Flottemanville
Flottemanville | |
L'église Saint-Clément. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Hubert Lemonnier 2020-2026 |
Code postal | 50700 |
Code commune | 50186 |
Démographie | |
Population municipale |
219 hab. (2020 ![]() |
Densité | 45 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 28′ 28″ nord, 1° 27′ 19″ ouest |
Altitude | Min. 7 m Max. 43 m |
Superficie | 4,85 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Valognes |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Flottemanville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie. Elle est aussi appelée Flottemanville-Bocage pour la différencier de Flottemanville-Hague, également dans le Cotentin. Elle est peuplée de 219 habitants[Note 1].
Géographie[modifier | modifier le code]
Climat[modifier | modifier le code]
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 902 mm, avec 13,8 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gonneville-Le Theil à 18 km à vol d'oiseau[4], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 940,4 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Flottemanville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols[modifier | modifier le code]
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (36,4 %), zones agricoles hétérogènes (35,5 %), prairies (22,2 %), mines, décharges et chantiers (6 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Toponymie[modifier | modifier le code]
Flottemanville est attesté sous les formes latinisées (pour des textes rédigés en latin) Flotemanvilla en 1147 et Flottemanvilla en 1250[14].
Il s'agit d'une formation toponymique en -ville, appellatif toponymique ayant le sens ancien de « domaine rural »[14].
Le premier élément est un nom de personne comme c'est généralement le cas dans les composés en -ville.
Certains auteurs ont identifié l'anthroponyme anglo-danois Floteman qui signifierait « viking » en vieil anglais, ainsi qu'on le retrouve dans Flotemanby, Yorkshire[14]. Cependant, le vieil anglais est plutôt flot-mån(n) « marin, pirate »[15] et -by est un élément toponymique scandinave. Par conséquent, on peut y voir l'ancien scandinave flottamaðr « fugitif »[16] qui convient à la fois mieux sur le plan phonétique et qui s'accorde davantage avec la présence d'établissements scandinaves nombreux dans le Cotentin. Ce nom de personne se retrouve par exemple dans le texte Tveggia postola saga petrs ok pals rédigé en vieil islandais : « Eigi em ek flottamaðr, helldr hraustr riddari mins konungs. Ef ec vissa eigi vist, at ek skyllda fyrir 4° þenna dauða koma til lifs oc dyrðar, þa munda… »[17].
Elle s'est appelée autrefois Flottemanville-près-Valognes.
Homonymie avec Flottemanville-Hague et Flottemanville, lieu-dit du Bessin.
Le gentilé est Flottemanvillais.
Histoire[modifier | modifier le code]
La voie romaine 20, Alauna-Cosedia, traversait la commune[18].
La famille de Pierrepont (XIVe siècle) est la première famille connue à tenir la seigneurie de Flottemanville jusqu'en 1622[18]. Hervé de Pierrepont († 1662), chevalier, fut seigneur et patron d'Étienville, Flottemanville, Urville (Hémevez), du Ronceray, et gouverneur pour le roi aux ville et forteresse de Granville[19].
En 1858, la commune a été coupée en deux par la ligne de chemin de fer Paris-Cherbourg. L'église et le château à l'est des rails, et la mairie à l'ouest. Le pont Cochon est le trait d'union pour les habitants de la commune[20].
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[24].
En 2020, la commune comptait 219 habitants[Note 4], en augmentation de 18,38 % par rapport à 2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Économie[modifier | modifier le code]
La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[27].
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

- Église Saint-Clément (XIVe – XVe siècles), inscrite au titre des monuments historiques[28].
- Elle abrite un maître-autel à baldaquin en bois ciselé (XVIIe), un groupe sculpté (XVIe) dit sainte Jeanne de Chantal, une Vierge à l'Enfant (XIVe), le monument funéraire de Françoise de Longaunay († 1597), épouse de Guillaume de Pierrepont (2e moitié du XVIe siècle), une statue de sainte Catherine d'Alexandrie (XVIe), œuvres classées au titre objet aux monuments historiques[29], des verrières : calvaire (XIXe) et douze verrières (XXe) vie de saint Clément classées à l'Inventaire général du patrimoine culturel, les statues de saint Claude et saint Clément (XVe).
- Manoir de la Cour (XVe, XVIIe – XVIIIe siècles). Le manoir, avec sa chapelle située dans une des deux tours octogonales, est inscrit au titre des monuments historiques[30].
- Fermes-manoirs du Ruage (XVIe siècle), situé de l'autre côté du chemin de fer, des Portes (XVIe siècle), du Grand Manoir (XVIe siècle).
- Manoir du Cul-de-Fer, à proximité du pont dit romain.
- Ferme-manoir de La Navette (XVIe siècle) : la façade ouest a été remaniée au XVIIe siècle[31]. On accède au colombier situé dans les combles au niveau de la lucarne de gauche par la tour d'escalier.
- Pont du Cul-de-Fer (dit romain) sur le Merderet.
- Croix de cimetière (XVIIe siècle).
- La Croix Blanche (XVIIe siècle), la Croix Manchon (XVIIe siècle), la croix de chemin sur la D24 (XVIIIe siècle), la Croix des Véziels (XVIIIe siècle), la Croix des Frênes (XXe siècle).
- Anciens fours à chaux.
Activité et manifestations[modifier | modifier le code]
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Maurice Lucas, maire de la commune et député de la Manche sous la Quatrième République.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 84.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 204.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Résumé statistique de Flottemanville sur le site de l'Insee
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale 2020.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Cartes[modifier | modifier le code]
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références[modifier | modifier le code]
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- « Orthodromie entre Flottemanville et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425).
- Fernand Mossé, Manuel du vieil anglais
- Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, éditions OREP, 2009 (ISBN 978-2-915762-89-1).
- Tveggia postola saga petrs ok pals.
- Gautier 2014, p. 204.
- « Plaque funéraire d'Hervé de Pierrepont, seigneur et patron d'Étienville et autres lieux, et son cadre », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Le château de Flottemanville - L'histoire de ses propriétaires : Édition salon du livre 17/18 novembre 2012 Valognes, Réal. Joseph Montreuil - Bibliothèque de Caen, , 31 p., p. 10.
- Article sur Wikimanche.
- Réélection 2014 : « Flottemanville (50700) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
- « Église », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Œuvres mobilières à Flottemanville.
- « Manoir de la Cour », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 158.