP porte plainte contre le site, parlant de la diffusion de « propos infâmes qui rappellent les pires heures de l’occupation nazie et de l’antisémitisme français »[110]. Anne-Sophie Mercier juge en 2005 que ce site, à force d'adulation pour Dieudonné, en arrive à utiliser une rhétorique plus proche « de la secte que du parti politique »[111]. Dieudonné parraine dans le même temps l’association La Banlieue s’exprime : ce groupement, qui se signale surtout par l'animation d'un site Internet, dit vouloir apporter une réponse aux « révoltes » de 2005, mais fonctionne alors dans les faits comme une caisse de résonance des positions de Dieudonné[112],[113],[114].

Après l'aventure de la liste EuroPalestine, Dieudonné s'efforce de se présenter comme un porte-parole des revendications, non seulement des Noirs, mais également des Arabes. Son succès auprès de la communauté arabo-musulmane semble néanmoins avoir été beaucoup plus mitigé qu'auprès des Afro-antillais[115].

Le 11 novembre 2004, Dieudonné organise au théâtre de la Main d'Or une rencontre avec quatre rabbins de Neturei Karta (groupe marginal[116] de Juifs ultra-orthodoxes antisionistes) venus à Paris prier pour le dirigeant palestinien Yasser Arafat, alors hospitalisé[117]. Jean-Yves Camus voit à l'époque dans cette rencontre « la preuve tangible de la radicalisation de Dieudonné »[118].

Jamel Debbouze[119], Christophe Alévêque[120] et JoeyStarr[121] comptent parmi les personnalités qui soutiennent dans un premier temps Dieudonné, avant de prendre leurs distances avec lui.

Le 29 décembre 2004, Dieudonné donne au Zénith de Paris la dernière représentation de la tournée de Mes Excuses, en présence de plusieurs de ses soutiens comme Jamel Debbouze, Daniel Prévost, Djamel Bouras, Guy Bedos et Noël Mamère. Jouant devant cinq mille spectateurs, Dieudonné fait huer par la salle diverses personnalités juives du show-business et des médias. Anne-Sophie Mercier voit dans cette représentation « le plus grand meeting antisémite qu'on ait vu en France depuis soixante ans », animé par « un homme de gauche, longtemps proche des Verts, héros de l'antiracisme ». Les médias français réagissent assez peu sur le moment ; ce n'est que le 3 février 2005 que la polémique rebondit vraiment quand Bernard-Henri Lévy, l'une des personnalités visées durant le spectacle, signe dans Le Point une tribune qui dénonce en Dieudonné un « fils de Le Pen »[122],[123]. Jean-François Kahn dénonce à son tour, dans Marianne, l’« immonde rhétorique de Dieudonné » et commente : « jamais vu depuis 60 ans : une salle de 5 000 personnes a fait une standing ovation à des propos répétitivement et ouvertement antisémites »[124]. Claude Askolovitch, dans Le Nouvel Observateur, résume à la même époque le parcours de Dieudonné comme celui d'un homme passé « de la cause noire à la haine des juifs »[125],[126].

Dans le courant de l'année 2004, Dieudonné propose à Rony Brauman, qui l'a défendu au conseil d'administration de France Télévisions au sujet de son sketch polémique réalisé sur France 3, de participer à un livre constitué des courriers racistes qu'il reçoit pour « traiter la question du sionisme, son histoire, ses objectifs théoriques, sa réalisation pratique ». Mais le projet avorte, Rony Brauman reprochant à Dieudonné une interview télévisée au cours de laquelle celui-ci accuse les Juifs d'avoir participé à la traite négrière et d'avoir bâti leur fortune sur ce commerce[127].

Le 16 février 2005, lors d’une conférence de presse à Alger, Dieudonné qualifie la commémoration de la Shoah de « pornographie mémorielle »[128],[129]. Ces propos entraînent une nouvelle polémique et un procès. Dans le même temps, il s’en prend au « lobby sioniste, qui cultive l’unicité de la souffrance » et se plaint de ne pouvoir réaliser son film sur la traite des Noirs à cause des « autorités sionistes »[130] qui dominent, selon lui, le CNC. Lors de cette même conférence de presse, Dieudonné s'en prend également au CRIF et au Premier ministre d’alors, Jean-Pierre Raffarin, à qui il reproche d'avoir condamné les artistes qui cherchent à « faire applaudir la haine » au cours d’un discours prononcé lors du dîner du CRIF : « Il y a le CRIF, cet organe d'inquisition qui est là – il y avait dix-sept ministres de la République et Raffarin en personne qui étaient au CRIF le week-end dernier – qui m'accuse maintenant parce que, évidemment, le CRIF, faut toujours leur lécher le cul, à cette équipe de malfrats, cette mafia qui est en train d'entraîner la République française dans la guerre civile, s'ils continuent à faire ça[131]. » Dieudonné est finalement condamné, en 2008, à 7 000 euros d’amende pour diffamation publique à caractère racial[130][Note 5].

En mars 2005, peu après la polémique sur ses propos tenus à Alger, Dieudonné se rend en Martinique pour y donner une représentation de Mes excuses. Immédiatement après son arrivée, il est agressé et frappé par quatre Juifs d'extrême droite, tous proches de la Ligue de défense juive. Ceux-ci expliqueront ensuite avoir reconnu fortuitement Dieudonné à l'aéroport et avoir décidé de lui « donner une leçon »[132],[133]. L'affaire fait grand bruit en Martinique, où Dieudonné reçoit le soutien de plusieurs élus indépendantistes comme Garcin Malsa, et profite notamment de ses contacts au sein de l'extrême gauche locale. Le 4 mars, alors que ses agresseurs sont jugés en comparution immédiate, une manifestation de soutien a lieu devant le tribunal de Fort-de-France. Les manifestants scandent « Dieudonné est mon frère, Dieudonné est mon sang », certaines personnes criant « Mort aux Juifs ! » Lors du procès, Dieudonné assure que les ancêtres de ses agresseurs auraient acheté des esclaves noirs, et présente les quatre hommes comme un « commando d'élite de l'armée israélienne ». Les agresseurs sont condamnés à un mois de prison ferme[132],[134]. Le lendemain du procès, l'écrivain martiniquais Aimé Césaire reçoit Dieudonné ; il déclare « il est jeune, il va à l'essentiel, il a mon soutien », et désigne ensuite l'humoriste par ces mots : « la jeunesse, l'avenir et cela me réconforte[135] ». Des proches d'Aimé Césaire dénoncent par la suite l'instrumentalisation de ce dernier par Dieudonné, et affirment que Césaire, alors âgé de 92 ans, ignorait tout de l'humoriste[136]. L'historien Pap Ndiaye va jusqu'à parler de « captation d'héritage »[137] et de « détournement de vieillard »[138].

Le 28 mars, Dieudonné est interrogé à l’antenne de Beur FM. L'essentiel de ses propos tourne autour du « complot sioniste ». Pierre-André Taguieff, analysant son discours, juge qu'il se fonde sur « une vision conspirationniste du monde, où ceux qu'il appelle « les sionistes », incarnation du Mal, tiennent le rôle principal »[139]. Durant l'émission, Dieudonné revient notamment sur le profit qu’auraient tiré certains Juifs de la traite négrière, et plus globalement sur le rôle de la communauté juive : « Il y a eu des Juifs négriers qui s’en sont foutu plein les fouilles avec le commerce des Noirs. […] C’est une communauté qui a particulièrement bien gagné sa vie mais ça n’est pas la seule, les protestants, les chrétiens ont bien gagné leur vie. La communauté juive avait, aux États-Unis, quasiment le monopole sur les armateurs, les bateaux. […] Le premier article du Code noir, c’est : Nous interdisons le commerce aux Juifs. Mais pourquoi ? Parce que les Juifs avaient ce commerce-là, avaient le monopole de ce commerce depuis longtemps et qu’il fallait introduire une dimension chrétienne, c’est-à-dire qu’il fallait arrêter de castrer les mâles, il fallait arrêter de jeter les enfants à l’eau, donc à un moment donné la volonté du Code noir, c’est ça[140]. » Il déclare également : « dans le livre de classe de mes enfants, j'ai arraché les pages sur la Shoah. Je le ferai tant que notre douleur ne sera pas reconnue »[141]. Les propos de Dieudonné, outre le fait d'imputer aux Juifs un comportement génocidaire à l'égard des Noirs, sont historiquement faux, les Juifs n'ayant bénéficié d'aucun monopole dans le commerce de l'esclavage[142]. Interviewé trois jours plus tard sur Méditerranée FM, il déclare : « La vérité, c'est qu'effectivement, ce peuple juif qui se dit persécuté de toujours a aussi participé à des persécutions ignobles. Il faut aussi qu'il assume »[143]. Dans les jours qui suivent son interview sur Beur FM, Dieudonné diffuse sur Internet un appel à la lutte contre le « racisme anti-goy »[139].

Le politologue Pascal Boniface, qui avait jusque-là défendu le droit de Dieudonné à la liberté d'expression, se souvient avoir constaté, en 2005, que les références aux Juifs devenaient « systématiques » dans ses spectacles. Il date de cette période la radicalisation de Dieudonné, jugeant que le « déferlement hostile » que ce dernier a subi et « l’interdiction de fait de sa présence dans les médias » l'ont amené à une « radicalisation extrême », notamment en faisant évoluer son entourage politique. Pour Pascal Boniface, l'humoriste a fini par donner « raison a posteriori à ses contradicteurs »[144]. Le contenu politique est de plus en plus présent dans les sketches de Dieudonné. La critique d'Israël, du sionisme, de l’impérialisme américain et du colonialisme, ainsi que le thème, repris à Alain Soral, d'un « système mondial » soutenu par des complots, sont au centre de nombre de ses sketches. Au fil du temps, il glisse dans ses textes de nombreuses allusions au 11 septembre, dans une optique conspirationniste[145]. Pierre-André Taguieff voit dans l'affaire Dieudonné « l'un des symptômes d'une politisation dangereuse des haines intercommunautaires ». Taguieff souligne à cet égard la tactique de Dieudonné — ouvertement reconnue par l'intéressé en 2005, lors d'un entretien avec Pierre Tevanian dont la vidéo est diffusée sur le site Les Ogres — qui consiste à employer systématiquement le terme « sioniste » pour éviter celui de « juif » ; le politologue fait cependant observer que si cette « ruse lexicale » a protégé Dieudonné de sanctions judiciaires, elle n'a « pas trompé ceux qui connaissent les tours et détours de la rhétorique anti-juive dans la période post-nazie »[106]. Taguieff voit dans le cas de l'humoriste celui d'un « petit Farrakhan à la française »[93] ; il écrit, en 2008 : « le comique, en même temps qu'il découvrait sa « négritude » pour aussitôt l'exploiter dans un sens victimaire [a organisé une vision du monde selon laquelle] les responsables de nos malheurs, ce sont les « sionistes », ou les nouveaux « maîtres du monde ». Depuis qu'il a réussi à se donner le double statut symbolique d'un ennemi déclaré des « sionistes » et d'une incarnation de la « cause noire », Dieudonné, habile démagogue sachant jouer de la provocation, est devenu un leader politique, atypique certes, ou si l'on préfère « décalé », mais capable de mobiliser une partie de l'opinion française »[100].

Le 8 mai 2005, Dieudonné se joint à une manifestation organisée par les Indigènes de la République, dont l'appel contre le « colonialisme » contemporain qui sévirait dans les Banlieues françaises correspond à sa stratégie intracommunautaire. Sa participation au défilé ne fait cependant pas l'unanimité : Francine Bavay et Gilles Manceron quittent la manifestation en découvrant la présence de l'humoriste[115].

À partir de 2005, divers soutiens de Dieudonné au sein des milieux du spectacle se désolidarisent progressivement de lui. Jamel Debbouze, en particulier, dit avoir réalisé l'évolution de Dieudonné en le voyant, lors de son spectacle au Zénith en décembre 2004, s'en prendre à des personnalités juives, et alimenter « le fantasme d'une France livrée aux « sionistes » »[119],[146],[121]. Thierry Ardisson décide de « siffler la fin de la récréation » et de cesser de l'inviter, commentant : « Dieudonné est a priori plus sympathique que Marcel Déat mais s'il parle comme lui, il n'a pas sa place chez moi ». Dieudonné accuse de son côté Ardisson de s'être « couché devant les Juifs »[96]. En décembre 2005, différentes personnalités, parmi lesquelles des historiens et des sociologues, cosignent une tribune dans Le Monde pour souligner que « lutter contre les séquelles du colonialisme n’autorise pas les discours antisémites ». Les auteurs jugent que dans les « discours inacceptables » de Dieudonné — qui dérivent en partie de certaines théories antisémites colportées notamment aux États-Unis par Louis Farrakhan — la « matrice antisémite » est là, « avec son centre paranoïaque »[147].

Le , Diéudonné annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2007[148]. Continuant de se dire « anticommunautariste »[149], il se pose de surcroît en adversaire du néolibéralisme et du néoconservatisme, en se réclamant du président vénézuelien Hugo Chávez et de son projet de « république sociale universelle ». Annonçant que « dans cette campagne, Dieudo rimera avec Hugo », il dit souhaiter que la France devienne « le Venezuela de l'Europe » en rejoignant « le camp des nations résistantes au nouvel ordre mondial »[150],[151]. En octobre 2006, il annonce renoncer, faute de moyens, à sa candidature présidentielle[152].

Une personnalité de plus en plus controversée

Évolution de son entourage au cours des années 2000

Au milieu des années 2000, l'entourage de Dieudonné évolue sensiblement. Pascal Boniface juge que les polémiques autour de Dieudonné, sa « visibilité » sur un « sujet sensible » n'ont « pas attiré autour de lui que des défenseurs de la liberté d’expression, mais également des gens qui avaient un agenda politique bien arrêté et ouvertement raciste et antisémite[153]. »

Rencontre avec Alain Soral

L'écrivain Alain Soral devient en 2004 un proche de Dieudonné.

Dans son ouvrage Jusqu'où va-t-on descendre ? Abécédaire de la bêtise ambiante, paru en 2002 avant la polémique du sketch de France 3, Alain Soral s'en était pris vivement à Dieudonné à qui il reprochait de fustiger « l'esclavagisme blanc ». Qualifiant l'humoriste d'« inculte et désormais pas drôle », Soral écrivait : « Si Dieudonné s'énerve sur le populo français, celui-là même qui en fait une vedette dans notre beau pays si peu raciste, c'est peut-être parce qu'il lui démange de montrer du doigt la communauté logiquement désignée par sa revendication d'une plus juste représentation des « minorités visibles » ? Une « communauté invisible » certes sur-représentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo[154]. » Ayant pris connaissance de ces écrits, Dieudonné souhaite rencontrer Soral. Courant 2004, les deux hommes font connaissance ; ils deviennent finalement amis et politiquement proches, étant notamment tombés d'accord, selon Soral, à propos de « l’antisionisme et du lobby juif »[155].

Alain Soral participe dès lors à des meetings de la liste EuroPalestine, au cours desquels il fait huer des personnalités juives : ces incidents contribuent à la rupture entre Dieudonné et CAPJPO-EuroPalestine, dont les responsables refusent également que les rabbins de Neturei Karta prennent la parole lors d'une de leurs réunions[156]. Soral demeure par la suite un très proche allié de Dieudonné : il fait figure, de son propre aveu[157], d'« éminence grise » de ce dernier[150],[158], ce qui permet d'observer une continuité entre les spectacles de l'humoriste et les discours de l'essayiste[157],[158]. En septembre 2007, Dieudonné assiste à l’université d'été d'Égalité et Réconciliation, l'association fondée et dirigée par Alain Soral[159]. En décembre 2008, le théâtre de la Main d’Or devient officiellement le QG d’Égalité et Réconciliation[160].

Autres membres de son entourage

D'autres personnalités controversées rejoignent bientôt l'entourage de Dieudonné, parmi lesquelles Ginette Skandrani (militante politique cofondatrice des Verts, régulièrement accusée d'antisémitisme et de négationnisme, et admiratrice de Kadhafi)[161],[162], Pierre Panet (co-animateur du site Les Ogres, ancien syndicaliste CFDT puis SUD, devenu un partisan de Thierry Meyssan et des théories du complot sur le 11 septembre ; il interprète en 2005 un one-man-show produit et mis en scène par Dieudonné)[161], ou encore Israël Shamir (écrivain, lui aussi objet d'accusations d'antisémitisme)[161]. Dieudonné se rapproche par ailleurs de l'essayiste Christian Cotten, régulièrement dénoncé comme un conspirationniste et un « activiste pro-sectes ». Il rencontre également à plusieurs reprises, en 2006, le gourou Raël ; trois ans plus tard, il loue son théâtre à l'organisation de ce dernier pour qu'elle y organise une conférence sur les OVNI[163].

Dieudonné bénéficie par ailleurs de réseaux politiques en Suisse, notamment via les relations helvétiques d'Alain Soral. Olivier Mukuna, un journaliste belge d'origine congolaise auteur de deux livres et d'un documentaire prenant la défense de Dieudonné, devient son principal propagandiste en Belgique, où l'humoriste est également soutenu par des personnalités comme Michel Collon et Jean Bricmont[164]. Selon Jean-Yves Camus, Dieudonné permet également à d'autres mouvements de la « nébuleuse anti-juive » de fréquenter son théâtre, tels le Rassemblement des étudiants de droite (RED, renouveau du GUD) ou la Droite socialiste (droite ultra)[165], dont des tracts et imprimés — comme une affiche indiquant « Le sionisme, c’est comme la gangrène ! On l’élimine ou on en crève ! » — transitent par le théâtre de la Main d’Or[32].

À la fin des années 2000, la nouvelle compagne de Dieudonné, Noémie Montagne — qu'il rencontre en 2006 ou 2007 — acquiert un rôle déterminant dans l'entourage professionnel de l'humoriste, dont elle gère les affaires et produit les spectacles via sa société Les Productions de la Plume (qui succède à Bonnie Productions, finalement radiée en 2013)[166],[167],[168].

Rapprochement avec les milieux islamistes

Dieudonné, qui fustigeait tous les monothéismes au temps de ses spectacles Pardon Judas ou 1905[169], et qui se dit encore athée au milieu des années 2000[170]1905 célèbre d'ailleurs le centenaire de la laïcité en France —, se rapproche désormais de certaines personnalités et organisations associées à l'islam conservateur ou radical, voire à l'islamisme. En mars 2005, il fait sur son site web l'éloge de Tariq Ramadan. Le mois suivant, il fait une apparition discrète au meeting annuel de l'Union des organisations islamiques de France[171]. Il fait huer lors d'un de ses spectacles l'association anti-islamiste Ni putes ni soumises, et apporte son soutien à une collégienne musulmane qui refusait d'enlever son voile en cours[172]. Il défend par ailleurs Al-Manar, la chaîne du Hezbollah, lorsque celle-ci est interdite d'émettre sur le territoire français[173]. Il continue ensuite à fréquenter les milieux musulmans radicaux, qu'ils soient sunnites ou chiites ; lors de sa campagne pour la présidentielle de 2007, son bureau de campagne comprend l'imam Abdelhakim Sefrioui, responsable du « Collectif Cheikh Yassine », un groupe se réclamant du Hamas. Dieudonné est également en relation avec Yahia Gouasmi, responsable de diverses associations chiites liées à l'Iran, et dont le Parti antisioniste est la vitrine politique[38]. Lui-même, par la suite, se dit volontiers « islamo-chrétien »[174]. Revenant sur son passé « laïque » et « athée » dans l'entretien accordé à Causeur en février 2014, il précise : « Les frontières dressées par les religions me paraissaient dangereuses et sectaires. Et puis je me suis rendu compte que la religion laïque et athée pouvait être aussi intolérante que le fanatisme religieux ». Appelant à une « croyance commune », il estime que « les prophètes comme Mahomet ou Jésus-Christ nous ont montré la voie du rassemblement »[175]. Cette position rejoint sensiblement la ligne promue par Égalité et Réconciliation, l'association d'Alain Soral[Note 6].

