Commune de Paris

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Commune de Paris

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2 mois

Drapeau
Informations générales
Statut Administration municipale autonome
Capitale Paris
Langue(s) Français
Monnaie Franc français
Démographie
Population (1866) 1 799 980 hab.
Histoire et événements
Les Parisiens, essentiellement ouvriers, artisans et professions libérales se soulèvent contre le gouvernement d'Adolphe Thiers qui veut désarmer la Garde nationale, et empêchent l'enlèvement des canons de la Garde nationale ; le gouvernement quitte Paris pour Versailles.
Élections des membres du Conseil de la Commune.
Proclamation du Conseil de la Commune, surnommé « Commune de Paris », à qui le Comité central de la Garde nationale remet ses pouvoirs.
Pour gouverner, la Commune se dote d'une Commission exécutive, à la tête de 9 commissions.
La Commune présente son programme dans sa « Déclaration au peuple français » : séparation de l'Église et de l'État, instruction laïque gratuite et obligatoire, amélioration des conditions de travail.
La Commission exécutive est remplacée par un organisme plus autoritaire : le Comité de Salut public.
Démolition de la colonne Vendôme, considérée comme symbole du despotisme impérial.
21-28 mai 1871 La Semaine sanglante met fin à la Commune de Paris. Procès, exécutions et déportations des prisonniers communards.
Délégués de commission
Jourde, Varlin, Grousset
Cluseret, Frankel, Vaillant
Rossel, Delescluze

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La Commune de Paris est une période insurrectionnelle de l'histoire de Paris qui dura un peu plus de deux mois, du à la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. Cette insurrection contre le gouvernement, issu de l'Assemblée nationale qui venait d'être élue au suffrage universel masculin, ébaucha pour la ville une organisation proche de l'autogestion ou d'un système communiste.

La Commune est à la fois une réaction à la défaite française de la guerre franco-prussienne de 1870 et au siège de Paris, et une manifestation de l'opposition entre le Paris républicain, considéré comme « rouge », et une Assemblée nationale à majorité monarchiste.

À l'origine de la Commune

La misère ouvrière sous le Second Empire. Les conditions de vie et le travail des enfants dans l'industrie.
Affiche du Comité de Salut public de la Commune de Paris.
Guerre civile, lithographie d'Édouard Manet, 1871.

De 1804 à 1870, la France a vécu principalement sous des régimes politiques plus ou moins autoritaires : Premier Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, Second Empire. Le régime républicain et la démocratie représentative n'ont été que des expériences passagères.

La Commune de Paris trouve sa source dans un élan républicain se référant à la Première République et au Gouvernement révolutionnaire de la Commune de 1792, ainsi qu'aux premiers mois de la Deuxième République, allant de la Révolution de février aux insurrections des journées de Juin, réprimées de façon sanglante par le gouvernement issu de l'Assemblée constituante élue le .

Les conditions de vie des ouvriers sont particulièrement dures. Sous le Second empire, les salaires sont inférieurs au coût de la vie. L'un des hauts fonctionnaires favori de Napoléon III, le baron Haussmann, note que plus de la moitié des Parisiens vivent dans une « pauvreté voisine de l'indigence », même s'ils travaillent onze heures par jour[1].

La défaite de 1870 et ses conséquences

En , Napoléon III entreprend contre la Prusse une guerre mal préparée, qui le conduit rapidement à la défaite. Le , à la suite d'une journée d'émeutes parisiennes, l'Empire est renversé. Un gouvernement de défense nationale s'installe à l'hôtel de ville de Paris officiellement pour poursuivre la guerre contre les États allemands, dont les troupes occupent le nord du pays. Selon certaines interprétations, dont celle de l'historien Henri Guillemin, ce gouvernement issu de la classe dominante aurait surtout œuvré à signer la capitulation et à faire accepter la défaite aux Français dans le but d'enrayer la menace du socialisme parisien, qui sans l'aide des Allemands aurait été incontrôlable[2],[3].

Paris est assiégée et connaît une grave famine au cours de l'hiver 1870-1871. Les Français, humiliés, apprennent que l'Empire allemand a été proclamé dans la Galerie des Glaces du château de Versailles le . Le , Jules Favre signe avec le chancelier allemand Otto von Bismarck un armistice qui prévoit, outre l'arrêt des hostilités pour une période de quinze jours renouvelables, la convocation d'une assemblée nationale chargée notamment de décider de la poursuite de la guerre ou de la conclusion de la paix.

Les événements font monter la tension à Paris au sein du peuple où se retrouve « ce qui a produit la sans-culotterie en 1792-1794 : ébénistes, tanneurs, cordonniers, tailleurs, maçons, charpentiers, etc. »[4]. Le nouveau gouvernement avait réussi à contenir, le 31 octobre, une tentative de renversement venue de la gauche. Il parvint de justesse à en empêcher une seconde, le 22 janvier, en utilisant des troupes régulières pour tirer sur la foule dans le secteur ouvrier de Belleville[1].

Les élections législatives du , organisées dans la précipitation pour ratifier au plus vite l'armistice, envoient une forte proportion de monarchistes (400 députés), candidats des listes « pour la paix », à l'Assemblée nationale. La gauche parisienne n'eut pas le temps de faire campagne dans les circonscriptions rurales, où la majorité de l'électorat était encore concentrée, et l’Église et les propriétaires terriens purent exercer une influence décisive sur le scrutin (chaque commune votait généralement en masse pour le candidat soutenu par les notables locaux). La plus grande partie des élus représentant Paris sont eux des républicains des listes « pour la guerre », souvent extrémistes. En effet, le peuple parisien pense s'être correctement défendu et ne se considère pas comme vaincu. Il existe un fossé grandissant, confinant parfois à l'exaspération, entre les provinces et la capitale[1].

La guerre de 1870 a profondément marqué la ville, qui a subi un siège très dur et dont la population a souffert de la faim. Les ouvriers, les artisans et leurs familles furent ceux qui souffrirent le plus de l'envolée des prix. Ils assumèrent également l'essentiel de la défense de la ville. S’enrôlant en grand nombre dans la Garde nationale, ils portèrent ses effectifs à 350 000 hommes et, en élisant leurs officiers, ils mirent fin à la prégnance de la bourgeoisie parmi eux. L'armistice de paraît insupportable aux Parisiens, qui ont résisté à l'ennemi pendant près de quatre mois. « Les insurgés vibraient d'un patriotisme de gauche que la honte de la défaite exaspérait »[5].

L'attitude du gouvernement n'est pas conciliante, notamment lorsqu'il nomme trois bonapartistes aux postes de préfet de police (Louis Ernest Valentin), de chef de la Garde nationale (le général Louis d'Aurelle de Paladines) et de gouverneur (le général Joseph Vinoy), nominations vécues comme une provocation par les Parisiens. Le , le préfet de police interdit les principaux journaux d'extrême gauche, dont Le Cri du peuple de Jules Vallès.

L'attitude de l'Assemblée, royaliste et pacifiste, qualifiée d'« assemblée de ruraux » par les Parisiens, contribue à l'exacerbation des tensions. Le , elle transfère son siège de Paris à Versailles parce qu'elle voit, à juste titre, dans Paris « le chef-lieu de la révolution organisée, la capitale de l'idée révolutionnaire »[6]. Par une loi du même jour, elle met fin au moratoire sur les effets de commerce, acculant à la faillite des milliers d'artisans et de commerçants, et supprime la solde d'un franc cinquante par jour payée aux gardes nationaux.

Le contexte social parisien

À l'origine de l'insurrection

À Paris, la mixité sociale dans les quartiers, de règle depuis le Moyen Âge, a presque disparu avec les transformations urbanistiques du Second Empire. Les quartiers de l'ouest (7e, 8e, 16e et 17e arrondissements) concentrent les plus riches des Parisiens avec leur domesticité. Les quartiers centraux conservent encore des personnes aisées. Mais les classes populaires se sont installées à l'est (10e, 11e, 12e, 13e, 18e, 19e et 20e arrondissements). Les ouvriers sont très nombreux : 442 000 sur 1,8 million d'habitants, selon le recensement de 1866, ainsi que les artisans (près de 70 000, la plupart travaillant seuls ou avec un unique ouvrier) et les très petits commerçants dont la situation sociale est assez proche de celle des ouvriers. Ces classes populaires ont commencé à s'organiser.

Deux éléments ont pu favoriser l'insurrection du peuple. Tout d'abord, le droit de grève, accordé en 1864, a été très utilisé dans les dernières années du Second Empire. À l'occasion des élections législatives de février 1864, des ouvriers publient le manifeste des Soixante, qui réclame la liberté du travail, l'accès au crédit et la solidarité. Depuis septembre 1864, il existe une Internationale ouvrière qui a des représentants à Paris (en 1868, le gouvernement impérial dissout sa section française dont les membres ont participé à des manifestations républicaines). Ensuite, la loi sur la liberté de la presse de 1868 permet l'émergence publique de revendications économiques anti-capitalistes : le programme de Benoît Malon et Eugène Varlin pour les élections législatives de 1869 prône la « nationalisation » des banques, des assurances, des mines, des chemins de fer… Les blanquistes, inspirés par les idées d'Auguste Blanqui et partisans de l'insurrection, se manifestent de plus en plus, ce qui inquiète l'opinion et les élus républicains.

