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Nouvel antisémitisme

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Le nouvel antisémitisme ou néo-antisémitisme est un concept utilisé pour désigner les formes contemporaines de l'antisémitisme prédominant à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle et se manifestant essentiellement à travers l'antisionisme et plus particulièrement, depuis le 7 octobre 2023 à travers le palestinisme.

Introduit dans le monde francophone au lendemain de la guerre des Six Jours sous le nom de « néo-judéophobie », il postule que l'antisionisme, comme le « judéo-bolchévisme » du XXe siècle, ne serait autre qu'une forme déguisée d'antisémitisme permettant, selon une analyse de Jankélévitch datant du milieu des années 1980, de le rendre plus acceptable dans les sociétés de culture démocratique. Il émanerait simultanément de l'extrême gauche, de l'extrême droite et de l'islam fondamentaliste. La plupart des déclarations se présentant comme « simples critiques » de la politique israélienne comporteraient en réalité une diabolisation d'Israël et représenterait un recyclage des anciens préjugés antisémites, jadis axés sur la religion (rejet du Christ par les Juifs « déicides ») ou sur une prétendue « race juive ».

Ses adversaires affirment qu'il banalise la signification même de l'antisémitisme, en assimilant toute critique politique à l'égard d'Israël à des sentiments irrationnels de négation du droit à cet État d'exister, et toute forme d'antisionisme à l'antisémitisme. Cette banalisation s'effectuerait en donnant une interprétation à la fois trop étroite de la critique de l'État d'Israël et trop large de sa diabolisation et en instrumentalisant le légitime rejet de l'antisémitisme afin d'étouffer le débat[1],[2], allant jusqu'à faire de l'antisémitisme une véritable « arme » rhétorique (weaponization of antisemitism (en)) selon certains commentateurs.

Fin des années 1960

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La première vague de la « nouvelle judéophobie » émerge dans le monde arabe et la sphère soviétique à la suite de la guerre des Six Jours[3] ; dans le monde francophone les liens qu'entretient l'antisionisme avec l'antisémitisme commencent alors à être mis en lumière par Jacques Givet (qui souligne la responsabilité d'une « certaine gauche »)[4],[5], par Léon Poliakov[6] et, un peu plus tard, par Shmuel Ettinger[7].

Raymond Aron accusait pour sa part Charles de Gaulle d'avoir, par ses accusations contre le peuple juif lors de la conférence de presse du 27 novembre 1967, autorisé « solennellement un nouvel antisémitisme ». Il affirmait : « Le général de Gaulle a, sciemment, volontairement, ouvert une nouvelle période de l'histoire juive et peut-être de l'antisémitisme. Tout redevient possible. Tout recommence. Pas question, certes, de persécution : seulement de « malveillance ». Pas le temps du mépris : le temps du soupçon »[8].

Les années 1970 : les premiers débats

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En 1974, Arnold Forster et Benjamin Epstein de la Ligue antidiffamation publient un livre intitulé The New anti-Semitism, exprimant leurs inquiétudes en ce qui concerne ce qu'ils décrivent comme une nouvelle manifestation de l'antisémitisme, provenant de la gauche radicale, de la droite radicale et de personnalités pro-arabes aux États-Unis[9]. Forster et Epstein affirment qu'il prend la forme d'une indifférence aux craintes du peuple juif, d'une apathie en traitant des préjugés à l'encontre des Juifs et une incapacité à comprendre l'importance d'Israël pour la survie du peuple juif[10].

En analysant le travail de Forster et Epstein dans le magazine Commentary, Earl Raab soutient qu'un nouvel antisémitisme émerge réellement en Amérique, sous la forme d'une opposition aux droits collectifs du peuple juif, mais il critique Forster et Epstein pour l'avoir amalgamé avec la critique anti-israélienne[11]. Allan Brownfeld écrit que la nouvelle définition de l'antisémitisme donnée par Forster et Epstein banalise le concept en le transformant en « une forme de chantage politique » et en « une arme afin de faire taire toute forme de critique à l'égard d'Israël ou de la politique des États-Unis au Moyen-Orient »[12], tandis qu'Edward S. Shapiro, dans son A Time for Healing: American Jewry Since World War II, écrit que « Forster et Epstein sous-entendent que le nouvel antisémitisme montre l'incapacité des Gentils à estimer les Juifs et Israël »[13].

Des années 1980 à nos jours : convergence politique

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« L'antisionisme est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission – et même le droit, et même le devoir – d'être antisémite au nom de la démocratie ! L’antisionisme est l’antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d’être démocratiquement antisémite.

Et si les juifs étaient eux-mêmes des nazis ? Ce serait merveilleux. Il ne serait plus nécessaire de les plaindre ; ils auraient mérité leur sort »[14].


