Yvetot-Bocage
Yvetot-Bocage | |
L'église Saint-Georges. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Alain Croizer 2020-2026 |
Code postal | 50700 |
Code commune | 50648 |
Démographie | |
Gentilé | Yvetotais |
Population municipale |
1 163 hab. (2018 ![]() |
Densité | 93 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 29′ 24″ nord, 1° 30′ 13″ ouest |
Altitude | Min. 13 m Max. 75 m |
Superficie | 12,46 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton de Valognes |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.yvetot-bocage.fr |
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Yvetot-Bocage (prononcé [ivtobokaʒ]) est une commune française située dans le département de la Manche (région Normandie), peuplée de 1 163 habitants[Note 1].
Géographie[modifier | modifier le code]
La commune est au centre de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 3,5 km au sud-ouest de Valognes, à 10 km à l'est de Bricquebec et à 14 km au nord de Saint-Sauveur-le-Vicomte[1].
Yvetot-Bocage est dans le bassin de la Douve, par deux de ses affluents. La majeure partie, orientale, a ses eaux collectées par le Merderet qui délimite le territoire à l'est et par ses propres affluents dont le ruisseau de Grismarais qui fait partiellement fonction de limite au sud. L'ouest est drainé par le ruisseau du Marais Renard, plus modeste, qui prend sa source dans la commune et rejoint la Douve — appelée à cet endroit l'Ouve — sur le territoire de la commune de Négreville voisine.
Le point culminant (75 m) se situe en limite nord, au lieu-dit la Brique. Le point le plus bas (13 m) correspond à la sortie du Merderet du territoire, au sud-est. Au nord de la commune existent quelques vestiges de l'ancienne forêt de Brix, avec le bois des Fosses et celui de la Tuilerie, extensions du bois de la Brique (à Négreville).
Lieux-dits et écarts[modifier | modifier le code]
- Azir (manoir)
- la Barre, la Basfeuille (manoir), Bas-Marais, la Brique
- le Carrefour des Vergers, Hameau des Carrières, le Petit Château, la Chaussée, la Cointerie, la Cour (manoir), le Coutre, la Croix Blanche, Le Clos du Puits
- les Dours
- le Hameau de l'École, l'Épiscopat (manoir)
- Fenard, la Fontaine aux Cœurs, la Fontenelle (manoir), les Fosses (bois)
- la Garderie, la Girotterie, Grismarais
- Hameau Gallis, Hameau Larcher, le Hameau ès Pages, la Haulle (manoir), la Houtevillerie
- la Lamberterie, la Lande (manoir), la Lande de Millières, la Londe, la Petite Londe, la Grande Londe (manoir), la Lysonnerie
- Maisons Gargatte, Maison Vignon, le Manoir (manoir), la Mare, les Mares, la Marterie, Mesnil Grand (très beau manoir), Montigny (manoir), Muray
- la Planche Gargatte
- le Séminaire (belle maison), Servigny (château inscrit)
- le Tot, Toves, la Tuilerie (manoir et bois)
- la Valette (manoir), la Vautière, Vic, la Vicquerie, la Vignonerie, Village Bouteiller, Village d'Henrionnet, Village Laurent, Village des Saints.
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la localité est attesté sous les formes Yvetot et Ivetot en 1056, Ivetooht, Ivetoht et Ivetoth vers 1180, Ivetot en 1203[3],[4].
Il s'agit d'une formation médiévale en -tot[5], appellatif toponymique normand issu du norrois topt, toft, devenu -toht dans les plus anciens documents (cf. Yvetot, Seine-Maritime, Ivetoht 1025-1026). L'élément Yve- représente le nom de personne germanique continental Ivo ou norrois Ívarr par attraction paronymique du précédent, peut-être par le biais d'une forme *Ivi hypothétique. Ivo explique les prénoms et patronymes Yves et Yvon, bien attestés en Normandie, et Ívarr, le patronyme Yver centré sur la Normandie encore au début du XXe siècle[6]. On les retrouvent dans Yvetot, Yvecrique, La Chapelle-Yvon, Boisyvon, etc[7],[8],[9].
Yvetot a reçu le déterminant complémentaire -Bocage en 1919[10] pour la différencier d'autres Yvetot de Normandie.
Le gentilé est Yvetotais.
Les noms de hameaux suivant sont d'origine norroise : la Brique, Grismarais, la Haulle, la Londe, Gargatte, la Mare, le Tot, Toves, Vic.
Histoire[modifier | modifier le code]
Riche terroir situé à proximité de Valognes, la commune d'Yvetot-Bocage est pourvue d'un nombre important de belles maisons, notamment en raison des carrières de pierre calcaire, exportées dans tout le Cotentin depuis plusieurs siècles.
La « pierre d'Yvetot » a été employée depuis le XIe siècle sous le nom de « pierre de Valognes » pour la construction de la plupart des églises et manoirs de la région. À partir du XVe siècle, on l'utilise notamment pour l'ornement extérieur et intérieur des maisons (cheminées, ouvertures), là ou l'on n'utilise pas le granite, de taille plus difficile. La pierre d'Yvetot a été utilisée jusqu'au XXe siècle.
