Saint-Vaast-la-Hougue

Saint-Vaast-la-Hougue | |
![]() Vue vers le fort de la Hougue. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Canton | Val-de-Saire |
Intercommunalité | CA du Cotentin |
Maire Mandat |
Jean Lepetit 2014-2020 |
Code postal | 50550 |
Code commune | 50562 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Vaastais |
Population municipale |
1 779 hab. (2016 ![]() |
Densité | 283 hab./km2 |
Population aire urbaine |
3 683 hab. (2013) |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 35′ 17″ nord, 1° 16′ 03″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 10 m |
Superficie | 6,28 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.saintvaast.fr |
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Saint-Vaast-la-Hougue est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 1 779 habitants[1].
La prononciation correcte du nom de la commune est « Saint-Vâ-la-Hougue ».
Malgré sa modestie, elle a la particularité de présenter sur son territoire un site majeur de l’œuvre de Vauban : les tours observatoires de Tatihou et de la Hougue, inscrites en 2008 au patrimoine mondial de l'humanité dans le cadre du bien en série « fortifications de Vauban »[2].
Sommaire
- 1 Géographie
- 2 Toponymie
- 3 Histoire
- 4 Héraldique
- 5 Politique et administration
- 6 Démographie
- 7 Économie
- 8 Vie locale
- 9 Lieux et monuments
- 10 Personnalités liées à la commune
- 11 Jumelages
- 12 Saint-Vaast-la-Hougue dans la littérature
- 13 Philatélie
- 14 Notes et références
- 15 Voir aussi
- 16 Liens externes
Géographie[modifier | modifier le code]
Situé sur la côte est du Nord-Cotentin, Saint-Vaast-la-Hougue abrite un port de plaisance.
À environ un kilomètre de la côte, l'île de Tatihou fait partie de la commune. Elle est accessible à pied à marée basse et un bateau amphibie assure une liaison régulière avec le port. Une tour y a été érigée en 1694 par Benjamin de Combes, élève de Vauban.
Au sud, le fort de la Hougue, aussi construit en 1694 par Benjamin de Combes, est une base militaire ouverte une fois par an au public lors des journées du patrimoine.
La commune est traversée par la Saire.
Tout comme les grands chalutiers amarrés au port, les parcs à huîtres visibles à marée basse entre Tatihou et la côte témoignent de la prédominance de l'activité maritime à Saint-Vaast qui est le plus ancien bassin ostréicole de Normandie[3].
Toponymie[modifier | modifier le code]
La paroisse est dédiée à Vaast d'Arras, évêque d'Arras puis de Cambrai au VIe siècle. Hougue, commun en Cotentin, dérive du scandinave haugr et désigne une hauteur[4].
Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune porte les noms de La Hougue et de Port-la-Hougue. Elle reprend le nom de Saint-Vaast jusqu'en 1888, date à laquelle elle devient Saint-Vaast-la-Hougue[5].
Le gentilé est Saint-Vaastais.
Histoire[modifier | modifier le code]
En 1001, près de Saint-Vaast-la-Hougue, Néel Ier de Saint-Sauveur repousse un débarquement anglo-saxon du roi Æthelred le Malavisé : l'invasion anglo-saxonne, échoue grâce à l'énergie de Néel de Saint-Sauveur qui extermine les envahisseurs à la bataille du Val de Saire. Guillaume de Jumièges explique que ce débarquement visait à capturer la personne du duc Richard[6]. L'historien François Neveux émet quelques doute sur cette affirmation, constatant l'éloignement de Rouen du champ de bataille. Pour lui, il s'agit juste d'un raid de pillage en représailles des expéditions vikings dans le royaume anglo-saxon[7].