Les classes populaires parisiennes (ou tout du moins une partie d'entre elles) craignent de se voir une nouvelle fois frustrées des bénéfices de « leur » révolution de septembre 1870 (renversement du Second Empire). Déjà, après les journées révolutionnaires parisiennes de juillet 1830 comme après celles de février 1848, suivies des élections d'avril 1848, les classes aisées avaient confisqué le pouvoir politique à leur profit[réf. nécessaire] en installant la Monarchie de Juillet et la Deuxième République, qui débouchera sur le Second Empire. En 1871, les Parisiens sont méfiants envers l'assemblée élue en février, où les deux tiers des députés sont des monarchistes de diverses tendances ou des bonapartistes. Comme l'écrit Jean-Jacques Chevallier, « la Commune était l'expression, chez ses meneurs, d'un républicanisme ultra rouge, antireligieux, jacobin, prolétarien, fouetté par la haine pour cette assemblée monarchiste »[5].

Certains historiens voient encore d'autres facteurs dans son déclenchement, notamment Jacques Rougerie qui souligne le rôle de la révolution haussmannienne et interprète la Commune comme « une tentative de réappropriation populaire de l'espace urbain »[7].

Jules Ferry, quant à lui, déclara devant la commission d’enquête sur les causes de l’insurrection, qu’il en voyait trois : premièrement, ce qu’il appelle « la folie du siège », née de l’inactivité, du bouleversement des habitudes civiles, d’une tension des esprits tournés vers la guerre, et enfin de « l’immense déception » d’une « population tout entière qui tombe du sommet des illusions ». La deuxième se trouve dans la désorganisation de la garde nationale, source de graves désordres. Pour terminer, la ferme volonté des Prussiens d’entrer dans Paris finit par convaincre une grande partie de la population qu’elle était trahie[8].

Qui sont les insurgés ?

Costumes militaires de la Commune d'après nature par A. Raffet.

Les archives de la répression qui frappa l'insurrection permettent de brosser le portrait social des communards. L'insurgé-type de 1871 est un travailleur parisien, un homme d'une trentaine d'années. Parmi ces insurgés, on rencontre principalement les ouvriers du bâtiment, les journaliers, et les travailleurs du métal, ouvriers d'ateliers ou de petites fabriques. Ils forment respectivement 17 %, 16 % et 10 % du total. Viennent ensuite les employés (8 %), les cordonniers-savetiers (5 %), les marchands de vin (4 %) et les ouvriers du livre (3 %), fortement politisés[9]. Ainsi, de petits patrons côtoient des salariés : aux yeux des marxistes, il n'y a pas eu de lutte des classes au sens « moderne » du terme. « Des femmes, elles aussi, prennent part à la lutte et s'organisent au sein de comités et de clubs ».

L’écrivain Maxime du Camp, témoin hostile de la Commune, fait, en 1881, une description sévère des insurgés : « Malgré certaines apparences et malgré leur uniforme, les bataillons fédérés n’étaient point une armée ; c’était une multitude indisciplinée, raisonneuse, que l’alcoolisme ravageait. Dans toutes les luttes qu’ils engagèrent, même à forces triples, contre l’armée de Versailles, ils furent battus. Lors du combat suprême commencé le 21 mai et terminé le 28, malgré les positions formidables qu’ils occupaient, malgré les abris qui les protégeaient, malgré les refuges que leur offraient les rues, les ruelles, les maisons à double issue, malgré leur énorme artillerie, malgré leur nombre, ils furent vaincus par nos soldats marchant à découvert. Plus d’une cause leur a infligé une infériorité qui devait nécessairement amener leur défaite : au point de vue technique, ils ne savaient pas obéir, et l’on ne savait pas les commander ; au point de vue moral, la plupart ne savaient pas pourquoi ils se battaient ; presque tous trouvaient le métier fort dur et ne le faisaient qu’en rechignant »[10].

Le déclenchement

Adolphe Thiers avait commandé la construction des fortifications qui entouraient Paris alors qu'il était ministre de Louis-Philippe. Il avait conçu cette enceinte pour défendre la ville contre des ennemis. Mais elles pouvaient aussi servir à isoler la ville du reste du pays, en cas de révolte populaire, permettant au gouvernement, aux autorités et aux troupes de se replier à Versailles et de laisser le contrôle de la ville aux insurgés. Il suffisait ensuite d’assiéger puis de reconquérir la ville avec des troupes fidèles venues du reste du pays. Durant la Révolution de 1848, Thiers avait vainement proposé ce plan au roi Louis-Philippe pour briser la révolution parisienne.

Le 17 mars 1871, Adolphe Thiers et son gouvernement, évaluant mal l'état d'esprit des Parisiens, envoient au cours de la nuit la troupe sous le commandement du général Lecomte s'emparer des canons de la Garde nationale sur la butte Montmartre. Alors que la population et les gardes nationaux se rassemblent, Lecomte ordonne de faire feu, mais ses soldats refusent d’obtempérer. Le général est capturé par les insurgés et tué le lendemain, comme le général Clément-Thomas, malgré la demande de protection du maire du 18e arrondissement, Georges Clemenceau. Ce même jour, Thiers organise l'arrestation d'Auguste Blanqui[11] qui se reposait chez un ami médecin à Bretenoux (Lot). De là, il le fait transférer en Bretagne, sous surveillance militaire, avec ordre de tirer en cas d'évasion.

Panneau Histoire de Paris Le parc d'artillerie de Montmartre

Quand le gouvernement décide de désarmer les Parisiens, ceux-ci se sentent directement menacés. Il s'agit de leur soustraire les 227 canons entreposés à Belleville et à Montmartre. Les Parisiens considèrent comme leur propriété ces canons qu'ils ont eux-mêmes payés par souscription lors de la guerre contre la Prusse. Ils se voient sans défense vis-à-vis d'éventuelles attaques des troupes gouvernementales (comme en juin 1848). Cependant ils disposent de près de 500 000 fusils. De son côté, le gouvernement craint la présence de cette artillerie en cas d'émeute ouvrière, et justifie le retrait des canons par l'application des conventions prises avec le vainqueur dont le désarmement de la capitale fait partie. Les Prussiens sont en effet toujours présents autour de la ville.

Les gardes nationaux du Comité Central remontant à leur parc, les canons de Montmartre le 18 mars 1871.

L'expérience de la Commune

Mise en place

Soulèvement du 18 mars

À Montmartre, Belleville, Ménilmontant, l'armée réussit sans difficulté à reprendre les canons. Cependant il faut les transporter et les chevaux manquent. Une note du 16 mars 1871 du 3e bureau au ministre de la Guerre a pressé la réaffectation des 1 800 chevaux disponibles. Ce 18 mars, donc, l'armée attend les chevaux. On tente même de descendre les canons à bras d’homme. À Montmartre, au matin, le peuple parisien s'éveille et s'oppose à la troupe venue chercher les canons. Puis, rapidement, celle-ci fraternise avec lui. Un peu partout dans Paris, la population s'en prend aux représentants supposés du gouvernement, élève des barricades et fraternise avec la troupe. Deux généraux, Lecomte, déjà cité, et Clément-Thomas, qui avait participé à la répression du soulèvement de juin 1848, sont massacrés par la foule rue des Rosiers[12] malgré les ordres contraires du Comité de vigilance de Montmartre[13] et l'intervention du maire du 18e arrondissement, Clemenceau. C'est le début de l'insurrection. Apprenant les événements, Victor Hugo écrit dans son journal : « Thiers, en voulant reprendre les canons de Belleville, a été fin là où il fallait être profond. Il a jeté l’étincelle sur la poudrière. Thiers, c’est l’étourderie préméditée »[14].

Thiers gagne Versailles. Des Parisiens (100 000 selon Thiers[réf. nécessaire]), habitant surtout des quartiers aisés de l'Ouest parisien ou fonctionnaires, l'y suivent. La Commune ne représentait à peu près que la moitié de la population parisienne[15].

Élection du Conseil de la Commune

Les hommes de la Commune.

Le 25 mars, un jour avant les élections, le Comité central de la Garde nationale lance auprès des Parisiens un appel à la vigilance et à la réflexion avant d’élire leurs représentants. Les élections sont organisées le 26 mars pour désigner les 92 membres du Conseil de la Commune. Compte tenu des départs de Parisiens, avant et après le siège de Paris par les Prussiens, et de ceux qui suivent Thiers à Versailles, le taux d'abstention est de 52 %. L'élection d'une vingtaine de candidats « modérés », représentant les classes aisées[réf. souhaitée], montre que le scrutin ne fut au moins pas totalement biaisé. Les arrondissements de l'Est et du Nord (18e, 19e, 20e, 10e, 11e), le 12e et le 13e dans le Sud ont voté massivement pour les candidats fédérés. Les 1er, 2e, 3e, 9e et 16e ont quant à eux voté massivement pour les candidats présentés par les maires du parti de l'Ordre (environ 40 000 voix) et les abstentions y ont été très importantes. En réalité, 70 élus seulement siègeront, du fait de la démission rapide de modérés, de l'impossibilité d'être à Paris pour certains (par exemple Blanqui) et des doubles élections. Le Conseil est représentatif des classes populaires et issues de la petite bourgeoisie parisienne : 33 artisans et petits commerçants (cordonniers, relieurs, typographes, chapeliers, teinturier, menuisier, bronzier), 24 professions libérales ou intellectuelles (12 journalistes, 3 avocats, 3 médecins, 2 peintres, 1 pharmacien, 1 architecte, 1 ingénieur, 1 vétérinaire), et 6 ouvriers (métallurgistes).