Dieudonné en 2005, à la conférence Axis For Peace organisée par le Réseau Voltaire.

Les 17 et 18 novembre 2005, Dieudonné participe à la conférence Axis For Peace organisée à Bruxelles par Thierry Meyssan et son association, le Réseau Voltaire. Il y intervient pour prôner l'usage d'Internet comme vecteur d'information et de mobilisation propalestinien, afin de constituer une alternative aux médias traditionnels qu'il accuse de diffuser un message sioniste et raciste ; il signe ensuite la déclaration finale de la conférence, qui dénonce la politique néo-conservatrice américaine « colonialiste »[176].

Plusieurs personnalités qui avaient jusque-là soutenu Dieudonné s'inquiètent, dès 2005, de l'évolution de son entourage : Noël Mamère croit l'humoriste victime de sa propre volonté d'être reconnu comme politique, mais également de son « inculture » en la matière, qui lui ferait méconnaître Ginette Skandrani et sous-estimer la « dangerosité » de l'UOIF. Pascal Boniface partage cette analyse et souligne la « naïveté » de Dieudonné[177].

Relations avec les communautaristes noirs

Calixthe Beyala, après avoir vivement soutenu Dieudonné au temps des premières polémiques, prend ses distances avec lui ; l'humoriste côtoie désormais des personnalités noires plus radicales. Le Parti kémite, un groupuscule lié à la mouvance du kémitisme, tient des réunions au théâtre de la Main d'Or et assure occasionnellement la sécurité de Dieudonné ; la Tribu Ka, une scission du Parti kémite dirigée par Kémi Séba (et dissoute en 2006 par le gouvernement pour antisémitisme), soutient également l'humoriste[178]. Dieudonné permet à la Tribu Ka d'organiser ses meetings au théâtre de la Main d'Or ; il leur retire ensuite l'hospitalité au motif que ses membres interdisent l'entrée aux non-noirs, puis les accueille à nouveau après que Kémi Séba a accepté de tenir des réunions ouvertes à tous. En septembre 2007, Dieudonné accueille et met en scène au théâtre de la Main d'Or un one-man-show de Kémi Séba, intitulé Sarkophobie[179].

Tout en tenant un discours étroitement communautariste à l'attention d'une partie de ses alliés, et en fréquentant des groupes radicaux, voire racialistes, Dieudonné continue de se présenter comme « universaliste » et opposé au communautarisme. Il fait notamment l'apologie du métissage, dont il se félicite d'être lui-même issu[180]. Pierre-André Taguieff relève que l'un des paradoxes de Dieudonné tient à sa transformation en « agitateur communautariste », tout en dénonçant dans le même temps le communautarisme, « mais seulement du côté juif » : pour Taguieff, « la critique du communautarisme [par Dieudonné] relève de la pose, et n'est qu'un manière de justifier sa virulente critique de ce qu'il appelle le « lobby sioniste » ». La dénonciation du communautarisme des Juifs est à ce titre un aspect récurrent du discours « antisioniste », et représente aux yeux du politologue une variante du vieux thème d'accusation de « solidarité juive »[181]. Taguieff analyse l'affaire Dieudonné comme « une mise en spectacle de la vague antijuive des années 2000 », doublement articulée à une « question noire » en cours d'émergence dans la culture politique française et à « une pathologie néo-gauchiste centrée sur la dénonciation du « racisme républicain » »[182].

Rapprochement avec le Front national

Dieudonné commence, à la même époque, à se rapprocher du Front national, qu'il avait combattu durant la décennie précédente. Il prend ainsi la défense de Bruno Gollnisch après les propos controversés tenus par ce dernier en 2004, et déclare : « J’ai des positions politiques qui sont radicalement opposées [à celles de M. Gollnisch], mais quand je vois ce qui se passe aussi avec M. Gollnisch : retirer son travail à quelqu’un sans que la justice ait pu se prononcer. On est dans un État de droit, sous la pression d’un lobby qui se croit tout permis dans ce pays. C’est ce qu’on me fait à moi, on m’interdit de jouer dans des salles simplement parce que je déplais à un petit groupe d’individus[183] ». En 2005, avant même que le rapprochement entre Dieudonné et le Front national ne soit officiel, Anne-Sophie Mercier trouve « saisissante » la convergence entre le discours du comique et celui de Jean-Marie Le Pen, notamment dans l'emploi d'« une rhétorique datant d'avant-guerre quand il s'agit d'évoquer la puissance supposée des Juifs »[184]. En avril 2006, Dieudonné accorde une interview au premier numéro de la nouvelle formule du journal d'extrême droite Le Choc du mois : il s'y présente comme « la vraie gauche », tandis que Jean-Marie Le Pen serait, lui, le champion de « la vraie droite »[185]. Parmi les membres de l'entourage de Dieudonné, Alain Soral officialise fin 2006 son engagement au Front national, rejoignant l'équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen ; Marc George, coordinateur de la campagne présidentielle avortée de Dieudonné et coresponsable d'Égalité et Réconciliation, l'association d'Alain Soral, est lui-même un ancien militant du FN. Dieudonné et Soral fréquentent également l'homme d'affaires Frédéric Chatillon, prestataire du FN ancien chef du GUD. Ils accompagnent ce dernier à l'été 2006 lors d'un voyage au Liban et en Syrie, où Chatillon a de nombreux contacts haut placés[186].

Dieudonné noue en 2006 des rapports cordiaux avec Jean-Marie Le Pen, qu'il avait combattu durant les années 1990.

Le , Dieudonné se rend à la Fête des Bleu-blanc-rouge du FN au Bourget et y rencontre Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch[187],[188]. Sa visite à la fête du FN est notamment organisée par Alain Soral et d'autres relations de l'humoriste comme le conseiller régional FN Farid Smahi et Frédéric Chatillon. Le Canard enchaîné souligne qu'il s'agit là de l'aboutissement d'un long processus de rapprochement entre Dieudonné et une partie de l'état-major du FN[189]. Dieudonné s’exprime ensuite à plusieurs reprises sur cette visite ; il assure s’inscrire dans une démarche de dédiabolisation et être sensible à « la main tendue [par Jean-Marie Le Pen] aux Français d’origines étrangères et plus particulièrement aux Français d’origine africaine »[190],[191]. Parmi les proches collaborateurs de Dieudonné, Alain Soral et Marc George deviennent par la suite tous deux membres du comité central du Front national[186]. Ahmed Moualek, le responsable de La Banlieue s'exprime, approuve également le rapprochement entre Dieudonné et Jean-Marie Le Pen, et publie une longue interview de ce dernier sur le site Internet de son association[112],[114].

En décembre 2006, Dieudonné invite Jean-Marie Le Pen et Thierry Meyssan à la représentation de son spectacle au Zénith de Paris[165].

En mars 2007, Dieudonné accompagne Jany Le Pen, épouse de Jean-Marie Le Pen et présidente d'une association humanitaire, lors d'un voyage au Cameroun destiné à alerter l'opinion sur le sort des Pygmées menacés par la déforestation[192],[193]. La découverte de ce peuple sera, d'après Dieudonné, « le déclencheur de l’écriture » de son spectacle J'ai fait l'con, donné en représentation l'année suivante et qui ouvre sur le récit de son voyage[194].

Le FN loue par ailleurs, pour la somme de 60 000 euros, le théâtre de la Main d'Or, pour les besoins d'une session de formation à la recherche des 500 signatures d'élus pour la présidentielle 2007[195],[196].

Lors du scrutin présidentiel, Dieudonné appelle à voter José Bové au premier tour et Ségolène Royal au deuxième[197]. José Bové annonce pour sa part qu’il refuse le soutien de Dieudonné[198]. Dieudonné ajoute cependant qu'en cas d’affrontement entre Jean-Marie Le Pen et Nicolas Sarkozy au second tour, il voterait pour Le Pen « sans problème », précisant que celui-ci n’ayant pas de majorité à l’assemblée, il ne pourrait gouverner, ce qui créerait une situation révolutionnaire[199]. Le 1er mai 2007, il tente de pénétrer au stade Charléty où se déroule, avant le second tour, le meeting de Ségolène Royal, mais il est refoulé[200].

Au moment des législatives 2007, Dieudonné se déplace à Reims pour soutenir le candidat local du Front national ; il déclare trouver important que les « hommes de bonne volonté se réunissent »[201].

En décembre 2007, l’état-major du FN assiste quasiment au grand complet — figurent notamment Bruno Gollnisch, Jany Le Pen, mais aussi Frédéric Chatillon et Thierry Meyssan — à la dernière représentation de son spectacle Dépôt de bilan au Zénith de Paris[32].

En juillet 2008, Dieudonné fait baptiser sa fille par l’abbé traditionaliste Philippe Laguérie, avec pour parrain Jean-Marie Le Pen[202],[203],[204]. Apprenant cette nouvelle, Élie Semoun déclare qu’il coupe définitivement les ponts avec Dieudonné et exclut toute reformation de leur duo[205]. Dieudonné, en introduction de son spectacle J'ai fait l’con, présente ce parrainage comme un « coup de pub », et assure avoir voulu se moquer des médias français et de la « censure » ou « boycott » dont il se dit victime[206]. Les auteurs du livre La Galaxie Dieudonné voient dans ce rapprochement, non pas une simple plaisanterie, mais une opération conjointe de Dieudonné et Jean-Marie Le Pen, l'un cherchant à faire parler de lui et l'autre à démontrer que son parti n'est pas raciste[207]. Le politologue Jean-Yves Camus y voit également la traduction d'une volonté commune de « dynamiter le système[208] », ce que semblent illustrer les propos de Dieudonné lui-même : « Il y a quelques années nous nous sommes beaucoup battus avec Jean-Marie Le Pen. On ne peut faire la paix qu’avec ses adversaires. Je pense qu’un jour la périphérie et les extrêmes se rejoindront contre le centre. Les gens de l’extrême sont très attachés à la justice. Ma rencontre avec Le Pen est un débat sur le colonialisme, l’indépendance des pays africains, le nationalisme. Je préfère que les gens débattent et ne soient pas d’accord[209] ».

Commentant ses rapports avec Jean-Marie Le Pen, Dieudonné déclare par la suite : « moi je ne suis pas du Front national, j’en ai rien à foutre de ça. Bon, le mec est sympa, on s’est bien amusés »[210]. En 2014, Jean-Marie Le Pen précise ne pas être un « familier » de Dieudonné qu'il ne voit que « de loin en loin », mais soutenir l'humoriste « bec et ongles », au nom de la liberté d'expression[211]. Marine Le Pen, par contre, se montre distante à son égard : elle dit avoir refusé de rencontrer Dieudonné avec qui son ami Frédéric Chatillon tentait de la mettre en relation[186], et s'est dite « choquée » et « heurtée » par des propos de Dieudonné en janvier 2014, tout en condamnant la « censure » dont il serait victime et « l'hystérisation du débat organisé par Manuel Valls », renvoyant au bras de fer mené par ce dernier contre l'humoriste. Elle déclare également : « Il a dit beaucoup de mal de moi à de multiples reprises. Du jour où il a fait sa liste antisioniste, j'ai compris qu'il avait des ambitions politiques. Et son discours communautariste est radicalement à l'opposé de celui du Front ». Pour Louis Aliot, vice-présidant du FN, « ceux qui fréquentent les spectacles de Dieudonné ne correspondent pas au canon de l'électeur moyen du FN ». L'historien Nicolas Lebourg estime quant à lui que « l'antisionisme de Dieudonné est loin des conceptions de Marine Le Pen ». En revanche, Joël Gombin, doctorant spécialiste du FN, avance qu'il reste au sein du parti un « certain nombre de proximités avec Dieudonné mais aussi avec toute la galaxie qui l'entoure »[212]. Dans l'entretien accordé à Causeur en février 2014, l'humoriste indique : « Je n'ai pas de contact avec Marine mais je garde toute mon estime à Jean-Marie Le Pen. C'est pratiquement le seul homme politique qui m'a soutenu alors que j'étais lynché en place publique »[175].

Analyses de l'évolution politique de Dieudonné

Bien que moins présent dans les médias français, Dieudonné continue encore de bénéficier de certaines invitations, notamment dans l'émission Ce soir (ou jamais !), présentée par Frédéric Taddeï, où il intervient à trois reprises[213], notamment le 7 octobre 2008 sur le thème Humour et politique. À l'animateur qui lui demande alors si le baptême de sa fille avec Le Pen pour parrain est « de l'humour ou de la politique »[214], Dieudonné met l'accent sur sa volonté de provocation en déclarant « moi, rejoindre Le Pen au hit parade des enculés, vous imaginez pour un humoriste ? » Anne-Sophie Mercier met pour sa part nettement en doute le fait que la démarche de Dieudonné ait un quelconque caractère humoristique ; en 2009, analysant l'évolution politique de ce dernier, elle souligne le caractère dangereux d'un comique qui libère « la parole antisémite, pardon, antisioniste »[215].

L'anthropologue Jean-Loup Amselle juge que l'un des éléments qui rendent Dieudonné représentatif du nouvel antisémitisme tient à la fusion qu'il réalise entre l'antisémitisme traditionnel et les ritournelles sur les « Juifs ploutocrates », et un « antisémitisme postcolonial » où Arabes et Noirs seraient unis contre les Juifs au nom d'une « solidarité anti-impérialiste » : « Ce qui unit paradoxalement des idéologues comme Dieudonné et Kémi Séba à des essayistes comme Alain Soral ou à des leaders politiques comme Florian Philippot du Front national, c'est une même haine du mondialisme et la défense d'une sorte de développement séparé, visant à ériger des frontières entre les peuples noir, arabe et blanc. »[216].

L'essayiste Jean-Paul Gautier considère que « Dieudonné se situe à la croisée de deux courants de l’antisémitisme. L’un, à gauche, apparu au XIXe siècle avec Charles Fourier, Pierre-Joseph Proudhon, Alphonse Toussenel, Auguste Chirac, pour qui le juif représente l’exploiteur, le riche, le possédant. L’autre, d’extrême droite, avec Édouard Drumont, auteur de La France juive (1896), ou de Charles Maurras, dirigeant de l’Action française. Il s’inspire également de revues, de groupuscules d’extrême droite apparus en France sous la IVe et la Ve  République  : Défense de l’Occident, avec Maurice Bardèche et François Duprat  ; l’hebdomadaire Rivarol  ; Pierre Sidos et l’Œuvre française, Frédéric Chatillon (ex-GUD), Christian Bouchet (nationaliste révolutionnaire), Serge Ayoub (ex-JNR) ou Alain Soral »[217].

L'historien Tal Bruttmann voit en Dieudonné « le révélateur d'un mouvement qui débute à la fin des années 1990 et au début des années 2000 et que l'on ne pouvait plus nier quand l'affaire Merah a éclaté », reposant à la fois sur « la vieille extrême droite des Serge Ayoub et Frédéric Chatillon, l'extrême gauche et les altermondialistes, et d'autres, plus nouveaux, certaines minorités maghrébines qui se reconnaissent dans l'importation du conflit israélo-palestinien ». Il observe ainsi la jonction entre l'antisémitisme datant du XIXe siècle, selon lequel les Juifs contrôlent les banques, les médias et la société de manière générale, et un antisémitisme lié à la seconde Intifada et à la situation du Proche-Orient[218].

Pour Michèle Tribalat, Pascal Bruckner, Richard Prasquier et Jacques Tarnero, cosignataires d'une tribune publiée dans Le Huffington Post, Dieudonné ne se proclame « antisioniste » que parce qu'« il connaît les limites de ce que peuvent entendre des oreilles européennes. (...) Accabler Israël de tous les maux du monde permet de recycler la haine des juifs en haine d'Israël tout en la parant du vernis progressiste et émancipateur des peuples opprimés ». Aux yeux des auteurs, son antisionisme empreint de théorie du complot, qui séduit une extrême droite antisémite, lui permet également de bénéficier de l'aura dont jouit la cause palestinienne en France depuis la fin des années 1960 face à la disqualification du sionisme[219].

Enfin, Charles Rojzman estime qu' « Alain Soral et Dieudonnné représentent bien ce nouvel antisémitisme qui cherche à rassembler les opprimés et les victimes du "nouvel ordre mondial" », qui « proclame qu'il n'est pas antisémite et qu'il ne veut ni persécuter ni haïr. Il est tout simplement la victime de la haine et de la fourberie des juifs qui eux persécutent vraiment le genre humain (Israël, la Finance...) »[220].

Relations avec les milieux négationnistes

Dans la seconde moitié des années 2000, Dieudonné se rapproche de la mouvance négationniste, d'abord de manière allusive. Ginette Skandrani fait partie de son entourage politique dès 2004. En mai 2006, le journal L'Arche relève, sur le site de campagne de Dieudonné, un article signé « Serge Noith » et qui suggère que l'assassinat d'Ilan Halimi relèverait d'une manipulation de « la droite hypersioniste » ; L'Arche reconnaît en « Serge Noith » Serge Thion, militant négationniste connu[221]. Le 18 décembre 2006, Dieudonné se produit au Zénith de Paris dans son nouveau one-man-show, Dépôt de bilan[Note 7]. Dans un sketch de ce spectacle, Dieudonné imagine un dialogue avec le négationniste Robert Faurisson, auquel il déclare : « Ne revenez jamais ! J'essaye de remonter dans le show-biz. Vous dites des choses insensées. Vous êtes en Isra... Vous êtes en France ! ». Il raconte ensuite une « blague de Toto » contestant l'existence des « chambres à air »[222].

L'essayiste Paul-Éric Blanrue, partisan de Robert Faurisson, suscite finalement une rencontre entre ce dernier et Dieudonné[223]. Le vendredi , lors de la dernière représentation au Zénith de Paris de son spectacle J’ai fait l’con, à laquelle assistent de nombreuses personnalités, dont Kémi Séba, Jean-Marie Le Pen[224] et d’autres membres du Front national[225],[226], Dieudonné organise une apparition surprise de Robert Faurisson sur scène. Après que le négationniste est arrivé par les coulisses à l'insu de la direction du Zénith, Dieudonné annonce la venue d'un homme qui est « un scandale à lui tout seul », invite la salle à saluer ce dernier par un « tonnerre d'applaudissements » et lui fait remettre un « Prix de l’infréquentabilité et de l’insolence »[227]. Le comédien Jacky Sigaux — faire-valoir fréquent de Dieudonné sur scène, et régisseur du théâtre de la Main d'Or[Note 8]— vêtu d'un costume pastichant la tenue des déportés juifs (pyjama à carreaux — et non rayé — et étoile jaune), apporte à Faurisson le « trophée », en forme de chandelier sur lequel sont plantées des pommes. Faurisson, lui, s'abstient de faire allusion à ses propres thèses, mais prédit à Dieudonné qu'il risque d'encourir des poursuites. L'humoriste répond : « Votre présence ici et notre poignée de main sont déjà un scandale en soi. C'est même la plus grosse connerie que j'ai faite mais la vie est trop courte. Déconnons et désobéissons le plus vite possible ! » Une partie de la salle crie « Vive la Palestine ! ». La vidéo de la brève rencontre entre Dieudonné et Faurisson — qui ne reste sur scène que quelques minutes — circule bientôt sur Internet, notamment mise en ligne par La Banlieue s'exprime[228],[229],[230].