Avant la bataille de Crécy en 1346, Édouard III entreprend une campagne ayant pour but de prendre Paris. Il prépare un nouveau débarquement, qu'il ne sait encore où fixer. Son adversaire, le roi de France, lui épargne de trop longues hésitations en condamnant à l'exil un grand seigneur normand, Geoffroy d'Harcourt, sire de Saint-Sauveur-le-Vicomte, lequel court se réfugier à la cour d'Angleterre, offrant ainsi à Édouard III le prétexte idéal d'un libre accès en Cotentin. Le 11 juillet, le roi d'Angleterre réunit un millier de navires dans les rades de Portsmouth, Southampton et de l'île de Wight et met les voiles. Le lendemain, la baie n’étant pas fortifiée, il débarque à Saint-Vaast-la-Hougue avec 20 000 hommes et s'empare de la Normandie.
En 1692, la bataille de la Hougue voit s'affronter au large de Barfleur la flotte française menée par l'amiral de Tourville et la flotte anglo-hollandaise. Au terme d'une rude bataille, et du fait d'une marée défavorable, en particulier dans le Raz de Barfleur, puis dans le Raz Blanchard, onze vaisseaux français ne purent regagner Saint-Malo et seront échoués puis brûlés près de la Hougue et de l'île de Tatihou, ainsi que trois autres près de Cherbourg.
À la suite de cette défaite, deux tours fortifiées sont construites à partir de 1694, par Benjamin de Combes, élève de Vauban, sur la butte de la Hougue et sur l'île de Tatihou. Ces tours permettent de défendre les baies de Saint-Vaast et de Morsalines contre les agresseurs. Les travaux de fortifications se poursuivent jusqu'au XIXe siècle.
Le port de Saint-Vaast-la-Hougue est aménagé au cours du XIXe siècle. La grande jetée est construite de 1828 à 1845 puis les quais de 1846 à 1852[8]. Des brise-lames sont ensuite ajoutés pour délimiter le port.
Le 21 juin 1944, le port de Saint-Vaast-la-Hougue est le premier port de la Manche libéré par les alliés.
Comme dans la ville voisine de Barfleur, le port se vide à marée basse. Une écluse à l'entrée du port est inaugurée en 1982 pour en faire un bassin à flot, partagé entre un port de pêche et un port de plaisance.
Son activité économique s'est diversifiée du XVIIIe au XXIe siècle. Dans les années 1700-1800, le port était animé par la pêche professionnelle[réf. nécessaire], les marins-pêcheurs partaient pendant plusieurs jours en mer et revendaient le fruit de leur travail sur le quais. Aujourd'hui, la pêche professionnelle est toujours un axe majeur de l'économie locale mais elle concurrencée par le tourisme qui s'est étendue au cours du XIXe siècle. Le port est majoritairement occupé par des bateaux de plaisance français et étrangers.
Héraldique[modifier | modifier le code]
Les armes de la commune de Saint-Vaast-la-Hougue se blasonnent ainsi :
|
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Le conseil municipal est composé de dix-neuf membres dont le maire et cinq adjoints[11].
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[14].
En 2016, la commune comptait 1 779 habitants[Note 1], en diminution de 9,51 % par rapport à 2011 (Manche : -0,23 %, France hors Mayotte : +2,44 %). Saint-Vaast-la-Hougue a compté jusqu'à 4 313 habitants en 1851.
Économie[modifier | modifier le code]
Emploi[modifier | modifier le code]
Activités[modifier | modifier le code]
L'ostréiculture est une activité notoire de la ville, avec plusieurs producteurs qui vendent en France et à l'exportation. Saint-Vaast-la-Hougue, berceau de l'huître normande, dispose de 250 hectares de parcs.
Le port de pêche et le port de plaisance sont en eau profonde, accessibles à marée haute, et bénéficient de l'orientation à l'est de ce côté de la côte du Cotentin. Le port de plaisance, en activité depuis 1980, comporte 665 places.
Le tourisme est une activité importante, la ville est une station balnéaire qui compte des hôtels et restaurants et aussi un camping. Saint-Vaast-la-Hougue est dénommée « commune touristique » depuis avril 2011[16].
