Sottevast
Sottevast | |
L'église Saint-Hermeland. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Jean-Pierre Tollemer 2020-2026 |
Code postal | 50260 |
Code commune | 50579 |
Démographie | |
Gentilé | Sottevastais |
Population municipale |
1 418 hab. (2018 ![]() |
Densité | 131 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 31′ 22″ nord, 1° 35′ 40″ ouest |
Altitude | Min. 30 m Max. 147 m |
Superficie | 10,82 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton de Bricquebec |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.ville-sottevast.fr |
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Sottevast est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 1 418 habitants[Note 1].
Géographie[modifier | modifier le code]
Sottevast se situe dans la Manche à 13,3 kilomètres (à vol d'oiseau) de Cherbourg-Octeville, elle appartient au canton de Bricquebec et à l'arrondissement de Cherbourg.
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sotenvast (lire Sotewast) en 996 et 1008, Sotevast vers 1135, Sotewast au XIIe siècle, Sotewast vers 1060, Sottewast / Sottevast fin XIIe siècle; un Odo de Sotewasto est mentionné en 1204[2].
Le premier élément Sotte- représente l'anthroponyme norrois Sóti ou vieux danois Soti / Sote, relativement fréquent en Normandie, puisqu'on le rencontre dans plusieurs Sotteville[2],[3],[4].
L'élément -vast en composition et en postposition est caractéristique du Cotentin (ex : Martinvast, Chiffrevast, Tollevast et Barnavast), bien qu'il ne soit pas totalement absent ailleurs cf. le Véraval (ou le Ver-à-Val) à Autretot (Seine-Maritime, Warelwast en 1024)[5]. Vast (anciennement wast, [w] ayant évolué en [v] au XIIe siècle en normand septentrional) est une forme septentrionale équivalente au français gast (que l'on retrouve dans la partie méridionale de la Manche dans Saint-Denis-le-Gast) et qui signifie « terre inculte, terre gâtée » de même origine que le verbe français gâter (anciennement gaster). Il remonte au gallo-roman WASTU, terme issu du croisement entre le bas latin vastu « terre dévastée » et le germanique *wôsti « désert » (allemand Wüste « désert »).
Le gentilé est Sottevastais.
Histoire[modifier | modifier le code]
La paroisse relevait de l'intendance de Caen, de l'élection de Valognes, et de la sergenterie de Tollevast. On n'a du point de vue laïc que des renseignements peu précis, en tout cas très restreints sur les diverses familles qui se sont succédé à Sottevast, et sur le rôle qu'elles y ont joué. L'Histoire[6] nous conserve le souvenir d'un certain Eudes de Sottevast qui, à la fin du XIe siècle, se fit remarquer par un duel qui eut, malheureusement pour lui, des suites fâcheuses.
On dit, que, suivant la mode du temps, il se battit en duel contre Guillaume de Briqueville, pour 10 acres de terre situés à Tourville. Il fut vaincu, et selon la solution de conflits semblables, la terre devint la propriété de Guillaume de Bricqueville. Mais plus tard, la sœur de celui-ci, par scrupule sans doute, et après avoir obtenu le consentement de son fils, fit don à l'abbaye de la Luzerne de ces 10 acres de terre Decem acras terrae quas Willelmus de Bricqueville, de Eudes de Sottevast per auellium conquisiverat. L'évêque de Coutances, Guillaume de Tournebut, confirma cette donation.
Le baron de Bricquebec, suivant les traces du seigneur de Sottevast, avait fait un don à l'abbaye de Lessay, cette abbaye avait reçu de Raoul de Sottevast l'église même de cette localité Ex dono Radulphi de Sottevast. En 1186, le pape Urbain III ratifia cette donation et celle du seigneur de Bricquebec. Voici d'après ce livre noir, quelle était la distribution des revenus de l'église. L'abbé de Lessay avait deux parts de la dîme et le curé la troisième. D'après le livre blanc les dîmes se divisaient en trois parts, l'une appartenait à l'abbé de Lessay, la seconde au prieur de Vauville, et la troisième au curé. Quant à la dîme des novales, le chapitre de Coutances, et l'abbé de Cerisy intervenaient pour chacun une part.
En 1421, un Guillaume de Sottevast figurait au nombre des chevaliers qui comparurent à la revue de la garnison de Cherbourg le . Pendant les guerres de religion, Sottevast avait comme châtelaine une Dame de Couvert, qui, protestante fanatique, préféra brûler sur le pont Saint-Simon les titres mêmes de sa maison que de les laisser entre les mains de son fils qui s'était converti au catholicisme. C'était probablement une des descendantes de cette châtelaine, que Henri de Chivré, écuyer, épousa en l'année 1660. Cette famille de Chivré habitait d'ailleurs depuis longtemps la contrée, et y avait acquis une certaine influence qui ne fit que grandir et s'affirma surtout pendant le XVIIIe siècle où figure un Henri de Chivré, chevalier. Les de Chivré avaient un château qui subsiste encore, et est en la possession de la famille.