Dieudonné déclare par la suite : « Je ne suis pas d’accord avec toutes les thèses de Faurisson. Il nie par exemple la traite des esclaves organisée depuis l’île de Gorée, au large de Dakar. Mais pour moi, c’est la liberté d’expression qui compte[231],[232]. » Il présente l'apparition de Faurisson dans son spectacle comme une provocation délibérée, soit, selon ses propres termes, « Une bombe médiatique artisanale (...) Fallait que je trouve plus fort que Le Pen. Tu peux pas faire deux fois un coup avec le même personnage. (...) A côté [de Faurisson], Le Pen, c’est Casimir dans L'Île aux enfants. C’est Lorie. (...) Dans le métier, si tu serres la main à ce mec là, t’es grillé, t’es calciné. Vaut mieux avoir le sida. (...) [La spécialité de Faurisson], c’est la contestation. Il conteste, très très fort. (...) Je me suis dit, avec un mec comme ça, on va faire péter le compteur (...) C’est nucléaire ce qui vient de se passer. J’ai fait mieux que Fourniret, Dutroux, tous les pédophiles. Pourquoi tu vas te faire chier à violer un enfant. T’invites Robert chez toi, t’es peinard »[210].

Cette affaire provoque un tollé médiatique et politique[233] ; de nombreux partis, du Parti communiste à l’UMP, condamnent l'initiative de Dieudonné. De son côté, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, suivant les décisions d’annulation de spectacles de Dieudonné, que ce soit à Montpellier[234], Besançon ou Belfort, fait savoir, lors de ses vœux à la presse, qu’il interdirait aux théâtres publics de la capitale d’accueillir le spectacle de l’humoriste[235]. Élie Semoun commente, en février 2009 : « Dieudonné est ailleurs, dans le monde de la haine » ; l'ancien partenaire de Dieudonné dit vivre un « traumatisme », comme s'il avait vécu auprès d'un psychopathe ou d'un pédophile sans s'en apercevoir[236]. Au sein du FN, Marine Le Pen, alors vice-présidente du parti, aurait alors fait part de son mécontentement devant cette mise en scène « affligeante » ; Jean-Marie Le Pen lui-même déclare que Dieudonné a « un peu exagéré »[32].

Dieudonné interprète ensuite un sketch avec Robert Faurisson — ce dernier joue pour l'occasion un personnage parodiant Serge Klarsfeld — pour les besoins d’une vidéo figurant dans les bonus du DVD de J’ai fait l’con[237],[238].

Avoir fait applaudir par le public le principal négationniste français et lui avoir fait remettre une récompense par un comparse déguisé en déporté juif vaut à Dieudonné d'être poursuivi pour injure raciale[239]. Alors que Robert Faurisson, également poursuivi, est relaxé, Dieudonné est condamné le 27 octobre 2009 à 10 000 euros d’amende par la XVIIe chambre correctionnelle du T.G.I. de Paris pour ses propos tenus sur la scène du Zénith lors de la remise du « prix de l’infréquentabilité » à Faurisson. Le tribunal estime qu’il a ainsi proféré « des injures commises à l’encontre d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, en l’espèce des injures antisémites[240] ». Le journal REFLEXes relève que de nombreuses personnalités négationnistes et/ou d'extrême droite sont venues, lors du procès, marquer leur soutien à Dieudonné et Faurisson[241]. La condamnation est confirmée par la Cour d’appel de Paris le 17 mars 2011[242], et le pourvoi en cassation introduit par Dieudonné est rejeté en octobre 2012[243]. Peu après sa condamnation en première instance, Dieudonné diffuse sur Internet une vidéo dans laquelle il qualifie l'apparition de Faurisson de « performance artistique historique », et lance un appel aux dons. Il interprète ensuite — accompagné de Jacky Sigaux qui porte son costume de déporté — la chanson « Shoananas », sur l'air de Cho Ka Ka O d'Annie Cordy[244].

Valérie Igounet, analysant la position politique de Robert Faurisson, juge que ce dernier, un temps marginalisé, se trouve désormais au centre d'une « nébuleuse » dont les figures principales sont Dieudonné et Paul-Éric Blanrue, et dont le « point de ralliement [...] est un « antisionisme » radical paravent d'un antisémitisme déguisé, qui trouve aujourd'hui son aboutissement discursif dans le négationnisme ». L'historienne ajoute que « La dénonciation du « complot américano-sioniste », l'axe du mal, figure au centre de cette rhétorique ». Dieudonné et Blanrue apparaissent désormais comme les principaux diffuseurs des idées de Faurisson[245]. Interrogé sur sa proximité avec des négationnistes, Dieudonné se déclare en 2010 « pas très au fait » du négationnisme ; il assure ne pas comprendre que l'on puisse contester l'existence de la Shoah, mais dit préférer le débat avec les négationnistes plutôt que leur criminalisation[246]. Les auteurs du livre La Galaxie Dieudonné jugent au contraire que Dieudonné « patauge (...) allègrement dans la fange négationniste »[247].

Outre Paul-Éric Blanrue, Ginette Skandrani et Serge Thion — il dit par ailleurs ignorer les opinions négationnistes de ce dernier[246] — Dieudonné compte également dans son entourage l'universitaire María Poumier, proche de Roger Garaudy, traductrice d'Israël Shamir et auteure en 2009 d'un livre sur Robert Faurisson présentant ce dernier comme un « historien pionnier ». Pierre Panet signe quant à lui un texte intitulé « Faurisson, un humaniste »[248],[249]. En juin 2012, Dieudonné assiste avec Ginette Skandrani aux obsèques de Roger Garaudy[250].

Liste antisioniste aux élections européennes de 2009

La liste « antisioniste » pour les élections européennes de 2009 est montée du fait d'une conjonction d'intérêts entre les différents membres de l'entourage de Dieudonné. Alain Soral ayant quitté le FN après avoir échoué à obtenir la tête de liste en Île-de-France, Égalité et Réconciliation doit trouver une autre stratégie électorale. De son côté, Yahia Gouasmi — responsable du Centre Zahra pro-iranien, de la Fédération des chiites de France et du Parti antisioniste — approche Dieudonné pour monter un projet politique commun[251]. Le 21 mars 2009, Dieudonné annonce, lors d’une conférence de presse[252] organisée au théâtre de la Main d'Or, qu’il entend conduire, pour les élections du 7 juin, une liste de 26 noms dans la circonscription Île-de-France[253] ; il met l’accent sur le caractère « anticommunautariste », mais surtout antisioniste de sa candidature. Faisant allusion à la grève générale antillaise qui se déroule au même moment, il déclare, « Il faut se battre contre le système béké. On l'appelle comme ça en Guadeloupe. En France c'est le système sioniste, c'est exactement la même chose. Ce sont les esclavagistes et on est des esclaves. Il faut qu'on se libère ! »[254]. Alain Soral annonce rapidement qu'il accepte la proposition de Dieudonné. Ce dernier tente également de mêler à sa campagne les causes africaine et antillaise, en invitant sur sa liste deux personnalités fort dissemblables, Kémi Séba et le syndicaliste guadeloupéen Élie Domota (leader de la grève générale alors en cours aux Antilles). Kémi Séba, en mauvais termes avec Alain Soral, décline l'invitation, tout en souhaitant « un gros score » à la liste de Dieudonné ; Domota, lui, refuse sèchement[251].

Yahia Gouasmi, responsable du Parti antisioniste et colistier de Dieudonné lors des élections européennes de 2009.

La Liste antisioniste[255], que Dieudonné a définie, lors de sa conférence de presse, comme un rassemblement de « tous les insoumis de ce système », « tous les infréquentables », prend des allures d'objet politique hétéroclite. Dieudonne, tête de liste, y côtoie Alain Soral, Yahia Gouasmi, ainsi que d'autres membres de son entourage comme Ginette Skandrani, María Poumier, Pierre Panet, Ahmed Moualek ou Christian Cotten. La compagne de Dieudonné, Noémie Montagne, figure à la quatrième place. Thierry Meyssan, un temps annoncé sur la liste, n'y figure pas, sa domiciliation au Liban le rendant inéligible au parlement européen. Dieudonné figure sur les affiches électorales en compagnie d'Alain Soral, de Yahia Gouasmi, et d'un autre colistier, habillé en rabbin : il s'agit de Shmiel Mordche Borreman, un Belge très proche de Gouasmi, converti — sans être membre de Neturei Karta — à une forme hétérodoxe de judaïsme et à l'antisionisme radical[256],[251],[257],[258],[259],[260].

En réaction, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples accuse Dieudonné de « recycler les pires thèmes de l’extrême-droite » en développant des théories qui « rappellent celles des conspirationnistes et des antisémites de toujours »[261]. Houria Bouteldja, du Mouvement des Indigènes de la république, accuse Dieudonné de s’allier avec l’extrême droite et de faire ainsi le jeu du sionisme qu’il prétend combattre[262]. L’Union des étudiants juifs de France proteste vivement en se disant « choquée » par cette candidature visant à « réunir sur une même liste le maximum de personnes condamnées pour incitation à la haine raciale » et portée par un « vaste programme politique haineux »[263],[264]. Le terroriste Carlos, en détention à la prison de Poissy, adresse à la liste de Dieudonné un courrier l'assurant de son soutien et de son « vote symbolique[265] ».

Le 7 juin 2009, la Liste antisioniste obtient 1,30 % des suffrages en Île-de-France, avec une pointe à 2,83 % en Seine-Saint-Denis. Son meilleur score est atteint à Gennevilliers où elle obtient 6,35 % des voix[266],[267]. La liste connaît des pointes à deux chiffres dans certains bureaux de vote de quartiers populaires, notamment 25,39 % au bureau 20 de Gennevilliers. Jean-Yves Camus constate que la liste antisioniste a échoué à mordre sur l'électoral traditionnel du Front national, peu sensible à son « aspect black-blanc-beur » ; les politologues restent prudents quant à la structuration en France d'un « vote ethnique » dont aurait pu bénéficier la liste[268]. Par la suite, une controverse éclate au sujet du financement de la liste, que l'on dit provenir du gouvernement iranien : elle est notamment alimentée par Ahmed Moualek qui, désormais brouillé avec Alain Soral, publie en 2013 sur Internet une vidéo dans laquelle l'écrivain évoque un financement iranien. Soral lui-même précise que « l'argent n'est pas venu d'Iran, mais de la communauté chiite française et de son leader Yahia Gouasmi »[269],[270].

Prises de position internationales

S'agissant des questions internationales, Dieudonné se veut en premier lieu antisioniste[271] et dénonce la politique d’occupation et de colonisation de la Palestine par Israël. Dans un sketch de son spectacle J'ai fait l'con, il met en scène, sur un mode dramatique, le destin d'un jeune Palestinien qui meurt en commettant un attentat-suicide. Sa solidarité demeure néanmoins à un niveau verbal et il n'entretient aucun contact avec des organisations palestiniennes. Lors des européennes 2004, sa présence sur la liste EuroPalestine et sa dénonciation de l'axe « glouton » américano-sioniste, ne sont pas du goût de Leïla Shahid, alors représentante en France de l'Autorité palestinienne, qui se désolidarise de la liste. La majorité des associations pro-palestiniennes préfèrent également garder leurs distances vis-à-vis de Dieudonné[272].

En janvier 2006, il adresse ses félicitations au Hamas lors de sa victoire électorale dans les territoires palestiniens[273]. Du 27 au , peu après le conflit israélo-libanais, il participe, à l'initiative de Thierry Meyssan, à un voyage au Liban et en Syrie ; outre Meyssan et Dieudonné, le groupe comprend Alain Soral, Ahmed Moualek, Marc George et Frédéric Chatillon[Note 9]. Ils rencontrent le président libanais Émile Lahoud, des représentants du Hezbollah et le général Michel Aoun, opposant chrétien libanais allié au Hezbollah. Lors de son passage à Damas, le groupe rencontre le président du Venezuela Hugo Chávez. À cette occasion, Dieudonné salue en ce dernier le « chef de la résistance mondiale à l’impérialisme américain »[274],[275].

Dans la deuxième moitié des années 2000, Dieudonné développe des liens avec le régime islamique iranien. Il se rend en Iran à plusieurs reprises, à la suite de l’invitation du ministère de la Culture[276] : du 14 au , à l’occasion d’une conférence d’État sur la Palestine[277], puis en février 2007, où il rencontre Mohammad Honardoost, alors vice-président de l’Islamic Republic of Iran Broadcasting[278],[279].

Le , grâce à Yahia Gouasmi, Dieudonné est reçu par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad[280],[279]. Lors d'une conférence de presse, Dieudonné déclare avoir reçu des fonds en Iran pour son « combat culturel » contre le sionisme : « Nous avons reçu un budget important qui nous permet de faire des films[Note 10] à la hauteur de ceux d'Hollywood qui est le bras armé de la culture sioniste[281]. ». Dieudonné et Gouasmi déclarent également avoir voulu intervenir pour la libération de l'étudiante française Clotilde Reiss, alors détenue en Iran. Ils assurent que l'ambassade de France en Iran les a empêchés de la rencontrer[280]. Mais Dieudonné ajoute : « si son projet est de servir le sionisme, dans ce cas, elle a sa place en prison en Iran »[282],[281].

Le , Dieudonné se rend à nouveau Téhéran pour demander au gouvernement iranien la clémence envers Sakineh Mohammadi Ashtiani[283], condamnée à mort pour « adultère et complicité de meurtre contre son mari ». À son retour en France après avoir consulté le dossier, il indique avoir appris que la peine de mort n’est pratiquement appliquée qu'aux trafiquants de drogue, et que la lapidation a été abolie depuis la révolution islamique[284]. Il estime également que le dossier contient « des preuves irréfutables, des preuves matérielles » de la culpabilité de l'accusée. Bien que rappelant son opposition au principe de la peine de mort, il regrette que ce dossier ait été, selon lui, instrumentalisé en France[285].

Dieudonné fait allusion à sa rencontre avec le président Ahmadinejad en intitulant l'un de ses spectacles Mahmoud, et en y incluant un sketch où il évoque son « amitié » avec le dirigeant iranien. Il s'exprime également à plusieurs reprises dans des médias iraniens. Interviewé par le quotidien pro-gouvernemental en langue anglaise Tehran Times, il se plaint de « l'impossibilité d'aborder le thème de l'holocauste en France » et de l'annulation de « 200 » de ses spectacles à cause du « lobby sioniste ». En 2011, interrogé sur Sahar TV, il fait l'éloge de la révolution islamique iranienne et, plus généralement, des valeurs de l'islam, déclarant notamment : « [Les chrétiens français] doivent comprendre que Jésus était prophète de l’islam. Il a annoncé la venue du messager Mohammed. Il l’a anticipée. Il est très important que les chrétiens arrivent naturellement dans l’islam. C’est le chemin naturel de la révolution qui est en train de s’organiser. Les valeurs de l’islam, c’est les valeurs du Christ ! »[279],[174].

En mars 2011, dans le contexte de la guerre civile libyenne, Dieudonné se rend à Tripoli, accompagné de María Poumier et Ginette Hess-Skandrani, pour rencontrer le colonel Kadhafi, afin de protester contre « l'agression occidentale » contre la Libye[286]. Il déclare à cette occasion que « Kadhafi est bien plus honnête que Nicolas Sarkozy », affirmant que ce dernier agit sous l'influence de Bernard-Henri Lévy, représentant du « lobby juif français, [du] lobby sioniste, [du] lobby américain »[286]. Sur place, l'humoriste poste sur son blog une photo de lui posant devant une affiche du « guide », et répond à des journalistes. À son retour, il déclare être allé « pour dénoncer les frappes de l'impérialisme colonisateur […], pas pour soutenir Kadhafi », précisant ne pas avoir rencontré ce dernier. Il déclare cependant : « Les Libyens, il faut le savoir, aiment leur président »[287].

Durant la guerre civile syrienne, Dieudonné proclame son soutien à Bachar el-Assad[288].

Actualités et nouvelles polémiques de 2009 à 2013

Controverses et provocations diverses

Dans son spectacle J'ai fait l'con, qu'il joue entre 2008 et 2009, il tourne en dérision de nombreuses cibles — les Pygmées, les catholiques, les dirigeants africains corrompus, les serial killers — mais fait courir des allusions contre les juifs tout le long du spectacle en exploitant des poncifs antisémites, évoquant par exemple les « rats d’Hollywood », l’affaire Julien Dray, ou encore ce qu'il appelle « la fine équipe », dans laquelle il range la LICRA, l'UEJF et les associations militant pour le respect des droits de l’homme[194],[289].

En 2009, Francesco Condemi, membre du bureau de campagne de la Liste antisioniste, et son associée Béatrice Pignède réalisent Sans forme de politesse : regard sur la mouvance Dieudonné, film documentaire consacré aux projets et motivations politiques de Dieudonné et de plusieurs de ses proches[290]. Prévue le 3 juin, la projection du film au cinéma parisien l'Entrepôt est finalement annulée[291]. Un jour auparavant, le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, avait fait connaître sa « totale désapprobation »[292],[293] à l'exploitant de la salle et avait fait rappeler par son porte-parole que le cinéma recevait une subvention de la ville. Le maire du XIVe arrondissement avait également demandé au responsable de la salle d'annuler la projection[294].

En mars 2009, la justice belge lance une enquête sur Dieudonné, ce dernier étant accusé d'avoir tenu des propos antisémites lors d'un spectacle à Liège[295] (les charges sont finalement abandonnées en novembre 2013[296]). La même année, lors d'un débat télévisé sur la TSR, l'animateur suisse Pascal Bernheim qualifie, en plaisantant, Dieudonné de « nègre »[297]. Dieudonné porte plainte, mais la justice suisse classe l'affaire, l'animateur s'étant excusé de ce qu'il qualifie lui-même de « blague à deux balles ». L'humoriste riposte alors en diffusant sur Internet une vidéo dans laquelle il déclare : « Le puissant lobby de youpins sionistes [que représente Pascal Bernheim] est voleur, raciste et menteur », ses propos étant assortis du bandeau « Attention : ce message est à caractère strictement humoristique »[298],[299].

En juin 2010, il présente son nouveau spectacle intitulé Mahmoud au théâtre de la Main d'Or, où le rappeur JoeyStarr figure dans l'assistance. Ce one-man-show est construit autour de ses thèmes de prédilection : la Shoah, les Juifs, l'esclavagisme et l'histoire dont il conteste « la version officielle », en faisant notamment allusion à Robert Faurisson : « Je ne conteste pas la Shoah. Je la trouve mal retranscrite. L'Histoire, c'est pour les cons et c'est un nid à problèmes ». Dès le début du spectacle, Dieudonné annonce s'être converti au judaïsme en lançant : « J'ai rejoint la religion du profit ». Il met en scène dans plusieurs saynètes des Juifs qui dominent des Noirs, notamment une scène où un négrier juif parle à son esclave noir. Il raconte également comment il a rencontré en novembre 2009 le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui donne son titre au spectacle — le récit n'occupe que cinq minutes sur près d'une heure et demie —, mais également Khaled Mechaal, le chef en exil du Hamas qui contrôle la bande de Gaza et qu'il compare au « général de Gaulle de la Palestine, en plus charismatique ». Par ailleurs, il attaque des personnalités comme Bernard-Henri Lévy — « Quand tu entends BHL, tu te dis que si, lui, il est philosophe, peut-être que les chambres à gaz n'ont pas existé » — ou l'animateur Arthur, dont il compare les plateaux d'invités à une « radio communautaire »[300].

En 2011, Dieudonné réalise le long-métrage L'Antisémite, dont il tient également le rôle principal. Après une reconstitution, sur le mode des « actualités Gaumont », de la découverte par l’armée américaine du camp d'Auschwitz tourné en dérision, le film est construit autour d'une mise en abyme : on assiste en effet au tournage d'un film gravitant autour du personnage interprété par Dieudonné, alcoolique et violent, déguisé en officier nazi pour un bal costumé ; sa femme mourante le pousse à consulter un psychanalyste juif pour soigner son antisémitisme. Le réalisateur du film dans le film est une caricature d'homosexuel et plusieurs membres de son équipe sont des juifs sionistes. La dernière scène est une interprétation en public de la chanson « Shoananas » par l'ensemble de l'équipe. L'Antisémite, co-écrit par Dieudonné avec le comédien et humoriste Olivier Sauton, est co-produit par une société iranienne. Jacky Sigaux, Ahmed Moualek, María Poumier, Alain Soral et Robert Faurisson y font tous des apparitions. Dieudonné présente son film en « avant-première » en janvier 2012, lors d'une projection au théâtre de la Main d'Or, et décrit à cette occasion son œuvre comme « une farce, une plaisanterie, comme le sont les accusations lancées contre moi » ; il entend d'ailleurs « mettre un point final à la polémique » à propos de son antisémitisme. L'Antisémite, dont la LICRA tente en vain d'obtenir l'interdiction, n'est finalement pas distribué en salles, mais uniquement aux abonnés de Dieudosphere, le site commercial de Dieudonné[279],[301],[302]. La société de production iranienne tente ensuite, lors du festival de Cannes 2012, d'organiser au marché du film une projection de L'Antisémite, mais celle-ci est annulée à la demande des responsables du marché[303]. Dans Première, le critique Romain Thoral analyse ce film comme un « "nanar de comique télé", qui s’inscrit dans une grande tradition, aux côtés de L’Ame Sœur (de Bigard), T'aime (de Patrick Sébastien) ou des Clefs de bagnole (de Baffie). À ceci près que L’Antisémite repousse encore un cran plus loin l’amateurisme technique inhérent au genre, tout en se doublant d’un fond idéologique parfaitement rance » à travers des débordements pour lesquels est brandie « l’excuse du 25e degré ». Il le résume « comme l’œuvre terminale d’un type complètement cramé, devenu malade à force de tourner en boucle, même plus capable de griffonner une vanne potable sur 90 minutes de show »[304].

La même année, Dieudonné se constitue partie civile dans le procès opposant les criminels Alfredo Stranieri et Germain Gaiffe à Rachida Dati, qui les poursuit pour avoir revendiqué, dans un courrier provocateur, la paternité de sa fille Zohra. Dieudonné se présente également comme le « parrain » de l'enfant de Rachida Dati[305].

Les controverses entourant Dieudonné le suivent dans d'autres pays francophones où il se produit : en janvier 2010, la municipalité de Genève lui interdit de donner des représentations dans les salles municipales[306]. En mai 2012, à Bruxelles, la police interrompt une représentation de Dieudonné et dresse un procès-verbal pour « propos xénophobes » et « incitation à la haine raciale »[307] (les charges sont finalement abandonnées en novembre 2013[296]). Quelques jours plus tard, il doit renoncer à tenir une série de spectacles à Montréal après qu'une association juive a protesté contre ses « idées haineuses »[308].

Dieudonné gagne en 2012 deux procédures contre des municipalités qui l'avaient empêché de se produire. Il fait condamner la ville de Genève à la suite de l'affaire de 2010[309], et remporte le second procès contre la ville de La Rochelle, où la société gérante du Palais des congrès est condamnée, en première instance, à lui verser 40 000  au titre de préjudices d’image et d’ordre financier, pour avoir annulé l'une de ses représentations[310].

En novembre 2012, Dieudonné est condamné en première instance à 20 000  d'amende pour « diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale » pour son interprétation de la chanson Shoananas. La condamnation est confirmée en appel en novembre 2013, mais l'amende réduite à 8 000 . La justice ordonne le retrait de la vidéo de YouTube[311],[312],[313].

En 2013, Dieudonné réalise une tournée de son one-man-show Foxtrot, dont la chanson Shoananas constitue l'un des clous. Il est accompagné de divers faire-valoirs, parmi lesquels Jacky Sigaux qui reprend son rôle de déporté juif[288]. Supposé être consacré au « rêve américain », ce spectacle traite des tueurs en série, de l'intervention militaire de 2011 en Libye et des Juifs, qui sont notamment présentés comme « grands favoris et 62 fois champions du monde » d'une « compétition victimaire » mondiale. Dieudonné revient entre autres sur son litige avec Patrick Timsit qui l'avait traité de « nazi », en commentant : « Dans les années 30, t’avais un tas de Timsit qui cassait les couilles, les gens en ont eu marre. Pour passer de l’énervement à la déportation, il suffit d’avoir pris un petit café serré le matin ». Tout en faisant « une blague sur les juifs environ toutes les dix minutes », Dieudonné se moque également des Chinois et des Noirs, ce qu'il met en avant pour affirmer que les Juifs ne sont pas sa seule cible[314]. Le 23 mai, il fait casser par le tribunal administratif de Montpellier un arrêté municipal de la ville de Perpignan, qui interdisait une représentation de son spectacle au Palais des expositions[315]. En février, il donne, en marge de sa tournée, une interview dans laquelle il s'exprime sur les polémiques alors en cours autour du mariage pour tous, qualifiant le projet de loi sur le mariage homosexuel de « projet sioniste qui vise à diviser les gens »[316]. En juillet, Dieudonné et le terroriste Carlos sont les témoins du mariage d'Alfredo Stranieri et Germain Gaiffe à la Maison centrale de Poissy. Libération commente à cette occasion : « peu probable que cela soit un mariage d'amour, mais plutôt une nouvelle provocation de l'ancien humoriste, organisée avec quelques camarades ». Dieudonné déclare quant à lui que « la loi sur le mariage pour tous a ouvert la porte au grand n’importe quoi »[317].

Le même mois, dans le contexte de l'affaire Clément Méric, Dieudonné réalise et diffuse sur sa chaîne YouTube un long entretien avec Serge Ayoub. Ce dernier prend la défense de l'assassin présumé, tandis que Dieudonné approuve ses propos[318].

En Belgique, Dieudonné apporte fin 2013 son soutien au député indépendant Laurent Louis, habitué des provocations et des invectives à l'égard de l'ensemble de la classe politique belge ; par la suite, Laurent Louis ira jusqu'à se présenter comme « l'ambassadeur de Dieudonné en Belgique »[319],[320].

Élections de 2012

En vue de l'élection présidentielle de 2012, Dieudonné annonce son soutien à « la chèvre Biquette » : « Quitte à voter pour une chèvre, autant voter pour une vraie chèvre et moi j'ai décidé de voter pour une chèvre parce qu'il me reste la dignité et la rigolade »[321],[322]. Lors des élections législatives, il se porte candidat, avec le soutien du Parti antisioniste, dans la deuxième circonscription d'Eure-et-Loir où il s'était déjà présenté en 1997[323] ; il obtient 1,14 % des suffrages (436 voix)[324].

Démêlés avec le fisc

Fin 2012, le fisc réclame 887 000  à Dieudonné pour non paiement de « ses impôts sur le revenu entre 1997 et 2005, ses contributions sociales entre 1997 et 2003, ainsi que [de] sa taxe foncière entre 2008 et 2009 »[325],[326]. Dieudonné lui-même conteste la somme[327]. Le , pour récupérer les sommes réclamées par le fisc le tribunal ordonne la vente aux enchères, pour un montant initial de 501 000 [328], de son ensemble immobilier de Saint-Lubin-de-la-Haye[325]. Fin janvier 2013, Dieudonné, grâce à un appel aux dons sur Internet (il déclare qu'il s'agit d'un prêt qu'il remboursera après la tournée Foxtrot 2013), réunit les fonds nécessaires et fait racheter son propre bien par les Productions de la plume, dirigées par sa compagne, pour la somme de 551 000 [327],[329].

Poursuite de sa carrière d'humoriste

Le théâtre de la Main d'Or, à Paris.

Malgré les polémiques qui l'entourent, son exclusion des grands médias, et une absence de publicité, Dieudonné continue de faire salle comble lors de ses spectacles, que ce soit lors de ses représentations au théâtre de la Main d'Or ou lors de ses tournées. Il écrit et interprète de manière régulière de nouveaux one-man-shows : Sandrine (2009), Mahmoud (2010), Rendez-nous Jésus ! (2011) et Foxtrot (2012). Les affaires de Dieufonné sont prospères : outre la billetterie et les DVD de ses spectacles, ses prestations générant également des produits dérivés (tee-shirts, mugs...). Les Productions de la Plume dégagent en 2012 un bénéfice net de 230 000 [330],[331],[332].

Bien que la dimension politique soit désormais récurrente, voire prépondérante, dans ses spectacles, Dieudonné continue d'aborder, en tant qu'humoriste ou qu'artiste, des thèmes variés. Dans Sandrine, il traite essentiellement des relations hommes-femmes, et s'en prend notamment au discours féministe, en dénonçant « la stratégie de la pleurniche » des femmes[333]. Son film Métastases (2012) raconte quant à lui l'histoire de deux hommes confrontés à l'épreuve du cancer et adoptant des stratégies différentes, l'un se soumettant scrupuleusement à la médecine officielle en acceptant la chimiothérapie quand l'autre, entraîné par son ami « Dieudo », part en Afrique pour se faire soigner par un guérisseur[334],[335]. D'une manière générale, il continue d'affectionner l'humour noir, estimant qu'« il faut savoir rire de tout » et « ouvrir des réflexions sur des sujets douloureux, sensibles sur le mode humoristique ». Dieudonné précise à ce propos : « L’humour qui me touche, c’est celui qui fait mal. Le mien, je vais le chercher au plus profond de la noirceur... »[194]. Ses sketches évitent en général, au-delà du discours antisioniste, d'attaquer les Juifs dans leur ensemble. Il prend néanmoins très fréquemment pour cibles des personnalités juives, tout en revendiquant l'auto-dérision en matière politique, ce qui lui permet de séduire un public acquis à sa cause ; il affirme cependant sur son blog le sérieux de son message, écrivant que sa mission est d'« éveiller les consciences »[336]. Après son bras de fer avec les autorités fin 2013-début 2014, il se revendique, dans une interview à Causeur, comme « humoriste. Ni plus ni moins. Dans mes spectacles, il n'est pas question de donner des leçons de morale ou de philosophie. En toute simplicité, je fais rire sur des sujets qui me passionnent et que j'aime bien. À l'inverse beaucoup de comiques restent dans une sorte d'humour un peu industriel sur des sujets faciles », propos qu'il illustre en citant son « ami d'enfance Élie Semoun »[175].

Face à l'évolution politique de Dieudonné, les jugements sur sa personnalité et son activité d'humoriste sont contrastés. En 2010, les éditions Mordicus, dirigées par Robert Ménard, publient un livre d'entretiens entre Dieudonné et Bruno Gaccio sous le titre Peut-on tout dire ?. Philippe Bilger rapporte que le projet initial était celui d'un livre d'entretiens entre Dieudonné et Guy Bedos, mais que ce dernier s'est désisté car il ne voulait plus voir son nom accolé à celui de Dieudonné[337]. Selon Bruno Gaccio, qui indique avoir refusé la proposition dans un premier temps « par peur de [se] faire massacrer », de nombreux autres humoristes ont également décliné la proposition de Robert Ménard[338]. Dans l'ouvrage, l'ancien auteur des Guignols de l'Info défend la liberté d'expression de Dieudonné — « le priver d'expression sur la scène publique, autre que celle qu'il s'est créée sur Internet et dans son théâtre de la Main d'or, c'est inopportun et inopérant » —, tout en condamnant ses prises de position politiques : « Dieudonné est un gros taquin et il a déconné plein pot », estime-t-il, ajoutant qu'« il est contaminé — c'est une vraie maladie — par ses nouveaux amis, des gens que je définis, sans bien les connaître, comme profondément antisémites »[339]. De son côté, Dieudonné assure dans ce livre qu’« être un paria » le « tracasse », que l’« urgence » pour lui est de « retrouver du lien, de multiplier les passerelles pour faire la paix avec des gens raisonnables », et qu’il souhaite « rassurer ceux qui le croient antisémite »[340].

Bertrand Beyern, président du jury du prix de l'Humour noir qui avait couronné Dieudonné en 2003, commente onze ans plus tard : « Il y a un membre du jury qui nous a dit à l’époque « C’est le plus grand, allez voir ça. » (...) Avec l’humour noir, on est sur le fil, toujours sur un fil. Et Dieudonné est tombé du fil »[341]. Erwan Desplanques, journaliste à Télérama, estime quant à lui que « depuis son très bon spectacle Cocorico ! (2002), il a considérablement réduit la palette de ses personnages. La plupart du temps, il finit par ne plus jouer que lui-même, un provocateur complotiste » dont le spectacle se situerait « entre stand-up anar et meeting antisioniste » et se réduirait, excepté « quelques trouvailles », à « une parodie d'autoprocès »[342]. La République des Pyrénées partage cette analyse, résumant son spectacle Asu Zoa (2014) à « un humour gras, vulgaire à l'extrême, toujours fondé sur l'insulte, et toujours aux dépens de ceux qui sont faibles et différents. (...) Dieudonné parle de Dieudonné : son interdiction sur les antennes de télévision, le grand complot des journalistes et des “ décideurs ” qui se liguent contre lui restent ses sujets de conversation préférés »[343]. Enfin, le philosophe Olivier Mongin, qui considère Dieudonné à la fois comme « une bête de scène, un orfèvre de la scène live qu’il pratique depuis longtemps et qui sait comment faire avec son public ; un comique qui pratique un rire exclusivement ethnique et identitaire ; un guerrier qui n’est jamais aussi à l’aise que lorsqu'il tient, en bon garde-frontière, son ennemi dans le viseur », inscrit l'intéressé dans l'évolution de la scène comique française contemporaine : « Il y a belle lurette, en dépit de l’intermède Sarkozy, que le comique visant le pouvoir et les politiques ne fait plus rire (...), que le rire bas (le sexe version Bigard) et le comique identitaire - ethnique se sont imposés ». Il juge également que Dieudonné « n’est vraiment pas drôle. Et pour cause, il n’a pas compris que le ressort du comique ne consiste pas à donner des coups (à cogner, à casser, à exclure) mais à s’approcher de quelque chose de dangereux et donc de fragile »[344].

Certains, à commencer par Manuel Valls lors du bras de fer de Dieudonné avec le gouvernement en 2013-2014[345], lui contesteront même son statut d'humoriste pour ne plus le considérer que comme un militant politique, dont les spectacles ne seraient plus que des meetings[346],[347]. L'universitaire François Jost justifie ainsi ce positionnement : « L’humour est un écart par rapport à une norme. Et c’est sur ce ressort que joue Dieudonné. Mais ce qui compte, ce n’est pas seulement ce qui est dit, c'est aussi ce que l'on connaît de l’énonciateur et du contexte dans lequel il parle. Or Dieudonné a proféré plusieurs fois des attaques antisémites, dans des contextes tout à fait sérieux. (...) Dieudonné passe constamment d’une position à l’autre [du ludique du spectacle au sérieux de la réunion], créant la confusion. Ce qui autorise à penser que ses propos sont de l’ordre de l'incitation à la haine raciale »[348]. Au contraire, d'autres personnalités, tout en condamnant son évolution politique et le fond de ses spectacles, continuent à voir en lui un humoriste de qualité, tels Gad Elmaleh (« Il faut arrêter d'excuser, de tourner autour du pot sous prétexte que Dieudonné a du talent (...) ce qu'il dit ce sont des idées profondément antisémites »[349]) ; son ancien soutien JoeyStarr (« En tant qu'artiste, franchement, il est drôle, il est brillant[350] ») ; l'essayiste Pascal Bruckner (« Dieudonné fait preuve d'un réel talent (...). Reconnaissons-le : il est souvent drôle, en dépit du dégoût que peuvent inspirer ses propos[351] ») ; l'humoriste et acteur François Rollin (« Dieudonné est un humoriste qui a sombré. Il y a chez lui une vraie force comique et une partie complètement malade ») ; l'humoriste et animateur Yassine Belattar (« Il a, heureusement et malheureusement, un talent monstre »)[347] ; ou encore l'humoriste belge François Pirette (« Au risque d'en choquer certains, il faut aussi prendre la peine d'aller voir, car c'est sans doute l'un des plus doués de notre génération. Il est d'une intelligence rare et d'une force humoristique rare. Mais je ne peux que déplorer la personne qu'il est devenu »[352]).

De son côté, l'écrivain Olivier Maulin salue à la fois le talent humoristique de Dieudonné et le contenu de ses spectacles, jugeant qu'« il ne fait aucun doute que Dieudonné est dans le second degré, au-delà du second degré, même », lorsqu'il tient sur scène des propos sur les Juifs comparables, selon lui, à ceux de Pierre Desproges : « on peut trouver ses sketchs ignobles, épouvantables, de mauvais goût — et ils le sont —, et c'est d'ailleurs parce qu'ils le sont qu'ils sont si drôles ! »[353]. Certains fans de Dieudonné le comparent également à Pierre Desproges ou encore à Coluche ; Dieudonné se revendique lui-même de ce dernier[314],[354],[355]. Certaines personnalités soulignent au contraire la différence entre Dieudonné et ces humoristes. Citant Pierre Desproges, Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, affirme : « Je sais faire la différence entre les génies de l’humour et les petits entrepreneurs de la haine »[356]. Florence Mercier-Leca et Anne-Marie Paillet, maîtres de conférences respectivement à l'université Paris-Sorbonne et à l'École normale supérieure, écartent également cette comparaison : « les marques de littérarité éloignent Pierre Desproges du vulgaire, de l'éructation, de tout ce qui est assimilable à une expression échappant au contrôle, sous le coup de la haine ou de la bêtise »[357]. Nicolas Delesalle, journaliste à Télérama, partage cette analyse : « Là où Dieudonné se casse la figure, sans style, dans des sketchs de brasserie viennoise, ­Desproges joue le funambule suspendu aux extrémités d'un humour qui touche l'intouchable »[358]. L'universitaire François Jost abonde : « Chez Dieudonné, le sujet est obsessionnel. Pierre Desproges a écrit un sketch, resté célèbre, sur les Juifs, mais ce n'est pas la base de toute sa carrière… Au cours d'interviews, par ailleurs, il a fait part de son incompréhension sur les causes profondes de la Shoah. Et il tente d’en rire pour ne pas en pleurer »[348]. Le philosophe Olivier Mongin estime quant à lui qu'une « grande différence » sépare Dieudonné et Coluche : « les sketches identitaires de Coluche partent du Belge et du Suisse, qui ne font d'ailleurs plus rire personne, pour introduire le Noir, le juif et l'Arabe. Il ouvre, et il fait bouger les choses et les identités. Contrairement à Dieudonné, lui n'enferme pas. Et la générosité qui double sa cruauté et sa crudité permet de s'identifier à ses personnages »[355]. L'écrivain Christian Millau distingue, lui, Dieudonné de ses prédécesseurs dans son absence de second degré[359]. Néanmoins, Alain Jakubowicz, président de la LICRA, juge que c'est également l'évolution du contexte social qui a rendu les sketchs de Dieudonné inadmissibles dans la mesure où, d'après lui, « la question se poserait » d'interdire un célèbre sketch ironique de Desproges sur la Shoah en cette « période de crise »[348].

Daniel Schneidermann souligne que l'ambiguïté autour du statut de Dieudonné n'est pas sans poser problème aux journalistes pour le qualifier : « Le choix n'est pas indifférent. La qualité d'humoriste lui confère encore une sorte d'immunité, que lui ôterait immédiatement le basculement total dans l'appellation politique. (...) Polémiste ? De fait, depuis le début de l'affaire [le bras de fer avec les autorités fin 2013-début 2014], il est bien silencieux. Mais il y a, selon les aspects du sujet, bien d'autres choix. Locataire indésirable, entrepreneur de spectacles, paria, multicondamné, etc. »[360].

Le public de Dieudonné le suit également beaucoup via Internet et les réseaux sociaux. Les vidéos qu'il poste sur ses comptes Internet, et qui incluent aussi bien des sketches que des règlements de compte avec ses différents adversaires, sont très suivies : certaines totalisent plusieurs millions de clics[330],[361],[362].

Le « phénomène » Dieudonné

Public et soutiens de Dieudonné

Dieudonné fidélise et fédère autour de lui un public à la fois nombreux et très hétéroclite. L'Express, étudiant en 2009 le public d'une représentation au théâtre de la Main d'Or, décrit une assistance « cosmopolite mêlant habitants du quartier et lointains banlieusards, jeunes couples enlacés, Blacks-Blancs-Beurs en survêt, copines sur leur trente et un, retraités en keffieh et crânes rasés en bombers »[336]. Rue89 note également la variété du public, au sein duquel certains adhèrent entièrement au discours du comique et le croient victime du « lobby juif » tandis que d'autres viennent apprécier l'artiste et gardent leur distance vis-à-vis du discours politique, exprimant parfois leur gêne sur certains points[145].

Slate revient, en 2013, sur le caractère bigarré du public de Dieudonné, où se côtoient militants d'extrême droite (qui ne représentent pas la majorité), jeunes musulmans, mais aussi « tout un petit peuple de rastas blancs, qu'on imaginerait plutôt dans un festival reggae ou une free party » et « une frange de l’extrême gauche altermondialiste, qu’on reconnaîtra facilement au port du tee-shirt à l’effigie d’Hugo Chavez ou au total look joueur de diabolo à Rennes », soit, dans l'ensemble, une jeunesse « plutôt arrivée là par le biais de la critique radicale des médias, de l'oligarchie et du « nouvel ordre mondial » que par le prisme du conflit israélo-palestinien, encore que les deux logiques aient tendance à s'entrecroiser ». Le journal en ligne s'interroge à cette occasion sur le processus de « dieudonnisation des esprits » qui serait à l'œuvre via la diffusion des idées et des thématiques de l'humoriste[288].

La même année, Rue89 observe de son côté que les spectateurs du théâtre de la Main d'Or ne comptent « pas de skin ou de look crâne rasé. Mais des hommes, seulement un peu plus « bijoutés » que la moyenne – diamant à l’oreille et grosse bague au doigt. Aussi des familles, des femmes de 50 ans, un jeune qui a l’air de sortir de la piscine ». La journaliste estime que l'assistance se partage entre « des antisémites certainement ; et d’autres qui pensent sincèrement que Dieudonné est le dernier des hommes libres, dans la provocation permanente »[314].

Le Monde évoque également, en janvier 2014, le caractère très composite du public de Dieudonné, que ce dernier compare lui-même à « une boîte à crayons de couleurs » : « il est peu de salles en France dans lesquelles on retrouve – côte à côte et riant des mêmes blagues – des Arabes, des Noirs, des Blancs, des jeunes de cités, des électeurs de gauche, d’extrême gauche, d’extrême droite, des racistes, des antiracistes, des antisémites et des antisionistes » ; une diversité dont la communauté juive est la « grande absente, à de rares exceptions près ». Le quotidien note la présence, dans le public, de spectateurs politiquement modérés, opposés à l'antisémitisme, et qui continuent d'apprécier l'humoriste tout en explicitant sa démarche et en trouvant des circonstances atténuantes à sa radicalisation[363]. Le Monde souligne en particulier l'aura qu'exerce Dieudonné auprès de jeunes musulmans français en raison essentiellement de son antisionisme, compris comme un engagement sans faille pour la cause palestinienne. Néanmoins, la communauté musulmane dans son ensemble s'avère partagée au sujet de l'humoriste, qui incarne en son sein un sujet régulier de discorde[364].

Jean-Paul Gautier, historien et co-auteur du livre La Galaxie Dieudonné, estime que Dieudonné s’adresse notamment aux jeunes de banlieue — « Ils sont issus de l'immigration, ils ne sont pas riches, ils n'ont pas forcément fait de longues études, ils peuvent avoir des difficultés à trouver un emploi… Ce sont des personnes qui se sentent lésées par la société, qui ont du mal à se faire une place. En résumé, il leur dit : « Regardez, pendant que vous galérez, les Juifs s'en mettent plein les poches ! » Et cela marche ». Gautier souligne que, si la majorité des partisans de Dieudonné sont « sous-politisés », l'humoriste « ratisse plus large » en attirant aussi des conspirationnistes, des négationnistes, des personnes ancrées à l'extrême droite depuis longtemps, ainsi que des fondamentalistes musulmans qui se sont tournés vers lui avec le conflit israélo-palestinien ; Dieudonné fédère ainsi des populations dont les « positions opposées » peuvent se croiser[332].

Jean-Yves Camus estime que Dieudonné, situé « à la lisière entre la politique, le show-business et tout simplement le mercantilisme », fait figure de « gourou » d'un groupement sectaire qui a ses codes et ses lieux de rassemblement[365] ; le politologue juge en outre que le comédien se comporte comme un « commerçant » de l'idéologie antijuive qu'il propage, « un commerçant tout court, très habile, qui vend sa victimisation avec un vrai projet marketing », et qui attire un public réfugié dans une « posture pseudo-contestataire »[366], formant « une mouvance transversale, antisystème et complotiste, dont l’antisémitisme reste la colonne vertébrale. Leur vision du monde est celle d’un ordre mondial dominé par l’axe Washington-Tel-Aviv. Derrière les discours fustigeant l’Otan et la finance internationale, tout en soutenant Bachar el-Assad et Hugo Chávez, il y a la conviction qu’au fond, ce sont les Juifs qui tirent les ficelles »[367].

Michel Wieviorka souligne que Dieudonné, tout en étant avant tout une figure du nouvel antisémitisme qui se développe parmi les pro-palestiniens et les musulmans en voie de radicalisation, a réussi paradoxalement à plaire à la fois « à l'extrême droite nationaliste autant qu'aux populations issues de l'immigration récente (maghrébine, subsaharienne), sans parler des Antillais – qui ne constituent pas spécialement le fonds de commerce du FN ». Sa spécificité, selon Wieviorka, tient à sa capacité à rassembler « trois publics, l’un issu de l’extrême droite, un autre de l’immigration, un troisième composé de jeunes rebelles au système ». Ce paradoxe se résout « grâce à l'antisémitisme, qui subsume les différences et rapproche des personnes que tout sépare par ailleurs. » Le sociologue insiste sur le rôle joué par Internet et les réseaux sociaux, qui ont offert à Dieudonné un important public virtuel, qui se reconnaît dans son discours « antisystème »[361],[368].

Élisabeth Lévy, qui assiste en janvier 2014 à l'une des premières représentations d'Asu Zoa au théâtre de la Main d'or et reconnaît que le spectacle l'a « plutôt amusée », indique n'avoir « pas senti de haine derrière les rires, plutôt le besoin de se laver de l’infâmant soupçon » (d'antisémitisme). Relatant ses échanges avec le public, elle précise : « Tous les spectateurs qui sont venus nous voir voulaient vraiment nous convaincre qu’ils ne (...) sont pas [antisémites]. Ce qu’ils aiment, c’est la provocation, la transgression maximale. Le mec qui ne cède pas. (...) pour ceux avec qui nous avons parlé, s’ils sont antisémites, ils sont très forts car on n’a vraiment pas l’impression que c’est leur came ». Sans trancher sur l'antisémitisme des supporteurs de Dieudonné, elle émet néanmoins de vives critiques sur leurs opinions politiques[369].

Jérémie Mani, président de Netino, une entreprise de modération de commentaires sur Internet, établit cinq grandes catégories parmi le millier de profils Facebook publics qu'il a parcourus et qui ont exprimé leur soutien à Dieudonné lors de son bras de fer avec les autorités en janvier 2014 : « les proches de l'ultragauche altermondialiste, tendance anarchiste » ; « les militants d'extrême-droite » ; « les partisans de Bachar El Assad et Mahmoud Ahmadinejad » ; « plus âgés, plus éduqués semble-t-il, un certain nombre d'internautes [qui] soutiennent également Dieudonné par principe ; celui d'une certaine conception de la liberté d'expression », sans cautionner pour autant tous les propos de l'humoriste ; et enfin, « quelques juifs déclarés... mais ils sont rares »[370].

Denis Turmel, le directeur du Zénith de Nantes, relativise de son côté le succès de Dieudonné à la lumière des réservations faites dans sa salle pour le spectacle Le Mur, peu avant l'interdiction prononcée par le Conseil d'État en janvier 2014 : « 5 500 places étaient vendues mardi matin [2 jours avant le spectacle], pour une salle qui fait environ 9 000. Le spectacle aurait dû être complet car Nantes est de manière générale une date très forte pour les tournées. Et si cette fréquentation n’est pas négligeable, elle doit être mise en perspective avec d’autres humoristes de sa génération : alors que Dieudonné ne devait passer qu’un soir, Franck Dubosc va faire trois dates et attirer 15 000 spectateurs, Florence Foresti jouera trois ou quatre soirs, Muriel Robin deux soirées… Il faut vraiment relativiser : au regard des autres, il a plutôt une fréquentation moindre »[371].

Contournant les grands médias grâce à son usage habile de l'Internet, Dieudonné réussit à constituer autour de lui une sorte de « contre-culture » ; il fidélise via le web un public parfois désigné sous le nom de « dieudosphère », important (plusieurs dizaines de milliers d'abonnés sur son compte Twitter, plusieurs centaines de milliers sur son compte Facebook[372]) et très actif sur les forums[373]. Celui-ci contribue à diffuser, de manière virale, ses vidéos, ses leitmotiv et divers signes de reconnaissance ou messages codés, notamment celui de la « quenelle »[374],[288],[375],[376].

Le geste de la « quenelle » et autres signes de ralliement

Le geste de la « quenelle ».

De l'humour potache au slogan politique

Le geste dit de la « quenelle », qui consiste à tendre un bras vers le bas tout en posant la main de l'autre bras sur l'épaule, est le signe de ralliement le plus connu utilisé par Dieudonné et ses partisans. Il est comparé alternativement à une variante de bras d'honneur, ou à une allusion au fist-fucking, la signification du geste étant de sodomiser symboliquement quelqu'un, en mimant le fait de lui enfoncer le bras dans l'anus[169],[377],[Note 11]. Le succès d'une quenelle se jauge à sa taille : petite, « quenelle de 12 », « de 40 », et jusqu'à la plus grande, la quenelle dite « épaulée »[378]. Dieudonné utilise pour la première fois ce geste en 2005, dans un sketch de son spectacle 1905, pour accompagner la phrase « il va nous la foutre jusque-là ». À l'origine un simple effet comique dénué de signification politique, la « quenelle » devient ensuite récurrente dans les sketches de l'humoriste. Dieudonné aurait choisi le nom de quenelle à cause de la forme de ce plat, qui lui rappelait un suppositoire[169],[376]. Progressivement, l'expression fait son entrée dans le vocabulaire politique de Dieudonné, qui dit volontiers vouloir « glisser une quenelle » à ses adversaires. À l'époque de la Liste antisioniste, il déclare : « l'idée de glisser ma petite quenelle dans le fond du fion du sionisme est un projet qui me reste très cher »[379]. Il définit le geste comme l'expression d'une forme de défi : « c’est une sorte de bras d’honneur au système avec une dimension, heu... dans le cul, quoi ; carotte dans le cul »[380].

Interprétations

Le geste est peu connu du grand public jusqu'en 2009, date à laquelle Dieudonné l'utilise sur les affiches de la Liste antisioniste. Il acquiert alors une portée politique[169],[376]. Le président de la LICRA le définit en 2013 comme un « salut nazi inversé signifiant la sodomisation des victimes de la Shoah »[375],[381]. Slate juge la ressemblance avec une esquisse de salut nazi « évidemment volontaire »[288]. Dieudonné lui-même, comme ses partisans, nient que ce geste « antisystème », au caractère « potache », ait une portée antisémite[382]. La quenelle, à mesure qu'elle gagne en notoriété, est cependant progressivement associée dans l'opinion aux positions politiques de Dieudonné. Jean-Yves Camus souligne que la quenelle peut être interprété de plusieurs manières : « salut nazi inversé, mais surtout geste antisystème tout court et aussi geste antisystème dirigé contre un complot juif »[366] ; ce « geste transgressif d'une bêtise insondable »[366] est donc bien à ses yeux un geste antisémite qui, s'il n'a rien à voir avec le néonazisme, « risque de devenir un signe de ralliement, une forme juridiquement acceptable de certains préjugés »[383]. Il commente également : « difficile de dire que tous aient conscience de la portée de ce geste, mais leur vision du monde est celle d’un ordre mondial dominé par l’axe Washington–Tel-Aviv », au sein duquel les Juifs « tirent les ficelles »[384]. Albéric Guigou, observant sur les réseaux sociaux que le mot clé « juif » et ses déclinaisons sont associés trois fois plus au mot clé « quenelle » que des mots clés pourtant plus larges comme « système », « sioniste » ou « sionisme », en conclut que la quenelle « est bien utilisée comme un geste antisémite, qui permet de jouer avec la loi et les règles du vivre ensemble »[385]. De son côté, le chercheur Haoues Seniguer y voit un geste « qu'il ne faut ni surestimer ni sous-estimer », qui « revêt une dimension polysémique » et « peut comprendre une gamme de significations allant de l'obscénité la plus crasse, de l'humour potache, à l'insulte vis-à-vis des victimes de l'extermination des nazis, c'est-à-dire les Juifs. Autrement dit, le sens dépendra très exactement des conditions, du profil social des individus, et, par-dessus tout, de leurs motivations ultimes. Il n'est donc pas permis, de façon réaliste, d'en conférer un sens a priori, sinon en prenant le risque pendant de verser, à contre-emploi, dans le procès d'intention »[386]. Devant l'ambiguïté du geste, le juge doit ainsi démontrer l'intentionnalité d'un prévenu l'ayant exécuté pour caractériser une provocation à la discrimination, à la haine, à l'injure ou à la violence raciale ou religieuse. SOS Racisme décide en ce sens de poursuivre « la diffusion des images de “quenelle” et leurs auteurs dès lors que le contexte ne laisse pas de doute sur le message et l'injure à l'encontre de la communauté juive »[387].

Une diffusion virale accompagnée de polémiques

La reprise de la quenelle devient un jeu pratiqué par les fans de Dieudonné, qui s'emploient à la reproduire dans des photos ou des vidéos diffusées sur le web, sur les réseaux sociaux, voire dans le public d'une émission de télévision. Pour Jean-Paul Gautier, les supporters de Dieudonné perçoivent la quenelle « à la fois un symbole de rébellion et une blague, de la même façon que Dieudonné parle de politique sur le ton de la dérision mais de façon connotée »[332]. Le geste, dont la signification reste jusqu'en 2013 peu connue, acquiert rapidement, en tant que contenu viral, une certaine popularité : il est repris par des sportifs ou des candidats d'émission de télévision qui n'en connaissent pas forcément le lien avec Dieudonné, ou la dimension politique. Ce dernier organise chaque année, dans ses studios en Eure-et-Loir, « Le Bal des Quenelles », une manifestation à mi-chemin entre le festival d'humour et l'université d'été politique. Il décerne par ailleurs des « Quenelles d'or » à des personnalités s'étant opposées à Israël, au « sionisme », ou bien tout simplement au « système »[388],[288],[375],[389]. Des célébrités sont « piégées » par des personnes qui se font photographier avec elles en exécutant des quenelles ou en leur demandant de reproduire le geste. Dieudonné lui-même se fait photographier avec des personnalités, notamment des sportifs comme Tony Parker ou Yannick Noah, tandis qu'ils reproduisent des quenelles ou d'autres signes de ralliement[288],[390] ; Tony Parker est ainsi contraint en 2013 de s'excuser, expliquant qu'il avait effectué le geste quatre ans plus tôt alors qu'il ignorait tout de sa signification[391]. Dieudonné lui-même encourage ses fans à diffuser le geste, en déclarant : « Aujourd'hui, cette formule magique ne m'appartient plus. Elle appartient à la révolution. Soyez subversifs, glissez des quenelles, désobéissez ! »[392]. Noémie Montagne, compagne et productrice de l'humoriste, a par ailleurs déposé les marques « Quenelle » et « Quenelle + » à l'INPI, pour en tirer des produits dérivés[393],[394] ; elle tente en outre de conserver l'exclusivité de l'exploitation commerciale du geste, ce qui entraîne des tensions avec Alain Soral[157].

En septembre 2013, le ministre des armées Jean-Yves Le Drian réagit à l'image, diffusée sur Internet, de deux militaires photographiés en train de faire ce geste devant une synagogue ; l'armée envisage des sanctions, déclarant ne pouvoir tolérer une éventuelle « apologie de doctrine interdite »[384]. De nombreuses autres affaires liées à des « quenelles », exécutées par des anonymes ou par des personnalités, ont lieu dans les mois qui suivent, certaines entraînant des dépôts de plainte ou des sanctions contre leurs auteurs[395],[396],[397],[398],[399],[400],[401]. Alain Soral se fait photographier effectuant une quenelle devant le mémorial de la Shoah de Berlin[402]. En octobre 2013, une photo de Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch faisant le geste de la quenelle est diffusée sur Internet[392]. En Belgique, Laurent Louis reprend le geste à son compte, effectuant des quenelles aussi bien dans ses meetings[319] que durant des sessions à la Chambre des représentants[320]. En décembre 2013, quatre serveurs d’une boîte de nuit lyonnaise sont mis à pied après la diffusion d'une photo sur laquelle ils effectuent le geste de la quenelle sur leur lieu de travail. Six individus sont ensuite mis en examen pour avoir lancé des expéditions punitives contre l'un d'entre eux[403]. À la fin du mois, lors du bras de fer de Dieudonné avec les autorités, Nicolas Anelka effectue une quenelle après un but durant le championnat anglais ; le footballeur explique ensuite avoir voulu, non seulement célébrer son but, mais également rendre hommage à son ami Dieudonné[404],[405], et affirme que la signification du geste est « anti-système. Je ne sais pas ce que le mot religion vient faire dans cette histoire »[406]. À cette occasion la presse britannique parle pour la première fois de cette affaire française en qualifiant le geste de « Nazi Salute »[407], ou « Nazi Gesture »[408]. En Israël, la Commission de l'immigration et de la diaspora de la Knesset se réunit à la suite de l'incident et son président Yuli-Yoel Edelstein dénonce « une nouvelle vague antisémite », avant que le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman n'analyse le geste comme « le condensé de la situation problématique de l'Europe dans ses relations avec les juifs et avec Israël ». Meyer Habib, député UDI de la huitième circonscription des Français établis hors de France — qui comprend Israël —, promet de préparer une proposition de loi pour « pénaliser le nouveau salut nazi et antisémite de Dieudonné qu'est la quenelle »[409]. Nicolas Anelka est finalement condamné en février 2014 pour avoir commis un « geste abusif et/ou indécent et/ou insultant et/ou incorrect », la Fédération anglaise de football rejetant l'accusation de « geste en relation avec l'origine ethnique et/ou la race et/ou la religion »[410]. En juin 2014, Anelka s'affiche publiquement avec un T-shirt représentant la quenelle de manière détournée[411]. En janvier 2014, « Joe le Corbeau », dessinateur partisan de Dieudonné et d'Alain Soral, est mis en examen pour avoir mis en ligne sur son site la photo d'un homme faisant une quenelle devant l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse, théâtre de la dernière tuerie commise par Mohammed Merah[412]. Plusieurs candidats et militants du Front national se sont appropriés le geste entre fin 2013 et début 2014[413], tandis que Robert Spieler, homme politique d'extrême droite et ancien membre du FN, l'encense dans Rivarol du 9 janvier 2014[414]. Lors des municipales de 2014, une liste d'extrême droite présentée à Vénissieux par des exclus du FN utilise le slogan « Glissez une quenelle dans l'urne ! »[415].

Autres mèmes lancés par Dieudonné

Dieudonné lance d'autres mèmes issus de ses divers sketches, et qui deviennent autant de signes de ralliement pour lui et ses partisans : l'expression « au-dessus, c’est le soleil » — pouvant être accompagnée d'un doigt levé et d'une mimique caractéristique — censée exprimer sur le ton de la dérision que l'on parle de la chose la plus haute et la plus sacrée possible (soit, selon le contexte, la Shoah, Bernard-Henri Lévy, Mahmoud Ahmadinejad, ou tout autre sujet) ; ou encore la chanson Shoananas, voire tout simplement un ananas qui peut suffire à évoquer la chanson[288],[416],[417].

Bras de fer avec les autorités autour du spectacle Le Mur

Dieudonné en novembre 2013, durant une représentation de son spectacle Le Mur, au théâtre de la Main d'Or.

Fin 2013, le pouvoir exécutif socialiste décide de réagir. À la fin octobre, la cellule de veille de l'Élysée adresse à François Hollande une note faisant le point sur le discours antisémite de Dieudonné et sur son audience, particulièrement celle de ses vidéos sur Internet[418]. En décembre, le président de la République, recevant une délégation du CRIF, dénonce, sans jamais citer l'intéressé, « le sarcasme de ceux qui se prétendent humoristes et qui ne sont que des antisémites patentés », et assure agir, « avec le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, pour que, sur Internet, nous puissions éviter la tranquillité de l'anonymat, qui permet de dire des choses innommables sans être retrouvé »[419].

Au même moment, et ce depuis juin 2013[420], Dieudonné se produit dans un nouveau one-man-show, intitulé Le Mur. Aucune information ne filtre tout d'abord sur le contenu du spectacle, mais, le 19 décembre, des journalistes de Complément d'enquête, sur France 2, diffusent des extraits d'une représentation filmée en caméra cachée. Les images du one-man-show, dont les Juifs sont une cible récurrente, montrent notamment Dieudonné s'en prendre à Patrick Cohen, animateur de France Inter qui, quelque temps auparavant, avait reproché à Frédéric Taddeï d'inviter dans son émission Ce soir (ou jamais !) des personnalités aux « cerveaux malades », parmi lesquelles il rangeait Dieudonné. Ce dernier commente : « Tu vois lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu'il ait le temps de faire ses valises. Moi, tu vois, quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage ! ». Radio France dépose aussitôt plainte[421]. Le Monde publie un compte-rendu d'un spectacle qui « repousse les limites de la provocation », et où abondent les allusions antisémites — « Moi, niveau président, je me suis arrêté à Pétain, je l'aimais bien, au moins il voyait où ça foire » ; « L'Holocauste, ça nous a coûté un bras » ; « J'ai pissé sur le mur des Lamentations » — et les attaques contre des personnalités juives[422]. Dieudonné revendique lui-même son affrontement avec le gouvernement, et se flatte de « mettre le système en difficulté » en faisant progresser la « résistance » : sur scène, il prend directement à partie François Hollande en faisant entonner par la salle, sur l'air du Chant des partisans, « François, la sens-tu, qui se glisse dans ton cul, la quenelle »[350].

Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, s'engage personnellement contre Dieudonné à la fin 2013.

Fin décembre, alors que Dieudonné doit partir en tournée avec Le Mur, et au lendemain d'un communiqué du CRIF demandant par la voix de son président Roger Cukierman que « des mesures efficaces soient enfin prises pour faire cesser les appels à la haine des juifs » après les « provocations antisémites répétées de M. Dieudonné »[423], le ministre de l'intérieur Manuel Valls annonce son intention d'étudier « toutes les voies juridiques » pour interdire les « réunions publiques » de l'humoriste, dont ils jugent qu'elles « n'appartiennent plus à la dimension créative mais contribuent (...) à accroître les risques de troubles à l'ordre public ». Le ministre commente : « Quand Dieudonné insulte la mémoire des victimes de la Shoah, c'est insoutenable. Ça suffit. Il faut casser cette mécanique de haine »[424]. Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, et le président de l'UMP, Jean-François Copé, soutiennent la position de Manuel Valls[425]. Le FN, par la voix de son vice-président Florian Philippot, estime au contraire que l'attitude du gouvernement vis-à-vis de Dieudonné constitue une « dérive extrêmement préoccupante pour la liberté d'expression en France »[426]. Les partisans de l'humoriste dénoncent quant à eux « la main du CRIF » dans l'intervention de Manuel Valls au lendemain de celle de Roger Cukierman[423]. Le 3 janvier, Serge et Beate Klarsfeld et leur fils Arno appellent, au nom de l'association des Fils et filles de déportés juifs de France, à manifester contre la tenue du spectacle, prévue à Nantes[427].

Le 6 janvier, Manuel Valls adresse aux préfets une circulaire dans laquelle il donne des instructions afin que les spectacles de Dieudonné soient interdits là où des risques de troubles à l'ordre public auront été constatés[428],[429]. Sur le plan purement juridique, attendu que la jurisprudence René Benjamin de 1933 sur les troubles à l'ordre public porte sur la liberté de réunion et ne permet donc pas stricto sensu l'interdiction préventive d'une manifestation artistique, la circulaire du ministère de l'intérieur s'appuie sur une autre jurisprudence du Conseil d'État qui avait, en 1995, validé l'interdiction d'un spectacle de lancer de nain en tant que représentation attentatoire à la dignité de la personne humaine, et par conséquent à l'ordre public[430],[431]. La municipalité de Bordeaux est la première à annoncer qu'elle interdira à Dieudonné de se produire durant sa tournée[428].

À l'exception du Front national, qui s'abstient cependant de le soutenir sur le fond[Note 12], Dieudonné est condamné par l'ensemble du monde politique français[432].

Le 9 janvier 2014, alors que Dieudonné prévoit de se produire à 20h au Zénith de Nantes, le bras de fer de l'humoriste avec le gouvernement atteint son paroxysme. À 14h20, le tribunal administratif de Nantes annule l'arrêté préfectoral qui interdisait la représentation du Mur, jugeant que « le spectacle ne peut être regardé comme ayant pour objet essentiel de porter atteinte à la dignité humaine. Par ailleurs, le risque de trouble public causé par cette manifestation […] ne pouvait fonder une mesure aussi radicale que l’interdiction de ce spectacle ». Manuel Valls saisit immédiatement le juge des référés du Conseil d'État. À 18 h 40, alors que les spectateurs commencent à se rassembler autour du Zénith, le Conseil d'État annule la décision du tribunal administratif, estimant qu'« au regard du spectacle prévu, tel qu’il a été annoncé et programmé, les allégations selon lesquelles les propos pénalement répréhensibles (...) relevés lors des séances tenues à Paris ne seraient pas repris à Nantes ne suffisent pas pour écarter le risque sérieux que soient de nouveau portées de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par la tradition républicaine ». Dieudonné doit finalement renoncer in extremis à se produire à Nantes[433],[434],[435].

Cette ordonnance donne lieu à des analyses favorables[436],[437],[346] mais également à des critiques, qui font notamment remarquer qu'elle infléchit la jurisprudence touchant à la liberté d'expression en France[438],[439],[440]. Plusieurs éditorialistes craignent en outre que Dieudonné ne bénéficie de la publicité que lui apporte cette affaire : Yves Thréard considère ainsi dans Le Figaro que le comique, qui « ne méritait que silence et mépris », « jouit désormais d'une notoriété malsaine dont il va user et abuser auprès de partisans hystérisés »[441]. Plusieurs humoristes jugent que l'interdiction des spectacles de Dieudonné risque d'en faire un martyr aux yeux d'une partie de l'opinion, et qu'il vaudrait mieux dénoncer son discours en usant de pédagogie, tout en laissant la justice faire son travail. Pour Didier Porte, « les gens qui vont voir Dieudonné sont persuadés d'aller à un spectacle, pas à un meeting politique. C'est eux qu'il faut convaincre, alors qu'on fait de Dieudonné un martyr, une rock star ! » : aux yeux de Didier Porte, la bonne méthode serait de faire réaliser aux fans de Dieudonné la « toxicité » et le « ridicule » de ce dernier, afin de « démonter la baudruche »[120].

Dans le contexte de cette affaire, Élie Semoun choisit de répondre à son ancien compère dans l'émission Le Tube, par le biais d'un sketch qu'il décrit comme étant « presque la lettre d'un ami trahi et trompé ». Il conclut : « Quand on a débuté avec Dieudonné, on était le symbole même de l'antiracisme, à tel point que j'avais oublié que j'étais Noir et qu'il était Juif ! On s'en foutait à l'époque de tout ça, maintenant c'est un problème pour tout le monde... Dommage, moi j'aimais bien être Noir. »[442]. Nicolas Bedos réalise quant à lui, dans l'émission On n'est pas couché, une chronique tournant en dérision l'humour de Dieudonné, et durant laquelle il arbore à la fois une barbe islamique et la moustache d'Hitler, en ponctuant ses propos par un salut nazi. À la suite de cette chronique, Nicolas Bedos dit avoir été menacé de mort par la « véritable secte » que forment les fans de Dieudonné[443],[444]. Le dessinateur Plantu est alors l'une des rares personnalités françaises à prendre la défense de Dieudonné, au nom de la liberté d'expression et en affirmant que celui-ci « tape sur toutes les religions »[445],[446].

Deux jours après la décision du Conseil d'État, et alors que sa représentation vient d'être interdite à Tours et à Orléans et que des arrêtés d'interdiction sont également pris par la préfecture de Paris[447],[448], Dieudonné donne une conférence de presse pour annoncer qu'il interrompt définitivement sa tournée et renonce à son spectacle, tout en déclarant vouloir « continuer à déranger beaucoup de monde par le rire ». Assurant qu'il souhaite avant tout calmer les choses en se conformant à la légalité dans un « État de droit », il ajoute « Bien évidemment, je ne suis pas un nazi, je ne suis pas un antisémite »[449],[450]. Il annonce son intention d'enchaîner sur un nouveau spectacle, intitulé Asu Zoa ; celui-ci, donné peu après au théâtre de la Main d'Or, s'avère en définitive avoir un contenu quasiment identique à celui du Mur, mais expurgé des charges ouvertement antisémites[451]. Dieudonné s'y félicite notamment que « Le Mur [l'ait] fait entrer dans l'Histoire, par le conduit des chiottes »[452]. De son côté, François Hollande qualifie l'interdiction de ce spectacle de « victoire » et réaffirme son soutien à la ligne suivie par Manuel Valls[453].

Cet épisode est accompagné d'une exposition médiatique sans précédent de l'humoriste, l'affaire étant commentée par la presse européenne[454], mais aussi américaine[455],[456],[457],[458],[459], voire asiatique[460]. Cette médiatisation se fait en particulier sentir sur le Web : Boris Beaude, spécialiste d'Internet, fait remarquer en janvier 2014, en présentant à l'appui les statistiques de Google, que « jamais, depuis une décennie, l’intérêt pour Dieudonné ne fut si important », la croissance constatée étant « sans aucune mesure avec celle qui fut observée lors de tous les incidents précédents »[461]. De nombreux auditeurs et lecteurs reprochent par ailleurs aux journalistes de consacrer une place trop importante à l'affaire, certains y voyant une publicité démesurée faite à l'humoriste controversé, quand d'autres considèrent que les médias ont complaisamment relayé un plan de communication du ministre de l'Intérieur Manuel Valls[462]. En effet, Bastien Bonnefous et Stéphanie Le Bars, journalistes au Monde, soulignent que l'engagement de ce dernier sur ce dossier lui a permis d'enregistrer la plus forte visibilité médiatique des membres du gouvernement pendant les vacances de Noël, mais également que sa prise de position, remise en cause à la gauche de la gauche et par des responsables socialistes, s'explique à la fois par ses convictions personnelles et sa volonté de réorienter son image[423]. Revenant sur ces critiques, les journalistes Enguerand Renault du Figaro, Daniel Psenny du Monde et Didier Si Ammour de Stratégies estiment que l'affaire devait être traitée à partir du moment où elle est devenue un problème politique et juridique. Didier Si Ammour et Daniel Psenny regrettent cependant l'emballement engendré par le traitement de l'information en continu[462]. Si les médias de masse sont unanimes à condamner Dieudonné, la presse d'extrême droite est divisée : alors que Rivarol, journal ami de l'humoriste qui lui avait accordé un long entretien en 2011, le soutient largement, Minute prend le positionnement inverse et dénonce même son antisémitisme — tout en titrant en Une « Une quenelle sauce yiddish »[414].

Actualités en 2014

Alors même que se déroule son affrontement avec les pouvoirs publics, Dieudonné est la cible de la justice française, qui le soupçonne d'avoir organisé frauduleusement son insolvabilité[463],[331], notamment pour éviter de payer ses amendes (qui se montent, en janvier 2014, à 65 000 euros, dont 37 000 euros en condamnations définitives), dont aucune n'a été réglée. L'humoriste, en effet, n'est ni associé ni salarié de ses sociétés de production : une grande partie de ses biens, comme ses entreprises, sont au nom de Noémie Montagne, ou le cas échéant d'autres membres de sa famille[464],[465],[466]. Le 7 janvier 2014, Le Monde révèle que Dieudonné, qui doit encore 887 135 euros au Trésor public, aurait expédié depuis 2009 plus de 400 000 euros au Cameroun, où il possède une société, Ewondo Corp Sarl, gérée par l'un de ses fils. L'argent aurait notamment transité par un compte de la première épouse de Dieudonné[467],[463],[468]. Selon Le Canard enchaîné, le premier ministre Jean-Marc Ayrault aurait annoncé à ses ministres son intention d'avoir Dieudonné « au portefeuille », « comme les Américains ont fait tomber Al Capone »[466]. Une enquête est en cours, portant sur des soupçons de « blanchiment », d'« organisation d’insolvabilité » et de « fraude fiscale »[468].

Le paparazzi Jean-Claude Elfassi, opposant très déterminé à Dieudonné[469], révèle en outre sur son blog que les propriétaires du théâtre de la Main d'Or, juifs, souhaiteraient se débarrasser de leur locataire[470]. Il diffuse également l'information, confirmée ensuite par la DRAC, selon laquelle la société Les Productions de la Plume, dirigée par la compagne de l'humoriste et qui gère le théâtre de la Main d'Or, ne dispose pas de la licence de catégorie 1, obligatoire pour tout exploitant d'un lieu de spectacle. La licence était détenue par une autre société de Dieudonné, Bonnie Productions, aujourd'hui dissoute, et la situation n'a pas été régularisée par Les Productions de la Plume après que celles-ci ont succédé à la précédente entreprise[471]. S'appuyant sur ces griefs, ainsi que que sur l’absence d’assurance et la représentation dans le théâtre du spectacle Le Mur jusqu’à son interdiction, les propriétaires du théâtre intentent à partir de février une action en justice pour tenter de casser le bail locatif[472].

Fin janvier 2014, lors d'une perquisition au domicile de Dieudonné, environ 650 000 euros et 15 000 dollars en liquide sont saisis[473]. La justice enquête également sur l'utilisation par Dieudonné de l'argent reçu à la suite de ses appels aux dons[474].

Dieudonné ayant annoncé qu'il se rendrait au Royaume-Uni pour soutenir Nicolas Anelka après l'affaire de la « quenelle » effectuée par ce dernier, le Home Office fait savoir, le 3 février 2014, que l'humoriste est interdit d'entrée sur le territoire britannique ; cette décision peut être prise de manière discrétionnaire par le Home Office pour des raisons de politique publique ou de sécurité publique. Toute personne qui transporterait Dieudonné au Royaume-Uni est passible d'une amende de 10 000 livres sterling[475],[476],[477].

En février, Dieudonné accorde une interview à Causeur dans laquelle, faisant le point sur les polémiques qui l'entourent, il dit n'avoir « absolument aucun remords, puisque les juges n'ont pas encore tranché sur le fond. (...) Je compte jouer le jeu de la Justice et épuiser tous les recours possibles. (...) La Cour européenne des droits de l'homme aura son mot à dire, d'autant que cette instance a déjà condamné la France plusieurs fois ». Il ajoute : « Je ne me sens pas du tout antisémite. Je n'ai absolument aucune haine particulière vis-à-vis du peuple juif, mais aucune attirance non plus. » Interrogé pour savoir s'il croit à la réalité du génocide juif, il déclare : « Je ne suis pas du tout spécialisé dans ces choses-là. Que les Juifs soient morts dans les chambres à gaz ou ailleurs, c'est atroce. En même temps, j'aime bien écouter Faurisson ». Enfin, il annonce un nouveau spectacle « pour juin, qui reviendra sur tout ce qui m’est arrivé ces dernières semaines »[175].

Le 7 février, Dieudonné est relaxé à la suite de la diffusion sur Internet d'une vidéo dans laquelle il évoquait « la puissance du lobby juif » et appelait entre autres à la libération de Youssouf Fofana ; sans se prononcer sur les propos eux-mêmes, la cour estime qu'il est impossible de prouver que l'humoriste est à l'origine de la mise en ligne de cette vidéo. L'UEJF annonce son intention de faire appel[478].

Le 12 février, Le Canard enchaîné révèle l'état de l'enquête en cours sur les biens de Dieudonné, et dont il ressort que l'humoriste, régulièrement présenté comme insolvable et qui lance de fréquents appels aux dons à l'attention ses partisans, est en réalité à la tête d'un patrimoine considérable. Contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps, une partie des biens de Dieudonné sont à son nom, dont sa vaste propriété du Mesnil-Simon qu'il possède en indivision avec sa première épouse, ainsi que divers véhicules. Les Productions de la Plume sont bien détenues, à parts égales, par la compagne et la mère de Dieudonné, afin de « mettre hors d'atteinte de ses créanciers le produit de ses spectacles » ; la justice enquête cependant sur divers transits de fonds via cette société de production. L'article conclut que l'humoriste a organisé de manière « grossière » son insolvabilité, tout en faisant, via ses appels aux dons, payer ses impôts par son « fan-club »[479],[Note 13],[480],[481],[482].

En mars 2014, il est annoncé que Dieudonné a commencé à régler les amendes auxquelles il avait été condamné, et dont le montant total, sur plusieurs années, est estimé à 65 000 euros[483].

En avril 2014, L'Écho républicain révèle qu'Adam Badji, ancien employé de Dieudonné et de son épouse via les Productions de la Plume, licencié fin 2012, porte plainte contre l'humoriste pour violences et menaces ; il se plaint également d'une « tentative d’extorsion de signature, de vol et d'intrusion dans un domicile privé », et accuse Noémie Montagne de « harcèlement ». Dieudonné l’attaque lui aussi en justice[484].

Le même mois, Dieudonné dépose deux plaintes devant la Cour de justice de la République (CJR) pour injures et diffamation contre le Premier ministre Manuel Valls et son successeur au ministère de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Elles sont finalement classées sans suite à la mi-mai. La plainte déposée par Dieudonné contre Manuel Valls devant la CJR, début janvier, pour diffamation, avait connu le même sort à la mi-mars[485],[486].

Au printemps, Laurent Louis annonce qu'un « Congrès européen de la dissidence » — décrit dans la presse comme un « congrès antisémite » — se tiendra le 4 mai dans la région de Bruxelles-Capitale, avec la participation de Dieudonné et d'Alain Soral, mais aussi de personnalités comme Kémi Seba et l'essayiste antisémite Hervé Ryssen. La manifestation est finalement interdite par les autorités belges et, le jour de la réunion, les quelques 500 personnes présentes sur les lieux sont dispersées par les forces de l'ordre[487],[488],[489],[490].

Procès

Dieudonné a connu de nombreux procès, dont la majorité concernent des affaires de diffamation. Jusqu'en 2006, date de sa première condamnation en première instance pour propos à caractère antisémite, Dieudonné se flattait d'être relaxé dans la plupart des cas[93]. Depuis, il a été condamné à plusieurs reprises pour des propos racistes visés par la loi du 29 juillet 1881.

