Quinéville
Quinéville | |
![]() L'église Notre-Dame et ses deux clochers. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
René Hardy 2020-2026 |
Code postal | 50310 |
Code commune | 50421 |
Démographie | |
Gentilé | Quinévillais |
Population municipale |
270 hab. (2018 ![]() |
Densité | 59 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 30′ 44″ nord, 1° 17′ 50″ ouest |
Altitude | Min. 1 m Max. 67 m |
Superficie | 4,60 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton de Valognes |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Quinéville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 270 habitants[Note 1].
Géographie[modifier | modifier le code]
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la localité est attesté sous les formes Chinevilla en 1159 - 1181, Chinevilla (sans date), Kinevilla vers 1210, Quinevilla 1224, Kinelvilla vers 1280[2].
Le second élément -ville représente le terme ville désignant en proto-français un « domaine rural », issu du gallo-roman VILLA, lui-même du latin villa rustica.
Le premier élément est un anthroponyme, soit Kined[3],[4] (autrement Cinaed), anthroponyme gaëlique qui se perpétue dans le prénom moderne Kenneth, le [d] s'étant amuï de manière complète devant une autre consonne en ancien normand (comme en ancien français) vers le XIe siècle, c'est-à-dire antérieurement aux premières attestations du toponyme Quinéville cf. Amfreville-la-Campagne, Eure, mentionné sous la forme Ansfredville en 1095 et les Touffreville, Touffréville.
Une autre hypothèse repose sur le nom de personne germanique Chinilo[5]. On remarque que la forme ancienne Kinelvilla sur laquelle repose cette dernière proposition est tardive et isolée, alors que les formes plus anciennes ne conservent aucune trace graphique d'un [l], celui-ci a été ajouté à postériori par un scribe. D'un point de vue phonétique on attendrait *Quineauville.
Le gentilé est Quinévillais.
Quelques noms de personnes gaëliques se retrouvent dans la toponymie du Cotentin, comme Donnchadh, Duncan, dans la rue Doncanville et Dícuill, Decuil dans Digulleville[6]. L'anthroponyme Cinaed est en outre identifié dans Quinetot, hameau à Carteret.
Histoire[modifier | modifier le code]
C'est d'une hauteur de Quinéville (probablement le clocher de l'église), en 1692, que Jacques II assiste à la défaite de ses alliés et la fin de ses espérances pour retrouver son trône, lors de la bataille de la Hougue. Il résidait au château de Quinéville durant ces événements.
Bataille de Normandie : le , les troupes américaines débarquent à Utah Beach, à quelques kilomètres au sud de Quinéville. L'objectif des Alliés est de prendre le village le jour J afin de progresser rapidement vers Cherbourg et prendre son port, vital pour l'approvisionnement allié. Mais Quinéville ne sera pris que le après de durs combats. Les Américains prennent la batterie d'Azeville le et batterie de Crisbecq le 12. Les Allemands de la 243. et 709. Infanterie-Divisionen ont reconstitué une ligne de défense depuis les collines du Ham à l'est jusqu'à Quinéville sur la côte avec au centre le bourg de Montebourg, bloquant la progression de la 4e division d'infanterie américaine[7]. Son commandant, le général Barton, isole le village en prenant la route qui le relie à Montebourg. Quineville est bombardé par des Douglas A-20 Havoc de l'USAAF avant un assaut du 39e régiment et du 70e Tank Battalion[7]. Ayant pénétré dans le village, ils sont arrêtés par de violents tirs de mortiers et d'armes anti-chars allemands. L'après-midi l'artillerie américaine bombarde Quineville qui est finalement pris par les hommes du 39e régiment vers 21 h 30[7]. La prise du village empêche désormais l'artillerie allemande de pouvoir tirer sur la plage d'Utah Beach où les débarquements alliés se poursuivent. Le projet de faire de la plage de Quinéville, une seconde plage de débarquement logistique américain un temps envisagé est abandonné[7].