Toutes les tendances politiques républicaines et socialistes sont représentées, jusqu'aux anarchistes. Parmi la vingtaine de « jacobins », admirateurs de la Révolution de 1789 et plutôt centralisateurs, on trouve Charles Delescluze, Félix Pyat, Charles Ferdinand Gambon ou Paschal Grousset. À peine plus nombreux sont les « radicaux », partisans de l'autonomie municipale et d'une république démocratique et sociale, tels Arthur Arnould, Charles Amouroux, Victor Clément et Jules Bergeret. On compte une dizaine de « blanquistes », adeptes de l'insurrection et avant-gardistes, comme l'avocat Eugène Protot, le journaliste Édouard Moreau de Beauvière, Jean-Baptiste Chardon, Émile Eudes, Théophile Ferré, Raoul Rigault ou Gabriel Ranvier. Des collectivistes, membres de l'Association internationale des travailleurs, sont élus, dont Léo Fränkel, Benoît Malon et Eugène Varlin. Quelques « proudhoniens », partisans de réformes sociales, siègent, comme Pierre Denis. Enfin, des « indépendants » ont été élus, tels Jules Vallès et Gustave Courbet. Vingt des soixante élus du Conseil de la Commune sont des francs-maçons[16].

Rapidement, le Conseil de la Commune se divise en « majorité » et « minorité » :

  • les majoritaires sont les jacobins, les blanquistes et les indépendants ; pour eux, le politique l'emporte sur le social ; se voulant les continuateurs de l'action des « montagnards » de 1793, ils ne sont pas hostiles aux mesures centralisatrices, voire autoritaires ; ils voteront cependant toutes les mesures sociales de la Commune ;
  • les minoritaires sont les radicaux et les « internationalistes », collectivistes ou proudhoniens ; ils s'attachent à promouvoir des mesures sociales et anti-autoritaires ; ils sont les partisans de la République sociale.

Ces tendances se cristallisent le 28 avril à propos de la création d'un Comité de Salut public, organisme que les minoritaires refusent comme contraire à l'aspiration démocratique et autonomiste de la Commune. Les majoritaires en imposent la création le 1er mai par 45 voix contre 23[17]. La minorité au conseil de la Commune publie un Manifeste le 15 mai. Toutefois, ces luttes d'influence restent incomprises d'une grande partie des Parisiens et les deux tendances feront combat commun dès l'entrée des troupes versaillaises dans Paris.

Vie politique

À côté des personnalités élues, les classes populaires de Paris manifestent une extraordinaire effervescence politique. Les élections à répétition, le 26 mars pour le Conseil de la Commune et le 16 avril pour des élections complémentaires, maintiennent la tension politique. Les cérémonies officielles permettent aussi les rassemblements : l'installation du Conseil de la Commune à l'hôtel de ville le 28 mars, les obsèques du socialiste Pierre Leroux à la mi-avril, la destruction de l'hôtel particulier de Thiers, la démolition de la colonne Vendôme le 16 mai.

Surtout, la population peut se retrouver dans de nombreux lieux pour y discuter de la situation, proposer des solutions, voire faire pression sur les élus ou aider l'administration communale. Réunis dans les lieux les plus divers, ils permettent à des orateurs réguliers ou occasionnels de faire entendre les aspirations de la population et de débattre de la mise sur pied d'un nouvel ordre social favorable aux classes populaires (comme au Club de la Révolution, animé par Louise Michel). Si ces clubs sont nombreux dans les quartiers centraux (1er, 2e, 3e, 4e, 5e et 6e arrondissements), les quartiers aisés de l'ouest parisien (7e, 8e et 16e) n'en comptent aucun. Les clubs se fédèrent le 7 mai afin d'avoir des contacts plus efficaces avec le Conseil de la Commune.

S'ajoutant aux titres déjà existants, plus de soixante-dix journaux sont créés pendant les soixante-douze jours de la Commune. Mais la liberté de la presse est restreinte dès le 18 avril et, le 18 mai, le Comité de Salut public interdit les publications favorables au gouvernement Thiers. Parmi les journaux les plus influents figurent Le Cri du peuple de Jules Vallès, Le Mot d'ordre d'Henri Rochefort, L'Affranchi de Paschal Grousset, Le Père Duchêne d'Eugène Vermersch, La Sociale avec la féministe André Léo et Le Vengeur de Félix Pyat.

Dans La Guerre civile en France, Karl Marx juge que la Commune fut l'une des expériences les plus démocratiques depuis l'aube de la société de classes : « Au lieu de décider une fois tous les trois ou six ans quel membre de la classe dirigeante devait "représenter" et fouler aux pieds le peuple au Parlement, le suffrage universel devait servir au peuple constitué en communes [...] Son véritable secret, le voici : c'était essentiellement un gouvernement de la classe ouvrière, le résultat de la lutte des producteurs contre la classe des appropriateurs, la forme politique enfin trouvée qui permettait de réaliser l’émancipation économique du travail[1]. »

Organisation

Le 29 mars 1871, la Commune se dote pour gouverner d'une Commission exécutive, à la tête de 9 commissions.

Commissions Membres initiaux[18] Délégués initiaux[18] Réaffectations[19],[20]
Commission de la Guerre Charles Delescluze, Gustave Tridon, Augustin Avrial, Georges Arnold, Gabriel Ranvier Cluseret Louis Rossel (01/05/1871), Alfred-Édouard Billioray (08/05/1871), Charles Delescluze (10/05/1871)
Commission des Finances Charles Beslay, Alfred-Édouard Billioray, Victor Clément, Gustave Lefrançais, Félix Pyat François Jourde  
Commission de la Sûreté générale Frédéric Cournet, Auguste Vermorel, Théophile Ferré, Alexis Louis Trinquet, Clovis Dupont Raoul Rigault  
Commission de l'Enseignement Gustave Courbet, Augustin Verdure, Jules Miot, Jules Vallès, Jean Baptiste Clément Édouard Vaillant  
Commission des Subsistances Eugène Varlin, François-Louis Parisel, Victor Clément, Arthur Arnould, Henry Louis Champy Auguste Viard  
Commission de la Justice Charles Ferdinand Gambon, Louis-Simon Dereure, Adolphe Clémence, Camille Langevin, Jacques Louis Durand Eugène Protot  
Commission du Travail et de l'Échange Albert Theisz, Benoît Malon, Auguste Serraillier, Charles Longuet, Louis-Denis Chalain Léo Fränkel  
Commission des Relations extérieures Léo Melliet, Charles Gérardin, Charles Amouroux, Jules-Paul Johannard, Jules Vallès Paschal Grousset Louis Rossel (10 mai 1871)
Commission des Services publics François-Charles Ostyn, Pierre Vésinier, Paul Philémon Rastoul, Antoine ?, Armand Antoine Jules Arnaud, Eugène Pottier Jules Andrieu  

Politiques suivies

Dans son programme daté du 19 avril 1871, la Commune résume[21] :

« La Révolution communale, commencée par l'initiative populaire du 18 mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. C'est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l'exploitation, de l'agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la Patrie ses malheurs et ses désastres. »

Dès le 29 mars, le Conseil de la Commune forme en son sein dix commissions : exécutive, militaire, subsistances, finances, justice, sûreté générale, travail, industrie et échanges, services publics et enseignement. Le 21 avril le Conseil décide de nommer un membre de la commission exécutive « délégué » auprès de chacune des neuf autres commissions pour en diriger les travaux. Gustave Cluseret devient délégué à la Guerre (remplacé le 1er mai par Louis Rossel, lui-même remplacé le 10 mai par Charles Delescluze) ; Eugène Protot est délégué à la Justice ; Auguste Viard est délégué aux Subsistances ; Édouard Vaillant à l'Enseignement ; Raoul Rigault à la Sûreté générale (où il sera remplacé le 24 avril par Frédéric Cournet, puis le 13 mai par Théophile Ferré) ; Léo Fränkel est nommé au Travail, à l'Industrie et aux Échanges ; Jules Andrieu aux Travaux publics. Le Comité de Salut public, créé le 1er mai, dont les attributions n'ont pas été précisées, vient empiéter sur celles des commissions et crée une certaine confusion (qui aboutit le 10 mai à la démission de Louis Rossel).

La Commune administre Paris jusqu'au 20 mai. De nombreuses mesures sont prises et appliquées pendant les 72 journées d'une intense activité législatrice. La Commune n’ayant aucune légitimité au regard du gouvernement légal du pays, ces mesures disparaissent avec elle sans qu’il soit nécessaire de les abolir explicitement ensuite. Certaines seront reprises par la République plusieurs décennies plus tard.

Mesures d'urgence

« La Commune de Paris, considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de la force brute et de la fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l'un des trois grands principes de la République française, la fraternité, décrète : La colonne de la place Vendôme sera démolie[22]. »

— Placard de la Commune de Paris

Le Conseil de la Commune commence par régler les questions qui sont à l'origine du soulèvement du 18 mars : le 29 mars, un décret remet les loyers non payés d'octobre 1870 à avril 1871 (il ne s'agit pas d'un moratoire, les locataires ne sont tout simplement plus redevables de ces loyers)[23], la vente des objets déposés au Mont-de-Piété est suspendue ; le 12 avril, les poursuites concernant les échéances non payées sont suspendues ; le 16 avril, un délai de trois ans est accordé pour le règlement des dettes et des échéances ; le 6 mai, le dégagement gratuit des dépôts de moins de 20 francs au Mont-de-Piété est permis (décret du 6 mai 1871, J.O. du 7 mai).