L'historien américain Robert S. Wistrich (en) aborde la question en 1984 dans un exposé fait à la résidence du président d'Israël Chaim Herzog et affirme qu'un « nouvel antisionisme antisémite » est en train d'émerger, dont les caractéristiques distinctives sont l'identification du sionisme au nazisme et la croyance que les sionistes ont collaboré activement avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Il déclare que de telles accusations étaient courantes dans l'ancienne Union soviétique, mais ajoute que ce type de rhétorique serait maintenant utilisée par une partie de la gauche radicale, particulièrement par les groupes trotskistes en Europe de l'Ouest et en Amérique[16].

Deux ans plus tard, dans un ouvrage traitant de la question du pardon après la Shoah[N 1], le philosophe français Vladimir Jankélévitch résume la problématique en ces termes : « L'antisionisme est l'antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d’être démocratiquement antisémite. »[17],[18].

Dans son ouvrage Sur un nouveau moment antisémite[19], l'historien et sociologue Pierre Birnbaum voit dans le « jour de colère » du la date-clé d'un nouvel antisémitisme en France[20]. Selon le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), cette manifestation « agrégeait dans la même haine antirépublicaine, les chrétiens intégristes homophobes et les nationalistes racistes islamophobes, renforcés par la composante radicale du public de l’antisémite Dieudonné », sous des slogans que le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) qualifie de « xénophobes, racistes et antisémites »[21].

Pour le journaliste Alexandre Devecchio, un antisémitisme de personnes arabo-musulmanes se manifeste en France notamment sur fond d'islamisation de banlieues, conduisant à un exode massif des Juifs de certains quartiers et de certaines écoles, et qui s'illustre par des drames comme celui de Sarah Halimi en 2017, défenestrée par son voisin dans son HLM de Belleville aux cris de « Allah Akbar ! ». L'historien Georges Bensoussan a participé à faire connaître ce phénomène avec le livre Les Territoires perdus de la République (2002). Le Figaro Magazine estime cependant que ce sujet est encore un tabou, en témoigne le procès qu'a subi par la suite l'historien[22].

Les trois axes du nouvel antisémitisme

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Bernard-Henri Lévy.

Nicole Gnesotto, titulaire de la chaire « Union européenne » au Conservatoire national des arts et métiers, propose de distinguer trois sources de l'antisémitisme contemporain en France :

« L’antisémitisme historique d’abord, fondé sur les stéréotypes liés à l’argent […]. Il a toujours existé et on pourrait qualifier cet antisémitisme de populaire. Il y en a un deuxième, plus politique, dont parle Nonna Mayer, lié aux évènements du Moyen-Orient et à la politique d’Israël, celui-là est plutôt repris par ce qu’on appelle l’islamo-gauchisme (la défense des musulmans contre la politique d’Israël). Il y en a enfin un troisième, un antisémitisme identitaire, fondé sur l’illusion d’une pureté de la nation. Celui-là appartient plutôt à l’extrême-droite, c’est celui qui s’est manifesté contre Alain Finkielkraut quand on a entendu des choses comme « on est chez nous ici, rentre chez toi »[23]. »

Bernard-Henri Lévy réfère le nouvel antisémitisme à trois raisons principales[24] :

  1. L'antisionisme : « Les Juifs seraient haïssables parce qu’ils soutiendraient un mauvais État, illégitime et assassin »[24].
  2. Le négationnisme : « Les Juifs seraient d’autant plus haïssables qu’ils fonderaient leur Israël aimé sur une souffrance imaginaire ou, tout au moins, exagérée »[24].
  3. La concurrence des mémoires : « Les Juifs commettraient un troisième et dernier crime qui les rendrait plus détestables encore et qui consisterait, en nous entretenant inlassablement de la mémoire de leurs morts, à étouffer les autres mémoires, à faire taire les autres morts, à éclipser les autres martyres qui endeuillent le monde d’aujourd’hui et dont le plus emblématique serait celui des Palestiniens »[24].

« L’antisémitisme nouveau a besoin de ces trois énoncés », souligne Bernard-Henri Lévy. « Chacun, pris séparément, suffirait à discréditer un peuple redevenu objet d’opprobre ; mais qu’ils viennent à s’additionner, que les composants se composent, que les trois fils entrent en contact et parviennent à former un nœud ou une tresse — et l’on est à peu près sûr d’assister à une déflagration dont tous les juifs, partout, seront les cibles désignées »[24]. Bernard-Henri Lévy a notamment exposé cette thèse à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, le 22 novembre 2015.