Sottevast offre plus d'intérêt encore au point de vue religieux. Son église est sous le vocable de Saint-Hermeland ou Saint-Herbland et dépendait de l'archidiaconé du Cotentin et du doyenné des Pieux.
Au point de vue de la construction matérielle, elle ne possède aucun cachet, mais à l'intérieur on y remarque et on y admire une magnifique chaire du XVIe. On remarque les motifs de sculptures qui en font l'ornementation.
L'église possède également une garniture d'autel non moins remarquable : ostensoir, ciboire, calice, chandeliers, encensoir, burettes sont en argent massif ciselé des meilleures formes du XVIIe.
Le patronage de l'église en 1665 était devenu laïque, le seigneur le possédait. Il y eut paraît-il, dans la paroisse de Sottevast, une chapelle sous le vocable de Sainte Suzanne. On dit même que cette chapelle devait sa fondation à saint Hermeland lui-même. C'est peut-être le cachet religieux que ces diverses fondations avaient donné à cette paroisse, ou des anciens droits du chapitre de la cathédrale de Coutances, qui portèrent un des évêques de Coutances, Monseigneur Dupont à établir en 1819 à Sottevast un petit séminaire sous la direction de l'abbé Le Barbenchon, pour la formation des jeunes clercs. Cet établissement a subsisté pendant un certain nombre d'années, il n'en reste que quelques vestiges.
Si Sottevast est maintenant le point de jonction de la voie ferrée qui, d'une part, se dirige sur Cherbourg, et se rend d'autre part, à Coutances, il possédait autrefois une voie romaine qui venait de Coriallum, et aboutissait à Cosedia. Cette voie traversait l'Ouve à Sottevast, et il existait dans la rivière même, un gué pavé, très solidement établi. En 1819, on découvrit dans un champ appelé l'ancien hameau, une collection de monnaies romaines en argent, renfermées dans un vase en bronze. Ces médailles allaient de Commode à Postume.
Héraldique[modifier | modifier le code]
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Blason | Inconnu. |
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Détails | Adopté par délibération municipale du 21 février 2005. |
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et quatre adjoints[10].
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[12].
En 2018, la commune comptait 1 418 habitants[Note 2], en augmentation de 6,38 % par rapport à 2013 (Manche : −0,79 %, France hors Mayotte : +2,36 %). Sottevast a compté jusqu'à 1 430 habitants en 1821.
Économie[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- Église Saint-Hermeland. Ses lambris, sa chaire et plusieurs objets liturgiques sont classés à titre d'objets aux monuments historiques[16].
- Chapelle Sainte-Suzanne de l'Abbaye, du XVe siècle, inscrite au titre des monuments historiques depuis le [17].
- Château de Sottevast, du XVIIe siècle : château qui arbore une grande façade classique avec un pavillon central en légère saillie et un fronton en arrondi assez rare. Il a remplacé une série d'édifices bâtis à cet emplacement depuis le Moyen Âge[18].
- Croix Pinchon, croix de chemin du XVIIe siècle.
Activité et manifestations[modifier | modifier le code]
Sports[modifier | modifier le code]
Le Football Club Sottevast-Saint-Joseph fait évoluer deux équipes de football en divisions de district[19].
Personnalités liées[modifier | modifier le code]
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale 2018.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 220
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 662a
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses Universitaires de Caen, 1996 (ISBN 2-905461-80-2), p. 249a.
- François de Beaurepaire, op. cit., p. 39.
- Tout ce paragraphe est extrait de : Monographie des Villes et Villages de France, Bricquebec et ses environs de P. Lebreton, éd. Le Livre d'Histoire, réédition du livre de 1902, Sottevast, Sotenvast, Sotovast, Sotevast.
- Jacques Blin, étude sur les maires des communes du canton de Bricquebec à partir des registres d'état civil
- « Françoise Bougis présente sa liste », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 25 novembre 2015)
- « Guy Castel, nouveau maire de la commune », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 14 avril 2014)
- « Sottevast (50260) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 25 novembre 2015)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « À Sottevast (50), le bijou industriel des Maîtres laitiers », sur entreprises.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 26 novembre 2015)
- « Œuvres mobilières à Sottevast », base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Chapelle Sainte-Suzanne de l'Abbaye », notice no PA00110614, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 271.
- « F. C. Sottevast-St-Joseph », sur Site officiel de la Ligue de Basse-Normandie (consulté le 27 novembre 2015)