La solidarité est également organisée : une pension est versée aux blessés ainsi qu'aux veuves (600 francs) et aux orphelins (365 francs) des gardes nationaux tués au combat (8 et 10 avril) ; le 25 avril, un décret réquisitionne les logements vacants au profit des sinistrés des bombardements allemands et versaillais ; des orphelinats sont créés avec l'aide en fourniture des familles parisiennes.

La question du ravitaillement est devenue moins cruciale que pendant le siège hivernal de Paris par les Prussiens : à l'exception du pain qui est taxé, les aliments se trouvent en suffisance grâce aux stocks accumulés après le siège et aux arrivages des terres agricoles et des jardins situés entre les fortifications et les lignes allemandes. Mais par circulaire du 21 avril, le gouvernement Thiers impose le blocus ferroviaire de la capitale. Le 22 avril, des ventes publiques de pommes de terre et des boucheries municipales sont créées pour soulager le budget des familles (dont les dépenses alimentaires constituent à l'époque l'essentiel). Cantines municipales et distributions de repas (à l'exemple des « marmites de Varlin ») fonctionnent, des bons de pain sont distribués.

Chute de la colonne Vendôme
(photographie de Franck).
La statue de Napoléon à terre.

La Commune prend aussi quelques mesures symboliques : le drapeau rouge est adopté le 28 mars et le calendrier républicain (an 79 de la République) remis en vigueur. La destruction de la colonne Vendôme, considérée comme le symbole du despotisme impérial, est décrétée le 12 avril et réalisée le 16 mai. Sont aussi décidées la confiscation des biens de Thiers et la destruction de son hôtel particulier à Paris (Thiers se fera rembourser plus d'un million de francs).

Démocratie et citoyenneté

L'appel du 22 mars[24] du Comité central de la Garde nationale énonce que « les membres de l'assemblée municipale, sans cesse contrôlés, surveillés, discutés par l'opinion, sont révocables, comptables et responsables » et que leur mandat est impératif. Il s'agit d'une démocratie directe reposant sur une citoyenneté active, renouant avec l'esprit de la constitution de 1793 qui fait du droit à l'insurrection « le plus sacré des droits et le plus imprescriptible des devoirs » (article XXXV de la Déclaration des droits de l'Homme de 1793).

La Commune de Paris ouvre la citoyenneté aux étrangers : « Considérant que le drapeau de la commune est celui de la République universelle ; considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent… »[25].

Travail et démocratie sociale

Le Conseil de la Commune, issu d'un mouvement populaire, se préoccupe d'améliorer la condition des prolétaires. La Commune entend réaliser l'aspiration du mouvement ouvrier français du XIXe siècle : « l'émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes » (mot d'ordre de l'Association internationale des travailleurs dès 1864).

Le 16 avril, un décret réquisitionne les ateliers abandonnés par leurs propriétaires (assimilés à des déserteurs) ; il prévoit de les remettre à des coopératives ouvrières après indemnisation du propriétaire. Deux ateliers fonctionnent ainsi pour la fabrication d'armes ; la journée de travail y est de 10 heures et l'encadrement est élu par les salariés. Le 20 avril, les bureaux de placement de la main d'œuvre, entreprises privées très florissantes sous l'Empire, monopoles agissant bien souvent comme des « négriers », sont supprimés et remplacés par des bureaux municipaux. Le même jour, le travail de nuit dans les boulangeries est interdit, mais il faut lutter contre le travail clandestin par des saisies de marchandises et l'affichage de la sanction dans les boutiques. Pour contrer une pratique très répandue, la Commune interdit les amendes patronales et retenues sur salaires, dans les administrations publiques comme dans les entreprises privées (28 avril). Pour lutter contre le sous-salariat dans les appels d'offres concernant les marchés publics, un cahier des charges avec indication du salaire minimum est créé.

La Commune annonce les prémices de l'autogestion[réf. nécessaire]. Dans les entreprises, un conseil de direction est élu tous les 15 jours par l'atelier et un ouvrier est chargé de transmettre les réclamations.

Femmes défendant la barricade de la place Blanche (lithographie).

Vers l'émancipation des femmes

Pendant la Commune, sous l'impulsion d'Élisabeth Dmitrieff, jeune militante russe de l'Internationale, et de Nathalie Lemel, ouvrière relieuse, se crée l'un des premiers mouvements féminins de masse, l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés. L'Union réclame le droit au travail et l'égalité des salaires (un commencement d'application est mis en place pour les institutrices), elle participe au recensement des ateliers abandonnés par leurs patrons (les francs fileurs) réfugiés à Versailles et organise des ateliers autogérés. La Commune reconnaît l'union libre (elle verse une pension aux veuves de fédérés mariées ou non, ainsi qu'à leurs enfants légitimes ou naturels)[26],[27], interdit la prostitution et met en place un début d'égalité salariale. Elle manque de temps pour instaurer le droit de vote des femmes[28]. Des femmes mettent en application le décret de séparation des Églises et de l'État dans les écoles et les hôpitaux, se battent, comme Louise Michel et d'autres, sous l'habit des « fédérés » et défendent Paris contre les « Versaillais » sur les barricades (elles sont une centaine, place Blanche, avec Nathalie Lemel). Sur le chemin de l'émancipation des femmes, la Commune a marqué une étape importante[26],[27].

Presse

Thiers chargeant les communards (couverture du Fils du père Duchêne Illustré).

La liberté de la presse est réaffirmée le 19 mars par le Comité central de la Garde nationale et les journaux anti-communards continuent donc de paraître à Paris. Ils se livrent à des attaques violentes contre le soulèvement et relaient les mots d'ordre politiques de Thiers. Aussi, dès le 5 avril, le Journal des Débats et La Liberté, jugés pro-versaillais, sont interdits. Le 12, Le Moniteur universel connaît le même sort. La presse pro-versaillaise continuant ses attaques, le 9 avril, la Commission de Sûreté générale rappelle que la « déclaration préalable » reste en vigueur. Dès le 18 avril, la Commune menace d'interdiction les journaux « favorables aux intérêts de l'armée ennemie » qui continuent tout de même de paraître. C'est surtout en mai que la lutte contre la presse pro-versaillaise prend de la vigueur : le 5 mai, 7 journaux sont supprimés, le 11 ce sont 5 autres journaux dont Le Vengeur et le 18 mai, 9 autres. Néanmoins, les publications interdites peuvent reparaître quelques jours plus tard du fait de la totale liberté laissée pour la fondation d'un journal. De son côté, la presse parisienne procommunarde ne peut être diffusée en province du fait de la vigilance du gouvernement Thiers[réf. nécessaire].

Fonctionnaires

La Commune doit faire face à l'absentéisme des fonctionnaires, qui pour une grande part sont partis à Versailles avec Adolphe Thiers ou restent chez eux comme ce dernier le leur ordonne. Il s'agit aussi de changer l'état d'esprit de ces agents publics recrutés sous le Second Empire. La Commune décide l'élection au suffrage universel des fonctionnaires (y compris dans la justice et dans l'enseignement), l'instauration d'un traitement maximum (2 avril) de 6 000 francs annuels (l'équivalent du salaire d'un ouvrier[réf. nécessaire]) et l'interdiction du cumul (4 mai). Les fonctionnaires ne doivent plus le serment politique et professionnel.

Justice

La plupart des professionnels de la justice ou du droit ayant disparu (il n'y a plus que deux notaires en activité dans Paris), il faut pourvoir à tous les postes. Il y a beaucoup de projets, mais faute de temps, peu sont mis en application. Les enfants légitimés sont considérés comme reconnus de droit ; le mariage libre par consentement mutuel est instauré (avec un âge minimum de 16 ans pour les femmes, 18 ans pour les hommes) ; la gratuité des actes notariaux (donation, testament, contrat de mariage) est décidée. Pour tempérer l'activité répressive de Rigault à la Sûreté générale, une sorte d’habeas corpus est mise en place par Eugène Protot : les cas des suspects arrêtés par le Comité central de la Garde nationale ou la Sûreté doivent recevoir une instruction immédiate (8 avril) ; les perquisitions et réquisitions sans mandat sont interdites (14 avril) ; il est obligatoire d'inscrire le motif de l'arrestation sur les registres d'écrou (18 avril) ; une inspection des prisons est créée (23 avril).

Enseignement

Dans l'enseignement, le personnel de l'administration centrale s'est réfugié à Versailles, les professeurs du secondaire et du supérieur, assez peu favorables à la Commune, ont déserté lycées et facultés et les écoles privées congréganistes, nombreuses, car favorisées par la loi Falloux de 1850, ont été vidées de leurs élèves[29] depuis le décret du 2 avril « séparant l'Église de l’État ». Édouard Vaillant, chargé de ce secteur, prévoit une réforme qui vise à l'uniformisation de la formation primaire et professionnelle. Deux écoles professionnelles, une de garçons et une de filles, sont ouvertes. L’enseignement est laïcisé : l'enseignement confessionnel est interdit, les signes religieux chrétiens sont enlevés des salles de classe. Une commission exclusivement composée de femmes est formée le 21 mai pour réfléchir sur l'instruction des filles. Quelques municipalités d'arrondissement, celle du 20e en particulier, qui ont alors la responsabilité financière de l'enseignement primaire, rendent l'école gratuite et laïque. Le personnel enseignant, qui est à la charge des municipalités, reçoit une rémunération de 1 500 francs annuels pour les aides-instituteurs et 2 000 pour les directeurs, avec égalité de traitement entre hommes et femmes.

