Valcanville
Valcanville | |
Panorama. | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Jacques Lecoq 2020-2026 |
Code postal | 50760 |
Code commune | 50613 |
Démographie | |
Gentilé | Valcanvillais |
Population municipale |
409 hab. (2018 ![]() |
Densité | 63 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 38′ 38″ nord, 1° 19′ 45″ ouest |
Altitude | Min. 8 m Max. 86 m |
Superficie | 6,45 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton du Val-de-Saire |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Valcanville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 409 habitants[Note 1].
Géographie[modifier | modifier le code]
La commune est traversée par la Saire.
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la localité est attesté sous les formes Valecanvilla au XIIe siècle[1] ; Walecanvilla vers 1213[2] ; Walequanville en 1231[3]; Walecanville en 1307 (Notes Delisle) ; Wallequanville en 1474[4],[5].
Selon Édouard Le Héricher, Valcanville serait un pléonasme, un terme latin val greffé sur un synonyme celtique cambe « vallée » : la « ville du val de la vallée »[6].
En réalité, ce type d'explication ancienne n'a plus cours et elle est contredite par les formes anciennes. Il s'agit d'une formation médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural », appellatif toponymique précédé d'un nom de personne selon le cas général, mais son étymologie reste indéterminé[7]. On note cependant un Robertus Wallecan en 1232 dans le Cotentin (A.M. H 3436) et un Quemin Vallecan à Anneville-en-Saire, village voisin de Valcanville[5].
Il s'agit sans doute d'un anthroponyme germanique continental, anglo-saxon ou (anglo-)scandinave comme pour la plupart des noms en -ville de Normandie. Valcanville est situé dans la zone de diffusion des toponymes et anthroponymes (anglo-)scandinaves.
Remarque : François de Beaurepaire a identifié un certain nombre de noms de personnes simples ou commençant par Val- / Valle- à la fois germaniques continentaux, anglo-saxons et scandinaves dans la toponymie normande[8],[9]. Val / Valle représentent l'élément pangermanique walha ou wala (scandinave valr) et que l'on retrouve dans Valmont (Seine-Maritime, Walemunt XIIe siècle), Valletot (Eure, Valetot 1398), Valleville (Eure, sans forme ancienne). Le même auteur identifie un nom de personne anglo-saxon en -kin dans le toponyme cauchois Harcanville (Seine-Maritime, Harkenvilla fin XIIe siècle)[8].
Le gentilé est Valcanvillais.
Histoire[modifier | modifier le code]
En 1125, Henri Ier Beauclerc, duc de Normandie et roi d'Angleterre, fils de Guillaume le Conquérant, donne aux Templiers le fief de Valcanville.
En 1313, le concile de Vienne attribue Valcanville aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui y créent une commanderie qu'ils posséderont durant 400 ans.
La commanderie de Valcanville [10] détient sur le territoire un manoir seigneurial et deux moulins banaux, le Grand-Moulin et le Petit-Moulin, tous deux sur la Saire, ainsi que plusieurs pièces de terres.
Les Commandeurs[modifier | modifier le code]
Date | Identité |
---|---|
1355 | Frère Guillaume Enguignart |
1390 | Frère Nicole du Roole |
1408 | Frère Denis Lemire |
1424 | Frère Gérard Christophe |
1473 | Chevalier Emery d'Amboise |
1484 | Frère Enguerran le Jeune |
1509 | Frère Jehan Chevreuse |
1521 | Chevalier Philippe de Bissy |
1531 | Chevalier Pierre Prevost |
1552 | Chevalier Bertrand le Grand |
1574 | Chevalier Louis Fleury, alias de Flory |
1593 | Chevalier Jean Boullet |
1617 | Chevalier François d'Hervey |
1635 | Frère Mathieu le Chevalier |
1647 | Chevalier Henri de Rosnel |
1657 | Chevalier Philippe Girard |
1671 | Chevalier Charles du Bois |
1688 | Chevalier Jacques-Gaston d'Aubray |
1695 | Chevalier Hypolite de Haudesens des Closeaux |
1710 | Chevalier Jean le Fay |
1715 | Chevalier Pierre Jean Guillery |
1751 | Chevalier Louis-Augustin Godehen |
1776 | Frère Etienne-Jean-Jacques Lemoine |
1783 | Frère Antoine Favray |
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[14].
En 2018, la commune comptait 409 habitants[Note 2], en augmentation de 7,07 % par rapport à 2013 (Manche : −0,79 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Économie[modifier | modifier le code]
- Tricoterie du Val de Saire.