Arguments pour et contre le concept

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Un nouveau phénomène

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Jack Fischel, ancien titulaire de la chaire d'histoire à l'université de Millersville en Pennsylvanie, écrit que le nouvel antisémitisme est un nouveau phénomène regroupant une coalition de « gauchistes bruyamment opposés à la politique d'Israël et d'antisémites d'extrême droite, partisans de la destruction d'Israël, qui ont été rejoints par des millions de Musulmans, y compris les Arabes qui ont immigré en Europe… et qui ont emporté avec eux leur haine d'Israël en particulier et des Juifs en général. C'est ce nouvel alignement politique qui rend unique ce nouvel antisémitisme »[25]. Mark Strauss dans le magazine Foreign Policy y relie l'antimondialisation, pointant le forum social de 2003 comme un « instantané de l'évolution du phénomène » décrit comme « un kaléidoscope des anciennes haines brisées puis réassorties en motifs aléatoires, à la fois familiers et étranges »[26] :

« C'est l'image médiévale du Juif assassin du Christ, ressuscitée dans les éditoriaux des journaux cosmopolites européens. Ce sont les néonazis qui se parent du keffieh à damiers des Palestiniens et les Palestiniens qui font la queue pour acheter des copies de Mein Kampf[26]. »

Le philosophe et politologue français Pierre-André Taguieff estime que l'antisémitisme classique, basé sur le racisme et le nationalisme, a été remplacé par une nouvelle forme basée sur l'antiracisme et l'antinationalisme. Il identifie certaines de ses caractéristiques principales comme l'identification du sionisme au racisme ; l'utilisation d'arguments apparentés à la négation de la Shoah, tels que des doutes sur le nombre des victimes ou l'affirmation qu'il y a une « industrie de la Shoah » ; un discours emprunté au tiers-mondisme, à l'anti-impérialisme, à l'anticolonialisme, à l'antiaméricanisme et à l'antimondialisation ; et la dissémination de ce qu'il nomme le « mythe du "Palestinien intrinsèquement bon, la victime innocente par excellence" »[27].

Irwin Cotler, professeur de droit à l'université McGill à Montréal qui fut ministre de la Justice du Canada, estime dans FrontPage Magazine (en) que « l'antisémitisme classique est une discrimination contre les Juifs en tant qu'individus, et que le nouvel antisémitisme implique la discrimination à l'encontre, le déni ou l'attaque du droit du peuple juif à vivre en tant que membre à part entière de la famille des nations » et que ces deux formes d’antisémitisme ont en commun la discrimination[28]. Dans une étude sur l’antisémitisme publiée conjointement par le mémorial de Yad Vashem et le Centre Simon-Wiesenthal, il définit plusieurs variantes de l’antisémitisme dont « l’antisémitisme génocidaire » qui s'exprime par l’incitation à la destruction de l’État d’Israël ouvertement et publiquement prônée par l'Iran, le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique et « l'antisémitisme politique » qui est constitué par la contestation du droit du peuple juif à l’autodétermination. Il cite Martin Luther King qui a déclaré que « la négation des Juifs au même droit, le droit à l'autodétermination, que nous accordons aux pays africains et tous les autres peuples de la planète est en bref de l'antisémitisme ». Irwin Cotler souligne que ce nouvel antisémitisme est parfois « codé en antisionisme » et que si les variantes génocidaires et politiques « sont manifestes, publiques et clairement démontrables, l'antisémitisme idéologique est l'expression beaucoup plus sophistiquée et sans doute plus pernicieuse du nouvel antisémitisme »[29].

Un nouveau phénomène, mais non lié à l'antisémitisme

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Brian Klug écrit que la nouvelle médisance n'est pas de l'antisémitisme, nouveau ou ancien, ni une mutation d'un virus existant, mais un « virus de conception toute nouvelle »[30].

Qu'il y ait eu une résurgence des attaques et attitudes antisémites est accepté par certains des opposants au concept du « nouvel antisémitisme ». Ils doutent cependant qu'il s'agisse d'une différente sorte d'antisémitisme.

Brian Klug (en), maître de recherche en philosophie à St Benet's Hall, université d'Oxford, qui a donné un rapport d'expert en février 2006 à une commission d'enquête du Parlement britannique sur l'antisémitisme dans le Royaume-Uni, et en novembre 2004 à une conférence sur l'antisémitisme au Bundestag allemand, ne pense pas qu'il y ait « un seul et unique phénomène » qui pourrait être appelé « nouvel » antisémitisme. Il reconnaît que les inquiétudes des communautés juives sont fondées, mais pense que ces manifestations sont imputables à l'antisémitisme classique[31]. Pour lui, la création de ce concept est basée sur un argument circulaire ou une tautologie. Il considère que c'est un concept inutile car il dévalue le terme « antisémitisme », conduisant à un cynisme largement répandu sur son utilisation. Les gens compatissants qui soutiennent les Palestiniens se sentent accusés à tort d'antisémitisme[30].

