Le Ham (Manche)
Le Ham | |
L'église Saint-Pierre. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Ghislain Dubois 2020-2026 |
Code postal | 50310 |
Code commune | 50227 |
Démographie | |
Gentilé | Hamais |
Population municipale |
313 hab. (2021 ) |
Densité | 81 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 27′ 03″ nord, 1° 25′ 03″ ouest |
Altitude | Min. 3 m Max. 26 m |
Superficie | 3,86 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Valognes |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Le Ham est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 313 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]La commune est en Cotentin. Son principal hameau, le Val, est à 5,5 km au sud-est de Montebourg, à 9,5 km au sud-est de Valognes, à 12 km au nord-est de Saint-Sauveur-le-Vicomte et à 13 km au nord-ouest de Sainte-Mère-Église[1].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 892 mm, avec 14,1 jours de précipitations en janvier et 6,8 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à 16 km à vol d'oiseau[6], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 890,0 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Le Ham est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (90,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (50,1 %), zones agricoles hétérogènes (33,4 %), zones urbanisées (7,3 %), terres arables (5,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,3 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes Ham entre 1023 et 1026 (AG NLM), de Hamo au XIIe siècle (cartulaire de Montebourg), Ham au XIIe siècle (d°, f° 73, 163), Liham (Wace, Roman de Rou II, p. 321. Avec agglutination de l'article défini ancien li > le), de Hamo XIIIe siècle (Thomas Hélie, 566)[15], La Chapelle-Hamelin sans date.
Le nom de la commune est issu du vieil anglais (appelé également anglo-saxon) ham[15],[16] (comprendre hām[17]) « maison, foyer, groupe d'habitations » ou du francique haim « maison, foyer ». La première hypothèse est sans doute préférable pour le Cotentin[15] et plus généralement en Normandie[17]. Le sens actuel du mot hameau, issu du normand hamel qui dérive de ham est sans doute lié à sa signification dans le dialecte normand[17]. Le mot ham était employé comme nom commun dans le Nord de la France et signifiait « foyer, village ».
Le toponyme Hémevez est dérivé du nom de ce village.
Il y a homonymie avec une ancienne commune du Calvados, aujourd'hui rattachée à Hotot-en-Auge, et avec une commune de Mayenne.
En 1828, Louis Du Bois proposa de renommer cette commune Le Ham-sur-Merderet, afin de la distinguer de son homonyme du Calvados, rebaptisé par lui Le Ham-sur-Dive[18]. Cette proposition ne fut pas retenue.
Histoire
[modifier | modifier le code]C'est vers 1080, que Herfast de Crépon, sœur de Gunnor de Normandie, épouse de Richard Ier de Normandie, fit construire la seconde église du Ham[20].
Le jour de la Saint-Christophe se tenait une foire annuelle importante[21].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[22].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[24].
En 2021, la commune comptait 313 habitants[Note 3], en évolution de −1,57 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Le Ham a compté jusqu'à 417 habitants en 1968.
Économie
[modifier | modifier le code]La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[27].
- Minoterie du Ham dont les moulins sont cités dès le Xe siècle. Aux XIXe et XXe siècles, elle fut gérée par la famille Groult, et de nos jours par Xavier Roupsard.
Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Pierre des XIIe – XVIIe siècles (ancienne prieurale), au Val, avec nef, façade, portail roman (XIIe) inscrit aux monuments historiques[28], et chœur (XIIIe). Intérieur gothique. Elle abrite quatre statues classées au titre objet (Vierge à l'Enfant, saint Pierre et saint Fromond du XIVe siècle et sainte Barbe du XVIe siècle)[29], des fonts baptismaux (XVIIe), un lutrin (XVIIIe), une verrière (XXe).
- Elle fut bâtie vers 1080 par Herfast de Crépon, frère de Gunnor de Normandie, après que la première église du VIIe siècle eut été détruite par le chef Viking Hasting[30].
- Calvaire du cimetière (XVIe siècle). Afin de les protéger, les personnages du calvaire ont été replacés dans l'église.
- If du cimetière.
- Ferme-manoir de Sigosville du XVIe siècle[31]. Il se présentait à l'origine comme une cour carrée fermée. En haut de la tour d'escalier se trouvait un colombier. À voir également une arquebusière double avec trou de visée.
- Manoir de la Cour-des-Mares (XVIe siècle).
- Manoir du Mesnildot (début XVIIe siècle[32]) : le corps principal est flanqué de deux pavillons latéraux qui s'éclairent par des demi-fenêtres. Un fort chaînage horizontal ceinture complètement l'édifice, séparant ainsi le rez-de-chaussée du premier étage. Les baies sont toutes à linteaux droits.
- Il fut notamment la possession de Raphaël Buhot (1836, Saint Marcouf - 1920), maire du Ham et éleveur de chevaux réputé[20].
- Manoir de la Landrurie.
- Ancienne abbaye de moniales bénédictine du Ham relevant de Saint-Wandrille. En 681, Thierry III, roi des Francs, donne le fisc du Ham à saint Fromond, évêque de Coutances, pour la fondation de son monastère et d'une paroisse. Ce legs est rapporté sur l'autel mérovingien (autel du Ham)[33]. Ruinée par le chef normand Hasting, en 906 le monastère est déserté[34]. Au XIIe siècle Guillaume du Hommet, bouteiller du duc de Normandie et seigneur du Ham, en fait un prieuré bénédictin dédié à Saint-Pierre et le donne à Saint-Père de Chartres[35]. Accolé sur la gauche de l'actuelle église Saint-Pierre ne reste qu'une pièce de cette époque datant du XIIe siècle et construite sur une ancienne voie romaine[réf. non conforme][36] avec un terrain dans la continuité du cimetière appelé l'aumône[réf. non conforme][37].
- Autel du Ham. L'autel de l'ancienne abbaye d'époque mérovingienne qui en est l'unique vestige, est exposé à la médiathèque de Valognes.
- Chapelle Saint-Christophe (détruite).
- Voies romaines (encore visibles aujourd'hui).
- Ancienne gare de Montebourg (située sur la commune du Ham). Aujourd'hui détruite, la gare fut l'un des départs vers les camps de concentrations durant la Seconde Guerre mondiale[réf. nécessaire].
- Anciens fours à chaux créés en 1910 et exploités jusqu'en 1984.
Activités et manifestations
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Saint Fromond, évêque de Coutances de 674 à 691, y fonda un monastère de bénédictines et une église consacrée en 679[38].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 103-104.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 313.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique du Ham sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- « Orthodromie entre Le Ham et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 131-132.
- René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 56.
- Louis Guinet, Les emprunts gallo-romans au germanique (du Ier à la fin du Ve siècle), Paris, Klincksieck, 1982
- Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 473.
- « Ouest-france.fr - Mairie du Ham » (consulté le ).
- Gautier 2014, p. 313.
- Delattre, 2002, p. 103.
- Réélection 2014 : « Le Ham (50310) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
- « Église », notice no PA00110426, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Œuvres mobilières classées au Ham.
- Jean-Louis Adam, Quelques notes sur Valognes, 1905.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 160.
- Girard et Lecœur 2005, p. 200.
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 41.
- Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 22.
- Abbé Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours ; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878, p. 425.
- Selon les archives de Caen.
- Source du cadastre.
- Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, Éditions Eurocibles, Marigny, 2001, (ISBN 2914541090).