Cultes

« Art. 1er. L’Église est séparée de l’État ;
Art. 2. Le budget des cultes est supprimé ;
Art. 3. Les biens dits de mainmorte, appartenant aux congrégations religieuses, meubles ou immeubles, sont déclarés propriétés nationales ;
Art. 4. Une enquête sera faite immédiatement sur ces biens, pour en constater la nature et les mettre à la disposition de la nation. »

— Journal Officiel du 2 avril 1871. Voir Les Classiques des Sciences Sociales, Le Journal Officiel de la Commune de Paris

Dans le domaine des cultes, la Commune rompt avec le concordat de 1802 qui faisait du catholicisme « la religion de la majorité des Français » et des membres du clergé des fonctionnaires. À la fin de l'Empire, les classes populaires parisiennes sont assez hostiles au catholicisme, trop lié au régime impérial et aux conservateurs (liens notamment incarnés en la personne de l'impératrice Eugénie). L'anticléricalisme a été revigoré par la propagande blanquiste, d'un athéisme militant, et par l'attitude du pape Pie IX face à l'unification de l'Italie. Le 2 avril, la Commune décrète la séparation de l'Église (catholique) et de l'État, la suppression du budget des cultes et la sécularisation des biens des congrégations religieuses.

Le même jour, l'archevêque de Paris, Georges Darboy, est arrêté comme otage. Les religieux des couvents de Picpus, des Dames-Blanches et d'Arcueil sont inquiétés ou arrêtés sous divers motifs. Les églises Saint-Laurent et Notre-Dame-des-Victoires sont perquisitionnées. Les propositions d'échange de l'archevêque contre Auguste Blanqui, détenu par le gouvernement d'Adolphe Thiers, sont repoussées par celui-ci le 12 avril, puis le 14 mai. Le prélat est fusillé par les communards, avec quatre autres ecclésiastiques, en réplique à l'avance des troupes versaillaises. D'autres exécutions de religieux vont avoir lieu et portent le nombre total à plus d'une vingtaine[30].

Arts

En avril 1871, Eugène Pottier lit devant une assemblée d'artistes et d'artisans parisien le manifeste de la Fédération des artistes de Paris, qui se conclut par la phrase : « Le comité concourra à notre régénération, à l'inauguration du luxe communal et aux splendeurs de l'avenir, et à la République universelle »[31].

D'après l'universitaire Kristin Ross, « par "luxe communal", les artistes et les artisans de la Commune semblaient penser à une sorte de "beauté publique" : l'amélioration des espaces partagés dans toutes les villes et tous les villages, le droit pour chacun de vivre et de travailler dans un environnement agréable. En créant un art public, un art vécu, au niveau de municipalités autonomes, le luxe communal œuvrait contre la conception même de l'espace monumental et sa logique centralisatrice (nationaliste)[31]. »

« Communards » contre « Versaillais »

Les Prussiens favorisèrent l'offensive contre la Commune. Ici, batterie prussienne au fort d'Aubervilliers, pointée sur Paris. Cliché d'Alphonse Liébert.

Mobilisation des deux camps

Une grande partie de l'action de la Commune fut absorbée dans la lutte contre l'offensive menée par les troupes régulières obéissant au gouvernement du pays dirigé par Thiers et dénommées les « Versaillais » par les insurgés.

Comme le montre sa correspondance télégraphique avec Jules Favre, qui négocie la paix avec les Allemands, Thiers bénéficie de l'appui du chancelier allemand Bismarck[32]. Il s'agit en effet de mettre fin au plus tôt aux hostilités entre la France et l'Allemagne, une des conditions étant le désarmement de Paris. Alors que la convention d'armistice n'autorise que 40 000 soldats français en région parisienne, Bismarck libère rapidement près de 60 000 prisonniers de guerre qui peuvent s'adjoindre aux 12 000 soldats dont dispose Thiers. Le 1er avril, celui-ci déclare à l'Assemblée nationale qu'il met sur pied « une des plus belles armées que la France ait possédée ». Les Versaillais seront 130 000 au début de la Semaine sanglante. Ces soldats de métier (la durée du service est de 7 ans) sont surtout issus de milieux paysans. Les conseils de révision écartent la plupart des jeunes ouvriers pour « déficience physique », en raison des conditions de travail que l'industrie de l'époque impose malgré la loi de 1841 limitant le travail des enfants. Les troupes sont commandées par le vaincu de Sedan, le maréchal de Mac Mahon. Par les banlieues nord et est qu'ils contrôlent, les Allemands laissent passer les troupes versaillaises qui veulent contourner Paris. De plus, par convention avec le gouvernement Thiers, ils occupent le Chemin de fer du Nord, établissent un barrage de troupes de la Marne à Montreuil et massent 80 canons et 5 000 soldats près de la porte et du fort de Vincennes tenus par la Commune, bloquant ainsi la sortie de la capitale par l'Est.

Face à une armée nombreuse, expérimentée et bien armée, la Commune dispose des hommes de la Garde nationale. Depuis la Restauration, tous les hommes de 25 à 50 ans pourvus de leurs droits politiques en font partie. Sous le Second Empire, tous les hommes mariés de 25 à 50 ans sont enrôlés[réf. nécessaire]. Les armes sont fournies par l'État, mais l'habillement reste à la charge du garde. À Paris, le recrutement se fait par arrondissement. Dans les limites communales, le service est gratuit, mais le garde reçoit une solde s'il sert au-delà. Le 12 août 1870, le gouvernement réorganise 60 bataillons. Les quartiers bourgeois de Paris (l'ouest et le centre de la capitale) en fournissent plus des trois quarts. Début septembre le gouvernement de la Défense nationale en crée 60 autres, fin septembre il y a 254 bataillons. Les nouvelles créations sont aux trois quarts issues des quartiers populaires de l'Est parisien (10e, 11e, 18e, 19e et 20e arrondissements). On peut y voir l'effet du siège de Paris par les Allemands, qui ranime la fibre patriotique des Parisiens, mais aussi de l'attrait accru de la solde dans le contexte de chômage consécutif au blocus qui accompagne le siège. Au cours de celui-ci, le manque d'entraînement de ces bataillons a pour résultat des performances militaires assez médiocres et leur attitude volontiers frondeuse — ils refusent catégoriquement de se porter sur Sedan — ne les rapproche pas des autres unités françaises[réf. nécessaire].

Mobilisation de la Garde nationale.

Le 5 avril, la Commune décrète la mobilisation comme volontaires des jeunes gens de 17 à 19 ans et en service obligatoire des célibataires et hommes mariés de 19 à 40 ans. Ces soldats n'ont pratiquement pas d'expérience militaire et s'ils sont animés d'ardeur républicaine, sont aussi assez réticents à la discipline. La troupe souffre, malgré quelques exceptions remarquables (Dombrowski, Louis Rossel), d'une insuffisance du commandement, car les officiers sont élus plus sur leurs convictions que sur leurs capacités à diriger des soldats.

Paolo Tibaldi, Génois, carbonaro, franc-maçon, ancien militaire italien, ouvrier opticien, est inculpé de complot et d'attentat contre Napoléon III en juin 1857 avec Ledru-Rollin, condamnation fruit d'une manipulation de la police. Il revient de déportation à Cayenne en 1870, et ami de Gustave Flourens, il monte durant le siège, une légion italienne, dite parfois « tirailleurs de Tibaldi ». Ce commando Tibaldi et les bataillons de Flourens envahirent l’hôtel de ville le 31 octobre 1870[33],[34],[35].

En théorie, la Commune dispose de près de 194 000 hommes de troupe, sous-officiers et officiers (nombre publié par le Journal officiel de la Commune le 6 mai). En fait, les combattants sont moins nombreux et les estimations des contemporains vont de 10 000 (Camille Pelletan) à 41 500 (Cluseret, délégué à la Guerre, le 5 avril). On peut les estimer à 25-30 000 début avril et moitié moins à la mi-mai, cette décrue pouvant s'expliquer par le fait que beaucoup d'inscrits qui ne l'étaient que pour la solde restèrent spectateurs pendant les combats, sans compter ceux qui périrent dans les opérations militaires contre les troupes versaillaises[réf. nécessaire].

Second siège de Paris

Barricade, lithographie d'Édouard Manet, 1871.
Barricade située à l'angle des boulevards Voltaire et Richard-Lenoir.

Les Versaillais passent à l'attaque les premiers. Le 21 mars, ils occupent le fort du Mont-Valérien où les fédérés de la Commune ont négligé de s'installer : cette position qui domine toute la proche banlieue ouest de Paris leur donne un avantage considérable. Le 30 mars, le général de Gallifet occupe le rond-point de Courbevoie[36] et le 2 avril, les Versaillais s'emparent de Courbevoie et de Puteaux, les fédérés se repliant vers Neuilly. Le 3 avril, la Commune lance, sous les ordres de Flourens, Eudes et Duval, une contre-offensive en direction de Versailles : elle se solde par un échec à Rueil, à Meudon et à Châtillon.

Avril 1871, coin de la place de l'Hôtel de Ville et de la rue de Rivoli.

Gustave Flourens est tué par un officier de gendarmerie à Rueil et Duval fusillé avec son état-major le 4, sans procès, sur ordre du général Vinoy. Le même jour, Gustave Cluseret est nommé délégué à la Guerre de la Commune. En réponse aux actes des Versaillais, celle-ci vote, le 5 avril, le décret des otages (trois otages fusillés pour un communard exécuté), qui ne sera mis en application que pendant la Semaine sanglante, fin mai. Pendant trois semaines environ, les combats sont sporadiques, mais les bombardements intensifs, en particulier sur Neuilly qui, le 25, bénéficie d'une suspension d'armes pour permettre l'évacuation de la population. Cette période permet à l'armée versaillaise de se renforcer.

Au soir du 26 avril, le village des Moulineaux est occupé par les Versaillais qui, le 29, menacent le fort d'Issy où des ordres contradictoires ont entraîné un début d'évacuation. Le 1er mai, Louis Rossel est nommé délégué à la Guerre en remplacement de Cluseret qui a été révoqué. Le 4 mai, les Versaillais, aidés par une trahison (qui sera le motif de l’arrestation des dominicains d'Arcueil), enlèvent la redoute du Moulin-Saquet où ils se livrent à des atrocités[réf. nécessaire]. Le 5, ils s'emparent du village de Clamart. Le 8, l'enceinte fortifiée de Paris est violemment bombardée de Grenelle à Passy, tandis que le 9, le fort d'Issy est pris par les Versaillais.

Le 8 mai, Thiers adresse une proclamation aux Parisiens par la voie d’une affiche qui se retrouve assez mystérieusement placardée sur tous les murs de la ville. Il demande leur aide pour mettre fin à l’insurrection et les informe que l’armée régulière va devoir passer à l’action dans la ville elle-même :

« Nous avons écouté toutes les délégations qui nous ont été envoyées, et pas une ne nous a offert une condition qui ne fût l'abaissement de la souveraineté nationale devant la révolte. (…) Le gouvernement qui vous parle aurait désiré que vous puissiez vous affranchir vous-mêmes… Puisque vous ne le pouvez pas, il faut bien qu'il s'en charge, et c'est pour cela qu'il a réuni une armée sous vos murs… (…) si vous n'agissez pas, le gouvernement sera obligé de prendre, pour vous délivrer, les moyens les plus prompts et les plus sûrs. Il le doit à vous, mais il le doit surtout à la France. »

Le 10, Charles Delescluze remplace Louis Rossel démissionnaire comme délégué à la Guerre. Le 13, les Versaillais occupent le fort de Vanves, mais sont arrêtés par l'artillerie de remparts de la Commune. Le 17, la cartoucherie de l'avenue Rapp explose dans des circonstances peu claires : on parlera de sabotage, mais il s'agissait d'une poudrerie dans laquelle on faisait des travaux de soudure[réf. nécessaire].

Le 21 mai, grâce à Jules Ducatel, piqueur des Ponts et Chaussées, qui est monté sur le bastion no 64 pour avertir les Versaillais que la place n'est plus gardée, l'armée régulière pénètre dans Paris par la porte de Saint-Cloud. Commence alors la Semaine sanglante. Ducatel, arrêté par les fédérés, va être fusillé devant l'École militaire quand il est sauvé par l'arrivée de l'armée régulière. Son acte inspire au directeur du Figaro, Hippolyte de Villemessant, le lancement d'une souscription publique qui rapporte à l'intéressé 125 000 francs-or.

Répression

Fichier:Girardet-L'arrestation de Louise Michel..jpg
L'arrestation de Louise Michel le 24 mai 1871, par Jules Girardet.

La Commune est finalement vaincue durant la Semaine sanglante qui débute avec l'entrée des troupes versaillaises dans Paris le 21 mai pour s'achever par les derniers combats au cimetière du Père-Lachaise le 28 mai. Elle avait duré 72 jours.

Mgr Darboy, archevêque de Paris, fusillé comme otage par des communards le 24 mai.

La répression contre les communards est impitoyable : tous les témoins mentionnent les nombreuses exécutions sommaires commises par les troupes versaillaises, frappant — par exemple — ceux dont les mains portent ou semblent porter des traces de poudre révélant l'emploi récent d'armes à feu[37]. Les trois principaux charniers à l'intérieur de Paris étaient au Luxembourg (3 charniers), à la caserne Lobau et au cimetière du Père-Lachaise. En 1876, le journaliste et polémiste socialiste Prosper-Olivier Lissagaray, ancien communard, estime de 17 000 à 20 000 le nombre des fusillés[38]. En 1880, le journaliste et homme politique Camille Pelletan, membre du Parti radical-socialiste situe le nombre des victimes à 30 000[39]. L'historien britannique Robert Tombs évoque entre 6 000 et 7 500 morts, dont environ 1 400 fusillés[40],[41]. Les Versaillais déplorent 877 tués, 6 454 blessés et 183 disparus dans les combats livrés du 3 avril au 28 mai[42].

Cette répression a toutefois l'appui des grands élus républicains de l'Assemblée nationale, qui pour préserver la République, encore fragile, donnent leur accord à Thiers, craignant la surenchère des communards. Tel est notamment le cas de Léon Gambetta, Jules Ferry, Jules Grévy qui évoque « un gouvernement factieux », Jules Favre « une poignée de scélérats ». Les députés parisiens condamnent en majorité les communards. L'historien François Furet note que le socialisme français pâtit « de l'exil du mouvement ouvrier », et écrit que « ces morts, ont une nouvelle fois et plus profondément encore qu'en juin 1848, creusé le fossé qui sépare la gauche ouvrière et le républicanisme bourgeois ». Pour Le Figaro : « Jamais, pareille occasion ne s'est offerte pour guérir Paris de la gangrène morale qui le ronge depuis vingt ans[1]. »

Dans le même temps, les communards fusillent 47 otages. La plupart sont des religieux. Le plus célèbre d'entre eux, l'archevêque de Paris Georges Darboy, est arrêté le 4 avril 1871 avec quatre autres clercs en application du « décret des otages ». Enfermé à la prison Mazas, il est exécuté à la Roquette, à la suite de l'attaque versaillaise, le 24 mai. À cette exécution s'ajoutent celles des dominicains d'Arcueil et des jésuites de la rue Haxo. Pendant toute la semaine du 21 au 28 mai, celle de l'offensive contre la Commune, la Bourse de Paris reste fermée[43] alors qu'elle était jusque-là restée ouverte. L'historien britannique Robert Tombs avance que les représailles « ne furent pas autorisées par les derniers membres de la Commune. Les quatre principaux incidents (il y eut aussi des exécutions sporadiques de personnes soupçonnées d'être des espions ou des traîtres) eurent lieu soit à l'initiative d'un petit nombre d'individus, en particulier des blanquistes, soit furent la conséquence d'une rage spontanée de fédérés du rang et de passants dans une situation confuse et traumatique »[44].

Les tribunaux prononcent 10 137 condamnations dont 93 à mort, 251 aux travaux forcés, 4 586 à la déportation (en particulier en Nouvelle-Calédonie), les autres à des peines de prison variables. Vingt-trois condamnés à mort seront effectivement exécutés. Les lois d'amnistie interviennent en 1880. Longtemps encore après les événements, la gauche reste hostile au général Gaston de Galliffet, surnommé pour son zèle répressif « le boucher de la Commune ». Bien qu'il fût légitimiste, Albert de Mun s'élève contre la violence de la répression.

L'historien Alistair Horne note que la répression eut un impact terrible sur la classe ouvrière parisienne : « l'aspect de Paris changea de façon curieuse pendant quelques années. La moitié des peintres en bâtiment, la moitié des plombiers, des couvreurs, des cordonniers et des zingueurs avaient disparu[1]. »

La majorité des dirigeants de la Commune échappèrent à la mort au combat, aux exécutions sommaires et à la répression judiciaire. Par exemple, sur neuf membres du Comité de Salut public, un, Delescluze, est tué sur une barricade, un autre, Billioray, fut fait prisonnier, les autres parvinrent à fuir Paris et à s’exiler à l’étranger. L’amnistie de 1880 leur permit de rentrer en France.

Le 29 novembre 2016, l'Assemblée nationale vote la réhabilitation de toutes les victimes de la répression versaillaise[45].

La répression versaillaise.

Une plaque commémorative des derniers combats se trouve rue de la Fontaine-au-Roi, dans le 11e arrondissement de Paris.

Plaques commémoratives.

Un bas-relief et une autre plaque commémorative des derniers combats de la Commune, se trouvent également à la jonction des rues de la Ferme-de-Savy et Jouye-Rouve, dans une entrée du parc de Belleville.

Bas-relief.

Destructions

Les nombreuses destructions dans Paris sont imputables à la fois à l'âpreté des combats et, principalement les 23 et 24 mai, aux incendies déclenchés par des commandos communards, visant des bâtiments symboliques de l'État. La colonne de la place Vendôme, étant surmontée par la statue de Napoléon, est abattue et démolie dès le 16 mai.

Les destructions et incendies d'immeubles civils (rues Royale, de Lille, de Rivoli, boulevard Voltaire, place de la Bastille, etc.), sont liés aux combats de rue, aux tirs d'artillerie, autant fédérés que versaillais. Certains incendies d'immeubles auraient aussi été provoqués pour des raisons tactiques, pour contrer l'avancée versaillaise[46].

