Le Juge et l'Assassin
Réalisation | Bertrand Tavernier |
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Scénario |
Jean Aurenche Pierre Bost Bertrand Tavernier |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
France Régions 3 Société française de production Lira Films |
Pays d’origine |
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Genre | Drame |
Durée | 110 minutes |
Sortie | 1976 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le Juge et l'Assassin est un film dramatique historique français réalisé par Bertrand Tavernier, sorti au cinéma en 1976. L'histoire est inspirée de la vie de Joseph Vacher.
Synopsis[modifier | modifier le code]
En 1893, Joseph Bouvier, ancien sergent d'infanterie réformé en raison de ses crises de violence, tire sur sa fiancée qui veut le quitter avant de retourner son arme contre lui. Elle survit et lui aussi, malgré les deux balles restées logées dans la tête. Esprit simple et exalté, nourri de slogans anarchistes, il devient vagabond à la suite de sa libération de l'asile où son geste l'avait conduit. Dès lors, parcourant la France à pied, il égorge et viole sur son chemin de jeunes bergers ou bergères.
S'intéressant à cette affaire, un juge de province, Émile Rousseau, a suivi patiemment Bouvier à la trace. Une fois l'assassin arrivé dans sa région, il obtient son arrestation sur la base d'un signalement composé à partir de témoignages. Si Bouvier pense qu'on va le soigner, Émile Rousseau, par arrivisme, s'efforce de ne pas croire à sa folie. Voyant dans cette affaire l'occasion unique d'une promotion, il instaure une relation de confiance avec Bouvier, base d'une mécanique huilée pour obtenir des aveux complets et sa condamnation à mort.
Fiche technique[modifier | modifier le code]
- Titre : Le Juge et l'Assassin
- Titre international : The Judge and the Assassin
- Réalisation : Bertrand Tavernier, assisté de Claude Othnin-Girard et Caroline Huppert
- Scénario : Jean Aurenche, Pierre Bost et Bertrand Tavernier
- Producteur : Raymond Danon
- Sociétés de production : France Régions 3, Société française de production et Lira Films
- Producteur délégué : Ralph Baum
- Pays d'origine :
France
- Photo : Pierre-William Glenn
- Décors : Antoine Roman
- Costumes : Jacqueline Moreau et Yvette Bonnay (de)
- Musique : Philippe Sarde, Hubert Rostaing, William Flageollet et Jean-Roger Caussimon
- Montage : Armand Psenny
- Postproduction : Michel François
- Format : Couleur - Eastmancolor - 1.85:1
- Son : monophonique
- Format du DVD : 2.35:1 - CinémaScope anamorphique - 35 mm
- Genre : drame
- Langue : français
- Durée : 128 minutes
- Date de sortie :
- Sociétés de distribution : Fox-Lira (France) et Libra Films (
États-Unis)
- Box-office France : 913 557 entrées[1]
Distribution[modifier | modifier le code]
- Philippe Noiret : Le juge Rousseau
- Michel Galabru : Joseph Bouvier
- Isabelle Huppert : Rose
- Jean-Claude Brialy : le procureur Villedieu
- Renée Faure : Madame Rousseau
- Cécile Vassort : Louise Lesueur
- Yves Robert : le professeur Degueldre
- Jean-Roger Caussimon : le chanteur des rues
- Jean Bretonnière : le député
- Monique Chaumette : la mère de Louise
- Jean-Pierre Leroux : Radeuf
- Aude Landry : Suzanne, la sœur de Rose
- Michel Fortin : le chirurgien de l'hospice
- Daniel Russo : le gardien
- Jean-Pierre Sentier : un journaliste
- François Dyrek : le chemineau libéré
- Christine Pascal : une gréviste (non créditée)
- Marcel Azzola : un gréviste joueur d'accordéon (non crédité)
- Liza Braconnier : la religieuse de l'hôpital
- Arlette Bonnard : la fermière à la soupe
- Jean Amos : le gardien-chef
- Gilbert Bahon, René Morard, Henri Vart : les roulants
- Jean-Claude de Goros : le docteur Dutourd
- Yvon Lec : le supérieur mariste
- Eddy Ross : le premier curé
- Bob Morel : l’Âne Rouge
- Maurice Jacquemont : le curé de Saint-Robert
- Catherine Verlor : Francine Lesueur
- Jean-Marie Galey : un journaliste
- Gérard Jugnot : le photographe
- Gilles Dyrek : Victor
- Antoine Baud : le gendarme à cheval
- Philippe Sarde : le pianiste
- Jean-Francis Gondre : le sous-officier
- Richard Hendry : le syndicaliste
- Didier Haudepin : un gréviste (non crédité)
Autour du film[modifier | modifier le code]
- Le film est inspiré de faits réels : la cavale sanguinaire de Joseph Vacher (Vacher qui garde des vaches, Bouvier qui garde des bœufs) qui a tué au moins une vingtaine de personnes à la fin du XIXe siècle. Vacher est un personnage historique bien connu des criminologues, qui peut être considéré pour la France comme le pendant de Jack l'Éventreur pour l'Angleterre. Bouvier a même accroché dans sa cellule une affiche de lui, agressant une bergère, tirée en réalité du Petit Journal de 1898 montrant un homme agressant une jeune femme, titrée : « Un nouveau Vacher »[2].