Klug définit l'antisémitisme classique comme « un fantasme européen invétéré sur les Juifs en tant que Juifs » définissant les Juifs, quelle que soit la façon dont ils sont vus (race, religion, ethnie, etc.), et quelle que soit l'origine idéologique de l'antisémitisme (de la droite ou de la gauche), comme « un peuple à part, non seulement par leurs coutumes mais par leur caractère collectif. Ils sont arrogants, secrets, rusés, essayant toujours de faire du profit. Loyaux seulement aux leurs, quel que soit l'endroit où ils vont, ils forment un état dans l'état, faisant leurs proies des sociétés parmi lesquelles ils résident. Mystérieusement puissants, ils contrôlent les banques et les médias. Ils vont même pousser les gouvernements à faire la guerre si cela est dans leur intérêt. Telle est l'image du Juif, transmise de génération en génération »[32] :

« Quand l'antisémitisme est partout, il n'est nulle part. Et quand tout antisioniste est un antisémite, nous ne pouvons plus reconnaître le phénomène réel. Le concept d'antisémitisme perd de sa signification[31]. »

Il souligne que, bien que le concept de nouvel antisémitisme continue à définir l'antisémitisme comme « une hostilité à l'égard des Juifs, en tant que Juifs, » la source de cette hostilité a changé et, qu'en conséquence, continuer à utiliser la même expression d'« antisémitisme » pour le décrire peut prêter à confusion.

L'hostilité envers les Juifs en tant que Juifs est de nos jours basée sur le conflit arabo-israélien, et non plus sur les anciens fantasmes européens. Israël se proclame lui-même comme l'État du peuple juif, et de nombreux Juifs s'alignent eux-mêmes sur Israël pour cette raison. Klug reconnaît qu'inclure, du fait de cet alignement, les Juifs en tant que Juifs dans cette hostilité, plutôt que l'hostilité envers les Israéliens ou les sionistes, est un préjugé, car c'est une généralisation concernant des individus ; néanmoins, ce préjugé n'est pas « enraciné dans l'idéologie du "Juif" », et par conséquent, c'est un phénomène différent de l'antisémitisme[30].

L'opposition à Israël n'est pas nécessairement de l'antisémitisme

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Earl Raab, directeur fondateur du Nathan Perlmutter Institute for Jewish Advocacy à l'université de Brandeis, écrit qu'il existe bien une nouvelle vague d'antisémitisme dans le monde, et que la plupart des préjugés contre Israël sont guidés par cet antisémitisme, mais il insiste sur la distinction à faire entre antisémitisme et opinions anti-israéliennes, soulignant que des accusations d'antisémitisme basées sur des opinions anti-israéliennes manquent généralement de crédibilité. L'amalgame effectué entre antisémitisme et « anti-israélisme » résulte d'une « grave erreur de compréhension… suggérant que si d'une façon ou d'une autre, nous arrivions à supprimer l'antisémitisme, nous supprimerions du même coup l'anti-israélisme. Ceci réduit les problèmes de préjugés envers Israël à des proportions de caricatures ». Raab décrit les préjugés contre Israël comme une « sérieuse violation de la morale et du bon sens », et confirme qu'ils sont souvent liés à l'antisémitisme, mais il le distingue de l'antisémitisme en tant que tel[33].

Steven Zipperstein, professeur de culture et d'histoire juive à l'université Stanford, estime que cette tendance à l'amalgame existe aussi chez les Juifs, qui sont enclins à voir l'État d'Israël comme une victime, car ils étaient eux-mêmes jusqu'à très récemment les « victimes quintessencielles ». Zipperstein conclut qu'une croyance en la responsabilité de l'État d'Israël dans le conflit israélo-arabe est considérée comme faisant partie « de ce qu'une personne honnête, progressiste et raisonnablement informée pense »[34].

Tariq Ali, un historien et militant politique pakistano-britannique, voit dans le concept de nouvel antisémitisme une tentative de corruption du langage dans l'intérêt de l'État d'Israël. Il écrit que la campagne contre le « supposé nouvel antisémitisme » en Europe, est un « stratagème cynique de la part du gouvernement israélien pour protéger l'État sioniste contre toute critique de sa brutalité régulière et constante à l'encontre des Palestiniens ». Il fait remarquer que la plupart des groupes pro-palestiniens et antisionistes qui sont apparus après la guerre des Six Jours, ont pris grand soin de maintenir la distinction entre antisionisme et antisémitisme[35].

Un lien étroit

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Antoine Spire met en avant la séparation étroite entre l'antisionisme et l'antisémitisme. Selon lui, « [a]ujourd'hui, l'antisionisme, même s'il ne se veut pas antisémite, vise non seulement la politique oppressive d'Israël contre les Palestiniens, mais aussi Israël et son lien avec ses soutiens en diaspora qu'on accuse sans toujours aller y voir d'inconditionnalité ; il en vient à récuser l'existence même d'un État juif. C'est là que peut se nouer le lien entre antisionisme et antisémitisme : de l'antisionisme au vœu de disparition de l'État hébreu, il n'y a qu'un fil, et de la disparition de l'État hébreu à la haine de ceux qui militent pour le droit à l'existence de l'État d'Israël, il n'y a qu'un pas »[36].

Lors de la guerre entre le Hamas et Israël de 2023, la Première ministre Élisabeth Borne accuse une partie de l’opposition de gauche d’être « antisioniste », en ajoutant que c’est « aussi une façon de masquer de l’antisémitisme »[37].