Procès intentés contre Dieudonné

Condamnations

  • En 2007, il est condamné à 3 000  d'amende, 1 500  de dommages et intérêts et 3 000  au titre des frais de justice pour diffamation envers Arthur, pour avoir notamment déclaré que ce dernier finançait l'armée israélienne « qui n'hésite pas à tuer des enfants palestiniens »[493] ;
  • En février 2007, la cour de cassation réunie en assemblée plénière casse et annule de manière définitive une précédente relaxe, jugeant que ses propos, « Pour moi, les Juifs, c’est une secte, une escroquerie », tenus en février 2002 dans une interview au magazine Lyon Capitale, sont constitutifs du délit d'injure antisémite[165],[492] ;
  • Après une condamnation en première instance en mars 2006, la cour d'appel confirme le 15 novembre 2007 sa condamnation pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse », et lui inflige 5 000  d'amende pour avoir comparé en 2004 les Juifs à des « négriers » et à des trafiquants d'esclaves[491],[492] ;
  • La cour d'appel de Paris confirme le 26 juin 2008 sa condamnation à 7 000  d'amende pour avoir assimilé en 2005 la mémoire de la Shoah à de la « pornographie mémorielle »[491] ;
  • Le 27 octobre 2009, il est condamné pour injures antisémites à 10 000  d'amende après avoir fait acclamer Robert Faurisson par la salle lors d'une de ses représentations et lui avoir fait remettre le « prix de l'infréquentabilité » par un comédien déguisé en déporté juif[494],[492]. La condamnation est confirmée par la Cour d’appel de Paris le 17 mars 2011[242], et le pourvoi en cassation introduit par Dieudonné est rejeté en octobre 2012[243] ;
  • En 2009, il est condamné au Québec à 75 000 $ CA (46 872 ) de dommages et intérêts, pour diffamation envers Patrick Bruel : dans une interview à La Presse, il avait entre autres traité le chanteur de « militaire israélien » et affirmé qu'il soutenait les bombardements de l'armée israélienne au Sud-Liban[495] ;
  • Il est condamné en 2009 à verser 2 000  de dommages et intérêts et 1 000  d'amende pour diffamation envers la journaliste Élisabeth Schemla[496] ;
  • En 2010, il est condamné à 5 000  d'amende plus 10 000  de dommages et intérêts pour diffamation envers la LICRA qu'il avait qualifiée « d'officine israélienne », en la rangeant parmi les « associations mafieuses qui organisent la censure » et « nient tous les concepts du racisme à part celui qui concerne les Juifs »[497],[492] ;
  • En novembre 2012 Dieudonné est condamné à 28 000  d'amende pour « diffamation, injure et provocation à la haine raciale » dans deux vidéos publiées sur Internet, l'une concernant la chanson Shoananas, l'autre contenant la déclaration « les gros escrocs de la planète, ce sont des Juifs »[498],[492].
  • Le 12 février 2014, la justice le condamne, pour « contestation de crimes contre l'humanité, diffamation raciale, provocation à la haine raciale et injure publique », à retirer deux passages de la vidéo 2014 sera l'année de la quenelle, qu'il avait postée sur YouTube[499].

Relaxes

  • En mars 2003, poursuivi par l'AGRIF pour avoir déclaré, dans France-Soir, « [les Noirs sont] considérés en France comme de grands enfants, des clowns pour le Blanc esclavagiste. (...) Le Béké est fini... La survie ne tient que dans le métissage. Et moi, j'observe, avec le sourire, sa déchéance », Dieudonné est relaxé en appel après une condamnation en première instance ;
  • En juin 2004, poursuivi pour apologie du terrorisme pour avoir déclaré dans L'Écho des savanes « Ben Laden restera dans l'histoire, sa notoriété est internationale et indiscutable. Pour moi, c'est le personnage le plus important de l'histoire contemporaine [...] Il est seul contre la plus grande puissance du monde », il est relaxé en appel[70] ;
  • Le 13 avril 2012, la LICRA est déboutée de sa procédure visant à faire interdire le film L'Antisémite. La cour, à laquelle le film n'a pas été communiqué et qui n'a pu statuer que sur la bande-annonce, juge que si « la plupart des images et propos peuvent être ressentis comme particulièrement choquants et provocateurs », il n'est pas établi que le film exprime « un négationnisme ou une provocation à la haine contre les Juifs », l'œuvre se présentant en outre comme humoristique et non comme « une thèse scientifique ou sérieuse ». La LICRA se dit néanmoins satisfaite, le site de Dieudonné ne proposant plus le DVD à la vente et se contentant de réserver le film à ses abonnés[502] ;
  • Le 7 février 2014, poursuivi par l'UEJF après la diffusion sur Internet d'une vidéo dans laquelle il tenait des propos jugés antisémites, il est relaxé en première instance ; la cour, sans statuer sur le fond des propos, estime impossible de déterminer si la diffusion de la vidéo peut être imputée à Dieudonné lui-même[503].

Procès intentés par Dieudonné

Procès gagnés

  • En juillet 2008, il fait condamner Arthur pour injure publique après que ce dernier a déclaré, sur Europe 1, « Même les mecs du Front national ont honte que Dieudonné soit venu les voir, c’est-à-dire que même le Front national n’en veut pas, [...] c’est bien la preuve que c’est la dernière des pourritures »[505] ;
  • En décembre 2010, il fait condamner la ville de Genève après que celle-ci lui a refusé une salle pour « antisémitisme » ; le tribunal statue qu'il s'agit là d'une violation de la liberté d'expression[506] ;
  • Le 31 août 2012, il fait condamner la municipalité de La Rochelle pour l'annulation en 2009 de la représentation de son spectacle J'ai fait l'con au palais des congrès de la ville[507].

Procès perdus

  • En octobre 2007, il est débouté de sa plainte en diffamation contre la journaliste Anne-Sophie Mercier, auteur du livre La Vérité sur Dieudonné[508] ;

Vie privée

Dieudonné a quatre enfants, issus d'un premier mariage avec Marine Lutinier. Le couple s'est séparé dans les années 2000. L'humoriste a ensuite refait sa vie avec Noémie Montagne, qui est également sa productrice, et avec qui il a eu trois autres enfants[510],[393],[511]. Dieudonné et Noémie Montagne — cette dernière ne fait que de rares apparitions publiques — laissent filtrer peu d'éléments sur leur vie privée, comme sur leur statut conjugal. En juillet 2012, le couple a diffusé des images de son mariage religieux, sans que l'on sache si cette cérémonie était authentique ou non[512],[513].

Dieudonné est par ailleurs ceinture noire de judo, joueur d'échecs amateur et musicien — il pratique le saxophone et le clavier[7],[514].

Spectacles

Avec Élie Semoun

  • 1991 : Élie et Dieudonné
  • 1996 : Élie et Dieudonné en garde à vue

En solo

  • 1997 : Dieudonné tout seul
  • 2000 : Pardon Judas
  • 2002 : Cocorico !
  • 2003 : Le Divorce de Patrick
  • 2004 : Mes excuses
  • 2005 : 1905
  • 2006 : Dépôt de bilan
  • 2007 : Best-of 1 : le meilleur de Dieudo
  • 2008 : Best-of 2 : le meilleur de Dieudo
  • 2008 : J'ai fait l'con
  • 2009 : Sandrine
  • 2010 : Mahmoud
  • 2011 : Rendez-nous Jésus !
  • 2012 : Foxtrot
  • 2013 : Le Mur
  • 2014 : Asu Zoa

Auteur et metteur en scène uniquement

Filmographie

Cinéma

Télévision

Websérie

  • 2011 : Les Douaniers : Acteur et réalisateur. 24 épisodes de 5 minutes environ.

Discographie

Documentaires sur Dieudonné

  • 2006 : Dieudonné, La Bête Noire, documentaire de promotion (sans nom de réalisateur, crédité à Bonnie Productions, société de Dieudonné) abordant le traitement médiatique du sketch sur France 3, présent sur le DVD du spectacle 1905 et diffusé sur Internet[517].
  • 2009 : Sans forme de politesse : regard sur la mouvance Dieudonné, documentaire réalisé par Francesco Condemi et Béatrice Pignède, des partisans de Dieudonné, et produit via leur collectif audiovisuel, Clap 36[518]. Proche d'Alain Soral et d'Égalité et Réconciliation[519], Francesco Condemi, ancien militant de l'ultra-gauche dans la mouvance de La Vieille Taupe, est candidat la même année sur la « Liste antisioniste » menée par Dieudonné. Ce documentaire fait notamment intervenir, outre Alain Soral, l'universitaire négationniste María Poumier[520].
  • 2009 : Est-il permis de débattre avec Dieudonné ?, documentaire d'Olivier Mukuna. Selon Jean-Paul Gautier et ses coauteurs, Mukuna serait l'homme-clé de la « nébuleuse » Dieudonné dans les cercles intellectuels et politiques belges, étant passé avec ce documentaire du stade « de défenseur » de Dieudonné à celui de « propagandiste officiel ». Le film fait débattre Dieudonné avec six intellectuels belges : l'écrivain Jean Bofane, le cinéaste Jan Bucquoy, l'universitaire Souhail Chichah, le journaliste José Dessart, l'écrivain Antoine Tsintungu et le linguiste Dan Van Raemdonck[521].

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Publications de Dieudonné

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Site officiel de Dieudonné.
  • « Dieudonné » (présentation), sur l'Internet Movie Database
  • « Débat : peut-on rire de la Shoah ? », Faut pas croire, Radio télévision suisse,‎ (lire en ligne [[vidéo]])
    « En France, la censure du dernier spectacle provocateur de Dieudonné a relancé la polémique sur les limites de l'humour. » Participants au débat : Aline Bachofner, journaliste ; Thomas Wiesel, humoriste ; François Garaï, rabbin de la communauté israélite libérale de Genève.