Religion[modifier | modifier le code]
L'église Notre-Dame[modifier | modifier le code]
L'église actuelle remplace une église édifiée par les Commandeurs, dont les dimensions sont jugées insuffisantes par l'abbé Crochard. Le chœur date de 1827, la nef et les chapelles de 1903, en remplacement de celles de 1837. Seule la tour est ancienne, puisqu'elle date du XVe siècle. Elle est édifiée par les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en 1426, car le clocher existant alors menace ruine. C'est une tour à bâtière, en granit, composée de trois salles : la salle supérieure qui abrite le beffroi, la salle moyenne qui abrite l'escalier permettant l'accès aux cloches, et la salle inférieure. Cette dernière est une salle voûtée, ornée en clef de voûte des armes de la Commanderie (de gueules à la croix d'argent). Elle était surnommée "chapelle des pouilleux" au temps où elle était occupée, pendant les offices religieux, par les pauvres et les mendiants de passage.
L'église abrite deux statues de la Vierge-Marie, l'une du XVe siècle, en pierre, et l'autre du XVIIIe siècle, en bois. En outre, le lieu accueille trois autels, dont un maître-autel, orné de porte-cierges en cuivre repoussé, offerts à la paroisse par le Général-Comte Le Marois, qui les avait obtenus lors de la guerre d'Espagne, en 1812[17]. Enfin, on y trouve une relique du second patron de la commune, Saint-Firmin, qui fut obtenue de l'évêque d'Amiens en 1475.
Les curés de la paroisse[modifier | modifier le code]
Période | Identité | Origine | Remarque | |
---|---|---|---|---|
1803 | 1810 | Jean-Baptiste Pontus | Sainte-Geneviève | inhumé dans l'église |
1810 | 1826 | François Jeannet | Sauxemesnil | inhumé dans l'église |
1826 | 1838 | Charles Crochard | Fresville | |
1838 | 1852 | Félix Mahier | Méautis | |
1852 | 1881 | Joseph Delacour | Montfarville | inhumé dans l'église |
1881 | 1887 | Jean Clément | Besneville | |
1887 | 1906 | Charles Blestel | Fontenay-sur-Mer | inhumé dans le cimetière |
1906 | 1927 | Eugène Voisin | Cherbourg | inhumé dans le cimetière |
1927 | 1963 | Charles Lepeley | Barfleur | inhumé dans le cimetière |
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- Église romane (XIIe, XIIIe, XIXe et XXe siècles) : clocher au toit en bâtière (XVe siècle).
- Manoir du Marais : on y accède par une porte double, charretière et piétonne. Une échauguette orne la tour carrée (XVIe et XVIIe siècles)[19]. Les fenêtres et les lucarnes sont ouvragées.
- Ruines d'une commanderie des Templiers du XIIe siècle voisinant avec les restes du logis des Chevaliers de Malte, à proximités d'une maison récente[20].
- Oratoire Notre-Dame-de-la-Délivrance.
Activité et manifestations[modifier | modifier le code]
- Foire Saint-Firmin (second patron de la commune, après saint Jean-Baptiste) : elle avait lieu le . Elle cessa en 1972.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Charles Lepeley (1889-1970), écrivain, chroniqueur patoisant et prêtre de la commune à partir de 1927.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- E. Mannier, Ordre de Malte : les commanderies du grand-prieuré de France, éditions Auguste Aubry, Paris, 1872
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale 2018.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- Cartulaire de Montebourg, folio 112.
- Archives nationales manuscrit 894, I, 37.
- Notes Hulmel (archives départementales de la Manche – série J).
- Archives nationales S 5028.
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 228
- Édouard Le Héricher, Étymologies familiales de la topographie de la France, des noms de lieu de la manche, 1881, p 114.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses Universitaires de Caen, 1996 (ISBN 2-905461-80-2), p. 262a.
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150)
- François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154), p. 203
- Article connexe : Liste des commanderies templières en Normandie.
- « Maire depuis 24 ans, Jacques Lecoq se représente », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 9 janvier 2015)
- Réélection 2014 : « À l'unanimité, Jacques Lecoq a été réélu maire », sur Ouest-france.fr (consulté le 7 avril 2014)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Charles Lepeley, « Valcanville dans le passé », Le Lien,
- « Valcanville - Bribes d'histoire locale », Le Lien,
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 144.
- Girard et Lecœur 2005, p. 70.