Fête des Bleu-blanc-rouge

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Jean-Marie Le Peng.), président du Front national, à la tribune de l'édition de la fête des BBR. Il est accompagné par Roger Holeindre, qui a participé à la fondation du parti.

La fête des Bleu-blanc-rouge (couleurs du drapeau de la France), couramment appelée fête des BBR, est une rencontre annuelle de sympathisants et membres du Front national. Cette manifestation est créée en sous l'impulsion de Michel Collinot, en réaction à l'arrivée au pouvoir de la gauche quelques semaines plus tôt[1]. Après 24 éditions, entrecoupées de plusieurs interruptions, la dernière édition se tient en .

Histoire[modifier | modifier le code]

Création[modifier | modifier le code]

Après son élection à la présidentielle en , François Mitterrand décide de dissoudre l'Assemblée nationale. Les législatives qui s'ensuivent en lui donnent une confortable majorité de députés socialistes et communistes, et cette alliance électorale fait entrer plusieurs ministres communistes au gouvernement.

Le Front national n'obtient quant à lui aucun siège. Apparaît alors l'idée d'organiser une fête afin de rendre l'image du Front national plus avenante[2]. Conçue comme une « contre fête de l'Humanité » du Parti communiste[2], les recettes provenant de la vente des entrées et des produits dérivés doivent renflouer les caisses du Front national après cette défaite[3].

La fête est annoncée par Michel Collinot sur Radio Le Pen, une messagerie téléphonique, le , et sa première édition a lieu le [3]. Elle devient ensuite annuelle.

En fonction des éditions, le choix du lieu varie en Île-de-France, avec une prédilection pour le Bourget qui accueille la fête à six reprises entre et . À partir de , la fête se déroule à Paris, plus précisément au bois de Vincennes, sur la pelouse de Reuilly, dans le 12e arrondissement.

Disparition[modifier | modifier le code]

Aux municipales de , une coalition de gauche remporte le Conseil de Paris, et Bertrand Delanoë est élu maire de Paris. Parmi cette nouvelle majorité, des élus du 12e arrondissement, où la fête doit avoir lieu en , souhaitent l'interdire. Mais Delanoë ne peut pas revenir sur l'autorisation donnée par son prédécesseur Jean Tiberi[4]. L'édition peut donc se tenir, mais une interdiction est prononcée pour l'édition , qui est annulée. Il faut ensuite attendre et pour que la fête soit à nouveau organisée, au Bourget cette fois.

Mais ce retour est éphémère. En effet, à la suite du revers électoral du Front national aux élections législatives de et au déficit financier qui en découle, l'édition de la fête est annulée. Elle ne sera plus organisée par la suite, avec une exception en .

Édition [modifier | modifier le code]

En , Marion Maréchal relance la Fête des Bleu-blanc-rouge avec un « rassemblement BBR Grand Sud » au Pontet sur la « thématique médiévale »[2],[5]. L'événement attire environ 1 500 militants et une centaine d'élus FN[5], ainsi que Marine Le Pen, alors que la presse évoque des tensions entre elle et Marion Maréchal[6]. À cette occasion, elle assure n'avoir « jamais renié la filiation politique avec Jean-Marie Le Pen » et vouloir « instaurer, à long terme, cette tradition de fête populaire autour des neuf fédérations du Grand Sud »[5]. L'historienne Valérie Igounet considère qu'en reprenant l'intitulé « BBR », « Marion Maréchal prolonge donc la tradition FN tout comme son grand-père »[2].

Déroulement de la fête[modifier | modifier le code]

Jean-Marie Le Pen y prononce un discours. Une messe traditionnelle catholique y est célébrée le dimanche.