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Le , le maire est décédé en cours de mandat[10].
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et trois adjoints[13].
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[15].
En 2018, la commune comptait 270 habitants[Note 2], en diminution de 6,9 % par rapport à 2013 (Manche : −0,79 %, France hors Mayotte : +2,36 %). Quinéville a compté jusqu'à 405 habitants en 1846.
Économie et tourisme[modifier | modifier le code]
Quinéville est dénommée « commune touristique » depuis [18].
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- Église Notre-Dame du XIe siècle, inscrite au titre des monuments historiques[19].
- Château de Quinéville. Le château fut reconstruit au milieu du XVIIIe siècle, dans le style classique, sur l'emplacement d'un édifice antérieur. Sa façade est ponctuée par un pavillon central orné de pilastres cannelés avec chapiteaux, et à l'étage un balcon avec sa grille en fer forgé, surmonté d'un fronton triangulaire sculpté. Dans le parc on peut voir une glacière ainsi que la Grande Cheminée[20]. Lors de la bataille de la Hougue (), François Dancel, nouveau seigneur de Quinéville, avec le roi d'Angleterre, Jacques II et son fils naturel Jacques Fitz-James qu'il a eu de sa maitresse Arabella Churchill, assiste avec à leurs côtés le maréchal de Bellefonds, assiste à la victoire de la flotte anglo-hollandaise sur la flotte française du vice-amiral de Tourville[21]. Pendant la Révolution, son propriétaire Georges Dancel, résidant à Paris, alors que son épouse née du Moncel réside au château, sera enfermé à la Conciergerie, et son épouse incarcérée à l'hôtel de Beaumont, consécutivement à l'inscription de leur fils, Charles Antoine Dancel, officier aux Gardes françaises, sur la liste des émigrés ce dernier décèdera, un an après son départ, à Bruxelles[22]. Durant cette période, Madeleine Dancel de Breuilly, nièce de Charles Antoine, qui avait entamé son noviciat au couvent des Augustines de Bayeux, mais dissout par le Conseil du district, trouvera refuge au château, qui avait été confié à la garde d'un jardinier. Elle épousera, le , dans la maison commune de Valognes, le nouveau curé jureur du village, Armand Fafin, avec lequel elle aura un fils handicapé qui sera confié deux jours après sa naissance à l'hôpital civil[23].
- La Grande Cheminée, reste d'une ancienne construction du IIe siècle, classée au titre des monuments historiques[24], dans le parc du château.
- Mémorial de la Liberté retrouvée.
Activité et manifestations[modifier | modifier le code]
- Fête du marsouin le .
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale 2018.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 180
- Lucien Musset, « aperçus sur la colonisation scandinave dans le nord du Cotentin », Annuaire des cinq départements de la Normandie, IIIe congrès, 1953, 34 -37
- François de Beaurepaire, op. cit.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-95480-455-4 (édité erroné), notice BnF no FRBNF36174448), p. 205
- Dominique Fournier, Digulleville#Toponymie, WIKIMANCHE (lire en ligne) [1]
- Claude Quétel (sous la direction de), Dictionnaire du Débarquement, Rennes, éd. Ouest France, , p. 570
- « Jacques Laurent nommé maire honoraire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 12 août 2015)
- « François Renet est élu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 12 août 2015)
- « Maire depuis 2014. François Renet est décédé », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 12 août 2015)
- « Élections municipales à Quinéville. René Hardy est le nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 10 octobre 2015)
- René Gautier, 601 communes et lieux de vie de la Manche [détail des éditions]
- « Quinéville (50310) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 7 mai 2014)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Préfecture de la Manche - Recueil des actes administratifs - décembre 2009 » [PDF] : page 12.
- « Église », notice no PA00110554, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 244.
- Girard et Lecœur 2005, p. 21.
- Girard et Lecœur 2005, p. 28.
- Girard et Lecœur 2005, p. 29.
- « La grande cheminée », notice no PA50000018, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]