Bien que les termes « judaïsme » et « sionisme » ne soient pas interchangeables, des slogans ou des prises de parole publiques du discours antisémite montrent que le mot « sioniste » remplace souvent celui de « juif », entretenant la confusion entre « antisionisme » et « antisémitisme », analyse Le Monde, peu après le 7 octobre 2023[37].

La troisième vague

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Pour l'historien britannique Bernard Lewis, le « nouvel antisémitisme » représente la « troisième vague » ou « vague idéologique » de l'antisémitisme, les deux premières vagues étant l'antisémitisme religieux, qui s'est développé avec l'arrivée du christianisme en raison du rejet du Christ comme messie par les Juifs, et l'antisémitisme racial, né en Espagne, dans le contexte des campagnes de conversions forcées de Juifs, dès le XIVe siècle, à la suite desquelles des doutes sur la sincérité des nouveaux convertis ont conduit au nouveau concept de limpieza de sangre (pureté du sang[38]).

Selon Lewis, si l'antisémitisme est « un cas particulier de préjugés, de haine ou de persécutions dirigés contre des gens qui sont, d'une certaine façon, différents des autres, » il s'en distingue par deux caractéristiques : les Juifs sont jugés selon un standard différent de celui appliqué aux autres, et ils sont accusés de diablerie cosmique.

Il associe la « troisième vague » avec les Arabes, et écrit qu'elle s'est développée en partie en raison de l'établissement de l'État d'Israël. La forme occidentale de l'antisémitisme, que Lewis nomme la « version satanique et cosmique de la haine du Juif », arrive au Moyen-Orient en plusieurs étapes. Elle commence avec l'arrivée des missionnaires chrétiens au XIXe siècle, et s'accompagne des premières accusations de crime rituel contre les Juifs, notamment lors de l'affaire de Damas. Elle grandit progressivement au XXe siècle jusqu'à l'avènement du Troisième Reich.

Cet antisémitisme s'amplifie encore avec l'humiliation consécutive aux défaites contre l'armée israélienne lors de la guerre israélo-arabe de 1948-1949, puis de la Guerre des Six Jours en 1967[38].

Là-dessus s'est rajoutée l'action des Nations unies dont le traitement de la situation des réfugiés de 1948 a, selon Lewis, conforté le monde arabe dans ses préjugés et convaincu que la discrimination à l'égard des Juifs était acceptable : en effet, les Nations unies n'ont pas réagi lorsque l'ancienne communauté juive de Jérusalem-Est a été expulsée et ses monuments religieux désacralisés ou détruits, ni lorsque les réfugiés juifs ont fui ou été chassés des pays arabes. À l'inverse, des arrangements élaborés ont été effectués pour les Arabes chassés des territoires qui deviendront l'État d'Israël[pas clair]. Tous les gouvernements arabes impliqués dans le conflit annoncèrent qu'ils n'accepteraient dans leur pays aucun Israélien quelle que soit sa religion, et qu'ils ne donneraient pas de visas aux Juifs, quel que soit le pays dont ils sont citoyens. Lewis est sûr que le manque de protestation des Nations unies a envoyé un message clair au monde arabe[38].

Lewis écrit que la troisième vague d'antisémitisme a en commun avec la première vague, que les Juifs peuvent s'y soustraire : de même qu'avec l'antisémitisme religieux, les Juifs pouvaient prendre leur distance avec le judaïsme et, pour certains, atteindre des postes élevés à l'intérieur de l'Église et de l'Inquisition, ils peuvent, en se joignant aux critiques, y échapper, alors que leur condition était immuablement fixée par l'antisémitisme racial. Le nouvel antisémitisme permet aussi, d'après Lewis, aux non-Juifs de critiquer et d'attaquer les Juifs sans se sentir suspectés des crimes des nazis[38].

Antisémitisme, mais pas nouveau

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Yehuda Bauer soutient que le « nouvel antisémitisme » n'est pas réellement nouveau.

Yehuda Bauer, professeur des études sur la Shoah à l'université hébraïque de Jérusalem, considère que le concept de « nouvel antisémitisme » est faux : il s'agit d'une nouvelle crise d'antisémitisme ancien, resté latent et réapparu du fait du conflit israélo-palestinien. Il déclinerait donc grandement si un compromis était atteint concernant le conflit israélo-palestinien, mais ne disparaîtrait pas[39].

Dina Porat, professeur à l'université de Tel-Aviv, estime, elle aussi, qu'il n'y a pas de nouvel antisémitisme, mais que l'on peut parler d'un antisémitisme dans une nouvelle enveloppe, apparue en Europe de l'Ouest depuis la seconde Intifada[39].

Georges Bensoussan, dont les considérations se limitent à la France, estime que ce n’est pas le conflit israélo-palestinien qui aurait été importé dans les banlieues mais l’antisémitisme qui avait cours au Maghreb, « lié à la fois à la culture traditionnelle des pays maghrébins, à l'islam et au contexte colonial »[40].