- Il existe de nombreux livres consacrés à l'affaire Vacher, portant souvent le titre de Vacher l'éventreur. Parmi ceux-ci, on peut citer l'ouvrage publié en 1899 aux éditions Storck & Masson par l’expert criminologue Alexandre Lacassagne et celui publié en 1939 par l'ancien magistrat et écrivain Pierre Bouchardon aux éditions Albin Michel.
- Le rôle du baryton patriote « Âne rouge » qui interprète la chanson Sigismond le Strasbourgeois est tenu par Robert Morel dit Bob, un ancien membre des services secrets français qui lutta contre les militants de l'Organisation armée secrète (OAS) en Algérie et qui fut garde du corps de Charles de Gaulle[3].
- Plusieurs scènes ont été tournées sur le chemin de fer du Vivarais entre Tournon et Lamastre, au château de Boulogne ainsi qu'à Thines, Chomérac, Largentière, Privas et aux alentours d'Aubenas en Ardèche. Les scènes de studio ont été tournées aux studios de la Victorine à Nice[4].
- La collaboration entre Bertrand Tavernier et Jean Aurenche pour l'écriture de ce film est évoquée dans le documentaire Jean Aurenche, écrivain de cinéma d'Alexandre Hilaire et Yacine Badday.
- Le film se situe exactement à l'époque où les neuropsychiatres français qualifiaient les vagabonds d'« aliénés migrateurs » atteints de « dromomanie »[5].
Bande originale et chansons[modifier | modifier le code]
La bande originale du film a été composée et écrite par Philippe Sarde et Jean-Roger Caussimon. Au-delà des illustrations sonores très riches (extraits d'opéras et airs populaires de la fin du XIXe siècle), le réalisateur a commandé trois chansons spécialement écrites pour le film[6].
La première chanson, intitulée Sigismond le Strasbourgeois, est une chanson aux airs patriotiques qui retrace la vie d'un jeune Alsacien ayant opté pour la France en 1871 et qui choisit de s'engager dans l'armée pour partir dans les colonies.
La seconde chanson a été composée sur le mode de la complainte, un genre populaire que chantaient des chansonniers qui parcouraient les routes, inventaient des chansons s'inspirant de l'actualité, les interprétaient et les vendaient par feuillets. Elle s'appelle La Complainte de Bouvier l'éventreur et est interprétée dans le film par Jean-Roger Caussimon lui-même :
« Petit berger, jolie bergère, innocent joueur de pipeau, quand vos moutons se désaltèrent à l'onde claire d'un ruisseau. Dans les roseaux, dans les fougères, vous redoutez de voir le loup, ravir un agneau tout à coup et l'emporter dans sa tanière. »
La dernière chanson, qui conclut le film, est quant à elle inspirée des chants révolutionnaires de la Commune de Paris. Elle s'intitule La Commune est en lutte[7] et sert à deux reprises d'illustration sonore au film : la première fois — interprétée par Michel Galabru — lorsque Joseph Bouvier attend les gendarmes encerclé par les bergers qui l'ont pris en flagrant délit, et la seconde fois lors de la scène finale qui retrace une grève ouvrière réprimée par la gendarmerie. Cette dernière chanson a fait l'objet de plusieurs interprétations : par Jean-Roger Caussimon[8], au concert de Jean-Roger Caussimon[9], par Serge Utgé-Royo[10] et par Dominique Grange.
Récompenses et nominations[modifier | modifier le code]
- Césars 1977 :
- César du meilleur acteur pour Michel Galabru
- César du meilleur scénario original ou adaptation pour Jean Aurenche et Bertrand Tavernier
- nomination au César du meilleur film
- nomination au César du meilleur réalisateur pour Bertrand Tavernier
- nomination au César du meilleur acteur dans un second rôle pour Jean-Claude Brialy
- nomination au César de la meilleure musique écrite pour un film pour Philippe Sarde
Notes et références[modifier | modifier le code]
- JP, « Le Juge et l'Assassin (1976)- JPBox-Office », sur www.jpbox-office.com (consulté le 15 février 2017)
- http://psychiatrie.histoire.free.fr/vieasil/img/9janv1898.jpg.
- Entretien avec Bertrand Tavernier et Philippe Noiret réalisé par Michel Boujut, Studio Canal, 2001.
- Fabrice Levasseur, « L2TC.com - Lieux de Tournage Cinématographique », sur www.l2tc.com (consulté le 15 février 2017)
- J.C Beaune, Le vagabond et la machine. Essai sur l'automatisme ambulatoire. Médecine, technique et société. 1880-1910., Champ Vallon,
- Bertrand Tavernier, Michel Galabru, Isabelle Huppert et Jean-Claude Brialy, The Judge and the Assassin, (lire en ligne)
- antiwarsongs.org
- jiwa.fr
- jiwa.fr
- jiwa.fr
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- « La Commune est en lutte de Jean Roger Caussimon et Philippe Sarde »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- La Commune est en lutte, sur youtube.com
- Film réalisé par Bertrand Tavernier
- Film scénarisé par Jean Aurenche
- Film scénarisé par Pierre Bost
- Film français sorti en 1976
- Film avec une musique composée par Philippe Sarde
- Film produit par Raymond Danon
- Film se déroulant dans les années 1890
- Film inspiré de faits réels
- Tueur en série au cinéma
- Film avec un César du meilleur scénario original ou adaptation
- Film avec un César du meilleur acteur
- Film tourné aux studios de la Victorine
- Film en français
- Film tourné dans l'Ardèche