Liste des éditions[modifier | modifier le code]

No  Date Lieu Commune Département Réf.
1 Bois de La Roche-Couloir Chevreuse Yvelines [7]
2  –  Parc d'attraction La Vallée des Peaux-Rouges Fleurines Oise [2]
3  –  Parc de Saint-Vrain Saint-Vrain Essonne [8]
4  –  Espace Balard 15e arrondissement Paris [9]
5  –  Parc des expositions du Bourget Le Bourget Seine-Saint-Denis [10]
6  – 
7  – 
8  –  [11]
9  –  Hippodrome d'Auteuil 16e arrondissement Paris [12]
10  –  Parc de Bagatelle [13]
11  –  Parc des expositions du Bourget Le Bourget Seine-Saint-Denis [14]
12  –  [15]
13  –  Pelouse de Reuilly, bois de Vincennes 12e arrondissement Paris [16]
14  –  [17]
15  –  [18]
16  –  [19]
17  –  [20]
18  –  [21]
19  – 
20  –  [22]
21  –  [23]
Interruption
22  –  Parc des expositions du Bourget Le Bourget Seine-Saint-Denis [24]
23  –  [25]
Interruption
24 Hippodrome Roberty Le Pontet Vaucluse [2]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Birenbaum 1992, p. 279.
  2. a b c d e et f Valérie Igounet, « Comme un air de déjà vu ? », Derrière le Front, France Info, (consulté le ).
  3. a et b Valérie Igounet, Le Front National de à nos jours : Le parti, les hommes, les idées, Paris, Seuil, , 495 p. (ISBN 978-2-02-107826-8).
  4. « Polémique autour de la fête du Front national », Le Parisien, .
  5. a b et c Emmanuel Galiero, « Marion Maréchal Le Pen : «Je veux instaurer une grande fête populaire dans le Sud» », Le Figaro, (consulté le ).
  6. Olivier Beaumont, « Marine Le Pen vole la vedette à sa nièce Marion à la fête Bleu Blanc Rouge », Le Parisien, (consulté le ).
  7. Alain Rollat, « La "contre-fête" des "bleu, blanc, rouge" », Le Monde, .
  8. Alain Rollat, « Le jour de gloire de M. Le Pen », Le Monde, .
  9. Alain Rollat, « M. Le Pen : " Nous sommes le peuple ! " », Le Monde, .
  10. « La droite parlementaire se démarque de M. Le Pen », Le Monde, .
  11. « La fête des " Bleu-Blanc-Rouge " M. Le Pen : " Cela ne fait que commencer... " », Le Monde, .
  12. « La Fête des bleu, blanc, rouge Selon M. Le Pen, la société française est atteinte du " sida mental " », Le Monde, .
  13. « Le Front national prépare sa fête de Bagatelle », Le Monde, .
  14. « Avant la fête du Front national M. Le Pen affirme qu'il sera présent au second tour de l'élection présidentielle », Le Monde, .
  15. « Déclaration de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, au Bourget le , sur les médias, la situation de la France, le Front National et sa stratégie, parue dans "Présent" des , et  », sur vie-publique.fr.
  16. « Alors qu'il organise sa fête annuelle Le Front national radicalise sa critique de M. Balladur », Le Monde, .
  17. « Le Pen candidat », Les Échos, .
  18. Guillaume Tabard, « Extrême droite », La Croix, .
  19. Vanessa Schneider, « Pendant la polémique, le FN fait des voix. Dans une cantonale à Toulon, le candidat lepéniste est en tête devant un RPR. », Libération, .
  20. « Le peuple de Paris invité à manifester contre le FN », L'Humanité, .
  21. Christiane Chombeau, « Jean-Marie Le Pen intronise sa femme comme tête de liste aux élections européennes », Le Monde, .
  22. Christiane Chombeau, « « Tueuses » bleu -blanc -rouge pelouse de Reuilly », Le Monde, .
  23. M.-A.G., « Polémique autour de la fête du Front national », Le Parisien, .
  24. Christiane Chombeau, « M. Le Pen à la reconquête des cadres et militants du FN à la fête "Bleu-Blanc-Rouge" », Le Monde, .
  25. « Le FN tient sa Convention présidentielle », L'Obs, .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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