Germain Turpin

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Germain Turpin
Fonctions
Garde National, Communard
Biographie
Nom de naissance Germain Turpin
Date de naissance
Lieu de naissance Montcourt-Fromonville
Date de décès (à 34 ans)
Lieu de décès 10e arrondissement de Paris
Nationalité Français
Résidence Paris

Germain Turpin est un garde national parisien blessé par balles le alors qu'il garde les canons de Paris et mort de ses blessures le . Il est considéré comme le premier mort de la Commune de Paris.

Le premier mort de la Commune[modifier | modifier le code]

Germain Turpin est né à Montcourt-Fromonville (dans l'ancienne commune de Fromonville) le [1].

Germain Turpin, maçon, est marié à Léonie Lavoine[2]. Garde national à Paris en 1871, il est une des sentinelles en faction au parc d'artillerie de la colline de Montmartre[3],[4],[5].

Quand, au petit matin du , à la suite d'une décision prise par le gouvernement d'Adolphe Thiers, la brigade du général Lecomte s'approche pour s'emparer par surprise des canons qu'il garde, Germain Turpin fait les sommations règlementaires mais il reçoit une balle en réponse[3], tirée par un gardien de la paix[5]. Selon Édith Thomas dans son ouvrage Les « Pétroleuses », il est « blessé d’une balle, dans des circonstances assez obscures »[6].

Louise Michel et Georges Clemenceau, maire du XVIIIe arrondissement et médecin, arrivent et tentent de le faire transporter à l'hôpital, mais le général Lecomte refuse[3].

Mortellement blessé le , il meurt quelques jours après, le , dans le 10e arrondissement de Paris[2],[4],[5].

Il est considéré comme le premier mort de la Commune de Paris, qui naît à la suite du soulèvement du 18 mars 1871[5].

Mémoire de l'événement[modifier | modifier le code]

Selon l'historienne Ludivine Bantigny, le moment où Germain Turpin lance sa sommation et reçoit pour réponse une balle est « l’heure zéro : le basculement dans l’événement » qui donne naissance à la Commune de Paris[7].

Jacques Tardi, dans le tome 1 de sa bande dessinée Le Cri du peuple, où, même s'il s'agit d'une fiction, le contexte historique est fidèlement exposé[8], représente la scène de la balle blessant mortellement Turpin sur les planches 18 à 21. La tentative de secours par Louise Michel et Georges Clemenceau et le refus de Claude Lecomte sont dessinés planche 24.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Acte de naissance de Germain Turpin » Accès libre, sur Archives départementales de Seine-et-Marne, commune (consulté le ).
  2. a et b « Acte de décès de Germain Turpin », sur Archives de Paris. Registre de décès, 1871, 10, vue 7/31 (consulté le ).
  3. a b et c William Serman, La Commune de Paris : 1871, Paris, Fayard, , 621 p. (ISBN 978-2-213-01354-1), p. 201.
  4. a et b « TURPIN Germain », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne).
  5. a b c et d Bernard Noël, Dictionnaire de la Commune, t. 2, Paris, Flammarion, coll. « Champs » (no 35 et 54), , 327+291 p., p. 262.
  6. Édith Thomas, Les « Pétroleuses »., Paris, Gallimard, coll. « Folio Histoire », (1re éd. 1963), 400 p. (ISBN 9782072879739, lire en ligne), p. 96.
  7. Ludivine Bantigny, La Commune au présent : Une correspondance par-delà le temps, Paris, La Découverte, coll. « Poche / Sciences humaines et sociales », , 400 p. (ISBN 978-2-348-06669-6, DOI 10.3917/dec.banti.2021.01, lire en ligne), p. 48.
  8. Éric Fournier, « Tardi et la Commune de 1871 à travers Le Cri du peuple : roman graphique ou histoire graphique ? », Sociétés & Représentations, vol. 29, no 1,‎ , p. 51-64 (ISSN 1262-2966 et 2104-404X, DOI 10.3917/sr.029.0051, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notices biographiques[modifier | modifier le code]

  • Bernard Noël, Dictionnaire de la Commune, t. 2, Paris, Flammarion, coll. « Champs » (no 35 et 54), , 327+291 p., p. 262.
  • « TURPIN Germain », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne).