Néhou
Néhou | |
![]() Ancienne mairie de Néhou. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Dominique Jeanne 2020-2026 |
Code postal | 50390 |
Code commune | 50370 |
Démographie | |
Gentilé | Néhouais |
Population municipale |
620 hab. (2018 ![]() |
Densité | 39 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 25′ 15″ nord, 1° 32′ 27″ ouest |
Altitude | Min. 3 m Max. 74 m |
Superficie | 15,98 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton de Bricquebec |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Néhou est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 620 habitants[Note 1] (les Néhouais).
Géographie[modifier | modifier le code]
Le petit village de Néhou est au cœur de la Basse-Normandie, avec sa végétation typique, ses champs entourés de murets de pierres.
Héraldique[modifier | modifier le code]
Les armes de la commune de Néhou se blasonnent ainsi : Ce blason est inspiré des armoiries de la famille des Reviers-la-Beurrière[2]. Le nom de Néhou fut inspiré par son prénom[pas clair] et le village fut élevé en une baronnie importante[3].
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Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la localité est attesté sous les formes Neahou / Nigellihulmus au XIIe siècle; Nigelli Humo en 1159 - 1181; Neauhou vers 1175 (Wace), Neahou / Nealhou vers 1212, Neauhou de manière récurrente[4].
L'explication du premier élément Né- par l'anthroponyme scandinave Njáll, emprunté au gaëlique Nial, emporte l'adhésion de tous les toponymistes modernes[5],[6],[7]. Il se perpétue dans le nom de famille normand Néel fréquent dans le Cotentin et dans le pays de Caux.
En revanche, si la plupart des sources s'accordent pour voir dans l'élément -hou un appellatif anglo-saxon hōh, variante hō « talon », puis « promontoire en forme de talon, dominant la plaine ou la mer; escarpement rocheux, rivage abrupt », ou encore « légère élévation »[8],[9], seuls René Lepelley et Jean Renaud considèrent qu'il s'agit du vieux norrois holmr « île, îlot », en se basant dans ce cas, sur les formes latinisées Nigellihulmus au XIIe siècle et Nigelli Humo en 1159. On remarque cependant que l'élément Nigelli- correspond à une latinisation erronée de Njáll, d'après l'ancien français neel « nielle » issu effectivement du bas latin nigellu, d'où le prénom anglais Nigel utilisé d'abord pour nommer les Néel normands.
Remarque : holmr utilisé en tant que second élément d'un toponyme a régulièrement abouti à -homme / -onne, comme dans Robehomme (Calvados; Raimberti Hulmus 1083, Ramberti Hulmus 1149) ; Suhomme, ancien hameau à Varaville (Calvados, Suhomme 1753/1785) ; les Échommes, hameau à Saint-Senier-sous-Avranches (Manche, Eschehoume 1517); Engehomme (Eure, Engo homme sans date) , nom d’une île de la Seine devant Martot; les communes de Grand-Couronne et Petit Couronne (Seine-Maritime, Corhulma 1032/1035 , Corone 1261/1270)[5]. En revanche, les formes en -hou sont strictement parallèles à l'emploi de l'anglo-saxon hōh dans la toponymie anglaise, devenu -hoo, -hoe ou -(h)ow, comme dans Northoo (Suffolk); Poddinghoo (Worcestershire); Millhoo (Essex); Fingringhoe (Essex); Rainow (Cheshire), etc[5].
Le Néel en question est probablement un Néel de Saint-Sauveur, prénom hériditaire des seigneurs de Saint-Sauveur-le-Vicomte[10].
On retrouve ce prénom dans Néville-sur-Mer (Manche; Neevilla XIIe siècle, Nigevilla XIIe siècle)[10] et Néville (Seine-Maritime), où un R. Neel tenait un fief vers 1210.
Histoire[modifier | modifier le code]
Moyen Âge[modifier | modifier le code]
Au Moyen Âge, Néhou est un gros village possédant un château fort, édifice aujourd'hui disparu[11].
Partition administrative[modifier | modifier le code]
Une partition géographique et administrative de l'importante commune de Néhou, votée par la Chambre des députés et ratifiée, le , par le président de la République, Émile Loubet, donne naissance à deux entités administratives distinctes : les communes de Saint-Jacques-de-Néhou et de Saint-Georges-de-Néhou. En 1903, la commune de Saint-Georges-de-Néhou reprend le nom de Néhou (décret du du président du Conseil des ministres, ministre de l'Intérieur et des cultes, Émile Combes).
Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]
Après le débarquement en , le général Patton est placé à la tête de la 3e armée américaine, qui est sur l'aile droite des forces alliées, sous les ordres d'Omar Bradley, l'un de ses bras droits en Afrique du Nord. Il mène cette armée durant l'opération Cobra dont le but est de percer le front allemand dans le Cotentin. Le général Patton prépare les plans de cette fameuse percée d'Avranches en à côté du hameau Blandamour, à 2 km du bourg de Néhou.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et deux adjoints[13].
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[15].
En 2018, la commune comptait 620 habitants[Note 2], en augmentation de 6,9 % par rapport à 2013 (Manche : −0,49 %, France hors Mayotte : +2,36 %). En 1899, Néhou se scinde en deux communes : Saint-Jacques-de-Néhou et Saint-Georges-de-Néhou. Saint-Georges-de-Néhou se fait renommer Néhou (1903), et Saint-Jacques reste depuis indépendante.
Pyramide des âges[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- Camp du général Patton : lieu stratégique de la préparation de la percée d'Avranches en à côté du hameau Blandamour, à 2 km du bourg de Néhou.
- Église Saint-Georges : petite église à l'architecture romane et gothique.
- Musée de Patton (ouvert uniquement l'été).
- Château de la Grimonière (XVIIIe siècle) et sa chapelle. Il abrite une statue de sainte Venice et un groupe sculpté (La Mise au tombeau) du XVe siècle classés à titre d'objets aux Monuments historiques[20].
- Château de la Sillotte.
- Vestiges du château de Néhou du Xe siècle.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Étienne Jacques Travers de Jever (1765 à Néhou - 1827), général des armées de la République et de l'Empire.
- Eugène Lanti (1879 à Néhou - 1947), professeur, espérantophone et principal fondateur de l'Association mondiale anationale.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale 2018.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes[21].
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée »
- Abbé Michel Lebrédonchel, Histoire de la paroisse de Néhou depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Cherbourg, Noblet, (lire en ligne).
- Histoire de Néhou, voir archives de Néhou
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 167
- ibidem
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses Universitaires de Caen, 1996 (ISBN 2-905461-80-2), p. 185.
- Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, éditions OREP, 2009 (ISBN 978-2-915762-89-1), p. 72.
- F. de Beaurepaire, op. cit.
- Dominique Fournier, Élément -hou, Wikimanche (lire en ligne)
- François de Beaurepaire, op. cit.
- Histoire du château disparu
- Réélection 2014 : « Dominique Jeanne réélu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 11 avril 2014)
- « Néhou (50390) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 18 juin 2014)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Evolution et structure de la population à Néhou en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le 31 octobre 2010)
- « Résultats du recensement de la population de la Manche en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le 31 octobre 2010)
- « Œuvres mobilières à Néhou », base Palissy, ministère français de la Culture.
- Site de l'IGN.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Abbé Michel Lebrédonchel, Histoire de la paroisse de Néhou depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Cherbourg, Noblet, (lire en ligne)
Ouvrage réédité par "Le Livre d'histoire-Lorisse",en 2006, à l'initiative des Amis de l'ancienne baronnie de Néhou. Préface Yves Marion.