Notes et références

Références

  1. a b c d e et f Dieudonné dévoile les dessous de sa candidature, propos recueillis par Dimitri Germain, La Dépêche du Midi, 23 janvier 2002
  2. Dieudonné joue son nouveau spectacle "Asu Zoa" lundi soir à Paris, Le Point, 13 janvier 2014
  3. a b c d e f g h i j k et l Nom de Dreux : Dieudonné, 33 ans, à l'affiche au cinéma et à l'Olympia. Installé dans l'Eure-et-Loir, le comique s'y est fait beaucoup d'ennemis, Libération, 23 avril 1999
  4. Dieudonné, le possédé de l'« antisionisme », Le Point, 7 mai 2009
  5. a b et c Dieudonné, sa petite entreprise ne connaît pas la crise, Paris Match, 14 janvier 2014
  6. « Les Hauts-de-Seine c'est toute mon enfance » DIEUDONNÉ, demain soir à la salle des fêtes, Le Parisien, 7 décembre 2000
  7. a b c d e f et g Guillaume Chérel, L’humour noir de Dieudonné, Regards, 1er mars 1998
  8. LAUGHIN’ TO ME ?, Technikart, 14 février 2009
  9. Dieudonné : avant les quenelles l'humour, Métro, 2 janvier 2014
  10. a et b Elie et Dieudonné, Premiere.fr, 1er mars 2012
  11. a et b Dieudonné, histoire d'une dérive, BFM TV, 8 janvier 2014
  12. Didier Bénureau en Live dans le Grand Studio RTL Humour, RTL, 13 décembre 2013
  13. a b et c Dieudonné, Premiere.fr, 30 août 2012
  14. « Justice : Dieudonné doit 887,000  aux Impôts », François Feuilleux, L'Écho républicain, 10 octobre 2012, consulté le 10 octobre 2012.
  15. Dieudonné, un si discret voisin, 20 Minutes, 9 janvier 2014
  16. a b c d e f g et h Dieudonné mène le combat des utopistes, entretien recueilli par Bernadette Faget-Rozes, La Dépêche du Midi, 17 janvier 2001
  17. Témoignage d'Élie Semoun dans l'émission La parenthèse inattendue, France 2, 14 novembre 2012
  18. Mercier 2005, p. 133-134
  19. Francofolies : Zeba, "Au taquet, comme toujours", Sud-Ouest, 16 juillet 2012
  20. Volée de racistes sur le bar de Dieudonné, Libération, 22 févier 1999
  21. Mercier 2005, p. 121-123
  22. a b et c Dieudonné règle ses comptes, entretien recueilli par Zoé Lin, L'Humanité, 1er février 2000
  23. Mercier 2005, p. 85-86
  24. Le phénomène Dieudonné, La Dépêche du Midi, 19 janvier 2001
  25. Grands prix de l’humour noir 2003 sur le site de Bertrand Beyern
  26. Dieudonné sur theatreonline.com
  27. Jean-Luc Martinez, Dieudonné acclamé, La Dépêche du Midi, 5 avril 2004
  28. C'était Dieudonné, Metronews, 31 décembre 2013
  29. Dix ans de provocations, Le Parisien, 28 décembre 2013
  30. Dieudonné étrangle le rire, Le Figaro, 24 janvier 2014
  31. Dieudonné était drôle, mais ça c'était avant, L'Express, 10 janvier 2014
  32. a b c et d Dieudonné, côté obscur, Libération, 2 janvier 2009
  33. Dieudonné, chronique d'un tête-à-queue politique, Le Journal du dimanche, 11 janvier 2014
  34. Mercier 2005, p. 119-121
  35. Résultats de l'élection 1997, site de l'Assemblée nationale
  36. Mercier 2005, p. 135-136
  37. « Un métisse pas maté », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  38. a et b Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 149
  39. Résultats des élections régionales sur le site du Ministère de l'Intérieur.
  40. Mercier 2005, p. 73-74
  41. Collectif des humoristes européens, FIDH.org
  42. Mercier 2005, p. 82
  43. a b et c Didier Hassoux, « Le «cocorico» de Dieudonné », Libération, 2 février 2002
  44. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 150
  45. « Dieudonné. Pas de quoi rire », Le Nouvel Observateur, no 1920, semaine du .
  46. Programme des Utopistes - Élection 2002, archive lesutopistes.com, 2002, « Si la France a décidé d’indemniser les descendants des déportés, il doit en être de même pour les descendants d’esclaves, il ne peut y avoir deux poids deux mesures. »
  47. L'humoriste Dieudonné serait candidat à la présidentielle 2007, Le Monde, 23 décembre 2005
  48. Grand témoin : Joby Valente, blog « fxgpariscaraibe », 1er mars 2007
  49. a et b Le Point - brèves d'actualité politique, 7 juin 2002
  50. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 152
  51. Dieudonné : « J'ai choisi Sarcelles pour ses communautés », Le Parisien, 18 mai 2002
  52. L'étrange campagne de Dieudonné, Le Parisien, 6 juin 2002
  53. Résultats des élections législatives sur le site du Ministère de l'Intérieur.
  54. Mercier 2005, p. 48-50
  55. La nébuleuse Dieudonné, Libération, 10 novembre 2005
  56. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 98
  57. Taguieff 2008, p. 466
  58. Erwan Lecoeur (dir), Dictionnaire de l'extrême droite, Paris, Éditions Larousse, coll. À présent, 2007 (ISBN 978-2-03-582622-0).
  59. Quand Dieudonné dérape et récidive, L'Express, 29 décembre 2008
  60. Dieudonné, star de la semaine judiciaire, Le Figaro, 26 juin 2008
  61. Décision de la Cour de cassation du 25 mars 2003 rejetant le pourvoi de l'AGRIF et reprenant les motifs de la relaxe prononcée par la cour d'appel.
  62. Dieudonné, chronique d'un tête-à-queue politique, Le Journal du Dimanche, 11 janvier 2014
  63. « La LDH n’a pas signé l’appel “nous sommes les indigènes de la République” », site de la LDH-Toulon, 22 février 2005.
  64. « Dieudonné, la Shoah et “les neuf sionistes” du CNC », L’Arche, no 573, janvier 2006.
  65. Interview pour Lyon Capitale, no 360 du 23 janvier 2002 au 29 janvier 2002, « Entretien : Dieudonné, humoriste et candidat aux présidentielles. Dieudonné existe-t-il ? »
  66. Le Monde, 22 février 2002.
  67. Décision de la Cour de cassation réunie en assemblée plénière de casser la relaxe de Dieudonné
  68. « Dieudonné pète les plombs », L'Humanité, 19 février 2002.
  69. Dieudonné s'explique sur Ben Laden, Libération, 21 février 2002
  70. a et b « Charisme » de ben Laden : Dieudonné relaxé en appel, Le Nouvel Observateur, 7 juin 2004
  71. « Moment ! Dieudonné ! », blackmap par archives.org, Oman D./K2C, 22 octobre 2002
  72. Voir le sketch sur Wideo.fr.
  73. a b et c Là où la blague blesse., Libération, 20 février 2004
  74. Dieudonné s’empêtre dans l’antisémitisme au nom des Noirs, Le Monde, 21 février 2005.
  75. L’exclamation a également été retranscrite, de manière erronée, comme « Heil Israël ». Cf. « L’indifférence », point de vue de Yonathan Arfi, président de l’UEJF, publié dans Le Monde, 7 janvier 2004. Voir aussi « Comment Dieudonné s'est rapproché de Le Pen », Le Parisien, 8 janvier 2009.
  76. Voir la vidéo en ligne, sur le site de France 3.
  77. « Prison avec sursis requise contre Dieudonné pour son sketch sur France 3 », Pipole.net, 11 mai 2005.
  78. « La justice confirme la relaxe de Dieudonné poursuivi pour diffamation raciale » : article du journal Le Monde du .
  79. Décision de la Cour de cassation rejetant le pourvoi des parties civiles
  80. Cf. « Accusé Dieudonné, levez-vous ! », Le Nouvel Observateur, 4 avril 2004.
  81. Décision de la Cour de cassation, 3 avril 2007.
  82. Philippe Krebs, Entretien républicain : citoyen M’Bala Dieudonné, interview sur sitehermaphrodite.free.fr, 10 mai 2004
  83. « Sources antisémites du “racisme juif” », 25 novembre 2004.
  84. [vidéo] Dieudonné dans l’émission Arrêt sur images sur YouTube.
  85. MM. Fogiel et Tessier condamnés pour "injure à caractère racial" après une plainte de Dieudonné, Le Monde, 29 septembre 2005
  86. « Dieudonné condamné à 3 000 euros d’amende pour avoir diffamé Arthur », Le Monde, 13 juin 2006 : « Dieudonné a porté atteinte à son honneur et à sa considération en raison de son appartenance à la religion juive, a considéré le tribunal » ; « Dieudonné renonce à faire appel de sa condamnation envers Arthur », AFP, 19 septembre 2007.
  87. Échauffourées à Lyon lors d'un spectacle de Dieudonné sur ina.fr
  88. Dieudonné pris à parti, Le Parisien, 6 février 2004
  89. Dieudonné chahuté à Lyon, Libération, 7 février 2004
  90. 19.20 France 3 Lyon, 6 février 2004, lien sur ina.fr
  91. « Le spectacle de Dieudonné perturbé par un incident chimique », Le Nouvel Observateur, 6 février 2004.
  92. Édition du 8 février 2004, page 27.
  93. a b et c Taguieff 2008, p. 434
  94. « Dieudonné condamné en appel à 5 000 euros d’amende », Le Nouvel Observateur, 15 novembre 2007.
  95. Soir 3, 19 février 2004.
  96. a b et c Mercier 2005, p. 140-152
  97. Mercier 2005, p. 22-23
  98. Dieudonné formidable dans Tout Le Monde en Parle Québec - Le SCRIPT, site lesogres, 24 octobre 2005
  99. Mercier 2005, p. 24-25
  100. a et b Taguieff 2008, p. 469
  101. « Dieudonné à Auschwitz », crif.org, 28 septembre 2004.
  102. « Un antisémite à Auschwitz : Dieudonné tel qu’en lui-même », upjf.org, 28 septembre 2004.
  103. « Haïm Korsia renonce à inviter l’humoriste Dieudonné », crif.org, 4 octobre 2004.
  104. Soulagement : Dieudonné n'est plus invité à Auschwitz , site de l'Union des Patrons et professionnels juifs de France, 4 octobre 2004
  105. Documentaire La Bête noire, présent sur le DVD du spectacle 1905.
  106. a et b Taguieff 2008, p. 427
  107. « Élections européennes 2004 », sur le site France-politique.fr
  108. « Dieudonné sur une pente très glissante », communiqué Euro-Palestine/CAPJPO, .
  109. Dieudonné rompt avec Europalestine, Libération, 30 octobre 2004
  110. « Le MRAP porte plainte contre le site « Les Ogres » pour antisémitisme », 6 novembre 2008.
  111. Mercier 2005, p. 128-129
  112. a et b Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 167-168
  113. Opération La Banlieue S’exprime !, lesogres.org 24 janvier 2006.
  114. a et b « La Rance en Action », REFLEXes, 6 août 2007, « Le Pen n’est ni raciste ni idiot. » « Les beurs lepénistes », Claude Askolovitch, Le Nouvel Observateur, 12 avril 2007. « Voyage au cœur de l’électorat frontiste », Claude Askolovitch, Le Nouvel Observateur, 22 février 2007.
  115. a et b Mercier 2005, p. 96-97
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  119. a et b Djamel Debbouze [sic] se désolidarise de Dieudonné, Le Figaro, 13 février 2005
  120. a et b Affaire Dieudonné : des humoristes dénoncent un emballement "disproportionné", Le Midi libre, 10 janvier 2014
  121. a et b "Brillant", "haineux", "psychopathe": Dieudonné vu par ses ex-amis, L'Express, 30 décembre 2013
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  125. Claude Askolovitch, De la cause noire à la haine des juifs. Dieudonné : Enquête sur un antisémite, Le Nouvel observateur, 24 février 2005.
  126. Antisémitisme: de quoi l'affaire Dieudonné est-elle le symptôme?, Jolpress, janvier 2014, compte-rendu d'un entretien avec Pierre-André Taguieff
  127. Olivier Monod, « Le jour où Rony Brauman a cessé de travailler avec Dieudonné », L'Express, 14 janvier 2014
  128. [vidéo] extraits de la conférence de presse sur Dailymotion
  129. Le Nouvel Observateur, article du 22 février 2005, et Le Monde dans plusieurs articles des 18 et 19 février 2005.
  130. a et b « Propos sur la mémoire de la Shoah : condamnation de Dieudonné confirmée en appel », dépêche AFP, 26 juin 2008.
  131. [vidéo] Conférence de presse de Dieudonné à Alger le 17 février 2005 sur Dailymotion. Transcription
  132. a et b Mercier 2009, p. 38-40
  133. agression de Dieudonné à Fort-de-France Le Monde 2/3/05, « Dieudonné, le possédé de l'“antisionisme” » Le Point, 7 mai 2009.
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  135. Francis Carole, « La Martinique et Dieudonné. Résister à la campagne de manipulation et maintenir le cap de la dignité », Africamaat, mars 2005.
  136. Patrick Girard, « Non, Dieudonné ne nous représente pas », Marianne, 19 mars 2005.
  137. Mercier 2005, p. 78
  138. « L’auteur de “La vérité sur Dieudonné”, interviewée par L. Chickly (Primo-Europe) », debriefing.org, 23 décembre 2005.
  139. a et b Taguieff 2008, p. 429-430
  140. [vidéo] Dieudonné sur BeurFM 2/4 sur Dailymotion, au micro de Beur FM le 28 mars 2005 (Propos retranscrits dans Dieudonné : Dans les livres de classe de mes enfants, j’ai arraché les pages sur la Shoah, L’Arche no 565, mai 2005.
  141. Mercier 2005, p. 33
  142. Mercier 2005, p. 29
  143. « Propos antisémites : Méditerranée FM mise en demeure », 6 septembre 2005.
  144. Dieudonné, passé de comique à antisémite en 10 ans : les raisons de sa popularité, Le Nouvel Observateur, 9 janvier 2014
  145. a et b Dans le public de Dieudonné, « le seul qui nous fasse rire », Rue89, 11 août 2008
  146. Des artistes démentent soutenir Dieudonné, Le Nouvel Observateur, 9 novembre 2005
  147. « Démons français », Le Monde, 5 décembre 2005, par près de vingt auteurs dont : Salah Amokrane, Nicolas Bancel, Benjamin Stora, Christiane Taubira, Pierre Vidal-Naquet, Michel Wieviorka, Laurent Mucchielli, Pap Ndiaye.
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  149. Dieudonné candidat "anticommunautariste", Le Nouvel Observateur, 29 décembre 2005
  150. a et b Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 55
  151. Taguieff 2008, p. 432
  152. Dieudonné renonce à être candidat, Le Nouvel Observateur, 12 octobre 2006
  153. Dieudonné, passé de comique à antisémite en 10 ans : les raisons de sa popularité, Le Nouvel Observateur, 9 janvier 2014.
  154. Édition de 2002, p. 102-104.
  155. Azzeddine Ahmed-Chaouch, « Comment Dieudonné s’est rapproché de Le Pen », Le Parisien, 8 janvier 2009
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  160. « [E&R] Partenariat E&R/Théâtre de la Main d’Or : Grande soirée d’inauguration samedi 6 décembre. Le théâtre de la Main d’Or deviendra officiellement samedi 6 décembre le point de ralliement d’Égalité et Réconciliation à Paris et pour la France. À cette occasion, ce partenariat sera inauguré en présence d’Alain Soral et de Dieudonné à partir de 19h. » Communiqué publié sur le site d'Égalité et Réconciliation, 6 décembre 2008.
  161. a b et c Mercier 2005, p. 33-36
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  166. Noémie Montagne, la patronne de Dieudonné, Elle, 29 janvier 2014
  167. Qui est Noémie Montagne, la compagne de Dieudonné ?, Direct Matin, 21 janvier 2014
  168. Dieudonné: la société de production n'a pas la licence pour la Main d'Or, Lyon Capitale, 17 janvier 2014
  169. a b c et d Dieudonné: Aux origines de la quenelle, 20 minutes, 30 décembre 2013
  170. Dieudonné : La vérité finira par se savoir - Interview par Silvia Cattori, lesogres.org, 29 mars 2005
  171. Mercier 2005, p. 103-107
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  174. a et b Comment Dieudonné joue avec les religions, La Vie, 7 janvier 2014
  175. a b c et d Dieudonné : «Je n’ai absolument aucun remords», entretien recueilli par Élisabeth Lévy et Gil Mihaely, Causeur, février 2014, no 68, p. 45-49
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  194. a b et c Cédric Skrzypczak, « Dieudonné fait l’con », Metronews, 27 octobre 2008
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  257. « Les amis très particuliers du centre Zahra », L'Express, 26 février 2009.
  258. « Congrès de l'UOIF : Dieudonné et Soral en vedettes américaines », Bondy Blog, 14 avril 2009 : « À l’entrée du Parc des expositions, une jeune femme distribue des tracts aux participants, annonçant la candidature de Dieudonné, Alain Soral et Yahia Gouasmi, président de la Fédération chiite de France, aux élections européennes du 7 juin sous les couleurs d’un Parti anti sioniste (PAS) ».
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  260. Mercier 2009, p. 171-172
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  262. Houria Bouteldja dénonce le rapprochement de Dieudonné avec l’extrême-droite, 20 mai 2009
  263. « L'UEJF "choquée" par la candidature de Dieudonné aux élections européennes », AFP,
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  465. Prison, amendes, saisies de ses biens : que risque Dieudonné après ses condamnations ?, Le Monde, 9 janvier 2014
  466. a et b Anne-Sophie Mercier et Christophe Nobili, Le Prospère système de Dieudonné l'antisystème, Le Canard enchaîné, 8 janvier 2014
  467. Dieudonné soupçonné de blanchiment pour avoir envoyé de l'argent au Cameroun, Le Monde, 7 janvier 2014
  468. a et b La justice française scrute les combines fiscales de Dieudonné, France24.com, 8 janvier 2014
  469. Wanted Dieudonné : la traque de deux francs-tireurs de l’info, Libération, 20 février 2014
  470. Les propriétaires du Théâtre de la Main d'Or souhaitent expulser Dieudonné, Le Figaro, 7 janvier 2014
  471. Dieudonné n'a pas de licence pour ses spectacles à la Main d'Or, Le Figaro, 17 janvier 2014
  472. Bataille au tribunal entre Dieudonné et les propriétaires de la Main d'or, Libération, 21 février 2014
  473. Plus de 650 000 euros en liquide saisis au domicile de Dieudonné, Le Monde, 29 janvier 2014
  474. EXCLU | La justice enquête sur les appels aux dons de Dieudonné, France Info, 10 janvier 2014
  475. Controversial French comedian Dieudonné banned from the UK, Euronews, 3 février 2014
  476. Interdit d'entrée en Grande-Bretagne, Dieudonné fait une « quenelle » à la reine, Libération, 3 février 2014
  477. Anelka gesture comic Dieudonne banned from UK, BBC, 3 février 2014
  478. Dieudonné relaxé après avoir appelé à la libération de Fofana, Libération, 7 février 2014
  479. Anne-Sophie Mercier, Christophe Nobili, La fortune planquée du pauvre Dieudonné, Le Canard enchaîné, 12 février 2014
  480. Comment Dieudonné se finance grâce aux dons de ses partisans, France TV Info, 11 février 2014
  481. La fortune cachée de Dieudonné, L'Express, 12 février 2014
  482. La prétendue banqueroute de Dieudonné mise en échec, Libération, 12 février 2014
  483. Dieudonné a commencé à payer ses amendes, Le Monde, 14 mars 2014
  484. Yves Le Calvez, Dieudonné face à une plainte pour violences et menaces, L'Écho républicain, 15 avril 2014
  485. « Dieudonné dépose plainte contre Manuel Valls et Bernard Cazeneuve », BFM TV, 28 avril 2014
  486. « Dieudonné. Ses plaintes contre Valls et Cazeneuve classées sans suite », Ouest-France, 19 mai 2014
  487. Le congrès antisémite de Laurent Louis aura bien lieu dimanche à Anderlecht, RTL Belgique, 3 mai 2014
  488. Un congrès antisémite, avec Dieudonné en guest star, tourne court à Bruxelles, Le Monde, 4 mai 2014
  489. Le congrès avec Dieudonné interdit à Anderlecht, Le Soir, 4 mai 2014
  490. Le congrès antisémite prévu avec Dieudonné interdit en Belgique, France 24, 5 mai 2014
  491. a b et c Dieudonné, star de la semaine judiciaire, Le Figaro, 26 juin 2008
  492. a b c d e et f Dieudonné doit 65 000 euros pour différentes condamnations, France TV Info, 3 janvier 2014
  493. Dieudonné renonce à faire appel de sa condamnation pour diffamation envers Arthur, La Dépêche du Midi, 19 septembre 2007
  494. Dieudonné condamné à 10 000  d'amende pour injures antisémites Le Monde 27/10/2009, rappel des anciennes condamnations de 2007 et 2008, "Dieudonné devant la justice pour injures raciales" Le Point 22/9/2009, et Dieudonné condamné à 10 000  d'amende L'Express, rappel des condamnations précédentes du 15 novembre 2007 et du 26 juin 2008
  495. Dieudonné condamné au Québec à payer 75 000 dollars à Patrick Bruel, Agence France-Presse, 28 février 2009
  496. Dieudonné condamné pour diffamation, Le Parisien, 26 mars 2009
  497. Dieudonné condamné pour diffamation envers la Licra, Le Parisien, 8 juin 2010 ; [2] L'Express ; [3] L'Union press
  498. Dieudonné condamné pour deux vidéos antisémites L'Express 27/11/2012
  499. Dieudonné condamné à retirer deux passages d'une de ses vidéos, Le Monde, 12 février 2014
  500. Cour de Cassation, Chambre criminelle, du 3 avril 2007, 05-85.885, Inédit
  501. Une colère noire, Libération, 9 novembre 2005
  502. La justice n'interdit pas le film de Dieudonné, Allociné, 13 avril 2012
  503. Dieudonné relaxé pour la diffusion d'une vidéo, Le Point, 7 février 2014
  504. SMS raciste chez Fogiel : Dieudonné gagne son procès, Le Nouvel Observateur, 1er octobre 2005
  505. Dieudonné, le possédé de l'« antisionisme » , Le Point, 7 mai 2009
  506. Dieudonné perd un procès et en gagne un autre, Le Parisien, 1er janvier 2011
  507. Dieudonné gagne son procès contre la ville de La Rochelle, France 3 Poitou-Charentes, 5 septembre 2012
  508. Entretien avec Anne-Sophie Mercier à propos de son livre La Vérité sur Dieudonné
  509. Poursuivi par Dieudonné, Julien Dray est relaxé, LCI, 17 juin 2008
  510. Dieudonné, sa petite entreprise ne connaît pas la crise, Paris Match, 15 janvier 2014
  511. Dieudonné vit en toute discrétion dans une imposante propriété du Mesnil-Simon, L'écho républicain, 9 janvier 2014
  512. Noémie Montagne : vraie ou fausse épouse de Dieudonné ?, L'Internaute, 23 janvier 2014
  513. Dans l'ombre de Dieudonné, sa compagne Noémie Montagne gère les affaires, France TV Info, 9 janvier 2014
  514. Dieudonné en solo, La Dépêche du Midi, 6 décembre 1998
  515. Emeutes en banlieue, le spectacle comédie musicale qui séduira même les médias, site lesOgres, 2 janvier 2006
  516. Dieudonné est remonté sur scène, Libération, 13 janvier 2014
  517. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 191
  518. Un film sur Dieudonné pas projeté, Le Figaro, 3 juin 2009
  519. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 164
  520. Jacques Leclercq, Droites conservatrices, nationales et ultras : Dictionnaire 2005-2010, L'Harmattan, 2010, 225 p. (ISBN 978-2296082649) [EPUB] emplacements 2616 et suiv. sur 3500.
  521. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 134-135

Notes

  1. Bien qu'il se soit parfois présenté comme tel, Dieudonné lui-même n'est pas un descendant d'esclaves : son père est en effet un Africain né en Afrique. Cf Mercier 2005, p. 16-17. Anne-Sophie fait remarquer à cette occasion que, la famille de Dieudonné étant originaire de Nantes qui a naguère été une « capitale » de la traite négrière, l'humoriste a davantage de probabilités d'être un descendant d'esclavagistes.
  2. Le COFFAD s'est également illustré en participant, avec le soutien de Dieudonné, aux attaques contre l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau sous prétexte que celui-ci considère que la traite négrière ne relève pas du génocide, et parle par ailleurs dans ses travaux de la traite intra-africaine. Joby Valente, qui déclare en 2005 être « en symbiose » avec Dieudonné, affirme qu'il est « faux » que des Noirs aient participé à la traite et qu'écrire cela relève d'une « volonté de [diviser les Noirs] » ; elle considère également que l'ensemble des calamités, politiques, économiques et naturelles, dont sont victimes les Noirs, relèvent d'un « vaste plan » (Mercier 2005, p. 66-70)
  3. Ginette Hess-Skandrani, cofondatrice des Verts, a depuis été exclue en 2005 de ce parti pour sa participation aux activités d'un « un groupe de révisionnistes et d'antisémites avérés ».
  4. Jean-Yves Camus décrit lesogres.org comme un site publiant aussi bien des propos antisionistes, des théories du complot que des discours anti-Juifs : (en) Rapport annuel 2007 du Stephen Roth Institute sur l’antisémitisme en France. Voir également : « La Propagandastaffel des Ogres continue à émettre ! », Guy Birenbaum, 30 mars 2006 ; « Antisémitisme dieudonnesque », Sylvain Attal, 27 mars 2006, « Liste de Juifs dans les medias bis repetita », Tristan Mendès France, 10 juin 2007. Le site lesogres.org a depuis été fermé, et son contenu archivé ou transféré vers d'autres adresses web.
  5. Dieudonné assure à l'époque avoir emprunté l'expression « pornographie mémorielle » à une historienne israélienne, Idith Zertal. Celle-ci a démenti à plusieurs reprises avoir inventé, voire utilisé, ce terme. Pierre-André Taguieff souligne que la notion a en réalité été attribuée à Idith Zertal par Marc Saint-Upéry, militant « antisioniste » qui résumait les idées de cette dernière dans un texte diffusé sur Internet et qui est probablement la source consultée par Dieudonné ; cf Taguieff 2008, p. 432
  6. Cf. la section de l'article Wikipédia d'Égalité et Réconciliation consacrée à l'alliance entre catholiques / nationalistes et musulmans
  7. Sont présents comme invités Jany Le Pen, Roland Dumas, Alain Soral, Bruno Gollnisch, Frédéric Chatillon et Thierry Meyssan.
  8. Jacky Sigaux, frère de Sotha et fils de Gilbert Sigaux, est un ancien du Café de la Gare ; cf Charles Joyon, Du café au théâtre: voyage avec les baladins des petites scènes, L'Harmattan, 2004, page 575
  9. A noter que Frédéric Chatillon affirmera avoir rencontré ses compagnons de voyage de manière fortuite
  10. Dieudonné mentionne à cette occasion deux projets de films, l'un sur le Code noir et l'autre sur la guerre d'Algérie.
  11. Le blogueur Maître Eolas décrit le geste de la manière suivante : « Le discours officiel des aficionados de ce comédien est qu’en fait [le geste de la quenelle] mimerait une pénétration rectale par le bras droit entier, la main gauche en haut de l’épaule symbolisant la situation du sphincter anal. Son sens réel serait “je te la mets bien profond”, la pénétration anale étant pour eux profondément injurieuse et dégradante pour celui qui la reçoit, encore que je soupçonne qu’elle ne soit pas non plus à leurs yeux particulièrement valorisante pour celui qui l’administre » Cf. Pourquoi il ne faut pas faire taire Dieudonné (mais il ne faut pas l'écouter non plus), blog Journal d'un avocat, 3 janvier 2014
  12. Au sein de la direction du FN, seul le président d'honneur Jean-Marie Le Pen apporte un franc soutien à l'humoriste, dont il juge qu'il incite avant tout « à la rigolade », cf Pour Jean-Marie Le Pen, "Dieudonné incite à la rigolade", BFM TV, 16 janvier 2014. Marine Le Pen, elle, garde ses distances et déclare être parfois choquée par les propos de Dieudonné, tout en se disant hostile à l'interdiction des spectacles de celui-ci. Elle précise que les relations de Dieudonné avec son père relèvent de la « vie privée » de ce dernier, qui soutiendrait le comique parce qu'il « aime bien les parias ». Cf Le Pen "choquée" par Dieudonné mais ne veut pas l’interdire, Le Journal du Dimanche, 7 janvier 2014 ; Marine Le Pen : "Dieudonné est un paria. Jean-Marie Le Pen aime bien les parias", Le Nouvel Observateur, 13 janvier 2014.
  13. L'hebdomadaire précise que Dieudonné a remboursé une partie des donateurs - du moins certains des signataires de « très gros » chèques - qui lui avaient permis, en 2012, de faire racheter par la société de son épouse la propriété de Saint-Lubin-de-la-Haye mise en vente par le fisc. Tous les partisans de l'humoriste n'ont cependant pas récupéré leur argent.
  14. Les deux long-métrages réalisés et interprétés par Dieudonné n'ont à ce jour été projetés que dans le cadres d'évènements organisés par l'humoriste, notamment au théâtre de la Main d'Or : ils sont distribués commercialement sur son site web.