Ressources agricoles de culture maraîchère.
Vie locale[modifier | modifier le code]
Le marché se tient rue de Verrüe le samedi matin.
Santé[modifier | modifier le code]
La commune compte une maison de retraite médicalisée.
Écologie et recyclage[modifier | modifier le code]
Enseignement[modifier | modifier le code]
L'école maternelle et l’école primaire Marcel-Lepaysant, réunies sur un seul site, le collège Guillaume-Fouace et la ferme aquacole du lycée maritime de Cherbourg qui prépare au baccalauréat professionnel Cultures marines.
Culture[modifier | modifier le code]
- Le Festival des Traversées Tatihou est une manifestation qui a lieu depuis 1995 au mois d'août. Ce festival des musiques du large a lieu à la fois sur le port, à la Hougue et sur l'île de Tatihou, avec un accès pédestre à marée basse.
- Le Festival du Livre de Saint-Vaast-la-Hougue Ancres & Encres a fêté en juillet 2013 sa 12e édition[17]. Michel Mourlet, Jacqueline Monsigny, Jean Raspail, Jean-Paul Rouland et Jean-Pierre Thiollet figurent parmi les auteurs qui ont participé à cette manifestation.
Sports[modifier | modifier le code]
La commune compte un club de football, un de tennis et une école de voile (CNBSV). Les aménagements comportent un skate-parc.
Le football club du Val de Saire qui regroupe les communes de Quettehou, Réville et Saint Vaast la Hougue, fait évoluer 3 équipes dans les divisions de District de la Manche.
Cultes[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- La chapelle des Marins, inscrite au titre des monuments historiques depuis le , est le chœur de l'ancienne église, démolie en 1864. Son abside circulaire romane date du XIe[18].
- L'île de Tatihou et son musée maritime.
- Les fortifications de la Hougue et de Tatihou (à partir de 1694). Les tours de Tatihou et de la Hougue sont inscrites, avec onze autres sites fortifiés par Vauban, au patrimoine mondial de l'humanité le [19]. Dans la typologie des fortifications de Vauban en fonction des différentes frontières géographiques à défendre, en l’occurrence en mer, le système des deux tours représente la protection d'un mouillage[2].
- Le feu de Saint-Vaast-la-Hougue est placé à l'extrémité de la jetée, au sommet d'une tourelle octogonale métallique en fonte et fer de 11 mètres de haut. Il a été mis en service le .
- L'église Saint-Vaast du XIXe siècle, dont les vitraux ont été réalisés entre 1902 et 1928 par les ateliers Lorin, dirigés par Charles Lorin[20] et qui présente la particularité de ne pas avoir de clocher[21].
- L'église Saint-Martin de Rideauville.
La Hougue, un aperçu de la tour Vauban.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- François Durand (1796-1848), homme politique français, maire de Caen et député du Calvados, y est né.
- François Roulland (1817-1875), médecin et homme politique français, maire de Caen de 1870 à 1875, y est né.
- Louis Lacombe (1818-1884), pianiste et compositeur, y est mort.
- Jean Hubert (1885-1927), concepteur d'avions et pionnier de l'aviation française, y est né.
- Jean Surin (1912-1945), résistant et inspecteur de police, y est né.
- Max-Pol Fouchet (1913-1980), écrivain et journaliste, y est né.
- Albert Desile (1914-2004), journaliste, résistant, historien local, y a résidé et y est mort.
- Michel Hoëllard (né en 1952), écrivain, y réside depuis 2014[réf. souhaitée].
Jumelages[modifier | modifier le code]
Bridport (Royaume-Uni) depuis 1979.