Un stratagème politique contradictoire

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Pour Norman Finkelstein, le « nouvel antisémitisme » est un argument utilisé périodiquement depuis les années 1970 par des organisations telles que la Ligue antidiffamation « non pas pour combattre l'antisémitisme, mais plutôt pour exploiter la souffrance historique des Juifs dans le but d'immuniser Israël contre les critiques »[41].

En Allemagne, Autriche, Pologne et Hongrie, on parle d'« antisémitisme secondaire » (allemand : Sekundärer Antisemitismus, polonais wtórny antysemityzm, hongrois másodlagos antiszemitizmus), dépeint comme une réaction haineuse d'une part contre la « culpabilisation collective » des nations sur le territoire desquelles s'est déroulée la Shoah, que les historiens rendent co-responsables de celle-ci en raison des actes des collaborateurs et antisémites locaux[42] et d'autre part, chez les personnes sensibles à la cause palestinienne, contre l'accusation d'antisémitisme (primaire) qui peut leur être adressée lorsqu'elles critiquent la politique israélienne[43].

Norman Finkelstein écrit que la colère contre « l'occupation par Israël a indubitablement conduit à une animosité contre les Juifs en général », qu'il décrit comme « lamentable », mais « dont il serait difficile de s'étonner »[44].

Pour Finkelstein en 2006, la plupart des témoignages présentés pour montrer un nouvel antisémitisme seraient uniquement le fait d'organisations liées d'une façon ou d'une autre à Israël, ainsi que celles qui ont « un intérêt à gonfler les faits antisémites », et divers incidents survenus au cours des dernières années, ne se sont jamais produits ou ont été abusivement attribués à l'antisémitisme[45]. Le politologue cite, comme exemple de tels abus, le rapport de 2003 de l'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes qui inclut des images du drapeau palestinien, le support à l'OLP, et la comparaison entre Israël et l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid dans sa liste d'activités et de croyances antisémites[46]. Il n'y aurait, en réalité, pas eu de montée significative de l'antisémitisme : « Que démontrent les preuves ? Des investigations sérieuses ont été menées. Tous les faits montrent qu'il n'y a pas de preuve du tout d'une montée d'un nouvel antisémitisme, que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord. Les preuves sont inexistantes. Et en fait, il y a un nouveau livre sorti par un inconditionnel d'Israël. Son nom est Walter Laqueur, un très important chercheur. Le livre se nomme The Changing Face of Anti-Semitism (La face changeante de l'antisémitisme). Il est sorti en 2006, chez Oxford University Press. Il observe les preuves et dit : non. Il y a quelque antisémitisme en Europe parmi la communauté musulmane, mais la notion qui est au cœur de la société européenne ou de la société nord-américaine est que l'antisémitisme est absurde. Et en fait, une augmentation significative de l'antisémitisme est absurde »[47].

Il écrit que ce qui est appelé le « nouvel antisémitisme » consiste en trois composantes : (i) « exagération et fabrication » ; (ii) « fausse dénomination de la critique légitime de la politique israélienne » ; et (iii) « le débordement injustifié mais prévisible de la critique d'Israël aux Juifs en général »[48]. Il soutient que les apologistes d'Israël ont nié une relation causale entre la politique d'Israël et l'hostilité envers les Juifs, car « si la politique israélienne et son soutien par une majorité de Juifs conduit à une hostilité à l'égard des Juifs, cela signifierait qu'Israël et ses soutiens juifs seraient responsables eux-mêmes de l'antisémitisme »[49].

Finkelstein demande pourquoi une occupation par un État juif autoproclamé ne causerait pas d'antipathie à l'égard des Juifs, étant donné que les guerres du Vietnam et d'Iraq ont contribué à un antiaméricanisme, et que l'agression de l'Allemagne nazie a conduit à des sentiments antigermaniques. La seule surprise, selon lui, est que cette antipathie ne soit pas allée plus loin, alors que la majorité des organisations juives apporte un soutien à l'État d'Israël dénué de critique, qu'Israël se définit lui-même juridiquement comme l'État souverain du peuple juif, et que les Juifs eux-mêmes soutiennent quelquefois que faire une distinction entre Israël et les communautés juives de par le monde est un exemple d'antisémitisme. Il cite Phyllis Chesler qui pense d'un côté que « quelqu'un qui ne fait pas la différence entre les Juifs et l'État juif est un antisémite, » mais qui d'autre part affirme « qu'Israël est notre cœur et notre âme… nous sommes [de] la [même] famille »[50], ainsi que Gabriel Schoenfeld, l'éditeur du magazine Commentary, qui écrit que « les propagandistes antisémites iraniens se sont attachés à effacer toutes distinctions entre Israël, le sionisme et les Juifs »[51], et Hillel Halkin, qui soutient « qu'Israël est l'État des Juifs … diffamer Israël, c'est diffamer les Juifs »[52]. Il semblerait qu'être antisémite, conclut Finkelstein, c'est « d'identifier et de ne pas identifier Israël avec les Juifs »[53].