C'est à Yvetot-Bocage qu'est signée la reddition de Cherbourg le reçue par le général américain Lawton Collins du général allemand Karl-Wilhelm von Schlieben.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[11].
Culte catholique[modifier | modifier le code]
Yvetot-Bocage relève du diocèse de Coutances-et-Avranches. Avant 1801, la paroisse relevait de l'ancien diocèse de Coutances puis de l'éphémère diocèse de la Manche.
L'ancienne paroisse catholique d'Yvetot, qui était à l'origine de la commune actuelle, a été supprimée en 1995. Yvetot relève désormais de la nouvelle paroisse de Valognes. L'église reste toutefois église paroissiale, au même titre que les autres églises des anciennes paroisses.
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[13].
En 2018, la commune comptait 1 163 habitants[Note 2], en augmentation de 3,19 % par rapport à 2013 (Manche : −0,49 %, France hors Mayotte : +2,36 %). Yvetot a compté jusqu'à 1 253 habitants en 1846.
Économie[modifier | modifier le code]
Monuments[modifier | modifier le code]
Église paroissiale[modifier | modifier le code]
Classée monuments historiques depuis 1973[15], l'église Saint-Georges possède un chœur voûté du XIIIe siècle bordé de collatéraux du XVe siècle. La nef a été entièrement reconstruite au XVIIIe siècle. L'édifice abrite trois statues, une poutre de gloire et une chaire classées à titre d'objets[16].
Le clocher du XIIIe siècle.
Chapelles[modifier | modifier le code]
- Chapelle particulière datée de 1645, ajoutée à l'église.
Châteaux et manoirs[modifier | modifier le code]
- Château de Servigny, du XVIe siècle, reconstruit au XIXe siècle en un véritable château, inscrit au titre des monuments historiques[17]. La seigneurie de Servigny appartenait au XIVe siècle à la famille Meurdrac, puis au XVIIe siècle à celle des Plessart. Lieu de la signature du traité de Servigny en 1944 (voir ci-dessus). Jules Barbey d'Aurevilly y situe l'action de son roman Le bonheur dans le crime (paru en 1874).
- Manoir de Mesnilgrand construit au XVIIe siècle[18] dans le style Renaissance cotentinaise, comme aux châteaux de Sotteville et de Crosville-sur-Douve. Transformé en exploitation agricole. Manoir du début du XVIIe siècle[19] avec ses lucarnes en œil-de-bœuf et ses cinq cheminées, qui s'éclaire par des fenêtres pour la plupart surmontées d'un fronton triangulaire à meneaux dont la pierre est dite à la Crosville. L'entrée du domaine est encadrée de deux poteaux imposants couronnés d'une boule. En 1640, il est la demeure de Jean de Varin, fils d'un lieutenant général de l'élection de Valognes, qui y vit avec son épouse Catherine du Quesnay. À la fin du XVIIe siècle, il est la possession de la famille Gallis de Mesnilgrand, famille d'officier de robes de Valognes[Note 3][20].
- Manoir d'Azir XVIIIe siècle[18], ayant appartenu à Félix Vicq d'Azyr (1748-1794), médecin, membre de l'Académie française.
- La Cour d'Yvetot XVIIe siècle[18], ancien manoir seigneurial.
- La Grande Londe XVIIIe siècle[18], manoir-ferme.
- Manoir de la Tuilerie[18], construit en 1810.
- Manoir de la Basfeuille (XIIIe siècle), manoir des archidiacres du Cotentin.
- Le Séminaire, ancien séminaire[réf. nécessaire].
- L'Épiscopat, ancien manoir des évêques de Coutances[réf. nécessaire].
- Manoir de Montigny[18], construit dans les années 1654-1656.
- Manoir de la Haulle XVIIIe siècle[18].
- Manoir de la Fontenelle XVIIe siècle[18].
Activité et manifestations[modifier | modifier le code]
Sports[modifier | modifier le code]
Le Football Club d'Yvetot-Bocage fait évoluer une équipe de football en division de district[21].
Manifestations[modifier | modifier le code]
- Fête patronale, le 23 avril ou le dimanche suivant.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale 2018.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
- Barbey d'Aurevilly les mettra en scène dans l'une de ses Diaboliques.
Références[modifier | modifier le code]
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 237
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1018
- François de Beaurepaire, op. cit.
- Site de géopatronyme : répartition par naissance du patronyme Yver [1]
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150), p. 167
- François de Beaurepaire, op. cit., p. 80.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses Universitaires de Caen, 1996 (ISBN 2-905461-80-2), p. 72a.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Réélection 2014 : « Yvetot-Bocage (50700) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 24 avril 2014)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Église », notice no PA00110645, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Œuvres mobilières à Yvetot-Bocage », base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Château de Servigny », notice no PA00110644, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- René Gautier, 601 communes et lieux de vie de la Manche, Éditions Eurocibles, (ISBN 978-2354-58-0360), p. 689
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 203.
- Girard et Lecœur 2005, p. 20.
- « FC Yvetot-Bocage », sur Site officiel de la Ligue de Normandie (consulté le 28 août 2018)
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Site municipal, géré par la communauté de communes
- Résumé statistique d'Yvetot-Bocage sur le site de l'Insee