De grands édifices sont victimes d'incendies :

Le ministère des Finances[50] est également détruit par un incendie le 22 mai, selon un ordre donné à un certain Lucas par un document ministériel signé de Théophile Ferré[47], dont il contestera être l'auteur. Des sources de l'époque proches des communards avancent que l'incendie fut déclenché par des obus de l'artillerie de l'armée régulière, qui aurait visé la barricade fédérée à l'angle de la rue Saint-Florentin[51] : « Bon nombre d'obus, en éclatant, avait mis le feu de divers côtés : c'est ainsi, quoiqu'on en ait dit que le ministère des Finances, incendié de cette façon, brûlait lentement derrière nous, depuis le lundi de grand matin »[52].

Modèle:Message galerie

L'hôtel de ville est incendié le 24 mai 1871 par deux inconnus munis d'un arrosoir de pétrole, quelques heures après son abandon par les communards qui n'avaient pourtant pas donné un tel ordre[Note 1]. L'un d'eux est habillé en zouave, selon le témoignage de Monsieur Bonvalet, ancien maire du 3e arrondissement, qui fut l'un des derniers à quitter les lieux[47]. La bibliothèque de l'hôtel de ville et la totalité des archives de Paris furent ainsi anéanties, ainsi que tout l'état civil parisien (un exemplaire existait au palais de justice, l'autre à l'hôtel de ville ; ils furent tous deux la proie des flammes). Seul un tiers des huit millions d'actes détruits a pu être reconstitué.

Plaque commémorative, vestibule Denon, musée du Louvre.

Une grande partie des archives de la police fut également détruite dans l'incendie du palais de justice. Certains bureaux de la Préfecture de police étaient alors intégrés aux bâtiments du palais ; la Conciergerie est également touchée[48]. Les archives comptables disparaissent également dans l'incendie du palais d'Orsay[49].

D'autres richesses culturelles connurent le même sort, à l'exemple rue de Lille, de la maison de Prosper Mérimée, qui brûla avec tous ses livres, souvenirs, correspondances et manuscrits et de celle du sculpteur Jacques-Édouard Gatteaux avec la plus grande partie de ses collections, ou celle de Jules Michelet, rue d'Assas. Le musée de la manufacture des Gobelins est touché par l'incendie avec environ 80 tapisseries, dont la moitié antérieure au XIXe siècle[53], tout comme l'église Saint-Eustache, l'église de Reuilly[Quoi ?], la caserne de Reuilly, les Magasins-Réunis place de la République, le Grenier d'abondance sur le bassin de l'Arsenal incendié par un certain Ulric[47]Interprétation abusive ?, le théâtre du Châtelet, celui de la Porte-Saint-Martin, incendié par un certain Brunel[47]Interprétation abusive ?, le théâtre du Bataclan et celui des Délassements-Comiques ; tandis que le Théâtre lyrique est fortement touché.

La chronologie de ces destructions suit très précisément la reconquête de Paris par les troupes versaillaises : le 22 mai, le ministère des Finances ; dans la nuit du 23 au 24, les Tuileries, le palais d'Orsay et l'hôtel de Salm ; le 24, le Palais-Royal, le Louvre, l'hôtel de ville et le palais de justice ; le 25, les greniers d'abondance ; le 26, les docks de la Villette et la colonne de la Bastille ; le 27, Belleville et le Père-Lachaise[48].

L'incendie de l'Hôtel-Dieu et de Notre-Dame, envisagé, semble avoir été évité. Le gouvernement publie a posteriori une liste de plus de deux cents édifices touchés par les flammes[48]. Les Archives nationales furent sauvées par l'initiative du communard Louis-Guillaume Debock, lieutenant de la Garde nationale parisienne et directeur de l'Imprimerie nationale sous la Commune, qui s'opposa in extremis à l'incendie ordonné par d'autres communards.

Le palais du Louvre et ses collections échappèrent le 24 mai à la destruction grâce à l'action de Martian de Bernardy de Sigoyer, commandant le 26e bataillon de chasseurs à pied (appartenant aux forces versaillaises), qui fit intervenir ses soldats pour empêcher que le feu ne se propage du palais des Tuileries au musée, comme en témoigne une plaque apposée dans le pavillon Denon. Il trouve la mort en poursuivant les combats à la tête de son bataillon. Son corps est retrouvé percé de balles le 26 mai au matin, entre le boulevard Beaumarchais et la rue Jean-Beausire[54].

Prolongements des événements de la commune de 1871 en France

Plaque commémorative de la commune de Narbonne, mur de Notre-Dame de Lamourguier.

La première Commune est celle de Lyon, où la nouvelle République est proclamée en avance sur Paris, le au matin. Elle dure jusqu'en janvier de l'année suivante[L 1], avant de reprendre de mars à avril[L 2]. Elle est suivie par celle de Marseille, mise en place le et présidée par Adolphe Joseph Carcassonne[55], avant que le pouvoir ne soit repris par le préfet Alphonse Gent[L 3].

Après la proclamation de la Commune de Paris le , les Communes de provinces se développent plus rapidement, mais sont de courte durée : à Marseille, une seconde a lieu du au sous le commandement de Gaston Crémieux[L 1],[55], à Saint-Étienne, l'insurrection ne dure que quelques jours du 24 au [L 1], à Narbonne[56] du 24 au 31, proclamée par Émile Digeon, à Toulouse du 24 au 27, à Perpignan le 25, au Creusot le 26 par Jean-Baptiste Dumay[L 1], puis à Grenoble le , à Bordeaux les 16 et 17 et à Nîmes le 18[57]. D'autres soulèvements ont lieu à Limoges[58], Périgueux, Cuers, Foix, Rouen ou au Havre[57].

Ces mouvements furent précurseurs des idées révolutionnaires qui amenèrent le monde du travail à s'organiser pour défendre ses intérêts et à créer la CGT en 1895.[réf. souhaitée]

Construction de la basilique du Sacré-Cœur sur la colline de Montmartre

À l'emplacement du point de départ du soulèvement parisien, la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre est construite, en application d'une loi du 24 juillet 1873, pour « expier les crimes des fédérés »[59],[60],[61]. Sa construction débuta en 1875.

Le choix d'ériger la basilique sur la colline de Montmartre était hautement symbolique pour la droite victorieuse, c'est là que débuta l'insurrection le 18 mars lorsque les troupes d'Adolphe Thiers vinrent enlever à Paris les canons qui y étaient entreposés. Les Parisiens considéraient comme leur propriété ces canons qu'ils avaient eux-mêmes payés par souscription lors de la guerre contre la Prusse. Après la cérémonie de pose de la première pierre, Hubert Rohault de Fleury fit explicitement le lien : « Oui, c'est là où la Commune a commencé, là où ont été assassinés les généraux Clément Thomas et Lecomte, que s'élèvera l'église du Sacré-Cœur ! Malgré nous, cette pensée ne pouvait nous quitter pendant la cérémonie dont on vient de lire les détails. Nous nous rappelions cette butte garnie de canons, sillonnée par des énergumènes avinés, habitée par une population qui paraissait hostile à toute idée religieuse et que la haine de l'Église semblait surtout animer ».

On ne trouve pas de mention de cette motivation dans le texte de loi voté par l'Assemblée Nationale, mais déjà à l'époque elle était dénoncée par l'opposition de gauche.

Par ailleurs de nombreuses villes françaises ont donné le nom d'Adolphe Thiers à une voie publique, voyant en lui le fondateur de la Troisième République plutôt que le répresseur de la Commune.

Place dans l'histoire

« La Commune refleurira », graffiti à Paris lors de l'acte XIX du mouvement des Gilets jaunes.

La Commune a souvent depuis été revendiquée comme modèle — mais avec des points de vue différents — par la gauche marxiste, l'extrême gauche et les anarchistes ; elle a inspiré de nombreux mouvements, qui y ont cherché des leçons leur permettant d'entreprendre d'autres révolutions : la Révolution russe et les conseils (soviets), la Révolution espagnole et les collectivités, etc.

Karl Marx, critique sur la compétence des dirigeants de la Commune[62], conclut cependant La Guerre civile en France par les mots : « Le Paris ouvrier, avec sa Commune, sera célébré à jamais comme le glorieux fourrier d'une société nouvelle. Le souvenir de ses martyrs est conservé pieusement dans le grand cœur de la classe ouvrière ».

Pour l’historien François Furet, « Aucun événement de notre histoire moderne, et peut-être de notre histoire tout court, n’a été l’objet d’un pareil surinvestissement d’intérêt, par rapport à sa brièveté. Il dure quelques mois, de mars à mai 1871, et ne pèse pas lourd sur les événements qui vont suivre, puisqu’il se solde par la défaite et la répression. […] Le souvenir de la Commune a eu la chance de se trouver transfiguré par un grand événement postérieur : la Révolution russe de 1917 l’a intégré à sa généalogie, par l’intermédiaire du livre que Marx avait consacré à l’événement dès 1871. »[63][…] Pourtant, la Commune doit beaucoup plus aux circonstances de l’hiver 1871 et au terreau politique français qu’au socialisme marxiste, auquel elle ne tient par rien[64]. Pour les historiens François Broche et Sylvain Pivot, « La Commune, dépourvue d'idées neuves, de valeurs fondatrices et de dirigeants d'envergure, ne fut jamais en mesure de précipiter l'enfantement d'un monde nouveau »[65].

Le siège de l'association des amis de la Commune de Paris, au 46, de la rue des Cinq-Diamants (Paris 13e).