Saint-Vaast-la-Hougue dans la littérature[modifier | modifier le code]
- L'enseigne du Soleil Royal. roman / Bruno Robert ; ill., Daniel Lordey. - Paris : P. Téqui, 2007 - (collection Défi ; 25) (ISBN 978-2-7403-1386-2)
- Dans la série Les treize vents de Juliette Benzoni l'action se situe en partie dans la région de Saint-Vaast-la-Hougue. Quatre tomes composent le récit :
- Le Voyageur - Pocket (ISBN 2-266-11475-1)
- Le Réfugié - Pocket (ISBN 2-266-11487-5)
- L'Intrus - Pocket (ISBN 2-266-06558-0)
- L'Exilé - Pocket (ISBN 2-266-11477-8)
- La série Les six compagnons de Paul-Jacques Bonzon compte un tome Les six compagnons et la bouteille à la mer qui décrit une aventure qui a pour cadre Cherbourg, Saint-Vaast-la-Hougue et les îles Saint-Marcouf.
- Les Foulards Rouges - F.H.Fajardie - Livre de Poche
- La ville et ses environs servent de cadre également à la série Tombelaine dessinée par Bernard Capo sur un scénario de Gilles Chaillet.
- La bande-dessinée Livret de Phamille de Jean-Christophe Menu (ISBN 2-909020-54-1) se déroule en partie à Saint-Vaast-le-Hougue, où l'auteur réside avec sa compagne[réf. nécessaire].
Philatélie[modifier | modifier le code]
En 1983, un timbre faisant partie de la série Personnages célèbres à l'effigie de Max-Pol Fouchet, rouge et noir, de valeur 1,80 franc surtaxé de 0,40 franc, comporte Vézelay en 2e plan. Ce timbre a bénéficié d'une vente en 1er jour le 30 avril à Saint-Vaast-La-Hougue et à Vézelay. Il porte le n° YT 2282[22].
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
Références[modifier | modifier le code]
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Population municipale 2016.
- UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Fortifications de Vauban », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le 17 janvier 2019)
- Pascal Leygoute, « À la pointe du Cotentin », L'Express du 6 décembre 2004,
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-95480-455-4 (édité erroné), notice BnF no FRBNF36174448), p. 242
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Guillaume de Jumièges, Histoire des Normands, éd. Guizot, 1825, p.114-115.
- François Neveux, La Normandie des ducs aux rois (Xe-XIIe siècle), Éd. Ouest-France, Rennes, 1998, p.68
- Constructeurs de navires à Barfleur et Saint-Vaast-la-Hougue, Musée maritime de l'île de Tatihou, 2002.
- « GASO, la banque du blason - Saint-Vaast-la-Hougue Manche » (consulté le 31 juillet 2012)
- « Le maire, Jean Lepetit, est candidat à sa propre succession », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 29 novembre 2015)
- Réélection 2014 : « Jean Lepetit réélu maire pour un troisième mandat », sur Ouest-france.fr (consulté le 7 avril 2014)
- http://www.politiquemania.com/forum/vie-partis-f16/creation-union-des-democrates-independants-udi-t2650-220.html
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- [PDF] « Préfecture de la Manche - Recueil des actes administratifs - avril 2011 » : page 20.
- « Site du festival - Programme 2013 » (consulté le 14 juin 2013)
- « La Chapelle des Marins », notice no PA00110607, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Les fortifications Vauban inscrites au patrimoine mondial « Copie archivée » (version du 13 août 2008 sur l'Internet Archive) », NouvelObs.com, 7 juillet 2008
- « Ensemble de 17 verrières figurées : Vie du Christ, Vie de saint Martin, Saint Joseph, Vision de saint Aubert d'Avranches, Saint Augustin et sainte Monique, Sainte Jeanne d'Arc entendant les voix, la Femme de l'Apocalypse, Apparition de la Vierge à sainte Bernadette », notice no IM50002511, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Saint-Vaast La Hougue - L'église », sur www.saintvaast.fr (consulté le 17 janvier 2019)
- Catalogue Yvert et Tellier, Tome 1.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Site municipal
- Site de l'office de tourisme
- Résumé statistique d Saint-Vaast-la-Hougue sur le site de l'Insee
- Saint-Vaast-la-Hougue sur Wikimanche