Une redéfinition inappropriée

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En septembre 2008, Antony Lerman, écrit dans le journal israélien Haaretz que le concept de « nouvel antisémitisme » a conduit à « un changement révolutionnaire dans les discussions sur l'antisémitisme ». Il indique que la plupart des discussions contemporaines concernant l'antisémitisme se sont focalisées sur Israël et le sionisme, et que l'équation « antisionisme égale antisémitisme » est devenue pour beaucoup une « nouvelle orthodoxie ». Il ajoute que cette redéfinition a souvent conduit à « des juifs attaquant d'autres juifs pour leur supposé antisionisme antisémite ». Lerman accepte la « légitimité de principe » de la dénonciation d'un antisémitisme juif supposé, mais il ajoute que la littérature colossale dans ce domaine « dépasse tout entendement » ; les attaques sont souvent au vitriol, et incluent des points de vue qui ne sont pas forcément antisionistes.

Lerman soutient que cette redéfinition a eu des répercussions malencontreuses. Il écrit que les études sérieuses sur l'antisémitisme contemporain sont devenues « pratiquement inexistantes », et que le sujet est maintenant étudié et analysé principalement par « des gens manquant de compétences sérieuses sur le sujet, et dont le but principal est de condamner les critiques juives sur Israël et de promouvoir l'équation 'antisionisme = antisémitisme' ». Lerman conclut que cette redéfinition a servi en fin de compte à étouffer la discussion légitime, et qu'elle ne peut pas servir de base pour la lutte contre l'antisémitisme[54].

Peter Beaumont, dans The Observer, fait remarquer que les partisans du concept de « nouvel antisémitisme » ont essayé de mettre à profit les sentiments anti-juif et les attaques de certains musulmans européens pour faire taire toute opposition envers la politique du gouvernement israélien. « Critiquer Israël », écrit-il, « et vous êtes un antisémite, aussi sûrement que si vous jetiez de la peinture sur une synagogue de Paris »[55].

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « New antisemitism » (voir la liste des auteurs).

dans sa version du 14 février 2009.