L'essayiste Alain Gouttman écrit dans La Grande Défaite (2015) : « Devant l'histoire, les communards se sont montrés le plus souvent médiocres, à quelque poste qu'ils se soient trouvés entre le 18 mars et le 26 mai 1871. Ils n'en incarnent pas moins, dans la mémoire collective, une grande cause, la plus grande de toutes peut-être : celle d'une société jaillie du plus profond d'eux-mêmes, où la justice, l'égalité, la liberté n'auraient plus été des mots vides de sens. Une utopie ? En tout cas, une grande espérance qui les dépassait de beaucoup, et dont ils furent à la fois acteurs et martyrs ».

Depuis 1882, une association, fondée au départ comme une société d'entraide des communards de retour d'exil, puis devenue l'association des amis de la Commune de Paris, défend ce qu’elle considère comme les valeurs et l'œuvre de la Commune[66].

Citations d'écrivains contemporains de la Commune

Certains écrivains de l'époque prirent la plume pour commenter l'événement, pour la plupart de façon extrêmement hostile. Voici quelques exemples :

  • Charles-Marie Leconte de Lisle à José-Maria de Heredia : « La Commune ? Ce fut la ligue de tous les déclassés, de tous les incapables, de tous les envieux, de tous les assassins, de tous les voleurs, mauvais poètes, mauvais peintres, journalistes manqués, tenanciers de bas étage » ;
  • Gustave Flaubert à George Sand : « La seule chose, j'en reviens toujours là, c'est un gouvernement de mandarins. Le peuple est un éternel mineur. Je hais la démocratie ». « Le premier remède serait d'en finir avec le suffrage universel, la honte de l'esprit humain. Dans une entreprise industrielle (société anonyme), chaque actionnaire vote en raison de son apport. Il en devrait être ainsi dans le gouvernement d'une nation ». « L'instruction obligatoire et gratuite n'y fera rien qu'augmenter le nombre des imbéciles. Le plus pressé est d'instruire les riches qui, en somme, sont les plus forts » ;
  • George Sand à Gustave Flaubert : « Cette Commune est une crise de vomissements, les saturnales de la folie » ;
  • Les communards selon Alphonse Daudet : « Des têtes de pions, collets crasseux, cheveux luisants, les toqués, les éleveurs d'escargots, les sauveurs du peuple, les déclassés, les tristes, les traînards, les incapables ; Pourquoi les ouvriers se sont-ils mêlés de politique ? » ;
  • Les communardes selon Dumas fils : « Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour les femmes, à qui elles ressemblent quand elles sont mortes » ;
  • Émile Zola : « Le bain de sang que le peuple de Paris vient de prendre était peut-être une horrible nécessité pour calmer certaines de ses fièvres. Vous le verrez maintenant grandir en sagesse et splendeur » ;
  • Émile Littré : « J'abhorre la guerre que le prolétariat parisien vient de susciter. Il s'est rendu cruellement coupable à l'égard de la patrie, ivre qu'il était de doctrines farouches : le devoir étroit des gouvernements est de réprimer fermement le socialisme dans ses écarts anarchiques » ;
  • Le Figaro : « On demande formellement que tous les membres de la Commune, que tous les journalistes qui ont lâchement pactisé avec l'émeute triomphante, que tous les Polonais interlopes et les Valaques de fantaisie soient passés par les armes devant le peuple rassemblé » ;
  • Edmond de Goncourt : « On les abat à la mitrailleuse. Quand j'ai entendu le coup de grâce, ça m'a soulagé » ;
  • Victor Hugo (dans L'Indépendance belge) : « Qu'un vaincu de Paris, qu'un homme de la réunion dite Commune, que Paris a fort peu élue et que, pour ma part, je n'ai jamais approuvée, qu'un de ces hommes, fût-il mon ennemi personnel, surtout s'il est mon ennemi personnel, frappe à ma porte, j'ouvre. Il est dans ma maison. Il est inviolable » ;
  • Arthur Rimbaud (propos rapportés par son ami Ernest Delahaye) : « L’ordre est vaincu ! »[67] et dans Les Mains de Jeanne-Marie, il voit celles-ci « merveilleuses […] / Sur le bronze des mitrailleuses/A travers Paris insurgé »[68] ;
  • Paul Verlaine, qui a quitté les rangs de la Garde nationale pour ceux des Communards, reconnaît, dans Les Vaincus : « Ils nous ont enchaînés ! mais les chaînes sont faites/ Pour tomber » et clame ensuite : « Vous mourrez de nos mains, sachez-le, si la chance/Est pour nous. Vous mourrez, suppliants, de nos mains./La justice le veut d'abord, puis la vengeance »[69] ;
  • Louise Michel (dans Chansons des prisons, mai 71) : « Quand la foule aujourd'hui muette, / Comme l'Océan grondera, / Qu'à mourir elle sera prête, / La Commune se lèvera. / Nous reviendrons foule sans nombre, / Nous viendrons par tous les chemins, / Spectres vengeurs sortant de l'ombre, / Nous viendrons nous serrant les mains. / La mort portera la bannière ; / Le drapeau noir crêpe de sang ; / Et pourpre fleurira la terre, / Libre sous le ciel flamboyant. »

Chronologie

Derniers combats au Père-Lachaise
(tableau de Félix Philippoteaux).

Évocations artistiques

Littérature

Jules Vallès.

Théâtre

  • L'Ami de l'ordre, drame en un acte de Georges Darien, 1898.
  • Les Jours de la Commune (Die Tage der Commune), pièce de Bertolt Brecht créée en 1949 (Théâtre complet, tome VI, L'Arche, 1957).
  • Barricade, par la compagnie Jolie Môme, création collective inspirée d'Adamov et de Brecht. Pièce créée en 1999 à la Cartoucherie de Vincennes et rejouée régulièrement depuis.
  • La Commune de Paris, par la compagnie Pierre Debauche. Pièce créée en mars 2007 au théâtre du Jour à Agen, dans une mise en scène de Robert Angebaud.
  • U-topie, textes, mise en scène et chansons de Guillaume Paul. Pièce créée en avril 2009 à l'Heure bleue de Saint-Martin-d'Hères, représentée du 12 au 23 mai 2009 au théâtre du Pavé à Toulouse et rejouée notamment au festival d'Avignon en 2010.

Musique

Bande dessinée

Arts plastiques

Cinéma et documentaires

Cinéma

Télévision

  • Isabelle de Paris, série anime japonaise de 1979, se déroulant à Paris en 1870-1871 ; les personnages vivent les évènements de la guerre, du siège puis de la commune, connaissant un sort tragique lors de la semaine sanglante dans les derniers épisodes.

Documentaires

  • La Commune de Paris, documentaire réalisé par Robert Ménégoz en 1951 (25 minutes).
  • Paris 1871 la semaine sanglante[76], documentaire réalisé par Jean-Pierre Gallo en 1976 (54 minutes).
  • La Commune de Paris 1871[77], documentaire réalisé par Medhi Lallaoui en 2004 (54 minutes), diffusé le 15 décembre 2012 dans l'émission « Lundi histoire » sur France 5 et présenté par Jean-Luc Hees.
  • La Commune de 1871[78], documentaire réalisé par Cécile Clairval et Olivier Ricard en 1971 (1h16).
  • 28 mai 1871, l'ordre règne à Paris[79], documentaire réalisé par Michel Pamart en 1971 (52 minutes).
  • Le temps des cerises : la Commune de Paris, réalisé par Robert Lombaerts en 1971 (45 minutes) et diffusé le 23 mars 1971 dans l'émission « Signes des Temps », Radio-télévision belge de la Communauté française, Sonuma « voir en ligne », sur www.sonuma.be (consulté le ).
  • Sur les traces de Maxime Lisbonne , documentaire conçu à partir de l'ouvrage de Marcel Cerf "Maxime Lisbonne, le d'Artagnan de la Commune", scenario de Claudine Cerf , réalisé par Jacqueline Margueritte et diffusé à la télévision en 1983 (28minutes).

Notes et références

Notes

  1. Jules Claretie rapporte que Jean-Louis Pindy fut accusé, sans preuves, d'avoir donné cet ordre[47]

Références

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  2. p. 18.
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  • Autres sources
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  11. Républicain révolutionnaire insurrectionnaliste, surnommé « l'Enfermé » pour avoir passé plus de la moitié de sa vie dans les prisons des rois et de l'empereur.
  12. Il s'agit d'une ancienne rue de Montmartre, dont le tracé a été en partie repris par l'actuelle rue du Chevalier-de-La-Barre.
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  60. « En action de grâces et en expiation des crimes de la Commune, s’élèvera de 1876 à 1886, la Basilique du vœu national du Sacré Cœur de Montmartre, dont le projet, cautionné par Pie IX, approuvé par l’Assemblée et déclaré d'utilité publique, est financé par les offrandes des fidèles », dans l'ouvrage de Jean Favier, Paris : deux mille ans d'histoire, 1997.
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  70. Et décidément, il nous faut /Nous secouer dans votre rôle… écrit Rimbaud à propos de Thiers et Picard.
  71. À qui l'on doit cette phrase en forme d'épitaphe : « Le cadavre est à terre, mais l'idée est debout. »
  72. Ce titre reprend celui du quotidien de Jules Vallès.
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Voir aussi

Affiche du spectacle théâtral Le Dernier Jour de la Commune.

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Bibliographie

Témoignages et écrits de contemporains

Études historiques

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Autres éléments bibliographiques

Vidéo- et filmographie

Articles connexes

Liens externes