  1. Ouvrage posthume paru un an après la mort de l'auteur

Références

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  1. Brian Klug, The Myth of the New Anti-Semitism, The Nation, , consulté le .
  2. Michael Lerner, « Il n'y a pas de nouvel antisémitisme », , consulté le .
  3. (en) Pierre-André Tagieff, Rising From the Muck : The New Anti-Semitism in Europe, Ivan R. Dee
  4. Jacques Givet, La Gauche contre Israël ? : Essai sur le néo-antisémitisme,
  5. Jacques Givet, « Contre une certaine gauche », Les Nouveaux Cahiers, nos 13-14,‎ , p. 116-119
  6. Léon Poliakov, De l'antisionisme a l'antisémitisme, Paris,
  7. Shmuel Ettinger, Le caractère de l'antisémitisme contemporain, Dispersion et Unité, , p. 141–155
  8. De Gaulle, Israël et les Juifs, 1968
  9. Arnold Forster & Benjamin Epstein: The New Anti-Semitism. McGraw-Hill 1974, p. 165. Voir par exemple les chapitres intitulés « Gerald Smith's Road » (19-48), « The Radical Right » (285-296), « Arabs and Pro-Arabs » (155-174), « The Radical Left » (125-154).
  10. Arnold Forster & Benjamin Epstein: The New Anti-Semitism. McGraw-Hill 1974, p. 324.
  11. Earl Raab: « Is there a New Anti-Semitism? », Commentary, mai 1974, p. 53-54.
  12. Allan Brownfeld, « Anti-Semitism: Its Changing Meaning », Journal of Palestine Studies, vol. 16, no 3, 1987.
  13. Edward S. Shapiro, A Time for Healing: American Jewry Since World War II, Johns Hopkins University Press, 1992, (ISBN 0-8018-4347-2), p. 47.
  14. « « Pour que l’antisionisme ne serve plus de prétexte à l’antisémitisme ! » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Valérie Toranian, « Derrière la haine d’Israël » [PDF], sur revuedesdeuxmondes.fr, Revue des Deux mondes,
  16. (en) Robert S. Wistrich, Anti-zionism as an Expression of Anti-Semitism in Recent Years, conférence donnée le 10 décembre 1984 à la résidence du président de l'État d'Israël au Study Circle on World Jewry.
  17. Samuel Dufay, « L'antisionisme ou "la permission d’être antisémite", ce que disait Jankélévitch », Le Point,‎ (lire en ligne Accès limité)
  18. Vladimir Jankélévitch, L'Imprescriptible : Pardonner ? Dans l'honneur et la dignité, Seuil,
  19. Pierre Birnbaum, Sur un nouveau moment antisémite : « Jour de colère », Paris, Fayard, , 160 p. (ISBN 978-2-213-68598-4).
  20. « Un nouvel antisémitisme ? » : entretien avec Pierre Birnbaum dans La Grande table sur France Culture.
  21. « « Jour de colère » : le Crif condamne les slogans racistes et antisémites », sur Libération.fr, (consulté le ).
  22. Alexandre Devecchio, Le procès du réel, Le Figaro Magazine, semaine du , p. 42.
  23. Nicole Gnesotto, « Face à la haine antisémite ; Syrie : les casse-tête de l’après Daech (#77) », sur Le Nouvel Esprit Public, .
  24. a b c d et e Antisémitisme : le discours de Bernard-Henri Lévy à l’Assemblée générale de l’ONU, La Règle du Jeu, 23/11/2015 [1], propos repris et développés dans Bernard-Henri Lévy, L'Esprit du judaïsme, Grasset, 2016.
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  26. a et b Mark Strauss : "Antiglobalism's Jewish Problem" in Rosenbaum, Ron (ed). Those who forget the past: The Question of Anti-Semitism, Random House 2004, p. 272. Première publication le 12 novembre 2003 dans la revue Foreign Policy, éditée par la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale.
  27. Pierre-André Taguieff: Rising From the Muck: The New Anti-Semitism in Europe. Ivan R. Dee, 2004, p. 67–68.
  28. (en)http://archive.frontpagemag.com/readArticle.aspx?ARTID=14162
  29. (en)http://www.yadvashem.org/yv/en/education/educational_materials/strategies.pdf#page=13&zoom=auto,0,535
  30. a b et c Brian Klug, "In search of clarity", Catalyst, 17 mars 2006.
  31. a et b Brian Klug: The Myth of the New Anti-Semitism. The Nation, 2 février 2004, consulté le 9 janvier 2006
  32. Brian Klug: Israel, Antisemitism and the left, Red Pepper, 24 novembre 2005.
  33. Earl Raab: « "Antisemitism, anti-Israelism, anti-Americanism" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Judaism, automne 2002.
  34. Steven Zipperstein: "Historical Reflections of Contemporary Antisemitism" in Derek J. Penslar et al, ed., Contemporary Antisemitism: Canada and the World, Toronto: University of Toronto Press, 2005, p. 61.
  35. Tariq Ali: "Notes on Anti-Semitism, Zionism and Palestine", Counterpunch, 4 mars 2004, publié initialement dans il manifesto, 26 février 2004
  36. Antoine Spire, « LDH-Toulon] antisémitisme / antisionisme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Section de Toulon de la LDH, 20 novembre 2004.
  37. a et b Pierre Breteau, « Antisémitisme : aux origines du glissement de vocabulaire de « juif » à « sioniste » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  38. a b c et d Bernard Lewis, "The New Anti-Semitism", The American Scholar, Volume 75, No. 1, hivers 2006, p. 25-36 ; l'exposé est basé sur une conférence donnée à l'Université Brandeis le 24 mars 2004.
  39. a et b Tzvi Fleischer: Hate's Revival; Australia/Israel Review; éditeur: AIJAC; mai 2007
  40. Alexandre Devecchio, « Georges Bensoussan : « Nous assistons à l'émergence de deux peuples » », (consulté le )
  41. Finkelstein, Norman. Beyond Chutzpah: On the Misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History, University of California Press, 2005, p. 21-22.
  42. Gabriel Nédelec, Loi sur la Shoah en Pologne : les dessous d'une crise diplomatique, Les Échos, 10 février 2018, [2]
  43. Philipp Gessler, Argumentationsmuster im rechtsextremistischen Antisemitismus [3], dans « Bundeszentrale für politische Bildung », .
  44. Norman Finkelstein, Beyond Chutzpah: On the Misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History, University of California Press, 2005, p. 81.
  45. Norman Finkelstein: Beyond Chutzpah: On the Misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History, University of California Press, 2005, p. 66-71.
  46. Norman Finkelstein: Beyond Chutzpah: On the Misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History, University of California Press, 2005, p. 37.
  47. Amy Goodman: "Finkelstein on DN! No New Antisemitism", interview de Norman Finkelstein, 29 août 2006.
  48. Norman Finkelstein: Beyond Chutzpah: On the Misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History, University of California Press, 2005, p. 66.
  49. Norman Finkelstein: Beyond Chutzpah: On the Misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History, University of California Press, 2005, p. 78-79.
  50. Phyllis Chesler: The New Anti-Semitism: The Current Crisis and What We Must Do About It, Jossey-Bass, 2003, p. 192, 209-11, 245
  51. Gabriel Schoenfeld: The Return of Anti-Semitism, Encounter Books, 2004, p. 11
  52. Hillel Halkin: "The Return of Anti-Semitism", Commentary, février 2002
  53. Norman Finkelstein: Beyond Chutzpah: On the Misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History, University of California Press, 2005, p. 81-82.
  54. Antony Lerman: "Jews attacking Jews", Ha'aretz, , consulté le .
  55. Peter Beaumont, "The new anti-semitism?", The Observer, .

Articles connexes

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Bibliographie

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En français

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Liens externes

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